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SEPTEMBRE 2011 > dossier JOURNAL D’INFORMATION DE L’UNIVERSITÉ DE TECHNOLOGIE DE BELFORT-MONTBÉLIARD 102 > Portrait Bisontin d'origine, Pas- cal Brochet a soutenu une thèse de mathé- matiques appliquées à Lille en 1983. Recruté comme ingénieur de recherche chez Valéo, il y reste jusqu’à son entrée comme maître de conférence à l’École centrale de Lille en 1990 où il développe une équipe de recherche au sein du laboratoire de génie électrique. Promu professeur des universités en 1995, Pascal Brochet devient directeur de la Recherche de l’École centrale de Lille en 2010. Il participe au comité de direction qui pilote l’établissement. Fortement impliqué dans l’énergie et les transports, il a mené nombre de recherches en partenariat avec des entreprises comme Alstom Transport, Renault, Valéo ou Jeumont Electric. Ces expériences l’ont amené à présen- ter sa candidature pour la direction de l’UTBM. Pascal Brochet a été proposé par le CA le 22 juillet et nommé par le ministre le 1er septembre à la tête de notre établissement. Pascal Brochet est marié et père de trois enfants. UTBM 2.0 : miser sur l'excellence Au sommaire ¬ Un diplôme universitaire pour les bonnes pratiques humaines et industrielles ¬ P. 11 ¬ Congrès Industriel 2011 ¬ P. 12 L'UTBM, un concentré d'énergie L’été 2011 marque un tournant dans la gouvernance de l’UTBM, puisqu’après une année d’intérim, l’établissement s’est choisi un nouveau directeur. Cette nomination prend toute son importance au moment où notre université négocie avec sa tutelle, l’État, son contrat ou, plus clairement, son projet d’établissement. Deux mots peuvent résumer l’ensemble des actions qui seront entreprises dans les cinq années à venir : excellence et partenariat. En terme de partenariat, nous affirmerons et développerons notre identité et notre marque d’Université de Technologie dans le cadre sti- mulant du réseau des universités de techno- logie, Compiègne, Troyes et Shanghai, avec lesquelles nous partageons une culture com- mune, nos recrutements et nos relations inter- nationales, notamment avec la Chine. Ce réseau est appelé à se renforcer et à se struc- turer afin de porter de nouvelles ambitions et répondre aux défis de la mondialisation et de l’économie de la connaissance. Également, nous assumerons pleinement notre rôle d’acteur majeur de l’enseignement supérieur et du développement économique et social en région Franche-Comté, et au-delà, vers la Bourgogne. Membre fondateur du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) Bourgogne Franche-Comté, nous participerons pleinement aux projets qu’il porte au côté de l’Université de Franche-Comté et de l’Université de Bour- gogne et des acteurs régionaux de l’ingénierie, écoles d’ingénieurs et de commerce. Déjà nous partageons avec nos partenaires de site, nos laboratoires, nos recherches et de nombreux enseignements. Il s’agit mainte- nant d’aller plus loin dans la coordination de nos actions et l’établissement de synergie et de nous structurer ensemble pour acquérir un rayonnement et une visibilité forte à l’interna- tional. Notre université sera porteuse de ces ambitions. Cette double politique de réseau et de site est indispensable à notre progression vers l’excel- lence en recherche comme en enseignement. Dans le contexte triste du chômage des jeunes, il est de notre devoir d’Université républicaine et de service public de continuer notre dévelop- pement et d’offrir un destin professionnel à un nombre croissant de jeunes. Nous poursuivrons l’adaptation de nos élèves ingénieurs à un marché du travail globalisé en intensifiant l’internationalisation de nos ensei- gnements et en les adossant à une recherche de haut niveau. Celle-ci reste la condition de notre rayonnement et de notre reconnaissance. Elle est également l’affirmation de notre posi- tionnement au service des entreprises et du développement économique. Dans ces perspectives stimulantes, je tiens à remercier mes prédécesseurs, notamment Christian Coddet, qui a su, dans des moments difficiles, préserver les intérêts de l’UTBM. > Gouvernance Pascal BROCHET Directeur

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Page 1: UTBM 2.0 : miser sur l'excellence 10 2011.pdf · 2012-03-20 · SEPTEMBRE 2011 > dossier JOURNAL D’INFORMATION DE L’UNIVERSITÉ DE TECHNOLOGIE DE BELFORT-MONTBÉLIARD 102 > Portrait

SEPTEMBRE 2011

> dossier

JOURNAL D’INFORMATION DE L’UNIVERSITÉ DE TECHNOLOGIE DE BELFORT-MONTBÉLIARD

102

> Portrait

Bisontin d'origine, Pas-cal Brochet a soutenu une thèse de mathé-matiques appliquées à Lille en 1983.

Recruté comme ingénieur de recherche chez Valéo, il y reste jusqu’à son entrée comme maître de conférence à l’École centrale de Lille en 1990 où il développe une équipe de recherche au sein du laboratoire de génie électrique.

Promu professeur des universités en 1995, Pascal Brochet devient directeur de la Recherche de l’École centrale de Lille en 2010. Il participe au comité de direction qui pilote l’établissement.

Fortement impliqué dans l’énergie et les transports, il a mené nombre de recherches en partenariat avec des entreprises comme Alstom Transport, Renault, Valéo ou Jeumont Electric.

Ces expériences l’ont amené à présen-ter sa candidature pour la direction de l’UTBM. Pascal Brochet a été proposé par le CA le 22 juillet et nommé par le ministre le 1er septembre à la tête de notre établissement.

Pascal Brochet est marié et père de trois enfants.

UTBM 2.0 : miser sur l'excellence

Au sommaire¬ Un diplôme universitaire pour les bonnes pratiques humaines et industrielles ¬ P. 11

¬ Congrès Industriel 2011 ¬ P. 12L'UTBM, un concentré d'énergie

L’été 2011 marque un tournant dans la gouvernance de l’UTBM, puisqu’après une année d’intérim, l’établissement s’est choisi un nouveau directeur.

Cette nomination prend toute son importance au moment où notre université négocie avec sa tutelle, l’État, son contrat ou, plus clairement, son projet d’établissement.Deux mots peuvent résumer l’ensemble des actions qui seront entreprises dans les cinq années à venir : excellence et partenariat.En terme de partenariat, nous affi rmerons et développerons notre identité et notre marque d’Université de Technologie dans le cadre sti-mulant du réseau des universités de techno-logie, Compiègne, Troyes et Shanghai, avec lesquelles nous partageons une culture com-mune, nos recrutements et nos relations inter-nationales, notamment avec la Chine.Ce réseau est appelé à se renforcer et à se struc-turer afi n de porter de nouvelles ambitions et répondre aux défi s de la mondialisation et de l’économie de la connaissance.Également, nous assumerons pleinement notre rôle d’acteur majeur de l’enseignement supérieur et du développement économique et social en région Franche-Comté, et au-delà, vers la Bourgogne.Membre fondateur du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) Bourgogne Franche-Comté, nous participerons pleinement aux projets qu’il porte au côté de l’Université de Franche-Comté et de l’Université de Bour-gogne et des acteurs régionaux de l’ingénierie, écoles d’ingénieurs et de commerce.

Déjà nous partageons avec nos partenaires de site, nos laboratoires, nos recherches et de nombreux enseignements. Il s’agit mainte-nant d’aller plus loin dans la coordination de nos actions et l’établissement de synergie et de nous structurer ensemble pour acquérir un rayonnement et une visibilité forte à l’interna-tional. Notre université sera porteuse de ces ambitions.Cette double politique de réseau et de site est indispensable à notre progression vers l’excel-lence en recherche comme en enseignement.Dans le contexte triste du chômage des jeunes, il est de notre devoir d’Université républicaine et de service public de continuer notre dévelop-pement et d’offrir un destin professionnel à un nombre croissant de jeunes.Nous poursuivrons l’adaptation de nos élèves ingénieurs à un marché du travail globalisé en intensifi ant l’internationalisation de nos ensei-gnements et en les adossant à une recherche de haut niveau. Celle-ci reste la condition de notre rayonnement et de notre reconnaissance. Elle est également l’affi rmation de notre posi-tionnement au service des entreprises et du développement économique.Dans ces perspectives stimulantes, je tiens à remercier mes prédécesseurs, notamment Christian Coddet, qui a su, dans des moments diffi ciles, préserver les intérêts de l’UTBM.

> Gouvernance

Pascal BROCHETDirecteur

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2 > SEPTEMBRE 2011102

La région soutient l’UTBMPar Marie-Guite Dufay,Présidente de la région Franche-Comté

La Franche-Comté a toujours soutenu son in-dustrie. Quels sont les objectifs de la Région pour le secteur secondaire ?

La Franche-Comté est la région la plus indus-trielle de France par le pourcentage de sa popu-lation active. Nous misons sur la technicité et l’innovation pour que le secteur secondaire soit toujours une force.La formation professionnelle des salariés est une donnée extrêmement importante. Le Conseil Régional a su mobiliser ce levier lors de la crise fi nancière en aidant les entreprises les plus en diffi culté à préférer des plans de forma-tion au chômage partiel.La Recherche et l’Innovation sont d’autres axes privilégiés. La région appuie les équipes de l’UTBM et de l’UFC, en particulier dans l’inves-tissement en matériel et le financement de thèses. La complémentarité des recherches fondamentale et appliquée à l’industrie, nour-rit les échanges public/privé. Nous nous atta-chons, en lien avec les professionnels, à pro-mouvoir les métiers industriels où existent de belles perspectives de carrière dans des entre-prises performantes.Le Conseil Régional joue pleinement son rôle dans son partenariat constructif avec le monde économique.

Un débat existe sur le degré de centralisation des pôles de compétitivité ; comment la Région se positionne-t-elle ?

Les pôles de compétitivité sont tout d’abord un atout, et il est de fait normal qu’ils soient au centre de nos préoccupations en matière éco-nomique. Les pôles Véhicule du futur dans le nord, Microtechniques à Besançon, Plastipolis dans le sud et Vitagora dans le domaine agro-alimentaire, démontrent la diversité de nos activités.Cependant, et si nous sommes inscrits au côté des pôles dans un soutien très volontaire, il nous faut être vigilant à un réel équilibre sur notre territoire. Il y a des entreprises innovantes en dehors des pôles qui ne doivent surtout pas être laissées de côté. Nous avons d’ailleurs rap-pelé cet axe de vigilance lors de l’élaboration de notre Stratégie Régionale d’Innovation.

En savoir pluswww.franche-comte.fr

L’Aire Urbaine est-elle une chance pour la Franche-Comté ?

C’est une évidence ! L’Aire Urbaine, avec en par-ticulier les fi lières automobile et énergie, est un pôle d’attractivité fort. Mais en tant que Prési-dente, mon regard embrasse l’ensemble de la région, ses territoires et leurs problématiques.La Franche-Comté doit beaucoup à l’industrie du Nord mais le secteur agricole est aussi une force avec ses fi lières d’excellence. Nos actions sont équilibrées et nous sommes très présents dans l’Aire Urbaine au travers de nos diffé-rentes politiques. Par exemple :• La construction du pôle audiovisuel au lycée Viette de Montbéliard, celle de la future mai-son des énergies au lycée Aragon d’Héricourt et évidemment le soutien à l’UTBM avec sept millions d’euros pour les opérations immobi-lières entre 2007 et 2013.• L’arrivée du TGV, avec le soutien au futur parc d’innovation de Belfort Montbéliard à proximi-té de la gare et le volontarisme fort de la région pour la réouverture de la ligne Belfort-Delle.• L’aide aux projets des agglomérations via le Fond Régional d’Aménagement Urbain ou aux projets de rénovation urbaine.

Quelles synergies concevez-vous entre UTBM et UFC à l’heure où d’importants chantiers de transformations sont ouverts ?

La Franche-Comté est une petite Région qui a la chance de disposer sur son territoire de deux universités.La mutualisation de moyens existe pour la recherche, avec des équipes communes, mais il faut aller plus loin ! Depuis Besançon, certains ont parfois l’impression que l’UTBM a besoin d’être rassurée sur le fait que le PRES, la participation à la fondation de coopéra-tion scientifi que voire l’université fédérale, ne constituent nullement une volonté d’entrave !

Si j’estime fondamental pour l’avenir que les liens entre les établissements de notre Région : UFC, UTBM, ENSMM, soient renforcés et que les rapprochements soient approfondis, je suis également convaincue que les établissements doivent conserver leurs marges de manœuvre propres.Ainsi, il n’est pas incompatible que l’UTBM ren-force ses liens avec l’UFC et construise d’autres partenariats. Je souhaite une logique de syner-gies, dans notre région, avec la Bourgogne qui est un partenaire incontournable dans le cadre du PRES, et bien sûr vers l’extérieur.

L'UTBMEN FRANCHE-COMTÉ

> Point de vue

62 800 m2 sur trois sites dont 11 750 m2 affectésà la recherche

Campus de Belfort sur le parc technologique Techn’homDépartements Énergie et environ-nement, Informatique, Ingénierie et management de process,Laboratoire Systèmes et Transports (SeT).

Campus de Montbéliardaux Portes du JuraDépartement Ergonomie, design et ingénierie mécanique,Laboratoire de Recherche sur les Matériaux, les Procédés et les Surfaces (LERMPS), laboratoire Système et Transports (SeT).

Campus de SevenansLa direction et l’administration,Départements Humanités, Génie mécanique et conception, Tronc commun,Laboratoire de Recherche sur les Matériaux, les Procédés et les Surfaces (LERMPS), laboratoire Mécatronique, Méthodes, Modèles et Métiers (M3M), laboratoire de Recherche et Etudes sur le change-ment Industriel, Technologique et Sociétal (Récits).

Laboratoires communsLaboratoire de Métallurgies et Cultures (LMC) unité mixte de re c h e rc h e a s s o c i é e a u C N RS, Institut FC-Lab (Fuel Cell Lab), laboratoire commun sur les sys-tèmes piles à combustible pour les transports, fondé par sept établis-sements, l’UTBM, l’UFC, le CEA, le CNRS, l’INRETS, INPL et l’UHP.I n s t i t u t Fe m t o - ST ( F r a n c h e -Comté Électronique Mécanique Thermique et Optique - Sciences et Technologies) unité mixte de recherche associée au CNRS rat-tachée simultanément à l’UFC, l’UTBM et l’ENSMM.

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102 3 > SEPTEMBRE 2011

DOSSIER

La démarche de création de la val-lée de l’énergie a débuté en 2008 par des visites d’Alstom, General Electric et des sous-traitants, par exemple Milgred ou Mécaplus.Sous la présidence d’Alain Seid, les élus de la Chambre de Commerce et d’Industrie ont pris la décision de mener une action pour rappeler la présence à Belfort de deux grands donneurs d’ordres mondiaux pour le matériel de fabrication de l’élec-tricité que sont GE et Alstom."Pendant un an, des études car-tographiques, des projets se sont succédés avant le lancement de la vallée de l’énergie avec des partenaires comme l’Université, l’Etat, l’Europe, le département, la région et la CAB. Nous sommes passés ensuite au stade action car les entreprises locales ont sou-haité donner à ce projet une réelle dimension de développement éco-nomique territorial."La vallée de l’énergie rassemble 200 entreprises au chiffre d’af-faires annuel cumulé de 5 milliards d’euros avec 14 000 emplois directs et plus de 35 000 emplois induits.

Alain Seid,Président de la CCI 90

En savoir plus www.vallee-energie.com

Quelle place occupe l’énergie au seinde l’académie des technologies ?

Parmi les diverses commissions d'étude de l'Académie, la commission énergie et climat est la plus durable et rassemble actuellement le plus de membres. Des groupes de travail sont constitués sur les thématiques énergie et urbanisme, énergie solaire, vecteurs d’énergie, méthane, pétrole et réseaux de chaleur.

Quelle est la priorité dans le secteurde l’énergie ?Le problème numéro un est le climat dont le changement s’accélère avec des conséquences qui s’annoncent catastrophiques à l’échelle du globe. Il faut diminuer toutes les émissions de CO2 en réduisant notre consommation des énergies d'origine fossile, ce que propose le rapport Négatep.Contrairement à l’Allemagne, la France n’est

pas dans une ornière. Sa production d’électricité est déjà largement décarbonée et bon marché, grâce aux centrales nucléaires. Nous pouvons progresser dans cette voie avec les centrales de qua-trième génération étudiées dans un forum mondial, et dont Jacques Chirac souhaitait un proto-type opérationnel en 2020 et une commercialisation à l’horizon 2050.

Et le renouvelable ?Il y a un consensus populaire sur les économies d’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables, présentées comme inépuisables et gratuites. Si le carburant est gratuit, le matériel coute très cher pour l’éolien et surtout le solaire. De plus, ces énergies posent des problèmes d’intermittence pour lesquels on ne voit pas de solution. Seul l’hydraulique coûte peu cher et est une ressource immé-diatement mobilisable, mais il est saturé en occident.

L'UTBM,un concentré d'énergie

LA VALLÉE DE L’ÉNERGIEÀ BELFORT

En savoir plus www.academie-technologies.frwww.sauvonsleclimat.org

| TROIS QUESTIONS À GILBERT RUELLE |

Gilbert Ruelle a été directeur du Groupe Grands Alter-nateurs pour la France et l’Angleterre de GEC Alsthom jusqu’à sa retraite en 1992.Il a fondé le Centre de re-cherche en électrotechnique

et électronique de Belfort (CREEBEL) aujourd’hui intégré à l’UTBM.Élu au conseil pour les applications de l'Académie des sciences en 1986, devenu en 2000 l’académie des technologies, il y a fondé et dirigé la commission Éner-gie et changement climatique de 2001 à 2008.Gilbert Ruelle est également membre du conseil scientifi que de l’association Sauvons le climat.

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102 4 > SEPTEMBRE 2011

L'énergie,un enjeu fondamental pour l’humanité

Le moteur Stirling est un système à air chaud, conçu en 1816 par Robert Stirling, qui produit de l’énergie mécanique à partir d’énergie ther-mique, ou l’inverse car le cycle de Stirling est réversible. "Nous avons acheté notre moteur en Nouvelle Zélande car il n’y a pas d’impor-tateur en France", explique Marc Meyer, du département tronc com-mun. Le moteur a été acheté par le département Génie mécanique et conception sur un budget fléché de la taxe d’apprentissage.Du point de vue pédagogique, des UV ayant pour thème la thermody-namique ont été montées. Ils per-mettent une étude de la combus-tion avec un analyseur de gaz. Pour passer du mouvement alternatif des pistons à un mouvement circu-laire, il y a un plateau oscillant qui permet des études cinématiques sous Catia."Ce banc moteur ouvre donc de nombreuses possibilités pédago-giques mais aussi pour la recherche. Il faut une étude au plus près du cycle Stirling avec une modélisation du cycle thermodynamique de fonc-tionnement, et un bilan énergétique global. Les enjeux économiques sont importants. General Electric est venu voir notre moteur et s’y inté-resse fortement pour la cogénéra-tion."Nous utilisons comme source de chaleur un bruleur au fioul qui génère une chaleur de 800°C. Le moteur Stirling est couplé à une dynamo pour produire de l’élec-tricité et la chaleur résiduelle sert au chauffage. Il est aussi possible d’utiliser l’énergie concentrée du soleil, avec un rendement maximal supérieur aux cellules photovol-taïques pour la production d’élec-tricité. Pour toutes ces raisons, le moteur Stirling s’inscrit dans le développement durable.

L’énergie fait partie des fondamentaux de toute société humaine. Il y a d’un côté les ressources disponibles sur terre, de l’autre les besoins à satisfaire. La technique tient une place importante pour mettre les deux en adéquation.

La maitrise du feu, première forme d’énergie non musculaire utilisée par l’humanité, a été une avancée primordiale.Dès lors, la quête du bois servant à se chauffer, cuire ses aliments puis à transformer le mine-rai en métal, est devenu une activité en soi. Du bois au charbon, du charbon au pétrole ou à l’uranium, l’homme a utilisé de plus en plus fré-nétiquement l’énergie stockée par la terre pen-dant des millions d’années. Mais depuis encore plus longtemps, il a aussi utilisé l’énergie du vent ou de l’eau à laquelle s’ajoute désormais celle du soleil.

La consommation d’énergie d’un français a été multipliée par 15 entre 1830 et l’an 2000. C’est une bonne nouvelle, car l’augmentation de l’es-pérance et du niveau de vie y est corrélée.Or cette hausse ne peut se poursuivre dans l’état actuel de nos ressources et de nos connaissances. C’est pourquoi les projections de consommation d’énergie construites à par-tir des données historiques sont irréalistes.

L’impact sur l’environnement double la ques-tion des ressources. Le groupe intergouver-nemental sur l’évolution du climat (GIEC) est

formel quant à la responsabilité de l’activité humaine, en particulier la consommation des énergies fossiles, sur le changement clima-tique.

Notre monde est sous tension dans tous les domaines et le débat sur l’énergie, par son ca-ractère transversal, peut dépasser le sauve qui peut et le chacun pour soi.La vallée de l’énergie du Territoire de Belfort, avec ses multinationales, ses PME/PMI et ses laboratoires de recherche, a toutes les capa-cités d’innovation nécessaires. Les équipes de l’UTBM sont bien parties pour y faire la dé-monstration de leur savoir-faire.

Alors que les scénarii européens et allemands envisagent un avenir énergétique de plus en plus centralisé avec des réseaux à très haute tension parcourant l’Europe, les chercheurs de notre établissement sont favorables à une décentralisation reposant sur un panel de solu-tions technologiques et de sources d’énergie.Ce cocktail savant reste à inventer mais les ingrédients de base sont déjà en cours d’étude dans nos laboratoires.

Une UV pour découvrir les métiersliés à la production d’électricité

Les étudiants ont la possibilité de découvrir les systèmes de production de l’électricité et les métiers qui leur sont liés au sein de l’UV TE53 proposée par Jean-Louis Seichepine.C’est une occasion unique, pour une partie des participants, de s’initier en grandeur réelle à la production nucléaire au travers d'un partenariat avec EDF.

"Depuis 2010, une formation de trois jours dispensée par EDF comprend une visite de la centrale de Fessenheim. Les étudiants y découvrent le fonctionnement normal et accidentel d’un réacteur à eau pressurisée, les enjeux de sureté et de production ainsi que les métiers et les organisations liés au nucléaire. Ils ont également l’opportunité de se familiariser avec la troisième génération de centrales dites EPR. De belles perspectives d’emploi existent chez EDF où depuis 2008, 600 ingénieurs sont recrutés chaque année pour pallier les départs en retraite. C’est une belle motivation pour nos élèves, y compris les étrangers, à qui ces opportunités sont ouvertes."

TRAVAUX PRATIQUES SUR UN BANC MOTEUR STIRLING

> DOSSIER : L'UTBM, un concentré d'énergie

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102 5 > SEPTEMBRE 2011

Un nouveau département de formation : Énergie et environnement

Le lycée Aragon d’Héricourt est le seul de Franche-Comté à offrir un cursus complet dans la fi lière éner-gétique, du bac STI Développement Durable ou professionnel (installa-tion et maintenance) au BTS fl uide énergie environnement (Option B et D).Il dispose d’installations très com-plètes, sur 500 m2 et présentant un large éventail de solutions de chauffage, production de froid et de climatisation.Il abrite le pôle régional consacré aux énergies, "nous avons déposé un dossier au rectorat afi n d’obtenir le label plateforme technologique : Énergies dans le bâtiment", souligne Abdelhaq El Rhassouli, docteur en Sciences pour l’ingénieur, profes-seur principal du BTS qui intervient aussi en licence professionnelle et en master ingénierie thermique et énergie à l’UTBM.La mutualisation des moyens d’en-seignement et de sa plateforme technique de grande qualité spé-cialisée dans l’énergie font du lycée Louis Aragon d’Héricourt un excel-lent partenaire pour le nouveau département Énergie et environne-ment de l’UTBM.Les élèves ingénieurs viennent notamment à la PFT (plate forme technologique) dans le cadre de l’UV ER52 pour travailler sur diffé-rents circuits : air, eau glacée, eau chaude, vapeur, pompe à chaleur… Ils apprennent à dimensionner et concevoir une installation et à faire des exercices pour obtenir différents climats, en fonction de la température et du degré d’humi-dité de l’air souhaité. "C’est un véri-table simulateur de climat", ajoute Abdelhaq El Rhassouli.Le lycée va développer les liens avec les entreprises : contrat de recherche, mise au point d’instal-lations, projets tutorés sur divers sujets.

En savoir plus http://artic.ac-besancon.fr/lycee_louis_aragon/

Depuis 10 ans, le secteur de l’énergie fait sa révolution, sous la double contrainte de la raréfaction des énergies fossiles et de l’impact prouvé de l’activité humaine sur la modifi cation du climat. Une enquête menée auprès des entreprises a permis de constater leurs besoins de recruter des ingé-nieurs plus polyvalents dans le domaine de l’énergie.

Jusqu’alors, l’UTBM disposait d’une fi lière éner-gie et développement durable au sein du dé-partement génie mécanique et conception et d’une fi lière énergie et environnement au sein du département génie électrique et systèmes de commande.Afin d’offrir les plus belles perspectives de carrière pos-sibles en répondant aux de-mandes des industriels, un nouveau département, bap-tisé Énergie et Environnement, a été créé."Ce n’est pas un simple nouveau nom ni un rassemblement de fi lières. De nouvelles théma-tiques y seront enseignées afin de former des ingénieurs maitrisant en amont la conception des installations et en aval la production d’éner-gie. Cette pluridisciplinarité donnera aux élèves ingénieurs une vision globale des facettes de l’énergie et des systèmes énergétiques", explique David Bouquain, directeur du département Énergie et environnement.

Selon les méthodes initiées par Abdellatif Mi-raoui, ancien directeur du département GESC, devenu président de l’Université de Marrakech, et poursuivies par David Bouquain, l’assise re-cherche a été très développée avant la création

du contenu pédagogique. "Nos plateformes techniques très complètes permettent l’hybridation de production énergétique et l’expérimen-tation de la compatibilité

électromagnétique avec des manipulations très pointues souvent fi nancées lors de programmes de recherche, sur lesquels nos étudiants peuvent s’aguerrir."

Pour le recrutement, la promotion de 116 élèves en compte 20 issus du tronc commun, 10 de l’UTSEUS et parmi les 80 autres se trouvent des majors de promotion des IUT du secteur de l’énergie. Les effectifs sont stables mais la qua-lité du recrutement est plus élevée. Dans une enquête, 90% des élèves en tronc commun se sont déclarés favorables au changement.

LE LYCÉE ARAGOND’HÉRICOURTPARTENAIRE DE L’UTBM

Plateforme EEA et transport terrestres

David Bouquain, directeur du département Énergie et environnement

Belfortain, David Bouquain a suivi un parcours universitaire cohérent en Franche-Comté sur le génie électrique et l’électrotechnique. Sa thèse de doc-torat, soutenue en 2008, porte sur la thématique des véhicules électriques et hybrides.Nommé maître de conférences à

l’UTBM en 2009, il prend la tête du départe-ment Génie électrique et systèmes de com-mande la même année dont il assure la tran-sition vers le nouveau département Énergie et environnement.David Bouquain poursuit ses recherches au sein de l’équipe commande et conversion de l’énergie du laboratoire Systèmes et Trans-ports (SeT).

Une formation complèteAprès une première année commune, les élèves ingénieurs du département Énergie et environnement choisissent entre cinq fi lières :• production de l’énergie,• réseaux, conversion et stockage,• transport et systèmes énergétiques

embarqués,• bâtiments à haute effi cacité énergétique,• économie et réglementation des systèmes

énergétiques.

Les éléments clés de la formation sont la maîtrise des procédés de production, des technologies de stockage et de la gestion de l’énergie de systèmes hybrides.

Les moyens mis à disposition aboutissent à une formation complète d’ingénieurs, aptes à répondre aux besoins des industriels.

| PORTRAIT |

L’assise recherchea été très développée

avant la créationdu contenu pédagogique

TRAVAUX PRATIQUES SUR UN BANC MOTEUR STIRLING

> DOSSIER : L'UTBM, un concentré d'énergie

Contact [email protected]

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102 6 > SEPTEMBRE 2011

Smart grids : les réseaux électriques intelligents

Le laboratoire LERMPS de l’UTBM s’est associé au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) pour créer un laboratoire de recherche corres-pondant (LRC) sur l'ingénierie des surfaces à hautes performances, avec comme objectif l’amélioration significative des caractéristiques des matériaux en couche au travers du développement de procédés d'élaboration.

Deux objectifs sont poursuivis par ces recherches : augmenter le ren-dement des systèmes existants afin d'en diminuer leur consom-mation (la sobriété énergétique), et développer de nouveaux concepts et/ou architecture de systèmes (l'efficacité énergétique).

"Un LRC est un laboratoire de recherche (avec une politique scien-tifique et son animation), ouvert (associant les personnels du LERMPS et ceux de plusieurs laboratoires du CEA) et adoptant un fonctionne-ment par projets.Son activité se déploie principale-ment autour de travaux de thèses de troisième cycle, de travaux exploratoires soutenus par un fond spécial d’amorçage et des réponses communes à des appels à projet", explique Ghislain Montavon, direc-teur du LERMPS et responsable scientifique de ce LRC.

Contact Ghislain MontavonDirecteur du laboratoire LERMPStél. 03 84 58 31 [email protected]

Le LERMPS travaille sur l’efficacité et la sobriété énergétique avec comme approche générique l'augmentation du rendement des systèmes, quels qu'ils soient (par combustion interne, électro-chimique, stationnaires ou embarqués...).

Afin d’adapter les matériaux à des contraintes plus élevées (pression, température, agressivité chimique...), il faut procéder à des traitements de surface établissant des barrières thermiques, des couches plus résistantes...Ghislain Montavon, directeur du laboratoire LERMPS, évoque certains travaux en cours pour amé-liorer les matériaux dédiés aux systèmes énergétiques. "Pour augmenter le rendement des turbines aéronautiques, la céramique remplace le superalliage des aubes. Ces matériaux sont très sensibles à certains éléments, comme la vapeur d'eau. Il est donc nécessaire d’élaborer une barrière de protec-tion, dite barrière environnementale.Par ailleurs, pour fiabiliser et améliorer le fonctionnement des turbines, des capteurs peuvent être construits directement sur les pièces par traitement de surface. Les moteurs à combustion interne peuvent bénéficier d’une limitation des frottements et de l'usure.Nos travaux portent également sur les piles à combustible à haute température, c'est-à-dire basées sur un cœur de pile à base de matériaux céramiques. L’énergie solaire n’échappe pas non plus aux traitements de surface afin par exemple de disposer de matériaux qui absorbent mieux le rayonne-ment et évitent de le réémettre."

L’Union Européenne s’est fixé comme objectif d’atteindre 20% d’énergie renouvelable et de diminuer de 20% les émissions de CO2 d’ici 2020.

Pour Benjamin Blunier, maître de conférences à l’UTBM, "il faudra chan-ger le paradigme de production d’électricité pour y parvenir : passer d’une production centralisée à forte puissance vers une production décentra-lisée à faible puissance. Les réseaux électriques intelligents (smart grids) feront partie des solu-tions : l’enjeu sera d’optimiser les productions et les consommations et de rendre le réseau élec-trique plus autonome."

Le compteur est la première étape, la moins compliquée à mettre en œuvre mais aussi un élément central car il permet une communica-tion dans les deux sens entre le client et le dis-tributeur. Les informations précises qu’il donne permet au client de mieux gérer sa consom-mation électrique et au distributeur de mieux gérer la production.A terme, il y a la possibilité de faire varier le prix en temps réel, en fonction de l’offre et de la demande et d’orienter ainsi la consommation. Pour ce faire, un volet législatif est nécessaire au développement des smart grids afin d’enca-

drer les prix modulables et de répartir équi-tablement les coûts et les bénéfices entre les différents acteurs.A l’avenir, les foyers seront équipés d’une éner-gie box connectée à un compteur intelligent qui permettra de régler ses paramètres de coût et de consommation. Les appareils ménagers seront aussi intelligents en démarrant lorsque la box leur indiquera que l’énergie est moins chère. L’informatique aura une grande part et des logiciels sont en cours de développement.

De nouveaux matériaux pour l’énergie

LE LERMPS ET LE CEA ASSOCIÉS

Contact Benjamin BlunierMaître de Confé[email protected] - tél. 03 84 58 34 10

| RENDEZ-VOUS |Colloque sur les réseaux électriquesdu futur, le 17 novembre 2011UTBM, Campus de Belfort

En savoir plus 03 84 58 33 08

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102 7 > SEPTEMBRE 2011

FiSyPAC : la pile à combustible progresse vite

Projet Mobypost - JTI : des véhicules pile à combustible pour distribuer le courrier

Projet coordonné par PSA Peugeot-Citroën, soutenu par l’ANR à hauteur de 4,7 M€, avec la participation du laboratoire SeT de l’UTBM, FiSyPAC (Fiabilisation Système Pile à Combus-tible) a permis d’augmenter la durée de vie d’un système pile à combustible et son rendement."La 307 CC à motorisation hybride batterie li-thium/ion et pile à combustible issue du projet FiSyPAC nous permet de disposer d’une auto-nomie d’environ 500 kms obtenue grâce à une consommation inférieure au kg d’hydrogène aux 100 km, un progrès considérable au niveau mondial", explique Francis Roy, responsable du projet FiSyPAC chez PSA Peugeot-Citroën.

L’arrivée d’une voiture électrique alimentée par une pile à combustible n’est toutefois pas pour demain. "Il y a des verrous technologiques à faire sauter, notamment le coût de la technolo-

gie trop élevé, les contraintes d’intégration auto-mobiles et le développement très insuffisant des réseaux de distribution. Dans les 10 ans à venir, l’automobile sera plutôt orientée vers des véhi-cules hybrides thermique/électrique dont les émissions de CO2 seront de plus en plus faibles."

Après des années à grandir en laboratoire, en particulier au FCLAB de Belfort, la pile à combustible embarquée s’apprête à affronter nos rudes conditions climatiques.

Au printemps 2013 les plateformes postales d’Audincourt et Lons-le-Saunier seront équi-pées chacune d’une unité de production solaire d’hydrogène et d’une flotte de cinq véhicules électriques à pile à combustible.Initié et labellisé par le pôle de compétitivité Véhicule du futur, ce projet européen du Joint Technology Initatives (JTI ou initiatives tech-nologiques conjointes) baptisé Mobypost (qui signifie distribuer le courrier de La Poste grâce à l’hydrogène), doté d’ un budget de 8,4 M€, est coordonné par l’Institut Pierre Vernier, avec une participation importante de l’UTBM aux côtés de partenaires allemands, suisses, italiens et français.

"L’objectif à cinq ans est de contribuer à diver-sifier la flotte de véhicules électriques sur bat-terie de La Poste, grâce à une autre, équipée de pile à combustible. L’hydrogène offre beau-coup d’avantages face aux batteries", explique Michel Romand, directeur adjoint de l’Institut Pierre Vernier (IPV) en charge des transports durables et de l’énergie.

La caractéristique forte de Mobypost est un impact nul sur l’environnement. Les toits des nouvelles plateformes de courrier ont été conçus pour recevoir 400 m2 de panneaux photovoltaïques dont l’électricité alimente des électrolyseurs destinés à fabriquer l’hydrogène

nécessaire aux piles. "Nous avons besoin de 300 grammes d’hydrogène par véhicule et par jour soit 1,5 kg pour la flotte ; le bilan annuel de pro-duction d’électricité renouvelable est ainsi équi-libré." La consommation est connue grâce aux relevés effectués par l’UTBM sur les tournées des postiers.

Une des grandes nouveautés de ces véhicules construits pour La Poste vient de leur réservoir d’un type nouveau. "Nous avons fait appel à la société doloise MaHyTec pour équiper les véhi-cules de réservoirs à basse pression à base d’hy-drures métalliques. C’est une bonbonne remplie d’une poudre qui absorbe le gaz ce qui permet d’en contenir beaucoup plus que dans un réser-voir sous pression de même dimension."Autre avantage, lorsque le réservoir absorbe l’hydrogène lors de son remplissage, il dégage de la chaleur utilisée, pour préchauffer la pile à combustible.

L’expérience grandeur nature menée en Franche-Comté est indispensable pour per-mettre à la pile à combustible et l’économie hydrogène d’arriver dans nos voitures et nos maisons. De nombreux enseignements vont en être tirés sous les projecteurs européens.

LE LERMPS ET LE CEA ASSOCIÉS

Pierre Coddet,ATER à l'UTBM

Natif de Compiègne mais ayant grandit à Belfort, Pierre Coddet a obtenu un Bac S option Math au lycée Condorcet de Belfort avant de rejoindre la faculté de sciences Louis Neel sur le campus belfortain de l’Université de Franche-Comté.

"J’ai fait mon stage de master à l’Institut FC LAB sur les piles à com-bustibles. Ayant un intérêt pour les systèmes énergétiques, plus particu-lièrement les énergies renouvelables et l’environnement, j’ai poursuivi en thèse sur un sujet en partenariat entre l’UTBM et l’UFC en interaction avec l'Institut FC LAB, dans le cadre d’une allocation de recherche du ministère.Mon sujet d’étude très complet m'a permis de concevoir et réaliser une pile à combustible à électrolyte solide avec plusieurs aspects : la réalisation de cellules multicouches dont l'originalité réside dans l'élec-trolyte mince, l'étude des caracté-ristiques et des performances des cellules élaborées et la comparaison avec des systèmes commerciaux existants.Au final, le système développé présente d'ores et déjà des perfor-mances proches des meilleurs résul-tats mondiaux, et le potentiel pour de futures améliorations est grand !Actuellement ATER (Attaché tem-poraire d 'enseignement et de recherche) à l’UTBM, je m’oriente vers une carrière dans la recherche publ i que en pr i or i t é même s i aucune porte n’est fermée."

Cellule de pile à combustible réalisée durant sa thèse par Pierre Coddet

PIERRE CODDET, ZOOM SUR LA PILEÀ COMBUSTIBLE

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102 8 > SEPTEMBRE 2011

Alstom Power à Belfort

Converteam, spécialiste de la conversion de puissance

Sous-traitant principalement pour Alstom mais aussi pour la filière automobile, Inventis est un bureau d’études installé sur le site même d’Alstom.Disposant prochainement de 25 licences Catia V5, Inventis s’est également équipé d’un Scanner 3D pour les projets de reverse ingénie-rie et donc relever et modéliser des pièces existantes dans le cadre de marchés de maintenance ou pour l’industrie automobile.Acteur majeur pour la conception d’alternateurs pour Alstom, l’en-treprise construit l’avenir énergé-tique en travaillant sur la centrale EPR et sans doute prochainement sur le réacteur expérimental Jules Horowitz qui va être construit sur le centre du Commissariat à l’éner-gie atomique de Cadarache." N o u s c o n c e v o n s a u s s i d e s outillages afin d’en améliorer le temps de montage et proposons des solutions logistiques pour la mise en place d’ateliers, d’usines, qui per-mettent des gains de productivité", explique Pascal Breniaux, manager et unique actionnaire d’Inventis.Avec un chiffre d’affaires de 1,2 M€ en 2010, l’entreprise mise aussi sur le capital humain en proposant un cadre de travail de qualité à sa vingtaine de collaborateurs.

Parmi ces derniers, un ingénieur UTBM (Khali l Khadir) , Jérôme Verpoorte et un auditeur du CNAM, Sofiane Tlili."Nous sommes ouverts à l’accueil de stagiaires UTBM pour leur offrir une première expérience dans le domaine de la conception ou la logistique", conclu Pascal Breniaux.

Converteam est une ancienne filiale d’Alstom ayant plus d’un siècle d’expérience dans la conver-sion de l’énergie électrique. L’entreprise est un ac-teur majeur du secteur, avec une réputation inter-nationale d’excellence. Elle se trouve à la pointe de la technologie et de l'innovation et a été ache-tée cette année par General Electric.

A Belfort, Converteam emploie 300 personnes dont une cinquantaine dans les métiers de la conception. Historiquement, l’entreprise travaillait essen-tiellement pour la métallurgie du Territoire de Belfort. Elle s’est ensuite diversifi ée dans la propulsion électrique des navires dont celle du paquebot Queen Mary II. La société conçoit et réalise également des solutions électriques principalement pour l'industrie du pétrole et du gaz, la métallurgie, la marine et l'offshore.

Le bâtiment qui l’abrite a été transformé par le cabinet Reichen et Robert et Associés. Les locaux, d’une surface de 5000 m2, répartis sur 4 étages, accueillent l’ensemble des techniciens, ingénieurs et cadres de Converteam, ainsi que des laboratoires techniques. Les architectes ont souhaité jouer du dénivelé, en construisant une sorte de tête de pont, d’où cette remarquable avancée des étages supérieurs.

A l’origine d’Alstom se trouve l’implantation de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM) à Belfort en 1879. Le nom ALS-THOM est créé en 1928 après la fusion de la SACM, et de la Compagnie Française Thomson Houston. Le groupe acquiert alors la double spécialisation indus-trielle qu’elle possède encore aujourd’hui : la production des turbines vapeur et alternateurs (Als-tom Power) et la construction ferroviaire (Alstom Transport). Lors de l’entrée en bourse du groupe en 1998, le ‘H’ disparait pour rendre Alstom plus facile à prononcer à l’international.

INVENTIS, UN BUREAU D’ÉTUDES À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE

Les Activités d'Alstom Power à Belfort

Alstom Power, l’un des premiers acteurs de la Vallée de l’Energie, coopère avec l’UTBM en termes d’innovation, technologie et recherche dont par exemple : 158 stagiaires et 17 ingénieurs UTBM embauchés ces 5 dernières années, un certain nombre de cours dispensés et des projets de R&D réalisés, en cours ou en projet.Alstom Belfort emploie aujourd’hui 2900 salariés. Parmi eux, 2200 travaillent pour Alstom Power dont les activités présentes sont : la conception et la gestion de projets de centrales clé en main, la production des turbines et alternateurs les plus puissants du monde ( jusqu’à 1800 MW), les services et rénovation d’alter-nateurs, activité qui possède son propre centre de formation, la fabrication des équipements des contrôles commandes des centrales et la gestion de projets hydroélectriques.Au cours des deux dernières années, Alstom Power a notamment pu livrer les éléments du turbo-alternateur de la centrale nucléaire EPR de Flamanville. Les composants fabriqués fi gurent parmi les plus grosses tailles jamais réalisées à Belfort et ont nécessité un transport par convoi très exceptionnel. D’autres turbines et alternateurs ont quitté le site pour Laguna Verde (Mexique), Koeberg (Afrique du Sud) ou encore la Chine.Le rayonnement est aussi international pour les activités de services. Les équipes de Belfort en maintenance et réparation sont envoyées dans le monde entier. Celles de conception et gestion de projets clés en main ont démontré leur per-formance en livrant, avec de l’avance sur le programme, les différentes unités de la centrale de Shoaiba III (Arabie Saoudite) qui alimente entre autre La Mecque en électricité. De nouveaux contrats en Estonie et en Malaisie confi rment la compétitivité d’Alstom dans ce domaine.

Le bâtiment de Converteam a été transformé par le cabinet Reichen et Robert et Associés

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102 9 > SEPTEMBRE 2011

General Electric prépare la transition énergétique à Belfort

Une turbine est utilisée pour trans-former l’énergie d’un fluide en éner-gie mécanique. Elle est constituée d’une partie mobile et d’une partie fixe.La turbine à gaz est un moteur à combustion interne produisant de l’énergie mécanique à partir de l’énergie cinétique de gaz chauds issus de la combustion d’hydrocar-bures.Elle est fixée à un arbre de transmis-sion qui entraine un compresseur d’air pour l’alimenter et un alterna-teur produisant de l’électricité.Elle est aussi utilisée dans le trans-port, principalement pour les avions et les hélicoptères.

L’implantation de General Electric (GE) à Belfort en 1999 a donné une nouvelle dimension à la filière énergie du Territoire de Belfort qui aboutit aujourd’hui à la création de la vallée de l’énergie.Partenaire industriel de l’UTBM, l’entreprise accueille également des élèves ingénieurs en stage et recrute régulièrement des diplômés.

Nicolas Delaby, responsable des relations exté-rieures du siège européen de GE Energy, précise que "Belfort confirme son statut de capitale de l’énergie, en produisant la turbine 9FB de der-nière génération, l’une des plus puissantes et des plus flexibles au monde, qui équipera nos nou-velles centrales électriques Flexefficiency50."

"Actuellement, le développement des énergies renouvelables est limité quand le vent ne souffle pas ou que le soleil ne brille pas. L’arrivée de

cycles combinés ‘flexibles’, est une véritable révolution sur le marché et permet de compléter la pro-duction issue du renouvelable. En ce sens, nous allons de plus en plus vers des solutions intégrant à la fois le solaire, l’éolien et le cycle combiné gaz-vapeur."

La FlexEfficiency 50, produite par GE, est la première centrale électrique hybride au monde, mariant cycle combiné et renouvelables sur un même site. La flexibilité de son utilisation permet d’obtenir un rendement énergétique de 71%, nettement supérieur aux standards précédents, en couplant le cycle combiné au solaire concentré.Pour y arriver, une turbine à gaz 9FB ‘nouvelle génération’ produit de l’électricité et de la chaleur utilisée par une turbine à vapeur. Toutefois, cette dernière est également alimentée par une cen-trale solaire à concentration. La centrale peut atteindre sa production maximale en 28 minutes, avec une montée en charge deux fois supérieure à ses concurrentes.La première centrale Flexefficiency50 a été acquise par Metcap, en Turquie, où l’installation cycle combiné et solaire concentré sera complétée sur un même site par un champ éolien, pour un total de 510Mw de puissance. Elle sera opérationnelle en 2015.

Mais les économies d’énergie et la diminution de l’impact environnemental impliquent la maitrise de toute la filière. L’achat récent de Converteam, spécialisée dans la conversion d’énergie et l’impli-cation de GE dans le développement des réseaux intelligents, entre autre, illustrent cette stratégie.

INVENTIS, UN BUREAU D’ÉTUDES À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE

GE dans le Territoire de Belfort

General Electric (GE) est né en 1892 aux Etats-Unis, de la fusion de Thomson-Houston Electric Company et d’Edison General Electric Company. Le groupe s’est implanté en France dans les années 1970 et dans le Territoire de Belfort en 1999, par le rachat de la filiale turbines à gaz d’Alstom qui exploitait des licences General Electric.GE est l’unique fabricant en France de turbines à gaz de moyenne et forte puissance et Belfort a le leadership mondial pour les turbines à 50 hertz. Le savoir-faire local couplé aux process américains s’est trouvé conforté par le choix de GE Energy d’implanter son siège euro-péen dans la cité du Lion en 2003, puis d’un centre technologique à vocation mondiale, rassemblant 400 ingénieurs et techniciens de quinze nationalités différentes en juin 2009.Pour accueillir ce technocentre, la SEMPAT a entrepris la rénovation d’un bâtiment de 12 000 m2 pour un montant de 22 millions d’euros.GE ne cesse de se développer et est le premier exportateur franc-comtois, en vendant à l’extérieur 95% de sa production. Aujourd’hui, General Electric compte 2000 employés dans le département.

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102 10 > SEPTEMBRE 2011

La miniaturisation est plus que jamais au centre des attentes des fabricants et des consommateurs planétaires.Afin de mieux combiner les objets entre eux, d’imaginer de nouveaux usages, d’en diminuer l’encombre-ment, le poids, la consommation d’énergie et de matière pour des secteurs industriels à forte valeur technologique, le pôle de compé-titivité des microtechniques ras-semble des industries et des uni-versités parmi lesquelles l’UTBM, plus particulièrement au travers du laboratoire LERMPS.

Basé en Franche-Comté, dans le chef-lieu de région, le Pôle des microtechniques a pour objectif principal de dégager des synergies entre les entreprises, centres de recherche et organismes de for-mation qui y participent, afin de faire émerger des projets innovants technologiques ou directement à destination des marchés.

Acteur économique majeur de la filière microtechnique en Europe, le Pôle favorise l'émergence de pro-jets autour de cinq axes technolo-giques que sont la microfabrication et micromanipulation, la micro-injection et le micro-moulage, les traitements de surface pour les-quels le laboratoire LERMPS est spécialiste, les microsystèmes et les nanomatériauxCes technologies sont plus par-ticulièrement destinées à quatre secteurs économiques : le biomé-dical, le transport et l’énergie, les mesures et contrôles, et le luxe.

L’UTBM participe à 11 des 160 pro-jets labellisés par le Pôle des micro-techniques. Ce dernier s'implique, aux côtés de la Vallée de l'énergie, dans l’appel à projet filières dans le cadre des investissements d’avenir.

En savoir plus www.polemicrotechniques.fr

LE PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ DES MICROTECHNIQUES

L’IRT Matériaux, Métallurgie et Procédés retenu dans les investissements d’avenir

Ingénieur en Génie électrique et systèmes de commande diplômé de l’UTBM, Robin Roche y poursuit une thèse sur l'intelligence artificielle appliquée aux smart grids.

"Lorsqu’un système comme un réseau électrique atteint une taille importante, il

devient difficile à gérer efficacement. En le divi-sant en plusieurs sous-systèmes communicants, appelés agents, on peut atteindre de bien meil-leurs résultats, tout en permettant une grande flexibilité.L’approche multi-agents, décentralisée, est celle du laboratoire Systèmes et Transports, très com-pétent sur le sujet avec les équipes ICAP (multi-agents) et CCE (énergie).Nous sommes capables de simuler un ensemble de micro-réseaux interconnectés, un peu comme des neurones. Un autre aspect de ma thèse concerne l'optimisation du fonctionnement des réseaux, à la fois au niveau économique et environnemental, en intégrant production, stockage et consommation d'énergie.

Pour les applications pratiques à l’avenir, il y aura par exemple la possibilité d’utiliser les véhicules électriques comme unités de stockage d’énergie.Ces véhicules, en se rechargeant, pourront im-pacter fortement la demande d'énergie, mais pourront également en revendre au réseau en cas de pic de besoin. Chaque véhicule est un agent, et l'enjeu consiste à déterminer comment le gérer au mieux, en prenant en compte les besoins de l'utilisateur comme ceux du réseau."

Les Instituts de Recherche Technologique (IRT), inscrits dans les investissements d’avenir, ont pour but de promouvoir le développement des technologies d’avenir en développant des pla-teformes expérimentales puissantes.l’IRT Matériaux, Métallurgie et Procédés (M2P) fait partie des six dossiers retenus dans la pre-mière vague. Il a été lancé à l’initiative du pôle de compétitivité Materalia en Lorraine partant du constat que la métallurgie et les disciplines liées aux matériaux en général sont en perte de vitesse, y compris au niveau de l’enseigne-ment alors que ce domaine industriel est stra-tégique, surtout pour un pays où sont fabri-qués des avions, des fusées, des voitures.

Le campus principal sera à Metz et 2 campus secondaires sont prévus à Belfort-Montbéliard et Troyes. Le programme de recherche reçoit un investissement total de 100 M€ sur 10 ans, ainsi que 300 M€ placés, dont les intérêts permet-tront d’abonder la recherche.

Le site franc-comtois est plus particulièrement dédié à la fonctionnalisation, au traitement de surface et aux procédés de micro-fabrication soit environ 15% de l’activité de l’IRT. Les voies

sèches concernent notamment le laboratoire LERMPS/UTBM, les voies humides l’institut UTINAM/UFC et la micro-fabrication l’institut FEMTO/ST.

Christian Coddet est le pilote franc-comtois de l’axe de travail qui correspond aux domaines d’excellence de la région : le traitement de sur-face et la micro fabrication.

Gérer intelligemment l'énergie dans les smart grids, une thèse de Robin Roche

Contact Christian CoddetProfesseur des Universitéstél. 03 84 58 30 24 - [email protected]

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102 11 > SEPTEMBRE 2011

LE PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ DES MICROTECHNIQUES

Un diplôme universitaire pour les bonnes pratiques humaines et industrielles

L'UTBM vise la certification ISO 14001

Rendre le travail moins pénible tout en aug-mentant la performance des entreprises, tel est l’objectif du diplôme universitaire Bonnes pratiques humaines et industrielles.

Philippe Sulten, directeur des relations indus-trielles et des mobilités étudiantes de l’UTBM nous présente la genèse de ce diplôme : "Sous l’impulsion du gouvernement, la filière auto-

mobile veut développer la compétitivité de ses entreprises par un plan d’actions parmi lesquels le lean manufacturing.Pour l’Alsace et la Franche-Comté, cette dé-marche est portée par Perfo-Est, aujourd’hui rat-taché au pôle de compétitivité Véhicule du futur.Ce dernier a fait appel à l’UTBM pour construire une formation à destination des entreprises.L’humain est au cœur de la démarche de notre établissement et il s’agit d’améliorer la producti-vité en supprimant les taches difficiles et inutiles des opérateurs.Un financement FEDER, État, collectivités locales permettra de mettre en place une usine pilote à Belfort pour concrétiser l’application des prin-cipes théoriques."

ISO 14001 est une norme environnementale internationale. La certification est obtenue à la suite d’engagements précis mis en place par l’établissement qui l’obtient.L’UTBM s’est lancée en 2009 conjointement dans une démarche qualité et environnemen-tale. "Tout a commencé par une présentation à toutes les instances, avant le choix d’un cabinet de consultants qui nous aide à définir et valider les étapes importantes de la démarche pour ob-tenir la certification", détaille Virginie Breuillard, chargée des missions hygiène, sécurité et envi-ronnement à l’UTBM.L’année suivante, un bilan de situation a été effectué puis le périmètre soumis à certification a été choisi. "Nous avons retenu le site de Seve-nans, hors laboratoires." Toute la réglementation a été étudiée avant qu’une analyse environne-mentale sur les déchets, l’eau, les rejets atmosphériques et la pollution du sol ne soit réalisée. "Le grand tableau d’analyse réalisé, nous avons pu établir un programme d’actions en mars 2011." Le premier plan d’action est lié à la mise en conformité règlementaire. "Il nous faut par exemple collecter toutes les fiches de données de sécurité des produits, mettre en place des rétentions sous les produits liquides et établir un registre déchets." Le deuxième plan d’action évoque le traitement des situations d’urgence comme un incendie, une explosion, le déversement de produits sur le sol et la pollution de l’eau. Le troisième plan d’action porte sur les aspects significatifs issus de l’analyse environnementale comme les consommations d’énergie et de papier.Le réseau de 24 correspondants hygiène, sécurité et environnement dans les départements, labo-ratoires et services, relaie les actions à mettre en place pour obtenir la certification ISO 14001.Sandrine Pastant, responsable qualité, est un appui primordial pour l’élaboration des diverses pro-cédures. Un site collaboratif entre tous les correspondants permet la mise en commun de toutes les données.Une micro newsletter qualité/environnement va être mise en place tous les 15 jours. "La démarche de certification nous a permis de structurer le travail hygiène et sécurité avec un objectif de préser-vation de l’environnement."

Contact Virginie Breuillard, chargée des missions hygiène, sécurité et environnement tél. 03 84 58 38 85 - [email protected]

Contact Maud Tissot tél. 03 84 58 31 21 - [email protected]

Pierre SCHWEBLIN - Eric SOLDERMANN - Franco VIGANOTTI René-Pierre ORTIZ - Rodrigue THIEMANN - Estelle ODIC

Agence Strasbourg : 27 rue du Vieux-marché-aux-vins67000 STRASBOURG tel : 03.90.23.58.00 fax : 03.89.59.61.20

CONSTRUCTION DE LA PLATE FORME NATIONALE D’ESSAIS DE PILE A COMBUSTIBLE

2009

- 20

5

ESQ + 17

PERSPECTIVE DEPUIS LA RUE THIERRY MIEG

DEUX FOIS PLUSDE PLACE POURLE FCLAB

Les locaux de l’UTBM abritant l’institut FCLAB sont situés sur Techn’hom à Belfort et vont pro-chainement doubler de surface. Les travaux doivent débuter à l’au-tomne pour une livraison au prin-temps 2013.

Cette construction dont l’enve-loppe globale est de 5,75 M€, per-mettra de disposer de trois doubles cellules d’essais supplémentaires, chacune équipée d’une salle de commande. La plus grande, d’une surface de 130 m2, permettra de tester un bus équipé d’un système pile à combustible.Outre la partie laboratoire, le nou-veau bâtiment comprend de nou-veaux bureaux et des salles pour le montage des systèmes pile à com-bustible.

Le projet retenu à la suite d’un concours d’architecte, est celui du cabinet AEA de Strasbourg qui pro-longe l’esthétique existante.Le nouveau FCLAB sera le premier bâtiment de recherche en Franche-Comté à recevoir le label haute qua-lité environnementale (HQE), avec une conception permettant une basse consommation d’énergie.De plus, le chantier veillera à avoir un faible impact sur l’environne-ment et la construction permet-tra une maintenance facile et une longue durée du confort acous-tique et des performances énergé-tiques.

L’esprit des lieux sera donc en accord avec l’objet de la recherche, qui vise à dépasser le pétrole et uti-liser le vecteur énergétique propre qu’est l’hydrogène.

Contact Hervé DuruptResponsable du service patrimoinetél. 03 84 58 32 [email protected]

> Formation

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Directeur de la publication : Pascal BrochetResponsable de rédaction : François JouffroyRédaction : Manuel Brun - Le PaysCoordination : François JouffroyMise en page : Julie LucchinaPhotographies : AEA Strasbourg, Alstom power, Marc Barral Baron/UTBM, Manuel Brun, Samuel Carnovali, General Electric, Yves Petit/ CR de Franche-Comté, PSA Peugeot Citroën - direction de la communicationDiffusion : Catherine HauserImpression : Schraag Industrie Graphique10 000 exemplairesUniversité de Technologie de Belfort-Montbéliard90010 Belfort cedextél. 03 84 58 30 [email protected]

www.utbm.fr

102 P12 > SEPTEMBRE 2011

Électricité Réseau Distribution France (ERDF) est un partenaire important de l’UTBM. Signe de sa confiance, l’entreprise a décidé de verser une partie de sa taxe d’apprentissage à notre établis-sement.Elle nourrit de nombreux projets de recherche avec l’équipe Commande et conversion de l’énergie du laboratoire Système et Transport, en particulier sur le compteur intelligent Linky et sur l’aménagement d’une future plateforme d’essais des smart grids.ERDF participe à la vie étudiante en présentant une conférence lors du congrès industriel et en étant présent sur le forum profes-sionnel. L’entreprise interviendra également au colloque sur les réseaux électriques du futur le 17 novembre.

Jean-Christophe Durand, Délégué territorial Nord Franche-Comté d’ERDF, nous expose son point de vue : "notre participation à la vie de l’UTBM est motivée par la recherche et la formation des ingénieurs dans le domaine de l’énergie. L’établissement développe des compétences en lien avec nos activités de distributeur d’énergie électrique et nous avons la volonté de développer des rapports de proximité.

Notre compteur communiquant Linky, un projet à plusieurs milliards d’euros, est la première brique des réseaux intelligents de distribution d’électricité. Dans un réseau qui doit prendre en compte des producteurs locaux d’électricité, avec des pics de production qui ne correspondent pas aux pics de consom-mation, il est important de pouvoir gérer de manière fine la distribution de l’énergie pour garantir la sûreté du système

électrique et éviter les surtensions. Linky permet de connaitre la courbe de charge du réseau en temps réel et donc de mieux anticiper les besoins et la production nécessaire. La France est en pointe avec ce compteur communiquant et 10 000 emplois devraient être créés pour les fabriquer et les poser."

Excellente occasion de rencontres entre industriels, universitaires et élèves ingénieurs, le congrès industriel est organisé par une équipe de l’association des étudiants de l’UTBM, dont le respon-sable est Guillaume Perin étudiant du département Génie méca-nique et conception."La 27e édition du congrès industriel se déroulera les 12 et 13 octobre sur le thème Ingénieur(e), quelle(s) énergie(s) ! Un challenge pour demain. La thématique est double, il s’agit d’une part d’évoquer l’énergie des ingénieurs et d’autre part les choix de société sur l’énergie. Une dizaine de conférences se répartiront sur les deux

jours avec entre autre l’intervention de Samuele Furfari sur la géopolitique de l’énergie."

Le forum des industriels se déroule en parallèle le 13 Octobre et permet aux futurs ingénieurs de l’UTBM de rencontrer des industriels pour découvrir, dans un premier temps, les activités indus-trielles, les débouchés et possibilités de poursuites d'études, et dans un second temps de répondre aux attentes des entreprises en termes d’offres d’emploi ou de stage. De plus des simulations d’entretiens et corrections de CV sont proposées aux étudiants par des professionnels. L’an dernier, plus de 1000 CV ont été déposés en deux jours.

"L’équipe qui prépare le congrès acquiert une facilité dans les relations publiques et un grand sens des responsabilités. Toutes les bonnes volontés peuvent encore nous rejoindre", conclu Guillaume Perin.

Congrès Industriel 2011Ingénieur(e), quelle(s) énergie(s) !

En savoir plus http://ae.utbm.fr/congres

MEN SANA INCORPORE SANO*

Comme les nouveaux étudiants, le bureau des sports (BDS) a fait sa rentrée à Sevenans le 1er septembre, en battant quelques records. "Avec plus de 800 adhérents et 31 sports, nous avons les effectifs et la variété de disciplines les plus nombreux depuis la création du bds", se réjouit Floriane Wecxteen responsable des clubs.

De nouvelles activités sont créés cette rentrée. "Les élèves ingénieurs pourront faire du football améri-cain, du judo dans le nouveau dojo du gymnase Bartholdi à Belfort et du rugby féminin."De plus, l’adhésion au BDS donne droit à un ticket de piscine par semaine et un accès gratuit à la patinoire tous les mardis soirs. Les sportifs ne doivent pas oublier d’apporter un certificat médi-cal pour valider leur inscription, sésame indispensable pour s’assu-rer de l’aptitude à un sport."Outre la pratique sportive, l’asso-ciation favorise l'implication indivi-duelle et l'émergence de projets liés à l'organisation de manifestations sportives. En ce sens, elle vise à déve-lopper la responsabilité et l'autono-mie des étudiants", conclut le prési-dent du BDS, Quentin Ceilles. Bref, la tête et les jambes.

En savoir plus http://bds.utbm.fr

> Congrès Industriel

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ERDF partenaire de l’UTBM au congrès industriel Filiale à 100 % d’EDF,

E R D F a c h e m i n e l’électricité entre les postes sources et ses 35 millions de clients.L’entreprise emploie 36 000 personnes avec un chiffre d’af-faire de 12 milliards d’euros. ERDF gère 1,3 million de kilomètres de réseau moyenne et basse tension.