urbain - n°26 - avrill 2015

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Le mag' de toutes les cultures

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Mesdames, avez-vous remarqué ce phénomène étrangeque l’on observe à chaque début de printemps et qui se pro-longe, tard dans l’automne, jusqu’à ce que les températuresse mettent à nous faire frôler les engelures et que l’air serévèle plus humide qu’un gant de hammam, je veux parlerbien sûr de la fameuse « tongmania » ?Fatale dès l’arrivée des premiers beaux jours, cette maniecurieuse et récalcitrante qu’ont les individus de sexemasculin de se déshabiller pour pouvoir supporter destempératures enfin revenues à deux chiffres n’a de cesse denous étonner, nous qui avons appris qu’en avril, il est sagede ne pas se découvrir d’un fil…Et peu importe qu’à l’ombre l’on grelotte encore dans sapolaire, on voit surgir en pleine ville et à tous les coins derue des messieurs en marcel crasseux, glandes sudoriparesen hyperaction et short de bain poussiéreux, suivis - ouprécédés, cela dépend du sens du vent - d’un délicat maisnéanmoins persistant fumet musqué, le tout assorti biensûr de la collection de doigts de pieds douteux exhibésfièrement sur la luxueuse semelle plastique d’une paire detongs, d’où le nom du phénomène.

Oui, mesdames, c’est la vision pas jolie-jolie, le spectacle mi-tragico mi-comique qu’il nous faut stoïquement endurerchaque printemps tandis que nous, nous rêvons de soleil,de maillot de bain et de sable chaud... Mais consolez-vousen vous rappelant qu’après avril vient mai. Et qu’en mai,« fais ce qu’il te plaît ». Certains devraient d’ailleurs, pourle bien de tous, réviser leurs dictons météo populaires.

Alors, en attendant la plage, je vous souhaite à toutes et àtous une excellente lecture.

Christine Cattant,Rédactrice en Chef

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édito

Messieurs, c’est couvertsque l’on vous préfère!

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Mesdames, avez-vous remarqué ce phénomène étrangeque l’on observe à chaque début de printemps et qui se pro-longe, tard dans l’automne, jusqu’à ce que les températuresse mettent à nous faire frôler les engelures et que l’air serévèle plus humide qu’un gant de hammam, je veux parlerbien sûr de la fameuse « tongmania » ?Fatale dès l’arrivée des premiers beaux jours, cette maniecurieuse et récalcitrante qu’ont les individus de sexemasculin de se déshabiller pour pouvoir supporter destempératures enfin revenues à deux chiffres n’a de cesse denous étonner, nous qui avons appris qu’en avril, il est sagede ne pas se découvrir d’un fil…Et peu importe qu’à l’ombre l’on grelotte encore dans sapolaire, on voit surgir en pleine ville et à tous les coins derue des messieurs en marcel crasseux, glandes sudoriparesen hyperaction et short de bain poussiéreux, suivis - ouprécédés, cela dépend du sens du vent - d’un délicat maisnéanmoins persistant fumet musqué, le tout assorti biensûr de la collection de doigts de pieds douteux exhibésfièrement sur la luxueuse semelle plastique d’une paire detongs, d’où le nom du phénomène.

Oui, mesdames, c’est la vision pas jolie-jolie, le spectacle mi-tragico mi-comique qu’il nous faut stoïquement endurerchaque printemps tandis que nous, nous rêvons de soleil,de maillot de bain et de sable chaud... Mais consolez-vousen vous rappelant qu’après avril vient mai. Et qu’en mai,« fais ce qu’il te plaît ». Certains devraient d’ailleurs, pourle bien de tous, réviser leurs dictons météo populaires.

Alors, en attendant la plage, je vous souhaite à toutes et àtous une excellente lecture.

Christine Cattant,Rédactrice en Chef

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Messieurs, c’est couvertsque l’on vous préfère!

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Directeur de Publication :

Rédactrice en Chef :

Secrétaire de Rédaction :Maquette :Rédaction :

Imprimeur :Mail :

Publicité :Logistique :Site Web :Facebook :

Siège :Dépôt légal :

ISSN :Photo Couverture :

Othman [email protected] [email protected]éphanie GaouMouna Sebti & Crevette in TangierPhilippe Guiguet Bologne, Khadija Barkani,Kamil El Alami, Stéphanie Gaou, Dounia TengourChrono Digital - [email protected] 60 20 30 24 - [email protected] 02 22 50 10 - [email protected] Tanger Magazine67, avenue de la Résistance - Tanger105984En cours© David Adika

Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite.La revue n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour la perte

ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.

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ActusCourrier des lecteursRendez-vous tangéroisCes Tangérois qui bougentSorties : Tanger à l’espagnole

Mag’Tanger éco : Jean-Pierre DesnouxLe billet de Mokhtar ChaouiÀ la Une : Abdellah TaiaL’oeil du photographe : Juliette Parisot

CultureVotre agendaL’agenda des petitsÀ l’afficheCoups de coeur de Libraire

PratiquePsycho par Laurence DudekMode : Au Fil de TangerBien-être & Beauté par Pascal WeigelLa recette d’URBAINUrbanoscopeCarnet d’adresses / Points de distribution

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avril 2015 / n°26

Abdellah Taïa26

Sommaire

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paroles de lecteurs sur [email protected]

ACTUS COURRIER DES LECTEURS

Abonnement URBAIN magazineMaroc : 160 DH / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnésEurope : 380 DH soit 35 EUR / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnésÉtats-Unis/Canada : 520 DH soit 60 USD ou 67 CAD / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés

Paiement par chèque, virement ou espèces à URBAIN SARL.

Les « féministes »Rachida et JoumanaÉtonnant, ce féminisme qu’on nous présente comme « à l’orientale ». En deux mois, votre magazine a interrogé deux de ces femmes qui se revendiquent de ce féminisme à tiroirs, l’une discrète et n’accordant pas aux femmes le droit de disposer de leur corps, l’autre mordant dans la vie à pleines dents et revendiquant son athéisme et sa liberté haut et fort. Le jour et la nuit ? Comment pouvons-nous nous reconnaître dans tous ces messages extrêmes, contradictoires ou qui mettent des bémols à la liberté et à la parité  ? Mesdames, rendons son universalité au féminisme !Malika Bennis, Malaga

> Chère Malika, c’est souvent en abordant les extrêmes qu’on œuvre à atteindre un équilibre. Nous sommes bien conscients, à la rédaction d’URBAIN, qu’il y a autant de féministes qu’il y a de femmes. Nous voulions donner la voix à deux femmes dont les parcours littéraires et humains sont significatifs d’une véritable prise de conscience. Que tout cela vous semble contradictoire nous engage davantage à ouvrir des horizons de discussion et donc de réflexion. Merci de nous lire !

Rubriques à gogoMerci URBAIN pour ces nouvelles rubriques comme celle du Bien-être avec ce bon article sur « Les vertus de l’eau chaude ». J’ai appris plein de choses !Mounia., Tanger

Un goût d’enfanceJe voulais vous dire que cela m’a fait très plaisir de retrouver dans votre journal la recette de la tangia de mon enfance. J’ai fait un beau voyage dans mes souvenirs…Ahmed S., Tanger

Vos photos

d’URBAIN

Pour Lily, rien ne vaut une petite sieste en compagnie de Ratus et du dernier URBAIN !

Mouna L.

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Du mardi au dimanche matin de 11h à 13h et de 15h à 18h30

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ACTUS RENDEZ-VOUS EN VILLE

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Rendez-vous tangérois

LES ATELIERS DE TABADOUL

Workshop de YogaHarmonie - Clarté - VitalitéAvec Alexandra Peyre, au profit de la Crèche de Tanger (participation suggérée : 250 Dh)Le 26 avril de 10 h à 12 h

Ateliers de cuisine par Aziza•Pour adultes - Cuisine et pâtisserie

marocaineLe jeudi de 9 h à 11h30Tarif 400 Dh/mois + inscription et assurance 150 Dh annuelsPossibilité d’une séance d’essai à 100 Dh

•Pour enfants et adosDe 6 à 10 ans le mercredi de 14h30 à 16 hDe 11 à 15 ans le mercredi de 17h15 à 18h45Tarif 350 Dh/mois + inscription et assurance 150 Dh annuelsPossibilité d’une séance d’essai à 60 Dh

FlamencoLe mercredi à 21 h et le vendredi à 8h30

ThéâtreTous âges le jeudi à 19h30

Qi-gongLe vendredi à 9h45 et le samedi à 11h15 par Marina Perez GuerreiroSéance d’essai 50 Dh le samedi 25 avril à 11h15

Et toujours les ateliers de danse (flamenco, hip hop, break dance, danse afro, salsa, tango), d’acrobatie et art du cirque, dessin instinctif et de langues (darija le lundi à 19h30 et à la demande arabe classique, anglais, allemand, italien, espagnol, etc.)Tarifs 300 Dh/mois + inscription et assurance 150 Dh annuelsPossibilité de faire 1 séance d’essai à 50 Dh

VENTE AUX ENCHÈRESLa prochaine vente au marteau de tableaux, objets anciens, art traditionnel marocain et meubles aura lieu le 11 avril. Exposition publique jusqu’au 10 avril de 10 h à 13 h et de 16 h à 20  h. Catalogue sur www.lmdepotvente.comLM Dépôt Vente - 4, rue Téhéran - TangerTél. : 05 39 94 62 59

Les insolites changent d’horairesLa librairie & l’espace galerie les insolites vous accueillent désormais pour venir déguster boissons chaudes ou froides accompagnées d’une pâtisserie (maison) en journée, le lundi de 10 h à 14 h et du mardi au samedi de 10 h à 18 h. Les rendez-vous culturels et artistiques continuent. Rendez-vous sur le nouveau site pour en savoir plus et découvrir l’historique et la programmation : www.lesinsolitestanger.com

Chabi Chic change de nom…… Mais reste le même ! Laurence vous accueille toujours dans son petit écrin pour vous proposer sa sélection d’articles de table tendance et chic siglés Chabi Chic, de prêt-à-porter, de bijoux et cadeaux raffinés made in Morocco.L’Atelier de Laurence9, rue Al Mabara - Quartier Josafat - Tanger

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PROGRAMMETANGER ACCUEIL

• Le 2 avril à 10h30  : Visite du port de Tanger-Med (ouverte aux conjoints et aux amis) - Accueil à 10h30 au belvédère (n°3 sur le plan) – Sur inscription par internet

• Le 4 avril à 20h30  : Escapade gourmande ‘’spéciale tapas’’ (ouverte aux conjoints et aux amis) au restaurant ‘’Le Golden Beach’’

• Le 7 avril à 18h30  : Dictée chez Chantal (maximum 7 personnes)

• Le 10 avril à 15 h 30 : Réunion chez Malika

Inscriptions activités : [email protected]

WEEKEND SPÉCIAL RECYCLAGELa seconde édition se tiendra du 17 au 19 avril.

Au programme  : ateliers, projections, rencontres, troc, ramassage, jeux,

collecte…Infos détaillées surwww.tabadoul.org

Festival national du Design et de la PhotographieC’est la 2e édition de l’événement organisé par le Club Design & Photography de la Faculté des Sciences et Techniques de Tanger par le biais de l’Association Marocaine de Design & Photography. Il aura lieu en présence de photographes

professionnels, peintres, infographistes, etc. Une occasion de présenter aux amateurs le charme de ces deux domaines artistiques et de vivre durant toute une semaine dans une ambiance créative. Au programme ateliers, conférence, remise de prix… et en point d’orgue une exposition dont le vernissage aura lieu le 3 avril à 18 h à la galerie Ibn Khaldoun à Tanger.Du 3 au 12 avrilInformations sur Facebook : AMDP.Tanger et par mail : [email protected]

INVITATION GOURMANDE

L’association ADRaR (Agir pour un Développement Responsable & Respectueux des Femmes et des Hommes, des Produits et des Œuvres, de l’Environnement Social et Naturel) vous invite à son assemblée générale et en profitera pour vous présenter une sélection d’huiles d’olive et de miels produits dans le nord et l’ensemble du Maroc. L’assemblée sera suivie d’un buffet préparé par les mamans de l’association 100% mamans. Entrée libre et gratuite, sur inscription préalable auprès de l’association.Le 22 avril à 18h30 à l’école Annour11, avenue Imam Ibn Hajar, quartier Ain HayaniContact  : [email protected] ou tél. : 06 27 87 56 90 / 06 61 22 36 87 / 06 94 75 52 62

EXPO PIQUANTESophia Tazi, designer marocaine, expose ses

meubles et objets autour du Chumbo (figuier de Bar-barie). Une sélection pleine d’humour faite de chande-liers, tables, banquettes…

À voir du 11 au 25 avril chez las Chicas.

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ACTUS RENDEZ-VOUS EN VILLE

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Trophée du CentenaireRoyal Country Club de Tanger

Sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VIDu 9 au 11 avril 2015

Trois jours de festivités pour marquer le centenaire de l’un des plus anciens golfs d’Afrique, autour notamment du Trophée du Centenaire qui sera l’occasion pour 88 joueurs de s’affronter en deux tours de compétition (36 trous) sur les greens verdoyants de ce

parcours légendaire. En marge de la compétition, le Royal Country Club de Tanger inaugurera son musée dans l’enceinte du club-house. Un espace qui retracera l’histoire du club prestigieux à travers des photos, des coupures de presse, des tableaux et des objets précieux. Un livre commémoratif et un film documentaire seront également présentés durant ces festivités.

Un grand dîner de gala, belle occasion de rendre hommage aux personnalités ayant activement contribué à la construction de la légende, viendra clore l’événement.

Tout le programme sur www.royalgolftanger.com

LAS CHICAS PRINTANIÈRESPour fêter l’arrivée du printemps, découvrez la nouvelle collection de Akbar Delight, ses couleurs, ses broderies et ses matières nobles. Et profitez de la terrasse qui ouvrira de nouveau ses portes

avec un nouveau look à partir du 1er avril, sans blague…Las Chicas - 52, rue Kacem Guennoun - Porte de la Kasbah

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ACTUS � CESTANGÉROIS QUI BOUGENT

EXPLORACADEMY Du nouveau dans le paysage touristiquetangérois« Good things to do, fun things to learn », tel est lecredo qui a motivé Hasnae Alami, jeune Tangéroiserécemment revenue de France pour démarrer sonactivité dans sa ville natale. Implantée dans ledomaine du tourisme, Exploracademy a pour butde promouvoir les savoir-faire marocains et lesressources de la ville et du littoral afin d’offrirune multitudes d’activités au touriste en mald’expériences inédites et de sensations. Cours decuisine marocaine, de darija (langue marocaine),de danse orientale, de surf, ateliers de créationartisanale (tissage, maroquinerie, bijoux, poterie...),promenade en dromadaire, randonnée équestre ousortie en plongée sous-marine, Exploracademyn’est jamais à court d’idées pour faire de votreséjour une expérience inoubliable. Son secret ? Unemise en relation testée et approuvée avec les

meilleurs profes-sionnels de laville. Le conceptcouvre égalementtoutes les autresgrandes villestouristiques duRoyaume, et n’estpas réservé ex-clusivement auxtouristes. Avisdonc à tous lesTanjaouis : venezvite en profitervous aussi !

Toutes les infos sur www.exploracademy.com

LE MONDE D’IMAN CHAIRCouleurs, danse et cinémaIman Chair, Tangéroise installée à Casablanca, estla maman hyperactive d’un enfant autiste,l’artiste Pipoye, spécialisé dans un univers

Les Tangéroises au top !Ce mois-ci encore, ce sont des femmes qui sont à l’honneur dans cette rubriquequi vous fait découvrir les dynamismes tangérois. Mais où sont les hommes ?

numérique très coloré. L’actualité de la jeunefemme est particulièrement riche en ce printemps01, avec tout d’abord la réalisation d’un premiercourt métrage, L’Atiste, un film autobiographiqueexpérimental sélectionné pour concourir à lae édition du festival Cinéma et Handicap qui setiendra à Lyon du au mai prochain (filmvisible sur le site du festival et sur Youtube).L’autre événement, c’est ce rêve enfin réalisé : lanaissance du spectacle de danse retraçant l’his-toire et l’itinéraire de son fils, Le monde de Pipoye,réalisé sur une chorégraphie de Anne-Lise Riscallaavec la participation du talentueux Wajdi Gaguipour les parties lumière et son. Iman ne cache passa joie et son enthousiasme devant l’aboutissementde ce projet cher à son coeur : “ Ce spectacleraconte l’itinéraire du jeune artiste autiste Pipoye,de sa naissance jusqu’à son éclosion artistique.C’est une invitation à découvrir le chemin par-couru, un chemin non sans embûches mais unchemin où les sens sont pleinement en éveil. Vouspénètrerez dans son univers “ kaléidoscopique ”, unmonde où s’entremêlent couleurs, mouvements, sonset musique, un monde qui ne vous laissera pas in-différent. C’est la naissance d’un être différent,c’est la naissance d’unart différent”. Performépar une troupe dedanseurs professionnelsissus de la culture hiphop, Le monde de Pipoyesera proposé au publicle avril à 0h0 authéâtre de la F.O.L. àCasablanca. Billets en vente 100 Dhau Théâtre de la F.O.L.et chez Local D espacede danse.Renseignements sursimple demande au00

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�a�eurs espa��oles� �a��er

PEPE OCAÑAEn plein dans le thèmePour de l'authentique, vous avez frappé à la bonneporte. Adresse bien connue àTanger, Pepe Ocaña,c'estun petit bar à tapas typique et surtout une enseignequi existe depuis plus de 40 ans. Chaleureux et idéalpour boire un verre entre amis sur des tabourets enbois ou bien debout,à l’espagnole. Ici,que des produitsfrais, parole de Fouad, le patron qui, de retour d’Eu-rope, a repris l’adresse en 2009. La cuisine est simple,ponctuée parfois de quelques saveurs rapportéesd’ailleurs comme ces ailes de poulet épicées imaginéesaprès un voyage enTanzanie. Un délice… Et la fameusepaella, bien sûr, deux fois par semaine. Avis égalementaux amateurs de foot,pour les soirées spécial Classico,c'est ici que ça se passe !Soda 20 Dh. Bière 30 Dh.Verre de vin 27 Dh.Du lundi ausamedi de 12 h à 15 h et de 19 h à 23 hPepe Ocaña - 7, rue Jabha alWatania

RUBIS GRILLLa nostalgie au rendez-vousPour découvrir un endroit insolite et captivant, c'estau Rubis qu'il faut aller. Sur le bar, une photo del'écrivain Mohamed Choukri, un habitué, à côtéd'Ahmed, l'ancien propriétaire.Des tapas,oui,mais passeulement. Le Rubis, c'est surtout une carte interna-tionale.Atmosphère bistro avec serveurs en uniformes,s'il vous plaît. Le plus : musique live tous les soirs saufle dimanche.Soupe de poisson 35 Dh. Soda 15 D h. Bière à partir de24 Dh.Ouvert tous les jours de 11 h à 1 h.Le Rubis Bar - 3, Ibn Rochd (ex. rue HenriRegnault)

NUMBER ONEComme chez soiAller au Number One, c'est à coup sûr, aller chez desamis. Ici, pas de chichis. Foreigners friendly, jeune etdécontracté, c'est « el lugar para estar » ! Le service

À Tanger, où que l’on soit, l'Espagne nous fait de l’oeil. Alors, pour profiterde l'ambiance animée des soirées à l'espagnole, voici un petit carnetd'adresses des lieux à visiter. Par DouniaTengour

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ACTUS � SORTIES

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« sur-mesure » en plus. Karim, le maître des lieux,nousfait revivre tous les classiques pop, rock, jazz et blues.Une boisson servie, les tapas sont offertes. Le restau-rant met à l'honneur la cuisine marocaine avec des vraisplats du terroir. Chez Karim, impossible de ressortirsans le sourire...Tortilla 50 Dh. Soda ou bière à partir de 25 Dh. Ouverttous les jours de 12 h à 15 h et de 18 h à 1 h (sauf les lundiet mardi midi).Le Number One - 1 Boulevard MohamedV

LA GRENOUILLEC'est pas une fableEspagnole ? Pas vraiment.Mais n'allons pas trop vite enbesogne.Ce lieu aux allures de cantine est un melting-pot made in Tanger. Côté carte, cuisine française aurendez-vous. Et la cuisine espagnole ? Ne vous in-quiétez pas, vous aurez de quoi régaler vos papilles,la Grenouille fait aussi bar à tapas.Allez donc faire untour chez ce gentil batracien, il vous fera bon accueil,vous verrez !Calamars 65 dh. Soda 12 Dh. Bière à partir de 22 Dh.

Ouvert tous les jours sauf le dimanche de 11h30 à 14h30et de 19 h à 23 h.La Grenouille - 3, rue El Jabha el Ouatania (Ex.rue Rembrandt)

LA BODEGAL'Espagne àTanger, olé !Envie d'Espagne ? Pas besoin de traverser le détroit.Allez à la Bodega !Très prisé en soirée, le bar offre uneambiance animée, lounge et chic. Lumières tamisées ettout de rouge vêtue, la Bodega mise sur des tapas raf-finés et un service de qualité.Alors, parlez-en autourde vous,mais pas trop, car il n'y aura pas de place pourtout le monde.Tapas de 30 à 110 Dh. Soda 30 Dh. Bière 35 Dh. Ouverttous les jours de 12 h à 16 h et de 18 h à 1h30.La Bodega - 5 avenueAllal BenAbdallah

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Il faut traverser de bout en bout l’énorme zone franche à l’entrée de Tanger pour découvrir, en bordure d’un champ encore inoccupé, les deux usines dirigées par Jean-Pierre Desnoux. MK Aéro, filiale du grand

Mecachrome français et Lelma, née en association avec le groupe bordelais L’Electrolyse, deux entités dont le mariage de raison, à Tanger, a été à la fois un

challenge à mener et un éclair de génie. Celui qui œuvre depuis 2008 à cette tâche a accepté de recevoir URBAIN. Visite guidée.

Par Christine CattantPhotographies : N. S. / URBAIN

MAG’ TANGER ÉCO

MK Aéro / Lelma prend de la hauteur

Jean-Pierre Desnoux

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Jean-Pierre Desnoux au centre de l’encadrement d’une fenêtre de cockpit d’Airbus A320.

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L’ambiance est calme et décontractée dans les locaux lumineux de MK Aéro en ce matin pluvieux de mars. Jean-Pierre Desnoux, jeune quadragénaire souriant et à la poignée de main franche, nous accueille avec enthousiasme. Heureux et plutôt fier du travail accompli. Et il y a de quoi. Dans cette filiale à 100 % du groupe Mecachrome France créée en avril 2008, ils étaient neuf Français au démarrage. Ils ne sont désormais plus que deux et pourtant, l’activité ronronne sans accroc et ne cesse de se développer, dans ce secteur porteur qu’est la fabrication de pièces pour l’aéronautique. Les productions actuelles du site – entre 5000 et 7000 éléments par mois – équipent toute la gamme des avions Airbus, de l’A320 au plus récent A350. Des pièces de structure diverses allant des cadres qui tiennent le fuselage aux traverses de plancher en passant par les éléments de case de train d’atterrissage, les pièces qui composent les mats réacteurs, les glaces ouvrantes de cockpit, des éléments d’aile et de multiples pièces de jonction.

Dans l’usine, l’ambiance est laborieuse. On remarque avec plaisir des femmes au travail. Elles représentent 25 % de l’effectif en production (opérateur, encadrement) et 40 % en administratif : « Les femmes sont un point fort pour nous et une richesse grâce à leur implication et leur professionnalisme » nous confie Jean-Pierre Desnoux. La formation du personnel est un point délicat  : «  Notre personnel provient de tous horizons. Hormis pour certains poste à

responsabilité pour lesquels nous nous sommes fixé des critères liés au diplôme, nous n’avons pas de limite. La formation et l’évaluation se fait sur le terrain car en situation, certains « diplômés » ne font pas toujours la différence avec ceux qui n’ont pas pu aller au bout de leur études. Nous recherchons simplement des têtes bien pleines. Pour l’accompagnement des opérateurs, nous avons dû être particulièrement vigilants, en créant notre propre programme de formation et en mettant les hommes au cœur du système ».

La partie de MK Aéro, c’est l’usinage, le formage, la finition et l’assemblage des pièces, à partir essentiellement d’aluminium, mais également de quelques alliages d’acier et d’inox. Puis l’on passe dans la seconde usine, chez Lelma. Ici, on réalise le contrôle non destructif, le traitement de surface et la peinture de pièces aéronautique en aluminium. Jean-Pierre Desnoux insiste sur l’avantage de cette alliance : « Les deux entités sont complémentaires sur le marché, elles offrent une solution globale et intégrée de la transformation de la matière première jusqu’au produit fini, sans intermédiaire. Même si ce n’est pas toujours très simple à gérer à cause notamment des cultures industrielles différentes (liées à la taille des maisons mères et aux métiers différents), cela fait partie du challenge, l’essentiel étant que les objectifs convergent. D’ailleurs aujourd’hui, elles ne peuvent plus se développer l’une sans l’autre ! »

Lelma est née en 2011 et la production a démarré dès 2012. Jean-Pierre Desnoux, pour faire tourner ce qu’il

MAG’ TANGER ÉCO

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Façonnage, assemblage, traitement ou peinture des pièces... Les employés de MK Aéro/Lelma sont formés pour travailler avec une précision chirurgicale.

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appelle avec humour ces «  deux enfants terribles  » que sont MK Aéro et Lelma, est épaulé par Patrice Bureau, responsable des opérations et de la formation côté MK Aéro, et par Guillaume Lucbernet, responsable technique chez Lelma. Deux experts aux savoir-faire solides et à la connaissance parfaite des process.

Chez LELMA, on applique des procédés de traitement des pièces novateurs au Maroc. «  Nous étions les premiers à mettre au point et à qualifier le procédé d’oxydation anodique sulfo-tartrique au Maroc en 2012. C’est un traitement de surface «  chrome free  » qui permet d’assurer une protection anti-corrosion et une accroche peinture identique au traitement « ancienne génération » à base de chrome, très polluant  ». Justement, quand on lui parle de la gestion

des déchets polluants, Jean-Pierre Desnoux précise  : «  Le traitement de surface nécessite en effet l’utilisation de produits plus ou moins polluants. C’est la raison pour laquelle, afin de répondre aux exigences environnementales, nous avons développé au sein de LELMA une chaîne de dépollution par voie physico-chimique nous garantissant une parfaite maîtrise de nos rejets, en accord avec les normes européennes et locales ».

Mais alors, pourquoi venir ici  ? Pour la proximité avec l’Europe, la zone franche d’exportation, le port Tanger Med, la vue sur la mer… Sur le marché aéronautique, la concurrence est mondiale. C’est une des rares industries à pouvoir se targuer d’une visibilité des carnets de commande à plus de cinq ans. Logique qu’elle attire de plus en plus de pays soucieux de développer

Ci-dessus : Case de train d’atterrissage Airbus montée.Page suivante : Cadre 6 pour Airbus A350, la plus grande pièce réalisée à Tanger.

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négliger le Portugal et l’Espagne qui offrent des possibilités d’implantation à moindre coût avec des salaires parmi les plus bas d’Europe », explique Jean-Pierre Desnoux. «  Notre objectif est de continuer à nous développer sur les «  travaux mains  », investir dans des moyens d’usinage de plus grande dimension, de nouveaux procédés de traitement de surface, la liste est longue… »

Le directeur de MK Aéro/Lelma est un homme heureux. D’abord soudeur chez PSA après un BEP opérateur régleur, il reprend ses études à zéro et obtient son diplôme d’ingénieur en systèmes de production  : « ça a duré

voire de conserver un tissu industriel, le bassin d’emploi qui l’accompagne et de profiter d’offsets lors de signatures de gros contrats d’achat… Les pays qui sont actuellement les plus présents sur ce marché sont la Chine, l’Inde, la Corée du sud et les Émirats Arabes Unis. Même si les salaires minima de ces pays ont augmenté ces dernières années, leur capacité d’investissement leur permet de gagner en productivité et offre un niveau de qualité et de prix qui relègue les contraintes logistiques au second plan. «  Le positionnement du Maroc se rapproche de ce que le Mexique est à l’Amérique du nord, une base stable à coûts compétitifs aux portes de l’Europe. Il ne faut pas

« L’aéronautique est une des rares industries à pouvoir se targuer d’une visibilité des carnets de

commande à plus de cinq ans. »

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deux mois avant que je me décide à retourner à l’école. Souder des charnières de porte toute la journée m’aura servi de leçon ».

Après deux ans chez Valeo en Italie, il entre chez Mecachrome et grimpe tous les échelons jusqu’à la création de la filiale marocaine. « Ce poste est un challenge au quotidien, je n’avais pas idée du potentiel qu’il pouvait y avoir en démarrant en 2008, ni de ce que nous allions devenir. Peu de gens étaient convaincus au départ que cela pouvait marcher et apporter quelque chose au groupe, c’est ce qui nous a fait avancer pour démontrer qu’on peut aller plus vite et aussi bien (voire mieux) ici, qu’en Europe ou ailleurs. Le plus gros défi à venir consiste à conserver notre

dynamique, nos qualifications et notre ADN spécifique tout en grossissant en termes d’effectif et de produits ».

Et Tanger alors ? « Ma vie est toujours en mouvement, comme cette ville qui ne cesse de se développer sans perdre son âme, on finira par ne plus faire la différence entre l’activité industrielle, balnéaire ou touristique, tout semble s’intégrer avec un certain équilibre. La vie n’en devient que plus agréable  ». Quand on lui demande quelles sont ses perspectives après le Maroc, il répond en riant : « Ma mission ici est à durée indéterminée  ! Quand je n’aurais plus rien à y apporter ou à apprendre, je tournerai la page. Pour quoi faire ? Aucune idée, j’ai vraiment peur de m’ennuyer si je passe à autre chose… »

Jean-Pierre Desnoux et ses collaborateurs, à gauche Guillaume Lucbernet et à droite Patrice Bureau.

MAG’ TANGER ÉCO

« Peu de gens étaient convaincus au départque cela pouvait marcher. »

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MAG’ � LE BILLET

ChaouiyatesUn gratin de sable et un verre de mer

Par Mokhtar Chaoui, écrivain

J’allume la télé et je ne vois que des reportages surles guerres, les assassinats, la misère. Je me connecte àFacebook et je ne découvre que des citations à l’emporte-pièce, vidées de leurs sens, des appels à « liker » et àpartager des âneries, des sourires jaunes et des posesdoctes de tous ceux et celles qui cherchent à vendre leursnavets, des « j’aime », « tu es ravissante », « je t’em-merde » et toutes les amabilités requises. J’écoute la radioet je n’entends que des « experts » de tous poils, déposi-taires d’un savoir sidéral et surtout sidérant, qui vous con-seillent de choisir tels ingrédients et pas tels autres pourvos repas, de manger ceci et pas cela, de coucher commeci et pas comme ça, etc. etc. Je ne savais pas que le Marocdétenait autant de génies qui savent tout, parlent de tout,

ont réponses et solutions à tout. Allahou Akbar ! Alléluia !Hare Krishna Hare Rama ! Suis-je le seul à ne pas com-prendre encore que je vis dans le plus beau pays dumonde ? Va falloir qu’on me formate. En attendant, jepréfère rester le grincheux que je suis et aller déchargerma bile sur le seul endroit qui m’apaise : la MER.

Heureusement qu’il y a la mer, le sable, l’écume etsurtout le râle des vagues qui couvrent le vacarme deshumanoïdes. Aves-vous constaté que chaque fois que vousêtes sur la plage, que vous marchez sur le sable mouillé,que les vagues viennent s’écraser contre vos pieds, tousles autres bruits s’estompent ? La télé peut téter le fric desabonnés, la radio peut éradiquer l’intelligence, Facebookpeut fossiliser les esprits… Vous, vous êtes pénard, seulavec les grains de sable que vous broyez entre vos doigts,avec les écumes du jour qui éclatent entre vos mains, avecles petites vagues qui glissent sous vos pieds, avec l’iodequi chatouille vos narines.

Dieu a créé la MER pour qu’on y nettoie nos corps, ypurifie nos âmes et y noie nos désillusions. Un gratin desable et un verre de mer sont plus doux à nos cœurs quele plus thérapeutique des divans. Je plains les villes sansmer. Ce n’est pas de leur faute, vous me direz. Je le sais,mais qu’elles plongent alors dans la reine-mère de toutesles mers : LA LECTURE. Elles y trouveront du sable, desvagues, de l’écume et surtout… du rêve. Nous avons telle-ment besoin de rêver en ces temps cauchemardesques !Et si ce n’est pas pour rêver, lisez pour ne pas mourir idiot.Après tout, il faut être bien armé pour répondre aux juges-anges de l’au-delà ; sinon, RIEN des jardins luxuriants,WALOU des houris, NADA des rivières cristallines,NOTHING des fruits onctueux... et bonjour les barbecues.Vous me suivez ? Alors, que la LECTURE soit votre MER etvous emporte au PARADIS ! �

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À LA UNE RENCONTRE

Abdellah Taia,de colère vitale...

De passage à Tanger, l’écrivain Abdellah Taïa eut la gentillesse de nous accorder du temps pour nous présenter son dernier opus,

Un pays pour mourir (Seuil). Rendez-vous est pris à l’hôtel Minzah, dans sa chambre au lit défait pour nous garantir une tranquillité

certaine. Prévenant, enjoué, curieux des autres et désireux de parler, sans langue de bois surtout, Abdellah Taïa nous a invités à visiter

son univers de magie, de colère et de désirs. Entretien.

PAR PHILIPPE GUIGUET BOLOGNE

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À LA UNE RENCONTRE

qui veut gagner un semblant de liberté, il faut un moment quitter tout ce qui le lie et le relie à la famille, à la religion, à la culture. Il lui faut se constituer par lui-même en dehors de ce qui l’a fait…

Vous saviez que votre évasion passerait par l’écriture ?J’ai toujours senti que le cinéma pouvait m’aider, mais pas la littérature. Les écrivains et les intellectuels marocains étaient trop élitistes, condescendants et inaccessibles pour les pauvres et simples comme nous. Je ne pouvais pas m’identifier à eux et à cet art. En revanche, tout le monde peut avoir accès au cinéma, qu’on parle d’un film égyptien ou d’un Tarkowski. Mais là, c’est mon analyse d’aujourd’hui, car plus jeune je croyais que seule une personne,

Pourquoi avoir intitulé votre dernier roman Un pays pour mourir ?Pendant longtemps j’ai pensé qu’au Maroc je ne pourrais pas survivre. J’étais trop seul et je ne savais pas où trouver mon propre salut. Ma mère parvenait à se préserver à travers les zaouia, dans la magie, il y avait tout le temps dans notre quartier des lila où elle se rendait et trouvait son salut. De mon côté, j’avais plein de rêves, d’aspirations artistiques, mais nous étions très pauvres et je ne voyais pas comment accéder à un monde qui semblait très éloigné. D’autre part je me savais homosexuel, et même si j’ai gommé cela pendant des années, si je ne l’ai pas montré au monde, je me rendais bien compte que j’allais un jour être dans l’obligation d’affronter cette chose en moi… Et donc je comprenais que mon salut en aucune façon n’était au Maroc, que j’allais être obligé de fuir, que je ne voulais pas de ce pays pour mourir. À l’époque, jusqu’à l’âge de 25 ans, j’étais parfaitement naïf, porté par des rêves très romantiques et aujourd’hui, alors que j’ai 41 ans, je réalise que c’est ce même romantisme, cet idéalisme teinté de rose bonbon, qui m’a sauvé  : si je n’avais pas cru en des rêves tels que pouvoir vivre heureux, assumer mon homosexualité, devenir réalisateur, habiter à Paris, rêves totalement irréalisables d’où je viens, je serais maintenant un homme détruit.

Le Maroc d’aujourd’hui vous permettrait-il de vous réaliser  dans votre différence ?Pas seulement pour les personnes différentes, mais pour tout être humain

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moment où les choses se passaient. Mais au présent, sans cette distance, nous sommes toujours dans une inconscience, une sorte d’aveuglement qui nous domine. Être épaulé, assumer tout cela à deux serait moins difficile…

Ce pays ne sera donc pas Paris ?Paris aurait pu être l’espace physique du salut des trois personnages du roman. Ils en ont tous rêvé. Ils ont tous été attirés par une vision sensuelle de cette ville, mais une fois arrivés dans la capitale, ils se rendent compte qu’ils sont dans l’obligation de devenir Français telle que la France décide qu’ils doivent être. Ce n’est plus eux. D’où qu’ils viennent dans le monde, on exige d’eux cette impossibilité. La France est dans un tel nombrilisme, dans de telles certitudes

une relation amoureuse, pouvait me sauver et qu’il me fallait fuir très loin.

Avez-vous maintenant trouvé votre pays pour mourir ?C’est avant tout le rêve. Ou peut-être aussi un corps, un corps d’homme. Un homme plus âgé que moi dont la seule présence réaliserait le miracle de mon salut… J’ai vraiment le sentiment que je ne peux pas résoudre tout, de la vie, tout seul et de moi-même, même si d’une façon effective c’est ce que je fais. Chacun de nous peut avoir le sentiment de tout maîtriser et de tout connaître de soi, et puis un jour on se rend compte de ce qui s’est réellement passé dans notre vie et quelles ont été les vraies raisons qui nous ont motivés… Une réalité très différente de que l’on croyait sur le

Avec Saïd Mrinià Casablanca.

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À LA UNE RENCONTRE

qu’ils gardent une folie à la fois triste et heureuse, qui est leur liberté. Ma mère était ainsi… Fondamentalement, c’est ça ce pays où mourir, un espace pour la folie.

Le paria reste un modèle littéraire de l’expression des colères…Ma colère personnelle, celle qui me concerne, je l’ai déjà exprimée dans des livres et des articles. Je ne crois pas en la littérature thérapeutique et je n’écris pas pour exprimer ma névrose, même si cela peut arriver. Mais il est essentiel pour moi que mon projet concerne les autres. Ici, c’est donner la parole aux autres pour les laisser exprimer leur colère. A la recherche du cri de Munch, le cri de ma mère dans une lila, le cri des femmes marocaines qui se rendent dans les zaouia… Il m’est essentiel de relier ma littérature à cette colère originelle. C’est l’une des choses que j’aime au Maroc, cette capacité des gens, quels que soient leurs plaintes et leur mécontentement, de faire des choses qui les mènent au bout d’eux-mêmes, des choses insensées, qui peuvent être des gestes esthétiques, des inventions extraordinaires… La littérature, pour moi, doit se nourrir de cela…

On pourrait ressentir que vous vous acheminez vers un style qui se rapproche de plus en plus de celui des aînés, Chraïbi, Ben Jelloun, Serhane…Ces écrivains appartiennent à un autre monde que le mien. J’ai étudié en arabe, je n’ai pas le même rapport à la colonisation, ni même probablement les mêmes origines sociales. Mais nous sommes tous traversés par une même

par rapport à son histoire et ses valeurs, qu’elle ne prendra jamais le temps d’écouter des gens aussi peu visibles que mes personnages. Or, ils participent aussi à la vie, à son économie, à sa culture, à sa sexualité…

Comment vit-on en tant que musulman aujourd’hui en France ?Je n’ai pas quitté le Maroc pour m’affranchir de ma terre, mais pour me permettre de m’affirmer et de dépasser ma condition. Seulement parce qu’étant d’ici, c’était ce pays qu’il me fallait quitter. Effacer le Maroc de ma mémoire et de mon corps est une chose impensable. Mais vivre à Paris m’a donné la possibilité d’entrer dans une nouvelle forme de guerre, de lutte,

de me confronter à une réalité autre où je me devais de ne pas devenir cet immigré arabe, tel qui était prédéfini par l’histoire et qui n’avait rien à voir avec moi-même. Mais malgré les difficultés administratives et le racisme ambiant, je serai toujours reconnaissant à la France de m’avoir donné l’opportunité de mener ma guerre, ma propre guerre, de faire des choses et de me réaliser, alors qu’au Maroc j’aurais dû très vite déposer les armes.

Les personnages de Un pays pour mourir sont tous effectivement en guerre, eux aussi…Ils sont en colère, ils sont possédés, ils sont conscients de leur sort et de ce à quoi ils sont soumis, mais j’aime en eux

« Effacer le Maroc de ma mémoire et de mon corps est une chose impensable. »

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À LA UNE RENCONTRE

qui fait naître en moi un certain désespoir. Mes livres sont de plus en plus complexes et sombres. C’est probablement cela qui donne un ton à mes derniers livres. Mais je crois réellement que l’écriture, la vraie, c’est ma mère, ses croyances, sa folie, sa foi et sa simplicité, tout ce qui nous dépasse, une cosmogonie. C’est ça aussi le vrai Maroc. La littérature est forcément liée à la pauvreté de tout être, même de ceux qui sont riches.

On sent aussi dans le style du roman votre désir de cinéma..Au fond, ce que j’aime dans le cinéma, c’est la magie du montage, de l’ellipse, et la part d’imaginaire ainsi créée. J’essaie de retrouver cela dans mon écriture, du bout à bout, du fragmentaire, de l’elliptique. Ma littérature va effectivement avec un certain cinéma, pauvre et populaire, sans référence culturelle et spontané.

Et Tanger dans tout ça ?Tanger, c’est mon premier voyage étant enfant, un séjour à l’hôtel Cecil tel que je le raconte dans L’armée du salut, d’autant plus magique et important qu’il se faisait avec le grand frère, une de mes grandes sources d’inspirations… Tanger est donc dans mon essentiel, dans mes « scènes primitives »…

culture orale commune. Je ne parle pas de folklore, mais bien de la vie et de la culture quotidiennes au Maroc. L’oralité est dans notre ADN collectif. Je ne peux dire que je m’inscris dans une tradition que si elle est vivante et libre  ; mais si on parle d’une parole officielle ou des écrivains qui en sont les sbires, je rejette loin de moi cette idée d’être dans une tradition.

Cela pourrait aussi tenir à une esthétique de l’émancipation…J’ai toujours cette obsession, effectivement, de sortir de tous les carcans. Mais la plupart de mes personnages, comme moi-même, nous ne parvenons jamais à une émancipation totale. Il y a des moments qui relèvent du miracle, des possibilités de rencontres entre deux personnes, deux corps, des possibilités d’ailleurs. C’est ce qui fait que l’on continue à vivre, et que je continue à écrire. Plus j’écris, plus je vais profondément dans les choses, et plus j’atteins une conscience du monde et des liens d’aliénation entre les hommes

L’affiche de son premier long métrage, réalisé en 2012, L’armée du salut, et son dernier ouvrage, Un pays pour mourir, paru en 2015.

« L’oralité est dansnotre ADN collectif. »

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L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

La villa Harrispar Juliette Parisot

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Après la parution, le mois dernier, de deux ou trois articles dans la presseannonçant triomphalement la rénovation de la villa Harris, URBAIN a eu enviede vous proposer ce portfolio composé des photographies de la talentueuseJuliette Parisot prises en 2012 sur le site dévasté par le temps et les squat-teurs. Parce que ce n’est pas si souvent ces derniers temps qu’on nousapprend qu’un site en péril va être sauvé, la nouvelle mérite d’être saluée.Et cela même s’il est difficile de vérifier l’information sur place ou auprèsd’une source fiable.Affaire à suivre, donc. Espérons que lors de son prochainpassage, la photographe trouvera à cette même place une magnifiquedemeure restaurée dans son jus d’origine...

Juliette Parisot est une jeune photographe lyonnaise de 29 ans dontle travail a déjà fait l’objet de nombreuses expositions en France et auMaroc. Passionnée par les zones péri-urbaines et les lieux abandonnés,elle a surtout développé une véritable obsession pour ce qu’elleappelle “l’heure bleue”. Depuis bientôt dix ans, elle n’a de cesse dedécliner ce moment poétique, plus connu sous l’expression de « entrechien et loup ».Découvrez son travail sur www.julietteparisot.com

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7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger

Tél. : 05 39 37 40 57 - Mail : [email protected]

www.facebook.com/tanger.lafabrique

LA FABRIQUErestaurant-galerie

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CULTURE AGENDA

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expositions- l'agenda culturel -

Amina RezkiProlongation de

l'exposition des œuvres

d’Amina Rezki. Récents

dessins et peintures

réalisés par l'artiste entre

Bruxelles et Tanger. À

découvrir, des œuvres

fortes et puissantes

durant tout le mois d'avril.

Galerie Conil

L’ART FIGURATIFAU MAROCDu 10 au 30 avril, deux galeries

accueillent les 18 artistes

marocains originaires de Tétouan,

de Fès, du Sud du royaume et de

l’étranger composant l’Alliance

Nationale des Artistes figuratifs,

association créée en 2014

pour apporter un éclairage sur

l’importance du chemin parcouru

par la tendance artistique de la

figuration au Maroc. À noter une

conférence sur l’exposition aura

lieu à la New England University

le 11 avril à 11 h.

Galeries Dar d’art et Medina

art Gallery

Vernissage simultané le

10 avril à partir de 18h30.

SOUFFLEExposition collective des artistes de la galerie Conil.

La Fabrique - Vernissage le 11 avril à 20 h

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URBAIN u

Qu’est-ce que filmer une ville ?Du 4 au 7 avril

En collaboration avec l’Union des Photographes arabes,

l’Institut présentera une exposition de photos des villes

des Émirats Arabes, ainsi que les gagnants du concours

«  Tánger  : caras de una ciudad  ». Une table ronde

aura également lieu autour du thème «  Le Cinéma et

l’architecture, relations et perspectives  », accompagnée

de la projection du court métrage Displacement de Manuel

Alvarez Diestro sur Hong Kong, l’une des villes les plus

densément peuplées au monde.

Institut Cervantes

Table ronde/projection le 5 avril à 10 h

Vernissage le 6 avril à 16 h

Miguel ChevalierDigital Arabesques 2015« Digital Arabesques » est une

installation de réalité virtuelle

générative et interactive de

l’artiste Miguel Chevalier.

L’installation se déploie au

cœur de l’ancienne médina

de Tétouan dans la résidence

d’artiste Dar Benjelloun. Elle

est projetée au sol tel un tapis

magique. Visite sur rendez-

vous au 05 39 96 12 12, du

lundi au vendredi de 15 h

à18 h, jusqu’au 15 avril.

www.miguel-chevalier.com

Dar Benjelloun - Médina de

Tétouan

Vernissage 3 avril à 19 h

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AGENDACULTURE

littérature

Cuatrocientos años delQuijote por el mundoLittérature, arts plastiques, musique, cinéma mais aussi vie quotidienne, nombreux sont les domaines qui ont été impactés par la vision du monde et la pensée de Don Quichotte. Une exposition composée à partir du travail de compilation réalisé par Gonzalo Armero pour la revue Poesia et intitulé « Vida del libro Don Quijote de la Mancha ». Et à l’occasion du 4e centenaire de la publication de la seconde partie de Don Quichotte, les Instituts Cervantes du Maroc organisent une lecture collective « Leyendo el Quijote », en vidéo-conférence. Jusqu’au 24 avril.

Institut CervantesLecture coordonnée le 23 avril à 16 hVernissage le 8 avril à 19 h

Jawhar Vignet-ZunzLes Jbala du RifConférence de Jacques Jawhar Vignet-

Zunz, anthropologue au CNRS et à

l’Institut d’études et de recherches sur le

monde arabe et musulman, à l’occasion

de la publication de son ouvrage Les Jbala du Rif aux éditions Croisées

des Chemins. Il viendra présenter ses

recherches sur cette région et ses

habitants.

Librairie les insolitesLe 3 avril à 19 h

Les tribulations du dernier SijilmassiFouad LarouiRencontre avec Fouad Laroui qui, dans son style inimitable, nous entraîne à la suite de son héros – un ingénieur marocain décidé à rompre du jour au lendemain avec son mode de vie moderne et occidentalisé – dans une aventure échevelée et picaresque. Une tentative de retour aux sources, derrière laquelle se dessine une des grandes interrogations de notre temps : comment abattre les murs que l'ignorance et l'obscurantisme érigent entre les civilisations ?Médiathèque de l’institut français de Tanger le 29 avril à 18h30Médiathèque de l’institut français de Tétouan le 30 avril à 18h30

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débats

Le rendez-vous citoyenPIERRE RABHIDans le cadre du week-end écolo recyclage

organisé par Tabadoul, projection du

documentaire Au nom de la terre de Marie-

Dominique Dhelsing et débat.

Pierre Rabhi est paysan, écrivain et penseur.

Il est l’un des pionniers de l’agro-écologie

en France. Amoureux de la Terre nourricière,

engagé depuis quarante ans au service

de l’Homme et de la Nature, il appelle

aujourd’hui à l’éveil des consciences pour

construire un nouveau modèle de société

où « une sobriété heureuse » se substituerait

à la surconsommation et au mal-être des

civilisations contemporaines.

Tabadoul

Le 17 avril à 19h30

Restauration écologique et participativedes forêts du nord du Maroc

Conférence de Mchich Derrak, ingénieur et doctorant à la Faculté de sciences - Université Abdelamalek Essadi de Tétouan.

Médiathèque de l’Institut français de TétouanLe 23 avril à 18h30

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CULTURE AGENDA

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musique / danseTrio Daniel Mille, Driss El Maloumi et Grégoire KornilukTrois musiciens, tous virtuoses, trois instruments,

tous emblématiques d’univers culturels distincts,

pour une création au carrefour de plusieurs

esthétiques musicales : populaires ou savantes,

profanes ou sacrées. Une rencontre musicale

entre l’oud, l'accordéon et le violoncelle, dans un

phrasé partagé et un souffle commun.

Maison de la culture de Tétouan

Concert le 21 avril à 19 h Milila BandCe jeune groupe composé de sept musiciens

tangérois a vu le jour en 2012 et depuis ces

chansons valsent entre les sonorités amazigh et

arabe. Ouverts aux fusions avec les musiques

du monde, la musique de Milila band et la

voix particulière de la chanteuse  n’ont aucune

frontière. Entrée : 50 Dh (tarif réduit : 30 Dh)

Tabadoul

Concert le 25 avril à 21 h

KEPA JUNQUERAL’autodidacte Kepa Junkera est l’un des musiciens basques

les plus internationaux. À partir de travaux profondément

ancrés dans la musique traditionnelle basque, il a créé une

œuvre sans frontières influencée par et ouverte sur le monde,

sans complexe mais avec beaucoup de respect et de curiosité.

Instituto Español Severo Ochoa.

Le 15 avril à 19 h

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HakanaïCompagnie Adrien M / Claire BHakanaï est une performance chorégraphique pour une danseuse évoluant dans un cube d’images mises en mouvement en temps réel. L’interaction naît de la combinaison de ce suivi humain et de dispositifs automatiques.Maison de la culture de TétouanSpectacle le 28 avril à 19 h

ET AUSSI…

Color BlindConcert du groupe afro à la maison

d’hôtes Dar Nejma, dans la médina.

Informations au 06 37 84 45 13.

Le 21 avril à partir de 19 h.

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CULTURE AGENDA

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photographiethéâtre

Impro : MeryemAprès un atelier de

sept mois, Hamza

Boulaiz présente au

public une démons-

tration des techniques

abordées dans son

travail avec ses ap-

prentis comédiens.

Une façon de dissé-

quer ce qui a permis

de monter les scènes

du spectacle d’impro-

visation Meryem interprété par ses élèves. Suivi

d’un débat avec le public. Entrée : 30 Dh (tarif ré-

duit : 10 Dh)

Tabadoul - Le 11 avril à 20h30

Aurèle Andrews BenmejdoubEnracinerrance

Poursuite à la galerie Photoloft,

jusqu’au 2 mai, de l'exposition des clichés

de l’artiste américano-algérien,

Deux nocturnes de 19 h à minuit les 9 et 23 avril.

Les sept jours de Simon LabrosseDe Carole Fréchette, par l’Akabi Compagnie (France)

Simon Labrosse, chômeur à l'imaginaire débridé, toujours plein d'enthousiasme, raconte ses tentatives géniales pour s'en sortir. Il s'invente un métier chaque jour de la semaine : cascadeur émotif, finisseur de phrases, flatteur d’ego, «  allégeur  » de conscience, amoureux à distance… Dans ses aventures, Simon est soutenu par deux compagnons  : Léo, un poète incapable d'avoir une pensée positive et Nathalie, un peu narcissique et obsédée par son épanouissement personnel. La pièce de Carole Fréchette nous interroge avec humour sur la difficulté de trouver sa place dans le monde d'aujourd'hui, le désespoir, le chômage et la solitude.Avec la Fondation Lorin. Entrée  : 100 Dh

(billetterie sur place avant le spectacle) -

Accès sur présentation d’une pièce d’identité

- Campus sans tabac

University of New England

Le 22 avril à 20 h

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Ma séance cinéÀ la Cinémathèque

Edward aux mainsd’argentDe Tim BurtonFiction, États-Unis, 1991, VF, avec Johnny Depp et Winona Ryder, à partir de 8 ansEdward Scissorhands n’est pas un garçon ordinaire. Création d’un

inventeur, il a reçu un cœur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal et des instruments tranchants en guise de doigts.À partir du 1er avril

Shaun le moutonDe Mark Burton et Richard StarzakAnimation, Grande-Bretagne/France, 2015, VF, à partir de 5 ansShaun est un petit mouton futé. Mais à cause de ses bêtises, le fermier va être emmené loin de sa ferme.

Shaun et tout le troupeau vont devoir affronter la grande ville pour le secourir.Shaun est tout droit sorti de l’un des premiers courts-métrages de Nick Park, Wallace et Gromit.À partir du 15 avril

Jeunesse

DEVENEZ MAGICIENS !Atelier de magiepar AbdellusionsVenez découvrir l’histoire de la ma-gie blanche à travers cet atelier qui vous apprendra les techniques de base pour épater vos amis !TabadoulLe mercredi 15 avril à 17h30

Thami Benkirane1 artiste, 2 exposThami Benkirane, dont le travail de photographe rayonne par-delà la ville de Fès où il réside, est un authentique pourchasseur de sens. Si la première approche semble urbaine, complètement ancrée dans le présent et le quotidien, c’est surtout pour mettre en valeur l’absurde, la poétique d’une scène, les traces du passé dans le présent. Parfait coloriste et technicien de l’argentique, il mérite une double présentation de son œuvre. Chose faite en avril 2015 !

« Libres lumières du livre »Exposition à l’espace galerie les insolites. Vernissage le 10 avril à 19 h.

« Code-barres de la pesanteur »Exposition organisée par les insolites à Border Art Factory. Vernissagele 11 avril à 19 h. © Taher Bolifa

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CULTURE À L'AFFICHE

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À l'affiche en avril…Cinéma à la Cinémathèque

Les films du mois

UN PARI PIMENTÉDe Mohamed KarratFiction, Maroc, 2015, en VOSTFRAvec Asmaa Khamlichi, Mourad Zaoui et Rabie KatiDeux amis tiennent une pâtisserie. Un jour, alors qu’ils surfent ensemble sur le net, ils tombent sur la page

d’une célébrité, Yasmine Rizki. Les deux amis font alors un pari : Marouane devra réussir à convaincre la star de dîner avec lui…À partir du 1er avril

LE COQD’Abdellah ToukounaFiction, Maroc, 2015, en VOSTFRAvec Bouchra Hraich et Abdellah FerkousMichel s’installe dans le Riad jouxtant la maison de Boujemâa et le transforme en maison d’hôtes. Dès l’inauguration,

le tapage découlant des activités touristiques et les chants du coq de Boujemâa enveniment les relations entre les deux voisins.À partir du 8 avril

BIRDMAND’Alejandro González IñárrituFiction, États-Unis, 2015, en VOSTFRAvec Michael Keaton, Zach Galifianakis et Edward Norton9 Nominations aux Oscars 2015 - Golden Globes : Meilleur scénario et Meilleur acteur - BAFTA 2015 : Meilleur PhotographieRiggan Thomson était une star à l’époque où il incarnait le super héros Birdman. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un has been qui tente un retour sur les planches. En lutte avec ses démons intérieurs, confronté à des partenaires égocentriques et à sa famille dysfonctionnelle, parviendra-t-il à trouver la force de jouer et de renouer avec sa gloire perdue ? Après Biutiful et Babel, le réalisateur Alejandro González Iñárritu revient avec un film surprenant.À partir du 2 avril

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LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYAD’Isao TakahataAnimation, Japon, 2014, en VOSTFRAvec Aki Asakura et Kengo KoraQuinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2015Adapté d’un conte

populaire japonais «  Le couper de bambou  », Kaguya, la « princesse lumineuse », est découverte dans la tige d’un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent  : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main. Chef-d’œuvre de Takahata à ne pas manquer.Le 9 avril à 19h30 et le 11 avril à 16 h

RÉALITÉDe Quentin DupieuxFiction, France/Belgique, 2015, en VFAvec Alain Chabat, Jonathan Lambert et Elodie BouchezJason Tantra, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d’horreur. Bob Marshall, un riche

producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48 h pour trouver le meilleur gémissement de l’histoire du cinéma.Le 16 avril à 19h30

TIMBUKTUD ’ A b d e r r a h m a n e SissakoFiction, Mauritanie, 2014, en VOSTFRAvec Ibrahim Ahmed dit Pino et Abel JafriSélection Officielle Cannes 2014 - Nominé aux Oscars 2014  : Meilleur film étranger - Sélection au Festival

de Marrakech 2014 - Nominé aux Oscars 2015  : Meilleur film étrangerNon loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima et ses enfants. Ils semblent épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où ils doivent faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs.À partir du 2 avril

PLAN B(KHOTA BADILA)De Ahmed Abdel BassetFiction, Égypte, 2015, en VO arabeAvec Khalid Nabawi, Taim Hassan et Amina KhalilAdel, avocat, se trouve obligé de payer cher son honneur et son

intégrité, de se faire justice pour sauver ce qui lui est important.À partir du 8 avril

Les films de l'Institut français

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CULTURE À L'AFFICHE

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Festival intenationalde cinéma méditerranéen de Tétouan21e éditionDu 28 mars au 4 avril

Fondé en 1985 et désormais incontournable, le Festival International de Cinéma M é d i t e r r a n é e n de Tétouan réunit plus de 50 000 spectateurs sur une semaine autour d’une programmation représentative de la richesse du cinéma m é d i t e r r a n é e n . Programmation sur: www.festivaltetouan.org

•FIDELIO, L’ODYSSÉEDe Lucie Borleteau (France, 2015)Le 29 mars à 21h30 - Cinéma Avenida

•HOPEDe Boris Lojkine (France, 2014)Le 3 avril à 15h30 - Salle de spectacle de l’Institut français de tétouan

•L’ORANAISDe Lyes Salem (France/Algérie, 2014)Le 4 avril à 20 h - Théâtre Espagnol

L’ASTRAGALEDe Brigitte SyFiction, France, 2015, en VFAvec Leila Bekhti, Reda Kateb et Esther GarrelUne nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison. Dans sa chute, elle se brise l’os du

pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice, qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, Albertine lutte pour sa fragile liberté.Le 23 avril à 19h30

VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLESDe Thomas SalvadorFiction, France, 2015, en VFAvec Thomas Salvador, Vimala Pons et Youssef HajdiVincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes

décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.Le 30 avril à 19h30

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Cap Spartel Film Festival 2Cette seconde édition, organisée par l’OMIM (Observatorio Marroquí de la Imagen y de los Medios) se déroulera du 3 au 7 avril et aura pour thème le cinéma et la ville. Elle aura pour objectif de présenter Tanger comme une ville de diversité et de pluralisme culturel.Films, conférences et débats professionnels, programmation complète sur www.capspartelfilmfest.com (en arabe) ou sur Facebook Cap Spartel Film Festival 2.

Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch

Yacine a 10 ans lorsque le Maroc émerge à peine des années de plomb. Sa mère, Yemma, dirige comme elle peut toute la famille. Un père dépressif, un frère à l’armée, un autre presque autiste et un troisième, Hamid, petit caïd

du quartier et protecteur de Yacine. Quand Hamid est emprisonné, Yacine enchaîne les petits boulots. Hamid, une fois libéré et devenu islamiste radical pendant son incarcération, persuade Yacine et ses copains de rejoindre leurs «  frères ». L'Imam Abou Zoubeir, chef spirituel, entame alors avec eux une longue préparation physique et mentale. Un jour, il leur annonce qu'ils ont été choisis pour devenir des martyrs…Le 5 avril à 18 h

Le fils de l’autre de Lorraine Levy

Alors qu’il s’apprête à intégrer l’armée israélienne pour effectuer son service militaire, Joseph découvre qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents et qu’il a été échangé à la naissance avec Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne

de Cisjordanie. La vie de ces deux familles est bru-talement bouleversée par cette révélation qui les oblige à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs et leurs convictions.Le 26 avril à 18 h

Cineforum de TabadoulEn collaboration avec le Festival Tanjazoom de Tanger

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À L'AFFICHECULTURE

CYCLE MONSTRES AU CINEMA

THE SHININGDe Stanley KubrickFiction, États-Unis/Royaume-Uni, 1980,en VOSTFR (interdit aux - de 12 ans en France)Avec Jack Nicholson, Shelley Duvall et Danny FloydÀ partir du 1er avril

KING KONG (1933)De Ernest B. Schoedsack et Merian C. CooperFiction, États-Unis, 1933, en VOSTFRAvec Fay Wray, Robert Armstrong et Bruce CabotLe 26 avril à 17 h

KING KONG (2005)De Peter JacksonFiction, États-Unis/Nouvelle Zélande, 2005,en VOSTFRAvec Naomi Watts, Jack Black et Adrien BrodyLe 26 avril à 19h30

Ciné-clubAmerican Language Center

ALIEN, LE HUITIÈME PASSAGERDe Ridley ScottScience-fiction, États-Unis, 1979, en VOSTFR (interdit aux - de 12 ans en France)Avec Sigourney Weaver et John HurtLe 12 avril à 19h30

JAWS (LES DENTS DE LA MER)De Steven SpielbergFiction, États-Unis, 1975, en VOSTFRAvec Roy Scheider et Robert ShawOscars du Meilleur Montage, Meilleur Sonet Meilleure Musique de filmLe 19 avril à 19h30

À la Cinémathèque

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Ballet du Bolchoï au CinémaIVAN LE TERRIBLEDe Serguei Prokofiev

Chorégraphie originale/livret : Youri GrigorovitchRéalisation : Vincent BataillonEn VOSTFRAprès son couronnement, le tsar Ivan IV est séduit par Anastasia : tous deux tombent profondément amoureux et se marient. Lorsque les aristocrates complotent contre lui et empoisonnent son épouse bien-aimée, Ivan, s’enfonce lentement dans la folie.S’appuyant sur la musique composée par Prokofiev pour le film d’Eisenstein de 1944, Youri Grigorovitch crée avec Ivan le Terrible une épopée lyrique puissante et riche en couleurs sur la Russie médiévale et le règne controversé d’Ivan IV.Le 19 avril à 16 h

EvénementsOpéra du MET au CinémaCAVALLERIA RUSTICANADe Pietro Mascagni

Direction musicale : Fabio LuisiMise en scène : David McvicarAvec Eva-Maria Westbroek et Marcelo Alvarez – En VOSTFRUn village sicilien, à la veille de Pâques. Mari trompé, femme infidèle et amant volage s’affrontent et se vengent jusqu’au duel…Amour, trahison et honneur : les éléments d’un drame annoncé. Scènes gaies et tragiques alternent dans cet opéra d’inspiration populaire porté par une magnifique interprétation.Le 25 avril à 17h30

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Mes mots dans ta gueulePlaidoyer énergique en faveur du livre papier

Par Stéphanie Gaou, libraire

CULTURE � LIVRES

En ces heures où il faut manier lemot avec parcimonie pour ne pascraindre d’éveiller des susceptibi-lités de tous bords ; et ce, depuisl’émergence d’une « police civile dela bien-pensance » qui sévit, entreautres sur les ondes du net, parler delittérature paraît déplacé toujours,vexant parfois, snob à n’y pas louper.Pourtant, s’il y a bien un lieu où onlève le livre comme seul rempart à labarbarie, c’est bien sur les réseauxsociaux. Absurdité ? Cocasserie destemps modernes ?Dans tout ce galimatias de bons sen-timents qui coulent sur le webcomme le miel dégouline de la cuil-lère, encore faudrait-il savoir de quellivre l’on veut bien parler. Le livrecomme outil d’une société moderne,consciente, assumée, d’une généra-tion de citoyens ? Mais oui, allons-y,disons-le haut et fort ! Pourtant, an-nonçons tout de go ce qui ne feraplaisir à personne : le livre ne se vendplus autant qu’avant, ne se lit plusautant qu’avant, il traîne la patte, ildemande à ses thuriféraires desdébordements d’imagination pourêtre mis entre les mains d’une clien-tèle méfiante, un peu paresseuse, quiréclame de l’amusement et de moinsen moins de réflexion.Quand on regarde les résultats desmeilleures ventes en librairie par-ci

Toujours Grey et sesnuances à la sauce éro-tique pour la ménagèrede plus de 50 ans enmal d’émotions fortes,deux ou trois maîtresdu thriller ou du polar,une ex-maîtresse trahie

sur le retour...

par-là (par exemple, la France qui estfriande de statistiques en tous gen-res) - j’omets le Maroc puisque cegenre de statistiques semblentencore n’intéresser personne (sic) -,les auteurs qui gardent les places VIP,quels sont-ils ? Toujours Lévy et sespersonnages stéréotypés, toujoursCoelho en quête d’une philosophiesans intime conviction, toujours Greyet ses nuances à la sauce érotiquepour la ménagère de plus de 50 ansen mal d’émotions fortes, deux outrois maîtres du thriller ou du polar,une ex-maîtresse trahie sur le re-tour... Et les autres ? Houellebecq etson verbiage halluciné qui fait flipperses détracteurs et fascine ses fans.Et qui encore ? D’hypothétiques out-siders placés dans le top 10, grâce àun passage télé, une médiatisationéphémère (une star qui nous raconte

sa vie au travers de la plume d’unbiographe anonyme), une reconnais-sance du public hasardeuse, un prixlittéraire décerné par une énièmeorganisation de vieux messieurs ouvieilles dames très respectables quisacrent un auteur comme ils enaplatissent un autre. Bref, rien à voirde très original, sauf de la part dequelques illuminés, rarissimescathares de la littérature, qui bran-dissent du haut de leurs tours d’ivoirele vrai, le beau, l’épure, le sacré.Combien sont-ils qu’ils lèvent ledoigt, ceux-là qui constituent uneconfrérie mystérieuse parlant toutesles langues, comprenant à demi-mottous les sens cachés d’une phrase,les réinventant même, œuvrant ensourdine pour une meilleure appré-hension du monde ?C’est désolant, mais c’est un fait. Lelivre en tant qu’objet à toucher, àrespirer, à écorner, à emporter dansses bagages, s’il n’est pas porteurd’un message ressassé et facile àdigérer, n’intéresse plus grand-monde. Les fanatiques du papiersont bel et bien là, derniers Mohicansd’un monde magnifique qui s’étiole,mais les autres ? Les autres lesvoici : (et si vous vous reconnaissez,vous allez faire la tête pendantquelques minutes, puis vous aurezenvie de me répondre, de me ren-

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voyer dans mon étable à livres, vousaurez le droit de me traiter d’intello,de ringarde, allez-y, lâchez-vous, jen’attends que ça), ils veulent duprémâché, du résumé, de l’analysé,de l’avalisé par les hautes sphères,du reconnu entre tous. Du rassurant,du pas dérangeant, qui fait réfléchirmais pas au-delà du journal de vingtheures et de leur série tv préférée.Les autres ont le doigt crocheté à unécran digital, ils attendent que lemonde se refasse sous leurs « slidés »(à prononcer à l’anglaise avec ladiphtongue) et autres manipulationsdu pouce qui rendent leurs gestesempesés, téléphonés, mécanisés.Les autres lisent en diagonale desarticles sur des sites web bourrés defautes d’orthographe et de coquillestout en lorgnant de l’autre œil si leurconquête de la veille leur a envoyé unSMS, les autres se targuent de vivreavec leur temps parce qu’ils ontaccès à toute l’information en tempsréel ou presque. Les autres sont lesplus intelligents, attention ! Et ils ontraison : ils ont bel et bien accès à l’in-formation « universelle », mais ilsprennent trop de raccourcis pouratteindre cette chose sacrée,laborieuse : le savoir.Brandir le livre en 2015, admettons,la démarche est belle et même trèslouable, mais il semble que cedernier subisse une réputation dignede l’armure que revêtait les cheva-liers : ar-cha-ïque. Qu’on ne s’ytrompe pas. Le livre, dans sa fabrica-tion première, est parfait. Le livre, j’aidit, pas le texte rendu accessible surun écran. Ne me vantez pas les bien-

faits du livre électronique, je les con-nais et ils n’ont rien de convaincant.Moi, je parle du livre papier, son util-isation, sa maniabilité, sa facilité àsubir le vent, la pluie, le sable, l’eaude mer, les coups, les chutes, toutcela est sans faille. Le livre est peut-être l’objet le plus proche de l’hu-main qui soit : il peut encaisser lahaine, le rejet, la seconde main, lapassion, l’attente sur une étagère, larencontre de son alter-ego, l’amourfou et l’âme sœur. Il vit, il vieillit, ils’anoblit comme le bon vin, il sefeuillette, il se cache, il s’exhibe, il estvivant comme une belle plante.

Je vous parle de ce livrequi vous accompagnedans les momentsdifficiles, jauni,racorni, (...) dans

lequel vous avez oubliéla photo d’un ancienamour ou d’un parent

chéri.

Alors, pourquoi ce désamour ?Désamour passager ? Durable ? Lelivre a ceci d’humain (et c’est peut-être cela que lui reprochent ceux quine veulent pas le lire, c’est qu’il leurressemble) : il « se vit » lentement. Ilva au rythme de son déroulement,comme l’homme prend des rides aufur et à mesure de son existence.C’est un boxeur le livre, il encaisse, ilne dit mot, il dit tout en se taisant, il

reste infaillible, c’est un lutteur. C’estun amant précieux qui ne dévoile sescharmes qu’une fois effeuillé commeaux draps. Il peut se révéler violent,déstructuré, rapide, sagace commeun torrent. Ne vous trompez pas, jeparle des livres qui changent une vie,qui vous obligent à vous assoir à côtéde vous-même, pas d’un texte quevous avez lu entre deux messagestwitter ou facebook, bien calé sur vosoreillers le soir avant le dodo. Je vousparle de bouquins qui dégagentl’odeur du papier, âpre ou délicate,qu’il faut toucher, frotter, gratter pourretrouver un parfum d’enfance. Jevous parle de ce livre qui vousaccompagne dans les moments diffi-ciles, jauni, racorni, qui exhale unevie passée à pleurer, ou à réconforter,dans lequel vous avez oublié la photod’un ancien amour ou d’un parentchéri. Je vous parle de coups depoing pris dans la figure.Il n’y a pas qu’un livre, il y a autantde livres qu’il y a de lecteurs, qu’il ya de lutteurs, qu’il y a d’auteurs, cartenez-le vous pour dit : la vie n’estpas une succession de « slidés »comme sur vos écrans qui vousprodiguent une actualité au rabais enmicroscopique, la vie ne se défile pasen toute fluidité, eh non. Ne croyezpas les effets spectaculaires de latechnologie qui vous pastiche une viequi n’en est pas une. La vie, la vraie,c’est une autre du genre : elle cale,elle vous fait vous arrêter, pester con-tre vous-même, elle vous fait rire etvous émerveiller. La vie, la vraie, elleressemble au livre que vous n’avezpeut-être pas encore rencontré. �

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PRATIQUE � PSYCHO

Être amoureux ne suffit pasPar Laurence Dudek, psychothérapeute

� Être amoureux ne suffit paspour vivre heureux en couple.Lorsqu’on entame une vie commune,commence aussi l’apprentissagede l’autre ; le chemin est parfoislong et parsemé d’embûches. Lesdéconvenues du quotidien sontautant de blessures dans l’idéalfantasmé du couple parfait pourlequel on s’est préparés pendant laphase de séduction : le syndromedu prince charmant fait desravages. Une question qui revienten consultation de thérapie du cou-ple est : « Pourquoi ne sommes-nous pas capables de vivre heureuxensemble, spontanément, alors quenous nous aimons, que notre désird’adaptation est sincère et quenous faisons des efforts l’un etl’autre pour y parvenir ? ».

Essentiellement parce nosmères apprennent à leurs fillesà être de bonnes mères et àleurs fils à être des bons fils. Il enrésulte que ni les unes ni lesautres n’ont appris à être de bonspartenaires de vie amoureuse.C’est pourquoi lorsque le couplese forme, les partenaires doivents’éduquer eux-mêmes et appren-dre à vivre ensemble. Se respon-sabiliser soi-même (c'est-à-dire nepas projeter sur l'autre la respon-sabilité de me rendre heureu(se)x)est une condition sine qua nonpour réaliser ce parcours sansabandonner en cours de route.

Non, l’amour ne suffit pas : ilfaut aussi apprendre à se con-naître autrement que ce qu’on a

laissé voir pendant la paradenuptiale et se laisser du tempspour s’accepter dans les moin-dres faiblesses de nos intimitéspartagées. Se « mettre à la place »de l'autre est un bon moyen d'en-trer en résonance et de ne pasprojeter sur lui un point de vuequi n'est pas le sien : ce qui medéplaît en l'autre est en moi, cequi me plairait de trouver en luiest également en moi. L'amourqui nous réunit nous permet denous accorder l'un à l'autre lecrédit de la sincérité. Garderprésent à l'esprit que l'autre faittoujours de son mieux en fonctiondes informations dont il disposepermet d'éviter les procès d'in-tention. Comprendre n'est pasjuger, c'est une des clés dubonheur relationnel en amourcomme en amitié, en société, enfamille... Il ne s'agit pas derépondre toujours positivement àune demande qui est posée tellequ'elle est formulée, mais dereconnaître les besoins mutuelsde chacun afin d'entrer dans unenégociation qui ne fasse pas deperdant.

Communiquer vraiment, appren-dre à se dire et à se comprendre.Toutes choses que l’amour facilite...mais qu’il ne garantit pas. �

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Le tapis“oeuvre d’art”

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PRATIQUE � MODE

Coup de coeur pour la petite marquetangéroise qui cartonne à Marrakech.

Du linge de maison raffiné et unecollection printemps/été 2015 aérienne,

teintée de jaune, bleu, taupe...Nouveaux modèles, avec une ligne

homme, femme, enfant et des matièrestrès naturelles, comme le lin et le coton.À découvrir à Tanger chez Las Chicas

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Les Tropezienneshabillent vos pieds!

Les Tropezienneshabillent vos pieds!

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PRATIQUE � BIEN-ÊTRE & BEAUTÉ

Le soleil , c’est pas si grave !

Se protéger des rayons, oui mais...

Un chapeau, des lunettes de soleil, des mancheslongues, de l'écran total, rester à l'ombre voiremême à l'intérieur de midi à 16 heures... C'est ainsique nous croyons nous protéger des maladies depeau. Mais ce programme est en fait plutôt mau-vais pour votre santé !

La revue médicale The Lancet a publié en 2004une information capitale : le mélanome (cancer),contrairement aux carcinomes (bénin), est plusrare chez les personnes régulièrement exposéesau soleil !Oui, le soleil provoque le mélanome lorsque vousprenez trop de coups de soleil et que vous n'enavez pas l'habitude. Mais par ailleurs, une exposi-tion régulière au soleil, sans excès, réduit le risquede mélanomes. Il faut d'ailleurs noter que lemélanome n'apparaît pas forcément sur les zonesde la peau exposées au soleil.

Ainsi, le soleil peut diviser par deux votre risque demourir ! Plus de 200 études épidémiologiques ontconfirmé le lien entre le manque de vitamine D etle risque de cancer. Selon une étude du Dr WilliamGrant, expert international de la vitamine D, 30 %des décès par cancer pourraient être évités grâceà de meilleurs apports en vitamine D, ce quireprésenterait deux millions de vies sauvéeschaque année à l'échelle mondiale.Selon le Dr Cédric Garland, de l'école de Médecine

de l'Université de Californie à San Diego (états-Unis), spécialiste de la vitamine D qu'il étudiedepuis 30 ans, 600 000 cas de cancers du sein etde cancer colorectal pourraient être évités chaqueannée à l'échelle mondiale grâce à de meilleurs ap-ports en vitamine D. Optimiser votre niveau de vitamine D pourrait donccontribuer à éviter 16 types de cancers, dont lesplus dangereux d'entre eux, le cancer du pancréaset le cancer du poumon. Une étude à grande échelle randomisée et con-trôlée par placebo a montré que la vitamine D,associée au calcium, peut diminuer le risque globalde cancer jusqu'à 60 % chez les femmes après laménopause.

Et comme vous le savez peut-être, le soleil estvotre meilleure source de vitamine D...

N'ayez plus peur de bronzer

S'il est très important d'éviter les coups de soleil,en vous adaptant progressivement, le soleil n'a, endehors de ce risque, que des vertus pour votresanté. L’idéal est de vous exposer pendant 20 minutesmaximum quand le soleil est haut dans le ciel (de11 h à 16 h). En dehors de cette exposition,pensez à vous protéger avec une crème protec-trice à indice élevé.Plus question donc de culpabiliser à outrance. Lemieux que vous puissiez faire, c'est de profiter du

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Santé

Par le Professeur Pascal WeigelPsychothérapeute, ostéopathe, nutritionniste, phytothérapeute et

ancien directeur de la « Clinic Alternativ » de Genève, Pascal Weigel apporte désormais son expertise et sa vision des soins préventifs

dans la santé, la minceur et la beauté à l’Eden Club Femme à Tanger.

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beau temps pour sortir, en pensant à accoutumerprogressivement votre peau.

Plantes et soleil

Rappelez-vous également que votre peau aime denombreuses plantes et qu’elles peuvent vous aiderà augmenter votre confort et à embellir votre peauen ayant recours à leurs substances naturelles.- Avant l'exposition : mangez des légumes frais etdes petits fruits colorés riches en antioxydants,tels que les légumes et fruits riches encaroténoïdes, ces pigments rouges orangés quevous trouvez dans les abricots, les carottes, maisaussi les légumes verts.- Avant, pendant et après l'exposition : protégez-vous tout de même avec une crème à indice élevémais attention toutefois à ne pas se sentir à l’abrides risques de brûlures. Buvez régulièrement de

l'eau pure (de préférence chaude, cf. article dumois dernier), sans sucre, colorants, etc., et privi-légiez une alimentation riche en Omega 3 et 6(huile de colza, fruits oléagineux) afin de donner àvos cellules de bonnes capacités de renouvelle-ment – votre peau sera plus souple et douce !- En cas de brûlure : appliquez un gel d'aloe veracru sur votre peau. L'aloe vera est le soin naturelprotecteur de la peau par excellence. Avec uncouteau, vous pouvez couper un bout de feuille (sion peut appeler feuille ces sortes de tentaculeslarges, plates et dures...), l'ouvrir en deux, dans lesens de l'épaisseur, et frotter directement le geld'aloe vera sur votre peau. Les meilleures feuillessont les plus épaisses..

Encore une fois, efforcez-vous d'éviter toutebrûlure mais revenez-nous après l'été avec le plusbeau bronzage possible ! �

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©Wink

elmann/Prism

apix

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PRATIQUE � CUISINE

20 � 10 feuilles de brick� 250 g de fromage frais beldi� 10 portions de Vache qui Rit� 100 g d’emmental râpé� 1 oeuf entier + 1 jaune d’oeuf� 1 bouquet de persil plat� Sel, poivre, huile d’arachide

� Mélanger à la fourchette les fromages, le persil haché et 1 oeufentier. Saler et poivrer.

� Découper chaque feuille de brick en deux, pour obtenir 20 demi-cercles. Déposez une cuillerée de farce sur chaque demi-cercle etconfectionnez les briouates comme indiqué ci-contre en pensantà glisser le dernier rabat dans chaque brioua pour bien fermerl’ensemble.

� Délayer le jaune du deuxième oeuf avec une cuillerée à café d'eaufroide. Badigeonner chaque brioua de ce mélange.

� Faire frire les briouates dans une grande poêle sur feu moyen dansun peu d’huile, pour que la farce cuise bien et que les briouates dorentdoucement. Les retourner à mi-cuisson.

!Lorsque vous avez un peu detemps, préparez davantage debriouates que ce dont vous avezbesoin. Ils se congèlent parfaite-ment avant cuisson. Prenez biensoin de les séparer en intercalantentre chaque un petit morceau depapier sulfurisé. Utilisez-les ensuiteselon vos besoins en les faisantfrire, sans décongélation.

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Crèchelemanège

203, rue Harroun Errachid - 90000 Tanger (près de l’École Américaine)

Tél. : 05 39 93 64 72 - www.lemanege.ma

INSCRIPTIONS 2015/2016OUVERTES à parr de mars

Enfants de 3 mois à 3 ans (pete secon)

Pédagogie - Apprentissage du françaisSocialisation - Bien-être des tous petits

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epicerie fineVins, fromages, terrines, salaisons

Livraisons à domicileDu lundi au samedi de 9 h à 14 h et 16h30 à 22h30

Le dimanche de 10 h à 14 h24, rue de Fès (face cinéma Le Paris)

Tél. : 05 39 93 25 22 / 05 39 93 40 39

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TaureauVous seriez bien inspiré d’écouterla maxime qui veut qu’en avril,on ne se découvre pas d’un fil,le Taureau ! Attention aux rhumeset aux refroidissements. Joursfétiches : les 12 et 30 avril.

GémeauxLa perspective de la fin des pluiesvous donne meilleur moral. C’estle moment de vous lancer dans cepetit régime que vous reportezdepuis si longtemps... Joursfétiches : les 2 et 3 avril.

CancerDu soleil et la perpective deweek-ends à buller, il n’en fautpas plus pour faire votre bonheur.Attention aux coups de soleil deprintemps et aux insolations !Jour fétiche : le 15 avril.

LionSecouez-vous et cessez de re-garder la vie à travers le prismedu passé. Et consolez-vous, leLion : quoi qu’il arrive, vous nepouvez aller que vers le bon.Jours fétiches : les 7 et 13 avril.

ScorpionUn proche pourrait avoir besoin de votre soutien. Soyez disponiblecomme vous savez parfois l’être,même si vous êtes très occupé ence moment par ailleurs. Joursfétiches : les 1er et 7 avril.

SagittaireEn ce début de printemps, cultivezavec soin votre jardin secret cartoutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à entendre... ou à dire. Jours fétiches : les 16et 18 avril.

BalancePas de repos pour les braves ! On vous sollicite encore de façonintensive au boulot et vous répon-dez présent. Mais les sacrificesfinissent toujours par payer...Jours fétiches : les 5 et 11 avril.

CapricorneDes petits pépins de santé vousguettent si vous ne prenez pasdavantage soin de vous. Planifiezun check-up et arrêtez de reportervos rendez-vous chez le médecin.Jour fétiche : le 23 avril.

VerseauUne cure de soleil, voilà exacte-ment ce qu’il vous faut pour vousremettre de cet hiver qui a traînéen longueur. Chouchoutez-vous,vous l’avez mérité. Joursfétiches : les 2 et 18 avril.

PoissonsLa seconde quinzaine du moissera propice aux rencontres quifont du bien à l’âme. Soyez ouvertet disponible et montrez-voussous votre meilleur jour. Joursfétiches : les 26 et 27 avril.

ViergeFaites une cure de vitamines et de sorties entre amis pour cultivervotre forme et surtout votre jolisourire, la Vierge. Décidément,rien ne vous va mieux au teint.Jour fétiche : le 29 avril.

Avril est votre mois et rien nevous arrêtera. N’écoutez pasles mauvaises langues et lesenvieux qui voudraient vousfreiner dans votre élan.Amoureux, inspiré et motivé,tout vous réussira. Joursfétiches : les 20 et 28 avril.

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PRATIQUE � URBANOSCOPE

Bon anniversaire,le Bélier !

Votre moisd’Avril

avec

Lalla Chams

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©ManjaOfferhaus

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©ManjaOfferhaus

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PRATIQUE � ADRESSES

Points de distributionCentres culturels / GaleriesCinémathèque Le RifDélégation de la CultureGalerie ArtingisGalerie ConilGalerie Dar D’ArtGalerie De VelascoGalerie DelacroixGalerie Ibn KhaldounGalerie Laure WelflingGalerie Lusko / LMDépôtVenteGalerie Mohammed DrissiGalerie Photo LoftGalerie VolubilisGoethe InstitutInstitut CervantesInstitut Français de TangerMedina Art GalleryMusée de la KasbahTabadoul

LibrairiesLibrairie des ColonnesLibrairie les insolitesLibrairie La VirgulePage et Plume

Hôtels / Maisons d’hôtesHotel AndaluciaHôtel ChellahHôtel ContinentalHôtel El MinzahHôtel Golden Tulip FarahHôtel MövenpickHôtel SolazurDar Al BarnousDar ChamsDar El Kasbah

Dar JameelDar SultanLaMaisondeTangerLeBalcon de TangerLe Dar NourLe Nord Pinus

Restaurants / Salonsde théBoston CaféCafé CentralCafe Le SavouretCafé Le SavoyCafé MirandaCafé OasisCasino MovenpickClub restaurant La PiscineMosaic CaféteriaAnna & PaoloArt & GourmetEl Morocco ClubEl TangerinoL’OcéanLa BodegaLa Casa d’ItaliaLa FabriqueLa PagodeLa Table du DétroitLe Bistrot du Petit SoccoLe Parcours des SensLe Relais de ParisLe Salon BleuOtori SushiO Tri KPasta CosiTom YamSalon de thé KandinskySalon de thé La FugaGlacier La Gelateria

DiversBritish CouncilCabinet BernossiCom ChannelCrèche Le ManègeCentre Régional d’InvestissementChambredeCommerce FrançaiseChambredeCommercedeTangerConsulat Général de FranceConsulat d’ItalieDélégation du TourismeGroupe Scolaire Le DétroitMédi1 TV

Beauté / SportAll LadiesAuriègeCatherine CoiffureCity ClubDior StyleEden Club FemmesFigurellaMedispaMovingNail LoungeNutricorpSerenity Day SpaSook SurfSpa Osmose TangerSurfiti

Commerces/AutresAbyssAccès ImmoAdam CadreAli SouvenirsAmbiance LivingAmine Car Location

Animalerie AnimalooBab El FanBirkenstockBleu de FèsBoutique MajidBoutique SolutionsCabinet d’assurances RaïdaCabinet d’avocats El KhatibCalypso VoyagesCap PropertyCasa PepePointureDar Blue ImmobilierDesigner'sDJ The VoiceDoce AmorFushia AmeublementGeoxGulliverIdeapolis AgencyJaggerJoupiL’atelier de LaurenceLa Fine BoucheLas ChicasMaroquinerie SebouMTONatural OpticsNext LookOpticien Alain AfflelouParapharmacie IberiaPassementerie BouzidPâtisserie L’ItaliennePressing 5 À SecSuperblocV12 AutohouseVilla Art Immo...

Carnet d’adresses - AgendaBorder Art Factory - Immeuble Marina B - T : 06 61 45 07 45

Cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83

Galeries Conil Événements et Conil Collection

7,rue duPalmier et 35,rueAlmohades - Petit Socco -T :0655641014

Galerie Dar d’Art - 6, rue Khalil Matrane - T : 05 39 37 57 07

Galerie Photo Loft - 115, av.Med BenAbdellah - T : 06 41 45 66 40

IF Tétouan - 13, rue Chakib Arsalane - T : 05 39 96 12 12

Institut Cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T :0539932001

Instituto Severo Ochoa - 1, place du Koweit - T :0539936338/9

La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57

Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T:0539371367

MedinaArtGallery -30,rueAbouChouaibDoukkali -T :0539372644

Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47

UNE - Rue Chouaib Doukali - Bel Air

Numéros utilesRenseignements : 160

Police : 190Gendarmerie Royale : 177

Pompiers - Ambulances : 150

Maroc Assistance : 05 22 30 30 30Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29ONCF : 08 90 20 30 40

Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49

Pharmacies de garde : www.menara.maUrgences vétérinaires

Clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique AssalamAv. de la Paix - 05 39 32 25 58

Clinique du DétroitGzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48

Clinique BennisRoute de Tétouan - 05 39 34 07 47

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Amina RezkiProlongation jusqu’à fin avril

LA FABRIQUE - Rue d’Angleterre - TangerMedina Art Gallery - 30,Abi Chouaib Doukali (Bel Air) - Tanger

Galerie Conil - Rue du Palmier - Petit Socco - Tanger

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