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171 EX/INF.16 PARIS, le 13 avril 2005 Anglais et français seulement
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ÉDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE
CONSEIL EXÉCUTIF
Cent soixante et onzième session
Point 7 de l'ordre du jour provisoire
RAPPORT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL SUR LE SUIVI DE L'EXAMEN STRATÉGIQUE DE L'EPT ET LA STRATÉGIE DE L'UNESCO POUR LA PÉRIODE 2005-2015
Les défis de l'Éducation pour tous (EPT) en Afrique subsaharienne, dans les pays arabes et d'Asie du Sud et de l'Ouest
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Introduction
Cette étude statistique a été élaborée dans le cadre de la préparation du "Rapport du Directeur général sur le suivi de l'examen stratégique de l'EPT et la stratégie de l'UNESCO pour la période 2005-2015" (document 171 EX/8). Elle vise à fournir des indications préliminaires quant aux perspectives prévisibles de réalisation de trois objectifs chiffrés de Dakar (l'élimination des disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire en 2005 et l'instauration de l'égalité dans le domaine de l'éducation en 2015 ; l'amélioration de 50 % des niveaux d'alphabétisme des adultes en 2015) sur la base de l'analyse d'indicateurs pertinents (taux net de scolarisation, indice de parité filles-garçons dans l'enseignement primaire, et taux d'alphabétisme). Cette étude projette les tendances observées au cours de la période 1990-2000 jusqu'à 2015, pour estimer les efforts qui seraient nécessaires pour permettre aux diverses régions et pays du monde de réaliser les objectifs concernés d'ici à 2015.
L'étude comporte trois chapitres. Le premier chapitre analyse les tendances démographiques et de scolarisation dans les grandes régions du monde. Le deuxième chapitre analyse les tendances concernant l'universalisation de l'enseignement primaire et la parité filles-garçons dans des pays appartenant aux trois régions les plus éloignées des objectifs concernés. Le même type d'analyse est menée dans le dernier chapitre concernant l'alphabétisme des adultes.
À l'heure où l'UNESCO entreprend de réajuster sa stratégie en matière d'EPT pour la période 2005-2015, cette étude permet d'apporter un éclairage sur l'ampleur des défis ainsi que sur les pays nécessitant une attention particulière dans la réalisation des objectifs de Dakar. L'étude confirme l'existence d'écarts importants, voire considérables, par rapport aux objectifs chiffrés de l'EPT, et souligne l'importance d'un ciblage et d'une concentration des actions entreprises en faveur des pays les plus éloignés des objectifs de l'EPT. Elle met en lumière le défi considérable que représente l'accroissement démographique pour certains pays, qui devront à la fois répondre à un accroissement important de la population d'âge scolaire et améliorer de façon significative les taux de scolarisation. Elle confirme enfin l'importance d'assurer un suivi rigoureux des progrès réalisés vers les objectifs de Dakar afin de mieux concentrer les efforts vers les pays qui sont en retard, et afin d'identifier, au sein même des pays, les domaines dans lesquels un progrès paraît le plus urgent et souhaitable.
L'UNESCO se sert de ces éléments pour orienter ses choix de programmation. Ainsi, la plupart des pays identifiés comme "les plus en difficulté" en rapport avec les trois objectifs étudiés font aussi partis de ceux ayant été sélectionnés par l'UNESCO pour bénéficier des initiatives qu'elle a récemment lancées dans trois domaines dont elle dispose d'un avantage comparatif (l'alphabétisation, la formation des enseignants en Afrique subsaharienne et le VIH/sida et l'éducation). Ces pays sont ceux sur lesquels l'UNESCO compte concentrer son action dans les dix années à venir, tout en en tablant sur la volonté politique des pays ainsi qu'en inscrivant ces initiatives dans le cadre sectoriel en vigueur et dans les stratégies de réduction de la pauvreté.
Paramètres statistiques de l'étude
Il importe de noter que les projections statistiques présentées dans ce document ne sont pas des prédictions. Il s'agit plutôt d'indications de la situation future telle qu'elle sera si les tendances actuelles se prolongeaient. Cela étant, ces projections statistiques servent de signal d'alarme et contribuent à identifier les régions et pays qui semblent ne pas être en voie d'atteindre les objectifs de l'EPT d'ici à 2015, ainsi que les efforts nécessaires pour y parvenir.
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L'interprétation de ces statistiques nécessite cependant la plus grande prudence pour plusieurs raisons :
(a) les résultats présentés ne concernent qu'un nombre limité d'objectifs de l'EPT et ils ne fournissent par conséquent qu'une idée partielle des défis de l'EPT. En particulier, l'analyse des tendances concernant l'ensemble des autres objectifs de l'EPT - tels que la qualité de l'éducation, l'acquisition des compétences nécessaires dans la vie courante, l'égalité garçons-filles dans le domaine éducatif - requérerait une analyse plus fine et plus détaillée, comparable à celle entreprise dans le domaine de la qualité de l'éducation par le Rapport mondial de suivi sur l'EPT 2005. Une telle analyse soulève des problèmes statistiques importants (disponibilité de données de qualité, accord sur les indicateurs de mesures, présence d'un suivi effectif, etc.) qui dépassent largement le cadre de cette étude ;
(b) les indicateurs utilisés ont un degré de fiabilité variable. Le taux d'alphabétisme soulève en particulier un problème important, déjà souligné par le rapport mondial sur l'EPT : la plupart des pays ne collectent pas ces chiffres annuellement, et en conséquence les chiffres utilisés sont les derniers chiffres disponibles au niveau national. Les chiffres de "1990" sont fondés sur une évaluation de l'époque, et ceux de "2000" représentent les derniers chiffres disponibles. Il convient donc de garder à l'esprit le caractère très imparfait de ces deux séries statistiques, qui sont chacune de nature différente et qui posent chacune un problème spécifique d'interprétation. À titre d'illustration, la période considérée ne représente pas forcément une décennie : elle peut s'étendre sur cinq ans seulement, ou sur onze ans ;
(c) en outre, cette étude utilise des données sur la scolarisation produites par l'Institut de statistique de l'UNESCO et publiées par le Rapport mondial de suivi sur l'EPT. Les données de population sont issues de la révision 2002 des estimations de la Division de population des Nations Unies. Des différences peuvent ainsi être observées entre les taux de scolarisation publiés par les pays et ceux présentés dans ce document ;
(d) l'étude se fonde sur une projection des tendances observées sur la période 1990-2000-2001. Cette méthodologie ne permet malheureusement pas de prendre en compte les efforts parfois très importants consentis dans le domaine de l'éducation par certains pays au cours des toutes dernières années. Une projection fondée sur l'observation des tendances récentes (sur les deux ou trois dernières années) conduirait pour ces pays à des conclusions différentes et affecterait les tendances projetées sur la période 2000-2015 ;
(e) l'étude se fonde sur une projection simple des tendances, et suppose en particulier une croissance constante de la population scolarisée. Dans la pratique, ce type de modèle est rarement réalisé, la croissance étant généralement inégale : on observe souvent une croissance initiale lente des taux de scolarisation, suivie d'une phase d'accélération rapide et d'une phase finale lente. Il s'agit là d'un choix de méthode, qui pourrait faire l'objet d'une comparaison avec d'autres modèles.
Il importe de noter que d'autres projections basées sur des données plus récentes sont en cours de réalisation par l'Institut de statistique de l'UNESCO. Elles pourront par conséquent donner des résultats différents de ceux présentés ici. L'ISU participe notamment à un travail de projection des données d'alphabétisme pour le rapport sur l'EPT de 2006. Des plans sont en cours afin de développer et de mettre en œuvre une méthode plus sophistiquée de projection que celle utilisée dans le présent document. Par ailleurs, l'ISU développe de nouveaux instruments de mesure
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(tels que LAMP), qui fourniront aux pays un tableau plus détaillé et plus fiable du progrès réalisé vers les objectifs de l'EPT.
Chapitre 1 Objectif EPT 2015 dans les grandes régions du monde : Contexte démographique et efforts de scolarisation nécessaires
Le but de ce chapitre est de discerner les grandes tendances qui apparaissent lorsque l'on analyse la situation de l'EPT dans les grandes régions du monde sur deux objectifs : la scolarisation primaire universelle et l'égalité de scolarisation des filles et des garçons. Il sera d'abord question de présenter le contexte démographique dans lequel va s'effectuer la poursuite des objectifs de l'EPT. Ensuite, l'accent sera mis sur l'écart entre la situation actuelle et l'objectif 2015.
1. Le contexte démographique
Le contexte démographique reste un paramètre important dès lors qu'il peut faciliter ou au contraire rendre plus difficile l'atteinte de l'objectif selon que le nombre d'enfants à scolariser sera beaucoup plus important qu'en 2000 ou à l'inverse plus faible.
Les données disponibles montrent que pour trois régions la situation démographique sera beaucoup plus délicate en 2015 qu'elle ne l'était en 2000 : l'Afrique subsaharienne, l'Asie du Sud et de l'Ouest et les États arabes (graphique 1). C'est dans ces trois régions que la pression démographique pourrait rendre plus difficile la réalisation des objectifs d'EPT.
C'est en Afrique subsaharienne que la croissance de la population à scolariser sera la plus forte ; il y aura 1,32 fois plus d'enfants à scolariser en 2015 qu'en 2000. Pour les États arabes et l'Asie du Sud et de l'Ouest, ce sera 1,2 fois plus. Dans le même temps, la population scolarisable va décroître de façon très importante en Asie centrale (0,77) et en Europe centrale et orientale (0,82). Elle va également décroître de façon plus légère en Amérique du Nord et en Europe occidentale et en "Asie de l'Est et Pacifique". En Amérique latine et dans les Caraïbes, cette population restera stable.
Graphique n° 1 : Évolution des populations en âge d'être dans l'enseignement primaire. Indice 100 = année 2000
0
20
40
60
80
100
120
140
1990 1995 2000 2005 2010 2015
États arabes Asie centrale
Europe centrale et de l'Est Asie de l'Est et Pacifique
Amérique latine et Caraïbes Amérique du Nord et Europe de l'Ouest
Asie du Sud et de l'Ouest Afrique subsaharienne
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2. La scolarisation primaire : les écarts entre la situation observée en 2000 et l'objectif EPT 2015
La situation concernant le scolarisation en 2000 est présentée dans le tableau 1 ci-dessous. Lorsqu'on considère les niveaux de taux nets de scolarisation, les régions les plus éloignées de l'objectif d'EPT sur la scolarisation primaire universelle sont :
• l'Afrique subsaharienne qui avec un taux net de scolarisation de 62,8 % est très loin de l'objectif ;
• l'Asie du Sud et de l'Ouest et les États arabes qui, avec un taux net de scolarisation d'environ 80 %, sont loin de l'objectif.
Ainsi, on retrouve dans la situation la plus difficile, les trois régions qui vont connaître la croissance démographique la plus forte. L'Afrique subsaharienne est de loin la région où la situation est la plus difficile : le plus faible taux de scolarisation en 2001 et la croissance de la population la plus forte d'ici à 2015.
Tableau 1 : Taux nets de scolarisation en 2001
Moyenne pondérée 2001 IPS Région Total Garçons Filles (F/M)
États arabes 81,1 85,1 76,9 0,90 Europe centrale et de l'Est 88,8 89,9 87,7 0,98 Asie centrale 94,1 95,0 93,2 0,98 Asie de l'Est et Pacifique 93,7 93,7 93,6 1,00 Amérique latine et Caraïbes 95,7 95,6 95,9 1,00 Amérique du Nord et Europe de l'Ouest 95,4 95,1 95,8 1,01 Asie du Sud-Ouest 79,0 84,6 73,0 0,86 Afrique subsaharienne 62,8 66,4 59,2 0,89
Si on étudie la croissance annuelle des effectifs qu'il faudra réaliser pour atteindre l'objectif
2015 on constate que les effectifs devraient croître de 5,2 % par an en Afrique subsaharienne et de 2,7 % en Asie du Sud et de l'Ouest et dans les États arabes (cf. tableau 2). C'est un taux de croissance très important, beaucoup plus fort que ce qui a été observé entre 1990 et 2000. À l'inverse, pour les autres régions, c'est une croissance très faible voire négligeable des effectifs qui permettra d'atteindre l'objectif 2015.
Tableau 2 : Effort nécessaire pour scolariser tous les enfants d'âge de l'enseignement primaire en 2015 par grandes régions
Région
Effectifs scolarisés
1990 (en million)
Effectifs scolarisés
2000 (en million)
Population scolarisable
2015 (en million)
Coefficient multiplicateur des effectifs
entre 2000-2015
Taux de croissance des effectifs 1990 -2000
Taux de croissance
nécessaire des effectifs 2000-2015
États arabes 26,6 31,5 46,9 1,49 1,70 % 2,70 %
Asie centrale 5,1 6,3 5,3 0,83 2,20 % -
Europe centrale et de l'Est 28,8 21,1 20,1 0,95 - -
Asie de l'Est et Pacifique 169,7 184,2 184,8 1,00 0,80 % 0,00 %
Amérique latine et Caraïbes 48,6 55,2 58,1 1,05 1,30 % 0,30 %
Amérique du Nord et Europe de l'Ouest 46,8 49,9 45,9 0,92 0,60 % -
Asie du Sud et de l'Ouest 106,4 134,6 200,5 1,49 2,40 % 2,70 %
Afrique subsaharienne 46,1 65,5 139,9 2,14 3,60 % 5,20 %
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Concernant l'objectif de parité filles-garçons, on retrouve les trois régions précédemment citées mais cette fois la situation la plus délicate est en Asie du Sud et de l'Ouest, avec un indice de parité de sexes se situant à 0,85 en 2001. La même année, cet indice était de l'ordre de 0,9 pour l'Afrique subsaharienne et les États arabes.
En partant de cette situation, on peut calculer, pour les filles et pour les garçons, la croissance nécessaire des effectifs pour atteindre l'objectif de parité et de scolarisation primaire universelle (tableau 3).
Tableau 3 : Indice de parité de sexes et objectif EPT 2015
Taux d'accroissement nécessaire des effectifs
scolarisés pour l'EPT 2015 Régions
Indice de parité de sexes
2000 Garçons Filles
États arabes 0,9 2,40 % 3,10 % Asie centrale 0,98 - - Europe centrale et de l'Est 0,97 - - Asie de l'Est et Pacifique 1,00 - - Amérique latine et Caraïbes 0,99 0,30 % 0,40 % Amérique du Nord et Europe de l'Ouest 1,01 - - Asie du Sud et de l'Ouest 0,85 2,20 % 3,30 % Afrique subsaharienne 0,89 4,80 % 5,60 %
Note : - signifie une croissance nulle ou négative.
Le taux de croissance des effectifs féminins devra être très élevé (5,6 %) pour que toutes les filles d'Afrique subsaharienne soient scolarisées en 2015. Ils devront être supérieurs à 3 % en Asie du Sud et de l'Ouest et dans les États arabes. Aucune région n'a tenu un tel taux de croissance entre 1990 et 2000.
En conclusion, cette analyse a permis de montrer que trois régions vont rencontrer de grandes difficultés pour atteindre deux des objectifs d'EPT : scolarisation primaire universelle ; parité filles-garçons. Elles vont cumuler les difficultés liées à une forte croissance démographique avec une situation actuelle éloignée ou très éloignée des objectifs.
Chapitre 2 L'universalisation de l'enseignement primaire et la parité filles-garçons dans des pays d'Afrique subsaharienne, d'Asie du Sud et de l'Ouest et dans les pays arabes
Ce chapitre se propose d'identifier, dans les trois régions les plus éloignées des objectifs d'EPT, les pays qui rencontreront les plus grandes difficultés en ce qui concerne l'universalisation de l'enseignement primaire et la parité filles-garçons.
1. Le contexte démographique
Comme déjà indiqué dans l'analyse régionale, la démographie reste un facteur important dans l'analyse de la scolarisation. Les disparités entre pays sont encore plus contrastées qu'entre régions. La pression démographique dans certains pays sera extrêmement forte d'ici à 2015.
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Sur les 73 pays pour lesquels les données sont disponibles, plus de 80 % (soit 60 pays) connaîtront une forte hausse et parfois très forte de leur population scolarisable pendant la période 2000-2015 (tableau 4).
Ce qui aura pour conséquence de renforcer les difficultés rencontrées par les pays concernés. Il est important de noter que dans certains de ces pays (Guinée équatoriale, République du Congo, Burkina Faso, Palestine, Tchad, Mali, Angola, Guinée-Bissau, Yémen, Afghanistan, Libéria, Ouganda, Niger, Somalie), la population scolarisable aurait plus que doublée en un quart de siècle (1990-2015). Or la plupart de ces pays étaient déjà confrontés à des problèmes de scolarisation des enfants en âge d'aller à l'école, comme en attestent les taux nets de scolarisation en 2000 (tableau 4) puisque bon nombre d'entre eux se situent déjà parmi les plus éloignés de l'objectif.
Tableau 4 : Pays qui connaîtront les plus fortes hausses des populations scolarisables Indice 100 = année 2000
Pays Indice en 2015 An 2000=100
Taux net de scolarisation
2000 Somalie 186 - Niger 178 30,7 % Ouganda 172 - Afghanistan 168 - Libéria 168 69,9 %* Yémen 163 67,1 % Angola 162 40,3 % Guinée-Bissau 162 44,8 % Mali 162 - Tchad 160 58,3 % République démocratique du Congo 159 - Territoire autonome palestiniens 158 95,1 %* Burkina Faso 157 35,0 % Congo 155 - Mauritanie 153 65,9 % Érythrée 152 39,1 % Sierra Leone 151 56,2 % Guinée équatoriale 150 71,8 %
* valeur 2001
En revanche, certains pays verront leur tâche facilitée par une baisse de leurs effectifs scolarisables. La Tunisie, la République islamique d'Iran et l'Afrique du Sud connaîtront les plus fortes baisses démographiques pendant la période 2000-2015. Cette chute de la population scolarisable, combinée à de bons taux nets de scolarisation par rapport aux autres pays de leurs régions, laisse présager que ces pays rencontreront probablement moins de difficultés à atteindre les objectifs fixés en matière de scolarisation primaire universelle. On notera qu'en règle générale, ces pays ont des taux de scolarisation supérieurs à la moyenne de leurs régions. Le tableau 5 ci-dessous donne une illustration de cette situation.
Note de lecture :
Indice base 100 = 2000 signifieque l'année 2000 a été utiliséecomme année de référence, onlui affecte donc, par convention,la valeur 100. Par exemple, pourles hausses d'effectifsscolarisables, on calcule lesindices 2015 en faisantl'opération suivante : (Effectifsscolarisables en 2015/Effectifsscolarisables en 2000) x 100.
Notons qu'un indice n'a pasd'unité, ils sont utilisés dans cetexercice pour représenter lavariation d'une grandeur, enl'occurrence les effectifs, entredeux période de temps, 2000 et2015.
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Tableau 5 : Pays dont les effectifs scolarisables seront stables ou décroissants d'ici à 2015 Base 100 = année 2000
Pays Indice en 2015
2000 = 100 Taux net
de scolarisation 2000 Tunisie 82 95,4 % République islamique d'Iran 85 79,2 % Afrique du Sud 86 84,4 % Îles Maurice 90 93,8 % Sri Lanka 90 … Lesotho 91 83,4 % Liban 92 89,7 % Zimbabwe 93 80,6 % Swaziland 94 77,3 % Algérie 95 94,2 % Émirats Arabes Unis 95 79,2 % Botswana 96 79,6 % Inde 99 83,6 %
2. Les écarts entre la situation observée en 2000 et l'objectif de scolarisation primaire universelle
On remarque ici encore de très grandes disparités entre pays y compris à l'intérieur d'une même région. Pendant que certains pays affichent des taux de scolarisation similaires à ceux de pays développés, dix pays affichaient en 2001 des taux inférieurs à 60 %. De plus, l'information étant incomplète pour une dizaine d'autres pays, on peut estimer ce dernier groupe à 20 pays au moins.
Le tableau 6 ci-dessous donne des indications assez claires de la situation des pays qui sont les plus éloignés de l'objectif de scolarisation primaire universelle en 2001, date des dernières données disponibles.
Tableau 6 : Pays les plus éloignés de l'objectif d'après leur taux net de scolarisation en 2001 (avec rappel de l'évolution de la population scolarisable, Base 100 = année 2000)
Taux net de scolarisation
Population scolarisable base 100 = 2000 Pays
1990 2001 1990 2000 2015
Evolution du taux net
entre 1998 et 2001
Djibouti 32,9 % 34,0 % 78 100 122 + Niger 23,0 % 34,2 % 72 100 178 ++ Burkina Faso 25,1 % 35,0 % 75 100 157 + Érythrée 17,6 % 42,5 % 82 100 152 ++ Guinée-Bissau … 45,2 % 72 100 162 =1 Éthiopie 23,7 % 46,2 % 71 100 137 =2 Burundi 52,1 % 53,4 % 78 100 140 ++ Tanzanie 47,6 % 54,4 % 74 100 120 ++ Sénégal 47,1 % 57,9 % 79 100 127 + Tchad 36,4 % 58,3 % 70 100 155 + Arabie saoudite 61,6 % 59,9 % 76 100 134 +
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= signifie une hausse comprise en 0 et 3 points de NER + signifie que le NER augmente de moins de 10 points ++ signifie une hausse du NER de plus de 10 points 1 par rapport à 1999 2 par rapport à 2000
Pays pour lesquels l'information est incomplète pour 2001 Afghanistan 28,6 % 22,6**** 65 100 168 République centrafrique 52,8 % 54,7 %*** 77 100 118 Comores 56,8 % 56,2 %*** 85 100 140 Congo … 85,5**** 71 100 155 Rép. dém. du Congo 55,0 % 34,6 %* 77 100 159 Mali 21,4 % 38,3 %* 75 100 162 Nigéria 60,1 % 86,5 %**** 76 100 131 Sierra Leone 48,5 % 64,9 %** 91 100 151 Soudan … 48,9 %*** 83 100 119 Ouganda 51 % 136,4 %**** 71 100 172 * valeur de 1998 ** valeur de 1999 *** valeur de 2000 **** Taux brut de scolarisation en 2001
De l'analyse de ce tableau, on peut distinguer trois catégories de pays. La première est celle des pays qui sont les plus éloignés de l'objectif de scolarisation primaire universelle, avec des taux nets de scolarisation inférieurs à 40 %. Il s'agit de Djibouti qui a un taux net de scolarisation dans le primaire de 34 %, du Niger (34,2 %), et du Burkina Faso (35 %). En effet, entre 1990 et 2001, la situation en termes de scolarisation n'a pas beaucoup évoluée pour la plupart de ces pays, même si certains ont fait, en apparence, des efforts louables malgré le contexte démographique difficile comme le Niger (+11 points), le Burkina Faso (+10 points). La situation sera d'autant plus difficile pour ces pays qu'ils devront faire face à une démographie galopante pendant la période 2000-2015 avec une population scolarisable qui augmentera de 78 % pour le Niger et de 57 % pour le Burkina Faso. Cela posera inéluctablement des problèmes d'accueil et d'encadrement scolaires.
La deuxième catégorie est composée de pays dont les taux nets de scolarisation sont compris entre 40 % et 50 %. On y retrouve l'Érythrée (42,5 %), la Guinée-Bissau (45,2 %) et l'Éthiopie (46,2 %). Pour les deux pays de l'Afrique de l'Est que sont l'Éthiopie et l'Érythrée, on constate des hausses respectives de 23 et de 25 points des taux nets entre 1990 et 2001. Ces progressions seraient satisfaisantes si elles ne cachaient pas une situation exceptionnelle. C'est la raison pour laquelle la prudence s'impose dans la comparaison des données concernant ces deux périodes. En effet, pour ce qui concerne ces deux pays, ils ont connu, pendant cette période, le retour à la paix (signature des accords de paix en 2000), suite à deux années de guerre entre eux qui sont venues s'ajouter aux trente années de guerre d'indépendance de l'Érythrée par rapport à l'Éthiopie. Cette guerre d'indépendance s'est terminée en 1991. Ainsi, ces fortes variations s'expliquent avant tout par un retour à la normale qui a réduit, voire supprimé, les déplacements massifs de populations, de même que les autres facteurs, liés à l'état de guerre, qui constituaient des contraintes au développement de la scolarisation des enfants. Il n'en reste pas moins que ces deux pays ont fait des efforts louables qui méritent d'être poursuivis. Quant à la Guinée-Bissau, en l'absence de données de comparaison, il faut constater le faible niveau de la scolarisation des enfants dans ce pays (45,2 %). Ce pays fera face à une forte pression démographique qui s'exercera sur son système éducatif (+62 % entre 2001 et 2015) ; ce qui augmentera encore les difficultés pour scolariser l'ensemble de sa population scolarisable.
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La dernière catégorie de pays en difficulté comporte le Burundi (53,4 %), la Tanzanie (54,4 %), le Sénégal (57,9 %), le Tchad (58,3 %) et l'Arabie saoudite (58,9 %) ; leurs taux nets de scolarisation sont compris entre 50 % et 60 %. Bien qu'étant dans une situation difficile en terme de scolarisation, ces pays sont dans des positions un peu moins délicates que ceux de la première catégorie ou même de la deuxième. De plus, toujours par rapport aux pays des deux catégories précédemment citées, ils ne subiront pas la même pression démographique. Cette situation ne devrait pas occulter les efforts intenses et nécessaires qui doivent être entrepris afin de pouvoir réaliser l'objectif de scolarisation universelle à l'horizon 2015. En effet, en analysant les efforts consentis entre 1990 et 2001, on constate qu'ils demeurent insuffisants pour lancer une dynamique pouvant permettre la réalisation de cet objectif à temps. Pour la Tanzanie, ce constat est tempéré par la tendance observée entre 1998 et 2001 qui, si elle se poursuit, pourra conduire à une bien meilleure situation à l'horizon fixé. Il en est de même pour le Burundi qui, après une période difficile pendant la décennie 90 du fait de conflits civils, a renoué avec une forte progression de la scolarisation entre 1998 et 2001. On peut remarquer l'évolution négative, pendant la période 1990-2001, de la scolarisation en Arabie saoudite principalement imputable à la baisse de la scolarisation des garçons dans le Royaume.
Pour compléter l'analyse des difficultés à surmonter pour atteindre l'objectif de scolarisation primaire universelle, il est intéressant d'étudier les taux de croissance des effectifs observés entre 1990 et 2001 et de les comparer aux taux de croissance nécessaires pour atteindre l'objectif de scolarisation primaire universelle en 2015. C'est ce que présente le tableau 7 ci-dessous. Ce dernier montre que la situation de la scolarisation est extrêmement difficile pour la plupart des pays, surtout du fait des problèmes démographiques auxquels ils sont confrontés et qui impliquent de consentir à des efforts immenses afin de pouvoir rattraper le retard accumulé. Lorsque l'on en juge selon les taux de croissance moyens annuels nécessaires à la réalisation de l'objectif de scolarisation primaire pour tous, sur les dix les plus en difficulté, neuf sont africains. Cela témoigne une fois de plus de la position particulière de ce continent.
En étudiant plus en détails ce dernier tableau, on peut identifier un premier groupe de pays qui semblent avoir le plus d'effort à fournir, d'ici à 2015, pour atteindre l'objectif de scolarisation primaire universelle. Ce premier groupe est composé de pays dont les taux de croissance moyens annuels sont compris entre 9 et 12 %. Il s'agit du Niger (12,2 %, soit environ 186.000 enfants supplémentaires chaque année), du Burkina Faso (11,1 %, soit 178.000 enfants), de Djibouti (9,3 %, soit 7.000 enfants), de la Guinée-Bissau (9,3 %, soit 18.000 enfants) et de l'Érythrée (9,2 %, soit 40.000 enfants). Ce résultat recoupe la constatation faite à travers le tableau 4 par rapport à l'importance du facteur démographique. En effet, pendant cette période, un pays comme le Niger devra augmenter ses effectifs d'environ 400 % soit 2,46 fois les efforts qu'il a déjà consentis pendant la décennie 90 ; le Burkina de 335 % (soit 2,38 fois l'effort déjà consenti), Djibouti de 249 % (soit 2,45 fois), la Guinée-Bissau de 247 % et l'Érythrée de 244 %. Ces chiffres se passent de commentaires mais donnent une idée assez claire de l'ampleur de la tâche à accomplir si l'on veut réaliser l'objectif de scolarisation primaire universelle.
On peut ensuite distinguer une autre catégorie de pays, ceux dont les taux de croissance annuels moyens nécessaires pour atteindre l'objectif sont compris entre 5,3 et 8 %. Ces pays ont des indices en 2015 des effectifs scolarisés supérieurs ou qui avoisinent 200 %. Dans cette catégorie, des pays comme l'Éthiopie (+189 %), le Tchad (+165 %), le Burundi (+160 %) se trouvent dans une situation particulièrement difficile avec, respectivement, des taux de croissance moyens annuels nécessaires de 7,9 %, 7,2 % et 7,1 %. En terme de nombre d'enfants supplémentaires à scolariser chaque année, l'Éthiopie devrait scolariser chaque année 703.000 enfants, le Tchad 95.000, et le Burundi 70.000. Le tableau 7 donne la situation de chacun des autres pays se trouvant dans cette catégorie. On notera au passage la situation particulière du Pakistan qui devrait scolariser 1.009.000 enfants supplémentaires chaque année d'ici à 2015.
171 EX/INF.16 - page 10
Une troisième catégorie regroupe des pays dont les taux de croissance moyens annuels nécessaires sont compris entre 3,1 et 5 %. Les pays les plus en difficulté dans cette catégorie sont Oman (5 %, 20.000 enfants supplémentaires chaque année, soit 1,24 fois l'effort déjà consenti pendant la décennie 90), Mozambique (4,9 %, 106.000 enfants, soit 1,12 fois plus en terme d'effort), Ghana (4,8 %, soit 125.000 enfants), Bénin (4,6 %, soit 49.000 enfants), Zambie (4,3 %, soit 79.000 enfants), Gambie (4,2 %, soit 8.000 enfants), Côte d'Ivoire (4,2 %, soit 91.000 enfants).
Une dernière catégorie regroupe les pays dont les taux de croissance sont positifs et inférieurs à 3 %. On retrouve dans ce groupe, des pays comme les Maldives (2,8 %, 2.000 enfants supplémentaires), le Kenya (2,7 %, 139.000 enfants), l'Iraq (2,7 %, 113.000 enfants), l'Égypte (2 %, 169.000 enfants). L'Inde, pour sa part, avec 1,3 % de taux de croissance moyen annuel, doit scolariser annuellement 1.356.000 enfants supplémentaires. Le Bangladesh devrait scolariser 257.000 enfants supplémentaires (soit 1,5 %) par an pour atteindre l'objectif de scolarisation universelle en 2015, ce qui représente, en terme d'effort, 0,84, soit moins que ce qui a été fourni jusque-là comme effort, mais cela ne sera pas nécessairement facile pour autant.
Pour certains, une croissance démographique modérée voire nulle, combinée à des taux de scolarisation déjà élevés, favoriserait la réalisation de la scolarisation primaire universelle. C'est le cas des pays comme la Tunisie, le Sri Lanka, l'île Maurice et l'Afrique du Sud.
Tableau 7 : Pays ayant le plus d'effort à fournir en termes de taux de croissance annuel moyen des effectifs scolaires entre 2000 et 2015
Pays
Indice en 2015 des effectifs scolarisés
base 100 = année de référence
Accroissement moyen annuel pour atteindre l'objectif
(en milliers)
Taux de croissance moyen annuel
nécessaire pour atteindre l'objectif
Ratio entre croissance des
effectifs à réaliser d'ici à 2015 et
réalisée depuis 1990
Niger 501 186 12,2 % 1,72
Burkina Faso 435 178 11,1 % 1,82
Djibouti 349 7 9,3 % 3,36
Guinée-Bissau 347 18 9,3 % -
Érythrée 344 40 9,2 % 0,87
Éthiopie 289 703 7,9 % 0,79
Tchad 265 95 7,2 % 0,91
Burundi 260 70 7,1 % 2,69
Yémen 236 223 6,3 % 1,30
Libéria 229 34 6,1 % -
Arabie saoudite 223 178 5,9 % 2,63
Mauritanie 223 25 5,9 % 0,70
Guinée 222 69 5,9 % 0,50
Pakistan 218 1.009 5,7 % -
Sénégal 217 77 5,7 % 1,32
République-Unie de Tanzanie 217 316 5,7 % 1,33
Madagascar 205 119 5,3 % 1,20
Oman 197 20 5,0 % 1,91
Mozambique 197 106 4,9 % 1,00
Ghana 192 125 4,8 % -
Bénin 188 49 4,6 % 0,66
Zambie 181 79 4,3 % -
Gambie 179 8 4,2 % 0,57
Côte d'Ivoire 177 91 4,2 % 0,79
Guinée équatoriale 173 3 4,0 % -
Népal 170 112 3,9 % -
171 EX/INF.16 - page 11
Pays
Indice en 2015 des effectifs scolarisés
base 100 = année de référence
Accroissement moyen annuel pour atteindre l'objectif
(en milliers)
Taux de croissance moyen annuel
nécessaire pour atteindre l'objectif
Ratio entre croissance des
effectifs à réaliser d'ici à 2015 et
réalisée depuis 1990
Malawi 164 73 3,6 % 0,87
Territoires autonomes palestiniens 159 16 3,4 % -
Rwanda 159 46 3,4 % 8,93
Koweït 153 5 3,1 % 1,24
Maldives 147 2 2,8 % -
Kenya 146 139 2,7 % -
Iraq 146 113 2,7 % 2,07
Sao Tomé-et-Principe 140 1 2,4 % -
Gabon 139 5 2,4 % -
Tableau 7 (suite) : Pays ayant le plus d'effort à fournir en termes de taux de croissance annuel moyen des effectifs scolaires entre 2000 et 2015
Pays
Indice en 2015 des effectifs scolarisés
base 100 = année de référence
Accroissement moyen annuel pour atteindre l'objectif
(en milliers)
Taux de croissance moyen annuel
nécessaire pour atteindre l'objectif
Ratio entre croissance des
effectifs à réaliser d'ici à 2015 et
réalisée depuis 1990
Togo 138 20 2,3 % 0,51
Égypte 132 169 2,0 % 1,61
Namibie 129 6 1,8 % 0,59
Jordanie 125 13 1,6 % -
Bangladesh 123 257 1,5 % 0,58
Maroc 122 53 1,4 % 0,34
Swaziland 122 3 1,4 % 0,81
Inde 120 1.356 1,3 % -
Émirats Arabes Unis 118 3 1,2 % 0,60
Botswana 118 3 1,2 % 1,39
Syrie 117 31 1,1 % 0,90
Zimbabwe 112 18 0,8 % -
Bahreïn 111 1 0,7 % 0,37
Lesotho 108 2 0,5 % 0,36
Qatar 104 0 0,3 % 0,13
République islamique d'Iran 103 16 0,2 % -
Cap-Vert 103 0 0,2 % 0,10
Liban 103 1 0,2 % -
Algérie 102 5 0,1 % 0,26
République d'Afrique du Sud 96 - - -
Îles Maurice 95 - - -
Sri Lanka 92 - - -
Tunisie 86 - - -
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3. La situation par rapport à la parité filles-garçons dans l'enseignement primaire
Lorsqu'on on analyse l'indice de parité filles-garçons en 2001 qui mesure la proportion des filles scolarisées par rapport aux garçons, ce sont les pays qui ont les plus faibles indices qui sont aussi, pour la plupart, le plus en difficulté en terme de scolarisation pendant la même période. Cela introduit un degré supplémentaire de complexité au problème auquel font face ces pays qui vivent déjà globalement une situation difficile. Il n'en reste pas moins qu'un effort accru en matière de scolarisation des filles constituerait un bon levier pour accroître significativement le taux de scolarisation global. De plus, l'éducation des filles peut avoir, à terme, des multiples effets positifs sur la situation démographique et socioéconomique de ces pays. C'est la raison pour laquelle il est opportun d'insister sur l'éducation des filles qui constituerait à terme, entre autres, un vecteur efficace de développement. Le tableau 8 ci-dessous montre les pays qui ont le plus d'efforts à fournir en matière de scolarisation féminine.
Tableau 8 : Pays dont les indices de parité filles-garçons sont les plus faibles en 2001
Pays Indice de parité
de sexes 1990
Indice de parité de sexes
2001
Taux net de scolarisation
2001 Tchad 0,45 0,67 58,3 % Niger 0,56 0,68 34,2 % Bénin 0,52 0,69 71,3 % Burkina Faso 0,63 0,71 35,0 % Guinée-Bissau - 0,71 45,2 % Côte d'Ivoire 0,71 0,74 62,6 % Pakistan - 0,74 59,1 % Djibouti 0,71 0,77 34,0 % Guinée 0,51 0,78 61,5 % Libéria - 0,78 69,9 % Éthiopie 0,75 0,79 46,2 % Burundi 0,85 0,82 53,4 % Togo 0,71 0,84 91,8 % Guinée équatoriale - 0,85 84,6 % Iraq 0,95 0,85 90,5 % Inde - 0,86 82,3 % Érythrée 0,99 0,86 42,5 % Mozambique 0,75 0,88 59,7 % Népal - 0,88 70,5 % Sénégal 0,75 0,89 57,9 %
Là où les données de 1990 sont disponibles, on constate qu'un certain nombre de pays ont fait de gros efforts, certes insuffisants, afin de se rapprocher de la parité. On peut cependant signaler une apparente dégradation de la situation au Burundi, en Érythrée et en Iraq.
Sur les 56 pays pour lesquels les données sont disponibles pour 2001, 31 pays (soit plus de 55 %) ont réussi à atteindre la parité filles-garçons ou sont en situation de quasi-parité avec des indices qui atteignent ou qui avoisinent 0,99 (strictement supérieur à 0,95). Dans ce groupe de pays, certains ont même légèrement dépassé la parité filles-garçons et si la tendance actuelle se poursuit, l'effort de rééquilibrage portera sur la scolarisation en faveur des garçons. C'est le cas du Bangladesh (1,02), du Kenya (1,02), du Rwanda (1,03), du Botswana (1,04), de la Namibie (1,06) et du Lesotho (1,08).
171 EX/INF.16 - page 13
Cinq pays sont relativement proches de la parité et pourront l'atteindre assez aisément si la tendance actuelle se poursuit. Il s'agit de la Syrie (0,95), Sao Tomé-et-Principe (0,94), le Maroc (0,93), l'Arabie saoudite (0,92) et la Gambie (0,92).
Il convient de noter cependant que la parité ou la quasi-parité ne traduit pas forcément une situation où tous les enfants scolarisables sont scolarisés. Ceci cache, par conséquent, certaines disparités entre les différents pays en terme de scolarisation.
En définitive, malgré les efforts consentis et les progrès accomplis, cette question de la parité constitue toujours un problème pour bon nombre de pays. Globalement, le chemin qui reste à parcourir est encore long et difficile, surtout lorsque l'on considère les efforts que ces pays devront fournir afin d'atteindre les objectifs de scolarisation primaire universelle et de parité filles-garçons dans l'enseignement primaire.
Chapitre 3 L'objectif concernant l'alphabétisation des adultes1 : augmenter les taux d'alphabétisme de moitié d'ici à 2015
Malgré le fait que les données sur l'alphabétisation soient moins complètes que sur la scolarisation, il est possible de dresser un panorama des pays qui auront les plus grands efforts à fournir d'ici à 2015.
Ces efforts à fournir sont fonction de trois grands paramètres :
• Le taux d'alphabétisme de départ, celui de l'année de référence, soit 2002 pour la majorité des pays. Plus ce taux est faible, plus grand sera l'effort à fournir. Concrètement, ce mode de fixation d'objectif - réduire le taux d'analphabétisme de moitié - impose les efforts les plus importants aux pays les plus en difficulté.
• Le taux de scolarisation en primaire. En effet, le taux d'alphabétisme progresse logiquement au rythme de la progression vers la scolarisation universelle mais avec quelques années de retard. S'agissant de la population âgée de 15 ans et plus, la réalisation de l'objectif de la scolarisation primaire universelle ne fera sentir ses effets que très légèrement.
• Le contexte démographique. Celui-ci influe aussi grandement sur l'effort à fournir. La réalisation de l'objectif d'alphabétisation sera en effet plus ou moins délicate selon le rythme d'évolution de la population âgée de 15 ans et plus.
Pour ces raisons, il importe de présenter le contexte démographique dans lequel se situent ces pays, avant d'analyser les efforts que ces pays ont à réaliser.
1. Le contexte démographique
Certains pays vont connaître d'ici à 2015 une hausse très importante de leur population âgée de 15 ans et plus (tableau 9). Plus de 20 pays devront faire face à des taux de croissance annuels moyens supérieurs à 3,5 % alors même que les efforts à produire sont déjà très importants du fait de leur faible taux d'alphabétisme. C'est notamment le cas du Yémen, du Mali ou du Niger, qui avec des taux d'alphabétisme respectifs de 49 %, 19 % et 17 % devraient faire progresser ces taux de
1 Dans la suite de ce chapitre, le taux d'alphabétisation fera référence à celui de la population âgée de 15 ans et
plus. Les données ne datant pas de la même année pour tous les pays, une année est prise comme référence. Si elle se situe généralement entre 2000 et 2002, elle peut cependant être plus ancienne pour certains pays.
171 EX/INF.16 - page 14
25, 40 et 41 points de pourcentage. Ces efforts sont déjà en eux-mêmes colossaux, mais seront rendus encore plus difficiles par les fortes croissances des populations concernées (respectivement 3,9 % ; 3,2 % et 3,7 % par an).
À l'opposé, quelques pays verront leurs efforts favorisés par une relative baisse ou stabilité de leur population âgée de 15 ans et plus. C'est le cas notamment du Lesotho, du Botswana ou de l'Afrique du Sud. Cependant, on remarque que dans l'ensemble, ces pays affichent des taux d'alphabétisme relativement élevés. Du fait du mode de fixation de l'objectif, ces pays ont donc des progressions à réaliser inférieures à 11 points de pourcentage de taux d'alphabétisme. Les pays concernés sont présentés dans le tableau 10.
Tableau 9 : Pays qui connaîtront une forte hausse de leur population âgée de 15 ans et plus d'ici à 2015
Pays
Indice de la population
âgée de 15 et plus entre l'année de
référence et 2015
Taux de croissance annuel moyen de la population âgée de 15 ans et plus
d'ici à 2015
Taux d'alphabétisme pour l'année de référence
Année de référence
Yémen 163 3,9 % 49,0 2002
Somalie 160 3,7 % - 2002
Niger 160 3,7 % 17,1 2002
Ouganda 159 3,6 % 68,9 2002
Érythrée 159 3,6 % - 2002
Afghanistan 157 3,5 % - 2002
Burundi 152 3,3 % 50,4 2002
Mali 170 3,2 % 19,0 1998
Arabie saoudite 150 3,1 % 77,9 2002
Iraq 149 3,1 % - 2002
Madagascar 149 3,1 % - 2002
Comores 149 3,1 % 56,2 2002
Burkina Faso 179 3,1 % 12,8 1996
Panama 149 3,1 % 92,3 2002
Bhoutan 148 3,1 % - 2002
Guatemala 148 3,0 % 69,9 2002
Nicaragua 152 3,0 % 76,7 2001
Vanuatu 148 3,0 % - 2002
Bénin 147 3,0 % 39,8 2002
Tchad 146 3,0 % 45,8 2002
Mauritanie 146 2,9 % 41,2 2002
Guinée-Bissau 146 2,9 % - 2002
Honduras 150 2,9 % 80,0 2001
République arabe syrienne 145 2,9 % 82,9 2002
Angola 145 2,9 % - 2002
Congo 145 2,9 % 82,8 2002
Pakistan 163 2,9 % 41,5 1998 Territoires autonomes palestiniens 145 2,9 % - 2002
Libéria 145 2,9 % 55,9 2002
Jordanie 145 2,9 % 90,9 2002
171 EX/INF.16 - page 15
Pays
Indice de la population
âgée de 15 et plus entre l'année de
référence et 2015
Taux de croissance annuel moyen de la population âgée de 15 ans et plus
d'ici à 2015
Taux d'alphabétisme pour l'année de référence
Année de référence
Papouasie-Nouvelle-Guinée 144 2,8 % - 2002
Sénégal 144 2,8 % 39,3 2002
Oman 144 2,8 % 74,4 2002
République démocratique du Congo 144 2,8 % - 2002
Paraguay 148 2,8 % 91,6 2001
Cambodge 144 2,8 % 69,4 2002
Tableau 10 : Pays qui connaîtront une faible hausse de leur population âgée de 15 ans et plus d'ici à 2015, hors pays développés ou émergents
Pays
Indice de la population 15 ans et plus d'ici à 2015
Taux de croissance annuel moyen de la population âgée de 15 ans et plus
d'ici à 2015
Taux d'alphabétisme
pour l'année de référence
Année de référence
Lesotho 99 - 81,4 2001
Botswana 101 0,0 % 78,9 2002
Afrique du Sud 105 0,4 % 86,0 2002
Swaziland 108 0,6 % 80,9 2002
Rép. pop. dém. de Corée 112 0,9 % - 2002
Sri Lanka 115 1,0 % 92,1 2002
Chine 118 1,1 % 90,9 2000
Maurice 120 1,2 % 84,3 2000
De même, il peut être intéressant de se pencher sur les accroissements de population alphabétisée nécessaires pour atteindre l'objectif. Bien évidemment, cet indicateur comporte un biais important puisque ce sont les pays les plus peuplés qui devront connaître les plus grands accroissements. Il n'en reste pas moins que ces chiffres donnent la mesure des efforts colossaux à faire pour certains pays. Ainsi, en Inde, la population alphabétisée âgée de 15 ans et plus devrait croître de près de 22 millions par an pour respecter un taux d'accroissement annuel moyen de 4 % (et réaliser une hausse de 19 points de son taux d'alphabétisme). Celles du Bangladesh ou du Pakistan devraient connaître une hausse respective de 3,9 et 3,4 millions pour honorer une progression de 29 points de leur taux d'alphabétisme et réaliser l'objectif tel que définis à Dakar.
Tableau 11 : Pays ayant les plus grands nombre d'adultes à alphabétiser chaque année
Pays
Accroissement nécessaire annuel
de la population alphabète (en milliers)
Taux d'alphabétisme
pour l'année de référence
Année de référence
Inde 21.940 61,3 2001
Chine 13.870 90,9 2000
Bangladesh 3.900 41,1 2002
Pakistan 3.370 41,5 1998
Indonésie 3.235 87,9 2002
Nigéria 2.720 66,8 2002
Brésil 2.600 86,4 2002
171 EX/INF.16 - page 16
Pays
Accroissement nécessaire annuel
de la population alphabète (en milliers)
Taux d'alphabétisme
pour l'année de référence
Année de référence
Éthiopie 1.710 41,5 2002
Mexique 1.685 90,5 2002
Philippines 1.420 92,6 2000
Égypte 1.390 55,6 1996
Viet-Nam 1.340 90,3 1999
Turquie 1.145 86,5 2000
Soudan 750 59,9 2002
Myanmar 740 85,3 2002
Maroc 725 50,7 2002
Colombie 720 92,1 2002
Thaïlande 715 92,6 2000
Algérie 700 68,9 2002
Tanzanie 695 77,1 2002
Népal 645 44,0 2002
Ouganda 625 68,9 2002
Arabie saoudite 610 77,9 2002
Zimbabwe 575 90,0 2002
Yémen 555 49,0 2002
Pérou 490 85,0 2002
Kenya 475 84,3 2002
Venezuela 470 93,1 2002
Malaisie 455 88,7 2000
Ghana 450 73,8 2002
2. Analyse des évolutions nécessaires pour atteindre l'objectif d'alphabétisme
Au-delà des chiffres, ce sont bien entendu les taux de croissance annuels moyens de la population alphabétisée qui sont les plus pertinents. Cet indicateur synthétique combine en effet la croissance du taux d'alphabétisation à réaliser et la croissance démographique.
En conséquence, seront favorisés les pays qui cumulent taux d'alphabétisation relativement élevé et croissance démographique maîtrisée.
Tableau 12 : Pays aux taux de croissance moyens annuels nécessaires les plus faibles (hors pays développés)
Pays
Accroissement du nombre
d'alphabètes supplémentaires nécessaires par an en milliers
Croissance annuelle moyenne nécessaire
Croissance annuelle moyenne réalisée depuis 1990
Ratio entre croissance à
réaliser d'ici à 2015 et réalisée
depuis 1990
Taux d'alphabétisation
Année de
référence
Lesotho 6 0,7 % 2,3 % 0,30 81,4 2001
Cuba 60 0,7 % 0,9 % 0,71 96,9 2002
Trinité-et-Tobago 7 0,7 % 0,1 % 4,72 98,5 2002
Barbade 1 0,6 % 0,9 % 0,68 99,7 2002
171 EX/INF.16 - page 17
Pays
Accroissement du nombre
d'alphabètes supplémentaires nécessaires par an en milliers
Croissance annuelle moyenne nécessaire
Croissance annuelle moyenne réalisée depuis 1990
Ratio entre croissance à
réaliser d'ici à 2015 et réalisée
depuis 1990
Taux d'alphabétisation
Année de
référence
Arménie 10 0,4 % -0,1 % 99,4 2001
Kazakhstan 50 0,4 % 0,0 % 12,91 99,4 2002
Slovaquie 15 0,4 % - - 99,7 2001
République de Moldavie 10 0,4 % 0,1 % 2,71 99,0 2002
Slovénie 1 0,1 % 0,0 % 7,87 99,7 2002
Roumanie - 0,0 % 0,0 % 0,21 97,3 2002
Bélarus - - 0,4 % - 99,7 2002
Croatie - - - - 98,1 2001
Lituanie - - - - 99,6 2001
Fédération de Russie - - - - 99,6 2002
Ce tableau recense les pays dont les taux de croissance requis en matière d'alphabétisation sont les plus faibles. Il s'agit notamment de pays qui bénéficieront de conditions relativement plus favorables, à savoir un taux d'alphabétisme relativement élevé au regard des autres pays en développement et une croissance démographique modérée.
En particulier, ces pays affichent pour l'année de référence des taux d'alphabétisme relativement élevés, se situant à plus de 80 %. Pour atteindre l'objectif, ces pays devront réaliser une progression inférieure à 10 points de pourcentage de leur taux d'alphabétisme, voire même inférieure à 2,5 points pour les pays dont ces taux sont situés au-dessus de 95 %.
Quand bien même la croissance à réaliser d'ici à 2015 est parfois nettement supérieure à celle réalisée depuis 1990, ces pays restent tout de même parmi les pays qui ont le plus de chance de réaliser l'objectif d'alphabétisation.
À l'inverse, certains pays risquent de connaître plus de difficultés. Du fait du mode de fixation de l'objectif tout d'abord : les pays qui ont les plus faibles taux d'alphabétisme ont les progressions les plus fortes à réaliser. Quand cet état se couple avec une forte croissance démographique, les progressions peuvent devenir très importantes.
Le tableau 13 donne un aperçu des efforts que ces pays devront fournir, des progressions jamais obtenues auparavant. On retrouve donc en tête les pays qui cumulent forte croissance démographique d'ici à 2015 avec un faible taux d'alphabétisme pour l'année de référence. Dans cette optique, le Mali, le Burkina Faso et surtout le Niger auront des efforts gigantesques à réaliser puisque leurs populations alphabètes devraient croître de plus de 10 % par an : respectivement 10, 11 et 14 %. Pour le Niger, dont le nombre d'adultes alphabètes a cru au rythme annuel de 3,4 % depuis 1990 ; ce qui représente déjà une hausse soutenue, mais il ne faudra rien de moins que de quadrupler les efforts.
Il convient de garder à l'esprit que certaines données manquaient pour pouvoir estimer les efforts à fournir pour tous les pays ; 73 pays ne sont pas pris en compte dans ce tableau, dont en particulier, les pays suivants : Afghanistan, Angola, Bhoutan, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Djibouti, Guinée équatoriale, Érythrée, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Iran, Iraq, Territoires autonomes palestiniens, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Somalie et Zimbabwe.
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D'une manière plus générale, les croissances annuelles requises pour des pays qui auront les plus grands efforts à fournir sont largement supérieures à celles obtenues depuis 1990. En fait, les pays ayant des taux de croissance annuels moyens nécessaires inférieurs à 3 % devraient en moyenne obtenir des taux de croissance trois fois supérieurs à ceux obtenus depuis 1990, si l'objectif doit être atteint.
Il importe d'accorder une attention particulière aux pays dont l'ampleur des efforts nécessaires dépasse les 5 % par an. Pour certains de ces pays, la réalisation de l'objectif semble illusoire sans une forte implication de la communauté internationale. Il s'agit notamment des pays comme l'Éthiopie (7,1 % de croissance annuelle nécessaire), le Yémen, la Mauritanie (7,3 %), le Sénégal (7,5 %), le Bénin (7,6 %) et surtout le Mali (10,3 %), le Burkina Faso (11,5 %) et le Niger (14 %).
Tableau 13 : Pays ayant les plus gros efforts à fournir par an d'ici à 2015
Pays
Nombre moyen d'alphabétisés
supplémentaires nécessaires par an en milliers
Croissance annuelle moyenne nécessaire
Croissance annuelle moyenne réalisée
depuis 1990
Ratio entre croissance à réaliser d'ici
à 2015 et réalisée
depuis 1990
Taux d'alphabétisation
Année de
référence
Niger 340 14,0 % 3,4 % 4,09 17,1 2002
Burkina Faso 250 11,5 % - - 12,8 1996
Mali 275 10,3 % - - 19,0 1998
Bénin 175 7,6 % 6,9 % 1,10 39,8 2002
Sénégal 260 7,5 % 2,7 % 2,72 39,3 2002
Mauritanie 75 7,3 % 1,4 % 5,16 41,2 2002
Yémen 555 7,3 % 3,4 % 2,12 49,0 2002
Éthiopie 1.710 7,1 % 6,2 % 1,15 41,5 2002
Bangladesh 3.900 6,9 % 4,4 % 1,57 41,1 2002
Tchad 210 6,7 % 7,2 % 0,93 45,8 2002
Népal 645 6,6 % 3,1 % 2,11 44,0 2002
Burundi 170 6,5 % 3,8 % 1,72 50,4 2002
Pakistan 3.365 6,2 % 2,0 % 3,09 41,5 1998
Comores 20 5,8 % 4,1 % 1,42 56,2 2002
Libéria 75 5,5 % 6,7 % 0,83 55,9 2002
Mozambique 375 5,5 % 2,8 % 1,99 46,5 2002
Ouganda 625 5,3 % 1,7 % 3,05 68,9 2002
Maroc 725 5,1 % 2,3 % 2,23 50,7 2002
Togo 110 5,0 % 2,5 % 1,98 59,6 2002
Haïti 170 4,8 % 4,5 % 1,07 51,9 2002
Soudan 750 4,7 % 2,3 % 2,08 59,9 2002 République centrafricaine 66 4,6 % 6,3 % 0,73 48,6 2000 Laos 130 4,6 % 4,1 % 1,12 66,4 2002
Guatemala 295 4,6 % 4,3 % 1,07 69,9 2002
Nigéria 2.720 4,6 % 2,7 % 1,71 66,8 2002
Cambodge 320 4,4 % 4,4 % 1,00 69,4 2002
Égypte 1.390 4,3 % 5,6 % 0,77 55,6 1996
Malawi 215 4,2 % 3,4 % 1,23 61,8 2002
Arabie saoudite 610 4,2 % 1,4 % 3,08 77,9 2002
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Pays
Nombre moyen d'alphabétisés
supplémentaires nécessaires par an en milliers
Croissance annuelle moyenne nécessaire
Croissance annuelle moyenne réalisée
depuis 1990
Ratio entre croissance à réaliser d'ici
à 2015 et réalisée
depuis 1990
Taux d'alphabétisation
Année de
référence
Oman 70 4,1 % 2,6 % 1,58 74,4 2002
Nicaragua 125 4,1 % 1,8 % 2,22 76,7 2001
Inde 21.940 4,0 % 4,3 % 0,94 61,3 2001
Cap-Vert 10 4,0 % 4,7 % 0,84 75,7 2002
Ghana 450 3,9 % 5,3 % 0,74 73,8 2002
Algérie 695 3,8 % 5,4 % 0,71 68,9 2002
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Annexe : Note méthodologique sur l'effort à faire pour diminuer de moitié le taux d'analphabétisme
Pour calculer les efforts à faire d'ici à 2015 dans ce domaine, il faut d'abord calculer la population alphabète âgée de15 ans et plus en 2015.
Pour cela, on utilise le taux d'alphabétisme visé. Il se calcule comme suit :
Si X2000 est le taux d'alphabétisme en 2000 et X2015 le taux d'alphabétisme en 2015 :
X2015 = X2000 + (100-X2000)/2 ou encore X2000/2 + 50.
À partir de ce taux, on peut calculer la population adulte alphabète en 2015 :
Si P15,2015 est la population âgée de 15 ans et plus en 2015 et Alpha15,2015 la population alphabète âgée de 15 ans et plus en 2015 :
Alpha 15,2015 = P15,2015 * X2015
Comment passer de Alpha à la mesure de l'effort à faire ?
Si on veut faire un calcul précis, il va falloir prendre en compte l'entrée dans le groupe d'âge 15 ans et plus de jeunes alphabètes chaque année et de connaître le nombre de personnes alphabètes qui décèdent. Ainsi entre l'année n et l'année n+1, si Y est le nombre de jeunes de 15 ans qui sont alphabètes et Z le nombre de décès de personnes alphabètes en n :
Alpha 15, n+1 = Alpha 15, n + Y – Z
Il faut en fait faire ce calcul année par année entre l'année observée et 2015 ou faire une estimation sur l'ensemble de la période.
Ce calcul précis est difficile à mener car on ne connaît pas précisément Y et Z.
Il apparaît donc plus simple de calculer simplement l'accroissement annuel moyen de la population adulte alphabète pour atteindre l'objectif.
Cet accroissement moyen (AM) (si l'année d'observation est 2000) est égal à :
AM = (Alpha 15,2015- Alpha 15,2000) /15
Cet accroissement surestime un peu le nombre de personnes à alphabétiser car on peut supposer que Y-Z est positif. Malgré ce biais, AM donne une bonne idée de l'effort (considérable) qu'il va falloir fournir pour atteindre l'objectif.
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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ÉDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE
CONSEIL EXÉCUTIF
Cent soixante et onzième session
Point 7 de l'ordre du jour provisoire
RAPPORT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL SUR LE SUIVI DE L'EXAMEN STRATÉGIQUE DE L'EPT ET LA STRATÉGIE DE L'UNESCO POUR LA PÉRIODE 2005-2015
Les défis de l'Éducation pour tous (EPT) en Afrique subsaharienne, dans les pays arabes et d'Asie du Sud et de l'Ouest
CORRIGENDUM
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La deuxième phrase de l'Introduction se lit comme suit :
Elle vise à fournir des indications préliminaires quant aux perspectives prévisibles de réalisation de trois objectifs chiffrés de Dakar (l'enseignement primaire universel ; l'élimination des disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire en 2005 et l'instauration de l'égalité dans le domaine de l'éducation en 2015 ; l'amélioration de 50 % des niveaux d'alphabétisme des adultes en 2015) sur la base de l'analyse d'indicateurs pertinents (taux net de scolarisation, indice de parité filles-garçons dans l'enseignement primaire, et taux d'alphabétisme).