unesco. executive board; 145th session;...

30
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex . . Cent quarante-cmcyè me session 145 EX/43 PARIS, le 29 septembre 1994 original anglais Point 5.8.1 de l’ordre du iour movisoire CREATION DE L’INSTITUT REGIONAL DE L’UNESCO POUR LA TECHNOLOGIE DE L’INFORMATION AU VIET NAM RESUME Ce point a été inscrit à l’ordre du jour provisoire de la 145e session conformément à une proposition formuk?e par le Viet Nam dans une lettre au Président du Conseil exécutif en date du 8 septembre 1994. La note explicative est reproduite ci-après.

Upload: trandang

Post on 15-Sep-2018

212 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex

. . Cent quarante-cmcyè me session

145 EX/43 PARIS, le 29 septembre 1994 original anglais

Point 5.8.1 de l’ordre du iour movisoire

CREATION DE L’INSTITUT REGIONAL DE L’UNESCO POUR LA TECHNOLOGIE DE L’INFORMATION AU VIET NAM

RESUME

Ce point a été inscrit à l’ordre du jour provisoire de la 145e session conformément à une proposition formuk?e par le Viet Nam dans une lettre au Président du Conseil exécutif en date du 8 septembre 1994. La note explicative est reproduite ci-après.

(0

NOTE EXPLICATIVE

Arguments en faveur de lu proposition de création de l’Institut

Suite à une demande du Viet Nam dans le cadre de l’accord de mars 1992 entre I’UNESCO et ce pays qui concerne la cn?ation d’un Institut régional de I’UNESCO pour la technologie de l’information à Hanoi, et conformément aux dispositions de la procédure énoncée dans le document 21 C/36 de KJNESCO, le Secrétariat de l’Organisation a décidé de procéder à une étude de la demande et envoyé à cet effet une mission de consultation préliminaire au Cambodge, en Indonésie, en Malaisie, dans la République démocratique populaire lao, en Thaïlande et au Viet Nam en vue de déterminer la faisabilité de la mise en place de l’Institut proposé.

Même si, au cours de cette mission, les pays visites ont vivement souligné la nécessité réelle de soutenir les efforts régionaux visant à renforcer les capacités de la n5gion dans le domaine de l’informatique de pointe et leur volonté de participer à la coopération régionale dans ce domaine, aucun d’eux ne s’est jusqu’à present engagé a financer l’Institut envisagé.

Cela nous paraît s’expliquer largement par le fait qu’on n’a pas eu l’occasion d’assurer aux pays voisins du Viet Nam que ce dernier avait la capacité d’accueillir le centre regional proposé et par l’absence d’échanges de vues à l’échelle régionale sur les modalités de collaboration en la matière. Si de telles conversations avaient eu lieu, elles auraient permis d’avancer la réflexion sur la coopération entre ces pays en vue de la création de l’Institut.

Bien que l’examen de la question soit encore peu avancé, nous sommes convaincus qu’il convient de poursuivre les efforts entrepris afin d’encourager les pays de la région à coopérer dans le nouveau domaine prometteur de la technologie de l’information et de l’informatique, et d’empêcher que le pessimisme n’ait raison d’initiatives de pays en développement analogues à celle du Viet Nam, alors qu’il est très important de faire face aux besoins de coopération régionale dans le domaine considéré et dans le cadre de la politique de décentralisation de I’UNESCO. En particulier :

- étant donné l’importance de la technologie de l’information et de l’informatique pour le développement dans le monde et la tendance toujours plus affiiée de la région à dominer les industries et le marché de la technologie de l’information de la planète, un accroissement a l’échelle régionale du nombre des spécialistes et des utilisateurs de l’informatique et de la qualité de leur formation, notamment dans des domaines tels que l’analyse fonctionnelle et organique, le génie logiciel, la communication et les réseaux, est inévitable ;

- si l’on veut mettre en commun les ressources en vue de répondre au besoin de la region d’explorer de meilleurs moyens de développer l’informatique, il faut réorganiser la formation et compléter les infrastructures régionales existantes comme l’Institut international de l’Université des Nations Unies pour la technologie des logiciels à Macao ou l’Institut asiatique de technologie en Thaïlande ;

- ainsi que le souligne l’étude préliminaire reproduite en annexe, l’existence a Hanoi d’un centre national, appel6 Institut de technologie de l’information (ITI), qui s’est doté d’un personnel qualifie et expérimenté et d’installations appropriees sous l’égide du PNUD et de l’UNESC0 pourrait être considérée comme un atout pour la mise en chantier d’activités de coopération régionale dans le cadre de l’Institut envisagé.

Même si les propositions concernant ce projet ne sont pas pleinement appuyées dans la région, le Laos a indiqué qu’il les soutenait en principe au cours de la réunion informelle mentionnée ci-après, et le Cambodge a manifeste le souhait de participer aux activités de l’Institut a condition que ce dernier offre également une formation en français, qui demeure une langue importante dans ce pays.

Compte tenu de ces considérations, nous recommandons que, tout en ajournant la création de l’Institut proposé, le Conseil exécutif, à sa 145e session, encourage la poursuite des efsorts entrepris afin de créer les conditions nécessaires à la mise en place de l’Institut en procédant de la manière suivante :

1. Un élement central de l’action ainsi poursuivie consisterait à mettre en place des modalités d’examen plus approfondi de la capacité du Viet Nam de fournir la base technique voulue pour l’établissement du centre envisagé et le bon accomplissement de sa mission, afin de tenter de convaincre les Etats membres qu’ils tireront profit du centre et d’accroître largement les chances d’un consensus r6giona.l au sujet de ce centre.

2. Des réunions régionales avec les représentants des pays voisins devraient être organisées par le Viet Nam en étroite collaboration avec le Secrkuiat de WNESCO pour débattre de l’Institut propose et définir ses statuts en donnant des indications d&ai.llees sur des points tels que ses fonctions, ses modalitks de gestion et le montant possible des contributions des Etats membres.

Lors dune réunion informelle qui s’est tenue le 2 septembre 1994, des représentants de certains pays, dont l’Indonésie et la Malaisie, se sont inquiétés de l’absence de certitudes sur des questions comme le niveau et les thèmes des éventuelles activités régionales de l’Institut proposé. Ce sont la également des points à clarifier.

3. Dans le cadre de la collaboration régionale grâce à laquelle un tel centre pourrait être créé et fonctionner sous les auspices de WNESCO, les pays participants pourraient bénéficier de mécanismes, comme l’attribution de bourses et d’allocations d’études au titre du Programme de participation de I’UNESCO, qui permettraient à leurs experts de s’associer aux activités du centre et a la modernisation de ses installations informatiques et à leurs étudiants de bénéficier des formations qui y seront dispensées.

145 EX/43 Annexe

ANNEXE

Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

UNESCO

Etude de faisabilité concernant le projet de cr6ation d’un Institut régional pour la technologie de l’information - IRTI

Hanoi

Viet Nam

réalisée par

le professeur Yakup Paker Département d’informatique

Queen Mary and Westield College Université de Londres

Mai 1994

Contrat UNESCO CII/IlP no 40403 1.3

145 EX/43 Annexe

TABLE DES MATIERES

Pap;e

Mandat .................................................................................................................

Résumé .................................................................................................................

1. Introduction et historique .............................................................................

2. Le Viet Nam et sa politique nationale en matière de technologie de l’information ............................................................................................

3. L’organisme hôte : l’Institut de technologie de l’information ..........................

4. Le projet PNUDKJNESCO ..........................................................................

5. Développement de la TI à l’échelon régional .................................................

5.1 5.2

5.3

Situation globale dans la région ........................................................... 8 Les pays visites ................................................................................... 9 Cambodge .......................................................................................... 9 Indonésie ............................................................................................. 10 République démocratique populaire lao ............................................... 12 Malaisie .............................................................................................. 13 Thaïlande ............................................................................................ 14 Viet Nam ............................................................................................ 15

Organisations régionales de TI ............................................................ RINSEAP : Réseau informatique régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique (UNESCO) .................................................................. Institut asiatique de technologie - AIT ................................................. Institut international de l’Université des Nations Unies pour la technologie des logiciels (UNWIITL) .................................................

15

15 16

16

6. Projet d’institut .............................................................................................

7. Programme d’activités de 1’IRTI ...................................................................

8. Evaluation des ressources requises ...............................................................

9. Conclusions .................................................................................................

Remerciements ......................................................................................................

Appendice 1 : Liste des personnalités rencontrées

Appendice 2 : Estimation de budget annuel de l’IRTI

1

1

5

5

6

7

8

16

17

18

18

19

- -._.-. -_----ai .,--, A*--_“.- _._L---.-m- _-I ...-~

145 EX/43 Annexe

Mandat

La présente étude de faisabilité a été réalisée en vertu d’un mandat rédigé en ces termes :

Entreprendre une étude de faisabilité qui sera soumise, pour décision, au Conseil exécutif et à la Conférence générale de 1’UNESCO sur l’opportunité de créer l’Institut proposé, en procédant comme suit :

(a) définir les fonctions de l’Institut envisagé en s’attachant plus particulièrement aux points suivants :

(i) les relations entre les activités de l’Institut (cours de formation, séminaires, ateliers, recherche, etc.) avec, d’une part, les buts assignés à I’UNESCO dans son Acte constitutif et, d’autre part, les priorités de son programme et les objectifs qu’elle poursuit en le mettant en oeuvre ;

(ii) l’impact régional ou international potentiel de l’Institut, en s’assurant en particulier qu’il aura, par ses activités ou ses missions, un caractère véritablement régional, et en étant attentif à d’éventuels chevauchements, ou aux cas dans lesquels les activités de l’Institut viendraient compléter celles d’autres centres existant dans la région ;

(iii) la contribution potentielle de l’Institut au renforcement de la coopération technique dans la région, en particulier entre pays en développement ;

(iv) les résultats escomptés de la contribution de I’UNESCO, d’un double point de vue : 1. le rôle intellectuel et matériel que l’Institut pourrait jouer dans l’exécution du programme de l’Organisation et 2. l’impact potentiel de la contribution attendue de I’UNESCO sur les activités de cet Institut ;

(b) évaluer les activités, l’infrastructure et les ressources humaines et matérielles de l’Institut de technologie de l’information au sein duquel serait implanté l’Institut proposé ;

(c) identifier les pays appartenant ou extérieurs à la région qui sont favorables à la création de l’Institut ou souhaitent participer à ses activités de formation ou le soutenir d’une autre façon.

Résumé

La présente étude de faisabilité a pour objet d’évaluer la proposition adressée par le gouvernement vietnamien à I’UNESCO de créer un Institut régional pour la technologie de l’information (IRTI) auprès de l’Institut de technologie de l’information (ITI) de Hanoi. Une mission a été entreprise dans six pays de la région Asie du Sud-Est et Pacifique (Cambodge, Indonésie, Malaisie, République démocratique populaire lao, Thaïlande et Viet Nam), ainsi qu’auprès du Bureau régional de science et de technologie de l’UNESC0 (ROSTSEA) à Djakarta et du Bureau régional principal de l’UNESC0 pour l’Asie et le Pacifique à Bangkok. De larges consultations, dans ces pays comme au Siège de l’UNESC0, avec les instituts compétents et des spécialistes éminents de la technologie de l’information (TI) ont donné les indications suivantes sur l’état du développement de cette technologie dans la région :

145 EX/43 Annexe - page 2

Il existe en la matière d’importantes différences, et même des écarts extrêmes, entre les pays de la région sur le plan du développement industriel et technologique, des capacités de R-D, des institutions, de l’utilisation de la TI dans les secteurs public et privé, et du degré de sensibilisation de l’opinion publique.

Les gouvernements de la quasi-totalité des pays accordent à la TI un rang de priorité élevé dans leur politique et leurs plans de développement.

Les besoins de développement de la TI varient considérablement selon les pays, en fonction de leur niveau de développement et de leurs aspirations pour l’avenir.

On constate une pénurie, parfois aiguë, de personnel qualifié à divers échelons de ce secteur d’activité et d’institutions capables d’assurer le volume nécessaire de formation au niveau voulu.

Seules quelques organisations sont en mesure de promouvoir la coopération et le transfert de technologie en matière de TI dans la région.

La proposition tendant à créer un Institut régional de I’UNESCO pour la technologie de l’information a suscité les réactions suivantes :

Un soutien enthousiaste à l’initiative de l’Organisation, qui contribuera au développement des ressources humaines.

L’intention exprimée de prendre part aux activités de l’Institut régional envisagé.

Le souci de s’assurer que cette initiative portera ses fruits et contribuera de manière significative au développement de la TI dans la région.

Des réserves concernant le choix de Hanoi pour accueillir le siège de l’Institut en raison de la perception qu’avaient nos interlocuteurs du niveau de développement de la TI au Viet Nam ainsi que de l’infrastructure et des moyens existant à Hanoi.

En dépit de ces réserves, la volonté largement partagée de coopérer dès lors qu’il en résultera des avantages manifestes pour les pays participants.

De manière générale, nous pensons qu’avant de s’engager à soutenir la création d’un Institut international, il importe de s’assurer que les conditions suivantes sont réunies :

L’Institut ne sera pas créé ex nihilo, mais s’appuiera sur un organisme qui fonctionne déjà.

L’Institut fonctionnera néanmoins comme un organisme indépendant, avec sa gestion et son budget propres, distincts de ceux de l’établissement hôte.

Un tel Institut ne devra pas nécessairement limiter son champ d’activité au pays d’accueil, et sera considéré comme opérant à l’échelle régionale.

L’organisme hôte ne devra pas percevoir l’Institut comme un moyen d’obtenir une aide supplémentaire ; l’aide reçue sera utilisée en totalité pour des activités régionales.

A l’inverse, il convient que cet Institut tire pleinement parti des moyens et du personnel de l’organisme hôte et soit considéré comme bénéficiaire net de leur association.

145 EX/43 Annexe - page 3

Un niveau minimal d’activité sera garanti afin de justifier l’existence de cet Institut et d’en assurer la viabilité.

Un niveau minim al de financement et de soutien devra donc être également acquis avant que l’Institut ne soit créé.

Dans ce contexte, il y a lieu de prendre en considération les faits suivants :

L’IRTI sera basé à l’ITI, qui est un Institut pleinement opérationnel doté d’un personnel de 140 spécialistes.

Le système des Nations Unies a déjà renforcé I’ITI en lui allouant la somme d’un million de dollars au titre d’un projet du PNUD exécuté par 1’UNESCO (VIE/88/35) qui a été achevé en mars 1993.

L’apport du gouvernement vietnamien comprend un bâtiment neuf de sept étages spécialement construit pour l’ITI, dans lequel I’IRTI sera logé.

En tant que principal organisme de ce type au Vietnam, I’ITI a tissé de multiples liens avec de nombreux pays industrialisés ou en développement de la région et du reste du monde.

Le gouvernement vietnamien s’est engagé à appuyer financièrement un tel organisme international et à lui accorder tous les privilèges voulus.

Hanoi dispose d’ores et déjà de bonnes liaisons aériennes avec de nombreuses villes de la région, et ces liaisons s’améliorent.

Les coûts sont moins élevés à Hanoi que dans beaucoup d’autres villes de la région.

Par conséquent, il est permis de conclure au bien-fondé de la proposition qui a été formulée pourvu que les conditions suivantes soient remplies :

L’IRTI se donne comme principales missions :

1. De développer les ressources humaines de la région en organisant des cours de formation de brève durée (non sanctionnés par un diplôme) de niveau intermédiaire à avancé.

2. D’offrir des mécanismes pour le transfert de technologie à l’intérieur de la région et entre celle-ci et le reste du monde.

3. D’entreprendre, en collaboration, des projets présentant un intérêt pour les pays de la région.

4. De fournir comme il y a lieu des services de consultants et de techniciens.

La participation active des pays de la région aux instances d’administration et de consultation de I’IRTI et, plus encore, aux activids de ce dernier, tant comme partenaires que comme bénéficiaires, est acquise. Il conviendrait de faire une place au sein de ces instances à des organisations non gouvernementales compétentes de caractère régional.

145 EX/43 Annexe - page 4

Un niveau minimal d’activité est maintenu (au moins trois événements annuels rassemblant une cinquantaine de participants régionaux).

Le gouvernement vietnamien s’engage à assurer à l’IRT1 le financement nécessaire.

L’UNESCO supervise et appuie l’Institut par l’intermédiaire du ROSTSEA, et siège au sein de son organe directeur avec droit de vote.

Durant les années de démarrage, 1’UNESCO alloue à l’Institut un montant annuel d’au moins 100.000 dollars des Etats-Unis au titre de son Programme ordinaire, en particulier pour aider les pays en développement de la région ou d’autres régions à participer à ses activités.

Il est fait appel à toutes les sources de financement possibles - bilatérales, multilat&ales, des Nations Unies ou autres - pour appuyer les différentes activités de 1’IRTI.

L’IRTI coopère pleinement avec les autres instituts de technologie de l’information des Etats membres et de la région, afin de tirer le meilleur parti possible des compétences existant dans cette région.

Il n’est demandé aux pays participants aucune contribution financière directe à l’Institut ; l’aide fournie devra l’être en nature (par exemple, prise en charge par l’institution d’origine des coûts afférents à l’envoi dune personne à former).

L’IRTI devra disposer d’outils de communication modernes, et en particulier d’un service permanent de courrier électronique, afin de mener de multiples activités décentralisées à l’intérieur de la région et au niveau international.

Le besoin d’un institut régional pour la technologie de l’information ne fait aucun doute, ni, moyennant une bonne synergie, son succès avec l’appui et la participation de la majorité des pays de la région. En conclusion, pourvu que ces conditions soient remplies, la création de HRTI est à recommander vigoureusement.

145 EX/43 Annexe - page 5

1. Introduction et historique

La présente étude de faisabilité a trait à la création d’un Institut régional de 1’UNESCO pour la technologie de l’information (IRTI) à l’Institut de technologie de l’information (ITI) de Hanoi (Viet Nam). Elle a été entreprise conformément aux Principes et directives de KJNESCO pour l’établissement et le fonctionnement de centres internationaux et régionaux placés sous l’égide de l’UNESC0, énoncés dans le document 21 C/36 (Décisions de la 109e session du Conseil exécutif). Aux termes de ce document, l’Institut proposé entre dans la catégorie des centres internationaux et régionaux créés par un Etat avec la participation de KJNESCO et bénéficiant de son aide.

A l’invitation du gouvernement de la République socialiste du Viet Nam, M. Federico Mayor, directeur général de l’UNESC0, s’est rendu dans ce pays du 18 au 21 mars 1992. L’Aide-Mémoire signé par l’UNESC0 et le gouvernement de la République socialiste du Viet Nam conclut que le Directeur général prend note, en ce qui concerne le Viet Nam, de la nécessité de tout mettre en oeuvre pour mobiliser les ressources intellectuelles, techniques et financières en vue d’aider ce pays, entre autres activités, à faciliter le bon fonctionnement de l’Institut d’informatique du Centre national vietnamien pour la recherche scientifique en tant que Centre régional pour la technologie de l’information, et à lui fournir un soutien intellectuel et matériel.

La présente étude de faisabilité s’inscrit dans le cadre de cet accord. Compte tenu des fonds et du temps limites dont elle disposait, la mission ne s’est rendue que dans les pays limitrophes ou situés à proximité immédiate du Viet Nam : le Cambodge, l’Indonésie, la Malaisie, la République démocratique populaire lao, la Thaïlande et le Viet Nam. Sauf dans le cas du Cambodge, ces visites ont été organisées principalement par les commissions nationales des pays intéressés avec laide de leurs représentants permanents auprès de 1’UNESCO. Au Cambodge, c’est le bureau de I’UNESCO qui a apporté laide nécessaire ; de même, en Malaisie, l’organisation locale de la visite a bénéficié du concours du representant de 1’UNESCO. Le Bureau régional de science et de technologie de 1’UNESCO pour l’Asie du Sud- Est (ROSTSEA) a aidé à organiser les visites en Indonésie et a été la principale source de renseignements concernant l’état de la technologie de l’information dans la région. Le Bureau régional de 1’UNESCO à Bangkok a également contribué à organiser les visites en Thailande et à offrir une perspective régionale.

2. Le Viet Nam et sa politique nationale en matière de technologie de l’information

Le Viet Nam connaît un développement rapide, son économie planifiée et centralisée faisant place à un système plus décentralisé, tourné vers le marche et le monde extérieur. Le processus de réforme lancé en 1979 s’est intensifié à la suite du sixième Congrès du Parti (1986), après que le gouvernement s’est engagé ouvertement et sans ambiguïté à mettre en place un système plus axé sur le marché pour assurer la croissance économique. Les réformes économiques se succèdent à un rythme accéléré depuis l’introduction de changements majeurs qui ont eu d’importantes repercussions dans tous les secteurs de l’économie. Ces réformes ont donne naissance à de nouveaux organismes et suscite des modifications des institutions tout en confrontant les administrations publiques à de nouvelles exigences.

Le secteur de l’informatique s’est développé lentement au Viet Nam durant la période de redressement qui a suivi la fin de la guerre en 1975. La faiblesse de son économie, d’une part, et l’embargo, d’autre part, ont empêché le pays de réaliser dans ce domaine les progrès rapides qui ont été enregistrés ailleurs. Selon une mission d’enquête du PNUD effectuée en 1988, tous

145 EX/43 Annexe - page 6

les gros ordinateurs concentrés au sud, étaient de modèles antkieurs à 1975 et la quasi-totalité des machines plus récentes étaient des micro-ordinateurs. Un petit nombre seulement d’institutions utilisaient des ordinateurs, et qui plus est à une échelle relativement modeste.

Compte tenu de l’évolution rapide de la technologie de l’information et de l’éventail toujours plus large de ses applications, le gouvernement a demandé à la Commission d’Etat pour la science et la technologie d’élaborer un Programme national pour le développement et les applications de l’informatique qui a été lancé en 1986 pour une période de cinq ans. Cet effort visait, d’une part, à mobiliser toutes les compétences nationales et, d’autre part, à accroître l’utilisation des ordinateurs dans toutes les branches de l’économie et de l’administration du pays.

En août 1993, le Premier Ministre, M. Vo Van Kiet, a signé au nom du gouvernement du Viet Nam un document définissant la politique de son pays jusqu’en l’an 2000 en ce qui concerne le développement de la technologie de l’information. Cette politique encourage (a) l’utilisation d’ordinateurs et de réseaux connectés aux réseaux internationaux, de façon à constituer un système d’information national permettant d’améliorer la gestion de 1’Etat et l’activité économique, (b) l’accroissement de la productivité, une exploitation plus rationnelle des ressources naturelles et la recherche scientifique, (c) la diffusion au sein de la population de la culture de l’information, et (d) les bases d’une industrie de la TI, en particulier dans le domaine des logiciels.

3. L’organisme hôte : l’Institut de technologie de l’information

L’organisme hôte (Institut de technologie de l’information - ITI) relève du Centre national vietnamien pour les sciences exactes et naturelles et la technologie, récemment réorganisé (l’IT1 s’appelait précédemment Institut d’informatique). Il vient de s’installer dans un bâtiment de sept étages, avec 3.800 m* de locaux à usage de bureau, construit spécialement pour lui.

L’existence d’un organisme national chargé de l’informatique remonte à 1976, date à laquelle le Conseil des ministres créa au sein du Centre national vietnamien pour la recherche scientifique un Institut d’ordinatique et de cybernétique, qui fut rebaptisé en 1989 Institut d’informatique.

L’actuel Institut de technologie de l’information emploie environ 200 personnes (dont 3 professeurs, 12 maîtres de conférence et 50 titulaires de doctorat), réparties entre six divisions et une antenne à Hô Chi Minh-Ville. Ces six divisions se partagent les différents domaines de compétence de l’Institut :

Ordinatique : intelligence artificielle, reconnaissance des formes et traitement des images, langages de programmation, traitement en simultanéité, cryptographie de l’information.

Génie logiciel : bases de données réparties, infographie, méthodologie du génie logiciel, analyse fonctionnelle et organique, multimédia, systèmes intégrés de gestion.

Informatique technique : gestion de réseaux, télécommunications, assistance technique pour les systèmes.

Analyse et gestion des systèmes : modèles économiques, analyse, conception et mise en oeuvre de systèmes d’information automatisés pour les activités économiques et sociales.

145 EX/43 Annexe - page 7

Automatisation : robotique, automatisme industriel, CFAO.

Aspects mathématiques de la technologie de l’information : modélisation mathématique, méthodes numériques, calcul statistique.

4. Le projet PNUDhJNESCO

Le projet PNUD/UNESCO intitulé “Informatique - Centre de formation et d’application” (VIE/88/035) qui a été achevé en mars 1993, visait à promouvoir l’application des techniques informatiques dans un éventail aussi large que possible de secteurs liés au développement économique et social au Viet Nam, et rejoignait donc les objectifs du Programme national pour le développement et les applications de l’informatique adopté par le gouvernement pour la période 1986- 1990.

L’actuel Institut d’informatique du Centre national vietnamien pour la recherche scientifique a été renforcé afin d’offrir une large gamme d’activités de formation aux groupes d’utilisateurs finals comme aux formateurs, et en particulier aux chargés de cours en informatique, et d’encourager la mise au point d’applications en fournissant des services de consultants et de techniciens. L’apport du PNUD s’est élevé à 1.115.000 dollars des Etats- Unis, et celui du gouvernement à 100.902.000 dong. Le projet, qui devait durer trois ans, a débuté le ler janvier 1989 et, ayant été prolongé d’un an pour compenser divers retards, s’est achevé le 31 décembre 1992.

Une nouvelle institution a vu le jour, installée dans des locaux construits à son intention, et dotée des moyens modernes nécessaires pour entreprendre des activités de formation, offrir des services de consultants et mettre au point des applications. Certains membres de son personnel ont été formés dans d’autres pays et des experts étrangers lui ont prêté leur concours dans des domaines choisis avec rigueur. L’Institut est équipé de micro-ordinateurs et d’un réseau de mini-ordinateurs de conception récente. Il dispose en outre d’une unité de reprographie dotée de matériel de publication et d’impression assistées par ordinateur.

Le gouvernement a fourni, outre le personnel, un bâtiment neuf comportant des salles de cours et des installations de laboratoire modernes.

Au nombre des activités de formation qui ont été entreprises figure l’élaboration d’une série de nouveaux cours, avec pour certains laide de spécialistes de réputation internationale, qui ont été dispensés à 750 participants venus de la plupart des principaux organismes du Viet Nam. Des livres et d’autres textes d’enseignement ont été publiés en vietnamien.

Un séminaire régional a reuni des participants d’un certain nombre de pays de la région.

Un nouveau laboratoire a été mis en place pour les services de consultants et d’appui technique. Un certain nombre de projets pilotes ont été entrepris en vue de promouvoir l’utilisation d’ordinateurs dans divers domaines en rapport avec le développement et d’améliorer l’efficacité de l’administration, en ce qui concerne notamment le fonctionnement du Ministère des finances, le tourisme et l’artisanat (production de tapis).

Au terme du projet, le pays avait étC dote d’un centre disposant d’un personnel hautement qualifié et expérimente ainsi que d’un bâtiment neuf abritant des laboratoires modernes et d’autres installations y compris un atelier d’impression, et de moyens de transport et de communication, bien implante dans le secteur national de l’informatique et prêt à contribuer à répondre à l’avenir aux besoins croissants du pays.

145 EX/43 Annexe - page 8

5. Développement de la TI à l’échelon régional

5.1 Situation globale dans la r&ion

La région Asie du Sud-Est et Pacifique comprend les pays et territoires suivants : Australie, Cambodge, Chine, Fidji, Iles Cook, Indonésie, Japon, Kiribati, Malaisie, Nouvelle- Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Polynésie française, République de Corée, République démocratique populaire lao, République populaire démocratique de Corée, Samoa, Thailande, Tonga et Viet Nam.

Il s’agit dune région très dynamique regroupant des cultures diverses et des pays et territoires qui different au point de vue de la taille et du niveau de développement, ainsi que des aspirations pour l’avenir et sont géographiquement très dispersés. Le pays le plus peuplé de la planète, la Chine, y côtoie les Etats très faiblement peuplés du Pacifique. Le Japon, qui se situe dans le peloton de tête mondial en matière de TI, y côtoie de nombreux pays en développement. Les pays de la région, dont la croissance économique est la plus rapide, les “tigres d’Asie”, parmi lesquels Singapour, la Malaisie, l’Indonésie et la Thaïlande et, depuis une date plus récente, les Philippines, ambitionnent de rejoindre les rangs des pays industrialisés.

Face à une telle diversité, il est impossible de généraliser, sinon pour souligner les différences importantes, et même les écarts extrêmes entre les pays de la région en ce qui concerne le niveau de développement de la TI, qu’il s’agisse du développement industriel et technologique, des capacités de R-D, des institutions, de l’utilisation de la TI dans les secteurs public et privé, ou du degré de sensibilisation de l’opinion publique. Il est intéressant de noter, toutefois, que la politique et les plans de presque tous ces pays font largement place à la TI. La responsabilité de l’élaboration de cette politique est centralisée dans certains pays et décentralisée dans d’autres et la place de sa mise en oeuvre dans l’action du gouvernement peut être plus ou moins centrale.

Le niveau de développement et les aspirations pour l’avenir différant selon les pays, le type et la nature des besoins en TI varient beaucoup. Une aide au niveau le plus élémentaire est ainsi nécessaire dans certains pays comme le Cambodge, tandis que d’autres, par exemple le Viet Nam, doivent s’assurer les services de spécialistes pour développer le génie logiciel.

Les entretiens dont la mission a fourni l‘occasion ont montre qu’on s’inquiétait partout de la pénurie, souvent aiguë, de personnel qualifie à divers niveaux de la TI, et d’institutions capables d’assurer une formation quantitativement suffisante aux niveaux voulus (le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Singapour faisant peut-être exception, encore que même dans ces pays, il ne soit pas rare que l’on constate un déficit de certaines catégories de personnel, comme c’est d’ailleurs le cas dans les pays industriellement avancés du monde entier).

Parmi les rares organisations à même de promouvoir la coopération et le transfert de technologie en matière de TI dans la region, on peut citer l’Institut asiatique de technologie (AIT) de Bangkok, qui offre un enseignement universitaire supérieur dans diverses disciplines techniques, dont la TI, l’Institut international de l’Université des Nations Unies pour la technologie des logiciels (UNWIITL) et le Réseau informatique régional de l’UNESC0 pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique (RINSEAP).

145 EX/43 Annexe - page 9

5.2 Les navs visités

Etant donné les fonds et le temps limites dont nous disposions, nous avons décidé de concentrer nos efforts sur les pays voisins du Viet Nam les plus susceptibles de soutenir l’Institut proposé et de participer à ses activités. Nous nous sommes donc rendus dans les six pays suivants : Cambodge, Indonésie, Malaisie, République démocratique populaire lao, Thaïlande et Viet Nam. On trouvera ci-après des indications succinctes sur nos impressions pour chaque pays.

En outre, nous pensons que les Philippines seraient intéressées par la perspective de prendre part aux activités de 1’IRTI. Il importe naturellement de contacter tous les pays de la région, en tenant particulièrement compte des liens déjà solides qui se sont tissés entre le Viet Nam et le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée, afin que ces pays fassent bénéficier I’IRTl de leur grande compétence en matière de TI et de leur soutien. L’appui de la Chine. voisin du Nord, est important, de même que celui de la République populaire démocratique de Corée.

Nous nous sommes efforcés de visiter dans chaque pays les principaux instituts qui s’occupent activement de technologie de l’information, influent sur la politique du gouvernement et remplissent une fonction majeure sur la scène nationale. Faute de temps, et compte tenu de la nature de la mission, aucune démarche n’a été faite auprès du secteur privé, qui joue de toute évidence un rôle de plus en plus important dans de nombreux pays à travers les sociétés multinationales ou les entreprises nationales. La liste complète des institutions visitées figure à l’annexe 1.

Cambodge

Le Cambodge sort à peine d’un conflit douloureux et le nouveau gouvernement vient juste d’être élu. Dans cette période de transition entre le retrait des Nations Unies et le rodage de la nouvelle administration issue des élections, le pays s’efforce de reconstruire son administration, ses infrastructures et son économie. Autrement dit, la question des besoins en TI doit être examinée en tenant compte de la situation du pays.

Le développement encore très embryonnaire de l’informatique est actuellement limite à Phnom Penh. Le premier centre informatique, celui de l’Université de Phnom Penh créé en 1989, dessert l’ensemble de l’université (quelque 15.000 étudiants dans 11 disciplines) avec une poignée de micro-ordinateurs.

L’Institut de technologie de Phnom Penh a été créé avec l’aide de l’URSS. En 1991. quand il a été mis fi à cette aide, le PNUD a dû fournir une assistance pour permettre aux experts étrangers de différer leur départ. Actuellement, le gouvernement français a entrepris de réaménager et de reconstruire l’Institut. Du point de vue des moyens, celui-ci dispose en tout et pour tout de 20 micro-ordinateurs, sans disque dur, ce qui est une misère pour un institut de technologie.

Comme la plupart des autres institutions, le Ministère de l’éducation (dont les responsabilités englobent l’enseignement supérieur) est en voie de réorganisation et essaie de commencer à informatiser son administration.

Quelques entreprises privées opèrent au Cambodge, dont certaines offrent des cours d’informatique de niveau élémentaire.

145 EX/43 Annexe - page 10

Bien que les ordinateurs soient encore loin d’être d’usage courant, l’Administration des Nations Unies a fourni un modèle en utilisant pour une période limitée mais très largement des outils très sophistiqués de TI et de communication, par exemple pour l’organisation des élections. On s’efforce de ne pas perdre cet acquis et d’entretenir certains des matériels pour les mettre au service de la nouvelle administration.

Compte tenu des avantages qui peuvent manifestement être retirés de la création de l’Institut et de la contribution qu’il pourrait apporter au développement de la TI, il est à prévoir que le Cambodge s’y associera activement.

Indonésie

En Indonésie, le secteur connaît un développement rapide avec des exportations de matériel d’une valeur de 200 millions de dollars des Etats-Unis, qui s’ajoutent à celles de l’industrie électronique, d’un montant d’un milliard de dollars en 1992. Le marché de la TI représente quelque 400 millions de dollars des Etats-Unis par an.

Le ler avril 1994 marquait le début du sixième plan quinquennal et du deuxième plan de 25 ans, qui correspond à un programme national d’industrialisation. Le chapitre du prochain plan quinquennal consacré à la science et la technologie comporte les rubriques suivantes : 1. Sciences fondamentales, 2. Sciences appliquées, 3. Applications technologiques et 4. Techniques de production. L’électronique et l’informatique sont l’un des neuf domaines recensés. Des comités de travail ont déjà été constitués. L’un d’eux couvre l’électronique et l’informatique.

Il n’existe pas en Indonésie d’institut central d’informatique ou d’organisme chargé de définir la politique de TI. L’importance nationale du secteur de l’informatique est difficile à évaluer, les activités et les responsabilités étant dispersées dans de nombreuses institutions qui ont chacune leur propre domaine d’intérêt.

La main-d’oeuvre indonésienne qualifiée est abondante mais de faible niveau. Ainsi, le nombre de diplômés cherchant du travail dans le secteur tertiaire excède la demande. Les établissements publics produisent une centaine d’informaticiens diplômés par an et le secteur privé de 2.000 à 3.000. Mais le vrai problème est l’absence de personnel qualifié de très haut niveau qui oblige les entreprises à recruter des spécialistes à l’étranger, ce qui est évidemment regrettable.

L’Université d’Indonésie, qui joue un rôle moteur en matière d’enseignement de l’informatique et est le point focal du RENSEAP, a bénéficié d’un projet UNESCO/PII relatif à la production de didacticiels.

En tant que coordonnateur de toutes les activités de R-D au niveau national, le Ministère d’Etat chargé de la recherche et de la technologie est I’organisme de tutelle de plusieurs instititions : 1. le LIPI, 2. le BPPT, 3. l’Agence de topographie et de cartographie, 4. l’Agence de l’énergie atomique, 5. l’Aérospatiale, 6. le Bureau national de statistiques. L’industrie indonésienne n’a vraiment commencé à se développer qu’il y a une quinzaine d’années et comme les entrepreneurs privés sont avant tout des commerçants peu enclins à investir dans la R-D, le pourcentage du PNB indonésien affecté à la R-D, qui devrait être de 3 %, n’est que de 0,3 %.

Le LIPI (Institut indonésien des sciences) est l’un des instituts scientifiques et technologiques d’Indonésie ; il a pour tâches principales : 1. la recherche-dtveloppement

145 EX/43 Annexe - page 11

scientifique et technologique, 2. la promotion de la science et de la technologie, 3. les prestations de services scientifiques et technologiques, 4. la formulation de recommandations au gouvernement sur la politique nationale de la science et de la technologie, et a un personnel de 5.000 employés, toutes catégories confondues. Ses programmes de recherche sont stratégiques, interdisciplinaires et axés sur des missions, à l’appui de divers secteurs du développement.

Le LIPI regroupe des instituts de recherche spécialisés dans les domaines suivants : 1. Sciences sociales et humaines, 2. Ressources naturelles - jardins botaniques, biodiversité, 3. Océanologie - gestion des données, pollution marine, 4. Sciences de l’ingénieur - électronique, informatique, communication, chimie, etc., 5. Infrastructures-normes, systèmes de bibliothèques et d’information, indicateurs scientifiques et technologiques. Le premier rang de priorité est accordé aux techniques de production. Toutefois, de nouveaux domaines prioritaires ont Cte définis : les télécommunications et l’informatique, et l’énergie-la robotique.

Le LIPI est le relais national du Centre de transfert de technologie de l’Asie et du Pacifique (APCTT), qui bénéficie de l’appui de l’UNESC0 et offre un exemple d’activité régionale entreprise par des Etats membres. Créé en 1988, ce Centre établit un Atlas des technologies pour permettre aux Etats membres de mieux se connaître. La politique scientifique et technologique est un de ses domaines d’activité. L’UNESCO a apporté un soutien à des projets portant sur le système intégré de gestion des sciences et de la technologie.

Le Bureau d’évaluation et d’application des technologies (BPPT) relève du ministre d’Etat chargé de la recherche et de la technologie mais ne fait pas partie des services ministériels et est en même temps directement responsable devant le Président. Le BPPT a la charge de définir les orientations de politique générale, de coordonner l’exécution des programmes et de mener des activités d’évaluation et d’application des technologies tout en fournissant des services technologiques aux secteurs public et privé. Il emploie environ 3.000 personnes.

Le BPPT a entrepris divers projets de TI portant par exemple sur la mise en place d’un système SIG d’information et de gestion des projets (avec les conseils du KIST, de la République de Corée), un audit énergétique de projet pour le groupe des systèmes experts (en collaboration avec le Japon), la modélisation de la propagation des ondes courtes pour le choix du site d’émetteurs, le calcul rapide, etc. Il collabore au projet international de système de traduction automatique multilingue auquel participent, outre l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, la Thailande et la Chine.

Le BPPT est chargé d’assurer la mise en place et le fonctionnement d’IPTEKNET, qui est le principal réseau des universités et des instituts de recherche. Il s’agit d’un plan quinquennal prevoyant 17 serveurs primaires avec six noeuds pour la première année. La Banque mondiale a consenti un prêt de 11 millions de dollars à cette fin.

Le Bureau central de statistiques travaille depuis de nombreuses années à l’introduction de la TI en Indonésie. C’est à lui qu’incombe la tâche d’y coordonner et d’y promouvoir la programmation informatique et l’analyse fonctionnelle. A l’échelle du pays, il a quatre niveaux de fonctionnement : 1. central (ordinateur principal), 2. provincial (minis), 3. district (sur PC) et 4. sous-district, et emploie en tout 3.000 personnes. Un système intégré de gestion apparaît comme une nécessité. L’information indispensable à la planification est fournie en direct. Un nouveau centre de formation à la TI est en cours de mise en place. Il faut former le personnel des districts et sous-districts. Il s’agira uniquement de cours de brève duree, portant notamment

145 EX/43 Annexe - page 12

sur des compétences informatiques de base, qui peuvent être assurés par des organisateurs extérieurs. Les étudiants qui veulent préparer un doctorat ou une maîtrise en informatique sont envoyés à l’étranger. Le Bureau utilise le progiciel de SIG POPMAP, élaboré pour le FNUAP par l’Institut de technologie informatique d’Hanoi.

De nombreuses petites entreprises se sont créées pour la production de logiciels. Depuis peu, des multinationales comme Digital Equipment Corporation ou Hewlett-Packard constituent des coentreprises qui travaillent sur l’intégration des systèmes.

Les professionnels de l’informatique se regroupent au sein de l’Association professionnelle des informaticiens d’Indonésie (IPKIN).

En conclusion, les Indonésiens considèrent que le Viet Nam connait un développement très rapide et que sa politique d’investissements est plus libérale que celle des autres pays de la région. Il existe une vieille tradition d’amitié entre l’Indonésie et le Viet Nam. Face à la mondialisation de la technologie qui exige des articulations plus étroites pour mieux exploiter et rentabiliser les moyens existants, l’initiative de 1’UNESCO tendant à la création de 1’IRTI mérite d’être soutenue. Les institutions les plus susceptibles d’être associées directement à l’Institut envisagé sont le LIPI, le BBPT, le CBS et l’Université d’Indonésie. A titre de contribution de l’Indonésie, le LIPI a proposé d’utiliser le satellite indonésien PALAPA pour les communications de 1’IRTI.

République démocratique populaire lao

La TI est encore très nouvelle dans ce pays où les premiers micro-ordinateurs et logiciels (WordStar, Lotus, etc.) datent de six ou sept ans. Toutefois, la progression a suivi une courbe exponentielle et le secteur privé est aujourd’hui très actif grâce aux nombreuses entreprises créées par des Laotiens expatriés.

La STENO (Organisation pour la science, la technologie et l’environnement) a été créée en 1992. Rattachée au cabinet du Premier Ministre, elle est chargée d’élaborer une politique nationale de TI pour le Laos et de promouvoir l’utilisation de la TI. Elle gère avec l’aide de l’UNESC0 un centre de formation à l’informatique équipé de PC IBM qui assure un certain nombre d’enseignements (Windows, Excell, etc.).

Placé sous la tutelle de la STENO, le Centre national de documentation pour l’information scientifique et technique a été mis en place avec l’aide de l’UNESC0 (entre 1983 et 1988), puis a bénéficié d’une assistance du gouvernement canadien. Le Centre a développé la PAO et installé un CDS ISIS. Le réseau d’information sera étendu à trois provinces.

La STENO a entrepris un autre projet dans le domaine des systèmes d’information géographique (GIS) : la mise en place du Centre intégré de cartographie des ressources financé par le secrétariat du Mékong. Un laboratoire GIS a été établi pour le tracé automatique des courbes de niveau avec un financement de la Banque asiatique de développement.

Les ressources en personnel sont très limitées à tous les niveaux. La connaissance de l’anglais est faible. Le français n’est plus une langue importante. Il n’existe pas d’enseignement universitaire du premier cycle en informatique : l’Ecole nationale polytechnique de Vientiane offre quelques cours mais aucun diplôme. Pour la formation, ‘il faut donc se tourner vers la Thaïlande (qui présente le double avantage d’avoir pratiquement la même langue et d’étroites affiiniités géographiques et culturelles), 1’AIT ou l’Inde. Les ministères assurent eux-mêmes la

145 EX/43 Annexe - page 13

formation de leur personnel (par exemple avec AutoCAD dans le cas du Ministère des communications et de la construction) ou ont recours à I’AIT.

Une nouvelle installation de télécommunications, en voie d’achèvement, devrait beaucoup améliorer les communications dans un proche avenir.

En résumé, la République démocratique populaire lao, qui souhaite se doter d’une organisation du même type que l’ITI, est très intéressée par une participation aux activités de IIRTI, dont certaines pourraient entrer dans le cadre des accords bilatéraux existant avec le Viet Nam. Vientiane est à moins d’une heure de vol de Hanoi et la liaison aérienne s’améliore. La République démocratique populaire lao tirerait donc avantage de l’existence de l’IRTI et s’associerait activement à ses opérations.

Malaisie

Le Ministère des sciences, de la technologie et de l’environnement a décidé d’accorder la priorité à certaines technologies nouvelles : techniques de fabrication et matériaux de pointe, biotechnologies, micro-électronique et TI.

Le Ministère dispose de divers moyens pour stimuler les efforts de R-D : subventions, identification des lacunes, création de centres d’excellence, encouragement aux ONG. Actuellement, l’effort de R-D est assuré à 20 % par l’industrie et à 80 % par le secteur public et le but de l’action ministérielle est d’inverser la tendance.

L’Institut malaisien des systèmes micro-électroniques (MIMOS), qui relève de ce Ministère, est la vitrine du pays en matière de micro-électronique et de technologie de l’information. Il a l’ambition de jouer un rôle central dans la mise en place d’une industrie électronique de niveau mondial en Malaisie. Cela passe par cinq impératifs fondamentaux : développement des ressources humaines, mise en place d’une infrastructure solide de soutien à la R-D, formulation d’un programme stratégique de R-D, recensement des sources essentielles de technologie et liaison avec elles, encouragement au développement de l’industrie et renforcement des grands axes des politiques nationales. Autrement dit, le MIMOS constitue un centre de compétences en matière de TI avec des capacités propres de R-D, et avec d’autres partenaires et des universités.

Le MIMOS gère le chemin d’accès d’INTERNET pour la Malaisie et le réseau JARING (Joint Advanced Research Network), qui relie toutes les universités, les instituts de recherche du secteur public et des abonnés privés (200 au total). Le trafic s’accroît de 20 % par mois. Un noeud sera mis en place cette année dans chaque capitale d’Etat.

La TI fait l’objet d’un des chapitres du sixième plan national. Un Conseil national de la TI a été mis en place en novembre dernier pour définir une politique et une stratégie dans ce domaine, en ce qui concerne les infrastructures, les ressources humaines, etc. Le Conseil fonctionne par l’intermédiaire de groupe de travail. Le MIMOS fournit des informations pour la formulation des politiques et assume la charge du secrétariat du Conseil national de la TI. Le but de l’opération est de faire de la Malaisie une plaque tournante de la TI dans le cadre d’une politique visant à faire de ce pays un centre majeur de télécommunications, de R-D, de ressources humaines, des affaires de transport aérien, etc.

Le MIMOS est l’organisme qui ressemble le plus à l’Institut de Hanoi et il est probable qu’il apportera un soutien à I’IRTI et s’associera à ses activités.

145 EX/43 Annexe - page ‘14

Le Service de modernisation administrative et de planification de la gestion de Malaisie (MAMPU) est un organisme qui relève du Premier Ministre. Son principal objectif est de rénover l’administration pour en améliorer la qualité, l’efficacité et l’efficience, conformément aux politiques nationales. A ce titre, le MAMPU a contribué à faire adopter l’informatique par le secteur public.

L’informatisation du secteur public s’oriente dans plusieurs directions : réseaux, imagerie de synthèse, systèmes d’information géographique, etc. Le montant actuel des achats de logiciels et de matériel de TI par le secteur public est de l’ordre de 100 millions de dollars. On fait appel aux compétences des vendeurs pour le développement des systèmes. Il existe un besoin de formation dans des domaines spécialisés comme les achats, l’accès à l’information, l’ED1, etc.

Deux mille personnes occupent dans le secteur public des emplois en rapport avec la TI. La sécurité informatique est un enjeu important, de même que la gestion de projets,

Il existe en Malaisie de nombreux autres acteurs intéressés par la TI : le PICOM, qui représente l’industrie, la MNCC (Malaysian National Computer Conference), le Comité consultatif national sur la TI (dirigé par le MAMPU), etc.

Les ressources humaines affectées à la TI sont qualitativement et quantitativement insuffkantes. On s’efforce de persuader les scientifiques qui travaillent à l’étranger de revenir, de recruter des chercheurs étrangers et de réformer‘ le système d’enseignement. Le MAMPU assure le fonctionnement du Centre national de formation informatique de l’Institut national d’administration (INTAN).

Le MAMPU est le point focal du programme PII de YUNESCO.

Le système d’enseignement, libéral, de la Malaisie, permet à des instituts privés de fonctionner en coopération avec des organismes internationaux comme l’Institut de TI pour l’Asie et le Pacifique récemment créé. Les établissements d’enseignement privé sont regroupés au sein d’une association nationale, la NAPEI.

La Malaisie a de bonnes relations avec le Viet Nam où un certain nombre d’entreprises ont investi, comme la société de télécommunications SAPURA qui vient d’installer les premières cabines téléphoniques de Hanoi. Un certain nombre d’accords bilatéraux ont été conclus entre les deux pays dans les domaines de la science et de la technologie.

Compte tenu de la pénurie reconnue de personnel, la Malaisie serait intéressée à participer aux activités de 1’IRTI : ses chercheurs deviendraient membres de groupes de travail, elle enverrait des étudiants suivre les cours portant sur des domaines qui l’intéressent (gestion de projets, sécurité, etc.) et fournirait des enseignants pour certains cours. Le MIMOS a également indiqué qu’il serait disposé à contribuer à relier I’IRTI au réseau JARING.

Thailande

En 1992, le marché de l’informatique se chiffrait en Thaïlande à quelque 641 millions de dollars, soit un taux de croissance de près de 30 % par rapport à l’année précédente. L’essor le plus marqué a été celui des postes de travail et des micro-ordinateurs. Le rapport entre, d’une part, les matériels et, d’autre part, les logiciels et les services se situe dans la proportion d’environ 3 pour 1, avec un taux de croissance plus rapide pour les logiciels et les services

145 EX/43 Annexe - page 15

(37 %) que pour les matériels (26 %) (Source : Thailand IT Directory 1992/1993, Informatics Business Publication CO. Ltd., Bangkok, 1992).

En 1986, le gouvernement s’est rendu compte avec inquiétude de l’insuffisance du personnel et des activités de R-D dans ce domaine. Pour tenter de remédier à cette situation, il a créé le Centre national de technologie électronique et informatique (NECTEC), qui relève du Ministère de la science, de la technologie et de l’environnement. Le principal objectif du NECTEC, en tant qu’agence de financement des activités de R-D, est de promouvoir la coopération entre le gouvernement, l’université et le secteur privé dans les domaines de l’électronique et de l’informatique. Il assure actuellement le secrétariat du Comité national chargé d’élaborer en 1994 la politique thaïlandaise en matière de TI.

Le NECTEC est le chemin d’accès d’INTERNET et joue donc un rôle central dans le développement des réseaux universitaires du pays. Il serait disposé à servir de relais pour permettre à Hanoi d’accéder aux réseaux internationaux.

L’Institut national de technologie de l’information du NECTEC serait prêt à apporter un concours aux activités de formation et de développement en matière de TI et au raccordement de 1’IRTI aux réseaux internationaux.

Viet Nam

Pendant mon séjour à Hanoi, une réunion sur 1’IRTI s’est tenue dans le bureau du Premier Ministre en présence du Vice-Premier Ministre, M. Nguyen Khanh, qui dirigeait la délégation du Viet Nam à la Conférence générale de KJNESCO en 1993, et de M. Nguyen Dy Nieu, président de la Commission nationale et vice-ministre des affaires étrangères.

M. Khanh a confiié la volonté de son gouvernement de faire aboutir le projet d’Institut régional, car il accorde un degré élevé de priorité à la TI. A l’issue des discussions qu’il a eues avec M. Mayor, directeur général de l’UNESC0, il a été convenu que l’Organisation apporterait une aide au Viet Nam dans trois domaines, dont celui de la mise en place de l’Institut régional de TI. M. Khanh a donnné l’assurance que la Commission nationale se chargerait des démarches visant à obtenir un soutien régional au projet et que le financement par le gouvernement nécessaire à sa réalisation serait débloqué.

Pour la situation du Viet Nam en matière de TI et la présentation de l’organisme d’accueil (III), se reporter aux sections 2 et 3 ci-dessus.

5.3 Organisations régionales de TI

RINSEAP : Réseau informatique régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique (UNESCO)

Le réseau RINSEAP a été créé en novembre 1990, à Djakarta, lors d’une réunion à laquelle étaient représentés 10 Etats membres de I’UNESCO. Le but de ce réseau est de promouvoir le développement de la TI dans les pays membres grâce à la coopération régionale. Le programme d’informatique UNESCO/ROSTSEA est désormais axé sur le RINSEAP et c’est essentiellement dans le cadre de ce réseau qu’il est mis en oeuvre. La deuxième réunion de planification du RINSEAP s’est tenue en novembre 1991. Elle coïncidait avec une réunion conjointe des points focaux nationaux du RINSCA (Réseau informatique régional pour l’Asie du Sud et du Centre). Il a été décidé, lors de cette réunion, que la suivante aurait lieu à

145 EX/43 Annexe - page 16

Melbourne, en avril 1993, et serait couplée à un séminaire sur la gestion informatisée des réseaux électroniques.

Les pays membres du RINSEAP sont la Chine, Fidji, l’Indonésie, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Philippines, la République de Corée, la République populaire démocratique de Corée, la Thailande et le Viet Nam.

Il est important que l’IRTI s’inscrive harmonieusement dans le cadre du RINSEAP en tant que mécanisme d’appui et que le RINSEAP soit représenté au sein des organes directeur et consultatif de 1’IRTI.

Institut asiatique de technologie - AIT

Situé à Bangkok, l’AIT est un important établissement d’enseignement universitaire supérieur qui forme des diplômés de technologie (maîtrise et licence) pour contribuer au développement de la région. Des ressources de diverses origines (dont le prix de ses prestations) lui permettent de poursuivre ses activités. Il entreprend également des projets de recherche dans un certain nombre de domaines importants pour la région.

L’informatique est depuis longtemps introduite à I’AIT avec un département bien développé et bien équipé. LIT1 travaille d’ailleurs en liaison étroite avec l’AIT, où il envoie des étudiants pour compléter leur formation et met à sa disposition des enseignants et des consultants pour apporter un concours à son action.-

L’AIT est également actif dans le domaine de l’éducation permanente avec des cours de brève durée portant sur de nombreux sujets différents, souvent avec la participation de spécialistes internationaux de pays industrialisés. Bon nombre de ces cours ont trait aux derniers développements de la TI et de ses applications dans divers domaines.

L’IRTI a tout intérêt à profiter de l’expertise et des ressources de I’AIT en associant étroitement celui-ci à ses activités et à sa gestion.

Institut international de l’Université des Nations Unies pour la technologie des logiciels (UNWIITL)

L’UNWIITL aide les pays en développement à prendre en charge leurs propres besoins en matière de technologie des logiciels dans les domaines suivants : (i) développement propre de systèmes de calcul à haute intégrité, (ii) enseignement universitaire supérieur au plus haut niveau, (iii) recherche de niveau international et (iv) emploi raisonnable de logiciels sophistiqués. Le concours de l’UNU/IITL est apporté sous forme de projets de pointe associant l’industrie et l’université, d’ateliers de formation de très haut niveau (troisième cycle et postdoctorat), de recherches menées par lui, d’organisation d’ateliers, séminaires, etc., et de diffusion.

Les activités de l’UNU/IITL ne sont pas limitées à la région, mais compte tenu de son mandat et de son lieu d’implantation (Macao), il est important pour 1’IRT.I d’établir avec lui des liens de travail étroits (l’UNU/IITL a organisé un séminaire à I’ITI en 1993).

6. Projet d’institut

L’Institut envisagé aura pour mission de faire face au besoin pressant de spécialistes de la technologie de l’information dans la région et de créer les conditions permettant aux pays

145 EX/43 Annexe - page 17

participants de mettre en commun leur expertise en TI et d’avoir accès aux réalisations d’autres régions et d’autres pays dans ce domaine. A cet effet, l’Institut devra remplir les fonctions suivantes :

ta) organiser, aux niveaux régional et international, des cours de formation, des ateliers, des colloques et des conferences dans son domaine de compétence ;

(b) promouvoir l’échange d’informations scientifiques et techniques entre experts de la région sur les résultats des recherches, y compris en fournissant des services consultatifs techniques ;

(c) développer et coordonner les travaux de recherche en coopération ;

(d) développer et coordonner les transferts horizontaux d’expertise et les échanges de logiciels d’application et de progiciels entre les Etats membres ;

te> mener à bien un programme de transfert de connaissances et de technologie.

En sus de ses ressources propres et de celles fournies par le gouvernement vietnamien et I’UNESCO, HRTI devra obtenir tout le soutien possible de sources nationales, régionales et internationales pour atteindre ces objectifs.

L’ITI bénéficie depuis plusieurs années d’un large soutien apporté par un certain nombre de programmes internationaux et par la coopération bilatérale, en plus du projet UNESCOPPNUD mentionné ci-dessus. Ainsi, la plupart des membres de son personnel ont fait des études ou été formés à l’étranger, tissant ainsi un réseau bien développé de liens régionaux (par exemple avec 1’AIT) et internationaux.

7. Programme d’activités de I’IRTI

Il importe qu’un certain nombre d’activités préparatoires soient entreprises au cours de l’exercice biennal 1994-1995 avant la mise en place de 1’IRTI. En premier lieu, il faudrait prévoir un atelier sur les politiques nationales et la coopération régionale en matière de TI auquel seraient conviés d’éminents informaticiens de la région et qui constituerait en fait la réunion préliminaire de l’organe directeur et du comité consultatif du futur institut. Cette réunion, d’une durée de trois jours, permettra tout d’abord de brosser un tableau d’ensemble du développement de l’informatique dans la région et des politiques des divers pays membres. Une journée sera ensuite consacrée à définir une politique et un programme d’activité pour l’institut, ainsi que les moyens de coopération et de soutien à l’échelle régionale.

Les activités pour 1994 prévoient également une liaison permanente avec I’ITI par courrier électronique. Au cours de 1995, un deuxième atelier important sera organisé sur ~ un thème qui aura été arrêté au cours de la réunion de 1994, afin de faire de cet atelier l’une des activités annuelles ordinaires de 1’IRTI.

A partir de 1996, il est à prévoir que 1’IRTI sera pleinement opérationnel et assurera chaque année deux programmes de formation (sur des sujets tels que les systèmes d’exploitation, les réseaux, les bases de données, l’analyse et la conception des systèmes, etc.), une réunion sur la recherche de pointe (peut-être en coopération avec une organisation internationale ou régionale comme HFIP, 1’ACM ou l’AIT) et les réunions de ses organes directeur et consultatif. Il est prévu que la participation nationale et regionale sera la suivante :

145 EX/43 Annexe - page 18

Régionale Internationale Vietnamienne Total

Organes directeur et consultatif 20

Atelier sur la recherche 25

Programme de formation 40

Total 85

5

5

20

30

5

20

40

65

30

50

100

180

8. Evaluation des ressources requises

Il paraît difficile, à ce stade, d’évaluer avec précision le montant des financements requis pour l’exécution du projet. Cette estimation est une tâche qui revient bien évidemment au Comité de gestion. Toutefois, il est apparu utile pour les besoins de la planification de présenter une estimation de budget annuel de l’Institut régional correspondant au niveau d’activités envisagé ci-dessus) laquelle figure à l’appendice 2. Les dépenses non renouvelables concernent le personnel de direction (un poste de directeur à plein temps avec frais de déplacement) et d’appui administratif (un poste de secrétaire et un poste d’assistante à plein temps). L’atelier sur la recherche ferait appel à des spécialistes régionaux et internationaux alors que le programme de formation serait assuré pour l’essentiel par du personnel régional ou national.

En ce qui concerne les recettes, l’appui escompté de l’Organisation sera complété par un effort équivalent du gouvernement vietnamien. Tant que la réputation de I’IRTI ne sera pas établie, les frais d’inscription seront maintenus à un niveau minimal. Pour que I’IRTI soit viable, il importe de se procurer d’autres ressources en faisant appel à des bailleurs de fonds internationaux, régionaux et nationaux. Toutes sortes de formules sont envisageables : financement du personnel international au titre d’accords bilatéraux, prise en charge par les pays de la région des frais de transport aérien de leurs stagiaires, bourses UNESCO pour les pays les moins avancés, etc.

9. Conclusions

Au terme de cette mission de faisabilité, et de multiples entretiens avec des experts dans les ministères et d’autres enceintes, il apparaît que le projet de création d’un Institut régional de technologie de l’information (IRTI) est perçu comme une initiative très opportune de l’UNESC0 et recueille un large appui. En particulier, chacun est conscient de la grave pénurie de personnel que connaît la TI dans la région et les mécanismes mis en place pour y remédier sont les bienvenus. Les pays de la région ressentent la nécessite de mettre en commun leurs ressources et de disposer d’un cadre où échanger leurs expériences et leurs savoir-faire. En particulier, on pourrait obtenir, à partir d’investissements relativement modestes, grâce aux infrastructures et à l’expertise d’une institution dynamique une “valeur ajoutée” dont l’intérêt et les avantages sont évidents. Toutefois, on reconnaît généralement que pour le succès de l’opération, certaines conditions minimales doivent être réunies, le futur institut devra être abrite par un organisme d’accueil déjà opérationnel, tout en disposant néanmoins de suffkamment de garanties quant à son indépendance en matière de fonctionnement et de

145 EX/43 Annexe - page 19

gestion ; ses prestations devront revêtir un caractère authentiquement régional, l’échelle des activités devra être calculée de façon à garantir la viabilité de l’entreprise et le projet devra bénéficier d’un soutien de base garanti de la part des sources nationale et internationale.

D’après les critères qui viennent d’être énoncés, on constate que l’institution d’accueil envisagée, à savoir l’ITI, tel qu’il est décrit à la section 3, obéit à la plupart de ces exigences : c’est le principal établissement national s’occupant de technologie de l’information et il dispose d’un personnel qualifié expérimente et d’installations adéquates. II a à son actif d’importantes actions de formation, des opérations de conseil et bon nombre de projets de R-D. Il bénéficie de bons contacts internationaux et a bénéficié d’une aide au développement PNUD/UNESCO et d’autres financements pour moderniser ses installations. Hanoi est bien desservie par les compagnies aériennes ; les conditions d’hébergement y sont bonnes et relativement peu coûteuses, et de toute manière en voie d’amélioration,

Mais si I’ITI satisfait à toutes ces conditions, encore faut-il, à la fois pour que I’IRTI soit une réussite durable et pour rassurer les pays qui ont des réserves à formuler quant au choix d’Hanoi comme site d’implantation, que les conditions énoncées ci-après soient également remplies. L’IRTI doit axer son action en priorité sur la valorisation des ressources humaines et la mise en place de mécanismes de transfert de technologie par la réalisation de projets en collaboration et la fourniture de services techniques et de consultants sur demande. L’assurance de la participation active des pays de la région à la gestion et aux activités de I’IRTI doit être obtenue. Un niveau minimal d’activités et de soutien doit être garanti pour justifier la création de l’Institut. En outre, il est évident que les raccordements adéquats aux réseaux internationaux de données sont indispensables au bon fonctionnement de cette entreprise internationale.

La création d’un institut régional de TI répond incontestablement à un besoin : si les bons ingrédients sont réunis au départ, l’entreprise devrait réussir, grâce à l’appui et à la participation de la majorité des pays de la région. Aussi, l’auteur de la présente étude est-il amené à conclure que la création de 1’IRTI mérite d’être chaudement recommandée sous réserve que les conditions énoncées ci-dessus soient réunies.

Remerciements

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé à organiser et mener à bien une mission difficile qui m’a fait visiter six pays en un peu plus de trois semaines. Au Siège de l’UNESC0 à Paris, M. Kirn a préparé le terrain avec le concours des délégués permanents. La plupart de mes visites ont été organisées par les membres des commissions nationales concernées ; ce fut le cas en particulier au Laos où je m’en suis remis entièrement à eux. En Indonésie, en Thaïlande et en Malaisie, les commissions nationales ont respectivement bénéficié du concours du ROSTSEA, du Bureau régional de I’UNESCO et du représentant de 1’UNESCO. Ma reconnaissance va au personnel du Bureau de 1’UNESCO pour l’aide qu’il m’a prodiguée et en particulier à Mme Désirée Chotiraw du Bureau régional principal, à MM. Jurgen Hillig et Tony Marjoram du ROSTSEA et à M. Martin Hadlow à Kuala Lumpur. Enfin, je dois remercier tout particulièrement le Bureau de I’UNESCO au Cambodge sans lequel ma mission dans ce pays n’aurait jamais pu aboutir.

145 EX/43 Appendice 1

Appendice 1

Liste des personnalités rencontrées

Cambodge

4 Bureau de I’UNESCO à Phnom Penh

M. Richard Engelhardt, repr&sentant de 1’UNESCO M. Supote Prasertsri, spécialiste du programme pour l’éducation

4 Ministère de l’éducation, Phnom Penh

M. Tan Bean, conseiller auprès du Ministre M. Tes-Sam-On

4 Centre d’informatique, Université de Phnom Penh

Dr Ouk Chhieng, directeur du Centre

4 Institut de technologie de Phnom Penh

Le Recteur

4 Ministère des postes et télécommunications

M. Lam Phyu An, sous-secrétaire d’Etat

Indonésie

4

4

4

4

Bureau régional de science et de technologie de I’UNESCO pour l’Asie du Sud-Est (ROSTSEA), Djarkarta, Indonésie

Dr Jurgen Hillig, directeur du ROSTSEA Tony Marjoram, spécialiste du programme

Commission nationale indonésienne pour l’UNESC0, Ministère de l’éducation et de la culture, Djakarta

Professeur W.P. Napitupulu, secrétaire exécutif Fuad Wiyono

Centre d’informatique de l’Université d’J.ndonésie à Djakarta

Bagyo Y. Moeliodihardjo, directeur Dr Sumantri Slamet (ex-membre du RJNSEAP) Bobby A. A. Nazief (Ph.D.)

Ministère dStat pour la recherche et la technologie, Djakarta

Rio Rachwartono, vice-ministre adjoint

.._ - ” ̂ ._“... “” -,.. a--- I<_._

145 EX/43 Appendice 1 - page 2

4 PAPIPTEK-LIPI Centre d’analyse des développements de science et technologie, Djakarta

M. Samaun Samadikum, président Djoko Pitono, directeur

4 Agence de prospective technologique et d’application (BPPT), Djakarta

Wendy Aritenang, (Ph.D.), directeur par intérim du Bureau de planification Mme Finarya Legoh, coordonnatrice du réseau de TI IPTEKNET R. Santoso Trihono Sastrohartono, (Ph.D.), directeur de l’électronique et des technologies

de l’information Mustadjab Duamsari, chef de la Division de l’informatique et des services d’information Jumeen Apee, chef de la Sous-Division de l’informatique G. Sulistyo, chef de la Sous-Direction calcul

République démocratique populaire lao

4 Organisation de la science, de la technologie et de l’environnement (STENO), Vientiane

M. Pho Muangnalad, directeur de cabinet M. Somlouay Kittignavong, directeur adjoint du Centre de services scientifiques

et techniques Mme Sisavanh Boupha, directeur du Centre de services scientifiques et techniques

Malaisie

4

4

4

4

4

Commission nationale malaisienne pour l’UNESC0, Division des affaires extérieures, Ministère de l’éducation, Kuala Lumpur

Mohamed bin Omar, sous-secrétaire M. Alex Rajakumar

‘L’institut de systèmes micro-électroniques de Malaisie MIMOS, Kuala Lumpur

Tengku Mohd. Azzman Shariffadeen, directeur général Mohamed Aruf Nun, JSM, directeur général adjoint (également vice-président

de la Société malaisienne des inventions et de la création industrielle) Mohamed B Awang-Lah, directeur de la Division des systèmes informatiques

Ministère des sciences, de la technologie et de l’environnement, Kuala Lumpur

Mme Fatimah Mohal Amir, Division des sciences

MASTIC (Centre d’information scientifique et technologie de Malaisie)

Samsurdin bin Ahamad, directeur

Ministère de l’information, Kuala Lumpur

Yahya Yaacob, secrétaire général Abas bin Sallek, Département des services d’information

145 EX/43 Appendice 1 - page 3

4

4

4

4

Abdul Rahman Sulairnan, rédacteur en chef de l’agence de presse BERNAMA Datoi Jaafar Kamin, directeur général du Département de radiodiffusion

Institut pour le développement de la radiodiffusion dans l’Asie et le Pacifique, Kuala Lumpur

F. Hugh de Silva, directeur adjoint

Université de Malaisie, Centre d’informatique, Kuala Lumpur

Khairuddin Hashim, directeur adjoint, chargé de cours

Le représentant de I’UNESCO en Malaisie et conseiller régional pour la communication en Asie, Kuala Lumpur

Martin Hadlow

MAMPU (Unité de planification et de modernisation de l’administration de Malaisie) Département du Premier Ministre, Kuala Lumpur

P. Venugopal, directeur général adjoint Halim Shafie, directeur, Division de la technologie de l’information Ahmed Amin Esa, directeur adjoint Mme Salmah Khairuddin, chef de l’Unité de planification (a assisté aux réunions

de la RINSEAP) Sazali Idris, Analyse organique

Thailande

4 Bureau régional principal de 1’UNESCO pour l’Asie et le Pacifique, Bangkok

M. Tiao Phouangsavath, chef du Service administratif et financier Mme Désirée Chotirawe, assistante spéciale du directeur Mlle Delia E. Torrijos, conseillère régionale, Programme général d’information (PGI)

4 Université Chulalongkom, Bangkok

M. Sutham Vanichseni, directeur Projet ChulaNet Cabinet du Président

4 Centre national d’informatique et d’électronique (NECTEC) Agence nationale pour le développement de la science et de la technologie Ministère de la science, de la technologie et de l’environnement, Bangkok

M. Pairash Thajchayapong, directeur (également recteur de l’Institut de technologie du roi Monput)

M. Pichet Durongkaveroj, charge de recherche, Programme pour le developpement de la science et de la technologie

M. Chadamas Thuvasethakul, coordonnateur

.--- .--- -I.I- . .._^ ^W. ,,.a..,__.-.-_ .-.._ “,. - LIl~“-..-~--- ..I_ ..- - ..-_- _

145 EX/43 Appendice 1 - page 4

+ Centre national de documentation Institut thailandais de recherche scientifique et technologique, Bangkok

Mme Nongphanga Chitrakon, directrice Mme Suparn Chamswadi, chef de la Division informatique Mme Daranee Prabhasanobol, spécialiste de l’informatique

+ Commission nationale thaïlandaise, Division des relations extérieures, Ministère de l’éducation

M. Arnuwat Conthaworn, secrétaire général adjoint par intérim

Viet Nam

M. Nguyen Khanh, vice-premier ministre et chef de la délégation vietnamienne à la Conférence générale de l’UNESC0, et M. Nguyen Dy Nieu, président de la Commission nationale et vice-ministre des affaires étrangères, Hanoi

Institut de technologie de l’information Nghia Do, Tu Liem, Hanoi

M. Bach Hung Khang, directeur

Commission nationale vietnamienne. pour WNESCO, Hanoi

M. Nguyen Xuan Thang, secrétaire général M. Dang The Hung, chargé de programme

Centre national vietnamien pour les sciences et la technologie, Hanoi

M. Nguyen Van Hieu, président

M. Le Kinh Tai (ancien ambassadeur auprès de l’UNESCO), directeur par intérim Département de la culture - UNESCO, Ministère des affaires étrangères, Hanoi

145 EXl43 Appendice 2

Appendice 2

Estimation de budget annuel de 1’IRTI (à partir de 1996) (Tous les chiffres sont exprimés en dollars des Etats-Unis)

A. Dépenses

1. Personnel

Directeur

Salaire Total

3.000 36.000

Charges de cours : recrutement local recrutement international recrutement régional

Secrétaire Assistant administratif

Total partiel

24 500 12.000 2 10.000 20.000 4 5.000 20.000

12 150 1.800 12 200 2.400

92.200

2. Frais de fonctionnement

Equipement (utilisation des PC, etc.)

Consommables Publicité Transports Communications Divers

15.000 5.000 5.000 6.000

10.000 10.000

Total partiel 51 .ooo

3.

4.

Réunion du Bureau consultatif

Total partiel

Coûts renouvelables Coût unitaire

(voyages + indemnité de subsistance)

Nombre de

participants

40.000

40.000

Pays voisins Pays éloignés

1.500 80 120.000 2.000 20 40.000

Total partiel 160.000 Total général 343.200

. _.-, _ . . ..-.. _“_- .._. “” ..-__-_ II _ -__-_._.. - ---l.l-lll-..~~-“L~.*-LIxl . ...,-,- <_ - ...__L---.lll-.ll

145 EX/43 Appendice 2 - page 2

B. Recettes Inscriptions Nombre de participants

1. Frais d’inscription 400 80 32.000 2. UNESCO 100.000 3. Gouvernement 100.000 4. Aide multilathlel

bilatérale des gouverne- ments de la région/de l’UNESC0 111.200

Total général 343.200