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Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada Septembre 2014

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Une voie de l’avenir pourl’entrepreneuriat au Canada

Septembre 2014

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Branchez-vous. Nous sommes l’association de gens d’affaires la plus importante et influente du Canada et, à ce titre, nous sommes le lien principal et essentiel entre les entreprises et le gouvernement fédéral. Forte d’un réseau de plus de 450 chambres de commerce, qui représentent 200 000 entreprises de toutes les tailles, de tous les secteurs de l’économie et de toutes les régions, nous démontrons continuellement que nous avons un impact sur les politiques publiques et le processus décisionnel au profit des entreprises, des collectivités et des familles du Canada.

Faites-vous entendre.

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Remerciements 2

Avant-propos du président du conseil d’administration de la Chambre de commerce du Canada 3

Avant-propos de la présidente et du vice-président du groupe consultatif du projet 5

Sommaire 6

Introduction 9

Ce qu’on nous dit 11

Tables rondes en 2014 13

La voie de l’avenir 30

Entrepreneurs participants 31

Table des matières

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2 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Ce projet a été rendu possible grâce à la participation de près de 70 entrepreneurs qui ont pris plusieurs heures de leur temps de travail pour nous partager leurs points de vue. La Chambre de commerce du Canada leur en est très reconnaissante. Nous espérons que le progrès que nous réaliserons à améliorer l’environnement dans lequel évoluent ces entrepreneurs et tous leurs homologues soit la démonstration qu’ils n’ont pas investi ce temps en vain.

La Chambre de commerce du Canada tient également à remercier les membres qui se sont réunis pour former le groupe consultatif ayant orienté notre travail dans le cadre de ce projet. Ils y ont apporté un soutien financier ainsi que leurs connaissances et leurs habiletés de facilitation. Les travaux du groupe se sont déroulés sous la présidence de Dre Peggy Cunningham, doyenne de la Faculté de l’administration de l’Université Dalhousie. Y ont également participé des entrepreneurs capables de comprendre les préoccupations de leurs pairs et d’en fournir un aperçu de première main. Les personnes suivantes ont également siégé au groupe consultatif :

• Peter Conrod, vice-président, Stratégie commerciale et clientèle, RBC

• Merv Gunter, président du conseil d’administration, Frontiers North

• Barry Lorenzetti, PDG et fondateur, BFL CANADA

• Robyn Matsumoto, directeur, Services de marché, Deloitte

• Peter Matutat, associé, BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L. (vice-président du groupe)

• Scott Walton, chef de la direction, Enovex Technology Ltd.

• Mike Watson, directeur, Wazuku Advisory Group Inc.

C’est Dre Elizabeth Cannon, présidente de l’Université de Calgary et membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce du Canada depuis peu, qui a organisé et animé notre table ronde à Calgary. Le printemps 2014 s’est avéré particulièrement difficile pour l’Université de Calgary et nous sommes donc particulièrement reconnaissants à l’endroit de Dre Cannon pour le soutien qu’elle et son université ont apporté à ce projet.

Nous voulons aussi remercier les chambres de commerce locales et provinciales qui nous ont aidés à communiquer avec des entrepreneurs dans leurs régions ou villes respectives.

Remerciements

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3 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Avant-propos du président du conseil d’administration de la Chambre de commerce du Canada

Les entrepreneurs et les entreprises entrepreneuriales représentent une bonne proportion de nos membres à tous les échelons. L’entrepreneuriat est important quant à l’avantage concurrentiel du Canada. Notre productivité—l’innovation qui y est si étroitement liée—demeure inférieure à celle de nos concurrents internationaux. Le Canada a besoin de plus d’entrepreneurs et doit aider l’actuelle génération d’entrepreneurs non seulement à survivre, mais aussi à prospérer.

La Chambre de commerce du Canada est déterminée à soutenir une économie dynamique tout en contribuant à la croissance, aux activités et à la prospérité des entreprises canadiennes. Les tables rondes, dont la teneur des discussions est résumée dans le présent rapport, ont servi d’outils pour cibler les enjeux auxquels font face les entrepreneurs à forte croissance et les secteurs où la Chambre peut leur être utile.

Il ressort clairement de nos consultations qu’il y aurait de nombreuses façons de mieux soutenir ces entrepreneurs remarquables. Une partie de ce soutien sera probablement assurée par les activités de défense de la Chambre de commerce du Canada auprès du gouvernement fédéral. Cependant, le présent rapport fait mention de plusieurs services dont les entrepreneurs bénéficieraient, qu’ils soient offerts par le gouvernement, des organismes comme la Chambre de commerce du Canada et ses membres ou encore des établissements d’enseignement. Le présent rapport jette les bases en vue d’établir qui peut aider et comment.

Ce qu’il y a de nouveau et de stimulant

Les tables rondes ont permis de faire la lumière sur de nouvelles tendances ainsi que sur des enjeux entrepreneuriaux cernés précédemment :

• L’accès aux marchés de capitaux est depuis toujours, et le sera pour toujours, un enjeu pour les entrepreneurs. Plusieurs parmi ceux avec qui nous nous sommes entretenus ne savaient pas trop comment procéder pour dénicher des sources de financement gouvernemental. Cependant, trouver du capital de départ n’est pas le seul enjeu. Des entreprises à croissance rapide continuent d’éprouver de la difficulté à trouver les types de financement précis dont ils ont besoin, comme du soutien à la commercialisation, par exemple. La Chambre de commerce du Canada se penchera très prochainement sur l’élaboration d’un système de mesures incitatives visant à élargir l’offre en matière de capitaux privés.

• Établir des liens entre les entreprises, les universités et les collèges afin de tirer parti de leur expertise et de leurs installations est aujourd’hui un élément prioritaire. L’Université Dalhousie, l’Université de Calgary et l’Université de la Colombie-Britannique (Okanagan) ont toutes manifesté un vif intérêt pour le projet ainsi que leur engagement à y prendre part en plus de reconnaître l’importance de l’entrepreneuriat.

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4 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

• L’isolement des entrepreneurs, jadis leur plus gros « tabou », est aujourd’hui discuté ouvertement. Réunir et partager l’expertise pour en renforcer l’envergure et la portée représente une valeur clé. Trouver des mentors qui sauront faciliter l’expansion d’entreprises sur la scène internationale ou aider des entrepreneurs à satisfaire aux exigences d’approvisionnement de grandes initiatives d’infrastructure ou d’autres initiatives gouvernementales, possiblement en encourageant la création d’alliances, de consortiums ou de partenariats—plutôt qu’en saupoudrant de l’argent ici et là—fait partie de la réalité contemporaine.

• Enfin, le programme politique doit refléter une reconnaissance et une prise en considération des besoins propres au groupe très unique d’entrepreneurs, en l’occurrence les 5 % des PME canadiennes à forte croissance qui créent 45 % des nouveaux emplois.

• Et plus encore.

Quelle aide peut apporter la Chambre de commerce du Canada ?

Les entrepreneurs forment un groupe de gens unique. On les qualifie de passionnés, de curieux et de leaders. Ils veulent ardemment travailler avec la Chambre de commerce du Canada, leur chambre de commerce locale et d’autres organismes. Selon eux, la conjoncture au Canada pourrait être meilleure. La Chambre de commerce du Canada compte utiliser les renseignements qu’elle vient de recueillir et ceux qu’elle continuera à recueillir. En utilisant ses capacités de recherche, de défense et de convocation, elle déterminera comment utiliser ces renseignements de façon constructive pour rehausser les perspectives de la réussite entrepreneuriale au Canada.

J’ai confiance qu’en travaillant ensemble, nous pourrons continuer à faire de la Chambre de commerce du Canada l’organisation par excellence à la fois pour les entreprises et le gouvernement.

Je tiens à remercier les membres du groupe consultatif dirigé par Dre Peggy Cunnigham, doyenne de la Faculté de l’administration de l’Université Dalhousie, et son vice-président, Peter Matutat, associé à BDO Canada s.r.l./S.E.N.C.R.L., ainsi que le personnel de la Chambre de commerce du Canada pour avoir mené cette initiative vitale pour l’économie et les entrepreneurs du Canada.

Richard Payette, FCPA, FCA Président du conseil d’administration de la Chambre de commerce du Canada PDG—Amériques, BDO International ltée

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5 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Avant-propos de la présidente et du vice-président du groupe consultatif du projet

Nous tenons à remercier sincèrement les entrepreneurs qui ont quitté leur entreprise prospère pendant une demi-journée pour nous conseiller sur ce dont les entrepreneurs canadiens ont besoin pour connaître encore plus de succès. Bien que les entrepreneurs avec lesquels nous nous sommes entretenus ont soulevé diverses difficultés et occasions aux différentes tables rondes organisées d’un bout à l’autre du pays, le degré de coalescence—littéralement d’un océan à l’autre—autour de thèmes clés s’est avéré frappant. Cela s’explique peut-être autant par les qualités des gens eux-mêmes (c’est-à-dire, autonomie, débrouillardise, ambition, absence de peur de l’échec) que par les difficultés et les possibilités qu’ils ont soulevées.

Tous s’accordaient pour affirmer que le Canada doit se doter d’une stratégie pour les entreprises entrepreneuriales à forte croissance. Cela n’a rien de surprenant étant donné que les entrepreneurs comprennent l’incidence des politiques gouvernementales (notamment en matière de taxation, de programmes du travail et d’aide financière/technique) sur les deux formes de capitaux dont dépend le succès de toute entreprise : le capital financier et le capital humain. La plupart ont reconnu l’utilité des programmes fédéraux pour les entrepreneurs en prenant toutefois soin de mettre en évidence la bureaucratie souvent liée à ces programmes. Pour eux, ce fardeau bureaucratique représente une préoccupation constante qui mine les avantages escomptés.

Les entrepreneurs que nous avons rencontrés sont tous du même avis : tout comme le gouvernement a la possibilité de mieux tirer parti de ses programmes de soutien en les simplifiant et en les communiquant plus efficacement, le système d’éducation (à tous les échelons) doit cesser de se concentrer uniquement sur l’éducation et la formation des jeunes dans l’optique d’en faire des employés travaillant pour le compte d’autrui et commencer à les inspirer à saisir tout le potentiel qu’offre l’entrepreneuriat. Nous avons aussi appris que nombre d’entrepreneurs brûlent d’envie d’éliminer des barrières internes au commerce tout en réalisant une percée de leur entreprise sur les marchés internationaux. Leur intrépidité est remarquable, et ils sont prêts à le faire seuls si le gouvernement ne semble pas souhaiter les aider.

Enfin, ces gens d’affaires partagent le point de vue—encore une fois, peut-être en raison de qui ils sont—que les entrepreneurs peuvent s’aider entre eux, aider leurs employés et rendre notre économie plus concurrentielle. Selon eux, un des deux éléments essentiels d’une voie d’avenir est la mise en place par le gouvernement fédéral d’un éventail d’outils qui répondent à leurs besoins variables. Ensuite, ce sera au marché de décider s’ils réussissent ou s’ils échouent. Le deuxième élément clé aux yeux des entrepreneurs est l’entraide.

Nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler avec les autres membres du groupe consultatif dans le cadre de ce projet et ce fut une grande source d’inspiration pour nous de rencontrer autant d’entrepreneurs talentueux, motivés et prospères.

Dre Peggy Cunningham Peter Matutat Doyenne, Faculté de l’administration Associé, BDO Canada l’Université Dalhousie s.r.l./S.E.N.C.R.L.

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6 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Sommaire

Les dirigeants des entreprises entrepreneuriales à forte croissance que la Chambre de commerce du Canada a rencontrés en août 2013 ainsi qu’en mai et juin 2014 ont dressé le portrait d’une pléthore de difficultés auxquelles ils font face et des principales politiques gouvernementales qui influent sur leur succès. Plusieurs thèmes intrigants ayant émergé justifient des mesures ou une étude plus poussée :

• Le besoin d’une stratégie nationale pour les PME à forte croissance qui optimise le rendement de l’argent des contribuables en privilégiant des entreprises qui conserveront les emplois et l’innovation au Canada ainsi que le lien entre l’innovation et la commercialisation

• Le besoin de faciliter l’accès aux sources privées et publiques de capitaux (c’est-à-dire que les capitaux existent, mais il peut s’avérer très difficile ou trop complexe et fastidieux de les trouver)

• L’élargissement du marché des capitaux en offrant des mesures incitatives aux investisseurs providentiels qui tendent à avoir une perspective à plus long terme et à investir à la fois leur temps et leur argent

• Un système fiscal qui pénalise le succès et qui encourage une mentalité d’« accepter le chèque » une fois qu’une entreprise a atteint une certaine taille

• Le besoin de mentorat et d’aide pour l’étendre à l’échelle internationale

• La nécessité pour le gouvernement fédéral de sanctionner les entreprises qui abusent de ses programmes au lieu de punir l’ensemble du milieu des affaires

• Une comparaison des programmes d’entrepreneuriat efficaces et inefficaces (l’efficacité étant mesurée par le nombre de nouvelles entreprises créées) dans les écoles secondaires, collèges et universités d’un bout à l’autre du Canada

Les entrepreneurs sont nos créateurs d’emplois. Le gouvernement doit les écouter et les aider à continuer à créer des emplois en leur fournissant des outils et des programmes de politique pour assurer leur succès soutenu.

Rationalisation et simplification des programmes fédéraux

Le gouvernement fédéral doit passer en revue les multiples programmes complexes qu’il offre par l’intermédiaire de plusieurs ministres dans l’optique de :

• communiquer plus efficacement la nature, les critères et les avantages de chaque programme ;

• réduire le nombre et la portée des programmes qu’il offre ;

• faciliter l’accès aux programmes par les entrepreneurs et simplifier leur reddition de comptes et leur gestion.

Accès aux capitaux et fiscalité

Bien qu’il existe un certain nombre de programmes de soutien axés sur les jeunes entreprises en développement et l’innovation, rares sont ceux qui sont conçus expressément pour soutenir les activités de commercialisation des entreprises.

Le gouvernement devrait offrir des mesures incitatives financières directes aux plus petites entreprises entrepreneuriales qui connaissent du succès dans des secteurs à croissance rapide, qui sont plus susceptibles de créer un plus grand nombre d’emplois rapidement et qui sont plus enclines à les maintenir ici au Canada.

Les sociétés d’État qui fournissent des capitaux aux entreprises doivent mieux répondre aux besoins des entrepreneurs pour lesquels elles ont été créées, c’est-à-dire les entreprises jugées trop risquées par les institutions financières privées. Souvent, les entrepreneurs les perçoivent comme des concurrentes des institutions financières privées.

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Les agences de développement économique régional jouent un rôle utile en fournissant des capitaux aux entrepreneurs. Toutefois, les délais entre le dépôt d’une demande et l’approbation de cette demande sont trop longs (de douze mois dans un cas) pour plus d’un entrepreneur et le processus d’examen et de rapport auquel les entrepreneurs doivent se soumettre est lourd.

Plusieurs entrepreneurs jugent que l’actuel plafond imposé sur les gains (500 000 $) pour être admissibles au taux d’imposition de 11 pour cent pour les petites entreprises est trop bas, pénalise le succès et devrait être majoré. Cette position correspond à celle de la Chambre de commerce du Canada, qui demande que le plafond pour les petites entreprises soit augmenté à 1 000 000 $.

On nous a également dit que le gouvernement fédéral doit réserver certaines mesures incitatives (crédits d’impôt et/ou fonds de contrepartie) aux investisseurs providentiels, car ils ont une perspective à plus long terme et investissent à la fois leur temps et leur argent dans les entreprises qu’ils soutiennent.

Aider les entrepreneurs à percer des marchés internationaux

Le Service des délégués commerciaux (SDC) a beau avoir été encensé, il demeure peu connu. Le gouvernement fédéral doit communiquer plus directement avec les entrepreneurs. Certains ont décidé de percer des marchés étrangers sans aide parce qu’ils ne connaissaient rien des services offerts par le SDC. Aussi, les entrepreneurs verraient d’un bon œil une plus grande coordination des missions commerciales entre les gouvernements fédéral et provinciaux-territoriaux.

Capital humain

Le gouvernement fédéral doit nuancer ses réactions visant à punir les employeurs qui abusent de ses programmes (ex. : le Programme des travailleurs étrangers temporaires [PTET]) au lieu de punir des secteurs économiques entiers. La complexité de notre système d’immigration complique souvent le travail

d’entrepreneurs qui cherchent à faire immigrer des talents étrangers au Canada. Il peut en résulter que des entreprises n’embauchent pas les meilleurs candidats et déménagent à l’extérieur du Canada, là où se trouve le talent. L’assurance-emploi (a-e) doit être moins attrayante dans les régions où l’économie est saisonnière. Certains employeurs au Canada atlantique jugent qu’ils doivent faire concurrence à l’a.-e. pour conserver leurs employés.

Le système d’éducation peut miner la fibre entrepreneuriale. Une partie du réseau d’éducation postsecondaire doit cesser de former les élèves en vue de les préparer à travailler pour une grande entreprise ou pour le gouvernement et plutôt les habiliter à gérer les risques, à bâtir leur propre entreprise et à faire preuve d’innovation en matière de commercialisation en milieu universitaire. Les employeurs, universités et collèges doivent travailler davantage ensemble et en symbiose. Il faut soutenir et récompenser l’analyse de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas en regard des programmes d’entrepreneuriat offerts actuellement au collégial et à l’université.

Un concept d’apprentissage de l’entrepreneuriat devrait être envisagé pour les étudiants des écoles de commerce. Il y a lieu d’encourager l’entrepreneuriat auprès des étudiants durant leurs stages coopératifs. D’autres aptitudes essentielles doivent être développées, par exemple en vente, en développement commercial, en rédaction, en art oratoire et en pensée critique.

Au Canada, la difficulté à trouver et à conserver des travailleurs de métier qualifiés résulte des stigmates persistants qu’on associe aux métiers par rapport à des études postsecondaires en milieu universitaire. Cette perception doit changer.

Approvisionnement fédéral

Plusieurs entrepreneurs ayant participé aux processus d’approvisionnement du gouvernement fédéral ont la perception qu’un nombre trop élevé de contrats sont attribués à des entreprises étrangères. Ils ont l’impression que de plus petites entreprises canadiennes doivent être étrangères ou faire leurs preuves dans un marché étranger avant d’être

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prises au sérieux par le gouvernement fédéral. Ces entrepreneurs ont affirmé que le gouvernement fédéral doit être plus rigoureux dans la communication des critères qui s’appliquent aux fournisseurs potentiels (ex. : volumes de ventes, marchés antérieurs, exécution de commandes, croissance des revenus et de la clientèle) afin que les plus petites entreprises puissent « perdre tôt et passer à autre chose ».

Rôle de la Chambre de commerce du Canada

Certains entrepreneurs participants ont avancé que la Chambre de commerce du Canada et ses alliés pourraient jouer un rôle dans l’amélioration de l’environnement dans lequel ils travaillent.

Étant donné que la Chambre est fondamentalement un organisme de défense axé sur le gouvernement fédéral, c’est sans surprise que des entrepreneurs ont affirmé qu’ils en bénéficieraient si la Chambre :

• servait de voie de communication pour les entreprises en regard des programmes gouvernementaux offerts aux entrepreneurs dans le cadre d’un processus rationalisé et simplifié ;

• participait tôt aux consultations concernant des questions d’intérêt pour les entreprises (ex. : réglementation). « Il existe un formidable groupe de personnes prêtes à les confronter à la réalité de l’incidence des politiques gouvernementales. » - Un entrepreneur de Calgary.

Plusieurs entrepreneurs avec lesquels nous avons discuté ont également laissé savoir que les entreprises tournées vers la croissance bénéficieraient de programmes conçus pour les aider dans des secteurs clés :

• Déterminer des occasions de mentorat et de réseautage pour établir des liens, partager des idées et solliciter/obtenir des conseils, particulièrement à des moments « charnières » (alors que certains entrepreneurs ont jugé qu’aucun programme de mentorat formel n’était nécessaire, d’autres ont prôné un programme de mentorat soigneusement élaboré qui passe au crible les mentors et les mentorés et exige responsabilité et engagement des deux, jusqu’à ce que le mentor ait un intérêt officiel/financier dans l’entreprise de son mentoré).

• Faciliter l’établissement de relations entre les entrepreneurs/innovateurs et des entreprises établies pouvant vouloir servir :

de « laboratoires vivants » ou d’adoptants précoces de nouveaux produits, de nouvelles technologies et de nouveaux services ;

de conseillers à de jeunes ou de nouveaux entrepreneurs ou à des entrepreneurs cherchant à percer sur la scène internationale ;

de partenaires ou d’alliés dans la préparation de DP, etc.

• Soutenir des organismes locaux pour intervenir dans les écoles afin d’encourager les étudiants à envisager la possibilité de se lancer en entrepreneuriat.

• Aider les entrepreneurs à trouver des sources potentielles de capitaux (au sein du gouvernement et du secteur privé) et à « parler le même langage » que les investisseurs potentiels.

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9 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Au Canada, les petites et moyennes entreprises (PME) font une très grande contribution à l’économie du pays. Selon Industrie Canada, plus de 98 pour cent des quelque 1,2 million de petites et moyennes entreprises canadiennes comptent moins de 100 employés, mais emploient près de 70 pour cent de notre main-d’œuvre. Lorsqu’on y ajoute les entreprises de 100 à 499 employés, les PME donnent du travail à un peu moins de 90 pour cent des Canadiens.1

« Individuellement, les PME ne sont pas attrayantes, mais prises ensemble, c’est une tout autre affaire. Nous créons la majorité des emplois au pays. »

Un entrepreneur de Kingston

Une majorité de gens croient que les propriétaires de PME sont nécessairement des entrepreneurs. Pourtant, les entrepreneurs ont en commun des caractéristiques distinctes.

Industrie Canada définit l’entrepreneuriat comme « un processus qui commence quand une personne—l’entrepreneur—sait reconnaître une occasion de créer quelque chose de nouveau ». L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) définit l’activité entrepreneuriale comme « une action dynamique humaine qui vise à générer de la valeur par la création ou l’expansion d’activités économiques, et par l’identification et l’exploitation de nouveaux produits, processus ou marchés2 ».

Bien que moins de 5 pour cent des PME canadiennes soient « à forte croissance3 », Industrie Canada a déterminé qu’elles ont néanmoins créé 46 pour cent des nouveaux emplois en 20124. Une autre perception erronée est que les PME à forte croissance exercent leurs activités uniquement dans le secteur de la haute technologie. Au contraire, on répertorie des PME à forte croissance dans tous les secteurs économiques5.

Au Canada, les 500 entreprises connaissant la croissance la plus rapide6 ont créé l’équivalent de près de 34 000 nouveaux emplois à temps plein au cours des cinq dernières années et ont contribué à l’économie nationale à raison de 18,5 milliards de dollars. Les entreprises entrepreneuriales sont appelées à relever de grands défis si elles veulent réussir. Selon les données d’Industrie Canada, 80 pour cent des PME (de 1 à 499 employés) ayant fait leur entrée dans le marché entre 2007 et 2009 ont survécu un an, tandis que près de 72 pour cent d’entre elles ont survécu deux ans7.

En sa qualité de Voix des entreprises canadiennesmc, la Chambre de commerce du Canada vise à façonner les politiques publiques et les prises de décisions du gouvernement fédéral à l’avantage des entreprises, collectivités et familles canadiennes. En août 2013, la Chambre a organisé une première table ronde pour se pencher sur les moyens les plus efficaces qu’elle pourrait prendre pour venir en aide aux entrepreneurs. En mai et juin 2014, la Chambre a étendu cette initiative et entamé des discussions aux quatre coins du pays avec des entrepreneurs à la tête de PME à forte croissance et à potentiel élevé. L’objectif était de définir les difficultés auxquelles ces entreprises font face et les possibilités qu’elles entrevoient afin d’établir si ou où la Chambre peut faire les contributions les plus efficaces pour leur venir en aide.

Introduction

1 Principales statistiques relatives aux petites entreprises, août 2013, Industrie Canada.

2 L’état de l’entrepreneuriat au Canada, Industrie Canada, Direction générale de la petite entreprise et du tourisme, février 2010 www.ic.gc.ca/eic/site/061.nsf/vwapj/EEC-SEC_fra.pdf/$file/EEC-SEC_fra.pdf

3 Selon la définition de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les entreprises à forte croissance sont celles qui enregistrent un taux de croissance moyen annualisé supérieur à 20 % sur une période de trois ans et qui comptent au moins 10 employés au début de la période (Principales statistiques relatives aux petites entreprises, août 2013, Industrie Canada).

4 Principales statistiques relatives aux petites entreprises, juillet 2012, Industrie Canada.

5 Ibidem.

6 « Profit 500: Canada’s Fastest Growing Companies » dans Canadian Business Magazine, juillet 2014.

7 Principales statistiques relatives aux petites entreprises, août 2013, Industrie Canada.

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10 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Les critères auxquels devaient répondre les entrepreneurs que nous souhaitions rencontrer incluaient les suivants :

• Entreprises privées de propriété canadienne

• Recettes annuelles supérieures à 2 M$ ou financement de l’ordre de 3 à 5 M$

• Taux annuel de croissance des recettes supérieur à 25 pour cent

• Démonstration d’une ou de plusieurs des caractéristiques suivantes :

Innovation, incluant de nouvelles façons de faire

Développement de produits et de services, incluant la mise en marché de nouveaux produits ou l’amélioration de produits existants

Expansion dans de nouveaux marchés intérieurs ou internationaux

Leadership par la raison et l’instinct pour faire croître l’entreprise

Nous avons organisé sept tables rondes8 et recueilli les idées de 70 entrepreneurs dont les activités commerciales couvrent plusieurs secteurs de notre économie. De plus, nous nous sommes entretenus individuellement avec des entrepreneurs n’ayant pas pu assister à nos tables rondes, mais voulant néanmoins nous partager leurs idées. Les gens d’affaires que nous avons rencontrés dirigeaient des entreprises à divers stades du continuum entrepreneurial (c’est-à-dire au stade de développement initial, mais en croissance rapide, du marché intermédiaire ou de la maturité).

Nous avons posé les questions suivantes à ces entrepreneurs :

• Quels sont les conditions et/ou facteurs ayant permis ou empêché la croissance de leur entreprise ?

• Dans quelle mesure les politiques gouvernementales influent-elles sur la capacité d’expansion et de croissance de leur entreprise ?

• Quelles sont les difficultés auxquelles leur entreprise fait face ?

• Prévoient-ils de nouveaux défis liés à la croissance au cours des quelques prochaines années ?

• Quelles sont les perspectives de croissance qu’ils entrevoient pour leur entreprise à l’échelle régionale, nationale ou internationale ?

• Quels changements doivent-ils apporter au sein de leur organisation pour croître de la façon dont ils souhaitent ou dont ils croient possible ?

• En gardant à l’esprit la mission de la Chambre de commerce du Canada de travailler au nom des entreprises canadiennes à façonner les politiques fédérales, sont-ils d’avis que la Chambre peut aider les entrepreneurs à surmonter les obstacles auxquels ils font face et/ou à tirer profit d’occasions pour leur compte ?

8 Toronto (août 2013) ; Vancouver (9 mai) ; Halifax (26 mai) ; Winnipeg (5 juin) ; Calgary (9 juin) ; Montréal (16 juin) ; Toronto (25 juin).

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11 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Reconnaissant l’importance économique des PME et des entrepreneurs, qui alimentent la croissance et la prospérité économiques au pays, la Chambre de commerce du Canada a organisé une table ronde à Toronto pour réunir un petit groupe d’entrepreneurs provenant des quatre coins du Canada. Le but de cette table ronde était de préparer le terrain à une consultation à plus grande échelle après avoir établi les difficultés et les possibilités dans l’espace entrepreneurial auxquelles la Chambre pourrait s’attaquer, forte de ses capacités de convocation, de défense et de recherche.

Les huit entrepreneurs ayant participé à cette table ronde ont partagé leurs idées sur les difficultés et les possibilités de l’entrepreneuriat et ont soulevé plusieurs thèmes que leurs homologues ont réitérés aux autres tables rondes tenues en 2014.

Absence d’une culture entrepreneuriale au Canada et aversion au risque

Un entrepreneur doit être à l’aise avec l’idée de prendre des risques, selon ces entrepreneurs. Le Canada a besoin d’entrepreneurs pour stimuler l’innovation et notre économie, et les entreprises doivent axer leurs efforts sur l’innovation, la création d’emplois et l’évolutivité. De plus, elles doivent continuellement répondre aux besoins du marché.

Les participants ont ajouté que des milliers de « jeunes esprits brillants » obtiennent leur diplôme de nos écoles chaque année sans pour autant avoir la moindre connaissance ou aptitude entrepreneuriale pour se lancer en affaires. Selon eux, nous n’outillons pas les étudiants de tout ce dont ils ont besoin pour réussir.

Ces entrepreneurs ont également affirmé que la culture anti-entrepreneuriale se manifeste aussi dans la bureaucratie gouvernementale, dictée par une aversion au risque et la crainte de réactions négatives de la population.

Nombre de commentaires ont été formulés sur le fait que l’entrepreneuriat n’est pas valorisé au Canada. En fait, plusieurs participants ont prétendu que la crainte de l’échec (et, à l’opposé, l’absence de valorisation de la réussite) est une caractéristique commune de la culture canadienne, contrairement à ce qu’on observe dans d’autres pays, où on s’attend à ce que les entrepreneurs échouent dans leur route vers le succès.

Personne n’a pu suggérer une solution rapide. Cependant, renforcer les compétences entrepreneuriales dans les écoles et valoriser l’entrepreneuriat ont été mentionnés parmi les possibilités.

Accès à des capitaux de croissance

La plupart des commentaires formulés à cette table ronde concernaient l’accès à des capitaux. Les entrepreneurs fournissent des exemples précis de situations où ils ont réussi à obtenir des capitaux à l’extérieur du Canada. Cela soulève la question à savoir si des entrepreneurs éprouvent des difficultés à se faire financer au Canada en raison d’un manque de capitaux ou de l’absence de bailleurs de fonds, ou encore parce qu’ils ne savent pas comment trouver du financement.

Importance du leadership

Le leadership est essentiel à l’exploitation d’une entreprise, mais ces entrepreneurs nous disent que rares sont les leaders qui ont la capacité unique de travailler « en périphérie de l’entreprise et non seulement dans l’entreprise ». Un véritable leader doit créer un sentiment d’appartenance, reconnaître ses faiblesses et s’entourer d’une équipe solide. De plus, disent-ils, un leader est celui qui doit prendre les décisions difficiles pour faire avancer l’entreprise.

Ce qu’on nous ditToronto (août 2013)

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Chaque entrepreneur a des récits de leadership à partager. De toute évidence, le leadership entrepreneurial présente des caractéristiques différentes de celles d’autres PME. Plus précisément, les leaders ayant la fibre entrepreneuriale ont tendance à tolérer l’ambiguïté et à faire preuve d’une volonté beaucoup plus grande de conclure des partenariats afin de réussir. Ce groupe affiche un niveau d’humilité et ses membres se disent à l’aise de solliciter de l’aide lorsqu’ils savent que les défis que leur entreprise est appelée à relever dépassent leurs compétences.

Un défi double : prendre du galon et percer des marchés internationaux

Depuis la récession, une concurrence féroce règne aux États-Unis. Des entreprises américaines ont réalisé de grands progrès pour percer des marchés internationaux, selon ces entrepreneurs, et les Canadiens doivent regarder au-delà de nos frontières, déterminer les marchés internationaux qui leur conviennent et trouver un moyen de pénétrer ces marchés. C’est notamment le cas du secteur canadien de la haute technologie, dont le marché est relativement restreint.

Ces entrepreneurs affirment aussi que prendre du galon passe par des partenariats et des initiatives de collaboration. Nous avons entendu de nombreux exemples où des incubateurs ont été utilisés avec succès pour stimuler la croissance d’entrepreneurs.

Renforcer les capacités de gestion pour décrocher de plus grands contrats d’approvisionnement

Les entrepreneurs, surtout ceux qui cherchent à décrocher de grands contrats d’approvisionnement, doivent être prêts à faire concurrence à de plus grandes entreprises établies. Souvent, les petites entreprises et les entreprises en démarrage ne connaissent pas les aptitudes qu’elles doivent développer pour saisir de nouvelles occasions, soulignent ces entrepreneurs. Elles n’ont même pas les ressources nécessaires pour peaufiner leurs aptitudes. Selon eux, il est important d’investir dans le perfectionnement professionnel pour maintenir son avantage concurrentiel. Cependant, il

s’agit d’un énorme défi à relever dans le cas d’une entreprise en pleine croissance. Les entrepreneurs affirment que leur situation serait meilleure si la bureaucratie était réduite et si on encourageait l’approvisionnement local auprès de petites entreprises.

Besoin de programmes de mentorat et de partenariats avec les universités et les collèges

Les entrepreneurs bénéficieraient à plusieurs égards de travailler en partenariat avec des universités, des collèges, des entreprises établies et d’autres entrepreneurs. Selon ces entrepreneurs, il y a lieu, pour un organisme comme la Chambre de commerce du Canada d’aider des entreprises en démarrage à établir de tels partenariats.

À l’instar de leurs homologues ayant participé aux autres tables rondes, ces entrepreneurs se disent consternés par le fait que notre économie ne profite pas du système canadien d’enseignement postsecondaire—pourtant de calibre mondial et financé par les deniers publics – comme il le pourrait et le devrait. Il existe un « gouffre » entre les milieux universitaires et les milieux d’affaires qui doit être comblé. Par conséquent, les universités, collèges et entreprises doivent travailler ensemble plus étroitement et sur une base plus continue.

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Vancouver

« Le gouvernement devrait valoriser l’entrepreneuriat au Canada. Les entrepreneurs génèrent des recettes fiscales et créent des emplois dans nos collectivités locales. »

Un entrepreneur de Vancouver

Les entrepreneurs ayant participé à cette table ronde dirigent des entreprises de services environnementaux et financiers, de gestion immobilière/foncière, de fabrication spécialisée et de consultation en soins de santé. Ils attribuent le succès de leurs entreprises respectives à leur capacité de saisir les occasions qui se présentent à eux, d’apprendre de leurs échecs et de faire preuve de courage.

Accès aux capitaux

Sans surprise, la question de l’accès à des capitaux a été un des principaux thèmes de la discussion—comme ce fut le cas des autres tables rondes. Les entrepreneurs de Vancouver affirment que savoir où trouver des sources de capitaux (particulièrement celles du gouvernement fédéral) et comment y avoir accès continue à poser problème. Bien qu’ils soient plusieurs à reconnaître que le gouvernement fédéral propose plusieurs programmes d’aide aux

entrepreneurs9, les gens d’affaires ayant participé à toutes les tables rondes décrient la bureaucratie et la paperasse excessives liées au dépôt d’une demande et à l’administration des capitaux obtenus, le cas échéant. Pour certains entrepreneurs, le choix se résume à négliger l’exploitation quotidienne de leur entreprise afin d’investir du temps et de l’énergie pour obtenir l’aide de programmes gouvernementaux.

Une autre question de politique publique relative au capital financier soulevée par les entrepreneurs de Vancouver est que notre système de taxation progressive pénalise la réussite financière et l’innovation. Plusieurs entrepreneurs indiquent qu’ils jugent que l’innovation, qui est le moteur de l’entrepreneuriat, serait d’autant plus florissante si les taxes professionnelles étaient réduites, quitte à majorer les taxes à la consommation (ex. : la TPS) en contrepartie.

« Ce n’est pas une question de récompenser l’effort. Nous voulons nous concentrer sur ce que nous pouvons faire pour permettre aux entrepreneurs ayant réussi à connaître un succès encore plus grand et pour aider les “gazelles” qui ont le potentiel de stimuler la croissance de notre économie. »

Un entrepreneur de Vancouver

Tables rondes en 2014

9 Les sources d’aide du gouvernement fédéral les plus souvent mentionnées ont été le crédit d’impôt du Programme de la recherche scientifique et développement expérimental (RS&DE), le Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI), la Banque de développement du Canada (BDC), Exportation et Développement Canada (EDC) et les agences de développement économique régional.

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Naît-on entrepreneur ou le devient-on ?

Bien que les points de vue à savoir si l’entrepreneuriat est une qualité « innée » ou « apprise » varient, les entrepreneurs sont d’avis que notre système d’éducation peut exercer une grande influence sur la direction que prennent les jeunes au moment de faire leur entrée dans le marché du travail.

« Notre système d’éducation peut encourager la fibre entrepreneuriale ou, au contraire, la tuer dans l’œuf. »

Un entrepreneur de Vancouver

Les entrepreneurs de Vancouver (et d’ailleurs) s’entendent pour dire qu’au moment où un jeune arrive au stade de poursuivre des études postsecondaires, il est souvent trop tard pour planter les graines de la fibre entrepreneuriale. L’importance de l’éducation—dès le primaire et le secondaire—pour stimuler le sens entrepreneurial des jeunes est fondamentale selon eux. Les entrepreneurs ont le sentiment que les écoles ne rendent pas service aux étudiants en leur présentant surtout des choix de carrière où ils seront employés plutôt qu’employeurs. Les jeunes doivent être exposés à l’entrepreneuriat dès plus jeune âge possible afin de les sensibiliser aux autres options qui s’offrent à eux après leurs études. Les participants à la table ronde de Vancouver laissent entendre que d’inviter des entrepreneurs dans les salles de classe et d’intégrer des cours d’entrepreneuriat dans les programmes scolaires du primaire et du secondaire ainsi que des programmes de mentorat contribueraient grandement à pallier cette lacune.

L’isolement des entrepreneurs

Les entrepreneurs de Vancouver affirment que l’entrepreneuriat offre des avantages personnels et financiers certains. Cependant, ils ajoutent que les entrepreneurs peuvent se sentir seuls, particulièrement à des moments « charnières » où des décisions critiques doivent être prises. Ils trouveraient très utile à ces moments de pouvoir consulter un mentor. Les entrepreneurs de Vancouver sont d’avis qu’ils en bénéficieraient si la Chambre de commerce du Canada et ses chambres membres établissaient des liens entre entrepreneurs et mentors à l’échelle locale et partout au pays.

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Calgary Les entrepreneurs que nous avons rencontrés à Calgary incluaient un investisseur en série, c’est-à-dire quelqu’un qui aide des entrepreneurs dans le secteur énergétique à accéder à des sources de capitaux, ainsi que des dirigeants d’entreprise en sciences de la vie, en forage pétrolier, en technologies de l’information, en construction domiciliaire, en services aux entreprises et en multipropriété d’avions d’affaires.

Cette rencontre a été l’une parmi plusieurs au cours desquelles les entrepreneurs nous ont affirmé que le gouvernement fédéral devait investir temps et énergie dans l’élaboration d’une stratégie nationale pour les entreprises à forte croissance. C’est à Calgary où ce besoin a été articulé dans les termes les plus succincts et directs. Autrement dit, le gouvernement fédéral doit :

• définir les occasions que rendent possibles les entreprises à forte croissance pour l’économie canadienne ;

• déterminer les difficultés auxquelles elles sont confrontées ;

• dresser un plan d’action pour résoudre les difficultés, particulièrement en matière de capital humain et financier ;

• étudier ce qui se passe ailleurs, où le chemin de l’innovation à la commercialisation est court, par exemple en Israël et à Silicon Valley, à la recherche d’idées et d’outils pour aider les entreprises à forte croissance à poursuivre leur croissance rapide.

« Sans le financement et les bonnes personnes en place, il est impossible pour une entreprise de croître. »

Un entrepreneur de Calgary

Capital humain

Pour les entrepreneurs ayant participé à toutes les tables rondes, le talent est aussi important à une entreprise à forte croissance que l’argent. Bien que ce besoin soit indisputable dans l’esprit des entrepreneurs, la manière d’attirer et de conserver des personnes de talent varie d’un entrepreneur à l’autre. Certains entrepreneurs sont d’avis qu’ils doivent recruter à l’extérieur du Canada, tandis que d’autres jugent qu’il serait plus facile de recruter dans le marché intérieur si les entreprises et les institutions d’éducation—les établissements d’enseignement postsecondaire ont été mentionnés en particulier—travaillaient plus étroitement ensemble en matière de recherche et de développement et, surtout, nourrissaient la curiosité et l’ouverture d’esprit souvent exigées d’un entrepreneur. Le niveau ou le type d’éducation est moins important que les attitudes et les compétences d’affaires essentielles que les diplômés apportent avec eux lorsqu’ils intègrent le marché du travail.

« Ce que je n’ai jamais réussi à comprendre est pourquoi notre système d’éducation—dès la première année—n’enseigne pas aux enfants à acheter un objet au prix de un dollar, à y ajouter de la valeur et à le revendre à profit. »

Un entrepreneur de Calgary

Certains entrepreneurs considèrent que certains employés très scolarisés peuvent être désavantagés parce que leur attitude ne contribue aucunement à faire avancer l’entreprise.

À l’instar des entrepreneurs d’ailleurs, les gens d’affaires avec lesquels nous nous sommes entretenus à Calgary attendent impatiemment des modifications au PTET, lesquelles modifications n’avaient pas encore été annoncées au moment de nos entretiens. Depuis des chercheurs jusqu’à des travailleurs de métier qualifiés, la capacité de recruter de la main-d’œuvre de l’extérieur du Canada est fondamentale à la survie et à la croissance des entreprises.

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Capital financier

Un entrepreneur qui aide de jeunes entreprises à trouver des capitaux affirme que les « banques conventionnelles » se tiennent loin des entreprises en démarrage qui n’ont ni liquidités ni actifs. Cela laisse les entreprises devant deux options : le financement privé ou le financement sur les marchés publics. Selon lui, la deuxième option est « le pire choix possible que vous pouvez faire », étant donné que ces jeunes entreprises travaillent sur des périodes trop longues pour produire les résultats trimestriels qu’exigent les marchés publics. Il ajoute que, malgré le fait qu’il y a beaucoup de capital privé disponible (jusqu’à 1 billion de dollars au Canada), le défi que les entrepreneurs doivent relever est d’établir où en sont les fonds privés dans leur cycle de vie (qui est habituellement de dix ans). C’est ce qui dictera le temps dont bénéficiera l’entrepreneur pour produire un rendement pour le fonds avant que ce dernier soit vendu. C’est d’ailleurs pour cette raison que sa firme dispose d’un fonds permanent.

Le RS&DE et le PARI10—deux programmes fédéraux—sont vus d’un bon œil et considérés comme utiles. Les entrepreneurs avec lesquels nous nous sommes entretenus à Calgary, à l’instar de leurs homologues ailleurs, conviennent que d’autres sources de capital fournies par le gouvernement fédéral, dont la Banque de développement du Canada (BDC)11 et les agences de développement économique régional12, ont le potentiel de combler l’écart en matière de financement aux premiers stades de développement que d’autres institutions financières refusent de combler, particulièrement en ce qui concerne le financement de démarrage et le financement mezzanine.

Cela dit, les entrepreneurs de Calgary et d’ailleurs soutiennent que la BDC semble souvent en concurrence avec des institutions financières privées13 et est trop conservatrice pour investir dans la haute technologie ou les sciences de la vie. Les entrepreneurs d’ici—et d’ailleurs—considèrent également qu’il existe un flou entre les marchés de capitaux de la BDC et ceux des institutions financières privées.

« La BDC pourrait jouer un rôle vraiment utile comme catalyseur de PME si elle était structurée pour jouer ce rôle. La BDC semble en perpétuelle concurrence avec les banques. On dirait qu’elle a perdu une partie de son identité. »

Un entrepreneur de Calgary

Un entrepreneur de Calgary affirme qu’il a récemment été témoin d’une démonstration de la BDC jouant son rôle à la perfection lorsqu’une entreprise à forte croissance à laquelle elle avait accordé du financement a pu ensuite s’adresser au marché du capital-risque : « C’est exactement le rôle que devrait jouer la BDC. »

Certains entrepreneurs ont de l’expérience dans la sollicitation—et l’obtention—de capital financier auprès d’agences de développement économique régional. L’entrepreneure ayant travaillé avec Diversification de l’économie de l’Ouest (DEO) Canada affirme que

10 Le crédit d’impôt du Programme de la recherche scientifique et développement expérimental (RS&DE) existe depuis les années 1980 et est destiné à encourager les entreprises canadiennes de toutes tailles et de tous les secteurs à effectuer de la recherche et du développement (R-D) au Canada pour développer des produits ou des processus nouveaux, améliorés ou technologiquement avancés. Une majorité de provinces et de territoires au Canada offrent également des mesures incitatives fiscales.

La Chambre de commerce du Canada soutient qu’en raison du fait que le programme repose sur des crédits d’impôt plutôt que sur des subventions ou d’autres dépenses, il constitue une approche simple et efficace au soutien à l’innovation. Des modifications apportées au programme de RS&DE en 2012—incluant la réduction du taux de crédit de 20 pour cent à 15 pour cent et l’élimination du capital parmi les dépenses admissibles—sont discriminatoires à l’endroit de projets de recherche à forte intensité de capital et auront pour effet de réduire considérablement les dépenses en R-D au Canada. La Chambre a demandé au gouvernement fédéral de rétablir le crédit d’impôt de RS&DE à ses niveaux d’avant 2012 (et de l’indexer à l’inflation) et de ne plus le modifier sans avoir d’abord mené une consultation véritable, avec reddition de comptes aux intervenants et à l’industrie au moins un an à l’avance.

Le Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches existe depuis plus de 60 ans et son utilité est considérée comme le fruit de sa longévité. Le PARI fournit une aide technologique à des PME (à tous les stades de développement) pour renforcer leurs capacités d’innovation.

11 La BDC, une société d’État, existe pour aider (principalement) des PME (comptant moins de 20 employés en moyenne) à obtenir du financement, des conseils et du capital-risque (par l’entremise de BDC Capital). La clientèle de BDC tend à être constituée d’entreprises au profil plus risqué. En plus de travailler directement avec des entrepreneurs, la BDC travaille également avec des incubateurs d’entreprises en démarrage. La BDC perçoit des taux d’intérêt plus élevés que les institutions financières du secteur privé.

12 Les agences de développement économique régional du gouvernement fédéral sont l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APECA), l’Agence de développement économique Canada pour les régions du Québec, l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario (FedDev Ontario), FedNor pour les habitants du Nord de l’Ontario, l’Agence canadienne de développement économique du Nord (CanNor) et Diversification de l’économie de l’Ouest Canada.

13 La BDC convient que cela peut être le cas d’entreprises dont le profil de risque les place à l’extrémité inférieure de l’admissibilité à du financement privé.

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les délais entre le dépôt d’une demande d’aide et l’approbation de la demande sont trop longs (jusqu’à un an dans son cas) et que le processus administratif est très fastidieux.

Pénalisation du succès financier

À l’instar de leurs homologues de Vancouver, les entrepreneurs de Calgary jugent que notre régime fiscal pénalise leur succès financier et décourage la croissance. Dans bien des cas, cela mène à une mentalité d’« accepter le chèque », où les entreprises se laissent acheter une fois qu’elles ont atteint une certaine taille.

Ils suggèrent de hausser le seuil du taux d’imposition pour les petites entreprises14 en plus de simplifier le régime fiscal.

Expansions internationales

Certains entrepreneurs de Calgary nous disent qu’en raison du faible bassin de consommateurs au Canada, ils doivent envisager une expansion internationale pour soutenir leur croissance. Pour certains, ne pas le faire constitue un obstacle majeur au potentiel de croissance des entreprises et un plus grand nombre d’entreprises doivent envisager cette option.

« Des entreprises canadiennes deviennent parfois trop concentrées sur le marché intérieur. Cela peut s’avérer une erreur. »

Un entrepreneur de Calgary Les entrepreneurs nous disent qu’ils ont souvent besoin de « beaucoup d’aide » pour prendre de l’expansion à l’international et que le gouvernement

fédéral est perçu comme une source clé de l’aide requise. L’utilité du Service des délégués commerciaux (SDC)15 du gouvernement fédéral a été mentionnée par les entreprises qui ont eu recours à lui. Cependant, plusieurs entrepreneurs de Calgary et d’ailleurs ne connaissent pas le SDC ou ne savaient pas comment communiquer avec lui. Plusieurs entrepreneurs ont fait valoir que le gouvernement fédéral doit plus activement faire la promotion du SDC et informer les entrepreneurs sur la procédure à suivre pour se prévaloir des services du SDC16.

Réglementation

Outre les frustrations administratives que plusieurs entrepreneurs avouent avoir vécues en devant composer avec la bureaucratie liée au dépôt d’une demande d’aide financière au gouvernement fédéral, la surveillance réglementaire au fédéral est aussi mentionnée parmi les facteurs nuisant à la croissance. Un entrepreneur explique comment de l’équipement d’une valeur de plusieurs millions de dollars—et identique à d’autres pièces qu’il avait achetées—est demeuré inaccessible, en attente de l’approbation réglementaire du fédéral—un processus pouvant prendre six mois ou plus. « Dans les faits, le fédéral ne fait qu’ajouter une ligne à tous nos formulaires existants, explique-t-il. La réglementation fédérale doit reposer sur une culture axée sur le service. »

« Je ne recommanderais à personne de se lancer dans un secteur hautement réglementé à moins de pouvoir compter sur une grande expertise et beaucoup de ressources en gestion. »

Un entrepreneur de Calgary

14 La Chambre de commerce du Canada soutient que le gouvernement fédéral devrait augmenter le montant annuel de revenu tiré d’une entreprise exploitée activement pour le taux d’imposition pour petites entreprises moins élevé (11 pour cent) de 500 000 $ à 1 000 000 $. Les entreprises dont le revenu se chiffre à entre 1 000 001 $ et 2 500 000 $ devraient être imposés à un taux de 13 pour cent, tandis que celles ayant un revenu de 2 500 001 $ ou plus devraient payer 15 pour cent. Cela faciliterait l’expansion des entreprises, car elles ne passeraient pas soudainement à une tranche d’imposition beaucoup plus élevée.

15 Le Service des délégués commerciaux (SDC) relève du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international dans 160 villes sur la planète. Il a pour objectif de fournir aux entreprises canadiennes des renseignements et des conseils pratiques sur les affaires dans les marchés étrangers, notamment en matière de personnes-ressources au sein de gouvernements étrangers, de chefs d’entreprise clés, de clients potentiels, de sources de financement, d’intermédiaires, etc.

16 La Chambre de commerce du Canada a recommandé que le gouvernement fédéral ouvre la marche en permettant aux entreprises d’accéder à de l’information en ligne sur la gamme entière de services de promotion du commerce offerts par les gouvernements fédéral et provinciaux-territoriaux. Réseau Entreprises Canada d’Industrie Canada, qui exploite EntreprisesCanada.ca ainsi qu’un réseau de centres régionaux de services aux entreprises, pourrait servir de plateforme à cette fin. Un des principaux avantages de cette plateforme est sa marque courante et le fait que des entreprises—surtout de petites et moyennes entreprises n’ayant peut-être pas encore envisagé une expansion internationale—l’utilisent déjà pour accéder à un éventail d’autres services aux entreprises. Des ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux ainsi que des agences et sociétés d’État pourraient mettre en ligne à intervalles réguliers des mises à jour concernant leurs services sur cette plateforme, Un point tournant : Comment rétablir notre succès commercial sur les marchés étrangers, Chambre de commerce du Canada, mai 2014.

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WinnipegLes entrepreneurs que nous avons rencontrés à Winnipeg dirigent des entreprises en tourisme, en engagement/étude des comportements de consommateurs en ligne, en services géotechniques et d’ingénierie, en construction/services de protection contre les incendies, en construction pour climats froids, en transmission de données IP par satellite, en publicité numérique et en services de gestion de la paie et de gestion des affaires.

Chacun a vécu des tournants ou des points d’inflexion les ayant inspirés ou incités à donner de nouvelles orientations à leur entreprise en pleine croissance. Parmi ces nouvelles orientations, mentionnons les suivantes : délaisser les offres personnalisées/coûteuses pour adopter des offres standardisées et facilement/rapidement adaptables ; fusionner avec d’autres entreprises pour se doter d’une plus grande tolérance au risque ; adopter de nouvelles technologies ; servir uniquement des marchés étrangers ; travailler avec des partenaires internationaux ; délaisser le financement par capital-risque et opter pour celui de banques « traditionnelles » ; rationaliser les structures de gestion pour retrouver la rentabilité ; et repenser le mode de gestion des fonds des clients dans la foulée de la crise financière de 2008.

Parmi les obstacles que ces entrepreneurs mentionnent comme étant nuisibles à leur croissance figurent les suivants :

• Taxes aéroportuaires élevées (faisant en sorte qu’il coûte moins cher aux gens de se rendre au Dakota du Nord en voiture et de prendre un vol en partance des É.-U.) et nombre relativement limité de vols directs entre les grands centres internationaux et l’aéroport international de Winnipeg ;

• Coûts d’affaires après impôt (ex. : permis et autres droits) ;

• Obstacles au commerce intérieur (différentes exigences en matière de formation, de permis, etc. auxquelles doivent répondre les entreprises exerçant leurs activités dans plusieurs provinces ou territoires) ;

• Réglementation fédérale (la Loi canadienne anti-pourriel [LCAP] est mentionnée à plusieurs reprises) ;

• Faiblesse relative du Canada en regard de la commercialisation de l’innovation.

Ces entrepreneurs mentionnent également que la propriété intellectuelle (PI) canadienne doit absolument rester à l’intérieur des frontières du pays pour qu’ils puissent veiller à la croissance de leur entreprise17.

Accès à des capitaux

Conformément aux perspectives exprimées par des entrepreneurs aux autres tables rondes, la question de l’accès au « bon type » de capital est un thème ayant marqué la discussion à Winnipeg. Alors que les discussions avaient jusqu’alors porté principalement sur le capital-risque, c’est la première fois où le « vide » des investisseurs providentiels s’est avéré un thème clé. Ces entrepreneurs conviennent que le gouvernement fédéral vient principalement en aide aux investisseurs de capital-risque qui tendent à détenir des intérêts dans des entreprises présentant un potentiel rapide de croissance et de rentabilité dans l’optique de leur vente à court terme. Malgré l’importance des investissements de capital-risque, selon eux, il ne s’agit pas du seul outil permettant de bâtir une entreprise à partir de rien. Ce groupe d’entrepreneurs affirme également que les investisseurs providentiels, qui tendent à investir dans une perspective à plus long terme, peuvent jouer un rôle encore plus important dans le cas de certaines entreprises actives dans des secteurs où les délais entre la R-D et la commercialisation sont plus longs. Pensons notamment au secteur des sciences de la vie.

Selon ces entrepreneurs, le gouvernement fédéral doit « innover à cet égard [en regard des investisseurs providentiels] » et inciter les banques du secteur privé à en faire autant. Ils suggèrent une démarche multilatérale à l’investissement providentielle selon laquelle des entrepreneurs, le gouvernement et des institutions financières privées travailleraient en partenariat.

17 Jim Balsillie, ancien coPDG de Research in Motion, a exprimé la même opinion dans le cadre d’une entrevue au Globe and Mail plus tôt cette année : « Les gens d’affaires canadiens n’ont pas développé d’aptitudes avancées à protéger la PI, et le gouvernement fédéral devrait travailler à comprendre comment le jeu se joue, particulièrement aux États-Unis et en Europe, et veiller à ce que les entreprises soient formées pour maîtriser ce jeu. Autrement, ils deviendront des agneaux sacrifiés, ils ne prendront jamais leur envol et le Canada continuera à prendre du retard… »

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Talent

À l’instar de leurs homologues ailleurs, ces entrepreneurs affirment qu’à moins de trouver les bons talents leur potentiel de croissance est limité. « Nous devons recruter, motiver et conserver les bonnes personnes si nous voulons connaître du succès », déclare un entrepreneur.

Comme dans d’autres villes, il existe une rupture frustrante entre les programmes des établissements d’enseignement postsecondaire et les besoins des entreprises cherchant à embaucher de nouveaux diplômés. Encore une fois, on nous dit qu’il existe une pénurie de diplômés dans les métiers spécialisés et que les entrepreneurs doivent recourir au PTET pour combler leur pénurie de main-d’œuvre. Il s’agit d’une option peu attrayante pour certains employeurs, par exemple ceux dans l’industrie de la construction, où les travailleurs tendent à être plus transitoires, en raison des coûts et de la gestion que comporte cette option.

Un autre point commun soulevé par les entrepreneurs à Winnipeg et dans les autres villes est l’absence de nuances dans les politiques du gouvernement fédéral. Ils citent en exemple la façon dont celui-ci a réagi aux abus de quelques entreprises en modifiant le PTET de fond en comble. Sa décision a eu des répercussions sur des secteurs entiers de l’économie18. Ces entrepreneurs sont du même avis que d’autres ailleurs au Canada, à savoir que le gouvernement fédéral doit sanctionner les employeurs qui ne suivent pas les règles sans pour autant punir des industries ou des régions tout entières.

À Winnipeg, les entrepreneurs nous disent qu’ils doivent souvent faire concurrence au secteur public lorsque vient le moment de recruter des travailleurs, particulièrement des travailleurs de métier qualifiés. Lorsque l’offre de travailleurs spécialisés est limitée, les entrepreneurs ne réussissent souvent pas à égaler ce que le gouvernement offre en matière de salaire, encore moins en matière d’avantages sociaux ou de prestations de retraite. « L’ironie, c’est que non seulement les entreprises perdent des employés au profit du gouvernement, mais aussi elles paient les avantages que le gouvernement concède à ses employés », déclare un entrepreneur.

Mentalité des sept carrières

Un des entrepreneurs rencontrés à Winnipeg affirme que les jeunes ont été endoctrinés par la « mentalité des sept carrières ». Ils ne s’attendent pas à occuper leur emploi actuel pendant plus de quelques années. Il devient donc risqué et coûteux d’investir dans le recrutement de nouveaux talents et la croissance de l’entreprise en subit les contrecoups. « Pour moi, c’est une question de recrutement, de rétention et de mobilisation, explique un entrepreneur. C’est à moi de vous démontrer que vous pourrez rester dans l’entreprise et assumer des rôles de plus en plus complexes sans devoir changer d’employeur. »

Rôle du gouvernement fédéral

À l’instar de leurs homologues ailleurs, les entrepreneurs de Winnipeg avancent que le gouvernement fédéral—malgré ses bonnes intentions—propose un trop grand nombre de programmes gérés par un trop grand nombre de ministères et d’organismes et que ces programmes sont trop rigides et bureaucratisés pour être efficaces comme ils pourraient l’être. Selon eux, ces programmes doivent faire l’objet d’une refonte majeure.

« Des dizaines de ministères gèrent des dizaines de programmes. Comment une PME est-elle censée s’y retrouver ? »

Un entrepreneur de Winnipeg

18 La table ronde à Winnipeg s’est tenue avant l’annonce faite par le gouvernement fédéral le 20 juin 2014 d’importantes modifications au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), lesquelles modifications comprennent des hausses de frais pour les employeurs et l’imposition de plafonds sur le nombre de travailleurs étrangers temporaires qu’un employeur peut embaucher.

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Les entrepreneurs laissent entendre que ce grand nombre de programmes gérés par autant de ministères et organismes gouvernementaux rend difficile la possibilité de déterminer si les entreprises en bénéficient et combien en bénéficient. Un entrepreneur avance que les programmes fédéraux de financement devraient être liés à un numéro d’entreprise comme celui qu’utilise l’Agence du revenu du Canada (ARC). Tous sont d’avis que le gouvernement doit saisir l’occasion qui lui est offerte pour adopter une approche plus stratégique à l’aide qu’il offre aux entrepreneurs tout en faisant un meilleur travail pour rationaliser/harmoniser ses programmes et en informer les PME.

Encore une fois, on nous dit que la BDC et les agences de développement économique régional livrent une concurrence aux banques du secteur privé dans une partie du marché du capital entrepreneurial. Pour les entrepreneurs, ce n’est pas approprié. Selon eux, l’argent des contribuables devrait servir à capitaliser des entreprises qui ne peuvent obtenir de financement privé, et ce, à des taux d’intérêt supérieurs à la moyenne du marché pour tenir compte des risques plus élevés. « La BDC a une occasion en or de combler cet écart entre le propriétaire-exploitant dont l’accès à du capital dépend de ses amis et de sa famille et l’entreprise qui commence à être rentable », affirme un entrepreneur.

C’est aussi à Winnipeg que la discussion a porté pour une première fois sur la question d’une apparence de partialité des processus d’approvisionnement du gouvernement fédéral au détriment des PME, qui doivent satisfaire à des exigences différentes (par exemple, souscrire une assurance-risque) que celles imposées aux entreprises de plus grande taille s’ils veulent devenir fournisseurs de l’appareil fédéral. Cette discussion a été la première au cours de laquelle nous avons entendu des entrepreneurs affirmer que le gouvernement fédéral doit accorder une plus grande place aux entreprises canadiennes dans ses processus d’approvisionnement. « Le gouvernement devrait venir en aide aux PME au lieu de les confronter à des obstacles, dit un entrepreneur. Les entreprises devraient pouvoir faire affaire avec un guichet unique. »

« Il est très difficile de faire des affaires au Canada, ajoute un autre entrepreneur. Notre gouvernement a une très forte aversion au risque. Je suis présent dans 40 pays, mais je n’ai rien au Canada. Nous, Canadiens, voulons faire des affaires ici, mais c’est très difficile. C’est très embarrassant d’essayer de clore des ventes avec des clients dans d’autres pays lorsqu’on se fait demander si on a des clients au Canada et qu’on doit répondre non. »

D’autres entrepreneurs se font l’écho de cette impression, particulièrement en matière de certification de produits technologiques et de produits des sciences de la vie. « Aux États-Unis, le marché est dix fois plus grand. Pourtant, la structure réglementaire y est beaucoup plus simple. »

Besoin d’une stratégie

Les entrepreneurs de Winnipeg sont aussi d’avis que le gouvernement fédéral rentabiliserait davantage les deniers publics qu’il investit dans l’aide aux entreprises entrepreneuriales et aux entreprises à forte croissance s’il se dotait d’une stratégie globale pour le faire. « La politique du gouvernement fédéral me semble davantage une réponse à des pressions que ce qu’il nous faut pour renforcer nos industries. Nous avons besoin d’une stratégie globale pour rentabiliser l’argent des contribuables qu’investit notre gouvernement. Ce serait préférable à l’actuel saupoudrage d’argent ici et là, qui ne produit aucun résultat concret. », affirme un entrepreneur.

Les entrepreneurs de Winnipeg sont les premiers à nous dire que le gouvernement doit axer ses efforts sur le soutien d’entreprises canadiennes qui conserveront les emplois et l’innovation au Canada.

« Le gouvernement doit s’interroger sur son rôle fondamental dans le développement des entreprises. Plutôt que distribuer de l’argent ici et là, il devrait vraiment travailler de concert avec les entreprises afin de déterminer quels leviers seraient les plus efficaces. Parmi tous les pays industrialisés, nous nous classons dans le bas de la liste sur le plan de l’efficacité de nos activités de commercialisation. De quoi le gouvernement a-t-il besoin de plus pour se convaincre que quelque chose ne tourne pas rond ? » affirme un entrepreneur.

Rôle des établissements d’enseignement postsecondaire

Les entrepreneurs sont d’avis que les collèges et les universités peuvent jouer un rôle fort utile en R-D et en commercialisation, mais que le financement des partenariats devrait être confié au secteur privé. Selon un entrepreneur, « nous devons cesser de financer les universités qui évoluent dans l’environnement qui présente le moins de risques. Ce sont les entrepreneurs qui doivent tenir le levier afin que ces chercheurs réalisent le travail dont les entreprises ont besoin ».

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Toronto

« Le Canada est un excellent pays où démarrer une entreprise. »

Un entrepreneur de Toronto Les entrepreneurs qui ont assisté à notre table ronde à Toronto (et ceux avec lesquels nous nous sommes entretenus par la suite) dirigent des entreprises dans les secteurs de la technologie, des jeux vidéo, des logiciels de RH, des outils d’évaluation psychologique, le transport et de la fabrication avancée. Un de ces entrepreneurs est aussi un investisseur providentiel.

Lorsqu’on leur demande d’indiquer les secteurs stratégiques qui nuisent le plus ou contribuent le plus à la croissance de leur entreprise, les entrepreneurs répondent ceci :

• Multiplication des mesures incitatives visant à attirer des capitaux d’investisseurs providentiels

• Recrutement de personnel de talent

• Outils destinés aux entreprises souhaitant prendre de l’expansion à l’international

Politiques fiscales

Un des entrepreneurs, qui est également un investisseur providentiel, soutient que le gouvernement fédéral doit offrir aux entrepreneurs de plus nombreuses occasions de conclure des partenariats en formation de capital. Il soutient également qu’on rate une occasion étant donné que les programmes et les mesures incitatives fédéraux sont axés sur le capital-risque. Il y a lieu d’élargir les mesures incitatives pour inclure les investisseurs providentiels qui ont tendance à détenir des intérêts à plus long terme dans une entreprise et sont moins susceptibles de vouloir la rendre profitable et la vendre à plus court terme. Cet entrepreneur suggère que des crédits d’impôt ou des fonds de contrepartie ciblant les investisseurs providentiels auraient pour effet d’augmenter ce type d’investissement dans de nouvelles entreprises. « Souvent, les jeunes entreprises

ont besoin d’une piste un peu plus longue pour prendre leur envol, explique-t-il. Tout soutien fédéral devrait permettre aux investisseurs providentiels de faire le travail sur le terrain tout en reconnaissant les risques qu’ils prennent. »

Les autres entrepreneurs autour de la table partagent ses points de vue, affirmant que la plupart des bailleurs de capital-risque ont de l’expérience en finance, mais n’ont jamais démarré une entreprise eux-mêmes. « La première chose qu’ils vous demandent de faire est d’embaucher un directeur financier, affirme-t-il. Le gouvernement doit soutenir d’autres modèles d’investissement destinés aux entrepreneurs. »

À l’instar des entrepreneurs dans d’autres villes, les participants à Toronto suggèrent de mettre en place de nouvelles mesures incitatives fédérales pour des entreprises entrepreneuriales de plus petite taille qui sont plus susceptibles de créer des emplois plus rapidement et de les conserver au Canada. Une entrepreneure dirige une entreprise qui fabrique de l’équipement de fabrication de pointe. « Le Canada doit développer son industrie manufacturière, dit-elle. Je ne fais pas référence ici à des cheminées polluantes, mais à une industrie propre et efficace. Les PME feront tout ce qu’elles doivent faire pour rester dans la collectivité. »

« Je n’ai aucun client au Canada. Je sais que je ne suis pas idiot. Alors pourquoi je reste ici ? C’est parce que je me suis engagé à le faire. »

Un entrepreneur de Kingston Une étude menée en 2009 par Impact Group auprès de jeunes entreprises axées sur la R-D (sur la base d’entrevues menées avec les PDG d’entreprises ayant échoué et certains de leurs investisseurs) a révélé que, parmi les caractéristiques des entreprises ayant échoué, plusieurs avaient bénéficié de capital-risque assorti d’objectifs « financiers agressifs à court terme19 ». L’étude a également révélé que les entreprises en démarrage doivent être sensibilisées aux sources de financement appropriées, y compris « des investisseurs providentiels ayant de l’expérience avec les entreprises qui y investissent énergie et argent ».

19 Understanding the Disappearance of Early-stage and Start-up R&D Performing Firms, Impact Group, septembre 2009.

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L’étude recommande que les investisseurs de capital-risque et les investisseurs institutionnels peaufinent leurs aptitudes entrepreneuriales et agissent plus à titre de facilitateurs, sans quoi les entreprises devraient les éviter20.

« Les investisseurs providentiels ne sont pas des idiots. Ils investissent leurs talents en plus de leur argent », affirme un entrepreneur. « Ces investisseurs peuvent faire une différence et combler l’écart—ce que faisaient les investisseurs de capital-risque. Donc, tout programme qui permettrait aux investisseurs providentiels d’en faire plus avec leur argent serait accueilli favorablement », ajoute un autre participant.

Un autre entrepreneur torontois, qui exploite également une entreprise en démarrage, affirme que, selon lui, les investisseurs providentiels ont besoin de plus de partenaires comptant de l’expérience dans l’industrie ou l’entreprise dans laquelle ils investissent. Ce même entrepreneur affirme que le gouvernement fédéral devrait faire preuve d’une plus grande créativité pour faciliter le financement par emprunt d’entreprises en phase de démarrage requérant des capitaux de l’ordre de 250 000 $ à 1 M$. Selon lui, les programmes fédéraux sont conçus pour les entreprises en démarrage nécessitant des capitaux de plus de 1 M$ et ne répondent pas aux besoins de ces très jeunes entreprises qui n’ont pas les actifs nécessaires pour se qualifier à du financement bancaire.

Points forts et points faibles du RS&DE

Les entrepreneurs de Toronto—et ceux ayant participé à d’autres tables rondes—ont discuté des points forts et des points faibles du crédit d’impôt de RS&DE. Certains entrepreneurs considèrent programme de crédit d’impôt comme un moyen de « continuer à innover », ce qui est fondamental, particulièrement dans le secteur manufacturier « très malmené en Ontario depuis quelques années ». Ces entrepreneurs, tout comme leurs homologues ailleurs, jugent que le RS&DE est utile, mais affirment que sa gestion commande beaucoup de soutien externe et de ressources internes. Souvent, les entrepreneurs ayant imparti le processus de demande et de reddition de comptes ont vécu une expérience plus positive que ceux qui avaient tout géré eux-mêmes (le délai pour recevoir leur remboursement ayant varié entre deux et douze mois). D’affirmer un entrepreneur : « J’ai souvent recours au RS&DE, mais je perds entre

15 et 20 pour cent du crédit parce que je dois payer quelqu’un pour gérer le processus pour moi. Aussi, la structure de reddition de comptes du RS&DE mobilise beaucoup de mes meilleurs employés. C’est un processus très ardu. »

Un entrepreneur suggère que les demandes d’entreprises ayant déjà bénéficié du crédit d’impôt du RS&DE dans le passé devraient être traitées en accéléré. Une autre, qui a beaucoup recours au RS&DE, s’est dite déçue des modifications apportées au programme en 2012, de sorte qu’il ne permet plus aux entreprises de réclamer leurs dépenses en immobilisations. Selon elle, les modifications favorisent les entreprises de haute technologie au détriment des entreprises manufacturières.

Main-d’œuvre compétente

Pour un entrepreneur, un obstacle majeur à la croissance de son entreprise et d’autres entreprises est le fait que les diplômés universitaires et collégiaux—malgré leur connaissance poussée de la théorie commerciale—n’ont pas développé les compétences commerciales essentielles que sont la communication écrite et verbale efficace, la pensée critique et la vente. « Ce que je cherche, ce sont des employés curieux, entraînables et persévérants », affirme-t-il. Notre système d’éducation ne prépare pas les étudiants à cet égard », ajoute un autre.

Le PDG d’une entreprise manufacturière de pointe a indiqué qu’il éprouve beaucoup de difficulté à recruter et à conserver les outilleurs et les machinistes dont il a besoin. « Nous dépendons tellement de l’immigration pour recruter la main-d’œuvre qu’il nous faut, dit-il. Cette année, nous avons lancé un appel pour recruter des apprentis auprès d’un collège à proximité, mais n’avons reçu aucune réponse. Nous devons trouver un moyen d’entrer dans les écoles secondaires pour sensibiliser les élèves au fait qu’ils peuvent bien gagner leur vie en exerçant un métier spécialisé. Nous devons leur montrer à quoi ressemble une journée dans la vie professionnelle d’un machiniste ou d’un électricien. » Cet entrepreneur, comme d’autres d’ailleurs, a dû élaborer son propre programme de formation. Selon lui, les difficultés que les entrepreneurs comme lui éprouvent à cet égard résultent du fait qu’on continue au Canada de dénigrer les écoles de métiers par rapport aux établissements d’enseignement postsecondaire.

20 Ibidem.

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Une autre entrepreneure affirme que le faible nombre d’étudiants qui s’inscrivent à certains programmes de métiers spécialisés fait en sorte que les établissements postsecondaires et d’autres établissements de formation ne les offrent pas. Par conséquent, son entreprise doit soit offrir la formation elle-même, soit envoyer (à ses frais) ses employés suivre ces formations dans d’autres villes. Elle aimerait voir un partenariat entre les gouvernements fédéral et provinciaux-territoriaux ainsi que les employeurs en vertu duquel ces derniers auraient l’option de contribuer en formant leur personnel à l’interne. Un autre entrepreneur a poussé cette idée d’un cran en affirmant que des crédits d’impôt consentis aux employeurs qui investissent en formation au bénéfice de leurs actifs les plus précieux—leurs employés—seraient très utiles pour leur permettre de combler leurs besoins en main-d’œuvre.

Plus d’un entrepreneur à cette table ronde—et à celles tenues dans d’autres villes—fait valoir que notre système d’immigration ne facilite pas toujours le recrutement à l’étranger de talents qui ne peuvent pas être trouvés au Canada. Ils affirment que cette situation a poussé certaines entreprises à quitter le pays et à s’établir là où elles pouvaient trouver la main-d’œuvre qualifiée dont elles avaient besoin.

Expansion internationale

Au moins un entrepreneur souligne que l’absence d’une démarche coordonnée à la diplomatie commerciale entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux-territoriaux se solde par des occasions ratées. Un autre fait écho de ce qu’on nous a partagé ailleurs concernant le SDC; soit qu’il en connaissait l’existence, mais n’était pas sûr de la manière d’y avoir accès et avait donc décidé d’agir seul pour percer le marché asiatique. « Il est très difficile de s’y retrouver, dans le bourbier des règlements étrangers », affirme un entrepreneur. « Nous avons tout fait nous-mêmes sans avoir recours à l’aide gouvernementale. Ce serait formidable si nous pouvions obtenir de l’aide pour établir des contacts, etc. dans des pays étrangers. Je suis convaincu que certaines des erreurs que nous avons commises l’ont été par d’autres avant nous et il aurait été bien de pouvoir apprendre de leurs erreurs. »

Protection de la propriété intellectuelle (PI)

Un entrepreneur fait écho à la préoccupation exprimée dans d’autres villes quant au besoin de mesures plus efficaces de protection de la PI. Il explique que le processus de demande de brevet dans le secteur de la fabrication de pointe est fastidieux et coûteux : « Même si on finit par vous accorder votre brevet trois ans plus tard, il est difficile de le faire respecter à l’étranger. Dès que vous déposez votre demande, votre technologie est exposée dans le cadre du processus. Si nous réussissions à mieux protéger la PI, ce serait mieux pour notre entreprise et d’autres entreprises comme la nôtre. »

Infrastructure vieillissante

L’infrastructure vieillissante et engorgée ajoute aux coûts des entreprises dans tous les secteurs. Les entreprises actives dans les transports sont frappées particulièrement durement, mais cette situation entrave les déplacements des travailleurs de toutes les entreprises. L’infrastructure à large bande qui est d’une robustesse moins qu’idéale devient problématique pour les entreprises voulant devenir plus efficaces en prenant le virage du télétravail.

Également en lien avec l’infrastructure, un entrepreneur suggère que les PME devraient se faire offrir plus de mesures incitatives en vue d’investir dans leur infrastructure informatique. « L’infrastructure en place dans beaucoup d’entreprises est vieille, affirme-t-il. Investir en TI aiderait ces entreprises à devenir plus concurrentielles. Il y a lieu de multiplier les programmes de formation et les mesures incitatives financières pour les encourager à faire ces investissements. »

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Montreal

« Au Canada, ce sont les entrepreneurs qui créent les emplois, et le gouvernement doit être à leur écoute. »

Un entrepreneur montréalais

Les entrepreneurs qui ont participé à notre table ronde à Montréal dirigent des entreprises en assurance commerciale, en services d’impartition de RH, en conception numérique, en consultation et conception environnementales, en analyse de données sociales, en produits pour le soin de la peau, en logiciels médicaux, en formation sur le suivi de mouvements, en télécommunications sans fil et en publicité en ligne. Un participant est un entrepreneur du secteur technologique.

Les entrepreneurs canadiens doivent faire leurs preuves à l’extérieur du Canada

Ces entrepreneurs partagent le point de vue soulevé par ceux avec lesquels nous nous sommes entretenus dans d’autres villes, à savoir qu’un des principaux obstacles à leur croissance soutenue est l’aversion au risque qui caractérise la culture canadienne. Selon eux, l’aversion au risque dans ce pays nuit non seulement à la mobilisation de capitaux, mais aussi à leur capacité de vendre leurs produits et services au Canada. Des clients ayant une aversion au risque n’achèteront pas un nouveau produit ou service s’il n’y a pas été adopté ailleurs. « Ce n’est qu’après avoir réussi à remporter du succès aux États-Unis que des clients canadiens ont commencé à nous approcher », avoue un entrepreneur.

C’est à cette table ronde que nous avons le plus entendu le reproche que le gouvernement fédéral joue trop peu souvent son rôle de client d’entreprises entrepreneuriales canadiennes. Un des entrepreneurs avec lesquels nous nous sommes entretenus à Montréal affirme qu’alors que le gouvernement américain a en place des programmes spécifiques (par exemple, dans l’industrie de la défense) pour soutenir les entreprises entrepreneuriales, notre gouvernement fédéral rate

une occasion en or de bénéficier de l’offre d’entreprises canadiennes innovantes lorsqu’il est question de dépenses publiques, par exemple en infrastructure.

« Contre qui tentons-nous de faire concurrence ? Contre de très grandes entreprises américaines. Notre produit est de qualité égale, voire supérieure, mais les contrats seront attribués aux Américains parce qu’ils bénéficient d’appuis solides et peuvent se permettre de se tromper, dit un entrepreneur. Le gouvernement choisira de faire affaire avec eux parce qu’il a une aversion au risque. »

De plus, les entrepreneurs ayant participé au processus d’approvisionnement fédéral sont d’avis que le gouvernement doit faire preuve de franchise à l’endroit des entreprises avec lesquelles il accepte ou refuse de transiger. Certains affirment qu’ils ont dû attendre trop longtemps avant de savoir si le gouvernement fédéral avait retenu leur soumission, et qu’ils auraient pu utiliser ce temps de façon plus productive pour développer leur entreprise. « Nous aurions préféré savoir tôt que notre soumission n’avait pas été retenue afin de pouvoir passer à autre chose », explique un entrepreneur.

Aide aux immobilisations du gouvernement fédéral

À l’instar des autres tables rondes, celle tenue à Montréal a abordé les programmes d’aide fédérale dont le crédit d’impôt de RS&DE et le financement de la BDC. Un entrepreneur affirme que le crédit d’impôt de RS&DE est parfois utilisé à mauvais escient et permet à des entreprises qui auraient dû disparaître du paysage il y a longtemps de survivre. Il donne l’exemple des très grandes sociétés de production de jeux vidéo qui réussissent à « recycler » leurs crédits parce qu’elles sont continuellement au stade de développement. Le même entrepreneur considère que le programme de RS&DE est utile aux entreprises en démarrage, car il leur permet de réinvestir d’importants crédits pour la R-D dans leur entreprise. Un autre entrepreneur ajoute que ce programme représente un important mécanisme qui permet au gouvernement fédéral d’encourager la R-D entrepreneuriale dans un environnement sans stratégie industrielle pour le faire.

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Les entrepreneurs montréalais conviennent avec ceux des autres villes que le gouvernement fédéral doit rediriger plus de mesures incitatives vers des entreprises entrepreneuriales canadiennes qui créeront des emplois et les conserveront ici. « Pourquoi le gouvernement n’affecte-t-il pas une partie de ces fonds pour venir en aide à des entreprises canadiennes à succès ? », demande un entrepreneur.

Un autre entrepreneur affirme que la décision de la BDC de commencer à financer des entreprises de services, de technologie et d’idées—et pas seulement des entreprises de produits et des fabricants—a beaucoup bénéficié à son entreprise et à d’autres entrepreneurs. « Ce fut un moment décisif très important pour nous, déclare-t-il. La BDC offre un formidable produit de prêt subordonné. Elle n’exige aucune garantie, mais vous devez lui faire vos preuves. Il nous aura fallu un an pour élaborer notre plan d’entreprise et l’expliquer à la BDC. Aujourd’hui, elle a un million de dollars investis chez nous. »

Au Canada, plusieurs de ces entrepreneurs partagent l’avis que le marché du capital-risque ne convient pas aux entreprises en démarrage, car les investisseurs veulent réaliser un profit rapidement, puis retirer leurs billes. Selon eux, la mentalité américaine peut être différente et ils citent les exemples de Sequoia et de Bloomberg Beta21, deux investisseurs de capital-risque qui sont dans le marché à la recherche d’idées, d’investissements à long terme et de profits.

« Le gouvernement apprécie les entrepreneurs, mais il ne les comprend pas. Les intervenants en mesure de venir en aide aux entrepreneurs ont besoin d’être sensibilisés à la réalité de ces derniers. »

Un entrepreneur montréalais

Faire des affaires en dehors du CanadaEncore une fois, les entrepreneurs ayant fait l’expérience du SDC n’ont que de bons mots à son endroit, mais ils nous disent que le gouvernement doit faire mieux pour le promouvoir auprès des gens d’affaires. « Le SDC est comme un secret parce que la plupart des nouveaux entrepreneurs n’en connaissent pas l’existence. Les plus petites entreprises comme la nôtre ne peuvent pas se permettre la moindre erreur, affirme un entrepreneur. Pour nous, ces gens [les délégués commerciaux] représentent une excellente source de données sur les marchés. Ils sont formidables. »

Les entrepreneurs montréalais ont aussi un mot à dire sur le rôle que pourraient jouer de futurs accords commerciaux internationaux dans la croissance de leur entreprise. Ils mentionnent expressément l’accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne. Ces entrepreneurs affirment que les gens d’affaires canadiens ne sont pas adéquatement préparés à l’entrée en vigueur de l’AECG, particulièrement en ce qui concerne certains points litigieux comme la protection de la propriété intellectuelle et des brevets. Ils jugent que les pays membres de l’UE sont mieux préparés et font valoir la nécessité pour le gouvernement fédéral de mieux communiquer (par l’entremise d’un portail unique) les analyses des répercussions sur chaque secteur et les modifications réglementaires résultant de l’entrée en vigueur de l’AECG entre le Canada et l’UE. « Nous devons être bien en selle ici au pays avant de pouvoir livrer une concurrence à l’étranger », déclare un entrepreneur.

Deux des entrepreneurs montréalais indiquent qu’EDC a joué un rôle utile en acceptant d’assumer leur risque de percer de nouveaux marchés.

21 Fondée en 1972, Sequoia Capital a déjà financé des sociétés comme Applemc, Cisco mc, PayPal mc, Tumblr mc, Yahoo mc et Google mc. Sequoia a pour philosophie de dénicher des fondateurs et des équipes de direction ayant des idées ainsi que des entreprises qui lui offrent la possibilité d’être actionnaire pendant de 10 à 15 ans. Les entreprises ayant bénéficié du soutien de Sequoia représentent aujourd’hui collectivement 20 pour cent de la valeur de la bourse NASDAQ (www.sequoiacap.com).

Bloomberg Beta a été lancé en juin 2013 par Bloomberg LP. Il s’agit d’un fonds de capital-risque de 75 millions de dollars conçu pour soutenir des fondateurs exceptionnels et travailler avec eux.(www.bloomberg.com).

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Dénicher et récompenser le talent

« Peu importe l’entreprise, il n’y a qu’un entrepreneur. C’est la personne qui se retrousse les manches et démarre l’entreprise. Ensuite, ce que cette personne recherche, ce sont des gens ayant la fibre entrepreneuriale pour l’aider à la développer. »

Un entrepreneur de Montréal

Les entrepreneurs montréalais figurent parmi ceux qui mentionnent le rôle crucial que joue le personnel de vente dans le succès de leur entreprise, la difficulté à recruter de bons vendeurs et le peu d’estime que l’on témoigne à l’égard des vendeurs en général. Bien que les entrepreneurs expriment des opinions divergentes sur la hauteur de la rémunération devant être versée aux vendeurs afin de produire les meilleurs résultats possibles pour l’entreprise, tous conviennent que les vendeurs doivent être plus valorisés.

À l’instar de leurs homologues dans les autres villes, ces entrepreneurs soutiennent que notre système d’éducation doit prendre les commandes très tôt et inciter les étudiants à envisager la possibilité de travailler pour eux-mêmes plutôt que pour un employeur. « Nous devons aider les jeunes à penser au-delà du salaire et de la pension, exprime un entrepreneur. C’est très décourageant d’observer des jeunes au début de la vingtaine essayer à tout prix de se faire embaucher par le gouvernement pour bénéficier des avantages sociaux et d’un régime de retraite. Ça change la mentalité d’une génération entière à notre détriment. »

« Personne ne parle aux étudiants en sciences commerciales de l’entrepreneuriat comme choix de carrière, affirme un autre entrepreneur. Personne ne m’a jamais dit que je pourrais être entrepreneur. Dans nos écoles de commerce, l’entrepreneuriat est perçu comme la décision d’ouvrir un dépanneur. »

Un autre entrepreneur, qui enseigne à la faculté des sciences d’une université montréalaise, affirme que c’est le cas de tous les programmes d’études postsecondaires. Les établissements d’enseignement postsecondaire et les gouvernements doivent faire la promotion de l’entrepreneuriat comme choix de carrière et se doter des outils nécessaires pour le faire. Un entrepreneur qui vient tout juste d’obtenir sa maîtrise en administration des affaires affirme que sur près de 40 étudiants formant sa cohorte, seulement deux sont des entrepreneurs. « Ces gens ne faisaient pas le cours de MBA pour devenir entrepreneurs. Ils voulaient avancer dans leur carrière », explique-t-il.

Un entrepreneur, qui dirige la plus grande entreprise détenue par ses employés au Canada, affirme qu’une des clés du succès de son entreprise à recruter des employés de talent est la souplesse par rapport à qui peut détenir des capitaux/actions de l’entreprise. « Beaucoup trop souvent, ce sont les entrepreneurs qui détiennent toutes les actions. Par conséquent, ils perdent de bons employés, dit-il. La clé a été d’identifier les principales ressources qui nous avaient aidés à réussir et à les récompenser en leur donnant une participation dans l’entreprise. »

Le rôle des entreprisesUn des entrepreneurs montréalais affirme que les entreprises doivent aussi collaborer en travaillant de concert avec le gouvernement, les établissements d’enseignement postsecondaire et même les institutions financières. « Le milieu des affaires doit faire mieux, dit-il. Nous devons joindre l’acte à la parole et le prendre au sérieux. »

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Halifax

« Pour rebâtir l’économie de la Nouvelle-Écosse, particulièrement dans les régions rurales, nous devrons peut-être commencer par changer notre attitude à l’endroit du rôle de l’initiative commerciale et entrepreneuriale et en faire plus efficacement la promotion par l’entremise de notre système d’éducation et des contributions de chefs d’entreprise, qui peuvent servir de modèles et de mentors au sein de leur collectivité. »

Now or Never, An Urgent Call to Action for Nova Scotians, rapport de la Nova Scotia Commission on Building Our New Economy, février 2014

Les entrepreneurs avec lesquels nous nous sommes entretenus à Halifax dirigent des entreprises dans les secteurs de la TI, des logiciels, des services de traiteur, des arts/de la restauration, des services aux entreprises, de la fabrication d’équipement de radio-télévision et de la réalité augmentée. Un de ces entrepreneurs est un investisseur de capital-risque.

Les entrepreneurs ayant participé à cette table ronde font surtout valoir le besoin de soutenir les entreprises qui font le saut de l’innovation à la commercialisation, des questions touchant la politique du travail et la gestion ainsi que les besoins en matière de jumelage et de mentorat. À l’instar des entrepreneurs dans les autres villes, ils parlent du conservatisme qui est omniprésent dans le milieu des affaires et chez ses investisseurs. « Aux États-Unis, on trouve des chefs d’entreprise vénérés qui inspirent les entrepreneurs. Au Canada, nous dénigrons le succès. Cela doit changer », déclare un entrepreneur.

Le pont entre l’innovation et la commercialisation

Les entrepreneurs à cette table ronde sont d’avis que l’aide offerte aux entrepreneurs—qu’elle provienne du gouvernement ou d’investisseurs privés—tend à privilégier l’innovation/la R-D à un stade précoce et que le capital (par exemple, le montant maximal de 750 000 $ fixé par l’APECA) s’épuise souvent avant même qu’un entrepreneur ne puisse commercialiser son idée, produit ou service. Ils confirment le besoin d’un « crédit d’impôt à la commercialisation »—similaire au crédit d’impôt de RS&DE—pour aider les entrepreneurs à mettre en marché leurs innovations. De leur avis, le RS&DE « élimine le risque » d’investir en R-D et un crédit d’impôt à la commercialisation équivalent aurait le même résultat pour le deuxième morceau du casse-tête de l’entrepreneuriat.

« Il y a deux volets à une entreprise à succès : l’innovation et la commercialisation. L’APECA, le PARI et le RS&DE soutiennent l’innovation. Combien d’innovations développées en milieu universitaire ont été tablettées ? À mon avis, la commercialisation est une tâche plus difficile. Il semble y avoir beaucoup moins de soutien pour aider les entrepreneurs à monter la marche suivante, que ce soit une expansion internationale, l’établissement d’une marque, etc. »

Un entrepreneur de Halifax

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Cependant, ces entrepreneurs conviennent que tout programme visant à faciliter la commercialisation nécessitera des filtres pour différencier les entrepreneurs n’ayant aucun revenu de ceux ayant connu du succès ou de la croissance.

Les entrepreneurs mentionnent aussi le rôle joué par le talent—la gestion, les compétences de fabrication et la vente—dans la réussite de la commercialisation. Un entrepreneur affirme que sa décision de consulter un expert en gestion s’est avérée un point tournant positif pour son entreprise. L’entrepreneur, qui est investisseur en capital-risque, ajoute qu’il a créé sa richesse en achetant des entreprises de petite taille dont la gestion était déficiente.

Un entrepreneur affirme qu’une relation plus organique entre entreprises, universités et collèges résulterait en la commercialisation d’un plus grand nombre d’innovations. Selon lui, les entreprises travaillent avec les collèges et avec les universités, mais il est rare que les trois travaillent ensemble. Cela commence à changer grâce à de nouvelles initiatives éducatives en entrepreneuriat comme les programmes « Starting Lean », de l’Université Dalhousie, à Halifax, et les « bacs à sable », récemment financés par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, qui commencent à porter leurs fruits.

Aussi, les entrepreneurs de Halifax indiquent que la culture d’entreprise déprécie le rôle des employés qui s’occupent des ventes et du développement des affaires et que cela doit changer. Ils conviennent que la meilleure innovation du monde ne vaut pas grand-chose si personne ne l’achète. « Trop d’entrepreneurs ont une attitude “fabriquez-le et les gens viendront”, affirme un entrepreneur. Mais l’essentiel, c’est qui va me payer pour le faire ? »

Ces entrepreneurs font écho aux propos exprimés aux autres tables rondes, à savoir qu’ils se préoccupent du fait qu’ils—et d’autres—n’en savent pas assez sur l’aide financière publique et privée qui est à leur disposition. À l’instar des entrepreneurs ailleurs, ils sont d’avis que—à première vue, un bon problème à avoir—trop d’ordres gouvernementaux (qui ne semblent pas se parler entre eux) offrant un nombre trop élevé de programmes fait en sorte qu’un trop grand nombre d’entrepreneurs ratent l’occasion de

saisir l’aide offerte, parce qu’ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour trouver tous les programmes offerts, encore moins pour demander de l’aide à ces programmes.

Recruter et conserver la main-d’œuvre nécessaire

Ces entrepreneurs affirment que, malgré tous les atouts du Canada atlantique—une main-d’œuvre éduquée, un mode de vie attrayant et des ressources naturelles –, la région est presque acculée à la faillite. Ils partagent l’avis de leurs homologues d’ailleurs au Canada, soit qu’il est important de mettre les jeunes en contact avec des entrepreneurs le plus tôt possible afin qu’ils puissent envisager l’entrepreneuriat comme choix de carrière avant d’entreprendre des études postsecondaires. Un entrepreneur mentionne Code Kids—un programme commandité par son entreprise qui cible des élèves du premier cycle du secondaire et leur enseigne la programmation informatique. Le programme repose sur la théorie que ces compétences les aideront à développer leur créativité et leur pensée critique.

Parmi les obstacles au recrutement du personnel dont ils ont besoin, ces entrepreneurs mentionnent les politiques et les programmes du travail, incluant l’immigration et l’assurance-emploi (a.-e.), obstacles qui ne seront jamais affrontés en l’absence d’une volonté politique. Ils affirment que les quotas d’immigration doivent être augmentés pour le Canada atlantique et qu’il faut s’attaquer au coût et au fardeau bureaucratique de recruter des travailleurs étrangers.

Ils conviennent aussi avec leurs homologues d’ailleurs que le gouvernement fédéral doit être en mesure de limiter ses interventions à l’endroit d’employeurs qui abusent des programmes (par exemple, le PTET et le crédit d’impôt de RS&DE) au lieu de punir des secteurs entiers de l’économie. « Il n’y a aucun besoin de modifier des programmes efficaces parce que quelques personnes en abusent. Il faut sévir contre ceux qui abusent », exprime un entrepreneur.

Deux entrepreneurs de Halifax affirment qu’ils ont l’impression de devoir livrer une concurrence à l’a.-e. pour conserver leurs employés. Selon eux, l’a.-e. doit

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être moins attrayante dans les régions où l’économie est saisonnière. Un entrepreneur a dû fermer quelques-uns de ses points de vente au détail parce ses employés se limitaient à travailler le nombre d’heures requis pour être admissibles à des prestations d’a.-e., puis demandaient à être mis à pied.

Aussi, les entreprises du Canada atlantique sont assez durement touchées par l’attrait des « gros sous » qu’exercent d’autres régions du pays. Cette situation peut grandement compliquer la tâche des entrepreneurs de conserver les talents et les aptitudes techniques des employés dans lesquels ils ont investi temps et argent. Par conséquent, certains entrepreneurs considèrent que le seul moyen de veiller à leur croissance future est d’impartir leurs activités à l’étranger.

Coup de pouce au jumelage et au mentorat

Un entrepreneur avoue que lemoment décisif pour son entreprise—qui se dirigeait jusqu’alors dans une direction différente—a été d’avoir trouvé un partenaire à l’innovation par le programme « Early Adopters Team » du Conseil d’entreprises du Nouveau-Brunswick, qui jumelle des entrepreneurs à de grandes entreprises établies. Grâce à ce programme, son entreprise (active dans le secteur des TI) a pu passer

en revue les activités de TI d’une grande entreprise agroalimentaire pour déterminer s’il y avait un écart qu’elle pouvait combler. Ce fut le cas. Par conséquent, l’entreprise de plus grande taille a accru son efficacité et son entreprise dispose d’une application TI qu’elle peut proposer à des clients potentiels.

Des entrepreneurs de Halifax nous partagent une perception différente selon laquelle les entrepreneurs canadiens sont d’un calibre inférieur à ceux exerçant leurs activités dans des marchés étrangers. De plus, ces entrepreneurs affirment que—bien que ce soit injustifié—plusieurs entrepreneurs du Canada atlantique se sentent inférieurs aux gens d’affaires d’ailleurs au pays. « Nous pouvons mener une étude de cas de calibre mondial ici même au Canada atlantique, d’affirmer un entrepreneur. Nous n’en étions pas conscients au début, mais le moment décisif pour nous a été lorsque nous avons été mis en contact avec des mentors qui nous ont convaincus que nous pouvions le faire. »

Plusieurs entrepreneurs ayant participé à cette table ronde sont d’avis que le mentorat a été et continue d’être une clé de leur succès et de leur croissance soutenue. Malgré l’aide que leur avaient apportée les programmes de mentorat régionaux, ils bénéficieraient de pouvoir entrer en contact avec des entrepreneurs d’ailleurs au Canada qui ont réussi à relever des défis similaires à ceux auxquels ils font face (ex. : réussir une expansion internationale). Certains gens d’affaires affirment qu’ils jugent que la Chambre de commerce du Canada a les contacts pancanadiens avec des entreprises en pleine maturité nécessaires aux fins de jumeler ces entreprises matures à des entrepreneurs moins expérimentés. L’idée serait d’étendre le concept de partenariat en matière d’innovation décrit ci-haut par l’entrepreneur du Nouveau-Brunswick à l’échelle nationale. « Les entreprises de plus grande taille considèrent que c’est une façon intéressante pour eux d’innover sans devoir faire le travail elles-mêmes, dit-il. C’est un moyen de créer un environnement de “laboratoire vivant” pour rendre les plus grandes entreprises plus concurrentielles et trouver de nouveaux débouchés pour les entrepreneurs de plus petite taille. »

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Parmi les questions de politique publique récurrentes soulevées par les entrepreneurs avec lesquels nous nous sommes entretenus, quatre sont au cœur du mandat et du travail de la Chambre de commerce du Canada : le capital humain, l’infrastructure, les obstacles au commerce intérieur et l’expansion à l’international. Ces questions font partie de nos « 10 principaux obstacles à la compétitivité » en 2014 et demeureront prioritaires en 2015. Nous y avons consacré des ressources de défense considérables et tous les ordres de gouvernement ont réservé un accueil positif à notre travail et à nos recommandations. Nous prévoyons continuer à réaliser des progrès considérables sur ces enjeux au nom de nos membres.

En 2015, nous aborderons très activement la question de l’accès à des capitaux pour les entreprises à forte croissance et elle sera ajoutée aux « 10 principaux obstacles à la compétitivité » l’an prochain. Nous décrirons en détail le défi de mobiliser des capitaux—particulièrement auprès d’investisseurs providentiels—et recommanderons des mesures visant à redresser cette importante déficience.

Nous élaborerons des plans de plaidoyer visant à rationaliser/simplifier les programmes fédéraux et l’approvisionnement fédéral, incluant un exposé à l’intention des ministres responsables des petites entreprises ainsi que de la science et de la technologie.

De plus, nous examinerons l’utilisation par le gouvernement fédéral de stratégies d’approvisionnement conçues expressément pour bénéficier à des fournisseurs canadiens de plus petite taille et en ferons rapport. Il s’agit d’un domaine de politique publique extrêmement intéressant qui suscite de nombreux débats à Ottawa. La Chambre de commerce du Canada est en position de se pencher sur cette question avec tous les différents groupes représentés au sein de ses effectifs.

La direction de la Chambre de commerce du Canada se penchera sur les suggestions formulées par certains participants qui visent à offrir un soutien continu aux entrepreneurs. Conscients du fait que ces entrepreneurs forment une communauté d’élite—relativement restreinte—d’entrepreneurs canadiens, nous consulterons nos membres (chambres locales et provinciales-territoriales et membres corporatifs) dans l’optique d’établir si de tels programmes leur seraient utiles et s’ils voudraient y participer et y investir.

La voie de l’avenir

Pour plus de renseignements, communiquer avec :Susanna Cluff-Clyburne | Directrice principale, Affaires parlementaires | 613.238.4000 (225) | [email protected]

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Entrepreneurs participants

Hamed Abbasi, Cofondateur et chef de la direction, Vast Vast Studios

David Brennan, Directeur financier et chef de l’exploitation, Achievers Solutions Inc.

Peter Bagwell, Directeur, PCC Group

Armen Bakirtzian, Chef de la direction, Avenir Medical Inc.

David Baxter, Président et cofondateur, Fiddlehead Technology

André Beauregard, Président, Produits de soins pour la peau Canus

Vern Biccum, Président, Iridia Medical Inc.

James Blatz, Président, Trek Geotechnical

Dre Deborah Buszard, Vice-rectrice adjointe et doyenne, Université de la Colombie-Britannique (Okanagan)

Mary-Anne Carignan, Présidente-Division clinique, Purkinje

Peng Sang Cau, Présidente et chef de la direction, Transformix Engineering

James Chepya, Fondateur, Emergex Ventures

Claude Choquet, Fondateur, 123 Certification

Eric Chouinard, Président, iWeb Group Inc.

Peter Conlon, Président et chef de la direction, Nautel

Steve Currie, Vice-président, PME, Communitech

Marcus Daniels, Directeur général, Extreme Startups

Chuck Davidson, Président et chef de la direction, Manitoba Chambers of Commerce

Joe DeLonghi, Président, Delviro Energy Inc

Elias Demangos, Président, Fortigo Freight Systems

Louis-Pierre Desjardins, Cofondateur et entrepreneur, Planning Media

David Dupuis, Chef de l’exploitation, CCI Inc.

Jill Earthy, Directrice, C.-B. et Yukon, Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs

James Elian, Chef de l’exploitation, Airsprint Inc.

Yossi Fixler, Directeur, Fixler Acquisitions

Victoria Foulger, Copropriétaire, Pavia Gallery & Espresso Bar

Joseph Gagnon, Président, Westmount Moving & Warehousing

Barb Gamey, Président, Payworks

Éric Gauthier, Vice-président entrepreneuriat, Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec

Clark Grue, Président et chef de la direction, Rainmaker Global Business Development

Merv Gunter, Président du conseil d’administration, Frontiers North

Kunal Gupta, PDG, Polar

Patty Howard, Propriétaire, Kitchen Door Catering

Wadood Ibrahim, Cofondateur et chef de la direction, Protegra

Patrick Keefe, Associé, Build Ventures

Nathan Kroll, Président, Ad-Dispatch.com Inc.

Paul Lacap, Directeur, Innovation de produits et services de marketing, IC Group

Probal Lala, Chef de la direction, About Communications

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32 Une voie de l’avenir pour l’entrepreneuriat au Canada | La Chambre de commerce du Canada

Joel Lessem, Chef de la direction, Firmex Inc.

Harris Liontas, Chef de la direction, Novra Technologies

Barry Lorenzetti, Président, chef de la direction et fondateur, BFL Canada

Jim Lutes, Associé directeur, Canada atlantique, Ernst & Young

Peter Mabson, Président, Exact Earth

Allan Marston, Directeur des ventes, PCC Group

Gary Mathieson, Président, Quay Property Management Corp.

Louis-Philippe Maurice, Cofondateur et chef de la direction, Busbud

Iain McColl, Président et chef de la direction, Hibar Systems Limited

Bryan McCrea, Cofondateur et chef de l’exploitation, 3twenty Solutions

Elaine McKee Doel, Chef de la direction, McKee Homes

Stuart McLaughlin, Président, Grouse Mountain Resorts Ltd.

Hanif Muljani, Président, Xibita

Darren Nantes, Président et chef de la direction, Nantes Group

David Oswald, Président, DE Design and Environment

Marc-Antoine Pinard, Chef de la direction, 3pod

Sébastien Provencher, Entrepreneur technologique

Shivam Rajdev, Cofondateur et chef de l’exploitation, Analyze Re

Rob Read, Président du marketing, Bison Fire

Bob Redden, Président, EDI Environmental

Barbara Ross-Denroche, Présidente et présidente du conseil d’administration, The Refinery Leadership Partners Inc.

Dre Jacqueline Shan, Chef de la direction, Afinity Life Sciences

Josh Singer, Président, Kognitive Marketing

Mark Soares, Chef de la direction, Unifiller Systems

Nicole Stefenelli, Chef de la direction et fondateur, Urban Impact Recycling

Claude Théorêt, Chef de la direction, Nexalogy

Reece Tomlinson, Chef de la direction, M&L Contracting

Davis Vaitkunas, Directeur, Services de banques d’affaires, Bond Capital

Herman Van Reekum, Chef de la direction, VRV Global

Lisa Von Sturmer, Fondatrice et chef de la direction, Growing City

Hazel Wheldon, Présidente et chef de la direction, MHS Inc.

Dave Wilkie, Chef de la direction, Fusion Communications Group

Brian Wilson, Président, WerkMaster Grinders & Sanders

Bob Youden, Directeur, Savarin Consulting

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