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Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens Thème : LE PASTEUR DOIT DIRIGER AVEC UNE ATTITUDE DE SERVITEUR Howard Young Redécouvrir comment diriger avec un cœur de serviteur Diriger dans un esprit de service : juste une autre technique de leadership, ou une approche fondée sur des principes bibliques ? Un appel à diriger en se mettant au service des autres. Êtes-vous prêt à prendre la serviette ? John Maxwell Douglass Oss Nancie Carmichael Voir la gloire : Comment diriger efficacement par l’onction Appelés à équiper les autres Les dons spirituels dans l glise aujourd hui (3 partie) : les dons de puissance ’É e Une femme de pasteur partage ses pensées sur la façon dont Dieu utilise les femmes pour bénir efficacement ceux et celles qui les entourent. Un des plus grands défis de lÉglise est de produire des dirigeants spirituels. L’auteur nous présente ici un modèle permettant de développer et d’équiper les autres comme membres d’une équipe de direction dans l’église. L’auteur traite des « dons de puissance » tels qu’on les trouve dans 1 Corinthiens 12 : 9-10, et fait le lien avec le thème des « signes et des prodiges » tel que développé dans le Nouveau Testament. L’urgence du baptême d’eau Gary Allen Dr. Stanley Horton Wayne Benson William P. Farley L appel du pasteur à toujours suivre les traces de son Maître Jonathan Edwards et le grand réveil Étude de mot : Les hommes d’Issacar L’esprit de service relève de notre attitude et de nos motivations. Savoir diriger relève de nos capacités et de nos dons. Mais un dirigeant efficace doit avant tout savoir suivre. Une étude à partir de 1 Chroniques 12 : 33 sur l’importance pour des dirigeants de comprendre et de discerner les temps qu’ils vivent. Accordons-nous assez d’importance à toute la signification du baptême d’eau ? Cet article met en évidence le modèle biblique qui appelle le nouveau converti à obéir à ce commandement scripturaire. Un regard historique sur ce revivaliste du XVIII siècle qui nous rappelle que le réveil signifie connaître Dieu personnellement, pour amener ensuite les autres à faire cette même rencontre. ème N° 6 Printemps 2003 9 13 19 3 21 26 28 30

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1Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiensUne série d'articles théologiques pour leaders chrétiens

Thème :LE PASTEURDOIT DIRIGERAVEC UNE ATTITUDEDE SERVITEUR

Howard Young Redécouvrir comment diriger avec un cœur de serviteurDiriger dans un esprit de service : juste une autre technique de leadership, ou une approche fondéesur des principes bibliques ? Un appel à diriger en se mettant au service des autres.Êtes-vous prêt à prendre la serviette ?

John Maxwell

Douglass Oss

Nancie Carmichael Voir la gloire : Comment diriger efficacement par l’onction

Appelés à équiper les autres

Les dons spirituels dans l glise aujourd hui(3 partie) : les dons de puissance

’É ’e

Une femme de pasteur partage ses pensées sur la façon dont Dieu utilise les femmes pour bénirefficacement ceux et celles qui les entourent.

Un des plus grands défis de l Église est de produire des dirigeants spirituels. L’auteur nous présenteici un modèle permettant de développer et d’équiper les autres comme membres d’une équipede direction dans l’église.

L’auteur traite des « dons de puissance » tels qu’on les trouve dans 1 Corinthiens 12 : 9-10, et faitle lien avec le thème des « signes et des prodiges » tel que développé dans le Nouveau Testament.

L’urgence du baptême d’eau

Gary Allen

Dr. Stanley Horton

Wayne Benson

William P. Farley

Lappel du pasteur à toujours suivreles traces de son Maître’

Jonathan Edwards et le grand réveil

Étude de mot : Les hommes d’Issacar

L’esprit de service relève de notre attitude et de nos motivations. Savoir diriger relève de noscapacités et de nos dons. Mais un dirigeant efficace doit avant tout savoir suivre.

Une étude à partir de 1 Chroniques 12 : 33 sur l’importance pour des dirigeants de comprendreet de discerner les temps qu’ils vivent.

Accordons-nous assez d’importance à toute la signification du baptême d’eau ? Cet article met en évidencele modèle biblique qui appelle le nouveau converti à obéir à ce commandement scripturaire.

Un regard historique sur ce revivaliste du XVIII siècle qui nous rappelle que le réveil signifieconnaître Dieu personnellement, pour amener ensuite les autres à faire cette même rencontre.

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N° 6 Printemps 2003

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N°6 Printemps 2003

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les Assemblées de Dieu des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur; Gerald Branum, Coordinateur; Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal,une publication des Assemblées de Dieu des États-Unis, est offert gracieusement aux pasteurs et aux leaders chrétiens.

Plusieurs lecteurs nous demandent comment contribuer au soutien de ce magazine tant apprécié.Vous pouvez donc faire un don qui sera exclusivement réservé à son impression et sa diffusion.

Merci de faire parvenir votre chèque à l’ordre de Gerald Branum (avec la mention « Ressources Spirituelles »),à l’adresse indiquée dans le cadre ci-dessus. Encore merci pour votre soutien.

LP 02 FR 1053

Le leader-serviteur, un paradoxe ?Lorsque j’étais président des Assemblées de Dieu de Belgique, j’ai réalisé combien chaque homme que

Dieu avait placé à la tête de nos (ses) églises avait son histoire, sa personnalité, son appel, ses soucis etpourtant ils avaient tous un point commun : ils étaient des dons (cadeaux) de Christ faits à leur assemblée(Éphésiens 4 :11. « Et il [Christ] a donné... les autres comme pasteurs et docteurs). Après cette découverte,j’ai commencé à les voir avec un autre oeil, à prier pour eux différemment : ils étaient précieux.

Beaucoup de textes bibliques décrivent les bergers : les bons et les mercenaires ! Ils nous tracent unensemble de qualités et de responsabilités que nous essayons de recouvrir par le titre, nouveau, deleader-serviteur, montrant ainsi la tension qu’il y a entre autorité et humilité.

Deux passages bibliques m’ont servi de paramètres pour gérer les assemblées que Dieu m’a con-fiées : Gembloux et Namur dans le passé, et Tubize aujourd’hui.

Le premier passage se trouve dans I Pierre 5 :2-3 :

« Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre gardenon par contrainte – mais volontairement, selon Dieunon pour un gain sordide – mais avec dévouementnon comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage –mais comme étant les modèles du troupeau ».

Il y a là sujet à une fameuse étude biblique et pourtant le texte est si explicite !

Le deuxième passage m’aide lorsque les choses se durcissent parfois et que des confrontations s’installentdans le corps de Christ. L’attitude décrite par Paul est remarquable car il sait user de l’autorité que Dieu lui adonnée pour l’édification de l’église sans aboutir à sa destruction (Cf. II Corinthiens 10 :8 et 13 :10).

Oui, la tâche est complexe, mais combien enrichissante ! J’espère que les différents articles de cemagazine stimuleront votre réflexion et vous aideront à servir encore mieux notre Sauveur et Sei-gneur Jésus-Christ.

Jacques DERNELLE,enseignant au Continental Theological Seminary.

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Par Howard Young

Redécouvrircomment dirigeravec un cœurde serviteur

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Ceux qui s’appliquentà diriger dansun esprit de servicedécouvrent la joieextraordinairede développeret équiperla diversitéqui existe au seindu corps de Christ.

Comment le leader chrétien responsa-ble aborde-t-il la question du leadership ?Un vaste éventail de diverses techniqueset autres principes est aujourd’hui dispo-nible pour le leader chrétien. Certainesde ces méthodes ont été efficaces danscertaines sphères, ce qui les rend d’autantplus attrayantes. Le leader peut être por-té à penser que puisque ces méthodesportent du fruit, elles doivent être bon-nes. Le pragmatisme est devenu le motd’ordre du jour.

La plupart des dirigeants chrétienssont conscients de ces principes, valeurs,et autres méthodes qui ont été acceptéssur le vaste marché actuel des théories etdes pratiques du leadership. Nous ne de-vons cependant pas oublier que l’Écritu-re nous offre un modèle de leadership quidevrait être la référence absolue dans leCorps de Christ. Ce modèle biblique estcelui du responsable qui dirige avec uneattitude de serviteur, animé du désir d’en-richir et de développer le potentiel deceux qu’il dirige dans un véritable espritde service désintéressé. Ce modèle dedirection biblique s’exprime dans uneauthentique humilité mise au service desautres, les entraînant ainsi à devenir eux-mêmes des serviteurs.

Pendant ces trois dernières décennies,le concept du « dirigeant serviteur » estdevenu des plus populaires. S’inspirantdes écrits de Robert Greenleaf, de nom-breux auteurs ont produit des ouvragesayant pour but de renouveler les institu-tions et de contribuer à une société da-vantage marquée par la compassion et lesouci du bien-être d’autrui.

Cette conception a traversé bien desbarrières et a été mise en pratique dansles universités, des organisations œuvrantdans le domaine de la santé, ainsi qued’autres fondations. Quand il s’applique audirigeant chrétien, ce concept est caracté-risé par un véritable esprit de service met-tant l’emphase sur l’enrichissement et l’en-couragement de ceux qui sont ainsi ser-vis. Pour le leader chrétien, le test consis-te a évaluer la santé spirituelle, la libertéet l’autonomie de ceux qu’il sert. Le lea-dership dans un esprit de service met l’ac-cent sur les besoins et le développementdes personnes que l’on dirige, et non passur les besoins de ceux qui dirigent.

Les modèles de leadership qui sontdavantage orientés sur le pouvoir et lecontrôle continuent de poser des pro-blèmes dans l’église. Une approche duleadership basé sur le pouvoir favorisele protectionnisme, le cynisme, le carrié-risme et la concurrence, ce qui ne favo-rise pas un climat de confiance et limitel’efficacité de ceux qui dirigent. Par con-tre, une approche sensée des enseigne-ments de Jésus et du reste du NouveauTestament contribuera à une vision re-nouvelée du ministère du leadershipdans l’église.

LES FONDEMENTS BIBLIQUESDU LEADERSHIP DANSUN ESPRIT DE SERVICE.Le concept du leadership dans un es-

prit de service émerge de l’enseignementde l’Écriture en présentant l’individucomme un serviteur de Dieu. La notiondu service puise ses racines dans l’An-cien Testament. Le mot hébreu ‘éved s’ap-pliquait à l’origine à l’esclave, mais pritle sens de serviteur digne de confiance.Ce mot était souvent employé pour dé-crire quelqu’un qui accomplissait unetâche pour un dirigeant ou pour Dieu.C’est ainsi que les rois et les prophètesfurent souvent appelés serviteurs del’Éternel (2 Samuel 3 : 18 ; Ésaïe 20 : 3 ;Ézéchiel 34 : 23-24).

Ésaïe a plusieurs fois décrit de façonsaisissante des serviteurs qui, en servantDieu, servaient aussi les autres (42 : 1-4 ;49 : 1-6 ; 50 : 4-9 ; 52 : 1 à 53 : 12). Selonle contexte, Ésaïe décrit trois niveauxd’identification des serviteurs : la nationd’Israël au service de Dieu ; le reste pieuxet fidèle qui sert Dieu dans les temps dif-ficiles ; et le Messie qui allait devenir unserviteur souffrant. 1 Ces exemples tirésd’Ésaïe confirment clairement que l’espritde base du service biblique sous-entendêtre profondément conscient de servirDieu lui-même. En devenant les ambas-sadeurs de l’alliance et en amenant leshommes à se conformer à la volonté deDieu, les serviteurs de la Bible étaientconsumés par le désir de servir Dieu enpersonne par leur ministère envers lemonde qui les entourait (Ésaïe 52 : 7-11). 2

Fondamentalement, nous pouvons direque les serviteurs bibliques s’ancraient

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d’abord dans leur service envers Dieu,avant d’être prêts à servir et diriger lesautres, s’il les y appelait. 3

JÉSUS ET L’ESPRIT DE SERVICEÉsaïe 61 : 1-2 est un autre cantique

du serviteur qui revient comme un re-frain. Jésus a lu ce passage dans la syna-gogue de Nazareth pour inaugurer sonministère. Si ce texte de Luc 4 : 18 à 19n’emploient pas le terme de serviteur, iln’en évoque pas moins des idées impor-tantes qui rapproche ce texte d’autresfaisant référence aux autres passagesparlant du serviteur.

La mission de Jésus envers les malheu-reux et les gens brisés, ainsi que ses pro-pres souffrances, l’identifient clairementau serviteur décrit par le prophète Ésaïe.Si les Juifs du temps du Nouveau Testa-ment appliquaient les prophéties d’Ésaïesur le serviteur au Messie, ils évitaient delui attribuer les souffrances mentionnées.Jésus a créé une nouvelle façon de conce-voir le ministère et le leadership spirituelquand il s’est clairement associé au mi-nistère de restauration du « serviteur souf-frant », qui allait servir en acceptant le plusgrand des sacrifices et une mort ignoble(Ésaïe 53 : 1-9).

Jésus a clairement établi sa propre at-titude face à sa mission comme modèlepour ceux qui allaient diriger l’église qu’ilavait promis de bâtir. Suite à une querel-le entre ses disciples pour savoir lequelserait le plus grand dans le royaume, Jé-sus a renversé les valeurs et les notionshabituelles du leadership par un enseigne-ment des plus révolutionnaires. Après êtrearrivé à Capernaüm, il leur demanda : « Dequoi discutiez-vous en chemin ? » Puis ils’assit et appela les douze près de lui. Illeur parla sans aucune ambiguïté : « Siquelqu’un veut être le premier, qu’il soitle dernier de tous et le serviteur de tous »(Marc 9 : 33-35).

La façon dont Jésus utilisa le terme deserviteur (diakonos) ne pouvait prêter àconfusion dans l’esprit de ses disciples.Ils savaient que ce mot mettait l’accentsur le service accompli en faveur desautres. Ce terme parlait aussi d’en enga-gement des plus profonds. Influencéscomme ils l’étaient par la mentalité de leurépoque, les disciples restèrent probable-

ment perplexes par la façon dont Jésusenvisageait l’ascension de l’échelle du lea-dership. C’était aux autres à servir les lea-ders, se disaient-ils, mais voici que Jésusrenversait entièrement ce schéma. Lesvéritables leaders se consacrent donc auxbesoins, à la croissance personnelle, et aubonheur des autres. Il faudra encore unpeu de temps aux disciples pour saisir quele leadership selon le royaume de Dieun’est pas l’ascension d’une échelle vers lepouvoir, mais le service qui se plaît à de-meurer au pied de l’échelle.

La vision de Jésus concernant le lea-der en tant que serviteur s’adresse toutautant à l’église du XXIième Siècle. Cetteconception défie courageusement tous lesconcepts modernes de pouvoir, d’autori-té, et de contrôle comme les formes lesplus efficaces de leadership. Son conceptdu dirigeant serviteur révèle une visionqui requiert une profonde humilité, rejet-te les arrière-pensées, et met les autresen premier.

Celui qui dirige avec un cœurde serviteur refuse de se reposer

sur le pouvoir inhérentà sa position et désire

équiper et impliquer les autresdans le ministère. Celui qui dirige

ainsi se préoccupe davantagedes besoins et des progrès

de ceux qu’il dirige quede ses propres besoins.

Le Nouveau Testament indique claire-ment que l’enseignement de Jésus sur leserviteur a embrasé le cœur des disciples.Le livre des Actes nous décrit une églisepleine de compassion où les leaders com-me ceux qui les suivent manifestent unesprit de service actif les uns envers lesautres (Actes 2 : 42-47 ; 4 : 32-37). Les lea-ders de l’église primitive ont choisi desuivre l’exemple de Jésus. Ils étaient ani-més d’une profonde humilité, d’un sensdu sacrifice les uns pour les autres, étantprêts à endurer l’affliction à l’exemple deChrist qui accepta de s’humilier et de ser-vir les hommes (Philippiens 2 : 4-16 ;1 Pierre 2 : 21-25). Les attitudes et les

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comportements des leaders du NouveauTestament leur permirent de diriger parl’exemple et par principe (1 Pierre 5 : 1-4).En tant que serviteurs, ces leaders com-prenaient l’importance de former les autresà servir le corps de Christ par leurs donset ministères (Éphésiens 4 : 11-13 ; 1 Pier-re 4 : 8-11).

UN MODÈLE À SUIVRE POURLES DIRIGEANTS SERVITEURSD’AUJOURD’HUIAdopter le mode de vied’un dirigeant serviteurLe dirigeant serviteur commence par

servir. Il raisonne en termes pratiques etplace les actes en priorité. Il ne sauraitse contenter d’enseigner et de dirigerseulement en inculquant des principes.Le dirigeant serviteur est disponible, prêtà servir sans préavis. Cette façon de ser-vir est un art appliqué qui est toujourspratique et accompagné de créativitépour apporter une aide concrète face auxbesoins profonds et significatifs de no-tre culture.

Une approche du leadershipbasé sur le pouvoir favorise

le protectionnisme, le cynisme,le carriérisme et la concurrence,ce qui ne génère pas un climat

de confiance et limitel’efficacité de ceux qui dirigent.

Un bel exemple de cet état d’espritest celui d’un pasteur qui trouva une fa-çon inattendue de se remettre d’une at-taque qui l’avait beaucoup ralenti. Sathérapie incluait de faire régulièrementde la marche. Désireux de servir lesautres pendant sa marche quotidienne,il marchait en priant et ramassait les dé-chets pendant sa promenade quotidien-ne dans les rues de sa petite ville. Sonattitude de serviteur a glorifié Dieu etbéni les autres par ses prières, pendantqu’il se faisait lui-même du bien, le touten même temps ! Le leader qui sert dansun tel état d’esprit voit son ministèreanobli par sa promptitude à vouloir ser-vir de façon à plaire à Dieu.

Les attitudes du dirigeant serviteurLa position de leader confère souvent

à celui à qui elle est confiée plus de pou-voir qu’on ne le réalise. Les tentations sub-tiles du pouvoir et de la position d’auto-rité conduisirent les leaders du premiersiècle à exhorter les leaders en devenir àvivre dans l’humilité et dans un véritableesprit de service. S’adressant à ses collè-gues, l’apôtre Pierre énumère les attitu-des requises chez un dirigeant serviteur.Le dirigeant au sens biblique ne se sou-ciera pas tant du pouvoir inhérent à safonction qu’à s’attacher à démontrer uneréelle préoccupation pour le bien desautres en les servant avec tendresse, re-flétant ainsi l’esprit et les attitudes deChrist. En substance, les leaders-servi-teurs sont des bergers appelés à veiller,protéger et nourrir avec amour ceux dontla charge leur est confiée. Si besoin est,ils doivent ainsi être prêts à souffrir etmourir pour le bien de leur troupeau(1 Pierre 5 : 2-4).

Le dirigeant serviteur équipe les autresLe dirigeant serviteur est désintéres-

sé et refuse de se complaire dans l’auto-rité que lui confère sa fonction ; il cher-che plutôt à équiper et qualifier lesautres en vue du service. Il ne brime pasles gens capables de par son insécurité.Affranchi par la pensée qui était enChrist, ce serviteur n’est heureux quelorsqu’il voit les autres s’épanouir. Sapassion consiste à vouloir susciterd’autres serviteurs ; il aspire à contribuerà les former et à les voir lancés dans lesprojets de Dieu pour leur vie, exprimantainsi la richesse du ministère chrétiendans un réel esprit de service.

Le dirigeant serviteur développedes églises au cœur de serviteurCeux qui entretiennent un tel état

d’esprit découvrent la joie extraordinai-re de développer et d’encourager la di-versité qui existe au sein du corps deChrist. Avec le temps, cette pratique pro-ductive consistant à développer lescroyants dans une telle mentalité devien-dra le fondement même d’une église aucœur de serviteur.

Les serviteurs engendrent des servi-teurs. Voyez l’exemple de Jésus et des

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douze hommes qu’il choisit pour les avoiravec lui. Ce groupe était constitué de laplus grande diversité. Cette diversité acontribué au leadership qui allait façon-ner l’église primitive selon le même es-prit que Jésus avait développé chez lesdisciples. Ils ont enseigné ce que Jésusleur avait enseigné tout en le démontrantaux autres par leur exemple. C’est ainsique l’église primitive est devenue uneéglise au cœur de serviteur.

Cet esprit de service qui animait ses di-rigeants a fait de l’église primitive une com-munauté exceptionnelle pour son temps.Dans le souci de continuer sur la lancée dela vision communiquée par Jésus d’unecommunauté à la foi vivante, l’église pri-mitive a su accueillir et entourer tous ceuxqui avaient besoin de son aide. Les pre-miers serviteurs furent les apôtres et lesleaders de l’église. C’est ainsi qu’ils ontsuscité une église au cœur de serviteur.Contrairement aux normes de la cultureambiante, l’église devint un lieu où les bar-rières sociales et culturelles furent dépas-sées, et où les gens apprenaient à s’aimeret servir les autres sans distinction de per-sonne (Jacques 2 : 5-9, 14-18 ; Romains 12 :7-10). Les exclus et les démunis ont trouvéun foyer dans l’église. Les responsablesétaient sensibles et attentifs aux besoinsde leur entourage (Actes 6).

Le dirigeant serviteurexemplifie la vie chrétienneL’appel au service est un appel aux

multiples facettes. Selon Poling et Miller,le ministère est mené par des responsa-bles appelés et formés à servir la com-munauté dans ses activités locales et sonaction envers le monde. Ils conçoiventla formation de la communauté dans uneatmosphère qui favorise l’expression desministères dans toute leur diversité, en-courageant chacun a interpréter sa foipar des actes concrets multiple et diversdans le monde 4.

Ensemble, responsables et membrescherchent dans un esprit de prière à gé-nérer des idées et des stratégies qui en-couragent l’église locale à servir les gensdans le besoin qui les entourent.

L’appel à un leadership fondé sur l’es-prit de service trouve ses racines les plusprofondes dans un des derniers gestes de

Jésus à l’égard de ses disciples. Quelquesheures seulement avant sa crucifixion(Jean 13), Jésus lava les pieds de ses disci-ples, tâche qui revenait à l’esclave. Cetacte reflétait bien toute l’étendue de sonamour pour eux. Ce geste de serviteurscella le sens de l’amour et du servicechrétien dans l’esprit des disciples. C’étaitlà un appel à vivre au service des autres.C’était un exemple à suivre pour eux ettous ceux qui les suivraient. Le servicen’est pas une façon de diriger parmid’autres. Il s’agit en fait du leadership se-lon Jésus. Nous ne pouvons nous permet-tre de l’ignorer.

NOTES1 Stanley Horton, Isaiah : A Logion Press Commenta-ry (Springfield, Mo. : Logion Press, 2000), 480.2 David S. Young, Servant Leadership for Church Re-newal (Scottsdale, Pa. : Herald Press, 1999), 157.3 Cette notion du serviteur est d’abord cohérenteavec la conception actuelle du dirigeant serviteur.Robert Greenleaf a fait remarquer qu’il s’agit enfait d’être serviteur avant d’être leader. Le lea-dership commence par une attitude naturelle ca-ractérisée par le désir de servir. Un choix cons-cient s’ensuit qui amène à aspirer à prendre desresponsabilités. Robert K. Greenleaf, The Servantas Leader (Cambridge : Center for Applied Studies,1970), 7. Lorsqu’on examine de près le modèle bi-blique du dirigeant serviteur, il est clair qu’il s’agitd’abord de servir Dieu, puis, à partir de cette mo-tivation, de servir les autres.4 Donald E. Miller et James N. Poling, Foundationsfor a Practical Theology of Ministry (Nashville : Abin-gdon Press, 1985), 20.

Howard Youngfut président de Trinity Bible Collegeà Ellendale, Dakota du Nord.Il est le pasteur principal de l’égliseEvangel Assembly of God à Milwaukee,dans l’état du Wisconsin (U.S.A.).

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Pourquoi tant de gens dans notre société essaient-ils de monter sur l’échelle sociale en ambitionnant d’atteindre lesommet ? Certaine le font parce qu’ils croient que ce n’est qu’ainsi qu’ils auront gagné et réussi leur vie. D’autres aspirentà diriger leur entreprise parce qu’ils pensent pouvoir mieux faire que le dirigeant actuel. Mais la vaste majorité des gensqui luttent pour monter vers les sommets de l’organisation à laquelle ils appartiennent visent le pouvoir et la liberté qu’ilsassocient à l’idée d’être en position d’autorité. Il est ironique de constater que les grands leaders, ceux qui sont parvenusau sommet et ont gagné le droit d’y rester, ont bien compris que leur position consistait en tout autre chose qued’exercer un pouvoir ou d’avoir du bon temps. En fait, le bon leadership est bien différent.

1. LE LEADERSHIP EST PLUS UNE QUESTION DE SACRIFICE QUE DE POUVOIR.Nombreux sont ceux qui considèrent que le pouvoir attend celui qui atteint le sommet de l’échelle : pouvoir de choisir

ses responsabilités, de prendre du temps libre, de toucher un excellent salaire, et j’en passe. Mais le leadership n’a pas grandchose à voir avec le plaisir en soi ; le sacrifice est au cœur même de la vie du leader.

Nous sommes enclins à voir les sacrifices comme un mal nécessaire en début de carrière. Mais ceux qui réussissentont dû renoncer à bien des choses pour saisir des opportunités potentielles.

Le sacrifice, quant à lui, n’est pas réservé au seul début de carrière. Il est un élément constant du leadership ; nul nepeut progresser sans renoncer. La nature du sacrifice peut changer, mais le principe demeure. Au début de leur carrièrede leader, certains renoncent à un meilleur salaire ou à certains avantages. En milieu de carrière, le sacrifice peutconsister à travailler pour des leaders plus faibles. Plus tard, les sacrifices peuvent prendre d’autres formes.

2. LE LEADERSHIP APPORTE DAVANTAGE DE LIMITES ET NON DAVANTAGE D’OPTIONS.Au fur et à mesure qu’un leader progresse dans son organisation, le nombre de choix et d’options disponibles diminue.

S’il fut un temps où il pouvait s’offrir le luxe de saisir toutes les possibilités qui se présentaient à lui, il se doit de devenir unspécialiste dont le chemin est plus étroit. Il renonce de plus en plus à des opportunités secondaires pour se concentrer surla seule priorité essentielle. Son temps devient de plus en plus précieux. Par nécessité, sa vie devient de plus en plusstratégique. Il va donc renoncer à bien des options qu’il aurait pu saisir s’il n’avait pas été un leader.

3. LE LEADERSHIP SIGNIFIE DEVOIR RENDRE DAVANTAGEDE COMPTES, ET NON PAS JOUIR DE DAVANTAGE DE LIBERTÉ.

Dès que quelqu’un assume une position de leader, il devient une référence pour tous ceux qui le suivent. S’il veutdiriger à un niveau d’excellence, il devra renoncer à toute habitude ou pratique négative que ceux qui l’entourentrisquent d’imiter. Après tout, les gens font ce qu’ils voient.

4. LE LEADERSHIP SIGNIFIE PRENDRE DAVANTAGE DE RISQUES,ET NON PAS BÉNÉFICIER DE DAVANTAGE DE RESPECT.

Au fur et à mesure qu’un leader se voit confié de plus grandes responsabilités, il ne doit pas seulement renoncer à telleou telle option qui lui serait offerte. Il devra parfois faire face à une certaine opposition ou au ridicule à cause d’une visionquelque peu novatrice.

Plus le leader a de grandes responsabilités, plus il devra être prêt au renoncement. Le premier domaine sera sansdoute celui de sa vie privée. Pensez à un homme comme Martin Luther King. Tandis qu’il suivait des cours deleadership et qu’il militait au sein du mouvement pour les droits civils, il fut arrêté et emprisonné à plusieurs reprises.Il fut même malmené physiquement, lapidé, poignardé, et sa maison fut incendiée. Il finit par donner tout ce qu’ilavait, jusqu’à sa propre vie.

5. LE LEADERSHIP SIGNIFIE DAVANTAGE D’OPPOSITION ET NON DAVANTAGE DE SOUTIEN.Une idée erronée assez répandue est celle qui consiste à croire que tout le monde aime et approuve les grands leaders.

Mais tel n’est pas souvent le cas. Peggy Nooran, écrivain et ancienne rédactrice des discours présidentiels, parle dans un deses écrits d’un grand leader qui ne cherchait pas à diriger en gagnant l’approbation de tous. C’était dans un article dumagazine Times du 15 septembre 1997 où l’auteur rapporte ce qu’elle observa lors du déjeuner national de prière en 1994 :« (Cette femme) parla de Dieu, de l’amour, des familles. Elle dit qu’il nous fallait tous nous aimer et prendre soin les uns desautres. Tout l’auditoire manifesta son approbation avec enthousiasme.

Puis elle poursuivit en devenant plus spécifique. Elle parla des parents malheureux dans les maisons de retraite quisouffrent parce qu’on les a oubliés. Elle posa alors la question : Sommes-nous prêts à donner jusqu’à en souffrir pourêtre avec nos familles, ou préférons-nous mettre nos intérêts en premier ? Les baby boomers dans la salle commen-cèrent à gesticuler sur leurs sièges. Puis elle continua : Je crois que le plus grand destructeur de la paix aujourd’hui estl’avortement. Elle leur expliqua pourquoi en des termes très clairs. Après un bref silence, tout le monde applaudit.Tout le monde, ou presque. Le président et son épouse, ainsi que le vice-président et son épouse étaient figés commedes statues dans un musée de cire. Mais cela n’arrêta pas notre oratrice. Et quand elle eut terminé son discours, il n’yavait quasiment personne qui n’ait été remis en question par ses propos. »

Ce leader était Mère Thérésa. La plupart des gens la voyaient comme une servante délicate et très consacrée. Maiselle était aussi un leader de premier ordre. Et cette petite femme née dans une petite ville d’Albanie en 1910 a su avoirun impact formidable par sa vie.

Ce que les gens qui réussissent trouvent vrai devient d’autant plus clair pour eux lorsqu’ils accèdent à des postes deresponsabilité. Il n’y a pas de succès sans sacrifice. Plus un leader veut aller plus loin, plus les sacrifices qu’il devra faireseront grands. Être leader est bien plus qu’une question de titre et de zone de confort. Pour progresser, il faut savoirrenoncer. Telle est la véritable nature du leadership.

John C. Maxwell, D. Min., est le fondateur de INJOY, Inc. Et de EQUIP, Atlanta, Georgie.Cet article a été adapté et utilisé avec permission de la lettre de nouvelles

mensuelle gratuite de John Maxwell disponible sur www.INJOY.com.

LE LEADERSHIP, C’EST BIEN PLUS QUE…

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Par Nancie Carmichael

Dans notre société fracturée et acca-blée de problèmes, diriger est un art dif-ficile. La vie est pleine de conflits. Lesdéfis semblent parfois trop lourds, et jeserai parfois tentée de me lancer plutôtdans la culture de mon jardin. Puis je con-sidère les récompenses: des personnesqui rencontrent Christ, des couples etdes familles restaurés, et la Parole deDieu ayant un puissant impact dans lesvies. Je réalise alors qu’il n’y a rien deplus gratifiant que d’être impliquée dansle ministère.

J’ai récemment perdu deux amies :Gen Rose, qui était responsable des mi-nistères féminins pour le district de l’Ore-gon, et Mattie Ann Collier-Spears, dePortland, dans l’Oregon, qui était unemusicienne talentueuse très impliquéedans son église, dans la ville et dans laprison pour femmes. L’ironie veut qu’el-les ont toutes les deux eu le cancer dupancréas et du foie.

Nous avions été impliquées ensembledans un effort commun dans le cadre duministère. Il est difficile de comprendrepourquoi ces choses arrivent, et je ressensprofondément cette perte ; non seulementparce que nous étions amies, mais aussiparce qu’elles étaient des femmes remar-quables, des leaders pleins de courage, devision et de compassion. Leur vie était ladémonstration d’un leadership efficace quifait une différence dans ce monde.

Un ministère efficace et oint par leSaint-Esprit est constitué de plusieurs in-grédients.

POUR DIRIGER EFFICACEMENT,IL FAUT VIVRE DANS L’OBÉISSANCE À DIEUJosué recevait ses ordres de marche de Dieu (Josué 1 :2-9). « Ne

t’ai-je pas donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage? Ne t’ef-fraie pas et ne t’épouvante pas, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toipartout où tu iras » (v.9). Si c’est le Tout-puissant qui nous appelle,il nous équipera (1 Thessaloniciens 5 :24).

Il est absolument essentiel d’entendre ce que Dieu veut nous direpersonnellement. Il communique avec nous de façon personnelle etnous connaît intimement. La seule façon d’entendre sa voix est depasser du temps dans sa Parole et à genoux, non seulement en vuede notre service envers les autres mais aussi pour nous-mêmes, afinque le Seigneur soit Maître de tous les aspects de nos vies.

POUR DIRIGER EFFICACEMENT, IL FAUT NE PASSE SENTIR MENACÉE PAR LES ANCIENS LEADERSAprès la mort de Moïse, Josué s’est engagé sur ses traces. Un bon

dirigeant sait construire sur le bon travail accompli par ses prédéces-seurs et aller de l’avant. Pourquoi ne pas commencer là où vous êtesparvenu et construire sur le succès des autres ?

Il n’est pas rare que, lorsqu’une femme est appelée à prendre lesrênes pour la première fois, elle soit tentée de tout changer et des’approprier tout le programme. Mais bâtir sur le travail accomplipar les autres avant nous, quand il a été accompli sur une base solideet centrée sur Christ, est une excellente façon de progresser dans lafoi vers des choses plus grandes (Cf. Deutéronome 30 :31).

POUR DIRIGER EFFICACEMENT, IL FAUT AVOIR UNEVISION ET SAVOIR LA COMMUNIQUER AUX AUTRESAprès que nous avons pris du temps avec Dieu, ce qui est prio-

ritaire pour un leader, il pourra étendre notre vision et nous aiderà rêver de nouveaux rêves avec lui. J’ai entretenu des rêves quej’aurai dû abandonner ; ils ne m’appartenaient pas. Quand noussommes allés servir une certaine église comme pasteur, j’ai décou-vert que l’épouse du pasteur précédent, une femme très douée,avait développé un projet pour atteindre les femmes de la commu-nauté qui était très efficace. Sans attendre que Dieu me montre si

Voir la gloire :Comment diriger

efficacement par l’onction

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c’était bien là sa direction, j’ai plongé têtebaissée pour poursuivre son rêve.

Mais les projets que j’ai élaboré onttous échoué lamentablement. Découra-gée, je me suis sentie nulle, me deman-dant ce qui ne fonctionnait pas. Il m’a fal-lu du temps pour admettre que je m’étaisimposé artificiellement de prendre le re-lais de ce ministère. Ce n’était pas la vi-sion que Dieu avait pour moi. Je l’avaisfait parce que c’était une bonne idée, etque je pensais que puisque cela marchaitbien avec elle, on attendait de moi que jecontinue sur ses traces.

Humiliée, j’ai alors commencé une étu-de biblique avec deux femmes qui, à magrande surprise, se développa avec suc-cès pour devenir un ministère efficacedans notre église. Ces études bibliquesque j’avais commencées étaient en fait leprolongement de l’effort d’évangélisationprécédent, si bien qu’elles assuraient lacontinuité du ministère.

POUR DIRIGER EFFICACEMENT,IL FAUT CONNAÎTRE SA PROPREFAIBLESSE ET SON HUMANITÉPeu de temps avant la mort de Mattie

Ann, j’ai eu l’occasion de lui parler au té-léphone et de partager certaines despressions que je ressentais, et plus par-ticulièrement l’impression d’être dépas-sée par les évènements. « Bien sûr quetu ne peux pas y arriver ! me dit-elle. Lameilleure façon de servir est de garderton cœur brisé et tendre devant le Sei-gneur, en restant bien consciente que tuas tellement besoin de lui. C’est alors qu’ilpourra t’utiliser. »

J’ai noté ses commentaires et j’ai glis-sé mon bout de papier dans ma Bible àla page du Psaume 51. Je prie constam-ment que Dieu me garde un cœur ten-dre et brisé devant lui quand je le sersauprès des autres. Ce conseil tout sim-ple de Mattie Ann a révolutionné monapproche du ministère ; je ne le consi-dère plus comme une position de force,mais plutôt de faiblesse où je demeurepleinement consciente que ma force esten lui seul.

Quelques mois avant la mort de Gen,elle me demanda de m’adresser aux fem-mes responsables de son district. Aprèssa mort, j’ai parlé dans sa conférence en

utilisant sa Bible. J’y ai trouvé une notequi disait : « Les plus beaux cadeaux queDieu nous fait sont souvent déguisés,emballés dans nos problèmes, nos épreu-ves et nos souffrances ». De toute éviden-ce, Gen avait compris ses propres épreu-ves, mais le fait d’être tellement conscien-te de son humanité lui permit de mieuxvoir son Seigneur ressuscité et de puiserdans sa force sans limite.

POUR DIRIGER EFFICACEMENT,IL FAUT SAVOIR SE NOURRIRLe soir avant que Josué ne conduise

son armée à travers le Jourdain vers unegrande victoire, il alla voir les officiers ducamp et leur dit : « Préparez-vous des pro-visions » (Josué 1 : 11).

Les femmes sont souvent très douéespour prendre soin de tout le monde saufd’elles-mêmes. Certaines d’entre nouss’imaginent qu’il n’est pas spirituel deprendre soin de soi-même. Si Jésus avaitfréquemment besoin de se retirer dans lesmontagnes et sur le lac pour être au cal-me et écouter la voix du Père, à combienplus forte raison avons-nous besoin deprendre ce temps.

Je suis passée par des temps difficiles àcause de la maladie il y a trois ans. Il m’aété diagnostiqué une condition chroniquequi me faisait beaucoup souffrir. Le verdictplein de bon sens de mon médecin fut lesuivant : « Vous êtes malade parce que vousmenez une vie bien trop stressée. »

Je me suis dit : « Comment cela se peut-il ? Comment moi, qui suis un disciple deChrist dont le joug est sensé être aisé etle fardeau léger, puis-je être stressée aupoint d’en souffrir les conséquences dansmon corps ? »

Après plusieurs mois d’évaluation hon-nête, j’ai réalisé que j’avais besoin de trou-ver mon équilibre. Je ne me nourrissaispas. Je prenais du temps pour prier et lirema Bible, mais je négligeais mon corps,mes émotions et mon esprit au lieu detrouver l’équilibre dont j’avais besoin.Après tout, jardiner de temps en tempsn’est pas une si mauvaise idée...

J’ai appris à la dure l’importance d’as-sumer la responsabilité de nos propresbesoins. Si je donne beaucoup pour lesautres, je dois veiller à avoir quelquechose à leur donner. Le combat appartient

« La meilleurefaçon de servirest de garderton cœur briséet tendre devantle Seigneur,en restant bienconscienteque tu as tellementbesoin de lui.C’est alors qu’ilpourra t’utiliser »

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au Seigneur, mais sa Parole nous apprendque nous devons nous préparer.

POUR DIRIGER EFFICACEMENT,IL FAUT VOIR LA GLOIREMAJESTUEUSE DE DIEUJacob a dit : « Certainement, l’Éternel

est présent dans cet endroit, et moi, je nele savais pas ! ... Que cet endroit est re-doutable ! » (Genèse 28 : 16-17). Sous unciel étoilé, dans la solitude, Jacob a décou-vert toute la grandeur de Dieu.

Avant sa mort, Mattie Ann m’a dit : « Cay est ! Le temps de Dieu est arrivé ! Lesmédecins m’ont dit qu’ils ont fait tout cequ’ils pouvaient. Je suis donc entre sesmains. » Dans les moments les plus diffici-les de la vie, comme il est bon de se savoirdans les mains de notre grand Dieu !

Moïse conduisit les enfants d’Israëlhors d’Égypte par une grande victoire surla Mer Rouge. Lors d’une retraite au som-met avec Dieu, il reçut les Dix Comman-dements. Quelle ne fut pas sa surprise enredescendant de la montagne, quand il dé-couvrit que le peuple était prosterné de-vant un veau d’or. Il a alors supplié Dieu :« Si tu ne marches pas toi-même avecnous, ne nous fais pas monter d’ici. A quoidonc reconnaîtra-t-on que j’ai obtenu tafaveur, moi et ton peuple ? Ne sera-ce pasau fait que tu marcheras avec nous ? »(Exode 33 : 15-16). Dieu cacha Moïse dansle creux d’un rocher, qui eut la force decontinuer après avoir vu sa gloire.

Ceux qui dirigent dans le ministèreconnaissent tous des temps de découra-gement. Nous affrontons parfois des si-tuations impossibles, donnant toute no-tre énergie, pour finir par échouer. Nouspouvons comprendre le sentiment deMoïse quand il dit : « Dieu, nous ne fe-rons pas un pas de plus si tu ne nous ré-vèles pas ta gloire ! »

Mais Dieu est fidèle, et alors que nousprenons le temps de nous asseoir dans saprésence, il reflète sa gloire sur nos vies(2 Corinthiens 3 : 18).

POUR DIRIGER EFFICACEMENT,IL FAUT SE SOUVENIR DU POURQUOIDE NOTRE RÔLE DE RESPONSABLEPourquoi faisons-nous ce que nous fai-

sons, et assumons-nous certains rôles ?Les choses qui nous motivent, les grands

projets de nos vies se résument parfoisà courir après un arc-en-ciel. Ce sont sou-vent des choses bien illusoires qui s’éva-porent sous nos yeux alors même quenous tentons de nous en approcher. Nousvoulons être aimées, que notre vie ait unsens, compter pour le royaume de Dieu.Mais nos motivations sont parfoisbrouillées entre faire les choses pourl’amour ou par amour.

Nous faisons des choses bien impor-tantes pour vivre l’amour : nous nous ma-rions, nous nous impliquons dans le mi-nistère, nous étudions la doctrine, parti-cipons à des séminaires, lisons des livressur l’amour. Et pourtant, on ne peut for-cer l’amour. Il est semblable à une bellerose en bouton. Dieu plante une semen-ce d’amour et nous encourage : « Appre-nez de moi ». Et c’est en apprenant, enme laissant attirer par lui, que la chosearrive. Quand je suis tout entier occupéà faire des choses, je m’attends à des ré-sultats ; je veux être payée pour les servi-ces rendus. Mais le véritable amour estun sous-produit d’une relation : « Il n’y apas de crainte dans l’amour, mais l’amourparfait bannit la crainte, car la crainte im-plique un châtiment, et celui qui craintn’est point parfait dans l’amour. Pournous, nous aimons, parce que lui nous aaimés le premier » (1 Jean 4 : 18-19).

Nous devons réaliser que notre detteest payée. Dieu a dit : « Je t’aime d’unamour éternel, C’est pourquoi je te con-serve ma bienveillance » (Jérémie 31 : 3).Je me surprends à contester : « Je dois ap-prendre à accepter l’amour de Christ pourpouvoir aimer en retour ». Mais quandj’étudie sa Parole, il me redit de mille etune manières : « Non, ce n’est pas cela,l’amour. Tu ne reçois pas mon amour pouren faire davantage. Tu acceptes mon amour.Point à la ligne. Si tu demeures attaché aucep, tu porteras du fruit qui découlera del’humilité, de la gratitude, et de la plénitu-de. » C’est ainsi que naît la compassion :l’amour reçu, qui va vers l’autre pour letoucher. « Car l’amour de Christ nous pres-se » (2 Corinthiens 5 : 14).

Nancie Carmichaelest éditrice du magazine Virtueet vit à Sisters, dans l’Orégon.

Les femmessont souventtrès douéespour prendre soinde tout le mondesauf d’elles-mêmes.Certaines d’entrenous s’imaginentqu’il n’estpas spirituelde prendre soinde soi-même.

Comment moi,qui suis un disciplede Christ dontle joug est senséêtre aisé etle fardeau léger,puis-je être stresséeau point d’ensouffrirles conséquencesdans mon corps ?

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En devenant leader, un pasteur fran-chit une ligne importante. Je l’ai franchiequand je suis passé de mon premier pas-torat à Hillham dans l’Indiana au secondà l’église Faith Memorial de Lancasterdans l’Ohio. Pendant mon temps à Hill-ham, l’église a grandi régulièrement.Mais j’ai été bien peiné d’apprendre queseulement quelques mois après que jesois parti, l’auditoire avait chuté à lamoitié de ce qu’il était lors de mon der-nier dimanche. Cela ne signifiait pas quej’avais été un si bon pasteur. Ce déclineut lieu parce que je ne m’étais pas com-porté en leader. Je n’avais aidé personneà développer son potentiel pendant toutce temps, si bien que personne ne pou-vait prendre le relais dans les domainesoù je m’étais investi.

Dans ma deuxième église, j’ai fait deschangements profonds dans mon minis-tère, devenant un leader, et commençantà équiper les gens pour qu’ils deviennentdes leaders. Le premier domaine dans le-quel je m’y suis appliqué fut celui del’évangélisation.

À Hillham déjà, Dieu m’avait appelé àêtre un gagneur d’âmes. Je m’y appliquaisà sortir presque tous les soirs pour parta-ger ma foi avec les autres. Quand je suisparti à Lancaster et que j’ai découvert l’im-portance d’équiper les autres, je me suisfixé comme priorité d’entraîner avec moides chrétiens pour en faire des gagneursd’âmes. Dans les sept années qui suivirent,dix-huit d’entre nous avons amené 1.600personnes à Christ.

En suivant l’appel de Dieu et les exem-ples bibliques de leaders efficaces, jen’étais plus un gagneur d’âmes en solo.J’étais devenu un formateur de gagneursd’âmes. Quand un pasteur décide de de-venir leader et d’équiper les autres, il nese limite plus à ce qu’il peut accomplir

Par John C. Maxwell

APPELÉS À ÉQUIPER LES AUTRESlui-même ; la valeur de son ministère semesure dès lors à la façon dont il s’inves-tit dans le développement et la formationdes autres.

JÉTHRO MONTRELA VOIE AU BERGER…C’est dans la vie de Moïse au chapitre

18 de l’Exode que se trouve l’un de mesexemples favoris d’un pasteur devenu lea-der. Dieu avait appelé Moïse à conduire lepeuple d’Israël hors d’Égypte. Mais dès ledébut, il a manifesté l’attitude d’un « Jepeux me débrouiller tout seul ». Il faudrale conseil avisé de son beau-père Jéthropour faire changer Moïse d’approche.

Quand Jéthro vint visiter Moïse, Dieuavait fait des choses extraordinaires pourles Hébreux. Jéthro s’en était réjoui etavait glorifié Dieu quant il l’apprit. Maisle lendemain, Jéthro observa Moïse affai-ré à tout faire par lui-même ; il dit alorsimmédiatement à son gendre : « Ce quetu fais n’est pas bien. Tu t’épuiseras toi-même, ainsi que ce peuple qui est avectoi ; car la tâche est trop lourde pour toi ;tu ne pourras pas l’exécuter toi seul » Exo-de 18 : 17-18.

Jéthro vit le problème et commentMoïse et le peuple en seraient affectés.Mais Jéthro proposa surtout une solutionau problème : équiper les autres pour ac-complir la tâche.

MOÏSE A DÛ CHANGERSA FAÇON DE PENSERAvant la visite de Jéthro, Moïse pen-

sait probablement devoir tout faire lui-même. Quel soulagement cela a dû êtreque d’entendre une toute autre appro-che de la bouche de son beau-père !C’est ainsi que Jéthro apprit à Moïsequ’il était bon d’équiper les autres etde déléguer la tâche.

afin de faire face au développement du ministèreLe ministère exercépar les membresde l’église contribuenon seulementà soulager le fardeaudu pasteur,mais aussi à montreraux gens lesbénédictions liéesà l’implicationdans le service.

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Connaissez-vous des gens qui sont pris au piège qui consisteà penser que l’on doit tout faire soi-même ? Il est particulière-ment triste de voir des collègues pasteurs vivre sous un tel far-deau. La Bible ne dit pas : « Allez par tout le monde et prêchez labonne nouvelle à toute la création, mais faites-le sans l’aide devotre équipe ou de votre église. » Une telle idée vient de l’homme,et ne peut conduire qu’à la frustration et à l’épuisement.

Équiper les autres est un concept biblique. Dans Éphésiens 4 :11-13, Paul écrit : « C’est lui qui a donné les uns comme apôtres,les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, lesautres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement dessaints (c’est-à-dire pour préparer le peuple de Dieu à servir). Celaen vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps du Christ,jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de laconnaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure dela stature parfaite du Christ ».

Le plus grand défi de l’église consiste à produire des leadersspirituels qui puissent à leur tour se reproduire. Le ministère exer-cé par les membres de l’église contribue non seulement à soulagerle fardeau du pasteur, mais aussi à montrer aux gens les bénédic-tions liées à l’implication dans le service. En tant que leaders, nousdevons comprendre que pour que l’église grandisse, les membresdoivent être équipés et formés en vue du service.

MOÏSE A DÛ CHANGER SA FAÇON DE FONCTIONNERLes instructions que Jéthro a données à Moïse peuvent être résu-

mées en sept points qui sont tout aussi pertinents au ministère duleader aujourd’hui. En les suivant, vous pourrez vous aussi dévelop-per un bon programme de service impliquant les croyants.

Moïse est devenu un homme de prièreQuand Jéthro est arrivé chez Moïse, ce dernier assumait les fonc-

tions de juge, d’ « encourageur », de guide, et de tout ce dont lepeuple pouvait avoir besoin. Jéthro expliqua alors à Moïse qu’ildevait changer ses priorités. Moïse devait se concentrer sur sonrôle principal. « Tu dois être le représentant du peuple devant Dieuet lui amener leurs disputes, » lui dit Jéthro en substance dans Exo-de 18 :19. Parce que Moïse s’était laissé accaparer par toutes sor-tes de choses, il ne pouvait plus se concentrer sur l’essentiel quiétait d’être un lien entre Dieu et le peuple.

Vous est-il déjà arrivé d’être tellementembourbé dans toutes sortes d’occupa-tions que vous en êtes devenu incapablede faire l’essentiel ? La plupart des pas-teurs sont tiraillés dans une centaine dedirections différentes. Mais avant tout,le ministère de pasteur consiste à êtreun leader spirituel. Il est vital que les pas-teurs prennent du temps dans la prièreet à l’écoute de la direction et du con-seil de Dieu.

Vous accordez certainement déjà unecertaine importance à la prière, mais est-ce réellement une priorité dans votre viequotidienne ? Ce qui m’a souvent beau-coup aidé, c’est d’inscrire mon temps deprière sur mon calendrier et de deman-der à mes partenaires de prière de ren-dre compte de ma vie de prière. Peut-être faudra-t-il verrouiller la porte devotre bureau, de débrancher le télépho-ne, ou de réduire les causes de distrac-tion. Prendre du temps à part pour unface-à-face avec Dieu aura forcément unimpact positif sur votre ministère. Vousn’en serez que mieux préparé pour diri-ger les autres.

Moïse a donné un exempleque le peuple pouvait suivreJéthro a donné ce conseil à Moïse :

« Explique-leur les prescriptions et les lois; et fais-leur connaître le chemin qu’ilsdoivent suivre et l’œuvre qu’ils doiventfaire » (Exode 18 : 20). Moïse avait la res-ponsabilité de partager avec le peuple ceque Dieu lui avait confié, et d’être unmodèle à imiter. Il aurait pu se contenterde leur inculquer les commandements,mais lorsqu’on se contente d’écouter, on

PEU D’ÉGLISES ONT UNE ÉQUIPE PASTORALEOU UNE ÉQUIPE DE DIRECTION IMPLIQUANT SES MEMBRES

• 20% des églises étudiées avaient un pasteur qui n’est pas un leader et une équipe de directionconstituée de membres de l’assemblée.

• 3% des églises étudiées avaient un pasteur leader et des équipes de direction constituéede membres de l’assemblée.

• 8% des églises étudiées avaient un pasteur leader et pas d’équipe de direction constituéede membres de l’assemblée.

• 68% des églises étudiées n’avaient ni un pasteur leader, ni une équipe de direction constituéede membres de l’assemblée.

(Copyright © 2001 Barna Research Group, LTD. Utilisé avec permission)

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QUE FERAIT JÉSUS ?UN MODÈLE À SUIVRE

POUR ÉQUIPER LES AUTRES

Quand nous parlons d’équiper les autres, il est bon de se demander ce que ferait Jésus à notreplace. Nous trouvons la réponse dans l’évangile de Marc. Cet évangile nous donne une image trèsclaire de la façon dont Jésus a formé et développé douze hommes en vue du ministère.

« C’EST MOI QUI LE FAIS »Jésus commença par faire lui-même les choses et débuta son ministère en servant les hom-

mes. Dans Marc chapitres 1 et 2, nous le voyons occupé à enseigner, chasser les mauvais esprits,guérir les malades, purifier les gens de leurs péchés, confrontant ceux qui en avaient besoin, etpriant. Il a aussi expliqué son but. Jésus a dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais despécheurs » (Marc 2 : 17).

« JE LE FAIS, MAIS VOUS ÊTES AVEC MOI »Quand Jésus appela les douze et les établit comme apôtres, il devint leur mentor (Luc 6 : 13).

Les apôtres étaient avec lui alors qu’il faisait des miracles et enseignait. Ils virent Jésus à l’affûtd’endroits retirés où il pouvait passer du temps avec son Père dans la prière. Ils apprirent par sonexemple à vivre, travailler et enseigner les autres.

« VOUS LE FAITES, ET JE SUIS AVEC VOUS »Après que les disciples eurent voyagé avec Jésus pendant un temps, il les envoya seuls, leur

laissant des instructions bien précises. Marc 6 : 12-13 nous dit : « Ils partirent et prêchèrent larepentance. Ils chassaient beaucoup de démons, oignaient d’huile beaucoup de malades et lesguérissaient ». À présent, ils servaient les autres et exerçaient leur ministère avec l’aide et lesdirectives de Jésus.

« VOUS LE FAITES »Alors que les disciples apprenaient davantage, Jésus leur donna davantage d’occasions de

servir les autres. Au moment de sa résurrection et de son ascension, il les encouragea et lesenvoya poursuivre le ministère et se multiplier. Nous voyons par exemple dans Actes 6 : 1-7 :« La parole de Dieu se répandait, le nombre des disciples se multipliait beaucoup à Jérusalem, etune grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi » (verset 7).

« VOUS LE FAITES ET QUELQU’UN VOUS ACCOMPAGNE »Le véritable test de la formation est de voir si d’autres seront équipés pour continuer le ministère

et équiper à leur tour une autre génération. Dans 2 Timothée 2 : 1-2, Paul rappelle à Timothée :« Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus. Et ce que tu as entendu demoi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables del’enseigner aussi à d’autres ». Équiper les autres constituent en fait un cycle complet. Nous équiponsceux qui pourront en équiper d’autres afin d’atteindre ce monde pour Christ.

Pour suivre l’exemple de Jésus et équiper les autres, il nous faut commencer par choisir desgens fiables et les amener avec vous visiter les malades, partager votre foi, prier, et accomplir toutce qui relève du ministère. Une fois qu’ils seront entrés dans cette vision, permettez-leur d’accom-plir eux-mêmes ces tâches fondamentales du ministère avec votre aide. Et quand ils seront prêts,laissez-les aller en leur permettant de reproduire ce processus avec d’autres. Si cela a fonctionnépour Jésus, cela fonctionnera pour vous.

John C. Maxwell, Atlanta, Géorgie.

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a tendance à rester passif. Mais quand onmontre ce qui doit être fait et commentle faire, les gens comprennent d’autantmieux nos directives.

L’an dernier, lors de notre « congrèscatalyseur », des centaines de pasteurset de responsables ont pu assister à no-tre culte pour enfants. Quel intérêt desadultes peuvent-il trouver à passer deuxheures dans un culte pour enfants ?L’église qui hébergeait ce congrès a l’undes programmes pour enfants les plusnovateurs aux États-Unis. Pendant deuxheures, ces pasteurs et leaders ont nonseulement entendu parler de méthodespour améliorer leur ministère auprès desenfants, mais ils ont eux-mêmes vécu ceprogramme. Ils ont pu s’impliquer, po-ser des questions, et apprendre en fai-sant. Il aurait été bien plus facile de fai-re venir quelqu’un de l’église pour par-ler de leur ministère parmi les enfants,mais nous savions que cela aurait étébien moins efficace.

Les membres de votre église ont be-soin de ce même type de modèle basé surl’exemple que celui qui fut offert aux en-fants d’Israël. Soyez un exemple qui don-ne envie aux autres de vous suivre. Mon-trez-leur de façon claire et évidente ce quevous attendez d’eux. Prévoyez des mo-ments que vous consacrerez à leur expo-ser de nouvelles idées, et permettez auxgens de s’impliquer.

Moïse communiqua la visionAvec un but tel que le pays promis,

qui penserait qu’il faudrait convaincreles gens d’embarquer dans ce projet ?Mais il a bien fallu que Moïse communi-que constamment la vision que Dieu luiavait donnée et qu’il rappelle au peu-ple pourquoi ils devaient agir comme illeur avait dit.

Dans la dernière église dont j’étais lepasteur, l’assemblée wesleyenne Skylineà San Diego en Californie, nous avonsentrepris un projet de construction et derelocalisation de 23 millions de dollarsUS. Le moins que l’on puisse dire est quecela plaça l’église devant des défis d’uneampleur certaine. Avez-vous déjà enten-du parler du chasseur californien demoustique à queue noir ? Nous non plusjusqu’à ce que nous découvrions que

cette espèce en voie de disparition vi-vait sur les terres où nous avions l’inten-tion de construire. Et la liste des défisqu’il nous fallut affronter alla donc d’uneespèce en voie de disparition, à la dé-couverte d’un site archéologique, sansoublier les transformateurs électriques àdéplacer. Il y eut de nombreux retardsdans les travaux entraînant un surcoûtimportant. Le processus dura treize ans,mais pendant tout ce temps-là, l’équipede direction de Skyline a continué decommuniquer la vision que Dieu leuravait donnée. C’est le dimanche de Pâ-ques 2000, sous la direction de leur nou-veau pasteur Jim Garlow, que l’assembléede Skyline finit par entrer sur sa terrepromise.

En tant que dirigeant, vous devez cons-tamment replacer la vision devant l’assem-blée. Ce faisant, vous remettez en pers-pective le passé, le présent et l’avenir. Sesouvenir du passé permet de reconnaîtreles efforts fournis par beaucoup pouramener votre église à ce qu’elle estaujourd’hui. En examinant le présent,vous prenez en compte les besoins im-médiats et la bénédiction de Dieu. En con-sidérant l’avenir, vous suscitez l’enthou-siasme et l’espoir de voir les promessesde Dieu s’accomplir pour votre église. Entant que dirigeant, vous devez trouver denouvelles façons de dépeindre la visionafin que les chrétiens soient impatientsde voir comment Dieu va agir et accom-plir son œuvre.

Moïse a mis au point un planDans Exode 18 : 21-22, Jéthro a dé-

voilé un bon plan à Moïse : « Discerneparmi tout le peuple des hommes de va-leur, craignant Dieu, des hommes atta-chés à la vérité et qui haïssent le gainmalhonnête ; établis-les sur eux commechefs de mille, chefs de cent, chefs decinquante et chefs de dix. Qu’ils jugentle peuple en tout temps ; qu’ils portentdevant toi toute affaire importante, etqu’ils jugent eux-mêmes les affaires se-condaires. Allège ta charge, et qu’ils laportent avec toi. »

En tant que dirigeant dans le ministè-re, vous savez mieux que quiconque quela seule chose dont vous pouvez être sûr,c’est le changement ! Combien de fois

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avez-vous commencé un projet avec unemesure de succès, pour découvrir soudainun autre besoin pressant ? Si tôt que vousavez trouvé le personnel nécessaire pourfaire fonctionner la garderie le dimanchematin, c’est la classe des plus grands quia besoin d’un moniteur !

Chaque ministère a ses propres be-soins, besoins qui changent constam-ment. Pour déterminer les besoins actuelsde votre ministère, répondez aux ques-tions suivantes :

• Évaluation des besoins : Quel aspect dece ministère souffre actuellement et a par-ticulièrement besoin d’attention ?

• Évaluation des ressources disponibles :Quelles sont les personnes qui assumentdéjà des responsabilités dans l’église etseraient disponibles pour répondre à cebesoin ?

• Capacités des candidats : Qui a lesdons et les talents nécessaires pour rem-plir ce rôle ?

• Attitude des candidats : Qui est dispo-sé à assumer ce rôle ?

• Efficacité des candidats : Qui est effec-tivement efficace dans le service ?

Quand vous aurez répondu à ces ques-tions, vous serez prêt à franchir la deuxiè-me étape.

Moïse a choisi et formédes responsablesExode 18 : 25 nous dit que Moïse

« choisit parmi les Israélites des hommesde valeur et les désigna comme respon-

sables du peuple, à la tête de groupes de mille, de cent, de cin-quante ou de dix hommes. »

Une des personnes que j’ai choisies de développer à SkylineDan Reiland. En Juillet 1982, Dan entra comme stagiaire dans no-tre église. Il sortait tout juste de l’école biblique. J’ai su dès queje l’ai rencontré qu’il avait un grand potentiel. Je le rencontraidonc régulièrement, et il me disait comment il pensait pouvoirservir notre assemblée dans le cadre de notre ministère. J’ai alorsdonné à Dan les ressources dont il avait besoin pour devenir undirigeant efficace : livres, cassettes, conférences, et une forma-tion en tête-à-tête.

Dans les quelques années qui suivirent, Dan développa sescapacités de leader et devint un des membres les plus appré-ciés de mon équipe. D’abord stagiaire envisageant de rester uneannée, il allait devenir membre à plein temps de notre équipe,puis mon pasteur exécutif. L’aspect de son histoire que je trou-ve le plus intéressant est la façon dont il est devenu un hommecapable de favoriser le développement des autres dirigeants.En 1987, Dan a commencé pour les hommes un groupe appelé« Les hommes de Josué », un programme intensif de mentoring –une relation étroite semblable à celle d’un maître avec un ap-prenti. Après avoir dirigé ce ministère pendant neuf ans, il com-mença à enseigner les pasteurs d’autres églises sur son appro-che. Cet investissement de Dan a vraiment beaucoup rapporté.Il est vraiment un leader de leaders, et demeure un des mem-bres les plus précieux de notre équipe.

Pour choisir ceux en qui vous voudrez vous investir, utilisezles critères indiqués par Jéthro à Moïse : des gens pieux et intè-gres. Recherchez des personnes qui manifestent une bonne at-titude et exercent déjà une certaine influence parmi les mem-bres de l’assemblée ; des gens qui entretiennent de bonnes re-lations avec les autres. Cherchez des gens qui démontrent uncœur de serviteur.

Votre objectif sera de former quelques leaders qui seront capa-bles d’en former d’autres et de porter une part de la responsabilitédu ministère. Commencez par un noyau et équipez-les pour le mi-

DIX RAISONS POUR LESQUELLESLES ÉGLISES NE DÉVELOPPENT PAS D’ÉQUIPE DE DIRECTION

1. « C’est plus facile de le faire moi-même ».2. Une équipe direction nécessite que l’on renonce au contrôle.3. Accorder un pouvoir à une telle équipe affaiblit la valeur supposée d’un dirigeant individuel.4. Une équipe prend parfois plus de temps pour accomplir une tâche.5. L’église n’a jamais fonctionné comme cela auparavant.6. Les responsables d’église n’ont pas été formés au travail en équipe.7. Nous n’avons pas vu de telles équipes fonctionner dans d’autres églises.8. Cela nécessite une vision claire.9. Cela redéfinit le rôle du pasteur.10. Cela nécessite une culture d’église différente.

Power of Team Leadership, par George Barna(Colorado Springs : Waterbrook Press, 2001), 53-60. (www.barna.org)

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John C. Maxwellest le fondateur de INJOY, Inc.Et de EQUIP, à Atlanta en Géorgie.Il est un orateur très demandé partoutaux États-Unis sur de nombreuxthèmes en rapport avec le leadership,les relations et la croissance de l’église.

nistère. Vous aurez tout à gagner à investir ainsi dans la vie deceux qui répondent aux critères mentionnés par Jéthro.

Moïse leur a confié la responsabilité d’exercer le ministèreAprès que Moïse eut choisi et formé ces hommes, « Ils devaient

siéger chaque jour pour juger les querelles du peuple » (Exode 18 :26). Cela a libéré Moïse, qui ne passerait plus tout son temps à ré-gler les différends du peuple.

Apprendre à servir ressemble beaucoup à apprendre à faire dela bicyclette. Si vous êtes parent, vous avez probablement apprisà vos enfants. Vous savez donc très bien qu’il va vous falloir tenirle vélo par la selle. La première fois, votre enfant va peut-êtrerouler seul sans même le savoir pendant quelques secondes. Maisdès qu’il réalisera que vous ne le tenez plus, ce sera la chute.Cependant, plus il se relève et essaie encore et encore, plus ilprend de l’assurance et devient capable de rouler par ses propresmoyens.

Il en est de même lorsqu’il s’agit d’équiper des gens. Il arriveraque les gens tombent, et il vous faudra les encourager à se releveret se remettre en selle encore et encore. Peut-être devrez-vousmême les tenir encore et reprendre le processus à zéro, mais ilvous faudra bien finir par lâcher.

Dès lors que vous avez équipé un noyau de responsables, etque vous les avez formés dans un domaine particulier du minis-tère, lâchez-les. Donnez-leur l’occasion de prendre eux-mêmesles choses en main et d’équiper les autres. Alors qu’ils s’appli-quent à équiper les autres et à diriger dans certains domaines,rencontrez-les régulièrement pour les aider, les motiver et lesencourager. La fréquence de ces rencontres dépendra :

• De l’importance de la tâche.• Des efforts demandés par cette tâche.• De la nouveauté de la tâche.• De la nouveauté de l’ouvrier.• Du sens des responsabilités de l’ouvrier.Votre objectif est de former des dirigeants qui deviendront à

leur tour autonomes.

Moïse ne faisait que ce que les autres ne pouvaient pas faireExode 18 : 26 nous décrit cette dernière étape. Il est dit de ceux

que Moïse a équipés pour leur tâche : « Ils devaient siéger chaquejour pour juger les querelles du peuple, et ils soumettaient à Moï-se les affaires difficiles, mais réglaient eux-mêmes les causes mi-neures ». En tant que leader, Moïse devait rester prêt et disponiblepour assumer les situations les plus ardues que les autres mem-bres de l’équipe n’étaient pas capables de régler.

C’est là un aspect du rôle de leader qui ne m’enthousiasme pas ;il n’en est pas moins une des caractéristiques les plus spécifiquesde la tâche de dirigeant. Nous devons être prêts à monter au cré-neau quand personne d’autre n’est prêt ou en mesure de le faire.Qu’il s’agisse de se défaire de quelqu’un, de réduire le budget, oumême de relocaliser toute l’organisation, chaque dirigeant a sonlot de situations difficiles à affronter. En tant que leader, vous êtesresponsable du ministère dans son ensemble.

Une de mes citations préférées concernant ces moments diffici-les est de Peter Drucker : « Chaque fois que vous voyez un diri-

geant qui a réussi, dites-vous bien qu’àun moment ou l’autre, quelqu’un a biendû prendre une décision courageuse ».Cela est aussi vrai dans le ministère. Lesdirigeants sont appelés à prendre les dé-cisions qui visent au bien de l’organisa-tion. Ils assument des situations que per-sonne d’autre ne peut assumer, mais ilsont aussi un grand impact.

Le changement d’approche dans la fa-çon dont Moïse dirigeait lui permit d’êtreplus fort, et permit au peuple de vivredavantage dans la paix. De même, lors-que vous aurez développé un noyau debase constitué de dirigeants qui com-mencent à s’investir dans la vie desautres, un cycle commence et vos oppor-tunités dans le ministère iront en gran-dissant. Cela peut paraître énorme, maissi cela a fonctionné pour Moïse et lesmillions de gens récalcitrants qu’il a con-duit à travers le désert, cela peut bienfonctionner pour vous aussi.

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Par Douglas Oss

Les dons de puissance énumérée dans1 Corinthiens 12 : 9,10 sont « la foi », « lesdons de guérisons », et « le don d’opérerdes miracles ». Ils sont habituellementconsidérés comme faisant partie des « si-gnes et des prodiges » selon l’expressiondu Nouveau Testament. Dans 1 Corin-thien 12, la discussion est centrée surleur fonction dans le cadre du corps deChrist, bien que cela n’exclut pas le faitque les dons de guérison et autres mira-cles se manifestent comme un témoigna-ge envers les incroyants présents pen-dant un rassemblement de croyants réu-nis pour adorer Dieu (Ex : 1 Corinthiens14 : 20-25).

DÉFINITION DES DONS DE PUISSANCE• Le « don de foi » (pistis) figurant dans

cette liste ne fait pas référence à la foi envue du salut mais plutôt à cette foi mira-culeuse qui voit s’accomplir des miracles,comme la foi qui va jusqu’à déplacer desmontagnes 1. Dans ce contexte, la foi estle fondement de toute forme de miraclemais se distingue des dons de guérisonset du don d’opérer des miracles. La foiest ici une confiance sans faille divinementimpartie, confiance en l’action de Dieudans un cas précis en vue de démontrerla force de sa gloire en dehors de tout

LES DONS DE L’ESPRIT

Les dons spirituelsdans l’Église aujourd’hui3ième partie : Les dons de puissance

moyen ordinaire et humain. Le don de foi est distinct de tout autremiracle de par sa définition même, même s’il fait corps et s’intègredans un tout comprenant les dons de guérisons et celui d’opérerdes miracles.

• Les « dons de guérisons » (charismata iamatôn), se réfèrent dansce contexte aux miracles de guérisons physiques. Certes, la transfor-mation de l’esprit qui commence lorsqu’on est lavé, régénéré (Tite3 : 5-7) et renouvelé (Colossiens 3 : 10-11) est parfois assimilée à laguérison (1 Pierre 2 : 24-25). Mais dans ce cas, il est plus probableque Paul avait à l’esprit le signe miraculeux par lequel se manifestela puissance de Dieu (Actes 10 : 38). En grec, les mots « dons » et« guérisons » sont bien au pluriel, ce qui peut indiquer que chaqueguérison est un don distinct. La délivrance de la maladie est unegrâce de Dieu, sa puissance pénétrant la création maudite par lepéché afin de montrer que lui seul peut faire de la race d’Adam unenouvelle création. De plus, si les guérisons physiques sont pour untemps dans cette ère, la nouvelle création dans l’ère à venir seraquant à elle éternelle (1 Corinthiens 15 : 44-57).

Les miracles attirent l’attention sur le Seigneur Jésus car c’est enson nom et pour sa gloire que se produit le miracle.

• Le « don d’opérer des miracles » (enerhêmata dunomeôn, ce quipeut aussi être traduit par « pouvoirs miraculeux »). Ce don inclutprobablement tous les actes miraculeux autres que des guérisons.Dans le Nouveau Testament, l’acte de puissance sans doute le pluscommun est celui qui consiste à chasser des démons. Comme pourla guérison, opérer des miracles est un acte émanant de la puissan-ce infinie de Dieu sur sa création, afin de manifester de façon tan-gible et surnaturelle sa gloire et son règne sur toute l’humanité.Ces deux termes sont au pluriel (« opérations de miracles ») dans legrec, ce qui semble là encore indiquer la possibilité que chaquemiracle soit envisagé comme un don distinct.

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COMMENT CES DONS DE PUISSANCECONTRIBUENT-ILS AU MINISTÈREIl est de plus en plus fréquent de voir

ces dons manifestés dans les rassemble-ments de croyants ; il est donc d’autant plusurgent de se poser la question de savoirce qu’ils contribuent au ministère.

1. Les évènements miraculeux rendent gloi-re au Créateur (comme tous les acteurscréateurs de Dieu, cf. Psaume 19 : 1-6).En rapport avec le ministère, les signessaisissent l’attention de l’observateur parsa force étonnante et évidente. L’attentionde l’observateur est ainsi tournée vers lagloire de Dieu qui attend de lui une ré-ponse immédiate. La personne réagit sou-vent en rendant gloire à Dieu (Marc 2 : 1-12 ; Jean 2 : 1-11 ; 9 :1-41 ; 1 Corinthiens14 : 24-25), contrairement à l’attitudegénérale de l’humanité envers le Père (Ro-mains 1 : 18-32).

Les miracles nous assurentdu fait que Dieu,

le Tout-puissant et souverain Seigneurde l’univers, agit en notre faveur

La réponse de ceux qui sont ainsi té-moins de la gloire de Dieu n’est pas tou-jours de reconnaître que Dieu est à l’œu-vre. Dans leur rébellion, les chefs religieuxdu temps de Jésus l’ont dénoncé commeun hérétique puisant sa force parmi lesdémons (Jean 8 : 1-9 : 41). Quoiqu’il fit degrands signes et de grands prodiges par-mi eux, cela ne fit que mettre clairementen relief leur propre orgueil et aveugle-ment spirituels (Jean 9 : 39-41).

2. Les actes miraculeux confirment l’évan-gile. Les miracles attirent l’attention surle message de l’évangile, devenant ainsiune clé pour amener les gens à enterdans le royaume de Dieu par la foi enChrist. Les miracles accroissent l’atten-tion sur le Seigneur Jésus, et c’est en sonnom et pour sa gloire que de tels mira-cles se produisent. Les coeurs des in-croyants témoins de ces choses sontalors ouverts pour recevoir l’Esprit deChrist par la puissance des interventionsmiraculeuses de Dieu.

3. Les miracles encouragent et édifientla foi du peuple de Dieu. Les miracles nousassurent du fait que Dieu, le Tout-puis-

sant et souverain Seigneur de l’univers, agit en notre faveur. Noussommes dès lors de plus en plus conscients de sa présence parminous à la lumière de sa puissance souveraine se déployant ennotre faveur. Ces actes miraculeux engendrent une joie accrue,une louange et une adoration plus profondes, et une réelle con-sécration à Christ et son évangile.

COMMENT RECEVOIR LES DONS DE PUISSANCELes principes communs établis dans l’article précédent de

cette série s’appliquent tout autant aux dons de puissance 2.Par contre, certaines considérations sont particulièrement im-portantes en rapport avec cette forme de don. Tandis que Paulétait à Éphèse, lieu des plus grands miracles de l’apôtre, il ap-prit ce qui était nécessaire pour que la puissance de Christ semanifeste à travers lui.

Les leçons vitales que Paul a apprises en Asie sont résumées dans2 Corinthiens 12 : 7-10. Il est nécessaire que ceux qui aspirent à êtreutilisés par Dieu pour voir sa puissance lui soient entièrement con-sacrés, et recherchent pardessus tout à voir sa seule volonté s’ac-complir. De plus, ils doivent permettre à Dieu de les passer au criblejusqu’à ce que Christ soit leur tout et qu’ils ne se reposent plus quesur la seule puissance de Dieu (2 Corinthiens 1 : 8-10). Ce n’est quedans la faiblesse que la puissance de Dieu se manifeste.

Quand nous ne sommes plus rien, il peut alors agir puissam-ment à travers nous, alors que nous nous appuyons sur la suffisan-ce de sa grâce et de sa puissance.

Il y a un prix à payer à marcher dans la puissance de Dieu. Leprix est un abandon total de notre ego et de ce monde qui passe 3.La puissance de Christ se manifeste exclusivement à travers desvases qui lui sont livrés.

RÉSUMÉDieu veut que son peuple marche dans sa puissance, en prêchant

l’évangile avec assurance, mais aussi avec les signes qui le suivent.Le concept de la présence de l’Esprit dans le Nouveau Testament estindissociable de la manifestation de l’Esprit alors qu’il est à l’œuvre.Les premiers chrétiens n’auraient su concevoir l’Esprit sans les mira-cles, les signes et les prodiges ; ils faisaient partie intégrante de leurexpérience commune en Christ (Galates 3 : 5 ; Hébreux 2 : 4). Dieudésire la même chose pour son peuple aujourd’hui. Nous vivons tou-jours dans les temps de la fin, et nous avons encore besoin de cettepuissance répandue pour ces temps de la fin.

NOTES1 Voir Colin Brown, ed. , The New International Dictionary of New Testament Theolo-gy, vol. 1 (Grand Rapids, Mich. : Zondervan, 1981), 601-602.2 Voir Ressources Spirituelles n. 4.3 Lecture recommandée : Absolute Surrender, par Andrew Murray (Springdale, Pa. :Whitaker House, 1981).

Douglas A.Ossest missionnaire dans la villede Salt Lake City dans l’Utah.

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Par Gary Allen

« La Bible dit relativementpeu de choses sur la façon

dont les leaders doivent diriger,et beaucoup plus sur notre appel à suivre.

Jésus n’a pas invité Pierre, André,Jacques et Jean à devenir de suite des dirigeants.

Il a dit à chacun d’eux : « Suis-moi ! »

Leith Anderson, A Church for the Twenty-First Century (Une église pour le vingt-et-unième Siècle)

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Vous souvenez-vous de ce jeu d’enfants qui s’appelait « Suivezle guide » ? Il donnait l’occasion à chaque enfant de remplir ‘s sontour le rôle de leader. C’était quelque chose que de regarder der-rière soi et de voir les autres vous suivre dans des endroits où vousne vous seriez parfois pas aventuré tout seul. Être le leader vousdonnait vraiment un sentiment bien particulier.

Même dans notre enfance, différentes façons de diriger émer-geaient très nettement. Certains enfants piaffaient d’impatience enattendant leur tour de diriger le groupe tandis que d’autres étaientpétrifiés de peur à la pensée de devoir le faire. Certains enfants demon quartier étaient de très bons guides et savaient nous conduiredans des lieux où nous ne serions jamais passés autrement. Ils nousamenaient à la limite du danger en nous faisant longer le bord d’unparapet ou dans un sous-sol sombre et humide. D’autres prenaientmoins de risques, nous conduisant dans des lieux qui nous étaientplus familiers, ou le long d’un sentier plus sûr à travers les jardinsdes voisins. D’autres encore étaient des guides réticents qui sem-blaient ne pas savoir où conduire le groupe ou comment se compor-ter. Ils manquaient de créativité et semblaient satisfaits de se con-tenter de suivre les autres. Au plus profond d’eux-mêmes, ils avaientprobablement envie de faire preuve de davantage d’audace.

Les leaders les plus aventureux avaient souvent du mal à suivre.Ils provoquaient le guide et lui demandaient pourquoi il allait iciplutôt que là. Ils trouvaient cela trop facile et peu stimulant. Ceserait tellement mieux si c’était eux qui dirigeaient ! Cela ne faisaitbien sûr qu’aggraver le sentiment d’insécurité de ceux qui ne sesentaient pas l’âme d’un leader et qui ne demandaient pas mieuxque de ne pas remplir ce rôle. Mais tous ceux qui participaient à cejeu devaient aussi apprendre à suivre.

Si nous sommes depuis devenu des adultes, savoir suivre et di-riger n’en demeure pas moins un défi qui n’a pas changé. Les res-ponsabilités ont augmenté et les conséquences de nos actions etde nos décisions sont plus lourdes.

EXEMPLES BIBLIQUES DE CEUXQUI ONT SU SUIVRE ET DIRIGERCes exemples bibliques nous ramènent à l’importance de se

soumettre aux objectifs divins. Ces exemples incluent :• Joseph qui devint un leader après que Dieu a placé une vision

dans son cœur en vue de préserver le peuple de l’alliance.• Moïse devint un dirigeant serviteur quand il obéit à l’appel de

Dieu d’aller vers le Pharaon pour lui livrer ce message : « Le Sei-gneur dit : Laisse aller mon peuple ! »

• Gédéon ne serait jamais devenu un leader s’il n’avait suivi l’or-dre de mission de Dieu de délivrer les tribus d’Israël des Madianites.

• David est devenu roi après que Dieu, par l’intermédiaire deSamuel, l’a oint pour cette position. Il a humblement suivi le plandivin et occupé le trône d’Israël. Il ne l’a pas recherché.

• Ésaïe devint un prophète et un leader quand Dieu l’appela à trans-mettre un message d’espoir et de jugement au peuple d’Israël.

• Néhémie est devenu un leader remarquable quand Dieu luiconfia la mission de reconstruire la muraille de Jérusalem.

• Esther devint un leader quand Dieu, par l’intermédiaire deMardochée, l’appela à se tenir devant le roi pour protéger lereste du peuple d’Israël.

• Pierre devint un leader dans l’égliseprimitive après que Jésus l’a envoyé ainsique les autres disciples pour faire des dis-ciples de toutes les nations.

• L’apôtre Paul a rempli une missionbien claire qui consista à étendre les fron-tières de la grâce de Dieu jusqu’à ceuxqui n’adhéraient pas à la foi juive 1.

Les leaders nés tendent à vouloir avan-cer plus vite que Dieu et à opérer par leurspropres forces. Pierre a dû être répriman-dé quand il a pris l’initiative de couperl’oreille du serviteur du souverain sacrifi-cateur (Jean 18 : 10-11). Saul de Tarse a dûêtre jeté à terre et rendu aveugle par Dieului-même pour avoir son attention alorsmême qu’il menait campagne contre l’égli-se primitive (Actes 9 : 1-9).

Les leaders réticents, par contre, ris-quent de laisser passer les occasions oude passer à l’action trop tard. Ils ont sou-vent besoin d’être encouragés et stimu-lés par Dieu et leur entourage.

Abram a quitté son pays sur un acted’obéissance à l’appel de Dieu sans sa-voir où il allait (Genèse 12 : 1-4). Moïsea été appelé à diriger le peuple dans lapériode sombre du désert alors qu’il étaitdes plus réticents (Exode3, 4). QuandDieu a choisi Josué pour succéder à Moï-se, Dieu a dû assurer Josué de sa présen-ce divine, présence dont il avait été té-moin dans la vie de Moïse (Josué 1). Etpourtant, Dieu allait dire à Josué d’êtrefort et de prendre courage, ce qui mon-tre clairement que Josué devait prendrecertaines initiatives décisives.

Dieu appelle à son service des gensqui ont toutes sortes de personnalitéset de façons de diriger. Il se préoccupedavantage de leurs attitudes et de leursmotivations que de leurs capacités outalents. Quand ils sont animés des bon-nes attitudes et motivations, les capaci-tés au ministère et les dons se dévelop-peront tout au long du processus con-duisant à la maturité.

Devenir disciple est un processus spi-rituel et émotionnel par lequel nous mû-rissons dans notre relation personnelleavec Christ et nos frères et sœurs dansla foi. Le but de devenir disciple est d’ap-prendre à servir les autres efficacement,les introduisant dans une relation per-sonnelle avec Christ, et les aidant à com-

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mencer leur propre cheminement spiri-tuel de disciple, apprenant ainsi à suivreet à diriger.

APPRENDRE À SUIVRETant de choses ont été écrites sur le

leadership. Une large place est faite denos jours à la formation au leadershipdans la société comme dans l’église. Cet-te formation a beaucoup apporté à l’égli-se. De nombreuses valeurs apprises surle lieu de travail s’appliquent certaine-ment à la vie d’église. Ces valeurs peu-vent être mises en parallèle avec desprincipes bibliques permettant de déve-lopper de bons leaders pour l’église lo-cale. Mais il faut savoir suivre avant deprétendre diriger. Avant d’assumer lesprivilèges et les responsabilités attenantsau poste de responsable, il faut être ca-pable de suivre.

Savoir suivre est un art que l’on peutdéfinir comme : 1. L’action consistant à sui-vre un dirigeant, ou 2. Faire partie d’un grou-pe de « suiveurs » – de disciples.

L’intention de Jésus était que ses disci-ples apprennent à suivre et à diriger. Il de-manda aux disciples de le suivre, en décla-rant qu’il ferait d’eux des pêcheurs d’hom-mes (des leaders). Suivre est un acte volon-taire d’obéissance et de soumission. Diri-ger consiste à influencer intentionnellementd’autres personnes en vue d’atteindre unobjectif. Jésus se préoccupait avant tout del’attitude et de la motivation de ses disci-ples. Ce n’était que dans la mesure où ilsapprenaient à le suivre qu’il pourrait leurapprendre à diriger les autres.

Jésus était l’exemple par excellence dudirigeant qui suit les pas du Père céles-te. Il comprenait clairement que sa mis-sion consistait à obéir à la volonté de sonPère qui l’avait envoyé et de former sesdisciples afin qu’ils fassent d’autres dis-ciples. C’est de cette compréhensionqu’émerge le concept du dirigeant disci-ple. Le symbole du leadership selon Jé-sus était la serviette. L’esprit de questionest une affaire d’attitude et de motiva-tion ; le leadership est une question detalents et de dons.

J’ai observé en tant que pasteur queceux qui se joignent à l’église avec degrandes capacités de leader sans être ani-més d’un cœur de serviteur pouvaient fai-

re plus de mal que de bien à l’assemblée. Par contre, ceux qui arri-vent avec un cœur de serviteur peuvent apprendre et développerles compétences et les talents nécessaires pour devenir efficacesdans leur service et leur leadership.

Certains de ceux qui sont animés d’un esprit de disciple saventfaire les choses sans qu’on les leur demande. En fait, une étudeindique que 80% de la réussite de n’importe quel projet est dû autravail de ceux qui suivent et seulement 20% à la contribution desdirigeants 3. Ceux qui suivent sont généralement moins en éviden-ce que ceux qui dirigent. Mais sans ceux qui suivent fidèlement etactivement, les dirigeants n’auraient rien à diriger.

Plusieurs façons de suivreCinq façons de suivre ont été identifiées sur le marché du tra-

vail comme étant applicables à l’église locale. Cela peut aussi nousaider à mieux cerner notre propre façon de suivre et celle de ceuxqui nous dirigent :

1. Suivre avec une attitude réceptive• L’individu s’applique à respecter les instructions et les délais.• Il préfère travailler avec des directives très claires de la partdes responsables.

2. Suivre sans se reposer sur les autres• L’individu préfère travailler sans contraintes.• Il a ses propres idées et aime saisir l’occasion de les déve-lopper avec un minimum d’interférences.

3. Suivre en collaborant• L’individu a bien des idées à exprimer.• Il aime les décisions prises en commun et préfère les mé-thodes progressives aux conventionnelles.

4. Suivre dans une bonne communication• L’individu aime être impliqué dans le processus de décision,mais accepte la décision finale du groupe, même si elle estcontraire à son point de vue personnel.

5. Suivre dans la réciprocité• L’individu n’a pas peur de dire ce qu’il pense quel que soit lestatut de son interlocuteur.• Il est moins réceptif aux arguments et à la direction qui luisont imposés.• Peut être obstiné, mais aime relever les défis et accomplirles tâches 4.

Ce que l’on n’apprend qu’en suivantSavoir suivre est une attitude et un mode de vie d’une grande

valeur en tant que processus éducatif. Cela nous apprend :1. à respecter les idées et les opinions des autres.2. à faire les choses dans l’intérêt du groupe même lorsqu’on

préfèrerait faire autre chose.3. à apprécier à leur juste valeur les expériences de la vie que

nous n’aurions jamais connues si nous ne vivions qu’en fonctionde nos propres perceptions et perspectives.

4. à nous soumettre à la direction donnée par les autres.

L’ART DE DIRIGERDiriger, c’est influencer les autres en vue d’atteindre un but. Le

leadership est essentiel dans tout groupe social ou structure d’or-

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ganisation. Les dirigeants doivent examiner les diverses façons dediriger afin d’être plus efficaces quand ils cherchent à entraîneravec eux des personnes aux tempéraments divers.

Principales façons de dirigerQuatre styles de leadership ont été identifiés parallèlement aux

diverses façons de suivre. Les connaître peut nous aider à mieuxcomprendre notre propre façon de diriger et comment mieux in-fluencer et motiver ceux que nous dirigeons :

1. Le style directifCe leader attend très peu de la relation avec ceux qu’il dirige, et

se contente de donner des instructions. Il s’agit par exemple d’unchef autocrate.

2. Le style vendeurC’est une autre forme de leadership très directif, mais de façon

plus persuasive, orientant les choses. Ce leader explicite largementce qui est attendu de chacun comme tâche, mais accorde aussibeaucoup d’importance aux relations humaines.

3. Le style participatifCe leader met davantage l’accent sur la collaboration entre

lui-même et les membres du groupe. Cette catégorie inclue lesdirigeants qui recherchent toujours le consensus et aiment con-sulter les autres.

4. Le style délégateurCe dirigeant délègue les responsabilités pour l’accomplissement

d’une tâche à un membre du groupe, et se contente ensuite d’êtretenu informé de l’évolution des projets 5.

Les pasteurs ont besoin de sagesse et de discernement spiri-tuel pour déterminer la situation et le contexte de ceux qui le sui-vent afin de déterminer quelle sera la meilleure façon de diriger envue de l’accomplissement de la volonté du Père céleste et de lamission qu’il nous a confiée.

LE PASTEUR EN TANT QUE DIRIGEANT ET DISCIPLELe serviteur de Dieu a le rôle unique d’être à la fois un disciple

qui suit et un leader qui dirige. Le disciple ne devient pas dirigeantde par sa croissance ; il reste toujours un disciple qui suit son Maî-tre. En tant que pasteurs, nous sommes disciples à vie. Jésus esttoujours resté soumis à la volonté du Père alors même qu’il exer-çait son rôle de dirigeant envers ses disciples. Jésus a donné touteautorité à ses disciples, mais ils n’en étaient pas moins soumis à leurSeigneur.

L’église locale finit par refléter la personnalité de son pasteur. Sile pasteur est dur et tranchant, il est probable que les disciples quiseront formés sous son ministère le seront aussi. Si le pasteur estplein d’amour et de douceur, tout en étant ferme, les disciples se-ront comme lui dans leurs rapports mutuels. Quand les dirigeantset les disciples sont semblables à Christ, ils s’influencent mutuelle-ment pour demeurer à son image.

Le pasteur et l’exercice du pouvoirLe pasteur doit diriger avec une bonne compréhension de son

pouvoir en tant que responsable. Ce pouvoir personnel peut êtreexercé par le contrôle, l’autorité ou l’influence. Il est des tempsoù le recours au contrôle ou à l’autorité peut s’avérer nécessaire,

mais si c’est là le trait prédominant desa façon de diriger, les disciples finirontpar se décourager et perdre confiance.La meilleure façon d’exercer le pouvoiren tant que dirigeant est encore l’influen-ce. C’est par son influence que le leaderdonne le ton et démontre des attitudeset des comportements qui, lorsqu’ils se-ront imités, finiront par devenir la façonde vivre et de diriger de l’ensemble desdisciples.

Une influence positive est plus effica-ce avec le temps que le contrôle et l’auto-rité. Le contrôle et l’autorité liés à lafonction heurteront les gens et finirontpar amoindrir l’image que les disciplesont de leur dirigeant. L’influence opèreà partir de l’exemple, de l’accompagne-ment, et de la formation par l’encoura-gement. L’influence unit le dirigeant etle disciple afin de développer une rela-tion de partenariat.

Le pasteur et les comptesà rendre pour sa vie personnelleLa responsabilité personnelle qui fait

que chacun a des comptes à rendre estun aspect important de la vie d’un disci-ple. Les chrétiens ont des comptes à ren-dre à la communauté de la foi, tant en-vers les disciples qu’envers ses diri-geants. C’est une erreur que de considé-rer que les dirigeants n’ont de comptesà rendre qu’à leurs dirigeants. Ils ontaussi des comptes à rendre à ceux qu’ilsservent et parmi lesquels il exerce sonministère.

Le pasteur et le partenariatLe partenariat est un élément clé de la

relation entre le disciple dirigeant et lesautres disciples au sein de l’église locale.Pour que l’église ait un ministère plus ef-ficace en vue d’atteindre la ville où elle setrouve, il doit y avoir un partenariat en-tre le pasteur et les responsables désignésdans l’église. Chaque groupe d’âge, cha-que culture, chaque aspect de la sociétéreprésentés dans l’église a quelque cho-se à contribuer pour la rendre plus effica-ce. La diversité de l’arrière-plan spirituel,les talents dans le domaine relationnel,et les expériences de la vie rendent l’égli-se capable de rejoindre chaque segmentde sa communauté.

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UN MINISTÈRE QUI REPOSESUR L’AUTORITÉ DU LEADEROU SUR UN ESPRIT DE DISCIPLE Pendant des années, on disait de la U.S.

Navy : « Les Marines prennent soin de leurpersonnel ; la Navy prend soin de ses vais-seaux et de son matériel ». Malheureuse-ment, cela n’était que trop vrai ! Les Mari-nes étaient structurés autour du concept de« l’équipe de feu » qui constituait leur moyende survie au combat. D’un autre côté, la Navysemblait n’utiliser ses hommes que pourfaire naviguer ses vaisseaux et fonctionnerson matériel. Les manœuvres étaient labo-rieuses et le moral était au plus bas. La Navyfinit enfin par mettre l’accent sur la valeurde chaque individu et par offrir une forma-tion davantage personnalisée tenant comp-te de la famille. La productivité personnelleet les engagements remontèrent, ainsi quele moral des troupes.

Les priorités que l’église choisit déter-mineront où sera l’emphase dans son ac-tivité. Si l’église locale met l’accent sur leleadership et néglige la formation de dis-ciples, elle finira par perdre la plupart deses disciples. Une église centrée sur leleadership risque de se concentrer essen-tiellement sur les projets à accomplir, tan-dis qu’une église qui ne met l’accent quesur la formation de disciples peut deve-nir tellement centrée sur la personnequ’elle perd sa mission de vue. Pour quel’église locale soit en bonne santé, il doity avoir un équilibre entre l’emphase misesur le leadership et celle mise sur la for-mation de disciples ; un équilibre entreles projets et les personnes.

Jésus a toujours fixé son attention surles personnes en accomplissant la mis-sion qu’il avait reçue du Père. L’église doitgarder constamment le cap sur la mis-sion et sur les personnes ; développerdes dirigeants et des disciples, en neperdant jamais de vue que la mission del’église se résume en fait à toucher despersonnes.

CONCLUSIONEn tant que serviteurs de l’Évangile,

nous ne cessons jamais de suivre et dediriger. Il y a toujours quelqu’un à quinous avons des comptes à rendre. Mêmesi nous n’occupons pas un poste de res-ponsabilité spécifique, il y a forcément

des gens sur lesquels nous exerçons unecertaine influence. Dieu attend de nousque nous sachions à la fois le suivre ré-solument et diriger les autres selon sadirection.

L’église locale a besoin de comprendrela dynamique du dirigeant serviteur ou dudirigeant disciple, et de travailler à déve-lopper ces deux rôles dans ses rangs parune formation suivie de disciples.

NOTES1 Gene C. Wilkes, Jesus on Leadership (Wheaton :Tyndale House Publishers, Inc., 1998), 77, 78.2 The American Heritage Dictionary of the English Lan-guage, Fourth Edition (Boston : Houghton MifflinCompany, 2000).3 Robert Kelly, Followership and Leadership for Pro-fessional Effectiveness in the Industrial ManagementProgram at the Graduate School of Industrial Admi-nistration of Carnegie-Mellon University, 1991.www.msu.edu/user/rainesal/mt.html4 Adapté de Barbara O. Lewis, Optimizing Your Per-sonal Leadership Style : Applications for Home andWork (www.olgroup.com/sld016.htm, accessedJune 16, 2001).5 Andrew J. DuBrin, Leadership : Research Findings,Practice, ans Skills (Boston : Houghton Mifflin Com-pany, 1998), 145.

Gary R. Allenest le directeur exécutif du magazineEnrichment (version originalede « Ressources spirituelles »,et coordinateur nationaldu bureau de ressourcementministériel à Springfielddans le Missouri (U.S.A.).

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Pendant les premiers sept ans et demi de son règne, David nerégna que sur une seule tribu, la sienne, celle de Juda. Après lamort d’Ich-Bocheth, fils du Roi Saül, des hommes puissants de tou-tes les tribus sont venus à Hébron, décidés à établir David Roi surtout Israël. 1 Chroniques les énumère, mentionnant parfois leursprouesses. Mais lorsqu’il est fait mention des hommes d’Issacar(1 Chroniques 12 : 33), notre attention est attirée sur le fait qu’ilsétaient des hommes « ayant la connaissance du discernement destemps pour reconnaître ce que devait faire Israël ».

LE DISCERNEMENT DES TEMPS« Discernement » traduit deux mots hébreux. Le premier, yodh’ey,

« ceux qui savent », indique une connaissance personnelle de pre-mière main. Il implique une compréhension profonde, une cons-cience aiguë, un discernement, ou une compétence. Le second,binah, « compréhension, perception », souligne leur capacité à sai-sir ce qui doit être fait. Daniel 2 : 21 utilise un mot araméen appa-renté quand Daniel loua Dieu « qui donne la sagesse aux sages et lascience à ceux qui ont de l’intelligence ».

Mais qu’ont-ils donc compris ? Le mot « temps » au pluriel indi-que qu’ils comprirent quels étaient les temps où certaines chosesdevaient normalement se produire. Ils comprenaient égalementquand le temps était venu pour certains évènements précis d’arri-ver. Par exemple, ils furent rendus capables d’interpréter la Paroleécrite de Dieu en reconnaissant la signification d’évènements pas-sés afin d’en tirer des leçons pour le présent et l’avenir. Dans ce casprécis, ils reconnurent que le temps de Dieu était venu d’établirDavid comme Roi sur toutes les douze tribus d’Israël.

Ils furent également en mesure de comprendre ce que Dieu étaitsur le point de faire et qui allait contribuer merveilleusement àétablir le royaume. David avait bien besoin de tels hommes à cemoment critique de l’histoire d’Israël. Saül n’avait pas su établir leroyaume. Les hommes d’Issacar, de par leur expérience, leur com-préhension et leur connaissance, seraient en mesure de veiller à ceque David réussisse à établir le royaume.

Le seul autre passage mentionnant des hommes qui comprirentleur temps est dans Esther 1 : 13. Après que la Reine Vasthi eutrefusé d’exposer sa beauté lors du banquet de l’empereur Xerxès,ce dernier fut rempli de colère. Mais il a eu le bon sens de ne rienfaire sans avoir fait appel à ses sages qui étaient non seulementcapables de comprendre les temps, mais aussi qui étaient expertsdans la loi et le jugement. Ils le conseillèrent dans le sens qui con-duisit au choix d’Esther, et par elle à la délivrance des Juifs de l’Em-

Par Dr. Stanley Horton

Les hommes d’Issacarpire Perse. Si leur discernement décou-lait sans doute de leur expérience et deleur formation, le livre d’Esther, dans sonensemble, ne démontre pas moins l’acti-vité de la providence divine.

COMPRENDRE LES TEMPSSELON LES ÉCRITURESEn étudiant les Écritures, nous voyons

qu’il y en eut d’autres qui « comprirent lestemps et savaient ce qu’Israël devait fai-re », même si cette phrase n’est pas utili-sée. Dieu fit passer Moïse par bien desexpériences pendant les premiers quatre-vingt ans de sa vie, en préparation pourle rôle de leader qu’il devrait remplir. Ilfut même « instruit dans toute la sagessedes Égyptiens, et il était puissant en pa-roles et en œuvres » (Actes 7 : 22). Qua-rante ans au fond du désert vinrent à boutde son orgueil et de son assurance. Dieului a alors appris à lui faire confiance, etla revêtu de son Esprit. Cela n’empêchapas Moïse de se décourager sous le far-deau des plaintes du peuple. Si bien queDieu prit de l’Esprit qu’il avait mis surMoïse pour le placer sur soixante-dix an-ciens qui l’aiderait à porter la charge dupeuple. Étant des anciens, ils étaient deshommes d’expérience. Mais eux aussiavaient besoin de l’Esprit pour « compren-dre et discerner les temps et savoir ce quedevait faire Israël ».

Josué a aussi appris par expérience.Par exemple, lorsqu’il combattit les Ama-lécites, Moïse se tint au sommet de lacolline avec le bâton de Dieu en main.Tant qu’il le tenait vers le ciel, Josué etses hommes l’emportaient, mais quandMoïse baissait les bras, les Amalécitesreprenaient l’avantage. Aaron et Ur aidè-rent donc Moïse à s’asseoir sur un ro-cher tandis qu’ils se tenaient à ses côtés

(1 Chroniques 12 : 33)

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et soutenaient ses bras. Puis le Seigneurinstruisit Moïse afin qu’il écrive cela et queJosué soit ainsi rempli de l’assurance de lavictoire permanente (Exode 17 : 9-14). MaisJosué a eu besoin de plus que des expé-riences. Dieu avait dit à Moïse de lui im-poser les mains, faisant de lui son succes-seur, parce que Josué était un homme « enqui se trouve l’Esprit » (Nombres 27 : 18).Quand Josué est devenu le leader d’Is-raël, Dieu ajouta qu’il devait être fort,courageux, obéir à la Loi (la parole écri-te), et la méditer jour et nuit.

Josué a parfois échoué. Sa missionétait de conquérir le pays et de chasserles Cananéens païens qui l’habitaient. Ilsuivit les instructions du Seigneur pourla conquête de Jéricho, mais fut ensuitebattu à Aï parce que le péché était dansle camp et qu’il n’avait pas recherché leconseil de l’Éternel. Plus tard, quand ilpassa un traité avec les gens de Gabaonqui le trompèrent par avec leurs sandaleset leurs vêtements usés. Au lieu de recher-cher le conseil de la sagesse de Dieu, il fitce que Salomon nous recommanderait plustard de ne pas faire. Il s’est appuyé sur sapropre intelligence (Proverbes 3 : 5), en sebasant sur les apparences extérieures.Mais Dieu eut pitié de lui et lui accordabien d’autres victoires. Il apprit à s’ap-puyer sur le Seigneur, son Esprit et sa Pa-role. Son discours d’adieu dans Josué 23et 24 montre que vers la fin de sa vie, ilavait compris les temps et savait ce quedevait faire Israël.

Malheureusement, après la mort deJosué et des anciens qui lui survécurent,une nouvelle génération se leva qui « neconnaissait pas l’Éternel, ni l’œuvre qu’ilavait accomplie pour Israël » (Josué 2 : 10).Cela ne signifie pas qu’ils n’avaient jamaisentendu parler du Seigneur ou de sesgrands miracles en Égypte, à la Mer Rou-ge, dans le désert, et pendant la conquê-te de Canaan par Josué. Ils n’ont pas eude connaissance personnelle du Seigneur,et n’ont jamais fait des pas de foi pourvivre eux-mêmes des miracles. Personneparmi eux ne « comprenait les temps nice que devait faire Israël ».

Il semble de plus que personne ne re-cherchait la sagesse ou la compréhen-sion, comme Salomon dans l’Ancien Tes-tament (Proverbes 4 : 5-7) et Jacques

dans le Nouveau (Jacques 1 : 5) nous en-couragent à le faire. Il en résulta un cy-cle répété où nous voyons le peuple sedétourner du vrai Dieu, souffrir et êtrevaincu, puis affligé et criant vers le Sei-gneur qui envoya alors des juges pour lesecourir. Mais le peuple ne servit Dieuque le temps de la vie du juge. La géné-ration suivante devait apprendre lamême leçon encore et encore.

Avant que David n’établisse le royau-me, Dieu envoya fidèlement des jugesqui « avaient le discernement des tempset savaient ce que devait faire Israël ».Tout au long de l’histoire d’Israël com-me de celle de Juda, Dieu envoya desprophètes qui avertirent le peuple et luidonnèrent des directives. En effet, Dieuleur donnait une compréhension qui neconcernait pas que leur temps, mais aussicelui de l’accomplissement du plan deDieu dans l’avenir.

Dans le Nouveau Testament, Jésus nousdonna un enseignement important si nousvoulons comprendre les temps que nousvivons. De plus, le Saint-Esprit donna auxapôtres et aux écrivains du Nouveau Tes-tament la même sorte de discernementque Dieu avait donné aux prophètes del’Ancien Testament et à d’autres.

COMPRENDRE LES TEMPSQUE NOUS VIVONSDe nos jours, nous avons besoin d’hom-

mes et de femmes qui sont déterminésà suivre l’exemple de ceux qui ont recher-ché le Seigneur et ont compris les tempsqu’ils vivaient et la direction que le peu-ple de Dieu devait prendre. Nous devonsfaire de même en étudiant la Parole écri-te de Dieu (dans son ensemble, et pas seu-lement par bribes), tout en nous atten-dant au Saint-Esprit pour nous éclairer. Ilnous fera alors passer par des expérien-ces qui feront de nous ces leaders queDieu recherche.

Stanley M. Hortonest professeur émériteau séminaire théologiquedes Assemblées de Dieudes États-Unis.

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Par Wayne Benson

L’urgence du baptême d’eauPendant dix-huit mois, nous avons relégué les services de bap-

tême en fin de réunion le dimanche soir. Nous avons vite réaliséque cela ne convenait pas. Le problème n’était pas que nous négli-gions par là la doctrine du baptême. Mais nous avions décidé de nepas achever le baptistère dans la nouvelle salle de culte par soucid’économie. Après tout, nous pouvions bien revenir dans l’ancien-ne salle pour utiliser l’ancien baptistère.

Mais au bout de quelques mois, il devint évident que l’argentnécessaire pour finir le baptistère était un grand prix à payer pourvoir sacrifié un élément vital de notre ministère. En effet, l’ensem-ble de l’assemblée ne participait plus aux services de baptême, etn’entendait pas les témoignages des baptisés. Seuls ceux qui s’in-téressaient suffisamment faisaient l’effort de traverser la propriétépour participer à ces services en fin de journée.

Nous avons alors pris conscience de la perte sérieuse que celaoccasionnait par l’absence de cette dimension du corps de Christ,et avons pris des mesures pour installer le nouveau baptistère. LeSaint-Esprit savait que le réveil allait bientôt nous entraîner, et quenous aurions besoin de cette nouvelle installation pour les milliersde nouveaux convertis qu’il allait nous envoyer.

L’ASSEMBLÉE REÇOIT UNE BÉNÉDICTION EN ÉTANT TÉMOIN DE BAPTÊMES D’EAUNous baptisons toujours les croyants le dimanche soir, et toute

l’église considère ce temps comme une célébration. Pourquoi une as-semblée voudrait-elle se priver de célébrer Dieu pour le témoignagede vies transformées ? Quand quelqu’un raconte comment il a étédélivré du péché par la puissance de Jésus-Christ, les croyants sontencouragés et les pécheurs sont convaincus. Nos yeux furent remplisde larmes en entendant comment Dieu a délivré une jeune femme quiétait lesbienne. Nous avons applaudi le témoignage d’un adolescentqui a ainsi pris position devant ses semblables pour demeurer dans lapureté sexuelle. Nous nous sommes réjouis pour ce couple à la dériverestauré par la grâce de Dieu. Rien d’étonnant à ce qu’à la suite de telstémoignages, le Saint-Esprit parle au cœur des pécheurs et les amèneà une telle conviction qu’ils ne veulent pas attendre la fin de la réu-nion pour être sauvés, mais se donnent au Seigneur sur-le-champ.Telles sont les bénédictions que vit l’église qui accepte l’importancede ce puissant commandement divin qu’est le baptême d’eau.

LE MANDAT DU PASTEURLes pasteurs sont parfois critiqués pour le fait qu’ils ne mettent pas

assez l’accent sur le baptême d’eau, critique qui n’est pas toujours sansfondement. Je constate, notamment en étudiant les statistiques sur laproportion des conversions par rapport aux baptêmes d’eau, que denombreux croyants dans nos églises des Assemblées de Dieu n’ont pasété baptisés d’eau. Se peut-il que cela soit dû à un manque de connais-sance de la part du croyant récemment converti ? Il est plus probableque ce soit à cause de la négligence des pasteurs à accepter la responsa-bilité que représentent ces précieux convertis. Donnons-nous au sens

et à la portée du baptême d’eau la place quileur revient ? Aidons-nous les nouveaux con-vertis à comprendre ce qu’est le baptême etpourquoi c’est un acte essentiel ? Plaçons-nous devant nos auditeurs le défi impératifet urgent du baptême d’eau ?

Jésus n’a pas présenté le baptême d’eaucomme une option dans son grand ordre demission. La responsabilité tombe sur lesépaules du pasteur, afin non seulementd’obéir à ce commandement, mais aussi defaire connaître le privilège et le sens de sui-vre le Seigneur par les eaux du baptême.

POURQUOI EST-CE SI IMPORTANT QUE LES CON-VERTIS SOIENT BAPTISÉS D’EAU SANS TARDER ?Le baptême est souvent présenté com-

me un acte extérieur représentant une ex-périence intérieure. Cette expérience, c’estcelle par laquelle nous sortons de notreperdition pour entrer dans une vie nouvel-le en Christ. S’il est important de rendrepubliquement témoignage par le baptêmede cette transformation vécue par la grâcede Dieu, ce n’est là qu’une des raisons demettre l’accent sur le baptême d’eau ; il fautaussi considérer la rapidité avec laquelle lespremiers chrétiens étaient baptisés aprèsla conversion, et l’importance que Christ etles apôtres accordent au baptême.

Voyons tout d’abord la place que l’égliseprimitive faisait au baptême : il n’y est jamaisquestion d’un chrétien non baptisé. Au jourde la Pentecôte, Pierre a conclu son messa-ge par cet appel solennel : « Repentez-vous,et que chacun de vous soit baptisé au nomde Jésus-Christ, pour le pardon de vos pé-chés ; et vous recevrez le don du Saint-Es-prit » (Actes 2 : 38). Environ 3.000 convertisont été baptisés ce jour-là (v.41). En fait, tousles convertis mentionnés dans le livre desActes furent baptisés dès leur conversion :les Samaritains (8 : 12); l’eunuque éthiopien(8 : 38); l’apôtre Paul (9 : 18); Corneille et safamille (10 : 47,48); Lydie et sa famille(16 : 15); le geôlier de Philippes (16 : 33); etles disciples d’Éphèse (19 : 5).

Ensuite, voyons avec quelle rapidité cesnouveaux convertis étaient baptisés. Rien

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n’indique dans l’Écriture une période pro-batoire précédant le baptême d’eau. Le bap-tême se trouvait toujours au seuil de la viechrétienne. Dans quasiment chaque cas deconversion décrite avec détail, l’emphasesuggère l’urgence et l’imminence. L’Éthio-pien fut baptisé immédiatement dans unemarre d’eau au bord de la route (8 : 36) ;Paul fut baptisé par Ananias dans les heuresqui suivirent sa conversion (9 : 18) ; Corneilleet ses amis furent baptisés le jour même oùils sont venus au Seigneur (10 : 47) ; et legeôlier de Philippes et sa maisonnée furentbaptisés « à l’heure même » (16 : 33).

Le fait que le baptême doive être prati-qué immédiatement correspond au sensde ce signe. Lorsque quelqu’un meurt, lapréparation pour l’ensevelissement com-mence tout de suite après la mort. Quandquelqu’un se convertit et meurt au péchéet à son ancienne vie, la préparation de-vrait être faite de suite pour enterrer l’an-cienne vie de péché. Le baptême indiquele commencement d’une nouvelle directionde vie. Paul parle de marcher « en nouveau-té de vie » (Romains 6 : 4).

Les disciples dans l’église primitive sem-blaient bien savoir comment l’ennemi peutêtre subtil ; ils savaient que le fait de retar-der l’obéissance au commandement de Jé-sus au baptême d’eau ouvrirait la porte audoute et à la faillite spirituelle. Les nou-veaux convertis ont besoin de confesserpubliquement leur ancienne culpabilité etleur vie de péché dès que possible. Plus ilsattendent pour se faire baptiser, moins ilsen ressentiront le besoin.

CINQ VÉRITÉS SUR LE BAPTÊME D’EAUL’urgence et l’emphase mises dans le

Nouveau Testament sont liées à cinq véri-tés associées au baptême d’eau.

D’abord, le baptême d’eau est vital parcequ’il a été ordonné par notre Seigneur Jésus.Juste avant de remonter au ciel, il a dit à sesdisciples : « Allez, faites de toutes les nationsdes disciples, baptisez-les au nom du Père,du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leurà garder tout ce que je vous ai prescrit »(Matthieu 28 : 19-20). Cela inclut le baptê-me d’eau. De plus, il avait déjà dit : « Si vousm’aimez, vous garderez mes commande-ments » (Jean 14 : 15), et « Vous êtes mesamis, si vous faites ce que je vous ai com-mandé » (Jean 15 : 14).

Deuxièmement, le baptême témoigne d’une vie nouvelle (2 Corin-thiens 5 : 17). Il rend témoignage publiquement de notre identifica-tion avec Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection(Romains 6 : 3-13 ; Galates 2 : 20 ; 3 :37 ; Éphésiens 2 : 5-6 ; Colossiens2 : 12, 3 : 1-4). Le « vieil homme » est mort, et symboliquement enter-ré dans une tombe d’eau.

Le baptême d’eau proclame l’Évangile. Il atteste le pardon et la puri-fication du péché. Ceux qui ont déclaré leur foi en Christ ne devraientpas être privés de ce témoignage public immédiat de leur identificationavec Christ et le corps des croyants. En substance, c’est une déclarationde notre position d’enfant de Dieu uni au corps de Christ.

Troisièmement, le baptême déclare notre allégeance à Christ, etle fait que nous nous sommes mis du côté de Dieu (Matthieu 12 :30). Les convertis juifs croyaient déjà au Père et au Saint-Esprit, maisavaient rejeté Jésus en tant que Fils de Dieu. Après leur conversion,ils devaient reconnaître les trois membres de la trinité : le Père, leFils et le Saint-Esprit (Matthieu 28 : 19).

Quatrièmement, le baptême d’eau indique le sérieux de notreengagement envers Jésus-Christ. C’est le signe visible qui scelle no-tre engagement spirituel. Le baptême affirme notre salut, notre nou-velle naissance, étant mort au péché, vivant en lui, et désormais li-bre de « marcher en nouveauté de vie » (Romains 6 : 4). Nous pro-mettons à Dieu de vivre pour lui. C’est un engagement qui rappelle-ra au chrétien sa promesse.

Enfin, le baptême d’eau est un acte d’obéissance envers celui quivient de devenir notre Sauveur et Seigneur. L’obéissance est la pre-mière leçon que le chrétien doit apprendre. Les bénédictions abon-dantes de Dieu suivent l’obéissance aux commandements de notreSeigneur Jésus.

Nous avons pu constater combien le nouveau converti est ouvertet a soif de la puissance du Saint-Esprit. C’est pourquoi nous encoura-geons tout candidat, aspirant à être ainsi rempli de la vie de l’Esprit,à rejoindre les anciens dans une salle de prière tout de suite après lebaptême. Environ quatre-vingt dix pour cent de ceux qui aspirent ain-si à être baptisés dans l’Esprit après leur baptême d’eau sont presqueimmédiatement baptisés dans le Saint-Esprit. C’est la démonstrationde ce que Pierre prêcha dans Actes 2 : 38-39.

Tout chrétien non baptisé devrait observer l’attitude de Jésusalors qu’il s’est lui-même soumis au baptême par les mains de Jeanà qui il a dit : « Il est convenable que nous accomplissions ainsitoute justice » (Matthieu 3 : 15). Jésus devint un exemple à s’aban-donnant lui-même au baptême de Jean.

Quiconque vient de recevoir le salut a droit au baptême d’eau eta besoin d’être baptisé dès que possible. Pourquoi mettre en péril lasécurité spirituelle et le développement d’un nouveau converti ? Il abesoin des bienfaits du baptême qui va le fortifier et l’établir afinqu’il puisse « croître dans la grâce et la connaissance de notre Sei-gneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 3 :18). Puissions-nous com-muniquer ainsi avec passion l’urgence du baptême. Enseignons lescroyants et conduisons-les vers tous les moyens par lesquels la grâ-ce de notre merveilleux Seigneur est rendue accessible.

M. Wayne Bensonest le pasteur principal de l’église First Assembly of God de GrandRapids, dans le Michigan; il est aussi conseiller presbytéral.

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Par William P. Farley

Jonathan Edwardset le grand réveil

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UN HOMME EN FEU POUR DIEUEn juillet 1741, Jonathan Edwards ac-

cepta une invitation à prêcher dans la vil-le voisine de Enfield dans l’état du Con-necticut. Le grand réveil des années 1740-42 battait son plein ; ce fut l’une des plusintenses effusions de l’Esprit de Dieu dansl’histoire américaine. Le feu de Dieu tom-bait partout. Il avait prêché son messageintitulé « Des pécheurs dans les mainsd’un Dieu en colère » sans trop de succèsdans son église, mais il se sentit conduità le prêcher de nouveau à Enfield.

Son approche n’avait rien d’impres-sionnant. Il lisait toujours ses prédicationsd’une voix monocorde, mais avec unegrande conviction. Il n’aimait pas les criset les effets théâtraux. Le but d’Edwardsétait de voir l’auditeur impressionné parla puissance de la vérité et par son be-soin urgent de Dieu.

Rien de ce qui arriva ce jour-là à En-field n’était imputable à son style de pré-sentation. Un témoin oculaire, StephenWilliams, écrivit dans son journal person-nel : « Nous sommes allés à Enfield oùnous avons rencontré ce cher M. Edwardsde Northampton qui prêcha un messagedes plus bouleversants sur les paroles deDeutéronome 32 : 35, au point qu’avantqu’il n’en ait fini, chacun pouvait enten-dre des pleurs et des gémissements danstoute la salle... ‘Que puis-je faire pour êtresauvé ?’, ‘Oh ! Je glisse vers l’enfer !’ « Oh !Que puis-je faire pour Christ ?’ et j’en pas-se. Le pasteur dut même renoncer à pren-dre la parole, tant ces cris ces soupirsétaient perçants et surprenants. »

Williams poursuit : « Après un tempsd’attente, l’assemblée retrouva son calme,si bien que M. Edwards fit une prière,avant de descendre du pupitre et de par-ler avec les gens, tantôt ici, tantôt là, tousspectateurs étonnés et émerveillés de lapuissance de Dieu ; plusieurs âmes s’ap-prochèrent de Dieu ce soir-là, comme lemontraient la joie et le bonheur qui s’af-fichaient sur leur visage » 1.

LES RÉACTIONS ENVERS EDWARDSJonathan Edwards. Peu de noms ont

provoqué autant de réactions extrêmes.Certains le considèrent comme le plusgrand philosophe américain, ce qui le fe-rait bien rire. Pour Edwards, exposer le

message biblique était sa vie, la sève, lasubstance de son existence, sa raisond’être. Il ne s’intéressait pas à la philoso-phie en tant que telle.

« De son temps, Edwards divisa lesgens, ce qu’il continue de faire tout autantchez ses biographes » écrivit Iain Murray.

Martyn Lloyd-Jones acquiesçait : « Il adivisé l’opinion. Il a été dénoncé hors detoute mesure. »

Oliver Wendell Holmes était sûr que« s’il avait vécu cent ans plus tard et vécudans la liberté qui allait venir, il n’auraitpas pu écrire avec autant de barbarismesdémodés que l’on en trouve dans ses ser-mons volcaniques. »

Quand on demanda à John Newton(1725-1807) quel était le plus grand hom-me de foi de son temps, il répondit sanshésiter : « Edwards ».

Le grand prédicateur écossais ThomasChalmers écrivit : « Jamais aucun hommen’a manifesté une telle combinaison réus-sie d’une grande puissance et d’une gran-de piété. »

Samuel Davies, un des fondateurs del’Université Princeton, exprima bien ceque beaucoup pensaient quand il ditd’Edwards qu’il était « le plus profond desraisonneurs et l’homme le plus pieux quel’Amérique ait jamais produit » 2.

Qui était Jonathan Edwards, pourquoisuscita-t-il de telles réactions, et pourquoiest-il important pour nous aujourd’hui ?

UNE COURTE BIOGRAPHIEEdwards est né à East Windsor dans le

Connecticut en octobre 1703. Son père, Ti-mothée Edwards, était diplômé de Harvardpour devenir ensuite le pasteur du village.

Comme tous les jeunes de son temps,Jonathan à fait ses études à la maison. Cons-tatant son intelligence remarquable, sonpère l’inscrivit à Yale dès l’âge de 13 ans.C’est pendant ces études qu’il vécut uneprofonde expérience de conversion quichangea radicalement sa vie et établit lefondement du fruit profond et étonnant quesa vie allait porter par la suite.

Après avoir fini ses études, il épousa lajeune fille la plus aimable de la NouvelleAngleterre, Sarah Pierrepont, âgée de 17ans. Ils eurent onze enfants qui allaient lais-ser à la postérité un héritage phénoménal3. Si plusieurs livres ont été écrits sur leur

Pour Edwards,exposerle messagebiblique étaitsa vie, la sève,la substancede son existence,sa raison d’être.

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mariage et leur vie de famille, c’est la com-préhension profonde de la Bible qui faitque son nom est associé aux plus grandspenseurs du christianisme.

Jonathan partit ensuite pour Northamp-ton, dans le Massachusetts, pour y deve-nir l’assistant pasteur de son grand-pèreSolomon Stoddard. Ce dernier mourutquelques années plus tard et Jonathan de-vint le pasteur principal. Il œuvra à Nor-thampton pendant 21 ans.

En 1735-37, un réveil balaya Nor-thampton. Edwards écrira : « Un souci pro-fond et sincère des choses spirituelles etdu monde éternel devint omniprésentdans toutes les parties de la ville... les con-versions se produisaient de façons éton-nantes et se faisaient de plus en plus nom-breuses ; les gens semblaient se précipi-ter en foule vers Jésus-Christ » 4.

La ville fut transformée du jour au len-demain. Les habitants chantaient des can-tiques dans les rues, les cafés fermaientleurs portes, les jeunes se réunissaientpour s’approcher de Dieu, et il était im-possible de trouver une place dans l’églisedans arriver des heures en avance.

Puis en 1740, semblable à un grand razde marée, le grand réveil envahit toute laNouvelle Angleterre, y compris Northamp-ton. C’est à cette période qu’Edwards prê-cha « Des pécheurs dans les mains d’unDieu en colère » à Enfield avec des résul-tats remarquables. On estime qu’environ10% des habitants de la Nouvelle Angleter-re s’est converti dans cette période. Ima-ginez aujourd’hui 28 millions de conver-sions aux États-Unis en deux ans ! Repré-sentez-vous chaque église de votre villedoublant ou triplant et se multipliant, etvous aurez une idée de l’énormité de cequi s’est produit.

CONFLIT SPIRITUELMais partout où il y a du feu, il y a aussi

de la fumée. Bien des excès accompagnè-rent le réveil tandis que les gens vivaientdes phénomènes spirituels tout à fait horsdu commun. Il arrivait que, pendant la pré-dication, les gens crient ou tombent à ter-re inconscients. La propre femme de Ed-wards restait parfois assise comme en tran-se dans un coin de leur salon pendant delongs moments, incapable de bouger, com-me submergée par l’amour de Dieu.

Les notes dans le journal personnel dupasteur Wheelock en octobre 1741 est élo-quent. « Le zèle de certains est extrava-gant : il parle de toutes sortes de visions,de révélations, et de très fortes impres-sions reçues dans leur imagination... J’aiprêché deux fois avec une grande liberté.Beaucoup poussaient des cris ; d’autres setenaient debout en tremblant ; toute l’as-semblée était solennelle » 5. Après uneautre réunion, il écrit : « Trente personnesse sont mises à pleurer. Presque tous lesnoirs présents furent convaincus de pé-ché... Les cris et soupirs étaient tels quej’ai dû abréger ma prédication ».

Comme dans tout réveil, certaines deces manifestations venaient de Dieu,d’autres de la chair, et d’autres étaient dé-moniaques.

Ce mélange suscita bien des critiques.Chaque génération semble avoir ces ex-perts auto-décrétés dans l’art d’éteindrel’Esprit. Edwards croyait que, pour l’essen-tiel, cette œuvre était de Dieu. Mais il re-connaissait que tout ce réveil pouvait êtrediscrédité et abandonné si l’église n’ap-prenait pas à séparer le blé de la paille. Ila beaucoup écrit à ce sujet. Son principalouvrage à ce sujet fut On Religious Affec-tions (« Sur les affections religieuses »), unclassique chrétien qui est encore publiépar au moins trois éditeurs.

LE REJET OU LA MORTHuit ans après le réveil, une contro-

verse sur la communion divisa l’assembléed’Edwards. À leur honte, plus de 90% desmembres votèrent pour exclure M. Ed-wards de sa position de pasteur. Il avait47 ans et huit enfants à la maison, et nesavait rien faire d’autre que prêcher. Leseul emploi qu’il trouva fut comme mis-sionnaire parmi une tribu indienne obs-cure de la frontière occidentale du Mas-sachusetts. Totalement isolé, il servit cet-te petite assemblée et utilisa fidèlementces années pour écrire ses plus grandstraités théologiques.

Huit ans plus tard, à l’âge de 55 ans, ilaccepta l’invitation du séminaire théologi-que de Princeton pour en devenir le nou-veau président. Quelques mois après s’yêtre rendu, mais avant que Sarah et lesenfants ne puissent le rejoindre, il attrapala variole et mourut en 1758.

Edwards comprenaitla petitesse et lafragilité de l’homme.Il était saisipar le fait quel’homme doitdevenir petit à sespropres yeux pourêtre heureuxet utile pour Dieu.

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DE EDWARDSAU PASTEUR D’AUJOURD’HUIEn quoi ce théologien d’il y a 250 ans

est-il important pour nous ? Tout d’abord,il était avant tout un théologien du réveil.Personne d’autre n’a su apporter un tel éclai-rage en relation avec le réveil. Les grandsauteurs chrétiens font tous référence à Ed-wards lorsqu’il s’agit de parler réveil. Leministère d’Edwards a été forgé dans le feudu réveil, ce qui l’amena à écrire des centai-nes de pages pour le défendre et l’analyser.« Il était avant tout un théologien du réveil...le théologien par expérience ou commecertains l’ont décrit, ‘le théologien ducœur’ » écrivit Martyn Lloyd-Jones 6. Son li-vre Religious Affections dissèque le proces-sus de la conversion. « Vous êtes bien dansla foi si vous pouvez le lire et rester sûr d’êtrechrétien » concluent les éditeurs de Bannerof Truth Trust.

Ensuite, Edwards est important parceque sa pensée était saturée de l’éternité.Il ramène constamment son lecteur auciel, à l’enfer, ou au tribunal de Christ. Saperspective était éternelle, et les lumiè-res qu’il apporte sont précieuses. Ceux quilisent ses écrits perdent leur peur de lamort. Ils exultent dans l’espérance de par-tager la gloire de Dieu, et tremblent à lapensée des horreurs de la damnation éter-nelle. Les écrits de Edwards relèverontvotre conception de l’éternité et transfor-meront votre ministère.

Troisièmement, Edwards connaissait etaimait un grand Dieu. Quoi que vous pen-siez de Dieu aujourd’hui, votre vision gran-dira et sera plus forte et satisfaisante aprèsavoir lu Edwards. Certains partent en va-cances pour se rafraîchir les idées ; je re-tourne au XVIII ième Siècle et je lis Ed-wards. Car c’est là que je trouve le Dieusouverain, omnipotent, omniscient, dontla grâce et la bonté vont au-delà de toutecompréhension humaine. Edwards aimaitdire de Dieu qu’il est « doux ».

Quatrièmement, Edwards comprenaitla petitesse et la fragilité de l’homme. Ilavait été saisi par le fait que l’homme doitdevenir petit à ses propres yeux pour êtreheureux et utile pour Dieu. Sa logiquebiblique implacable vous amène à dépo-ser les armes, confesser votre péché, touten exultant de plus en plus à cause de labonté de Dieu. Si les écrits d’Edwards at-

tirent toute l’attention de ses admirateurs,ce n’est pas parce qu’ils sont sophistiqués,mais c’est plutôt leur profondeur. Ils rap-pellent cette parole qui sépare les jointu-res et les moelles, et détourne l’attentiondes hommes d’eux-mêmes pour la fixersur Dieu et sa toute suffisance.

Découvrez Jonathan Edwards par vous-même. Il est le théologien des pentecôtis-tes. « Le Saint-Esprit est l’élément préémi-nent chez Edwards plus que chez tout autreauteur puritain », conclut Lloyd-Jones.

La lumière qu’apporte Edwards est cegrand tonique dont l’église occidentale abien besoin. L’histoire appartient à Dieu,mais les écrits d’Edwards sont pour moiun trésor. Vous ne serez pas déçu.

NOTES1 Iain Murray, Jonathan Edwards, A New Biography(Edinburgh, Scotland : Banner of Truth), 169.2 Ibid., xx, xvi, xv.3 Voir Elizabeth Dodds, Marriage to a Difficult Man(Louisville ; Westminster John Knox Press).4 Peter Marshall, The Light and the Glory (Grand Ra-pids : Fleming Revell, 1977), 242.5 Joseph Stacy, The Great Awakenings (Edinburgh,Scotland : Banner of Truth, 1976), 201.6 Martyn Lloyd-Jones, The Puritans (Edinburgh, Scot-land : Banner of Thruth, 1987), 361.

RESSOURCES1. Jonathan Edwards, Entre les mains d’un Dieu encolère (Europresse)2. Jonathan Edwards, L’œuvre du Saint-Esprit : sesvrais signes (Europresse)3. Jonathan Edwards, A New Biography, by Iain Mur-ray, (Edinburgh, Scotland : Banner of Truth) ; c’estle meilleur ouvrage pour apprendre à connaîtrecet homme. Vous pouvez le lire surwww.jonathanedwards.com ou acheter cet ouvra-ge sur CD-rom sur le même site.4. Le magazine Christian History a consacré son vo-lume 8 (n. 3) intitulé « The Great Awakening » àEdwards.

William Farleyest l’éditeur de The Raven ,un magazine mensuel gratuitqui a pour mission de proclamerla foi et la doctrine des Réformateursavec une emphase particulièresur l’action et la manifestationdu Saint-Esprit ( publié par PinnaclePress, P.O. Box 8146, Spokane,WA 99203 USA).

Sa logique bibliqueimplacable vousamène à déposerles armeset confesservotre péché,tout en exultantde plus en plusà cause de la bontéde Dieu.

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TRANSFORMER LES MEMBRES EN SERVITEURSUn jour, Napoléon montra du doigt une carte de la Chine et dit : « Ici gît un géantendormi : s’il lui arrivait de se réveiller, on ne pourrait plus l’arrêter ». Je crois quel’église est un géant endormi. Tous les dimanches, les bancs sont remplis de membresqui ne font rien de leur foi, si ce n’est la « conserver ».La désignation de membre « actif » signifie, dans la plupart des églises, ceux quifréquentent régulièrement l’église et la soutiennent financièrement. On n’en attendrien de plus. Mais Dieu a pour chaque chrétien, de bien plus grandes ambitions. Il veutque chaque croyant utilise son ou ses dons et talents pour le service. Si nous pouvionsun jour réveiller et déchaîner le talent, les ressources, la créativité et l’énergie quisommeillent dans l’église locale, le christianisme exploserait et atteindrait un taux decroissance sans précédent. Le plus grand besoin des églises évangéliques est lalibération des membres pour le service.

ENSEIGNEZ LES BASES BIBLIQUES DU MINISTERE INDIVIDUEL

Vérité n° 1 : TOUS LES CROYANTS SONT DES SERVITEURSTous les croyants ne sont pas pasteurs, mais chacun d’eux est appelé au service.A Saddleback, nous disons que chaque chrétien est pour le service (Eph. 2 : 10),

pour le service (2 Tim. 1 : 9), au service (1 Pierre 2 : 9-10), pour leservice (1 Pierre 4 : 10, à servir (Mat. 20 : 26-28), pour le service(Eph. 4 : 11-12), pour le service (1 Cor. 12 : 27), pour le service, et sera

pour son service (Col. 3 : 23-24).Vérité n° 2 : CHAQUE MINISTERE EST IMPORTANTIl n’existe pas de « petite personne » dans le corps de Christ, et il n’existe pas non plusde ministères « insignifiants ». Chaque ministère est important.Vérité n° 3 : NOUS DEPENDONS LES UNS DES AUTRESAucun ministère n’est indépendant des autres. Comme un puzzle, chaque pièce estnécessaire pour compléter l’image. Les caractéristiques majeures de notre culture quisont l’individualisme et l’indépendance doivent être remplacées par les conceptsbibliques d’interdépendance et de complémentarité.Faites en sorte que les gens de votre église gardent toujours devant eux la vision duministère. Soulignez l’importance de leurs ministères. Seule la vision motive. Laculpabilité et la pression ne servent qu’à décourager les gens. Aidez les plutôtà réaliser qu’il n’existe pas de plus grande cause que le royaume de Dieu.

créésauvé appelé doué

autorisé doit être préparéutile responsable

récompensé

Tiré du livrede Rick Warren

L’Eglise - Une Passion, Une Vision