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Date : 26/08/2018 Heure : 09:01:41 Journaliste : Sarah Asali investir.lesechos.fr Pays : France Dynamisme : 0 Page 1/14 Visualiser l'article Une pincée de risque en complément Gagner de l’argent sans travailler, un fantasme ? Pas forcément ! A condition d’adopter les bonnes stratégies et d’être prêt à consommer au moins une partie de votre capital. Patrimoine. Vivre de ses rentes : mode d’emploi Vivre sans travailler grâce aux revenus de son patrimoine et/ou en piochant dans son capital semble impossible pour un grand nombre de personnes. Et, pourtant, même les plus petits budgets peuvent espérer vivre, à terme, de leurs placements. Vous pouvez en effet très bien être rentier en gagnant 1.000 €, 5.000 €, 10.000 € par mois. Tout dépend de vos besoins ! Ce qui compte aussi, c’est de vous y prendre le plus tôt possible. « Plus on a un horizon de placement long, mieux on s’en sortira », commente Sabine Jiskra, responsable de la gestion de fortune à l’Institut du - patrimoine. Limiter les charges En tout cas, il ne faut pas croire que des revenus limités vous suffiront pour vivre de vos rentes. Car, « quand on ne travaille plus, on dépense autant, voire plus », prévient François Simon, codirigeant du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Agami Family Office. Il vous est donc recommandé de limiter au minimum vos charges à venir. L’immobilier étant le premier poste de dépenses des Français, mieux vaut être propriétaire de votre résidence principale et avoir remboursé le crédit qui court dessus avant la date à partir de laquelle vous comptez arrêter de travailler. Pour subvenir à vos besoins futurs, il faut donc « avoir mis suffisamment d’argent de côté pour avoir constitué un capital, ou alors il faut disposer d’un capital déjà constitué, grâce à un héritage, par exemple », ajoute Catherine Soubirou, directrice Produits et Solutions de la banque privée Milleis. Dans l’idéal, en vous assurant un capital, cela vous permettrait de toucher un complément de revenus au fil du temps, uniquement grâce aux intérêts de votre épargne. Mais il est important aussi de savoir si vous seriez prêt à accepter de piocher dans votre patrimoine. Anticiper pour alléger la fiscalité Autre élément à prendre en compte pour que tous vos efforts d’épargne ne soient pas vains : la fiscalité. En effet, « il faut prendre en considération le rendement net d’impôt de ses placements », indique Guillaume Eyssette, conseiller en gestion de patrimoine (CGP) chez Gefinéo. Car l’imposition appliquée aux revenus tirés de certains placements peut être lourde, en particulier si vous ne les détenez pas sur du long terme. Pour recevoir des revenus immédiats, mieux vaut donc privilégier des enveloppes fiscales déjà mûres, comme un PEA ou un contrat d’assurance-vie de plus de huit ans. Sinon, vous pouvez aussi opter pour un ou des investissements défiscalisants. C’est le cas d’un bien immobilier loué en meublé, dont l’imposition est bien plus légère que celle qui touche la location nue. Tous droits réservés à l'éditeur PATRIMOINE 317179131

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Page 1: Une pincée de risque en complément › wp-content › ... · dans son patrimoine est loin d’être à la portée de tous. Pour toucher 2.000 € par mois (un revenu qui ne vous

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Une pincée de risque en complémentGagner de l’argent sans travailler, un fantasme ? Pas forcément ! A condition d’adopter les bonnes stratégieset d’être prêt à consommer au moins une partie de votre capital.

Patrimoine. Vivre de ses rentes : mode d’emploi

Vivre sans travailler grâce aux revenus de son patrimoine et/ou en piochant dans son capital sembleimpossible pour un grand nombre de personnes. Et, pourtant, même les plus petits budgets peuvent espérervivre, à terme, de leurs placements. Vous pouvez en effet très bien être rentier en gagnant 1.000 €, 5.000 €,10.000 € par mois. Tout dépend de vos besoins !

Ce qui compte aussi, c’est de vous y prendre le plus tôt possible. « Plus on a un horizon de placementlong, mieux on s’en sortira », commente Sabine Jiskra, responsable de la gestion de fortune à l’Institut du -patrimoine.

Limiter les chargesEn tout cas, il ne faut pas croire que des revenus limités vous suffiront pour vivre de vos rentes. Car, « quandon ne travaille plus, on dépense autant, voire plus », prévient François Simon, codirigeant du cabinet deconseil en gestion de patrimoine Agami Family Office.

Il vous est donc recommandé de limiter au minimum vos charges à venir. L’immobilier étant le premier postede dépenses des Français, mieux vaut être propriétaire de votre résidence principale et avoir remboursé lecrédit qui court dessus avant la date à partir de laquelle vous comptez arrêter de travailler.

Pour subvenir à vos besoins futurs, il faut donc « avoir mis suffisamment d’argent de côté pour avoir constituéun capital, ou alors il faut disposer d’un capital déjà constitué, grâce à un héritage, par exemple », ajouteCatherine Soubirou, directrice Produits et Solutions de la banque privée Milleis.

Dans l’idéal, en vous assurant un capital, cela vous permettrait de toucher un complément de revenus au fildu temps, uniquement grâce aux intérêts de votre épargne. Mais il est important aussi de savoir si vous seriezprêt à accepter de piocher dans votre patrimoine.

Anticiper pour alléger la fiscalitéAutre élément à prendre en compte pour que tous vos efforts d’épargne ne soient pas vains : la fiscalité. Eneffet, « il faut prendre en considération le rendement net d’impôt de ses placements », indique GuillaumeEyssette, conseiller en gestion de patrimoine (CGP) chez Gefinéo. Car l’imposition appliquée aux revenustirés de certains placements peut être lourde, en particulier si vous ne les détenez pas sur du long terme.

Pour recevoir des revenus immédiats, mieux vaut donc privilégier des enveloppes fiscales déjà mûres, commeun PEA ou un contrat d’assurance-vie de plus de huit ans. Sinon, vous pouvez aussi opter pour un ou desinvestissements défiscalisants. C’est le cas d’un bien immobilier loué en meublé, dont l’imposition est bienplus légère que celle qui touche la location nue.

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Patrimoine. Vivre de ses rentes : mode d’emploi | Crédits photo : Shutterstock

DiversifierDans tous les cas, pour maximiser la rentabilité de vos placements, il faut « prendre un peu de risques »,conseille Sabine Jiskra. Comme Investir vous le conseille très régulièrement : di-ver-si-fiez ! Mais attention : «il faut déjà disposer d’un certain patrimoine pour se permettre de placer à risque », prévient Benjamin Spivac,ingénieur patrimonial chez Amplegest.

L’achat d’actifs moins sûrs doit se faire « en complément », insiste Philippe Crevel, directeur du Cercle del’épargne. Il ne faut pas, en effet, en faire les lignes principales de votre portefeuille.

Pour commencer – et pour optimiser la fiscalité –, vous pouvez ouvrir un contrat d’assurance-vie multisupportet un PEA, sur lesquels vous effectuez des versements réguliers, même modestes.

Ne négligez pas non plus l’épargne salariale acquise au sein de votre entreprise, qui profite d’un cadre fiscaltrès avantageux. De même, si votre horizon de placement est assez long, misez aussi sur les dispositifsd’épargne retraite, en ayant en tête qu’ils resteront bloqués jusqu’à votre départ à la retraite.

Autre grand classique pour vous constituer un patrimoine : la pierre. Si vous n’avez pas l’argent ou le tempspour gérer un investissement immobilier en direct, vous pouvez toujours opter pour l’achat de parts de sociétésciviles de placement immobilier (SCPI) et/ou d’organismes de placement collectif immobilier (OPCI), dont lesrendements se maintiennent à des niveaux attrayants. Mais, là encore, une détention sur le long terme estde rigueur.

Pour les plus âgés, une solution permet de vous assurer des revenus réguliers jusqu’à la fin de vos jours : larente viagère. Mais celle-ci est à éviter si vous avez des héritiers. Enfin, pour aller chercher du rendement, vouspouvez accentuer vos positions sur les actions et les compléter, si vous êtes tenté, avec des investissementsen private equity ou sur des plateformes de financement participatif.

L'expertise de Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Epargne : 5 questions à se poser avant de se lancer

Prévention Afin d’établir son budget nécessaire pour vivre sans travailler, il faut se poser plusieurs questions.

1. D’abord, la plus évidente : quels seront mes besoins : 500 €, 1.000 €, 5.000 € par mois... ?

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2. Ensuite, à quel âge aimerais-je arrêter de travailler ?Si une personne décide de le faire à 40 ans, elle n’aura pas les mêmes besoins que si elle le fait à 55 ans ouplus. Dans ce dernier cas, en effet, les pensions de retraite pourront bientôt compenser en partie l’absencede revenus tirés de son activité professionnelle

3. Il convient également de se demander quelles sont nos charges et quelles seront-elles quand on netravaillera plus. Car il faut établir son budget en prenant en compte à la fois ses charges actuelles mais aussicelles à venir.

Parmi elles, on peut retrouver les loyers si on n’est pas propriétaire de sa résidence principale, lesimpôts, évidemment, les charges familiales, etc. A noter que, lorsqu’on arrête de travailler, les revenus sontlogiquement moins élevés, et il en va de même du taux d’imposition.

Autre poste de dépense important, et souvent oublié par les particuliers : la protection sociale. Celle-ci esten effet en grande partie attachée aux cotisations professionnelles. Lors de la cessation d’activité, il faudrasouscrire une complémentaire santé à titre individuel pour bénéficier d’une couverture équivalente à ce quel’on pouvait avoir en tant que salarié.

4. Surtout, il faut savoir si, le moment venu, on compte vivre uniquement des rendements de son épargne ousi on accepte de piocher dans son capital. Car, logiquement, la somme nécessaire pour vivre sans travaillersera plus élevée si on décide de ne dépenser que les intérêts dégagés par ses placements.Vivre sans travailler fait rêver. Dans les faits, rares sont les personnes qui ne disposent pas déjà d’une basede revenus après l’arrêt de leur activité professionnelle (pensions de retraite, allocation de chômage, pensionalimentaire, etc.). Mais cela ne suffit pas toujours à conserver le même mode de vie que celui que l’on a entravaillant.

Après avoir établi vos besoins, il vous restera à savoir si vous pouvez vous permettre de vivre uniquementdes intérêts de votre capital (ce qui impliquerait de disposer d’un patrimoine important) ou si vous acceptez,le moment venu, d’effectuer des retraits sur votre capital. Mais gagner de l’argent sans même avoir à piocherdans son patrimoine est loin d’être à la portée de tous. Pour toucher 2.000 € par mois (un revenu qui ne vouspermettra pas d’excès) sans retirer le moindre centime de son capital placé à 2 %, par exemple, il faudraitque ce dernier s’élève à 1.200.000 € (voir infographie ci-dessous). Une somme rondelette.

Songez aux retraitsSûrement plus judicieux pour la plupart d’entre vous, il faudra songer à vivre des retraits effectués sur votrecapital. Ainsi, un patrimoine de 500.000 € placé à 2 % et sur lequel on retirerait 2.000 € par mois pourraitdurer 28 ans. Mieux, si ce capital est investi à 4 % (un rendement plus difficile à obtenir), il ne s’épuisera qu’aubout de… 46 ans ! De quoi confirmer ce que l’on vous conseille tout au long de ce dossier : si vous avez unhorizon long de placement, diversifiez avec des actifs plus risqués pour aller chercher plus de rendement et,donc, valoriser votre épargne dans le temps.

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Lorsqu’on demande aux professionnels quelles sont les solutions de placements à privilégier pour s’assurer,à terme, des revenus sans travailler, les avis convergent vers l’assurance-vie, un produit de premier choix.Ouverte à tous les budgets et à tous les profils de risques (prudent, dynamique, etc.), elle est recommandéeà tous les épargnants, à condition de choisir l’allocation d’actifs la plus adaptée à ses projets et à son horizonde placement.

Pour les plus âgés (à partir de 65 ans, voire de 70 ans), la rente viagère permet de disposer de revenus garantisà vie sans se soucier de la gestion. Mais, revers de la médaille, elle impose de se séparer définitivement d’uncapital... Une solution à éviter si vous comptez transmettre un patrimoine à vos proches.

Autre placement incontournable : la pierre, sous toutes ses formes. Vous pouvez opter pour l’acquisition d’unlogement pour le louer, ou (là encore si vous souhaitez éviter les tracas liés à la gestion) pour l’achat de partsde sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ou d’organismes de placement collectif immobilier (OPCI).Enfin, si vous n’avez pas besoin de liquidités avant d’atteindre l’âge de la retraite, les dispositifs d’épargneretraite permettent, à terme, de percevoir des revenus complémentaires, mais aussi de bénéficier d’avantagesfiscaux à l’entrée.

Pour les plus chanceux, dont l’entreprise est dotée d’un dispositif d’épargne salariale, il ne faut pas non plusnégliger celle-ci dans votre stratégie de placement.

Assurance-vie : une enveloppe privilégiée grâce aux retraits partiels

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L’assurance-vie semble indétrônable. Encore en 2017, la plus grande part (39 %) du patrimoine financier desménages français était placée sur ce produit, selon les données de la Banque de France (voir l’infographieci-contre).

Il faut dire que ce placement dispose de nombreux atouts. D’abord, « un épargnant peut constituerprogressivement un capital avec l’assurance-vie en réalisant des versements mensuels, recommandeCatherine Soubirou, directrice Produits et Solutions chez Milleis Banque. Par la suite, il pourra vivre de soncontrat grâce à des retraits partiels (tous les mois, trimestres, etc.) ».

Fiscalité avantageuse

Et puis « l’assurance-vie est une enveloppe fiscale privilégiée », ajoute Sabine Jiskra, responsable de lagestion de fortune à l’Institut du patrimoine. Mais, pour en profiter au mieux, il faut anticiper la souscriptiond’un ou de plusieurs contrats.

En effet, si vous disposez d’un contrat ouvert depuis huit ans ou plus, vous pouvez en retirer, chaqueannée, 4.600 € d’intérêts (9.200 € pour un couple marié ou pacsé) sans subir aucune fiscalité (seulementles prélèvements sociaux). Seules les personnes franchissant le seuil des 150.000 € de versements severront appliquer, même après huit ans, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8 % (hors prélèvementssociaux) lors des sorties de contrats, contre 7,5 % auparavant. Pour les contrats de moins de huit ans, lessommes retirées sont aussi soumises au PFU si elles ont été versées depuis le 27 septembre 2017.

L’assurance-vie est donc intéressante, qu’on ait besoin de liquidités dans un an ou dans dix ans. A condition,tout de même, de ne pas abuser des retraits partiels avant huit ans, pour éviter une fiscalité trop lourde, mêmesi le PFU est moins pénalisant que le régime précédent.

Autre atout de poids de l’assurance-vie : l’avantage successoral. Privilégier un proche plutôt qu’un autre, faireprofiter une personne sans lien de parenté direct d’une partie de son patrimoine... des libertés peuvent êtreprises grâce à ce placement. Et, encore une fois, des avantages fiscaux sont accordés. Pour les versementseffectués avant l’âge de 70 ans, par exemple, un abattement de 152.500 € est appliqué sur les sommesperçues par les bénéficiaires.

Au-delà de ces considérations fiscales, il faut également bien choisir son allocation d’actifs au sein de soncontrat d’assurance-vie, car « elle diffère selon son horizon de placement », précise Guillaume Eyssette,conseiller en gestion de patrimoine du cabinet Gefinéo.

Sur le long terme, diversifiez !

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Pour un placement de court terme (entre douze et dix-huit mois), mieux vaut privilégier la prudence. Il est doncrecommandé d’investir son épargne en grande partie dans les supports en euros. « Même s’ils rapportent trèspeu (1,8 % en moyenne en 2017), ils permettent de profiter d’une garantie en capital », poursuit GuillaumeEyssette.

Si vous avez plus de temps devant vous, il est, en revanche, nécessaire de diversifier avec des supportsplus risqués. En ce sens, l’assurance-vie offre de plus en plus de possibilités : fonds d’actions, d’obligations,mais aussi SCPI, ETF, etc.

D’ailleurs, un grand nombre de contrats permettent de se positionner sur la quasi-totalité de ces supports(voir notre sélection des 32 meilleurs contrats multisupports dans le n° 2319). Parmi eux, des contrats Internetcomme Darjeeling et Linxea Avenir ou des contrats proposés par des CGPI comme Intencial Liberalys Viecombinent un large choix de fonds euros attrayants et des frais raisonnables.

Sinon, tous les contrats ne proposant pas toujours tous les supports, vous pouvez faire le choix d’en ouvrirplusieurs. Une solution qui peut aussi être intéressante, à condition de vérifier, en amont, le niveau des fraisprélevés sur les versements, et des frais d’arbitrage et de gestion.

Si vous n’avez ni le temps ni les connaissances, vous pouvez déléguer la gestion à un professionnel. Ilpeut s’agir d’une banque ou d’une société de gestion, qui s’occupera de votre allocation d’actifs et de laréalisation des arbitrages entre les différents supports du contrat. Pour ce faire, elles construisent plusieursprofils d’investisseurs (défensif, prudent, équilibré, dynamique, offensif...), que vous choisirez en fonction devotre appétit pour le risque.

Rente viagère : s’assurer des revenus réguliers après 65 ansVous voulez disposer de revenus garantis sans avoir à gérer quoi que ce soit ? La rente viagère peut êtreune solution.

Versée en échange d’un capital ou à la sortie d’un produit financier (Perco, Perp, PEA, assurance-vie), ellepermet de recevoir une rente régulièrement, jusqu’à la fin de vos jours. « C’est rassurant pour une personnequi n’a pas de revenus », souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.

Mais, en contrepartie, la rente viagère implique de vous séparer définitivement de votre capital. « Il faut doncéviter cette option si on a des héritiers », avertit François Simon, codirigeant d’Agami Family Office.

En fonction de l’espérance de vie

Pour opter pour la rente viagère, mieux vaut attendre d’avoir atteint 65 ans, voire 70 ans, car le montant versédépend de votre espérance de vie. Ainsi, plus vous êtes âgé, plus le taux de rente proposé est élevé. La rentepeut alors devenir plus généreuse qu’un placement financier.

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Mais il faut aussi prendre en compte l’imposition. Les rentes issues d’une assurance-vie ou de la conversiond’un capital auprès d’un assureur sont imposées sur une fraction de leur montant. Et, là encore, la fiscalitédes revenus perçus dépend de votre âge au moment de la souscription. Ainsi, plus vous êtes âgé lors de samise en place, plus la fiscalité est avantageuse. Pour une transformation entre 60 et 70 ans, par exemple, 40% de vos rentes annuelles devront être ajoutées à vos autres revenus et seront imposées selon votre tranchemarginale d’imposition. A partir de 70 ans, la fiscalité s’adoucit, puisque seulement 30 % de vos revenusseront imposables.

Bon à savoir, la fiscalité est encore plus favorable si la rente viagère provient de la transformation d’un capitalinvesti sur un plan d’épargne en actions (PEA) ou, si vous en disposez, d’un ancien plan d’épargne populaire(PEP). Dans ce cas, les revenus sont exonérés d’impôt, quel que soit votre âge. Seuls les prélèvementssociaux seront dus, ceux-ci étant calculés à partir d’une fraction de la rente.

Du côté de l’épargne retraite, en revanche, la fiscalité est encore différente. Si elle ouvre droit à des déductionsfiscales lors de sa constitution, elle se traduit, à la sortie, par une imposition de la rente à hauteur de 90 %de son montant.

Gare à l’inflation !

Avant de vous lancer, il est indispensable de mesurer les risques liés à cette forme de revenus (car il y ena). Ainsi, la revalorisation régulière de la rente viagère devient de plus en plus faible, celle-ci étant adosséeau rendement des fonds euros de l’assurance-vie. En 2017, ces derniers ont rapporté 1,8 % seulement enmoyenne, et la performance des rentes viagères est souvent inférieure, car les assureurs mettent une partiedes gains en réserve. Dans un environnement peu inflationniste, rien à craindre. Mais, si les prix s’emballentde nouveau, il est possible que vos revenus progressent moins que l’inflation, ce qui revient à une perte depouvoir d’achat.

Placer son argent dans la pierre est un bon investissement, « s’il est conservé dans le temps », préciseGuillaume Eyssette, CGP chez Gefinéo. Pour générer des revenus réguliers, hors de question, en effet,d’acheter un bien immobilier pour le revendre quelques mois plus tard. D’abord parce qu’il faut penser àamortir les frais dits « de notaire ». Mais aussi parce que certains dispositifs fiscaux exigent de détenir sonlogement pour une durée déterminée (six, neuf, douze ans...). De même du côté de la pierre-papier. Acheterdes parts de SCPI et d’OPCI ne génère pas des revenus immédiats ! Il faut souvent attendre de quelquesmois avant de recevoir les premiers dividendes. Et, encore une fois, les frais d’entrée et de gestion doiventêtre amortis pour éviter des pertes à la sortie. Dans tous les cas, l’immobilier est un bon moyen de recevoirdes revenus réguliers et, souvent, plus significatifs qu’avec des placements financiers.

Immobilier locatif : des revenus sans toucher à son capital

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« Grand classique pour se créer un patrimoine », selon Benjamin Spivac, ingénieur patrimonial chezAmplegest, l’immobilier locatif permet aussi de générer des revenus réguliers sans sacrifier son capital (lebien détenu).

Au regard du niveau des taux, il semble plus judicieux d’acheter un logement à crédit. « Le particulier peutmême aligner la date de fin du crédit avec celle à partir de laquelle il pense avoir besoin de rentes », conseilleGuillaume Eyssette. Dans un premier temps, les loyers permettront de payer une partie des mensualités decrédit. Une fois celui-ci définitivement remboursé, les loyers encaissés serviront de revenus complémentaires.

Privilégier l’emplacement

Plusieurs paramètres doivent être pris en compte. D’abord en termes de localisation. Car, il est toujours bon dele rappeler, il existe trois règles d’or en immobilier : l’emplacement, l’emplacement et... l’emplacement ! Il s’agitlà d’un élément essentiel, surtout pour éviter la vacance locative, mais aussi pour décrocher un rendementlocatif intéressant. Dans la grande majorité des grandes villes, vous pouvez espérer obtenir une rentabilitéautour de 4 %. Dans certaines, elle peut même largement dépasser les 5 %.

Le critère de l’emplacement est également important pour s’assurer d’une éventuelle revente dans lesmeilleures conditions et dans les plus brefs délais, puisque de cette localisation dépend le prix du bien.

Si vous vous lancez seul dans la gestion de votre investissement locatif, mieux vaut opter pour une ville quevous connaissez et dans laquelle vous pouvez vous rendre régulièrement. Si vous vous faites accompagnerpar un professionnel, profitez-en pour voir plus large et pour privilégier un rendement plus attrayant, mêmesi l’emplacement est plus éloigné.

Ensuite, pour réaliser un investissement locatif, « la palette de dispositifs fiscaux est large », observe CatherineSoubirou, directrice Produits et Solutions chez Milleis Banque.

Parmi les plus répandus, le dispositif Pinel permet d’étaler dans le temps (six, neuf ou douze ans) sa réductiond’impôt, en contrepartie de l’achat et de la mise en location d’un logement neuf. A noter que des plafonds deloyer doivent être respectés. A terme, vous pourrez choisir de conserver le bien et le proposer à la locationclassique ou le revendre. « Attention, donc, à ne pas [le] surpayer », avertit Sabine Jiskra, responsable dela gestion de fortune à l’Institut du patrimoine.

Autre piste pour profiter d’un avantage fiscal non négligeable : la location meublée. Les revenus tirés de cetteactivité sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et non dans celle desrevenus fonciers « classiques ».

Si les loyers perçus n’excèdent pas 70.000 € par an, vous pouvez bénéficier du régime « micro-BIC », quipermet d’appliquer un abattement de 50 % sur vos recettes brutes. Autrement dit, vous n’êtes imposé que surla moitié des loyers touchés. Au-delà de 70.000 € de loyers perçus par an, vous devez opter pour le régimeréel, qui, cette fois, permet d’amortir le prix du bien, donc de réduire le niveau imposable. A noter que, mêmelorsque les loyers sont inférieurs à 70.000 €, vous pouvez choisir ce dernier régime. Dans l’immobilier ancien,d’autres possibilités de défiscalisation s’offrent à vous : Malraux, Monuments historiques... Attention, tout demême : il faudra surveiller les réformes à venir, car le Pinel et le statut de loueur en meublé non professionnel(LMNP) sont dans le collimateur du comité d’action publique 2022, chargé de réfléchir à des mesures pouraméliorer les comptes publics.

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Des choix plus originaux

Si vous souhaitez sortir des sentiers battus, d’autres possibilités s’offrent à vous. Vous pouvez en effet réaliserde très bonnes affaires grâce à un investissement immobilier à l’étranger, tant en termes de fiscalité que derendement (lire Investir n° 2283).

Sinon, vous pouvez opter pour les achats « atypiques ». Box et parkings, caves, murs de boutique... sontd’autres solutions que l’investissement classique dans l’immobilier résidentiel. Ces dernières alternativesprésentent trois avantages : risques limités d’impayés de loyers, facilité de reprise du bien et très faibles -charges. Selon le dernier baromètre Monsieur Parking, la place de stationnement et le box assurent unrendement élevé au bailleur : par exemple, près de 5 % à Paris et à Lyon.

SCPI : plusieurs stratégies de placement avec la pierre-papierInvestir plusieurs centaines de milliers d’euros dans un bien immobilier n’est pas à la portée de tout le monde.Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et les organismes de placement collectif immobilier(OPCI) peuvent donc être de bonnes solutions pour placer son argent dans la pierre sans se ruiner.

Autre avantage indéniable : ces placements vous permettent d’éviter les contraintes liées à un investissementimmobilier en direct. Oubliez, en effet, la gestion des travaux, des locataires, de loyers impayés, etc. Ainsi, « lemarché des SCPI, c’est près de 10.777 immeubles gérés, 15.000 locataires et 100 millions d’euros de travauxpar an », constate MeilleureSCPI.com. Tout cela sous la houlette des sociétés de gestion, et non de la vôtre !

Miser sur les SCPI de rendement

Les SCPI sont des organismes qui investissent dans de l’immobilier professionnel puis louent bureaux,commerces, résidences services, etc. L’épargnant, de son côté, perçoit régulièrement (tous les trimestres, leplus souvent) sa quote-part de loyer. Ces véhicules permettent donc de disposer de « revenus réguliers surune longue période et sur des produits diversifiés », note Guillaume Eyssette, CGP chez Gefinéo. A conditionde privilégier les SCPI dites « de rendement », plutôt que les SCPI « fiscales ».

Sur longue période car, comme pour la plupart des produits financiers, les sociétés de gestion prélèvent desfrais d’entrée et des frais de gestion. Pour les amortir, il faut donc garder ses parts de SCPI un certain temps.De même, les dividendes ne sont pas versés immédiatement, et, de manière générale, il faut attendre autourde six mois avant de percevoir les premiers revenus.

En tout cas, ce placement attire ! « Chaque trimestre, 8.000 épargnants supplémentaires souscrivent des SCPI», chiffre MeilleureSCPI.com. Ceux-ci viennent rechercher, notamment, un rendement toujours attrayant, bien

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Date : 26/08/2018Heure : 09:01:41Journaliste : Sarah Asali

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que régulièrement en baisse ces dernières années. Ainsi, en 2017, les SCPI de rendement ont servi un tauxde distribution sur valeur de marché (TDVM) moyen – l’équivalent du rendement – de 4,45 %. Parmi les plusemblématiques, la SCPI Corum XL a, par exemple, dégagé un TDVM de 6,6 % l’an dernier.

Regarder à l’étranger

Certes, « il faut viser une bonne rentabilité, nuance Sabine Jiskra, de l’Institut du patrimoine. Mais, en mêmetemps, il faut s’assurer que le patrimoine détenu par la société de gestion est bien diversifié ». Ce conseilprévaut tant sur le type de biens détenus (commerces, bureaux, résidences services, comme déjà cités) quesur la zone géographique. « L’orientation vers les marchés européens s’accentue (34 % des arbitrages aupremier trimestre 2018), tandis que l’investissement immobilier dans Paris, au contraire, diminue », remarqueJonathan Dhiver, fondateur de MeilleureSCPI.com.

Au-delà de la diversification, acheter des parts de SCPI qui investissent à l’étranger peut permettre de profiterd’une fiscalité plus intéressante, avec, notamment, l’exonération de la contribution sociale généralisée.

S’intéresser à l’aspect fiscal de ce placement n’est en effet pas anodin. D’abord parce que les SCPI sontincluses dans l’assiette taxable de l’impôt sur la fortune immobilière, et ce même si vous vous placez sur desSCPI via un contrat d’assurance-vie. Et puis, les revenus tirés de cet investissement sont fiscalisés à hauteurde votre tranche marginale d’imposition. Si elle est faible, ce n’est pas un souci. Mais, si vous êtes imposés à30 % ou plus, vous verrez entre 45 et 60 % de vos revenus partir en impôts, prélèvements sociaux compris.

Si vous avez entre cinq et dix ans devant vous, plusieurs possibilités s’offrent à vous. Vous pouvez acheterles SCPI à crédit afin de déduire les intérêts de l’emprunt des revenus encaissés, ce qui allégera le poidsde l’impôt.

Autre solution : « acheter la nue-propriété temporaire de la SCPI, conseille Guillaume Eyssette. Le particulierpourra acquérir des parts avec une forte décote et il percevra les revenus à partir de la fin du démembrement,quand il aura récupéré la pleine propriété de ses parts ». Cette solution convient donc aux personnes fortementfiscalisées. Concernant l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), le nu-propriétaire n’a pas à déclarer la valeurde ses parts de SCPI pendant le démembrement.

PERP, Madelin : préparer sa retraiteComme leurs noms l’indiquent, les dispositifs d’épargne retraite ne permettent de toucher des complémentsde revenus... qu’au moment de la retraite. Qu’il s’agisse des contrats Madelin pour les non-salariés, des plansd’épargne retraite populaire (Perp), de l’article 83 ou encore du Perco dans l’épargne salariale, l’argent resterabloqué (sauf cas critique) et ne sera disponible qu’au moment de la retraite, seulement sous la forme d’unerente viagère. Actuellement, seul le Perco (et le Perp en partie) permet de sortir en capital. Cette solutionimplique donc, bien souvent, de renoncer à tout ou partie de son capital, en échange d’un revenu futur régulier

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Mais « le projet de loi Pacte veut changer la donne, en unifiant tous les systèmes avec la possibilité de sortiren capital », indique Sabine Jiskra, de l’Institut du patrimoine. De même, la possibilité de déblocage anticipé(avant la retraite) en cas d’achat d’une résidence principale devrait être étendue à tous les dispositifs (celan’est possible qu’avec le Perco actuellement). De quoi remettre sur le devant de la scène ces dispositifs.Reste à savoir si le projet sera adopté tel quel.

Avantage fiscal à l’entrée

Par ailleurs, il existe une forte incitation fiscale, mais plutôt « pour les tranches marginales d’impositionsupérieures à 40 %, précise Benjamin Spivac, ingénieur patrimonial chez Amplegest. Sinon, l’effet fiscal esttrop faible ». Ainsi, les versements réalisés dans un Perp ou un contrat Madelin sont déductibles des revenusou bénéfices imposables.

Et, là encore, le projet de loi Pacte prévoit d’élargir cette incitation fiscale à tous les produits d’épargne retraite.Pour chaque versement volontaire effectué par l’épargnant, une déduction fiscale serait appliquée. Autrementdit, si vous placez 1.000 € sur votre compte d’épargne retraite, vous pourrez déduire ce montant de votrerevenu imposable.

Pour les non-salariés, le contrat Madelin présente un avantage certain : une offre financière souvent pluslarge que celle des Perp et, donc, une plus grande diversification. En revanche, avec le Madelin, vous êtesdans l’obligation de réaliser des versements chaque année.

PEE, Perco : une épargne forcée peu fiscalisée« L’épargne salariale, c’est super ! » Avec ces mots enthousiastes, Sabine Jiskra, de l’Institut du patrimoine,décrit bien l’importance que doit avoir l’épargne salariale dans votre stratégie d’investissement.

Bien évidemment, seuls les salariés d’entreprises équipées d’un dispositif peuvent en profiter. Si vous faitespartie des chanceux qui y ont accès, profitez-en et ne négligez pas sa gestion. D’autant que l’épargne salarialepeut vous permettre de faire vos premiers pas vers des actifs plus risqués, comme les actions. « Le choixpar défaut porte souvent sur du monétaire, ce qui n’est pas rémunérateur », signale Rémi Boeglin, directeurgénéral de CM-CIC Epargne Salariale. Si vous avez cinq à dix ans devant vous, mieux vaut donc arbitrerpour vous placer sur des actifs plus risqués.

Surtout, l’épargne salariale s’accompagne d’un réel avantage fiscal. Ainsi, les sommes placées sur un pland’épargne d’entreprise (PEE) peuvent être retirées sans avoir d’impôt à payer (seulement les prélèvementssociaux) au bout de cinq ans de détention ou lorsque vous quittez l’entreprise. Vous pourrez soit réaliser

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un retrait en une seule fois, soit opter pour des retraits réguliers. Mais il faudra bien penser à surveiller lemontant des frais prélevés par votre teneur de compte car, lorsque vous ne faites plus partie des effectifs del’entreprise, ils sont à votre charge.

Si vous détenez un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco), en revanche, votre argent sera bloquéjusqu’à votre départ à la retraite (sauf en cas d’achat d’une résidence principale). Oubliez donc cette épargnesi vous arrêtez de travailler avant l’âge de la retraite. Bon point, tout de même : à la liquidation du Perco, vouspourrez choisir entre une sortie en rente et une sortie (totale ou partielle) en capital. Cette forme d’épargneforcée ne peut donc être qu’un plus dans la formation de votre capital. « On ne peut qu’espérer que [davantage]de personnes [puissent] en profiter », relève Benjamin Spivac, d’Amplegest.

C’est bien ce que compte faire le gouvernement avec le projet de loi Pacte. Celui-ci permettrait une « réelleimpulsion pour les TPE et les PME », souligne Rémi Boeglin. Ces sociétés pourraient en effet être moinstaxées quand elles reverseront une partie de leurs bénéfices à leurs salariés. Ce texte prévoit ainsi desupprimer le forfait social sur l’intéressement pour les entreprises de moins de 250 salariés et de supprimerle forfait social sur la participation et l’abondement pour celles de moins de 50 salariés.

Si vous avez du temps devant vous (autour de dix ans ou plus), il est fortement conseillé de diversifier votreportefeuille avec des actifs plus risqués pour valoriser votre épargne. Les actions de sociétés cotées et lesinvestissements via des fonds de private equity méritent donc de s’y intéresser.

Ainsi, même si vous êtes malchanceux et que vous achetez des actions à la veille d’une forte baisse, pas depanique ! En gérant sérieusement votre portefeuille sur une longue période, vous pourrez gommer les effetsde cette baisse de court terme. Dans tous les cas, si vous faites le choix d’ouvrir un plan d’épargne en actions(PEA), il faudra attendre cinq ans pour retirer votre argent sans subir aucune fiscalité (les gains sont soumisseulement aux prélèvements sociaux).

Avec le capital-investissement, il faut être d’autant plus patient que les sommes placées sont bloquées sixans au minimum. A noter que cette solution est loin d’être accessible à toutes les bourses (tickets d’entrée de100.000 €, bien souvent). Du côté du financement participatif, l’horizon de placement est plutôt intermédiaire,avec une durée de projet allant de trois à cinq ans de manière générale. Il est recommandé de diversifier enplaçant des petites sommes sur plusieurs projets proposés par différentes plateformes.

Attention, il s’agit bien ici de moyens de diversification : compte tenu du risque qu’ils impliquent, ces actifs nedoivent pas être au centre de votre stratégie d’investissement.

Actions : avoir du temps devant soi

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Les actions peuvent aussi être une source intéressante de revenus réguliers. A deux conditions.

D’abord, il s’agit d’un outil de diversification. « Se positionner sur des actions, pourquoi pas, mais quand ona déjà une résidence principale, un bien immobilier locatif, un peu d’assurance-vie », recommande SabineJiskra, de l’Institut du patrimoine. Les actions restent en effet des actifs risqués. D’autant que, si vous optezpour l’ouverture d’un PEA, « les versements y sont limités à 150.000 €, auxquels peuvent s’ajouter 75.000 €avec le PEA-PME », précise Catherine Soubirou, de Milleis Banque. Pas de quoi en faire votre ligne principale,donc.

Judicieux après huit ans

Autre impératif : avoir un horizon de placement long ! « Si on n’a pas au minimum entre trois et cinq ans devantsoi, on s’abstient sur les actions », ajoute Benjamin Spivac, d’Amplegest. Pour profiter de l’exonération devos gains si vous effectuez des retraits ou des rachats, il faut conserver votre plan au moins cinq ans. Si vousréalisez un retrait avant, le PEA sera clôturé et les gains plus lourdement taxés. Entre cinq et huit ans, toutretrait provoque aussi la fermeture du plan, mais l’exonération des gains est bien acquise.

Il en va de même sur le plan fiscal après huit ans, mais le PEA peut continuer de fonctionner (à ceci près qu’ilne sera plus possible d’y effectuer des versements). Il est donc plus judicieux de profiter d’un plan de plusde huit ans pour s’assurer des revenus complémentaires. En sachant que vous pourrez toujours réaliser desarbitrages au sein de votre plan. Par ailleurs, dans un PEA, seules des entreprises cotées dont le siège setrouve dans l’Union européenne peuvent être achetées.

Si vous souhaitez élargir votre champ d’action et que vous disposez de moyens dépassant les plafonds duPEA, vous pouvez opter pour le compte titres. Depuis le 1er janvier 2018, le PFU à 30 % s’applique sur

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les plus-values et les dividendes tirés de celui-ci. Une fiscalité plus favorable pour les tranches marginalesd’imposition les plus élevées. Si vos plus-values ont été réalisées il y a plus de huit ans, en revanche, le PFUest moins intéressant. Mais, dans le cas où les actions ont été achetées avant fin 2017, vous pouvez opterpour le barème progressif. Le choix de l’enveloppe fiscale peut donc être complexe.

Private equity et crowdfunding : diversifier avec le non-coté

Investir dans des start-up, des PME (petites et moyennes entreprises) et des ETI (entreprises de tailleintermédiaire) a le vent en poupe. Pour preuve, les deux grandes solutions pour se placer sur ces sociétés(le capital-investissement, ou private equity, et le financement participatif, ou crowdfunding) attirent de plusen plus les Français (voir l’infographie ci-contre).

Plusieurs possibilités

Le private equity consiste à se placer sur un fonds, qui investit ensuite dans un portefeuille d’entreprisesqu’il accompagne dans leur développement et leur transformation. Cet investissement peut aussi se fairevia l’enveloppe fiscale de l’épargne salariale, de l’assurance-vie ou encore du PEA-PME. Même s’il tend àse démocratiser, il reste réservé à des investisseurs avertis (ticket d’entrée de 100.000 €, tout de même)et, surtout, qui peuvent se permettre de perdre le capital placé. Plusieurs stratégies d’investissement, quiimpliquent des niveaux de risque différents, sont possibles. Se positionner sur des fonds de « capital-risque », qui financent les start-up, est logiquement plus périlleux que d’investir dans des fonds de « capitaldéveloppement », qui accompagnent des PME et des ETI déjà bien installées sur leur marché. A la sortie,le rendement peut dépasser 10 % par an.

Certes, le capital-investissement n’est pas forcément plus risqué que l’achat d’actions de sociétés cotées,mais il s’agit d’un investissement beaucoup moins liquide. « Il faut compter sur une sortie au bout de six àdouze ans », prévient Laurent de Swarte, cofondateur d’Agami Family Office.

Pour les budgets plus modestes, il y a la solution du crowdfunding, avec laquelle il est possible de s’improviserbusiness angel à partir de 100 €. Les épargnants se regroupent via une plateforme qui collecte des fondspour financer un projet et qui reverse ensuite les intérêts. Mais, là encore, les risques de perte sont élevés.

5. Enfin, il est bon de rappeler qu’il faut avoir une idée du degré de risque qu’on est prêt à prendre. Celui-civa en effet jouer sur le niveau de rendements dégagé par ses placements.

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