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Photos : Grégoire Maisonneuve
TOUT UN ART ! Au cœur de Vitry-sur-Seine, parfaitement intégré au paysage urbain, le MAC/VAL affiche son identité : un musée installé en banlieue parisienne, au plus près des habitants du Val-de-Marne. Sa raison d’être depuis son ouverture en 2005 : inviter chaque visiteur à une découverte libre et souvent ludique de l’art contemporain. 69 salariés font vivre une collection de 2 000 œuvres, au rythme de trois à quatre expositions temporaires par an. De la conservatrice en chef aux chargés de médiation auprès des publics, sans oublier la régie d’œuvres et la communication, bienvenue dans les coulisses d’un lieu dont l’ambition est de rendre l’art accessible à tous.
UNE JOURNÉE AU MAC/VAL, MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DU VAL-DE-MARNE
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Ce matin, c’est Maëlle Bobet, conférencière, qui anime la visite. « Pourquoi avoir choisi des murs violets pour cette œuvre ? Que ressentez-vous face à cette série de photographies prises en Israël et en Palestine ? D’après vous, qu’a voulu montrer l’artiste ? »… Plongés dans l’obscurité d’une salle, les collégiens s’interrogent face à une œuvre. Par un jeu de questions-réponses, Maëlle les amène à s’exprimer. Les moins timides livrent leurs premières impressions, les autres écoutent avec attention.
« J’aime commencer mes visites par une œuvre qui déroute, qui suscite l’intérêt. Le public se prend vite au jeu, la parole circule. Chaque visite est unique », résume la jeune femme.
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9 h. Le musée ouvre ses portes. Lisa Clot-Miri, agent d’accueil et de surveillance, s’apprête à recevoir un premier groupe, une classe de collégiens : « Mon rôle, c’est de guider et d’orienter les visiteurs au fil des salles. À chaque nouvelle exposition, nous bénéficions d’une présentation des œuvres, ce qui nous permet de répondre parfois à certaines questions du public. »
9 h 30. Arrivés quelques minutes plus tôt, une quinzaine d’élèves de 3e découvre l’exposition « Vivement demain, Parcours n° 5 ».
LES VISITES
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Visites animées par une conteuse, parcours sonores ou gustatifs : au MAC/VAL, on arrive aux œuvres par des moyens détournés.
Florence Gabriel, chargée de l’action éducative, gère les réservations des groupes, attribue les conférenciers en fonction de leurs
disponibilités. Mais sa mission ne s’arrête pas là.
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LES PUBLICS « L’objectif, c’est de créer les conditions pour qu’un groupe rencontre les œuvres. Toutes les actions sont pensées pour favoriser l’éveil de la curiosité artistique, chez les enfants comme chez les adultes. Notre but, c’est de faciliter l’accès à l’art en décomplexant des visiteurs parfois décontenancés. »Ce travail « d’éducation du regard » se construit en équipe avec le conservateur, le commissaire d’exposition, les conférenciers et les artistes.
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LA CONSERVATION
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Alexia Fabre, conservatrice en chef, dirige le musée. Responsable de l’ensemble des collections, elle organise leur renouvellement et propose un nouvel accrochage tous les 18 mois. « En ce moment, je travaille sur l’exposition permanente de 2013. On y réfléchit très en amont. Il faut prévoir l’acquisitions des œuvres, l’agencement de l’espace, le catalogue… Je travaille souvent sur maquette, pour mieux visualiser l’ensemble. » La mémoire, l’avenir : au MAC/VAL, les expositions font souvent écho aux questions de société. « Nos choix sont liés à l’identité du musée, à son implantation géographique, qui est un peu son ADN. »
Dans le bureau voisin, Frank Lamy, chargé des expositions temporaires, planche sur deux projets d’exposition. « Je joue un rôle d’intermédiaire entre l’artiste et son projet idéal. Je dois respecter des contraintes de budget, d’espace, tenir compte des objectifs du musée. Pour monter une exposition, il faut avoir le calendrier de chacun en tête et communiquer avec tout le monde : les artistes, la régie d’œuvres, les conférenciers, la communication… »
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Faire parler du musée, c’est l’affaire de Delphine Haton, chargée de communication.
Sa première mission ? Récolter l’information et la centraliser pour communiquer efficacement auprès des médias. Ce matin, elle discute avec Frank Lamy. « Il organise en grande
partie le programme de la Nuit des musées qui aura lieu dans quelques jours, explique Delphine.Je le sollicite pour en savoir plus et répercuter l’information au public, à la presse. J’ai un rôle central, je suis au courant de tout ce qui se prépare au musée. »
LA COM-MUNICATION
Très médiatisé à son ouverture, le MAC/VAL doit poursuivre son travail de promotion. Delphine multiplie les initiatives en ce sens. « En ce moment, je travaille sur la brochure de présentation de notre programme d’été. Mon objectif, c’est de continuer à faire connaître le musée et son exigence artistique à tous les publics. »
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« Je mets en forme le projet dont l’artiste rêve. Dans l’art contemporain, les artistes innovent, détournent les objets. Certains projets ne sont pas toujours réalisables. Il faut parfois expliquer à un artiste que tel choix technique s’impose, discuter, négocier et convaincre », conclut André en refermant la porte coulissante de la réserve, qui n’a plus aucun secret pour lui.
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Première richesse du musée, sa réserve. À l’abri des regards, plus de 1 000 œuvres y sont entreposées.
André Lejeune, régisseur d’œuvres d’art, veille sur elles. Il attend l’arrivée de 300 photos qui seront stockées ici en attendant leur accrochage pour la prochaine exposition. Parmi ses nombreuses activités, André trouve des solutions techniques pour rendre possibles les projets des artistes exposés.
LA RÉGIE D’ŒUVRES