une allocation autonomie pour tous les jeunes

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Quelle que soit notre origine sociale, nos capa- cités ou nos projets de vie, le diplôme est une étape incontournable de notre entrée dans la vie active. Selon le niveau de diplôme que l’on obtient, nous ne connaîtrons pas les mêmes galères, les mêmes offres d’emploi, ni finale- ment, la même vie. Un jeune sans diplôme du supérieur aura par exemple quatre fois plus de chances de se retrouver au chômage trois ans après son entrée dans le monde du travail. Le temps des études devrait donc nous per- mettre de choisir une formation et de nous donner les moyens de la réussir pour être prêts à entrer dans la vie active. Pourtant, notre quo- tidien est bien différent. Les heures passées à être salarié plutôt qu’à réviser, l’impossibi- lité de quitter le domicile familial ou encore l’exclusion du système de bourses sont autant d’obstacles qui nous empêchent de réellement maîtriser notre parcours. Cette situation est le fruit d’un choix politique, celui de refuser d’aider directement les jeunes et de compter sur les ressources familiales pour financer les années d’études. Résultat, notre parcours et notre réussite sociale dépendent beaucoup plus de notre origine familiale que de nos propres efforts. A contre courant de ce choix, l’UNEF se bat pour permettre réellement aux jeunes d’être mis sur un pied d’égalité et de se consacrer à 100% à leurs études par la création d’un statut social pour les jeunes en formation. Ce statut doit être accompagné d’une allocation d’auto- nomie calculée en fonction des besoins de cha- cun et non des revenus de leurs parents. On ne sortira pas de la crise en laissant les 18- 25 ans être la catégorie la plus pauvre de toute la population. Il y a urgence à mettre en œuvre une mesure qui permette réellement de chan- ger notre quotidien et nous donne les moyens de choisir notre vie. Pour cela le chemin est simple : s’impliquer dans le débat des élections présidentielles, voter et être suffisamment nombreux à s’organiser dans le syndicat pour créer un rapport de forces imposer un chan- gement dès le lendemain de l’élection. Etu- dier dans de bonnes conditions ne peut rester un privilège, c’est un droit qui doit être garanti pour chacun. EDITO unef.fr

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Campagne de l'UNEF sur l'allocation autonomie (2012)

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Page 1: Une Allocation Autonomie pour tous les jeunes

Quelle que soit notre origine sociale, nos capa-cités ou nos projets de vie, le diplôme est une étape incontournable de notre entrée dans la vie active. Selon le niveau de diplôme que l’on obtient, nous ne connaîtrons pas les mêmes galères, les mêmes offres d’emploi, ni finale-ment, la même vie. Un jeune sans diplôme du supérieur aura par exemple quatre fois plus de chances de se retrouver au chômage trois ans après son entrée dans le monde du travail.

Le temps des études devrait donc nous per-mettre de choisir une formation et de nous donner les moyens de la réussir pour être prêts à entrer dans la vie active. Pourtant, notre quo-tidien est bien différent. Les heures passées à être salarié plutôt qu’à réviser, l’impossibi-lité de quitter le domicile familial ou encore l’exclusion du système de bourses sont autant d’obstacles qui nous empêchent de réellement maîtriser notre parcours.

Cette situation est le fruit d’un choix politique, celui de refuser d’aider directement les jeunes et de compter sur les ressources familiales pour financer les années d’études. Résultat, notre parcours et notre réussite sociale dépendent beaucoup plus de notre origine familiale que de nos propres efforts.

A contre courant de ce choix, l’UNEF se bat pour permettre réellement aux jeunes d’être mis sur un pied d’égalité et de se consacrer à 100% à leurs études par la création d’un statut social pour les jeunes en formation. Ce statut doit être accompagné d’une allocation d’auto-nomie calculée en fonction des besoins de cha-cun et non des revenus de leurs parents.

On ne sortira pas de la crise en laissant les 18-25 ans être la catégorie la plus pauvre de toute la population. Il y a urgence à mettre en œuvre une mesure qui permette réellement de chan-ger notre quotidien et nous donne les moyens de choisir notre vie. Pour cela le chemin est simple : s’impliquer dans le débat des élections présidentielles, voter et être suffisamment nombreux à s’organiser dans le syndicat pour créer un rapport de forces imposer un chan-gement dès le lendemain de l’élection. Etu-dier dans de bonnes conditions ne peut rester un privilège, c’est un droit qui doit être garanti pour chacun. E

DIT

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Page 2: Une Allocation Autonomie pour tous les jeunes

En période de crise, nos familles n’ont souvent pas de quoi subvenir à nos besoins jusqu’à la fin de nos études. Ainsi, pour 68% des étudiants, le salariat s’impose comme une absolue nécessité. 10, 15, 20h par semaine dans un fastfood, à ranger des rayons de supermarchés ou même à donner des cours de soutien, c’est autant de temps qui nous manque pour être assidus en cours, être dans les temps pour réviser et réussir son année. Les chiffres parlent d’eux mêmes : selon l’Observatoire de la Vie Etudiante, le salariat étudiant multiplie par deux les risques d’échec à l’université. Sans parler des études de médecine ou des classes prépas dont l’accès est fermé d’office aux étudiants qui ne peuvent se consacrer à 100% à leurs études.

Du temps à être salarié plutôt qu’à réviser

Enfermés dans la dépendance familialeEn l’absence d’un droit à la formation et d’aides financières pour le garantir, certains étudiants sont obligés de rester des « enfants à charge » pour leur famille durant tout leur cursus. Cela implique de nombreux sacrifices. Au quotidien, des milliers de jeunes doivent cumuler 3h quotidiennes de transports parce que leurs parents habitent trop loin du campus. Au delà des galères, cette dépendance parentale est un frein insuppor-table à l’autonomie. Majeurs civilement, il faut pourtant alors obligatoirement obtenir le consentement parental pour faire ses propres choix de vie.

Si nous galérons aujourd’hui c’est parce que notre système d’aides sociales ne répond plus aux besoins de notre génération. Nous sommes dix fois plus nombreux qu’il y a 50 ans, pourtant le système d’aide social est resté le même. Aujourd’hui, il est devenu :

Insuffisant // les aides accordées aux étudiants sont trop peu élevées et en nombre insuffisant.

Illisible // il existe aujourd’hui plus de 150 aides différentes (aides au logement, bourses, allocations d’études, aides régionales…), parfois contradictoires et le plus souvent méconnues des étudiants

Injuste // L’Etat consacre aujourd’hui plus d’argent en exonérations fiscales (1/2 part fiscale) pour les familles les plus aisées ayant un étudiant à charge (1,7 milliards d’euros) qu’en aides directes pour les étudiants les plus modestes (1,4 milliards d’euros). Ce sys-tème laisse donc jouer à plein les inégalités sociales ou familiales.

Un système d’aides socialesà bout de souffle

Les études, sont-elles un luxe ?Contrairement aux idées reçues, faire des études n’est pas gratuit. En moyenne, un étudiant doit débourser entre 800 et 1000 euros par mois pour vivre et étudier conve-nablement. Pour financer sa vie d’étudiant on n’a pas beaucoup de choix : soit rester à la charge de ses parents, soit gagner de l’argent soi-même en travaillant à côté de ses études.

2 étudiants sur 10 ont le droit de toucher une bourse, mais avec un montant maxi-mum de 460 euros par mois, on peut à peine payer son loyer. Pour 80% des étu-diants, il faut composer avec l’argent de ses parents et donc devoir leur rendre des comptes jusqu’à ce que l’on ait accédé à un emploi. Et avec la crise économique, les familles sont de moins en moins capables de subvenir à nos besoins.

Résultat, c’est au quotidien que nous sommes confrontés à la précarité. Que nous rencontrions une ou que nous cumu-lions ces difficultés, nous sommes enfer-més dans une situation qui ne nous permet pas de réussir au mieux. On ne peut pas continuer de demander aux jeunes de faire tous les efforts pour réussir sans aucune aide pour les aider à y parvenir.

Toujours revoir ses ambitions à la baisseRéussir des études à l’université est de plus en plus cher. Cette réalité oblige les jeunes à choisir leur formation en prenant en compte les difficultés financières qu’implique une année d’étude. Ainsi, c’est plus de 50% des 18-25 qui ne peuvent tout simplement pas accéder à une formation du supérieur. Et pour les autres, impossible d’envisager des études longues, lorsque les ressources de nos parents ne nous permettent pas d’être privés de revenu pendant 5 ans. Difficile encore d’envisager une poursuite d’étude en master quand celui ci n’existe que dans des territoires situés à des centaines de kilomètres du domicile parental. De même, lorsqu’un étudiant veut se réorienter parce que sa filière ne lui correspond pas, il n’a pas souvent les moyens de tout reprendre à zéro. L’absence de protection sociale est alors le premier facteur de renoncement aux études.

Page 3: Une Allocation Autonomie pour tous les jeunes

Il est temps que les me-sures déstinées aux jeunes changent radicalement pour répondre réellement à leurs besoins. L’UNEF revendique la création d’une allocation d’auto-nomie pour diminuer les inégalités d’origine familiale et permettre à chaque jeune d’atteindre le diplôme correspondant à son projet de vie.

Il n’y a pas de fatalité à ce que le renoncement aux études, la dépendance fa-miliale ou le salariat soient une obligation pour des centaines de milliers de jeunes.

Du temps à être salarié plutôt qu’à réviser

Enfermés dans la dépendance familiale

une allocation autonomiepour tous les jeunes

Etudier est un droit, pas un privilège

Aider les étudiants plutôt que les familles !Il existe quelques aides sociales destinées théoriquement à baisser les inégalités face à la réussite. Ces aides sont, non seulement totalement insuffisantes, mais reposent sur un principe absurde : lorsque les étudiants galèrent, on aide leurs parents. En France 1/3 des aides sont consa-crées aux bourses, calculées sur le revenu de nos parents, tandis que 2/3 des aides sociales pour les jeunes sont directement versées à leur famille. Le choix des études va pourtant conditionner l’ensemble de la vie professionnelle et doit donc être le choix des étudiants eux mêmes. Il est urgent de refondre ces aides familiales pour en faire bénéficier directement les étudiants.

Permettre à chacun de se consacrer à 100% à ses études !La société nous demande donc de concilier l’inconciliable : gagner nous même de quoi être autonome tout en nous concentrant sur nos examens. Nous n’acceptons pas cet état de fait. Notre place est dans les salles de cours et pas comme main d’œuvre bon marché. Les for-mations les plus réputées comme les classes préparatoires par exemple ont un grand nombre d’heures de cours et sont inconciliables avec le salariat. C’est bien la preuve que lorsque l’on veut qu’un jeune soit bien formé, il faut qu’il puisse se consacrer pleinement à ses études.

• Universelle. Tous les jeunes bénéficiant de la sécurité sociale étudiante pourraient en bénéficier.

• D’un montant suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins. Pour éviter d’inciter les jeunes à être salariés et pour qu’ils aient enfin la possibilité de ne plus dépendre financièrement de leurs parents.

• Calculée en fonction de la situation propre du jeune et non plus celle de ses parents afin que les jeunes soient aidés selon leurs besoins qui ne sont pas ceux de ses parents.

Comment la mettre en place ?> La refonte des aides existantes (bourses, aides au logement...) et des allocations versées aux familles en une aide unique versée à chaque jeune.> La suppression de la 1/2 part fiscale et de toutes les exonérations accordées aux parents d’étudiants pour reverser la somme correspondante (5 milliards d’euros) dans le système d’aides !> Un plan de financement pluriannuel conduisant au doublement des sommes consacrées actuellement aux aides directes (10 milliards d’euros actuellement)

L’allocation d’autonomie doit être :

Les mêmes qui transfèrent des milliards d’euros de la poche des Etats vers les banques, nous expliquent aujourd’hui que cette allocation coûte trop cher. Pourtant en refondant totalement les aides existantes pour les étudiants on peut financer déjà la moitié de l’allocation d’autonomie. Mais un investisse-ment supplémentaire sera nécessaire d’environ 10 milliards d’euros. Des mil-liards d’euros sont dépensés chaque année pour inciter les entreprises à em-baucher ou pour inciter les riches à rester en France sans aucun effet.

Investir dans la jeunesse, permettre à chaque jeune de bénéficier de la solidarité de toute la nation pour s’élever le plus au possible, voilà une meilleure façon de répar-tir les ressources disponibles ! L’allocation d’autonomie c’est possible, il ne s’agit que de volonté politique. Volonté de faire profiter les plus riches de l’argent public, d’essayer d’inciter en vain les entreprises à embaucher ou de faire confiance aux jeunes et d’investir dans leur éducation. Il y a urgence, car c’est aujourd’hui toute la société qui est privée de jeunes suffisamment qualifiés pour sortir le pays de la crise.

Une allocation d’autonomie même pendant la crise ?

Page 4: Une Allocation Autonomie pour tous les jeunes

Nous avons déjà fait du chemin !L’UNEF mène la bataille depuis plusieurs années pour que les jeunes voient leur situation sociale s’améliorer. Dans la majorité des régions et villes de France, l’UNEF a obtenu de nouveaux droits pour les étudiants : création du demi tarif dans les transports, chèque santé ou construction de logements du CROUS.

Face au gouvernement qui refusait d’aider les jeunes, nous n’avons pas baissé les bras et avons obtenu la création d’un 10ème mois de bourse, d’un 6ème échelon de bourse, l’ouverture des bourses à 50 000 nouveaux étudiants ou encore le maintien de la bourse en cas de redoublement.

Au total, c’est près de 300 millions d’euros supplémentaires qui ont été arra-chés alors que, en pleine crise économique, le gouvernement voulait réduire ses dépenses.

S’engager pour aller plus loin !Notre objectif est désormais d’imposer une rupture radicale avec les politiques sociales en direction des jeunes. Pour cela nous avons besoin d’être plus nom-breux et de nous faire entendre plus fort. Chaque nouvel adhérant de l’UNEF est un poids plus pour que la parole des étudiants soit incontournable.

Nous n’attendrons pas sagement que le futur président se décide. En construisant dès le lendemain de l’élection un rapport de force étudiant pour exiger la création immédiate d’une allocation d’autonomie. C’est pour cette raison que l’UNEF lance dès maintenant une pétition nationale pour l’alloca-tion d’autonomie à destination du prochain président de la République.

Lorsqu’on est jeune, on n’a pas beaucoup de moyens pour changer les choses. L’UNEF, c’est l’outil des étudiants, au service des étudiants, pour se défendre et se mobiliser.

L’engagement collectif, gage d’efficacitéSi nous sommes parvenus à poser ces premières pierres, c’est parce que l’UNEF ne compte pas seulement sur la bonne volonté des pouvoirs publics. C’est la pression collective, qu’elle se manifeste par des pétitions, des mani-festations ou des élections étudiantes qui nous a permis de continuer à avan-cer vers plus de droits là où tout le monde donnait les étudiants perdants.

Aujourd’hui, la place de l’UNEF comme première organisation de jeunesse nous a permis d’obliger bon nombre de candidats aux élections présiden-tielles à reprendre cette revendication à leur compte.

On entend souvent dire que les jeunes n’ont pas réellement de poids poli-tique, qu’ils s’intéressent peu au vote et laissent les générations plus âgées décider pour eux. Faisons mentir ces analyses !

Le vote est surement le geste démocratique le plus suivi par les dirigeants politiques, les incitant ainsi à écouter leur électorat pour construire les ré-formes. Pour pouvoir peser face au prochain gouvernement, il faudra voter massivement pour montrer notre poids dans la société. Le vote ne sera pas suffisant mais il est indispensable pour que notre projet devienne une réalité.

Le vote : une étape indispensable pour gagner

A destination du prochain président de la république, je signe la pétition pour une allocation d’autonomie !

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