une a nimes 39

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LE E-MAGAZINE DES GENS QUI AIMENT LEUR VILLE GRATUIT N°39 Banditisme: une ville à part ? Christophe MOUTON le commerce de la brandade repart... Expo classe: Stan Douglas L’histoire de la brandade en 5 dates majeures Moquette Portrait d’une star de comptoir Sylvie C. expatriée en Republique Dom. www.uneanimes.fr Novembre 2013

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Le e-magazine des gens qui aiment Leur viLLe

gratuit N°39

Banditisme:une ville à part ?

Christophe mOutOnle commerce de la brandade repart...

expo classe: stan

douglas

L’histoire de la brandade en 5 dates majeures

moquettePortrait d’une star de comptoir

sylvie C.expatriée en republique dom.

www.uneanimes.fr

novembre 2013

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2 / novembre 2013 / N°39 / www.uneanimes.fr

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une à NÎmesDirecteur de la publication : Jérôme Puech. Rédacteurs: Georges Mathon, Olivier Vaillant, Francesca Lopez-Gilli et Jérôme Puech. Photographes: Alain Bérard, la rédaction et Google images. Webmaster: Tommy Desimone. Maquette: Agence Binome. Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: [email protected]. Site : www.uneanimes.fr. Retrouvez tous les n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion: 13 000 destinataires mail. Régie publicitaire: Esprit Média: 04 66 29 75 19.

Cagade:Une Bévue. «En parant avec Pierre, je lui ai demandé des nouvelles de son frère sans savoir qu’il était mort...bref j’ai fait une cagade» selon Nicolas Gille.

UN mois,UN mot NÎmois...

a la UNe :

Banditisme: nîmes est-elle vraiment une ville à part ? ...................................................... 4 - 5

rétro: la fabuleuse histoire de la brandade de nîmes en 4 dates ..................................... 6-7

La chronique du belge: un thé dans le ciel de Bernadette ....................................................... 8

Portrait: la quête de moquette, star du comptoir des halles .......................................... 10-11

Chroniques de ville ............................................................................................................................... 13

Commerce mythique: Christophe mouton va t-il réussir à se relancer ? ................... 14-15

expatriés: sylvie Courdil vit au paradis en république dominicaine ........................... 16-17

reg’art sur l’expo de photos «classe» de stan douglas ................................................ 18-19

une photographie signée Kevin garnett sur la page Facebook nîmes en photo

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novembre, quai de la fontaine. Les platanes se cuivrent comme les érables de Central Park, les éclats de voix et les rires se font rares, comme les gens aux terrasses des cafés.

Le temps passe. Les petits matins se sont faits frisquets, mistral et tramontane ont aiguisé leurs lames sur les hauts plateaux cévenols chers à mon père. L’hiver a fini par prendre ses aises, les passants recroquevillés se pressent et se raréfient.

Le temps s’est étiré. Les pieds de la tour Magne sont en fleurs: des volées de poussettes se disputeront bientôt les coins d’ombres. On flâne, on croise toujours quelqu’un que les beaux jours ont mis dehors et on refait l’hiver et le monde…

La ville s’ébroue de murmures que la durée fait rumeurs.

L’été affûte ses cigales.

Le temps a filé. Il est presque impossible de mettre le nez dehors entre midi et la 17 heures: c’est la période des persiennes aux ombres lascives et indiscrètes…

Le temps s’est enfui. C’est l’automne.

C’est au milieu de ce fatras de saisons que j’ai grandi. J’y ai connu mon épouse sophie, la naissance de simon, samuel et ella, mes enfants, la mort de papa, la mienne que je n’ai fait que frôler en 2009, etc.

si je me nourris de voyages et d’ailleurs, j’aime savoir que je vais revenir ici. il y a dans cette cité une histoire collective passionnée et passionnante, déchirée et déchirante, il y a aussi le souvenir et peut être l’avenir des miens. C’est pour tout cela que j’aime nîmes et que je m’y suis engagé en politique.

emmanuel Carrière, est marié et père de 3 enfants. enseignant, conseiller municipal d’opposition, fils aîné de l’écrivain nîmois Jean Carriere. C’est le der-nier nîmois a avoir reçu le prix goncourt pour «L’épervier de maheux» en 1972.

L’association des amis de Jean Carrière pré-sidée par l’excellent serge velay, remettra son prix le 23 novembre pour la quatrième fois.

au milieu de ce fatras de saisons

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Le dessin du moisby Barbara cadabra

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Banditisme: nîmes, une ville à part ?

Journalistes, avocats, policiers et observateurs s’accordent à dire du banditisme nîmois qu’il est singulier dans la région et même « de tradition marseillaise ». Les parrains nîmois ne se cachent pas dans notre « gros village ». ils font partie du décor de la ville. des nîmois témoignent.

Le 4 octobre dernier, Richard Perez et d’autres personnes étaient mis en examen pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs. Cette figure nîmoise est suspectée d’avoir commandité le meurtre de raymond Houlonne en février dans le quartier de vacquerolles. Cet épisode suc-cède à bien d’autres dans notre ville où règne « un banditisme de haut niveau et structuré », selon Pierre maumejean, ancien commandant de police de nîmes (1987-2004). Cette spécificité fait de Nîmes une excep-tion dans la région. elle ne date pas d’hier et prend ses racines dans un conflit qui date des années 90.

La petite histoire du banditisme nîmois

nîmes avait à l’époque un parrain à l’ancienne, serge Leynaud. «Les ma-melles de ce banditisme-là, c’était de tenir les établissements de nuit, les

brasseries et tout ce qui rapporte: le racket, les machines à sous », explique gilles soulié, directeur du srPJ de montpellier dans une inter-view étonnante donnée au midi Libre le 9 octobre. Le clan Perez (Roger et son fils Richard) s’associe à cette figure en le recrutant avec Raymond Houlonne dans leur société de dé-chets qui prospère. mais l’entente entre les deux bandes Perez et Ley-naud tourne au vinaigre. richard Pe-rez entre en prison. Serge Leynaud meurt et Roger Perez est assassiné en 2002. raymond Houlonne se re-trouve seul aux manettes.

Le parrain du vaucluse, marc monge, essaye bien de prendre la main sur nîmes mais il est exécuté. idem pour les frères Munoz, adeptes des machines à sous. ils seront retrou-vés carbonisés dans une voiture près de Pujaut en juin 2001. Laurent Laty (arrêté en juin) et vincent

rouvière, deux nîmois proches de raymond Houlonne, purgent actuel-lement une peine de prison de 15 ans de réclusion criminelle pour ce double meurtre.

un homme abordable et sympathique

« raymond Houlonne n’a pas l’appa-rence d’un voyou. tu peux le croiser régulièrement en ville ou en disco-thèque. Je lui serre parfois la main. il a le sourire facile », explique un nî

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sujet à la une

Pierre maumejean

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mois âgé de 40 ans qui souhaite garder l’anonymat. Der-rière cette bonhomie se cache pourtant toute l’histoire récente du banditisme à la nîmoise. etudiant dans les années 90 organisant des soirées privées, Christophe* se souvient que raymond Houlonne lui avait demandé ne plus en organiser car cela enlevait du chiffre à ses affaires et celles de ses amis. « il était gêné de me le dire et à la fois très persuasif dans son discours », raconte ce nîmois qui se dit avoir eu raison de ne pas lui tenir tête.

des liaisons dangereuses avec le milieu

a côté de ce témoignage, celui d’un policier qui décrit un Richard Perez dont « nous savions qu’il y avait des ponts avec la Côte d’Azur. Il s’y rendait avec des valises régulièrement ». On peut donc affirmer que dans les an-nées 90 nîmes a vécu dans un banditisme de « tradition marseillaise ». Ce banditisme à l’ancienne se manifestait aussi par des relations avec tous les milieux d’affaires, de la politique et de la société civile. « n’oublions pas que Richard Perez, enfant, sautait sur le genoux de l’ami de son père, un certain spaggiari », explique une source anonyme bien informée. « il est devenu avec les années un Jacky Le mat à la nîmoise », poursuit-il en faisant référence à un des derniers gros parrains de marseille.

qu’en est-il aujourd’hui ? gilles soulié dans son entretien avec nos confrères de midi Libre parle de 4 types de ban-ditisme : le traditionnel, celui émergeant des cités, celui emmené par les gens du voyage et par les pays de l’est. Il confirme que le Gard et Nîmes sont uniques dans cette typologie au regard de ce qui se passe dans d’autres villes de notre belle région.

nîmes montrée du doigt dans les classements

L’écho est le même chez Pierre Maumejean, ancien cadre de la police « nîmes se dispute avec Cannes la première place du classement des villes de France où la délin-quance est la plus forte rapportée au nombre d’habitants ». a ce sujet, le 12 octobre 2010, tf1 avait diffusé un reportage édifiant sur la délinquance à Nîmes dans « appels d’urgence ». il avait marqué les nîmois et les élus de tous bords tant l’image était très négative pour la cité des antonins. Pourtant Laurent mucchielli, jour-naliste à rue 89, conteste les faits en déclarant : « en réalité, la ville qui arrive largement en tête de ce triste palmarès est saint-denis (93), suivie d’avignon (84) et de La Courneuve (93). nîmes et Cannes arrivent dans le premier peloton qui suit ces échappées, avec des taux de délinquance en réalité comparables à de nombreuses villes comme nice, Lille, marseille, Perpignan ou encore Aubervilliers et Bobigny ». Enfin, plus récemment le ma-gazine l’Express a collé en septembre un mauvais 0,6/20 en matière de sécurité.

a en croire les policiers, il faut donc admettre que nîmes fait figure d’exception en matière de banditisme régional. Pour ce qui relève de l’insécurité « ordinaire », chacun pourra se faire sa propre opinion à l’approche de ren-dez-vous électoraux qui mettront sans nul doute cette question sur la table. nîmes et ses identités pas toujours assumées.

Jérôme Puech*Le prénom a été changé

5 baNditismes: le traditionnel

a la marseillaise ou l’ita-lienne, il fonctionne autour de la main mise sur des affaires et des trafics. Nîmes, à ce titre, est sans nulle comparai-son dans la région.

les cités

Le trafic de stupéfiants et les braquages sont le lot des caïds des cités populaires. Nîmes n’est certes pas marseille (en nombre de tués) mais le fonc-tionnement est identique.

le banditisme «des gens du voyages»

selon ce terme employé par le patron du srPJ, il se manifeste par des bra-quages spectaculaires et des attaques de dis-tributeurs de billets de banque.

banditisme des pays de l’est

C’est la venue de filles de Bul-garie, roumanie (prises en otage) et de fraudes liées à l’utilisation aux cartes ban-caires

banditisme et proxéné-tisme d’afrique et de Guyane

se balader la nuit sur le boule-vard Gambetta ou dans la rue Vincent Faïta permet de mieux se rendre compte de la prostitu-tion issue de pays africain ou de Guyane.

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une histoire qui en fait tout un platLa brandade de morue est une spécialité nîmoise connue et reconnue. sa légende racontée en 5 dates majeures.

simone Lheureux* l’écrit avec un style hors du commun «notre brandade allie deux ingrédients qui ne semblaient pas destinés à se rencontrer, à savoir la morue et l’huile d’olive ». s’il apparaît évident que la brandade de morue est une spécialité nîmoise, sa lé-gende s’est construite au tra-vers diverses dates de notre histoire collective.

Les origines du 16ème siècle

notre huile d’olive et son ca-ractère méditerranéen font de notre région un lieu pro-pice pour les rencontres culi-naires. Beaucoup connaissent la fameuse « picholine » de Collias, une vedette à elle seule. La brandade est née d’un troc entre des pêcheurs bretons soucieux de trouver du sel pour conserver leur morue et des vendeurs d’or blanc que l’on trouve entassé au bord de la route en allant à aigues mortes. nîmes, point de départ de la route du sel,

s’est trouvée au carrefour d’échanges entre morue et sel. une cuisinière nîmoise a dû alors s’essayer à mélanger un peu de lait, un peu d’huile d’olive chaude sur de la mo-rue préalablement dessalée au court bouillon. Christophe mouton nous explique que sa famille se lance dans la fa-brication artisanale de cette spécialité en 1851 (cf. article sur le commerce mythique en page 16 et 17). La tradition voulait que l’on serve ce plat sur des noces tristes ou des funérailles avec des haricots secs.

1871 avec thiers

Le premier président de la 3ème république, d’origine marseillaise, considère la brandade comme «le chef d’œuvre du genre humain ». il en dévorait des pots en-tiers en cachette. il s’en fai-sait livrer en cachette depuis nîmes. alexandre dumas ai-mait vanter ses facultés faci-litant la digestion.

La FaBuLeuse HistOire de La Brandade de nimes durand

dans le rétro

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Brandadestory

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www.uneanimes.fr / N°39 / novembre 2013 / 7

Le cuisinier Charles durand 1766-1854

un des plus illustres cuisiniers originaire du gard a régalé ses convives dans beaucoup de villes de France et aussi à nîmes dans l’Hôtel du midi qui conserve encore au-jourd’hui trace des papilles exaltées. L’une de ses spécialités était bien sur la brandade. il préconisait d’y rajouter du persil et du jus d’orange face à des originaux qui pro-posaient de l’agrémenter d’un peu d’ail. Le site www.nemausensis.com retrace cette carrière avec ses spécialités : Bouil-abaïsse à la nîmoise, la pâte feuillettée (ancêtre du pâté nîmois) et bien sur la brandade.

Le 2 juin 1894 le dîner de daudet

alphonse daudet, l’écrivain nîmois, assisté de gaston Boissier de l’académie Française et de gaston darboux de l’académie des sciences, donne ses lettres de créance à notre spécialité en créant au café voltaire, place de l’Odéon, le premier dîner de la pa-risien de la brandade : la brandado. a ne pas confondre avec l’avant-centre de l’as saint etienne le brésilien Brandao. Ce diner n’était ouvert qu’aux hommes originaires du gard et aux hommes.

avec gaston doumergue, président de 1924 à 1931

Le président de la république française, gaston doumergue originaire d’aigues Vives, affirmait, lui, qu’en la dégustant de-puis son exil élyséen il entendait « chanter les cigales dans les pins de la tour magne».

La brandade de nîmes a donc traversé les époques et les traditions. aujourd’hui, vous la trouverez préparée de façon artisanale aux halles chez Daniel ou chez Christophe mouton (18 rue emile Jamais). Ce dernier a repris la vieille tradition de son gand-père jadis installé rue Pierre semard. Pour les plus classiques, vous trouverez bien sur la brandade raymond fabriquée de manière industrielle. Bon appétit à tous !

Jérôme Puech

* Largement inspiré du livre « visas pour le gard » aux éditions du diable vauvert sous la direction de serge velay et du site www.nemausensis.com de georges mathon.

Le plan pour accéder au restaurant du chef durand.

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8 novembre 2013 / N°39 / www.uneanimes.fr

un thé dans le ciel de Bernadette ?Chronique du belge

C’est en dégustant un bon thé sur

une certaine terrassa panoramica

où j’aime flâner et trapar l’inspi-

ration que je me dis que Berna-

dette Lafont doit être là quelque

part, dans le ciel de Nîmes... Elle

n’ira plus jamais au teatre certes,

mais elle y règne désormais en

maîtresse d’ostal.

Cela s’est fait tellement vite après

son décès que je me dis que, fina-

lement, cela aurait pu se faire de

son vivant. C’est une drôle de ma-

nie d’attendre que nos célébrités

passent dans l’au-delà pour leur

rendre un omenatge posthume !

Alors oui, je l’imagine là, en face

de moi, partageant et savourant

cette tasse de thé : en vraie mamie

gâteau qu’elle devait sûrement

être avec ses petits mainatges, le

thé devait couler à flots sur la ter-

rasse de la maison familiale !

D’autant qu’ici il y en a tout un

assortiment, au moins un dans le

tas lui aurait plu.

C’est certainement ici aussi que

doivent se sceller certains acõrdis

discrets voire secrets, ah c’est que

je dois en croiser des criminels en

col blanc, dans cet endroit isolé de

la foule, idéal pour se ressourcer.

Tiens, sur la table d’à-côté là, ces

2 hommes en costard-cravatte qui

fument le cigare... Vous voyez,

entre les 2 tables de toristas qui

photographient la Maison Carrée?

Car c’est aussi ça ici : une part

de voyeurisme, voir la ville qui

vit, espionner ceux d’à-côté. Je

suis sûr que le petit vieux derrière

moi, qui fait semblant de siroter

un Monaco, fait partie des Ren-

seignements Généraux !

Et dire que c’est moi qui prends

des notes dans mon calepin, c’est

donc ça les regards en coin... J’es-

père ne pas me faire suivre en sor-

tant d’ici.

Bon alleï j’y vais une fwé...

Colnem e al cóp que ven !

Picholin Lebelge.

Picholinlebelge«une part de voyeurisme, voir

la ville qui vit, espionner ceux d’à côté...»

expression

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10 novembre 2013 / N°39 / www.uneanimes.fr

Florent KUyteN

a 40 ans ce protestant nîmois excelle dans l’art de tenir des bars. actuellement co-gérant avec son frère gérard du fameux Comptoir des halles de la rue Guizot, il anime d’une

façon fort intelligente ce lieu apprécié de nombreux nîmois.

Portrait signé Jérôme Puech

rencontre Nîmoise

Un Nîmois:le peintre José Pirès car c’était

un client fidèle de la Petite Bourse. toujours généreux, poli,

classe. Jamais critique, il ne se prend pas la tête quand il vient

ici.

Un événement :la féria des vendanges car on est

entre nous. L’ambiance est plus sereine.

Un lieu :les jardins de la Fontaine car

c’est paisible pour mes enfants de 1 et 3 ans. tu peux te bala-

der tranquille.

La quêtede moquette

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www.uneanimes.fr / N°39 /novembre 2013 / 11

La quêtede moquette

«Je m’arrange pour avoir l’âge de mes clients..»

« Ce bar n’a jamais été aussi bien tenu en 50 ans d’existence », constate Henri Bosc, célèbre étalier des halles de nîmes. Cet observateur parle d’un « prélude permanent à la féria » dans lequel tout le monde se mélange. Le succès du bar situé tout près des halles, dans la rue Guizot, est à mettre à l’actif des frères Kuyten, gérard et Florent. C’est précisé-ment à ce dernier, autrement appelé « moquette », que la rédaction a voulu s’intéresser. de l’avis des spécialistes en comptoirs nîmois et en légendes du zinc, « Moquette » a le don de transformer toutes ses affaires en or. après avoir été serveur à la Petite Bourse, gérant au victor Hugo puis au Jean-Jaurès, Florent a repris « Le Comptoir des halles » tombé en désuétude en 2007. « nous avons saisi une nouvelle opportunité en prenant une affaire en liquidation ju-diciaire ». six après le succès est là, à l’image des dimanches durant lesquels il est très difficile de se frayer un passage dans la foule en voiture et parfois même à pied.

réunir les gens opposés

moquette est né en 1973 à la maison de santé pro-testante en bon protestant. Il a l’âge de ses clients (en moyenne). eloigné du centre-ville lors de sa prime enfance, ce village-people fait ses classes pri-maires à Saint-Laurent d’Aigouze puis son collège à marsillargues. dans l’idée de passer son BeP froid et climatisation, le jeune Nîmois court au lycée Mermoz de montpellier de l’autre côté du vidourle. gérard, son frère aîné, l’appelle. il a besoin d’un coup de main lors de la féria de nîmes de 1994. « C’est là que j’ai eu le déclic », claque moquette. « Je servais un maçon et un avocat puis on a commencé à parler de ballon puis je me suis rendu compte que j’avais fait le lien entre deux personnes socialement oppo-sé». voilà donc ce qui plaît à Florent : réunir les gens dans une ambiance conviviale. Florent poursuit son apprentissage du don : plage des artistes au grau du roi (1996), dJ au caveau à serre-Chevalier (1995-1998), mad Wax à la grande motte (1998) puis le dé-but de sa carrière avec le victor Hugo en août 1998.

« et merci qui ? »

moquette est aujourd’hui heureux de son parcours. «Il correspond à chaque étape avec l’âge des clients»,

dit-il. De là à finir dans un salon à servir le thé aux personnes âgées à l’approche de la retraite, il y a un pas qu’il ne souhaite pas franchir. « sa bonhommie » est appréciée de tous comme en témoigne l’original président du comité de quartier, Philippe treil. Pour la jeune Pauline, toute souriante, ancienne extra, « moquette est toujours de bonne humeur, d’humeur égale ». Florent est soucieux de glisser un mot gen-til, un petit clin d’œil ou une formule qui fait rire tout le monde : « et merci qui ? ». Cette référence assu-mée au site pornographique décalé est la signature du lieu. son ancien serveur thomas Julien (parti au Pont du gard) répétait cette question 100 fois par jour. Papa de deux enfants en bas âge (Karl et Paul), Florent leur lance machinalement « et merci qui ? » comme à ses clients. Fort heureusement, la réponse n’est pas la même, à savoir « Jackie et michel ».

L’origine du surnom « moquette »

Ce surnom unique, Florent le doit à une blague de potaches qui a traversé le temps et les époques. « Je jouais au football en junior avec le club de saint Laurent et au moment de la douche un co-équipier a remarqué que j’avais pas mal de poils sur le torse. il m’a lancé « oh moquette ! » et puis c’est resté », ra-conte à demi hilare le barman. moquette se partage le travail avec son frère. Les journées commencent à 5 heures du matin avec les étaliers, elles se pour-suivent à 8 heures avec les mères de famille, à 9 heures avec les gars qui embauchent puis se ter-minent vers 17 heures, sauf les week-ends où l’éta-blissement ferme vers 20-21 heures. Florent est plus chargé de la restauration. « J’essaie de sortir un plat du jour attractif à 9,50€ ». ancien dJ, il a l’habitude d’animer les moments festifs du Comptoir des halles. Les prochains sont « le beaujolais nouveau le 3ème jeudi de novembre » et les huîtres prévues pour le mois de décembre.

quand on l’interroge sur les ingrédients qui font le succès de son établissement, Florent répond : « les gens veulent voir le patron et avoir un échange privi-légié avec lui ». ses meilleurs souvenirs demeurent les férias dans son bar actuel. « des moments inou-bliables où les gens finissent par faire des repas im-provisés pour prolonger l’instant convivial ».

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www.uneanimes.fr / N°39 / novembre 2013 / 13

les origines gardoises de Jacky Kennedy

l’anniversaire des 50 ans de l’assassinat de JF Ken-nedy à Dallas (USA). L’occasion de rappeler que la première dame, Jacky Kennedy, avait des ori-gines françaises et plus particulièrement des ori-gines gardoises. la famille bouvier trouve en effet son origine à Pont Saint Esprit. Son dernier ancêtre français était ébéniste et s’appelait michel bouvier (1792-1874). la branche française des bouvier ha-bite encore ce petit village du nord de notre dépar-tement.

Jean matouk s’endort

le célèbre économiste et chroniqueur de la Gazette assistait avec son épouse à l’excellente conférence donnée par DJ Valade, adjoint au maire à la culture le vendredi 18 octobre à Carré d’art sur l’histoire du livre d’or de la ville de Nîmes. L’homme élégant à l’écharpe rouge façon Christophe barbier, le chro-niqueur pédant d’itélé, s’est endormi durant la conférence. livre d’or et livre dort…ont sans doute poussé Jean Matouk à rejoindre les bras de Morphé.

Nîmes toquée

La balade gustative dans les rues de Nîmes propo-sée par les Costières de Nîmes aura lieu le dimanche 24 novembre (vous pouvez gagner des places gra-tuites en vous rendant sur notre page Facebook). Cette manifestation est exactement dans la cible de nos lecteurs : épicuriens souhaitant visiter ou revi-siter les lieux majeurs de notre ville en dégustant de bons vins et en mangeant des mets préparés par les meilleurs cuisiniers du moment. bon appétit chers lecteurs !

La page Facebook des Nîmois exilés à Paris

Si « Une à Nîmes » se soucie en permanence des Nîmois qui ont quitté la ville mais conservent des liens fort avec son identité, à travers notamment notre rubrique « expatrié du mois », nous avons découvert avec une grande attention l’initiative de Nîmois vivant à Paris qui ont créé une page Fa-cebook. très belle initiative, pour les rejoindre : http://www.facebook.com/NimoisdeParis

la campagne des municipales débute sur Facebook avec deux pages

toujours sur Facebook, la campagne des munici-pales prévues en mars 2014 à Nîmes et partout en France commence à se faire voir avec la création de deux pages. l’une s’intitule « Fournier : 13 ans ça suffit » et l’autre originale « A la mairie de Nîmes, Françoise dumas on n’en veut pas ». Ce n’est pas le dernier concours d’intelligence dans certaines informations ou commentaires mais les Nîmois pourront peut-être se faire une idée des deux per-sonnalités favorites du scrutin. et si on parlait du programme ? N’est-ce pas là l’essentiel, améliorer notre belle ville ?

le restaurateur de Carré d’art

si la table est plutôt bonne et le décor appréciable, cette adresse nîmoise située derrière le Carré d’art (2,rue Gaston boissier) peut parfois vous laisser des surprises étonnantes. Comme cette soirée où les convives ont découvert le prix, exorbitant, de la bouteille de champagne proposée par la serveuse en début de repas. après réclamation par courrier électronique, le responsable n’a pas jugé utile de répondre y compris après une relance verbale. tant pis, 6 clients en moins !

La vi l le en parle

Chroniques de Ville

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14 novembre 2013 / N°39 / www.uneanimes.fr

moUtoN Ne morUe Pas ! ! Après une interruption de 20 ans, Christophe Mouton relance l’enseigne familiale dans la rue Emile Jamais. Ce pari, au service du goût et du travail artisanal, est auda-cieux et remarquable. Rencontre avec la 4ème génération

Christophe mouton

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www.uneanimes.fr / N°39 / novembre 2013 / 15

nîmes capitale de la brandade rayonne au-de-là de ses frontières. Parmi les acteurs de cette légende, il faut distinguer la brandade indus-trielle avec notamment la brandade raymond et celle fabriquée artisanalement aux halles de Nîmes chez Daniel ou encore avec Christophe mouton, brandadier qui vient de s’installer au 18 rue emile Jamais à nîmes. Le magasin a une devanture flambant neuve avec une par-tie atelier transparent et une partie commerce dans laquelle vous trouvez les excellents pro-duits préparés quotidiennement par Chris-tophe mouton. il faut déguster la brandade fraîche du jour. se laisser tenter par la fou-gasse, cette pizza avec une pincée de bran-dade ou encore ses ravioles qui ne demandent qu’à être englouties.

grandir au biberon de morue

Christophe mouton a grandi au 36 de la rue Pierre semard, au beau milieu des odeurs de brandade, donc de morue. « J’habitais sur place, je vivais dans les odeurs uniques et le travail savant de brandadier », se rappelle-t-il avec les souvenirs plein les yeux. L’entre-prise familiale débute son aventure en 1851. depuis, chaque génération a nourri la saga familiale. d’ailleurs, son grand père était ami avec le grand père de Christian Lacour-Ollé dont nous avons parlé le mois dernier. C’est sans doute pour cette raison que vous trou-verez sur place une littérature abondante sur les façons de cuisiner la brandade. Je vous conseille « morue préparation culinaire en 141 manières » chez les éditons Lacour Redivia. un must vous-dis-je !

une expérience industrielle

Christophe a stoppé l’histoire de ses ancêtres il y a 20 ans pour répondre aux sirènes de la fabrication industrielle. sa famille a vendu le génie nîmois à une société de plats cuisi-nés sur sète. de cette expérience, il a appris à mieux « travailler » les produits de la mer. ensuite, Christophe s’est investi dans l’entre-prise alésienne de michel Coudène. il était en charge de la fabrication de repas. Puis avec son secret de fabrication artisanale en tête, le brandadier a décidé de relancer la véritable histoire de la famille tout en se servant de son parcours industriel. « mon secret de fabrication ne se dévoile pas, il est dans le tour de main, le choix du poisson, le dessalage, la cuisson », contie-t-il plein de malice et d’optimisme pour le devenir de sa petite affaire.

déjà les signes d’un succès

en quatre petits mois, les clients commencent à venir en nombre à cette adresse du milieu de la rue emile Jamais. Certes, il faudra du temps mais l’artisan compte séduire avec la qualité de ses produits. déjà le bouche à oreille fonc-tionne en ville. il développe aussi un réseau de distributeurs. « Je compte 7-8 revendeurs dans la ville et aux alentours », précise-t-il. estampillés « militants du goût », vous trou-verez sa brandade ou ses produits dérivés au Paséo et au royal Hôtel. « Les touristes en raffolent et en redemandent ». alors l’identité nîmoise n’est pas morte grâce à cette résur-rection bien utile à notre patrimoine et notre histoire.

Jérôme Puech

Le Brandadier mOutOnen quelques chiffres :

18 rue emile Jamais : l’adresse2 salariés font tourner la boutique 1851 : date de la création de l’entreprise familiale7 à 8 revendeurs assurent son réseau4ème génération de brandadier

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16 novembre 2013 / N°39 / www.uneanimes.fr

Bienvenida enLa rePuBLiCaconsultante pour Français

sYLvie COurdiL, 29 ans, divorcée, est la ma-man de marC (8 ans) et de marina (3 ans). elle habite à las terrenas, dans la péninsule de samana en république dominicaine depuis environ 9 ans. elle accueille les Français qui désirent s’installer ici, les guide et réalise les démarches et formalités nécessaires.

Chaque mois, une à nîmes donne la parole à un de nos

concitoyens expatriés plus ou moins loin de sa tour magne

natale. alors après strasbourg, montpellier, séville, le Liban, le Japon, Paris, Bruxelles, milan,

Londres, le Canada, le turk-ménistan le mexique, sydney,

miami, Prague et marie galante, varsovie, la thaïlande, le qatar,

Brisbane, le Brésil, les usa, l’argentine, l’ espagne et

La suisse nous voici en répu-blique dominicaine.

une ruBrique POur Les nîmOis LOin de Leur terre nataLe

exi lé Nîmois

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Plus d’infos avec le site www.racinessud.com

www.uneanimes.fr / N°39 / novembre 2013 / 17

Comment se passe une journée type pour vous ?

une journée type commence relativement tôt, tout comme à nîmes, vers 6h30. J’accompagne les enfants à l’école à 7h30 et je rejoins mon bureau pour hono-rer les divers rendez-vous. Je traite les dossiers ou je vais à la capitale saint domingue dans les différents ministères. Le dé-but d’après-midi est plus calme, chaleur oblige, c’est le moment de profiter de la plage ou de la piscine avec les enfants qui ne vont à l’école que le matin. Les chaudes soirées sont bercées par le son du merengue ou de la ba-chata (musique typique).

Pourquoi avez-vous fait le choix de vivre en répu-blique dominicaine ?

J’ai fait ce choix subjuguée par la beauté de la nature et la chaleur. ainsi que la générosité et le grand sourire des habitants. ils sont toujours heureux.

Vous croisez beaucoup de Français là-bas ?Oui, il y a ici de nombreux Fran-çais et effectivement je rencontre quelques nîmois et souvent des gardois.

Qu’est-ce vous conseilleriez à un Nîmois qui arrive chez vous ?

Je conseille à un nîmois de vivre la vie dominicaine et non pas d’aller dans un hôtel resort tout inclus car il ne pourra rien appré-cier de la vrai vie dominicaine. La rep.dom. est un pays relative-ment grand où se côtoient mers et montagnes. Le point culminant étant le Pico duarte à 3107 mètres d’altitude au centre du pais, avec une multi-tude de rivières, des forêts gran-dioses, des cascades, des plages et des cocotiers dans la péninsule de samana bien sûr, des champs de canne à sucre, cacaoyer, tabac, divers bananes, café… et même des cactus dans le reste du pais. Bref, une diver-sité de paysages splendides.

est-ce que nîmes vous manque ?nîmes me manque de temps en temps, pour les moments de Fe-ria, corrida, la Brandade de mo-rue, la beauté de l’architecture de cette ville...au moment de noël aussi. mais surtout ma famille et mes amis.

Y a-t-il des différences avec la vie nîmoise ? Lesquelles ?

Les différences sont énormes. ici la vie est douce, sans stress, sans hypermarchés. Si vous souhaitez acheter une aspirine, un rou-leau de papier toilette ou autre chose...tout est possible, tout est à l’unité. La vie est plus saine. Les arbres fruitiers sont généreux et les légumes en abondance. Personne ne meurt de faim.

Avez-vous une anecdote de vie à nous raconter ?

La première fois où il a fallu que je monte sur une moto (moto taxi:»moto concho») où 3 per-sonnes avaient déjà pris place fût une expérience vraiment unique.

Quels liens gardez-vous avec nîmes ?

Les liens que je garde avec nîmes sont avant tout ma famille. mon père michel Courdil et mes grands-parents gérard et maryse Courdil. mes oncles et cousins. J’ai aussi gardé quelques bonnes amitiés à qui je suis contente de rendre visite quand je reviens sur nîmes tous les 2 ans environ.

Propos recueillis par Jérôme Puech

(malheureusement pas sur place)

«La vie est douce et sans stress ici...»

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18 novembre 2013 / N°39 / www.uneanimes.fr

reg’ artsReg’Arts

sur l’expo «class» de stan douglas présente à Carré d’art

« Au delà de la fiction … La réalité»

disco angola, two friends mod

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www.uneanimes.fr / N°39 / novembre 2013 /19

du 12 octobre 2013 au 26 janvier 2014 à Carré d’art - nîmes, cette exposition fascine par l’oeil du photographe. il utilise les techniques du cinéma pour offrir des photos de grande qualité. a voir absolument.

Figure majeure de l’art contemporain, stan douglas est né en 1960 à vancouver. diplô-mé du emily Carr College of art and design, il fait partie du mouvement ecole de van-couver.

« L’exposition à Carré d’art présente les sé-ries de photographies produites entre 2008 et 2013. il y est question de photojourna-lisme, de la rhétorique du reportage, de fic-tion documentaire, des médias et du devenir du spectacle de l’information. »

Depuis la fin des années 80, Stan Douglas réalise photographies, installations et films. en utilisant les médias comme support à sa représentation propre d’une réalité sociale, politique et économique, il tente de rejoindre fiction et réalité en mettant en scène des évènements historiques survenus à vancou-ver au cours du 20ème siècle. en quelque sorte le revers de la médaille d’un mode de vie représenté par stan douglas dans sa cruelle réalité.

ainsi dans la série « Crowds and riots » (2008), les images sont entièrement mises en scène et réalisées avec des moyens ciné-matographiques et des procédés de mon-tage numérique. Pour autant seraient-elles tirées d’archives ou auraient-elles été re-trouvées dans l’arrière-boutique d’un pho-tographe passant de l’époque que personne ne pourrait émettre de doute sur leur pro-venance et véracité. et c’est bien là que se trouve la subtilité du jeu de stan douglas. entre contradiction et suggestion, le specta-teur bascule.

dans la série « disco angola » (2009-2012), stan douglas sème à nouveau le trouble dans l’esprit du public en alliant objectivité et fabrica-tion d’images. il nous mène cette fois-ci dans « les boîtes disco de new York en pleine période de crash économique et dans un angola de 1974-1975 luttant pour son indépendance avant de sombrer dans la guerre civile ». L’artiste attei-gnant encore une fois son objectif en laissant transparaitre à travers ses œuvres l’utopie d’un monde meilleur finalement jamais atteint.

midcentury sudio (2010-2011) est une « série de 40 photographies en noir et blanc mises en scène et nous plongeant dans le climat histo-rique particulier de l’amérique après-guerre entre 1945 et 1951». elle traite du pouvoir hyp-notique des images ainsi que de la manipula-tion du regard grâce à des scènes prises sur le vif de « crimes, bagarres, visages d’acteurs, de truands, de sportifs... ».

quels que soient sa sensibilité et son rapport à l’art et à l’artiste en particulier, nul ne pourra rester insensible aux messages véhiculés lors de cette exposition par un stan douglas grand créateur d’images et fidèle à sa spécialité : l’art du suspense poétique.

Francesca Lopez-Gilli

Plus d’infos :tél : 04 66 76 35 70

[email protected]

stan douglas présente également « abandon et splendeur » du 26 septembre 2013 au 17 janvier 2014 au Centre

Culturel Canadien à Paris.

midcentury studio, shoes Crowds et riots Ballantyne Piermod

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