un potentiel très séduisant

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https://sciencepop.fr/ fusion-nucleaire-une-source-denergie-ideale-qui-doit-faire-ses- preuves/Un potentiel très séduisant La fusion nucléaire suscite l’enthousiasme car ses promesses font d’elle une source d’énergie idéale pour subvenir aux besoins de l’humanité : Comme la fission, la réaction de fusion n’émet pas de gaz à effet de serre. Si l’on revient aux exigences de base d’une technique de production d’électricité durable, c’est un point capital. Lors du fonctionnement, le combustible est injecté petit à petit dans le réacteur. De même, il faut fournir de l’énergie continuellement pour maintenir la température du plasma. Ces deux réalités font que si l’apport en énergie ou combustible est coupé, le plasma disparaît très rapidement. Il n’y a donc aucun risque d’emballement et de perte de contrôle (contrairement à ce que laisse imaginer la fameuse scène de Spider-Man 2), d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une réaction en chaîne. Contrairement à la fission nucléaire, la réaction de fusion ne produit pas de déchets radioactifs à longue durée de vie. Par exemple, si l’on reprend la réaction entre le deutérium et le tritium, on produit tout simplement de l’hélium. Le tritium est radioactif, mais à courte durée de vie : au bout de 60 ans sa radioactivité a presque disparu. Il sert de combustible pour la réaction, et peut donc activer les composants qui sont face au plasma, comme la paroi interne du réacteur. Celle-ci subit le flux neutronique mais ce flux et la radioactivité restent confinés. Si les procédés proposés fonctionnent, les réserves de combustible pour la fusion sont quasi infinies. On peut trouver le deutérium dans l’eau de mer. Le tritium lui, n’existe pas naturellement, l’objectif est de le produire sur place en soumettant du lithium au flux de neutrons produits par la réaction dans la paroi interne du réacteur. Ajoutons à cela que la capacité à produire de l’énergie ne dépend pas de la météo, au contraire du solaire ou de l’éolien, mais peut être calibrée sur demande. Sur tous ces critères, la fusion a des atouts supérieurs à toutes les autres sources d’énergie, notamment pour un grand pays qui n’a pas la chance d’avoir un potentiel de renouvelables conséquent. Mais alors, si cette énergie est si formidable, qu’est-ce qu’on attend pour l’exploiter ?

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Page 1: Un potentiel très séduisant

https://sciencepop.fr/ fusion-nucleaire-une-source-denergie-ideale-qui-doit-faire-ses-preuves/Un potentiel très séduisant La fusion nucléaire suscite l’enthousiasme car ses promesses font d’elle une source d’énergie idéale pour subvenir aux besoins de l’humanité : • Comme la fission, la réaction de fusion n’émet pas de gaz à effet de serre. Si l’on revient aux

exigences de base d’une technique de production d’électricité durable, c’est un point capital.

• Lors du fonctionnement, le combustible est injecté petit à petit dans le réacteur. De même, il faut fournir de l’énergie continuellement pour maintenir la température du plasma. Ces deux réalités font que si l’apport en énergie ou combustible est coupé, le plasma disparaît très rapidement. Il n’y a donc aucun risque d’emballement et de perte de contrôle (contrairement à ce que laisse imaginer la fameuse scène de Spider-Man 2), d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une réaction en chaîne.

• Contrairement à la fission nucléaire, la réaction de fusion ne produit pas de déchets radioactifs à longue durée de vie. Par exemple, si l’on reprend la réaction entre le deutérium et le tritium, on produit tout simplement de l’hélium. Le tritium est radioactif, mais à courte durée de vie : au bout de 60 ans sa radioactivité a presque disparu. Il sert de combustible pour la réaction, et peut donc activer les composants qui sont face au plasma, comme la paroi interne du réacteur. Celle-ci subit le flux neutronique mais ce flux et la radioactivité restent confinés.

• Si les procédés proposés fonctionnent, les réserves de combustible pour la fusion sont quasi infinies. On peut trouver le deutérium dans l’eau de mer. Le tritium lui, n’existe pas naturellement, l’objectif est de le produire sur place en soumettant du lithium au flux de neutrons produits par la réaction dans la paroi interne du réacteur.

Ajoutons à cela que la capacité à produire de l’énergie ne dépend pas de la météo, au contraire du solaire ou de l’éolien, mais peut être calibrée sur demande. Sur tous ces critères, la fusion a des atouts supérieurs à toutes les autres sources d’énergie, notamment pour un grand pays qui n’a pas la chance d’avoir un potentiel de renouvelables conséquent. Mais alors, si cette énergie est si formidable, qu’est-ce qu’on attend pour l’exploiter ?

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Le grand défi de la fusion nucléaire • L’express • Actualité Sciences Par Sébastien Julian, publié le 04/07/2018 facebookPartager TwitterTweeter Google plusPartager

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réacteur expérimental est capable de reproduire le fonctionnement des étoiles Crédits : ITER Organization, http://www.iter.org/ Les physiciens continuent d'avancer dans leur quête de cette source d'énergie. Créer un mini soleil sur Terre, capable de fournir quatre millions de fois plus d'énergie que les centrales à charbon sans aucune émission de CO2. Les scientifiques s'y attellent depuis les années 1950. Et dans cette course à l'énergie du futur, basée sur la fusion des atomes, ils battent sans cesse de nouveaux records.

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L'intérieur d'un Stellarator, tapissé de tuiles en graphiteCrédits : IPP Les physiciens de l'institut Max Planck à Munich viennent ainsi de communiquer sur les dernières avancées de leur "Stellarator" : au coeur de cette installation futuriste en forme de donut et recouverte de tuiles de graphite, des ions d'hélium auraient atteint une température de ... 40 millions de degrés. Un coup de chaud encourageant pour les scientifiques, confrontés avec la fusion à un défi technologique vertigineux.

Le plasma, chauffé par l'électricité et l'injection de particules Crédits : IPP Pour reproduire le fonctionnement des étoiles, ces derniers fusionnent deux noyaux d'hydrogène, le deutérium et le tritium. Mais cette réaction, qui libère une quantité phénoménale d'énergie, ne se produit que dans un environnement très particulier : un mélange gazeux - le plasma - chauffé à plus de 100 millions de degrés et maintenu prisonnier dans un champ magnétique puissant.

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Stellarator, une sorte de donut futuriste Crédits : IPP Pour mener à bien leurs expériences, les scientifiques ont mis au point deux types de réacteurs expérimentaux : d'un coté les Stellarators comme celui de l'Institut Max Planck en Allemagne, et de l'autre les Tokamaks, une catégorie qui inclut ITER dont le chantier se poursuit dans les Bouches-du-Rhône. Disposant d'un anneau central moins biscornu, les Tokamaks génèrent théoriquement des plasmas moins stables. Mais ils progressent eux aussi. Début juin, la société britannique Tokamak Energy a annoncé qu'elle avait chauffé un plasma à 15 millions de degrés dans son réacteur expérimental, soit une température similaire à celle du coeur de notre bon vieux soleil !

Dans ce tokamak, la température atteint celle du soleil Crédits : Tokamak Energy

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Cependant, ces températures ultra-élevées ne signifient pas que la fusion sera bientôt maîtrisée. Loin de là. Pour qu'elle soit vraiment utilisable par l'homme, la fusion doit durer longtemps. Or les expérimentations récentes ne dépassent pas quelques secondes. La fusion doit aussi produire beaucoup plus d'énergie qu'elle ne consomme. Or chauffer un plasma à très haute température requiert une puissance électrique énorme. sayez de regarder cette vidéo sur www.youtube.com</a>, ou activez JavaScript dans votre navigateur si ce n&#39;est pas déjà le cas.</div></div> Démontrer que l'on peut atteindre, avec la fusion, un rendement démultiplié sera justement l'une des tâches principales d'ITER. Ce réacteur expérimental de grande taille produira, si tout va bien, son premier plasma en 2025. Les experts espèrent qu'en 2035, il produira dix fois plus d'énergie qu'il n'en absorbe pour son fonctionnement. Et ils tablent sur un rapport de 30 voire 40 entre l'énergie produite et l'énergie consommée d'ici à 2050. Si ces prédictions se réalisent, les autres sources d'énergie pourraient bien attraper un coup de froid.