un nouveau regard sur l'œuvre des plus grands maîtres de l'art · 2021. 1. 13. ·...

Un nouveau regard sur l'œuvre des plus grands maîtres de l'art

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Vermeer, Peintre de l’intime

Leonard de Vinci, Les secrets d’un génie

Degas, Dans l’intimité des femmes

Botticelli, Habité par la grâce

Manet, La vérité sans artifice

Klimt, Une sensualité exacerbée

Ingres, La pureté des lignes

Delacroix, Une liberté... toute romantique

Toulouse-Lautrec, Sous les feux de la rampe

Turner, De feu et de brumes

Et bien d’autres !

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70 chefs-d'œuvre décryptés dans chaque beau livre

Eric Meyer, rédacteur en chef de

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VAN GOGHLa couleur à son zénith

Françoise Bayle

Van Gogh-112 pages.indd 2-3 30/05/2017 16:10

54 54

VAN GOGHLa couleur à son zénith

06 Salle 1 Figures et modèles Anonymes, paysans, peintres, amis, logeurs, médecins… tels seront ses modèles.

22 Salle 2 Natures mortes et fleurs Dans le Sud où il découvre la flore du Midi, il immortalise avec une certaine prédilection fleurs d’arbres fruitiers, tournesols et iris…

46 Salle 3 Van Gogh par Vincent « On dit – et je le crois fort volontiers – qu’il est difficile de se connaître soi-même – mais il n’est pas aisé non plus de se peindre soi-même. »


76 76

62 Salle 4 Derrière les portes Des intérieurs ruraux et ateliers d’artisans aux endroits de divertissement et aux lieux de son intimité.

74 Salle 5 Scènes de vie en plein air Après avoir parcouru les rues de la capitale et ses alentours, dans le Sud Van Gogh explore la région pour peindre en plein air.

98 Salle 6 Au fil des saisons La couleur devient son moyen d’expression essentiel et les champs de blé l’un de ses motifs privilégiés.

124 Biographie

126 Œuvres de Van Gogh reproduites dans l’ouvrage, par ordre chronologique


STYLES ET TECHNIQUES

41

Les Iris, Saint-Rémy-de-Provence, mai 1890, huile sur toile, H. 92,7, L. 73,9 cm, Amsterdam, musée Van Gogh

DE S CO U PS DE PIN CE AU E M PÂTÉ S

Van Gogh utilise pour ce bouquet d’iris des coups de pin-ceau chargés de couleurs contrastées, jaune pour le fond, violet pour les fl eurs, un violet qui a viré au bleu, le pig-ment rouge n’ayant pas résisté à la lumière. Ces lourds

empâtements sont caractéristiques de son art et laissent apparaître dans la matière les traces de pinceau, de brosse ou de couteau qui tri-turent la pâte. Van Gogh se distingue ainsi de certains de ses amis, tels Gauguin et Bernard, dont la touche est plus lisse. Pour lui, la fonction de ces empâtements est d’abord expressive. « Les coups de brosse me viennent et se suivent très logiquement », écrit-il dans la dernière lettre qu’il envoie de Saint-Rémy à Théo le 14 mai 1890.Dans cette toile, Van Gogh applique la peinture de façon si épaisse qu’il ne peut l’emporter avec lui quand il quitte Saint-Rémy deux semaines plus tard, direction Paris, puis Auvers-sur-Oise. On la lui enverra plus tard : « Maintenant, les toiles de là-bas sont arrivées, les Iris ont bien séché », écrira-t-il à Théo le 24 juin.

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NATURES MORTES ET FLEURS


STYLES ET TECHNIQUES

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Les Iris, Saint-Rémy-de-Provence, mai 1890, huile sur toile, H. 92,7, L. 73,9 cm, Amsterdam, musée Van Gogh

DE S CO U PS DE PI N CE AU E M PÂTÉ S

Van Gogh utilise pour ce bouquet d’iris des coups de pin-ceau chargés de couleurs contrastées, jaune pour le fond, violet pour les fl eurs, un violet qui a viré au bleu, le pig-ment rouge n’ayant pas résisté à la lumière. Ces lourds

empâtements sont caractéristiques de son art et laissent apparaître dans la matière les traces de pinceau, de brosse ou de couteau qui tri-turent la pâte. Van Gogh se distingue ainsi de certains de ses amis, tels Gauguin et Bernard, dont la touche est plus lisse. Pour lui, la fonction de ces empâtements est d’abord expressive. « Les coups de brosse me viennent et se suivent très logiquement », écrit-il dans la dernière lettre qu’il envoie de Saint-Rémy à Théo le 14 mai 1890.Dans cette toile, Van Gogh applique la peinture de façon si épaisse qu’il ne peut l’emporter avec lui quand il quitte Saint-Rémy deux semaines plus tard, direction Paris, puis Auvers-sur-Oise. On la lui enverra plus tard : « Maintenant, les toiles de là-bas sont arrivées, les Iris ont bien séché », écrira-t-il à Théo le 24 juin.

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NATURES MORTES ET FLEURS


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VAN GOGH PAR VINCENT

Autoportrait avec pipe et chapeau de paille, Paris, septembre-octobre 1887, huile sur toile, H. 41,9, L. 30,1 cm, Amsterdam, musée Van Gogh

LE S LEÇO N S DE L’AVA NT- GA RDE

Le nombre impressionnant d’autoportraits réalisés par Van Gogh tient peut-être au fait qu’il eut toute sa vie du mal à s’offrir des modèles. S’apparentant à une esquisse, cette huile sur toile n’en reste pas moins un vrai portrait qui témoigne

de ses spectaculaires progrès à Paris. Elle est brossée avec une grande liberté et une palette beaucoup plus claire, évidemment apprises des impressionnistes qui font alors parler d’eux dans la capitale – la pre-mière exposition impressionniste chez le photographe Nadar avait eu lieu en 1874. De fait, lorsque Van Gogh arrive à Paris en 1886, il n’a qu’une idée approximative de la nouvelle peinture qui s’y fait. Grâce à son frère Théo, marchand apprécié par les artistes d’avant-garde – ce dernier vend, entre autres, beaucoup de Corot, de Daubigny, de Monet, mais aussi quelques Degas et Pissarro… –, Van Gogh est accueilli par eux à bras ouverts et accède ainsi à nombre de leurs ateliers, ce qui sera déterminant pour sa peinture. À cause de la lumière et de la vivacité des couleurs, et aussi du couvre-chef aux allures de chapeau de soleil, on a parfois pensé que cette œuvre avait été peinte à Arles, mais il n’en est rien. Elle fut bien réalisée durant l’hiver qui précéda son départ pour le Sud.

« […] Si j’arrive à pouvoir peindre la coloration de ma propre tête, ce qui n’est pas sans présenter quelque difficulté, je pourrai bien aussi peindre les têtes des autres bonshommes et bonnes femmes. »Lettre à Théo, 16 septembre 1888


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EGON SCHIELE,La Chambre de l’artiste à Neulengbach, 1911, huile sur bois, H. 40, L. 31,7 cm, Vienne, Wien Museum

La Chambre de Vincent à Arles, Arles, octobre 1888, huile sur toile, H. 72, L. 90 cm, Amsterdam, musée Van Gogh

CH A M B RE À LO U E R

Q uand Van Gogh décide d’installer sa chambre dans la Maison jaune où il a son atelier depuis le mois de mai 1888, il choisit un lit tout simple et désire accrocher des toiles au mur. La Chambre de Vincent qu’il décrit à Gauguin en

octobre en est une : « À teintes plates, mais grossièrement brossées, en pleine pâte, les murs lilas pâle, le sol d’un rouge rompu et fané, les chaises et le lit jaune de chrome, les oreillers et le drap citron vert très pâle, la couverture rouge sang, la table à toilette orangée, la cuvette bleue, la fenêtre verte. » Ces couleurs, dont certaines ont viré au bleu,

DERRIÈRE LES PORTES

INSPIRATIONS ET INFLUENCES

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notamment les violets des murs et de la porte, doivent suggérer le « repos » ou le « sommeil », et « reposer la tête ou plutôt l’imagina-tion » (lettre à Théo, octobre 1888). Van Gogh décide consciemment d’aplatir la perspective et de supprimer les ombres : « Les ombres et ombres portées ont été supprimées, c’est coloré à teintes plates et franches comme les crépons », écrit-il à Théo dans sa lettre du 16 octobre 1888.Il réalisera deux répliques de cette chambre avec quelques variantes – les toiles accrochées au mur, par exemple, diffèrent. L’une d’elles est expo-sée à l’Art Institute de Chicago, où le musée a décidé de recréer cette chambre, dans un appartement moderne, grandeur nature et dans ses moindres détails, afi n de la louer 10 dollars la nuit.L’expressionniste autrichien, Egon Schiele, mort prématurément à l’âge de vingt-sept ans, grand admirateur du peintre, lui empruntera certains de ses sujets, comme Les Tournesols et La Chambre de Vincent.


9392

Barques sur la plage aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Arles, juin 1888, huile sur toile, H. 65, L. 81,5 cm, Amsterdam, musée Van Gogh

U N FE STIVA L DE CO U LE U RS

Fin mai-début juin 1888, Van Gogh parcourt à pied la Camargue et visite les Saintes-Maries-de-la-Mer. Il emporte avec lui trois toiles et du matériel de dessin pour y exécuter sur le motif deux marines et une vue du petit village ainsi

que neuf dessins à la plume. Une fois rentré, il réalise de nouveau tableaux et dessins en reprenant les mêmes sujets, comme ces Barques sur la plage. Cette toile fut précédée par une esquisse faite sur place sur laquelle le peintre a soigneusement consigné les couleurs bigarrées des barques, deux duos de couleurs complémentaires, bleu et orange pour les unes, vert et rouge pour l’autre, ces couples de couleurs dites complémentaires parce qu’elles se renforcent mutuellement, chacune faisant ressortir l’autre. Dès le début de sa carrière, à Nuenen, Van Gogh s’était familiarisé avec la théorie des couleurs, notamment dans la Grammaire des arts du dessin de Charles Blanc.

AU FIL DES SAISONS


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Barques sur la plage aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Arles, juin 1888, huile sur toile, H. 65, L. 81,5 cm, Amsterdam, musée Van Gogh

U N FE STI VA L DE CO U LE U RS

Fin mai-début juin 1888, Van Gogh parcourt à pied la Camargue et visite les Saintes-Maries-de-la-Mer. Il emporte avec lui trois toiles et du matériel de dessin pour y exécuter sur le motif deux marines et une vue du petit village ainsi

que neuf dessins à la plume. Une fois rentré, il réalise de nouveau tableaux et dessins en reprenant les mêmes sujets, comme ces Barques sur la plage. Cette toile fut précédée par une esquisse faite sur place sur laquelle le peintre a soigneusement consigné les couleurs bigarrées des barques, deux duos de couleurs complémentaires, bleu et orange pour les unes, vert et rouge pour l’autre, ces couples de couleurs dites complémentaires parce qu’elles se renforcent mutuellement, chacune faisant ressortir l’autre. Dès le début de sa carrière, à Nuenen, Van Gogh s’était familiarisé avec la théorie des couleurs, notamment dans la Grammaire des arts du dessin de Charles Blanc.

AU FIL DES SAISONS


LE REGARD DU CONFÉRENCIER

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Le Ciel étoilé, Saint-Rémy-de-Provence, juin 1889, huile sur toile, H. 73,7, L. 92,1 cm, New York, Metropolitan Museum of Modern Art

AU FIL DES SAISONS

En avril 1888, Van Gogh écrit à Théo : « Il me faut une nuit étoilée avec des cyprès ou, peut-être, au-dessus d’un champ de blé mûr. » Un an plus tard, alors qu’il vient d’être interné à Saint-Paul, il peint d’une touche large et épaisse une nuit étoilée. Un grand cyprès sombre et ondoyant lance ses formes triangulaires à l’assaut d’un ciel tourbillonnant que ponctuent une lune et des étoiles entourées de cercles lumineux jaune et blanc.

Considéré comme l’arbre des cimetières, le cyprès semble ainsi faire le lien entre la terre et le ciel, entre la vie et la mort, les étoiles apparaissant souvent dans plusieurs des lettres de Van Gogh comme les métaphores de la vie après la mort.

Occupant les trois quarts de la toile, le ciel domine un village assoupi dont les maisons se serrent autour de l’église. Avec ce paysage qui suscite un certain sentiment d’inquiétude, Van Gogh s’éloigne radicalement des impressionnistes pour ouvrir la voie à la peinture expressionniste.

« U N E N U IT ÉTO ILÉ E AV EC DE S C YPRÈ S … »

« J’ai un besoin terrible de – dirai-je le mot – de religion – alors je vais la nuit dehors pour peindre les étoiles. »Lettre à Théo, fin septembre 1888

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2

Monet, Une impression de lumière











Renoir, Le bonheur de peindre

Cézanne, Penser avec un pinceau


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