trimestriel mars 2010 s 3 euros journal … · condamné la région et le département de la haute...

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TRIMESTRIEL IPNS INCONTESTABLES POLLUTIONS NUCLÉAIRES SOUTERRAINES JOURNAL D’INFORMATION ET DE DEBAT DU PLATEAU DE MILLEVACHES n 30 mars 2010 3 EUROS AREVA boutique URANIUM : un Limousin très enrichi. Faut-il supprimer les petites communes ? Un géographe présente les enjeux qui se posent aux très petites communes. Les petites bêtes du plateau à la loupe. Une équipe du CNRS étudie les insectes et reptiles face aux changements climatiques. Vassivière à pied. Le chemin de rives enfin terminé permet de faire le tour du lac. n30 21/05/10 10:08 Page 1

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INCONTESTABLESPOLLUTIONS NUCLÉAIRES

SOUTERRAINES

JOURNAL D’INFORMATION ET DE DEBATDU PLATEAU DE MILLEVACHES

n30 mars 2010 3 EUROS

AREVAboutique

URANIUM : un Limousin très enrichi.

Faut-il supprimer les petites communes ?Un géographe présente les enjeux qui se posent aux très petitescommunes.

Les petites bêtes du plateau à la loupe.Une équipe du CNRS étudie les insectes et reptiles face aux changements climatiques.

Vassivière à pied.Le chemin de rives enfin terminé permet de faire le tour du lac.

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BRÈVES

IPNS le journal - n°30 - mars 2010 2

Trimestriel édité par l’associationIPNS.

Clin d’oeil à “l’imprimé par nos soins“ que connaissent lesassociations, notre titre décline différemment ses initialesdans chaque numéro.

Directeur de publication : Michel Lulek23340 Faux la MontagneMise en page graphique, illustrations : Michel BernardImprimerie : Rivet Presse EditionImprimerie labellisée Imprim’vert.Produit certifié PEFCCommission paritaire : 1012 G 81797 - ISSN : 1635-0278site : http://journal-ipns.org

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Ostensions le combat n’estpas fini !

Rappel : Dernièrementdes libres penseurs ontporté plainte au tribunaladministratif de Limogesconcernant les subven-tions données aux osten-sions du Limousin. Letribunal en rappelant lestermes de la loi de 1905

concernant la séparation de l’Eglise et de l’Etat acondamné la région et le département de la Haute Vienneà récupérer le montant de ces subventions indûmentversées. L’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 précise : “ LaRépublique ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionneaucun culte. Qu’en conséquence, à partir du 1er janvierqui suivra la promulgation de la présente loi, seront suppri-mées des budgets de l ‘Etat, des départements et descommunes, toutes dépenses relatives à l’exercice descultes (...)” Fort de ce jugement, des habitants de Saint MartinChâteau ont demandé des comptes à leur maire concer-nant une subvention donnée aux ostensions d’Eymoutiers.Ces habitants attendent donc une réponse écrite à leurdemande. Lors de la dernière réunion publique la réactionde certains conseillers municipaux concernant ce sujet futtrès claire : une décision discutée et votée par un conseilmunicipal est de droit juste même si on s’aperçoit qu’elleest illégale… Drôle de conception de la démocratie… Et bien moi je pense que la laïcité fait partie de notre iden-tité et qu’elle est sacrément en danger et pas seulementau plus haut de l’Etat mais aussi à deux pas de chez nous.Alors mobilisons nous pour garantir à nos enfants unesociété où aucune religion ne dictera sa loi mais aussi unesociété où chacun pourra dans un cadre privé pratiquer sareligion sans être inquiété.

Cyril Moré

Faucheurs corréziens

Dans l’affaire des faucheursvolontaires anti-OGM, la justice

a condamné 54 faucheurs à lapeine particulièrement sévère de trois

mois de prison avec sursis et 1 000 eurosd’amende. Parmi eux deux Corréziens. Pour laConfédération paysanne “ce jugement constitue unerégression du droit de protéger l’environnement, lespaysans et l’alimentation face à des technologies auxconséquences néfastes.“ Pour soutenir les deux Corré-ziens condamnés et les aider à payer leur amende, lesyndicat paysan a lancé un appel à soutien. Les contribu-tions par chèque à l’ordre du comité de soutien desfaucheurs corréziens sont à envoyer à l’adresse suivante: Confédération Paysanne de la Corrèze, 2 rue de la Bride,19000 Tulle.

Préparer l’AlterTourCréé en 2008, l’AlterTour (www.altertour.net/) est un autre Tour de France, qui dénonce ledopage sous toutes ses formes : dans le sport, dans l’agriculture industrielle autant que dansl’économie de marché. Cette année l’AlterTour part le 3 juillet de Paris et se terminera dans leLimousin le 15 août, avec un passage sur le plateau de Millevaches du 10 au 13 août. Chaqueétape est l’occasion d’une rencontre autour du thème de la bioversité.Un groupe local s’est formé pour préparer la venue de l’Alter Tour sur le plateau. Le groupe seréunit dans la salle du conseil municipal de Royère de Vassivière une fois par mois. Si voussouhaitez vous associer au groupe, donner un coup de main pour préparer le passage de l’AlterTour ou si vous êtes simplement curieux, n’hésitez pas à contacter Julie à l’adresse suivante :[email protected].

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GÉO-POLITIQUE

IPNS le journal - n°30 - mars 2010 3

Retour sur un paradoxe

Au début du vingt-et-unième siècle, la France compteun peu plus de 36 000 municipalités, ce qui lui vautd’avoir la trame administrative la plus morcelée parmiles grands pays d’Europe. Dans les régions de faiblesdensités de population, de nombreuses communes necomptent que très peu d’habitants, à tel point que lorsdu recensement de 1999, plus d’un millier d’entre ellesn’atteignaient pas la cinquantaine de résidents perma-nents.

A première vue, l’existence et le contenu de cesentités apparaissent en décalage complet par rapportaux exigences actuelles des territoires ruraux. Eneffet, ces derniers ont connu, au fil du vingtième siècle,un bouleversement profond dont les grandes lignessont la fin d’une société locale dominée par les petitsexploitants agricoles, une diversification importantedes populations et de leurs activités, ainsi qu’unrenforcement progressif des influences métropoli-taines, entraînant globalement une croissance descampagnes périurbaines et une érosion démogra-phique souvent considérable dans les espaces lesplus éloignés des grands centres urbains. En matièrede gouvernance territoriale, les besoins des popula-tions contemporaines des espaces ruraux dépassentlargement le cadre communal, et semblent seretrouver plus volontiers, depuis quelques décennies,dans les périmètres émergents que sont les commu-nautés de communes, les pays, les parcs naturelsrégionaux…

Dans ce contexte, la très petite commune, avec sesquelques dizaines d’habitants, apparaît a prioricomme un héritage dépassé, tourné vers le passé, etdont l’avenir ne pourrait être que symbolique, tant lesactes de la vie quotidienne des individus sont de plusen plus déconnectés de ce périmètre municipal. Pour-tant, malgré les nombreuses voix qui dénoncent l’ob-solescence de notre système et réclament une ratio-nalisation de la trame administrative, l’institution révo-lutionnaire persiste, et les réformes successives neparviennent pas à simplifier son organisation. S’inté-resser à la très petite commune aujourd’hui, et, s’il lefaut, la défendre, nous inscrit de plain-pied dans leparadoxe de la rencontre entre un héritage dépassé etune société renouvelée.

Des évolutions très variables et régionalisées

Des recherches menées ces dernières années ontmontré que les dynamiques des localités de moins decinquante habitants relèvent d’une double influence :d’une part, celle de leur environnement régional,d’autre part, celle liée à leur faiblesse démographique.En matière de contexte territorial, les espaces rurauxfrançais sont aujourd’hui très dépendants de leur posi-tion par rapport aux aires d’influence des villesvoisines, et plus encore des métropoles de la régionconsidérée. La plupart des indicateurs pris en comptedans nos analyses (structure et évolution démogra-phique, résidences secondaires, structure de l’élec-torat, revenus des ménages, etc.) soutiennent cetteorientation. La faiblesse démographique peut évidem-ment, de manière ponctuelle, accentuer destendances régionales, mais aussi les contredire, dansd’autres situations.

Mais au-delà des dynamiques contemporaines, leshéritages eux-mêmes diffèrent d’une région à l’autre.Si, notamment dans les massifs montagneux de lamoitié sud du pays, de nombreux villages aujourd’huitrès dépeuplés comptaient autrefois plusieurscentaines d’habitants, d’autres localités, surtout dansle nord et l’est du pays, n’ont jamais atteint la centainede résidents, y compris au plus fort de leur peuple-ment. Cette variabilité d’évolution se traduit concrète-ment dans l’importance relative du patrimoine contem-porain : nombre de logements, de résidences secon-daires, taille des bâtiments publics… Elle influe égale-ment sur l’expérience de gestion locale d’une entitéaussi faiblement peuplée : une commune qui n’a

jamais eu d’école, ni même, parfois, d’église et decimetière, a fortiori de commerce ou d’équipement debase, ne rencontre pas le même sentiment de criseque celle qui a tout perdu au cours des dernièresdécennies.

Des perspectives souvent très ouvertes

Entre un besoin de rationalisation, nécessaire à l’amé-lioration des équipements publics, et une proximitédes citoyens, indispensable à une bonne gouvernancelocale, l’équation s’avère difficile à résoudre. Depuisles années 1990, le développement des structuresintercommunales a souvent permis d’aboutir à uncertain équilibre entre ces deux impératifs, avec untransfert des compétences les plus difficiles à assumerpar une petite municipalité, tandis que cette dernièreconserve une représentation et un certain pouvoir dedécision sur l’aménagement de son espace. Malgrétout, des problèmes demeurent : les délimitations desnouveaux périmètres sont parfois difficiles sur lesmarges, des divergences d’intérêts entre le centre etla périphérie peuvent porter préjudice à la très petitecommune. Ainsi, en 2008, le taux d’appartenance desentités de moins de cinquante habitants à un groupe-ment fiscalisé restait inférieur à celui de l’ensembledes municipalités françaises (80 % contre 90 %). Même si elle est peu mise en avant dans les rapportsgouvernementaux, la question identitaire doit êtreconsidérée comme un élément fondamental dans lalecture des politiques locales dans des entités très peupeuplées. L’attachement des individus à leur localitéest en effet un des moteurs de leur valorisation, qui setraduit aussi dans une volonté de développement ou

de préservation, selon les circonstances. On peutajouter à cela le rôle des singularités de la gestion poli-tique locale, lorsque le nombre d’électeurs inscrits nedépasse pas quelques dizaines, et que la majorité desfamilles sont représentées au conseil municipal. Lesdétracteurs de ces cas extrêmes diront que l’absenced’un choix suffisant lors des élections limite leur intérêtdémocratique, mais ne peut-on pas affirmer, aucontraire, que l’implication plus ou moins forcée detoutes les couches de la population serait un gage decontrôle direct du territoire par ses citoyens ?

En pratique, depuis une vingtaine d’années, la popula-tion des espaces ruraux connaît globalement unenouvelle croissance, et le nombre de communes demoins de cinquante habitants tend à diminuer. Alors

que jusqu’à la fin du vingtième siècle, cet effectif necessait d’augmenter, cette évolution traduit, dans denombreux cas, une certaine stabilisation, comme si unpalier avait été atteint. En fonction de la variété desenvironnements territoriaux, la stabilisation relève,tantôt d’un équilibre fragile (lutte active contre unepoursuite du dépeuplement dans le cadre d’un exoderural en cours de tarissement), tantôt d’une situationd’inertie (régions agricoles ayant atteint un niveau deviabilité satisfaisant) ou encore, dans certaines zonespériurbaines, d’une “inertie dynamique“ dans lamesure où les acteurs locaux sont amenés à défendrela non-extension de leur localité face à une pressionurbaine jugée menaçante.

Les derniers rapports gouvernementaux ayant traitéde la question municipale (commissions Attali en2008, Balladur en 2009) intègrent la nécessité demaintenir la trame communale en l’état, préférantrenforcer les pouvoirs de l’intercommunalité. Cetteposition pose plusieurs interrogations : - si l’intercommunalité est une réussite majoritairementpartagée, il n’en reste pas moins que certaines struc-tures fonctionnent mal, ou connaissent des clivagesinternes trop prononcés.- le développement intercommunal ne devrait pasévacuer la possibilité de fusions municipales à lamarge, par regroupement de deux ou trois localités quis’avèrent parfois cohérents et permettent de relancerune dynamique nouvelle, comme l’ont montré quel-ques exemples au cours des années 2000. A ce titre,l’échec global, d’un point de vue quantitatif, de la loiMarcellin (1971) qui régit ce type de fusion, tend àfaire oublier les cas de réussite ponctuelle qu’elle apermis.Pour conclure, on peut retenir que les très petites

communes ne sont pas menacées, à moyen terme,sur un plan formel. Il est en effet peu probable qu’ellessoient supprimées d’autorité, comme cela fut fait danscertains pays d’Europe du Nord. En revanche, la ques-tion de l’évolution de leurs compétences (et de leurcapacité à les traiter) reste ouverte. D’une manièregénérale, un bon géographe n’aura de cesse de souli-gner l’importance de considérer les particularismeslocaux au cas par cas, et de se garder de toute géné-ralisation hâtive : chacune des 36 000 municipalitésfrançaises est forte de ses problématiques singulières.

Jean Baptiste Grison

Les très petites communes ont-elles encore un avenir ?Avec sa thèse de doctorat en géographie soutenue à Clermont Ferrand en décembre 2009 Jean Baptiste Grison apporte unéclairage intéressant pour nourrir les débats sur la réforme de l’aménagement et l’organisation du territoire.

Communes du PNRde moins de 50

habitants :

Alleyratl’Eglise aux bois

Meyrignac l’EgliseToy-Viam

BeissatMalleret

La VilledieuSurdoux

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RECHERCHE

IPNS le journal - n°30 - mars 2010 4

Des mutations auxeffets multiplesDepuis près d’un demi-siècle, lesprofondes mutations économiques,sociales et agricoles qu’a connuesl’Europe ont littéralement bouleverséles relations entre l’homme et sonenvironnement. Elles ont progressi-vement conduit, d’une part à uneconcentration des activités humaineset à une surexploitation des milieuxles plus productifs et les plus facile-ment accessi-bles, d’autre partà l’abandon desmilieux les moinsproductifs, lesmoins accessi-bles et les plusd i f f i c i l e m e n texploitables. En France, leszones humidessont aujourd’huiparticulièrement menacées par cetteévolution. En un demi-siècle, les deuxtiers des zones humides ont disparuen France. Pourtant, ces milieuxconstituent un véritable réservoir debiodiversité et jouent un rôle fonda-mental dans le cycle de l’eau. L’alté-ration de ces milieux résulte à la foisde l’abandon des pratiques et usagestraditionnels qui s’y exerçaient (pâtu-rage) en les laissant évoluer sponta-nément, se fermer et se banaliser, etde l’intensification des activitéshumaines (drainages, plantations,remblaiements, etc).Certaines espèceslocales risquent dedisparaîtreLes conséquences de ces change-ments sur les communautésanimales et végétales qui dépendentde ces milieux sont multiples. D’unepart, en se dégradant, ces milieuxprésentent des capacités d’accueilaltérées pour les espèces qui endépendent : les communautés ont

alors tendance à s’appauvrir et à êtreconstituées d’une proportion crois-sante d’espèces banales. D’autrepart, la réduction progressive de lasurface des habitats et leur fragmen-tation entraînent une augmentationdes probabilités d’extinction locale etrégionale des espèces. En effet, dansun environnement fragmenté,certaines espèces spécialistespeuvent disparaître de certains sites,mais ces derniers peuvent être reco-lonisés à partir de populations

voisines. Lesprobabilités derecolonisation (etpar conséquent demaintien desespèces au niveaurégional) serontd’autant plus faiblesque la fragmenta-tion des milieuxsera importante etque les capacités

de dispersions des espèces serontfaibles. Hélas, les espèces spéciali-sées dans des milieux rares etdispersés se caractérisent générale-ment par des possibilités de disper-sion limitées. Par conséquent, les programmesd’étude et de conservation desespèces et des espaces naturelspatrimoniaux devraient intégrer cesdifférents facteurs (dégradation deshabitats, fragmentation) et ces diffé-rentes échelles d’analyse (locale etrégionale) pour optimiser l’efficacitédes mesures conservatoires. Cepen-dant, en France, la conservation de labiodiversité passe par la mise enœuvre de plans de gestion et de prati-ques conservatoires centrés généra-lement sur un site, ne prenant enconsidération ni la qualité du paysageavoisinant ni les futurs changementsde climat. Ces derniers sont pourtantsusceptibles d’avoir de fortes réper-cussions sur ces milieux sensibles,dépendant en partie de l’existence de

conditions climatiques froides ethumides.La biodiversité, cesont les invertébrés !Enfin, la valeur patrimoniale des sitesnaturels est déterminée localementpar le recensement de groupementsvégétaux ou d’espèces considéréescomme patrimoniales. Les espècesanimales prises en compte sontessentiellement des vertébrés emblé-matiques. En effet, alors que cesderniers ne représentent que2/100ème des espèces animales enFrance, 60 %d’entre ellesprésentent unstatut de protec-tion ou de conser-vation alors quemoins de 1% des 36 000 espècesd ’ i n v e r t é b r é sconnus en Franceen bénéficient.Ces disproportionsne témoignent pasd’un meilleur étatde santé descommunautés d’invertébrés, maisplutôt de l’étendue de notre ignoranceet de notre désintérêt à leur égard.Pourtant, la biodiversité, c’est eux, etils jouent des rôles clés dans le fonc-tionnement des écosystèmes. Enfin,l’efficacité des pratiques de gestion

développées au bénéfice des milieuxet des espèces considérées commepatrimoniales est rarement évaluéeen ce qui concerne les invertébrés. Ilspossèdent d’ailleurs des caractéristi-ques écologiques les rendant sensi-bles à des facteurs rarement pris encompte dans les plans de gestion des

milieux naturels (structure de la végé-tation, conditions microclimatiquesetc.).Un programme derecherches sur le longtermeC’est à partir de ce constat que l’as-sociation Le Champ des Possibles(Lachaud) et le Centre d’EtudesBiologiques de Chizé - CNRS déve-loppent un programme de recherchesur le long terme, financé actuelle-ment dans le cadre du plan LoireGrandeur Nature avec le soutien du

Parc NaturelRégional de Mille-vaches. Lesobjectifs de ceprogramme derecherche visent àc o m p r e n d r ecomment lescaractéristiquesde l’environne-ment sont suscep-tibles de condi-tionner la qualitédes communautés

animales des landes et tourbièreslimousines et comment les modes degestion développés pour la restaura-tion des sites sont susceptibles delimiter les effets des changementsglobaux. Les espèces indicatricesretenues pour cette étude sont desorganismes ectothermes (à sangfroid), dont le métabolisme les rendparticulièrement sensibles aux effetsdes changements climatiques.Plusieurs groupes (reptiles, arai-gnées, carabes, criquets et saute-relles) sont donc pris en considéra-tion afin justement d’examiner si lesréponses des différents groupes auxchangements globaux convergent ousont multiples.En 2007, un premier échantillonnagea été conduit sur 30 sites tourbeuxavec le soutien du PNR de Milleva-ches en Limousin. Pour l’instant,seules les données relatives aux arai-gnées sont disponibles et ont étéanalysées étant donné le tempsnécessaire à l’identification desespèces récoltées. 22 971 araignéesadultes, représentant 256 espècesdifférentes ont été identifiées dontune trentaine nouvelles pour la

région. Ces inventaires nous ontpermis de comprendre ce qui déter-mine la richesse biologique d’un site.Ainsi, les espèces présentes sur unsite dépendent à la fois de la qualitédu site tourbeux qui les héberge maisaussi du nombre de tourbièresvoisines et de la prédominance des

Des bestioles qui souffrent du chaud ?Changements globaux et biodiversité des landes et tourbières limousines

ALachaud (voir IPNS n° 25), sur la commune deGentioux, et en divers autres points du plateau, uneéquipe de biologistes observent avec attention les

animaux à sang froid du plateau qui vivent dans les tour-bières... Dans quel but ? Réponse d’un des coordonnateursde ce vaste programme de recherches.

En un demi-siècle, les deuxtiers des zones

humides ont dis-paru en France

Après la récolte des animaux sur le terrain, un long travail d’identification des espècesest nécessaire avant de réaliser les analyses.Photo J Corbin

La vipère aspic atteint dans le massifcentral sa limite sud de répartition. Elle estsusceptible d’être particulièrementsensible aux changements combinés deses milieux de vie et du climat. La vipèrephotographiée ici a été capturée dans untube plastique semi-rigide avant d’êtrerelâchée. Cette technique de capture éviteles risques de morsure pour l’expérimenta-teur.Photo M. Guillon

La Dolomède est une des 256 espèces d’araignées récoltées dans les tourbières limou-sines. Typique des zones humides, elle va être soumise en laboratoire à des cyclesclimatiques imposés afin d’évaluer l’impact des changements climatiques futurs sur saphysiologie.Photo F. Lagarde

La conserva-tion des milieux

patrimoniauxdoit inclure lastructure despaysages péri-

phériques

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RECHERCHE

milieux forestiers et des plantationsde résineux périphériques. Cesderniers peuvent constituer de vérita-bles barrières à la dispersion libre desespèces, empêchant ainsi toute reco-lonisation de certains sites enclavésaprès extinction locale. Ces résultatsmontrent l’importance d’aborder laconservation de ces milieux patrimo-niaux en incluant non seulement lagestion des sites tourbeux eux-mêmes, mais aussi la structure despaysages périphériques.

Sensibilité écologiquedes espèces, change-ments climatiques etgestion des milieuxEn 2008 et 2009, le travail de recher-ches s’est concentré sur le site deLachaud. La maîtrise dont l’équipebénéficie concernant la gestion decette exploitation agricole permetd’envisager des études d’écologiefines et des expérimentations gran-deur nature nécessitant des investis-sements humains et matériels impor-tants. Ainsi, depuis 2008, les étudesmenées sur ce site visent à cerner lesexigences écologiques et climatiquesdes espèces. Pour cela, un réseau de300 pièges et enregistreurs detempératures est aujourd’hui àl’œuvre. Il permet en outre d’examinercomment les changements du climatgénéral se répercutent sur les micro-climats nécessaires à la survie desespèces animales étudiées. En effet,le climat enregistré dans une stationde Météo France, à 1 mètre du sol,sous abri, n’a pas grand-chose à voiravec celui auquel est soumis n’im-porte quelle espèce animale de petitetaille. Le volet d’expérimentations quiva être développé sur le site deLachaud visera justement à testerdifférentes techniques de restaurationdes landes et tourbières par le pâtu-rage notamment, afin d’examinerquelles sont leurs répercussions surles micro-climats. Le but ultime de cetravail sur le long terme, réalisé en

étroite collaboration avec le Conser-vatoire des Espaces Naturels duLimousin, est d’imaginer des techni-ques de gestions des milieux suscep-tibles de contrecarrer les effets deschangements globaux, généralementnéfastes à la biodiversité.

Frédéric LagardeLe Champ des Possibles,

CEB- [email protected]

:

Pour comprendre l’impact des changements globaux sur les communautés animales, ilest nécessaire d’inventorier la biodiversité sur de nombreux sites différents de façonsynchrone et répétée. Ici un piège à invertébré est relevé dans la tourbière de NégariouxMalsagnes.Photo J. Corbin

Un piège à invertébré est positionné dansla tourbière de Négarioux Malsagnes. Ils’agit d’un simple gobelet dans lequel vonttomber les invertébrés se déplaçant ausol. Il sera relevé tous les 15 jours pendanttoute la bonne saison et son contenu seraidentifié. 1200 pièges de ce type ont étédéployés en 2007 sur 30 sites tourbeux duplateau de Millevaches.Photo F. Lagarde

Pendant plusieurs décennies le football aété l’activité majeure autour de laquelles’est rassemblée la population flayatoise.La renommée de l’équipe locale dépassait

largement les limites du département car elle jouaità un niveau bien supérieur à ce que pouvaitescompter la population de la commune.

Le siège du S.C. Flayat, au café “chez Paulette“ estainsi devenu tout naturellement un lieu essentiel dela vie du village. Parallèlement, à partir de 1989,l’association Pays’Sage, sous l’impulsion de sonprésident Alain Fauriaux et de ses amis, devientune association phare pour tout le sud-est de laCreuse et, au delà, pour le territoire du Parc NaturelRégional de Millevaches.

Aussi, lorsque Paulette Peyramaure, la propriétaire,fit part de son intention de cesser son activité, Alain

lança l’idée de regrouper Pays’Sage, L’EntenteSud-Est Creuse ( la structure associative qui fédèreles clubs de football de Flayat, Crocq et Merinchal)et l’Amicale des anciens du S.C. Flayat, pourreprendre le café et y créer un pôle associatif. Il s’agissait de créer “chez Paulette“ un lieu de vie :- où serait poursuivi au rez de chaussée l’activité ducafé, au moins du vendredi soir au dimanche soirdans un premier temps ;- qui serait le siège administratif des trois associa-tions, avec les bureaux correspondants, à l’étage ;- qui servirait de point d’appui à toutes les associa-tions locales en les conseillant dans les domainesadministratif et financier, et en leur offrant la possi-bilité de se réunir.Avec ses trois salles au rez de chaussée et ses sixpièces au premier étage, la bâtisse était parfaite-ment adaptée aux différentes activités prévues.

Le projet a été conçu pour renforcer le dynamismed’une commune qui s’est manifesté par la luttevictorieuse pour le maintien d’une classe de l’écoleprimaire et par la création d’un commerce alimen-taire qui a redonné vie au bourg.

Avant de pouvoir fonctionner, il a fallu régler lesquestions administratives et établir un calendrierpour les travaux nécessaires au démarrage. L’asso-ciation “Espace Alain Fauriaux, ensemble cultivonsnos idées“ est donc née au début 2009, avec troisco-présidents, Patrick Abrard, Claude Faure,Danièle Vernat, et un conseil d’administrationcomprenant des membres de chacune des troisassociations à l’initiative du projet.

Soutenue par la commune, le PNR, le département,la communauté de communes, le député, avecl’aide de Pascal Bousso du Dispositif Local d’Ac-compagnement de la Creuse, d’Alain Détolle de laSociété coopérative de production la Navette, et ducabinet d’expert comptable S.E.C.A.L., l’associationa racheté la licence d’exploitation et signé avec lapropriétaire un bail de 12 ans renouvelable.

Depuis le début du mois de janvier 2010, un salarié,Jean Baptiste Gioux, recruté dans le cadre d’uncontrat aidé a pris ses fonctions au service de l’as-sociation. Pour ce qui est des travaux, les béné-voles les ont entamés, une entreprise a réalisé lesinstallations électriques les plus urgentes. L’ouver-ture va donc se faire dans les prochaines semaines,l’aménagement des locaux se poursuivra par tran-ches en fonction des financements.

La concrétisation de ce projet, avec la multiplicitédes contributions qu’il nécessite, illustre le dyna-misme d’un territoire rural auquel Alain Fauriauxavait consacré son énergie communicative commeprésident fondateur de Pays’Sage, maire de Flayatet secrétaire du P.N.R.

Jean-François Pressicaud

L’espace Alain Fauriauxfait revivre “chez Paulette“

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DOSSIER

Entretien avec Yves Rebeix,ancien mineur de fond à Hyverneresse.

IPNS : Pourquoi êtes-vous devenu mineur ?Yves Rebeix : Au départ, j’étais lissier à la tapis-serie d’Aubusson. Je ne connaissais pas du tout letravail de la mine, sauf par les bouquins. J’ai voulutravailler à la mine, parce que le salaire était moti-vant. Il ne faut pas se le cacher, je touchais plus en86 que maintenant.

IPNS : En 1979, vous devenez donc mineur defond....Yves Rebeix : L’exploitation de la mine a eu lieu endeux temps. Tout d’abord il y a eu un premier puitsde mine dans les années 60 au dessus du villagede La Brousse. Mais comme l’uranium ne sevendait pas bien à l’époque, le puits a été fermé. Apartir de 1970 a eu lieu l’exploitation de la carrièreen amont, vers le village d’Hyverneresse. C’étaitune très très grosse exploitation. A la fin des années70, comme la mine à ciel ouvert, déjà bienprofonde, partait en entonnoir, on ne pouvait doncplus accéder au reste de l’uranium par cettecarrière. Il a donc été décidé de creuser un tunneldepuis le quartier de La Brousse jusque sous lacarrière afin d’y exploiter la poche d’uranium quirestait. Ça faisait un puits de mine de 65 mètres dehaut, sous la carrière. Pour ouvrir ce puits, on creu-sait par le dessous, en remontant vers le fond de lacarrière, avec tous les risques que ça comportait.On a eu des accidents. J’étais second du chefmineur et je m’occupais de mon équipe. Un tir demine s’était mal passé, il a fallu aller purger. J’avaisune parfaite connaissance du chantier mais unrocher s’est décroché. Un camarade a été pris auniveau de la hanche. Finalement il s’en est biensorti.

IPNS : Quelles étaient les conditions de travail ?Yves Rebeix : Les mineurs faisaient les 2/8 : uneéquipe de 5h00 à 13h00, et une autre de 13h00 à21h00. Dans le puits de mine on était trempé. Ontravaillait dans de très mauvaises conditions. Il yavait un trou de guide au dessus de nous, et toutel’eau de la carrière nous tombait dessus, par cetrou. Donc on travaillait en permanence dans l’eau.Nos bottes en étaient remplies. Comme protection,on avait simplement des habits imperméables, maisquand vous aviez les bras levés ça vous coulaitdans les manches, dans le cou, partout, sanscompter la boue sur la figure. On n’avait pas descaphandre ! (rires) C’était dangereux. Ça veutdire qu’on se dépêchait de faire notre tir de mine.On travaillait à la Zola : à la main. Il y avait deuxpelleteurs, deux piocheurs, deux brouetteurs. Lesmineurs travaillaient comme ça avant. Bon, onn’avait pas de cheval parce que la galerie n’était

pas assez haute, sinon…. C’était dur, certains nesont pas restés.

IPNS : Vous n’aviez pas de machines ?Yves Rebeix : En tant que responsable syndical,j’ai réussi à faire acheter un Bobcat, un petit enginde chantier qui tourne sur lui même. On le descen-dait par le treuil. Mais on déblayait 6/7 mètres à lamain. On cassait tout à la masse et au marteaupiqueur avant d’évacuer.

IPNS : Quelles protections aviez-vous ?Yves Rebeix : Le puits de mine était en plusieursparties : une partie pour les remblais, une autrepour la ventilation, et enfin une pour l’ascenseur. Ilfallait beaucoup de ventilation pour renouveler l’airet évacuer le radon. Les mineurs portaient deuxdosimètres, l’un pour mesurer la radioactivité,l’autre pour la poussière. Ces instruments permet-taient de savoir quelles doses les mineurs rece-vaient à chaque fois qu’ils descendaient dans lamine. On ne nous disait pas grand-chose à proposde la dangerosité de la radioactivité. On nouscachait pas mal de choses. On était là pourtravailler.

IPNS : La médecine du travail n’est jamais inter-venu ?Yves Rebeix : Le médecin du Travail est arrivé unjour. Là, il a vu que les gars ne remontaient pas aujour. Les analyses des dosimètres permettaient à ladirection, de déterminer combien de temps unmineur pouvait rester au fond de la mine. Comme ladirection cadenassait l’information, les garsrestaient en bas, et se prenaient de la radioactivité.C’est le médecin du Travail qui nous a expliqué toutça. Du coup, on a fait pression, et les gars remon-taient au jour. Mais un nouveau directeur est arrivé.Voyant ça, il a décidé de nous envoyer chez lemédecin de la COGEMA. Et là, plus personne neremontait au jour. C’était terminé. De 1979 à 1983ou 84, on travaillait sans douche; on se douchaitchez nous. Puis le médecin du Travail de la Creusea appuyé en notre faveur pour que l’on ait des

douches. Il a beaucoup fait pour les employés de lamine. Il a vraiment fait son travail de médecin.Quant aux habits, normalement ils auraient durester sur place pour être lavés. Mais on les rame-nait chez nous il n’y a rien de plus mauvais.

IPNS : Comment se passaient les relations avecla direction ?Yves Rebeix : Le ton est un peu monté. Car plusvous travaillez archaïquement, sans rien, moins il ya d’argent dépensé par la direction. Mais l’équipeétait soudée. Dès que ça n’allait pas, tout le mondese rassemblait et faisait front. J’étais délégué dupersonnel et membre du comité “Hygiène et sécu-rité“, je bataillais contre les risques d’éboulement.Dans la mine à ciel ouvert, on en était arrivé à avoirun guetteur car il pouvait tomber des pierres de laparoi. Alors j’ai dit on arrête là. À la carrière, avecle ravinement, ça s’écroulait. Du coup, en bord defosse, avec des parois à pic qui pouvaient atteindre25 mètres, on avait coupé quelques sapins, on avaitreculé les clôtures en empiétant sur des parcellesprivées (NdR : Aujourd’hui, sur le parement sud dela carrière on peut observer un important glisse-ment de terrain).

IPNS : Quand avez-vous quitté la mine ?Yves Rebeix : L’année de la fermeture, en 1986.J’ai été licencié, à cause de mon engagement surles questions d’hygiène et de sécurité.

IPNS : Et depuis vous avez des problèmes desanté ?Yves Rebeix : J’ai une maladie qui ne peut êtrecausée que par ce travail. J’ai le dossier de lamédecine du travail de la Creuse. J’ai aussidemandé mon dossier à la Cogema. Mais tous lesdossiers ont disparu. Il n’y a plus rien. Aucun mineurne peut les récupérer. Il y a de la bagarre pour fairereconnaître ma maladie comme une maladieprofessionnelle. Ça a été reconnu par la CPAMmais une commission a défait leur conclusion. Doncje vais au tribunal.

IPNS : Avec le recul, quel regard portez-voussur ces années ?Yves Rebeix : Je ne recommencerais pas cetravail, c’est trop dangereux. Pourtant le métier meplaisait bien, j’aimais bien cet univers là et la cama-raderie qu’il y avait.

Uranium : un limousin très enrichiIPNS continue de fouiller dans l’héritage nucléaire du Limousin. Après notre article sur les déchets radioactifs (voir numéro précédent),voici le témoignage d’un mineur d’Hyverneresse. Que savons-nous des mines du plateau et des risque de pollutions ? L’enquête deChristophe Le Gal (p. 7) est exemplaire : obtenir des informations précises relève du parcours du combattant. Les mines sont ferméesdepuis longtemps, mais les questions restent d’actualité. Dans ce contexte, l’information est le nouvel enjeu. Tous l’ont compris, Arevaen premier avec la création d’un musée à Bessines (p. 10) pour améliorer son image dans la région. Les pouvoirs publics quant à euxviennent de créer des Clis (p. 7) et de son coté, le monde associatif se regroupe pour réclamer plus de démocratie et de transparence(p. 10). IPNS apporte donc sa pierre au débat en publiant une carte non exhaustive des titres et sites miniers sur le plateau de Milleva-ches (p. 8-9).

Dossier réalisé par Emmanuel Gratadour avec Jean François Pressicaud et Vincent Magnet.

On travaillait à la Zola !

Plus vous travaillezarchaïquement, sansrien, moins il y a d’ar-gent dépensé par la

direction

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Carrière(ou mine à ciel ouvert)

Tunnel (ou travers banc) d’environ 800 m de long

Puits de mine

Poche d’uranium

Entrée d’une mine souter-raine recouverte de stériles

Bassin de décantation

Verse à stériles

Site d’Hivernesse/LaBrousse d’après

Areva NC et Yves Rebeix

Verse à stériles

Ruisseau de La Brousse

Puits et tunnel de la première mine souterraine

recouverte de stériles

42 m65 m

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Récit des recherches de Christophe Le Gal

Insatisfaits de leur vie urbaine et profession-nelle, Christophe Le Gal et sa compagneCarole, décident de changer de vie. Avec unerécente formation en maraîchage pour elle, et

de cuisinier pour lui, ils se mettent en quête d’uneferme pour s’installer en maraîchage bio, trans-former les produits et accueillir du public. Aprèsplusieurs années de recherche, ils tombent sur unepetite annonce : “petite ferme, 6 hectares d’un seultenant, maison et bâtiment pour projet maraîchagebio ou chèvre“. Tout en entamant des démarchesauprès du propriétaire, ils font des recherches pourvérifier qu’ils ne se trompent pas sur leur éventuellevenue ici. En parcourant des données du Bureaude Recherches Géologiques et Minières, Chris-tophe découvre qu’il y a, à quelques centaines demètres de la ferme, une ancienne mine d’uraniumLa Bréjade (voir page suivante). S’en suit alors unelongue enquête sur la compatibilité de cette mineavec leur projet.

Christophe se souvient : “La présence de la minene nous faisait pas trop peur à partir du moment oùil n’y aurait pas de risques avec des stériles ni decontamination des eaux. Quand on est venu visiteron n’avait pas beaucoup d’éléments de réponse.Les propriétaires savaient que leur ancêtre avait‘’mis à disposition’’ une concession pour exploita-tion de la mine. Mais ni eux ni les gens alentour nesavaient s’il y avait des stériles mis en remblais àdroite et à gauche“. Concernant la présence desources traversant les prairies et ayant potentielle-ment pu être en contact avec les travaux minierssouterrains : “C’est très difficile de déterminer si lebassin versant est plutôt du côté de la ferme ou del’autre côté, parce que la mine est sur la limite desbassins versants, et l’eau passe là où le granit peutla laisser passer. Donc elle peut très bien aller d’un

côté comme de l’autre“.Malgré tout, Christophe obtient des donnéessupplémentaires auprès de la DRIRE qui, dit-il “ajoué le jeu de l’information et du service public“.Cependant ces informations ne sont autres quecelles fournies à la DRIRE par Areva NC. PourChristophe, “Les services de l’Etat étaient plutôtrassurants. Vues les quantités qui ont été extraites

et le mode de gestion qu’il y avait sur cette mine, iln’y aurait pas eu beaucoup de stériles diffusésautour de la mine. Par contre à propos du réseauhydrographique, et de ses méandres, il n’y avaitaucune certitude“. Même s’ils ne se voient pass’engager sur cette ferme avec des frais d’unhydrogéologue, Christophe et Carole décident toutde même de déménager avec leurs enfants dans lebourg voisin, en mai 2009 .

Puisque la faiblesse des informations ne luidonnent aucune certitude, Christophe fait des testsavec un petit compteur Geiger sur les bâtiments de

la ferme, les parcelles, ainsi quedans le bourg de Meyrignacl’Eglise. Il ne détecte riend’anormal, hormis quelquesvaleurs un peu élevées dans lacave. L’absence d’une dissémina-tion de stériles miniers sur laferme lui semble alors acquis.Toutefois sur le site de la Bréjade,il relève entre 5 à 10 fois le bruit defond ambiant (cf. définition page8).Quant à l’éventuelle contaminationde l’eau, elle n’est pas détectableavec un compteur Geiger.Au fil de ses recherches, Chris-tophe finit par comprendre quel’arrivée d’eau de la ferme provientd’une source captée et non duréseau de l’eau de ville : “Qui ditsource captée dit analyses pour semettre en conformité pour notreactivité avec des normes de distri-

bution d’eau par arrêté préfectoral. Les analysesdoivent alors prendre en compte d’éventuellescontaminations bactériologiques et minérales,notamment les isotopes radioactifs. Çà a un coûtde l’ordre de 1000 à 1500 euros par an. On a justeeu une analyse minimum (streptocoque…) maisinsuffisante pour monter notre dossier en vue dedistribuer nous mêmes une eau potable au public “.

Christophe contacte alors la DDASS, où on ledissuade de prendre une ferme à cet endroit là car“C’est un risque important. Là on est sur deséléments très toxiques, mais très faciles à traiter àla source par ventilation de l’eau qui permet d’ex-traire le radon. Tout çà a un coût“. L’alternative estla suivante : soit la source captée est mise auxnormes par le propriétaire, soit le raccordement auréseau d’eau de ville est pris en charge par lacollectivité. Pour le maire, “il n’est pas question deplomber le budget de la commune (53 habitants)pour une ferme qui est à 2,5 km du réseau d’eau deville“. Mais pour Christophe, il est hors de questionde partir sur des analyses coûteuses alors qu’iln’est même pas encore locataire : “C’est leproblème du propriétaire que de mettre à disposi-tion de son fermier des bâtiments, de l’eau,conformes à des normes en vigueur. Donc on enarrive à une impasse. C’est une des raisons pourlesquelles on ne va pas s’installer là car on n’atoujours pas de réponse sur l’eau“.

Quand bien même il aurait éliminé tous les risquesde contamination, il reste une question de taille :“Pour notre activité d’accueil du public, on ne peutpas faire comme si on n’habitait pas à côté d’uneancienne mine. L’occulter, c’est ne pas donner tousles éléments de choix à des gens qui viendraientchez nous pour passer un séjour. La moindre deschoses c’est de pouvoir dire, tout va bien, c’estsans risque“. Pour le moment puisqu’il n’est sûr derien, Christophe suit l’adage : “Dans le douteabstiens-toi “.

La médiatisation récente de la question del’impact et de la pollution résiduelle desdéchets nucléaires a suscité une nouvelleprise de conscience des pouvoirs publics. Le21 janvier 2008, le Préfet de la Creuse publiaitun arrêté pour engager la société Areva,responsable actuelle de ces anciens sitesminiers, à réaliser un bilan de l’environne-ment. Le but était notamment de présenter lessites miniers, décrire les déchets présents ousortis de ces sites, recenser les incidents ouaccidents survenus durant les dix dernièresannées, rappeler les moyens actuels deprévention et de réduction des pollutions,faire le bilan de la situation règlementaire etanalyser les rejets actuels ainsi que leurseffets sur l’environnement et la santé.Le 22 juillet 2009, une circulaire du Ministèrede l’Environnement incitait à poursuivre lesactions entreprises pour mieux connaître,contrôler, gérer ces anciens sites en renfor-çant l’information et la concertation. C’estainsi qu’un certain nombre de départementsdont la Creuse, la Corrèze et la Haute Vienneont mis en place des commissions localesd’information et de surveillance (Clis) quiregroupent des élus, des associations deprotection de l’environnement et Areva. Les Clis ont pour objet l’information du publicsur les problèmes d’environnement, de santéhumaine et de gestion posés par les ancienssites miniers. Pour ce faire, les Clis sonttenues informées par Areva des modificationseffectuées mais aussi des mesures prises parle Préfet et enfin des incidents et accidentssurvenus. Une Clis peut organiser des forma-tions, participer aux expertises, rassemblerdes informations venant de sources diffé-rentes et intervenir contradictoirement. Pource faire, en Creuse, un consensus s’est établipour que les associations, la DRIRE, lesmaires des communes concernées et lesservices préfectoraux puissent échanger avecAreva pour développer la connaissance deslieux, l’évolution de la réparation et de laprévention. Des rencontres nationales ontmis en évidence que la démarche creusoise,très proche du terrain et bénéficiant d’infor-mations locales associatives de qualitégagnerait à être connue.

Jean-Pierre MinneAssociation “Oui à l’avenir“

Mairie 23260 Crocq. Tél : 05 55 66 50 24

Les CommissionsLocale d’Informationet de Surveillance

On ne peut pas faire comme si on

n’habitait pas à côtéd’une ancienne mine

Enquête au fil de l’eau

Mesure de radioactivité à la mine de la Bréjade au niveau d’unebouse de vache. 27 fois la radioactivité que l’on devrait trouver natu-rellement. (associations “Corrèze environnement“ et “Oui à l’avenir“)

DOSSIER

IPNS le journal - n°30 - mars 2010 7

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DOSSIER

IPNS le journal - n°30 - mars 2010 10

Radon & cancer

ERRATUM : Dans le précédant numéro d’IPNSil était mentionné que la mine de la Bréjade sesituait sur la commune de Saint Augustin. Ils’agit en fait de la commune de Meyrignacl’Eglise

- “Pour comprendre le nucléaire et sesdangers “de Pierre Seignol. A partir denotions de physique élémentaires l’auteurnous explique ce qu’est la radioactivité, puisnous montre les implications de ce phéno-mène dans les étapes de la filière nucléaire,de la mine au stockage des déchets, enpassant par la centrale nucléaire. Ce texteest téléchargeable sur le site web d’IPNS :http://journal-ipns.org.- Dans son numéro de Novembre-Décembre2009 La Revue Internationale des livres etdes Idées (RILI) fait une large place à laquestion de la filière nucléaire avec unetexte de C. Nordmann et J. Vidal ainsi qu’unlong entretien avec B. Laponche (ancieningénieur au Commissariat à l’énergieAtomique, et aujourd’hui consultant interna-tional en politiques et maîtrise de l’énergie).Vous pouvez aussi dorénavant vous référerau “Bilan de fonctionnement des ancienssites miniers“ d’Areva NC, comprenant unegrande quantité de ses annexes (descriptifs,cartes, mesures), sur le site internet de laDrire Limousin : http://limousin.drire.gouv.fr.

Pour aller plus loin

Le collectif “Sous nos pieds“ est le point deconvergence de plusieurs associations etgroupes politiques, réunis autour d’unconstat commun : il y a en Limousin despollutions radioactives causées par l’ex-ploitation industrielle de l’uranium. Même sil’exploitation a cessé aujourd’hui, ce passéindustriel a laissé des quantités considéra-bles de déchets qui ont des impacts envi-ronnementaux importants et actuels. Lecollectif, à travers sa charte, juge insuffi-santes les réponses des pouvoirs publics etd’Areva. Les signataires de la chartedemandent notamment que la question del’héritage nucléaire du Limousin et lesenjeux qui lui sont associés soient renduspublics et que la population limousine soitreconnue partie prenante. Ils lancent unappel à une conférence de citoyens pourconcevoir un programme de réhabilitationdes friches uranifères du Limousin.

Les premiers signataires de cette chartesont ADEPAL / Amis de la Terre Limousin /ATTAC 87 / ATTAC 23 / Limousin NatureEnvironnement / NPA / Oui à l’avenir / Sortirdu Nucléaire 87 / Sources et Rivières duLimousin / Velorution / Sud / Jeunes Verts /Verts Limousins.

Pour adhérer au collectif Sous nos pieds,adressez un mail à [email protected]

Le minerai d’uranium contient deux élémentschimiques radioactifs (appelés isotopesradioactifs) : les isotopes 238 (99.3%) et 235(0.7%). Seul l’uranium 235 est utilisable

dans l’industrie du nucléaire, civile comme militaire.En se désintégrant, par l’émission d’un rayonne-ment radioactif, l’uranium 238 se transforme enThorium 234, qui lui-même se transforme enProtactinium 234m, et ainsi de suite jusqu’au Plomb206 qui, lui, est stable. On appelle ces éléments detransformation (au nombre de 13), les descendants,ou enfants, de l’uranium 238 ; l’un d’entre eux étantle gaz Radon 222.

Ces radio-éléments peuvent émettre trois types derayonnements, qui ionisent (dégradent) à desdegrés différents les corps qu’ils atteignent : lerayonnement alpha (très ionisant) qui peut êtrearrêté par une feuille de papier ; le rayonnementbêta (moyennement ionisant) qui peut être arrêtépar une feuille de papier aluminium ; le rayonne-ment gamma (peu ionisant) qui peut être atténué(mais pas arrêté) par une grande épaisseur dematériaux denses. Un mètre de terre diviserait par100 ce rayonnement. C’est pourquoi l’activitéminière a fait apparaître des rayonnements radioac-tifs, qui étaient pour la plupart arrêtés par le sol, quiplus est pour une période très longue puisquechacun de ces éléments a une durée de vieradioactive bien définie allant de quelques fractionsde seconde à plusieurs milliards d’années. Ondistinguera deux types d’exposition à ces radiationsl’irradiation (externe) dont l’ionisation est limité dansle temps, et la contamination (interne) par inhalationou ingestion. Certains éléments de la famille del’uranium sont plus radiotoxiques que d’autres selonqu’ils sont ingérés ou inhalés. Ainsi le Radon 222est un gaz qui peut être inhalé. Élément lourd, il vas’installer dans les poumons en émettant un rayon-nement alpha, donc très ionisant, suivi de sesdescendants solides plus radiotoxiques encore.

Dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire,l’Institut de veille sanitaire publiait en mai 2007 unnuméro thématique consacré au Radon. Une étudeépidémiologique effectuée sur des populations demineurs montre qu’un “risque élevé de décès a été

observé pour le cancer du poumon, le cancer durein et la silicose“. Dans une étude sur la mortalitéchez les mineurs d’uranium français, BlandineVacquier indique que la population des mineurs“présente des expositions multiples, par contamina-tion interne (radon et poussières d’uranium) et parexposition externe (rayonnements gamma)“. Uneanalyse a permis de quantifier la relation entre lerisque accru de cancer du poumon et l’expositioncumulée au radon. D’ailleurs, l’OMS (OrganisationMondiale de la Santé)considère dorénavant que leRadon est la principale cause du cancer du poumonaprès le tabagisme.

Ces études ont été faites notamment à partir desdonnées fournies par les dosimètres que portaientles mineurs lorsqu’ils travaillaient. Au vu de cesétudes, on se demandera si les mineurs ont eu unsuivi médical une fois l’activité minière arrêtée. Enl’occurrence ce ne fut pas le cas pour les anciensmineurs d’Hyverneresse que nous avons rencon-trés. Si les Clis ont pour objet le suivi de l’impactenvironnemental et sanitaire des anciennes minesd’uranium ne serait-ce pas aussi le lieu pour que lesanciens travailleurs de ces mines ne soient pas lesgrands oubliés de cette histoire industrielle ?

Notes :1. Journées de thèses IRSN, septembre 2005

C’est sur le site de Bessines, en HauteVienne, qu’Areva a décidé de bâtir cequ’elle appelle un musée de la mine. Véri-table outil de communication, cet espace

publicitaire géant de 1700m2 devrait ouvrir sesportes à l’été 2011 avec des financements attendusdu Conseil Général et de la Région Limousin. Voicicomment le chargé de la communication défend ceprojet : “Il s’agit d’une première mondiale, il n’existequ’un petit musée de la mine dans le désert mexi-cain. Nous montrerons le cycle minier, sans s’at-tarder sur les centrales nucléaires. Le sujet de lamine reste sensible, voire tabou, nous n’en avonsjamais parlé depuis 60 ans. Il est temps de lever levoile sur un pan de l’histoire économique et indus-trielle de la région qui avait été passé sous silence

et il ne s’agit en aucun cas de faire un show-roomd’Areva“ (Usine nouvelle 03/12/2009). Avec uninvestissement de 6 millions d’euros, l’industrielsouhaite attirer 20 000 visiteurs par an : “Il s’agitd’un équipement à vocation touristique et culturelleavec un spectacle immersif. On retracera l’histoirede l’uranium.“ (La Montagne Tulle 09/12/2009) Atravers ce projet “inscrit dans une dynamique departenariat avec le limousin“, “nous souhaitonsaméliorer notre image (…) très négative sur larégion, car nous sommes depuis plus d’un demi-siècle diabolisés par les associations de défense del’environnement. Nous voulons démontrer que nosactions visent au contraire à préserver la naturealentour, et que l’uranium est une énergie beaucoupplus propre que les autres“. (Physique 7/12/2009).

Suivi médical des anciens mineurs

Arevaland : un espace publicitaire géant

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INITIATIVES

IPNS le journal - n°30 - mars 2010 11

L’entretien ou la restauration dupatrimoine public bâti pose deréels problèmes de finance-ment pour les collectivités

compétentes dont les budgets setrouvent de plus en plus difficiles àéquilibrer. Nombre de bâtiments ou deconstructions remarquables se trou-vent de ce fait dans l’attente detravaux de rénovation.

Patrimoine et mécénat populaire

La Fondation du Patrimoine est habi-litée à soutenir des projets de sauve-garde de ce patrimoine, en attribuantdes subventions et en organisant dessouscriptions.Cet appel au mécénat populaire solli-cite aussi bien les particuliers que lesentreprises locales pour créer unedynamique autour du projet, rassem-bler et impliquer ceux qui souhaitents’inscrire dans une démarche soli-daire proche de chez eux.Lorsqu’une partie significative despersonnes démarchées répond positi-vement, la Fondation du patrimoineverse au maître d’ouvrage - qui peutêtre une commune, une intercommu-nalité ou une association - la sommerécoltée, additionnée d’une subven-tion qui s’ajoute à celles allouées parles partenaires traditionnels (Europe,Etat, Région, Département…).Les particuliers peuvent déduire 66%du don de leur revenu imposable, etles entreprises bénéficient d’un crédit

d’impôt de 60%.Les exemples de réussite de cettepratique ne manquent pas autour dechez nous : églises de Sainte Anne-Saint Priest, de Royère de Vassivière,de Tarnac, de Faux la Montagne,réhabilitation d’une grange en écolematernelle à Jourgnac…et l’on s’aper-çoit que bien souvent les mécènes nese limitent nullement aux habitants ouentreprises du village. En effet, cegenre de projet peut donner l’occa-sion à ceux qui sont partis vivre loinde leur pays de montrer qu’ils y sonttoujours attachés. Selon les dossiersou les localités, ce sont 15 à 30% despersonnes sollicitées qui souscrivent,pour des montants totaux compris

entre 7 et 10% des projets. Au total,depuis 2005 les actions de la Fonda-tion du patrimoine en Limousin ont étésoutenues par 4000 particuliers, 750entreprises locales ou nationales, et500 collectivités.

Un impôt volontaire ?

La participation de la populationpermet donc aux communes d’as-sumer plus aisément leurs compé-tences, certaines ont même euplusieurs fois recours à cette pratiquepour mener à bien différents chan-tiers. Les habitants de nos campagnessemblent donc accepter aujourd’hui

d’assumer pour partie le désengage-ment des collectivités, celles-làmêmes qui augmentent un peu tousles ans les taux d’imposition…Car nenous leurrons pas : si nos maires ensont réduits à nous demander unappui financier, c’est bien qu’ilspeuvent de moins en moins comptersur leurs aides traditionnelles.Le désengagement inquiétant del’Etat ne s’accompagne évidemmentpas d’une réduction équivalente de cequi nous est régulièrement prélevé,mais d’un manque à combler par denouvelles formes d’impôts locaux quiviennent se surajouter : le mécénatpopulaire y ressemble, même s’il estencore a priori payé librement. A l’heure ou beaucoup d’entre nousfont les frais de la raréfaction desservices publics (par exemple enayant un employé communal en guisede postier ce qui revient grosso modoà payer deux fois le timbre), il devientlégitime d’imaginer que dans lesannées qui viennent nous seronssollicités tous les mois pour rétribuerles professeurs de nos rares écoles sinous voulons les conserver…

Hervé Mazé

Source principale : http://www.fondation-patrimoine-

limousin.com Les actes de la journée du 12 décembre

à Eymoutiers sur l’épargne locale sontdisponibles auprès de l’association De Fil

en réseau (05 55 64 54 75).

Les ambiguïtés du mécénat populaireEn décembre se déroulait à Eymoutiers une journée d’échanges autour de l’épargne locale : comment mobiliser les habi-tants d’un territoire à agir, avec leur argent, pour l’amélioration ou le développement de celui-ci ? A partir de l’exemple de laFondation du patrimoine, un participant relève quelques questions posées par ces démarches de financement.

Installée à Eymoutiers, Annie Magotte invite àprendre un temps pour soi. Un temps pours’écouter, respirer, accueillir ses émotions...Avec douceur et bienveillance, Annie écoute,

dénoue les blocages émotionnels, rééquilibrel’énergie vitale, donne confiance. Elle se définitcomme “accompagnatrice en développementpersonnel“. Son lieu : une salle voûtée aménagéedans une ancienne grange, avec lumière tamisée,bougie qui crépite, musique douce, et une tablemoelleuse pour s’allonger. Ses outils : la respira-tion, les sons, les couleurs, la visualisation, lemagnétisme, la relaxation, la lithothérapie...

Ésotérique ? Peut-être. Mais, le monde se limite-t-ilvraiment aux dimensions physiques connues etreconnues ? La notion d’énergie vitale n’est-ellepas une évidence en Chine ou en Inde ? Depuistoujours, Annie sent plus loin que les limites visi-bles. Une sensibilité que rien n’a pu contraindre niconfiner, et qu’elle a décidé de travailler en seformant. Pendant 20 ans, elle expérimente toutesles techniques qu’elle utilise aujourd’hui dans sonactivité. “L’apprentissage a été long et n’est jamaisfini. Il m’arrive de douter, mais mon expérience merappelle que je suis capable de venir en aide à despersonnes en détresse ou simplement en malaise“.Loin du jugement, elle écoute et accompagne lapersonne vers ses propres issues, fuyant le dogmesous toutes ses formes. “La solution ne m’appar-tient pas, elle est en chacun de nous, et chacunporte la sienne.“ Le chemin vers le mieux être n’estpas unique, mais il passe par une écoute du corps,ce corps impitoyablement mécanisé et qui pourtanta tellement à nous dire, car il accumule nos expé-riences positives ou négatives et les exprimemalgré nous. Annie, sans a priori, offre la possibilitéd’en déchiffrer les messages et d’y répondre.

“Le mal vivre est si courant qu’on arrive à le consi-dérer comme inhérent à la vie. Pourtant il n’a riend’obligé !“ Décider d’y remédier est le premier pasvers plus de liberté. Car c’est bien de cela qu’ils’agit : se libérer des blocages et des émotions quilimitent notre libre-arbitre et nous mènent parfois àdes comportements que nous-mêmes ne compre-nons pas tant ils sont contraires à nos désirsprofonds. “C’est comme une recyclerie. On identifieles émotions encombrantes pour les transformer,leur redonner une autre vie au service de son bien-être.“ Pas de miracles, ni de dénigrement de lamédecine, au contraire. On est bien sur de l’accom-pagnement au bien-être. D’ailleurs, Annie veille àtransmettre des outils pratiques pour que chacun

puisse être autonome dans son cheminement(technique de relaxation, méthode de communica-tion non-violente, orientation vers des médecinesdouces...). Toujours avec douceur, son maître mot.Parce qu’au-delà de son activité, par sa manière deparler, de regarder, d’écouter... d’être finalement,Annie apporte de la douceur au monde.

Eliane Dervin et Emmanuelle Mayer

Contact : Annie MAGOTTE, Couegnias, 87120 Eymoutiers.

Tél. : 05 55 69 21 84.

Sur le chemin de soi

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AGRI-CULTURE BIO

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Mercredi 17 Février, le PMU “Le Vingt dela Paix“, accueillait à Eymoutiers unevingtaine de personnes pour causer del’installation agricole. Des porteurs d’un

projet d’ installation agricole ou agri-rurale, d’autresdéjà installés depuis peu, et quelques autres bienancrés et proches de la transmission. A leurs côtés,un élu, des animateurs de structures, un représen-tant de la Banque Populaire, une chargée demission de la Chambre Régionale d’EconomieSociale et Solidaire.

Le thème proposé pour cetterencontre :la commercialisation.

On parle alors de la plate-forme limousine “MangerBio“. Pour commercialiser par ce biais, il faut abso-lument être certifié “AB“. Alors comment approvi-sionner les cantines des écoles élémentaires, descollèges, voire celles des lycées ? Cela dépendavant tout de la volonté des collectivités. Mais ausside la pression des parents ou des cantinières. L’ar-gument souvent amené comme frein par les collec-tivités, c’est le prix des produits. Or si les collecti-vités achètent très local, il se peut que cela nerevienne pas si cher, quitte à ce que les produits nesoient pas labellisés “bio“, mais soient issus del’agriculture paysanne. Sur la commune deChâteauneuf-la-Forêt, un projet pour fournir l’en-semble de la restauration collective hors domicilese met en place : pour les maisons de retraite, l’hô-pital, les écoles. “Manger-Bio“ a organisé des formations pour lescuistots, pour qu’ils réapprennent à préparer et às’organiser avec d’autres types d’aliments. Anneprécise que tout cela dépend des produits, parexemple, pour le pain, ça semble tout à fait réalisteet jouable. Car ça ne changera pas grand choseaux cantines. Le pain n’est pas forcément venduplus cher au kilo, et il est tellement plus nourrissant. Les Cottineau, d’Accueil paysan, racontent quepour eux, le circuit le plus court a été de fairemanger les gens qu’ils accueillent; c’est un bonmoyen d’écouler sa production. En plus de ça, lesgens viennent t’aider et ils en sont ravis !

Mais sinon le marché,c’est facile ou pas ?

Certains s’évertuent à dire que c’est galère, c’estchiant, ça dépend des conditions climatiques, il fauttrimbaler du matériel, etc… Anne témoigne de ses30 ans d’expérience sur le marché d’Eymoutiers,où elle vend du fromage de chèvres et despommes. Pour elle, heureusement qu’il y a lemarché. C’est une occasion de relations avec lesgens, de voir du monde et ce qu’il s’y passe.

Comment a-t-elle commencé ?

Ils travaillent à deux sur la ferme. Quand ils se sontinstallés, ils fabriquaient leurs fromages et faisaientdu porte à porte. C’est comme ça qu’ils vendaient,qu’ils ont vendu de plus en plus, et qu’ils se sont faitconnaître dans la durée. Elle précise qu’il faut êtrerégulier, quitte à essuyer quelques galères. Elle y

passait 4 heures par jour chaque après-midi. Il nefaut pas sous-estimer le temps de commercialisa-tion. Bien souvent on met le paquet sur l’aspectproduction : or pour commercialiser ça demandedu temps ! Aujourd’hui, ils sont donc sur le marchéd’Eymoutiers, qu’il pleuve ou qu’il neige, les clientsviennent coûte que coûte. Elle n’a pas mis tous sesœufs dans le même panier : elle livre aussi sespommes et ses fromages à un certain nombre derestaurants, de magasins bio, à la plate-forme“Manger-Bio“ et les portes de la ferme sont grandesouvertes. Une matinée par semaine est consacréeau marché, une autre aux livraisons. Quant à lavente à la ferme, et bien, il faut savoir que ça peutprendre un peu de temps, pour peu que les gensaient envie de voir, visiter, etc… Arnaud, de son côté, est installé depuis quelquesannées en bovin-viande, il vend sa viande en cais-settes, en vente directe. Pour trouver une clientèle,il a eu recours au bouche à oreille. Il est allé discutéici et là, et puis, il reconnaît avoir bénéficié depersonnes ressources, relayant son existenceautour d’elles. Ceci confirme les bienfaits d’unréseau. Rien de tel pour faire circuler l’information,et faire une bonne pub, si le produit est de qualité.Il vend 1/3 de sa production en vente directe et lereste part en broutard, par le biais d’une coopéra-tive.

On évoque ensuite, la vente en GMS (Grande etMoyenne Surface). Anne répond à cela qu’il fautsouvent se faire introduire, et puis ensuite, celan’est pas forcément gage de qualité aux yeux desclients si tu vends en GMS. Elle vendait auparavant60¨% de sa production à Carrefour : tu devienscomplètement dépendant de leur prix et ils se fontvraiment une sacrée marge !Quant à la Biocoop, les prix qu’ils fixent sont trèschers ! ils se font une marge de 30%. Tu trouves tonfromage parfois 15% moins cher dans une boutiqueà côté.

Avant de créer une AMAP (Association pour lemaintien d’une agriculture paysanne), il vaut mieuxs’essayer pendant une ou deux années, afin desavoir dans quelle mesure on est capable d’appro-visionner. C’est le cas des maraîchers de Ponta-rion, pendant une première année ils ont pris letemps de cultiver et de se faire connaître.Aujourd’hui, ils sont soutenus par une quinzaine deconsommateurs, motivés pour une AMAP.

Les paysans déjà en place parlent de l’importancedes coups de main entre producteurs. Anne-Marieraconte qu’au départ quand elle partait vendrequelque part, elle emmenait avec elle des fromagesd’Anne. Lorsqu’on a un panel de produits, c’estquand même plus simple de faire venir le client.

Internet peut-il stimuler la commercialisation ?L’idée demeure quand même de vendre le pluslocal possible. Le mail semble intéressant pourorganiser la vente, une fois qu’on dispoe d’un listing(pour fixer les modalités avec les clients). Mais toutdépend du produit à commercialiser.

Au terme des débats, émergent deux idées :- faire un catalogue des produits et producteursfermiers à l’échelle d’un territoire.- Organiser une journée afin de s’atteler à la ques-tion : “comment ensemble on peut s’organiser pourgrouper nos produits et gagner en efficacité pourcommercialiser ?“ Que peut-on mutualiser ? Quiest prêt à offrir quoi ? Eventuellement cheminervers la création d’une Epicerie Paysanne.

Ces café-installations offrent des espaces deparoles, de questionnements. On y débat d’uncertain nombre de thématiques, on confronte nosidées. Le rêve du novice se frotte à l’expérience del’aîné, sans pour autant apporter de réponse toutefaite. En gros, ces café-installations sont une sorted’Auberge-Espagnole : chacun y trouve ce qu’il yamène, enrichi par les apports des autres.

Claire Kachkouch Soussi

Café installation en agriculture.

Nous avons souhaité participer à ce café instal-lation dans le but de rencontrer d’autresporteurs de projets agricoles. Nous avons eupour notre part un parcours d’installation diffi-cile, puisque nous avons fait deux installationsen deux ans et il faut compter surtout entreles deux une “désinstallation“ éprouvante.Même si notre première installation était tout àfait viable, c’est le côté humain qui a flanché !En effet nous reprenions de manière progres-sive une ferme, avec achat du cheptel et dumatériel, et location pour les terrains et lesbâtiments d’élevage. On avait créé un Gaec(groupement agricole d’exploitations encommun) entre Pascal et le cédant. Celui-ci auterme de deux ans prenait sa retraite et deve-nait associé non exploitant du Gaec le temps(10 ans) que nous remboursions les partssociales. Mais prétextant “la crise“ et uneconjoncture difficile en agriculture il nous a

réclamé la totalité de cet argent. Patatras !Nous avions fait confiance, il n’y avait rien designer encore sur cette partie dite progressivepuisque c’était à partir de la fin du gaec, quenous devions finaliser nos affaires. C’est à direau départ en retraite de l’associé non exploitantet l’entrée de Sabine nouvel associé du gaec.Donc aucun recours, si ce n’est de repartir àzéro ! Nous n’avons plus 20 ans, nous avons 3enfants dont le plus vieux a 6 ans. Aprèsplusieurs déménagements nous avons choiside vivre sur le plateau, c’est ici que nousvoulons voir nos enfants grandir et c’est icique nous voulons être paysans. Heureusementnous avions loué à notre nom 30 hectares surla même commune, ce qui nous permet derepartir avec ces terres sur un nouveau projeten tant que petits producteurs en bio. Nousaurons moins d’investissements financiers etplus de liberté sur nos décisions par rapport au

premier projet. Les terrains sont sans bâti-ments donc cette année va être occupée àl’auto-construction de la ferme : “se retrousserles manches“. Et se casser la tête dans lapartie paperasse d’un tel projet. Cela occupebien son monde ! On termine en remerciant lesoutien de notre entourage local qui nous abien aidé dans les moments durs. Nouspouvons compter aujourd’hui sur l’entraided’autres agriculteurs point “véreux“, commecelui qui prétendait vouloir installer (sousentendu “plumer“) des jeunes ! Voilà il estimportant de se rencontrer dans des cafésinstallation pour aider à faire naître et pousserdes projets agricoles.

Pascal et Sabine DurisSt Yrieix la montagne

Installation désintallation

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AGRI-CULTURE BIO

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Vendredi 22 janvier 2010 : les classesCE2,CM1,CM2, du Regroupement Péda-gogique Intercommunal de La Nouaille/StYrieix la Montagne ont rendu leurs copies

bios. Monsieur Couegnou, l’instituteur, a mis enplace le kit pédagogique : “dis c’est quoi l’agricul-ture bio ?“, et oui le bio est au programme ! Lemaître d’ école m’a convié à la correction en tantque parent d’élève et future agricultrice bio. Chan-tale De Plasse, agricultrice à Saint Martin Châteaunous a rejoint (bel exemple de bio-diversité : petitsfruits, moutons, miel) pour vérifier et commenter lesréponses. Paroles d’enfants : “les fraises c’est auprintemps“, “le fermier bio n’utilise pas de produitschimiques“, “les animaux vont dehors“... Pour illus-trer le questionnaire, nous avions apporté unpanier de légumes bios de saison “chiné“ le matinmême au marché de Felletin auprès de producteurslocaux. Nous avons achevé ce programme pédago-gique par un goûter bio-local : jus de pomme, petitspains variés et délicieux petits sablés à la confiturede myrtilles et mûres confectionnés par Chantale. Ilfaut féliciter notre “instit-champêtre“ pour cette belleinitiative qui, espérons-le, va inspirer d’autresécoles du Plateau. Félicitons aussi les maîtressesPrune et Fany pour leur “jardin des 5 sens“ gratté,semé, désherbé à la main, senti et goûté par nosbambins. Souvenir d’école : “Il faut cultiver notrejardin“, Voltaire. Encourageons de même noscantinières qui font leurs débuts en cuisine bio.Nous sommes peut être à la campagne mais il estimportant de sensibiliser nos enfants à la nature carnotre monde si matériel les en éloigne et de ce faitles prive de bonheurs simples et gratuits. Pourterminer j’ai cueilli cette citation dans mon jardin“agri-culturel bio“: “La nature possède le secret dubonheur“ G.Sand, et surtout : Bravo aux enfants! (à voir le site de l’école de La Nouaille :LaNouaille@ac limoges.fr , et aussi voir ou revoiren dvd “Nos enfants nous accuserons“ de J-PaulJaud, et le site [email protected]).

Sabine Duris

BRAVO ! le bio à l’école.

Qu’est-ce qu’une Amap ?

Pour les novices, une Amap est une Associationpour le Maintien d’une Agriculture Paysanne ayantpour objectif de préserver l’existence et la continuitédes fermes de proximité dans une logique d’agricul-ture durable. Pour être précis, l’idée est dedéfendre une agriculture paysanne, socialementéquitable et écologiquement saine, de permettre àdes consommateurs d’acheter à un prix juste desproduits d’alimentation de qualité de leur choix, enétant informés de leur origine et de la façon dont ilsont été produits.L’Amap réunit un groupe de consommateurs et unagriculteur autour d’un contrat dans lequel chaque

consommateur achète endébut de saison une part dela production qui lui est livréepériodiquement à un coûtconstant. Le producteurs’engage à fournir desproduits de qualité dans lerespect de la charte desAmap.

Les agriculteurs :Jacky et Christine Pinguet

Ils sont arrivés en Corrèzeen décembre 2006, suite àune reconversion profes-sionnelle (une formation à laferme Sainte-Marthe enSologne en 2006 pour Jackyet un brevet professionnel enhorticulture en formationcontinue en 2003 pour Chris-

tine). Après avoir vécu de longues années dansl’Oise, le choix est fait de s’installer en Corrèze pourtrouver une région de moyenne montagne. L’ob-jectif est de trouver un terrain susceptible d’ac-cueillir une production de maraîchage.La production de légumes respecte les règles del’agriculture biologique. Elle se fait en tractionanimale : Lycie, une jument comtoise, arrive sur laferme. Celle-ci est située à Celle sur la communede Chirac-Bellevue.En 2007, les efforts sont concentrés sur la mise enproduction du terrain. En fin d’année, la construc-tion d’une serre permet de sécuriser la production.Ainsi dès 2008, une grande variété de légumes està la disposition des consommateurs, la vente se

faisant principalement sur les marchés et à laferme.En 2009, la création de l’Amap ouvre une nouvelleforme de distribution des légumes. La présence decontrat a permis au producteur de pouvoir déve-lopper son outil de travail et d’obtenir un prêt pourinvestir dans un système d’irrigation.

L’Amap des Jardins de Celle

Suite à une première réunion d’information réunis-sant des habitants de la région d’Ussel, l’Amap desjardins de Celle a été créée. 25 familles se sontlancées dans l’aventure. Un contrat de fournitured’un panier de légumes a été passé entre leproducteur et les consommateurs. Sur l’année, ladistribution a été de 17 paniers d’équivalents delégumes, soit sous forme d’un panier complet oud’un demi-panier. Pour 2009, la saison a duré du 23avril jusqu’au 17 décembre. La distribution avait lieutous les jeudis soir au Champ de foire à Ussel.Après cette première année réussie, l’aventurecontinue. Pour cela, une association a été créée :l’Amap des Jardins de Celle. Pour faciliter la distri-bution, deux formules existent : soit 8€/panier, soit16€/panier. Dans les deux cas il y a 4 paniers parmois. L’adhésion à l’association est de 5€/an. Lapériode de distribution va être allongée pours’étendre sur dix mois d’avril 2010 à février 2011.Pour les personnes intéressées, une réunion d’in-formation est prévue le jeudi 1er avril 2010 à Ussel(plus de précisions sur le blog de l’Amap).

Mickaël Cauquotcontact : [email protected]

tel : 06 86 48 53 61blog : http//amap.ussel.blogspot.com

L’Amap des jardins de CelleIronie du calendrier, alors qu’un Mc Do va sortir de terre à Ussel, sans qu’il y ait de lien de cause à effet, un groupe deconsom’acteurs a décidé de s’organiser en créant une Amap.

Le jardin des cinq sens.

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LU ET APPROUVÉ

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Toujours ou jamais

Un livre de Marc Pataut, qui présente son travailphotographique dans l’unité pédopsychiatrique del’hôpital Esquirol à Limoges (Lienart éditions – 39€).

“Quel est le plus long entre toujours ou jamais ?“Telle est la question posée par un adolescentpsychotique hospitalisé à l’USIPA lors d’une despremières visites de Marc Pataut. L’USIPA est (ouplutôt était puisqu’elle n’existe plus sous ce nom là)l’unité d’hospitalisation pour adolescents de l’hôpitalpsychiatrique de Limoges. C’est donc une unité depsychiatrie, qui accueille des adolescents engrande souffrance, un lieu fermé à clef, d’où on nesort pas toujours comme on le veut. On y rencontredes infirmiers, des médecins. On peut y recevoirdes médicaments.Les adolescents qui sont accueillis là vont mal :anorexie graves, psychoses, automutilations,séquelles d’enfances fracassées, etc. Il peut y avoirde la violence, des fugues, des conduites auto-agressives.C’est là que pendant deux ans et demi, deux à troisjours par mois, Marc Pataut est allé poser sonappareil photo et confier quelques appareils auxadolescents présents. Il en est résulté plus de 70000 clichés réalisés par le photographe et lesadolescents. Marc Pataud en a fait un livre où ilrelate ses visites, ce qui s’y est passé, sesémotions, les rencontres avec les adolescents etles soignants.

Il en a surtout fait un recueil de 150 photos pleinepage et c’est superbe. Portraits, autoportraits, noiret blanc et couleurs où les adolescents se mettenten scène et en images, photos montages à la façonde ces livres pour enfants où une partie de la pagefigure la tête, le corps, les jambes, décalages, etc.L’ensemble est profondément émouvant, drôle etpoignant. Je retiendrai les regards des portraits, cestrois anorexiques hilares drapées dans le manteaude Marc, chacune porteuse de sa sonde gastrique,Virginie faisant le simulacre de taillader son bras…déjà couvert de cicatrices, l’adolescent dansant, les

vêtements de Mathilde sur son lit, vides d’elle, leregard de Florian, les portraits de Joseph. Il est diffi-cile de choisir, en fait elles sont toutes belles.

Dominique Weber

Liberté, égalité, solidaritésUn livre de Laurent Lasne sur Le patrimoine coopé-ratif creusois : repères historiques et actualité.Guéret, Patrimoine de la Creuse, 2009, 157 pages.

Pour inscrire son ambition dans la dynamique del’économie sociale et solidaire le Conseil général dela Creuse, sous la responsabilité du Conservateuren chef du patrimoine, a passé commande àLaurent Lasne de cet ouvrage sur le patrimoinecoopératif creusois. Le titre qu’il a choisi : Liberté,égalité, solidarités caractérise bien sa démarche. Ilentend nous faire découvrir l’empreinte de la solida-rité creusoise à travers le mouvement coopératifd’hier à aujourd’hui. Dans les deux premiers chapi-tres il situe le compagnonnage des migrants limou-sins dans le climat d’invention de la liberté né avec“l’esprit des lumières“. Il en fait le premier ciment de“l’idéal solidariste“ autour des figures légendairesde Martin Nadaud ou d’Antoine Cohadon. Ils sontnourris des utopies socialistes de Pierre Leroux àEtienne Cabet. C’est dans ce ferment qu’ils puise-ront pour fonder les associations ouvrières qui parti-ciperont à la naissance du mouvement coopératifen France au milieu du XIX° siècle. Toutefois l’ins-cription de la coopération dans l’économie et lasociété creusoise ne se fera que très lentement.

Alors qu’en 1880 Limoges est après Paris lapremière ville de France en nombre de coopéra-tives de production, la Creuse demeurera trèschiche en la matière. Même la coopérative desouvriers diamantaires de Felletin, présentéecomme modèle, peinera à tenir cet idéal coopératif.A l’inverse si les consommateurs creusois tardent àse faire coopérateurs, ils en seront quasiment leschampions avec l’Union des Coopérateurs duCentre. En 1956, la Creuse avec un coopérateur-sociétaire pour cinq habitants dépasse largement lamoyenne nationale. De leur côté les paysans creu-sois n’ont pas été d’ardents coopérateurs bien qu’ily eut une section de l’une ou l’autre des coopéra-tives d’approvisionnement dans chaque commune.Ils ont davantage fondé leurs solidarités autour dusyndicalisme. L’innovation coopérative pénètreradans l’agriculture creusoise avec l’arrivée desmigrants venus de l’ouest dans les années 1950. Au terme de son itinéraire coopératif, trop souventcalqué sur des structures nationales, LaurentLasne met en avant le fourmillement des initiativessociales, économiques ou culturelles qui s’invententdans la société creusoise depuis deux décennies.

Alain Carof

Témoignages sur la Résistancedans le canton de BugeatLa Haute Corrèze a été une terre de résistance etles hommes et les femmes du canton de Bugeat enont été les acteurs. Le comité ANACR de Bugeats’est penché sur cette histoire et en a sorti un livrede 256 pages qui sera présenté le 27 mars àBugeat. Près de 100 témoignages de résistants, deleurs familles ou amis, et de très nombreux photoset documents y ont été rassemblés : “Ces résis-tants nous les suivrons à Ambiaux, la Berbeyrolle,la Borne 10, les Bordes, Chadebec, Marcy, leMazaud, Monceaux, le Petit Paris, La Vergne ouencore dans le camp Cadras“. Une histoire àdécouvrir ou redécouvrir.Pour se procurer le livre (20€) : s’adresser aucomité ANACR de Bugeat, chez Andrée Laurent, LeBourg Le Bec, 19170 Gourdon-Murat.

Bistrots d’hiver, fin de saison

Ce sera le dimanche 28 mars à l’auberge du St Eloi à Crocq qu’auralieu le dernier bistrot d’hiver de la saison 2010. Après le repas, lapartie musicale sera assurée par Thomas Ezekiel, un artiste de larégion qui mêle jeux de mots à des influences manouche, rock, popet funk. Le matin, l’association Pays Sage, maître d’oeuvre depuisdix ans des bistrots d’hiver sur le plateau, tiendra sa vingt-et-unièmeassemblée générale à Flayat.

Renseignements au 05 55 67 88 58.

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BLOC-NOTES

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Parlons nature !

Pour ceux qui veulent en savoir plussur la nature autour de chez eux, dessorties seront organisées au prin-temps et à l’été sur le nord du plateaude Millevaches. Le calendrier dessorties sera présenté le 26 mars àpartir de 20h, à la mairie de Royère deVassivière. Un diaporama sur leshirondelles rustiques vous seracommenté par Jean Pierre Léry, ungars passionnant.

Pour plus de renseignements :Frédéric Thomas 05 55 64 54 75.

Chapeau les talents !

C’est le nom d’un nouveau festival quiréunira dans le bourg de Nedde desexpositions d’artistes locaux(confirmés ou non) : peinture, sculp-tures, photos, arts textiles etc., de lamusique (concerts en scène ouverteavec entre autres We are not indians,Jack hero, Lost communits), de lachanson française, les choeurs dechambre de limoges, du jazz, de ladanse, des ateliers créatifs et demultiples autres animations autourdes… chapeaux ! Chapeau donc àl’association EDDEN de Nedde quiorganise cette manifestation le week-end des 17 et 18 avril 2010.Renseignements au 05 55 69 98 50.

Semaine de la pierresèche

L’association Bâti et Savoir-faire enLimousin a choisi de centrer sonprogramme scientifique sur les maté-riaux naturels dans le bâtiment :aspect scientifique, technique etsavoir-faire correspondants, d’hier àaujourd’hui. Cette année, dans lecadre de ce programme, l’associationorganise une semaine de la pierresèche du 3 au 9 mai 2010. Destinée àun large public, cette manifestationmobilisera plusieurs organismes ainsique des professionnels du bâtimentet du secteur du bâti ancien. Auprogramme un séminaire le lundi 3mai, à Felletin au lycée des métiers dubâtiment, puis un chantier de forma-tion, toujours à Felletin sur le site desGranges.Renseignements au 05 55 83 29 55 -

[email protected]

Informatique : se formerL’association Ctrl-A propose toute unesérie de stages pour les férus ounovices en informatique. Sur l’utilisa-tion du logiciel EBP de comptabilité (5jours en avril, puis à nouveau enseptembre), sur Open office (enoctobre), sur Photoshop (le 11 mai),sur Inkscape (les 7 et 8 juin), surScribus (en mai) sur Gimp (mai etjuin) ou sur Thunderbird (en octobre).Maintenant, si vous n’avez riencompris à ce que vous venez de lirecocher la date du 24 mars ou celle du28 septembre. Grégory Séval, techni-cien informatique et formateur vousproposera un stage d’une journée àl’intitulé plus accessible : “Les basesde l’outil informatique“. Il faut bien undébut à tout !

Contact : Ctrl-A, 23460 Royère deVassivière – 05 55 64 59 03

De son côté, l’association InfoLimousin tient une permanenceouverte à tous chaque jeudi matin de9h30 à 12h, dans le magasin informa-tique Robotux au centre d’Eymoutiers: créer un compte email, un agendaen ligne, acheter un nom de domaine,Facebook et la confidentialité, unephoto de l’appareil à l’email, concevoirune pétition, créer une newsletter,jouer sur Internet avec ses enfants,les logiciels libres, tableau de bord deflux, partir de zéro en informatique...Un autre lieu donc pour s’initier !Contact : Robotux au 05 55 69 75 33

ou par email : [email protected]

Marius WebzeillesL’Association “Fondation MariusVazeilles“ vient d’ouvrir son nouveausite Internet sur lequel on trouveratoutes les informations utiles quant àses activités. L’occasion d’annoncerégalement l’ouverture de la saison dumusée dans les bâtiments de l’ab-baye de Meymac le 24 avril 2010avec une exposition sur Darwin etl’évolution.

Un seul clic : mariusvazeilles.fr

Court-circuit

La ressourcerie d’Eymoutiers LeMonde allant vers… fait des émules.Une association vient de se créer àFelletin, Court-circuit, qui projette lacréation d’une ressourcerie dans lapetite cité creusoise. Si tout se passebien celle-ci ouvrira ses portes à l’au-tomne prochain. D’autres projetsémergent également en Corrèze surTulle et sur la région de Neuvic etUssel.

Contact Court-Circuit :[email protected]

05 87 36 90 39

Le Temps des grâces

C’est le titre du film que DominiqueMarchais a consacré à l’agriculturedans la France d’aujourd’hui. Un filmqui donne la parole à ceux qui travail-lent la terre et qui dresse le panoramainquiétant d’une agriculture qui pourêtre productive en devint destruc-trice… des sols, des paysages, dessociabilités. Salué par la critique lefilm a déjà circulé en Limousin mais sivous l’avez manqué, courez le voir.Vous y croiserez entre autres deuxtêtes (bien différentes !) du Plateau :l’écrivain corrézien Pierre Bergou-nioux et le maire-paysan de La Ville-dieu, Thierry Letellier.

Gatti, le re-retourAprès une résidence de près de troismois à Peyrelevade de mai à juillet2009, Armand Gatti revient enLimousin pour mener une “expé-rience“ de création avec trente volon-taires : des étudiants européens, deslycéens des lycées de Neuvic,Meymac ou Limoges et… Et pourquoipas vous ? Si vous êtes prêts àpasser les mois de juillet et août avecle poète résistant (attention rythmeintensif : kung-fu, théâtre, musique,chant, initiation au chinois… tout celaau service d’une création qui seconstruira au fur et à mesure de l’étéet fera l’objet de trois uniques repré-sentations fin août) contactez :

Gilles Durupt au 06 85 29 86 35.

Une revue d’art… électronique

Créée par l’association In extenso,labellerevue.org est une plateformed’information et de documentationconsacrée à l’art contemporain sur unterritoire couvrant les régions ducentre de la France selon l’axe :Limoges-Bourges-Clermont-Ferrand-Saint-Etienne, qui passe donc par leplateau de Millevaches. La BelleRevue, c’est son nom, propose égale-

ment, chaque année une éditionpapier, de 160 pages, qui présenteune compilation de textes critiques,des comptes rendus d’expositions etdes “Portfolio“ ou “Focus“ dédiés àdes artistes issus de ce territoire“central“. Cette année, Appelboom de LaPommerie (St-Setiers) y présente surquatre pleines pages son travail.

Vous pouvez consulter la revue enligne en cliquant sur le lien

http://fr.calameo.com/read/000150796f12bd4656c6e

No Sarkozy day

Le 27 mars 2010 aura lieu dans toutela France,un mouvement de mobilisa-tion citoyen pour exprimer le mécon-tentement qu’ont nombre de Françaisenvers notre gouvernement actuel.Cette manifestation apolitique et paci-fique se veut avant tout festive etpourra permettre à tous de dénoncertoutes les injustices sociales, lesdémantèlements des services publics,culturels compris, les manipulationsmédiatiques, les lois liberticides, l’im-migration choisie,etc. Ce mouvementa pris corps sur internet et se nommele “No sarkozy day“ à l’instar du ‘Noberlusconi day“ qui a permis à plus de300 000 Italiens de crier leur honteenvers leur président aux méthodesquasi identiques à celles de Sarkozy.

En savoir plus sur le site internet :http://www.no-sarkozy-day.fr/.

Contact en Creuse au 05 55 04 72 30ou 09 62 20 80 42 ou par courriel :[email protected].

SCIC Habitat

La Scic Habitat en cours deconstitution sur le plateau (Cf.IPNS n°29) est en pleine phasede constitution de son capital.Déjà une cinquantaine d’action-naires (dont deux collectivitéslocales : le Conseil général de laCreuse et le Parc naturelrégional) ont réussi à rassemblerun tiers du capital. Ils attendentdonc les souscriptions de tousceux qui croient comme eux quepour mieux accueillir et mieuxvivre sur le plateau, il fautproposer de nouveaux loge-ments en construisant ou enréhabilitant en éco-construction.Si vous voulez faire partie desfondateurs de cette sociétécoopérative d’intérêt collectif,adressez vous à l’Associationpour la promotion de l’éco-habitat sur le plateau de Milleva-ches (même si ce n’est que pouracheter une part de 150 €) : 05 55 64 58 29.

info - l imousin .com

association info limousin

envoyez, nous diffusons : [email protected]

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PATRIMOINE

IPNS le journal - n°30 - mars 2010 16

Il sera ouvert en avril 2010. Piétons, vététistes etcavaliers pourront faire le tour complet du lacquasiment sans emprunter la route. Au total, laboucle principale fera 30 km, mais des variantes

sur les presqu’îles de Chassagnas (point de vueremarquable à 741m), de Pierrefitte, du Tuquet etautour de l’île de Vassivière permettront aux plusmotivés, notamment à VTT, de rallonger la balade.Les familles découvriront en quelques heures lesatouts paysagers du lac. Le service gratuit de bateau-taxi en saison permettra aux moins en forme deraccourcir le parcours…Des travaux ont été réalisés dans les traversées dezones marécageuses et les passages au-dessus dubord du lac. La technique mise en œuvre ici est celledu ponton sur pilotis – sentier en planches suspendusur un maillage de poteaux bois fichés profondémentdans le sol. Ailleurs, où le sentier se situe vraiment enbordure du lac, c’est la plantation de fascines - bran-ches de saules tressées sur des poteaux, quipermettra de protéger ce chemin, de l’érosion due àl’eau et au marnage du lac. Les rejets naturels de cesbranches de saule formeront rapidement une “haie“permettant de varier les paysages traversés.

A Masgrangeas, une ancienne digue a été rehaussée(avec des matériaux locaux) pour permettre le chemi-nement juste au-dessus du niveau de l’eau entredeux parties du lac. Le plus spectaculaire doit setrouver du côté de Broussas, puisque c’est une gruede 55 tonnes qui a été amenée pour enfoncer les“ducs d’Albe“ qui serviront de guide pour une partieen ponton flottant.

Le Lac de Vassivière : le futur Sentier de Rives.

Passerelle dans l’anse de Châteaucourt Passerelle de Broussas, accés au village Fascines, branches de saules tressées sur des poteaux

Le Lac de Vassivière bénéficie, pour ceprojet, d’un financement de l’Etat de 30 %(454 806,30 €), du Conseil Régional duLimousin de 25 % (379 005,25 €), de l’Eu-rope de 25 % (379 005,25 €) et une part de20 % du Lac de Vassivière (303 204,20 €)pour un coût total du projet à 1 516 021 €.

Chaussée surélevée de Masgrangeas Passerelle anse de Broussas

1 Km500 m0

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