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TRENTE TROISIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE -------------------------------------------------------------- ------------------- LE TEMPS DE L'ACCUEIL Introduction Frères et soeurs, si nous sommes habitués à l'Amour de Dieu, que faisons- nous ici? Si nous avons peur de Dieu, pourquoi sommes-nous venus le rencontrer? En revanche, si nous nous émerveillons devant la confiance de Dieu et la bonté de Dieu, combien avons-nous eu raison de répondre à son invitation...Et heureux sommes-nous si, sans relâche, le jour et la nuit, nous nous mettons au service du Seigneur dans l'attente de son retour. ou Aujourd'hui encore, nous sommes invités à être attentifs aux signes du Royaume de Dieu déjà présent au milieu de nous. Et plus encore, à nous risquer à la suite de Jésus et à porter du fruit. Dieu a confié la terre à notre liberté : avec lui, nous sommes créateurs, nous avons sans cesse à inventer la paix, la justice et l'amour. Que la Parole de Dieu réveille en nous le

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TRENTE TROISIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE---------------------------------------------------------------------------------

LE TEMPS DE L'ACCUEIL

Introduction

Frères et soeurs, si nous sommes habitués à l'Amour de Dieu, que faisons-nous ici?Si nous avons peur de Dieu, pourquoi sommes-nous venus le rencontrer?En revanche, si nous nous émerveillons devant la confiance de Dieu et la bonté de Dieu, combien avons-nous eu raison de répondre à son invitation...Et heureux sommes-nous si, sans relâche, le jour et la nuit, nous nous mettons au service du Seigneur dans l'attente de son retour.ouAujourd'hui encore, nous sommes invités à être attentifs aux signes du Royaume de Dieu déjà présent au milieu de nous. Et plus encore, à nous risquer à la suite de Jésus et à porter du fruit. Dieu a confié la terre à notre liberté : avec lui, nous sommes créateurs, nous avons sans cesse à inventer la paix, la justice et l'amour. Que la Parole de Dieu réveille en nous le courage de la foi: notre plus grande richesse, c'est ce que nous aurons donné.OuEn approchant de la fin d'une année liturgique, rien de tel que revenir à la fidélité et la vigilance. Mais une fidélité active, dynamique au service de l'Évangile. Par cette eucharistie, puissions-nous mieux faire fructifier notre mission reçue par le baptême : porter les fruits des dons que nous avons reçus, afin de mieux servir Dieu et nos frères.

Prière pénitentielle

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- Seigneur, à tous moments, tu peux revenir parmi nous dans la gloire... Comment nous trouveras-tu? Actifs ou paresseux? Priants ou indifférents? Ouverts ou fermés? Dès maintenant, Seigneur, Prends pitié de nous!

- Seigneur, à tous moments, tu peux revenir parmi nous dans la gloire... Comment serons-nous habillés pour te recevoir? Avec la belle robe de notre baptême ou bien avec une robe de tristesse et de nuit? Dès maintenant, Seigneur, prends pitié de nous!

- Seigneur, à tous moments, tu peux revenir parmi nous dans la gloire... Qu'avons-nous dans les mains à te présenter? Le double des talents reçus à notre naissance, le double des dons de l'Esprit reçus à notre baptême ou un pur gâchis sans intérêt? Dès maintenant, Seigneur, prends pitié de nous!

ou

- Alors que ton Père est toujours à l'œuvre dans sa création, nous sommes peu ardents pour faire valoir les dons qu'il nous confie. Seigneur, prends pitié.

- Tu poursuis de siècle en siècle ton œuvre de salut par le ministère de ton Église. Parce que nous participons si peu à sa mission au coeur du monde, ô Christ, prends pitié.

- Ton Esprit nous pousse à prendre des risques pour témoigner de notre foi, mais la timidité et la peur nous paralysent. Seigneur, prends pitié.

GLOIRE À DIEUGloire à Dieu, au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce, pour ton immense gloire, Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant. Seigneur, Fils unique, Jésus Christ, Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père; toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous; toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière; toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous.Car toi seul es saint, toi seul es Seigneur, toi seul es le Très-Haut : Jésus Christ, avec le Saint Esprit, dans la gloire de Dieu le Père. Amen.

Prière d'ouverture

Dieu notre Père, tu nous as donné en Jésus ton Fils le parfait modèle du serviteur. En rendant son Esprit sur la croix, il a révélé l'infini l'amour dont tu l'avais comblé. Aide-nous à l'imiter en t'aimant et en travaillant pour le bien de nos frères les hommes chaque jour de notre vie. Nous te le demandons par Jésus lui-même qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen!ouPère très bon, ton Fils nous a laissé le modèle du parfait serviteur, entrant jusqu'à la mort de la Croix dans ton dessein d'amour pour tous les hommes. Donne-nous de l'imiter en travaillant de toutes nos forces pour que vienne ton règne au milieu du monde. Nous te le demandons à toi le vivant pour les siècles des siècles. Amen !

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ouDieu notre Père, tu as confié à l’homme la terre pour qu’il l’habite et participe à ton œuvre créatrice. Eveille en nous le désir de mettre nos vies au service du Royaume inauguré par Jésus, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles.

LE TEMPS DE LA PAROLE

Pour introduire les lectures

1ère lecture : Pr. 31,1O-31 : Eloge de l’épouse parfaiteCe poème qui termine le livre des Proverbes fait à la fois le portait, l’éloge de la maîtresse de maison idéale : elle est soucieuse de plaire à son mari ; elle gouverne intelligemment sa maison ; elle tient son foyer ouvert aux malheureux ; elle ne se laisse pas séduire par les artifices de la vanité.2ème lecture : 1 Th. 5,1-6 : Rester éveillé dans l’attente du SeigneurAprès avoir rappelé la soudaineté imprévisible du retour du Seigneur, Saint Paul invite ses correspondants à la vigilance, afin qu’ils soient prêts pour la rencontre : qu’ils s’appliquent donc à vivre comme des fils de lumière !3ème lecture : Mt. 25, 14-3O : Fais fructifier les dons de DieuDans la parabole des talents, le Christ a voulu faire passer une grande leçon, celle-ci : il nous faut déployer au service de Dieu une fidélité active, en faisant fructifier pour le mieux ses dons et ses grâces.Introduction générale à la lectureA quelques jours de la fin de l’année liturgique, la Parole de Dieu parle de la fin des temps, non pour nous affoler par rapport à tel ou tel évènement particulièrement menaçant, mais nous redire de vivre fidèlement, et avec vigilance, notre vie de baptisés. En effet, puisque chacun a reçu des dons, il doit les faire fructifier : la grâce de Dieu nous est confiée pour le bien de tous et nous aurons, en quelque sorte, à en répondre.Pour autant, cette annonce du « jugement » ne doit pas nous inquiéter. Nous sommes, dit saint Paul, des « fils de la lumière, des fils du jour » : nous avons la lumière de l’Evangile pour guider notre vie.

Lecture du livre des Proverbes (31, 10-13.19-20.30-31)La femme vaillante, qui donc peut la trouver? Elle est infiniment plus précieuse que les perles. Son mari peut avoir confiance en elle: au lieu de lui coûter, elle l'enrichira. Tous les jours de sa vie, elle lui épargne le malheur et lui donne le bonheur. Elle a fait provision de laine et de lin, et ses mains travaillent avec entrain. Sa main saisit la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s'ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.

Décevante est la grâce, et vaine la beauté; la femme qui craint le Seigneur est seule digne de louange. Reconnaissez les fruits de son travail: sur la place publique, on fera l'éloge de son activité.

Psaume 127: Heureux le serviteur fidèle: Dieu lui confie sa maison!

Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies!

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Tu te nourriras du travail de tes mains: Heureux es-tu! À toi, le bonheur!

Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plants d'olivier.

Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur.Que le Seigneur te bénisse tous les jours de ta vie, et tu verras les fils de tes fils.

Heureux celui qui respecte le Seigneur, et qui marche selon ses voies ! Le travail de tes mains te nourrit ? Heureux es-tu ! A toi le bonheur !

Ta femme, dans ta maison, est comme une vigne généreuse, tes fils, autour de la table comme des plants d'olivier.

Voilà comment sera bénicelui qui respecte le Seigneur.Que Dieu te bénisse tous les jours de ta vieet tu verras les fils de tes fils...

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (5, 1-6)Frères, au sujet de la venue du Seigneur, il n'est pas nécessaire qu'on vous parle de délais ou de dates. Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront: «Quelle paix! quelle tranquillité!» c'est alors que, tout à coup, la catastrophe s'abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte: ils ne pourront pas y échapper.Mais vous, frères, comme vous n'êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour; nous n'appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres.

Alléluia, alléluia! Voici qu'il vient sans tarder, le Seigneur: il apporte avec lui le salaire, pour donner à chacun selon ce qu'il aura fait. Alléluia!

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25, 14-30)Jésus parlait à ses disciples de sa venue; il disait cette parabole: «Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l'un il donna une sommé de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.«Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit: <Seigneur, tu m'as confié cinq talents; voilà, j'en ai gagné cinq autres. - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.> Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit: <Seigneur, tu m'as confié deux talents; voilà, j'en ai gagné deux autres. - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.>«Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit: <Seigneur, je savais que tu es un homme dur: tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.>

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«Son maître lui répliqua: <Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres; là il y aura des pleurs et des grincements de dents!> »

L'homme partait en voyage. II avait de grands biens, qu'il confia aux siens. II s'appelait Jésus. II avait décidé de prendre ses distances, comme la mer se retire pour que vive la terre. De partir en voyage, pour longtemps, très longtemps. Pour que les hommes vivent, librement, responsables. Et avant de partir, il leur avait confié tous les biens qu'il ait : son Eglise, sa Parole, et même son Esprit. II était parti pauvre. Pas de poire pour la soif. Pas de compte au Luxembourg. II avait tout joué, tout misé sur les hommes. Sans eux, il ne serait plus rien. II risquait tout pour l'homme.Mais il y a des hommes et des femmes qui eurent peur. Sans doute, se disaient-ils, était-il bien parti, on ne le voyait plus, mais il ne devait pas être si éloigné. Et sûrement, de là-bas, il les tenait à l'œil. Et quand il reviendrait, il voudrait certainement retrouver ses biens comme il les avait laissés. Alors, il les ont pris et ils les ont gardés, immuables, intacts. Sans doute la Parole n'était plus Bonne Nouvelle et l'Eglise sentait bien un petit peu le cadavre. Car, par sécurité, ils l'avaient enterrée. Des gardiens de cimetière, des hommes de certitudes, qui avaient peur du risque.Heureusement, il y a des hommes et des femmes, plus nombreux que les autres - deux sur trois dit le texte - qui comprirent que la foi et la fidélité à ce Maître parti n'étaient pas du domaine d'une certitude, qui s'impose, qu'on s'impose. Mais bien une aventure. Où l'Eglise propose et ne s'impose pas. Où l'Eglise s'expose en prenant le parti de l'homme, de la femme, de leur autonomie et de leur liberté. Où la Parole devient une Bonne Nouvelle pour les petits, les pauvres. Et qu'on ne les enterre pas. Où l'Esprit est à l'œuvre pour que l'homme et la femme se risquent à l'amour.

Le maître et ses serviteurs

- Cinq talents à l’un, deux à l’autre, un seul à un troisième. C’est injuste, non ?- Non, parce que le maître a donné à chacun selon sa propre force, c’est-à-dire sa

capacité à recevoir, à se l’approprier pour le faire sien.- Tu m’expliques ?- Par exemple, il y a des gens qui gagnent au loto mais qui ne savent pas transformer

cette chance en vrai bonheur. Pareil pour la beauté ou l’intelligence exceptionnelles : certains ne savent pas gérer ce don…

- Je vois : dans la parabole, chacun est doté selon ses capacités.- Oui. Et Dieu ne viendra pas lui demander des comptes au jour dernier.

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- En somme, Dieu nous a confié ce monde. À nous de le gérer, librement.- Oui. Le troisième serviteur était un aigri, bloqué dans la crainte. Ce n’est pas qu’il a

mal agi. C’est qu’il n’a pas agi !- Et si un serviteur avait tout dépensé ? On pourrait imaginer un serviteur qui garderait

tout pour lui !- Alors, ce serait un faussaire. C’est une dérive bien connue dans l’Eglise : se servir de la

parole de Dieu, la détourner à son profit. Bref, agir en gourou. Alors que Dieu nous appelle à une liberté créatrice, active et responsable.

Profession de foi

- Je crois en un Dieu de toute beauté, le Père d'infinie tendresse qui nous a offert ce monde en cadeau. Le septième jour, il s'est reposé et nous a invités à faire de même pour qu'avec lui, dans un coeur à coeur, nous puissions reprendre souffle.

- Je crois en Jésus-Christ, le fils bien-aimé, né de l'humble fille de Nazareth. Il est venu nous dire que nous avons du prix aux yeux de Dieu et des talents à faire fructifier pour le plus grand bien de tous. Il est mort pour nous libérer de nos esclavages. Au premier jour d'une semaine nouvelle, il est ressuscité et a inauguré l'éternité.

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- Je crois en l'Esprit-Saint qui nous aide à vivre dès aujourd'hui au rythme de l'amour de Dieu et à donner le meilleur de nous-mêmes pour que, dans ce monde déshumanisé, grandisse son Royaume.

- Je crois en l'église répandue à travers le monde en d’innombrables petites communautés, signes d'une fraternité universelle. Elle est un peuple en marche où toute joie et toute peine peuvent être partagées.Ou

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers,le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.Je crois en l'Esprit Saint,à la sainte Église catholique, à la communion des saints,à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

Je crois en Dieu Pèrequi nous a confié à chacun des talents d'amour

nous faisant ainsi responsables de la vieet du bonheur les uns des autres.

Je crois en Jésus Christqui s'est laissé émouvoir devant la détresse des hommes.

Il a offert sa vie jusqu'au don total de lui-mêmepour que surgisse dans la nuit du monde

la lumière de l'espérance.

Je crois en l’Espritqui nous apprend à discerner en nous les dons de Dieumais aussi à les reconnaître en ceux qui nous entourent.

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Je crois en l’Eglisequi suscite la responsabilité de tous les croyants.

Elle leur permet de réinventer l'amouret lui donnant sans cesse de nouveaux visages.

Prière universelle

Nous ne sommes pas là, frères et soeurs, seulement en notre nom, mais au nom de tous nos frères les hommes... Essayons d'être leur porte-parole auprès de Dieu...

- Comme le maître de la parabole, Seigneur, tu as confié tes biens à l'humanité... Regarde ceux qui possèdent des richesses sur la terre: aide-les à ne pas s'en faire les propriétaires, mais à les mettre au service du plus grand nombre. Nous t'en prions.

- Comme les deux premiers serviteurs de la parabole, Seigneur, beaucoup font valoir leurs talents... Regarde ceux qui donnent de leur temps, de leur argent, de leur compétence, pour que des hommes vivent en paix, travaillent, guérissent, soient respectés dans leur dignité: donne-leur ta joie. Nous t'en prions.

- Comme le troisième serviteur de la parabole, Seigneur, certains ont peur de toi parce qu'ils te connaissent mal… Montre-leur que tu es un Père qui fait confiance et qui, parce qu'il fait confiance, est exigeant. Nous t'en prions.

- Comme à tes disciples, Seigneur, tu nous as parlé de ta venue. Renouvelle-nous ta confiance et aide-nous à être de bons et fidèles serviteurs au service de ton Royaume. Nous t'en prions.

Toutes ces demandes, nous te les exprimons en toute confiance, à Toi que l'on appelle Maître et qui t'es fait serviteur, en ton Fils Jésus, le Vivant pour les siècles des siècles. Amen!

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Dieu a un projet pour son peuple. Il le veut en paix. Il le veut heureux. Unissons-nous dans la prière pour qu'il nous donne de servir son dessein d'amour.

Ô Père, vois ton Église. Tu la combles de tes dons. Qu'elle en soit la généreuse dispensatrice aux hommes de tous pays et de toutes conditions pour que ton règne vienne. Seigneur, nous te prions.

Ô Père, vois nos frères qui se croient exclus de toutes les richesses de la naissance, de la culture et même de l'amour. Suscite-leur des frères qui croient en eux et leur révèlent quels dons ils ont reçus de toi. Seigneur, nous te prions.

Ô Père, vois tous ceux qui, parmi nous, sont fiers de ce qu'ils sont, de ce qu'ils font. Rappelle-leur qu'ils sont des intendants, des serviteurs auxquels tu demanderas compte de l'usage de tes dons. Seigneur, nous te prions.

Ô Père, vois les militants des mouvements qui luttent quotidiennement pour la libération et le développement des hommes et des peuples. Que ton Esprit les éclaire et les soutienne dans leurs efforts. Seigneur, nous te prions.

Père, tu nous appelles à la vigilance dans l'attente du retour glorieux de ton Fils. Rends-nous attentifs à tes dons, généreux à les faire fructifier et à les partager pour que nous le reconnaissions quand il viendra, lui qui vit... Amen.

Ou

Partout des femmes et des hommes mettent leurs talents au service du monde pour que germe l’espérance. Rejoignons-les maintenant dans la prière.

- Seigneur, tu es parti en voyage, tu nous as confié ce que tu avais de plus cher à tes yeux : la terre et ses habitants : tu t’es retiré pour nous en laisser la responsabilité. Donne-nous ton Esprit et la force de ton amour pour créer du bonheur pour tous et faire grandir notre monde jusqu’à ton retour. Seigneur nous te prions.

- Seigneur, de toi, nous avons tous reçu une part d’être différente. Nous avons chacun la responsabilité de la faire fructifier pour nous et pour le service de nos frères. Apprends-nous l’audace, donne-nous le goût du risque et de l’aventure qui feront que notre vie ne restera pas stérile mais rayonnera la joie de ton Royaume. Seigneur nous te prions.

- Nous sommes tous rassemblés ici dans la complémentarité de nos dons. Un bouquet de fleurs sur l’autel, un morceau de musique joué avec délicatesse, une église propre et accueillante, des sourires sur les lèvres, tout cela fait la richesse de notre assemblée. Pour que nous prenions le temps de goûter à ce que nous recevons des autres et le temps de leur dire merci, Seigneur nous te prions.

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Dieu notre Père, tu comptes sur nous. Aide-nous à ne pas te décevoir et que vienne ton règne pour les siècles des siècles. Amen.

ouLe Seigneur a confié à tous les hommes des talents. Prions pour ceux qui n’ont plus confiance en eux et qui ont besoin de retrouver toute leur dignité…

- Dans l’attente de ta venue, Seigneur, tu confies à ton Eglise ta Parole de vie. Pour qu’elle l’annonce à tous les hommes, nous te prions

- Tu donnes à chacun selon ses capacités, Seigneur, tu ne rejettes personne pour collaborer à la mission commune. Pour que nous luttions contre l’exclusion sociale, nous te prions.

- Tu veux nous libérer de la peur, Seigneur, et tu nous donnes ton Esprit de force. Pour tous ceux qui doutent et traversent des épreuves, nous te prions.

- Tu nous annonces le jugement, Seigneur, qui se prépare tout au long de notre vie. Pour que notre communion affermisse notre charité, nous te prions

Que ta Parole, Seigneur Jésus, redise à tout homme combien tu l’aimes. Nous te le demandons, à toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.

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LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE

Prière sur les offrandes

Dieu notre Père, regarde ce pain et ce vin que nous te présentons, fruits de la terre et du travail de l'homme: qu'en devenant les signes de ta vie, ils nous stimulent à faire fructifier les talents que tu nous as confiés en Jésus, le Christ, notre Seigneur.OuLes biens que nous avons reçus de toi, Seigneur, nous les plaçons sous ton regard et nous les recevrons de nouveau, transformés par ton amour. Qu'ils nous obtiennent alors la grâce de vivre pour toi et nous donnent l'éternité bienheureuse, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière eucharistiqueVraiment, il est juste et bon de t'offrir notre action de grâce, toujours et tout lieu, à toi, Père très saint, par le Christ, notre Seigneur.Nous te bénissons pour les talents que tu distribues à chacun selon ses capacités: grâce à toi, tout homme peut trouver en lui tout ce dont il a besoin pour aimer et être aimé!Nous te bénissons aussi pour l'abondance de tes grâces répandues dans le coeur des saints et des saintes de tous les temps: grâce à eux, l'humanité peut avancer sur le chemin de la perfection et percevoir un reflet de ta beauté, de ton amour!C'est pourquoi, avec eux et avec les anges, avec Marie, notre maman du ciel, nous pouvons te louer et te bénir en proclamant (en chantant):SAINT...

Béni sois-tu, Père, de nous préparer à l'irruption des derniers temps en nous demandant de vivre avec courage et fidélité une vie ordinaire. Tu nous apprends ainsi à aimer ce qui fait la trame de nos jours, la tâche, les amitiés, les affections quotidiennes.

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Béni sois-tu, ô Christ, de nous avertir que ton jour viendra comme un voleur. Tu veux nous donner une foi vigilante et faire de nous, dans la nuit de ce monde, des enfants de lumière.Béni sois-tu, ô Saint Esprit, de nous apprendre à discerner les dons de Dieu, à les reconnaître en ceux qui nous entourent, à les faire fructifier. Tu nous donnes la certitude que Dieu n'est pas un maître injuste mais un Père, dont nous proclamons la gloire en chantant d’une seule voix :

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant de qui nous tenons la vie, la croissance et l'être.Dans cette existence de chaque jour que nous recevons de ta grâce, la vie éternelle est déjà commencée: nous avons reçu les premiers dons de l'Espritpour que fructifient en nous les talents que tu nous confies, et nous vivons dans l'espérance que s'accomplisse en nous le mystère de Pâques.C'est pourquoi avec tous les anges du ciel, nous voulons te bénir et t'acclamer en chantant d'une seule voix: Saint!...

Tu es vraiment saint, Père et nous te sommes pleins de reconnaissance pour le don merveilleux que tu nous as fait en Jésus, ton Fils: grâce à lui, nous savons que ton nom est désormais "Amour" et non plus "juge" et "vengeur". A chacun de nous, tu donnes les biens du corps et de l'esprit qui permettront de fleurir là où tu nous as semés.

Sanctifie maintenant ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit; qu'elles deviennent pour nous le Corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.Au moment d'être livré et d'entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il rendit grâce, il le rompit et le donna à ses disciples en disant:PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS.

De même, à la fin du repas, il prit la coupe; de nouveau, il rendit grâce et la donna à ses disciples, en disant: PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE, QUI SERA VERSE POUR VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ CELA EN MEMOIRE DE MOI.

Voilà pourquoi nous sommes ici, rassemblés devant toi, Père. Et, tout remplis de joie, nous rappelons ce que Jésus a fait pour nous sauver: dans cette offrande qu'il a confiée à l'Eglise, nous célébrons sa mort et sa résurrection. Père du ciel, garde-nous unis dans l'Esprit-Saint et accueille-nous avec ton Fils bien-aimé.

Qu'il soit pour nous le chemin qui conduit jusqu'à toi. Au milieu d'une population d'humbles gens, il a travaillé comme un bon artisan de village, servant ses frères avec ses talents de charpentier et tout le savoir faire acquis près de Joseph et de Marie. Auprès de ses frères de race, il a fait valoir ses

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talents de serviteur de la Parole, afin de nous révéler quel Père tu es et à quel Royaume tu nous appelles.

Au coeur de nos préoccupations journalières, fais-nous redécouvrir que la banque de ton Royaume ne se limite pas aux capitaux financiers et industriels, ni au capital intellectuel et culturel, mais repose d'abord sur le capital du coeur et de l'amour où tout homme quel qu'il soit, blanc ou noir, malade ou bien-portant, jeune ou vieux, superstar ou inconnu, citadin ou paysan, est une étincelle de ta propre vie qui ne peut que grandir.

Viens en aide, Père, à notre pape Benoît 16, à notre évêque André-Mutien et à tous les membres de nos communautés paroissiales: que, sans cesse, fructifient les talents que chacun a reçu de toi. Enfin, Père, souviens-toi de nos frères et soeurs défunts (et en particulier...): donne-leur de partager pleinement la joie du Royaume des cieux, avec Marie, notre mère, et les saints du ciel, tous ensemble, dans le Christ Jésus.PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI, DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS L'UNITE DU SAINT ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES SIECLES DES SIECLES. AMEN!

Prière eucharistique: Au Dieu qui se retire (33 ord A)

Cél. Dieu notre Père, il est juste et bon de te rendre grâce, de te louer et de te bénir toi qui nous fais sortir de nos peurs pour vivre dans la confiance.

Ts. Oui, nous voulons te remercierpour ces multiples talents que tu as déposés en nouset qui ne demandent qu'à être mis en œuvreau service de ceux qui te sont les plus chers.

Cél. Nous sommes émerveillés de la confiance sans cesse renouvelée que tu nous portes en nous permettant de construire un bonheur durable et profond.

Ts. Tu éveilles le désir de mettre nos vies au service du Royaume.Tu nous as donné la capacité d'inventer les paroles et les gestes qui feront grandir la paix et l'amour.

Cél. C'est pourquoi, nous qui sommes ici rassemblés dans la complémentarité de nos dons, nous nous faisons une joie de chanter ta gloire et proclamer ta louange en disant:

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Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l'univers …

Cél. Nous ne soupçonnons pas, Seigneur, les innombrables talents que tu as semés en nous et que nous laissons inexploités.

Ts. N'est-ce pas souvent notre vanité et la dureté de nos cœursqui nous interdisent d'apprécier et de valoriser la beauté des autres?N'est-ce pas la jalousie qui nous empêche de voir les talents des autres et de les encourager à les mettre en œuvre?C'est contre ces mêmes obstacles que Jésus a buté et ils l'ont conduit à la mort.

Cél. Envoie ton Esprit sur ce pain et ce vin et sur notre assemblée pour qu'ils deviennent corps et sang de Jésus et que nous devenions signes de ton amour de ta présence au milieu du monde.

La veille de sa mort au cours de son dernier repas Jésus prit le pain, il rendit grâce et le donna à ses disciples en disant: "Prenez et mangez-en tous ceci est mon corps livré pour vous."De même à la fin du repas, il prit la coupe de vin, de nouveau il rendit grâce et la fit passer à ses amis en disant: "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi."

Cél. Viens, Seigneur, par ton Esprit nous libérer de nos peurs.Viens dynamiser nos énergies.Viens déployer nos dons et nos richesses cachées.

Ts. Qu'il nous donne aussi le courage du geste fraternel et du don généreux.Qu'il nous donne l'audace de dénoncer avec vigueurl'injustice et l'oppression, l'égoïsme et le mensonge.

Cél. Viens, Seigneur, aux cœurs de nos cités et de nos villages auprès des oubliés et des refoulés.Viens au cœur des responsables de nos Eglises mais aussi de nos communautés où se dit ta Parole, où se mange ton pain, et où les pauvres devraient être aimés comme toi.

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Ts. Nous te prions pour tous les témoins de la Bonne Nouvelle,pour toutes celles et ceux qui cherchent un sens à leur vie,pour tous les bénévoles qui unissent leurs bonnes volontés,et pour tous ces anonymes qui travaillent dans l'ombrepour faire grandir un monde fraternel et heureux.

Cél. Comme tu as transformé ce pain et ce vin, transforment nos vies pour qu'elles parviennent devant toi comme un chant de louange à ta gloire.C'est pourquoi nous aimons proclamer tous ensemble:

Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.

LE TEMPS DE LA COMMUNION

Pour introduire le "Notre Père"Jésus a fait totalement confiance à son Père, et il nous a donné les mots pour dire avec lui notre confiance d'enfants bien-aimés... Unis dans le même Esprit, disons:NOTRE PÈRE...

Action de grâce- Il est bon de te rendre gloire, Père très saint, pour ceux et celles qui chaque jour,

dans l’obscurité du quotidien, te servent avec amour. R/Nous te rendons grâce...

- Il est bon de te bénir, avec eux qui veillent dans l’espérance et guettent le jour du Christ sans se lasser. R/…

- Il est bon d’apprendre de tes amis les signes des temps et de reconnaître que l’Esprit est à l’œuvre en ce monde. R/…

- Il est bon de vivre en enfants de lumière et de laisser monter jusqu’à toi la prière que Jésus nous enseigne : Notre-Père

Prière pour la paix

Dans la joie de Pâques, Seigneur Jésus, tu as chassé toute crainte du coeur de tes amis en leur annonçant la paix. Cette paix, tu la mets en notre coeur, comme un talent précieux qui vaut plus que tout l'or du monde. Aussi, que nos gestes de paix soient le signe d'une liberté nouvelle où tu engages ton Eglise pour aujourd'hui et pour les siècles des siècles. Amen!ouSeigneur Jésus, ton amour a banni la crainte du cœur de tes disciples quand tu leur as donné la paix en signe de confiance et d’amitié : que nos gestes de paix soient le signe de ta présence en nos cœurs et de la joie que tu promets à tes serviteurs pour

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les siècles des siècles. Amen !OuDélivre nous Seigneur de toutes ces peines qui nous paralysent et nous maintiennent dans l’immobilisme.Délivre-nous de voir en toi un Dieu méticuleux à l’affût de nos moindres faux pas.Mais donne-nous d’oser réinventer l’amour en mettant en œuvre tous les talents que tu nous as confiés par le Christ Notre Seigneur. Amen.. Que la paix du Seigneur soit tjs avec vous…

Avant la communion

Heureux sommes-nous d'être les invités au repas du Royaume... Voici celui dont nous attendons le retour...

Prière après la communionSeigneur Jésus, nous te disons à chacune de nos messes: « Viens, nous t'attendons! »... Rends active notre attente: remplis-nous de générosité et de tendresse, apprends-nous la lutte pour la justice et contre la pauvreté, enseigne-nous l'écoute des autres et le respect de leurs opinions, ouvre nos lèvres à la prière de louange et porte nos esprits à la contemplation de tes merveilles! Ainsi, à ton arrivée, tu nous trouveras les mains remplies des dons reçus de toi et tu nous feras entrer dans la joie de ton Royaume, avec le Père et l'Esprit-Saint, pour les siècles des siècles!OuDieu notre Père, tu as confié à chacun de nous des talents à faire fructifier. Que la force de ton Esprit nous aide à risquer un peu de notre confort et de nos certitudes au service de ton Royaume. Nous pourrons alors entrer dans ta joie, toi notre maître et notre Dieu, aujourd'hui et jusqu'aux siècles des siècles.OuPère, donne à chacun la vaillance et le courage indispensables pour faire fructifier tes dons afin qu'il témoigne de ton amour. Que celle assemblée soit le point de départ d'une nouvelle ligne de conduite dans notre vie chrétienne. Amen.EnvoiC’est en fils et filles de la lumière que le Seigneur vous envoie pour témoigner de son amour. Allez, dans la paix du Christ. NOUS RENDONS GRACE A DIEU

PRIERES MEDITATIVES

Si j'ai peur de Dieu, je risque d'enfouir mes talents,

de fuir mes responsabilités, par peur de me tromper. Dieu ne maudit jamais

celui qui se trompe. Car son amour est plus fort

que nos erreurs.En revanche,

son amour ne peut rienpour celui qui fuit ou qui enfouit.

Avoir peur de Dieu,

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c'est lui fermer la porteet désespérer de lui.Avoir peur de Dieu,

c'est se laisser mourir.

Quand, Seigneur, tu parles de ta venue,tu parles de nous et de nos talents.Puisque l'amour est un art,il faut, pour l'exercer,risquer nos petits talents.Il y a de quoi faire aujourd'huipour qui veut s'essayer à l'amour.Quand je m'y risque,tu es là qui déploies mes forceset me relies à tous ceux qui font de même.Parce que ton amour n'est pas une aventure de solistes,mais un choeur dont chacun sert l'unité et la beauté.A tous, et avec toi, Seigneur,on peut tout.Y compris rendre ton amourà ceux qui ne l'espèrent plus.

Vaine est la beauté,dit le Seigneur.Ta parole est choquante, ô Père ! Impossible d'appeler vaines la féerie d'un coucher de soleil, l’harmonie d'une cathédrale, la grâce d'une danse...

Sois béni, toi le Créateur de ces beautés, de ces talents, reflets de ta propre splendeurVaine est la beauté : telle est pourtant ta parole que j'écoute et médite. Oui, vaine est la beauté d'un emballage vide ou, pire, d'une œuvre d'art perverse Le mensonge, alors, se fait charme et le mal séduction.

Nous t'en prions, Seigneur Jésus, libère-nous de cette fascination et laisse-nous plutôt voir ton visage transfiguré !

Prière d'évangileJe le crains, Seigneur, je ne suis qu'un bon à rien. Je le crains, Seigneur, jusque là j'ai manqué d'audace, j'ai manqué d'ardeur. Mais maintenant je veux te prendre au mot:Puisque tu es bon, fais-moi grâce.Puisque tu es plein de sagesse, apprends-moi à faire fructifier les dons reçus de toi.Puisque tu peux tout, donne-moi de répondre à ton attente,

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de te ressembler, de pardonner, de rendre ma confiance à celui qui m'a offensé, afin que nous puissions marcher ensemble, comme des frères, sur ton chemin.

Pour la semaine qui vient… « Chaque jour est important »Il est question, en cette fin d’année liturgique, du « retour du Seigneur », de sa venue. Et St Paul nous dit que, même si nous n’en connaissons pas la date, cela ne devra pas nous surprendre : nous devrons être prêts. Et pour cela, ne restons pas endormis ! C’est également le sens de la « parabole des talents » que Jésus raconte sans trop de ménagements à ses disciples. Attention… Il s’agit bien d’une mise en garde pour ceux qui laisseraient tranquillement passer le temps, le temps de leur vie, sans se mettre au travail !Le labeur apostolique n’attend pas, car, si le Seigneur revient, quel bilan aurons-nous à lui présenter. Chaque jour semble important pour faire fructifier ce que le Christ nous a confié.Nous n’avons pas tous reçu la même chose, et c’est heureux. Dans sa magnifique description du « corps » ecclésial, St Paul explique comment et pourquoi les dons sont variés « en vue du bien de tous. Mais l’important est de leur faire porter du fruit, dès aujourd’hui. Le serviteur qui a enfoui son talent l’a fait par peur… Nous qui sommes avertis, ne nous laissons pas paralyser par la peur ou l’indifférence. Ne nous disons pas qu’il est encore temps ? C’est aujourd’hui que le Christ compte sur nous !

Méditation   du père Pierre Duvillaret

Le Serviteur fidèletu veux préparer tes disciples à ton prochain départ, Jésus.Ta mission sur terre se termine,tu es cet homme qui part en voyage, tu retournes au Père.Mais ta parabole rappelle aussi l’attitude de Dieu envers nous :Dieu fait confiance à l’homme,il leur confie ses biens…

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre…Puis Dieu part en voyage en quelque sorte.Il laisse la place à l’homme,le chargeant de remplir la terre et de la soumettre (Gn 1, 28).Mais n’est-ce pas prendre le risque de s’en remettre à un apprenti sorcier ?Et tu fais la même chose, Jésus !Tu es venu restaurer notre monde en y semant l’amour ;puis tu pars, laissant ton œuvre à douze pauvres hommes sans diplômes !Quelle imprudence… ou quelle audace divine !

Il leur confia ses biens, à chacun selon ses capacités…Tu as donné à l’homme, créé à ta ressemblance, des capacités prodigieuses.Mais que faisons-nous de tous ces biens ?

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Savons-nous t’en remercier et t’en glorifier ?

A son retour, le maître demanda des comptes…ce n’est pas un patron qui exige des comptes pointilleux…C’est l’ami qui désire savoir comment l’on a répondu à sa confiance ;c’est le père qui veut se réjouir du travail fait pour lui par son enfant.

Très bien ! Tu as été fidèle… Entre dans la joie de ton maître !Voilà ton profond désir pour chacun de nous, Seigneur :nous faire partager ta joie, ta vie éternelle.Donne-nous de répondre avec amour à la confiance que tu nous fais !Merci de rester avec nous par l’Eucharistie pour soutenir notre fragilité.Garde-nous fidèles à faire valoir pour toi et pour nos frères et nos sœursles biens que tu nous as confiés…et fais-nous produire beaucoup de fruits (Jn 15, 5).

Serviteurs actifs

Il leur confia ses biens…Seigneur, tu as créé l’homme à ton image et ressemblance.Tu lui as confié la terre pour qu’il la cultive et participe à ton œuvre (Genèse).Tu nous donnes la vie, et tu veux que nous en prenions la responsabilité,En utilisant les talents que tu nous as remis : l’intelligence, la volonté, le cœur,Et aussi la foi, ta Parole, ton amour au plan spirituel…Que de biens remis entre nos mains ! Quelle confiance tu nous manifestes !

Qu’en faisons-nous ?A chacun selon ses capacités…Dans notre monde égalitaire, on trouve que ce n’est pas juste ;Pourquoi donner cinq talents à l’un, deux à un autre,Seulement un au troisième ?Notre égoïsme et notre jalousie voudraient tout réduire au même niveau.Que nous sommes alors loin de toi, Seigneur,Loin de ta largeur de vue, loin de la beauté de ta création !Tu ne t’es pas servi d’un « moule » pour fabriquer les êtres en série ;Chacun est unique, chaque fleur est différente,Chaque visage a sa marque particulière.Et la beauté de ton œuvre vient de cette variété presque infinie.

Pourquoi l’homme voudrait-il faire exception ?

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Tu nous demandes de travailler à la beauté de l’univers, au bien du monde,Avec toi et comme toi,Non d’une manière uniforme, mais chacun selon ses capacités…Donne-moi, Seigneur de cultiver le talent que tu m’as donné,Au lieu de le laisser improductif !Donne-moi de savoir me réjouir en voyant ce que peut faire mon voisinAu lieu d’en être jaloux !Fais que j’apporte ainsi ma contribution pour un monde meilleur,Un monde plus beau, plus conforme à ce que tu désires qu’il soit.

Très bien, serviteur bon et fidèle…Ce qui compte pour toi, dans le travail que tu nous confies,Ce n’est pas le résultat, le « rendement »,C’est la générosité, l’amour avec lequel nous le faisons.Donne-nous, Seigneur, d’être ces bons et fidèles serviteurs,Pour ta gloire et pour le bien de nos frères.

TEXTES DE MEDITATION

LE BILLET DU DIMANCHE Le risque de vivre

Banquiers et hommes d'affaires, soyez tranquilles: la parabole des talents ne porte sur vous aucun jugement particulier! D'ailleurs lequel d'entre vous serait assez fou pour confier des millions à de simples employés? Le héros de notre parabole ne peut être que Dieu lui-même, et ce qu'il donne en garde à ses amis a mille fois plus de valeur que toutes les fortunes de la terre.

Son Fils est venu et, au risque de l'amour; il a accepté de donner sa vie pour le salut de tous les hommes. Il ose confier aux hommes sa Parole, lumière et force pour tous ceux qui l'accueillent. Parole de vie, grand souffle sur l'univers, elle se lit dans la vie des hommes par les fruits qu'elle produit, de conversion, de sainteté, de paix, d'amour fraternel.

Le don de Dieu se donne et se partage à l'infini. Le plus sûr moyen de le perdre est de prétendre le mettre à l'abri. Au Royaume de Dieu, il n'y a pas de place pour la peur, la trop grande prudence ou les pla-cements frileux. Si nous avons reçu l'Évangile, c'est grâce à des témoins qui, au long des siècles, ont tout misé sur le Christ et tout risqué pour le faire connaître. La foi ne permet pas de s'installer dans

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un confort douillet; elle appelle toujours plus loin, vers ceux qui cherchent une espérance, vers les lieux où l'Évangile est le plus ignoré ou le plus combattu.

Dieu s'est livré aux hommes. Quelle marque de confiance! Merveilleuse grandeur de l'homme qui accepte le risque de vivre et d'aimer.

Fruits de l’amour

"Qu’elle soit petite ou grande, nous disposons tous de la capacité d’aimer. Osons aimer ! N’ayons pas peur !"

Jésus converse avec ses disciples. Il leur parle de sa venue à la fin des temps. Le Seigneur se compare à un homme qui part en voyage et qui confie ses biens à ses serviteurs. Quels sont ces biens que le maître a laissés aux gens de sa maison pour qu’ils les fassent fructifier ? Ces talents sont, à n’en pas douter, les multiples manifestations de l’amour de Dieu à son Église.Les serviteurs, dans l’Évangile, reçoivent cet amour à la mesure de leur coeur. Ils sont appelés à le redistribuer autour d’eux pour qu’il grandisse et porte du fruit. Les deux premiers se mettent immédiatement à la tâche. Ils réussissent à doubler la mise. L’amour s’est accru à la hauteur de ce qu’ils avaient reçu. Ils font la joie de leur maître et le maître les invite à partager sa joie.Le dernier serviteur n’a pas fait fructifier son talent : il l’a enseveli comme on ensevelit les morts. Ce n’est pas l’amour mais la peur qui commande sa vie. Il n’aime pas son maître : «Tu es un homme dur ; tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. » Ce manque d’amour lui est fatal : il est jugé selon ses propres paroles, avec dureté. L’amour qui lui avait été offert – qui est toujours beau car il est l’amour de Dieu, c’est-à-dire Dieu lui-même –, lui est ôté. Le serviteur est jeté dans les ténèbres, pays des pleurs et des grincements de dents, pays sans amour et sans vie, pays où Dieu n’est pas.Qu’elle soit petite ou grande, nous disposons tous de la capacité d’aimer. Osons aimer! N’ayons pas peur! Nous sommes tous des enfants de Dieu, des enfants de l’Amour. C’est dans la mesure où l’amour est partagé qu’il grandit et s’épanouit.

Une absence créatrice

LA PARABOLE DES TALENTS nous parle d’une «absence». Celle du Christ qui a pris soin de dire à ses disciples : «Il est bon pour vous que je m’en aille» (Jn 16, 7), avant de les assurer de la présence du Saint-Esprit. Une absence qui n’est pas sans évoquer le retrait de Dieu à la fin du sixième jour, lorsqu’il confia sa création à l’homme et à la femme après les avoir bénis (Gn 1, 28).Ainsi le Seigneur, en nous laissant cet espace, se révèle-t-il aux antipodes du Dieu «bouche-trou» de nos désirs infantiles qui agirait à notre

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place, pallierait à tous nos manques, nous éviterait le risque de cette liberté que nous revendiquons tout en la redoutant.

Mais, qualifiée de bonne par le Christ, cette absence n’apparaît- elle pas plus risquée pour l’homme comme en témoigne le parcours des trois serviteurs de la parabole? Car si les deux premiers ont su déployer leur créativité, faire fructifier leurs talents – de la foi confiance, de l’espérance, de « l’amour répandu dans leur coeur par l’Esprit Saint» (Rm5, 5) , le troisième a trébuché non à cause de Dieu, du destin, des autres, mais de sa peur. Une peur qui nourrit la défiance, gèle toute initiative, se cherche des justifications et peut aussi se cacher sous divers autres motifs: raisonnable, comme la prudence ; spirituel, comme la fausse humilité qui enterre les talents sous prétexte de ne pas se mettre en avant…! Alors, à nous d’apprendre à discerner ce qu’il en est, pour nous libérer progressivement et nous émerveiller de ce que Dieu ait choisi de nous faire confiance, accepte que nous prenions des risques, nous accompagne dans nos errances d’une présence reconnue souvent après coup. Voilà donc qui nous provoque à avancer puisque la joie de Dieu est au bout du chemin et peut-être même déjà là, timide ou plus assurée.

Le Seigneur nous confie ses biens

La première lecture brosse le portrait d’une femme « vaillante » présentée comme le modèle des fidèles de Dieu.Elle se dépense pour les siens et « tend la main aux malheureux ». Le fait que la sagesse biblique ait retenu cet exemple pour rappeler en quoi consiste la crainte de Dieu en dit long : tels nous devons être à la place qui est la nôtre, et c’est dans un allègre service que nous sommes appelés à nous préparer au jour du Seigneur, ce jour qui viendra « comme un voleur dans la nuit ».Lui, le Seigneur, en entrant dans la joie de son Père, nous a confié ses biens. Il s’en remet à nous pour les faire valoir avec le courage et l’audace de l’espérance. A chacun de veiller et d’oser prendre des risques pour faire fructifier le ou les talents reçus, en s’appuyant sur la force de l’espérance et la grâce de l’Esprit.En ce dernier dimanche de l’année liturgique A (avant la fête du Christ-Roi) l’évangile proposé nous parle du retour du Christ.C’est une belle parabole. Avant de partir en voyage, un homme confie à ses serviteurs des talents, selon leur capacité. Ce qui montre déjà qu’il ne surcharge personne. Pour comprendre l’importance du geste, nous devons savoir qu’à l’époque, un talent représentait le salaire de près de six mille journées de travail ! Il laissa donc à chacun une grande somme.La leçon de cette histoire est qu’enfouir cette richesse c’est ne pas faire honneur à Dieu, c’est aussi le craindre inutilement. Dieu nous fait de nombreux dons, il nous offre des talents… et il

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n’attend pas de nous que nous les enterrions au fond de nous même, mais que nous les utilisions, et que nous en fassions profiter les autres. Que le chanteur charme nos oreilles, que le peintre égaie nos yeux, que l’ébéniste réalise de beaux meubles ou sculptures, que le comptable rende les comptes justes, etc. Chacun d’entre nous a des talents et des qualités, utilisons-les, ils sont inépuisables et les autres en ont réellement besoin.D’autant plus que l’attente de Dieu n’est pas démesurée. Il espère principalement notre fidélité, notre foi, notre confiance et notre amour (pour lui et pour les hommes et femmes de ce monde). Par conséquent, même si nous pensons n’avoir pas de grand talent, rendons service, donnons du peu que nous avons. Le plus petit geste peut être important pour l’autre, un simple sourire apporte souvent bien plus que de grands œuvres ou paroles.Bon dimanche et prenons conscience des talents que Dieu nous a donnés.

Un homme, qui partait en voyage,appela ses serviteurs et leur confia ses biens

Tout est dit, nous savons déjà qu 'il s 'agit d 'une parabole sur la confiance. Le maître distribue la charge à ses trois serviteurs en fonction de leurs capacités : au premier cinq TALENTS à faire fructifier, au second deux, et au troisième un seul. Les deux premiers ont pris à coeur leur mis sion. Au retour du maître, ils lui rendent compte de leur gestion. Ils ont apprécié la confiance qui leur était faite : « Tu m 'avais confié telle somme, voilà ce que j 'en ai fait. » La transposition est facile : Dieu nous fait confiance. Il nous associe à ses affaires, c 'est-à-dire à son Royaume, chacun selon nos capacités. Cette expression, « chacun selon ses capacités », devrait nous rassurer. Il ne s 'agit pas de nous culpabiliser de ce que nous n 'avons pas su faire. D 'ailleurs, le maître n'entre pas dans le détail des comptes avec les deux premiers : il constate qu 'ils sont entrés dans son projet qui est la marche de ses affaires, et c'est de cela qu'il les félicite. C 'est la seule chose qui nous est demandée, faire notre petit possible pour le Royaume et nous nous enten drons dire : « Rassure-toi, tu as fait ce que tu as pu. »En revanche, le troisième serviteur n'a pas su voir l'honneur qui lui était fait. Méfiance ou paresse ? Il s'est débarrassé au plus vite de la mission encombrante : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. » Non seulement, il n 'a rien fait, ce qui est un véritable abandon de poste pour un serviteur, mais il aggrave son cas en se permettant de critiquer son maître. Qu 'il soit démis de ses fonctions n'étonne donc personne.Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Jésus adapte pour la circonstance une phrase du livre des Proverbes : « Donne au sage, il deviendra plus sage, instruis le juste, il augmentera son acquis » (Pr 9, 9). Prenons une image : quand on a choisi la bonne direction, chaque minute, chaque pas nous rapproche du but, mais quand on tourne le dos au but du voyage, chaque minute qui passe, chaque pas nous éloigne encore du but. Ce que Jésus tra -duit : « Celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. » Nous le savons d'expérience : les humbles efforts que nous avons pu consentir un jour ou l 'autre pour servir le projet de Dieu nous ont apporté un bonheur sans commune mesure avec la peine que nous avons pu nous donner.Au moment où Jésus s'apprête à confier l'Église à ses disciples, la leçon est claire : le trésor remis entre les mains de ses serviteurs que nous sommes est considérable. Il s 'agit de l’annonce du bonheur promis à l 'humanité et nous en serons les premiers bénéficiaires : « Serviteur bon et fidèle... entre dans la joie de ton maître. »

Fiche biblique Panorama

Mot   : Retour

Jésus a disparu aux yeux des apôtres, mais il reviendra (Actes 1, 1 - 11, Ascension), comme le maître parti en voyage et qui demande des comptes à son retour. Cette promesse est si importante que nos communautés se sont donné des moyens pour la garder présente à l'esprit. Ainsi, les églises (surtout anciennes) sont tournées vers l'orient, le soleil levant évoquant la venue du Seigneur. De même la décoration des églises privilégie la représentation du Christ glorieux près de l’autel, ou encore celle du Jugement dernier et des « oeuvres de miséricorde » qui illustrent l’Evangile de dimanche prochain. S’y

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ajoutent les proclamations prévues lors de chaque eucharistie, comme le chant d'anamnèse et le choix des lectures pour ces dimanches de novembre et le temps de l’Avent.

Connaissance de la foi … La parabole des talents Cette parabole est entendue comme la comprend le troisième ses serviteurs : le maître a

confié ses biens à ses serviteur et il en demandera compte. D’où les leçons de morale aux enfants chrétiens et principalement à ceux qu’on jugeait

doués, bien dotés de « talents » (on jouait sans crainte sur le double sens du mot dans nos langues) : « Dieu vous a confié des talents pour que vous les fassiez fructifier. Il vous les redemandera au jour du jugement. »

Cette parabole, que je lis maintenant comme la parabole de l’appropriation de sa propre vie, était devenue un lieu où sévissait l’œil-conscience de Victor Hugo. Par ce texte évangélique, on apprenait à l’enfant que l’homme n’est qu’un serviteur de Dieu, responsable de sa vie durant de talents qui ne sont pas les siens, et pour lesquels il devra, au jour de sa mort, rendre des comptes de serviteur à son divin maître. Dans la même heure de catéchisme où on lui enseignait ceci, on lui faisait sans doute aussi réciter le « Notre Père », prière où se trouve clairement reconnu au même enfant le statut de fils divin : la contradiction ne semble pas avoir troublé beaucoup de monde.

Comment s’étonner alors que l’homme émancipé de nos démocraties, qui n’a plus de maître absolu ni dans sa famille ni dans sa cité, ne consente plus à cette religion de serviteurs pour l’éternités ? (…)

J’ai un instant souhaité que la parabole ne s’achevât pas si brutalement mais donne une consolation à l’exclu ; et au lecteur qui s’est identifié à lui. Que l’ancien maître formule au moins un adieu, un vœu pour dire son espoir que l’exclu rencontre d’autres hommes qui pourront l’écouter et l’aider à lire autrement ce qui lui était arrivé. La parabole est moins bien-pensante que moi et plus réaliste. Elle n’ignore pas que le maître tant qu’il est « su » par l’autre comme tyran, ne peut plus rien lui dire qui n’alimente chez l’autre la preuve de cette tyrannie et ne retarde son propre avènement. Marie Balmary, Abel ou la traversée de l’Eden (Ed Grasset, 1999,p. 76-77 et 105)

QUELQUES HOMELIES

Cet homme qui part en voyage et qui appelle ses serviteurs pour leur confier ses biens, nous avons deviné qu'il représente Dieu lui-même qui nous a confié le monde.Les biens que Dieu nous a confiés, ce sont d'abord les talents que nous avons reçus du fait de notre hérédité et de notre éducation. Ces talents que nous avons à faire fructifier pour nous grandir nous-mêmes et faire grandir les autres, c'est notre intelligence, nos dons intellectuels ou artistiques, nos dons relationnels, ce besoin qu'on ressent de communier avec d'autres par l'amitié, le dialogue, le don de nous-mêmes à ceux que l'on rencontre.

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Nos talents, bien sûr, c'est aussi notre foi en Jésus Christ, à approfondir toujours davantage.Tous ces talents, il nous faut les développer afin qu'ils servent au progrès du monde et au progrès de ce que Jésus appelait le Royaume de Dieu.Mais, autre aspect tout aussi important : ces biens que Dieu nous a confiés, c'est la tâche d'humaniser le monde, de gouverner la terre, de prendre en charge, chacun selon nos possibilités, les événements et le progrès des civilisations et des cultures tout autour de notre petite planète Terre.Trop souvent, devant les événements malheureux, guerres, violences, etc.... on est tenté de penser : «Puisque Dieu est tout-puissant, pourquoi a-t-il permis tout cela ?»

Mais précisément, c'est à nous que Dieu a confié cette tâche de gouverner le monde. Ce n'est donc pas à lui que nous pouvons nous en prendre, c'est à nous à faire preuve d'intelligence, de courage et de solidarité pour mener à bien les événements et mieux orienter l'histoire des peuples dans le sens de la paix.

Il faut à tout prix nous débarrasser de cette illusion que Dieu est l'auteur de tout ce qui se passe dans notre monde. Dieu nous a confié la gérance de ce monde, «et il partit». Toutes nos tâches humaines, toutes nos responsabilités familiales, ecclésiales, professionnelles, syndicales, politiques, internationales, font partie de cette gérance du monde pour laquelle Dieu a voulu nous faire confiance.

Mais alors, autre tentation : «Devant les problèmes mondiaux actuels, en constatant nos défaillances, Dieu ne pourrait-il pas quand même intervenir de temps en temps ?»Eh bien, il intervient de temps en temps, et même très souvent. Et pour cela, il se sert encore de nous : toutes les organisations caritatives, les actions de solidarité avec les pays les plus démunis, les interventions de tant de mouvements pour la paix, pour le développement des peuples défavorisés, pour une entente économique plus favorable aux pays pauvres, tout cela, c'est lui, Dieu, qui en donne l'idée dans la conscience des hommes et qui nous réveille discrètement : nous pouvons, nous devons être les uns pour les autres, sur le plan mondial, les instruments de l'intervention bienfaisante de Dieu.

Malheureusement, Dieu se heurte parfois (souvent ?) au péché de l'homme dont le germe réside au plus profond de son coeur et qui suscite tant de violences, d'injustices et de guerres. C'est toujours du coeur de l'homme que vient tout le mal de ce monde, et Dieu ne peut pas nous guérir malgré nous ; il respecte toujours ce sanctuaire de notre liberté qui fait notre grandeur d'homme, même quand nous en usons mal.

«Dieu est parti», mais il n'est pas absent : il travaille intérieurement les consciences des hommes dans le sens du Royaume qui est amour, paix, et communion entre tous.

Faisons-nous suffisamment face à nos responsabilités d'hommes et de femmes ? Pour cela, puisons dans l'eucharistie les forces nécessaires pour faire progresser le Royaume de Dieu, à la suite de Jésus qui nous en montre le chemin. Amen!

Le mot “talent” a pour nos oreilles un sens bien spécifique. Pour nous il s’agit avant tout d’une aptitude, d’une prédisposition particulière d’une personne.

Ainsi, nous disons d’un enfant qu’il est talentueux lorsque par exemple il peut lire ou écrire avant les autres. Chez certains apparaît un talent musical : ils jouent parfaitement d’un instrument ou savent chanter merveilleusement bien. Il y a aussi

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des talents plus communs mais qui sont tout aussi admirables : des personnes qui savent bien écouter et ressentir les choses, d’autres qui savent communiquer, expliquer les choses clairement, d’autres encore qui avec trois fois rien vous feront pousser des merveilles dans votre jardin. Certes, ils n’auront pas droit aux premières pages dans les journaux, mais de tels talents sont importants et utiles pour beaucoup d’entre nous. Vous connaissez sûrement tous dans votre entourage des gens qui ayant de tels talents ou d’autres encore.

Les talents sont des aptitudes qui sont données aux personnes, comme un cadeau qui leur est fait, sans même qu’un merci soit attendu. Pourtant ce n’est pas si simple. Pour qu’un talent puisse s’épanouir et bénéficier à d’autres que soi-même, il faut souvent bien des efforts et du temps. Avec le talent vient en fait le dur labeur. Contrairement à ce que la télévision veut bien nous faire croire par moments, même un chanteur ne pourra réellement nous plaire et nous faire partager ses chansons que s’il a beaucoup travaillé avant. Travailler sa voix, le texte, la musique et même souvent la chorégraphie. Ainsi, les membres de notre chorale qui nous aident tous à chanter grâce à leur talent, mais cela ne se fait pas sans efforts, sans longues répétitions, sans recherche de nouveaux chants qui puissent plaire à tous.

L’Évangile nous parle lui aussi de Talents qui sont donnés à des personnes. Mais ici il s’agit en premier lieu d’une quantité de pièces d’argent d’une grande valeur (équivalent à près de 20 ans de travail pour une personne de l’époque). Celui qui possédait des talents était effroyablement riche. Et il est justement question d’un tel homme dans l’Évangile : il peut se permettre de partir loin et surtout longtemps en voyage. Mais il souhaite aussi que pendant son absence, ses petites affaires se poursuivent pour qu’à son retour il soit encore plus riche. C’est ainsi qu’il confie à trois de ses serviteurs de grandes sommes : 5 talents, puis 3 et enfin un seul, selon les capacités de chacun. Il y a sûrement de quoi être un peu inquiet lorsque l’on se voit ainsi confier une grande somme d’argent.

Les deux premiers serviteurs ne montrent aucune crainte, d’ailleurs ils se mettent eux-mêmes à faire des affaires avec cet argent. Visiblement ils n’imaginent pas qu’ils puissent perdre l’argent dans ces affaires. D’ailleurs l’histoire leur donne raison puisqu’ils parviennent à faire doubler la somme.Mais le troisième serviteur est vraiment pris d’angoisses. Je pense que nous pouvons assez bien le comprendre. Que lui arriverait-il si ses spéculations se déroulaient mal et qu’il perdrait son unique Talent ? C’est ainsi qu’il préfère ne pas prendre de risque et enterrer le Talent.

Voici que notre homme riche est de retour. Les deux premiers serviteurs ont bien multiplié les Talents, sans doute avec un peu de chance aussi, et leur récompense est la joie de leur maître. Mais le troisième ne bénéficie d’aucune indulgence du maître. Même l’unique Talent qu’il avait lui est enlevé. Parce qu’il n’a rien risqué il perd finalement tout. Ce n’est pas la dureté de son maître qui est finalement responsable de son échec, mais bien le serviteur lui-même par sa trop grande peur et le fait qu’il n’ait même pas voulu placer le Talent à la banque, ce qui lui aurait au moins procuré un petit rendement.

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Jésus nous raconte cette histoire pour nous expliquer le Royaume de Dieu. Visiblement il n’y a pas de place au Paradis pour la peur, la trop grande prudence et surtout pas pour l’inaction. Au Royaume des cieux il s’agit donc avant tout de faire proliférer les Talents, de tout faire, tout oser, car nous avons tout à gagner et rien à perdre.Dans l’Évangile les Talents sont d’abord de simples pièces d’argent. Mais la parabole nous fait clairement comprendre que Jésus songe aux aptitudes que Dieu a offertes à chacun d’entre nous. C’est bien les talents que nous avons tous qu’il s’agit de faire proliférer, de fructifier. Œuvrer avec les talents que Dieu nous a donnés, les faire fructifier n’est pas simple. Il y a non seulement des risques à prendre, mais il y a aussi des efforts à fournir. C’est un travail de toute une vie ! Et pour nous aider, l’Évangile nous invite à cesser de nous enfermer sur nous-même, de ne penser qu’à nos peurs et nos soucis, et à enfin tourner notre regard vers l’horizon, vers le Royaume de Dieu. Dieu nous demande de nous oublier un peu et de penser à ce Royaume qui est à notre portée. Jésus a annoncé la venue du Royaume, et effectivement, il n’est pas loin, il est à porté de talent.Nous avons tous des talents. Au sein de notre communauté ils sont nombreux et variés. Mais certains sont encore enterrés, cachés. Il dépend de nous de saisir la chance que nous offre Dieu pour recevoir sa joie en retour, ou alors de rester là et de ne rien faire. Alors, quel serviteur êtes-vous ?

***************************************************************************************************Pour l'homélie L'Évangile est un capital Dans la parabole des talents, on peut s'étonner de la façon d'agir du maître de maison. N'est-il pas impulsif, voire téméraire? Pourquoi n'a-t-il pas lui-même placé son argent à la banque, comme il le mentionne dans les reproches à son serviteur qui lui rapporte intact son talent? Pourquoi a-t-il confié ses biens à ses serviteurs sans leur donner de directives, les laissant ainsi agir à leur guise?

Des biens importants Notre maître dispose d'une somme imposante. La valeur du talent est de 34 kilogrammes d'or ou d'argent. Un petit calcul nous indique que notre maître aurait dû travailler 131 ans sans s'accorder une seule journée de congé pour accumuler sa fortune. On doit donc en conclure que Jésus amplifie les choses pour mettre son message en valeur. Le maître fait preuve d'une grande confiance envers ses serviteurs, qu'il semble bien connaître, puisque chacun reçoit des talents selon ses capacités de gestion. Les deux premiers serviteurs s'empressent aussitôt de faire fructifier les talents reçus. Le troisième serviteur, connaissant l'âpreté de son maître, préfère jouer sûr et cache le talent. Lors de la reddition des comptes, il essuiera les reproches de son maître, tandis que les deux autres seront qualifiés de bons et fidèles

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serviteurs. Eux aussi devaient connaître le caractère de leur maître, mais ils ont pris soin de ses biens comme s'ils leur appartenaient. Ce qui ne les a pas empêchés de prendre des risques.

Le bien de l'Évangile Située dans le contexte d'un discours sur le retour glorieux du Christ à la fin des temps, la parabole nous renseigne sur l'agir des disciples de Jésus en ce temps d'attente qui est le nôtre. Jésus confie ses biens à ses disciples, c'est-à-dire son Évangile. Il a confiance que nous prendrons soin de cet Évangile. Comme un capital qui appartient au Christ, nous nous efforcerons de le faire valoir. Il nous le confie en connaissant nos capacités et nos habiletés. Nous sommes invités à être des serviteurs de l'Évangile, bons et fidèles. Jésus ne précise pas les moyens à prendre pour faire connaître sa personne et son message. Il a confiance en notre esprit d'initiative et de créativité. Notre foi au Christ nous permet d'accomplir les mêmes œuvres que Jésus et, comme le rapporte saint Jean, qui croit en lui pourra même en faire de plus grandes (cf. Jean 14, 12). Jésus nous a donné son Esprit pour que nous continuions d'agir en son nom. Laissons l'Esprit créateur nous conduire sur des chemins audacieux pour que l'Évangile déploie sa fécondité et sa puissance transformante.

Aujourd’hui j’ai envie de vous raconter une petite histoire, écoutez voir :Un roi avait un jardin, et dans celui-ci, un fossé, ou plutôt un trou. Il était si profond que personne ne pouvait en apercevoir le fond. Un beau jour, le roi fit venir de nombreux ouvriers pour qu’ils amassent une grande quantité de terre, il avait en effet projeté de combler ce trou. Une partie des ouvriers décida de regarder le trou de plus près et lorsqu’ils n’aperçurent aucun fond, ils dirent : « comment peut-on remplir un tel fossé ? » et ils cessèrent de suite leur travail. D’autres se dirent : « peu nous importe la profondeur de ce trou. Le roi nous paie chaque jour et nous sommes heureux d’avoir du travail. Faisons donc notre devoir et remplissons-le autant que nous pourrons. »

Par moment, le travail au sein de notre communauté ressemble à celui demandé par le roi, à un trou sans fond qu’il faudrait combler. Le travail est si immense que nous ne savons même plus par où commencer, que nous désespérons, par avance, de la tâche qui nous est confiée. Beaucoup d’hommes et de femmes vivent autour de nous et n’attendent qu’une visite, d’autres un peu de réconfort ou un mot d’encouragement. Leur nombre est si grand que nous risquons de dire : « comment combler toutes ces personnes? C’est impossible, et c’est même inutile de commencer ». Le peu de gens que nous toucherions serait comme une goutte d’eau sur une pierre brûlante. Le fossé ne sera jamais comblé, c’est mission impossible.

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Peut être qu’en regardant l’évangile d’aujourd’hui nous changerons d’avis ? Voici un homme qui donne des talents – même si ce n’est pas le même nombre pour tous – à ses serviteurs avant de partir en voyage. Il leur demande de les faire fructifier, chacun selon ses capacités. À son retour, il fait des reproches à celui qui a enterré son talent. Cette critique de Dieu envers celui qui ne se sert pas de ses talents montre bien qu’il attend de chacun d’entre nous un effort, une participation à la vie de la communauté, une aide à notre prochain pour le bien de chacun. De plus, il ne demande pas à chacun les mêmes résultats, mais que chacun fasse un effort, accepte d’œuvrer au Royaume. Dieu souhaite que chacun d’entre nous trouve sa place dans la communauté et puisse s’épanouir. Il serait regrettable d’enterrer et de ne pas utiliser les talents qu’il nous a donnés.

Dieu ne nous demande rien d’impossible, et surtout pas de faire des miracles à tout prix. Les miracles il les fait lui-même, certes, souvent à travers nous. En effet, si beaucoup d’entre nous acceptent de participer à la vie communautaire, et même si chacun n’a apporté qu’une pelletée de terre ou encore moins, un peu de terre dans ses mains, et bien au final la quantité rassemblée sera grande et ce qui semblait impossible pourra être réalisé, comme par miracle.De plus, dans le Royaume de Dieu les règles et lois sont différentes que celles que nous connaissons trop bien sur terre. Chez Dieu ce n’est ni la force ni le réalisable qui compte, car avec lui, même le plus petit et le plus faible peut réaliser de grandes œuvres ! Celui qui met sa foi entre les mains de Dieu, qui met au service des autres sa force et sa volonté, celui-ci aura certainement l’occasion de voir ou sentir des miracles se réaliser au sein de notre communauté.

Vivre en chrétien est bien plus qu’avoir une éthique, porter un nom ou attendre avec confiance la mort, dans l’espérance de la résurrection. Il s’agit de libérer une énergie qui sera bénéfique pour tous, il s’agit de permettre à Dieu d’agir à travers nous. Alors, même le plus profond des trous pourra être rempli, alors, même le plus triste ou pauvre d’entre nous sera comblé.

Je me souviens d’une rencontre entre un petit groupe de personnes et Frère Roger de Taizé. À la fin de leur séjour, il tint à dire personnellement « au revoir » à chacun d’entre eux. Et cet homme qui ne possédait rien leur fit un cadeau extraordinaire, une feuille d’arbre. Chacun en reçut une différente, l’une plus belle que l’autre. Alors que ces feuilles étaient destinées à mourir, elles portèrent à chacun un merveilleux message. Chacun emmena sa feuille chez lui et en prit le plus grand soin.

C’est ainsi que le geste ou le cadeau le plus simple, parfois le plus insignifiant aux yeux de certains, peut représenter beaucoup de choses pour d’autres. Le

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plus simple de nos gestes peut apporter joie, réconfort, amour. Et combien plus, Dieu ne peut accomplir de miracle autour de nous si nous n’acceptons pas de nous servir de nos talents. Et aujourd’hui j’aimerai nous inviter tous à prier, mais aussi à agir pour les habitants des banlieues, des villes, jeunes et moins jeunes, pas seulement en France, mais dans toute l’Europe occidentale. A la fois pour qu’ils retrouvent espoir en l’avenir, en la société, mais aussi pour qu’ils ne tombent pas dans le vandalisme ou pire.

Comme la parabole des ouvriers de la 11ème heure, celle des talents a de quoi nous indigner de prime abord par son injustice. Il n'a pas fallu attendre l'Evangile de St. Mat. pour constater avec une accablante évidence, que dès la naissance, il existe entre les hommes de terribles et choquantes inégalités. Et ce qui peut nous surprendre davantage c'est qu'une telle inégalité soit cautionnée par Dieu qui semble dire aujourd'hui: "je comble un tel de tous les dons et je ne donne rien ou presque rien à l'autre".Il semble aussi démontrer que tous les projets d'égalité lancés par les marxistes ou autres idéalistes … sont de dangereuses utopies. Ce qui choque c'est que certains sont accablés d'épreuves tandis que d'autres sont comblés de bonheur. Sans doute il est des hommes qui ont pu réduire certaines inégalités mais aucun n'est parvenu et ne parviendra jamais à anéantir ces inégalités de départ. Ceci me fait penser aux joueurs de cartes. Au départ personne ne reçoit le même jeu: certains ont plein d'atouts d'autre un seul, d'autres aucun. Mais un bon joueur, même s'il se lamente un peu sur sa malchance, essaye de jouer le mieux possible avec les cartes qu'il a reçues. Et même avec très peu d'atouts il lui arrive de gagner tandis que d'autres avec beaucoup d'atouts perdent le jeu.De même encore les instituteurs et les professeurs savent mieux que quiconque que les surdoués ne décrochent pas nécessairement les meilleures places et sont souvent dépassés par d'autres d'intelligences moyennes mais qui ont assez d'humilité pour accepter leurs limites. Nous savons aussi que certains champions olympiques ont parfois dû vaincre un très dur handicap physique pour pouvoir, à force d'efforts et de sacrifices, atteindre la plus haute marche du podium. Ou pour reprendre un exemple actuel, Barak Obama, issu d'un milieu modeste, est parvenu à se hisser à la tête d'une puissance mondiale. Nous pouvons déjà ici tirer une première conclusion: Si chaque homme, si chaque femme, quelle que soit la place occupée dans la société, tentait tout simplement de faire fructifier ses talents au service des autres, comme notre monde serait formidable!Mais poursuivons notre réflexion. "J"ai eu peur" avoue le 3è serviteur qui a enfoui son talent dans la terre. Mais de quoi, de qui a-t-il peur? De son maître? Alors que celui-ci a fait preuve de confiance envers lui, qu'il l'apprécie puisqu'il lui confie une part de ses biens."Il a peur"! Or nous savons que la peur paralyse, démobilise… Cette parabole des talents deviendrait plus simple à comprendre si l'on nous disait que le capital confié, le talent, ce n'est rien d'autre que l'amour. Dieu donne à chacun des talents

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d'amour. Or l'amour ne s'enfouit pas dans la terre ou alors il étouffe. Par nature l'amour est créatif, inventif, plein d'imagination… S'il n'est pas continuellement en voie de développement, il se dessèche. Pourtant l'amour suscite aussi la crainte. La crainte mais non pas la peur. La crainte de ne pas aimer suffisamment. L'amour suscite la crainte, mais une crainte qui dynamise, donne de l'audace d'entreprendre pour que l'amour grandisse et porte du fruit. Certainement que les deux premiers serviteurs qui ont reçu 5 ou 10 talents ont ressenti au fond d'eux-mêmes une profonde émotion de se voir confier une telle responsabilité.Etre "bon serviteur", ne serait-ce pas d'abord se laisser prendre par l'émotion devant la confiance qui nous est offerte? Certainement que cette émotion dynamisera, décuplera nos énergies, nous donnera l'audace de sortir des sentiers battus pour réinventer l'amour et lui donner sans cesse de nouveaux visages.

Les paraboles  nous disent des choses importantes sur Dieu. Ici, le maître voyageur qui part au loin et pour un long moment représente Dieu. Le voyageur qui part pour un long voyage, nous parle d'un Dieu lointain, semblant absent de nos vies. Avant de partir, le voyageur confie ses biens les plus précieux; il donne généreusement. Chaque serviteur est libre. A aucun, le voyageur n'a dit ce qu'il devait faire du bien reçu. Il est parti au loin, pleinement confiant en laissant chacun responsable. Dieu  ne confie pas ses biens à des personnes ne pouvant les gérer mais à des personnes capables. Il se conduit comme un père avec ses enfants. Mais quel précieux trésor Dieu nous a-t-il confié?

Dieu nous donne son Amour. Il dépose en chacun une perle précieuse qui peut grandir avec l'aide de ceux qui nous entourent et avec l'aide de l'Esprit Saint qui donne aux humains un peu de Dieu. Cet Amour pardonne, relève le désespéré, éveille à la vie, écoute avec patience, voit le prochain en attente d'une main tendue. Comme les serviteurs de l'histoire, nous pouvons accueillir le don de Dieu. Mais ce que nous avons reçu ne doit pas rester enfermé, caché en nous. Nous avons à le semer autour de nous. Ce que Dieu donne est si important et si riche, qu’il n’est pas difficile de le faire fructifier. C’est un peu comme le bon grain qui produit au centuple.

L’absence apparente de Dieu permet à chacun d'être libre et de gérer sa vie, d'en être responsable. La liberté n'est pas toujours facile à vivre. Nous pouvons avoir peur, ne pas oser, se lancer puis renoncer, s'enfermer et ignorer  l’occasion à saisir. Le mauvais serviteur s’éloigne lui-même de son maître. Il refuse le don et la confiance qui lui est faite. Il vit comme s'il n'avait rien reçu. Son existence n'est pas différente entre l'avant et l'après. Pour son entourage, le bien confié est invisible; il n'est utile à personne; il n'entre pas dans le courant de la vie; il ne peut être connu, multiplié. C'est comme si une partie du voyageur parti au loin ne servait à rien, comme si elle était morte. Le

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mauvais serviteur est celui qui reste dans une logique de dette qui entraîne un sentiment de devoir, et donc de contrainte et de peur.  Au lieu de dire « j’ai reçu », nous disons « je dois ». Au lieu de penser « don », nous pensons « dette ». Au lieu de croire en la confiance manifestée par le maître, nous croyons à une mise à l’épreuve et à des pressions. Enfermé dans sa peur et dans sa façon de voir le maître, ce serviteur s’est interdit une nouvelle vision et s’est cloîtré dans la haine, dans le jugement et dans le refus d’entreprendre quoi que ce soit puisque c’est son maître lui-même qu’il refuse ! « Tiens, prends ce qui est à toi ! » Pas d’alliance pour répondre à l’alliance, pas de confiance pour répondre à la confiance, pas de générosité pour répondre à la générosité!

Le maître ne récupère pas les talents pour lui, il les donne à ses serviteurs ! Refuser le don de Dieu, c’est ne pas croire en son amour et en la gratuité de cet amour. Il ne faut pas avoir peur. Le maître ne reproche pas au troisième ouvrier de ne pas avoir réussi, mais de ne pas avoir tenté de faire fructifier ses talents, pour lui et pour les autres. Recevoir les bontés de Dieu et les enterrer, c’est ne rien produire. C’est ne rien faire de ce qui est offert, c’est faire des dons de Dieu du néant. C’est s’enterrer soi-même et se condamner aux pleurs et aux grincements de dent.

Comment savoir, si nous sommes en train de faire un travail qui va porter des fruits, ou au contraire quelque chose qui n’apportera rien?

Semons autour de nous le trésor que nous portons. Faisons  fructifier au maximum nos talents, car sinon, ils ne servent à rien. Se servir de ses dons, les éparpiller dans le courant de la vie, ce n'est pas les perdre, c'est s'ouvrir à une nouvelle vie. Nos talents d’humanité sont-ils joints à une foi engagée? Sommes-nous en mouvement, au service de l’église et de la société? Quelle image de Dieu proposons-nous?

La bonne nouvelle de ce dimanche, c’est la confiance que le Christ a pour nous. Toutes et tous, nous sommes ses disciples. Ce n’est pas nous qui l’avons choisi, c’est lui qui nous a choisis et établis afin que nous partions, que nous donnions du fruit et que notre fruit demeure (cf. Jean 15, 16). Ressuscité d’entre les morts, le Christ est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant. Il nous a tout donné. Il nous a aussi confié une mission: celle de faire de toutes les nations des disciples (cf. Jvlatthieu 28, 19). Il reviendra à la fin des temps et c’est à lui que nous devrons rendre compte de l’accomplissement de notre mission. D’ici là, la qualité de notre être-disciple dépend de la manière dont nous le servons. Ce qui fera de nous des serviteurs bons et fidèles, des servantes dignes de foi, ce seront les fruits que nous ferons produire aux talents que le Christ nous a confiés.

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Si Jésus nous redit sa confiance en nous racontant la parabole des talents, il nous invite aussi à vérifier la qualité de notre service. Nous reconnaissons-nous dans l’empressement des deux premiers serviteurs? Ou bien marchons-nous sur les traces du troisième? Ce n’est pas parce qu’il avait moins reçu que les deux autres que ce dernier s’est retrouvé dans les ténèbres. C’est parce qu’il a eu peur et que la peur lui a fait enfouir son talent.

Qu’en est-il pour nous? En ce début du 3ème millénaire, nous constatons que, trop souvent, la vie de nombre d’hommes et de femmes de chez nous est marquée par la peur. À cause des nombreux échecs dont il ont été témoins, combien de jeunes gens hésitent à s’engager à fond dans un projet de vie durable? Sur le plan professionnel, l’avenir semble parfois tout aussi fermé. Combien de jeunes diplômés sont à la recherche d’un emploi? Combien d’adultes ont peur de perdre le leur? Sur le plan familial, combien de couples sont inquiets de ce que l’avenir réserve à leur mariage ou à leurs enfants? Combien d’aînés vivent une solitude et une insécurité qui n’ont rien de rassurant? Même le monde religieux n’échappe pas à la sphère de la peur. Quel avenir pour notre église ?

Tout cela nous incite à la peur. Tout cela risque de nous faire enfouir nos talents. Heureusement, la Parole de Dieu nous trace une autre voie. Elle nous invite à choisir non pas la peur mais bien la crainte de Dieu. Crainte et peur ne sont pas synonymes. La peur nous enferme dans la mort. La crainte du Seigneur nous permet de choisir la vie.

La femme de valeur dont parle la première lecture nous le montre bien. Craindre le Seigneur, ce n’est pas marcher la tête basse et s’enfermer dans l’immobilisme. Au contraire, parce qu’elle craint le Seigneur, la femme vaillante s’engage dans un grand nombre d’activités qui font le bonheur de son mari et de toute sa maison. Bien plus, son bonheur rejaillit hors du foyer puisque «ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux». Il n’est donc pas surprenant que l’on fasse l’éloge de son activité sur la place publique.

Sommes-nous du côté de la peur ou bien du côté de la crainte? Choisir la peur, c’est méconnaître Jésus, le Christ. Nous sommes plutôt invités à reconnaître en lui, Jésus, le maître qui nous fait confiance au point de tout remettre entre nos mains. Au moment de partir vers son Père, il nous a confié le Royaume des cieux pour que nous lui fassions porter du fruit. Bien plus, il nous a promis d’être avec nous chaque jour jusqu’à la fin des temps. Saurons- nous accueillir avec joie la mission qui nous est confiée?

En célébrant l’eucharistie en ce jour, nous voulons d’abord rendre grâce au Père de nous avoir donné Jésus comme maître. Nous reconnaissons en lui quelqu’un de bon et de fidèle, qui nous fait confiance au point de remettre entre nos mains ce qu’il de

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plus précieux. Mais nous voulons aussi demander l’aide de l’Esprit Saint afin de pouvoir faire fructifier les talents que nous avons reçus.

33 ord A (pistes pour homélie)

La conclusion de cette parabole des talents semble évidente : Dieu est dur voire même cruel, car finalement qu’est-ce que ce dernier serviteur a fait de si horrible pour mériter un tel châtiment ? Dieu prendrait-il le visage d’un exécrable capitaliste sans scrupule ? Ce n’est certainement pas la figure que l’ensemble des Evangiles nous présente de Dieu.Revenons-en au texte pour essayer de comprendre.Un homme part en voyage. Cet homme est l’image de Dieu qui se retire afin de permettre à l’humain de créer sa vie et de cultiver le monde comme un jardin. En partant, Dieu n’abandonne pas l’humain à son triste sort, il lui confie ses biens, c’est-à-dire son Esprit, sa Vie.Autrement dit, en se retirant, Dieu responsabilise les hommes et leur confie une participation essentielle à la création du monde. Chaque homme est différent car il a reçu une part d’être différente. Or le poison qui gangrène souvent nos vies est la dépréciation avec laquelle nous nous considérons. Beaucoup de gens vivent avec une piètre idée d’eux-mêmes. Ils se comparent aux autres qu’ils trouvent toujours plus beaux, plus intelligents, plus heureux, plus riches… or la Bonne Nouvelle de cette parabole est l’invitation à poser sur soi un regard bienveillant – qui est aussi le regard de Dieu sur nous. « Aimer Dieu et son prochain comme soi-même » voilà le 1er commandement nous disait Jésus. « Il ne faut pas s’aimer soi-même moins que Dieu nous aime » disait St. François de Sales. Sans cette conviction intérieure de notre dignité personnelle nous ne pourrons rien entreprendre, ni rien créer. « Vous êtes tous les fils de la lumière » nous dit aussi St. Paul.

Nous disions donc que Dieu part, se retire, autrement dit il cesse d’être le Dieu garantie, protection, celui qui fait tout indépendamment de nous.Mais voilà, celui qui n’avait reçu qu’un talent creusa la terre et enfoui l’argent de son maître. Pourquoi ne fait-il pas comme les 2 autres ? Tout simplement parce qu’il a peur. Il n’a pas confiance en lui et il a peur du maître. Il n’ose pas prendre de risques, il n’ose pas engager sa liberté. N’est-ce pas ce qui nous arrive parfois ? Nous préférons la sécurité voire la tranquillité et enfouissons, sacrifions notre liberté et qu’on nous foute la paix. « J’ai eu peur » dit le dernier serviteur. « Peur de Dieu » ! Comment l’être humain a-t-il pu se méprendre de la sorte et croire que Dieu est pour le malheur ? Cette frayeur paralyse la liberté humaine, lui fait courber la tête devant la loi au lieu de trouver dans la Parole le dynamisme pour son propre épanouissement.Le qualificatif « mauvais » donné au serviteur dénonce une vie stérile qui refuse le risque et l’aventure.Oserait-on dire par cette parabole que la mal réside davantage dans l’inertie de la vie que dans le jeu du risque et de l’audace ?

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Nous comprenons donc que c’est la vie qui se condamne elle-même lorsqu’elle devient impuissante ou stérile. Elle devient enfermement, solitude tragique de celui qui s’enferme dans sa bulle.En dehors de la vie risquée pour le monde, donnée, vécue pour les autres il n’y a que « pleurs et grincements de dents ».