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Traversée d’un parcours artistique de trois boléros d’Odile Duboc à d’autres démarches contemporaines Contre Jour - Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort - Direction Odile Duboc 3, avenue de l’Espérance - 90000 Belfort Tél. : +33 (0)3 84 58 44 88 - Fax : +33 (0)3 84 58 44 89 e-mail : [email protected] Répétitions de troisboléros , chorégraphie Odile Duboc © Samuel Carnovali 01 Séminaire Pôle danse de Franche-Comté 26, 27 et 28 novembre 2007 C’est avec un réel plaisir que j’entends aujourd’hui chacun parler de sa nouvelle découverte de la musique, de son plaisir à comparer telle direction d’orchestre ou telle autre. Le public me renvoie plus de choses, voire des éléments bien plus importants que ceux que j’avais voulu développer. Cette aventure, bien que nourrie de la double contrainte : chorégraphier à partir d’une musique et la chorégraphier trois fois, ne trahit pas mes convictions d’une danse affranchie de la musique. Plus, elle éclaire d’une nouvelle lumière ma perception de la musicalité et m’ouvre un nouveau champ d’investigation.

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Traversée d’un parcours artistique

de trois boléros d’Odile Duboc

à d’autres démarches contemporaines

Contre Jour - Centre Chorégraphique Nationalde Franche-Comté à Belfort - Direction Odile Duboc3, avenue de l’Espérance - 90000 BelfortTél. : +33 (0)3 84 58 44 88 - Fax : +33 (0)3 84 58 44 89e-mail : [email protected]

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Séminaire Pôle danse de Franche-Comté26, 27 et 28 novembre 2007

C’est avec un réel plaisir que j’entends aujourd’hui chacun parler de sa nouvelle découverte de la musique, de son plaisir à comparer telle direction d’orchestre ou telle autre. Le public me renvoie plus de choses, voire des éléments bien plus importants que ceux que j’avais voulu développer.

Cette aventure, bien que nourrie de la double contrainte : chorégraphier à partir d’une musique et la chorégraphier trois fois, ne trahit pas mes convictions d’une danse affranchie de la musique. Plus, elle éclaire d’une nouvelle lumière ma perception de la musicalité et m’ouvre un nouveau champ d’investigation.

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trois boléros

pièce pour 21 danseurs

Durée : 1h10’

Conception : Odile Duboc et Françoise Michel

Chorégraphie : Odile Duboc

Lumières : Françoise Michel

Musique : Maurice Ravel

Sons : Olivier Renouf

Costumes : Dominique Fabrègue assistée de Judith Chaperon

Peinture des toiles : Selim Saïah

Danseurs de trois boléros en alternance :

Cyril Accorsi, Brigitte Asselineau, Elodie Bergerault,

Magali Caillet, Sophie Chadefaux, Boris Charmatz,

Edith Christoph, Evguenia Chtchelkova, Raphaël Cottin,

Bruno Danjoux, Céline Debyser, Frédéric De Carlo,

Sarah Degraeve, Anne-Emmanuelle Deroo, David Drouard,

Vincent Druguet, Stéfany Ganachaud, Marie-Françoise Garcia,

Carole Garriga, Myriam Gourfink, Emmanuelle Huynh,

Stéphane Imbert, Alexandre Iseli, Eric Lutz, Blandine Minot,

Geneviève Pernin, Agathe Pfauwadel, Alban Richard,

Luigia Riva, Françoise Rognerud, David Rolland,

Julie Salgues, Sylvie Ton Nu et David Wampach.

Coproduction :Contre Jour - Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à BelfortLa Filature, Scène Nationale de MulhouseThéâtre de la Ville, ParisCentre Jean Renoir, Scène Nationale de DieppeLa Coursive, Scène Nationale de La Rochelle.

Premier boléro - 10 danseursOrchestre Symphonique de Londres sous la direction de Pierre Monteux

Deuxième boléro - 2 danseursOrchestre Symphonique de la RAI de Milan sous la direction de Sergiu Celibidache

Troisième boléro - 21 danseursOrchestre Philharmonique de New-York sous la direction de Pierre Boulez

trois boléros a été programmé plus de cent fois principalement en France mais a peu vécu à l’étranger.Mon désir de voir danser encore ce spectacle n’ayant jamais failli, je fais le choix aujourd’hui de le reprendre avec un nombre de danseurs supérieur aux 21 nécessaires, invitant chacun d’eux à connaître deux ou plusieurs partitions dont les rôles clé, afin de permettre au CCN de Franche-Comté à Belfort de pouvoir répondre à des demandes en tout moment.C’est dans le double désir de faire découvrir à de nouveaux danseurs (mêlés aux anciens) l’enjeu musical qui sous-tend ce travail ainsi que les processus de création qui ont alimenté chacune des trois versions, et de permettre l’organisation d’une tournée de ce spectacle à l’étranger que je désire mettre trois boléros au répertoire de Contre Jour.

Odile Duboc - octobre 2002

troisboléros, chorégraphie Odile Duboc © Christiane Robin

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trois boléros

Depuis quinze ans, je ne cesse d’affirmer une danse nourrie d’elle-même, de sa propre musicalité ; les musiques de mes spectacles n’en sont pas les moteurs mais une donnée nécessaire qui, intervenant après la danse et s’additionnant aux autres paramètres - éclairage, scénographie, costumes - donne sa cohérence à une lecture du spectacle que j’estime juste.

Chorégraphier à partir d’une musique pré-existante m’apparaît de plus en plus comme un état de dépendance, une sorte de frein à l’écoute du mouvement.D’autre part, les différentes versions chorégraphiques du Boléro que j’ai eu l’occasion de voir ne m’ont jamais enthousiasmée en tant qu’amoureuse du mouvement et de la danse. Je pourrais même dire que l’image que j’en ai gardée avait censuré tout rêve possible.L’idée de créer une chorégraphie à partir du Boléro de Ravel pourrait donc sembler contradictoire avec ce que je viens d’énoncer, voire équivoque. Pourtant à chaque écoute fortuite ou non de cette œuvre, j’ai toujours été frappée et souvent conquise, par la tension dramatique qui s’y développe et se manifeste à mes yeux comme une réelle invitation au mouvement, à la création.

Odile Duboc - été 94

… les intentions …

Alors que je venais de décider d’aborder une création de grande envergure, lisant cette citation et laissant naturellement au second plan les notions d’hypnose, d’exaltation et de crescendo que je fuis depuis longtemps, j’avais relevé les mots qui semblaient formuler si clairement un désir personnel et spontané de chorégraphe : le vertige, la marée, la progression magique du mouvement stationnaire.Ces mots avaient sonné comme autant d’appels au rêve du chorégraphe que je suis.La lecture de cette réflexion de Vladimir Jankélévitch à propos du Boléro m’avait suffisamment interpellée pour provoquer en moi un désir nouveau, celui de chorégraphier à partir d’une musique qui me porte et m’invite au mouvement. Mais à travers les mots choisis - plus qu’à travers les constats - et dans la description des sensations qu’apporte cette musique, Jankélévitch me révélait ce qui implicitement fondait mon désir : il n’y a pas une, mais de multiples possibilités d’évoluer sur cette musique. Ma décision était prise : je chorégraphierais cette musique. Et ce n’était pas un, mais deux et même plusieurs Boléro(s) que je désirais mettre en danse.

Trois versions m’étaient alors apparues essentielles.

L’une, composée d’une dizaine de danseurs, où la danse suivrait, non pas la proposition du crescendo, mais la sensation d’accumulation progressive grâce à celle des danseurs sur le plateau, identique à celle des instruments. Elle serait par contre nourrie d’interventions verticales, lesquelles, loin de s’opposer à la musique, chercheraient à lui donner une nouvelle couleur grâce au développement ponctuel d’un système de contrepoints chorégraphiques.

Une deuxième version mettrait en évidence l’espace, par la seule présence de deux danseurs. Ce couple serait volontairement détourné de la suavité et de la séduction qu’on peut lui attribuer de façon immédiate.La matière devrait seule ressurgir.

La troisième et dernière version serait un hommage au mouvement de masse, à l’horizontalité.

Ainsi le Boléro de Ravel (..) renaît mille et une fois de ses cendres jusqu’à la modulation finale en mi ; mais l’hypnose, puis le vertige que cette monotonie provoque tiennent à la progression magique du mouvement stationnaire. L’exaltation née de ce ressassement cache une sorte de crescendo réprimé, un crescendo contenu et retenu qui monte irrésistiblement, comme une marée, à l’intérieur du mouvement uniforme, tout en restant sur place. C’est ce qui rend fascinante l’immobilité obsessionnelle du Boléro...

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J’ai écouté, avec Françoise Michel complice du projet, autant de versions du Boléro de Ravel qu’il nous était possible d’en découvrir.Plus tard, trois directions d’orchestre différentes de cette musique, devaient accompagner la matière même de chacune des trois versions chorégraphiques.

À l’origine, le Boléro avait servi de catalyseur, mais seules les qualités de danse propres à chaque version chorégraphique ont justifié nos choix parmi les différentes interprétations musicales de cette œuvre.

La qualité du silence précédant juste les premières notes d’une œuvre musicale nous paraissant essentielle, nous nous sommes attachées à faire précéder chacune des versions d’une mise en condition du danseur, de l’espace et du son, comme une réelle attention à la condition même de spectateur.Il a fallu développer un temps - désorganisé ou clair, bref ou non, ludique ou grave - nécessaire à la pleine appréciation du silence imposé par l’écoute musicale. Ce silence, dont il est question dans cette citation de Quelque part dans l’inachevé de Vladimir Jankélévitch.

… à propos du silence …

… à propos des orchestrations …

La musique (...) est elle-même une sorte de silence, parce qu’elle impose silence aux bruits, et d’abord au bruit insupportable par excellence qui est celui des paroles. (...) La musique est le silence des paroles comme la poésie est le silence de la prose, elle allège la pesanteur accablante du logos et empêche que l’homme ne s’identifie à l’acte de parler. Le chef d’orchestre attend pour donner le signal à ses musiciens que le public se soit tu, car le silence des hommes est comme un sacrement dont la musique a besoin pour élever la voix...

Les enjeux que je m’étais donnés à l’origine de cette création sur chacune des versions me paraissent avoir été tenus. Seul le 2ème boléro s’est vu transformé dès les premiers instants de travail. Une nouvelle orientation induite par les processus de création s’est imposée comme une évidence, révélant la matière dont il était déjà question mais abandonnant l’idée de mise en valeur de l’espace, évoquée dans notre note d’intention comme point d’appui. La beauté charnelle du corps de ces deux interprètes, et leur force nourrie d’une grande intériorité, appuyés par l’interprétation du Boléro presque intemporelle de Sergiu Celibidache ont suffi à imposer une immobilité que rien ne laissait présager Emmanuelle Huynh, interprète du duo, dans un écrit daté de février 1996, à savoir en pleine période de création, en dit ceci :

... Au tout début du travail, Odile nous montre des reproductions d’œuvres de Camille Claudel : «La Valse» «L’Implorante», «Les Causeuses», nous lit quelques lignes de Sylvie Germain sur les arbres et leurs racines. On parle de ne presque plus bouger, de faire très peu. Face au crescendo implacable du Boléro, le duo doit résister à l ’appel du mouvement et de l ’espace ...

... les formes sont simples. Il s’agit de les investir de telle façon que l ’on ne soit pas dans l ’univocité d’une grille de lecture : celle d’un couple s‘enlaçant ...

...s’ajoute très vite la consigne d’activer la mémoire des œuvres de Camille Claudel, des mouvements qui les animent, de ces grandes spirales qui enroulent les corps sur des axes imaginaires ou sur eux-mêmes, des abandons qui lovent un corps auprès d’un autre, de ces élans qui, au contraire, l ’appellent, le portent hors de lui-même. La danse porte aujourd’hui la trace des lignes d’intensité de ces mouvements de pierre...

...remarquer la base de «La Valse» : les pieds sont mêlés, inextricablement, et le couple semble s’extraire peu à peu d’un sol matriciel .... C’est le mouvement-tension qui fait du corps tout à la fois l ’origine, le chemin et la destination ...

Emmanuelle également souligne en ces termes la sensation que lui procure cette musique et comment son rapport au mouvement s’en voit modifié ou peut-être plus précisément comment la nature de leur danse agit sur le crescendo.

... Le paradoxe de la musique de Ravel souligné par Jankélévitch, à savoir l ’immobilité obsessionnelle du crescendo contenu se trouve renforcé par la nature du temps de cette danse. Elle a conservé de l ’improvisation ce caractère de présent sans trace qui la place d’emblée hors du temps, sans commencement ni fin, dans une éternité que n’entame pas l ’achèvement de la musique. Lorsque celle-ci débute, nous sommes debout, les yeux fermés, sans doute depuis toujours. La danse est un moment saisi dans l ’éternité de ce mouvement-désir qui circule et que rien ne vient résoudre, faire enfin exploser ...

Enfin, elle situe la nature du mouvement et du temps du duo au moyen d’une comparaison quantifiée avec les deux autres versions. Dix, deux, vingt.

... À la volubilité de la version à dix danseurs, le duo répond par une économie de mouvements, à l ’espace déployé et envahi de celle à vingt danseurs, répond celui très circonscrit du duo ...

… à propos du duo …

Les arbres se tiennent immobiles, à jamais amarrés aux ténèbres du sol par leurs longues racines et par le poids terrible de leur propre masse. (…) Ils s’efforcent de croître plus haut, toujours plus haut. Ils se tendent vers le ciel où tournoient les oiseaux, où ondoie la lumière, scintillent les étoiles. Et leurs branches se courbent, alourdies de fatigue, s’enlacent les unes aux autres et se nouent en silence.

Sylvie Germain, Immensités

trois boléros

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En choisissant en 94 de travailler sur le Boléro de Ravel, je n’avais pensé qu’à satisfaire mes aspirations de chorégraphe, en accord avec la contrainte que je m’étais donnée.

J’étais sûre de mon choix, mais ce n’est que plus tard à l’occasion de la tournée du spectacle, que j’ai découvert ce que je nommerais l’effet boléro. C’est sur la base de l’intérêt porté à cette musique que le public répond (les salles toujours pleines en témoignent). Cette musique a un pouvoir réel par son côté obsessionnel. Sa diffusion prolifique (musique la plus diffusée au monde, dit-on) et sa trame répétitive en donnent une mémoire facile, il n’est donc pas nécessaire à l’auditeur de l’écouter de façon attentive pour l’entendre. Le spectateur peut alors totalement s’impliquer dans le regard qu’il porte sur la danse, tout en redécouvrant occasionnellement à travers le rapport développé entre la danse et la musique et les différences de tempo d’une version à l’autre, une musique qu’il croyait connaître.

Après la centaine de représentations de trois boléros déjà effectuées, le principal constat que je fais, hormis le plaisir toujours renouvelé

d’avoir l’impression de toucher le public, est que ce spectacle m’a permis d’affirmer que le regard peut modifier l’écoute et par répercussion développer le sens musical.

C’est avec un réel plaisir que j’entends aujourd’hui chacun parler de sa nouvelle découverte de la musique, de son plaisir à comparer telle direction d’orchestre ou telle autre. Le public me renvoie plus de choses, voire des éléments bien plus importants que ceux que j’avais voulu développer.

Cette aventure, bien que nourrie de la double contrainte : chorégraphier à partir d’une musique et la chorégraphier trois fois, ne trahit pas mes convictions d’une danse affranchie de la musique. Plus, elle éclaire d’une nouvelle lumière ma perception de la musicalité et m’ouvre un nouveau champ d’investigation.

… aujourd’hui …

trois boléros

troisboléros, chorégraphie Odile Duboc © Christiane Robin

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Baignée dès l’âge de 4 ans dans la danse classique. Odile Duboc découvre très vite de façon autodidacte d’autres formes de danse et crée, dans les années 70, sa propre école les ateliers de la danse à Aix-en-Provence. En 1980, après une longue période d’enseignement remplie de questionnements, elle décide de se consacrer essentiellement à la chorégraphie. En 1983, elle fonde à Paris avec Françoise Michel, une compagnie qu’elles baptisent Contre Jour en clin d’œil à cette collaboration entre une chorégraphe et un créateur lumière.En 1990, suite à Insurrection qui connaîtra un vif succès auprès

du public, elle est nommée Directrice du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort au sein duquel elle crée plusieurs pièces dont on retiendra Projet de la matière, trois boléros, Comédie, à la suite...Parallèlement, elle répond aux invitations de Patrick Dupond et Brigitte Lefèvre et crée Retours de scène et Rhapsody in Blue pour les danseurs de l’Opéra de Paris. Elle crée également Primum saltare pour le Ballet du Rhin. En 1999, elle met en scène avec Françoise Michel Thaïs, opéra de J. Massenet. Odile Duboc reçoit la même année le prix de la SACD pour la chorégraphie.En 2001, elle crée sa propre mise en scène de Le Pupille veut être tuteur de Peter Handke en même temps qu’elle cosigne avec trois danseurs et Françoise Michel J’ai mis du sable exprès, vite fait, comme ça dans mes chaussures, spectacle en direction du jeune public. Elle crée également la même année avec Françoise Michel Pour tout vous dire,... solo pour elle-même.Depuis sept ans, elle collabore à des créations théâtrales autour d’œuvres d’Olivier Cadiot, Jean-Luc Lagarce, Peter Handke, Edward Bond et Rodriguo Garcia, mises en scène par Ludovic Lagarde, François Berreur et Jean-Claude Berutti, et participe à des œuvres lyriques. C’est ainsi qu’à l’automne 2001, elle participe à la création (mise en espace et chorégraphie) de l’opéra Cadmus et Hermione de Lully mis en scène par Ludovic Lagarde et dirigé par Christophe Rousset dans le cadre du 22ème Festival de l’Académie Baroque Européenne d’Ambronay et qu’en tout début d’année 2002, elle cosigne la mise en scène de Cosi fan tutte avec Jean-Claude Berutti. En février 2003, elle crée la chorégraphie de l’opéra Fairy Queen mis en scène par Ludovic Lagarde au CNSMD de Paris. En juin 2003, à la demande du festival Agora, organisé par le Centre Georges Pompidou et l’IRCAM, elle crée trio 03. L’année 2004 lui permet à nouveau de travailler avec Christophe Rousset et Ludovic Lagarde pour la création des Arts Florissants et d’Actéon toujours dans le cadre du festival d’Ambronay. En mai 2006, une nouvelle rencontre entre tous les trois a permis la création de Vénus et Adonis à l’Opéra de Nancy.Son goût pour l’enseignement l’amène à dépasser le cadre d’un public de danseurs et l’entraîne à proposer une formation en danse pour des étudiants en art dramatique. Dans ce cadre, elle a créé au sein de l’école du TNS en octobre 2004 espace complémentaire pour le groupe XXXV, et a collaboré en mai 2005 avec Jean-Claude Berutti à la création Electronic city de Falk Richter pour les étudiants en 3ème année de l’école de la Comédie de St Etienne.Elle a créé au Festival Montpellier Danse 2005 un solo Echappée pour Ahmed Khemis dans le cadre du Vif du Sujet et en septembre 2005, elle a co-signé avec Françoise Michel Rien ne laisse présager de l’état de l’eau.En octobre 2006, Odile Duboc et Françoise Michel ont lancé le projet chorégraphique La pierre et les songes, hommage à la région Franche-Comté qui les accueillent depuis 15 ans. Odile Duboc travaillera avec 21 de danseurs professionnels durant toute la saison 2006-2007 à la formation de 300 amateurs et proposera en septembre 2007 : 6 événements en extérieur et en lumière de jour dans des lieux patrimoniaux ou naturels de la Franche-Comté et Jura Suisse. En 2007, elle créera un solo pour Marion Ballester. L’Opéra de Lyon, d’autre part, lui a fait commande pour juin 2007 d’une création pour son ballet.

Odile DUBOCOdile DUBOCOdile DUBOC

Françoise MICHELFrançoise MichelFrançoise MICHELAprès des études de géologie, c’est au cours d’une formation en régie au Théâtre National de Strasbourg dirigé alors par Jean-Pierre Vincent que Françoise Michel découvre la lumière.Peu de temps après, elle rencontre la danse avec Odile Duboc. Les notions de mouvements, de lignes, de formes lui parlent, et elle voit dans l’univers chorégraphique un terrain où la lumière peut s’écrire comme une mise en scène. C’est alors le début d’une longue collaboration sur la conception et la réalisation des spectacles qu’elles feront ensemble par ailleurs, au sein de la

compagnie Contre Jour qu’elles fondent en 1983, puis au Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort à partir de 1990 ; d’autre part, en réponse à des commandes comme Retours de scène, Rhapsody in Blue ou Primum saltare pour l’Opéra de Paris et le Ballet du Rhin, ou comme Le Pupille veut être tuteur de Peter Handke pour lequel elle est invitée par Jean-Claude Berutti en même temps qu’Odile Duboc.En 1999, elle cosigne avec elle la mise en scène de Thaïs de J. Massenet, en signe la lumière et pour la première fois, riche de ses multiples expériences, fait le choix d’en créer la scénographie. Elle signera par la suite le décor de Le Pupille veut être tuteur créé par Odile Duboc et sera à l’origine de la scénographie de J’ai mis du sable exprès, vite fait , comme ça dans mes chaussures.Après avoir entretenu une longue fidélité avec de nombreux chorégraphes (Dunes, Daniel Larrieu, François Raffinot..), Françoise Michel met en lumière aujourd’hui les spectacles de jeunes chorégraphes telles que Emmanuelle Vo-Dinh et Mié Coquempot. A partir de 2001, elle travaille en étroite collaboration avec Daniel Dobbels. À l’automne 2003, Françoise Michel retrouve Daniel Larrieu. Elle poursuit en 2004 sa présence auprès d’Emmanuelle Vo-Dinh et Daniel Dobbels. Elle a collaboré aux côtés d’Odile Duboc à la création d’un solo Echappée au Festival Montpellier Danse 2005 dans le cadre du Vif du Sujet. En septembre 2005, elle a co-signé avec Odile Duboc Rien ne laisse présager de l’état de l’eau et a créé les lumières pour la dernière création d’Accrorap Les corps étrangers en février 2006. Elle vient de réaliser les lumières pour la reprise, 20 ans, après de Waterproof de Daniel Larrieu. Par ailleurs, elle participera à la création d’Odile Duboc pour les ballets de l’Opéra de Lyon en juin 2007.Depuis octobre 2006, Françoise Michel accompagne Odile Duboc sur le projet chorégraphique La pierre et les songes. En septembre 2007 : 6 événements pour 300 amateurs et 21 de danseurs professionnels, en extérieur et en lumière de jour seront créés dans des lieux patrimoniaux ou naturels de la Franche-Comté et Jura Suisse.Françoise Michel n’abandonne pas pour autant l’aventure théâtrale. Elle a créé au cours de l’été 2001 la lumière de Bérénice mis en scène par Lambert Wilson. Elle a à nouveau collaboré avec Jean-Claude Berutti et Odile Duboc pour l’opéra Cosi fan tutte en début d’année 2002 et a créé les lumières des opéras Les chants de la terre et Curlew river pour Yoshi Oïda. En octobre 2004, elle a dirigé avec Odile Duboc un atelier dans le cadre de la création d’espace complémentaire avec les élèves du Groupe XXXV de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du TNS. En mai 2005, elle a créé les lumières d’Electronic city de Falk Richter mis en scène par Jean-Claude Berutti pour les étudiants en 3ème année de l’école de la Comédie de St Etienne. Françoise Michel créera les lumières pour les Vifs du Sujet dans le cadre du festival Montpellier Danse 2007. photos © C. Robin et F. Rougier 06

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Dominique FABREGUEDominique FABREGUEDominique FABREGUE

Costumière depuis 1982, elle crée selon la méthode en un seul morceau qu’elle a apprise auprès de Sevin Doering : le volume du corps est envisagé dans son entier. Elle a travaillé pour le théâtre (Alain Olivier, Catherine Marnas, Alain Neddam, Nelly Borgeaud,...) mais surtout avec de nombreux chorégraphes (Dominique Bagouet, Michel Kelemenis. Jean-Christophe Paré, Hervé Robbe, Mathilde Monnier,...). Elle crée durant de nombreuses années les costumes de la compagnie Bagouet et rencontre Odile Duboc pour la création de Retours de scène en 1992. Elle a créé depuis les costumes de tous ses derniers spectacles, dont ceux de trois boléros en 1996 . Parallèlement, Dominique Fabrègue expose les maquettes des costumes créés décomposant la méthode en un seul morceau.

Olivier RENOUFOlivier RENOUFOlivier RENOUF

Psychologue de formation, puis danseur au cours des années 80, Olivier Renouf a abordé le travail sonore par l’étude de la composition en musique électro-acoustique.Il intervient comme «réalisateur son» depuis 1990 au théâtre auprès de metteurs en scène tels que : Christian Schiaretti, Serge Hureau, François-Marie Pesenti, Hubert Colas .... et auprès de chorégraphes comme Georges Appaix, le groupe Dunes, Paco Decina, Boris Charmatz... Il participe à la création d’installations multimédia avec le groupe Dunes.Odile Duboc l’a sollicité en 1993 pour la création de Projet de la matière et les créations qui ont suivi Pour mémoire, Folie douce, Brins d’histoires, trois boléros, Comédie, Rhapsody in Blue, à la suite...

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PRESSEPRESSE-PRESSE

LE MONDE13 mars 1996

La chorégraphe s’attaque à la plus rebattue des musiques et présente, de surcroît l ’infatigable danse... en trois versions différentes.

trois boléros enthousiasme d’un bout à l’autre. Odile Duboc jouait pourtant sa réputation au quitte ou double. Défendant farouchement l’idée qu’une danse contemporaine digne de ce nom doit s’affranchir de la musique, elle décide pourtant, après quinze ans de métier, d’affronter une partition. Et pas n’importe laquelle ! Elle s’attaque à la plus rebattue des musiques : le Boléro dont Ravel affirmait… qu’il n’était pas de la musique. Et, pour faire bonne mesure, elle annonce que l’increvable danse, d’origine espagnole, sera jouée trois fois de suite, dans trois versions différentes : l’interprétation de l’Orchestre Symphonique de Londres dirigé par Pierre Monteux précédera celle de l’Orchestre Symphonique de la RAI de Milan avec Sergiu Celibidache à la baguette. Enfin, l’Orchestre Philharmonique de New York, mené par Pierre Boulez, mettra fin à cette «expérimentation» chorégraphique, mise en œuvre avec la précision du piège.

Comme s’il fallait que tout soit contraire à Odile Duboc. Comme si tant de difficultés librement consenties l’autorisaient à se mesurer pour la première fois aux sirènes musicales qu’elle a toujours rejetées. À s’inscrire - là encore il s’agit d’une première - dans l’histoire de la danse. En 1928, la très douée Bronislava Nijinska, sœur de Nijinski, chorégraphiait la partition toute fraîche écrite par Ravel. L’Anglais Anton Dolin, en 1932, puis en 1941, Serge Lifar donnaient leur propre version. En 1961, Béjart l’immortalisait, reprenant l’idée

aux unissons. Inlassable, la danse se berce du souvenir de la musique. Dans cette version de Pierre Monteux, les percussions, moins accentuées, laissent aux corps des espaces de liberté. Ils réussissent à échapper, parfois, à l’inexorabilité d’une musique répétitive. Ce Boléro se termine sur des figures en suspens. Tout peut encore arriver. On est déjà sous le charme.

Côté jardin s’avancent un garçon Boris Charmatz, et une fille Emmanuelle Huynh. Le plateau, immense, se vide. L’oreille saisit, frissonnante, les premiers coups assourdis de la caisse claire. Le chef Celibidache donne au Boléro un tempo lent, solennel. Pendant les vingt minutes que dure la danse, les deux interprètes s’enroulent l’un autour de l’autre, statues serpentines de l’extase amoureuse. Elle, pourtant, tente des dégagements qui la laissent les bras soudain ballants. Lui, tel l’aveugle, reste les mains tâtonnantes sur son absence, en attente de son retour qui jamais ne tarde. Ils sont divins. Lui, à la manière d’un ange, étrangement caché dans son mètre quatre-vingt-cinq, bien charpenté. Elle, plus terrienne, plus enracinée, incarne davantage une sensualité qui tente de résister, sans réussir, au désir mystique de son compagnon.

Ce Boléro d’amour s’achève en parfaite communion. Le troisième, et dernier, est celui de l’hypnose. La musique a saisi les corps, enfin. Captifs de la mélopée, ils développent une transe d’autant plus spectaculaire qu’elle est imperceptible. Le public a basculé dans les rets tendus avec douceur, mais avec intransigeance, par la chorégraphe. Il lui fallait répéter ce Boléro par trois fois, en exaspérer l’écoute pour qu’on y prenne un bonheur neuf, pour que le basson résonne dans nos têtes comme le naï oriental qui meut les corps, et libère les esprits. Duboc, la discrète, n’a eu peur de rien. Elle a chorégraphié en souveraine. C’est la première fois qu’on aime sa danse sans réserve aucune.

Dominque Frétard

du compositeur (dont la vie sentimentale reste un mystère) celle d’une femme (Duska Sifnios) dansant sur une table avec des hommes, nombreux, se pressant à ses pieds. Odile Duboc choisit de se remettre en question, en multipliant les risques, pour inaugurer son installation au Centre Chorégraphique National de Franche-Comté. Belfort ne possédant pas de scènes de théâtres assez vastes, la création a été accueillie à La Filature de Mulhouse.

On pourrait dire Duboc, c’est l’anti-Béjart. La démonstration serait facile, amusante, mais absurde. Tant son esprit, pendant les deux années de maturation du spectacle, s’est entraîné à faire le vide, s’est rendu vierge de toute influence, pour laisser place à une méditation dansée qui ondule, prenant appui sur ce que Jankélévitch, cité par la chorégraphe, écrit : «L’exaltation née de ce ressassement cache une sorte de crescendo réprimé, un crescendo contenu et retenu qui monte irrésistiblement, comme une marée, à l ’intérieur du mouvement uniforme, tout en restant sur place. C’est ce qui rend fascinante l ’immobilité obsessionnelle du Boléro...» . Au cours d’un prologue, assez long, qui figure un ultime échauffement, bruyant, Duboc découvre en partie le vocabulaire qu’elle va développer pendant une heure dix : balancements hypnotiques et verticaux traversés de jambes en piqué, de reptations. Les costumes sont blancs. Ajustés, ils soulignent les formes.Premier Boléro. Dix danseurs ont quitté la scène. Dix autres sont restés, formant cinq couples. Chaque garçon, à demi tourné vers sa partenaire, esquisse un pas glissé qui enveloppe la danseuse, puis recule, tandis que la fille avance, avant de reculer à son tour. Odile Duboc prend le parti des variationsminuscules, du contrepoint aérien face

Odile Duboc rafraîchit le “Boléro” de Ravel

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LES SAISONS DE LA DANSEAvril 1996

On connaît le projet, on mesure l’enjeu, et quand le noir vient, on attend la performance comme le spectateur au cirque le numéro de trapèze. La nouvelle pièce d’Odile Duboc, trois boléros (trois interprétations de la partition de Ravel) est aussi une performance.Or, la rumeur d’abord saisit, pas de pulsation rythmique et de gradation savante. Un bruit de conversation, le son même de l’agitation. Sur le grand plateau, les danseurs s’agitent en désordre, lentement rien qui accroche le regard mais ce bruissement violent qui oppresse. Déjà la sensation physique d’apprendre à entendre. Un homme dessine, en déposant sur l’immense scène des morceaux d’étoffe, un carré. L’intention semble évidente et l’on sait que dès qu’il aura fini, le tintamarre s’arrêtera, que le Boléro de Ravel s’élèvera, et l’on voit cet espace carré comme la reproduction de la table ronde de Béjart. Finement, la silhouette des grands anciens, de cette musique mythique et de sa forme chorégraphique inoubliable habitent la salle, comme par l’absence. Le premier Boléro s’acharne à placer dix danseurs sur une improbable diagonale. Mais, comme dans l’interprétation de Pierre Monteux et de l’Orchestre Symphonique de Londres, la lutte s’installe immédiatement entre l’exigence de rigueur et la distance amusée. On assiste donc plus à l’organisation d’un monde qu’à une marche pulsée vers l’extase.Le mouvement tend d’ailleurs à se figer et c’est l’immobilité des danseurs, comme un calme aboutissement qui salue le paroxysme harmonique de l’orchestre. Comme quoi, la chorégraphie peut aussi prêter à l’oxymoron.Le second volet surprend d’office par la prise de son. Celibidache refusant le cérémonial du disque, cet enregistrement avec l’Orchestre Symphonique de la RAI de Milan est comme lointain. Le paradoxe est qu’il est chorégraphié sur l’idée de proximité, Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh (dont on ne dira jamais assez, même s’ils sont attirés par la création, qu’ils sont parmi les plus grands interprètes) se collent l’un à l’autre et ne se quitteront plus. On assiste donc a un pas de deux, au sens fort du terme, une incantation lente comme le destin amoureux, qui laisse le regard comme épuisé quand la musique, elle-même fondue, sans gradation, étale, s’amuït. La mer, un grand lé de soie flottante, les emporte. Le bruit de la vie, une tempête intense, recouvre le silence.

C’est Boulez avec l’orchestre Philharmonique de New York qui assure le troisième Boléro. Le sens extraordinaire de l’orchestre, la parfaite architecture qui semble donner à voir la structure intime de la partition, se prêtent évidemment à la démarche. Vingt et un danseurs sur scène : très vite les groupes se dessinent et s’instaure un mode de réponse dont la rigueur ludique (on danse même couché) est un hommage à l’esprit de géométrie du chef d’orchestre. Subtile dans sa structure, la pièce monte, les danseurs habitent cette gestuelle si parfaite qui est la rigueur du style Duboc.À l’oreille, l’aboutissement approche et rien ne semble se résoudre sur le plateau. Et pourtant lorsque le dernier accord tombe, la scène est vide et le silence s’installe. Avec une finesse certaine, Odile Duboc ne fait pas suivre cette chute d’un des intermèdes qui ont scandé la pièce.Cette finesse même est l’essence du projet. En intercalant ces intermèdes bruissants, la chorégraphe nous donne le fil de sa démarche, trois boléros est la suite logique du Projet de la matière. Cette dernière pièce, très importante dans le parcours d’Odile Duboc, n’a sans doute pas été bien perçue. On y trouvait pourtant cette attention extrême aux rapports que le corps entretient avec la perception, à la rémanence des sensations.Duboc est baudelairienne, non pas dans une attitude posée, dans une recherche de formule, mais dans la poétique de la correspondance que met en place chacune de ces œuvres. Il faut cependant là encore, se garder du contresens. L’enjeu n’est pas de se complaire dans la perception.Si l’on revient à ces trois boléros ce n’est pas la forme de la musique de Ravel que la chorégraphe s’efforce de rendre sensible. Si tel était le cas une seule des trois versions eût été largement suffisante. Duboc parvient à nous rendre sensible à notre conscience du réel. Cet effort relève d’une épistémologie poétique de la perception. Et avec naturel, qui plus est...

Philippe Verrièle

Un boléro, trois boléri !

trois boléros est la première grande création d’Odile Duboc, depuis qu’elle dispose à demeure du superbe outil qu’est le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort. Elle a pu y développer une écriture si élaborée qu’elle en semble évidente, des éclairages sobrement somptueux, un réel plaisir de percevoir. Une jubilation intelligente et sensible.

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LIBERATION15 mars 1996

Il y avait le Boléro de Ravel, aujourd’hui, il existe les trois boléros d’Odile Duboc. Le pari de la chorégraphe, directrice du Centre chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort depuis 1990, n’était pas de se démarquer des versions de ses prédécesseurs, notamment celle de Maurice Béjart, mais plutôt d’élaborer une danse de l’écoute, qui donne tout son sens au mot interprétation. Ce n’est donc pas un Boléro de plus mais bien trois qui ont déferlé sur la scène de La Filature de Mulhouse, embarquant le spectateur à la fois dans un seul spectacle et dans un jeu de question-réponse, de mise en perspective d’une version à l’autre.La chorégraphe, qui défend depuis quinze ans et sans concession une danse nourrie d’elle-même, affranchie de toute dépendance par rapport à d’autres éléments scéniques (y compris la musique), aurait pu avec le Boléro faire un pas en arrière. Mais comme Trisha Brown avec Bach, la rencontre entre Ravel et Odile Duboc est heureuse, parce qu’elle respire et qu’elle laisse respirer la danse, la musique et l’interprète.Chacun peut faire son tiercé gagnant. Odile Duboc, elle, ne choisit pas. Elle propose, contre la vision unique, une multiplicité de sensations, retenant des mots qui ont porté la chorégraphie la répétition, la marée, la «progression magique du mouvement stationnaire». Après avoir écouté de multiples versions, elle en a gardé trois, non pas ses préférées mais celles qui faisaient ressortir au mieux l’obsédante métrique de la musique de Ravel, pour faire surgir de plus fines connivences. Elle s’est confrontée directement à ce que son œuvre refuse, le crescendo, et ne s’est pas laissée piéger. Sa danse résiste, sans toutefois maltraiter la musique.On commence par se laver la tête grâce à un prélude émietté sur la scène. Le brouhaha est celui d’une grande brasserie. Chaque danseur semble préoccupé

des statues, ils ne livrent que les lignes de tension qui décident de la forme. Pas d’enlacement pour se tenir debout à deux, simplement une idée fixe et une incroyable résistance à l’appel du mouvement.Cela n’est évidemment pas qu’une intention formelle, mais aussi une réponse poétique de la danse aux sollicitations multiples d’une société de la vitesse, une résistance aux embrigadements de toutes sortes, une invite à tenir bon là où l’on est.La troisième version chorégraphie le groupe (21 danseurs). Pierre Boulez dirige l’Orchestre Philharmonique de New York dans une implacable logique. La chorégraphe travaille ici sur le mouvement de masse, sur l’horizontalité. Seule version véritablement composée sur Ravel, ce dernier Boléro est plutôt ludique. Souvent assemblé en trois groupes de sept, il s’amuse avec l’obsédante métrique de la musique, en introduisant des silences, des contrepoints ou des accents. L’ensemble est plein de surprises chorégraphiques et là encore, les danseurs apportent une touche personnelle qui rend ce spectacle serein, plein et vertigineux. Cette simple façon de marcher ensemble et de le faire vraiment jusque dans la respiration est un bonheur.Cette écoute matérialisée de l’un à l’autre participe entièrement à la réussite de ces trois boléros. Le fait qu’Odile Duboc et Françoise Michel (qui signe les lumières et cosigne la conception) disposent désormais d’un lieu des plus fonctionnel n’est pas étranger à la qualité de l’œuvre.En ressassant, en ressaisissant le Boléro, Duboc et Michel, les «demoiselles de Belfort» donnent toute son ampleur au mot interprétation. En trois regards et un seul spectacle, on apprend avec les corps comment circuler dans une œuvre. La danse d’Odile Duboc n’est pas de celles qui gonflent l’ego. Elle travaille en creux, contre l’exaltation, au plus près de la nuance. Un grand plaisir de danse.

Marie-Christine Vernay

par sa propre partition chorégraphique un jeu solitaire, une verticalité, un duo si loin qu’il faut franchir bien des corps et des danses pour y accéder, une agitation... Le danseur se met en condition, la piste se resserre. Au sol, des éléments sont installés (des patrons de la costumière Dominique Fabrègue) pour délimiter l’espace.Ouf ! Il ne s’agit pas d’un cercle. Le ton est donné Odile Duboc ne fera pas du Boléro un rituel conçu sur le cercle infernal. La première version est celle de l’Orchestre Symphonique de Londres dirigé par Pierre Monteux, éclatante instrumentalement, lumineuse dans ce qu’elle livre de précieux afin que l’accumulation ne soit pas seulement mathématique. La danse se construit à partir de cinq points (cinq duos), et de la verticalité. La jambe du danseur passe devant la danseuse qui se retire. Concentration, douceur du mouvement tout résiste à l’excitation. Les obliques contredisent à peine la verticalité. Les dix danseurs se livrent à un jeu de construction, jusqu’à cette improbable diagonale qui refuse l’alignement. Les variations d’éclairages de Françoise Michel aident à percevoir la légèreté du mouvement d’ensemble et la gravité mature de chaque couple. La deuxième version, qui vient elle aussi après un nouveau «lavage», est un duo. La lumière se resserre en une poursuite immobile. La version musicale de l’Orchestre Symphonique de la RAI, dirigé par Sergiu Celibidache, est lente, assez pour que l’on distingue plutôt la nuance que la progression. La résistance au crescendo est encore plus évidente. Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh n’effectuent aucun déplacement dans l’espace, comme s’ils étaient rivés au sol. À partir de là, ils développent une danse qui pèse de tout son poids, pour ne pas se laisser embarquer contre son gré dans un balancement jubilatoire. Tels

Duboc, trois boléros hors du cercle

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La compagnie Contre Jour a été créée en 1983 à Paris par Odile Duboc chorégraphe et Françoise Michel créatrice lumière pour matérialiser une collaboration artistique entamée deux années plus tôt. La référence à la lumière inscrite dans le nom de cette association destinée à la création chorégraphique peut se lire comme la volonté des deux artistes d’affirmer que la lumière est à l’œuvre chorégraphique ce que les corps en mouvement sont à la vie des lumières de scène.

C’est sur ce postulat que depuis plus de vingt ans Odile Duboc et Françoise Michel travaillent ensemble sur chacune des créations de Contre Jour. De 1983 à 1990, leur compagnie indépendante leur permet de créer une dizaine de pièces.

Contre JourCentre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort

À partir de 1990, sous l’intitulé Contre Jour - Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort dont la direction a été proposée à Odile Duboc suite au succès d’Insurrection, spectacle pour vingt danseurs créé l’année précédente, le nom de Contre Jour sera rattaché à celui du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort.

L’évidence d’une pensée artistique commune reconnue par la profession, justifie l’écoute des tutelles et leur accord de principe sur la construction d’un espace de travail performant. Les bâtiments hébergeant Contre Jour ont été inaugurés en septembre 1995 à Belfort, au 3 avenue de l’Espérance. Jolie adresse qui laisse présager bien des choses…

Plusieurs danseurs engagés par Odile Duboc lors de l’époque parisienne l’ont suivie à Belfort pour les créations qu’elle y produit. On peut ainsi dénombrer une soixantaine d’interprètes qui ont jalonné les créations de Contre Jour depuis 1990. Aucun de ces danseurs n’est permanent. La présence de chacun à Belfort se situe au seul moment des périodes de création.

Demeurant libres en dehors de ces créations, les espaces de travail s’ouvrent le reste du temps à l’accueil d’autres compagnies et artistes, ainsi que l’a souhaité Odile Duboc dans son projet artistique dès l’ouverture des locaux. Ces artistes sont alors accueillis par le seul Centre Chorégraphique, Contre Jour appartenant au duo Odile Duboc et Françoise Michel.

Toutefois, les 19H de Contre Jour, répétitions publiques au cours desquelles les artistes en résidence rencontrent le public au même titre que la compagnie Contre Jour, ainsi que les Mardis de Contre Jour, ateliers pour amateurs, demeurent sous ce nom comme la manifestation du désir d’affirmer l’esprit de la «maison».

Vingt et un Centres Chorégraphiques Nationaux ont été créés depuis 1980 dans 15 des 22 régions françaises.

Dirigés par des artistes chorégraphiques, ces centres ont une mission principale de création et de production à laquelle peuvent être adjointes des missions associées, notamment dans le domaine de la diffusion, la formation et la recherche en danse. Ils sont le fruit d’une politique culturelle d’aménagement du territoire associant l’Etat et les collectivités territoriales. L’Association des Centres Chorégraphiques Nationaux a été créée à Caen en 1995 par leurs directeurs dans le but d’échanger sur l’identification de leurs missions, leur mise en œuvre comme leur évaluation.Elle regroupe aujourd’hui 17 des 19 CCN en activité.

Elle exprime publiquement la position collective de ce réseau.

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Atelier Marche avec Odile Dubocproposé pendant les 10 ans du CCN de Franche-Comté à Belfort

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Un espace exceptionnel

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L’ancienne Caserne de l’Espérance, entièrement réhabilitée, abrite le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort depuis septembre 1995. L’une de ses particularités est d’avoir été pensé par l’architecte Bernard Reichen (concepteur de la Grande Halle de la Villette à Paris et de la Halle Tony Garnier à Lyon), et Odile Duboc et Françoise Michel, comme un centre de création totale.

Dotée de moyens adaptés aux besoins de tous les corps de métiers liés à la création chorégraphique (scénographie, éclairage, son, costumes...), cette structure offre aux chorégraphes qui l’habitent les conditions idéales pour créer un spectacle dans sa globalité. Sa salle de création, à l’identique d’une scène de théâtre, aux dimensions exceptionnelles et au dispositif scénique perfectionné, en fait un outil exemplaire de recherche chorégraphique et scénographique, un espace voué à la danse, unique en France.

Contre Jour - Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort est né de la détermination et de l’ambition de différents partenaires publics, Ministère de la Culture et de la Communication, Conseil Régional de Franche-Comté, Conseil Général du Territoire de Belfort, Ville de Belfort, District urbain du Pays de Montbéliard, et Ville de Sochaux, soucieux de donner à la danse contemporaine les moyens de s’exprimer en Franche-Comté.

L’ancienne Caserne de l’Espérance, entièrement réhabilité par Bernard Reichen,accueille Contre Jour - Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort.

Les bureaux administratifs

Une salle de création 20 m de long - 19 m de large - 10 de hautGril technique pour la création lumièreStudio pour la création de bandes son

Un studio de dansepour cours et répétitions

atelier couture

Une salle de convivialitéespace détente

Logesvestiaires

Une salle d’expositionUn espace public accueil

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Les espaces de travail

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Les missions du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort

© Samuel Carnovali

Création - DiffusionLa mission principale du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort est la création et la production d’œuvres chorégraphiques caractérisées par une haute exigence artistique.

Pôle d’accueil et de production chorégraphiqueLe Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort développe une politique d’accueil (dite «accueil-studio»). Les chorégraphes de compagnies françaises ou étrangères y sont accueillis en résidence pour réaliser leurs propres créations. Ils peuvent participer aux actions de sensibilisation.

Sensibilisation-formationLe Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort apporte son concours à des actions de sensibilisation et de formation dans le domaine du développement de la culture chorégraphique. Il organise dans ses locaux un programme de formation de danseurs amateurs et professionnels sous la forme de stages ou d’ateliers et en concertation avec les partenaires locaux dans des structures adaptées.

Fonds documentaire spécialisé en danse contemporaineCe fonds documentaire, à destination des professionnels, des amateurs, du public et des réseaux de l’activité chorégraphique est mis à disposition du public au sein du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort.En prenant rendez-vous, il est possible de consulter des livres et des revues sur place.

Pôle Danse de Franche-ComtéAprès l’accord des tutelles (DRAC, Rectorat, collectivités territoriales) le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort est devenu avec l’IUFM et le CRDP l’opérateur privilégié comme structure culturelle d’appui, d’un réseau Pôle ressource danse en Franche-Comté : le Pôle Danse de Franche-Comté dont les 4 missions principales sont : la formation, l’information et la documentation, la création ou le suivi d’évènements et le lien avec les actualités nationales et régionales. Programmation artistiqueDans le cadre de sa politique de résidence, le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort propose une présentation des œuvres réalisées sous la forme de répétitions publiques, travaux en cours, avant-premières, … intitulées les 19H de Contre Jour.

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Répétition de Rien ne laisse présager de l’état de l’eau - Odile Duboc avec un danseurFelix Rucker et sa compagnie en résidence / atelier with Odile DubocLes chemins qui mènent à la danse - lecture danséeLes 10 du CCN de Franche-Comté à Belfort

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La danse en partage

© Samuel Carnovali

La danse contemporaine a le pouvoir de toucher le spectateur au plus intime. Chacun sait cependant que l’art ne se révèle pas spontanément, et qu’il ne suffit pas de mettre une œuvre en contact avec le public pour que disparaissent aussitôt ses appréhensions, ses incompréhensions, voire son rejet. Il convient donc de développer les démarches d’appropriation de l’art vivant, l’enjeu se situant autant sur la façon d’établir des liens avec les processus de création que sur la découverte du produit artistique fini.

Différents moyens de compréhension sont développés à cet effet au sein du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort :

19H de Contre JourRépétitions publiques en accès libre pour découvrir le travail de création de la compagnie d’Odile Duboc ou des compagnies de danse contemporaine accueillies en résidence. Ces présentations ont lieu en semaine à 19h.

Interventions en milieu scolaire et associatifAteliers de pratique artistique, prêts de la Mallette à Danser, Lectures Dansées, Images en mouvement... Ces interventions sont ajustées au public concerné et ont pour principal objectif de sensibiliser les plus jeunes (et moins jeunes) à la danse contemporaine.

Stages Proposés régulièrement le samedi et le dimanche, ils permettent aux stagiaires d’investir les processus de création des compagnies accueillies en résidence, ils sont destinés aux amateurs et aucune technique ou méthode spécifique ne sont requises.

Mardis de Contre JourAteliers de pratique de la danse contemporaine basés sur la pédagogie élaborée par Odile Duboc, ils sont proposés à un public amateur d’adolescents et d’adultes. Aucun niveau n’est demandé.

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atelier avec des enfants /atelier avec une compagnie en résidence19H de Contre Jour (buffet)Salle d’exposition

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Compagnies accueillies en résidence depuis 1995

1995 association edna - Boris Charmatz (France), Cie Moleskine - Laure Bonicel (France), Alain Pelletier (Canada).

1996 Cie Anonyme - Sidonie Rochon (France), Cie Andreas Schmid & Nathalie Pernette (France/Franche-Comté)

1997 Cie Dance Energy - Micha Purucker (Allemagne), Accrorap - Kader Attou & Eric Mézino (France/Franche-Comté), Cie Felix Ruckert (France), Luigia Riva (France), Cie Moleskine, Laure Bonicel (France), association Fin Novembre, Rachid Ouramdame (France), Cie LOL - Myriam Gourfink (France), Cie de l’Alambic - Christian Bourigault & Véronique Barcello (France)

1998 Joëlle Rollet (France), Cie Moleskine, Laure Bonicel (France), Cie Mié Coquempot (France), Cie Sacré Sacrum - Frédéric de Carlo et Frédéric Gies (France), Cie Zébulon et Compagnons - Thierry Thieu Niang (France), Richard Tremblay (Canada), Cie de Brune, Lynda Gaudreau (Canada)

1999 Cie Sacré Sacrum - Frédéric de Carlo et Frédéric Gies (France), Accrorap - Kader Attou & Eric Mézino (France/Franche-Comté), Cie Pour l’instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), Cie A Tulle Tête - Dominique Verpraert (France), Cie Zébulon et Compagnons - Thierry Thieu Niang (France), Cie Andreas Schmid et Nathalie Pernette (France/Franche-Comté), Cie Crescendo - Eric Lutz (France), Cie Felix Ruckert (France), Cie Mié Coquempot (France), Cie Sylvain Prunenec (France)

2000 Cie Astragale - Lulla Chourlin (France/Franche-Comté), Cie Sillage - Jacques Fargearel (France), Cie du Courant d’Air, Annie Dubet (France/Franche-Comté), Cie Christian Trouillas (France), Cie Micheline Lelièvre (France), Association Chicanes Patrice Barthès (France), Accrorap - Kader Attou & Eric Mézino (France/Franche-Comté), Cie Pour l’instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), Cie Andreas Schmid et Nathalie Pernette (France/Franche-Comté), Jonathon Appels (USA), Cie Philippe Saire (Suisse)

2001 Cie Crescendo - Eric Lutz et Marie Anne Thil (France), Cie Pour l’Instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), CieMilonga - Michelle Rust (France), Cie Philippe Saire (Suisse), Cie Mudances - Angels Margarit (Espagne)

2002 Cie Myriam Gourfink (France), Studio le Regard du Cygne, Fabrice Dugied (France), Cie X-sud - Laurent Pichaud (France), Cie Accrorap - Kader Attou (France), Groupe Clara Scotch - Philippe Jamet (France), Cie Nathalie Pernette for «Egarez-Vous en Franche-Comté», Cie Ludovic Lagarde (France) for «Retour définitif et durable de l’être aimé», Odile Duboc collabored with Ludovic Lagarde for this piece, Cie Véronique Defranoux (France), Cie Pour l’instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), Dans.Kias - Saskia Hölbling (Autriche), dans le cadre de la saison de la République Tchèque en France : Kristyna Lhotakova/Ladislav Soukup (République Tchèque)

2003 Cie Nathalie Pernette (France/Franche-Comté), Cie Dans.Kias - Saskia Hölbling (Autriche), Carré Bleu - Andreas Schmid & Séverine Rième (France/Franche-Comté), Cie Accrorap - Kader Attou & Cie Käfig - Mourad Merzouki (France/Franche-Comté), Association Fin Novembre - Rachid Ouramdane (France), Cie Continuum vzw - Brice Leroux (Belgique), Cie Velvet - Joanne Leighton (Belgique), Cie Teraluna - Sébastien Barberon (France/Franche-Comté), Cie Greffe - Cindy van Acker (Suisse).

2004 David Wampach (France), MM & Solitude Project - Mihai Mihalcea (Roumanie), Les Anacoluthes - Anne-Lise Valla (France), CieCourant d’Air - Annie Dubet (France/Franche-Comté), Sébastien Barberon (France/Franche-Comté), Dans.Kias - Saskia Hölbling (Autriche), Cyril Accorsi (France), Brahim Boucelaghem (France/Franche-Comté), Cie Pour l’instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), Carré Bleu - Andreas Schmid (France/Franche-Comté), John Jasperse (USA), Stéfany Ganachaud (France), association fragile - Christian Rizzo (France), association Fin Novembre - Rachid Ouramdane (France), Cie Moleskine - Laure Bonicel (France), Cie ABAROA - Olga de Soto (Belgium), Olga Mesa (Espagne), Cie La camionnetta - Fabrice Ramalingom (France), Cie Hors Série - Hamid Benmahi (France), Cie Studio Laroche-Valière (France).

2005 Felix Ruckert (Allemagne), Cyril Accorsi (France), association du 48 - Sylvain Prunenec (France), Cie Pour l’instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), Cie Raimund Hoghe (Allemagne), Séverine Rième (France/Franche-Comté), Cie du 13ème quai - Guillaume Bertrand (Franche/Franche-Comté), Dans.Kias - Saskia Hölbling (Autriche), Heather Kravas & Antonija Livingstone (USA), Carré Bleu - Andreas Schmid (France/Franche-Comté), ensemble L’Abrupt - Alban Richard (France), association edna - Boris Charmatz (France), Gisèle Vienne (France), DCM Cosmin Manolescu (Roumanie) - Kira Riikonen (Finland) - Roberto Casarotto (Italie), association ACHLES - David Wampach (France), association Fin Novembre - Julie Nioche (France), Cie IDA - Mark Tompkins (France), Label Cedana - Annabelle Chambon & Cédric Charron (Belgique).

2006 Cie Accrorap - Kader Attou (France/Franche-Comté), association KOB - Catherine Contour (France), Olga de Soto (Belgique), Centere de recherche chorégraphique de Maputo - Maria Helena Pinto (Mozambique), Erna Omarsdottir & Johann Johannssonn (Island), Dans.Kias - Saskia Hölbling (Autriche), Youyou Production - Laura de Nercy (France), Cie Franck II Louise (France), Séverine Rième (France/Franche-Comté), Cie Pour l’instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), Magic Electro - Sidali Doulache (France), A.K.Y.S. Projecte - Xavier Kim (France), Circo Zero, Keith Hennessy (USA) , Eve Girardo (France), Cie Chute Libre - Annabelle Loiseau et Pierre Bolo (France), Association NA - Nathalie Pernette (France/Franche-Comté), Association Ipso facto - David Rolland (France), Jung-ae KIM (France), Ann Liv Young (USA), Myriam Daups (France).

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(janvier à juin) 2007 Gisèle Vienne (France), Heather Kravas et Antonija Livingstone (USA), Affari Esteri - Edmond Russo et Shlomi Tuizer (France), Pour l’instant - Denis Detournay (France/Franche-Comté), Sébastien Barberon (Franche/Franche-Comté), cie du Courant d’Air - Annie Dubet (France/Franche-Comté), Velvet - Joanne Leighton (Belgique), AoxoA - Marion Ballester (France), cie IDA - Mark Tompkins (France), association Flashtanz - Séverine Rième (Franche/Franche-Comté), association L’Abrupt - Alban Richard (France), Association Achlès - David Wampach (France), cie Hors Série - Hamid Ben Mahi (France).

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Une équipe au vif de la création

Aux côtés d’Odile Duboc, œuvre une équipe dont le rôle est de rendre possible ses projets artistiques, la déclinaison des fonctions de chacun épouse ainsi les missions de création, production diffusion et sensibilisation des publics.

L’équipe actuelle du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort se compose de :

Odile Duboc - Directrice artistiqueFrançoise Michel - Conseillère à la Direction artistiqueLaurent Vinauger - Secrétaire généraleAnne Bautz - Chargée de la diffusion et productionNoël Claude - Responsable du développement de la culture chorégraphique et des actions de sensibilisation en régionThierry Meyer - Directeur techniquePhilippe Mieschberger - Responsable administratifMarie-Pierre Jaux - Artiste chorégraphique chargée de la médiation culturelleCidalia Das Neves - Désévaux - Assistante du Secrétaire généralSophie Ebersold - Secrétariat - accueilPrune Lupfer - Chargée de la logistiqueGhislaine Herzog - Agent d’entretien

Odile Duboc est entourée de danseurs qui travaillent également avec d’autres chorégraphes ou animent leur propre compagnie. La plupart ont ainsi plusieurs vies, nourrissant par là-même la matière chorégraphique qu’elle façonne avec eux depuis la création d’Insurrection en 1989. Son art est de faire émerger la richesse qui habite chacun de ses danseurs J’aime le danseur qui comprend plutôt que celui qui apprend, j’aime le danseur qui vit et non celui qui joue à être danseur, j’aime celui qui sait développer sa propre danse, mais qui sait également réinvestir celle des autres sans jamais perdre sa personnalité. Plus j’observe la liberté de l’autre, plus la danse s’enrichit. L’accompagnent ou ont traversé ses créations : Cyril Accorsi, Brigitte Asselineau, Elodie Bergerault, Laure Bonicel, Magali Caillet, Romain Cappello, Sophie Chadefaux, Boris Charmatz, Julia Cima, Mié Coquempot, Edith Christoph, Evguenia Chtchelkova, Raphaël Cottin, Bruno Danjoux, Céline Debyser, Frédéric de Carlo, Sarah Degraeve, Anne-Emmanuelle Deroo, David Drouard, Vincent Druguet, Madelaine Fournier, Stéfany Ganachaud, Marie-Françoise Garcia, Carole Garriga, Jean-Pascal Gilly, Myriam Gourfink, Dominique Grimonprez, Françoise Grolet, Céline Gruyer, Emmanuelle Huynh, Stéphane Imbert, Alexandre Iseli, Ahmed Khemis, Jung-ae Kim, Clément Layes, Anne Karine Lescop, Pascale Luce, Eric Lutz, Nicolas Maurel, Blandine Minot, Julie Nioche, Alice Normand, Toufik Oudrhiri Idrissi, Rachid Ouramdane, Pedro Pauwels, Geneviève Pernin, Agathe Pfauwadel, Pascale Poulain, Sylvain Prunenec, Alban Richard, Philippe Riera, Luigia Riva, Françoise Rognerud, David Rolland, Julie Salgues, Odile Seitz, Sylvie Ton Nu, Jasna Vinovrski, David Wampach, Christophe Wavelet.

D’autres créateurs accompagnent Odile Duboc ou ont ponctuellement travaillé avec elle : Yves Le Jeune, Olivier Renouf, Dominique Fabrègue, et Selim Saïah, Christian Delhome, Patrick Valdivia, Jean-Marc Montera, Laurent Perrier, Hélène Oliva, Christophe Farion, Pascal Contet, Virginie et Jean-Jacques Weil, Sergio Lopez, Corine Petitpierre et Thomas Jeker.

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Page 19: Traversée d’un parcours artistique de trois boléros d ... · Traversée d’un parcours artistique de trois boléros d’Odile Duboc à d’autres démarches contemporaines Contre

CONTACTCONTACTContre Jour - Centre Chorégraphique Nationalde Franche-Comté à Belfort3, avenue de l’Espérance - 90000 BelfortTél. : +33 (0)3 84 58 44 88 - Fax : +33 (0)3 84 58 44 89e-mail : [email protected]

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Le CCN de Franche-Comté à Belfort est subventionné par

le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Franche-Comté,

le Conseil Régional de Franche-Comté, le Conseil Général du Territoire de Belfort,

la Ville de Belfort, la Communauté d’Agglomération du Pays de Montbéliard

et le Conseil Général du Jura.

Le CCN de Franche-Comté à Belfort est soutenu par CULTURESFRANCE.

Licences d’entrepreneur de spectacle n° 900246/C1 - 900247/C2 - 900248/C3

Contact

Noël Claude - Responsable du développement de la culture chorégrahique et des actions de sensibilisation en région.Tél. : +33 (0)3 84 58 44 84 / +33 (0)6 83 30 31 [email protected]