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#2 La lettre des élus Europe Ecologie - Les Verts Conseil Régional de Basse-Normandie édito. Un an Mickaël Marie, président du groupe Il y a un an, au soir du premier tour des élections régionales, nous fê- tions le résultat – plus de 12% ! – des listes Europe Ecologie Basse- Normandie conduites par François Dufour. Le dimanche suivant, la gau- che et les écologistes l’emportaient A un an de mandat, les 9 élus régionaux Europe Eco- logie - Les Verts partent en tournée régionale ! 16 réunions pour rencontrer les militants, les citoyens, les acteurs et les élus locaux ; celles et ceux qui ont des questions, qui veulent des réponses ou qui por- tent des propositions ; celles et ceux, aussi, qui veulent comprendre et débattre de l’action des élus écologis- tes. 16 réunions, pour tout se dire. Tournée régionale des élus écologistes 16 réunions publiques entre mai et juin Dès l’ouverture du débat de politique générale, la séance plénière du Conseil régional, le 21 avril dernier, a été l’oc- casion d’échanges nourris sur le nucléaire après la catas- trophe de Fukushima. Les débats ont également porté sur l’hypothèse d’un moratoire sur le chantier EPR de Flaman- ville, que les élus écologistes ont défendu seuls dans l’as- semblée. L’ordre du jour a également permis l’adoption des mesures de solidarité avec les éleveurs confrontés à la sécheresse, de réviser la politique «Vélo-Région» ou d’évoquer le Plan stratégique régional Normandie 2020. Le nucléaire bouscule l’Assemblée plénière d’avril Au Conseil régional lettre d’information semestrielle des élus EELV du Conseil Régional de Basse-Normandie au second tour : Laurent Beauvais, Président sortant de la Région, était largement réélu. Neuf élus écologistes entraient au Conseil régional (quand le groupe Vert, dans la précédente mandature, ne comptait que quatre élus). Depuis un an, chacun s’est mis au travail. Les différences per- sistent – sur le nucléaire évidemment, sur la LGV, sur d’autres points aussi – mais le travail majoritaire s’accomplit. Dépas- ser les divergences, et produire des résultats pour les bas-nor- mands, l’enjeu est là. Dépasser les divergences, mais ne pas les taire : l’objet de nos débats mérite d’être public, et arbi- tré par les citoyens. Ces quelques pages le montrent, les élus Europe Ecologie – Les Verts (EELV) veulent que les points de désaccord soient arbitrés, sereinement et directement, par les citoyens, sans rien leur dissimuler des enjeux du débat entre les écologistes et la gauche traditionnelle. Après Fukushima, ce débat a, forcément, pris une autre am- pleur. Depuis le 11 mars, la catastrophe provoque l’effondre- ment des représentations anciennes. Le mythe d’un nucléaire sécurisé a volé en éclats dans l’un des pays les plus fiers de ses dispositifs technologiques. Et la catastrophe se déroule en même temps que l’explosion, persistante et durable, des prix des énergies fossiles. L’un et l’autre de ces phénomènes témoignent de l’urgence à changer de modèle. Il n’y a d’avenir, pour les bas-normands comme pour le monde, qu’à condition de sortir de la double dépendance de nos modes de vie au nu- cléaire et aux hydrocarbures. Cet objectif nourrit chaque jour l’action, pragmatique et am- bitieuse, des conseillers régionaux écologistes. Dire que les choses sont simples serait mentir. Mais renoncer devant la difficulté serait démentir le mandat donné par les électeurs, expression de cette volonté qui, seule, doit définir l’action des élus du suffrage universel. mai 2011

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#2

La lettre des élus

Europe Ecologie - Les Verts

Conseil Régionalde Basse-Normandie

édito. Un anMickaël Marie, président du groupe

Il y a un an, au soir du premier tour des élections régionales, nous fê-tions le résultat – plus de 12% ! – des listes Europe Ecologie Basse-Normandie conduites par François Dufour. Le dimanche suivant, la gau-che et les écologistes l’emportaient

A un an de mandat, les 9 élus régionaux Europe Eco-logie - Les Verts partent en tournée régionale ! 16 réunions pour rencontrer les militants, les citoyens, les acteurs et les élus locaux ; celles et ceux qui ont des questions, qui veulent des réponses ou qui por-tent des propositions ; celles et ceux, aussi, qui veulent comprendre et débattre de l’action des élus écologis-tes. 16 réunions, pour tout se dire.

Tournée régionale des élus écologistes

16 réunions publiques entre mai et juin

Dès l’ouverture du débat de politique générale, la séance plénière du Conseil régional, le 21 avril dernier, a été l’oc-casion d’échanges nourris sur le nucléaire après la catas-trophe de Fukushima. Les débats ont également porté sur l’hypothèse d’un moratoire sur le chantier EPR de Flaman-ville, que les élus écologistes ont défendu seuls dans l’as-semblée.L’ordre du jour a également permis l’adoption des mesures de solidarité avec les éleveurs confrontés à la sécheresse, de réviser la politique «Vélo-Région» ou d’évoquer le Plan stratégique régional Normandie 2020.

Le nucléaire bouscule l’Assemblée plénière d’avril

Au Conseil régional

lettre d’information semestrielle des élus EELV

du Conseil Régional de Basse-Normandie

au second tour : Laurent Beauvais, Président sortant de la Région, était largement réélu. Neuf élus écologistes entraient au Conseil régional (quand le groupe Vert, dans la précédente mandature, ne comptait que quatre élus).Depuis un an, chacun s’est mis au travail. Les différences per-sistent – sur le nucléaire évidemment, sur la LGV, sur d’autres points aussi – mais le travail majoritaire s’accomplit. Dépas-ser les divergences, et produire des résultats pour les bas-nor-mands, l’enjeu est là. Dépasser les divergences, mais ne pas les taire : l’objet de nos débats mérite d’être public, et arbi-tré par les citoyens. Ces quelques pages le montrent, les élus Europe Ecologie – Les Verts (EELV) veulent que les points de désaccord soient arbitrés, sereinement et directement, par les citoyens, sans rien leur dissimuler des enjeux du débat entre les écologistes et la gauche traditionnelle.Après Fukushima, ce débat a, forcément, pris une autre am-pleur. Depuis le 11 mars, la catastrophe provoque l’effondre-ment des représentations anciennes. Le mythe d’un nucléaire sécurisé a volé en éclats dans l’un des pays les plus fiers de ses dispositifs technologiques. Et la catastrophe se déroule en même temps que l’explosion, persistante et durable, des prix des énergies fossiles. L’un et l’autre de ces phénomènes témoignent de l’urgence à changer de modèle. Il n’y a d’avenir, pour les bas-normands comme pour le monde, qu’à condition de sortir de la double dépendance de nos modes de vie au nu-cléaire et aux hydrocarbures.Cet objectif nourrit chaque jour l’action, pragmatique et am-bitieuse, des conseillers régionaux écologistes. Dire que les choses sont simples serait mentir. Mais renoncer devant la difficulté serait démentir le mandat donné par les électeurs, expression de cette volonté qui, seule, doit définir l’action des élus du suffrage universel.

mai 2011

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Le 11 mars dernier, au Japon, un accident à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi aggravait une tragédie entamée quelques heures plus tôt. Cet accident n’est pas fini. Il dure depuis 40 jours. Et nous ne pouvons qu’assister hébétés à la désola-tion qui se poursuit. (...)

Ce n’est pas simplement un accident industriel, ni même un accident industriel ma-jeur, qui a eu lieu. Ce n’est pas un évènement après lequel, aussi tragique que cela soit, les survivants pourraient rebâtir, recommencer leur vie, vivre avec le souvenir du traumatisme, mais vivre tout de même. On ne rebâtit pas après une catastrophe nucléaire. On ne reconstruit ni les maisons, ni les hôpitaux, ni les écoles à l’endroit où elles ont été détruites. On ne cultive plus les champs dont les récoltes ont été balayées. Le territoire est condamné, parce que la vie même est contaminée. Un ac-cident nucléaire ne tue pas seulement le présent, il ferme l’horizon. Il tue la capacité qu’ont les hommes et les femmes, dans une situation d’accident conventionnel ou de catastrophe naturelle, de recommencer quelque chose, de se projeter dans sa vie, là où l’on vit.

Après le tsunami de 2004 en Asie, on a reconstruit les maisons, on a recommencé de vivre. Après la catastrophe de Tchernobyl, il y a vingt-cinq ans presque jour pour jour, personne n’a recommencé à vivre.Après Fukushima, on ne recommencera pas non plus à vivre. On ne rebâtira ni éco-les ni hôpitaux ni maisons. (...)

Je ne sais pas si nous sommes capables de nous représenter vraiment toutes les conséquences de la catastrophe. (...) Je ne sais pas si nous pouvons nous figurer que, pour les enfants qui naîtront encore dans plusieurs dizaines d’années, ce jour-là, le 11 mars 2011, sera toujours bien plus qu’un jour écrit dans les livres d’Histoire. Ce jour-là, pour plusieurs générations, restera inscrit dans leur corps. Je sais qu’ima-giner tout cela a quelque chose de terrifiant, et que chacun et chacune d’entre nous préfère ne pas trop y penser.

Et pourtant, il nous faudra bien tirer les leçons de ce qui s’est passé. Nous aurons l’occasion, demain, de débattre, non pas de l’énergie nucléaire de manière générale, mais de la question plus précise de l’EPR qui se construit à Flamanville. Je ne m’éten-drai donc pas aujourd’hui sur ce sujet pour ne pas devancer un débat que, je crois, notre assemblée mérite, et que les bas-normands, je le crois, attendent.(…)

Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur les grands enjeux planétaires et les grandes questions que tout cela nous pose, mais je m’en tiendrai ici à quelques questions, très simples, et qui concernent l’action de notre collectivité. Toutes ces questions peuvent se résumer en une seule, au fond : est-ce qu’on continue tout droit ou est-ce qu’on prend le virage ?Lorsque le litre de carburant menace de franchir les 2 euros, comme cela a été relevé récemment, est-ce qu’on continue de considérer la voiture comme le seul moyen de mobilité ? Nous, nous prenons le virage, et nous décidons de soutenir le covoiturage et, nous en parlerons tout à l’heure, on porte une politique « vélo-région ».

Est-ce qu’on continue, comme le proposent régulièrement plusieurs élus de l’oppo-sition, de financer de nouvelles infrastructures routières ?

Extraits de l’intervention de Mickaël Marie, président du groupe EELV, dans la discussion de politique générale

Lorsque le litre de carburant menace de franchir les 2 euros, est-ce qu’on continue de considérer la voiture comme le seul moyen de mobilité ?

Est-ce qu’on continue, de financer de nouvelles infrastructures routières ?

Est-ce qu’on continue avec une agri-culture terriblement dépendante des hydrocarbures, des engrais de synthè-se, des produits phytosanitaires ?

Est-ce qu’on continue de soutenir la concurrence entre deux aéroports dans le même département ?

Est-ce qu’on décide ou non d’agir pour sortir de notre double dépendance au nucléaire et au pétrole ?

Est-ce qu’on abandonne l’idée que le rôle de la puissance publique, et des services publics, c’est de garantir la solidarité, entre les personnes et les territoires ?

L’essentiel

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«On ne rebâtit pas après une catastrophe nucléaire. »

le site bassenormandie-eluseelv.fr+

En direct de l’assemblée plenière...

- Plan Stratégique Régional, présentation du livre blanc- Communication sur la politique maritime et littorale de la Région- Défense du lycée maritime et aquacole de Cherbourg- Révision de la charte Vélo-Région- Actualisation du Programme Prévisionnel d’Investissements dans les lycées- Evolution du dispositif Cart’@too- Bourses Formations sanitaires et sociales- Aide à l’approvisionnement de fourrages ...

l’ordre du jour

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Mickaël Marie

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En direct de l’assemblée plenière...

« Nous sommes en train de vivre le début d’une grande sécheresse, en Europe mais aussi en Russie et aux Etats-Unis. Le coût des fourrages va continuer d’augmenter », s’inquiète François Dufour, vice-président du Conseil régional chargé de l’agriculture. La situation des pay-sans normands, pour beaucoup confrontés à un manque d’approvisionnement en foin, est de plus en plus déli-cate : les prix ont déjà flambé ces derniers mois, mena-çant directement la survie de nombreux élevages. Après les Assises régionales de l’urgence agricole, organisées en juin 2010, François Dufour avait déjà mis en place de nombreuses actions de conseil et de soutien aux agricul-teurs. Aujourd’hui, c’est pour limiter le surcoût du four-rage que la région intervient volontairement : le dispo-sitif « SOS Fourrages » va permettre de rembourser une partie (entre 10% et 25%) des coûts supportés par les exploitations bas-normandes.

SOS fourrages, dispositif régional d’aide aux éleveurs

Face à la sécheresse

Menacée de fermeture par le gouvernement, la filière pêche du lycée maritime et aquacole de Cherbourg a finalement été sauvée. L’annonce est intervenue au mo-ment même où l’Assemblée Plénière du Conseil Régional allait demander son maintien et votait la construction d’un nouvel internat.

Education

Le lycée maritime de Cherbourg sauvé

Le projet de livre blanc du Plan stratégique régional (PSR) a été présenté lors de l’Assemblée Plénière. Enjeu : imaginer et dessiner les évolutions possibles et souhai-tables de notre région d’ici à 2020. Pour les élus écolo-gistes, ce document doit « préparer la rupture avec le modèle de développement actuel en ne faisant pas de l’avenir un simple copié-collé du présent ».

Normandie 2020

Un plan stratégique régional pour préparer l’avenir

Au-delà de la question des livres scolaires, le dispositif régional « Cart@too » s’élargit vers les publics qui en ont le plus besoin : jeunes sans emploi, apprentis, lycéens des sections professionnelles, milieu rural avec comme objectif de renforcer l’autonomie et l’émancipation. In-formations sur : cartatoo.region-basse-normandie.fr

Politiques Jeunesse

La Cart’@too évolue

Pour la majorité régionale, c’est non. On installe comme priorité claire le développement du ferroviaire.

Est-ce qu’on continue avec une agriculture terriblement dépen-dante des hydrocarbures, par les engrais de synthèse, les produits phytosanitaires et la surmécanisation ? Non, et la politique portée par François Dufour au nom de cette majorité en témoigne.

Est-ce qu’on continue de soutenir la concurrence entre deux aéro-ports dans le même département, comme le proposait il y a deux jours le nouveau président du Conseil général, Jean-Léonce Du-pont, en ajoutant qu’il fallait rétablir une liaison aérienne Caen-Orly pour répondre à la dégradation de la liaison ferroviaire Caen-Paris ? Nous ne le pensons pas, et c’est pour cela que cette majorité soutient la rationalisation de l’offre aéroportuaire des deux régions normandes sur l’aéroport de Deauville.

Est-ce qu’on décide ou non d’agir pour sortir de notre double dé-pendance au nucléaire et au pétrole ? Oui, nous le faisons, je pense notamment au travail que nous menons sur le Schéma régional éo-lien et sur le schéma climat air énergie.

Et puis, parce que l’aggravation de la précarité nourrit aussi le re-pli sur soi et le chacun pour soi, est-ce qu’on abandonne l’idée que le rôle de la puissance publique, et des services publics, c’est de garantir la solidarité, entre les personnes et les territoires ? Nous, nous ne l’abandonnons pas, et c’est pour cette raison que, à rebours de la RGPP conduite par l’Etat, nous maintenons et confortons pour notre part les agents des lycées (ADL) dans leurs missions.

Je pourrai citer bien d’autres exemples, certains ont déjà été évo-qués par le Président dans son intervention, qui montrent que cette majorité a choisi de ne pas continuer tout droit, et d’anticiper les changements : le pôle Ecovia, Faurecia dans l’automobile, le chan-tier d’éco-citoyenneté en formation, le programme Défi’Nergie, le soutien aux filières d’éco-matériaux…

Voilà ce que nous faisons, ce que nous mettons en œuvre.

Le texte intégral et la vidéo de l’intervention sur le site bassenormandie-eluseelv.fr

Voté en 2006, le projet de Vélo-Région a fait de la Basse-Normandie un territoire pilote dans le domaine. En co-finançant des actions (aménagements, pistes, abris, communication etc.) en faveur du vélo, elle a permis de rendre attractive la pratique quotidienne du vélo en milieu urbain et rural. La révision de la charte proposée en Assemblée Plénière permettra de financer des actions cyclables dans les entreprises qui ont mis en place des plans de mobilité et de développer l’intermodalité entre le train et le vélo. Ainsi, pour améliorer le rabattement cyclable vers les gares, la Région va no-tamment développer ses investissements dans et autour des gares (stationnement, pistes cyclables, accès, services...).

Vélo-train : soutenir l’intermodalité

Vélo-région

...

...

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Fin mars, les élus régionaux écologistes et Hélène Flautre, députée européenne EELV, ont écrit au Préfet de Région pour lui demander la tenue d’une « table-ronde régionale » consacrée à la sûreté nucléaire, afin de faire le point sur les mesures sanitaires prévues par l’État à l’approche du pa-nache radioactif de Fukushima sur le continent européen et évoquer les plans de sûreté nucléaire des installations nucléaires présentes en Basse-Normandie. La réponse du Préfet, consistant pour l’essentiel à considérer qu’il n’y avait aucun danger, confirme la difficulté persistante des autorités publiques à répondre à l’exigence de transparen-ce des citoyens, et à partager les informations essentielles de sûreté avec l’ensemble des acteurs concernés (collecti-vités, riverains des installations, associations de protection de l’environnement ou de mesure de la radioactivité…).

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Les élus EELV interpellent le Préfet

La tragédie de Fukushima-Daiichi bouscule, et bousculera encore, beaucoup de certitudes. 25 ans après Tchernobyl, Fukushima rappelle à ceux qui l’avaient oublié l’ampleur du dan-ger que fait peser le nucléaire sur toute l’humanité. Le déplacement du nuage radioactif de Fukushima en témoigne : les retombées d’un accident nucléaire ne s’arrêtent pas aux frontières du pays où a eu lieu l’accident. Dès lors, les questions sont immenses : quel rôle, et quelle place, pour les militants, les élus et les responsables publics face à la catastrophe ? Dans le Cotentin, l’une des régions les plus nucléarisées du monde, la réunion extraor-dinaire des Commissions Locales d’information (CLI) nucléaires, à laquelle participaient, avec Eva Joly, les élus régionaux écologistes, a montré combien les réponses d’EDF n’étaient pas à la hauteur des inquiétudes des maires. Responsables devant leurs habitants de la sé-curité de leur territoire, les élus locaux doivent amplifier leur mobilisation.

Après Fukushima, penser le monde et agir ici

sûreté nucléaire

Le 18 avril dernier, les trois Commissions locales d’information (CLI) nucléaires du Cotentin - respectivement attachées au site EDF de Flamanville, au centre de retraitement AREVA-La Hague et au centre de stockage Manche - se réunissaient pour la pre-mière fois en assemblée générale commune. Objet : faire le point, après Fukushima, des mesures de sûreté s’appliquant aux installations nucléaires du Cotentin.Trois élus EELV siègent, au titre du Conseil régional, dans ces commissions : Marine Lemasson, Clara Osadtchy et Jérôme Vir-louvet. Comme Eva Joly, invitée par EELV à entendre les conclusions présentées par EDF aux membres des CLI, les trois élus écologistes ont pu constater l’incapacité des industriels du nucléaire à répondre véritablement aux questions posées, celles des militants antinucléaires comme celles des élus locaux plus favorables, jusqu’ici, au nucléaire. L’effort de réunir les CLI était louable, mais l’ambition de transparence affichée s’est manifestement heurtée aux habitudes des exploitants EDF et AREVA, peu pressés de tirer véritablement les leçons de ce qui se passe à Fukushima depuis le 11 mars.

Eva Joly présente à la réunion extraordinaire des CLI nucléaires du Cotentin

Après Fukushima

Après la réunion des com-missions locales d’infor-mation (CLI) nucléaires du Cotentin, le matin, et avant sa visite du laboratoire de l’ACRO, association indé-pendante de mesure de la radioactivité (acro.eu.org), Eva Joly a participé à la manifestation contre la nouvelle carte scolaire de-vant la Préfecture de Caen. La journée, organisée par EELV Basse-Normandie, s’est conclue par une réu-nion publique consacrée à l’énergie, devant plus de 400 personnes au Centre des congrès de Caen.

Eva Joly à Caen

Les responsables publics doivent aussi rappeler que les risques à prendre ne sauraient être acceptés, s’ils doivent l’être, qu’au terme d’un débat et d’une décision collective les plus larges. C’est ce qu’à pu dire Eva Joly, députée européenne et candidature à l’investiture écologiste à l’élection présidentielle, lors de sa venue en Basse-Normandie le 18 avril. C’est aussi ce que disent, de longue date, les écologistes bas-normands, particulièrement concernés par l’emprise nucléaire sur notre région, en montrant que, face aux risques nés de l’énergie nucléaire, ses avantages supposés ne peuvent pas sérieusement compter.

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La catastrophe nucléaire de Fukushi-ma (Japon) a bouleversé les opinions publiques du monde, et continue d’in-quiéter chacun d’entre nous. Elle est survenue après une catastrophe natu-relle majeure, qui a plongé le peuple japonais dans une immense tragédie. (…) Dans plusieurs pays de l’Union européenne, des gouvernements ont pris la mesure de l’évènement, et an-noncé des révisions importantes de leur politique énergétique et de leur position quant à l’usage de l’éner-gie nucléaire. (...), la catastrophe de Fukushima interroge les sociétés du monde sur l’ampleur des risques qu’el-les veulent accepter de prendre, pour elles-mêmes et pour le monde.

En France, ce débat prend forcément un tour particulier. En premier lieu, en ce que notre pays est l’un de ceux concentrant le plus d’installations nu-cléaires sur son territoire, notamment 58 réacteurs (un réacteur sur sept installés dans le monde) et le centre de retraitement AREVA de La Hague. Ensuite, puisque le nucléaire n’est pas, en France, simplement un moyen de production électrique, mais le terrain d’exercice de champions industriels – EDF et AREVA – de taille internatio-nale.

Pour autant, le débat devra avoir lieu, et il a d’ailleurs déjà commencé. Le 18 avril, les Commissions locales d’infor-mation des installations nucléaires du Cotentin (EDF-Flamanville, AREVA-La Hague et Centre de stockage Manche) se réunissaient en assemblée générale commune. (...) Il n’appartient pas aux collectivités locales de fermer ce débat, qui devra de toute façon avoir lieu, en France, lors des prochaines échéances électorales nationales. Pour autant, il est de la responsabilité de tous que ce débat puisse s’ouvrir, sans que ses conclusions puissent être obérées par le simple enchaînement mécanique des programmes en cours. En l’oc-

currence, la construction du réacteur EPR à Flamanville serait, si elle venait à son terme, clairement de nature à clore ce débat avant même qu’il ait pu commencer. La mise en service de l’EPR-Flamanville 3, conçu comme tête de série d’une nouveau programme de réacteurs visant à remplacer les cen-trales en fin de vie, condamnerait en effet notre pays à un débat sans impact sur la réalité.

(…) Dans ces réflexions, graves et cruciales pour l’avenir de notre pays, la Région Basse-Normandie entend prendre toute sa place et toutes ses responsabilités. Elle attend de ses partenaires, et en particulier de l’Etat, qu’ils sachent faire de même.

En conséquence,LE CONSEIL REGIONAL DE BASSE-NORMANDIE

- DEMANDE que toutes les le-çons puissent être tirées, en matière de sûreté nucléaire, de l’accident de Fukushima, et délivrées au public dans la plus grande transparence ;

- SOUHAITE qu’un large débat public national puisse avoir lieu sur le choix de poursuivre ou non le pro-gramme électronucléaire, dans des conditions équitables permettant d’éclairer le jugement des citoyens ;

- DEMANDE, dans l’attente d’un tel débat, qu’aucune mesure ne soit prise qui viendrait créer une situation d’obligation de fait, aggravant encore la dépendance de notre système de production électrique à l’énergie nu-cléaire ;

- SOUTIENT, en conséquence, la décision d’un moratoire sur le chantier EPR de Flamanville, considérant que la poursuite de celui-ci rendrait irréver-sible une situation qui est aujourd’hui interrogée par les faits ;

- DEMANDE, par égale voie de conséquence, que soit stoppée la construction de la ligne électrique Très haute tension (THT) Cotentin-Maine, qui doit transporter le courant issu de l’EPR ;

- DEMANDE que ce moratoire ne puisse, le cas échéant, être levé qu’après, sur le plan technique, la pu-blication de l’audit en cours conduit par l’Autroité de sûreté nucléaire et, sur le plan démocratique, qu’un dé-bat public national ait pu se saisir des choix énergétiques de notre pays ;

- DEMANDE, dans cette perspec-tive, que soient réunies les conditions permettant au tissu économique local et régional, très largement dépendant de ce chantier, d’amortir à court terme le choc du moratoire, y compris au moyen de réparations industrielles et économiques d’Etat, et d’amorcer à moyen terme la conversion nécessaire du bassin d’emploi du Cotentin.

La motion a été par les seuls élus EELV. Les groupes PS, PC, UMP et NC ont unanimement voté contre, ainsi que deux élus PRG. Les deux autres élues PRG n’ont pas pris part au vote. La motion a donc été rejetée.

Lire le texte intégral de la motion sur : bassenormandie-eluseelv.fr

Pour un moratoire sur le chantier EPR, dans l’attente d’un réel débat public sur le nucléaire

Motion proposée au vote de l’assemblée plénière du Conseil Régional par le groupe Europe Ecologie – Les Verts

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Le 8 avril dernier, une journée consacrée aux Energies ma-rines renouvelables (EMR) a réuni à Cherbourg élus locaux, acteurs économiques et professionnels des renouvelables. Enjeu : témoigner de la pertinence d’une réelle mobilisa-tion régionale sur le sujet, porteur d’un intérêt économi-que et industriel évident, crucial pour l’avenir des ports bas-normands. Notre région, qui bénéficie du deuxième potentiel éolien de France et d’un fort potentiel hydrolien, trouverait de très nets avantages à s’orienter vers une pro-duction énergétique durable. Pour les écologistes, l’échec prévisible du terminal charbonnier de Cherbourg doit in-viter à accélerer la mutation des activités portuaires vers la mise en place d’une véritable filière régionale dédiée aux EMR.

La mobilisation s’amplifie

Energies marines renouvelables

Yanic Soubien, vice-président chargé de la formation pro-fessionnelle et de l’emploi, a présenté le « CV du futur » – ou « Eportfolio » – proposé par le Conseil Régional de Basse-Normandie, via le site cvdufutur-normandie.fr. Il permet à tous – demandeurs d’emploi, salariés, étudiants ou lycéens – de faire le point sur ses compétences propres et de valo-riser des savoirs faire qui n’auraient pas forcément figurer sur un classique curriculum vitae papier. Explication de Ya-nic Soubien : « quand je vois comment les jeunes se racon-tent sur les réseaux sociaux, je me dis que nous avons là un bel exemple d’un regard sur soi qui change ». L’outil, actua-lisable en permanence, permet ainsi de valoriser les acquis les plus divers : « savoir dire non, c’est aussi une compé-tence », précise Yanic Soubien. « Celui qui n’a pas ou peu de diplômes trouve ici les moyens de se dire : je ne suis pas quelqu’un d’idiot, je sais faire des choses » conclut le vice-président écologiste.

Vers le CV du futur

Formation / emploi

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Culture, des valeurs défendues

Interview de Pascale Cauchy, vice-présidente en charge de la culture

La première décision de Pascale Cauchy, devenue il y a un an vice-présidente du Conseil régional chargée de la culture et du patrimoine : prendre le temps de rencontrer, très large-ment, les acteurs culturels bas-normands. Pendant la cam-pagne électorale et après son élection, elle avait « senti à la fois l’attente du terrain, la volonté d’agir et la détresse » du monde de la culture, dans une époque où la culture est soit « considérée comme une marchandise, soit comme la cerise sur le gâteau des autres politiques ». Il s’agissait donc d’éta-blir le contact, d’avoir une vue complète de la situation et de nouer des liens d’écoute et, si possible, de confiance, en vue d’un seul objectif : faire de la politique culturelle régionale un outil aux bénéfice du plus grand nombre.

La réorientation de la politique de soutien permet de garan-tir durablement le développement de structures culturelles dans un contexte de réduction des budgets. Elle passe par une modification de la gouvernance de plusieurs structures régionales qui bénéficient d’un audit et d’une mutualisation, permettant de dégager de nouveaux moyens pour soutenir des projets ou des structures jusqu’ici peu aidées. Egalement en jeu, la réduction du soutien à des structures importantes et visibles : ainsi, la Région a-t-elle revu à la baisse – de 57 000 euros – son soutien aux Arts Florissants. Ça n’a pas été simple, mais Pascale Cauchy tenait à ce « partage » plus équi-table des moyens publics.

L’enjeu est en effet d’ouvrir le paysage culturel pour permet-tre l’éclosion de la « biodiversité culturelle », qui s’attache à « mettre de la culture partout et à toutes les échelles ». Prochai-ne bataille : créer l’échange également avec les entreprises, qui pourraient s’investir dans le territoire par le soutien à l’offre culturelle en soutenant directement, y compris dans le cadre de leur métier, des artistes, des salles, des specta-cles... La culture, même si on le dit peu, est aussi un acteur économique ! Le 30 juin prochain, le sujet sera au cœur d’un journée d’échanges au Conseil Régional. On y évoquera no-tamment le lien entre la culture et l’économie sociale et so-lidaire.

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Qu’apportent au quotidien les élus EELV dans la majorité régionale ?Les finances sont comptées, mais il ne s’agit pas de valori-ser quelques actions symboliques. Pas de greenwashing, qui consisterait à repeindre d’un peu de vert des politiques pu-bliques qui ne changeraient pas sur l’essentiel ! L’enjeu, nous l’avons énoncé clairement il y a un an, lors de la campagne électorale, et nous le portons depuis dans l’institution ré-gionale, c’est bien d’engager en profondeur la mutation éco-logique de l’économie et de la société. Ça, ce sont des mots. Concrètement, ça signifie que, chaque jour, nous sommes at-tentifs à ce que chaque décision prise par la Région facilite la transformation des habitudes : celle des acteurs économi-ques, avec le renforcement des conditions écologiques et so-ciales, et celles des citoyens et des collectivités. Le tout avec le souci d’engager à chaque fois le minimum de finances pour un impact maximum sur le territoire. C’est un chantier de longue haleine, bien sûr, et on n’a pas tout tout de suite, mais il s’agit bien d’obtenir à chaque fois l’effet de levier le plus fort par rapport aux finances publiques engagées. Il s’agit de faire d’une pierre deux, trois ou quatre coups !

Que permet cet effet multiplicateur ? Il ne suffirait pas, par exemple, de financer la conversion en bio de quelques hectares supplémentaires. Les budgets dis-ponibles pour ça sont trop restreints. Donc il faut travailler autrement, trouver d’autres mécanismes, à partir de ce que sont les compétences transversales de la Région : donc, on

travaille à faciliter l’approvisionnement en bio des lycées – qui dépendent de la Région – pour offrir aux élèves et aux personnels une alimentation de qualité, dans des quantités qui permettent de structurer plus fortement la filière, en sen-sibilisant dans le même temps les élèves, les parents et les personnels, qui sont eux-mêmes consommateurs « à la mai-son ». Petit à petit, c’est cela qui hâtera la conversion de mul-tiples exploitations : la garantie de débouchés économiques.

Dans un autre domaine, celui de la culture, nous ne devons pas seulement subventionner tous les festivals sans autre contrepartie pour le territoire qu’une proposition culturelle ponctuelle. Il faut inciter leurs organisateurs à travailler avec les territoires tout au long de l’année, spectateurs comme acteurs économiques (compagnies artistiques, associations, entreprises locales), permettant ainsi en région une réelle dynamique de développement artistique, économique et so-cial.

De manière générale, ce qui fonde l’action des élus écologis-tes, c’est cette idée de donner à chacun les moyens d’anticiper et de s’adapter à un monde qui change. Et cela doit se voir dans toutes les politiques de la Région, de la formation à la culture, de l’agriculture à l’économie.

« Faire d’une pierre, quatre coups ! »Interview de Marine Lemasson, vice-présidente du groupe EE-LV

OGM - faucheurs volontaires

La Basse et la Haute Normandie ont décidées de faire à terme de l’aéroport de Deauville la plate-forme unique des deux régions. Mais l’aéroport de Caen-Carpiquet, propriété de la communauté d’agglomération du Caen-La-Mer, résis-te et s’engage dans une politique concurrentielle face à son voisin : ouverture de lignes sur les mêmes destinations, compétition sur le titre de premier aéroport régional... Pour les élus Europe Ecologie – Les Verts, cette situation doit cesser au plus vite. Dans une déclaration commune (à lire sur bassenormandie-eluseelv.fr), les élus écologistes des deux Conseils régionaux, de Rouen, Caen et de leurs agglomérations ont réaffirmé l’exigence d’une rationalisa-tion de l’offre aéroportuaire régionale, et pointé les effets désastreux, pour le climat et pour l’argent public, de cette compétition stérile.

Les élus EELV opposés au gaspillage de l’argent public

Aéroports normands

Le procès des faucheurs volontaires d’OGM prévu en mars à Poitiers a finalement été reporté au 14 juin prochain. François Dufour, José Bové et six autres « faucheurs vo-lontaires » doivent être jugés pour le fauchage de maïs Monsanto 810 en août 2008 dans la Vienne. Les actions de fauchage d’OGM ont eu pourtant une importance recon-nue pour ouvrir le débat autour des cultures de plantes gé-nétqiuement modifiées, débat qui a finalement abouti à la décision du gouvernement Fillon d’un nouveau moratoire sur les autorisations d’OGM. « Nous sommes des militants politiques et des lanceurs d’alertes. Le tribunal correction-nel de Coutances vient de le reconnaître une fois de plus. Je suis donc confiant quant à notre sort », témoigne François Dufour.

Procès de François Dufour reporté en juin

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L’agriculture continue de subir des changements profonds. Dans un contexte mondial de dérégulation persistante, qui se traduit en Basse-Normandie par la disparition d’une fer-me par jour, l’exigence d’une politique régionale ambitieuse ne fait pas débat. L’agriculture n’est certes pas une compé-tence première des régions, et les moyens dont celles-ci dis-posent pour changer la donne sont incomparables avec ceux de l’Etat – qui, en France, a conservé l’essentiel du pouvoir sur la question – et l’Union européenne. Pour autant, quand le vice-président chargé de l’agriculture s’appelle François Dufour, toujours agriculteur lui-même et figure reconnue du syndicalisme paysan, il se passe forcément quelque chose.Dès juin 2010, François Dufour convoquait au nom du Conseil régional les Assises de l’urgence agricole. Autour de la table, toutes les sensibilités et toutes les institutions de la profession. Le constat, partagé, était clair : le secteur souffre

et risque de subir de plein fouet les changements annoncés par la réforme de la Politique agricole commune (PAC). Sous l’impulsion de François Dufour, la Région décide de réviser largement ses politiques, pour en accroître l’efficacité, et met en œuvre, malgré ses moyens modestes en la matière, des actions susceptibles d’aider la profession à s’adapter et anticiper les changements.Enjeu ? Faire émerger un véritable modèle agricole normand, durable et économe. Cibles des actions : la réduction des coûts de production, le soutien à l’autonomie des exploita-tions, la limitation du recours aux pesticides et aux énergies fossiles, la promotion des échanges locaux... Pour chacune des cibles, la région propose des actions simples et efficaces : aides à la valorisation de la ressource herbagère locale, aides aux CUMA, au développement des circuits courts... L’idée for-te : prendre en compte la réalité des besoins, répondre vite et amorcer le virage vers une agriculture plus économe, plus économe, plus durable. Le « plan protéines », par exemple, permettra de limiter l’importation de soja, pour relocaliser une partie de la production de matière première. Le soutien aux circuits courts et l’agriculture péri-urbaine permettront de retisser un lien sur un territoire entre le producteur et le consommateur. Et pour ne pas laisser les producteurs seuls face au changement, conseil et accompagnement visent à ce qu chacun, à partir de sa situation, puisse avoir les moyens de faire les bons choix.

Bien sûr, l’agriculture normande ne sera pas radicalement métamorphosée en 2011, mais gageons qu’elle aura pris en 2014 le tournant nécessaire de sa conversion durable.

Agriculture, vers un modèle agricole normand, durable et économe ?

Pourquoi la région mène-t-elle une politique agricole ? L’agriculture bas-normande est à la croisée de nombreux enjeux : économique, par son poids et par celui du secteur agro-alimentaire dans la région ; social, par les conditions de vie des paysans ; environnemental, par son impact sur les milieux. Elle touche aussi à l’alimentation des hommes et des femmes, à l’évolution de leur cadre de vie et à l’imaginaire de notre paysage régional. Or, la Région, en tant que collectivité, a pour mission de gérer au mieux son territoire, et c’est en-core plus vrai lorsqu’on porte un projet écologiste ! Il faut donc une politique agricole régionale forte, capable en même temps de se saisir de l’urgence et d’anticiper les chan-gements, et c’est ce à quoi nous nous employons.

Quels sont les grands enjeux d’une telle politique ? Il s’agit d’intégrer l’agriculture aux autres politiques du Conseil régional. C’est quand on cloisonne les politiques, qu’on ne fait pas le lien entre les causes et les conséquen-ces, que l’on débouche par exemple sur les algues vertes. Il faut maintenant penser l’exploitation agricole dans ses rela-tions avec le territoire : par ses impacts sur les milieux, sur le paysage et sur les ressources naturelles ; dans les relations économiques et sociales qu’elle permet, mais aussi dans ce qu’elle porte comme implications humaines. Le « plan protéi-nes » ou le développement des circuits courts vont créer petit à petit de la relocalisation, des productions mais aussi des consommations. C’est le chemin, en agriculture, vers la tran-sition écologique : on change les modes de production et de consommation, on avance vers une agriculture plus économe des ressources naturelles, et on tisse en même temps du lien l’économie et le territoire et du lien entre les personnes.

« Se saisir de l’urgence et anticiper les changements »Interview de François Dufour, vice-président du Conseil régional

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« Se saisir de l’urgence et anticiper les changements »

Budget : investir pour préparer un avenir différentJérôme Virlouvet, vice-président de la Commission Finances du Conseil régional

Comme beaucoup de régions françaises, la Basse-Normandie dispose d’une situation saine sur le plan financier. Confron-tée à la baisse de ses ressources propres, conséquence de la perte de fiscalité locale décidée par l’Etat, elle a su contenir ses dépenses de fonctionnement et préserver une capacité d’autofinancement très correcte. Pour les élus écologistes, la question désormais posée est de savoir qu’en faire. Car l’explosion des prix de l’énergie pourrait avoir de lourds im-pacts sur les budgets de fonctionnement des collectivités.

Comme les départements ont la responsabilité du fonction-nement des collèges, les Régions doivent gérer celui des ly-cées. En Basse-Normandie, ce sont 76 lycées, dont les bâti-ments et les réseaux d’énergie sont parfois très dégradés. Le programme prévisionnel d’investissements (PPI) voté par le Conseil régional a d’ores et déjà permis de remédier à quel-ques-unes des situations les plus difficiles. Dans les lycées où les travaux n’ont pas encore été effectués, ils sont au moins programmés, en concertation avec les chefs d’établissement. Mais il faudra sans doute, et les élus écologistes plaident en ce sens, passer à une autre étape si nous voulons anticiper, et non subir, des lendemains énergétiques profondément différents : l’enjeu serait alors d’engager un vaste plan de travaux d’économies et de maîtrise de l’énergie, pouvant aller jusqu’à la rénovation complète de certains bâtiments. Le changement est urgent : dans certains établissements, la hausse de la facture d’énergie se chiffre en dizaines de mil-liers d’euros.

Problème : à ressources constantes – donc à endettement in-changé – un tel programme est impossible. Les discussions des prochains mois devront permettre d’y voir plus clair. Les élus écologistes le souhaitent, sans rien ignorer des dif-ficultés nées de marges de manœuvre réduites. Car l’enjeu est d’importance : investir, y compris au moyen de l’endet-tement, dans les lycées, c’est non seulement améliorer la qualité de vie des élèves et des personnels, mais c’est aussi soutenir la formation des professionnels à des techniques de rénovation énergétique qui doivent se diffuser à tous, plus simplement aux pionniers et aux passionnés. C’est dévelop-per les nouvelles compétences que requiert l’isolation des bâtiments ou l’installation des sources d’énergies renouve-lables. Et c’est investir dans les ressources locales, plutôt que subir les délocalisations.

Si nous faisons clairement le choix de l’investissement, les lycées ne seront pas tout. Permettre aux bas-normands de préparer la transition énergétique, c’est aussi accroître en-core l’offre TER, déjà très soutenue ; confirmer et renforcer les politiques de covoiturage ou de vélo-région ; c’est, sur le plan agricole, réduire la dépendance aux protéines impor-tées et soutenir les circuits courts… Tout cela aussi, c’est af-faire de choix budgétaires.

Le faible niveau d’endettement de la Basse-Normandie per-mettrait d’envisager d’augmenter l’investissement de plu-sieurs dizaines de millions d’euros supplémentaires chaque année, pour répondre à ces défis proprement inédits. Il y aura des choix à faire, car chacun sait qu’on ne pourra tout faire. Au-delà des seuls élus, il sera essentiel que les citoyens puissent se saisir du sujet. Dès l’automne, le débat public sur la LGV, dite aussi Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN), et sur laquelle la Région pourrait être amenée à engager de lourdes dépenses, devra permettre d’entamer les échanges. Les élus écologistes y participeront en tout cas dans cet es-prit.

Dans les trois départements bas-normands, la nouvelle carte scolaire a crée la stupeur : postes supprimés, classes fermées, dispositifs d’aides stoppés... Avec la suppression de 369 postes d’enseignants (notamment les postes spécifiques des Réseaux d’aides aux élèves en difficulté – RASED), ce sont les dispositifs de lutte contre les inégalités à l’école qui sont clairement remis en question. Dès le mois février, le Conseil Régional s’est été inquiété par le vote d’une motion demandant la fin des suppressions de postes d’enseignants. Cela a été concrétisé dans les départements par la nouvelle carte scolaire qui s’appa-rente à un gigantesque plan social de l’Education Nationale. Face à cela les parents d’élèves, enseignants et élus se sont mo-bilisés pour défendre une école qui donne sa chance à tout le monde. En février dernier, en assemblée plénière, Elise Lowy, conseillère régionale, avait exprimé le soutien des élus écologistes aux parents et enseignants mobilisés.

Les élus EELV mobilisés contre la casse de l’école

Carte scolaire

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LGV Paris Normandie : un projet étranger aux besoins du quotidien

Que retenir de la rencontre des élus régionaux avec Guillaume Pepy, le président de la SNCF, le 26 janvier ?Au-delà de l’opération de communication, on a pu entendre de Guillaume Pépy un discours un peu différent, qui contre-disait nettement le dogme du tout TGV. La SNCF reconnaît désormais que ce modèle ne répond pas aux défis de la mo-bilité. Nous avons aussi entendu ses inquiétudes quant à l’ouverture progressive du ferroviaire à la concurrence.

Que peut faire la Région pour préparer la mobilité de demain ?Avec une facture énergétique qui augmente, l’enjeu est de proposer les moyens d’une mobilité quotidienne durable. La Région a un rôle important à jouer : en améliorant encore le transport ferroviaire pour favoriser l’usage des TER, dont la hausse de la fréquentation ces dernières années prouve plus que jamais l’utilité pour les trajets domicile-travail et domicile-études. La réorientation des investissements de la

route vers le rail permet d’offrir de meilleurs services de dé-placement et répond aux enjeux énergétiques et climatiques. Il faut aussi initier d’autres politiques comme le service pu-blic de covoiturage et mettre tout cela en cohérence avec les autres autorités organisatrices de transports.

Tu es en charge de l’intermodalité et de la vélo-ré-gion depuis juillet 2010. En quoi cette cohérence est-elle primordiale ?La région joue son rôle d’ensemblier et cela est particulière-ment pertinent pour une mobilité durable qui se constitue en chaîne. Par exemple, la politique «Vélo-région» investit les accès aux gares TER, y installe des arceaux vélo et le pro-jet de Maison du vélo devrait permettre de développer de nouveaux services aux usagers du train et du vélo, comme la réparation, le gardiennage, la velo-école etc. L’alternative à la voiture se construit de façon plurielle et cohérente, la Région y prend part de façon active.

Priorité à la mobilité quotidienne Clara Osadtchy, membre de la Commission transports du Conseil régional

Relancée en 2009 par le Président de la République à l’occa-sion du débat sur le Grand Paris, l’idée d’une ligne à grande vitesse (LGV) Paris - Normandie avait déjà été discutée – et enterrée – il y a une vingtaine d’années. Reste que, malgré un contexte économique et budgétaire pas franchement fa-vorable, la mobilisation générale est convoquée pour défen-dre le projet, même si personne n’est tout à fait convaincu de sa possible réalisation.Malgré l’union sacrée, les écologistes ont exposé à plusieurs reprises leurs réserves sur le projet, en Assemblée plénière ou dans la presse. A eux seuls, les obstacles au montage d’un plan de financement concret devraient faire réfléchir : sans celui-ci, le projet est déjà caduc. Pour autant, l’argument fi-nancier n’est pas le seul opposé par les écologistes au projet.

En l’état, il n’est en effet pas établi que le projet réponde aux besoins des bas-normands. Rappelons ici que le nombre po-tentiel d’usagers réguliers d’un train à grande vitesse entre Caen et Paris resterait très nettement inférieur à celui des bas-normands dont les déplacements quotidiens se font à l’intérieur même de la région, entre les villes bas-norman-des. Et même les usagers réguliers de la ligne attendent sur-tout de leurs trains qu’ils arrivent à l’heure, pas forcément qu’ils soient plus rapides.Les écologistes sont convaincus qu’il est possible – et fran-chement souhaitable ! – d’opérer le « transfert modal » du tout-voiture vers d’autres modes de déplacement. Les prix du pétrole et la lutte contre le changement climatique l’im-posent. Le train est une pièce maîtresse de cette transition, mais pas le TGV ! Le modèle français du « tout TGV », qui a absorbé depuis près de quarante ans l’essentiel des investis-sements ferroviaires, rencontre de plus en plus de critiques, y compris au sein même de la SNCF. Est-il vraiment néces-saire de poursuivre l’expérience, en sacrifiant un réseau secondaire déjà très dégradé ? S’il est possible aujourd’hui de relier Paris à Marseille en trois heures, c’est impossible ente Rennes et Caen ! Faire du train un mode de transport utile, c’est faire le choix de réinvestir les lignes du quotidien. C’est ce que diront les élus écologistes, en cohérence avec les élus écologistes de Haute-Normandie et d’Île de France, dans leur contribution au débat public sur la LGV qui aura lieu à l’automne.

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Jérôme Virlouvet, conseiller régional.

Les neufs élus régionaux Europe Ecologie - Les Verts

100, rue Basse. 14000 Caen.Collaborateurs du groupe : Julien Hermilly : [email protected] : 06-76-71-59-27Antoine Astruc : [email protected] : 06-73-63-48-05Crédits photos : Europe Ecologie - Les Verts. Photos libres de droit. DR. CRBN. Hervé Tencé (page 06)Directeur de publication : Mickaël Marie. Impression Caen Repro. Papier recyclé.

Le groupe des élus Europe Ecologie- Les Verts au Conseil Régional

Sylvie, tu es depuis un an en charge de l’économie sociale et solidaire (ESS), quels sont les chantiers que tu as amorcés ?Le premier enjeu est l’ouverture : aux partenaires, aux citoyens et aux autres politiques menées par la Région. Nous avons ainsi créé une instance partenariale qui réunit deux fois par an les parties prenantes de l’ESS sur le territoire pour en faire remonter les besoins et esquisser des pistes d’actions. L’ouverture aux citoyens va notamment se faire auprès des jeunes et plus particulièrement des lycéens. Enfin, le service du Conseil Régional en charge de l’ESS commence à travailler en transver-salité avec d’autres services régionaux : ceux de l’agriculture (circuits courts, agriculture de proximité etc.) et de la culture (journée de l’économie de la culture en juin) notamment.

Au quotidien, comment s’oriente la politique régionale en faveur de l’ESS ?Le budget ESS de la région est de 1,2 million d’euros par an. A parts égales fonctionnement / investissement, cela finance les projets d’associations et d’entreprises selon une matrice d’aide qui a été revue récemment. Le développement de la finance solidaire est d’ailleurs l’un des prochains chantiers. Il s’agit d’imaginer comment la région peut impulser une amélioration du mode de financement de projet et en faciliter l’accès.

L’Economie Sociale et Solidaire se découvreInterview de Sylvie Errard conseillère régionale déléguée à l’Economie Sociale et Solidaire (ESS)

Auditions - rendez-vousA votre écouteLes neufs élus régionaux EELV sont à votre dis-position pour toute demande de rendez-vous ou audition comme cela se fait déjà sur de nombreux sujets. Appellez les collaborateurs pour organiser une prise de contact !

Pascale Cauchy, vice-présidente chargée de la culture et du patrimoine. Membre de la commission permanente. Sylvie Errard, conseillère régionale déléguée à l’Economie Sociale et Solidaire. Membre de la commission permanente.François Dufour, vice-président chargé de l’agriculture. Membre de la commission permanente.Marine Lemasson, conseillère régionale, vice-présidente du groupe d’élus.

Elise Lowy, conseillère régionale déléguée à la coopération décentralisée. Membre de la commission permanente.Mickaël Marie, conseiller régional délégué à l’énergie. Président du groupe d’élus. Membre de la commission permanente. Clara Osadtchy, conseillère régionale.Yanic Soubien, vice-président chargé de la formation tout au long de la vie. Membre de la commission Permanente.

http://bassenormandie-eluseelv.fr

L’actu du groupetwitter : @eluseelvcrbn / #eecrbn / facebook : élus Europe Ecologie Région Basse Normandie.

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Tournée régionale des élus régionaux EE-LV16 dates dans toute la basse-Normandie

Cherbourg14 juin

Valognes07 juin

Bayeux16 mai

Saint-lô31 mai

Coutances11 mai

Avranches18 mai

Mortain17 juin

Vire24 mai

Falaise16 juin

Flers10 juin

Lisieux19 mai

Caen20 juin

Alençon16 juin Mortagne

30 mai

L’Aigle06 juin

Argentan13 mai

Pour échanger avec les citoyens bas-normands et les acteurs du ter-ritoire, les conseillers régionaux Europe Eco-logie- Les Verts de Bas-se-Normandie partent en tournée ! 16 réu-nions publiques pour échanger, apprendre, écouter et partager.

Toutes les dates. Début à 20h30, entrée libre !

Jeudi 19 maiLisieuxCentre V.Hugo

Jeudi 16 juin FalaisePetite salle du Forum

Vendredi 13 maiArgentanMaison des Associations

Jeudi 16 juinAlençonSalle Beaudelaire

Mardi 07 juinValognesSalle Delisle

Mardi 14 juinCherbourgMairie

Mercredi 11 maiCoutancesMairie, salle R2

Mercredi 18 maiAvranchesSalle E.Lenoel

Vendredi 17 juinMortainSalle des associations

Lundi 06 juinL’AigleSalle des associations

Lundi 30 maiMortagne-au-percheHalle aux grains

Mardi 31 maiSaint-LôCentre culturel

Mardi 24 maiVireSalle Polinère

Vendredi 10 juinFlersForum

Lundi 16 maiBayeuxSalle Saint-Laurent

lundi 20 juin 2011CaenCentre des congrès

lundi 20 juin 2011, 20h30Caen, Centre des congrès

avec Philippe Meirieu, vice-président du Conseil Régional de Rhône-Alpes et Président du Conseil Fédéral d’EELV

Le final