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D IS T R IC T D E L IE G E .

Sous la d irec tion de frère F ife , p rés iden t de la S. A. M ., les b ranches de L iège, H ersta l e t Seraing sont allées à la rep résen tation de la Féerie de la G lace au Palais des Sports. Ce fu t une soirée m agnifique ; to u t le m onde en fu t réjoui, enchanté et p rê t à recom m encer. L a jeunesse avait apporté le fanion S. A. M .

Sam edi, 25 sep tem bre , en la salle de L iège, g rand bal ; tou te la jeunesse des b ranches était p résente. L es m em bres, les am is et les m issionnaires dansèrent, réc itè ren t e t jo u è ren t de la m usique. U n bel esp rit a régné parm i nous. N ous avons été aidés p a r la Société de Secours et nous voudrions rem ercier tou tes les sœ urs p o u r leu r dévouem ent.

N E U C H A T E L .

L e 19 sep tem bre , la b ranche de N euchâte l a organisé une sortie su r le lieu du tem ple à Zollokofen, près de B erne. C ’est u n très g rand privilège de posséder un tem ple dans no tre pays e t nous avons tous eu beaucoup de p laisir à cette sortie. D es m em bres de G enève, de L ausanne et de L a C haux- de-F onds se sont jo in ts à nous car nous avons ten u la réun ion de l ’Ecole du D im anche en p lein air à 9 h . 45, dans la forêt avoisinante. L e tem ps était sp iendide ! C ’était un des p lus beaux dim anches de l ’année.

L a réun ion du m atin é tait dirigée p a r frère A ntoine R iva , la leçon é tan t hab ilem en t donnée p a r sœ ur E rica Riva. L e p ique-n ique é tait p ris en pe tits g roupes dans la forêt ; b ien des guêpes étaien t de la partie !

L a réun ion de généalogie é tan t annoncée p o u r 14 heures, nous avons

tous eu b ien le tem ps de v isiter le te m ­ple en construction , qui sera u n m agn i­fique b â tim en t une fois te rm iné . L e travail est déjà b ien avancé et nous espérons que la dédicace se fera l ’année prochaine.

U n g rand nom bre de m em bres et d ’amis éta ien t p résen ts pour la réun ion de l ’ap rès-m id i, qui fu t présidée par frère A ntoine R iva et dirigée par sœ ur B ertha S im o n d . N ous avons en ten d u de beaux d iscours au sujet des tem ples et le travail de généalogie. D es m em bres de B ienne et de B erne se son t jo in ts à nous.

P endan t tou te la jou rnée , un bon esp rit de fra tern ité a régné, et chacun s’en est re tou rné chez lui em portan t un souvenir inoubliable.

G E N È V E .N ous avons le reg re t de faire p a rt

du décès de sœ ur L ouise W eh rli, que D ieu a enlevée à no tre affection le 20 sep tem bre , dans sa 79e année. S œ ur W ehrli a été très active dans l ’Eglise. Elle a occupé, avec adm iration et succès, le poste de présiden te de la Société de Secours. Son souvenir res­tera tou jours dans nos cœ urs ainsi que son g rand tém oignage. N ous p résen ­tons à la fam ille no tre vive sym pathie.

P A R IS .L e 25 sep tem bre , nous avons eu la

joie d ’assister au bal « V ert et O r », aux couleurs de la S. A. M . L a soirée se déroula dans une am biance de jeunesse et de gaîté. L e p rogram m e artistique, p résen té par sœ ur E lisabeth S iv e lle , fu t d ’une qualité exception­nelle. Sœ ur N ok es, tel un rossignol, enchanta la salle par ses roulades p r in ­tanières. F rère P er k in s , au ta len t

(Su ite à la page 239 .)

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Décembre 1954 N° 12

Revue de la Mission française de l'Eglise de Jésus-Christ des

Saints des Derniers Jours.

Sommaire

E d ito ria l : N oël ......................................R achel L . Lee.

U n m essage de N oël .............................D avid O. M cK ay.

Qu’est-ce que la vra ie h is to ire deN o ë l? ..........................................................

W . Cleon Skousen.

U ne Πu vre M erveilleuse : chap. IX (su ite ) ........................................................

Le G rand R ichards .

L a F em m e au F oyer .............................Edm ée P ig u e t.

L e pouvoir de la prière .........................P ie r re tte Jo u g a n t.

P rophètes e t m a r ty r s .............................H ugh B. N ibley.

Directeurs Harold W. Lee

Eva Haslam

l'iige222

2 2 4 CouvertureH N otre co u v ertu re p o u r le m ois de

décem bre re p ré sen te la s ta tu e , g ra n ­d e u r n a tu re , d u P ro p h è te Jo sep h S m ith , te n a n t u n e x em p la ire d u L i-

2 2 7 v re (je M orm on, q u i se tro u v e à T em ple S quare , S a it L ak e C ity . C ette œ u v re a é té é rigée en 1911 p a r M ahonri Y oung, à la m ém oire d ’u n p ro p h è te de D ieu p a r leq u e l II a

4 1 p a rlé de n o u v eau à Ses en fan ts ,com m e au x jo u rs des anciens p ro ­phè tes, e t p a r leq u e l l ’E vangile de Jésu s-C h ris t, dans sa p u re e t sim ple

n q i fo rm e, a é té re s tau ré , te l q u ’il fu t donné a u x hom m es p a r le S au v e u r L u i-m êm e d u ra n t sa v ie su r te r re — l ’E vangile d ’am our, qu i, lo rsq u ’il est ap p liq u é dans n o tre v ie q u o tid ienne ,

2 3 2 nous donne, to u t a u long de nosjou rs , le v é rita b le e sp r it de Noël, l ’e sp r it de « P a ix s u r la te r re au x hom m es de bo n n e vo lon té ».

2 3 5

TARIF DES ABONNEMENTS POUR UN AN :Belgique Fr. 57,00 France.... ................................... Fr. 400Suisse Fr. 5,00 United States et Canada 0 1.50TARIF MENSUEL : Belgique : Fr. 5,00 ; France : Fr. 40 ; Suisse : Fr. 0,50

La Mission française : 3, rue de Lota, Paris (16“) (France), ou vous pouvez adresser vos abonnements à Mario Riva, 20, rue Beauregard, Neuchâtel (Suisse), ou à

Mme Julita Deghaye, 98, rue Bidaut, Liège (Belgique).

L'Etoile — 221 — Décembre 1954

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tyloël

m s Ê Ê s s s s m

— I

i p S i l Ü i s B liÉÉèSiêi^issr £ ,& s= s = ï C . la .™ "

L'Etoile — 222 — Décembre 1954

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éditorial

m ent hum ble, et avide d ’apprendre , et a une grande foi. E t m êm e quand il est châtié par ses paren ts, il a la foi d ’en être aim é e t protégé. Il va à eux p o u r être consolé quand il a été m eu rtri, car il a la foi q u ’il sera en sécurité dans leurs bras.

Jésus veu t que nous ayions au tan t de foi dans no tre P ère C éleste que les pe tits enfants en on t dans leurs paren ts. N ous pouvons, en tou te certitude, m ettre no tre foi e t n o tre confiance en L u i, qu i est to u t-p u issan t e t parfait.

C om m ent pouvons-nous exercer no tre foi, et m o n tre r no tre confiance en D ieu ? N ous pouvons le faire en obéissant à Ses com m andem ents. Il a d it : « T u aim eras le Seigneur, to n D ieu , de to u t ton cœ ur, de to u te ton âm e, de tou te ta pensée et de tou te ta force. E t tu aim eras ton p rochain com m e to i-m êm e ». (M arc 12:30-31).

A N oël nous m on trons p lus d ’am our envers no tre p rochain q u ’en aucune au tre époque de l ’année. Si nous pouvions garder la m êm e bienveillance dans no tre vie quo tid ienne p en d an t l ’année en tière , nous trouverions le m onde p resque exem pt de discorde.

G ardons nos yeux fixés su r l’étoile de no tre foi, e t q u ’elle ne soit jam ais obscurcie par les épreuves, la haine, ou l ’égoïsme. ♦

R achel L. L ee.

m

. l’occasion de la Noël, l’E to ile ' v o u d ra it rem erc ie r to u s ceux qui o n t ta n t A con tribué à la réu ss ite de sa p u b lica tion p en d an t l’année qui v ien t de s ’écouler, p a r leu rs a rtic le s , p a r leu rs so u scrip tions, p a r les tra d u c tio n s e t les co rrec tions, p a r les su g g es tio n s en vue de son am élio ra tion et, enfin, p a r tous les en cou ragem en ts de ses lecteurs . S ans eux, e t san s l’a ide e t l’in sp i­ra tio n du S eigneur, nous n ’au rio n s pu rien fa ire .

N ous vous so u h a ito n s à tous, chers lecteurs , le plus joyeux Noël ; e t que les bénéd ic tions du S eigneur so ien t avec vous d u ra n t la nouvelle année , afin que vous pu issiez avo ir une vie p leine d ’abondance e t de bonheur, e t que vous soyez capables de v ivre en accord avec les p rinc ipes de Son E vang ile .

L'Etoile — 223 — Décembre 1954

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LE PRÉSIDENT DAVID O. McKAY

Un Message de Noël

« Jésus étant né à Bethléem en Judée, au temps du roi He’rode, voici des mages d ’Orient qui arrivèrent à Jérusalem.

« et dirent : Où est le roi des Ju ifs qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l ’adorer.

« L e roi Hérode, ayant appris cela, f u t troublé, et tout Jérusalem avec lui.

« I l assembla tous les principaux sacri­fica teurs et les scribes du peuple, et il s’inform a d ’eux où devait naître le Christ.

« Ils lui dirent : A Bethléem en Judée ; car voici ce qui a été écrit par le pro­phète... (M a tth ieu 2:1-5).

J E m e réjouis de m on association avec les hom m es e t les fem m es q u i cro ien t en la réalité littérale

e t div ine de Jésus-C hris t, no tre R édem pteu r. Je voudrais exprim er ce que je veux d ire p a r « une réalité littérale e t d ivine » en a ttiran t votre a tten tion su r ces deux événem ents :

L es A pô tres u n jo u r , après la m ort e t la résu rrec tion du Seigneur, p rê ­chaien t dans le tem ple et les Saducéens et les officiers v in ren t, les a rrê tè ren t et les m iren t en p rison . L e jo u r suivant, P ierre e t Jean fu ren t am enés devant les g rands p rê tre s A nne et C aïphe, qu i faisaient partie de ceux les p lus d irec­tem en t responsables de h; crucifixion du Seigneur. « Ils firen t p lacer au m ilieu d ’eux P ierre e t Jean , et leu r dem andè­re n t (se référan t au m iracle que P ierre et Jean avaient fa it le jo u r auparavan t en guérissan t l’infirm e de naissance

à la po rte du tem ple) : P ar quel p o u ­vo ir ou au nom de q u i avez-vous fait cela ?

A lors, P ierre , rem pli d u Sain t- E sp rit, leu r d it : « C hefs du peuple, e t anciens d ’Israël,

« pu isque nous som m es in terrogés au jo u rd ’hu i su r u n b ien fa it accordé à u n hom m e m alade, afin que nous disions com m ent il a été guéri,

« sachez-le tous, e t que to u t le peuple d ’Israë l le sache ! C ’est par le n o m de Jé su s-C h ris t de N azare th que vous avez crucifié, et que D ieu a ressuscité des morts, c ’est p a r lu i que cet hom m e se p résen te en p leine santé devan t vous.

« Jésus est la p ie rre rejetée p a r vous qu i bâtissez, e t q u i est devenue la princ ipale de l ’angle. » (A ctes 4:7-11. Ita liques ajoutés.) E t pu is : « I l n ’y a de salut en aucun autre, car il n 'y a sous le ciel aucun autre nom qui a it été donné parm i les hommes, p a r lequel nous devions être sauvés. » (Idem 12.)

P o u r P ierre et p o u r Jean , C h ris t, le R édem pteu r, fu t une réalité . Ils s’éta ien t associés avec L u i dans la chair, ils s ’éta ien t assis en Sa com pa­gnie, ils avaient v u Ses m iracles, ils avaient écouté Ses enseignem ents divins. Ils é taien t là (Jean, du m oins) quand le M aître avait été crucifié. Ils s’é ta ien t associés avec L u i p en d an t environ q u aran te jo u rs après Sa résu rrec tion , et m ain tenan t, revê tu s du pouvo ir que le S eigneur leu r avait donné, ils fa isaient face aux hom m es qu i avaient fait crucifier le R éd em p ­teu r, et ils d iren t : « C ’est p a r L u i que vous avez crucifié que cet hom m e se

L'Etoile — 224 — Décembre 1954

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présen te en pleine santé devant vous ». (V oir A ctes 4:10). P o u r eux, Jésus n ’é tait pas u n ê tre im aginaire ; Sa vie n ’é ta it pas un idéalism e, n i seu lem ent une conception in tellectuelle , pas p lus q u ’i l n ’é ta it seu lem ent un p io p h è te ou u n in s tru c teu r. Jé su s-C h ris t, je le répète , é ta it une réalité ; Il é ta it en vérité , le vrai F ils de D ieu , le R édem p­te u r d iv in du m onde.

Voici u n au tre tém oignage, beaucoup p lu s p roche de nous dans le tem p s :

« Q uand la lum ière se posa su r m oi, je vis deux personnages d o n t l ’éclat glorieux défie to u te descrip tion , qu i se tena ien t au -dessus de m oi dans les airs. L ’u n d ’eux m e d it, m ’ap p e lan t p a r m on n om et m e m o n tra n t l ’au tre : C elui-ci est m on F ils b ien -aim é, écou te -L e. » (P . de G. P ., Joseph Sm ith 2:17). V oici les paro les de Jo seph S m ith , le P rophè te , qu i, p lu s ta rd , avec l ’u n de ses associés, a jou ta :

« E t m ain tenan t, après les nom breux tém oignages qu i o n t été faits su r L u i, ce tém oignage que nous po rtons de L u i est le dern ie r de tous : N ous tém o i­gnons q u ’i l est v ivan t !

« C ar nous L e vîm es à la d ro ite de D ieu , e t nous en tendîm es la voix p o r­ta n t tém oignage q u ’il est le F ils du Père,

« Q ue p a r L u i e t de L u i, et par Son pouvoir, les m ondes ex isten t et fu ren t créés, e t que leurs h ab itan ts son t les fils e t les filles engendrés p a r D ieu . » (D . et A . 76:22-24).

P o u r celui qu i accepte Jésus de N azare th com m e le vrai F ils de D ieu , p o u r celui q u i cro it de to u te son âm e que Jésus v it a u jo u rd ’hu i, q u ’i l p eu t influencer le m onde, e t l ’influence, p o u r celui qu i accepte cette vérité , la personnalité d u C hrist, aussi b ien que Ses enseignem ents, dev iennen t une réalité littérale.

E n ce q u i concerne l ’accep tation de Jé su s-C h ris t com m e R édem pteu r, j ’ai lu, il y a quelques années, u n exposé qu i con tien t p lus d ’e po ir, j ’en ai peu r, que de réalité : L ’im prim erie , des deux côtés de l ’océan, subm erge le m onde de livres su r la vie e t le tem ps de Jésus. E t, com m e résu lta t, Il resso rt p lu s colossalem ent aux yeux du m onde. Ce n ’est pas seu lem ent l ’église qu i le

Le P r é s id e n t M cKay.

voit ; tous les hom m es peuven t le voir m ain tenan t. Il a b risé le cercle ecclé­siastique. Il m arche à travers tou tes les villes e t tous les pays.

Si seu lem ent cela é ta it vrai ! Q ue le m onde d ’a u jo u rd ’h u i serait d ifféren t ! Pensez-vous que, si les hom m es de p a rto u t accep ta ien t le C h ris t te l que L ’a vu et accepté Jo seph S m ith , com m e L ’on t vu et accep té P ierre e t Jean , qu an d P ierre a crié à la face d ’A nne et de C aïphe la vérité que « c ’est p a r le pouvo ir de celui que vous avez crucifié, que ce t hom m e se p ré ­sen te en p le ine santé devant vous » — pensez-vous que vous trouveriez dans les com m unautés ch ré tiennes les m auvaises influences qui a ttire n t la jeunesse p o u r l ’éloigner d u C h ris t ? Pensez-vous que nous au rions les carnages, les effusions de sang, les infam ies qu i so n t si répandues au jo u r­d ’h u i ?

J ’incline à penser que beaucoup qu i p ro fessen t le C h ris tian ism e accep ten t le C h ris t com m e u n ê tre é théré , e t

L'Etoile — 225 — Décembre' 1954

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L e tem ps est venu où , non seu lem ent les ind iv idus, m ais les na tions do iven t accep ter ce tte vérité : que Jésus e st le C hrist, le F ils de D ieu , e t q u ’i l nous offre la seule voie p o u r o b ten ir la paix en ce m onde, e t le salu t p o u r nos âmes.

Q ue le jo u r v ienne b ien tô t où : « to u t genou fléchisse, e t où to u te langue confesse que Jésus est le C h ris t » (V oir Philippiens 2:10-11) et où les hom m es p leins de sagesse p a r to u t dans le m onde L e reco n n a îtro n t et L ’ado reron t p o u r ce q u ’il est : L e C hrist, le F ils de D ieu , no tre Sauveur. ♦

considèren t Ses enseignem ents com m e im praticables. Ils ne réalisen t pas p le inem en t q u ’avant que le m onde soit sauvé, ils d ev ron t accep ter Ses enseignem ents. Ils devron t m archer dans Sa voie, com m e ind iv idus et com m e nations. Ils devron t accep ter com m e une vérité ind iscu tab le Ses paroles : « Je suis la lum ière du m onde » (Jean 8:19). C ar II était e t II est, en réalité , le F ils de D ieu , le R édem pteu r d u m onde, et, en L ’accep tan t p o u r tel, nous, com m e individus, devons im iter, au tan t que nous le pouvons, Son carac­tère divin, en nous g a rdan t p rop res e t sans tache des souillures d u m onde.

L'Etoile — 226 — Décembre 1954

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la ozaie hisfôize de tyloë/ ?

IL ̂n ’y a p robab lem en t pas, dans l ’histo ire, un événem ent qu i soit p lus souvent raconté que celui

de la N ativ ité . E n fait, la p lu p a r t des gens on t en ten d u ta n t de fois « l ’H is ­to ire de N oël » q u ’ils se c ro ien t p a r t i­cu lièrem ent b ien inform és su r ce sujet. E t p o u rtan t, que savons-nous rée lle­m en t de l ’h is to ire du p rem ie r N o ë l ?

E n p rem ier lieu, où se trouve dans la B ible le réc it le p lus détaillé de la N ativ ité ? V ous vous rappellerez cer­ta inem en t q u ’il se trouve dans l ’E v an ­gile selon L uc. E t ce réc it com m ence l ’h isto ire de N oël en nous raco n tan t d ’abord les événem ents qu i o n t précédé la naissance de Jean-B ap tiste . Il nous y est d it com m ent u n ange ap p a ru t à u n vieux p rê tre ju i f d u nom de Zacharie. Ce p rê tre é ta it seul, en tra in d ’officier dans le tem ple, qu an d soudain l ’obscu­rité fu t illum inée p a r l ’apparition b ril­lante d ’un personnage lum ineux . Z acharie fu t g ran d em en t effrayé. M ais le m essager céleste lu i d it : «N e crains po in t, Z acharie ; car ta p riè re a été exaucée. T a fem m e E lisabeth t ’en fan ­tera u n fils, e t tu lu i donneras le nom de Jean » (Luc 1:13). C ette déclaration soudaine sem bla incroyable à Z acharie. C om m ent E lisabeth pou rra it-e lle avoir u n fils ? E lle é ta it beaucoup trop âgée. Avec u n esp rit p lein de doute , Zacharie in terrogea l ’ange : « A quoi reconnaî­tra i-je cela ? C ar je suis vieux, e t m a fem m e est avancée en âge » (Luc 1:18).

D ’u n to n solennel, l ’ange le ré p r i­m anda : « Je suis G abrie l, je m e tiens devan t D ieu ; j ’ai été envoyé p o u r te parler, et p o u r t ’annoncer cette bonne nouvelle. E t voici, tu seras m uet, e t tu ne pourras p a rle r ju s q u ’au jo u r où ces

choses arriveron t, parce que tu n ’as pas cru à m es paroles... »(Luc 1:19-20).

A près avoir d it ces m ots, l ’ange d is­p aru t. A u b o u t de quelques m inu tes , Z acharie so rtit d u tem ple devan t la foule. L es gens se dem andaien t p o u r­quoi il é ta it resté si long tem ps dans le sanctuaire. Il essaya de leu r exp liquer ce qu i s ’é ta it passé m ais il ne pouvait p lu s parler. L es E critu i es d isen t q u ’il d u t s ’ad resser à eux p a r gestes p o u r leu r faire com prendre q u ’il avait eu une vision.

M ain tenan t, nous allons vo ir com ­m en t ceci s ’in tég re à « l ’H isto ire de N oël ». E nviron six m ois p lus ta rd , ce m êm e m essager céleste fit une deuxièm e apparition . C ette fois, il ap p a ru t à une jeu n e fem m e, qu i, p a r d ro it de naissance, é ta it une princesse ju ive. Son nom éta it M iryam . A u jou r­d ’hu i nous l ’appelons M arie.

E lle vivait au village de N azare th — à environ 165 kilom ètres au n o rd de Jérusalem . D ans ce m êm e village h ab i­ta it aussi u n jeu n e hom m e du nom de Joseph, qu i é ta it u n descendan t d irect du roi D avid (M atth ieu 1:1-17). Si les R om ains n ’avaient gouverné la P ales­tine à cette époque, il est p robab le que Joseph e t M arie au ra ien t été reconnus légalem ent com m e m em bres de la lignée royale de Juda . L eu rs fiançailles

W. CLEON SKOUSEN

aura ien t eu une g rande signification nationale. M ais, à cause des c ircons­tances, leu r existence était p robab le ­m en t ignorée de presque tous.

M arie se trouvait seule q uand la v ision d u ciel s ’arrê ta au-dessus d ’elle.

L'Etoile — 227 — Décembre 1954

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D e m êm e que Z acharie , elle fu t très effrayée. L ’ange la salua en ces m ots :« Je te salue, to i à qui une grâce a ete faite ; le S eigneur est avec toi » (Luc 1:28). Instinc tivem ent, M arie se

recula, m ais avec u n e assurance récon ­fo rtan te , l’ange ajouta rap idem en t .« N e crains po in t, M arie , car tu as trouvé grâce devant D ieu ». Pu is, avec ces m ots solennels b ien faits p o u r in s ­p ire r la confiance et la com préhension , il délivra son p récieux m essage : « E t voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras u n fils, e t tu lu i donneras le no m de Jésus. I l sera grand et sera appelé F ils du T rè s-H a u t, e t le Sei­gneur D ieu lui donnera le trône de D avid , son père » (Luc 1:31-32)-

M arie ne pouvait pas com p iend re .« C om m ent cela se fera it-il ? » dem an­da-t-elle. .

L ’ange rép o n d it : « L e S a in t-L sp rit v iendra su r toi, et la pu issance du T rè s -H a u t te couvrira de son om bre. C ’est pou rquo i le sain t en fan t qui n a îtra de to i sera appelé F ils de D ieu » (Luc 1:35).

L a réponse soum ise de cette jeu n e princesse de Ju d a m on tre la force et la beau té de son caractère : « Je suis la servan te du Seigneur, d it-e lle ; qc il m e soit fa it selon ta paro le ».

G ab rie l confia aussi à M arie que sa cousine E lisabeth avait reçu égalem ent un e bénédic tion spéciale, et que, b ien q u ’elle fû t vieille, elle au ra it un fils q u ’elle p o rta it déjà depuis six m ois.

Q uand l ’ange fu t parti, M arie pensa et repensa avec une jo ie p ro fonde a ses paroles. A qu i pou rra it-e lle les rép é te r . Q ui les co m p ren d ra it ? N ous savons q u ’elle ne d it rien à Joseph. C ependant, il y avait une personne avec qu i M arie sen ta it q u ’elle pouvait partag er sa connaissance sacrée — c’était sa cousine E lisabeth . D onc, elle se depecha d ’aller lu i ren d re visite.

M ais avant son départ, p eu t-e tre seu lem en t que lques jo u rs avant, la gloire de D ieu l’environna e t le m iracle de la nouvelle vie com m ença.

I l y avait env iron 165 k ilom ètres en tre le village de M arie e t la m aison d ’E lisabeth , et c’était, en ce tem ps-la , u n long et d u r voyage. Q uand M arie arriva chez sa cousine, E lisabeth sut,

p a r l ’in sp ira tio n du ciel, que M arie allait ê tre la m ère d u M essie (Luc 1:41-43). L a vieille fem m e d it avec fe rveu r à sa cousine : « T u es ben ie en tre les fem m es ». .

R éalisan t q u ’E lisabe th savait deja son g rand secre t,M arie d it s im plem ent.« M o n âm e exalte le S eigneur ».

D ans les tro is m ois q u i su iv iren t, M arie res ta avec E lisabeth , a tten d an t le m om ent où E lisabeth au ra it son enfan t. E t q u an d le tem ps fu t venu , le bébe éta it u n fils, exactem ent com m e G ab rie l l ’avait p réd it.

P o u r Z acharie e t E lisabe th , cela fu t une bénéd ic tion si g lo rieuse que leurs pa ren ts , leu rs voisins e t leu rs am is se rassem b lèren t en g ran d nom bre poui assister à la circoncision de cet en fan t m erveilleux, né hors de saison. C epen­dan t, le rite é ta it déjà com m encé q u ils ne savaient pas encore quel serait le n om de l ’enfan t. E t q u an d ils s en in fo rm èren t, ils se tro u v èren t au m ilieu d ’une d iscussion en tre les m em bres de la fam ille. E lisabe th disait que 1 en fan t devra it s’appele r Jean . M ais les h o m ­m es de la p aren té , ind ignés, o rd o n n è­re n t q u ’on lu i donne le nom de son père . F ina lem en t, qu an d E lisabeth ■ con tinua d ’objecter, on fit appel a Zacharie . Cela ffù fa it p a r signes, car il é ta it sourd , aussi b ien que m u e t. Z acharie dem anda des tab le ttes , et, qu an d il en eu t ob tenu , il écriv it .« Jean est son nom ». T o u te la p a ren te s’ém erveilla, car ils avaient tous pense que le p ieux L év ite désirera it que son fils un iq u e p o rtâ t son nom .

M ais u n m om en t p lus ta rd , ils eu ren t encore u n e au tre cause de surprise . Z acharie recom m ença soudain à parler. Pu is , reg a rd an t fièrem ent son en fan t e t p le in de l ’esp rit de p rophé tie , il déclara : « E t to i, p e tit enfan t, tu seras appelé p ro p h è te du T rè s -H a u t. C ar tu m archeras devan t la face du Seigneui p o u r p ré p a re r ses voies » (Luc 1:76)-

C ’é ta it là u n en fan t choisi, rem pli, d epu is sa naissance, du S a in t-E sp rit ; l ’u n de ceux d o n t le Seigneur L u i- m êm e d ira it p lu s ta rd : « P arm i ceux q u i son t nés de fem m es, il n y en a p o in t de p lu s g ran d que Jean » (Luc

7 "Ensuite, M arie re to u rn a à N aza re th o ù Jo seph l ’a tten d a it anxieusem ent.

L'Etoile — 228 — Décembre 1954

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C om bien de tem p s se passa avan t q u ’il ap p rît q u ’elle p o rta it u n en fan t, nous ne le savons pas, m ais, qu an d il le su t, il fu t a ttris té . D ’après la loi ju ive , des fiançailles lia ien t p resque au tan t que le m ariage, e t l ’infidélité é ta it pun issab le de m ort. L a seule a lternative é ta it de ro m p re p u b liq u em en t les fiançailles. Jo seph n ’avait aucune am ertum e con tre M arie , seu lem en t de la tristesse , e t il réso lu t donc de rom pre secrè tem en t avec elle. (M a tth ieu 1:19). E n fait, M arie elle-m êm e n ’avait p ro b ab lem en t pas la connaissance en ce qu i concer­n a it la vo lon té de D ieu su r ce sujet, e t ne savait pas si oui ou non sa m ission sacrée allait ê tre la cause de la ru p tu re de ses fiançailles avec Joseph.

D u ra n t les heures som bres de la nu it, tand is que Joseph dou loureusem en t réfléchissait à son p ro je t de m ariage brisé , l ’ange du S eigneur lui ap p aru t dans u n songe et d it : « Joseph , fils de D avid , ne crains pas de p ren d re avec to i M arie , ta fem m e, car l ’enfan t q u ’elle a conçu v ien t du S a in t-E sp rit ; elle en fan tera un fils, e t tu lui donneras le nom de Jésus ; c ’est lui qui sauvera son peup le de ses péchés » (M a tth ieu 1:20-21).

Qu i p o u rra it décrire la jo ie qui envahit l ’esp rit de Joseph , alors

que cette révélation lui ap po rta it une com préhension m agnifique de l ’appel sacré fa it à M arie ? E t qu i p o u r­ra it décrire la scène de tend resse qu i eu t lieu qu an d il d it à M arie que m a in ­ten an t il p artageait son secret. L e m ariage de Jo sep h e t de M arie a du su ivre im m édia tem en t, car l’ange le leu r avait com m andé (M a tth ieu 1:24).

C ’éta it dans l ’année des R om ainsygg, selon certa ines au to rités, que Joseph e t M arie a rriv èren t à B eth léem p o u r ê tre recensés. C om m e Joseph se h â ta it à travers la ville p o u r chercher u n abri, il souffrait, sans aucun dou te , d ’une in q u ié tu d e sans cesse p o u r la sécu rité et le confo rt de M arie et de son enfan t, d o n t la naissance é ta it m ain ten an t to u te proche.

T o u t p rès de là, les bergers qui passaien t la n u it dans les cham ps p o u r g arder leurs troupeaux , fu ren t p riv i­légiés d ’une m agnifique vision. Im m é­d ia tem en t après que les bergers eu ren t

en ten d u le m essage de l ’ange, ils p a rt i­re n t vers la ville e t tro u v èren t le lieu où « l ’en fan t é ta it couché dans une crèche ». Q uand ils se fu ren t rassem ­blés au tour, ils tro u v èren t le bébé em m aillo tté de langes, et couché dans une crèche. M ais il n ’y av a it rien d ’excep tionnel dans cette scène de la N ativ ité p o u r les im press ionner de sa puissance. Ils v iren t sim plem ent un h um ble paysan ga.iléen et sa fem m e, avec u n nouveau-né. Il n ’y avait pas de halos de lum ière a u to u r de leu rs p e r­sonnes. N éanm oins, cela ne d im inua pas l ’a rd eu r des bergers. Ils re to u rn è ­re n t à leurs troupeaux , g lorifiant e t lo uan t D ieu p o u r to u t ce q u ’ils avaient en ten d u e t vu » (Luc 2:20).

M arie garda cet événem ent dans son cœ ur com m e un tréso r, m ais au trem en t, la n u it passa calm em ent e t sans au tre inc iden t. C on tra irem en t à la croyance com m une, il n ’y eu t pas de m ages adoran ts, pas d ’or, n i d ’encens et de m yrrhe . C om m e nous allons le voir p lu s loin, to u t cela est venu p lus ta rd , beaucoup p lus tard .

H u it jo u rs se passèren t, et Joseph et M arie p o rtè ren t l’en fan t au p rê tre ju i f p o u r la circoncision et le nom . C elui q u ’ils lu i don n èren t fu t : Jésus. A près cela, M arie a tten d it et se reposa p e n ­d an t tren te -d eu x jo u rs , ju s q u ’à ce que la période p rescrite de purifica tion fu t accom plie. A lors, Joseph e t M arie firent le voyage de dix k ilom ètres qui les sépara ien t de Jérusa lem p o u r p ré ­sen te r Jésus dans le tem ple.

Il y avait à cette époque, à Jérusa lem u n Ju if ju s te et p ieux, nom m é Sim éon. I l avait été si fidèle que le S eigneur l ’avait bén i avec une révélation d irecte , lui p ro m e ttan t q u ’il ne m o u rra it pas ju s q u ’à ce q u ’il a it vu le M essie. Ce jo u r-là , tand is q u ’il faisait ses affaires dans la ville, le S a in t-E sp rit v in t to u t à coup su r lui. Il le poussa de se hâ te r v ers le tem ple. Il arriva au m om ent où le rite com m ençait. E tan t co n tra in t p a r l ’E sp rit, S im éon se dirigea vers M arie e t p r i t ten d rem en t le p e tit en fan t dans ses bras. A vec l ’ém otion la p lus p ro fonde, il leva son visage vers le ciel, e t d it : « M ain tenan t, S eigneur, tu laisses to n se rv iteu r s ’en J le r en pa ix ...

L'Etoile — 229 — Décembre 1954

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car m es yeux on t vu ton salu t, salu t que tu as p rép aré devan t tous les peuples, lum ière p o u r écla irer les na tions, e t gloire d ’Israël, to n peup le » (Luc 2:25-32).

A près la cérém onie, Joseph et M arie re to u rn è re n t avec Jésus à B ethléem , où ils avaient trouvé enfin place dans une m aison, que M atth ieu m en tionne spécifiquem ent (M a tth ieu 2:11). E t c’est long tem ps après cela, que les m ages a rrivèren t à Jéru sa lem de l’O rien t. Ils avaient voyagé p e n d an t de longs m ois — des gens au torisés p e n ­sen t q u ’ils avaient aperçu l ’étoile annonçan t la venue du S auveur p o u r la p rem ière fois deux ans auparavant. N a tu re llem en t, ils a llèren t d irec tem en t tro u v er le ro i H érode , p ensan t q u il connaîtra it l ’iden tité du nouveau ro i.

E t H érode fu t trè s tro u b lé p a r leurs paroles. H érode é tait u n arabe, ou édom ite , qu i s ’é ta it m arié avec u n e p rincesse ju ive p o u r s ’in s in u er dans les bonnes grâces du peup le . P lus ta rd , il la tua , et aussi ses deux fils, parce q u ’il avait p eu r d ’ê tre assassiné par eux qui v o ud ra ien t p eu t-ê tre régner à sa p lace. E t m ain tenan t, après avoir com m is ces m eu rtre s p o u r p ro téger son trô n e , il en ten d a it p a rle r de cet en fan t-ro i — supposé ê tre le M essie !

R ap idem ent, H érode conféra avec les sacrificateurs et les scribes. O ù, d ’après leurs p rophètes, le ro i devait-il ê tre né ? « A B ethléem , la C ité de D av id », répond iren t-ils . F ré n é tiq u e ­m en t, H érode dressa des p lans. Il ne pouvait pas accepter, après to u t ce q u ’il avait accom pli — et m êm e le m eu rtre de sa p rop re fem m e et de ses enfan ts, — que son trô n e soit p ris p a r quelque p ré ten d an t. D ans cet esp rit de haine désespérée, il décida le m eu rtre de l ’enfan t — q ue l q u ’il fû t.

A ppelan t les m ages en secret, il leu r ex to rqua la date exacte où la nouvelle étoile é ta it apparue dans le ciel. L es gens au torisés p ensen t que, du fait q u ’il a o rdonné le m eu rtre de tous les en fan ts de B eth léem âgés de m oins de deux ans, cela ind ique que les m ages on t d it à H érode que l ’étoile leu r était apparue deux ans auparavant. D e to u te façon, H érode fit p ro m ettre aux m ages d ’essayer de tro u v er l ’en fan t, e t de lu i

L'Etoile — :

ap p o rte r le nom de l ’en d ro it ou il se tro u v a it. L es m ages con sen tiren t et s ’en allèren t.

H â t i v e m e n t , et p en d an t la n u it, ils s ’achem inèren t vers B ethléem .

S u r leu r rou te , ils furent^ h eu reux d ’apercevoir à nouveau la m êm e étoile b rillan te q u ’ils avaient déjà vue dans leu r p ro p re pays, et qu i avait m arqué la naissance d u Sauveur. I l sem ble q u ’ils a ien t été co n d u it à l ’en d ro it où se tro u v a it Jésus. E ta it-ce une étable ? N on . M a tth ieu d it q u ’ils e n trè ren t dans « la m aison » et là, se p ro s te rn è ­re n t devan t l’enfan t p o u r 1 adorer (M a tth ieu 2:11). I ls o u v riren t alors les coffres qu i con tena ien t leu rs tréso rs e t lu i p résen tè ren t les cadeaux d ’or, d ’encens et de m yrrhe .

Q uand ils se p rép a rè ren t à p a rtir , l ’ange du S eigneur leu r ap p a ru t dans u n songe e t leu r d it de ne pas re to u rn e r vers H érode , m ais de rep a rtir en O rien t p a r u n au tre chem in . A insi firen t-ils . V enus de l ’inconnu , ils re p a r tire n t vers l ’inconnu . N o u s ne savons rien d ’au tre su r eux, n i leu r nom , n i leu r nom bre , n i leu r n a tio n a ­lité . T o u t ce q u i a été d it su r eux n ’est que fiction. L es seules traces qu ils a ien t laissées dans l ’h isto ire son t une douzaine de versets de 1 E critu re .

H érode , im patien t, a tten d a it le re to u r des m ages, m ais, q u an d to u t espoir eu t d isparu , il com m anda à ses m ercenaires de se ru e r dans B eth leem et de m assacrer chaque en fan t âgé de deux ans. M ais Jésus n é ta it p lu s là. A peine les m ages é ta ien t-ils rep a rtis vers l ’O rien t q u ’u n ange avertit Joseph d ’em m ener M arie et Jésus en E gypte. L à, ils a tten d iren t en sécurité , tand is que la haine d ’H érode arracha it aux m ères en larm es de B eth léem tous leu rs p e tits enfan ts.

M ais, m êm e à l ’in s tan t où H érode o rd o n n a it ce te rrib le « m assacre des innocen ts », le som bre m o issonneur v in t et, com m e récom pense, lui ô ta sa p ro p re vie. A u m o m en t où il au ra it v en d u son âm e p o u r ga rd e r son trône , H éro d e se trouva lu i-m êm e m o u ran t d ’u n e m alad ie ho rrib le . I l passa ses d e rn ie rs jo u rs dans la p ire agonie. C inq jo u rs avant sa fin, il te n ta de se

(S u ite à la page 23U.)

qr-i Décembre 1954

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D é c e m b r e , V o ic i N o ë l ! O d ou ce n u it !C onnaissez-vous la légende de ce

beau chan t, que to u t le m onde chante e t aim e ? P u isq u ’il est l ’u n des p lus ém ouvants que nous ayons en fran ­çais. E t voici donc l’origine *

D an s u n p e tit village des environs de Salzbourg en A u triche vivait, au com m encem ent d u siècle passé, un sim ple m aître d ’école e t organiste du nom de F rançois G ru b er. D ans le couran t de l’année 1818, il eu t la dou leu r de p erd re son u n iq u e enfant. L e coup fu t te rrib le p o u r lu i, m ais p lu s particu lièrem en t encore p o u r sa fem m e, qu i ne p u t su p p o rte r cette épreuve et finit p a r to m b er dans une m élancolie ren d an t in supportab le la vie du m énage.

L e soir de N oël, G ru b er, ren tran t chez lu i après le service de l’Eglise, trouva sa fem m e p lus accablée encore que de cou tum e. U ne fois de p lus , il essaya de la consoler, m ais les paroles les p lus affectueuses v in ren t se b rise r con tre ce cœ ur fro id com m e la m ort. T an d is que , désespéré du p eu de suc­cès de ses efforts, le pauvre m aître d ’école se dem andait va inem en t où il trouvera it le secours, son regard s ’arrê ta su r le p iano ouvert. C om m e p o u r y chercher aide et consolation, G ru b e r se m it à l’in s tru m en t et essaya de se p longer p a r la m us iq u e , dans la contem plation de N oël.

T o u t à coup, il se souvin t d ’un tex te com posé p a r u n de ses am is, le poète Joseph M ohr, et, insp iré à la fois par la dou leu r e t p a r la jo ie de N oël, il im provisa su r ce texte l ’inoubliable m élodie. L e charm e opéra aussitôt. L a pauvre m ère se m it à écouter, dès les p rem ières m esures, com m e si elle so rta it d ’u n rêve. P u is, tou jours p lus saisie, elle éclata en p leurs, et enfin,

laissant son cœ ur s 'o u v rir to u t entier, elle déchargea en D ieu le chagrin qu i l ’avait tou rm en tée . « Si, d it-e lle , je ne peux oub lier la perte de m on enfan t, je veux au m oins la su p p o rte r avec résignation . »

O n com prend la jo ie de G ru b er, la jo ie de ces deux cœ urs dans lesquels descendait la paix de N oël, en tonnan t aussitô t, à travers les larm es : V oici N oël, O douce nu it...

E. P .

* (N ous devons la traduction française à M adam e M élanie M elley, de L a u ­sanne, en 1854.)

N o s c o n se ils ... .d e d é c e m b r e .1. T o u t d ’abord , a tten tion ! a tten ­

tio n ! le b u d g e t va souffrir. Pensez-y à tem ps ; sim plifiez les m enus au d éb u t du m ois ; m ais songez à p ré ­pa re r des gourm andises p o u r les fêtes. T o u te la fam ille sera d ’accord.

2. Vos raccom m odages sont-ils f i ­n is ? V ous ne ferez rien p en d an t N oël ; soyez prêtes.

3. N ous insistons faites to u t ce que vous pouvez à tem ps. L es fêtes son t aussi p o u r vous, et vo tre fam ille voud ra it b ien vous vo ir en jo u ir sans être fatiguée et sans avoir tou jours encore « ça » à faire.

4. P o u r te rm iner, nous désirons rem ercier chacun et chacune p o u r les encouragem ents et la com préhension que vous nous tém oignez. N ous vous souhaitons de fin ir l ’année dans la jo ie e t la santé. E t que D ieu vous com ble dans vos désirs !

L'Etoile — 231 — Décembre 1954

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£ e peiieoie d pciè ce

UN m atin de p rin tem ps, sa m ère revêtit le bam bin de ses p lus beaux habits du dim anche, et

lu i recom m anda de ne pas s ’éloigner du perron .

— T o u t à l ’heure, lui dit-elle , nous irons voir ta tan te en nous p rom enant.

Il a tten d it docilem ent, ju s q u ’au m om ent où le fils du boulanger, passan t devant chez lui, le tra ita de poule m ouillée. Il b o n d it aussitô t en bas des m arches, et lui donna une gifle. L e fils d u boulanger l’envoya ro u le r dans une flaque de boue. E n voyant sa blouse b lanche couverte de taches, son bas tro u é au genou e t barbouillé de sang, il se m it à p leu rer. M ais u n tin tem en t de clochettes calm a soudain ses larm es.

Poussan t sa vo itu re à b ras , qu i carillonnait to u t le long de la rue , u n co lporteu r approchait en crian t : « C rèm e glacée ! un sou, la crèm e glacée ! ».

O ublieux de sa désobéissance, il se p récip ita dans la m aison p o u r m en d ie r un sou à sa m ère. L a réponse q u ’elle lui fit res ta gravée dans sa m ém oire :

— R egarde-to i ! T u n ’es pas en éta t de dem ander quo i que ce soit.

L orsque nous invoquons l ’assistance de D ieu , nous devons d ’abord nous regarder : p eu t-ê tre ne som m es-nous pas en é ta t de L u i dem ander quo i que ce soit. L e m alheur, c’est que la p lu p a rt des p rières m an q u en t de loyauté à l’égard de D ieu. L es gens poussen t l ’effron­terie ju s q u ’à solliciter les b ienfaits du ciel alors q u ’ils son t brouillés avec leurs voisins, q u ’ils o n t in te rd it leu r po rte à leurs proches paren ts, q u ’ils p ropagen t des ragots et dén ig ren t par jalousie leurs m eilleurs am is. P o u r se sen tir dépouillé de tou te am ertum e, il fau t s ’être débarrassé de la rancune, de l ’envie, de la jalousie, de la cupid ité ,

PIERRETTE JUGANTde Sait Cake City

(,ancien membre de la branche de Paris)

qui son t au tan t de causes certaines d ’affection m entale et m êm e de m aladie. N ous pouvons d é tru ire tou tes ces choses d ’une façon trè s sim ple. Il nous suffit de m ettre en p ra tique , avant de p rier, ce p récep te b ib lique : R écon­cilie-toi avec ton frère. T o u te p rière parfa item en t honnête envers D ieu est en quelque sorte une assurance de santé m entale.

P lus nous nous libérons de nos ra n ­cunes e t de nos inim itiés, p lus nous approchons de no tre b u t suprêm e, la paix in térieu re . N ous com m ençons alors à nous rend re com pte que la p rière est b ien p lus q u ’une dem ande de faveurs personnelles. E lle est elle- m êm e u n don, e t le p lus g rand de tous. E lle en rich it sans cesse no tre expé­rience, elle en tre tien t en nous le fait que nous vivons en harm onie avec les forces constructives de l ’univers ; elle apporte dans la vie du p lus hum ble des croyants l ’ineffable félicité d ’u n « en tre tien avec D ieu ». L a conscience que nous prenons de cette in tim ité exerce su r nos pensées e t su r nos actes une influence puissante.

U n jeu n e In d ien q u itta u n jo u r sa tr ib u p o u r ven ir s ’in s tru ire à l ’école et à l ’université. Il dev in t avocat et passa la m oitié de son existence loin de ses vertes forêts natales. U ne année, cependant, il profita d ’un congé p ou r y re to u rn e r chasser e t pêcher. L e trap p eu r qu i lui servait de guide rem arqua q u ’à chaque coucher de soleil, l’Ind ien disparaissait pendan t une heure. U n soir, poussé p a r la

L'Etoile — 232 — Décembre 1954

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curiosité, il le su iv it. D issim ulé par les basses b ranches d ’u n sapin, il le v it allum er u n feu au cen tre d ’une clai­rière, pu is disposer, de p a rt et d ’autre , u n ron d in en équ ilib re su r deux p ierres, s ’asseoir et s ’absorber dans la contem plation des flamm es. L e guide s ’avança vers le feu, m ais l ’In d ien l ’aperçu t et, d ’u n geste, lu i enjoignit de s ’arrê ter. Sans m o t d ire, il installa u n troisièm e ron d in en guise de banc e t fit signe au guide de s’y asseoir p o u r partic iper à l ’é trange veillée. P en d an t une dem i-heure les deux hom m es dem eurèren t silencieux.

L ’In d ien a tten d it q u ’ils a ien t rega­gné le cam p et achevé leu r souper p ou r éclaircir le m ystère.

— Q uand j ’étais enfant, racon ta-t-il, m a m ère m e fit p ren d re l ’hab itude de m e re tire r to u s les soirs en u n lieu écarté e t d ’y d isposer tou tes choses en vue d ’u n en tre tien seul à seul avec le G ran d E sp rit. L à , je devais m e rem é­m orer tou tes m es pensées de la jo u r ­née. Si l’une ou l ’au tre m e faisait honte , j ’étais ten u de dire au G rand E sp rit que je la regretta is et lu i dem an­dais de m ’accorder l ’énergie nécessaire p o u r ne jam ais re to m b er dans la m em e erreu r. A lors, j ’étais assuré de m ieux dorm ir. P ar la suite, j ai oublié to u t cela. M ais ici, au m ilieu de ces grands arbres où j ’ai passé m on enfance, j ’ai recouvré la foi que j ’avsis perdue . Je n ’ai jam ais goûté pareille paix depuis m on enfance. E t je com pte b ien m ’arranger à l’avenir p o u r ne p lus m an q u er de m ’en tre ten ir chaque jo u r avec le G rand E sprit.

Si d ’aucuns v iennen t à nous déce­voir, D ieu , d u m oins, ne nous aban ­donnera jam ais.

L a prom esse divine : « D em andez et vous recevrez » n ’im plique pas l ’assurance que vous recevrez exacte­m en t ce que vous avez dem andé. « Q uand les d ieux veu len t m ener un hom m e à sa perte , d it u n p roverbe de la G rèce an tique , ils lu i accordent ce q u ’il dem ande ». A ussi, quand nous faisons no tre p rière , n ’oublions jam ais de d ire « Q ue ta volonté soit faite, Seigneur, e t non la m ienne ! ».

P renons-en p o u r p reuve l ’histo ire d ’une pe tite P arisienne d ’hum ble con­d ition , p rénom m ée Rosalie, qu i dès

son jeu n e âge p rom etta it de devenir une grande artiste . C ependan t, une artiste ne sau ra it se con ten ter de p ro ­m esses. Rosalie voulait dessiner d ’après na tu re , m ais son père n ’avait pas de quoi lu i louer u n m odèle. L ’enfan t avait beau p rie r de to u t son cœ ur p o u r o b ten ir les m oyens de réalise r son rêve ; sa dem ande res ta it sans réponse.

U n beau jo u r, p o u rtan t, au cours d ’une p rom enade, elle eu t soudain le sen tim en t que to u t allait s arranger. A ux abords d ’un m arché fo rt an im é, elle rem arqua u n cheval de tra it a ttaché p o u r la jo u rn ée derrière la bo u tiq u e q u ’u n m araîcher avait dressée en p le in ven t. C ’était là u n m odèle q u i ne ferait pas de difficultés p o u r poser p o u rv u que Rosa se con ten tâ t de dessiner u n cheval ! R ésu lta t : U n grand m usée s’énorgueillit au jo u rd ’hui de posséder une toile fam euse dans le m onde en tier : « L e M arché aux chevaux », ch e f-d ’œ uvre de Rosa B onheur, à qu i sa façon m agistrale de p e in d re les chevaux valu t une gloire im périssable.

A u fu r e t à m esure que s ’élargit no tre horizon, nous apprenons à faire des prières m oins égoïstes et à nous souvenir des autres, ta n t am is qu enne­m is, nous com m ençons alors à in te r­céder afin d ’ob ten ir la guérison des m alades, la consolation des affligés, et p o u r tous, la m iséricorde. « D ieu te donne la beau té in térieu re , » dem an­da it P la ton en faveur de ceux q u ’il aim ait.

A tou tes les époques, com m e s ’ils obéissaient à quelque in s tinc t infailli­ble, les g rands hom m es se sont tou rnés vers D ieu p o u r invoquer son aide. A ce sujet, p ersonne ne s ’est p lus n e tte ­m en t exprim é q u ’A braham L inco ln :

« J ’ai eu ta n t de preuves de Son influence d irectrice ; j ’ai été si souvent soum is à une puissance extérieure à m a volonté, je ne puis d ou te r que^ cette puissance v ienne d ’en -hau t. Il m a rr iv e fréquem m en t de voir m a façon de parven ir à une décision, to u t en ayant conscience de m anquer de fondem ents su r quoi l ’appuyer. Je suis heu reux que le T o u t-P u issan t ait tou jours la possib ilité de m e faire savoir qu II v eu t que j ’accom plisse ou n o n telle ou telle

L'Etoile — 233 — Décembre 1954

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chose. Je suis p le inem en t convaincu que D ieu sait ce q u ’i l v eu t que les hom m es fassent e t q u ’il n ’est jam ais bon p o u r l ’hom m e de n ’y pas p ren d re garde...

« Je m ’en tre tiens avec D ieu , p o u r­suivait L incoln . M on esp rit en sem ble soulagé, e t je trouve m on chem in... Je serais le p lus m isérable, le p lus p ré ­

ten tieux , e t le p lus bo rné des hom m es si, dans l ’exercice des devoirs qui son t liés à m a charge, j ’espérais m ’en tire r sans la sagesse qu i v ien t de D ieu et non des hum ains. »

L e p lu s te rre à te r re des sceptiques p eu t éprouver lu i-m êm e en p rian t la valeur de ce conseil. Q u ’il en fasse l’essai, à l ’exem ple de L incoln . ♦

(N O Ë L , su ite de la page 23,0 .)

suicider. A vec la m o rt à ses côtés, il trouva des rebelles parm i ses p rop res courtisans. D evan t ses p ro p res yeux, son royaum e com m ença de se désa­g réger. A près m oins d ’u n siècle, le dern ie r descendan t de cet infâm e caractère fu t supp rim é de la face de la te rre .

S u r les rives du N il, Joseph et M arie a ttenda ien t, avec l ’en fan t Jésus. P u is m êm e avant que les m essagers a ien t p u p o rte r la nouvelle aux popu la tions, Jo seph ap p rit d ’un ange q u ’H érode é ta it m ort. Im m éd ia tem en t, ils se p ré ­p a rè ren t à re to u rn e r dans leu r pays natal. A pparem m ent, Jo seph et M arie avaient voulu rés ider d ’une façon p e rm anen te à B ethléem . M ais com m e leu r p e tite caravane s ’ap p rocha it de cette région, ils ap p riren t que le cruel fils d ’H érode, A rchélaus, régnait su r cette p artie du royaum e. Fatigués com m e ils é ta ien t, ils con tin u è ren t p o u rta n t leu r voyage, e t passèren t les m ontagnes de G alilée, a rriv an t enfin à N azare th où ils é tab liren t leu r foyer.

D an s tou tes ces c irconstances, tro is g randes p rophéties fu ren t litté ra lem en t accom plies : que Jésus n a îtra it à B eth léem (M iellée 5:1), q u ’il so rtira it d ’E gyp te (Osée 11:1), et, enfin, q u ’il serait appelé n a tif de N azare th (M a tth ieu 2:23). B ien que chaque p ro p h é tie ait sem blé con tred ire les

deux au tres, néanm oins, dans la sagesse d u ciel, tou tes les tro is se réa lisen t com plètem en t dans la vie du Sauveur.

V oici donc, la vraie h is to ire de N oël T o u t ce q u i y a été a jouté est l ’inven­tion des hom m es. L ’arb re illum iné gaîm ent v ien t du tem ps de la R om e païenne, les gu irlandes de houx et de gui v ien n en t des anciens et m ystiques D ru id es , la visite excitan te de sa in t N icolas v ien t de la trad itio n du IV e siècle ch ré tien , e t le joyeux P ère N oël est une im agination pu rem en t m oderne.

M ais, au-dessus de to u t cela, la chose la p lu s im p o rtan te de tou tes su rv it tou jou rs — l ’e sp rit de paix su r la te rre aux hom m es de b onne v o lo n t é . Jam ais p lu s q u ’en période de N oël la paix n ’est p lus p roche de deven ir une réalité universelle. O n se souvien t d ’un p lus g rand nom bre d ’am is et on p a r­donne à u n p lus g rand nom bre d ’enne­m is q u ’en to u te au tre période de l ’année. Ce n ’est q u ’une p e tite partie de ce qu i va venir. Pas très lo in de nous e t en tou ré de ses légions célestes, ce m êm e Jésus travaille au jo u rd ’h u i p ou r le tem ps où II rev iend ra su r la te rre . Ce sera u n jo u r glorieux, p eu t-ê tre p lus p roche que nous ne le pensons, et, q u an d il arrivera, les hom m es l ’appele- ro n t le M illén ium — une saison de N oël et de paix su r la te rre qu i d u rera m ille ans. ♦

L'Etoile — 234 — Décembre 1954

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Prophètes et Martyrs

Pour commémorer Vanniversaire du Prophète Joseph S m ith , né le 23 décem­bre 1805, nous vous présentons un dis­cours donné par le D r. H ugh B . N ib ley , à Za radZo, à Z’occafZoM de Z'amzMJfrfmre du m artyre du Prophète Joseph Sm ith , le 27 ju in 1844.

CE jo u r est le 110e anniversaire du m arty re d u P rophète Joseph S m ith e t de son frère H y ru m .

C e fu t u n vrai m arty re , dans le sens le p lu s stric t du m o t, chaque détail rap p e ­lan t, com m e Vont fait ta n t d événem ents dans la vie d u p ro p h è te m oderne , les épreuves, les souffrances e t les accom ­plissem ents de la vie des p rophètes anciens. C ette ressem blance n est n u llem en t due au hasard , e t ce rta ine­m en t pas provoquée p a r le P rophète lu i-m êm e. Il y a une signification p ro ­fonde dans les événem ents qu i a tte i­gn iren t leu r po in t cu lm inan t dans le crim e horrib le d u 27 ju in 1844, où deux p rophètes de D ieu scellèrent leu r tém oignage de leu r sang.

C om m e P ierre , Jacques e t Jean descendaien t de la m on tagne avec le Seigneur, après q u ’ils eu ren t reçu cette m erveilleuse m an ifestation ou le Pere L u i-m êm e leu r avait p résen té Jésus com m e Son Fils, ils d iscu tè ren t ensem ­ble le su jet d u m artyre . A yan t des lors une connaissance parfa ite de la personnalité vraie du M aître , les apô­tres lu i dem andèren t na tu re llem en t si E lie é ta it venu p o u r L ’annoncer — car selon l ’ancienne doctrine le S eigneur ne v ien t pas su r cette te rre sans être p récédé p a r u n E lie, p o u r p rép a re r sa voie. A ceci, Jésus répond it qu E lie v iendra it certa inem en t com m e il avait été p réd it, p o u r res tau re r tou tes choses, c ’est-à-d ire , dans la p lén itu d e des tem ps, m ais aussi, I l exp liqua q u E lie était déjà venu com m e Son p récu rseu r. « E lie est déjà venu , q u ’ils ne 1 o n t pas

reconnu, e t q u ’ils l ’ont tra ité com m e ils on t voulu. D e m êm e, le F ils de l ’hom - m e souffrira de leu r p a rt » (M atth ieu 17:12). L a trad u c tio n L ouis Segond de la B ible d it : « souffrira » ; m ais le m o t est mellei, avec l ’in fin itif, e t mellei se réfère rég u liè rem en t à u n événem ent fu tu r qu i do it être , q u i est destiné à l ’ê tre et est inévitable. N ous savons q u ’il était nécessaire p o u r le F ils de l ’H om m e d ’ê tre m is à m o rt p o u r accom plir la rédem p tion de la race hum aine. E n cela, Il fu t un ique . M ais en ce qu i concerne le m arty re — le m arty re nécessaire — Sa p réd ic tion ne s’arrê te pas à L u i-m êm e, car le S eigneur d it aux A pôtres q u ’eux aussi devraien t souffrir le m êm e destin que L ui. Il d it m êm e que L e suivre signifiait p o rte r une croix. (Luc 9:23). L e com m ande­m en t q u ’i l donna a tous Ses disciples fu t d ’en d u re r ju s q u ’à la fin.

L e M aître ayant été re je té et tue , les serv iteurs seraient-ils m ieux tra ités . Pas du to u t : « S ’ils on t appelé le m aître de la m aison Béelzébul, à com bien p lus forte raison appelleron t-ils ainsi les gens de sa m aison. » (M a tth ieu 10:25). « Si q u e lq u ’u n v eu t v en ir après m oi, q u ’il renonce à lu i-m êm e... celui qu i voudra sauver sa vie la perd ra , et celui qu i la p e rd ra à cause de m oi la sauvera » (Luc 9:23-24). Cela ne signifiait pas seu lem ent : m e ttre de côté une vie de désirs m ondains, com m e les hom m es d ’église 1 on t

HUGH B. NIBLEY, Ph.D.

décidé p lu s ta rd , m ais c ’était la m o rt dans le sens litté ra l et physique : « L e serv iteu r n ’est pas p lu s g rand que son m aître . S ’ils m ’ont persécu te , ils vous persécu teron t aussi... Ils vous exclueront des synagogues ; et m êm e l ’heure v ien t où quiconque vous fera

L'Etoile — 235 — Décembre 1954

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m ourir, cro ira rend re un culte à D ieu (Jean 15:20, 16:2). « A lors, on vous livrera aux tou rm en ts , e t l ’on vous fera m o u rir ; e t vous serez haïs de toutes les nations, à cause de m on nom . M ais celui qui persévérera ju s q u ’à la fin sera sauvé. C ette bonne nouvelle du royaum e sera p rêchée dans le m onde en tie r, p o u r serv ir de tém oignage à tou tes les nations. A lors v iend ra la fin (M atth ieu 24:9, 13,14). Q uand letem ps fu t enfin venu , q uand les po rtes des synagogues fu ren t ferm ées con tre les m issionnaires de l ’Eglise, et q u ’ils fu ren t haïs de tou tes nations (souvenez-vous com m ent « tou te l ’Asie » se to u rn a contre Paul après q u ’il y eû t ob tenu ses p lus grands succès), e t ils fu ren t, en très peu de tem ps, ex term inés — quand cela com m ença à arriver, P ierre rappela aux sain ts étonnés et découragés que c ’é tait exactem ent ce q u i avait été p réd it, e t q u ’il n ’y avait pas besoin de perd re la foi à cause de cela, b ien q u ’il ne pussen t p lu s espérer sauver leu r vie.

Il sem blera it que le fa it de recevoir un m essage spécial des C ieux d isqua­lifie celui qu i le reçoit dans le m onde des hom m es. L a nécessité du m arty re était une croyance ferm em ent établie dans l ’Eglise ch rétienne. D u ra n t des siècles, les C hrétiens fu ren t convaincus que, p o u r être u n vrai disciple du C hrist, il fallait su b ir le m artyre . Q uand l ’Eglise dev in t l ’église du m o n ­de, et q u ’il fu t devenu im possible d ’être tu é seulem ent parce q u ’on était ch ré ­tien , les hom m es se sen tiren t dépossé­dés de leu r gloire, q u ’ils croyaient encore nécessairem ent basée su r le fait de suivre le S eigneur dans la m ort. L ’idée que le m arty re était une p a rt nécessaire et ind ispensab le de la vie ch ré tienne est encore si p ro fondém en t ancrée dans la pensée chrétienne, q u ’elle persiste encore de nos jo u rs , e t les peup les de tous les cultes sont avides de décrire tou tes les souffrances q u ’ils sub issen t com m e u n m arty re chrétien .

M ais p o u r ê tre m arty r, il ne suffit pas seulem ent d ’ê tre m is à m ort. E n fait, il n ’est pas nécessaire d ’être tué p o u r ê tre u n m arty r. L a p lu p a rt des m arty rs don t C yprien a parlé étaient

b ien vivants. L a chose im portan te , c ’est q u ’u n m arty r soit u n tém oin . L es hom m es on t souvent essayé, avec une g rande ingénuité , d ’ê tre m arty rs , et son t m êm e quelquefois arrivés à ê tre tués. M ais cela ne fait pas q u ’ils so ient des m arty rs . A près le I I I e siècle, les ch rétiens a im aien t à com parer ceux qu i m o u ru ren t p o u r leu r foi aux héros païens de l ’an tiqu ité , qu i donnèren t leu r vie p o u r une cause ou p o u r une au tre , et m êm e, en des tem ps p lus anciens, les C hrétiens c ita ien t avec adm iration l ’exem ple de Socrate q u i m o u ru t p o u r la vérité . M ais aucun de ceux-là ne fu t u n m arty r dans le sens le p lus stric t du m ot. D ans chaque siècle e t dans chaque église, il y eu t des hom m es et des fem m es qu i m o u ru ren t vo lon tairem ent p o u r quelque cause. M êm e les p ionn iers, qui périren t en traversan t les plaines, ne fu ren t pas des m arty rs , dans le sens q u ’ils ne fu ren t pas tués com m e tém oins. U n m ission­naire qu i p e rd sa vie en ab a ttan t une idole païenne, ou en b rû lan t un autel b arbare , n ’est pas non plus u n tém oin , car, l ’une des choses les p lus frappan tes à p ropos de ceux qu i son t tués en p o r­ta n t tém oignage, c ’est q u ’ils n ’o n t pas violé une loi de D ieu ou des hom m es. « Q ui de vous m e convaincra de péché ? dem anda le Sauveur. » « Q uel m al a -t-il fait ? » fu t la question de P ilate, à laquelle il n ’y avait pas de réponse. U n vrai m arty r est m is à m o rt p o u r son tém oignage e t p o u r cela seulem ent.

Ceci exp lique une circonstance p a r­ticu lière de la re s tau ra tion de l ’E v an ­gile, aussi b ien à l ’époque d u C hris t que dans no tre p rop re d ispensation : à savoir que l’Eglise fu t établie dans u n m ilieu aussi défavorable que possib le e t te rrib lem en t hostile. D ’après l ’effrayant réc it de Josephus lu i-m êm e, nous voyons com bien la Palestine é tait u n pays dangereux, sanglant, séditieux, agité, perfide et fanatique au tem ps du C hris t —■ le de rn ie r lieu au m onde à choisir p o u r fonder, dans la sécurité , u n nouveau m ouvem en t relig ieux. E t d ’après de nom breuses le ttres, jo u r ­naux, m agazines e t récits de voyageurs, il est encore p lus facile de voir com bien dangereuse, sanglante, agitée et séd i­tieuse, etc., é ta it la contrée dans

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laquelle le S auveur appela ̂Joseph S m ith p o u r faire son travail. « T re n te - n e u f fois il fu t a rrêté , écrit John H en ry E vans ; il passa u n e durée de six m ois dans les prisons m alp ropres du M is­souri ; en p lusieu rs occasions, il fu t m altra ité p a r la populace , e t une fois, il fu t recouvert de goudron e t de p lu ­m es, e t laissé p o u r m ort. T ro is fois lui e t son peup le fu re n t chassés de leurs foyers et de l ’é ta t où ils hab ita ien t ; et, à la fin, il fu t assassiné tand is q u ’ils a tten d a it d ’être jugé su r une fausse accusation P o u rq u o i les p rophètes anciens e t m odernes on t-ils été appelés p o u r travailler dans u n m ilieu aussi d ésespérém ent hostile que les fron tières de Palestine e t d ’A m érique ? P arce que, dans ces deux pays seuls, u n p rophète pouva it dem ander : Q uel m al ai-je fa it ? quelle loi ai-je violée ? avec l’assurance parfaite d ’être innocen t de to u te offense envers D ieu et les h o m ­m es. Q uand les Ju ifs accusèren t Jésus de trah ison et de sédition , ils travaillè­ren t fiévreusem ent à ren d re leurs accusations valables aux yeux des

R om ains, car, c ’é ta it seu lem ent sous les lois rom aines que Jésus pouvait ê tre jugé coupable de ces crim es — il n ’existait pas u n te l crim e aux yeux de la loi ju ive. Se dire p rophète , ou m êm e se d ire le M essie, n ’était pas considéré com m e u n crim e ; proclam er le royaum e de D ieu , ou m êm e être choisi com m e ro i d u peup le était accep tab le en Is raë l en ce tem ps-là. S i l ’u n de ces crim es avait p u être im p u té à Jésus, alors les M acchabées au ra ien t été les p ires des crim ine ls.2 M ais aux yeux des lois rom aines, g recques ou perses, le S eigneur p o u ­vait ê tre accusé de crim e de lèse- m ajesté et de trah ison . O n p o u rra it d ire que Joseph S m ith au ra it p u é tab lir l’Eglise dans n ’im porte quelle

au tre contrée du m onde civilisé avec une p a rt beaucoup m oins grande de dangers et de persécu tions q u ’il ne l ’a enduré en A m érique. M ais, être innocen t de tou te offense contre la loi est p lu s im portan t que de ne pas ê tre persécuté. N i les anciens saints, n i les m odernes ne fu ren t exem pts des a tta ­ques de Satan , m ais, tous eu ren t la satisfaction de savoir que, selon les lois de leurs pays, leu r tém oignage ne pouvait ê tre considéré com m e crim e. L a faute était d u côté de leurs accu­sateurs.

Le S eigneur d it à ses apôtres q u ’ils souffriraient la m ort, m êm e com m e L u i. D ans leurs

cas, aussi nous trouvons les m êm es caractères aux acteurs : les populaces hystériques, les gouverneurs tim ides et m alhonnêtes, le clergé provocateur, les juges corrom pus et partiaux , les faux tém oins, les calom nies, les rum eurs m al in ten tionnées, les tra îtres dans l’Eglise. Q uelle que soit la m éthode d ’exécution, les m êm es ind iv idus et les m êm es in térê ts de groupes sont respon ­sables, m us p a r les m êm es m otifs. C onsidérons u n in s tan t le rem arquab le degré de ressem blance en tre le m arty re d u P rophète Joseph S m ith et celui des prophètes anciens.

Il a eu la vision d u P ère et du Fils, et depu is ce jo u r ju s q u ’à celui de sa fin, il a su q u ’aussi longtem ps q u ’il p ers is­te ra it dans les activités auxquelles il avait été appelé, tous les efforts seraient faits p o u r le dé tru ire . I l ne cherchait pas le m artyre , pas p lus que les anciens p rophètes. L e S eigneur avisa Ses d isciples de fu ir de place en place p ou r poursu iv re leu r œ uvre ; m ais, il y eu t une voie q u ’ils ne p u re n t n i ne vou lu ­re n t p rend re et ce fu t celle où, p ou r sauver leu r vie, ils au ra ien t été obligés de n ie r leu r tém oignage. Joseph S m ith ne dévia jam ais de sa ligne de conduite, pas un seul m om ent. D u ra n t la d e r­n ière sem aine de sa vie, il p rophétisa sa p rop re m ort, et fit en m êm e tem ps un nom bre de p rophéties rem arquables

1. John H enry Evans, Joseph Sm ith an Am erican Prophel, N- Y ., M acm illan, 1936, p. 12. „ .

2. Robt. Eisler, lésons Basileus ou Basi- leusas, H eidelberg, 1930, II, 530 fi-

L'Etoile — 237 — Décembre 1954

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su r l ’avenir de son peuple e t ses p ersé­cu teurs. L es charges im m édiatem ent re tenues con tre lui, com m e contre le C hrist, fu ren t la trah ison e t l ’excitation à l ’ém eute. L ’accusation de ces charges fu t décidée en secret par des gens hau t-p lacés.3 P o litiquem en t, la position e t les pouvoirs du gouverneur F o rd co rrespondaien t exactem ent à ceux de P ilate, e t son caractère e t sa conduite fu ren t exactem ent les m êm es. Il reco n ­n u t que Joseph S m ith n ’avait violé aucune loi, que la charge de trah ison é ta it absurde. Il essaya désespérém ent de se laver les m ains de to u te l ’affaire et, à la fin, il s ’enfuit, abandonna délibérém en t f le P rophète aux en tre ­prises de la foule. Jo seph S m ith fu t forcé de défiler devant la populace déchaînée, qu i le couvrit d ’insultes sauvages e t de sarcasm es, do n t p e r­sonne, m êm e pas le faible gouverneur, ne dou ta q u ’il s ’agissait en réalité d ’une affaire qu i se te rm inera it p a r un m eurtre .

D epu is l ’âge de quatorze ans, Joseph S m ith eu t à tra ite r avec des hom m es déterm inés à nu ire . Ils ne le laissèrent jam ais tranqu ille . E n d u re r p en d an t une sem aine ce q u ’il avait endu ré p resque tou tes les sem aines de sa vie adulte et adolescente au ra it am ené u n hom m e m oyen à p erd re l ’esprit. L es accusa­tions e t les m enaces ne cessèrent jam ais ; que ce soit p a r les coups de feu d issim ulés, ou p a r les calom nies rép an ­dues su r son com pte dans les p lus g rands jo u rn au x du pays, le P rophète ne connu t pas de rép it. A ucune accu­sation ne sem blait trop vile ; n u l ne dem andait de preuves. L es hom m es p ieux se sen taien t le devoir de dem an­der l ’ex term ination de Joseph S m ith du h au t de la chaire et dans la presse ; des tueu rs professionnels v ivaient p ou r le jo u r où ils p o u rra ien t a ttrap e r Joseph Sm ith . Il n ’avait pas de vie privée. C et hom m e bon , gai, qui a im ait son foyer, don t le nom était devenu synonym e de bassesse e t de dépravation . E t il ne cessait d ’in te rro ­ger : « Q u ’ai-je fa it ? Q uel hom m e p o u rra it m ’accuser de péché ? ».

Il n ’avait rien fait. L e féroce P eter C artw righ t, en se fé lic itan t du m eu rtre du P rophète avec jo ie , éclaira tou te chose en d isant : « u n peup le outragé

et p ro fondém en t blessé a p ris la loi dans ses p rop res m ains, et l ’a tuée ».4 C om m ent, p ro fondém en t blessé ? D ans u n livre an ti-m orm on , e t aussi acharné q u ’aucun au tre , R eed Peck est cité com m e d isan t que les M orm ons fu ren t chassés de l ’E ta t de M issouri « p o u r des accusations trop n o m b reu ­ses p o u r ê tre m entionnées, b ien que rien de n a tu re crim inelle n ’a it p u être allégué en tou te ju s tice ».5 D ans un au tre ouvrage d ’une férocité ég£ le, un M r. N . C. Lew is, to u t en adm ettan t q u ’il ne pouvait découv iir rien de m al dans la condu ite de Jo seph S m ith , assure q u ’il é ta it p o u r le m oins « un im posteur, u n hypocrite e t u n m en ­te u r ».6 O n se rappelle aussi les paroles de D ickens : « Ce que les M orm ons fo n t para ît excellent, m ais ce q u ’ils d isen t est en général u n non-sens ». M ais si d ire u n non-sens est une offense capitale, alors, qui serait laissé en vie ?

t o s e p h S m ith a -t-il désiré la célé- J brité , la richesse, le succès, ou la pu issance ? Ses b iographes, depuis le d éb u t ju s q u ’à nos jo u rs font de l’avidité e t l ’am bition ses passions dom inantes. P renons deux exem ples : Voici u n ex tra it de Y Am erican W hig Review , de Ju in 1850. Il nous d it de Joseph S m ith que : « u n g ran d pouvoir de persuasion é tait son don natu re l... et u n g rand couran t d ’h u m eu r trav e r­sait to u t ce q u ’il d isait e t faisait ; il avait une m ém oire fidèle, une connais­sance avertie c e la n a tu re hum aine, une sta tu re hercu léenne et une apparence qu i com m andait l ’a tten tion ». C on tras­tan t avec ces qualités transcendantes, il nous est d it q u ’il é tait le p lus avare des hom m es, q u ’il avait une am bition dénuée de scrupules, e t q u ’il était licencieux au delà de tou tes lim ites .7 E t voici u n au tre ex tra it de T . W . T . T ay ld er en 1857 : « Joseph S m ith éta it u n hom m e d ’une apparence qui com m andait l ’a tten tion , g rand e t b ien

3. H istory of the Church, Period I (Joseph S m ith ), VI, 605 f.

4. Peter Cartwright (1856), p. 346.5. L. B. Cake, Peepstone Joe (1899), p. 82.6. J. C. B ennett, H istory of the Saints,

p. 83.7- A m erican W hig R eview , ju in 1851,

p. 556.

L'Etoile — 238 — Décembre 1954

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propo rtionné... l’hab ilité avec laquelle il su t p ropager son im postu re , et échappa à la d iv ination des m asses, son éloquence ru d e m ais puissante, ses lettres, adro ites et sarcastiques, le caractère m ultip le et l ’audace sans lim ites ». E t il ajoute : « Sa persévé­rance en dép it des obstacles, sa concep­tion et l ’exécution partielle du tem ple de N auvoo — cela e t d ’au tres choses fon t de lu i u n hom m e d ’u n calibre exceptionnel ». M ais no tre in fo rm ateu r p o u rsu it : « q u ’il fu t u n enthousiaste religieux, nous ne pouvons l’accep ter... un seul p rinc ipe le poussa to u te sa vie, e t c ’é tait l ’égoïsm e ».8

C ’est u n drôle d ’é ta t de choses ! U n hom m e doué d ’une capacité p h én o ­m énale p o u r ob ten ir ce q u ’il désire, en com binaison avec une am bition p e r­sonnelle sans lim ites, qui, cependant, n ’a jam ais m is ses capacités au service de son am bition . V oici une figure nationale de p rem ière im portance, un hom m e qu i a eu p lus de public ité dans la presse de son pays e t d u m onde q u ’aucun au tre A m éricain de son époque ou d ’au jo u rd ’hui. P artou t, des gens im portan ts accorden t leu r adm i­ration envieuse à ses talents, ou expri­m en t u n p ieux reg re t q u ’u n te l génie n ’ait été em ployé p o u r une m eilleure cause. E st-ce que cet hom m e avait besoin de risq u er sa vie chaque jou r, pour, à la fin, aller vers une m ort cer­taine, perpé tué par une racaille fo r­cenée et des tu eu rs professionnels de la

fron tière ? N on seulem ent le public lu i au ra it pardonné son passé, m ais l ’aurait loué et récom pensé s ’il avait consenti enfin à n ie r son tém oignage. L a richesse, la célébrité et la sécurité au ra ien t été à lui à n ’im porte quel m om ent dans l’E st de l’A m érique, e t il le savait.

D e la m êm e m anière, l ’A pôtre Paul fu t reconnu par les Ju ifs e t les G entils com m e un hom m e de qualité supé­rieure . Q uelle carrière il au ra it p u faire dans le m onde. L es Ju ifs o n t voulu faire de Jésus leu r roi, e t au ra ien t p u le faire légalem ent. C ependant, Jésus fu t accusé d ’être u n oppo rtun iste sans scrupules et u n agitateur. L e m onde accuse les p rophètes d ’ê tre des hom m es de carrière e t des opportun istes, et exp liquen t leu r m o rt com m e une faute de jugem en t, com m e une e rreu r dans leurs plans ; e t les p rophètes savent tou jours, depuis le m om ent où ils on t été appelés, ce que sera leu r fin s ’ils con tinuen t d ’ê tre sincères e t fidèles. Il n ’y a rien d ’accidentel, de m êm e q u ’il n ’y a rien de pro jeté dans la fin d ’u n m arty r. Il assum e l’obligation d ’ê tre tém oin , sachant b ien le danger que cela im plique. L e P rophète qu i fu t m is à m o rt il y a n o ans fu t u n vrai m arty r e t u n vrai p rophète dans le sens le plus scrict et le plu» sacré d u m ot. ♦

8. T. W- T. Taylder, Mormon s Own Book (1857), pp. li- lii.

H

(T R A V E R S , su ite de la 2e couvert.)

incontestable, nous rav it p a r son jeu . U n com positeur parisien , M . P ie se n , in te rp ré ta p o u r nous quelques-unes de ses œ uvres. E t enfin, p o u r te rm iner, sœ ur M onique S iv e lle et frère Je rry M cC u llo ch firent une m agnifique exhibition d u célèbre tango « La C um parsita ».

L a décoration de la salle, exécutée par les m issionnaires, frère D aniel D evillard . e t sœ ur E lisabeth Sivelle, é tait m agnifique. L e buffet, organisé égalem ent p a r la S. A. M . était des p lus copieux.

L a soirée se te rm ina vers 23 h. 30 par une prière de rem erciem ents p o u r les heures délicieuses qu i venaien t de s’écouler.

L'Etoile — 239 — Décembre 1954

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B A P T E M E S .R iu s, M adeleine : le 8 août, à A ngou-

lêm e, p a r H aro ld G eorge L ee, confirm ée p a r E dw in G a rth B row n.

K eyas, A nita Calliope : le 19 sep ­tem bre , à N ice, p a r R onald R. M ayo, confirm ée p a r L ouis E. G aston.

L a rg et, M arie : le 19 sep tem bre , à N ice, p a r F red D ixon, confirm ée p a r A ndré K . A nastasion.

M a g in o t, T ran -th i-k in g : le 19 sep­tem bre , à C annes, p a r Joseph W . R ondo, confirm ée p a r A ndré K . A nastasion.

M a g in o t, Ju les A uguste : le 19 sep ­tem bre , à C annes, p a r H . L y n n

Eagar, confirm é p a r A ndré K . A nastasion.

B É N É D IC T IO N S .J a r d o n , M artia l-R o land -F ranc is :

à N ice, le 27 ju ille t, p a r R onald R. M ayo.

P a u li , C laude-G isèle : à N euchâtel, le 8 août, p a r R o b ert A. S im ond.

L u ca s, M ichaë l-K alan i: à L a R ochelle, le 5 sep tem bre , p a r D enn is K . A llen.

L a m b e r m o n t, M arie -C hris tine : àC harlero i, le 5 sep tem bre , p a r M aurice

D uchesne. «C h a u ssa rd , Jean -Jacques : à O rléans,

le 3 octobre, par M aurice C haussard.

Voici l ’endro it où naqu it le P rophète Joseph S m ith , le 23 décem bre 1803, ù Sharon , dans l’é ta t de V e rm o n t, dans son aspect actuel.

L'Etoile — 240 — Décembre 1954

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S B ï W iîCH EC O N F É R E N C E G É N É R A L E .

C om m e conclusion à la session finale de la C onférence G énérale sem i- annuelle de l’Eglise, qui s ’est tenue à Sait Lake C ity, du i er au 3 octobre, le P rés iden t D avid O. M cK ay a fait le résum é su ivan t : « C herchez p re ­m ièrem en t le royaum e et la ju s tice de D ieu , et tou tes ces choses vous seron t données par dessus. T o u t ce qu i a été d it et fait et chanté , et tous les tém oignages qui on t été rendus ont condu it, d irec tem en t ou ind irectem ent, à cette adm onition divine. »

P arm i les choses d ’im portance de cette session de clô ture, on p eu t citer le vote p o u r sou ten ir les A utorités G énérales de l ’Eglise, pa r le P résiden t J . R euben C lark. E n p résen tan t les officiers de l’Eglise p ou r le vote de la C onférence, le P rés iden t C lark annonça : « Ceci n ’est pas seulem ent une form alité . N ous nous réunissons com m e assem blée constituan te de l’Eglise tou te entière. Q uand vous levez la m ain en signe d ’approbation , vous faites une alliance avec le Seigneur. »

Il est p robable q u ’aucune C onfé­rence, ju s q u ’à ce jo u r, n ’a a tte in t une aussi large audience. E n p lus des dizaines de m illiers de m em bres et am is venus à Sait L ake C ity p ou r assister aux réunions des trois journées, on estim e que les aud iteu rs de la radio et de la télévision on t a tte in t le chiffre d ’environ 7.223.000.

L a m usique du ran t les diverses réun ions fu t m agnifique. U n chœ ur nom breux com posé par les sœ urs des différentes organisations de la Société de Secours se fit en tend re p en d an t les deux réunions d u vendred i. L e sam edi m atin , un au tre chœ ur com posé de 500 jeunes filles, de 14 à 16 ans, se fit en tend re à son to u r ; e t l ’après-m id i, un chœ ur Scandinave donna une belle audition . Enfin, le dim anche, le C hœ ur du T abernacle , dirigé par J. Spencer Cornw all, avec A lexander S chriner à

l ’orgue, com m uniqua à l ’audito ire une m agnifique inspiration .

C inquan te douzaine; de splendides fleurs exotiques d ’H aw aï em bellis­saient la tr ibune du T abernacle d u ran t tou te la Conférence. Rassem blées par les m em bres de H ilo, H aw aï, et W ailuku, M aui, elles fu ren t tran sp o r­tées g ra tu item en t, aux bons soins des com pagnies d ’aviation, ju s q u ’à Sait Lake City, p o u r garn ir le T abernacle .

El dans cette m erveilleuse atm os­phère, les p rincipes fondam entaux de l ’Evangile, aussi anciens que l ’univers lu i-m êm e, fu ren t diffusés avec une force accrue, tand is que les serviteurs ordonnés par D ieu apportaien t, par leurs paroles, une com préhension plus profonde de la vie ici-bas et dans l ’A u-delà, et pénétra ien t leur audito ire d ’une déterm ination nouvelle de se conform er encore m ieux aux idéaux de l ’Eglise.

D ans son discours d ’ouvertu re du vendred i, le P résiden t M cK ay a donné, en son p rop re nom , ainsi q u ’en celui de tous les auditeurs, les salutations aux m em bres de l ’Eglise et aux am is fidèles du m onde entier, au C anada, au M exique, en E urope, en A frique du Sud, en A m érique du Sud, en N ouvelle- Z élande, en A ustralie, dans les Iles du Pacifique, au Japon , en C hine, au G roen land , en Islande, etc... Il fit un rapport disant que, grâce à la fidélité e t à la loyauté des m em bres envers leurs obligations, et par les revenus provenan t des investissem ents et les dons généreux des amis, l ’Eglise est to u t à fait libre de dettes, forte finan­cièrem ent, et q u ’elle travaille, grâce à un budge t so igneusem ent établi, à faire face à tou tes ses obligations com prenant un program m e é tendu de construction de chapelles, de tem ples, de halles de récréation et de salles de classe dans le m onde entier. Il rem ar­que que l ’accroissem ent de l ’Eglise dans le m onde en tie r est des p lus encourageants. E n ce m om ent, il y a 3.457 m issionnaires qu i d onnen t to u t leu r tem ps, dans les 43 différentes m issions, et qu i sont supportés finan­cièrem en t p a r eux-m êm es ou par leurs fam illes ; il y a 7.188 m issionnaires locaux, ce qui p o ite le nom bre de m issionnaires travaillant à leurs p ro ­pres frais au to tal de 10.645.

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Car Dieu vit que cela était bon

Richard L. E vans.

EN p ir ia n t de ce N oël, pouvons-nous aller, un instan t, au delà des textes habituels, et en p rendre un du prem ier livre de la Bible, qui rappelle com m ent le C réateur du Ciel et de la te rre regarda ce qui avait été

créé — et « vit que cela était bon » (Genèse 1:26). F t cela était bon : une terre m agnifique et généreuse avec ses saisons et sa n ou rritu re abondante , avec ses forêts et ses cham ps, le soleil e t la m er, les fru its et les fleurs, les prés et les m ontagnes, et tan t d ’autres choses non m entionnées, qu i nous fu ren t données p ou r no tre b ien -ê tre par un D ieu aim ant, à l’image duquel fu ren t faits les hom m es. Les siècles e t les âges sont venus et ont passé depuis lors. L a te rre a connu ses tristesses e t ses échecs, sa paix et son progrès. Les p rophètes ont souvent été lapidés à leu r p ropre époque et acceptés plus tard . L e m onde a connu des jou rs som bres et des actions funestes — m ais au-dessous et au-dessus de to u t a ém ergé tou jours une vérité qui ne pouvait être supprim ée d ’une façon perm anen te, dans le développem ent des bu ts et des plans de la P rovidence. E t m algré les fautes des hom m es, m algré les circonstances et les situations décourageantes, m algré les contrastes cruels, l’ignorance et l ’adversité , m algré to u t cela, il y a tan t de choses bonnes dans les lim ites de cette vie, et encore tan t de raisons d ’avoir foi dans l’avenir. L ’esprit de N oël est, en lu i-m êm e, une des évidences pour un avenir m eilleur, qui nous donne un tra it d ’espoir, et m êm e, p resque une vision du Ciel. C om m e N oël approche, faisons en sorte q u ’il soit une période qui serve à illum iner le regard des enfants, et à m ettre le rire su r leurs lèvres. Faisons en sorte q u ’il soit une période où nous ferons no tre possible p o u r rend re plus h eu ­reuse la vie des solitaires ; q u ’il soit une période de réun ion p ou r 'es fam illes, p ou r nous sen tir encore plus proches de ceux qui sont auprès de nous, et plus p roches aussi de ceux qui sont absents. Q u ’il soit une période de prière p o u r la paix, pour la p réservation des libres p rincipes, et pour la p ro tec tion de ceux qu i sont loin de chez eux. Q u ’il soit p o u r nous une période d ’exam en de conscience et de consécration de nos vies aux valeurs durables. C om m e N oël approche, faisons en sorte q u ’il soit un nouveau tém oin p ou r le m onde de la m ission et du m essage de Jésus-C hrist, le F ils de D ieu , no tre Sauveur, P rince de la Paix. Q u ’il soit une période de rem erciem ent, de foi en u n avenir m eilleur qu i devient p lus proche avec chaque N oël. C ar « D ieu vit que cela était bon » — et cela a été, cela est, et cela sera bon dans l ’accom plissem ent de Ses plans et Ses bu ts . ♦

Le Gérant : A. SOULIER

lmp. Réunies de Lyon 33 - 35, rue Rachats LYON ---------

Dépôt légal no 1238 4-1954