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Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /1/ N° 2 Il serait bien audacieux de comparer les différentes édi- tions du Festival, d’autant qu’après tant d’années, on finit par mélanger les souvenirs ; mais il est indéniable qu’hier soir, météo aidant (et on nous promet qu’elle va encore être très favorable pendant plusieurs jours), il y avait foule jusqu’à une heure très tardive dans les centres névralgiques du Festival. Plus ou moins que l’an der- nier, peu importe ; car il y avait surtout une super ambiance, bon enfant comme on les aime, avec toutes les générations réunies pour échanger sourires et émotions. Alors, pour que cette magie continue encore très longtemps, pour que ce Festival surmonte ses actuelles difficultés financières (elles sont réelles), achetez le badge, et portez le fièrement. Il permet d’accéder à bien des prestations, et il est surtout l’expression d’une vraie solidarité avec cet événement qui nous est si précieux. Une expression COLLECTIVE. Jean-Jacques Baudet P renez tout simplement une bonne potée de poissons, des convives chaleureux, des musiciens enthousiastes, des béné- voles efficaces et d’excellents cui- siniers. Mélangez le tout dans les locaux de la criée du port de pêche de Lorient, ceux là même qui re- çoivent les produits de la pêche ; et le tour est joué ! Ce nom Cotriade est tout simplement issu de « Kao- teriad », qui signifie marmite en breton, ce récipient où cuit ce déli- cieux mélange. Une savante recette du Finistère Sud qui, à l’égale de la bouillabaisse méridionale, mé- lange diverses espèces de poissons. Près de 1200 convives se sont retrou- vés au port de pêche pour ce pre- mier soir du festival. Entre parfums de port de pêche, odeurs de cuissons et cris des goëlands, cet ensemble donne une ambiance maritime à cette première soirée du festival. Tant de monde attablé, avec tous la même envie ; partager cette fameuse Cotriade, servie dans de grands bols. Ce soir au menu, un succulent bouillon de pois- sons, avec croûtons et gruyère qui mettent en bouche. Ce sont le mer- lu et la julienne qui ont fait l’hon- neur de la cotriade. Pour relever le tout, une sauce oignon vin blanc et quelques pommes de terre de pays. Et pour terminer ? Un far breton comme de coutume en Bretagne. Le tout est accompagné de chants de marins. Le public, ravi, entonne à l’unisson un « Tri Martelod » en- joué, qui offre une ambiance à la fois marine et bretonne à cette soirée. Stéphanie Menec Programme L’ouverture Cotriade : dans la recette du festival , tout est bon ! Tous ensemble ! = 13h | Stade du Moustoir : championnat des bagadou de 1ère catégorie. = 15h | Palais des Congrès : Trophée Mc Crimmon pour solistes de gaita. = 21h | Grand Théâtre : soirée d’ouverture, «La Cornouailles et l’île de Man>. = 21h30 | Palais des Congrès : soirée folk. = 22h | Espace Marine : Charlie Winston. = 22h | Quai de la Bretagne : «La Bretagne invite», avec une carte blanche à Erwan Hamon et le groupe Startijenn. = 22h | Stade du Moustoir : Nuit Intercel- tique «Bretagne». Omar Taleb La criée était pleine à craquer pour cette première soirée festivalière.

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/NP/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /1/

N° 2

Il serait bien audacieux de comparer les différentes édi-tions du Festival, d’autant qu’après tant d’années, on finit par mélanger les souvenirs ; mais il est indéniable qu’hier soir, météo aidant (et on nous promet qu’elle va encore être très favorable pendant plusieurs jours), il y avait foule jusqu’à une heure très tardive dans les centres névralgiques du Festival. Plus ou moins que l’an der-nier, peu importe ; car il y avait surtout une super ambiance, bon enfant comme on les aime, avec toutes les générations réunies pour échanger sourires et émotions. Alors, pour que cette magie continue encore très longtemps, pour que ce Festival surmonte ses actuelles difficultés financières (elles sont réelles), achetez le badge, et portez le fièrement. Il permet d’accéder à bien des prestations, et il est surtout l’expression d’une vraie solidarité avec cet événement qui nous est si précieux. Une expression COLLECTIVE.

Jean-Jacques Baudet

Prenez tout simplement une bonne potée de poissons, des convives chaleureux, des

musiciens enthousiastes, des béné-voles efficaces et d’excellents cui-siniers. Mélangez le tout dans les locaux de la criée du port de pêche de Lorient, ceux là même qui re-çoivent les produits de la pêche ; et le tour est joué ! Ce nom Cotriade est tout simplement issu de « Kao-teriad », qui signifie marmite en breton, ce récipient où cuit ce déli-cieux mélange. Une savante recette du Finistère Sud qui, à l’égale de la bouillabaisse méridionale, mé-lange diverses espèces de poissons. Près de 1200 convives se sont retrou-vés au port de pêche pour ce pre-mier soir du festival. Entre parfums de port de pêche, odeurs de cuissons et cris des goëlands, cet ensemble

donne une ambiance maritime à cette première soirée du festival. Tant de monde attablé, avec tous la même envie ; partager cette fameuse Cotriade, servie dans de grands bols. Ce soir au menu, un succulent bouillon de pois-sons, avec croûtons et gruyère qui mettent en bouche. Ce sont le mer-lu et la julienne qui ont fait l’hon-neur de la cotriade. Pour relever le tout, une sauce oignon vin blanc et quelques pommes de terre de pays. Et pour terminer ? Un far breton comme de coutume en Bretagne. Le tout est accompagné de chants de marins. Le public, ravi, entonne à l’unisson un « Tri Martelod » en-joué, qui offre une ambiance à la fois marine et bretonne à cette soirée. Stéphanie Menec

Programme

L’ouverture

Cotriade : dans la recettedu festival , tout est bon !

Tous ensemble !

= 13h | Stade du Moustoir : championnat des bagadou de 1ère catégorie. = 15h | Palais des Congrès : Trophée Mc Crimmon pour solistes de gaita.= 21h | Grand Théâtre : soirée d’ouverture, «La Cornouailles et l’île de Man>. = 21h30 | Palais des Congrès : soirée folk.= 22h | Espace Marine : Charlie Winston.= 22h | Quai de la Bretagne : «La Bretagne invite», avec une carte blanche à Erwan Hamon et le groupe Startijenn.= 22h | Stade du Moustoir : Nuit Intercel-tique «Bretagne».

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La criée était pleine à craquer pour cette première soirée festivalière.

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/2/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /3/

La Cornouailles est l’un des deux pays celtes invités cette année avec l’Ile de Man. Ils ont

déjà été présentés. Tous deux ont une histoire qui leur est propre.La Cornouailles était déjà peuplée, on s’en doute, lorsque les légions romaines franchirent cette mer devenue la Manche ou le Channel selon le point de vue d’où on se place. Jules César ne s’étend pas sur cet épisode peu glorieux d’autant que l’influence de la civilisation qu’il prétendait apporter avec ses conquêtes fut totalement nulle.Plusieurs siècles se succèdent et la Cornouailles est un pays indépen-dant, composé de multiples sei-gneuries, qui reste le berceau de la légende de Tristan et Yseult. Une pierre marque la tombe du héros. C’est également un lieu de passage de nombreux saints en route pour la Bretagne.Car les liens sont très forts entre les deux pays ne serait-ce que par la langue, le Cornic situé entre le Gallois et le Breton, issu du Briton-nique. Par le fait aussi qu’au VI ème siècle beaucoup de Cornouaillais émigrent vers la Bretagne.936 est une première date impor-tante dans l’histoire de la Cor-nouailles. C’est l’année de son ratta-chement à la couronne d’Angleterre

qui lui concède une certaine auto-nomie, culturelle et linguistique, en fixant une frontière symbolique sur la rivière Tanar.En 1337, la Cornouailles est érigée en duché et à partir de cette date le fils aîné du souverain anglais est prince de Galles et duc de Cor-nouailles. Ce qui ne réjouit pas les Cornouaillais qui s’estiment lésés dans la répartition des revenus pro-venant de ses propriétés.. En 1497, le roi Henri VII décide une augmentation des impôts pro-voquant une révolte des Cornouail-lais qui envoient une force armée jusqu’au portes de Londres. Une journée est fixée pour la bataille dé-cisive mais la perfide Albion attaque deux jours avant et met en déroute les petites gens qui forment l’armée cornouaillaise. Deux de ses meneurs sont capturés, jugés et décapités. Leur tête reste exposées pendant des jours.Une deuxième révolte se produit en 1549 au moment de la réforme. L’Anglais, que les Cornouaillais ne comprennent pas remplace le Latin

qu’ils ne comprennent pas mieux mais auquel ils sontnt habitués. La bataille est perdue et les Bretons quittent la Cornouailles.Sous Cromwell, Charles II trouve refuge en Cornouailles.Le XIX ème siècle est celui de la révolution industrielle avec la dé-veloppement de l’exploitation des mines d’étain et de cuivre jusqu’à la Grande Guerre.En 1800, Richard Trevithick a mis au point la première locomotive à vapeur.La première crise frappe le pays en 1866. Par vagues, les Cornouaillais émigrent vers les Etats-Unis, l’Aus-tralie ou l’Afrique du Sud.Il se dit que dans le monde, là où il y a un trou de mine, on y trouve un Cornouaillais.

Louis Bourguet

Avec la précieuse collaboration de Morwenna Jenkin qui donnera jeudi à 15h, dans la Chambre de Com-merce une conférence sur l’histoire de la langue Cornic.

Un vaisseau ivre

Dès hier soir, les danseurs ont «pris leur pied» sur la piste du Quai de la

Bretagne, où se produisaient les lauréats du Grand Prix du Disque Produit en Bre-tagne 2015. Beaucoup de monde, surtout quand le groupe de Titom (notre photo) a déployé sur la scène une énergie irrésis-tible. Et combien on parie que pendant les dix nuits à venir, une ambiance compa-rable va faire chavirer ce Quai de la Bre-tagne qui chaque année constitue l’un des poumons de l’Interceltique ?

La Cornouailles a son histoire

Quai de la Bretagne

Les invités

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/2/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /3/

Bientôt en deuxième année de BTS tourisme à Lannion, Flora a décidé de joindre l’utile à

l’agréable. Ajouter une ligne à son CV en jouant les interfaces entre les exposants et les artistes de l’Espace Parole (mail République) et le FIL. Tout en passant un bon moment à Lorient. « Je vais travailler comme bénévole tous les après-midi. Le soir, je retrouverai mon copain barman sous le chapiteau d’honneur. C’est la première fois que je viens au Fil. J’ai hâte que ça démarre vraiment. Je ne connais le festival que par la télé » expliquait après-midi la jeune étu-diante un peu désoeuvrée, mais pas dépaysée. « Je vais régulièrement à la Saint-Loup de Guingamp ». A ses côtés, Ward, la petite trentaine, est une passionnée du Fil et de la musique celtique. Elle travaille chez IBM à Brno en République Tchèque et donne des cours de danse bre-tonne et irlandaise à ses heures per-

dues. « J’ai même eu un groupe de danse irlandaise. Faut dire que j’ai vécu avec un Irlandais… ». A Lo-rient, elle a opté pour la formule du couchsurfing pour se loger gratui-tement chez le particulier pendant son séjour. Les deux jeunes femmes sont enca-

drées par Amélie, 25 ans, la coordi-natrice de l’Espace Parole, du Mar-ché des terroirs et du Quai du livre, en stage de fin de master 2 d’événe-mentiel à Clermont-Ferrand. Origi-naire de Lens dans le Nord, la « chef » est ravie de sa participation au Fil.

Lisa Kermel

Bénévoles

Maxime vient de Troyes et suit les festivals de villes, Ersi originaire d’Albanie

est en Bretagne depuis deux ans seulement, Nicole de Normandie a suivi un époux breton lorsqu’il a pris sa retraite, Carole entre deux jobs vient se ressourcer à Lorient. Pas vraiment Celtes ni bretons d’origine, ils sont pourtant bénévoles au FIL. Sur le stand de l’Espace So-lidaire, toute la journée, ils informent, orientent, distri-buent des plans. Le festival pour eux , c’est un plaisir, plaisir de la rencontre, de l’échange, du partage, des moments d’émotions et de musique. Au cœur d’une équipe de 15 personnes, ils animent ce pa-

villon où les personnes en situation de handicap peuvent trouver infor-mations, rampe d’accès, casque pour les boucles magnétique, fau-teuil roulant, plan des équipements accessibles.

Flora de Lannion et Ward de Moravie à l’Espace Paroles

Bénévoles

Bienvenue à l’Espace solidaire

Flora et Ward sont encadrées par Amélie au second

rang

LE GPS BRETAGNE

PIPE BAND SOUTIENT

ARMOR LUXLe GPS Bretagne Pipe Band (Gradlon Piping Society) sera en concert devant le stand Armor Lux (partenaire du Festival), près du Village Celte, demain dimanche à 16h30. Pendant la durée de ce concert, jusqu’à 17h, une remise de 10 % sur l’ensemble des produits vendus sera propo-sée dans la boutique située rue Esvelin. Le GPS aura déjà participé dans la matinée à la Grande Parade.

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/4/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /5/

Cap Caval détrônera-t-il Kem-per ? Même si les Bigou-dens devancent de plus d’un

point leurs sonneurs de voisins depuis la 1ère manche disputée au printemps, un certain suspense

est de rigueur avant la seconde manche du championnat qu’ac-cueille le Moustoir cet après-midi. Rappelons que les Quimpérois ont gagné pour la 4e année consé-cutive l’an dernier, après trois

Championnat des bagadou : vous avez dit «suspense» ?

Les fest Metig Hamon and Moran Dipode are both bagpipe players

but they play in different bagadoù (pipe-bands). Metig is a member of Bagad Cap Caval and Moran of Bagad Kemper, the two best bands in the world, who are fighting to win the final bagad competition on Saturday 8th August. There are two annual competitions for this first category. Cap Caval won the first one in February and Kemper are the reigning champions so the competi-tion is fierce. Each bagad is made up of bombard, bagpipe and drum players with guest musicians sometimes too. Cap Caval will have 58 players today. Moran started to play when he was 8 years old and has been in the top band since 2009. “What I appreciate is the pleasant atmosphere, the fun

of playing together and the way we all manage to create beautiful music together” says Metig. The bagad is like a family and the bagadoù have been practising all day long, all week to be ready for today. Moran likes the fact that “everyone in the group is enthusiastic and motivated” and “every individual musician is bril-liant in his or her own right so it’s a pleasure to create music together”.They both admit they will be ner-vous when they walk out on stage but “as soon as we start playing the first note we just enjoy playing” says Moran.Of course they would both like to win but they know that they will be happy that they have played well and created wonderful music.

Morwenna Jenkin

éditions précédentes marquées par la domination de Cap Caval. Cela fait donc bien longtemps que les Finistériens contrôlent ce championnat, même si Auray avait gagné la seconde manche lorien-taise l’an dernier ; et quand on voit que Quimperlé (la surprise du printemps) est pour l’instant sur la 3e marche du podium (et Mou-lin Vert de Quimper à la 4e place), l’on en déduit que les Morbihan-nais, si l’on raisonne en termes de rivalité départementale, sont déjà écartés de la course au trophée. C’est le cas aussi pour la 2e caté-gorie, dont la seconde manche du championnat se déroule dès ce matin : Saint-Nazaire fait la course en tête, devant Plougastel-Daou-las, Perros-Guirec et Concarneau. On n‘aurait garde d’oublier que s’af-frontent également aujourd’hui les bagadou de 4e catégorie B. Autant dire que toute la ville, aujourd’hui et demain, sonnera breton, à tous les coins de rue et de place, prenant ainsi ces couleurs musicales si par-ticulières qui font tout le charme de l’atmosphère festivalière.

Jean-Jacques Baudet

You said bagadoù ?

Compétition Jack

Fos

sard

Le Bagad Kemper conservera-t-il son titre ?

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/4/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /5/

A ceux qui pensent que la musique celtique ne touche que les pays

celtes : le groupe tchèque Jull Dajen donne la preuve du contraire ! Le groupe originaire de Prague se produisait hier après-midi à la Maison de la mer et dans la soirée au Pub Galway. Fondé en 2001 par le chanteur gui-tariste Petr Štramberský, Jull Dajen est aujourd’hui com-posé de sept musiciens : au trio initial de guitare, violon et flûte se sont greffés basse, batterie, accordéon et chant. Les musiciens sont tous ani-més par la passion des mélo-dies celtiques et folkloriques

scandinaves, irlandaises et bretonnes (cela fait d’ailleurs dix ans qu’ils viennent au Fes-tival !). Mais malgré cet intérêt commun, ce sont surtout les diverses influences musicales de chacun des membres qui confèrent au groupe toute son originalité et sa richesse. Si vous aimez la flûte traver-sière de Jethro Tull, si vous souhaitez entendre un vio-lon électrifié avec une pédale wah-wah, et si vous appré-ciez le mélange des cultures, pas d’inquiétude, vous aurez probablement la chance d’en-tendre Jull Dajen sur d’autres scènes off du festival !

Lise Froger

Luskellerezh, berceuse, lullaby...En cornouaillais

Cusk yn-ta, Cuf-Colon,Clew whystra tros an don.Yn hunrosow hanas morDhys a-dhoro cuscas clor

Kemer ‘wyth, Elyk glan,Anedhy-hy, Cares splan.Mowes xhecca ages-syNefra yn bys-ma ny welta-jy

Ster ebren wath a-splan, Knetrow nen a’n nef efanGwrens dewynya dres an nosBys yn bore pan wrons-y mos

Off

Jull Dajen : les plus celtes des Tchèques

Du Loir-et-Cher pour la cornemuse

Solange et Kemal sont arrivés du Loir et Cher mercredi

soir pour le festival. Dès jeudi matin ils étaient au Palais des Congrés pour acheter les billets d’entrée auxs spec-tacles auxquels ils pourront participer, car ils doivent repartir dimanche. Au programme : Nuit Interceltique, cotriade et Char l ie Winston à l’Espace Marine. Ils sont déjà venus en Bretagne mais c’est la première fois qu’ils viennent au festival. Kemal est spécialisé dans la sylviculture. Il est déjà venu en Bretagne après l’ouragan de 1987. Mais ils sont déjà dé-cidés à y revenir une autre fois plus longtemps et s’y prendre plus tôt car tous les hôtels étaient pleins lorsqu’ils ont réservé : « Il ne restait que les hôtels haut de gamme ». Solange et Kemal aiment beaucoup la musique celtique, plus spécialement la cornemuse, « et en particulier parce qu’ici c’est international ». Solange aurait bien aimé écouter Carlos Nunès mais jeudi ils seront déjà rentrés chez eux, « alors peut être à Paris à l’Olympia en mars prochain ». Paul Pen

Festivaliers

En breton

Kousk mat ma dousigKlev sarac’h an donnRa zegaso dit hiboud ar mor en hunvreoù Ur c’housk c’hwek.

Aelezig glan, diwallAnezhi, karedig splannUr plac’hig dousoc’h egetiMorse ne weli er bed-mañ.

Emañ stered an oabl o lugerniñ bepred, Tachoù lein an neñv ledanRa ugernint a-hed an nozBetek ar c’houloù-deiz pa guitaaint. En français

Dors bien mon petit écoute le murmure des vaguesQue le bruit sourd de la mer t’apporterêves et sommeil profond.

Petit ange pur, fais attention À elle, mon petit trésorune petite fille plus douce qu’ellejamais tu ne verras en ce monde

Les étoiles brillent toujours dans le cielclous de toit dans les cieux immensesQu’elles brillent toute la nuitjusqu’à l’aube quand elles te quitteront.

Les autres arrivent

Richard Garfield Jenkin

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/6/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /7/

Richesses linguistiques

Installé au cœur du Festival, juste à côté du palais des congrès et du bassin à flot l’Espace Parole

est une escale incontournable avec ses arbres, sa pelouse, sa fontaine, sa scène, ses transats, ses jeux, son bar et sa crêperie bio. C’est l’endroit idéal pour faire une pause dans une journée festivalière, un hâvre de paix bienvenu !Ouvert tous les jours de 11h à 23h c’est un lieu conçu pour la détente, pour les petits comme les grands. A l’ombre des arbres, vous vous ins-tallerez sur les transats pour écouter les rencontres littéraires (en français, anglais et breton !) et demander une dédicace aux auteurs présents. Vous pouvez également vous prélasser

sur les Lectures Musicales proposée la Compagnie Morbihannaise « Les Flâneurs » (tous les jours à 15h).au programme de ce Week and :Samedi 8 août• 15h00 Les Flâneurs : Le poème du paysage, lecture de textes de Ken-neth White• 15h30 Marqueur d’Histoire avec Jean-Pierre Le Dantec pour Un hé-ros, vie et mort de Georges Guin-gouin (Gallimard, 2015)• 16h30 Passion pour... avec Emile Kerjean pour Le Clézio est univers (Skolvreizh, 2015) et Bernard Ber-rou pour Au pays de Bazaine (Dia-base, 2015)Le soir, place à la musique ! Une scène découverte, ouverte à tous sur

inscription, est une excellente op-portunité pour les nouveaux talents bretons (avec deux à trois concerts tous les soirs de 19h à 22h30).Dans la continuité de ses actions et de son engagement dans la « charte du collectif des festivals engagés pour un développement durable et solidaire en Bretagne », l’Espace Paroles et Solidaire accueille de nombreux exposants et artisans travaillant dans une logique de dé-veloppement durable et d’équité sociale. Ludique, informatif, vous trouverez sur cet espace solidaire des animations gratuites autour de la nature, du développement durable et bien sûr de la culture bretonne.

Bruno Le Gars

Le choix de Tanguy

A Lorient la jolie

C’était un jeun’ marin,Et une jeune fille.Se sont aimés sept ans,Sans jamais rien se dire.A Lor… à Lor… à Lor…A Lorient la jolie.

Mais au bout de sept ans,Leur petit cœur soupire.Les voilà morts tous deux.

Leurs amours sont finies.A Lor… à Lor… à Lor…A Lorient la jolie.

Où les enterr’rons-nous,Ces jeunes gens jolis ?Le gars au bois du Blanc,La fille dans la ville.A Lor… à Lor… à Lor…A Lorient la jolie.

Sur la tomb’ de la fille,Nous plant’rons une vigne.La vigne a tant poussé,Qu’elle a couvert la ville.A Lor… à Lor… à Lor…A Lorient la jolie.

Il faut dix charpentiers,Pour tailler cette vigne.Du bois qu’on a coupé,

On a fait trois navires.A Lor… à Lor… à Lor…A Lorient la jolie.

L’en vient un chargé d’or,L’autre d’argenterie.Et le troisième seraPour promener ma mie.A Lor… à Lor… à Lor…A Lorient la jolie.

Chanson (Traditionnel)

Des danseuses cornouaillaises ont «inauguré»

la scène hier soir.

Au FIL des mots : Espace Paroles

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/6/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /7/

S’il est un endroit où il faut passer au moins une fois pendant le Festival, c’est

bien la Taverne du Roi Morvan. D’abord parce qu’elle le mérite, tout simplement : elle est l’un des seuls restaurants-bars lorientais qui toute l’année entretiennent la flamme bretonne dans leur programmation musicale et leur menu. On aimerait d’ailleurs qu’il y en ait bien plus… Ce n’est pas un hasard si tous les sonneurs lorientais en ont fait depuis très longtemps leur quartier général. Et s’il faut y passer pendant le Festival, c’est bien sûr aussi parce qu’on ne risque pas de s’y ennuyer, chaque soirée se trans-formant en véritable fest noz, entre les murs torrides de l’esta-minet mais aussi sur sa terrasse. Dès hier soir s’y produisaient le ba-gad de Lorient et le groupe Zonc. Voici la suite de la programmation. Ce soir, à 22h : Dour-Le Pottier 4

et Lorho-Pasco-Lintanf. Demain dimanche, à 19h15 : Penn Kazh ; à 21h30, Hiks et le trio Vincendeau-Felder-Giraud. Lundi à 21h30 : Blain-Leyzour 5 et Hélou-Runigo. Mardi à 18h : La Banda Lakadarma (Asturies) ; à 21h30, Tandé’i et les Rivoalen. Mercredi à 17h30, Les Matelots du Vent ; à 21h30, Olio-lio et Le Normand-Pinc. Jeudi à

18h30 : Soig Siberil ; à 21h30, An Tri Dipop et Silabenn. Vendredi à 17h30 : les Gabiers d’Artimon ; à 21h30, Wipidoup et Fleuves. Sa-medi 15, à 17h30 : bagad de Lann Bihoué ; à 21h30, Amieva et Le Gouarin-Hervieux. Dimanche 16, à 19h30 : bagad de Lorient ; à 22h, Granit 56.

Jean-Jacques Baudet

Exposition

Off

Haut-lieu festivalier : la Taverne du Roi Morvan

Au rez de chaussée du Palais des Congrès, c’est à un tour du monde que nous invite l’ex-

position Cornemuses et Bombardes du monde. Une présentation de 120 instruments de musique de la famille des cornemuses et bombarde, de l’Écosse au Caucase et du Maghreb aux Balkans. Les instruments les plus précieux sont exposés sous une vi-trine, telle cette musette de facture allemande, époque baroque ou en-core cette bombarde qui a sonné sur le front lors de la 1ère guerre mon-diale ou encore ce biniou koz de 1830. De nombreuses cornemuses viennent de l’Est de l’Europe. « De manière générale, les cornemuses de l’Est sont à anche simple comme la clarinette et dans l’Ouest elles sont à anche double comme le haut-bois » explique Alain Le Buhe à l’ori-

gine de cette collection et désormais propriété de l’association Dasson an awel ( résonance du vent ) basée à Locoal Mendon et célèbre pour son bagad dont Alan est le fondateur. De nombreuses fiches techniques accompagnent la présentation des instruments ainsi que des flash code qui permettent de les écouter sur un smartphone. Du hulusi chinois au

uillean pipe le visiteur peut ainsi se rendre compte de l’universalité de la cornemuse qui a été introduite en Europe par les légions romaines et avant, des Grecs et des Perses. Plus de 1000 visiteurs visitent chaque année l’exposition à Lorient. Des visiteurs qui découvrent avec étonnement la grande dispersion géographique des cornemuses et bombardes dans le monde. Un seul regret : cette expo-sition au FIL où les cornemuses sont reines mériterait d’être plus visible et mieux signalée et pourquoi pas une place de roi, celle d’un musée à Lorient *?

Paul Pen

*( Les cornemuses du Musée des Arts et Traditions de Paris ont été transférés au Mucem de Marseille )

Tour du monde en cornemuses et bombardes

Musette baroque (Allemagne).

Le bagad de Lorient, comme tous les ans, a «fait l’ouverture» hier soir devant un nombreux public.

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/8/ LE FESTICELTE Samedi 8 août 2015 Samedi 8 août 2015 LE FESTICELTE /8/

L

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Quelques sonneurs du pipe-band basque Piperade (piper/biper signifie piment en basque) ovationné pendant la Féria de Bayonne, la semaine der-nière (notre photo), ont décidé de mettre le cap sur le Fil de Lorient dès ce week-end.

Poubelle noire, poubelle jaune, pour le tri des déchets.

Regardez bien : ce

sont les trois jambes qui

figurent sur le drapeau de

l’île de Man.

Fred et Hélène chanteurs béarnais

Lili-Jeanne, huit ans (et demi), Matinn, sept (et demi) et leurs parents Fred et Hélène sont

venus pour quelques jours au Fil. «Ca devrait être un moment fort de notre séjour en Bretagne. J’y suis venu il y a 20 ans avec des copains. Là, évidemment, ça ne sera pas pa-reil avec deux enfants », reconnaît Fred. Qu’attendent ces Béarnais venus de la région de Pau en cam-ping-car ? « De la cornemuse, on adore ça ! ». Surtout Fred qui joue de la cornemuse landaise, plus pe-tite, quand il ne chante pas en duo avec Hélène ou avec son groupe de polyphonie béarnaise Lombrus-quera (Grive des vignes). « On

apprécie le répertoire traditionnel, avec un petit verre de Jurançon… ». Hélène aurait aimé assister au spectacle de Denez Prigent, «trop compliqué avec les enfants». Hier, ils avaient commencé à pro-grammer leur séjour : « Sans doute la cotriade, on aimerait un fest-noz pendant le week-end, on a réser-

vé pour une Nuit interceltique. Et on recherche le contact avec des gens d’ici. On nous a parlé de la Tavean ar vro Morvan. On veut que les enfants s’imprègnent de la culture et de la langue bre-tonnes. On connaît un peu Diwan, on a l’équivalent chez nous ». Lisa Kermel

Festivaliers

Fred, Hélène et leurs enfants veulent s’imprégner de la culture bretonne

Mais non, la musique bretonne n’est pas trop sonore; mais on n’est jamais trop prudent.