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Tourisme durable: de la politique gouvernementale aux initiatives privées
Stéphanie Sturzenegger – DAS CSR – 2014
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 2
Table des Matières
1. Introduction..............................................................................................3
2. Méthodologie ...........................................................................................4
3. Le tourisme durable dans la politique gouvernementale suisse ........5
3.1. Politique fédérale..................................................................................5
3.2. Politique régionale, cantonale, communale.......................................7
3.3. Exemple de politique cantonale : le canton du Valais ......................9
4. Initiatives de parties prenantes (stakeholders) – communautés, organisations, associations, fédérations, hautes écoles.........................11
4.1. Initiatives globales..............................................................................11
4.2. Initiatives nationales (Suisse) ...........................................................14
4.3. Initiatives locales ................................................................................16
5. Initiatives de parties prenantes – particuliers.....................................18
5.1. Initiative privée : l’exemple du Maya Boutique Hôtel ......................18
5.2. Autres initiatives privées ...................................................................22
5.3. Soutien gouvernemental aux initiatives privées .............................23
5.4. Soutien extra gouvernemental aux initiatives privées....................23
6. Tourisme durable : l’avenir du tourisme en Suisse ? ........................24
7. Conclusion .............................................................................................25
8. Photos du Maya boutique hôtel ...........................................................26
9. Bibliographie..........................................................................................28
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1. Introduction
Selon le Secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO)1, « Le tourisme est une
branche phare de l'économie suisse, en particulier dans l'Espace alpin. La
stratégie de croissance pour la place touristique suisse vise à mieux exploiter
le potentiel du tourisme en Suisse, afin de générer encore plus d'emplois et
de revenus. ». Les estimations récentes de l'Office fédéral de la statistique
(OFS)2 indiquent que les visiteurs étrangers ont dépensé 15,6 milliards de
francs en Suisse en 2013, soit 550 millions (+3,6%) de plus qu’en 20123.
Durant la saison d’été 2013, l’économie touristique suisse a enregistré une
demande en forte hausse, avec une croissance d’environ 3,1% du nombre de
nuitées hôtelières. Cette croissance avait déjà marqué l’hiver 2013.
De nouveaux concepts de tourisme ont émergé ces 10 à 15 dernières
années, avec une tendance de mise en avant des traditions et cultures
locales, de nature préservée, hors du tourisme de masse. L’agritourisme
connaît un succès croissant en Suisse, avec près de 260 000 nuitées en
20124. Une organisation faîtière a d’ailleurs été créée en 2011, afin de
coordonner les mesures des trois organisations fondatrices : «Vacances à la
ferme», «Aventure sur la paille» et «tourisme-rural.ch»5. SuisseMobile, le
réseau national destiné à la mobilité douce, en particulier pour les loisirs et le
tourisme, rencontre un succès en constante hausse de la part de la
population suisse et des touristes étrangers, depuis sa création en 20086. En
1 Voir site internet : http://www.seco.admin.ch/themen/05116/05121/index.html?lang=fr . 2 Voir site internet : http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/10/01/new/nip_detail.html?gnpID=2014-154 . 3 Voir Communiqué de presse de l’OFS du 23.06.2014 : http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/10/01/new/nip_detail.html?gnpID=2014-154 4 Suisse. Fédération Suisse du Tourisme (2013) Le tourisme suisse en chiffres - 2012 - Chiffres structurels et de branche. Berne, Fédération suisse du tourisme, juillet 2013. http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/10/22/publ.html?publicationID=5291 5 Ibid. 6 Alors qu’en 2008, on enregistrait encore plus de 1 million de visiteurs sur le portail web suissemobile.ch, leur nombre a déjà dépassé en 2012 les 4,2 millions. Ibid. Ces chiffres officiels ne sont pas vérifiés par des organismes indépendants. Toutefois, selon diverses sources, la mobilité douce rencontre un succès en hausse en Suisse : par exemple, selon BMC Switzerland (groupement de passionnés de vélo et marque éponyme), dans un article d’août 2013, la Suisse présente le réseau de transports en commun le plus dense au monde
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collaboration avec Suisse Tourisme et Promotion Santé Suisse, Suisse
Mobile est, de plus, l’instance responsable des slowUp et des journées
découvertes sans voiture, dans toutes les régions de Suisse. Des activités
relativement peu polluante, comme la randonnée, rencontrent un succès
important en Suisse, où quelque 2,4 millions de randonneurs dépensent au
total environ 1,6 milliard de francs par an pour cette activité.
Le concept de développement durable est ancré dans la politique suisse, de
sa Constitution fédérale à ses règlements communaux.
Mais qu’en est-il du tourisme durable ? Quelle politique, quel soutien trouve-t-
il en Suisse ? Quel est l’engagement des parties prenantes ? Offre-t-il une
perspective d’avenir pour la Suisse ? C’est ce à quoi nous allons tenter de
répondre dans ce document.
2. Méthodologie
Partie de l’exemple d’une initiative individuelle, l’analyse de la question du
tourisme durable se focalise principalement, dans ce mémoire, à la Suisse,
avec un accent particulier sur l’approche valaisanne, tout en mentionnant
quelques initiatives internationales et certaines politiques globales.
Les premières sources d’information utilisées ont été la presse écrite papier
(l’article du journal Le Temps sur le Maya Boutique Hôtel7), puis la presse en
ligne, ainsi que des articles d’associations, de fédérations et d’agences
gouvernementales, toutes œuvrant dans le secteur touristique. Un séjour à
l’hôtel Maya, début mai 2014, a débouché sur un long entretien avec les
propriétaires de l’établissement, initié par des questions préalablement
établies. Les propriétaires ont eu accès à un document exposant le projet de
mémoire et son cadre. Des recherches plus avancées sur internet (sites
d’autorités officielles, d’associations, fondations, de privés, etc.) ont ensuite
permis d’acquérir une idée plus précise de la politique du tourisme durable,
tant aux trois niveaux helvétiques (fédéral, cantonal et communal), qu’au
niveau international. Il s’agissait ensuite d’identifier les initiatives des diverses (http://www.bmctempo.com). Le site souligne aussi l’efficacité et le succès grandissant de SuisseMobile. 7 Parvex, Marie. (2014) Le tourisme doux ressuscite la montagne. Le Temps. 13 janvier. p.8.
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parties prenantes et le soutien dont elles pouvaient bénéficier. Une réflexion
sur le tourisme durable comme potentiel avenir pour le domaine en Suisse a
finalement été menée pour conclure ce mémoire.
3. Le tourisme durable dans la politique gouvernementale suisse
3.1. Politique fédérale
La Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 19998 stipule,
en son article 2 des Dispositions générales, que la Confédération « favorise la
prospérité, le développement durable, la cohésion interne et la diversité
culturelle du pays. ». Dans sa section 4 Environnement et aménagement du
territoire, elle précise, sous l’article 73 Développement durable : « La
Confédération et les cantons œuvrent à l’établissement d’un équilibre durable
entre la nature, en particulier sa capacité de renouvellement, et son utilisation
par l’être humain. ».
Ce mandat constitutionnel d’intégrer le développement durable à toute
politique se traduit par l’élaboration de stratégies du Conseil Fédéral. Cette
volonté fédérale s’applique, comme il sera discuté plus bas, au tourisme.
Dans sa Stratégie pour le développement durable de 2012, le Conseil Fédéral
établi un plan d’action pour la période 2012-2015 qui comprends des objectifs
concrets dans le cadre de 5 lignes directrices9 :
! Se responsabiliser face à l’avenir.
! Prendre en compte de manière équilibrée les trois dimensions du
développement durable, à savoir la capacité économique, la
responsabilité environnementale et la solidarité sociale.
! Intégrer le développement durable dans tous les domaines politiques.
! Accroître la coordination entre les domaines politiques et améliorer la
cohérence.
! Atteindre le développement durable par le partenariat.
8 Voir site internet : http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html 9 Suisse. Office fédéral du développement territorial. (2012) Tourisme et développement durable – Bonnes pratiques et pistes d’action. OFCL, Publications fédérales, 3003 Berne. P. 10.
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Au delà de ces lignes directrices, le Conseil Fédéral a identifié 10 défis
centraux, dont celui de l’économie, de la production et de la consommation.
Le tourisme y est associé en tant que mesure pouvant répondre à de tels
défis. Le changement climatique, les dangers naturels sont également
fortement liés au tourisme, tout comme l’exploitation des ressources
naturelles, le territoire et la mobilité.
La stratégie et le plan d’action susmentionnés s’adressent en priorité à
l’administration fédérale, mais sont transposables au niveau régional et au
local. Un ouvrage de référence et d’aide à la décision est destiné, au surplus,
aux acteurs du développement territorial de ces trois niveaux. Il s’agit du
Projet de territoire Suisse10. Celui-ci « doit servir de cadre d’orientation et
d’aide à la décision pour les activités à incidence territoriale des trois niveaux
administratifs. Il mise sur le sens des responsabilités et encourage la
collaboration par-delà les frontières territoriales, sectorielles et
institutionnelles. »11 Son idée maîtresse est de maintenir et de renforcer la
diversité, la solidarité et la compétitivité du pays. Elle se décline en cinq
objectifs : préserver la qualité du cadre de vie et de la diversité régionale ;
ménager les ressources naturelles ; gérer la mobilité ; renforcer la
compétitivité ; encourager les collaborations. Chacun de ces objectifs touche
à la politique du tourisme et ce projet a clairement pour toile de fond le
concept de durabilité. Il pose le défi suivant, auquel la Confédération, les
cantons, les villes et les communes sont confrontés : « Comment maintenir et
renforcer les qualités territoriales de la Suisse, face aux besoins toujours plus
importants et aux conflits d’utilisation qui en résultent ? »12. Les exécutifs de
ces trois niveaux proposent ensuite des stratégies à mettre en pratique.
10 Suisse. Conseil fédéral suisse, Conférence des gouvernements cantonaux, Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, Union des villes suisses, Association des Communes Suisses. (2012) Projet de territoire Suisse. OFCL, 3003 Berne. 11 Ibid. p. 4. 12 Ibid. p. 1 Avant-propos.
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Pour ce qui touche plus précisément au domaine du tourisme, le Conseil
fédéral relève cinq défis, dans sa Stratégie de croissance pour la place
touristique suisse13 de 2010 :
! Mondialisation croissante.
! Evolution de la clientèle.
! Progrès technologique.
! Changement climatique et menaces sur l’environnement.
! Déficits structurels.
Pour relever ces cinq défis, le Conseil fédéral développe quatre objectifs, dont
le respect des principes du développement durable, et élabore : « Pour
survivre à long terme, la place touristique suisse a besoin d’un
développement durable. En plus du rendement économique, la politique du
tourisme tient donc aussi compte de la responsabilité écologique (efficacité
énergétique et recours aux énergies renouvelables, limitation des externalités
négatives sur les ressources naturelles comme le paysage, la nature, l’air,
l’eau et le sol) et de la solidarité sociale (santé, qualité de la vie, formation,
participation, etc.). »
La politique fédérale vise clairement, dans ses objectifs et stratégies, en
adoptant une approche de développement durable, à « augmenter la plus-
value de l’offre touristique tout en réduisant la consommation de ressources
naturelles afin de la découpler sur le long terme de la croissance touristique ».
3.2. Politique régionale, cantonale, communale
Dans le cadre du respect du mandat constitutionnel, les cantons, villes et
communes suisses mènent des politiques inscrites dans une perspective de
développement durable. Une politique du tourisme dans cette optique est
parfois clairement établie, comme, par exemple, dans l’Agenda 21 du canton
13 Suisse. Conseil fédéral suisse. Stratégie de croissance pour la place touristique suisse : rapport du Conseil fédéral du 18 juin 2010 en réponse au postulat de Darbellay du 19 décembre 2008. (2010) OFCL, 3003 Berne.
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du Valais14 dont l’Engagement numéro 2 est entièrement consacré au
tourisme. Le canton exprime clairement sa volonté de « valoriser un tourisme
qui respecte, protège et gère les ressources nécessaires à sa propre
existence »15.
Tous les cantons doivent donc intégrer le développement durable dans leur
politique et, également, désigner une instance chargée des questions dans ce
domaine. Comme mentionné dans La Suisse sur la voie du développement
durable16 : « L’importance et l’ancrage juridique du développement durable ne
sont toutefois pas les mêmes et les instruments et approches varient d’un
canton à l’autre, tout comme les activités de mise en œuvre ». Plus
précisément, cette politique durable doit paraître, selon la volonté fédérale,
dans les politiques sectorielles cantonales et communales, telles que la
promotion économique et l’aménagement du territoire17, ce qui inclut, dès
lors, le secteur du tourisme.
Une Charte du développement durable du tourisme suisse18 a été signée en
mai 2009 par 26 organisations, les principaux responsables des associations
touristiques, toutes les régions touristiques et les CFF19. La coordination des
travaux de projet et l’institutionnalisation de l’échange d’expériences entre les
partenaires sont menées par la Fédération Suisse du Tourisme (FST). Cette
dernière publie également des évaluations régulières de la Charte. La
14 Suisse, Canton du Valais. Les 16 engagements du canton du Valais en matière de développement durable – Agenda 21 Valais. (2008) In : http://www.vs.ch/Press/DS_3/CP-2009-01-22-14883/fr/engagement1_fr.pdf 15 Suisse, Canton du Valais. Les 16 engagements du canton du Valais en matière de développement durable – Agenda 21 – 2013-2016. (2012) Etat du Valais, Direction opérationnelle A21, 1950 Sion. In : http://www.fddm.ch/media/fddm/document/0/pdf19_agenda21_2013_2016_fr.pdf 16 Suisse. Office fédéral du développement territorial (ARE). (2012) La Suisse sur la voie du développement durable – points de repère. ARE, 3001 Berne. P. 36-37. Voir : http://www.rts.ch/decouverte/4676921.html/BINARY/La%20Suisse%20sur%20la%20voie%20du%20développement%20durable . 17 Ibid, p.37. 18 Suisse. Fédération suisse du tourisme. (2009) Charte du développement durable du tourisme suisse. FST, 3001 Berne. In : http://www.swisstourfed.ch/files/tourismus/112_09f_01_plakat_ferientag_def_f.pdf 19 Chemins de Fer Fédéraux.
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dernière, datant de mars 201220, stipule que « les deux tiers des signataires
ont intégré dans leur schéma directeur d’entreprise une profession de foi en
faveur du développement durable ». Autant ont ancré cette question dans leur
organisation structurelle et bénéficient d’un label écologique ou de
développement durable. Nombreux instruments d’information et de
sensibilisation ont été développés. Toutefois, le caractère peu attrayant du
sujet pour le marketing a été plusieurs fois souligné. Une conclusion positive
souligne que le développement durable est systématiquement intégré dans
les mandats de prestation cantonaux et communaux.
Afin d’acquérir un poids politique plus important et atteindre une meilleure
efficacité, certaines communes se sont organisées en réseau, tel Alliance qui
œuvre pour un développement durable dans l’Arc alpin, conformément aux
objectifs de la Convention alpine21, ou en association, telle GAST
(Gemeinschaft autofreier Schweizer Tourismusorte) qui regroupe des
communes touristiques qui se sont engagées à bannir le trafic automobile
dans leurs centres22.
3.3. Exemple de politique cantonale : le canton du Valais
La Loi sur le tourisme du canton du Valais23 dit, en son article premier,
favoriser le développement d’un tourisme de qualité. Elle a notamment pour
but de renforcer l’économie cantonale par le développement du tourisme,
répondre aux besoins de la population locale et des hôtes et respecter
l’environnement naturel et le patrimoine culturel. Sans le nommer, elle
énumère les attributs du développement durable dont la définition par
20 Suisse. Fédération suisse du tourisme. (2012) Evaluation – Charte du développement durable. FST, 3001 Berne. In : http://www.swisstourfed.ch/files/tourismus/nachhaltigkeit_fr/Evaluation_Charta_2011_fr.pdf 21 La Convention alpine, établie en 1996, a vocation internationale, puisqu’elle regroupe des communes alpines de huit pays alpins (Autriche, France, Allemagne, Italie, Liechtenstein, Monaco, Slovénie et Suisse). In : http://www.swissworld.org/fr/switzerland/dossiers/les_alpes_suisses/la_convention_alpine/ 22 Neuf communes touristiques en font partie : Bettmeralp, Braunwald, Wengen, Mürren, Riederalp, Rigi, Saas-Fee, Stoos et Zermatt. In : http://www.auto-frei.ch/index.php/fr/ 23 Loi sur le tourisme du 9 février 1996 (dernière modification entrée en vigueur le 01.01.2013). Canton du Valais. Grand Conseil.
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l’Organisation Mondiale du Tourisme24 se lit ainsi : « (…) le tourisme durable
peut être défini comme étant: Un tourisme qui tient pleinement compte de ses
impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en
répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement
et des communautés d’accueil. » L’Ordonnance générale25 à la Loi précise,
au premier alinéa de son article 4, Chapitre 2, que « La politique cantonale du
tourisme est définie dans un document à caractère évolutif intitulé Politique du
tourisme valaisan (…) ». Ce dernier, pour sa part, mentionne explicitement le
développement durable : « La politique du tourisme du Valais, s’appuyant sur
les principes inscrits dans la Charte du développement durable approuvée par
le Grand Conseil, a pour but principal de développer un tourisme de qualité
dans le canton, conformément à la volonté du législateur définie dans la loi
sur le tourisme.”26Il ressort de l’Ordonnance que des aides publiques peuvent
être octroyées, sous condition de “répondre aux critères définis à l’article 1 de
la loi sur le tourisme et dans la Politique du tourisme cantonal.” De fait, une
approche de durabilité conditionne l’octroi d’aides publiques. Sur son site
internet, le canton du Valais mentionne également les principes du
développement durable, dont sa politique touristique tient compte27.
Cet axe politique ressort comme une nécessité de la Stratégie de
développement pour l’hébergement touristique, document rédigé par le
Département de l’économie, de l’énergie et du territoire du Canton du
Valais28. Ce texte expose les difficultés et défis auxquels le secteur touristique
du canton doit faire face : réduction des frais de transports ouvrant la
possibilité à un nombre croissant de personnes de se rendre dans
d’innombrables destinations touristiques, baisse de la part de la population 24 Programme des Nations Unies pour l’Environnement & Organisation Mondiale du Tourisme. (2006) Vers un tourisme durable: guide à l’usage des décideurs. In Rapport site web UNEP : http://www.unep.fr/shared/publications/pdf/DTIx0819xPA-TourismPolicyFR.pdf . 25 Ordonnance générale sur la loi sur le tourisme du 26 juin 1996. Canton du Valais. Conseil d’Etat du canton du Valais. 26 Politique du tourisme du canton du valais. Canton du Valais. Suisse octobre 2003. In https://www.vs.ch/NavigData/DS_356/M32029/fr/Politique%20du%20tourisme%202003_FR.pdf . 27 https://www.vs.ch/Navig/navig.asp?MenuID=22715&Language=fr 28 Canton du Valais, Suisse. (2013) Stratégie de développement pour l’hébergement touristique – Situation initiale, stratégie et proposition de mesures – Rapport final à l’attention du Conseil d’Etat du canton du Valais. Département de l’économie, de l’énergie et du territoire. Sion, juin 2013.
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suisse sachant skier, concurrence avec nombres de stations de ski
européennes meilleur marchés, réduction de la durée moyenne de séjour,
augmentation de la part de séniors ne pratiquant plus le ski dans la population
touristique. Les faiblesses du canton dans le domaine, sont, principalement,
le caractère saisonnier de sa destination (ski) et l’obsolescence de ses
infrastructures d’hébergement. La politique de résidences secondaires
inoccupées la majorité de l’année a fait son temps et n’est plus
économiquement viable. Cette politique avait contraint les communes à sur-
dimensionner leurs infrastructures ce qui a engendré des charges découlant
de ces résidences secondaires nettement supérieures aux recettes en
résultant. Sur ce point, le canton du Valais s’est réjoui, en mai 201429, de la
décision du Tribunal Fédéral (TF) qui a autorisé une commune du canton des
Grisons à percevoir un impôt sur les résidences secondaires. Le TF « a
estimé que cette contribution est compatible avec l’initiative sur les résidences
secondaires acceptée par le peuple en 2012. Elle ne constitue pas une
atteinte inadmissible à la garantie de la propriété »3031. Cette décision ouvre
ainsi la porte à la perception de taxes par les autorités pour les « lits froids »,
afin de faire face aux frais d’infrastructure.
4. Initiatives de parties prenantes (stakeholders) – communautés, organisations, associations, fédérations, hautes écoles
4.1. Initiatives globales
Il existe une pléthore d’initiatives globales en faveur de la promotion du
tourisme durable. Ci-dessous, figurent quelques une des initiatives majeures
et internationalement reconnues.
En vue du sommet de Rio +20 en 2012, un rapport avait été élaboré par le
Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) qui préconisait 29 Le Matin. (2014) La nouvelle loi valaisanne sur le tourisme est sous le toit. 08.05.2014. ATS news. In http://www.lematin.ch/suisse/La-nouvelle-loi-valaisanne-sur-le-tourisme-est-sous-toit/story/31242631 . 30 Ibid 31 Le 11 mars 2012 a eu lieu la votation sur l'initiative populaire «Pour en finir avec les constructions envahissantes de résidences secondaires ». L'initiative a été acceptée par 50,6 % des voix. Voir site internet : http://www.are.admin.ch/themen/raumplanung/00236/04094/index.html?lang=fr .
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de faire évoluer l’économie mondiale vers une « économie verte ». Il
mentionnait 10 secteurs dans lesquels agir, dont celui du tourisme. Le site
internet du Programme mentionne d’ailleurs le tourisme comme une des
principales sources de revenu économique et de place de travail. Il en
souligne l’importance aussi bien en tant que source de pollution qu’en tant
qu’opportunité pour générer un développement social, culturel, économique,
environnemental, et politique. Ce sont sur ces aspects que l’organisation
encourage la réflexion et qu’elle promeut des initiatives.32
Sur le site internet des Nations Unies, sont publiés des rapports explicitant la
politique et la vision onusienne du tourisme durable. Par exemple, la
déclaration A/RES/66/288 – Sustainable tourism souligne qu’une politique
touristique bien développée et gérée peut avoir une contribution signifiante
aux trois dimensions du développement durable et générer des emplois et
des opportunités commerciales. Elle en appelle ensuite aux Etats membres
d’offrir un support et des investissements aux pays en voie de développement
pour encourager les politiques de tourisme durable.33
Le Global Sustainable Tourism Council (GSTC)34 offre une plateforme de
portée internationale d’information et de promotion du tourisme durable.
L’organisation fait la promotion de l’adoption de principes universels dans le
domaine et vise à encourager la demande au travers de divers programmes.
Elle est sous l’ombrelle des Nations Unies et est actuellement active au sein
de toutes les régions couvertes par l’Organisation Mondiale du Tourisme
(OMT). Des agences onusiennes, des compagnies de voyages
internationales, des hôtels, des office de tourisme nationaux, des opérateurs
touristiques, des communautés, ainsi que des individus sont adhérents. Ils
s’engagent ainsi à œuvrer en vue de parvenir à des pratiques exemplaires en
matière de tourisme durable35.
32 Voir site internet : http://www.unep.org/resourceefficiency/Business/SectoralActivities/Tourism/FactsandFiguresaboutTourism/ImpactsofTourism/tabid/78774/Default.aspx . 33 Voir site internet : http://sustainabledevelopment.un.org/index.php?menu=1267# . 34 Voir site internet : http://www.gstcouncil.org/ . 35 Voir site internet : http://www.gstcouncil.org/ .
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L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) est, selon
son site, « la plus grande et la plus ancienne des organisations globales
environnementales au monde »36. Elle traite également du sujet du tourisme
durable dans certains de ses projets et initiatives, d’un point de vue
environnemental37. Le WWF, organisation de défense de l’environnement qui
ne se présente plus, aborde de même ce sujet dans plusieurs de ses
initiatives et articles, depuis de nombreuses années. Par exemple, une
sensibilisation quant à la menace du tourisme de masse sur les côtes
méditerranéennes avait déjà fait l’objet d’un article en 200138.
De portée « globale », mais au niveau européen, la Fédération EUROPARC39
gère la Charte européenne pour le tourisme durable dans les régions
protégées. Cette charte est un outil pratique de gestion qui tend à assurer que
le tourisme contribue à un développement équilibré tant au niveau
économique que social et environnemental de régions protégées d’Europe.
On y adhère volontairement et sa méthodologie a été développée par un
groupe représentant les régions protégées, l’industrie du tourisme et ses
partenaires. Des organismes étatiques et organisations non
gouvernementales y ont également souscrit.
Pour ce qui est des conditions de travail dans le secteur du tourisme,
l’Organisation International du Travail appuie et génère des initiatives en
faveur de l’amélioration des conditions dans ledit secteur. Les défis dans ce
domaine étaient déjà mentionnés dans un communiqué de presse de 199740.
Dans la même veine, TourismConcern41, une organisation non
gouvernementale britannique, fait campagne pour combattre l’exploitation
36 Voir site internet : http://iucn.org/fr/propos/ . 37 Voir par exemple Managers of marine protected areas trained on sustainable tourism sur le site de l’organisation : https://www.iucn.org/fr/nouvelles_homepage/nouvelles_par_theme/oceans_news/?409/Managers-of-marine-protected-areas-trained-on-sustainable-tourism . 38 Voir site internet : http://www.wwf.ch/fr/actualites/medias/communiques/archives_medias/?243/Mediterranee-la-menace-du-tourisme-de-masse . 39 Voir site internet : http://www.europarc.org/home/ . 40 Voir site internet : http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_008136/lang--fr/index.htm . 41 Voir site internet : http://www.tourismconcern.org.uk/about-us.html .
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dans le domaine du tourisme, pour parvenir à une redistribution des bénéfices
plus égalitaire, et faire la promotion d’un rapport respectueux entre les
visiteurs, les sociétés exploitantes et les indigènes.
4.2. Initiatives nationales (Suisse)
Hotelleriesuisse42 est l’association des entrepreneurs de l’hôtellerie suisse.
Elle a adopté, en 2009, un document stratégique intitulé Le développement
durable, une opportunité pour l’hôtellerie suisse, avec lequel elle entendait
ancrer plus fortement dans la branche un comportement économiquement,
écologiquement et socialement responsable. Elle publie, sur son site internet,
une pléthore de documents touchant au développement durable qui sont une
source d’information (définition, état des lieux, initiatives, éducation, etc.), de
« benchmark », d’outils destinés, en premier lieu, à la branche, afin de
l’encourager dans le sens de la durabilité. Elle est aussi co-signataire de la
Charte du développement durable du tourisme suisse43. Elle mène et
chapeaute de nombreux projets dans le domaine, comme celui cofinancé par
Innotour44 qui dresse le bilan complet du développement durable dans
l’hôtellerie et de son évolution45. Elle publie des documents thématiques,
résultats de séminaires, offrant un appui aux professionnels de la branche,
comme celui sur les labels, une aide précieuse pour s’y retrouver dans leur
« jungle »46.
La Fédération suisse du tourisme est, selon son site « l'association faîtière du
tourisme suisse. Elle défend les intérêts des prestataires touristiques vis-à-vis
de la politique, des autorités et du public. La FST encourage la qualité et
42 Voir site internet : http://www.hotelleriesuisse.ch/fr/pub/services/nachhaltigkeit.htm . 43 Voir site internet : http://www.swisstourfed.ch/files/tourismus/112_09f_01_plakat_ferientag_def_f.pdf . 44 Il s’agit des « (…) nouvelles bases légales encourageant l'innovation, la coopération et la professionnalisation (Innotour) dans le domaine du tourisme”. Voir site internet : http://www.seco.admin.ch/innotour/?lang=fr . 45 Suisse. Le développement durable dans l ’hôtellerie : Etat des lieux et nouvelle approche. Innotour, SECO & Hotelleriesuisse. (2014) Ed. Hotelleriesuisse, Berne.14.03.2014. http://www.hotelleriesuisse.ch/files/pdf6/Final_Nachhaltigkeitsmonitoring_Hotellerie_Schlussbericht_Franzsisch1.pdf 46 Suisse. Pour y voir plus clair dans la jungle des labels – Résultats du séminaire sur la durabilité organisé lors de l’Assemblée des délégués, hiver 2010. Hotelleriesuisse. Berne. Mars 2011.
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l'innovation »47. Par exemple, le projet « Funalpin »48, élaboré en partenariat
avec de hautes écoles49, part du postulat que les régions de montagne
suisses sont en mutation et recherchent de nouvelles perspectives
touristiques. Il propose, après analyse, un concept pour la création de
« régions labellisées ». Ces régions labellisées se caractériseraient
notamment par la « mise en œuvre systématique d’objectifs de
développement durable »50 et bénéficieraient d’un traitement préférentiel pour
ce qui est de l’attribution de ressources de transferts par l’Etat et profiteraient
spécialement du marché croissant des produits durables. Cette certification
serait intégrée dans la politique régionale et dans les politiques sectorielles de
la Confédération et des cantons, afin de permettre la survie économique de
régions marginales structurellement faibles.
Le Centre pour le développement économique régional de l’Université de
Berne51, a élaboré la « pyramide magique à cinq côtés »52. Chaque côté
correspond à un point névralgique du système d’objectifs qui sont : le bien-
être économique, le bien-être subjectif, la satisfaction des hôtes, la protection
de la nature et des ressources et la diversité culturelle. Ces cinq dimensions
« présentent des interdépendances mutuelles, se conditionnent mutuellement
et s’influencent l’une l’autre »53, tout en donnant une indication de la
croissance qualitative dans le domaine. A ceci, s’ajoute maintenant le concept
de « compatibilité avec les générations futures »54.
47 Voir site internet : http://www.swisstourfed.ch/index.cfm?parents_id=1160&sprache=fr . 48 Voir site internet : http://www.swisstourfed.ch/index.cfm?parents_id=1669 . 49 Institut für Landschaft und Freiraum - Hochschule für Technik Rapperswil, Forschungsstelle für Wirtschaftsgeografie und Raumordnungspolitik - Universität St. Gallen & Institute für Nachhaltige Entwicklung - Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften. 50 Ibid. 51 Center for Regional Economic Development – Research Unit Tourism. Voir site internet: http://www.cred.unibe.ch/content/research_unit_tourism/index_eng.html . 52 In : http://www.swisstourfed.ch/index.cfm?fuseaction=sprachewechseln&sprache=fr&parents_id=2070 . 53 Ibid. 54 Ibid.
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 16
55
Par le biais de prix pour le développement durable, des entreprises,
organisations et fondations distribuent des fonds à des entreprises qui se
démarquent dans leurs initiatives en faveur du développement durable. Par
exemple, dans le domaine du tourisme en particulier, le prix Milestone56
représente la plus importante distinction de la branche. Il récompense les
prestations et projets d'exception dans le tourisme suisse depuis l'an 2000.
Son prix spécial pour la durabilité évalue les critères de l’existence d’une
stratégie de l’entreprise dans son utilisation des ressources, de réponse aux
besoins écologiques et sociaux, d’offre typique pour la région et de succès
sur le plan économique. Une liste des nombreux prix existant figure sur le site
de la Fédération Suisse du tourisme57.
4.3. Initiatives locales
Des initiatives locales et populaires ont abouti à la formation d’associations,
telle l’Association Pro Brontallo58 qui a permis au hameau tessinois Brontallo
de mettre en valeur le paysage et les traditions artisanales et ainsi attirer de
nouveaux touristes, principalement urbains, désireux de découvrir une vie
55 Voir site internet : http://www.swisstourfed.ch/index.cfm?fuseaction=sprachewechseln&sprache=fr&parents_id=2070 . 56 Voir : http://htr-milestone.ch/fr/home.html . 57 Voir site internet : http://www.swisstourfed.ch/index.cfm?parents_id=1717. 58 Voir le site internet de l’association : http://www.brontallo.com/fr/pro-brontallo/
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 17
traditionnelle campagnarde et montagnarde. L’initiative a débouché sur la
création d’emplois, la remise en état d’infrastructures, la sauvegarde de
biotopes, la vente de produits locaux. Elle a surtout mis un frein à la
dépopulation autrefois endémique.
Des fondations ont également été établies à l’instar de la fondation Monti e
Paesaggio qui gère les contributions publiques fédérales et cantonales
attribuées aux projets de l’association Pro Brontallo.
Tout comme à Brontallo, où l’Association Pro Brontallo a mis sur pied une
réelle politique de tourisme durable, la population de Saint-Martin (Valais) a
été le catalyseur de la décision de la commune d’encourager un
développement rural et touristique basé sur les métiers et cultures
traditionnels. Le financement de la phase pilote du projet de Brantallo a
bénéficié, pour 75%, de fonds de la Confédération et du canton du Tessin. La
commune, le Fonds Suisse pour le Paysage et des donateurs privés ont
assuré le reste. La deuxième phase du projet est par contre totalement
couverte par des dons à Pro Brantallo59. L’objectif général du projet pilote
était « de valoriser les particularités du terroir et les produits liés à l’activité
agricole locale, en créant de nouvelles activités collatérales destinées à
garantir la survie de l’agriculture »60. Dans cette phase pilote, un choix a dû
être fait quant aux interventions à réaliser. Il s’est arrêté sur les dossiers :
châtaigneraie, vignobles, laitier, dessertes, eau, agritourisme et concept
marketing. Un fil conducteur a été établi entre tous ces domaines afin de
créer une cohérence générale dans l’action menée. Le projet de Saint-Martin
a bénéficié du même programme de soutien fédéral et cantonal.
La région d’Evolène, en Valais, annonce clairement, sur son site internet, son
objectif en matière touristique « d’augmenter la valeur ajoutée générée par la
branche afin d’améliorer le bien-être de la population, tout en stimulant la
responsabilisation de tous les acteurs en faveur des principes fondamentaux
du développement durable ». Sa politique Evo 2025 en appelle d’ailleurs la 59 Suisse. Office fédéral du développement territorial. (2012) Tourisme et développement durable – Bonnes pratiques et pistes d’action. OFCL, Publications fédérales, 3003 Berne. P. 63. 60 Voir site internet : http://www.brontallo.com/fr/progetto-pilota/96/prima-fase-progetto-pilota .
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 18
population à participer activement à cette initiative61. Divers ateliers, répartis
sur plusieurs phases visent, par exemple, à renforcer et valoriser l’identité
Evolénarde, à discuter de la préservation et mise en valeur des ressources et
de la richesse du territoire ou à discuter de la politique touristique sous l'angle
économique: viabilité, qualité, structures.
Maintes autres régions touristiques suisses sont sources d’initiatives en
faveur d’un développement durable, à l’instar de la commune valaisanne de
Nendaz62 ou de la région lémanique qui expose sa politique sur son site
internet Région du Léman63. Cette approche porte à croire que l’argument de
« durabilité » est devenu un argument marketing pour ces régions.
5. Initiatives de parties prenantes – particuliers
5.1. Initiative privée : l’exemple du Maya Boutique Hôtel
5.1.1. Un hôtel en paille
Le Maya Boutique Hôtel (ci-après, le Maya) est situé à Nax, dans le Val
d’Herens64.
En décembre 2011, dans cette région, cinq communes valaisannes sur sept
avaient refusé en votation le projet de parc naturel régional Val d'Hérens. Les
partisans du projet, parmi lesquels figuraient les exécutifs et les offices du
tourisme des communes concernées, avaient tenté de rassurer la population
et de démontrer l'intérêt d'un tel parc notamment pour l'économie, le tourisme
et l'environnement de la région. Les arguments des opposants avaient
toutefois convaincu la majorité de la population. « L'UDC, seul parti politique à
s'être officiellement opposé au projet, ainsi que d'anciens présidents de
communes et des chasseurs notamment, redoutaient l'ingérence de l'Office
61 Voir site internet : http://tourisme2025.evolene.ch/tourisme/evolene-2025-5.html . 62 Voir site internet : http://www.nendaz.ch/tourisme/developpement-durable-3738.html 63 Voir site internet : http://www.region-du-leman.ch/fr/tourisme-durable 64 Voir photos de l’hôtel en fin de document.
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 19
fédéral de l'environnement et des écologistes au détriment de l'autonomie
communale. »65
Certaines régions valaisannes avaient adopté, le siècle dernier, une politique
du tout ski. D’autres n’avaient pas pris ce virage ou n’ont jamais réussi à se
développer comme des stations de grand renom qui attirent depuis des
décennies des milliers de personnes chaque saison hivernale. La région de
Nax n’abrite pas de station pouvant rivaliser avec des destinations telles que
Verbier ou Zermatt. Un village comme Saint-Martin66, niché dans le val
d’Hérens, n’a jamais développé de pistes de ski. C’est ainsi que le tourisme
« doux » s’est imposé, dans les années 90, comme une évidence pour
permettre à ce village et ses alentours d’attirer des touristes à la recherche de
nature et d’architecture traditionnelle n’ayant pas été défiguré par des
installations de remonte-pentes et d’immeubles accueillant des hordes de
skieurs. Le respect de l’environnement, la priorité donnée à l’artisanat, aux
matériaux indigènes et aux produits du terroir sont devenus des arguments de
marketing touristique (la viande de la fameuse vache d’Herens en est un
exemple).
C’est dans ce contexte que Louis et Lisa Papadopoulos ont fait construire par
un architecte du canton des Grisons67 leur hôtel en paille de huit chambres.
Celles-ci se trouvent dans un des deux bâtiments du complexe, l’autre
abritant la salle à manger et les habitations de la famille propriétaire. Dans la
salle à manger, une partie du mur est vitrée, ce qui permet d’en voir le cœur
fait de paille de 80 centimètres d’épaisseur.
65 Le Nouvelliste. (2011) Le parc naturel régional Val d’Hérens est enterré. 18.12.2011. In: http://www.lenouvelliste.ch/fr/valais/sion/le-parc-naturel-regional-val-d-herens-est-enterre-497-215150 66 Sur son site internet, le village de Saint-Martin met en avant son engagement dans le développement durable. Il a d’ailleurs gagné le « Prix valais-community » 2013 du développement durable. Selon le site : « Le développement durable en action est un programme de 16 actions exemplaires pour freiner l’exode de la population et dynamiser l’économie touristique et agricole. Concrètement, des mesures actives en matière d’énergie, de territoire, d’agriculture et de mobilité qui ont dynamisé l’économie locale et renforcé les liens entre les citoyens. » In: http://www.saint-martin.ch/net/com/6087/Images/file/Texte%20Awards.pdf 67 Werner Schmidt est specialisé dans les constructions de paille, selon son site internet : http://www.atelierwernerschmidt.ch/de/buero/aktuelles
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 20
Le projet n’a pas, initialement, été motivé par de grands principes
écologiques, mais, bien plutôt, il a été mu par des réflexions financières68. Il
s’agissait, pour le couple, de s’assurer une maîtrise des coûts énergétiques
sur le long terme. Le système d’isolation des murs en paille, renforcé à
l’intérieur par une couche d’argile et à l’extérieur par un épais crépis de
chaux, la récupération de la chaleur produite par leur four à pain pour chauffer
l’eau sanitaire et alimenter le chauffage au sol (de couleur sombre pour
contenir la chaleur), ainsi que l’utilisation de panneaux solaires, permettent à
l’hôtel de consommer trois fois moins d’énergie qu’un bâtiment labellisé
Minergie-P69.
Les Papadopoulos ont aussi choisi de promouvoir le savoir-faire régional.
Ainsi, le mobilier des chambres est construit par un ébéniste de la région qui
utilise du bois local: le sapin, l’arolle, le noyer, le chêne, l’orme, le poirier, le
frêne et le mélèze. Les clients séduits par ces meubles peuvent d’ailleurs
passer commande. Pour ce qui est de la nourriture servie au restaurant de
l’hôtel, les produits locaux sont largement favorisés. Le couple privilégie la
connaissance de la provenance du produit plutôt que le label. Ainsi, lors d’un
entretien dans leur hôtel70, ceux-ci donnaient l’exemple des oeux qu’ils
servent dans leur restaurant : ils proviennent des poules de la voisine. Même
s’ils ne sont pas labellisés « bio », les Papadopoulos connaissent les
animaux, leur traitement et la productrice. Le client intéressé peut aussi voir
d’où vient l’œuf qu’on lui sert à son petit-déjeuner.
68 Parvex, Marie. (2014) Le tourisme doux ressuscite la montagne. Le Temps. 13 janvier. p.8. 69 « Le standard MINERGIE-P® décrit et certifie des bâtiments qui visent à une consommation énergétique encore inférieure à celle de MINERGIE®. (…) Une maison destinée à se conformer aux exigences très sévères de MINERGIE-P® est conçue, construite et optimisée au niveau du fonctionnement de manière cohérente, aussi bien au niveau nb global que dans toutes ses parties, pour atteindre cet objectif.” Site internet Minergie (2014). Voir : https://www.minergie.ch/standard-minergie-p-fr.html. “Le standard MINERGIE® est un standard de construction facultatif qui permet une utilisation rationnelle de l'énergie et une mise en œuvre plus large des énergies renouvelables, tout en assurant une amélioration de la qualité de vie, une meilleure compétitivité et une diminution des atteintes à l'environnement.” Site web Minergie (2014). In: https://www.minergie.ch/minergie_fr.html . 70 Papadopoulos, Lisa & Louis (2014) Le Maya boutique hôtel inscrit dans le tourisme durable. [Interview]. 5 mai 2014.
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 21
5.1.2. Durabilité, profitabilité et avantage compétitif Comme déjà mentionné au point 3.3, l’Organisation Mondiale du Tourisme71
mentionne que « le tourisme durable peut être défini comme étant: Un
tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et
environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs,
des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil. »
L’initiative du Maya tient effectivement compte de ses impacts économiques
(p.ex. maîtrise des coûts énergétiques sur le long terme), sociaux (p.ex.
promotion du savoir-faire local) et environnementaux (p.ex. utilisation
d’énergie renouvelable), non seulement dans une perspective immédiate,
mais aussi future. Le succès de leur entreprise montre qu’ils répondent aux
besoins des visiteurs (leur hôtel reste ouvert toute l’année et à un taux de
remplissage moyen de 50%, en constante progression72) et
vraisemblablement au leur en tant que professionnels. L’engagement
environnemental est démontré par la politique énergétique du projet, telle que
décrite plus haut. Finalement, le savoir-faire de la communauté d’accueil est
non seulement privilégié, mais aussi mis en avant auprès des clients. Le
concept de l’hôtel a, de plus, été discuté et encouragé par cette communauté.
Selon M. Bernard Bruttin, le président de la commune, l’ouverture du Maya a
entrainé une augmentation des nuitées dans la région et se trouve être « un
ambassadeur extraordinaire »73.
Un tourisme durable doit être composé de commerces profitables pouvant
ainsi perdurer. Selon Ascoli et Benzaken (2009), « Microeconomic
sustainability for a business means quite simply that the business should be
able to survive indefinitely into the future even if this may in many cases mean
adapting and evolving to the market and social environment in which one is
operating. Most basically it means being profitable. Indeed the most basic
imperative of all for an individual business to be sustainable is to be
71 Programme des Nations Unies pour l’Environnement & Organisation Mondiale du Tourisme. (2006) Vers un tourisme durable: guide à l’usage des décideurs. Voir Rapport site internet UNEP : http://www.unep.fr/shared/publications/pdf/DTIx0819xPA-TourismPolicyFR.pdf . 72 Parvex, Marie. (2014) Le tourisme doux ressuscite la montagne. Le Temps. 13 janvier. p.8. 73 Ibid.
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 22
profitable.”74
Selon les discussions menées avec ses propriétaires, le Maya est un
commerce profitable. Le concept adopté par le couple Papadopoulos
rencontre un certain succès qui assure un rendement leur permettant de
perdurer dans une perspective de conservation de la politique de durabilité
adoptée.
Comme indiqué par Dr Estefania Amer (2014)75, dans son cours, la
Responsabilité Sociale des Entreprise, davantage qu’un coût, une contrainte
ou une œuvre de charité, peut être une source d’opportunité, d’innovation et
d’avantage compétitif. Dans leur projet, les Papadopoulos ont clairement
utilisé leur « responsabilité » comme une source d’opportunité et d’innovation,
particulièrement en terme d’optimisation énergétique. Selon le couple, une
majorité de clients séjournent dans cet hôtel après avoir été séduit par le
concept écologique et l’utilisation de produits locaux. En effet, les
Papadopoulos sont convaincus que « les gens veulent être rassurés sur ce
qu’ils mangent »76. L’adoption de cette stratégie leur a donné un avantage
compétitif sur des hôtels « classiques ».
5.2. Autres initiatives privées
Une liste exhaustive des initiatives privées dans le domaine du tourisme
durable n’est pas l’objectif de ce mémoire. Citons cependant quelques
initiatives privées en Suisse :
• L’Ecogite Esprit du Soleil à Ayent, dont une des bâtisses a été
construite en bottes de paille en 2012 et dont l’ensemble des maisons
est alimenté par l’énergie solaire77.
74 Kimberly Ascoli & Tamar Benzaken. (2009) Public Policy and the Promotion of CSR, School of International Relations and Pacific Studies, University of California, San Diego, August 2009. In: www.bsr.org . 75 Dr Amer, Estefania. (2014) CSR and strategic management [Cours académique] Diploma of Advanced Studies in Corporate Social Responsibility, Univeristé de Genève, 9 janvier 2014. 76 Bonnard, Jean. (2013) Le rêve : dormir et manger dans la paille ! Le Nouvelliste – Supplément Terroirs. Mars 2013. p.26. 77 Voir site internet du B&B : http://www.ecogitevalais.ch .
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 23
• L’hôtel Balance78, aux Granges sur Salvan, ne se limite pas au concept
de durabilité, mais s’inscrit dans une approche entièrement « bio » et
végétarienne.
• Le document Tourisme et développement durable – Bonnes pratiques
et pistes d’action79 répertorie nombre d’actions locales qui sont aussi le
fruit d’initiatives de particuliers ou qui en ont encouragées.
5.3. Soutien gouvernemental aux initiatives privées
Bien que tant au niveau fédéral que cantonal et communal mention est faite
de l’octroi d’aide publique80 aux initiatives respectant les principes du
développement durable en matière de tourisme, ce soutien semble parfois
plutôt se limiter à des facilitations. Ainsi, comme en témoigne la famille
Papadopoulos, les administrations cantonale et communale les ont bien
accueillis et attentivement écoutés81. Comme expliqué lors de l’entrevue avec
le couple, le Président (Maire) de la Commune de Mont-Noble avait
rapidement saisi l’intérêt du projet, dès son élaboration, pour le
développement du tourisme. Il avait dès lors facilité les procédures
administratives. Les Papadopoulos n’ont cependant pas pu bénéficier d’aide
publique. Et ils soulignent que les autorités conservent pour l’heure une
approche plutôt réactive dans le domaine.
5.4. Soutien extra gouvernemental aux initiatives privées
Afin de compléter leur offre, toujours dans une perspective de durabilité, les
Papadopoulos ont poursuivi leur projet en récoltant des fonds par le biais de
« crowdsourcing » pour fabriquer sauna et système photovoltaïque82. Il s’agit
donc, ici, d’un soutien financier de particuliers qui, en échange, obtiendront un
avantage en nature (p.ex., un bon pour une séance de sauna).
78 Voir site internet de l’hôtel : http://www.vegetarisches-hotel.ch/fr/22956/vacances_balance 79 Suisse. Office fédéral du développement territorial. (2012) Tourisme et développement durable – Bonnes pratiques et pistes d’action. OFCL, Publications fédérales, 3003 Berne. 80 Voir point 2.2 et 2.3 sopra. 81 Le Temps, op. cit. 82 Voir le site internet de l’hôtel : http://mayaboutiquehotel.wordpress.com .
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 24
Comme vu plus haut (prix Milestone), des associations, fondations ou autres
organismes non étatiques peuvent débloquer des fonds pour encourager les
initiatives privées dans le domaine du tourisme durable ou des actions privées
qui s’inscriraient dans une initiative de la communauté locale (p.ex. Brontallo).
6. Tourisme durable : l’avenir du tourisme en Suisse ?
Un concept, comme celui officiellement utilisé en Allemagne de Luftkurort83
pourrait constituer un levier pour les régions de montagne en Suisse dont la
« pureté » de l’air serait un argument de vente de séjours touristiques. C’était
déjà ce concept qui attirait, à la fin du XIXè et au début du XXè siècle toute
l’aristocratie et la bourgeoisie européenne à venir passer des séjours en
Suisse84. Les autorités allemandes délivrent, sur une base légale des Länder,
le label Luftkurort à des destinations touristiques dont le climat a été étudié
par le Centre de climatologie, puis qualifié de « thérapeutiquement » efficace
selon des caractéristiques climatologiques vérifiées. D’autres labels sont
décernés, comme ceux de "heilklimatischer Kurort", "Erholungsort", etc.
Bien qu’il y ait un consensus, en Suisse, sur l’adoption d’une perspective de
durabilité dans le domaine du tourisme et que ce concept soit promu comme
argument de qualité, un travail approfondi de marketing, permettant de mieux
vendre cet aspect, pourrait aider les régions suisses ayant des difficultés à
développer leur potentiel en la matière, à se valoriser. Ce pays, dont la
beauté des paysages est connue autant que ses clichés traditionnels que
sont le chocolat, les montres, les couteaux suisses et les banques peut
certainement miser sur une approche de tourisme durable, concept déjà
ancré dans sa législation, sa politique et, généralement, la mentalité de sa
population.
83 Voir le site internet du Bundesministrium für Verkehr und digitale Infrastruktur : http://www.dwd.de/bvbw/appmanager/bvbw/dwdwwwDesktop?_nfpb=true&_pageLabel=dwdwww_result_page&gsbSearchDocId=689016 . 84 Voir par exemple l’histoire du village de Finhaut qui construisit alors des hôtels de luxe, lieux de rencontre de l’aristocratie et de la bourgeoisie européenne : http://www.finhaut.ch/en/finhaut/histoire .
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 25
7. Conclusion
En Suisse, bien que le gouvernement, tant au niveau fédéral, cantonal que
communal, intègre le concept de développement durable dans sa politique en
général et dans le domaine du tourisme en particulier, et qu’il en fasse
activement la promotion, ses apports se limitent habituellement à des
facilitations administratives, ainsi que des conseils. Pour financer leurs
initiatives promouvant et mettant en pratique cette approche de tourisme
durable, les particuliers doivent, comme nous l’avons vu plus haut, tenter
d’obtenir une aide extra-gouvernementale, si leurs deniers ne couvrent pas
tout l’investissement qui, généralement, est plus élevé que pour des projets
« classiques », même s’il s’avère être plus économique sur le long terme.
Le tourisme en Suisse se porte relativement bien. Il souffre toutefois
d’handicaps que nous avons décris plus haut. Pour grand nombre de stations
de ski, le seul rendement hivernal n’est plus suffisant. Ces destinations
doivent diversifier leur offre et, pour ce faire, de plus en plus
systématiquement, elles mettent en avant leurs atouts qui sont : la nature, l’air
pur, la tradition culinaire, culturelle ou même architecturale. Seul une politique
de tourisme durable peut mettre correctement en valeur de tels avantages.
Pour conclure sur l’opportunité d’un tourisme durable et sur son avancée,
citons Louis Papadopoulos qui se réjouit du fait que « Plus nous serons
nombreux à proposer des projets innovants, et plus la région sera
dynamique »85. Ce qui vaut pour sa région de Nax, vaut certainement pour le
reste du pays.
85 Le Temps, ibid.
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 26
8. Photos du Maya boutique hôtel
Photo de couverture : les panneaux solaires apposés sur les balcons du
Maya.
Les deux bâtiments du Maya en hiver (avec les panneaux solaires placés sur
les balcons).
Le four qui sert non seulement à concocter les repas, mais aussi à chauffer le
bâtiment, ainsi que l’eau.
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 27
La salle à manger où une partie du mur est vitrée, ce qui permet de voir les
bottes de paille qui le forment.
Vitrage d’une partie du mur dans une chambre laissant apercevoir la paille
constituant la fondation du mur.
Installation du sauna écologique dont l’acquisition a bénéficié du système de
« crowdsourcing ».
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 28
9. Bibliographie86
Références fédérales suisses • Constitution Fédérale de la Suisse :
http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html • SECO :
http://www.seco.admin.ch/themen/05116/05121/index.html?lang=fr
• OFS : http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/10/01/new/nip_detail.html?gnpID=2014-154
• Office Fédéral du Développement Territorial :
http://www.are.admin.ch/themen/raumplanung/00236/04094/index.html?lang=fr .
• Suisse. Office fédéral du développement territorial. (2012) Tourisme et
développement durable – Bonnes pratiques et pistes d’action. OFCL, Publications fédérales, 3003 Berne.
• Suisse. Conseil fédéral suisse, Conférence des gouvernements
cantonaux, Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, Union des villes suisses, Association des Communes Suisses. (2012) Projet de territoire Suisse. OFCL, 3003 Berne.
• Suisse. Conseil fédéral suisse. Stratégie de croissance pour la place
touristique suisse : rapport du Conseil fédéral du 18 juin 2010 en réponse au postulat de Darbellay du 19 décembre 2008. (2010) OFCL, 3003 Berne.
• Suisse. Pour y voir plus clair dans la jungle des labels – Résultats du
séminaire sur la durabilité organisé lors de l’Assemblée des délégués, hiver 2010. Hotelleriesuisse. Berne. Mars 2011.
• Suisse. Fédération suisse du tourisme. (2012) Evaluation – Charte du
développement durable. FST, 3001 Berne. • Suisse. Fédération Suisse du Tourisme (2013) Le tourisme suisse en
chiffres - 2012 - Chiffres structurels et de branche. Berne, Fédération suisse du tourisme, juillet 2013.
86 Tous les sites internet mentionnés ont été visités entre avril et août 2014.
DAS_CSR_2014 – Stéphanie Sturzenegger 29
• Hotelleriesuisse : http://www.hotelleriesuisse.ch/fr/pub/services/nachhaltigkeit.htm .
• Suisse. Le développement durable dans l ’hôtellerie : Etat des lieux et
nouvelle approche. Innotour, SECO & Hotelleriesuisse. (2014) Ed. • Milestone : http://htr-milestone.ch/fr/home.html . Références régionales et cantonales • Loi sur le tourisme du 9 février 1996 (dernière modification entrée en
vigueur le 01.01.2013). Canton du Valais. Grand Conseil. • Ordonnance générale sur la loi sur le tourisme du 26 juin 1996. Canton du
Valais. Conseil d’Etat du canton du Valais. • Suisse, Canton du Valais. Les 16 engagements du canton du Valais en
matière de développement durable – Agenda 21 – 2013-2016. (2012) Etat du Valais, Direction opérationnelle A21, 1950 Sion.
• Politique du tourisme du canton du valais. Canton du Valais. Suisse
octobre 2003. • Site canton du Valais :
https://www.vs.ch/Navig/navig.asp?MenuID=22715&Language=fr • Canton du Valais, Suisse. (2013) Stratégie de développement pour
l’hébergement touristique – Situation initiale, stratégie et proposition de mesures – Rapport final à l’attention du Conseil d’Etat du canton du Valais. Département de l’économie, de l’énergie et du territoire. Sion, juin 2013.
• Le Matin. (2014) La nouvelle loi valaisanne sur le tourisme est sous le toit.
08.05.2014. ATS news. In http://www.lematin.ch/suisse/La-nouvelle-loi-valaisanne-sur-le-tourisme-est-sous-toit/story/31242631 .
• Association GAST : http://www.auto-frei.ch/index.php/fr/ • Village de Finhaut : http://www.finhaut.ch/en/finhaut/histoire . • Village d’Evolène : http://tourisme2025.evolene.ch/tourisme/evolene-2025-
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martin.ch/net/com/6087/Images/file/Texte%20Awards.pdf • Village de Nendaz : http://www.nendaz.ch/tourisme/developpement-
durable-3738.html
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• Région du Léman : http://www.region-du-leman.ch/fr/tourisme-durable • Le Nouvelliste. (2011) Le parc naturel régional Val d’Hérens est enterré.
18.12.2011. In: http://www.lenouvelliste.ch/fr/valais/sion/le-parc-naturel-regional-val-d-herens-est-enterre-497-215150
• Parvex, Marie. (2014) Le tourisme doux ressuscite la montagne. Le
Temps. 13 janvier. p.8. • Bonnard, Jean. (2013) Le rêve : dormir et manger dans la paille ! Le
Nouvelliste – Supplément Terroirs. Mars 2013. p.26. • Architecte Werner Schmidt :
http://www.atelierwernerschmidt.ch/de/buero/aktuelles • Papadopoulos, Lisa & Louis (2014) Le Maya boutique hôtel inscrit dans le
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