titre : place des odd et des compétences dans le...
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Titre : Place des ODD et des Compétences dans le curriculum du master Formation
Education et Développement durable (Afrique de l’Ouest et Centrale)
Irié Severin ZAN BI, Université Alassane Ouattara- Bouaké, Cote d’Ivoire
Emmanuel NDJEBAKAL SOUCK , Université de Yaoundé I, , Faculté des Sciences de
l’éducation, [email protected]
Marcelline DJEUMEUNI TCHAMABE, ENS de Yaoundé, Cameroun,
Serge Dali LIDA, Enseignant-chercheur, Université Félix Houphouet-Boigny, Côte d’Ivoire,
Christiane Félicité EWANE (épouse Essoh), professeure DOYEN, Faculté des Sciences de
l’éducation, Université de Yaoundé 1. [email protected]
Didier MULNET, Formateur ESPE Clermont Auvergne [email protected]
Introduction : D’ici 2030, la majorité des métiers aura très fortement évolué, et la formation sera devenue un
facteur stratégique d’innovation et de développement de nouveaux secteurs professionnels.
Nous faisons cependant le postulat qu’il n’y aura pas à court terme, une explosion des « métiers
verts » mais un verdissement de tous les métiers. Dans ce contexte le métier de « formateur de
formateur » prend toute sa place, intéressant à la fois l’entreprise, les collectivités, les services
de l’état, les associations ainsi que le monde scolaire et universitaire. Un formateur de formateur
sur le DD doit être en mesure de déployer une politique de formation dans son contexte
professionnel en interactions avec les autres composantes de son environnement professionnel.
Outre les compétences génériques liées à la formation de formateur, plus spécifiquement dans
ce domaine du développement durable, de sa formation et de son éducation, il s’agit d’une part
de rendre accessibles et compréhensibles des phénomènes complexes et abstraits, et d’autre part
de donner une vision à la fois critique mais constructive (Radjou et al., 2013 ; Vitalis, 2016)
des problématiques rencontrées. Il convient de déconstruire certaines idées reçues (Rosling,
2018) et de reconstruire des idées novatrices (Bourg & Papaux, 2010), d’articuler les sciences
sociales avec une pensée scientifique moderne (Stengers, 2013) associant recherche et action.
Former en compétences dans le cadre d’un diplôme de niveau master nécessite une très forte
articulation entre recherche, formation et terrain. L’objectif de la formation est de former aux
métiers de demain c’est-à-dire à des métiers qui ne cessent d’évoluer, à la prise en compte de
la disparition probable de certains métiers, et à l’apparition de nouveaux métiers (tout en
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considérant que certains métiers de niche ne disparaitront jamais, ni n’évolueront beaucoup
(même si le contexte extérieur change). Une question forte à laquelle le master devra répondre
est aussi celle l’employabilité d’une part des personnes ayant suivi la formation et d’autre part
des personnes bénéficiant par rebond des effets de la formation (Collectif Comité 21./ CPU
/CGE, 2019)). Former dans ce contexte, et avec ces objectifs, nécessite de mettre en œuvre des
approches de la formation associant à la fois des parties génériques internationales et des parties
spécifiques aux pays, contextualisées, avec des projets de terrain à impact sociétal fort et concret
(Production de Cacao en Côte d’ivoire, exploitation minière et forestière au Cameroun) mais
aussi de façon complémentaire des formations (du monde scolaire au monde professionnel) très
formatrices sur le plan méthodologique et pédagogique (WEBTVODD, FECODD).
Former au monde de demain nécessite aussi de former de façon différente en articulant
une véritable FOAD avec des pédagogies actives, souvent de type pédagogies inversées
(Dumont, 2016), selon des modes de communication différents (Aberkane, 2016 ;
Taddei,2018 ; Dehaene, 2018 ; Alonzo & Audevart, 2019). L’enjeu est celui de l’articulation
entre des pédagogies dites « renouvelées » MOOCs, WEBTV selon des modes de
communications de type TEDx et des pédagogies « traditionnelles » qui ont par ailleurs fait
leurs preuves (Planche, 2018). S’agissant de la prise en compte des ODD et des compétences
professionnelles découlant des métacompétences DD&RS 1, le levier d’action prioritaire est
celui de la formation de formateur. Les projets « Des outils pour apprendre2 » , le FECODD et
/ou le WEBTVODD s’inscrivent donc pleinement dans l’esprit de ces masters de formation de
formateur sur l’éducation et la formation au développement durable qui ouvriront en Janvier
2020 au Cameroun et en Cote d’Ivoire.
I Contexte de formation et objectifs globaux de la formation 1.1 Former au monde de demain :
Qu’il s’agisse des révolutions énergétiques ou numériques, en lien avec la biodiversité ou
l’éducation, les problèmes de demain au Nord comme au Sud seront très différents de ceux
rencontrés aujourd’hui. Ces problèmes sont à la fois mondialisés (changements climatiques ou
migrations des personnes…) et situés (accès à l’eau ou récurrence des inégalités…), ce qui
nécessite une approche à la fois générique et spécifique dans les différents pays. Si les
changements n’étaient que de l’ordre de l’adaptation ou de l’atténuation, la formation pourrait
suffire, mais là, les changements sont tellement profonds et rapides que les choix politiques ne
1 http://fecodd.fr/wp-content/uploads/2019/09/Guide-de-comp%C3%A9tences-DDRS-2019-1.pdf 2 http://fecodd.fr/wp-content/uploads/2019/06/Des-outils-pour-apprendre-1-05-2019.pdf
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suffisent plus et qu’il faut à la fois accompagner les mesures de transition dont on connait la
limite des effets et mettre en place de véritables changements en profondeur dans la société.
C’est l’objectif de l’éducation au développement durable, qui va bien au-delà de l’éducation à
l’environnement (même si les problèmes environnementaux qui pointent les limites de notre
planète sont prégnants) , ou du simple croisement avec des problématiques socio-économiques.
Dans cette optique, l’éducation au développement durable ne peut plus être comprise comme
un ensemble de connaissances. Un glissement vers une conception d'une éducation au
développement durable prise comme un ensemble de (méta) compétences (Mulnet, 2014)
questionne la nature et le statut des savoirs et des sciences mobilisées, et conduit à porter une
attention toute particulière aux outils et aux situations de formation.
L’approche par compétences - dans l’optique du guide de compétences DD & RS3 (Majou et
Mulnet, 2016) - met en avant des métacompétences systémiques et prospectives, des
métacompétences collectives et en terme de changement (soft skills) , ainsi que des
métacompétences sur le plan de la responsabilité et de l’éthique. La prise en compte de ces cinq
métacompétences (indispensables dans le monde de demain, dans tous les métiers et dans tous
les pays) est un objectif majeur dans la conception de ces masters de formation de formateurs.
Former en compétence ne s’oppose nullement à une formation reposant sur des contenus et des
concepts. Les hard skills resteront toujours nécessaire ne serait-ce que pour maitriser la
complexité des champs de savoirs couverts par le développement durable (écologie, économie,
psychologie, sociologie et anthropologie), mais aussi professionnels (un comptable aura
toujours besoin des compétences professionnelles en comptabilité, mais celles si seront très
différentes ne serait-ce qu’avec l’arrivée des outils issus de l’intelligence artificielle).
L’éducation au développement durable repose sur des savoirs non stabilisés ce qui nécessite de
mobiliser les outils spécifiques des questions socialement vives (débats, jeux de rôle) dans des
approches transdisciplinaires voire transcatégorielles complémentaires. Les épistémologies
mobilisées sont aussi très différentes en lien avec les disciplines mais aussi avec les cultures
notamment des Suds (Boaventura, 2011 ; Thaleb, 2014 ; Alternatives Sud, 1995 ; Ferdinand
,2019)
L’UNESCO définit l’éducation comme un moyen indispensable pour faire en sorte que chaque
femme et chaque homme dans le monde puisse maîtriser son destin, exercer son choix et ses
responsabilités, apprendre tout au long de la vie, sans frontières, qu’elles soient géographiques,
politiques, culturelles, religieuses, linguistiques ou sexuelles. L’éducation au développement
3 Développement durable et responsabilité sociétale.
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durable (EDD) propose d’axer désormais l’effort éducatif, non pas uniquement sur le rapport à
l’environnement et la reconstruction du réseau des relations au milieu de vie (objectifs de
l’éducation à l’environnement), mais aussi et surtout sur l’avènement d’un « développement »
que l’on souhaite durable. Dans un tel contexte de mouvance curriculaire, de prescriptions
ministérielles, de débats et de controverses, l’espace francophone se réajuste, se prépare pour
l’agenda 2030.
Dans l’espace francophone, depuis un certain nombre d’années, des actions sont entreprises
non seulement par l’intégration d’une nouvelle approche pédagogique dite approche par
compétences (APC), mais aussi par l’intégration de nouvelles formes d’enseignement, dites «
éducation à … ». On observe ainsi dans ces réformes, la préoccupation d'introduire dans les
enseignements, différentes dimensions de l'éducation qui concernent les principales
problématiques du développement durable. Les ODD seront très difficiles à atteindre (nécessité
d’aller très vite) et c’est pourquoi nous avons choisi comme levier de changement la formation
de formateur (pour former vite et toutes les catégories socio professionnelles pour un
changement global). Nous faisons le postulat que c’est par les métacompétences que les
formateurs atteindront le degré de compétences professionnelles nécessaires aux changements
en cours ou à venir.
1.2 La nécessite de former :
Le développement durable s’était imposé comme étant « un développement qui s’efforce de
répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures, à
satisfaire les leurs », conformément au rapport Brundtland remis à l’ONU (Organisation des
Nations Unies) en 1987 (Commission Brundtland, 1989)
Trente ans après les problématiques demeurent (qu'il s'agisse de la maîtrise des consommations
des matières premières, de la gestion des ressources, de la gestion des rejets atmosphériques et
autres pollutions, de la gestion des déchets, de la prévention des risques industriels et naturels,
de l'agriculture raisonnée, de l'aménagement du territoire…) et de nouvelles surgissent. Elle
implique fréquemment des remises en question qui conduisent à des réorganisations de tous les
secteurs: économiques, sociaux, environnementaux, éthique et éducatifs.
Selon l’UNESCO, « l’objectif de l’EDD est de faire la promotion de valeur et de l’éthique à
travers l’éducation à différents niveaux pour avoir un impact sur le style de vie et le
comportement et ainsi aider à construire un futur soutenable ».d’où la nécessité d’un curriculum
de formation.
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« Le curriculum comprend la définition des objectifs, les contenus, les méthodes, l’évaluation
de l’action éducative, les matériels (manuels par exemple) et les dispositions relatives à la
formation des enseignants ». Et selon D’Hainaut (1988), « c’est un plan d’action pédagogique
beaucoup plus large qu’un programme d’enseignement. Il s’exprime en termes d’intentions, de
méthodes, de contenus, de moyens à mettre en œuvre pour enseigner et évaluer ». Le curriculum
s’insère dans le domaine de la formation professionnelle, dans l’enseignement, contribue à la
formation professionnelle, et constitue un cadre de référence sur les différents domaines
couverts par les problèmes de planification, de développement et d’évaluation de
l’enseignement et l’apprentissage.
1.3 La place centrale de la formation de formateurs :
Les systèmes de formation ont souvent été mobilisés pour accompagner (favoriser, initier vire
déclencher des changements en fonction de certaines injonctions descendantes) les mutations
de la société. Les formations visent à la fois la professionnalisation (avec des approches théorie-
pratique, un recul réflexif sur les pratiques…) mais actuellement l’emploi est tellement mobile
et évolutif que les soft skill prennent de plus en plus de place et l’agilité devient une compétence
première. Il y a dans toutes les formations des dimensions pédagogiques, mais aussi techniques
et politiques.
Les formateurs sont à la fois des professionnels avec la nécessité de respecter leurs identités
respectives, mais aussi des adultes avec un rapport à l’autonomie, à la prise en compte de ses
expériences personnelles, avec une relation à l’utilité des savoirs enseignés et au respect du
temps qui nécessite de passer de méthodes pédagogiques à des méthodes andragogiques.
Si la formation de formateur permet de faire gagner beaucoup de temps aux sociétés, elle génère
en raison de l’importance des changements opérés chez les formés d’une part un stress qu’il
convient de gérer, d’autre part une insécurité lorsque la personne formée revient dans sa
profession (changement brutal de son identité professionnelle, vision critique sur les pratiques).
Même à l’échelle des formateurs (universitaires et professionnels) qui formeront ces
formateurs, il est indispensable de mettre en place une formation de formateur à un échelon
supérieur, car les pratiques de formations sont tout aussi déstabilisantes pour les formateurs qui
enseignent dans ce master.
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II Des ODD aux compétences professionnelles
2.1 Nécessité et difficultés dans la prise en compte des ODD
Les 17 Objectifs du Développement Durable portés par les états, les grands organismes
internationaux (ONU, UNESCO…) et la
société civile, couvrent tous les champs de
la vie en société et se déclinent pour 2030 en
169 cibles et 244 indicateurs. La
responsabilité des Universités est donc
engagée sur la question de leurs pratiques au regard des défis à relever. Le champ de l’éducation
et de la formation, sur lequel repose la construction des compétences requises, dès aujourd’hui
et surtout pour demain, est évidemment particulièrement concerné. Ainsi, chaque étudiant,
formateur, chercheur ou institutionnel a le devoir de s’engager sur cette voie et ne peut plus
ignorer ces nouveaux enjeux, depuis ceux portés par les « transitions » numériques,
énergétiques et climatiques, jusqu’à ceux qu’induisent les évolutions des modes de production,
de consommation, d’échanges ou de relation entre les hommes ou avec la nature. Ceci nécessite
des reconstructions professionnelles urgentes, avec mise en place de curriculums adaptés,
d’outils et de modalités de formation renouvelés.
Ce master s’adresse aux enseignants, formateurs et responsables de formation des secteurs
associatif, scolaire et universitaire, aux collectivités territoriales, services de l’état et
entreprises.
Le master 1 qui est ouvert aux étudiants et professionnels titulaires d’une licence ou justifiant
d’un niveau équivalent, vise à acquérir les savoirs et compétences de base sur le développement
durable, sa formation et son éducation. Ceci pourrait être en partie ou en totalité acquis par
l’expérience professionnelle.
Le master 2 est ouvert en formation initiale aux personnes titulaires d’un master 1 dans les
secteurs des sciences humaines et sociales, de l’économie, de l’environnement ou d’un diplôme
d’ingénieur dans un secteur connexe du développement durable ou de la formation d’adultes,
etc...Cette formation est conçue pour permettre en master 2 de conserver en parallèle une
activité professionnelle. Il s’agit d’une formation ouverte à distance de 200 heures auxquelles
s’adjoignent 125 heures de formation en présentiel.
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Cette formation est Régionale, Inter-régionale et Internationale. Ce master sera ouvert (2020)
sur les Universités Alassane Ouattara de Bouaké (Côte d’Ivoire) et Yaoundé I (Cameroun). Il
s’agit d’un master international qui articule la recherche et le monde professionnel et ouvre aux
métiers de demain. Les démarches sont en cours pour qu’il soit labellisé par l’AUF en proposant
une formation mixte aux promotions dans les deux universités et en parallèle une formation
entièrement en FOAD.
Dans ce contexte, les ODD sont le socle d’une culture de base, mais ils doivent être envisagés
de façon systémique et prospective. C’est par le croisement entre ces ODD que les objectifs
peuvent être atteints en conservant une vue critique sur certains objectifs ou cibles, en rendant
opérationnels les cibles, en en dégageant les véritables finalités…
2.2 Quelles compétences professionnelles ?
Le préalable à tout montage d’un master en Compétences est de commencer par un bilan
spécifique des compétences à l’entrée dans le diplôme, c’est-à-dire des compétences
professionnelles supposées acquises (avis des praticiens, prise en compte des référentiels
existants ou en cours, attentes de l’employeur…), puis de définir les compétences
professionnelles attendues en sortie de diplôme en fonction des métiers cibles (voire de
l’évolution de l’emploi). Ce n’est qu’à ce titre que pourront être définies les compétences
professionnelles sur lesquelles il faudra former et donc choisir des stratégies, outils et modalités
de formation. (Poumay, 2017) sachant que le véritable objectif correspond aux acquis
(Lemenu,2015)
Viser des compétences professionnelles suppose de créer les conditions d’une part pour mettre
en place les conditions de leur émergence ; on ne forme pas aux compétences professionnelles,
mais on met en place les conditions qui leur permettent de se mettre en place, ce qui signifie de
prévoir de réelles situations d’apprentissage.
Par exemple, manager un projet (C4) est en fait une macro compétence intégrant la conception,
la rédaction, mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du projet en question. Ces cinq compétences
professionnelles sont non seulement coordonnées mais doivent être conçues de façon spiralaires
entre le M1 et le M2 : avec une autonomie et un degré de difficultés croissants (des microprojets
locaux aux projets internationaux).
Enfin le mangement du projet au sens strict répond à un certain nombre de critères dont les
principes sont énoncés dans le guide de métacompétences DD&RS, par exemple les principes
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de solidarité, de participation ou de subsidiarité qui conduisent à penser les relations en terme
de coopération et non de compétition. Ceci correspond à certaines formes de mangement
bienveillante, à une vision nouvelle de l’entreprise, à des choix en terme de valeur, même si
d’évidence les conditions de fonctionnement les plus répandues sont parfois très éloignées de
ces valeurs. Ces changements de paradigmes sont donc déstabilisants, prennent du temps,
nécessitent de réelles mises en situation et une coordination de toute l’équipe des formateurs du
master.
2.3 Le choix des méta compétences DD&RS
Prises en tant que métacompétences transformatives de toutes les compétences professionnelles
dans les différents métiers, les cinq
métacompétences constituent un outil de
pilotage dans la construction d’une
séquence, d’un module ou d’une unité
d’enseignement mais à plus grande
échelle d’un curriculum.
Deux cas de figure se présentent : celui de l’intégration des métacompétences (et des ODD)
dans des cursus existants non centrés sur le développement durable et celui des cursus de
formation centrés sur ces objets et nouveaux métiers.
Un tel master associant les dimensions Nord/Sud et Sud/Sud ne peut se concevoir sans des
partenariats forts d’une part avec le monde professionnel et d’autre part avec les organismes
internationaux (AUF, OIF, Unesco, CPU Internationale, autres réseaux….).
Les ODD permettent donc de proposer un certain nombre d’entrées (17 ODD) avec des objectifs
opérationnels (cibles) sans présumer des méthodes employées pour tenter de les atteindre. Les
métacompétences DD&RS modulent chacune des compétences professionnelles (management
hiérarchique ou nouvelles formes de management) guidant les mises en situations vers des
actions (il n’y a de compétence que dans l’action) éthiques et responsables.
III Construire une formation
Cette approche par métacompétence ne réfute pas l’entrée par les grands thèmes de formation (17
Objectifs du développement durable, de l’UNESCO et de l’ONU dont les changements climatiques et
la biodiversité…), mais conduit à les élargir (intégrant les problématiques classiques de l’éducation au
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développement
durable, certaines
problématiques de
santé, de solidarité
ou liées à la
gouvernance dans
un contexte plus
global) ou à les
reformuler
3.1 Construction d’un curriculum en compétences
Les compétences acquises lors de cette formation permettent d’exercer un niveau d’expertise :
dans les différents champs du développement durable et de son éducation C1
dans le domaine de la formation d’adultes et de la formation de formateur C2
dans la conception, la mise en œuvre et évaluation des projets, des dispositifs de formation dans les secteurs
professionnels et des entreprises, des associations, des collectivités, du monde scolaire et universitaire
C3
Ces compétences permettent de maitriser :
le management des projets (conception, rédaction, mise en œuvre, suivi et évaluation) C4
la réponse à des appels d’offre de formation et/ou de recherche nationaux et
internationaux et leur gestion
C5
de communiquer efficacement dans les différents champs d’expertise et dans les différents
contextes culturels
C6
les principes, enjeux et outils, permettant d’articuler la formation à distance et les
nouvelles formes de pédagogie en présentiel
C7
l’articulation entre les résultats de recherche, la formation et l’action C8
la construction de partenariats en vue d’une employabilité durable conforme aux métiers
de demain
C9
3.2 Approche par compétence, didactiques et pédagogie.
Cette approche nécessite l’utilisation d’outils de formation adaptés (aux changements
individuels ou collectifs par exemple) et à la conception de scénarios de formation
contextualisés qui permettent l’action. Cette formation s’inscrit dans la dynamique du projet
international Formation Education Compétences et Objectifs de Développement Durable
(FECODD). C’est dans ce contexte que les va et vient entre recherche, formation et action de
terrain prennent tout leur sens.
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Ce Master doit permettre de favoriser la mise en place d’actions aussi diversifiées que :
l’analyse et le suivi de projets conformes aux ODD ; la mise en place de formations (des élèves
à celle des adultes) en lien avec les ODD, avec des entrées par un ou plusieurs ODD, ou des
thématiques spécifiques (Biodiversité, Risques) qui nécessitent de croiser les ODD entre eux
Il intégrera un dispositif central de recherche action (Figure 2, Annexe1) ainsi qu’un dispositif
d’analyse des outils de formation (Figure 3, Annexe 2), dont des outils d’analyse de pratique
pour que le stage soit professionnalisant. Le mémoire de recherche sera bien sur central.
Une attention toute particulière sera portée à l’accompagnement par un tuteur dont on sait que
c’est une cause majeure de réussite des étudiants surtout lorsque les formations sont entièrement
ou partiellement à distance. Les M 2 seront mobilisés pour l’accompagnement des masters 1.
Cette formation internationale (mobilisant des formateurs de huit pays) nécessite d’utiliser des
outils de formation adaptés (aux changements individuels ou collectifs par exemple) et à la
conception de scénarios de formation contextualisés (centrés sur l’action), dans les différents
contextes de la formation, différenciés entre les deux pays et au sein de chaque pays, intégrant
les différents contextes professionnels (entreprise, milieu scolaire…)
3.3 Maquettes de formation.
Les maquettes de master 1 comme de master 2 tablent chacune sur 360 heures de formation
réparties dans les différentes UE comme suit….
UE Titre des UE du master 1 Semestres 1 et 2 Compétences
UE1 Ingénierie de projet et de formation C3, C4
UE2 Quelques bases sur le développement durable (exploitation du WEBTV ODD) C1
UE 3 Quelques bases sur l’éducation au développement durable C1
UE 4 Communication et développement durable C6
UE5 Approches thématiques (ODD) C1
UE 6 Fondamentaux en écologie, économie et sciences sociales C1
UE 7 Initiation à la méthodologie de la recherche C8
UE8 Approches thématiques: biodiversité, changements climatiques, numérique, travail,
entreprises…(croisement des ODD)
C1, C3
UE 9 Bases didactiques et épistémologiques pour enseigner et former. C7
UE10 Projets tutorés toutes
UE Titre des UE du master 2 Semestres 3 et 4 Compétences
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FOAD S1 S3 FOAD FOAD S1 S3
UE1 Développement durable et Education au développement durable
(Approfondissements)
C1
UE2 Formation d’adultes et formation de formateurs C2
UE 3 Conception, pilotage et évaluation des projets et dispositifs de formation C3, C4, C5
UE 4 Communication en éducation au développement durable. (production de séquences
pour le WEBTV ODD)
C6
UE5 Activités, savoirs et compétences : épistémologie et didactiques disciplinaires et
professionnelles liées au développement durable.
C7
UE 6 Méthodologie de la recherche C8
UE 7 Analyse des modèles de gouvernance et des politiques éducatives liées au développement durable.
C9
UE8 Construction de partenariats et employabilité C9
UE 9 Stage et mémoire toutes
UE10 Analyse des grandes transformations / mutations sociétales C1, C2, C3
Coordination entre les deux masters au Cameroun et en Côte d’Ivoire :
Conclusion : Cette formation a été pensée pour un master :
Interculturel mobilisant à l’international une trentaine de collègues identifiés dans leurs
domaines respectifs pour leurs compétences sur les questions de développement durable.
Inter catégoriel en articulant le travail des universitaires et des professionnels dans leurs
domaines respectifs (scolaires, universitaires, associations et entreprises…) en fonction des
cours, stage et processus d’accompagnement.
Présentiel 1 en
Côte d’Ivoire
mi Janvier 2020
Semestres 1 (M1) et 3 (M2) Janvier 2020 Juin 2020 Semestres 1 (M1) et 3 (M2) Janvier 2020 Juin
2020
Présentiel 3 en Côte d’Ivoire
Evaluations, mémoires Présentiel 2 en
Côte d’Ivoire
Juin Juillet 2020
COLLOQUE FECODD
Outils de formation.
Juillet 2020
Présentiel 1 au
Cameroun
fin Janvier 2020 Présentiel 2 au
Cameroun
Juin Juillet 2020
Présentiel 2 au
Cameroun
Juin Juillet 2020
COLLOQUE FECODD
Evaluation.
Décembre 2020
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Articulant le présentiel (125h) avec la FOAD (200h) pour les personnes inscrites
respectivement dans les deux pays ou repensée avec des procédures un peu différentes pour
les personnes qui suivraient ce master intégralement en FOAD (en liaison avec l’AUF).
Articulant la formation (présentielle, FOAD) avec la recherche (adossement aux Colloques
FECODD, Séminaires, Programme de recherche « des outils pour apprendre »….) et les actions
de terrain (WEBTVODD, Programme ACTIF de l’AUF…) conduisant à court terme à de l’emploi
et à plus long terme à faire évoluer l’employabilité.
Les métiers et les conditions socio politiques évoluant très vite, des réajustements rapides devront
être couramment effectués (contenus et les méthodes). Il sera indispensable d’intégrer au fur et à
mesure les retours des étudiants et de leurs futurs employeurs (partenaires du master). Les
modalités de fonctionnement dans les deux pays tiendront compte des contraintes, des habitudes et
potentialités respectives mais ce qui ne pourra pas changer c’est la maquette globale qui doit
permettre des échanges entre étudiants (synchronisme et cohérence des cours et des évaluations),
et les finalités de cette formation.
A terme nous ne pouvons qu’espérer que ces formations s’ouvrent en réseau sur d’autres Universités
en conservant l’esprit de mutualisation mis en place jusqu’alors.
Bibliographie
Aberkane, I. (2016). Libérez votre cerveau. Traité de neurosagesse pour changer l’école et la société. Robert Laffont.
Alternatives Sud (1995) Quel développement durable pour le Sud ? L’harmattan
Alonzo M. et Audevart A. (2019) Apprendre demain Quand intelligence artificielle et neurosciences
révolutionnent l’apprentissage Dunod
Boaventura de Sousa Santos (2011) Epistémologies du Sud. Etudes rurales
Bourg D., Papaux A. (2010) Vers une société sobre et désirable. PUF
Collectif Comité 21./CPU /CGE, (2019) Mutations sociétales et nouvelles compétences. Quels impact sur les
organisations.http://www.cpu.fr/wp-content/uploads/2019/10/Etude_Mutations-soci%C3%A9tales-et-nouvelles-comp%C3%A9tences.pdf
Dehaene S. (2018) Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines. Odile Jacob
Dumont A.(2016) La pédagogie inversée. Enseigner autrement dans le supérrieur avec la classe inversée. DE
Boeck
Ferdinand M. (2019) Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen. Anthropocène. Seuil
Lemenu D. (2015) Comment passer des compétences à l’évaluation des acquis des étudiants. De boeck
Mulnet D. (2019). Des outils pour former aux métacompétences DD&RS. Repéré : http://fecodd.fr
Mulnet D. (2018). Compétences, formation et évaluation. Séminaire FECOOD « Objectifs du Développement
Durable (ODD), Compétences, Transitions : quelles cohérences ?» Comment les prendre en compte en éducation
et en formation ? Repéré : http://fecodd.fr
Mulnet D. (2014). « Quelles compétences pour quelle éducation au développement durable. Education au
développement durable ». (p. 183-202). in : Diemer, A. et Marquat, C. Enjeux et Controverses. Bruxelles : De Boeck.
Planche E.(2018) Eduquer à l’environnement par l’approche sensible. Art, ethnologie et écologie. Chronique
sociale.
Poumay M. et al. (2017) Organiser la formation à partir des compétences. De boeck
Radjou, N., Prabhu, J. et Ahuja, S. (2013). L’innovation Jugaad : redevenons ingénieux. Diateino
Rosling H ; (2018). Fact Ful Ness. Penser clairement ça s’apprend ! Flammarion
Stengers I., (2013) Une autre science est possible ! La Découverte
Taddei F. (2018) Apprendre au XXIeme siècle. Calmann Levy.
Taleb M. (2014) L’écologie vue du sud. Pour un anticapitalisme éthique, culturel et spirituel. Sand de la Terre
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ANNEXES :
Figure 2 Annexe 1. (Programme des Outils pour Apprendre)
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Figure 3 Annexe 2 (Programme des Outils pour Apprendre)