thomas gunzig - manuel de survie à l'usage des incapables - Éditions au diable vauvert

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REVUE DE PRESSE Thomas Gunzig Manuel de survie à l’usage des incapables « Du méchant, du sans frein, du bien noir : du grand Gunzig » François Angelier, Le Monde des livres « Un chef-d’œuvre hypermoderne » Astrid de Larminat, Le Figaro littéraire « Roman loufouque et très documenté » Claire Devarrieux, Libération « En cette bonne vieille rentrée littéraire, un seul auteur ose afficher une telle référence intellectuelle, aussi philosophique que révolutionnaire » Martine Laval, Le Matricule des Anges « Pourfendeur désopilant de notre monde bancal » Sandrine Mariette, ELLE « Thomas Gunzig revient au roman avec cet humour noir mais visuel qui signe aussi ses chroniques ; ce style dense, nourri, rythmé et détaillé, émaillé de références cinématographiques [...] » Emmanuelle Jowa, Paris Match « Le roman se lit avec un plaisir fou » Jean-Claude Vantroyen, Le Soir « Une écriture théâtrale, pleine de rebondissements ! » Francine Cellier, Payot Lausanne « Une plongée drolatique et débridée dans notre XXIe siècle » Patrick Beaumont, La Gazette Nord-Pas-de-Calais « Je l'ai acheté et depuis je ris comme une baleine Nike » Vidya, une lectrice Au diable vauvert La Laune 30600 Vauvert 04 66 73 16 56 [email protected] www.audiable.com

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Revue de presse - 2 octobre 2013 Éditions Au diable vauvert

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REVUE DE PRESSE

Thomas Gunzig Manuel de survie à l’usage des incapables

« Du méchant, du sans frein, du bien noir : du grand Gunzig » François Angelier, Le Monde des livres

« Un chef-d’œuvre hypermoderne »

Astrid de Larminat, Le Figaro littéraire

« Roman loufouque et très documenté » Claire Devarrieux, Libération

« En cette bonne vieille rentrée littéraire, un seul auteur ose afficher une telle

référence intellectuelle, aussi philosophique que révolutionnaire » Martine Laval, Le Matricule des Anges

« Pourfendeur désopilant de notre monde bancal »

Sandrine Mariette, ELLE

« Thomas Gunzig revient au roman avec cet humour noir mais visuel qui signe aussi ses chroniques ; ce style dense, nourri, rythmé et détaillé, émaillé de références

cinématographiques [...] » Emmanuelle Jowa, Paris Match

« Le roman se lit avec un plaisir fou »

Jean-Claude Vantroyen, Le Soir

« Une écriture théâtrale, pleine de rebondissements ! » Francine Cellier, Payot Lausanne

« Une plongée drolatique et débridée dans notre XXIe siècle »

Patrick Beaumont, La Gazette Nord-Pas-de-Calais

« Je l'ai acheté et depuis je ris comme une baleine Nike » Vidya, une lectrice

Au diable vauvert La Laune

30600 Vauvert 04 66 73 16 56

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PRESSE Le Monde des livres – 27/09/2013 Le Figaro littéraire – 26/09/2013 Libération – 26/09/2013 Le Matricule des anges – 03/09/2013 Livres Hebdo – 03/09/2013 Elle – 30/08/2013 Elle.fr – 30/08/2013 Paris Match – 18/07/2013 Marianne – 23/08/2013 Grazia – 06/09/2013 Grizette – 09/2013 Edelweiss – 26/08/2013 Le Soir – 12/08/2013 Flair – 23/08/2013 Let's Motiv Edition Nord Bel – 02/09/2013 La Provence – 25/08/2013 La gazette Nord-Pas-de-Calais – 28/08/2013 Midi Libre – 30/08/2013 Le Courrier de l'Ouest – 30/08/2013 INTERNET L’usinenouvelle.com – 21/09/2013 Europe1.fr – 15/09/2013 Lemouv – 23/08/2013 Actualitte.com – 03/09/2013 Toutelaculture.com – 07/09/2013 Parutions.com – 28/08/2013 Lechoixdeslibraires.com – 05/09/2013 L’avenir.net – 06/09/2013 Lireestunplaisir – 04/09/2013 Eireann561 – 30/08/2013 Paperblog – 28/08/2013 - 28/06/2013 Sophiejoubert wordpress – 27/08/2013 Phenixweb – 26/08/2013 Froggy’S delight – 18/08/2013 Rtbf.be – 15/09/2013 Lalibre.be– 20/08/2013 Lalibre.be – 02/09/2013

14 BOULEVARD HAUSSMANN75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00

26 SEPT 13Hebdomadaire Paris

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Panique au supermarchéTHOMAS GUNZIG Une chasse à l'hommeburlesque et métaphysique.

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MANUEL DESURVIE À LUSAGEDES INCAPABLESDe Thomas Gunzig,Au Diable Vauvert,410 p,18 €

ASTRID DE [email protected]

JEAN-JEAN est agent de sécu-rité dans un centre commer-cial. On fait sa connaissancealors qu'il planque dans unecamionnette, à l'arrière du

magasin. Il a été chargé de surveillerune caissière dont la direction vou-drait se séparer parce qu'elle est troplente. La bonne et grosse Martineaurait une histoire sentimentaleavec un autre employé, ce qui est in-terdit par le règlement. Jean-Jeandoit les prendre sur le fait pour faci-liter le licenciement.

Voilà pour le début du récit. Maisavant d'y arriver, le lecteur passepar un prologue fulgurant qui re-monte le temps depuis son origine,traverse les milliards d'années deréglages infinitési-maux qui ont ac- ^^couché du mondeactuel... et de cecentre commercialde banlieue. On estprévenu, l'histoirequi va suivre n'estpas si anecdotiquequ'elle en a l'air.

Malheureuse-ment, l'affaire Martine tourne mal.L'employée meurt au cours del'opération. Ce n'est pas vraiment lafaute de Jean-Jean, mais les enfantsde la caissière ne l'entendent pasainsi. Martine avait quatre fils adul-tes, mi-hommes, mi-loups. Blancl'intellectuel, Brun F énergique, Grisl'ambitieux, Noir le fou habitentdans une cité lépreuse et vivent debraquages. Lorsqu'ils étaient ado-lescents, ils avaient décidé quepuisque «les mauvais étaient sou-vent les plus forts, ils seraient lesmauvais». Maintenant, ils veulenttuer Jean-Jean. La chasse à l'hom-

• Les mauvais* étaient souventles plus forts,ils seraientles mauvaisTHOMAS GUNZIG

me burlesque qui commence en-traîne dans son sillage la compagnede Jean-Jean, une femme conçue invitro avec des gènes de serpent,«intégrée au système, qui aime lesystème et que le système aime» -pas une sentimentale, donc.D'autres personnages intéressantsapparaîtront au fil du récit, qui fini-ront pour la plupart en dommagescollatéraux. Seule l'agent Blanchede Castille, missionnée par la multi-nationale à qui appartient le super-marché pour y remettre de l'ordre,tiendra jusqu' à la fin du roman.

En jouant avec l'esthétique dujeu vidéo, Thomas Gunzig, 43 ans, aécrit une fable romanesque épous-touflante d'intelligence. Sa struc-ture formelle épouse à la perfectionla réflexion de fond. Le récit, trèsrapide dans son déroulement li-

néaire, est compo-sé comme un or-ganisme vivant oùmême ce qui nefait pas sens faitsens, selon le prin-cipe qu'aucun sys-tème n'est parfai-tement logique,qu'il y a des déra-pages, des scories,

du bizarre, de la tendresse qui sur-gissent aux moments les plus inat-tendus. L'auteur - catégorie sur-doué supérieur - s'intéresse autantaux interactions entre les élémentsde l'ensemble qu'aux élémentseux-mêmes, ses personnages, qu'ilanalyse avec humour et une grandepertinence psychologique. Ce ro-man comique au plus haut degré estviolent et cru mais pas nihiliste. Surun fond de tristesse, il s'en dégageparadoxalement un étonnementenfantin d'une étrange douceurdevant le mystère de l'univers. Unchef-d'œuvre hypermoderne. •

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CRITIQUE DOMAINE FRANÇAIS

Farces et attrapesEntre réalisme et fantastique, Thomas Gunzig cible le cynisme dela marchandisation de l'homme, corps et âme. Une fable grinçante.

En exergue, cette phrase o combientéméraire « Pendant que tu te la-mentes, les autres s'entraînent » Ainsiparle le pape de la pensée musclée,

Arnold Schwarzenegger1. En cette bonnevieille rentrée littéraire, un seul auteur oseafficher une telle référence intellectuelle,aussi philosophique que révolutionnaire.Son nom : Thomas Gunzig II est né en1970 à Bruxelles ou il vit, a publie pas malde choses, nouvelles, romans, comme Mortd'un parfait bilingue, W 000 litres d'horreurpure ou Assortiment pour une vie meilleurePendant - et même après ! - la lecture deson nouvel ovm, un pavé en or, la vie esteffectivement meilleure. Son Manuel de sur-vie à l'usage des incapables tombe à pic Noussommes tous des incapables, perdus dans lajungle d'aujourd'hui, lui-même peut-êtred'ailleurs ne sait-il plus bien comment faire,comment vivre Donc, il écrit, nous écritDu dingue, de l'horreur, maîs à y regarderde pres, rien que de l'ordinaire Du fantas-tique, quoique. Du déjanté, genre miroirgrossissant sur notre monde bien foutraqueDu désespéré, façon rigolade Lisez, page25 • « Au début, ll ny avait rien Ni espace, nilumière, ni temps qui passe Pas d'hier, pas de de-main, pas d'aujourd'hui Pire qu'un jour degrève Pire qu'une rupture de stock Rien d'autre

que le rien, mail, bon, le rien,c'e'tait déjà pas mal » Tousles espoirs sont permis, sur-tout les piresLe changement, on l'ignore encore, maîs se-lon Gunzig « l'avenir, c'est maintenant » Sousnos yeux. Dans notre cite, lotissement façonDisneyland, dans notre chez soi aux normesIkea, dans nos assiettes de soupes lyophili-sées, dans nos jobs de tnmards, tenus enlaisse par des chefaillons bardés de mastersen market ing option bidon, dans noscentres commerciaux, ces havres de vie, cestemples de la déesse Consommation Etdans nos têtes : ne pas penser, juste survivreRien à battre « dei millénaires de spiritualité, demythologie, de religion ou de philosophie (...)Les gens s'étaient simplement mis a s'rn f outre deleur esprit », trop crevés par le boulot ou an-goissés à l'idée de le perdre, gavés de télé, dejeux, de réseaux soi-disant sociauxCe roman - il s'agit bien d'un roman etnon pas simplement d'un petit livre rougesur l'insurrection ii jamais elle advenait -s'avale tout de go, entre deux gros éclats derire, deux hoquets de stupéfaction. Caval-cade effrénée et polar bnndezingue, Manuelde survie à l'usage des incapables flirte autantavec le réel que le paranormal, la vraie viedes gens et les dérapages - l'improbable,

« L'avenir, c'estmaintenant ».

c'est maintenant. Dans un univers régi parle fric, rester humain c'est mission impos-sible, rester humain c'est folie Les per-sonnages de Thomas Gunzig ont donc tousun gram, la bosse du pouvoir ou un gènebizarroide, du genre mutant Et l'auteur des'amuser à citer les vrais noms des patronsdes multinationales (Bill Gates et SteveJobs, maîs encore les boss Darty, Carrefour,Fnac, Auchan, et notre préfére de chez Le-clerc, Édouard). Pas d'évolution sans muta-tion Les codes génétiques sont trafiqués(performance, performance '), les génomessont privatisés, les copyrights fleurissent, etpar ici les royalties • la der des ders des ba-leines est estampillée Nike ; pour boosterleurs mômes, les parents choisissent uneconception in vitro avec les produits Hew-lett-Packart ou Pioneer ..« Un monde dans lequel on ne peut pas rentrer estmalgré tout un monde sur lequel on peut cognerEt cogner, c'est mieux que rien » Schwarzy fon-cerait dans le tas. C'est ce que fait aussi Tho-mas Gunzig, en torturant sa flopée de per-sonnages : il y a les quatre frères, des bêtesimmondes, quoique, mi-hommes mi-loups,du style vorace que l'abandon d'une mèrerend encore plus voraces - normal La mère,une caissière de supermarché qui a eu l'au-

dace de se syndiquer ; unJacques Chirac Oussoumode son petit nom, vigile deson état et soupirant de la(désormais défunte) mère ;

un surveillant .. d'écrans de surveillance,Jean-Jean, pas méchant pour deux sous etdépassé par les événements, surtout ceux desa femme, une autre vorace à fond dans le« cross selhng » tout comme Blanche deCastille, la papesse corps et âme de la servi-tude au fric, au pouvoir, au sexe. Tout ce pe-tit monde va se fritter, se baiser, s'entourlou-per pour le plus grand plaisir de l'auteur etdes maîtres du monde de la finance qu'il dé-signe avec insolence : ne seraient-ils pas làmaintenant occupés à nous dessiner un pa-radis en bleu et jaune a l'effigie d'une belleentreprise suédoise de formatage ?La morale de cette histoire, c'est bien en-tendu, sauve qui peut , certains mieux qued'autres. Reflexion de Jean-Jean, que pour-rait reprendre à son compte notreSchwarzy : « On est toujours le salaud d'unautre, tout est toujours relatif, que c'est bien çaqui est casse-pieds avec la morale »

Martine Laval1 In Pumpmglron

MANUEL DE SURVIE À L'USAGE DES INCAPABLESDE THOMAS GUNZIGAu Diable Vauvert, 408 pages 18 €

Date : 30/08/2013

25 AOUT 13Quotidien

OJD : 124580

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Lin Ovni littéraire entre polar et science-fictionComment décrire le quatriè-

me roman du Belge, ThomasGunzig, Manuel de survie àl'usage des incapables'1. Aprèsavoir refermé ce livre jubilatoi-re, déroutant et féroce à la fois,on est tout simplement groggy,époustouflé par le rythme,l'audace et la vision de l'auteursur notre société. Ce nouvellis-te, chroniqueur radio et drama-turge y conte l'histoire deJean-Jean, un agent de sécuritéde supermarché, désabusé. Savie va basculer lorsqu'une cais-sière virée par souci de rentabili-té va mourir dans un accidentdont Jean-Jean pourrait bienêtre à l'origine. Les fils de la cais-sière, quatre loups enragés sansfoi ni loi, vont vouloir se venger.

Voilà pour la première cou-che narrative car ce roman estun millefeuille. Le supermar-ché représente le monde ac-tuel, froid, déshumanisé ; lesloups, ce que cette société deconsommation à outrance a pugénérer de plus laid, cruel etcynique... et outre, l'histoire po-licière faite de rebondisse-ments, l'ouvrage oseille entrescience-fiction, ultraréalismetout cela au seul but de démon-trer l'hérésie de nos existences.

Thomas Gunzig sème au grédes chapitres courts et densesdes descriptions glaciales d'unmonde fait de stéréotypes : "II

Thomas Gunzig sème au gré des chapitres courts et denses desdescriptions glaciales d'un monde fait de stéréotypes. / PHOTO DR

avait grandi avec ses parentsdans les cinquante mètres car-rés d'un appartement qu'un ar-chitecte était parvenu à diviseren une cuisine semi-équipée,une salle à manger, un living,une salle de bains avec toilet-tes, deux chambres et une ter-rasse juste assez large pour y dé-poser les s acs -poube l l elorsqu'ils étaient pleins." Et onne parle pas de la solitude quitranspire à chaque coin de pa-ge: "Jean-Jean se demandaitsouvent comment la tristessepouvait s'installer dans une vieet s'y planter durablement, com-me une vis bien serrée avec unecouche de rouille par-dessus".

On n'a jamais lu un livre aus-si empreint de liberté dans lefond comme dans la formeavec toutefois des pointesd'humour glaciale et salutairehistoire de dénoncer encore ettoujours l'absurdité du systè-me. A l'image des dernière pa-ges du roman où l'on apprendqu'Ikéa a racheté la vie après lamort. Ne fuyez pas devant le ti-tre et précipitez-vous sur cetovni littéraire qui donne enviede nous réveiller de la léthargieactuelle et du ronron du quoti-dien. Aurélie PÉRIS

"Manuel de survie à l'usage desincapables". Éditions Au Diable Vauvert.420 pages. 18€. éd.

30 AOUT 13Quotidien

OJD : 130065

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MOTS CROISES

Une jubilatoire paire de claquesaux lendemains qui déchantentMaison gardoise dont le goût pour lafiction iconoclaste n'est plus à dé-montrer, Au Diable Vauvert jettedeux pavés dans la vitrine de la ren-trée littéraire. Dégoupillée par le Bel-ge Thomas Gunzig, la première bom-be Manuel de survie à l'usage desincapables (420 p., 18 !) nousconte le séjour terrestre d'un mina-ble employé à la sécurité d'un super-marché banlieusard et de quatrefrangins criminels décidés à le zi-gouiller. Tous tentent de survivredans un monde libéral où le vivant aété breveté dans son entier, et cha-cun, du coup, plus ou moins généti-quement modifié. Nos lascars sontdes loups et lui, un agneau... Ou unâne ? Sous couvert de série B hale-tante farcie de rebondissements in-sensés, ce Manuel... propose une cri-tique sociale féroce, virtuose etjouissive qui n'est pas sans évoquerEight Club, en plus drôle. Avec Gé-

nération A (368 p.,20 !), Douglas Cou-pland offre une autremanière d'apologueburlesque pour letemps présent, saculture du narcissis-me, sa solitude hy-per connectée...Alors que l'on croyait les abeilleséteintes de longue date, cinq jeunesde par le monde se font piquer. Pour-quoi eux ? Ils deviennent les starsd'un monde en mal de lendemainmais aussi les cobayes de son futur.Réponse évidente à son culte Géné-ration X, le nouveau roman du sub-til Canadien s'éparpille un peu dansune multiplication de récits dans lerécit mais se reconcentre in finedans un plaidoyer pour le vivre-en-semble flinguant de mélancolie.

JÉRÉMY BERNÈ[email protected]

L’Usine Nouvelle http://www.usinenouvelle.com/article/un-roman-qui-dynamite-la-litterature-manageriale.N205386 Un roman qui dynamite la littérature... managériale Par Christophe Bys - Publié le 21 septembre 2013, à 10h55 Culture

Dans un futur proche qui ressemble étrangement aux pires côtés de notre époque, Jean-Jean, médiocre surveillant de supermarché, provoque l’ire d’un quatuor d’hommes loups qui décident de l’abattre. A partir de ce point de départ, Thomas Gunzig écrit un roman drôle et haletant, inspiré autant des films de Tarantino que de l’humour de Groland. "Manuel de survie à l’usage des incapables" n’est pas seulement un roman, c’est une grenade dégoupillée. Une fois la première partie lue qui relate en une dizaine de pages une pêche à la baleine après que l’ADN aura été breveté, tout s’enchaîne à un rythme trépidant faisant de ce roman de quelques 400 pages un de ces bouquins qu’on ne lâche plus, pressé de savoir ce qui va arriver aux personnages. De héros il n’y en a pas vraiment. Ceux qui correspondent le plus à la définition classique du héros, forcément fort et invincible, n’ont pas la qualité essentielle du héros : la pureté des intentions. En effet, "Manuel de survie" raconte l’histoire d’une terrible vengeance. Dans un futur proche, pas vraiment identifié, un quatuor de loups semi-humains ultra violents et prêts à tout s’en prend à un looser puissance dix : Jean-Jean, agent de surveillance dans le supermarché d’une banlieue délabrée où l’espoir a pris la fuite en même temps que le travail. A la suite d’un licenciement mouvementé, le licencié mourant d’une décharge électrique accidentelle, ses quatre enfants (les fameux loups) décident de la venger. Vous avez du mal à suivre ? Ne vous inquiétez pas, une fois dans le livre, vous comprendrez très bien. Même la présence de femmes génétiquement modifiées, à commencer par la femme loutre, vous interpellera à peine. Car le livre est monté comme un feuilleton, avec des chapitres courts, se terminant le plus souvent sur un coup de théâtre, enchevêtrant en parallèle deux récits. Comme on dit dans les critiques de film : "on n’a pas le temps de s’ennuyer" ! LE ROMAN DE VENGEANCE VERSION ROCK AND ROLL Ce faisant, Thomas Gunzig renouvelle complètement le genre du roman de vengeance. Il est vrai que l’auteur est belge et que ses références sont plus à chercher du côté du rock and roll et du jeu vidéo que de la tragédie racinienne. Amateurs de beaux vers, passe ton chemin. Ici c’est plutôt la violence stylisée à la Quentin Tarantino que tu trouveras dans ce roman. Un Tarantino qui serait inspirée par Benoît Delépine et Gustave Kervenn, les auteurs de Mammuth et du Grand soir. Pas les plus grands admirateurs de la mondialisation libérale. Autrement dit, ce manuel de survie à l’usage des incapables est une charge au sabre clair, avec l’ironie comme arme d’attaque, contre le monde contemporain. L’objet du courroux du souriant écrivain ? Ce que d’autres ont appelé L’horreur économique, c’est dire que le roman ne réjouira pas forcément Pierre Gattaz, dont on ne doute pas du sens de l’humour. Mais disons qu’il n’y trouvera pas une vision conforme à ses souhaits de l’entreprise moderne et du bonheur d’y travailler. Pourtant, Thomas Gunzig n’est pas un écrivain engagé dans la sens naïf du terme, le genre d’auteur qui fait la morale à toutes les lignes en identifiant le méchant. DYNAMITAGE DES MYTHES DU MANAGEMENT Il préfère parsemer son livre de petites bombes. Ici, la société de consommation, lieu de tous les conflits et de toutes les vengeances ("Pour vendre aux pauvres, ils avaient embauché d’autres pauvres qu’ils faisaient bosser à des cadences infernales"), là la pensée managériale appliquée à tort et à travers. Ce roman compte deux personnages de femmes. L’une, Marianne, l’épouse de Jean-Jean, est une sorte de super commerciale hyper battante qui puise sa force dans les manuels de développement personnel et a fait des ouvrages de marketing les viatiques de sa vie. L’autre, Blanche, supervise les opérations de sécurité du supermarché et pratique la PNL (programmation neuro linguistique) comme d’autres font du jogging.

Vous l’aurez compris, le titre du roman n’est pas à prendre au sens propre. Au contraire. Ce manuel de survie à l’usage des incapables est une invitation à rire dès maintenant d’un futur peut-être proche avant qu’l n’advienne, car alors pleurer ne sera même plus possible. Christophe Bys "Manuel de survie à l’usage des incapables" de Thomas Gunzig, éditions Au Diable Vauvert, 408 pages, 18 euros !

Évaluation du site

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Manuel de survie à l’usage des incapables Thomas Gunzig

SOPHIE JOUBERT • ABOUT

Une yourte pour quoi faire?

Des loups au supermarché. !"#$%&'()#*%+!),-#

Avec « Manuel de survie à l’usage des incapables » (Au diable vauvert), le romancier

et nouvelliste belge Thomas Gunzig signe une fable d’anticipation glaçante sur la

bestialité contemporaine et l’horreur économique.

« Pendant que tu te lamentes, les autres s’entraînent ». Imparable. Cette phrase, prononcée par Arnold Schwarzenegger dans le film « Pumping Iron » (1977) est placée en exergue du troisième roman de Thomas Gunzig. « Schwarzie », culturiste, acteur devenu gouverneur républicain de Californie, incarne à merveille une certaine idée de la réussite à l’américaine. En transposant cette idéologie dans une Europe devenue un vaste supermarché, Thomas Gunzig pointe le ridicule d’un modèle qui tourne à vide, un capitalisme gagne-petit et déliquescent servi par des créatures qui s’agitent comme des rats de laboratoire. Soit une banlieue indéterminée, avec ses tours et son centre commercial en guise de centre ville. Jean-Jean, l’antihéros de « Manuel de survie à l’usage des incapables », est responsable de la sécurité dans une grande surface. Marié à Marianne, une working girl carnassière qui lui reproche son manque d’ambition, il est chargé par sa direction d’espionner les salariés pour faire licencier les maillons faibles. Un Terminator au petit pied. Le supermarché vu par Thomas Gunzig est une métaphore du monde avec ses codes, ses cadences infernales, sa rentabilité à tout prix et une surveillance généralisée façon Orwell. À cette projection à peine exagérée de la réalité contemporaine dans un futur ultra technologique, Thomas Gunzig va opposer l’état de nature, la prédation et la force brute incarnées par une bande de jeunes loups entassés dans un appartement sale comme une tanière. Qu’on ne s’y trompe pas : le terme de jeune loup est ici à prendre au pied de la lettre : des créatures qui vivent en meute, ivres de violence et de jeux vidéos. La force du style de Thomas Gunzig, proche du fantastique, est de rendre tout cela presque normal. Ces loups, qui répondent au nom de Blanc, Gris, Brun et Noir, sont les fils d’une femme mais ont le corps recouvert de poils et les dents acérées. Les deux mondes vont se rencontrer à l’occasion d’un événement tragique : la mort de Martine Laverdure, caissière au supermarché et mère des quatre jeunes loups. Dans le collimateur du patron à cause d’une romance interdite avec un colosse noir baptisé Jacques Chirac Oussomo, Martine est tuée accidentellement par Jean-Jean, qui devient dès lors la proie des orphelins assoiffés de vengeance. Chronique de la brutalité ordinaire au travail, « Manuel de survie à l’usage des incapables » se mue en une course poursuite, une traque féroce et un déferlement de violence. Connu comme nouvelliste, homme de radio et de théâtre, Thomas Gunzig possède un sens du rythme et des dialogues. Il conduit son récit à toute berzingue, avec une précision d’entomologiste et un humour féroce. Il sait en quelques phrases camper des personnages bizarres, gangrenés par l’époque et la société de consommation. Comme les parents de Marianne, aujourd’hui secs comme deux vieux ficus, dont l’idylle se noua autrefois au bord de la Vistule à l’occasion d’une performance sexuelle à grande échelle. Ou le père de Jean-Jean, enfermé dans un monde virtuel depuis la mort de sa femme.

Mais la plus grande originalité du roman de Thomas Gunzig est de donner à ses personnages des caractères animaux : visibles dans le cas des jeunes loups, ou imperceptibles chez les personnages féminins dotés par leurs parents de gènes de serpent ou de loutre. Une bête sauvage sommeille en chacun de nous semble nous dire Gunzig qui cite les travaux de Gregory Bateson. Père de la cybernétique, il s’est beaucoup intéressé aux relations entre hommes et animaux et est l’auteur du concept de schismogenèse qui rend compte de la dynamique de l’équilibre social. Les relations entre les êtres décrites par Thomas Gunzig ne se pensent pas terme de morale ou de sentiments mais d’écosystème. A mange B qui mange C, chacun a sa place dans la nature. Les « quatre loups constituent une famille, une meute, un système » dit à Jean-Jean Blanche de Castille Dubois, la femme loutre, « responsable de la sécurité intérieure » et chargée d’éliminer les quatre prédateurs. Que l’un d’entre eux tombe amoureux et l’équilibre s’écroulera. Avec « Manuel de survie à l’usage des incapables » Gunzig écrit l’air de rien une histoire de l’Homme, de la Préhistoire à l’invention du code barres. A la fois fantaisiste et ancré dans le contemporain, le roman fait rendre gorge au réel et aspire le lecteur vers les tréfonds de l’humanité, dans ses recoins les plus archaïques, au fin fond d’une forêt où vivent la dernière femme et le dernier loup. Peut-être la fin d’un monde ou le début d’une ère nouvelle. Et si tout pouvait recommencer ? “Manuel de survie à l’usage des incapables” de Thomas Gunzig (Au diable vauvert), 420p. !http://sophiejoubert.wordpress.com/2013/08/26/des-loups-au-supermarche/

18 août 2013 MANUEL DE SURVIE A L’USAGE DES INCAPABLES Thomas Gunzig (Editions Au Diable Vauvert) août 2013

Thomas Gunzig est un écrivain né à Bruxelles en 1970. Le Manuel de survie à l’usage des incapables est son quatrième roman, il sort cette année aux éditions du Diable Vauvert. L’auteur n’y livre aucune des listes d’outils, des gestes qui sauvent, ni des paroles qui apaisent, des remèdes contre les moustiques, les morsures de serpents ou le calcaire qui mouchette les salles de bain. Son roman n’a en somme rien d’un manuel. Dans le paysage d’une banlieue banale et le système social du supermarché, une conspiration pathétique s’est organisée contre une caissière guère plus nonchalante que les autres employés : Martine Laverdure. Dans ce roman d’anticipation, la société se divise entre les gens adaptés au système et les autres. Les adaptés obéissent aux injonctions du marché, courent après des objectifs, la reconnaissance

de leurs responsables, la récompense d’une promotion. Mais ils sont aussi ceux qui dominent, ceux qui sont du bon côté, en inspirant la peur voire la terreur. D’un côté la race des prédateurs, et de l’autre… les incapables, les indécis, les sceptiques, les déçus, les perdants… les proies. La disparition de Martine Laverdure, toute insignifiante soit-elle déchaîne les forces redoutées de ces quatre fils : Blanc, Gris, Brun, Noir. Tels les érinyes modernes, ils partent en chasse de celui qu’on leur désigne comme le responsable. Le monde inventé par Thomas Gunzig est celui qu’on pourrait voir poindre au loin : l’homme redevenu un loup pour l’homme. La communauté organisée autour du supermarché comme la nouvelle mère Nature, avec ses règlements sans humanité. Les êtres sont génétiquement modifiés, upgradés pour être insubmersibles, motivés par les instincts de leur référent animal. Les loups, les loutres, les serpents habitent cette jungle urbaine sans âme. Les fables de la Fontaine ou la ferme des animaux de Georges Orwell ne sont pas très loin. Dans Manuel de survie à l’usage des incapables, l’auteur propose une satire mordante du monde libéral et son humanité flattée dans ses pulsions les plus primaires, qui encouragent la domination, la violence et la lutte à mort et ne donnent aucune chance à la faiblesse, la lâcheté, la vieillesse. Thomas Gunzig signe un roman drôle et haletant, une fable effrayante qui mène à réfléchir à notre monde de plus en plus déréglé, impatient et complexe. Nos rêves de consommation dans les rayonnages aseptisés des supermarchés pour seul horizon, si l’amour, toujours imprévisible et incontrôlable, ne venait perturber la belle mécanique orchestrée par un Elysée peuplé de chercheurs en marketing et en ressources humaines.

En savoir plus : Le site officiel de Thomas Gunzig

Sandrine Gaillard

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