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LABORATOIRE DE CHIMIE BIOANALYTIQUE, DE TOXICOLOGIE ET DE CHIMIE PHYSIQUE APPLIQUEE Directeur : Professeur Jacques Dubois – PROMOTEUR LABORATOIRE DE BIOCHIMIE MEDICALE Directeur : Professeur Yves Mardens – CO-PROMOTEUR DETECTION ET QUANTIFICATION DE DEGATS OXYDATIFS A L'ADN CELLULAIRE. ROLE PHOTOSENSIBILISANT DES PORPHYRINES ENDOGENES par Pierre DUEZ Pharmacien Thèse présentée en vue de l'obtention du grade de Docteur en Sciences Pharmaceutiques Bruxelles, Septembre 2001

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Page 1: These p Duez

LABORATOIRE DE CHIMIE BIOANALYTIQUE, DE TOXICOLOGIE ET

DE CHIMIE PHYSIQUE APPLIQUEE Directeur : Professeur Jacques Dubois – PROMOTEUR

LABORATOIRE DE BIOCHIMIE MEDICALE Directeur : Professeur Yves Mardens – CO-PROMOTEUR

DETECTION ET QUANTIFICATION DE

DEGATS OXYDATIFS A L'ADN CELLULAIRE.

ROLE PHOTOSENSIBILISANT DES

PORPHYRINES ENDOGENES

par

Pierre DUEZ

Pharmacien

Thèse présentée en vue de l'obtention du grade de Docteur en

Sciences Pharmaceutiques

Bruxelles, Septembre 2001

Page 2: These p Duez

Remerciements

Toute ma gratitude va au Professeur Michel HANOCQ qui m’a proposé, il y a bien

longtemps déjà, de partager avec lui une expérience de coopération au développement. Celle-

ci a profondément marqué mon approche du métier de pharmacien, du métier de chercheur,

du métier d'enseignant. Depuis nos essais d’électrodialyse jusqu’à sa relecture attentive de ce

document, je le remercie d'avoir porté aux nombreux travaux menés sous sa direction des

moyens matériels appréciables mais aussi toute son attention, ses conseils, sa compétence

scientifique, son enthousiasme et ses coups de sang légendaires.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance au Professeur Jacques DUBOIS dont l'amitié m'a

permis de revenir dans le service et de réaliser ce travail; son acharnement a contribué à

mettre en place une infrastructure et des moyens matériels dont nous profitons tous. Je

n'oublie pas qu'à travers de grandes et de petites expériences, vingt ans de longues discussions

scientifiques nous ont amenés à développer de nombreux travaux, théories et projets.

Je remercie tout particulièrement le Professeur Yves MARDENS qui m'a accueilli dans

son Laboratoire à une période extrêmement difficile pour moi. Alors même que j'envisageais

de changer complètement d'activité, il m'a permis de reprendre confiance. C'est inestimable...

Il a apporté toute son énergie à la lecture et à la correction de ce manuscrit. J'ose espérer que

sa rigueur se reflète dans la version finale.

Mes remerciements vont également au Professeur Léopold MOLLE pour son

enseignement et surtout pour son dynamisme et son enthousiasme; les projets de coopération

qu'il a initiés attestent d'un profond sens humain. Il n'a pas ménagé sa peine à essayer de nous

le communiquer.

Une partie de ce travail n'aurait pas été possible sans l'aide de ceux et celles qui ont

aimablement mis à ma disposition du matériel et/ou des logiciels; je remercie M. le Professeur

J.-P. DEHAYE du service de Biochimie Générale, M. le Professeur A. MOËS du Service de

Galénique, M. le Professeur M. VAN DAMME du Service de Toxicologie, M. le Professeur

VANDER DONCKT du service de Chimie Organique Physique et Mme le Dr L. DE

CLERCQ des Laboratoires Estée Lauder. Les cellules de mélanome HBL nous ont été

i

Page 3: These p Duez

généreusement fournies par M. le Professeur G. GHANEM, Directeur du Laboratoire

d'Oncologie et de Chirurgie Expérimentale de l'Institut Bordet, dont les conseils sont

appréciés.

Je remercie vivement Mme le Professeur M. Kirsch-Volders et Mlle M. De Boek pour

leur introduction aux arcanes de l'essai comète, Mme I. SENTE pour son assistance avec le

détecteur à barrettes d'électrodes, M. le Professeur J.P. DEHAYE et le Mme le Dr N. CHAÏB

pour leur aide dans les mesures de fluorescence, M. le Professeur J.-M. KAUFMANN pour

nous avoir permis d'obtenir un détecteur ampérométrique et M. R. VANDELOISE pour le

relevé des spectres de lampes .

Un travail de thèse apparaît comme une activité essentiellement solitaire. Cette expérience

permet cependant des interactions fascinantes avec d’autres personnalités dont on apprend

d’autant plus que l’on partage. J'ai essayé de partager mais j’ai surtout beaucoup appris de

tous ceux que j'ai croisés au cours de cette "carrière" déjà longue et que je me permettrai de

citer.

Le Dr Alain KUMPS n'a pas ménagé sa peine à me faire acquérir des notions de chimie

clinique, de chromatographie gazeuse, de spectrométrie de masse, de statistique et de marche

à pied. Je lui dois d'avoir été accueilli dans le Laboratoire de Biochimie Médicale, une étape

déterminante. Merci.

Que les doctorants du service – Lassina BADOLO, Muriel BALTES, Sylvianne

BIDOUIL, Gilles DEHON, Eric KINNAERT et Issa SOME – soient remerciés pour avoir

recréé une ambiance chaleureuse et amicale dans le laboratoire. Leur compagnie sympathique

a rendu supportables les interminables analyses chromatographiques. Un merci particulier à

Issa et Lassina qui m'ont réellement remis le pied à l'étrier pour initier ce travail. Ma

sympathie à Muriel qui supporte le désordre que je fais régner partout où je passe.

J'exprime tous mes remerciements à l'équipe technique du Laboratoire de Chimie

Bioanalytique, de Toxicologie et de Chimie Physique Appliquée. Sans Didier COLSON,

Marianne HELSON, Touria LAMKAMI, Dominique MERTENS, Dora OOMEN et Liliane

RICHIL, ce travail n'aurait pas été possible. Merci pour l'ambiance sympathique qu'ils font

régner. Salut également à Sergio PAREDES et à Marianne TRIBOUT.

ii

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Merci aussi à l'équipe technique du Laboratoire de Biochimie Médicale. Sans les

encouragements incessants de Janine GENIN et de Kanzengelele (Chrétienne) KALWELE, je

n'aurais pu mener à bien cette thèse.

Une pensée amicale pour tous les chercheurs de l'Institut de Pharmacie qui m'ont

témoigné leur amitié, plus particulièrement pour Bertrand BLANKAERT, Lucette

BOUILLARD, Katrina GROSFILS, Elie KABRE, Naïma et Mourad METIOUI, Stéphanie

POCHET et Olivier VOSTERS.

Je suis assez ancien dans l'Institut pour me souvenir d'une autre génération de chercheurs,

Sylvie CHAMART, Christine DE SMET, Danielle LUCAS, Eric SCHENKEL, Bernard

VINCKE mais aussi du personnel technique de jadis, Pierre THIELEMANS, Christine

ALVOET and, last but not least, Aristotélis LIVADITIS. Si par hasard ils tombent sur ces

lignes, qu'ils sachent que les bons souvenirs sont toujours là. Salut également à Valérie

BERLAIMONT et Jean-Pierre TASSIN.

Au cours de mon travail chez Schering-Plough, j'ai eu l'occasion d'avoir des supérieurs qui

m'ont accordé une extrême souplesse d'horaire; je remercie le Dr J.-P. OSSELAERE,

M. P. DE POURCQ et Mme B. SCHOCKAERT, grâce à qui j'ai pu mener de front un travail

dans l'industrie et une activité scientifique. Merci également à ma collègue Chantal HUBER

qui m'a permis de comprendre que je n'étais peut-être pas vraiment fait pour les Affaires

Réglementaires…

Merci à mon papa, à ma maman, à ma p'tite sœur.

Merci, enfin et surtout, à Nicole et Quentin.

Je dédie ce travail à M. Jean MAINIL et au Dr Nestor CHAMOLES.

"Est-ce que le monde est sérieux ?" Francis Cabrel

iii

Page 5: These p Duez

Liste des abréviations

8-nitrodG 8-nitro-2'-désoxyguanosine

8-oxodG 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine

8-oxoG 8-oxo-7,8-dihydro-guanosine

A adénine ou adénosine (en fonction du contexte)

ACTH corticotropine

ADN acide désoxyribonucléique

ADP adénosine-5'-diphosphate

AP abasique (apurique et apyrimidique)

AP-1 complexe de protéines activatrices 1

ara-C 1-β-D-arabinofuranosyl cytosine

ARN acide ribonucléique

ATP adénosine-5'-triphosphate

BCC carcinome basocellulaire

BER réparation par excision de base (base excision repair)

C cytosine ou cytidine (en fonction du contexte)

CAT catalase

CLHP chromatographie liquide à haute performance

CMM mélanome malin cutané

CpC dinucléotide cytosine-cytosine (dans l'ADN)

CpG dinucléotide cytosine-guanine (dans l'ADN)

CpT dinucléotide cytosine-thymine (dans l'ADN)

CV% coefficient de variation

dA 2'-désoxyadénosine

δ-ala acide δ-aminolévulinique

dC 2'-désoxycytidine

dG 2'-désoxyguanosine

DOVA acide 4,5-dioxovalérique

dT 2'-désoxythymidine ou thymidine

EC détection électrochimique

EDTA éthylènediaminetétraacétate

EMS éthylméthanesulfonate

ESCODD European Committee for Oxidative DNA Damage

FAD flavine-adénine-dinucléotide

FaPy formamidopyrimidine

G guanine ou guanosine (en fonction du contexte)

GC chromatographie gazeuse

GC-MS chromatographie gazeuse couplée à une détection de masse

GSH glutathion réduit

iv

Page 6: These p Duez

GSSG glutathion oxydé

GSH-Px glutathion peroxydase

HH protéine sonic hedgehog

HIV virus d'immunodéficience humaine

HMB hydroxyméthylbilane

HNE 4-hydroxy-2-nonénal

HpD dérivé d'hématoporphyrine

HPRT hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase

IL interleukine

LC-MS-MS chromatographie liquide couplée à 2 détecteurs de masse placés en tandem

m moyenne

MDA malondialdéhyde

MED dose érythémale minimale (minimal erythemal dose)

MSH mélanotropine

m-THPC meta-(tétrahydroxyphényl)-chlorine

ΜΤΤ Microculture Tetrazolium Test

n.d. non déterminé

NADH nicotinamide adénine dinucléotide (forme réduite)

NADPH nicotinamide adénine dinucléotide phosphate (forme réduite)

NCCLS National Committee for Clinical Laboratory Standards

NER réparation par excision de nucléotides (nucleotide excision repair)

NF-κB facteur nucléaire κB

PG prostaglandine

PPIX protoporphyrine IX

PTC protéine patched

ROS espèce réactive de l'oxygène (reactive oxygen species)

s écart étalon

s% coefficient de variation

SCC carcinome spinocellulaire

SEM erreur standard de la moyenne

SMO protéine smooth

SOD superoxyde dismutase

SPF facteur de protection solaire

T thymine

TNF facteur de nécrose tumorale (tumoral necrosis factor)

TpT dinucléotide thymine-thymine (dans l'ADN)

UDP uridine-5'-diphosphate

UV - UVA - UVB - UVC

ultraviolet - 315 à 400 nm - 290 à 315 nm - 100 à 290 nm

v

Page 7: These p Duez

TABLE DES MATIERES

1. Introduction ............................................................................................................................1 1.1 Intérêt et buts du travail ....................................................................................................2 1.2 Les dommages à l'ADN....................................................................................................3

1.2.1 Introduction ...............................................................................................................3 1.2.2 Les altérations spontanées de l'ADN.........................................................................5 1.2.3 Les altérations environnementales de l'ADN : les agents physiques ........................9 1.2.4 Les altérations environnementales de l'ADN : les agents chimiques ......................14 1.2.5 La réparation des dégâts à l'ADN............................................................................17 1.2.6 La structure de la chromatine et les dégâts à l'ADN ...............................................22

1.3 Les espèces réactives de l'oxygène et les dommages oxydatifs à l'ADN.......................26 1.3.1 Introduction .............................................................................................................26 1.3.2 Propriétés fondamentales de l'oxygène ...................................................................26 1.3.3 Les principales sources physiologiques d'espèces réactives de l'oxygène ..............31 1.3.4 Protections cellulaires antioxydantes.......................................................................34 1.3.5 Le stress oxydatif.....................................................................................................35 1.3.6 Dégâts oxydatifs aux lipides et aux protéines .........................................................36 1.3.7 Dégâts oxydatifs aux acides nucléiques: Généralités ..............................................38 1.3.8 Dégâts oxydatifs aux acides nucléiques: les bases oxydées ....................................41 1.3.9 Dégâts oxydatifs aux acides nucléiques: les autres types de lésions.......................47 1.3.10 Stress oxydatif et pathologies ................................................................................49 1.3.11 Les biomarqueurs du stress oxydatif .....................................................................49

1.4 La lumière et la peau ......................................................................................................54 1.4.1 La lumière................................................................................................................54 1.4.2 La peau humaine......................................................................................................56 1.4.3 Le rayonnement solaire ...........................................................................................58 1.4.4 Le soleil et la peau...................................................................................................60

1.5 La mutagenèse et la carcinogenèse en rapport avec les dommages à l'ADN.................71 1.5.1 La carcinogenèse, un processus multi-étapes ..........................................................71 1.5.2 Lésions à l'ADN et mutations..................................................................................73 1.5.3 Le gène et la protéine p53 .......................................................................................75 1.5.4 La mutagénicité des bases oxydées .........................................................................79 1.5.5 La photocarcinogenèse ............................................................................................80

2. Matériel et méthodes ............................................................................................................90 2.1 Méthodes et Modèles biologiques utilisés in vitro .........................................................91

2.1.1 Réactifs et matériel ..................................................................................................91 2.1.2 Lignées cellulaires et conditions de culture.............................................................91 2.1.3 Mesures de phototoxicité au moyen du test MTT (Microculture Tetrazolium Test) ..................................................................................................................................94

2.2 Dosage de la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-desoxyguanosine par chromatographie liquide haute performance couplée à une détection électrochimique.........................................................98

2.2.1 Détecteur ampérométrique et coulométrique ..........................................................98 2.2.2 Réactifs et matériel ..................................................................................................99 2.2.3 Dosage de la 8-oxodG dans l'ADN cellulaire........................................................103

vi

Page 8: These p Duez

2.3 Induction et photoactivation des porphyrines endogènes.............................................105 2.3.1 Réactifs et matériel ................................................................................................105 2.3.2 Méthode d'induction des porphyrines....................................................................113 2.3.3 Dosage fluorimétrique des porphyrines intra- et extra-cellulaires ........................113 2.3.4 Dosage des protéines .............................................................................................114 2.3.5 Examen en microscopie de fluorescence...............................................................115 2.3.6 Irradiation UVA et visible .....................................................................................115

2.4 L'Essai "Comète" (single cell gel electrophoresis) ......................................................116 2.4.1 Réactifs et matériel ................................................................................................116 2.4.2 Mode opératoire.....................................................................................................118 2.4.3 Mesure des comètes...............................................................................................119

2.5 Méthodes statistiques....................................................................................................122

3. Résultats et Discussion : Développement et validation du dosage de la 8-oxo-7,8- dihydro-2'-désoxyguanosine dans l'ADN cellulaire ...............................................................123

3.1 Introduction : les méthodes de dosage de la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine (8-oxodG) ...........................................................................................................................124 3.2 Développement du dosage de la 8-oxodG dans l'ADN cellulaire par CLHP couplée à une détection électrochimique............................................................................125

3.2.1 Choix des conditions chromatographiques............................................................125 3.2.2 Digestion enzymatique ..........................................................................................130 3.2.3 Extraction de l'ADN cellulaire ..............................................................................134

3.3 Validation de la méthode analytique ............................................................................136 3.3.1 Spécificité ..............................................................................................................136 3.3.2 Linéarité.................................................................................................................143 3.3.3 Exactitude ..............................................................................................................174 3.3.4 Précision ................................................................................................................184 3.3.5 Sensibilité ..............................................................................................................191 3.3.6 Seuils de détection et de quantification .................................................................196 3.3.7 Robustesse .............................................................................................................198 3.3.8 Stabilité des analytes .............................................................................................200 3.3.9 Validation inter-laboratoires..................................................................................204

3.4 Discussion et conclusion ..............................................................................................205 3.4.1 Intérêt du dosage de la 8-oxodG............................................................................205 3.4.2 Intérêt de la méthode validée.................................................................................210 3.4.3 Conclusions ...........................................................................................................211

4. Résultats et Discussion : Photoactivation des porphyrines endogènes et induction de 8-oxodG .............................................................................................................................212

4.1 Induction des porphyrines endogènes...........................................................................213 4.1.1 Généralités sur les porphyrines .............................................................................213 4.1.2 Résultats : Spectroscopie de fluorescence .............................................................219 4.1.3 Résultats : Cinétique d'induction ...........................................................................226 4.1.4 Résultats : Microscopie de fluorescence ...............................................................227 4.1.5 Discussion et conclusion .......................................................................................228

4.2 Résultats : Porphyrines et Dégâts Photodynamiques aux acides nucléiques................229 4.2.1 Induction de bases oxydées ...................................................................................229 4.2.2 Paramètres impliqués dans la photooxydation de l'ADN......................................231

vii

Page 9: These p Duez

4.3 Résultats : Tests de cytotoxicité MTT..........................................................................235 4.4 Discussion.....................................................................................................................237

4.4.1 La problématique de la carcinogenèse solaire, des UVA et de la 8-oxodG ..........237 4.4.2 Porphyrines et dommages à l'ADN .......................................................................241 4.4.3 Implications possibles de l'effet photodynamique mis en évidence......................245

4.5 Conclusion ....................................................................................................................247

5. Résultats et Discussion : Essai "comète"et photoactivation des porphyrines endogènes..248 5.1 L'essai comète...............................................................................................................249

5.1.1 Principe..................................................................................................................249 5.1.2 Mécanisme.............................................................................................................250 5.1.3 Applications de l'essai comète...............................................................................250

5.2 La place de l'essai comète dans les tests de génotoxicité .............................................251 5.2.1 Génotoxiques et tests de génotoxicité ...................................................................251 5.2.2 Les différents tests de génotoxicité .......................................................................252

5.3 Validation de l'essai comète .........................................................................................256 5.3.1 Reproductibilité .....................................................................................................257 5.3.2 Mise en évidence de quelques effets génotoxiques décrits ...................................264 5.3.3 Différence de sensibilité entre les mesures comète et CLHP................................270 5.3.4 Conclusion.............................................................................................................271

5.4 Photooxydation de l'ADN par les porphyrines induites : Reproductibilité inter-électrophorèses et mise en évidence d'un effet...................................................................272

5.4.1 Protocoles mis en oeuvre.......................................................................................272 5.4.2 Etude de reproductibilité .......................................................................................273 5.4.3 Analyse de tendance ..............................................................................................301

5.5 Photooxydation de l'ADN par les porphyrines induites : Utilisation d'endonucléases spécifiques. ..............................................................................................310

5.5.1 Les endonucléases utilisées ...................................................................................310 5.5.2 Protocole................................................................................................................311 5.5.3 Purines et pyrimidines oxydées .............................................................................312 5.5.4 Photoproduits dimères ...........................................................................................317

5.6 Discussion : la lumière et l'essai comète ......................................................................320 5.6.1 Formation de cassures de chaînes par une irradiation lumineuse..........................320 5.6.2 Dégâts oxydatifs, dimères de pyrimidine et irradiation lumineuse .......................322 5.6.3 Essai comète et bronzage artificiel ........................................................................323 5.6.4 Essai comète et effet photodynamique des porphyrines........................................324

5.7 Conclusions ..................................................................................................................325 5.7.1 L'essai comète........................................................................................................325 5.7.2 Effet photodynamique des porphyrines endogènes ...............................................327

6. Résultats et Discussion : Essai "comète"et photoactivation des porphyrines endogènes - Application à une lignée de mélanome humain .................................................328

6.1 Induction des porphyrines endogènes...........................................................................329 6.1.1 Spectroscopie de fluorescence...............................................................................329 6.1.2 Cinétique d'induction de la fluorescence intracellulaire........................................331 6.1.3 Microscopie de fluorescence .................................................................................331 6.1.4 Conclusion.............................................................................................................333

viii

Page 10: These p Duez

6.2 Cytotoxicité du traitement photodynamique ................................................................333 6.3 Résultats de l'essai comète............................................................................................335

6.3.1 Mise en évidence d'un effet génotoxique de référence..........................................335 6.3.2 Photooxydation de l'ADN par les porphyrines induites : Analyse de tendance ....335

6.4 Discussion et conclusions.............................................................................................340 6.4.1 Mélanocytes et cassures de chaînes UV-induites ..................................................340 6.4.2 Effet pro-oxydant des mélanines ? ........................................................................341 6.4.3 Mélanome et porphyrines ......................................................................................342 6.4.4 Conclusions ...........................................................................................................343

7. Conclusions générales ........................................................................................................344 7.1 Propos du travail...........................................................................................................345 7.2 Validation des méthodes analytiques ...........................................................................345

7.2.1 La méthode de dosage de la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine ..................345 7.2.2 L'essai comète........................................................................................................345

7.3 Effet photodynamique des porphyrines endogènes ......................................................346 7.4 Conclusions ..................................................................................................................347

8. Bibliographie ......................................................................................................................348

ix

Page 11: These p Duez

1. Introduction

1

Page 12: These p Duez

1.1 INTERET ET BUTS DU TRAVAIL

Les données acquises au cours des 15 dernières années montrent que l'ADN est une cible

primordiale de nombreux agents chimiques et physiques. Les mécanismes de défense

cellulaire sont en fait suppléés par les mécanismes de réparation de l'ADN et ce, dans une

proportion auparavant insoupçonnée. Il est à présent certain que, dans le processus de

carcinogenèse, l'induction de nucléotides modifiés, au potentiel mutagène établi, soit une des

causes majeures de la phase d'initiation.

L'étiologie des cancers cutanés non-mélanomes apparaît liée à l'exposition solaire et les

UVB (290-315 nm) en semblent la cause principale; leur énergie est directement absorbée par

les chromophores nucléotidiques pour induire des dimères cyclobutanes et des photoproduits

(6-4), hautement mutagènes. La contribution des UVA (315-400 nm) au processus

cancérigène n'est cependant pas négligeable, la fluence solaire augmentant considérablement

avec la longueur d'onde. Comme l'ADN n'absorbe quasi pas dans les UVA, les propriétés

mutagènes de cette bande de longueurs d'onde seraient en fait médiées par des espèces

réactives de l'oxygène, induites par la photoactivation de molécules endogènes non encore

identifiées. Bien que moins efficaces d'un facteur 1000 par rapport aux UVB, les UVA sont

également un carcinogène complet, à la fois initiateur et promoteur; ce seraient même les

principaux responsables des mélanomes.

Nous proposons d'examiner dans 2 modèles cellulaires in vitro si les porphyrines

endogènes sont des photosensibilisants capables de médier un stress oxydatif au niveau de

l'ADN. Après induction de leur synthèse et photoactivation par une source UV identique à

celles employées dans les salons de beauté, deux paramètres de l'oxydation de l'ADN ont été

détectés et quantifiés, (i) une base oxydée, la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine, par

chromatographie liquide haute performance avec détection ampérométrique; et (ii) la

proportion de cassures de chaînes et de sites abasiques, par essai comète.

Ce travail tente de mettre en évidence un mécanisme possible d'initiation de la

cancérogenèse cutanée par le soleil, afin que les informations obtenues puissent contribuer à

une prévention plus efficace de ce problème de santé publique, devenu majeur dans nos

sociétés obsédées par le soleil et le bronzage.

2

Page 13: These p Duez

1.2 LES DOMMAGES A L'ADN

1.2.1 Introduction

L'ADN est habituellement perçu comme une biomolécule stable, support inaltérable de

l'information génétique, qui se transmet fidèlement de génération en génération. La réalité est

cependant beaucoup plus complexe. L'ADN est en fait une molécule très réactive, à la

structure primaire dynamique et sujette à des modifications constantes. Sa réplication elle-

même est loin d'être exempte d'erreurs et la fidélité de l'information génétique transmise est

due bien plus à d'extraordinaires mécanismes de réparation et de correction d'erreurs qu'à

l'intangibilité de la molécule elle-même.

A côté de transformations de grande échelle, comme la transposition de gènes, l'ADN

subit des altérations au niveau des nucléotides, à la fois dans leur séquence et dans leur

structure chimique. Certaines erreurs peuvent être dues à l'instabilité inhérente aux liens

chimiques spécifiques des nucléotides, d'autres peuvent être introduites par les mécanismes de

réplication, de recombinaison et de réparation. L'ADN est également sensible à certains

agents physiques, à certains métabolites normaux de l'organisme ou de formes vivant en

symbiose avec celui-ci, ainsi qu'à de multiples composés chimiques, pour la plupart d'origine

environnementale.

Toutes les modifications1 de la structure moléculaire du matériel génétique sont

considérées sous le terme collectif de "dommages à l'ADN" et sont habituellement réparties

en deux classes majeures, "dommages spontanés" et "dommages environnementaux". La

frontière entre ces deux classes est cependant floue et certaines modifications chimiques

"spontanées" ne peuvent être distinguées de celles induites par interaction avec des agents de

l'environnement. Le terme "spontané" signifie parfois simplement qu'un coupable

environnemental n'a pu être mis en évidence.

Bien que tous les composants primaires de la molécule ADN (bases, sucres et liens

phosphodiesters) soient susceptibles d'être endommagés, cette introduction sera focalisée sur

les bases qui constituent le support signifiant de l'information (Figure 1.2-1).

Les réactions qui seront évoquées sont généralement plus efficientes pour l'ADN simple-

brin que pour l'ADN duplex. Le Tableau 1.2-1 présente un exemple de ce phénomène pour

1 Note : le plan de cette Section 1.1 est basé en partie sur celui adopté dans l'ouvrage "DNA repair and mutagenesis" (Friedberg et al., 1995)

3

Page 14: These p Duez

Figure 1.2-1 : Les quatre bases principales de l'ADN

N

N N

N

NH2

1

23

4

56

7

8

9

Adénine

H2N

HN

N N

N

Guanine

O

1

23

4

56

7

8

9

HN

N

O

CH3

O

Thymine

12

34

5

6

N

N

NH2

O

Cytosine

12

3

45

6

Purines Pyrimidines

des réactions spontanées que peuvent subir les bases. Dans une cellule vivante, la plupart du

génome est probablement en permanence dans une configuration double-brin, si ce n'est lors

de dénaturations transitoires localisées, par exemple lors des processus de réplication, de

recombinaison ou de transcription. Cet ADN temporairement dénaturé pourrait donc être un

site privilégié pour une réaction chimique ou physique (Halliwell, 1998a; Halliwell et

Gutteridge, 1999; Marnett, 2000).

Tableau 1.2-1 : Temps requis pour une seule réaction spontanée (pH 7.4 et 37°C)

Temps pour une réaction (h) (a)

Réaction ADN simple-brin (2 x 106 bases(b))

ADN double-brin (1 x 106 paires de bases)

Dépurination 2.5 10

Dépyrimidination 50.8 200

Désamination de la cytosine 2.8 700

Désamination de l'adénine 140 n.d.

(a) Calculé à partir des constantes de vitesse des réactions (b) Rappelons que le génome d'une cellule mammifère contient environ 3 x 109 paires

de bases (Sambrook et al., 1989) (Friedberg et al., 1995)

4

Page 15: These p Duez

Il faut cependant remarquer que les phénomènes de compactage de l'ADN dans les

nucléosomes ainsi que le reploiement de la chromatine influencent l'ensemble de ces réactions

(cf § 1.2.6.2 ).

1.2.2 Les altérations spontanées de l'ADN

1.2.2.1 Le mésappariement de base ("mismatch")

Le mésappariement de bases lors de la synthèse semiconservatrice représente la principale

source d'altération de l'ADN lors du métabolisme normal. La différence d'énergie libre entre

l'appariement avec la base complémentaire et le mésappariement est équivalente à l'énergie

d'un lien hydrogène, soit seulement 20kJ/mole. En l'absence d'autres facteurs cellulaires, ces

facteurs énergétiques correspondraient à une fréquence d'erreur potentielle de 1 à 10% par

nucléotide; la fréquence de mutation spontanée lors de la réplication est en réalité moindre de

6 à 9 ordres de grandeur logarithmique. En fait, comme démontré chez Escherichia coli, le

réplisome, un complexe entre ADN polymérases et protéines accessoires, apporte une

contribution significative à la fidélité de réplication en combinant une sélection stricte des

bases à une relecture-excision des nucléotides nouvellement insérés; les bases voisines

semblent également jouer un rôle dans ces mécanismes de relecture (Nelson et Cox, 2000).

Les cellules eucaryotes contiennent au moins 5 ADN polymérases2 qui ont également une

fonction performante de relecture-excision des bases nouvellement insérées. De plus,

l'utilisation d'amorces ARN pour l'initiation de la synthèse permettrait d'assurer l'intégrité du

message génétique, de par l'excision ultérieure des séquences d'initiation, susceptibles de

contenir un nombre élevé d'erreurs (Nelson et Cox, 2000).

1.2.2.2 Le réarrangement tautomère des bases

Chacune des quatre bases peut subir un réarrangement transitoire spontané de ses liaisons

pour former un isomère de structure ou tautomère, ce qui altère sa faculté à former des liens

hydrogènes (les fonctions amines, peuvent se réarranger sous leur forme tautomère rare imine

NH et les fonctions cétones peuvent passer en configuration énol; cf Figure 1.2-2). D'autres

causes possibles de mésappariement ont été proposées, comme une rotation de 180° des bases

autour du lien glycosidique (passage en configuration syn) ou l'inclusion d'une molécule d'eau

pour jouer un rôle de pont.

2 Les polymérases α démarreraient la réplication de l'ADN alors que les polymérases δ, et peut-être ε, en continueraient la synthèse. La polymérase β est largement impliquée dans les phénomènes de réparation et la γ, présente dans les mitochondries, assure la réplication de l'ADN mitochondrial (Halliwell et Gutteridge, 1999).

5

Page 16: These p Duez

Figure 1.2-2 : Mésappariements induits par les formes tautomères des bases

(Friedberg et al., 1995) Lors de la réplication, il est possible qu'une base, qui se trouverait sous une forme

tautomère rare dans la chaîne d'ADN répliquée, induise un mésappariement et donc une

mutation ponctuelle dans la chaîne fille. La réelle contribution de ces scénarios aux altérations

spontanées de l'ADN reste cependant inconnue (Venkateswarlu et Leszczynski, 1998).

1.2.2.3 La désamination de bases

Quatre des bases normales de l'ADN (cytosine, adénine, guanine, mais aussi la 5-

méthylcytosine) portent des groupes amines exocycliques. Une désamination spontanée, pH-

et temperature-dépendante, peut se produire, résultant en la conversion de la base affectée en,

respectivement, uracile, hypoxanthine, xanthine et thymine (Friedberg et al., 1995; Nelson et

Cox, 2000). Certaines de ces lésions sont mal-codantes, elles peuvent résulter en

l'incorporation d'une base non correcte lors de la réplication semiconservatrice. Pour la

cytosine, il a été démontré que la désamination peut être augmentée par des facteurs stériques

ou chimiques tels que les dimères cyclobutanes UV-induits, les agents intercalants ou la

6

Page 17: These p Duez

présence d'une base mésappariée ou alkylée en face de la cytosine (Viswanathan et al., 1999).

De tels facteurs affectent vraisemblablement les autres bases d'une façon similaire.

Les désaminations spontanées peuvent également être catalysées par certains agents

chimiques, notamment le NO (Wink et al., 1991).

Figure 1.2-3 : Principaux produits formés à partir de la désamination des bases de l'ADN

N

N N

N

NH2

1

23

4

56

7

8

9

Adénine

H2N

HN

N N

N

Guanine

O

1

23

4

56

7

8

9

HN

N

O

CH3

O

Thymine

N

N

NH2

O

Cytosine

12

3

45

6

HN

N

NH2

O

5-méthyl-Cytosine

12

34

5

6

N

N N

N

O

Hypoxanthine

O

HN

NH

N

N

Xanthine

O

HN

N

O

O

Uracile

CH3

D'après (Friedberg et al., 1995)

1.2.2.4 Perte de bases - Dépurination et dépyrimidination

Ces réactions sont bien connues en milieu acide mais mal caractérisées en milieu neutre.

Elles se produiraient par protonation de la base, suivie d'un clivage du lien glycosidique, ce

qui résulte en un site abasique. Le lien phosphodiester se rompt alors lentement en donnant

naissance à une cassure de chaîne. De tels sites abasiques sont sensibles à un traitement par un

alcali fort qui génère des lésions simple-brins pouvant être mises en évidence; ces sites sont

7

Page 18: These p Duez

dits alcali-labiles. Chez les mammifères, les pertes ont été extrapolées à 10000 purines et à

plusieurs centaines de pyrimidines par cellule par cycle cellulaire (cf Tableau 1.2-1).

1.2.2.5 Dommages oxydatifs

L'attaque par les espèces réactives de l'oxygène (reactive oxygen species ou ROS) est une

source majeure de dégâts spontanés à l'ADN mais aussi aux autres biomolécules que sont les

lipides, les protéines et les glucides.

Les radicaux oxygénés ont des sources intra- et extracellulaires variées. Les "fuites"

d'électrons associées à la réduction de l'oxygène en eau au long de la chaîne respiratoire

mitochondriale en constituent certainement la source intracellulaire principale. Les réactions

peroxysomales et microsomales, la synthèse enzymatique du NO•, le métabolisme associé à la

phagocytose, certaines enzymes oxydantes et certaines réactions d'auto-oxydation sont

d'autres sources endogènes d'espèces réactives de l'oxygène (Sahnoun et al., 1997; Halliwell

et Gutteridge, 1999). Le Tableau 1.2-2 détaille la structure des différents ROS ainsi que leur

temps de demi-vie; celui-ci se corrèle bien entendu à la réactivité de la molécule.

Tableau 1.2-2 : Structure des principales espèces réactives de l'oxygène

Espèces réactives de l'oxygène Temps de demi-vie à 37°C (sec)

Radicalaires

O2• - anion superoxyde 10-6 (destruction enzymatique)

HO2• radical hydroperoxyle faible (destruction enzymatique)

•OH radical hydroxyle 10-9

ROO• radical peroxyle de 10-2 à quelques secondes

RO• radical alkoxyle 10-6

Non-radicalaires

H2O2 peroxyde d'hydrogène faible (destruction enzymatique)

HOCl acide hypochloreux faible (destruction enzymatique) 1O2 oxygène singulet 10-5 - 10-6

ONOO- peroxynitrite 0.05 – 1

O3 ozone n.d.

O2 oxygène moléculaire > 102

ROOH peroxyde de lipide > 102

(Sies, 1993; Yu, 1993; Halliwell et Gutteridge, 1999)

8

Page 19: These p Duez

L'attaque radicalaire de l'ADN produit un ensemble complexe de lésions. L'attaque du

squelette osidique mène à des cassures de chaînes et des pertes de bases; l'attaque des bases

puriques et pyrimidiques résulte en bases oxydées qui peuvent soit bloquer la réplication, soit

mener à des mésappariements, donc à des mutations ponctuelles. Les radicaux oxygénés

peuvent aussi agir en facteurs clastogéniques, c'est-à-dire causer des fragmentations de

chromosomes. Il semble en outre que les ROS puissent induire dans les cellules mammifères

un facteur clastogénique diffusible et transmissible, un mélange complexe de substances

capable de déclencher ce phénomène dans d'autres cellules que celles touchées par les espèces

réactives (Friedberg et al., 1995; Sahnoun et al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999; Marnett,

2000).

Les sources extracellulaires de ROS incluent les radiations ionisantes et lumineuses

(principalement les UVA), la chaleur ainsi que de nombreux composés chimiques.

En raison de son importance pour notre travail, ce sujet sera développé de manière

approfondie dans la section 1.2.

1.2.3 Les altérations environnementales de l'ADN : les agents physiques

Depuis le début de la vie sur notre planète, les radiations ionisantes et ultraviolettes ont été

une source de dégâts à l'ADN des organismes vivants et probablement un des moteurs mêmes

de leur évolution. L'utilisation relativement récente des radiations ionisantes à des fins

médicales, énergétiques et militaires en augmente cependant considérablement le risque

d'exposition environnementale. De même, la modification des styles de vie et le recours au

bronzage artificiel accroissent l'exposition aux UV d'une grande partie de la population.

1.2.3.1 Les radiations ionisantes

1.2.3.1.1 Source des dégâts à l'ADN

Ces radiations causent des dommages aléatoires à tous les composants cellulaires et

induisent des dégâts considérables à l'ADN, qui peuvent être de type direct ou indirect. Alors

que les effets directs résultent de l'interaction directe entre la radiation et l'ADN, les effets

indirects sont dus à l'interaction entre l'ADN et diverses molécules excitées ou ionisées

induites par le transfert d'énergie. En effet, dans les cellules vivantes, l'ADN se trouve dans un

environnement composé d'eau, d'ions et de nombreuses molécules qui sont autant de sources

possibles d'espèces excitées. Cette multiplicité de réactifs et de mécanismes de réactions

potentiels explique la grande diversité de lésions qui peuvent être induites (Halliwell, 1998b).

9

Page 20: These p Duez

De par la prédominance de l'eau dans les systèmes biologiques, les espèces réactives

principales 3 sont formées par sa radiolyse (80 % de l'énergie ionisante) :

2 H2O H2O+ + e- + H2O*

H2O+ + H2O •OH + H3O+

H2O* •OH + H• •OH + •OH H2O2

e-aq + O2 O2

• -

2 O2• - + 2H+ O2 + H2O2

Rappelons que le peroxyde d'hydrogène génère des radicaux hydroxyles par la réaction de

Fenton, catalysée par les métaux :

H2O2

Mn+ M(n +1) +

•OH + OH-

Et, en fait, la majorité des dégâts indirects à l'ADN apparaît médiée par les radicaux

hydroxyles. Ceux-ci seraient responsables d'environ 65 % des dégâts contre 35 % dus à

l'ionisation directe de la molécule (Halliwell, 1998b; Halliwell et Gutteridge, 1999). De

nombreux aspects qui seront évoqués dans le chapitre consacré aux radicaux libres

s'appliquent donc aux dommages radio-induits.

1.2.3.1.2 Dégâts aux bases et au squelette osidique

En ce qui concerne les bases, il y a apparition de bases oxydées, de dimères et de dérivés

cyclisés (Frenkel et al., 1981; Dizdaroglu, 1985; Halliwell, 1998b). La formation de

dommages groupés est caractéristique des lésions radio-induites; il semble qu'un seul impact

énergétique puisse générer plusieurs réactions radicalaires dans le voisinage proche. La

densité locale de dégâts dépend du rayonnement, mais également des dimensions spatiales des

molécules d'ADN compactées. Une base altérée peut également résulter en une labilisation,

puis une rupture de la liaison base-sucre, générant un site abasique alcali-labile.

Les dommages à la chaîne osidique de l'ADN résultent en cassures simple-brins et double-

brins, ces dernières contribuant majoritairement à l'effet létal des radiations (Sahnoun et al.,

1997; Halliwell, 1998b; Halliwell et Gutteridge, 1999).

10

3 Note : H2O* est un état excité de l'eau

Page 21: These p Duez

Bien que les études manquent sur le sujet, il est possible que les dimérisations de bases

permettent la formation de liens croisés entre brins d'ADN complémentaires; de même, la

génération de dimères thymidine-tyrosine pourrait entraîner des liaisons ADN-protéines.

1.2.3.2 Les radiations UV

L'influence de la lumière UV, ressentie par tous les organismes à la surface de la terre, a

de formidables conséquences biologiques, à la fois favorables et néfastes.

Le spectre UV est conventionnellement divisé en 3 zones, appelées UVC (100 à 290 nm),

UVB (290 à 315 nm) et UVA (315 à 400 nm); en raison de l'absorption drastique des UVC

par les couches supérieures de l'atmosphère, ceux-ci sont pratiquement absents du

rayonnement solaire à la surface de la terre. Bien que certains auteurs fixent la limite entre

UVB et UVA à 320 nm (cf § 1.3.4.2.7), le présent travail adopte la limite recommandée par la

Commission Internationale de l'Eclairage, soit 315 nm (Commission Internationale de

l'Eclairage, 1970).

Les lésions les plus importantes produites par une irradiation UVC ou UVB sont

certainement les dimères pyrimidines et les photoproduits 6-4 (Figure 1.2-4) (Strickland et al.,

1988). Ces modifications de bases contribueraient significativement. à la carcinogenèse

solaire dont la problématique sera abordée en détails dans les sections 1.3 et 1.4.

Figure 1.2-4 : Principaux photoproduits formés à partir de pyrimidines adjacentes

NH

N

O

O

S

NH

O

O

NH

N

O

O

NH

N

O

O

UVCUVB

Thymines adjacentes Dimère cyclobutanethymine-thymine

NH

N

O

O

NH

N

NH2

O

NH

N

O

O

N

N

O

UVCUVB

Thymine et cytosineadjacentes

Photoproduit (6-4)thymine-cytosine

HO

S

P

N

P

S S

PP

S S

PP

S S

PP

NH

N

O N

313 nm

Dewarpyrimidone

HO

S S

PP

N

O

O

Adapté de (Bootsma et al., 2001)

11

Page 22: These p Duez

1.2.3.2.1 Les dimères pyrimidines cyclobutanes

Quand l'ADN est exposé à des radiations proches de son maximum d'absorption,

~ 260 nm (UVC), une pyrimidine absorbe un photon, passe à un état excité et réagit ensuite

avec une pyrimidine adjacente en formant une structure cyclique à 4 atomes; celle-ci résulte

de la saturation de leurs doubles liaisons respectives en 5,6 (Beissert et Granstein, 1995). La

structure formée par cette cycloaddition photochimique est appelée un dimère dipyrimidique

ou encore un dimère pyrimidine cyclobutane. Bien qu'il y ait 12 formes isomères théoriques

possibles, il ne s'en forme que 4 en quantités significatives, dans les configurations cis-syn,

cis-anti, trans-syn et trans-anti (Khattak et Wang, 1972). Les possibilités de reploiement de

l'ADN simple-brin permettent la formation de dimères entre pyrimidines non-adjacentes.

Figure 1.2-5 : Deux des principaux isomères de dimères dipyrimidiques et leur orientation

tridimensionnelle dans l'ADN de forme B

(Friedberg et al., 1995)

Le processus de cyclisation est influencé par la composition et la séquence en bases de

l'ADN et n'est donc pas un phénomène entièrement aléatoire; les cytosines méthylées sont un

site préférentiel de cette réaction (Mitchell, 2000). La cyclisation est réversible mais déplacée,

proportionnellement à l'intensité du rayonnement UV, vers la formation du dimère et ce

jusqu'à un état d'équilibre .

Ces dimères sont traditionnellement considérés encombrants et strictement non-codants,

12

Page 23: These p Duez

ce qui conduirait à une déformation importante de la double hélice et à l'arrêt obligatoire de la

réplication. Des études thermodynamiques et spectroscopiques fines ont cependant montré

qu'un dimère dithymine cys-syn n'introduit que peu de distorsions dans l'hélice de l'ADN-B et

peut même s'apparier de manière correcte avec 2 adénines; le même dimère en configuration

trans-syn introduit quant à lui d'importantes perturbations dans la chaîne de l'ADN (Taylor et

al., 1990).

1.2.3.2.2 Les lésions pyrimidine(6-4)pyrimidone

Une irradiation UV de l'ADN peut également induire une lésion alcali-labile en une

cytosine, et beaucoup plus rarement en une thymine, localisée en 3' d'une pyrimidine; il s'agit

d'un photoproduit (6-4), appelé dimère pyrimidine(6-4)pyrimidone, une dipyrimidine non-

cyclobutane. Dans l'ADN irradié par les UV se retrouvent des produits (6-4) de TC, CC, plus

rarement TT, mais jamais CT. Comme pour les dimères cyclobutanes, les cytosines méthylées

sont un site préférentiel de cette réaction (Mitchell, 2000). Ces photoproduits (6-4) sont

générés de manière moins efficace que les dimères de pyrimidine (~15 %) (Peak et Peak,

1989) mais les fréquences relatives varient considérablement suivant les séquences d'ADN

(de 5.4 % à 276 %) (Mitchell et Nairn, 1989). Ils induisent une bien plus importante distorsion

de la double hélice. Une irradiation à 313 nm de ces produits génère un isomère Dewar

pyrimidinone (Figure 1.2-4) (Mitchell et Nairn, 1989).

1.2.3.2.3 Les hydrates de pyrimidines

Sous UV, l'addition d'une molécule d'eau sur la double liaison 5-6 de la cytosine génère un

dérivé 5,6-dihydro-6-hydroxy, l'hydrate de cytosine. La stabilité de cet hydrate est nettement

accrue lorsque la base est incorporée dans l'ADN et cette lésion pourrait être le photoproduit

monomère majeur de la désoxycytosine. Ce dérivé peut subir une désamination hydrolytique

en uracile. Le photoproduit 5-methylcytosine hydrate peut également subir une désamination

en thymidine hydrate instable qui se transformerait en thymine, générant une mutation

ponctuelle (Vairapandi et Duker, 1994).

1.2.3.2.4 Les thymine glycols

Une saturation photochimique de la double liaison 5-6 de la thymine résulte en thymine

glycols, un ensemble de bases oxydées majeures formées notamment par les radiations

ionisantes (cf Section 1.2).

1.2.3.2.5 Les lésions de purines

Des lésions complexes, dont certaines ne sont pas encore caractérisées, peuvent être

induites dans des purines, particulièrement si elles sont en position 3' de deux ou plusieurs

13

Page 24: These p Duez

pyrimidines. Ces bases modifiées sont reconnues par des enzymes de réparation, ce qui

suggèrerait leur importance biologique (Friedberg et al., 1995).

1.2.3.2.6 Les liens croisés et les cassures de chaînes

Une irradiation UVC peut générer quelques cassures de chaînes, qui semblent avoir peu

de conséquences biologiques, ainsi que des liens croisés ADN – protéines; si la molécule

d'ADN est à l'état sec, très fortement compactée ou dans des conformations très particulières,

les UVC peuvent également induire des liens croisés ADN – ADN.

Dans les cellules eucaryotes, l'ADN nucléaire est en contact étroit avec des protéines

chromosomales, au sein de la chromatine; une telle proximité des protéines favorise

l'établissement de liens croisés ADN – protéines. La nature chimique de ces liens est encore

mal connue mais certains photosensibilisants peuvent catalyser ce type de réaction.

La fréquence des cassures de chaînes et des liens croisés ADN – protéines augmente de

manière drastique avec la longueur d'onde.

1.2.3.2.7 Les réactions photosensibilisées

A côté de toutes les photolésions de l'ADN qui résultent de l'absorption directe des

photons par les bases, des réactions de photosensibilisation peuvent se produire. Dans ce cas,

les photons sont absorbés par d'autres espèces moléculaires, les photosensibilisants. Ceux-ci

transfèrent ensuite leur énergie, soit directement aux bases nucléiques (Photosensibilisation

de Type I) (Lamola et Yamane, 1967), soit à l'oxygène, résultant notamment en oxygène

singulet, une réaction appelée effet photodynamique (Photosensibilisation de Type II)

(Halliwell et Gutteridge, 1999). Le spectre possible de dommages oxydatifs à l'ADN induits

par ces réactions de type II sera présenté dans la section 1.2; les mécanismes de

photosensibilisation seront détaillés dans la section 1.3.

1.2.4 Les altérations environnementales de l'ADN : les agents chimiques

Après de premières études à visées militaires et chimiothérapeutiques, le domaine des

altérations chimiques à l'ADN a connu une forte extension, probablement motivée par les

exigences du public devenu méfiant à l'encontre des risques carcinogènes et mutagènes

environnementaux.

La formation de liens covalents entre les bases de l'ADN et différents types de composés

conduit à un type de lésions appelées les adduits à l'ADN. Ces adduits peuvent impliquer des

constituants cellulaires comme les protéines ou des intermédiaires métaboliques, mais aussi

de nombreux xénobiotiques parmi lesquels des médicaments, des cosmétiques, des polluants

14

Page 25: These p Duez

ou encore des composés issus de l'alimentation. Quelques exemples seront abordés, soit pour

leur représentativité, soit pour leur importance dans ce travail.

1.2.4.1 Les agents alkylants

Les alkylants sont des composés électrophiles de structures variées qui ont une affinité

pour les centres nucléophiles des macromolécules organiques. La plupart de ces composés

sont des carcinogènes reconnus. Cependant, certains intermédiaires métaboliques, comme la

S-adénosyl-méthionine, sont également capables d'alkyler l'ADN; dans ce cas, il s'agit d'une

fonction cellulaire normale qui présente une importance physiologique.

Les sites d'alkylation potentiels des bases nucléiques sont variés, mais ne présentent pas

tous la même réactivité. De plus, leur localisation n'est pas aléatoire; elle dépend de l'agent

alkylant, de la séquence en bases et de l'encombrement stérique, qui est fonction de la

conformation de l'hélice d'ADN (Pieper, 1998).

L'alkylation de la base labilise son lien N-glycosidique, ce qui peut entraîner la formation

de sites abasiques alcali-labiles; le lien phosphodiester peut également être alkylé en un

phosphotriester (Pieper, 1998).

Les alkylants peuvent être classés en agents monofonctionnels et bifonctionnels (Lawley,

1995). Ces derniers portent 2 groupes réactifs, sont donc potentiellement capables de réagir

avec 2 sites dans l'ADN et de générer des liens croisés, soit au sein du même brin d'ADN

(liens croisés intra-caténaires), soit entre les 2 brins complémentaires (liens croisés inter-

caténaires). Ces derniers empêchent la séparation des 2 brins, bloquant de fait la réplication et

la transcription, et sont employés en chimiothérapie anti-cancéreuse (moutardes azotées, cis-

platine,…). Ce type de composés peut également induire des liens croisés ADN – protéines.

1.2.4.2 Les agents intercalants de type psoralène

Ces furocoumarines possèdent une configuration tricyclique plane qui peut s'intercaler

dans l'ADN; par irradiation UVA, elles forment un adduit covalent avec les pyrimidines,

principalement par addition sur la double liaison 5-6 de la thymine. Les molécules totalement

planes (par exemple, le 8-methoxypsoralène) présentent une géométrie idéale qui leur permet

de réagir avec une pyrimidine à chaque bout de la molécule, et ce par 2 absorptions

indépendantes de photons UV. Elles peuvent donc générer des liens croisés inter-caténaires

qui induisent une forte distorsion et un déroulement partiel de l'hélice d'ADN (Gruenert et al.,

1985).

15

Page 26: These p Duez

1.2.4.3 Les composés activés par métabolisation

Un ensemble de composés relativement non polaires peut subir une activation

métabolique en formes électrophiles capables de réagir avec les centres nucléophiles de

l'ADN, devenant par là-même des mutagènes et des carcinogènes puissants. Les enzymes

impliquées dans une telle activation de carcinogènes sont notamment les cytochromes P450,

les glutathion S-transférases, les sulfotransférases, les acétyltransférases, les UDP-

glucuronosyltransférases, les enzymes catalysant les réactions d'adénosylation et de

méthylation (Halliwell et Gutteridge, 1999).

Le benzo[a]pyrène (Leadon et al., 1995), le paraquat (Peter et al., 1992; Gupta et al.,

1997), les aflatoxines (Friedberg et al., 1995) et les nitrosamines (Bartsch et al., 1989) sont

des exemples classiques de ce type d'activation métabolique.

A titre d'illustration, nous présenterons le schéma d'activation postulé pour la N-nitroso-

diméthylamine (Figure 1.2-6). L'hydroxylation d'un des carbones α de la molécule et sa

désalkylation en diazonium sont catalysées par différentes isoformes du cytochrome P450. Le

composé résultant, l'ion méthylcarbonium, est un puissant agent alkylant (Rowland, 1988).

Pour ces nitrosamines, une activation indépendante des cytochromes P450 a également été

décrite, qui requiert soit l'intervention de radicaux hydroxyles, soit une photolyse par les

radiations UV (Bartsch et al., 1989).

Figure 1.2-6 : Activation métabolique de la N-nitroso-diméthylamine

N N

OH3C

H3C

N N

OH3C

HOH2C

N N

OH3C

H

+ HCHO

N NOHH3C

CH3+

+ N2

Hydroxylationenzymatique

D'après (Rowland, 1988)

16

Page 27: These p Duez

1.2.4.4 L'incorporation d'analogues de bases nucléiques

Il a été démontré in vitro que certains désoxynucléotides endommagés pouvaient être

incorporés dans l'ADN au cours de la réplication d'une chaîne intacte. D'autre part, une

enzyme spécifique, qui dégrade la désoxyguanosine triphosphate hydroxylée en position 8

(8-oxodGTP), a été récemment mise en évidence, ce qui semble indiquer l'existence d'un

mécanisme visant à détruire ce nucléotide oxydé avant son incorporation dans l'ADN (Wani

et al., 1998). La pertinence et l'importance biologique éventuelle de ces phénomènes restent

cependant à étudier.

1.2.4.5 Adduits divers

Des adduits volumineux ont été détectés dans le foie de patients souffrant de la maladie de

Wilson (accumulation de cuivre) et d'hémochromatose (accumulation de fer), mais n'ont pu

être identifiés (Carmichael et al., 1995). De grandes quantités d'adduits lipophiles à l'ADN ont

été récemment mises en évidence par 32P – CLHP (Yang et al., 1998).

1.2.5 La réparation des dégâts à l'ADN

La tâche à assurer par les mécanismes de réparation est immense; il s'agit en effet de

surveiller en continu, dans chaque noyau de l'organisme, les 2 mètres de la double hélice de

l'ADN, soit 3 x 109 paires de bases, à la recherche de lésions chimiquement très variées et

présentes à l'état de traces (Bootsma et al., 2001). Plusieurs mécanismes extrêmement

efficaces ont été mis en évidence, à la fois chez les procaryotes, les eucaryotes et les

mammifères (Tchou et al., 1991; Bjoras et al., 1997; Boiteux et Radicella, 1998; Jaiswal et al.,

1998; Moller et Wallin, 1998; Bootsma et al., 2001) (Tableau 1.2-3).

Tableau 1.2-3 : Les principaux mécanismes de réparation des dommages à l'ADN

Type de lésion Mécanisme de réparation

Modification de bases (alkylation, oxydation, formation d'un adduit,…)

réversion directe excision de bases excision de nucléotides réparation post-réplication

Liens croisés intracaténaires réversion directe excision de nucléotides

Liens croisés intercaténaires excision de nucléotides recombinaison

Cassures mono-brins ligation

Cassures double-brins ligation recombinaison

17

Page 28: These p Duez

1.2.5.1 La réparation par réversion directe

Il s'agit du mécanisme le plus simple; la liaison entre la base et l'adduit est brisée par une

enzyme de manière directe. Les enzymes impliquées dans ces mécanismes sont :

• les photolyases qui réparent les dimères cyclobutanes et les dérivés (6-4) UV-induits.

De manière originale, l'énergie nécessaire à la rupture du lien covalent est fournie à

l'enzyme par une ré-irradiation à une longueur d'onde supérieure (300 à 600 nm); il

s'agit donc d'une photoréactivation enzymatique via un cofacteur catalytique FAD et

un chromophore capteur de lumière. L'existence de ce mécanisme chez les humains

reste controversée (Thoma, 1999).

• la O-6-méthylguanine-DNA-méthyltransférase et la N-méthylpurine-DNA-

glycosylase qui réparent les bases méthylées (Pieper, 1998).

1.2.5.2 La réparation par excision de bases (base excision repair, BER)

Ce mécanisme est un des plus importants (Wilson et Thompson, 1997); il permet en effet

de réparer une série de lésions, incluant les sites abasiques, les cytosine et 5-méthyl-cytosine

désaminées, les bases oxydées (Boiteux et Radicella, 1999) et, dans une moindre mesure, les

lésions d'alkylation, à condition que le groupement alkyle ne soit pas trop volumineux

(Wilson et Singhal, 1998). Il remplace de 1 à 5 bases dans le brin lésé.

Quatre types d'enzymes interviennent successivement :

• les ADN-glycosylases qui identifient la lésion et rompent le lien N-glycosidique,

générant un site apurinique ou apyrimidique (AP); plusieurs enzymes ont été

identifiées et présentent des spécificités différentes (Tableau 1.2-4);

• l'AP-endonucléase qui catalyse la rupture du lien phosphodiester du côté 5', générant

un 5'-désoxyribose-phosphate et un résidu 3'-OH; chez les mammifères, il n'existe

qu'une seule AP-endonucléase;

• les ADN-polymérases; la longueur du fragment synthétisé varie en fonction des

polymérases impliquées et 2 mécanismes peuvent être distingués, short patch repair

et long patch repair;

• les ADN-ligases qui scellent le fragment nouvellement incorporé.

Le BER est extrêmement efficace et rapide; les cinétiques d'excision de quelques bases

oxydées ont notamment été mesurées dans des lymphoblastes humains préalablement traités

par du peroxyde d'hydrogène (Tableau 1.2-5) (Jaruga et Dizdaroglu, 1996).

18

Page 29: These p Duez

Tableau 1.2-4 : Spécificité de quelques ADN-glycosylases

Enzyme Substrats

uracile-ADN-glycosylase uracile

3-méthyladénine-ADN-glycosylase 3-méthylpurines, 7-méthylpurines, bases éthylées, hypoxanthine, éthénoadénine

pyrimidine hydrate-ADN-glycosylase pyrimidines oxydées

formamidopyrimidine-glycosylase formamidopyrimidines, 8-oxodG

thymine mismatch-ADN-glycosylase thymine et uracile dans T:G et U:G

D'après (Wood, 1996)

Tableau 1.2-5 : Demi-vie de bases oxydées dans l'ADN cellulaire humain

Bases très rapidement excisées

Demi-vie (min)

Bases à excision plus lente

Demi-vie (min)

8-oxodA 12 FaPy-guanine 34 5-hydroxy-cytosine 12 8-oxodG 55 5-hydroxy-uracile 8.5 xanthine 38 5-hydroxyméthyl-uracile 11 FaPy-adénine 62

D'après (Jaruga et Dizdaroglu, 1996)

1.2.5.3 La réparation par excision de nucléotides (nucleotide excision repair, NER)

Ce mécanisme permet la réparation d'un nombre remarquable de lésions qui n'ont entre

elles aucun rapport de structure; pour agir, il nécessite à la fois une distorsion structurale et

une modification chimique dans les bases. Le NER intervient pour de nombreuses adduits qui

déforment la double hélice, par exemple les adduits formés avec des carcinogènes comme le

benzo[a]pyrène. Il peut également réparer des adduits avec de petits composés chimiques, les

photolésions du type dimère de pyrimidine et photoproduits 6-4 ainsi que les liens croisés

inter-caténaires. In vitro, il nécessite une trentaine de polypeptides (Moggs et Almouzni,

1999) qui interviennent dans un mécanisme fort semblable au précédent, si ce n'est qu'il y a

remplacement, non plus de 1 à 5 bases, mais bien de 25 à 30.

Les mécanismes exacts du NER ne sont pas encore élucidés; suivant différentes

conceptions, les protéines pourraient agir au sein d'un énorme complexe "réparosome" ou

interviendraient les unes après les autres (Batty et Wood, 2000).

19

Page 30: These p Duez

Le processus, qui est régulé par des phosphorylations réversibles (Moggs et Almouzni,

1999), se déroule en 5 étapes4 :

• la reconnaissance de la lésion et de la déformation structurale;

• le changement de conformation; le brin d'ADN à exciser se relâche et se

décomplémentarise par l'intermédiaire de 2 hélicases;

• la double incision; une incision se produit de part et d'autre de la lésion, à une

distance de 2 à 8 nucléotides du côté 3' et 15 à 24 nucléotides du côté 5';

• l'excision du fragment lésé; les protéines intervenues ne se dissocient pas du

fragment excisé.

• la synthèse et le scellage en place du nouveau fragment.

Au moins 2 voies de réparation, en partie communes, ont été mises en évidences. Pour

l'ensemble du génome, la réparation génomique globale, telle que décrite ci-dessus, assure le

processus. Son efficacité varie fortement en fonction de la lésion, de sa localisation dans le

génome, de la conformation de la chromatine et de la phase du cycle cellulaire. Pour les gènes

structurellement actifs, la réparation couplée à la transcription élimine les lésions dans le

brin transcrit, directement pendant la transcription. Une réparation rapide et efficace est donc

possible pour résoudre le problème urgent que peut poser à la cellule le besoin de transcrire

un ADN endommagé. L'ARN-polymérase II assurerait la détection initiale de la lésion

lorsque son processus de transcription est bloqué par un site lésé; le déplacement de la

polymérase est alors requis pour que la réparation soit assurée (Bootsma et al., 2001). Pour

beaucoup de lésions, ce processus est plus rapide que le mécanisme global.

1.2.5.4 La réparation post-réplication des mésappariements de bases (mismatch repair)

Une série d'ADN-polymérases "à fidélité faible" a été récemment mise en évidence

(polymérases η, ξ, θ, ι, κ, λ, µ, Eso1p, hRev1); ces enzymes sont capables de répliquer l'ADN

malgré la présence d'une lésion. Elles agissent seules ou en concert pour répliquer un ADN

endommagé et diffèrent dans leur spécificité vis-à-vis d'un substrat. Par rapport aux

polymérases de réplication classiques, qui ont une fidélité d'environ 10-5 à 10-7, celles-ci se

4 Note : l'importance du NER dans les mécanismes de défense anti-cancéreux a été mise en évidence chez des patients atteints de xeroderma pigmentosum, une affection génétique rare autosomique récessive caractérisée par des déficiences dans cette voie de réparation. Ces patients présentent un taux extrêmement élevé de cancers cutanés induits par le soleil (1000 fois supérieur à la normale). Sept groupes complémentaires (de A à G) qui sont déficients dans différents gènes peuvent être distingués. Ces gênes codent, notamment, pour les protéines XPA à XPG requises pour la réparation par excision de nucléotides; les groupes A et B sont également déficients dans la réparation des gènes à haut degré de transcription. Un autre groupe de patients (variant XP) est déficient en une protéine qui permet la réplication semi-conservatrice à partir de sites endommagés (réparation post-réplication), la polymérase η (Bootsma et al., 2001; Cleaver et al., 2001).

20

Page 31: These p Duez

caractérisent par une fidélité de l'ordre de 10-2 seulement. Ce qui pose pas mal de questions

quant à leur contribution aux mécanismes de réplication de l'ADN (Cleaver et al., 2001).

Quand l'ADN a pu être répliqué malgré une lésion, le mécanisme de réparation des

mésappariements peut intervenir. Il élimine ainsi les appariements incorrects qui peuvent

survenir suite à des délétions, des transversions, des bases lésées ou des erreurs des ADN-

polymérases. Cette réparation fait intervenir un grand nombre de protéines interagissant entre

elles; les étapes principales sont en fait très mal connues chez les mammifères.

1.2.5.5 La ligation des fragments mono-brins

Les ADN-ligases I et III sont mises en jeu pour recoller les fragments mono-brins qui sont

formés par hydrolyse du lien phosphodiester au niveau des sites abasiques, mais aussi par les

différents mécanismes de réparation que nous venons de voir.

1.2.5.6 La réparation des fragments double-brins

Les fragments double-brins sont parmi les lésions les plus problématiques; elles peuvent

mener à des cassures et à des réarrangements de chromosomes, à un processus prolifératif ou

à la mort cellulaire (Rathmell et Chu, 1998). Leur réparation est particulièrement délicate car

les ADN-polymérases ne peuvent tirer que peu d'information du brin complémentaire pour

reconstituer le puzzle (Haaf et al., 1999; Raderschall et al., 1999).

Deux mécanismes de réparation ont cependant été mis en évidence, la recombinaison

homologue (le double-brin est reconstruit à partir de l'information du chromosome

homologue) et la recombinaison non homologue (des complexes enzymatiques alignent et

recollent les fragments à assembler) (Rathmell et Chu, 1998; Haber, 2000).

1.2.5.7 La réparation des liens croisés inter-caténaires

Cette réparation combine 2 des mécanismes que nous venons de décrire, la réparation par

excision de nucléotides et la recombinaison. Elles procède en 3 étapes :

• Une incision dans la même chaîne, de chaque côté du lien croisé, génère deux

"trous", donc un fragment de nucléotides qui reste accroché au brin complémentaire

par le lien croisé et les liens hydrogènes.

• La recombinaison du brin lésé avec une chaîne homologue forme un intermédiaire

triple-brin; il y a ensuite excision du fragment comportant le lien croisé.

• Le brin complémentaire sert alors de modèle pour la synthèse du fragment manquant.

21

Page 32: These p Duez

1.2.6 La structure de la chromatine et les dégâts à l'ADN

1.2.6.1 Structure de la chromatine

Dans les cellules eucaryotes, les molécules d'ADN sont organisées d'une manière bien

spécifique avec des protéines histones et non-histones pour former la chromatine, ce qui

permet un compactage d'un facteur ~10.000 de la double hélice de l'ADN dans les

chromosomes. L'ADN est associé aux histones pour s'organiser en nucléosomes, des unités

répétitives d'environ 200 paires de bases (160 à 260 suivant les organismes et les tissus),

enroulées à raison de ± 150 paires de bases autour d'octamères histones (association de 2

copies de chacun des histones H2A, H2B, H3 et H4), et ancrées par ± 50 bases sur l'histone

H1 (linker region ou région d'ancrage). Grâce à l'histone H1, les nucléosomes s'empileraient

en une fibre dite fibre de 300 Å. (Figure 1.2-7)

Figure 1.2-7 : Schéma des liaisons ADN/histone et fibre de 300 Å

(Calladine et Drew, 1997)

L'ensemble de ces opérations ne permet cependant qu'un compactage total d'un facteur

~ 40 et les niveaux d'organisation supérieure sont encore fort mal connus. Ils font intervenir

notamment de petites protéines dites High-Mobility Group (Calladine et Drew, 1997; Nelson

et Cox, 2000).

22

Page 33: These p Duez

Dans l'ADN chromosomique, il y a une hétérogénéité structurelle prononcée de la

composition et de la séquence des nucléotides, mais aussi de l'activité fonctionnelle. La

majorité des gènes est inactivée par un ensemble de protéines qui élaborent avec les

nucléosomes un complexe répresseur. Une fraction mineure des gènes est cependant

continuellement transcrite ou toujours prête pour la transcription; leur structure peut inclure

des protéines histones acétylées ou ADP-ribosylées, des nucléosomes altérés dans la région

promotrice, un déploiement de la chromatine, une perte ou un réarrangement de nucléosomes

dans la région transcrite ou même une densité régionale particulière en ARN polymérase

(Moggs et Almouzni, 1999; Thoma, 1999). Certaines régions peuvent également s'associer

avec des protéines spécifiques, ce qui permet la régulation de l'expression de gènes. La

position du nuclésome sur la séquence d'ADN pourrait jouer un rôle fondamental dans

l'expression ou la répression d'un gène. A cette hétérogénéité structurelle et fonctionnelle se

superpose également une variabilité temporelle qui reflète les propriétés dynamiques de la

chromatine au cours du cycle cellulaire (Thoma, 1999).

Les déformations structurelles de l'ADN nucléosomal, sa mobilité et sa flexibilité

suggèrent une tendance à accommoder des lésions variées ainsi qu'une tolérance envers les

interactions avec certains agents chimiques et protéiques. L'impact des contraintes

structurelles des nucléosomes sur la formation des dégâts et leur réparation ainsi que l'impact

des lésions de l'ADN sur la structure et la position des nuclésomes restent des questions

fondamentales (Thoma, 1999).

1.2.6.2 Chromatine et dégâts à l'ADN

L'ADN des régions d'ancrage est sensible à la digestion par certaines nucléases; en

mesurant les dommages à l'ADN avant et après digestion enzymatique, les dégâts peuvent

donc être grossièrement localisés. Il apparaît que certaines formes de dommages ne sont pas

aléatoires quant à leur localisation dans le nucléosome. Ceci pourrait refléter des problèmes

d'accessibilité aux groupements réactifs des bases ou des problèmes d'encombrement stérique

pour la formation de certains adduits volumineux (Tableau 1.2-6) (MacLeod, 1995).

1.2.6.2.1 L'exemple des dégâts oxydatifs

L'étude in vitro des dégâts provoqués par des réactifs de type Fenton (Enright et al., 1992)

a montré que les dommages oxydatifs, cassures double-brins et 8-oxodG, dépendent à la fois

du réactif et de la région nucléosomale. Sur des fondements stériques, il est donc possible que

les changements structuraux de la chromatine qui accompagnent la transcription favorisent

l'accès aux gènes actifs d'attaques potentiellement mutagènes (Enright et al., 1996).

23

Page 34: These p Duez

Tableau 1.2-6 : Distribution des lésions à l'ADN dans les nucléosomes

Type de dégâts

Examples

Taille de l'adduit et/ou distorsion de la

double hélice

Distribution dans les

nucléosomes

Radiations UVC et UVB

dimères cyclobutanes photoproduits (6-4)

++ +++

Aléatoire Région d'ancrage

Chimiques encombrants

N-acetoxy-2-acétylaminofluorène aflatoxine b1 benzo[a]pyrène

+++ Région d'ancrage

Petits agents alkylants

diméthylsulfate, méthylméthane sulfonate méthylnitrosourée, diméthylnitrosamine

+ +

Aléatoire Région d'ancrage

Radiations ionisantes

rayons X, rayons γ + Région d'ancrage (?)

Chimiques radio-mimétiques

bléomycine + Région d'ancrage

Agents formant des liens croisés

cis-dichloroplatine (II), psoralène +++ Région d'ancrage

D'après (Smerdon et Thoma, 1998)

1.2.6.2.2 L'exemple des photolésions dimères

En ce qui concerne les dégâts UV-induits, la flexibilité de l'ADN conditionnerait en fait la

possibilité de dommage (Thoma, 1999) et les séquences favorisant les courbures et les

déroulements constitueraient des sites préférentiels. Les dimères de pyrimidine sont répartis

uniformément dans le nucléosome, alors que les photoproduits (6-4) se concentrent

principalement dans les régions d'ancrage; cette différence de distribution pourrait être due à

la forte distorsion de chaîne que provoquent ces derniers, distorsion qui pourrait être rendue

localement difficile par l'enroulement autour des histones (Smerdon et Thoma, 1998; Thoma,

1999). Il est également possible que ce soient les nucléosomes qui changent de position suite

à l'induction d'un dommage; les octamères histone pourraient soit glisser le long de la

séquence d'ADN, soit se dissocier pour se réassembler à une autre position. Ce mouvement

permettrait de déplacer les adduits volumineux, qui provoquent de fortes distorsions de

chaîne, vers la zone d'ancrage (Schieferstein et Thoma, 1998; Thoma, 1999), un moyen très

simple de libérer les chaînes (Moggs et Almouzni, 1999)

Les dimères de pyrimidine présentent une distribution non aléatoire, avec une périodicité

de 10.3 paires de bases qui reflète la périodicité de l'enroulement de l'hélice d'ADN dans les

nucléosomes. Les zones éloignées du squelette histone semblent les plus exposées aux

24

Page 35: These p Duez

dégâts UV. Par contre, et de manière inattendue, la distribution des lésions (6-4) est cette fois

parfaitement aléatoire (Friedberg et al., 1995; Smerdon et Thoma, 1998); il apparaît donc que

les nucléosomes peuvent tolérer la perte d'énergie entraînée par des lésions volumineuses qui

causent des distorsions sévères de l'ADN.

Une distribution hétérogène des lésions à l'ADN dépend aussi des protéines qui lui sont

liées; il n'y a pas de règle et la situation dépend des régions d'ADN et des protéines

constituant les complexes.

1.2.6.3 Chromatine et réparation

La structure de la chromatine influence également la réponse cellulaire aux dégâts subis;

elle conditionne en fait l'accessibilité des dommages aux mécanismes de détection de lésion et

de réparation, notamment les photolyases et les protéines du complexe NER (réparation par

excision de nucléotides) (Thoma, 1999). De sorte qu'un dommage donné pourrait être

particulièrement aisé et rapide à réparer si les mêmes mécanismes d'encombrement ou

d'hydrophobicité conditionnaient la position du dégât et l'accessibilité aux enzymes de

réparation (Pendrys, 1983; Schieferstein et Thoma, 1998; Thoma, 1999; O'Connor et al.,

2000).

1.2.6.3.1 La réparation par excision de nucléotides (NER)

Il semble que la phase de reconnaissance soit rapide dans les régions d'ancrage et procède

par glissement ou déploiement/reploiement de la fibre d'ADN pour le reste de la chromatine.

La reconnaissance serait plutôt tridimensionnelle (les enzymes en solution "plongent" sur une

lésion) que linéaire (les enzymes scannent toute la chaîne d'ADN à la recherche d'une lésion),

mais les 2 processus sont probablement concomitants. Les étapes suivantes ont besoin de

beaucoup plus de place, au moins 100 paires de bases (Moggs et Almouzni, 1999); celle-ci

pourrait provenir de la dynamique naturelle de la chromatine et d'un remodelage enzymatique.

Après réparation, les fragments d'ADN nouvellement insérés se trouvent

préférentiellement dans les régions d'ancrage (1/2 vie, 20 min) (Moggs et Almouzni, 1999) et

"migrent" au cours du temps pour finir distribués de manière homogène dans les

nucléosomes. Ce qui suppose une maturation de la chromatine, vraisemblablement en

plusieurs étapes, pour terminer la réparation (Smerdon et Thoma, 1998; Moggs et Almouzni,

1999; Thoma, 1999).

Rappelons que le NER est intimement lié à la transcription, elle-même fortement

dépendante de la structure de la chromatine. C'est notamment le cas pour la réparation des

25

Page 36: These p Duez

photoproduits UV qui dépend du statut transcriptionnel des séquences à réparer (Pfeifer,

1997) et présente un caractère non aléatoire (Nakagawa et al., 1998).

1.2.6.3.2 La réparation par excision de bases (BER)

A notre connaissance, aucune corrélation n' a encore été démontrée entre le BER et la

structure de la chromatine. Pour certaines lésions (thymine glycols), mais pas pour d'autres, le

BER est lié à la transcription.

1.3 LES ESPECES REACTIVES DE L'OXYGENE ET LES DOMMAGES OXYDATIFS A L'ADN

1.3.1 Introduction

L'histoire géologique nous montre que la vie serait survenue sur notre planète, il y a quatre

milliards d'années, dans des conditions d'absence quasi totale d'oxygène. Un milliard d'années

plus tard, l'évolution du processus de la photosynthèse dans les algues bleues commençait à

générer de l'oxygène, transformant en un laps de temps relativement court la composition de

l'atmosphère. La filtration des UV, par l'oxygène mais aussi par la couche d'ozone générée

dans la stratosphère, a probablement permis aux organismes vivants de quitter la mer pour

lentement coloniser les terres (Figure 1.3-1).

Cette montée d'oxygène dans l'atmosphère a aussi probablement représenté une source de

dégâts considérables aux formes de vie anaérobies primitives. Certaines ont dû s'adapter,

inventer des moyens de défense appropriés et in fine évoluer pour tirer parti de cette molécule

omniprésente, en l'utilisant comme siphon d'électrons. Au cours de la respiration aérobie,

l'énergie provenant de la réduction de l'oxygène en eau est ainsi récupérée dans la molécule

hautement énergétique qu'est l'ATP.

Bien qu'indispensable à la vie aérobie, l'oxygène reste cependant un toxique ubiquiste

auquel tous les êtres vivants sont exposés de manière massive; certains auteurs vont même

jusqu'à le qualifier de polluant atmosphérique génotoxique majeur….(Halliwell et Gutteridge,

1999).

1.3.2 Propriétés fondamentales de l'oxygène

1.3.2.1 Oxygène moléculaire et oxygène singulet

Suivant la définition très large proposée par Halliwell et Gutteridge (Halliwell et Gutteridge,

1999), un radical libre est toute espèce chimique capable d'existence indépendante et qui

26

Page 37: These p Duez

Figure 1.3-1 : Evolution de la teneur en oxygène dans l'air

(Wayne et Wayne, 1996)

comprend un ou plusieurs électrons non appariés. Le Tableau 1.3-1 nous montre que la forme

la plus stable de l'oxygène, la molécule diatomique, répond à cette définition. Elle possède en

effet 2 électrons non appariés, localisés dans 2 orbitales anti-liantes π* 2p différentes et

portant des spins identiques; il s'agit de l'état basal appelé aussi état triplet5 (Halliwell et

Gutteridge, 1999).

Si cet oxygène tente d'arracher une paire d'électrons (oxydation) à une autre molécule ou

atome, ces 2 électrons doivent également être de spins anti-parallèles pour entrer dans les 2

orbitales π* 2p. Cependant une paire d'électrons d'une orbitale atomique ou moléculaire ne

peut, de par le principe d'exclusion de Pauli, remplir ce critère. Cette importante restriction de

spin sur le transfert d'électrons amène l'oxygène à plutôt accepter les électrons un par un, ce

5 Les termes singulet et triplet proviennent du comportement magnétique des lignes du spectre d'émission de l'oxygène. L'oxygène triplet est paramagnétique car les champs magnétiques de ses 2 électrons célibataires sont orientés dans la même direction; les 2 électrons interagissent avec le champ magnétique externe et chaque raie du spectre d'émission se divise en trois raies contiguës. L'oxygène singulet est diamagnétique, les champs magnétiques des 2 électrons appariés s'annulant; les raies d'émission restent donc inchangées en présence d'un champ magnétique externe ((Sahnoun et al., 1997).

27

Page 38: These p Duez

qui interdit ou ralentit sa réactivité vis-à-vis des non-radicaux. Par contre, un apport d'énergie

(22.4 kcal), via une molécule photo-excitée, peut amener les 2 électrons π* 2p en anti-

parallèle dans la même orbitale; l'oxygène est alors à l'état singulet 1∆g O2, une espèce non-

radicalaire mais extrêmement réactive (Figure 1.3-2). Ce phénomène est connu sous le terme

réaction de photosensibilisation de Type II. Un autre état singulet, l'état 1Σg+ O2, qui permet

également de lever la restriction de spin, peut aussi être formé (37.5 kcal); mais cet état est

fortement instable et se dégrade en 1∆g O2 qui est habituellement la seule espèce oxygène

singulet considérée en biologie, sous le symbole 1O2 (Floyd, 1993; Sahnoun et al., 1997;

Halliwell et Gutteridge, 1999).

Tableau 1.3-1 : Occupation des orbitales moléculaires de l'oxygène, de l'anion superoxyde, de

l'anion peroxyde et de l'oxygène singulet

Oxygène triplet (3Σg- O2)

Anion superoxyde

(O2• -)

Anion peroxyde(O2

2-) Oxygène singulet

(1∆g O2) Oxygène singulet

(1Σg+ O2)

π* 2p ↑ ↑ ↑↓ ↑ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑ ↓

π* p ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓

σ 2p ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓

σ* 2S ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓

σ 2S ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓

σ* 1S ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓

σ 1S ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓

D'après (Sahnoun et al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999)

Figure 1.3-2 : Réactivité de l'oxygène avec les molécules biologiques

↑↑ Oxygène moléculaire

(Etat triplet)

+ ↑↓

Molécules biologiques (Etat singulet)

Pas de réaction (Eq.1)

↑↑ Oxygène moléculaire

(Etat triplet)

+

Energie (23 kcal)

↑↓ Oxygène singulet (Eq. 2)

↑↓ Oxygène singulet

+ ↑↓

Molécules biologiques (Etat singulet)

Oxydation (Eq. 3)

D'après (Floyd, 1993)

28

Page 39: These p Duez

1.3.2.2 Espèces semi-réduites de l'oxygène

Les espèces réactives intermédiaires entre les 2 états redox extrêmes que sont l'oxygène et

l'eau (Figure 1.3-3) sont formées en très faibles quantités dans les systèmes biologiques.

Figure 1.3-3 : Chimie de l'oxygène; transferts d'électrons et de protons

(les potentiels redox sont rapportés à l'électrode normale d'hydrogène)

O2

•- -- •- --

Ces espèc

• l'anion su

traverser l

• le peroxy

• et le radic

molécule Le supero

1

- -

réaction, très

activation enz

e

O2

pKa H+

4.8

HO2•

es semi-réduit

peroxyde, O2•-

es membranes

de d'hydrogène

al hydroxyle,

proche de son

xyde

60 mV +

peut se t

efficace à pH

ymatique par

O2• - + O

e-

O2

pKa H+

> 16 HO2

-

pKa H+

11.8

H2O2

es de l'oxygène

, espèce chargé

via les canaux

, H2O2, qui pa•OH, qui réagit

site de formati

+ 816 mV

½ O2 + 2e- + 2H

940 mV

ransformer par

acide, est pratiq

la superoxyde

2• - + 2H+

e-

O + O

pKa H+ pKa H+ 11.9 > 16

• -

e

s

t

o

-

+

+

d

d

e

HO + HO

pKa H+ 14

H2O

HO• -

D'apr

sont :

négativement

ioniques

se aisément les

rès rapidement

n

460 mV

+

ismutation en p

uement inexista

ismutase.

H2O2

e-

HO

ès (Pierre, 1995)

au pH physiologique qui peut

membranes

et sans distinction avec toute

1770 mV

eroxyde d'hydrogène; cette

nte à pH neutre et requiert une

+ O2

(Eq. 4)

29

Page 40: These p Duez

Le superoxyde est un excellent réducteur; il est notamment capable de réduire certains

métaux, tels le fer(III) ou le cuivre(II) :

O2

• - + M(n+1)+ O2 + M n+ (Eq. 5)

Le peroxyde d'hydrogène, quant à lui, réagit facilement avec un métal, par exemple le

fer(II), pour former le radical hydroxyle (Réaction dite de Fenton) :

H2O2 + M n+ OH- + •OH + M(n+1)+ (Eq. 6) Le bilan de ces 2 réactions s'établit comme suit (Réaction dite de Haber-Weiss) :

O2• - + H2O2

Métal

OH- + •OH + O2

(Eq. 7)

Le mécanisme de ces réactions est mal connu et passe vraisemblablement par la formation

de complexes intermédiaires; des espèces de type ferryl (fer(IV)) telles que (Fe=O)2+ sont

souvent proposées, mais n'ont pas été mises en évidence de manière concluante (Halliwell et

Gutteridge, 1999). Le métal agit comme catalyseur et est donc requis en quantités très faibles;

dans les cellules, le fer actif du point de vue redox est probablement en traces sous la forme

d'un complexe de poids moléculaire faible. Ces métaux sont également capables de catalyser

la décomposition des peroxydes organiques en radicaux alkoxyles et peroxyles :

ROOH + M n+ RO• + M(n+1)+ + OH- (Eq. 8)

ROOH + M(n+1)+ ROO• + M n+ + H+ (Eq. 9)

Le radical hydroxyle, par des réactions qui sont pratiquement diffusion-contrôlées, ajoute

ou soustrait un atome d'hydrogène aux biomolécules cibles pour former un autre radical; par

exemple :

RH + •OH HR•OH (Eq. 10)

RH + •OH R• + H2O (Eq. 11)

R'H + R• R' • + RH (Eq. 12) Si l'oxygène est présent, il peut réagir avec certains radicaux libres pour former des

radicaux, par exemple peroxyles :

30

R• + O2 ROO• (Eq. 13)

ROO• + R'H ROOH + R' • (Eq. 14)

Page 41: These p Duez

Dans tous les cas (Eq. 10 à 14), une réaction en chaîne peut être initiée, menant à d'autres

radicaux; chaque hydroperoxyde formé peut également réagir en présence d'un métal comme

le fer ou le cuivre pour produire d'autres radicaux, propageant également la réaction. Ces

dégâts sont particulièrement importants quand ils se produisent dans les lipides insaturés des

membranes biologiques; une telle réaction mène à une véritable amplification d'une attaque

radicalaire, la peroxydation lipidique.

La localisation des dégâts oxydatifs aux biomolécules, lipides, protéines, ADN et ARN,

dépendrait largement de la proximité d'un métal ou de sa liaison à un site spécifique de la

molécule.

1.3.2.3 Le peroxynitrite

Le peroxynitrite ONO2-, formé par le couplage entre l'oxyde nitrique NO• et le superoxyde

O2•- a pour forme protonée l'acide peroxynitreux, ONO2H (pKa, 6.8). La vitesse de cette

réaction est 3.5 fois supérieure à la décomposition de O2•- catalysée par la superoxyde

dismutase (Burney et al., 1999). Le NO• et le superoxyde étant produits par les macrophages

et les neutrophiles, ONO2- est susceptible d'être produit en grandes quantités dans les sites

inflammatoires. Il y a différentes sources exogènes de peroxynitrite, incluant la fumée de

cigarette et l'exposition des nitrates aux UVC ou aux radiations ionisantes.

ONO2- est un oxydant très puissant, il peut capter 1 ou 2 électrons et est capable d'oxyder

les lipides, les protéines et l'ADN; il est diffusible et peut être pris en charge par certains

systèmes de transport. Il est capable de réagir par lui-même, mais aussi de générer par

décomposition (temps de ½ vie à 37°C de ONO2H, 1 s) des radicaux très réactifs, parmi

lesquels le radical hydroxyle (Douki et Cadet, 1996). Sa décomposition est fortement

accélérée en présence de CO2.

1.3.3 Les principales sources physiologiques d'espèces réactives de l'oxygène

Les sources exogènes d'espèces réactives de l'oxygène ont été envisagées dans la Section

1.1; rappelons que celles-ci peuvent être d'origine physique, mais aussi chimique.

1.3.3.1 La phosphorylation oxydative mitochondriale

De 85 à 90 % de l'oxygène consommé par les animaux est utilisé par les chaînes

respiratoires mitochondriales, un ensemble de transporteurs d'électrons qui sont soit mobiles,

soit liés aux membranes internes. Chacun de ces éléments a son propre potentiel redox, ce qui

permet une réduction contrôlée de l'oxygène en eau à partir des électrons générés par le

métabolisme énergétique cellulaire, notamment le cycle de de Krebs. Une partie des électrons

31

Page 42: These p Duez

est cependant perdue en cours de route, aboutissant à la formation de O2• - (Nivière et

Fontecave, 1995). Le devenir de ce superoxyde reste un point de controverse; il aurait

apparemment peu de chances d'échapper aux superoxydes dismutases de l'organite de sorte

que le peroxyde d'hydrogène mitochondrial dériverait entièrement de ce superoxyde. Les

mitochondries peuvent également générer des radicaux hydroxyles.

L'ADN mitochondrial, qui représente chez l'homme 16569 paires de bases pour 37 gènes,

serait ainsi une cible privilégiée des attaques oxydatives. Cette hypothèse a conduit à une

tentative d'explication des modifications subies par l'organisme au cours du vieillissement

(Ames, 1989; Halliwell et Gutteridge, 1999). De par l'exposition continue de cet ADN à des

conditions pro-oxydantes, il pourrait en effet y avoir une accumulation de mutations qui

résulterait en des mitochondries incapables d'assurer suffisamment d'ATP pour un

métabolisme cellulaire correct.

En cas d'hypoxie suivie d'une réoxygénation brutale, par exemple lors d'une ischémie-

reperfusion, la chaîne de transport d'électrons ne peut absorber l'afflux d'oxygène trop brutal

et réduit celui-ci directement en superoxyde qui sera transformé par dismutation, directe ou

enzymatique, en peroxyde d'hydrogène. Si cet afflux massif de ROS dépasse les défenses

antioxydantes de la cellule, des dégâts à d'autres constituants cellulaires deviennent

inévitables (Nivière et Fontecave, 1995; Sahnoun et al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999).

1.3.3.2 Les complexes enzymatiques du réticulum endoplasmique

Le réticulum endoplasmique, une structure cytoplasmique constituée d'une membrane en

un feuillet continu, extrêmement replié et soudé à la membrane nucléaire externe, comprend

un système de chaîne de transport d'électrons, les complexes enzymatiques cytochromes P450

et b5. Des fuites d'électrons, à la fois au niveau des cytochromes et de la réductase, peuvent

générer le superoxyde et le peroxyde d'hydrogène (Nivière et Fontecave, 1995; Sahnoun et

al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999).

1.3.3.3 La phagocytose et l'explosion respiratoire

Les membranes plasmiques de cellules spécialisées, principalement les leucocytes,

comportent un système complexe de transport d'électrons. Celui-ci permet de générer de

grandes quantités de superoxyde pendant le processus phagocytaire, un mécanisme de défense

essentiel contre les microorganismes. Après l'ingestion de particules opsonisées dans des

vésicules formées à partir de la membrane plasmatique, la NADPH oxydase est rapidement

activée, suivie d'une rapide explosion respiratoire qui génère du superoxyde, du peroxyde

32

Page 43: These p Duez

d'hydrogène et, via la réaction de Haber-Weiss (Eq. 7) catalysée par un métal, le radical

hydroxyle. Par l'action de la myéloperoxydase, de l'hypochlorite est également produit:

H2O2 + Cl- Myélo-Px

HOCl + OH-

(Eq. 15)

Une partie de ces ROS est libérée dans le milieu extra-cellulaire, ce qui permettrait

d'expliquer les dégâts tissulaires observés durant les processus inflammatoires ainsi que les

effets anti-inflammatoires de la superoxyde dismutase (Nivière et Fontecave, 1995; Sahnoun

et al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999).

1.3.3.4 Les réactions oxydasiques des peroxysomes

Bien que le peroxyde d'hydrogène cellulaire soit formé en majeure partie par la

dismutation des radicaux superoxydes, il peut également résulter de la réduction à 2 électrons

de l'oxygène par diverses oxydases6. La plupart de ces enzymes sont localisées dans les

peroxysomes où de grandes concentrations de catalase ont été également mises en évidence.

Ces petits organites catalysent des réactions d'oxydation qui permettent une détoxification au

niveau du foie et des reins; elles participent également à la β-oxydation des acides gras.

La compartimentation de ces réactions protège en grande partie la cellule des ROS

générés; des quantités significatives de peroxyde d'hydrogène peuvent cependant passer dans

le compartiment cytoplasmique (Floyd, 1993; Nivière et Fontecave, 1995; Sahnoun et al.,

1997; Halliwell et Gutteridge, 1999).

1.3.3.5 Les réactions cytoplasmiques

Certaines des enzymes oxydatives sont également présentes dans le cytoplasme;

l'importance physiologique d'éventuelles fuites de ROS au niveau de ces enzymes reste fort

controversée (Halliwell et Gutteridge, 1999).

Des molécules endogènes et exogènes variées, ascorbate, glutathion, pyrogallol,

catécholamines et flavines réduites subissent une autooxydation, résultant en une production

de superoxyde. En présence de thiols ou d'ascorbate, le fer(III) peut être réduit en fer(II) qui

peut s'autooxyder en produisant du superoxyde. L'importance réelle de ces phénomènes in

vivo est cependant obscure (Halliwell et Gutteridge, 1999).

33

6 Entre autres la xanthine oxydase, la glutathion oxydase et la monoamine oxydase

Page 44: These p Duez

1.3.4 Protections cellulaires antioxydantes

La compartimentation en organites spécialisés et la séquestration des métaux représentent

certainement les premières défenses cellulaires. Celles-ci sont complétées par toute une

panoplie d'antioxydants enzymatiques et non-enzymatiques dont la fonction essentielle vise à

éliminer les espèces réactives de l'oxygène ainsi que leurs précurseurs.

1.3.4.1.1 Les antioxydants enzymatiques

Les superoxydes dismutases, SOD, accélèrent considérablement la dismutation de l'anion

superoxyde :

O2• - + O2

• - SOD 2 H+

H2O2 + O2

(Eq. 16)

La catalase dégrade le peroxyde d'hydrogène :

2 H2O2 CAT

2 H2O + O2

(Eq. 17)

La glutathion peroxydase (GSH-Px) réduit le peroxyde d'hydrogène en eau en utilisant le

glutathion réduit, GSH, comme donneur d'électrons :

H2O2 + 2 GSH GSH-Px

2 H2O + GS-SG

(Eq. 18)

1.3.4.1.2 Les antioxydants non-enzymatiques

Une littérature abondante détaille de nombreuses molécules aux propriétés antioxydantes

(Nivière et Fontecave, 1995; Sahnoun et al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999); la plupart

de ces substances montrent également une activité antimutagène et anticarcinogène dans

nombre de modèles (Hartman et Shankel, 1990). Les antioxydants non-enzymatiques les plus

importants sont le glutathion, les tocophérols (vitamine E), l'ascorbate et l'acide urique.

1.3.4.1.3 La troisième ligne de défense antioxydante

En raison de leur importance pour la régénération des fonctions cellulaires après une

attaque oxydative, les mécanismes d'élimination et de réparation des biomolécules oxydées

sont considérés comme une véritable troisième ligne de défense antioxydante (Yu, 1993).

Cette classe comprend les enzymes lipolytiques et protéolytiques, mais aussi les systèmes de

réparation de l'ADN. Les lipides et protéines oxydés constituent d'excellents substrats

enzymatiques qui sont dégradés préférentiellement.

34

Page 45: These p Duez

1.3.5 Le stress oxydatif

L'exposition à l'oxygène ainsi que sa métabolisation résultent donc dans la formation de

sous-produits, des espèces toxiques semi-réduites, qui sont à l'origine d'un stress oxydatif.

Celui-ci est fréquemment défini comme un déséquilibre entre les attaques par les espèces

réactives de l'oxygène et les défenses antioxydantes (Nivière et Fontecave, 1995; Sahnoun et

al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999). Un stress oxydatif est généralement la conséquence

d'un excès de production d'espèces réactives de l'oxygène; il peut également survenir lors

d'une déplétion en antioxydants, par exemple en cas de malnutrition (Sahnoun et al., 1998).

Le stress imposé peut être considéré comme un potentiel de dégâts oxydatifs, P°. Des

défenses antioxydatives, capables d'empêcher ou de réduire l'accumulation de ces sous-

produits toxiques, sont cependant apparues au cours de l'évolution de sorte que le potentiel de

dégâts oxydatifs soit opposé par la capacité de défense oxydative du système, Ac.

Ces 2 procédés opposés sont en équilibre dynamique suivant l'équation (Floyd, 1993) :

Ac

(Eq. 19)

En fait, il semble que le potentiel de dégâts oxydatifs soit toujours supérieur à la capacité

de défense de sorte qu'une faible quantité de ROS échappe en permanence aux défenses

cellulaires; soit P'° cette fraction de ROS :

P'° = P° - Ac

(Eq. 20)

L'existence de cette fraction est actuellement quasi certaine. Toutes les méthodes

analytiques montrent en effet, sauf artefacts multiples, qu'il existerait, dans toutes les cellules

à tout moment, une quantité basale de protéines et de bases nucléiques oxydées. D'autre part,

il est bien connu que les cellules âgées accumulent un pigment formé de lipides et de

protéines oxydées, la lipofuscine. Il semble donc y avoir une certaine tolérance de la nature à

l'égard des oxydations; il est en fait probable que la dépense d'énergie requise pour bloquer

tout événement oxydatif serait tout simplement trop élevée. De plus, un faible flux d'espèces

oxydées semble indispensable pour initier ou relayer une série d'évènements comme le

développement ou la différenciation cellulaire (Floyd, 1993; Mossman, 2000).

Toutes ces observations reflètent en fait l'existence continue d'oxydations mais indiquent

aussi que la réparation par les différents mécanismes n'est jamais complète. De sorte que la

quantité de dégâts présente à un moment donné reflète un niveau d'équilibre qui serait la

résultante du taux de formation moins le taux de réparation et de dégradation responsables de

35

Page 46: These p Duez

l'élimination du dommage. Ainsi, pour une macromolécule oxydée Box dont le produit de

dégradation est A (Floyd, 1993) :

B P'°

R Box

Dox A

(Eq. 21)

le taux de formation de Box est gouverné (i) par la quantité de ROS toxiques qui ont échappé

aux systèmes de défense, P'°; (ii) par le taux de réparation de la macromolécule oxydée, R; et

(iii) par le taux de dégradation de cette macromolécule oxydée en ses éléments de base, Dox.

En ce qui concerne les protéines, la dégradation protéolytique de la molécule oxydée est

probablement le facteur le plus important; cette fonction serait assurée par les protéasomes,

des complexes protéasiques multicatalytiques. Une certaine fonction de régénération serait

assurée par les protéines dites de stress (heat shock proteins). Pour l'ADN en revanche, ce

sont les facteurs de réparation qui jouent un rôle primordial (Floyd, 1993).

1.3.6 Dégâts oxydatifs aux lipides et aux protéines

Le mécanisme chimique des dégradations provoquées par les radicaux oxygénés est

complexe et pas toujours complètement élucidé.

1.3.6.1 Les lipides

Les acides gras polyinsaturés sont particulièrement sensibles à la peroxydation en raison

de leurs hydrogènes bis-allyliques facilement oxydables (Figure 1.3-4).

Figure 1.3-4 : Une partie de la structure d'un acide gras polyinsaturé

C H HC

C H H

CHH C

Hydrogènes bis-allyliques

En fonction du nombre d'insaturations de la structure lipidique, la peroxydation conduit à

la formation de différents hydroperoxydes (ROOH) suivant des réactions analogues aux

équations 10 à 14. Ces derniers, du fait de leur instabilité se fragmentent, notamment en

présence d'ions de métaux de transition, en composés de masses moléculaires plus faibles,

comprenant des aldéhydes, des acides et des traces d'hydrocarbures, éthane, pentane,… Parmi

les aldéhydes, une très large place a été initialement donnée à un dialdéhyde tricarboné, le

malondialdéhyde (MDA), un mutagène reconnu. En fait cet aldéhyde serait produit en

36

Page 47: These p Duez

beaucoup moins grande quantité que les hydroalkénals, comme le 4-hydroxy-2-nonénal

(HNE), le composé le plus toxique produit à partir des lipides (Sahnoun et al., 1997;

Halliwell et Gutteridge, 1999; Marnett, 2000).

La peroxydation lipidique semble être à la fois un mécanisme d'amplification et de

déplacement d'une attaque radicalaire locale, permettant une "action à distance" de ROS

extrêmement réactifs, notamment les radicaux •OH. Les hydroperoxydes lipidiques et leurs

produits de dégradation sont toxiques pour les cellules. Il semble toutefois qu'une

peroxydation massive soit le plus souvent un événement tardif qui accompagne la mort

cellulaire plutôt qu'une cause de cette mort. Les dégâts aux protéines et à l'ADN semblent en

effet présenter plus d'importance que la peroxydation lipidique dans le processus de mort

cellulaire (Halliwell et Chirico, 1993; Marnett, 2000).

Les isoprostanes, une famille de composés apparentés aux prostaglandines, sont formés au

cours de la peroxydation lipidique d'acides gras insaturés comme l'acide arachidonique (Bachi

et al., 1996; de Zwart et al., 1999).

Le cholestérol des membranes cellulaires et des lipoprotéines peut également être oxydé

pendant la peroxydation lipidique, générant un ensemble complexe de produits dont la toxicité

reste l'objet de controverses (Geiger et al., 1997; de Zwart et al., 1999).

1.3.6.2 Les protéines

De nombreuses protéines peuvent subir des dommages considérables sans que leur

fonction en soit altérée; par exemple, l'activité d'une enzyme ne sera réellement réduite que

lorsque le dégât sera porté sur un acide aminé proche de son site actif (Floyd, 1993; Nivière et

Fontecave, 1995; Halliwell et Gutteridge, 1999). D'autre part, il a été montré in vitro qu'une

oxydation sévère peut induire des modifications physico-chimiques importantes, résultant en

une fragmentation, une agrégation et une susceptibilité plus élevée à la protéolyse (Yu, 1993).

A côté d'une oxydation générale des protéines et des acides aminés, qui mène à l'accumulation

de carbonyles et de peroxydes, une attaque radicalaire peut mener à :

• l'oxydation réversible des groupes thiols,

• l'oxydation de la méthionine en sulfoxyde et en sulfone,

• l'oxydation des acides aminés cycliques, tryptophane, phénylalanine, tyrosine,

histidine et proline

La susceptibilité d'une protéine à une attaque oxydative dépend donc de sa composition en

acides aminés, de la quantité et de la position des acides aminés fragiles mais aussi de sa

structure tertiaire, qui conditionne l'accès à un site donné et, éventuellement, la facilité de

37

Page 48: These p Duez

réparation des dégâts. Outre une attaque radicalaire directe sur les protéines, une attaque

indirecte peut être causée par les produits terminaux de la peroxydation lipidique (MDA et

HNE) (Mahmoodi et al., 1995).

Avec l'âge, il semble que se produise une accumulation de protéines oxydées qui

entraîneraient des dysfonctionnements biochimiques, cellulaires et physiologiques (Ames,

1989). Des protéines oxydées sont en outre susceptibles d'être reconnues comme étrangères

par le système immunitaire, menant à la formation d'anticorps qui peuvent entraîner des

phénomènes d'auto-immunité.

1.3.7 Dégâts oxydatifs aux acides nucléiques: Généralités

Les radicaux oxygénés peuvent interagir avec l'ADN, à la fois au niveau des bases

nucléiques et du squelette désoxyribose-phosphate, pour produire des bases altérées, des sites

abasiques, des cassures de chaînes et des liens croisés ADN-ADN et ADN-protéines (Cadet et

al., 1995). D'autre part, l'oxydation des lipides et des protéines peut également générer des

intermédiaires qui forment des adduits à l'ADN (Agarwal et Draper, 1992; Marnett, 2000).

Tableau 1.3-2 : Réactivité avec l'ADN des espèces impliquées dans le stress oxydatif

Espèce réactive Réaction avec l'ADN 1O2 Oxyde la guanine •OH Oxyde les bases et les sucres H2O2 Oxyde l'adénine O2

• - et HO2• Pas de réactivité détectable

RO• et ROO• Oxyde les sucres O3 Oxyde les bases ONOO- Oxyde les bases et les sucres Radicaux cationiques purines et pyrimidines Hydratation et déprotonation Ions de type ferryl (fer(IV)) Oxyde les bases et les sucres

D'après (Cadet et al., 1995)

1.3.7.1 L'oxydation des bases

Jusqu'au milieu des années 1980, l'attention des chercheurs s'est portée sur les dégâts à

l'ADN induits par des xénobiotiques tels que les hydrocarbures polycycliques, les amines

aromatiques ou les nitrosamines. Des méthodes sensibles, telles que le post-marquage au 32P

en chromatographie couche mince, ont été développées pour détecter et quantifier les adduits

à l'ADN de ces composés. Ces méthodes ont notamment permis de tester la relation entre

38

Page 49: These p Duez

niveau d'adduit et pouvoir cancérigène. En l'absence de traitement, aucun de ces adduits

fortement apolaires n'était détecté et l'opinion générale estimait que l'ADN génomique

d'animaux ou d'humains normaux n'était pas endommagé (Marnett, 2000). La radiobiologie

avait bien caractérisé une panoplie de produits de dégradation obtenus par irradiation X ou γ

de l'ADN, mais ces produits étaient considérés comme une source forcément mineure de

dégâts, guère plus qu'un simple bruit de fond induit par les rayonnements cosmiques

(Ward, 1988). Les seuls dégâts spontanés admis étaient les désaminations, dépurinations et

dépyrimidations évoquées dans la Section 1.1 de ce travail.

Des essai de caractérisation d'adduits polaires ont cependant entraîné une modification

des éluants employés pour séparer les adduits marqués au 32P; ces nouvelles conditions

chromatographiques ont révélé des composés polaires inconnus dans l'ADN des rongeurs et

des humains non traités (Randerath et al., 1986), composés qui variaient en fonction du tissu,

de l'espèce, du genre, de l'alimentation,… A la même époque, (i) l'excrétion urinaire de bases

oxydées (les glycols de thymine et thymidine ainsi que le 5-hydroxyméthyl-uracile) a été mise

en évidence chez différentes espèces (Cathcart et al., 1984; Adelman et al., 1988; Ames,

1989); (ii) une méthode très sensible a été proposée (Floyd et al., 1986) pour le dosage d'une

base oxydée, la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine, la 8-oxodG, qui s'est révélée un

biomarqueur de choix; et, (iii) une méthode de chromatographie gazeuse couplée à la

spectrométrie de masse a permis la détection simultanée non ambiguë de toute une série de

bases oxydées (Dizdaroglu, 1986). Bien que les premiers résultats, surtout ceux obtenus par

GC-MS, aient, depuis lors, fait l'objet de beaucoup de critiques, ils ont permis une prise de

conscience de l'existence de dégâts oxydatifs endogènes aux bases de l'ADN (Marnett, 2000).

1.3.7.2 L'importance des altérations oxydatives spontanées

A partir de l'excrétion urinaire de certaines bases oxydées, Ames a tenté une estimation

grossière de l'ampleur des dégâts oxydatifs à l'ADN (Ames, 1989). Un homme normal excrète

dans les urines environ 100 nmoles par jour des 3 bases thymine glycol, thymidine glycol et

5-hydroxyméthyl-uracile. Cette excrétion traduirait une moyenne d'environ 103 thymines

oxydées par jour pour chacune des 6 x 1013 cellules de l'organisme. Comme ces produits ne

représentent que 3 bases oxydées sur environ 20 connues, le nombre de chocs oxydatifs à

l'ADN par cellule et par jour pourrait être supérieur à 104.

39

Page 50: These p Duez

Les dégâts oxydatifs à l'équilibre pour une cellule humaine moyenne7 ont également été

estimés (Floyd, 1995) (Tableau 1.3-3).

Tableau 1.3-3 : Métabolisme de l'oxygène et dégâts oxydatifs. Estimation pour une cellule humaine moyenne7

Métabolisme de l'oxygène Dégâts oxydatifs à l'équilibre pour une cellule

(steady state)

Une cellule moyenne cuboïde Volume, 103 µm³ Masse, 1 ng

Protéines 0.9 % de l'O2 consommé 4 x 108 protéines oxydées

Flux d'oxygène ~ 1012 O2 par cellule par jour

ARN 0.03 % de l'O2 consommé 1.4 x 107 lésions pour l'ARN total par jour

Production de H2O2 3 x 109 H2O2 par cellule par heure

ADN 0.008 % de l'O2 consommé 2 x 104 lésions par génome par jour 2 x 105 nucléotides remplacés par génome par jour

(Floyd, 1995; Newcomb et Loeb, 1998)

La proportion entre bases altérées et autres types de dégâts (cassures de chaînes et liens

croisés) a été évaluée in vitro par oxydation avec le peroxyde d'hydrogène. Une extrapolation

in vivo, à partir des données d'excrétion de thymines modifiées, a permis d'évaluer chez

l'homme une incidence spontanée de 7 à 14 cassures simple-brins, 3 cassures double-brins et

3 liens croisés inter-brins par cellule et par jour (Bernstein et Gensler, 1993).

L'ensemble de ces calculs suppose évidemment que la plus grande partie des bases

excrétées provienne des mécanismes de réparation de l'ADN oxydé, et non de sources

exogènes comme l'alimentation ou la flore intestinale (Halliwell et Aruoma, 1991); la

supposition d'une origine endogène semble cependant raisonnable (Ames, 1989). Remarquons

que la contribution de l'ADN libéré par les cellules mortes n'est pas prise en compte

(Halliwell et Aruoma, 1991).

7 Pour autant qu'une telle cellule existe; l'apport et la consommation en oxygène dépendent évidemment du type cellulaire et des conditions physiologiques…

40

Page 51: These p Duez

1.3.8 Dégâts oxydatifs aux acides nucléiques: les bases oxydées

En raison de l'importance de la guanine pour notre travail, ses schémas d'oxydation seront

considérés en détails. Pour les autres bases, nous nous contenterons de présenter les produits

d'oxydation et de référer aux publications originales pour l'explication des schémas.

1.3.8.1 Les réactions de la guanine

Parmi les composants de l'ADN, la guanine est la cible préférentielle des réactions de

photosensibilisation de Type I (soustraction d'un seul électron ou d'un hydrogène) et la seule

cible significative des réactions de Type II (médiées par l'oxygène singulet 1O2). La guanine,

une base nucléique très sensible aux dégâts oxydatifs, se décompose suivant des schémas

complexes (Figure 1.3-5).

1.3.8.1.1 Oxydation par le radical •OH et oxydations mono-électroniques

L'attaque par le radical •OH de la 2'-désoxyguanosine ainsi que l'oxydation mono-

électronique (par exemple lors d'une photo-oxydation directe de Type I) aboutissent aux

mêmes produits principaux, un dérivé imidazole-4-one (dérivé 5), instable, et son produit

d'hydrolyse-réarrangement, une oxazolone (dérivé 6). Ces réactions procèdent via un radical

oxydant neutre (dérivé 3) qui existe sous plusieurs formes tautomères; celui-ci subit une

dégradation impliquant l'ouverture du noyau pyrimidine au niveau de la liaison C5-C6,

l'addition d'un oxygène moléculaire, l'addition d'une molécule d'eau sur la double liaison

N7-C8 et un réarrangement complexe. Lorsque le nucléoside est exposé aux radicaux •OH en

solution aqueuse aérée, la 8-oxodG (dérivé 8, formé à partir de l'addition du radical hydroxyle

en C8 au lieu de C4) n'est qu'un composé mineur (< 3 %); dans ces conditions, le dérivé

formamidopyrimidine (dérivé 9) n'est absolument pas formé.

Par contre, dans l'ADN bicaténaire, le rendement en 8-oxodG augmente (~ 50 %) aux

dépens de l'oxazolone et de son précurseur (dérivés 6 et 5; ~ 30 %); la formamidopyrimidine

(dérivé 9), est alors générée par l'ouverture du cycle imidazole en C8-N9, à raison d'environ

20 %. De même, dans les oxydations mono-e-, l'inclusion de la guanine dans un ADN

bicaténaire favorise la formation de 8-oxodG à partir du radical cationique (dérivé 2).

1.3.8.1.2 Oxydation par les réactfs de type Fenton

Lors de l'oxydation par les réactifs de type Fenton (H2O2 + ascorbate + fer(II)), la

répartition des produits d'oxydation change entièrement. La réduction du composé 3 est alors

favorisée; la formation de 8-oxodG (dérivé 8) est ainsi considérablement augmentée par

rapport aux dérivés 5 et 6 qui ne se forment quasi plus.

41

Page 52: These p Duez

Figure 1.3-5 : Voies d'oxydations principales de la guanine dans les nucléosides et l'ADN

H2N

HN

N N

N

H2N

N

N N

N

O•

H2N

HN

N N

N

O•

H2N

H •N

N N

N

O

H2N

HN

N N

HN

H2N

HN

N NH

CHO

HN

H2N

HN

N N

N

H2N

HN

N N

N

N

N O

H2N

NH

5

N

O OH2N

H2N

NH

6

3

2 4

1

10

7

89

+

OHO

O

OO

O

OHO

O

•OH

H

•OH

•OH

1O2

- H• antioxydant

- H+ - H2O

H2O, O2

H2O

Réactionsmono-e-

Réduction Oxydation

1

23

4

56

7

8

9

D'après (Cadet et al., 1995; Cadet et al., 1997)

1. 2'-désoxyguanosine 2. radical cationique 3. radical oxydant guanilyl 4. radical hydroxylé en C4 5. 2-amino-5-[(2-deoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl)amino]-4H-imidazole-4-one 6. 2,2-diamino-4-[(2-deoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl)amino]-5(2H)-oxazolone 7. radical 8-hydroxy-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosyl 8. 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine ( = 8-oxodG) 9. dérivé formamidopyrimidine 10. 4-hydroxy-8-oxo-4,8-dihydro-2'-désoxyguanosine

42

Page 53: These p Duez

1.3.8.1.3 Oxydation par 1O2

Le traitement de la 2'-désoxyguanosine par l'oxygène singulet induit 2 produits principaux

d'oxydation, les diastéréoisomères 4R* et 4S* de la 4-hydroxy-8-oxo-4,8-dihydro-2'-

désoxyguanosine (dérivés 10); le mécanisme passerait vraisemblablement par l'addition de 1O2 sur la guanine pour former un 4,8-endoperoxyde instable. La 8-oxodG (dérivé 8) est

également formée, mais seulement dans un rapport de 1 à 7 par rapport aux diastéréoisomères

(Cadet et al., 1997).

Dans l'ADN bicaténaire cependant, la formation des diastéréoisomères est empêchée et la

8-oxodG devient, une fois de plus, le produit d'oxydation majeur. Notons que cette 8-oxodG

est près de 100 fois plus réactive envers 1O2 que la guanine elle-même; ses produits

d'oxydation principaux sont, dans l'ordre décroissant d'importance (Cadet et al., 1997) : acide

cyanurique et/ou son précurseur > oxazolone (dérivé 6) > diastéréoisomères (dérivés 10).

1.3.8.1.4 Oxydation par ONO2-

Au niveau du nucléoside, l'attaque par le peroxynitrite induit la formation de l'oxazolone

(dérivé 6), des isomères de la 4-hydroxy-8-oxo-4,8-dihydro-2'-désoxyguanosine (dérivés 10)

(Douki et Cadet, 1996), de la 8-oxodG (dérivé 8) et de la 8-nitrodG (Burney et al., 1999). Au

niveau de l'ADN, certains auteurs (Douki et Cadet, 1996) n'ont pu mettre en évidence comme

guanines oxydées que l'oxazolone et pas la 8-oxodG. Des études plus récentes ont cependant

montré l'induction de 8-oxodG; celle-ci étant beaucoup plus réactive envers le peroxynitrite

que la dG, des doses trop élevées de ONOO- auraient empêché sa détection dans les premières

séries d'expériences (Burney et al., 1999).

1.3.8.1.5 Conclusion

Des modifications marquées dans les rendements de dégradation de la guanine sont

observées suivant que celle-ci est sous forme nucléosidique libre ou incorporée dans un ADN

double-brins; ces modifications sont probablement dues à l'empilement des bases dans l'ADN

mais aussi, peut-être, à la présence de cations liés (Cadet et al., 1995; Cadet et al., 1999).

La 8-oxodG peut être considérée comme un marqueur ubiquitaire du stress oxydatif au

niveau de l'ADN; il s'agit en effet du produit de dégradation principal de la guanine, formé à

la fois par le radical •OH, par les oxydations mono-électroniques, par l'oxygène singulet et par

le peroxynitrite. Sa mise en évidence ne peut cependant permettre la caractérisation du

mécanisme d'une attaque radicalaire.

43

Page 54: These p Duez

1.3.8.2 Les réactions de l'adénine

N

N N

N

NH2

1

23

4

56

7

8

9

N

N N

HN

NH2

N

N N

N

NH2

N

N N

N

OH

1

2 4

3

O

O

H2O2

•OH

Oxydationmono-e-

D'après (Cadet et al., 1995; Douki et Cadet, 1996)

1. 2'-désoxyadénosine 2. 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyadénosine ( = 8-oxodA) 3. inosine 4. 2'-désoxyadénosine N1-oxyde

44

Page 55: These p Duez

1.3.8.3 Les réactions de la thymine

HN

N

O

CH3

O

1

HN

N

O

CH3

O

2

HN

N

O

CH2

O

4

H

OH•

HN

N

O

CH3

O

5

HN

N

O

CH2OOH

O

7

OH

H

OOH

HN

N

O

CH3

O

8

OH HN

N

O

CH3

O

9

OH

H

OHO

HN

N

OCH2OH

O

12

HN

N

O

CHO

O

13

HN

N

CH3OH

O

O

10

HNC

H

O

11

•OH

O2 O2•-, H+ O2 O2

•-, H+

35 %60 % 5 %

12

34

5

6

HN

N

O

CH3

O

3

H

OH

HN

N

O

CH3

O

6

H

OH

OOH

O2 O2•-, H+

HN

N

O

CH3

O

14

Oxydationmono-e- +

D'après (Wagner et al., 1990; Cadet et al., 1995; Cadet et al., 1997)

1. thymidine 2. radical réducteur C-6 3. radical oxydant C-5 4. radical aromatique 5. 6-hydroperoxy-5-hydroxy-5,6-dihydrothymidine 6. 5-hydroperoxy-6-hydroxy-5,6-dihydrothymidine 7. 5-hydroperoxymethyl-2'-désoxyuridine 8. acide 1-(2-désoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl)-5-hydroxy-5-methylbarbiturique 9. 5,6-dihydroxy-5,6-dihydrothymidine 10. 1-(2-désoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl)-5-hydroxy-5-methylhydantoïne 11. N-(2-désoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl) formamide 12. 5-hydroxymethyl-2'-désoxyuridine 13. 5-formyl-2'-désoxyuridine 14. radical cationique

45

Page 56: These p Duez

1.3.8.4 Les réactions de la cytosine

N

N

NH2

O

1•OH

12

34

5

6

N

N

NH2

O

10

Oxydationmono-e- +

HN

N

O

O

5

OH

OH

HN

N

H

OH

O

O

7

HNC

H

O

8

N

N

NH2

O

4

OH

N

N

NH2

O

2

H•

N

N

NH2

O

3

H

OH

N

NOH

OH

O

6

NH2C

NHC

NH

O

O

9

HN

N

O

O

11

NH2CO

H2O, e-

H2OO2

H

OH

H

D'après (Wagner et al., 1990; Cadet et al., 1995; Cadet et al., 1997)

1. 2'-désoxycytidine 2. Radical C-6 3. Radical C-5 4. 5-hydroxy-2'-désoxycytidine 5. 5,6-dihydroxy-2'-désoxyuridine 6. N-(2-désoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl)- 1-carbamoyl-4,5-dihydroxy-

imidazolidine-2-one 7. N-(2-désoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl)-5-hydroxy-hydantoïne 8. N-(2-désoxy-β-D-erythro-pentofuranosyl) formamide 9. N-(2-désoxy-D-erythro-pentosyl)-biuret 10. Radical cationique 11. 2'-désoxyuridine

46

Page 57: These p Duez

1.3.9 Dégâts oxydatifs aux acides nucléiques: les autres types de lésions

1.3.9.1 Les lésions doubles

Des lésions doubles, appelées dégâts en tandem, formées suite à un seul événement

radicalaire, peuvent apparaître. Ainsi, les composés formylamine/8-oxoG et 5-

(uracilyl)methyl/guanine oxydée ont été mis en évidence après attaque par, respectivement, •OH et photo-oxydation de Type I. D'autres dégâts en tandem médiés par •OH incluent les

nucléosides cyclopurines qui comportent une lésion, à la fois au niveau du sucre et de la base

(Cadet et al., 1999).

1.3.9.2 Les cassures de chaînes

1.3.9.2.1 Les cassures de chaînes provenant d'une attaque directe

Les attaques radicalaires, notamment •OH et ONOO-, peuvent former un radical au niveau

du désoxyribose. Celui-ci se fragmente de différentes façons, menant à une cassure de chaîne,

à un sucre lésé alcali-labile ou à un relargage de la base nucléique pour former un site

abasique, lui aussi alcali-labile (Halliwell et Aruoma, 1991; Burney et al., 1999).

1.3.9.2.2 Les cassures de chaînes provenant d'un mécanisme indirect

Il est également possible qu'un stress oxydatif enclenche au niveau de la cellule une

séquence d'évènements qui mène à une augmentation du calcium libre intra-cellulaire et à une

activation d'endonucléases calcium-dépendantes (Ueda et Shah, 1992). Celles-ci

fragmenteraient alors l'ADN dans un mécanisme semblable à celui de l'apoptose (Halliwell et

Aruoma, 1991).

1.3.9.3 Les liens croisés ADN-protéines

Rappelons que le traitement de la chromatine par des radiations ionisantes et par des

réactifs de type Fenton provoque des liens croisés ADN-protéines (cf Section 1.1)

1.3.9.4 Les adduits avec des produits de la peroxydation lipidique

Si les aldéhydes générés par une peroxydation lipidique se trouvent à proximité de l'ADN,

ils peuvent se combiner avec certaines bases. Des adduits entre le malondialdéhyde (MDA) et

l'adénine, la guanine et la cytosine ont été mis en évidence (Agarwal et Draper, 1992;

Marnett, 1999) (Figure 1.3-6). L'adduit MDA-guanine subit une ouverture de cycle rapide et

quantitative dans l'ADN bicaténaire, mais pas dans l'ADN simple-brin. Quand l'ADN portant

l'adduit à cycle ouvert, N2-propényl-dG, est dénaturé, le cycle se referme, reformant l'adduit

MDA-guanine, et ainsi de suite à chaque cycle de dénaturation-renaturation. Cet adduit est

47

Page 58: These p Duez

également un réactif électrophile envers les amines, pouvant mener à des liens croisés ADN-

ADN ou ADN-protéines.

Le 4-hydroxy-2-nonénal peut former un époxyde en 2,3 qui forme des éthéno-adduits avec

l'adénine, la guanine et la cytosine (Chung et al., 1999; Marnett, 1999) (Figure 1.3-7).

L'acroléïne et le crotonaldéhyde peuvent réagir avec la guanine pour former des hydroxy-

propano-désoxyguanosines (Marnett, 2000) (Figure 1.3-7).

Figure 1.3-6 : Adduits formés entre le malondialdéhyde (MDA) et les nucléosides de l'ADN

H

H

O

O H

H

O

HO

ADN

N

N N

N

Adduit MDA-dG

O

N

HN

N N

N

N H

H

O

H

H

N

N

N H

H

O

H

H

O

HN

N N

N

O

NH

O

Adduit MDA-dA Adduit MDA-dC

β-hydroxyacroléïneMDA

N2-oxopropényl-dG D'après (Marnett, 2000)

48

Page 59: These p Duez

Figure 1.3-7 : Autres adduits formés entre les produits de la peroxydation lipidique et les

nucléosides de l'ADN

N

N N

N

Ethéno-dG

O

N

N N

NN

NO

Ethéno-dA Ethéno-dC

N N

N

N N

N

O

NH

OH

H3C

HN

N

N N

N

O

NH

OH

N

N N

N

O

NH

HO

Hydroxy-propano-désoxyguanosines D'après (Marnett, 2000)

1.3.10 Stress oxydatif et pathologies

De nombreuses études expérimentales et épidémiologiques impliquent le stress oxydatif

dans le vieillissement, la carcinogenèse mais aussi dans une série de processus pathologiques,

notamment inflammatoires, qui sont repris en partie dans le Tableau 1.3-4. Nous n'avons pas

la place dans ce travail de développer ces multiples aspects et nous n'aborderons que la

problématique stress oxydatif – lésion à l'ADN – mutagenèse – carcinogenèse (Section 1.4).

1.3.11 Les biomarqueurs du stress oxydatif

A côté de méthodes instrumentales (Punchard et Kelly, 1996) principalement utilisées in

vitro (résonance de spin d'électron8, résonance magnétique nucléaire, radiolyse pulsée), de

nombreuses méthodes biochimiques permettent la mise en évidence d'une attaque radicalaire;

un travail considérable a résulté dans le développement de biomarqueurs fiables de

l'exposition à des conditions pro-oxydantes. Ces marqueurs permettent nombre d'études, à la

fois in vitro et in vivo, et ce, dans des domaines très variés. Ceux-ci concernent par exemple

les conditions et mécanismes du stress oxydatif, les défenses cellulaires, les mécanismes de

réparation, la nutrition, la génotoxicologie, le biomonitoring environnemental et humain.

8 Couplée à des techniques de spin trapping pour les études in vivo

49

Page 60: These p Duez

Tableau 1.3-4 : Quelques maladies dans lesquelles le stress oxydatif est ou serait impliqué.

Neurologie • maladies

neurodégénératives (Parkinson; Alzheimer)

• lipofuscinose céroïde neuronale

• traumatisme • ischémie cérébrale • trisomie 21

Système pulmonaire • hyperoxie • bronchite chronique • emphysème • mucoviscidose • pneumoconiose • sarcoïdose • tabagisme

Système cardio-vasculaire • athérosclérose • ischémie-reperfusion

Rhumatologie • syndrome de Raynaud • arthrite rhumatoïde • synovite inflammatoire

Tractus gastro-intestinal • pathologies

inflammatoires (Crohn) • pancréatite • éthylisme • ischémie hépatique

Intoxications • éthylisme

Maladies rénales • néphropathies • hémodialyse

Muscles • dystrophie musculaire • exercice

Maladies endocriniennes • diabète

Pathologies infectieuses • fièvre hémorragique • parasitologie • infection HIV • septicémie • otite moyenne • méningites

Dermatologie • radiations solaires et

ionisantes • photosensibilisation • maladies génétiques

(xéroderma pigmentosum; porphyries)

Ophtalmologie • rétinopathies • vitréopathies • cataracte

Surcharges en métaux • cuivre (maladie de

Wilson) • fer (hémochromatose)

Carences alimentaires • sélénium • vitamine E

Exposition aux radiations ionisantes • accidentelle ou militaire • traitement médical

D'après (Gutteridge et Halliwell, 1994; Sahnoun et al., 1998)

Les biomarqueurs classiques sont les antioxydants cellulaires enzymatiques et non-

enzymatiques, tels que les tocophérols, le glutathion réduit, les superoxyde dismutases, les

glutathion peroxydases ou les catalases. Ces marqueurs mesurent la capacité à réagir à des

conditions oxydantes mais ne donnent quasi pas d'information sur les dégâts subis par la

cellule, le tissu ou l'organisme. Les dommages réels sont en fait reflétés par les biomolécules

et une série de lésions oxydatives ont été proposées en tant que biomarqueurs invasifs ou non-

invasifs (Kinter, 1995; de Zwart et al., 1999). Un schéma général pour la validation

biologique des biomarqueurs d'exposition (Taioli et al., 1994) et un modèle décisionnel pour

leur sélection et leur évaluation ont également été proposés (Stevens et al., 1991).

50

Page 61: These p Duez

Bien que les techniques chromatographiques soient communément appliquées à la

détermination des biomarqueurs de dégâts oxydatifs aux biomolécules, il n'y a que quelques

méthodes pour lesquelles des données très partielles de validation analytique aient été

publiées. Notamment pour des marqueurs de la peroxydation lipidique (Tomita et al., 1990;

Morrow et Roberts, 1991; Wieland et al., 1992; Luo et al., 1995; de Zwart et al., 1997;

Stashenko et al., 1997; Basu, 1998; Cighetti et al., 1999), pour des adduits à l'ADN (Takeuchi

et al., 1994; Povey et Cooper, 1995; Farooq et al., 1997; Doerge et al., 1998; Przybyszewski

et al., 1998) et pour l'essai comète (single-cell gel electrophoresis) (Collins et al., 1997b;

Belpaeme et al., 1998; Gedik et al., 1998).

De nombreuses questions sur les performances analytiques de ces méthodes restent donc

sans réponse et la fiabilité de certaines données publiées peut certainement être mise en doute

(Cadet et al., 1998).

1.3.11.1 Les biomarqueurs de la peroxydation lipidique

Comme nous l'avons vu, les lipides insaturés des membranes sont habituellement

considérés comme la première cible des oxydants; leur peroxydation génère des alcanes

volatiles ainsi que des aldéhydes relativement stables de poids moléculaires faibles.

La disparition des diènes conjugués peut être suivie par la mesure de l'absorbance UV à

234 nm (Esterbauer et al., 1989). Un index total de peroxydation est couramment mesuré par

une colorimétrie des chromophores formés par réaction des aldéhydes et autres produits de

dégradation avec l'acide thiobarbiturique (Halliwell et Chirico, 1993). Les aldéhydes

individuels peuvent être également mesurés, principalement par GC (Frankel et al., 1989) et

GC-MS (de Zwart et al., 1999), mais aussi par HPLC après dérivation, par exemple avec

l'acide thiobarbiturique (Kinter, 1995) ou la 2,4-dinitrophénylhydrazine (Werner et al., 1990;

Halliwell et Chirico, 1993). L'excrétion pulmonaire des alcanes est utilisée pour estimer le

stress oxydatif au niveau d'un organisme entier (de Zwart et al., 1999).

La plupart de ces méthodes analysent les produits terminaux de la peroxydation lipidique.

Des produits intermédiaires, tels que les hydroperoxydes de lipides insaturés et d'esters de

cholestérol, sont fort spécifiques d'une attaque oxydative, mais ils sont plus rarement mesurés,

soit par iodométrie, HPLC (Wieland et al., 1992) ou GC-MS (Thomas et al., 1991; Turnipseed

et al., 1993). Une déconvolution des spectres UV entre 210 et 300 nm permet le suivi

simultané des hydroperoxydes, du 7-cétocholestérol ainsi que des aldéhydes conjugués et non

conjugués (Pinchuk et Lichtenberg, 1996).

51

Page 62: These p Duez

Les biomarqueurs probablement les plus spécifiques sont les prostaglandines du type F2

isoprostane; celles-ci sont en effet quasi-exclusivement dérivées de l'acide arachidonique par

une voie oxydative indépendante des cyclooxygénases (Morrow et al., 1990). Elles peuvent

être analysées par GC-MS après silylation (Kinter, 1995) et par immunodosages (de Zwart et

al., 1999).

Lorsque des cellules sont incubées in vitro en présence d'acide cis-parinarique, un acide

gras exogène, polyinsaturé et fluorescent (Drummen et al., 1999; van den Berg, 1999), ou

d'undécylamine-fluorescéine (Makrigiorgos et al., 1997), ces marqueurs s'incorporent dans les

lipides cellulaires. Comme leur fluorescence diminue en cas d'oxydation, ce sont des

indicateurs sensibles de la peroxydation lipidique.

De grandes quantités d'adduits lipophiles à l'ADN ont été récemment mises en évidence

par 32P – HPLC (Yang et al., 1998) et pourraient être des marqueurs prometteurs.

1.3.11.2 Les biomarqueurs de l'oxydation des protéines

Le contenu total en carbonyles des protéines est un indicateur présumé de dégâts

oxydatifs; ces carbonyles sont formés par oxydation des chaînes latérales des acides aminés

ou par réaction avec des produits d'oxydation des sucres ou des lipides. Ces carbonyles

peuvent être estimés par une simple mesure en spectrophotométrie UV (de Zwart et al., 1999),

par immunologie (Buss et al., 1997) ou par HPLC après réaction avec la 2,4-

dinitriphénylhydrazine (Shacter et al., 1996). Un couplage de ce réactif avec un anticorps

permet même un marquage in situ des protéines oxydées (Smith et al., 1998). Une réduction

des carbonyles avec un réactif boro[3H]hydrure permet une mesure sensible de la radioactivité

incorporée dans les acides aminés (Winter et Liehr, 1991). La mesure des thiols protéiques,

par exemple en spectrométrie visible après condensation avec l'acide 5,5'-dithio-bis-(2-

nitrobenzoïque) (Soszynski et Bartosz, 1997), permet également une estimation du dommage

oxydatif.

Plusieurs protéines et acides aminés oxydés, hydroxylés ou nitrés ont été utilisés comme

biomarqueurs, par exemple, les hydroperoxydes et hydroxydes de protéines (Dean et al.,

1996), les adduits protéine-3,4-dihydroxyphénylalanine (Dean et al., 1996), l'ortho-tyrosine et

la dityrosine (Huggins et al., 1993; Daneshvar et al., 1997), ou encore l'acide 5-hydroxy-2-

amino-valérique, un marqueur de l'oxydation de l'arginine et de la proline (Ayala et Cutler,

1996); ils sont mesurés par diverses techniques chromatographiques et immunologiques.

52

Page 63: These p Duez

D'autres marqueurs sont moins activement étudiés car ils nécessitent encore des méthodes

de quantification adéquates. C'est le cas des adduits ADN-protéines, par exemple ceux induits

par des produits de la peroxydation lipidique (Younes, 1995); il en va de même pour

l'expression de divers peptides ou protéines, comme les molécules d'adhésion (Treina et al.,

1996).

1.3.11.3 Les biomarqueurs de l'oxydation de l'ADN

Les acides nucléiques sont une cible majeure des modifications oxydatives, certainement

pas du point de vue quantitatif, mais bien du point de vue biologique. L'impact des oxydations

au niveau de l'ARN doit encore être évalué, mais il est à présent bien établi que certaines

modifications de l'ADN peuvent être hautement mutagènes, résultant en transitions, en

transversions, cassures de chaînes, délétions,… Quelques-unes des lésions que nous venons

de passer en revue sont certainement d'excellents biomarqueurs, non seulement de l'exposition

à des conditions pro-oxydantes, mais surtout du risque carcinogène (Halliwell, 1998a).

Les dégâts oxydatifs à l'ADN (Frenkel et Klein, 1993) ont été quantifiés par des méthodes

immunologiques (Snopov et al., 1995; Mistry et al., 1999) et par chromatographie des bases

modifiées après digestion acide ou enzymatique, notamment par GC-MS (Dizdaroglu, 1994),

HPLC (Maidt et Floyd, 1996), électrophorèse capillaire (Le et al., 1998), post-marquage 32P et

fluorescence (Randerath et al., 1992). La 8-oxodG, un des marqueurs les plus utilisés (Kasai,

1997), sera présentée en détails dans la section 3 de ce travail.

Les cassures simple-brins et doubles-brins sont mesurées par différentes méthodes qui

seront décrites dans la Section 5.2.2.3. Les liens croisés ADN-protéines peuvent être

quantifiés par des méthodes de précipitation sélective (Voitkun et Zhitkovich, 1999).

1.3.11.4 Autres biomarqueurs reflétant un dégât oxydatif

Les différents organes, foie, poumon, peau, le sang, le plasma… émettent une faible

quantité de lumière, appelée la chemiluminescence; celle-ci est due aux ROS et aux radicaux

lipidiques. Certains phénomènes biologiques, comme la phagocytose, sont également

accompagnés d'une émission de lumière, concomitante à la production de ROS. Cette lumière,

après une éventuelle amplification par des agents chimiques comme le luminol et la

lucigénine, peut être mesurée par un système photomultiplicateur (Vladimorov, 1996; Parij,

1999).

Bien qu'il ne puisse être considéré comme un marqueur stable de dégâts oxydatifs, le

peroxyde d'hydrogène a été mesuré, lors d'études cliniques, dans l'air exhalé, les urines et la

salive (de Zwart et al., 1999).

53

Page 64: These p Duez

Sous l'attaque du radical •OH, le désoxyribose forme du malondialdéhyde qui est alors

condensé avec l'acide thiobarbiturique pour former un chromogène, mesurable en

spectrophotométrie visible. Cette méthode est utilisée pour doser le radical •OH, bien que sa

spécificité ne soit probablement pas absolue et que d'autres ROS puissent entrer en jeu

(Halliwell et Gutteridge, 1999; Parij, 1999).

Des xénobiotiques sont employés comme marqueurs sensibles de la génération des ROS

(Kaur et Halliwell, 1996). Ainsi, sous l'action des •OH, le salicylate se transforme en acides

2,3-dihydroxybenzoïque et 2,5-dihydroxybenzoïque. Le dérivé 2,5-dihydroxy pouvant être

formé par les cytochromes P450, seul le dérivé 2,3-dihydroxy est considéré en tant que

biomarqueur; celui-ci peut être mesuré de manière sensible par HPLC avec détection

électrochimique . De même, la phénylalanine s'hydroxyle en ortho- et méta-tyrosine, l'aniline

en ortho- et para-aminophénol, le phénol en hydroquinone et catéchol (Radzik et al., 1983), le

terephtalate en 2-hydroxyterephtalate fluorescent (Qu et al., 2000). Des indicateurs dont la

fluorescence change en fonction de l'état d'oxydation ont été également proposés (Rosenkranz

et al., 1992; Wang et Joseph, 1999; Chen et Gee, 2000).

1.4 LA LUMIERE ET LA PEAU

1.4.1 La lumière

Pour l'ensemble du spectre électromagnétique (Figure 1.4-1), l'énergie d'une onde est une

fonction inverse de sa longueur d'onde :

E = h.ν = h.c λ

Dans cette équation, E est l'énergie, h la constante de Planck (6.63 x 10-34 joules.sec-1), ν la

fréquence de l'onde, c la vitesse de la lumière dans le vide (3 x 108 m/sec) et λ la longueur

d'onde.

Aux longueurs d'onde les plus courtes (rayons X et γ), la radiation électromagnétique a

tendance à se comporter comme une particule, alors qu'aux longueurs d'onde élevées, elle a

plutôt le comportement d'une onde. Les portions visibles et UV occupent une position

intermédiaire et présentent à la fois des propriétés d'onde et de particule (photon). Comme

toutes les ondes électromagnétiques, les ondes de lumière peuvent interférer entre elles, se

polariser et se courber légèrement pour passer un angle. Ces propriétés permettent de filtrer la

54

Page 65: These p Duez

Figure 1.4-1 : Spectre électromagnétique et pénétration de la lumière à travers la peau

UVVis

Rayons Rayons Infrarouge Micro- Ondes γ X ondes radio

U V B

λ 10-9 10-7 7 x 10-7 10-3 1 m

UVC UVA Visible IR

290 315 400 700 nm

Stratum corneum Epiderme Derme

D'après (James, 1991; Kornhauser et al., 1991; Nelson et Cox, 2000)

lumière par longueur d'onde ou de l'amplifier de manière cohérente, comme dans un laser. La

propagation de la lumière est modélisée comme un rayon suivant une ligne droite et les

lentilles et miroirs redirigent ces rayons suivant des trajectoires prévisibles. Dans un système

optique macroscopique et non cohérent, tel que nous l'avons employé dans ce travail, les

ondes lumineuses sont distribuées aléatoirement et il y a un nombre suffisant de photons pour

que les effets ondulatoires puissent être considérés insignifiants (Ryer, 1997).

La plupart des effets photobiologiques montrent une réciprocité entre les temps

d'exposition et l'intensité du rayonnement. La réponse dépend du nombre total de photons et

non de la vitesse à laquelle ils sont reçus. Cependant, pour les phénomènes dans lesquels des

processus de réparation entrent en jeu et pour les doses massives, cette réciprocité peut ne

plus être vérifiée (Kochevar, 1992).

55

Page 66: These p Duez

1.4.2 La peau humaine

La peau est un organe hétérogène constitué de 2 couches principales, le derme et

l'épiderme, sous-tendues par une épaisseur variable de graisses sous-cutanées, l'hypoderme.

Sa structure anatomique (Figure 1.4-2) varie fortement selon la zone du corps, l'âge, l'état

de santé, notamment en ce qui concerne l'épaisseur des différentes couches et leurs propriétés

physiologiques. Le collagène est le principal constituant de la matrice extracellulaire.

1.4.2.1 L'épiderme

Il s'agit d'un épithélium stratifié non vascularisé dans lequel plusieurs couches sont

distinguées du point de vue histologique; à savoir, depuis la base, le stratum basale (couche

basale), le stratum spinosum (couche de Malpighi), le stratum granulosum (couche

granuleuse) et le stratum corneum (couche cornée). Son épaisseur varie de 40 µm (paupières)

à 1.6 mm (plante des pieds).

Figure 1.4-2 : Vue d'ensemble de la peau

(Shier et al., 1996)

56

Page 67: These p Duez

Les kératinocytes, cellules nucléées métaboliquement actives, se différencient et se

kératinisent au cours d'une évolution de 28 jours environ. Les cellules sont continuellement

formées (épidermopoïèse) dans la couche basale, à la jonction dermo-épidermique. En

migrant d'une couche à l'autre, la kératinisation, processus lié au métabolisme lipidique,

progresse. Les cellules perdent finalement leur noyau et leurs lipides, s'aplatissent et

durcissent pour former les cornéocytes, cellules polyhédriques riches en kératine, de 30 à 50

µm de long sur 0.2 à 2 µm d'épaisseur, à la membrane extrêmement résistante. Au niveau du

stratum disjunctum, les cellules cornées finissent par desquamer. L'ensemble de la couche

cornéee contribue à contrôler l'hydratation de la peau et le transport percutané. Les substances

hydrosolubles et les lipides de l'épiderme et des glandes cutanées se retrouvent à la surface de

la peau, sous une forme plus ou moins émulsifiée (Langguth et al., 1991).

Intercalés entre les kératinocytes de la couche basale, les mélanocytes étendent leurs

dendrites. Ils relarguent dans les kératinocytes voisins des mélanosomes, vésicules contenant

des pigments, les mélanines. Ces pigments protecteurs sont à la fois un filtre de densité

neutre, capable d'atténuer les radiations solaires depuis les UV jusqu'aux confins du visible

(Bickers, 1998), et un échangeur d'électrons qui permet de piéger les espèces réactives de

l'oxygène (Pathak, 1986).

Les cellules de Langerhans sont les principales cellules dendritiques de la peau. Elles

dérivent de la moelle osseuse et contiennent des granules cytoplasmiques distincts, les

granules de Birbeck (Muller et al., 1992). Etalant de longs dendrites, elles sont réparties dans

les cellules épidermiques (stratum spinosum) à raison d'environ 2 %. Elles sont spécialisées

dans la présentation des antigènes dans le cadre de la réponse immunitaire médiée par les

lymphocytes T (Bayerl et al., 1999). D'autres types de cellules dendritiques, récemment mises

en évidence, joueraient également un rôle important dans les réponses immunitaires (Meunier,

1999).

Les cellules de Merkel (stratum granulosum) sont des récepteurs à la douleur, au prurit et

à la température.

Un trafic permanent des lymphocytes T entre la peau et la circulation systémique, et donc

l'équilibre entre activation et tolérance immunitaire, dépend de nombreux facteurs, notamment

de médiateurs solubles (intégrines, sélectines et cytokines) qui seraient en partie régulés via

les cellules dendritiques (Stevens et Bergstresser, 1999).

57

Page 68: These p Duez

1.4.2.2 Le derme et l'hypoderme

Le derme forme la masse principale de la peau et lui assure résistance et élasticité. Il

supporte et lie la couche épidermique; son épaisseur varie de 3 à 5 mm. Ses papilles

augmentent la surface de contact entre les 2 tissus, assurant la cohésion de l'ensemble et

l'alimentation de l'épiderme. Le derme est un tissu essentiellement non cellulaire, constitué

d'une matrice dense de tissu conjonctif, fibreux et élastique, le collagène, imbriqué dans des

glycosaminoglycanes et des protéoglycanes. Il comprend des fibroblastes, des histiocytes, les

corpuscules de Meissner (sensation du toucher), les corpuscules de Pacini (capteurs de

pression et de vibration) et des mastocytes. Ces derniers jouent un rôle dans le déclenchement

de réactions allergiques. La matrice enrobe également des fibres nerveuses, des capillaires

sanguins, des vaisseaux lymphatiques, les glandes sudoripares, de même qu'une partie de

l'appareil pilosébacé.

L'hypoderme n'a qu'une frontière floue avec le derme. Il est formé de tissu conjonctif

lâche dont les mailles enserrent des amas d'adipocytes; il est à l'origine du tonus cutané et

forme un manteau d'isolation thermique et de protection mécanique. Dans l'hypoderme se

trouvent des vaisseaux sanguins et lymphatiques, des muscles et les follicules pileux

(Langguth et al., 1991; Magee, 1991; Bickers, 1998).

1.4.3 Le rayonnement solaire

Bien que l'énergie émise par le soleil corresponde pratiquement à tout le spectre

électromagnétique, seule une étroite portion du rayonnement arrive à la surface de la terre.

Cette fraction correspond à une partie des ultraviolets (depuis environ 290 nm), au visible et

aux infra-rouges proches. L'ozone stratosphérique, qui se forme par interaction de l'oxygène

avec les rayonnements inférieurs à 100 nm, absorbe l'énergie incidente entre 120 et 310 nm,

ce qui permet de filtrer efficacement les radiations les plus énergétiques (Figure 1.4-3).

Les mesures du flux solaire montrent cependant que les doses d'UVB qui arrivent à la surface

du sol peuvent varier jusqu'à un facteur 20. Cette variabilité est en partie liée à des effets

saisonniers, au trajet optique de la lumière dans les couches d'ozone et d'air, à l'altitude, à la

latitude, à la quantité de nuages, de brouillard et de pollution (Bickers, 1998). Une réduction

drastique de l'ozone atmosphérique, telle qu'actuellement observée9, devrait avoir des

conséquences biologiques importantes qui semblent enfin préoccuper les décideurs politiques.

Bien que la distribution des longueurs d'onde solaires dépende fortement de la latitude, les 9 Aux latitudes moyennes de l'hémisphère nord, la diminution d'ozone par décennie est actuellement estimée à 6 à 7 % en hiver et 2 à 3 % en été (Diffey, 1999).

58

Page 69: These p Duez

Figure 1.4-3 : Spectre de l'énergie solaire reçue à la surface de la terre avec les principales bandes d'absorption atmosphériques (O2, O3 et H2O).

(Kornhauser et al., 1991)

fluences10 en UVA sont généralement 10 à 50 fois supérieures à celles des UVB (El-Ghorr et

Norval, 1999) et beaucoup plus constantes au cours de la journée et des saisons (Gasparro et

al., 1998). Les nuages atténuent les UVB et UVA de 25 à 35 % mais ils absorbent beaucoup

plus les infrarouges, diminuant la sensation d'avertissement par la chaleur au niveau cutané.

Ils augmentent de la sorte les risques de surexposition aux UV (Diffey, 1999).

La composante du spectre solaire photobiologiquement active à la surface de la terre

inclut les longueurs d'onde de 290 à 700 nm. Bien que la portion infrarouge induise

principalement un effet thermique, elle est susceptible d'interférer avec la réponse

physiologique aux longueurs d'onde plus basses (Menezes et al., 1998).

10 cf Section 2.3.1.4

59

Page 70: These p Duez

1.4.4 Le soleil et la peau

" A la fois bienfaisant et cruel, l'astre du jour a toujours été l'objet de vénération, par

exemple dans l'ancienne Egypte. Le dernier culte en date est celui, né il y a peu, du

bronzage, c'est-à-dire du hâle érigé en signe de bonne santé, de bien-être matériel et

de dynamisme de bon aloi." (Bertrand, 1992)

De fait, les modes de vie se sont nettement modifiés au cours des dernières décennies. Un

surplus de loisirs passés en "vacances ensoleillées", le recours au bronzage artificiel, la

mauvaise utilisation des produits solaires et le port de vêtements réduits à leur plus simple

expression entraînent des expositions au soleil plus fréquentes et plus longues (Diffey, 1999).

1.4.4.1 Pénétration de la lumière à travers la peau

La réponse de la peau vis-à-vis d'une radiation électromagnétique est variable suivant la

longueur d'onde et la dose reçue. La transmission des rayons lumineux (Figure 1.4-1) dépend

de nombreux paramètres, parmi lesquels la couleur de la peau, l'épaisseur et l'état de

l'épiderme ainsi que le spectre d'absorption, la concentration et la distribution des

chromophores dans les différentes couches cutanées. D'éventuelles expositions solaires

antérieures peuvent également jouer un rôle, ainsi que certains états pathologiques altérant

l'intégrité du revêtement épidermique tels que brûlures ou psoriasis (Kornhauser et al., 1991).

La peau est un milieu non homogène constitué de plusieurs couches qui présentent des

propriétés optiques propres et une distribution particulière de chromophores. Le stratum

corneum transmet les longueurs d'onde de 250 à 3000 nm. Une partie de l'énergie (4 à 7 %)

est perdue par réflexion; l'acide urocanique11, déposé à la surface de la peau par la

perspiration, ainsi que les lipides excrétés dans le sébum peuvent réduire fortement cette

transmission. Une autre partie du rayonnement, principalement pour les longueurs d'onde les

plus basses, est dispersée et absorbée par les chromophores endogènes, à savoir, les mélanines,

l'acide urocanique, les protéines, les lipides et les dérivés de cholestérol. Dans l'épiderme, les

40 % des UVB qui ont pu traverser la couche cornée sont absorbés quasi totalement par les

mêmes chromophores auxquels s'ajoutent les acides nucléiques des cellules vivantes. Des

mesures d'induction de dimères cyclobutanes dans l'ADN ont cependant montré qu'un

rayonnement de 300 nm était atténué de seulement 2.5 % par couche cellulaire traversée sans

qu'un gradient de dégâts s'établisse dans l'épaisseur de l'épiderme (Chadwick et al., 1995);

11 formé par désamination enzymatique de l'histidine

60

Page 71: These p Duez

celui-ci n'offre en définitive que peu de protection contre les UVB à la couche basale

germinative (Therrien et al., 1999).

Les UVA sont également atténués par de nombreux chromophores, incluant le NADPH, le

NADH, les tétrahydroptérines et les flavines (Kornhauser et al., 1991; Kochevar, 1992). Pour

les radiations visibles, les chromophores majeurs sont la mélanine et l'hémoglobine mais la

protoporphyrine IX, la bilirubine et les carotènes absorbent également. Il y a une véritable

fenêtre optique pour les radiations de 600 à 1300 nm, ce qui pourrait avoir des conséquences

biologiques importantes. La peau est un organe principal de thermorégulation; elle est donc en

contact étroit avec le sang et tous les métabolites exogènes et endogènes sont susceptibles

d'être activés par la lumière. La totalité du sang passe au niveau de la peau en 20 min

(Kornhauser et al., 1991; Beissert et Granstein, 1995), ce qui correspond au temps requis pour

recevoir de 1 à 2 MED12, le midi en été au Royaume-Uni (Duthie et al., 1999).

1.4.4.2 Effets des rayons solaires sur la peau

Une exposition solaire provoque différentes réactions de la peau qui peuvent être classées

par rapport à leur ordre chronologique d'apparition (Heenen, 2000) :

• des lésions à l'ADN; une biopsie 15 minutes après l'exposition montre que des

phénomènes de réparation sont déjà effectifs; en fait, 24 h après exposition

à 1 MED d'UVB, 50 % de l'ensemble des cellules de la peau et 75 % des cellules de

Langerhans présentent encore des dimères cyclobutanes dans leur ADN (Vink et al.,

1994);

• une régulation positive des facteurs de transcription AP-1, p53 et NF-κB, dans les 15 à

30 minutes suivant l'irradiation (Young, 1999);

• un érythème, dû majoritairement aux UVB et dépendant en partie des lésions à l'ADN

(Young, 1999);

• une pigmentation, liée de manière encore incomprise à l'érythème mais aussi aux

lésions à l'ADN (Young, 1999);

• une hyperplasie, un épaississement de la couche cornée qui serait en fait une

cicatrisation réparatrice après la mort apoptotique des cellules lésées; ce phénomène

commence quelques heures après l'irradiation et persiste plusieurs semaines (Young,

1999).

12 MED = minimal erythemal dose, la dose minimale de radiation UV qui induit un rougissement de la peau perceptible 24 h après l'exposition. Une MED correspond à 21 mJ/cm² pour le spectre d'un simulateur solaire.

61

Page 72: These p Duez

Les effets de l'irradiation solaire et des UV sur la peau sont très nombreux (Tableau 1.4-1)

et, malgré un nombre considérable d'études, encore relativement peu connus. Ils sont

extrêmement complexes et dépendent des doses reçues pour les différentes composantes du

spectre UV. Les effets de ces composantes peuvent en effet être médiés par différents

mécanismes qui agiraient en synergie et/ou en antagonisme (El-Ghorr et Norval, 1999). Les

études menées avec des lampes de spectre bien défini permettent d'élucider certains points et

d'attribuer certains effets à des bandes précises de longueurs d'onde mais la compréhension du

problème global reste encore fragmentaire.

Tableau 1.4-1 : Effets des rayons UV sur la peau

nmUVB

290 – 315UVA2

315 – 340UVA1

340 – 400

Bénéfices

Bronzage ++ + + Synthèse de vitamine D3 ++ - -

Risques

Erythème ++ + - Photolésion de l'ADN ++ + - Cancers cutanés ++ + ? Vieillissement ++ + - Immunosuppression ++ + - Réactions photodynamiques Type II - + ++ Lucites + + ++

D'après (Bertrand, 1992)

Les spectres des lampes employées, les filtres et monochromateurs, les niveaux d'énergie,

les temps d'exposition, les conditions d'irradiation et même les radiomètres diffèrent fortement

d'une étude à l'autre. Il n'est donc guère étonnant que les données publiées apparaissent

parfois contradictoires. A notre connaissance, il n'y a début de standardisation des méthodes

que dans les 2 domaines qui comportent un intérêt notable pour l'industrie cosmétique, à

savoir la mesure in vivo du facteur de protection solaire (SPF, sun protection factor)

(Chardon, 1997) et l'étude in vitro de la phototoxicité (Spielmann et al., 1994).

1.4.4.2.1 Effets aigus des rayons solaires : le"coup de soleil"

Le coup de soleil résulte habituellement d'une exposition de la peau aux rayons UV. La

symptomatologie apparaît dans un délai de 4 à 24 h et, sauf en cas de réaction sévère, se

résorbe entre 48 et 72 heures (Tableau 1.4-2). Les altérations cutanées vont de l'érythème

62

Page 73: These p Duez

modéré, suivi d'une desquamation rapide, à la douleur, à l'œdème, à la sensibilité douloureuse

au toucher et aux phlyctènes, qui résultent d'expositions plus prolongées. Des symptômes

généraux (fièvre, frissons, faiblesse, choc) semblables à ceux d'une brûlure thermique peuvent

apparaître si la surface corporelle est atteinte sur une grande partie, ou encore être liés à un

coup de chaleur ou à un épuisement par la chaleur (Berkow et al., 1992).

Tableau 1.4-2 : Réponses cutanées à une irradiation UV (érythème et bronzage) Radiation solaire UVA UVB UVC PUVA (a)

(psoralène+UVA)

Erythème

Dose relative 1 1000 1 0.5 – 1 5 – 100

MED 15 - 30 min 30 - 60 J/cm² 30 - 60 mJ/cm² 15 - 30 mJ/cm² 0.1 - 10 J/cm² Temps (heures)

- début - pic - fin

4 – 6 24 72

< 1

6 – 12 24

6

24 72

4 6

12 - 36

12 – 24 48 – 72

> 96

Pigmentation

Dose relative 1 500 1 Pas de pigmentation 5 - 100 Temps (heures)

- début - persistance

Immédiate et 72 h

+++

Immédiate

++

72

+++

- -

Variable

+++

(a) Effets variables avec la dose et la voie d'administration

(De Leo, 1992)

Le mécanisme du coup de soleil n'est pas encore connu avec précision. La cible cellulaire

principale est probablement le kératinocyte, mais le chromophore n'est pas déterminé (De

Leo, 1992). D'après les spectres d'action, il s'agirait principalement de l'ADN avec induction

de dimères cyclobutanes et de photoproduits (6-4); la réponse érythémale serait en fait initiée

par la réparation des photoproduits (6-4) (Young, 1999). Ceci suggère que l'érythème pourrait

être un indicateur clinique des photodégâts à l'ADN; il faut cependant rappeler que des doses

sub-érythémales sont effectives dans l'induction de ces dommages (Young, 1999).

Le spectre d'action pour l'érythème implique à la fois les UVB et les UVA; les UVB

seraient 1000 fois plus efficaces, mais, dans certaines conditions d'exposition,notamment le

midi, les UVA sont reçus en doses très importantes qui agissent en synergie avec les UVB.

Dans les coupes histologiques d'un épiderme irradié par les UVB, des "sunburn cells",

kératinocytes fortement endommagés et entrés en apoptose, sont visibles dans les 30 minutes

qui suivent l'exposition et atteignent un maximum dans les 24 h (Bayerl et al., 1999). Les

corps apoptotiques formés par les sunburn cells peuvent soit migrer "passivement" à travers

63

Page 74: These p Duez

l'épiderme et desquamer, soit être phagocytés par les kératinocytes intacts adjacents, les

cellules de Langerhans et les macrophages (Bayerl et al., 1999).

Les UVA produisent moins de kératinocytes endommagés que les UVB, mais leur action

sur l'endothélium vasculaire est plus intense. Sous irradiation UVB et UVA, les kératinocytes,

mais aussi les mastocytes, libèrent des médiateurs de l'inflammation, histamine,

prostaglandines (PG), interleukines (IL) et bradykinine (Bickers, 1998). Tous ces médiateurs

contribuent à dilater les vaisseaux et à en augmenter la perméabilité. L'IL-6 apparaît comme

un médiateur principal de la réaction coup de soleil avec un pic à 12 h et une persistance passé

72 h (Murphy, 1999).

1.4.4.2.2 Le bronzage

Le bronzage, coloration accrue de la peau après exposition au soleil, est biphasique. Il

commence par une pigmentation immédiate qui s'affaiblit rapidement jusqu'au développement

d'une pigmentation retardée persistante (Tableau 1.4-2). La réponse primaire est due aux

photons UVA et procède probablement par oxydation de la mélanine déjà présente dans

l'épiderme; la réponse retardée est due principalement aux UVB qui induisent une

augmentation du nombre de mélanocytes ainsi qu'une redistribution et une mélanisation

accrue des mélanosomes. Le degré de réponse pigmentaire dépend principalement du

phototype et de la dose de radiation (De Leo, 1992).

La mélanogenèse serait en fait initiée par l'excision des photodégâts à l'ADN (Eller et al.,

1996; Gilchrest et Eller, 1999; Young, 1999).

La régulation biochimique du mélanocyte apparaît extrêmement complexe; elle est

modulée par un grand nombre de médiateurs produits par les cellules de l'épiderme et du

derme (cytokines, lymphokines, prostaglandines, vitamines et facteurs de croissance).

Certains de ces signaux régulent le type et la quantité de mélanine produite, d'autres affectent

la croissance, la dendricité, la migration ou la survie des mélanocytes (Hearing, 1999). Chez

l'homme, l'influence des hormones mélanotropes sur la réponse pigmentaire reste contestée.

Les radiations UV induisent cependant (i) la synthèse par les mélanocytes et les kératinocytes

de la mélanotropine (MSH) et de la corticotropine (ACTH) à partir de pro-opiomélano-

corticotropine; et (ii) la régulation positive de leur récepteur mélanocytaire, le MC1R (Suzuki

et al., 1999).

1.4.4.2.3 Effets chroniques des rayons solaires

Une exposition chronique au soleil provoque un vieillissement de la peau. Epaississement,

rides, élastose, télangiectasie et altérations de la pigmentation sont les conséquences néfastes

64

Page 75: These p Duez

les plus habituelles. Le derme est le site principal des dégâts chroniques associés au soleil qui

seraient principalement le fait des UVA. Sa teneur en collagène diminue alors qu'augmentent

les fibres élastiques (élastine, fibrilline et desmosine), les glycosaminoglycanes, le nombre de

fibroblastes et de mastocytes; le taux en liens croisés du collagène s'élève. Un épaississement

de l'épiderme et une augmentation des kystes dermiques sont également observés. Des lésions

kératosiques précancéreuses (kératose actinique ou solaire) constituent une conséquence

fréquente de plusieurs années d'exposition excessive (Berkow et al., 1992).

Le photovieillissement prématuré de la peau serait dû en grande partie à des ROS, induits

par les UVA via un chromophore photo-excité. Les chromophores endogènes possibles

incluent le NADH/NADPH, le tryptophane, la riboflavine et les porphyrines mais aussi une

transition photochimique mineure de l'acide trans-urocanique qui produirait du 1O2 (Hanson

et Simon, 1998).

1.4.4.2.4 Action sur le système immunitaire

Une immunosuppression intense peut être induite par une seule exposition à des doses

élevées d'UVB (Dandie et al., 1998), et ce aussi bien pour l'hypersensibilité immédiate13 et

retardée14 (El-Ghorr et Norval, 1999) que pour l'immunosurveillance vis-à-vis des cancers

UV-induits (Cruz, 1992). La suppression de l'hypersensibilité de contact est à la fois locale15,

via une action sur les cellules dendritiques, mais aussi systémique16, via la libération de

médiateurs solubles (Meunier, 1999). Les UVA induisent une inhibition locale, mais pas

d'inhibition systémique; cet effet étant aboli par les tocophérols, il a été attribué à la

génération d'espèces réactives de l'oxygène (Halliday et al., 1998).

Ces phénomènes d'immunosuppression, extrêmement complexes, font intervenir des

aspects cellulaires et moléculaires que nous ne pouvons détailler dans ce travail (Figure

1.4-4). Ils joueraient un rôle considérable dans la possibilité de croissance des cancers UV-

induits (Finlay-Jones et Hart, 1998; Duthie et al., 1999; Murphy, 1999).

A côté de tous ces aspects cellulaires et moléculaires, les photodégâts directs à l'ADN

seraient, d'après les études sur rongeurs, un évènement critique dans l'immunosuppression

(Meunier et al., 1998; Vink et al., 1998). De fait, l'élimination des dégâts cyclobutanes

restaure la réponse immunitaire (Vink et al., 1998) et un traitement topique avec des enzymes

13 Mise en évidence par l'application d'un haptène sur la peau 14 Mise en évidence par injection sous-cutanée d'un antigène 15 Application d'un haptène sur la peau irradiée 16 Application d'un haptène sur la peau à un site distant du site d'irradiation

65

Page 76: These p Duez

de réparation immédiatement après irradiation semble empêcher la migration des cellules de

Langerhans (Dandie et al., 2000). Les études sur l'homme manquent cependant pour

confirmer cette hypothèse (Duthie et al., 1999).

Figure 1.4-4 : Mécanismes potentiels d'immunosuppression

UV

Mastocyte Cellule de Langerhans

Mélanocyte

Kératinocyte

TNFα

TNFα

IL-1

IL-1ra > IL-1

IL-15 IL-10IL-10 mRNA

IL-12, IL-18

Monocyte Macrophage

Monocyte Macrophage

Cellule T Natural

killer cell

cis-UCA

Trans-UCA

LAK Th1 cytokines

Direct ou via PGE2 (kératinocytes, mastocytes)

CD4 + T Th2 cytokines

CD4+ > CD8+

EPIDERME

?

• Migration vers les ganglions lymphatiques

• Faculté de présentation d’antigène altérée

D'après (Duthie et al., 1999)

1.4.4.2.5 Action sur la transduction des signaux intra-cellulaires

L'exposition aux UV est bien connue pour modifier la transcription de gènes et nombre

des effets cliniques observés résultent probablement de modifications à ce niveau. Les effets

sur plus de 100 gènes mammifères sont documentés, à la fois in vitro et in vivo (Applegate et

al., 1998; Young, 1999; Katiyar et al., 2000). Les mécanismes, cascades d'évènements

moléculaires fort complexes initiées par l'absorption des UV et la génération de ROS,

commencent à être partiellement élucidés, principalement in vitro (Figure 1.4-5).

Les principaux facteurs de transcription induits par les UV sont AP-1 (Wisdom, 1999), p53

(Meek, 1998; Young, 1999) et NF-κB (Piette et al., 1997).

66

Page 77: These p Duez

Figure 1.4-5 : Schéma simplifié des évènements cellulaires reliant un stress UV à la transcription de gènes

(Young, 1999)

1.4.4.2.6 Réactions de photosensibilisation

Une molécule de photosensibilisant passe à un état excité singulet en absorbant un photon

d'énergie égale à celle séparant son état de base de l'état excité (Figure 1.4-6). La molécule

excitée, d'une durée de vie très courte (< 10 nsec), peut dissiper l'énergie acquise sous forme

de chaleur et/ou de lumière (fluorescence) et retourner à son état de base. Elle peut aussi se

transformer par inversion de spin d'électron en un autre état excité, d'énergie intermédiaire,

donc plus stable (quelques µsec), l'état triplet. Cet état triplet, caractérisé par la présence

de 2 électrons de même spin, peut également retourner à son état de base en émettant un

photon (phosphorescence). Les 2 états excités peuvent aussi donner naissance à des

photoproduits issus d'une isomérisation, d'une fragmentation, d'un réarrangement ou de

réactions intermoléculaires (Kornhauser et al., 1991; Ito et Kawanishi, 1997b). L'état singulet

n'a guère le temps de rencontrer d'autres molécules et initiera plutôt des réarrangements de

structure du chromophore. La durée de vie plus longue de l'état triplet lui permet de diffuser et

de réagir avec des constituants cellulaires (photosensibilisation de Type I) et avec de

67

Page 78: These p Duez

l'oxygène (photosensibilisation de Type II). Cette réaction formera principalement de

l'oxygène singulet 1O2 mais aussi de faibles quantités d'anion superoxyde O2•-.

De fait, bien que les sensibilisants endogènes de la peau ne soient pas encore déterminés

avec précision, les radiations solaires et UVA grèvent sévèrement les défenses antioxydantes

cutanées, à la fois enzymatiques et non-enzymatiques (Fuchs et al., 1989; Fuchs et Packer,

1990; Dubertret, 1996) induisant une peroxydation lipidique (Tirache et Morliere, 1995) et

des dégâts oxydatifs à l'ADN (Douki et al., 1999).

Figure 1.4-6 : Interconversions entre les états électroniques d'une molécule sous l'action de la

lumière

(Kochevar, 1992)

1.4.4.2.7 Dégâts au niveau de l'ADN

La déconvolution des spectres d'action pour les dégâts à l'ADN montre que les radiations

inférieures à 327 nm ont une action essentiellement de "type UVC" (dommages directs), alors

que les radiations de longueurs d'onde supérieures à 347 nm ont des "effets UVA" (dommages

oxydatifs) purs. Entre ces limites, les dégâts à l'ADN sont de type mixte UVC/UVA, le

rapport dépendant de la longueur d'onde (Peak et Peak, 1989). Une irradiation solaire induira

donc une grande variété de dégâts, modulée par des synergies et des antagonismes entre les

composantes chromatiques. La différence classique pour le public entre "UVB dangereux" et

"UVA sans risques" est donc un leurre, que la limite arbitraire entre ces bandes soit fixée à

315 ou à 320 nm…

68

Page 79: These p Duez

1.4.4.2.7.1 Les dommages directs

Rappelons que ces dégâts induits au niveau des sites dipyrimidiques, dimères

cyclobutanes et de photoproduits (6-4), ainsi que la possibilité de former des liens croisés

ADN - protéines ont été largement détaillés dans la Section 1.1 de ce travail (Figure 1.4-7).

Ces photodégâts ont un rôle central dans l'irradiation solaire et sont probablement la cause

principale de l'érythème, de l'immunodépression, de la mélanogenèse et de la carcinogenèse

(Malorni et al., 1996).

Figure 1.4-7 : Les photoréactions au niveau de l'ADN

450

250

300

350

400

λ(nm)

Chromophoreprimaire Mécanisme Dégâts à

l'ADN

DNADimères cyclobutanesPhotoproduits (6-4)+ isomères DewarDimères thymidine-adénine

Composécarbonyle

Type I(transfert d'e-)

Photo-sensibilisant

1sens 3sens

TypeII

O21 Modification de guanine

(5'-G-3')

O2•-

H2O2

•OHCassures de chaîneBases oxydées(A~T~C~G)

Cassures de chaîneBases oxydées(T>G>C>>A)

Type I(transfert d'e-)

Modification de guanine(5'-GG-3')

O2

majeur

mineur

fer

cuivre

Photoaddition - dimérisation

Modification de guanine

hydrates de cytosine

Transfert d'e-

Photohydratation

majeur

D'après (Cadet et al., 1997; Ito et Kawanishi, 1997b)

1.4.4.2.7.2 Les réactions photosensibilisées

Certains photosensibilisants peuvent faciliter la formation de dimères cyclobutanes et de

photoproduits (6-4) par un mécanisme de Type I (Figure 1.4-7). C'est le cas par exemple lors

de l'irradiation de l'ADN à des longueurs d'onde proches de 300 nm en présence

d'acétophénone ou de dihydroxyacétone (Lamola et Yamane, 1967). Un mécanisme similaire

peut également induire un attachement covalent base pyrimidique – acide aminé, donc

69

Page 80: These p Duez

probablement des liens croisés ADN – protéines. Les guanines situées en 5' d'une guanine ou,

dans une bien moindre mesure, en 5' d'une adénine, sont également sensibles à une oxydation

par ce mécanisme (Ito et Kawanishi, 1997b); l'oxydation de cette guanine semble favorisée

par un effet d'empilement qui modifierait sensiblement son potentiel d'ionisation.

Les photosensibilisations de Type II (1O2) ont été présentées en détails dans la Section

1.2; il y attaque sélective des guanines. Une voie mineure procède par la formation de O2•- et

sa dismutation en H2O2. En présence de fer(II), il y a formation de •OH qui provoque des

cassures de chaînes et attaque sans distinction les 4 bases; en présence de cuivre(II), il y a

également des cassures de chaînes mais, par contre, les dégâts au niveau des thymines et des

guanines sont nettement plus fréquents (Ito et Kawanishi, 1997b).

1.4.4.2.8 Généralités sur les cancers cutanés

La fréquence des carcinomes basocellulaires (BCC) et spinocellulaires (SCC) cutanés

chez les sujets de race blanche au teint clair est directement liée à l'ensoleillement annuel de la

région. Ces lésions sont habituelles chez les adeptes du soleil et les personnes travaillant en

extérieur (agriculteurs, marins). Les carcinomes basocellulaires sont le plus souvent

accessibles à un traitement chirurgical radical et ne métastasent généralement pas (< 0.5 %),

augurant d'un pronostic favorable (Lacour, 1999). Les carcinomes spinocellulaires se

développent généralement sur des lésions cutanées précurseurs (dysplasies, kératoses

actiniques, lésion inflammatoire chronique) et sont observés en zones photo-exposées (visage,

mains). Leur traitement chirurgical pose peu de problèmes à un stade initial mais, de par leur

propension à l'extension locorégionale et métastatique, le pronostic est défavorable à un stade

plus avancé (Descamps, 1999).

L'incidence du mélanome malin cutané (CMM) augmente également avec la durée

d'exposition au soleil, mais la relation est moins évidente que pour les autres cancers

(Berkow et al., 1992; Bickers, 1998). Le risque de mélanome n'est en général pas corrélé avec

une accumulation d'expositions au soleil mais bien avec les séquelles d'une exposition solaire

brutale dans l'enfance ou l'adolescence (Buzzell, 1993; Bickers, 1998). Deux types de CMM

peuvent être opposés, d'une part le mélanome se développant sur un nævus d'autre part le

mélanome "primitif" sans lésion pigmentaire préexistante (Dréno, 1999). Ce sont des tumeurs

variables dans leur taille, leur forme, leur couleur (habituellement pigmentée) et dans leur

tendance à l'invasion et aux métastases. Seuls le dépistage précoce par inspection et la

pratique d'une biopsie afin d'apprécier histologiquement l'épaisseur des mélanomes apportent

la garantie d'un traitement efficace et d'un pronostic optimal (Berkow et al., 1992). En effet, le

type de mélanome compte moins pour le taux de survie que l'épaisseur de la tumeur au

70

Page 81: These p Duez

moment du diagnostic. Le mode de dissémination du mélanome malin est à la fois

lymphatique et sanguin; les métastases cutanées et viscérales sont difficiles à traiter et

résultent en un taux de mortalité considérable (Dréno, 1999).

1.5 LA MUTAGENESE ET LA CARCINOGENESE EN RAPPORT AVEC LES DOMMAGES A L'ADN

La mise en évidence de toute une série d'adduits et lésions à l'ADN (Sections 1.1 et 1.2)

pose un certain nombre de questions qui restent pour la plupart sans réponse :

• Quelles sont les lésions qui présentent un risque pour la cellule ?

• Une lésion donnée est-elle en relation avec un risque de mutagénicité et/ou de

létalité ?

• Y a-t-il un seuil de risque ou une relation "dose – quantité de lésion – risque" ?

• Quelle est l'importance de la localisation de la lésion ?

• Quel est le rôle des mécanismes de détection et de réparation de la lésion ?

• Un stress ou une lésion peut-il induire des facteurs de transcription ? Leur

induction est-elle périphérique ou, au contraire, centrale à la réponse cellulaire ?

• Y a-t-il des lésions marqueurs d'un risque ?

Bien qu'il y ait sans doute beaucoup de mécanismes communs, la situation dépend

largement du problème envisagé. Il est évident qu'une lésion rare, mal détectée, mal réparée,

mutagène et située sur un gène essentiel présentera un risque beaucoup plus grand qu'un

adduit abondant à travers tout le génome mais efficacement réparé. Il est en fait parfaitement

possible qu'une lésion "exotique", rare mais dévastatrice, n'ait pas encore été mise en

évidence; les méthodes actuelles les plus sensibles permettent, dans le meilleur des cas, de

détecter une base modifiée pour 107 à 108 bases normales, ce qui n'est peut-être pas encore

suffisant…

1.5.1 La carcinogenèse, un processus multi-étapes

La croissance et la différenciation cellulaire dépendent de l'action coordonnée de gènes

promouvant (proto-oncogènes), inhibant (gènes suppresseurs de tumeur) ou régulant (gènes

des cyclines et protéines apparentées) le cycle cellulaire. La progression tumorale serait la

conséquence d'une cascade d'évènements successifs, en fait une accumulation de lésions

71

Page 82: These p Duez

Figure 1.5-1 : Modélisation des différentes étapes de la carcinogenèse

Carcinogène

Initiation (génétique, irréversible)

Promotion (épigénétique, réversible)

Progression maligne (génétique, irréversible)

Pas de modification phénotypique Phénotype tumoral

Promoteur

D'après (Soufir et Basset-Seguin, 1999)

génétiques, liée à l'évolution clonale et à la sélection. Différents types d'altérations peuvent

s'observer, comme par exemple l'inhibition des gènes suppresseurs17 ou l'activation des proto-

oncogènes18 (Weinstein et al., 1995; Soufir et Basset-Seguin, 1999).

La carcinogenèse est donc un processus multi-étapes (Figure 1.5-1) associé à

l'accumulation de mutations et/ou à l'expression anormale de gènes : (i) au cours de

l'initiation, une seule cellule, qui subit un événement carcinogène, peut se développer en

formant un clone cancéreux; (ii) la promotion est une phase réversible dans laquelle

l'existence stable de la prolifération clonale cancéreuse dépend généralement d'un agent

agissant à un niveau épigénétique, par altération des voies de transduction de signaux, de

l'expression de gènes ou de la différenciation cellulaire; et (iii) la progression correspond à la

croissance irréversible des cellules altérées et à leur évolution ultérieure vers des phénotypes

hétérogènes d'autonomie et de résistance. Dans ce processus multi-étapes, un agent promoteur

est administré après l'exposition à l'agent carcinogène; à l'inverse, la cocarcinogenèse

implique l'exposition simultanée à un agent carcinogène et à un agent qui potentialise l'effet

carcinogène. Bien que de tels processus puissent être expérimentalement bien définis, la

situation est certes plus complexe dans le monde réel où l'exposition à des mélanges divers

d'initiateurs et de promoteurs est continue et répétée. Il est donc probable que se succèdent

plusieurs cycles de dégâts à l'ADN, d'expansion clonale et de promotion de tumeur (Berkow

et al., 1992; Weinstein et al., 1995; Owens et al., 1999).

17 Les mutations les plus souvent impliquées en cancérogenèse humaine se situent au niveau des gènes suppresseurs p53 et p16 18 L'activation des proto-oncogènes ras est l'anomalie la plus fréquente dans les tumeurs solides

72

Page 83: These p Duez

Il est habituel de classer les composés chimiques suivant la terminologie classique en

"initiateurs", "promoteurs", "carcinogènes complets" et "progresseurs"; mais ces distinctions

deviennent floues en regard de la faculté de certains composés à agir par altération de l'ADN

et/ou augmentation de la prolifération cellulaire. Une classification différente a donc été

proposée, qui se base à la fois sur la propriété des carcinogènes à interagir ("génotoxique") ou

pas ("non-génotoxique") avec l'ADN et sur leurs propriétés prolifératives. Un non-génotoxique

agit par augmentation de la prolifération cellulaire soit par interaction avec un récepteur

cellulaire spécifique19 soit par un mécanisme non spécifique qui peut être (i) un stimulus

mitogène direct; (ii) une toxicité suivie d'une régénération; ou (iii) l'interruption d'un processus

physiologique. Tous ces mécanismes peuvent également être induits par un génotoxique, ce qui

contribue alors à en renforcer les effets (Cohen et Ellwein, 1990).

1.5.2 Lésions à l'ADN et mutations

1.5.2.1 Types de mutations

Les mutations les plus fréquentes dues à l'exposition à un agent mutagène chimique ou

physique sont les mutations ponctuelles; elles résultent de la substitution d'une paire de bases

ou de l'addition / délétion d'un petit nombre de paires de bases (Tableau 1.5-1). D'autres types

de mutations (délétions, insertions, duplications et inversions), de même que les

réarrangements de chromosomes, impliquent de grandes pièces d'ADN. Bien que la relation

entre les dégâts à l'ADN et ces macro-événements soit moins claire, ils peuvent contribuer à

ce type de mutation de par les cassures de chaîne, primaires ou secondaires, qu'ils provoquent.

Les mutations complexes, impliquant de multiples changements de séquence, pourraient

Tableau 1.5-1 : Nomenclature des mutations ponctuelles

Type Mutation Bases substituées

Transition Purine purine Pyrimidine pyrimidine

G A, A G C T, T C

Transversion Purine pyrimidine Pyrimidine purine

G T, G C, A T, A CT A, T G, C A, C G

Frameshift ± (3n ± 1) où n est un nombre entier Décalage du cadre de lecture

(Friedberg et al., 1995)

19 par exemple, les esters de phorbol, les hormones

73

Page 84: These p Duez

résulter d'un seul événement mutagène qui provoquerait un glissement de l'ADN pendant sa

réplication (Weinstein et al., 1995).

Une substitution de base20 dans la région codante d'un gène peut influencer la protéine

codée à des degrés variés. Une mutation dans une zone non-codante du génome peut

également induire des effets biologiques importants, par exemple au niveau des introns, d'une

origine de réplication de l'ADN ou des séquences promotrices ou régulatrices d'un gène.

1.5.2.2 Etude des spectres mutationnels

Pour un agent mutagène donné, les études sur bactéries, levures et cellules mammifères

permettent de déterminer les sites de mutation d'un ADN endommagé ainsi que leur nature

moléculaire. Le couplage de ces données à la chimie de la lésion et à sa distribution dans

l'ADN permet d'apprécier quels agents chimiques ou physiques sont pré-mutagènes ainsi que

le type de mutation entraînée. La plupart des carcinogènes causent cependant une variété de

lésions chimiques, certaines abondantes, d'autres fort rares; il n'est donc guère aisé de

confirmer par ces méthodes si une lésion suspectée pré-carcinogène l'est réellement. Ces

hypothèses peuvent être testées par la construction et la transfection de molécules d'ADN

portant un adduit bien défini dans une séquence précise (site-specific adducts); les effets

biologiques de la lésion étudiée et l'influence du contexte de la séquence peuvent alors être

évalués sans ambiguïté (Friedberg et al., 1995). Le même type de plan expérimental permet

d'étudier les mécanismes de discrimination des ADN polymérases (Wilson et Singhal, 1998;

Efrati et al., 1999) ainsi que les spécificités des endonucléases de réparation et donc la

"réparabilité" d'une lésion donnée (Boiteux et al., 1998; Karahalil et al., 1998). Ces études

n'en sont toutefois qu'à leurs débuts car elles représentent un travail considérable, exigeant

une maîtrise en chromatographie, en biologie moléculaire et, surtout, en synthèse chimique.

1.5.2.3 Les mutations "signatures"

Une littérature abondante détaille, notamment sur cellules mammifères, les effets

mutagènes des agents qui endommagent l'ADN, incluant les radiations ionisantes et

ultraviolettes, le stress oxydatif et de nombreux chimiques. Ces études supposaient

initialement que les processus mutationnels pourraient laisser des empreintes et signatures

facilement reconnaissables, permettant de leur attribuer un effet carcinogène donné. Mais les

niveaux de complexité se sont avérés beaucoup plus subtils qu'envisagé (Friedberg et al.,

1995; Weinstein et al., 1995; Halliwell et Gutteridge, 1999), notamment : (i) les effets induits

20 mutation silencieuse, missense ou non-sens

74

Page 85: These p Duez

par la séquence primaire et la structure secondaire de l'ADN, par la chromatine, mais aussi

par le statut trancriptionnel des gènes; (ii) l'efficacité et les cinétiques de réparation; (iii) les

facteurs qui déterminent les préférences d'insertion de base; (iv) l'efficacité de réplication by-

pass d'une lésion; (v) le type d'ADN-polymérase qui réplique le gène étudié; (vi) la

contribution éventuelle des mutations non attribuables à la lésion étudiée; (vii) les multiples

adduits de certains carcinogènes (notamment les alkylants) qui peuvent avoir des spécificités

mutationnelles propres et être substrats de mécanismes de réparation différents; et (viii)

l'induction de mutations similaires par différents types d'agents carcinogènes.

Tableau 1.5-2 : Quelques exemples de mutations "signatures"(a) Agent Base substituée Mutation signature

Hydrocarbure polycyclique aromatique (type benzo[a]pyrène)

purine T G:C T:A et A:T T:A

Amine hétérocyclique et aromatique (type 1-nitropyrène)

G T G:C T:A

Agent alkylant (type éthyl méthanesulfonate)

G A G:C A:T

Espèces réactives de l'oxygène : - 8-oxodG - réactifs type Fenton (H2O2 + métal)

G T C T C T

G:C T:A G:C A:T (aux sites dipyrimidiques)

UVB : - dimères cyclobutanes et/ou photoproduits (6-4)

C C C T et C T C T

G:C A:T (aux sites dipyrimidiques)

(a) Cette table ne reprend que les types de mutations les plus fréquentes induites par ces agents; d'autres types de mutations (autres substitutions, frameshifts, délétions,…) peuvent apparaître, par exemple en fonction du contexte de la séquence

D'après (Weinstein et al., 1995)

En dépit de ces limitations, l'identification de mutations "signatures" (Tableau 1.5-2) et les

nombreux spectres de mutation générés ont contribué à la connaissance de processus

moléculaires de carcinogenèse. Les mutations rencontrées dans certains gènes d'un type donné

de cancer humain peuvent même parfois donner une piste sérieuse quant à la classe d'agent

carcinogène impliquée dans l'induction de ce cancer (Weinstein et al., 1995).

1.5.3 Le gène et la protéine p53

La protéine p53, un facteur de transcription, est probablement le point central de la réponse à

une attaque génotoxique. Cette protéine intègre l'identification d'un génome non-permissif

75

Page 86: These p Duez

avec l'exécution de réponses cellulaires qui mènent à la réparation ou à l'élimination d'une

cellule endommagée (Moll et Schramm, 1998). La p53 présente de multiples sites de

phosphorylation, substrats de kinases et de phosphatases qui, en fonction de la nature du

signal activateur, coopèrent pour moduler la liaison à l'ADN, donc le type de réponse. Des

mécanismes d'O-glycosylation et -acétylation pourraient également intervenir (Meek, 1998).

1.5.3.1 Activation de p53 par la lumière

Une irradiation solaire, UVA, UVB ou UVC résulte en une augmentation du taux de la

protéine p53 et de son affinité envers l'ADN. L'accumulation induite par les UVB est

homogène dans tout l'épiderme, sans montrer de gradient avec la profondeur; ce qui

correspond en fait à la distribution des dimères cyclobutanes évoquée plus avant

(Section 1.3.4.1). Par contre, sous UVA, l'accumulation de p53 se fait uniquement dans la

Figure 1.5-2 : Activités biologiques de la protéine p53 en réponse à des dégâts à l'ADN

Activation de protéines kinases ? DNA activated protein kinase ? ATM

p53 activée

p53

MDM2

Apoptose

Reconnaissance de l'ADN endommagé et réparation

Arrêt en G1

+p53p p

MDM2

p

Dégâts à l'ADN

p21, GADD45, IGF-BP3

bax, fas, IGF-BP3,

autres gènes ?

Répression transcriptionnelle de facteurs de survie

Non - transcriptionnel

D'après (Meek, 1998; Moll et Schramm, 1998)

76

Page 87: These p Duez

couche basale; ce qui impliquerait dans l'induction de p53 un photosensibilisant présent dans

les cellules de cette couche (Young, 1999).

1.5.3.2 Activités biologiques de la protéine p53

1.5.3.2.1 La protéine p53 et les dommage à l'ADN : maintien de l'intégrité génomique

De nombreux génotoxiques induisent la p53 mais les cassures de chaînes, notamment

double-brins, semblent les signaux les plus effectifs pour cette induction. Les conditions de

stress (hypoxie, privation de sérum, chaleur) induisent également une réponse p53.

En cas de dégâts à l'ADN, 2 réponses principales sont médiées (Figure 1.5-2) :

• L'arrêt du cycle cellulaire : L'arrêt transitoire des progressions G1 vers S et G2

vers M est essentiel pour empêcher la réplication d'un ADN endommagé (arrêt en

G1) et la ségrégation de chromosomes endommagés (arrêt en G2); il permet la

réparation de l'ADN endommagé avant ces décisions cellulaires critiques, limitant

la propagation d'erreurs génétiques. Le rôle de la p53, bien établi en ce qui

concerne l'arrêt en G1, semble une réponse universelle; son rôle dans l'arrêt en G2,

moins évident, dépendrait du type cellulaire.

• L'apoptose : L'apoptose protège les cellules de la conversion maligne et affecte

négativement la survie de cellules tumorales déjà initiées, comme par exemple les

cellules dysplasiques des kératoses solaires. Cette voie, et donc la présence d'une

p53 phénotypiquement intacte (type sauvage), apparaît critique pour l'éradication

de certaines lignées de cellules tumorales par les thérapies génotoxiques

(radiations et agents cytotoxiques). L'induction d'apoptose est contre-balancée par

le transcript du gène bcl-2 et il semble qu'un équilibre entre l'expression du p53 et

du bcl-2 soit un point central dans la détermination de la réponse apoptotique à un

stress donné (Wang et al., 1998).

Quand la fonction p53 est perdue, les cellules ne sont pas réparées ou éliminées mais

procèdent à la réplication de l'ADN endommagé, ce qui peut résulter en une accumulation de

mutations, de ré-arrangements chromosomiques et en une aneuploïdie (Moll et Schramm,

1998).

77

Page 88: These p Duez

1.5.3.2.2 Autres rôles de la protéine p53

La protéine p53 est un suppresseur de tumeur (Moll et Schramm, 1998).

Elle régule également la duplication des centrosomes, vitale pour la fidélité mitotique; p53

et son régulateur négatif MDM2 agiraient de manière concertée dans le développement

embryonnaire (Meek, 1998; Moll et Schramm, 1998).

1.5.3.3 Mutations du gène p53 dans les cancers humains

Une inactivation fonctionnelle de la p53 est l'événement le plus fréquent observé dans les

tumeurs humaines, à raison d'au moins 50 % de tous les cancers. La délétion d'un allèle

accompagnée d'une mutation missense21 dans le domaine central de liaison à l'ADN de l'allèle

restant est classique (77 % des mutations) avec des hot-spots dans 4 zones hautement

conservées au cours de l'évolution. Ces hot-spots correspondent aux résidus en contact direct

avec l'ADN ou critiques pour le reploiement correct de la protéine. Ces mutations résultent

dans la plupart des cas en une protéine à demi-vie plus élevée qui s'accumule dans le

cytoplasme, suggérant que les p53 mutés pourraient à la fois avoir perdu leur fonction de

Tableau 1.5-3 : Spectre mutationnel du gène p53 dans les cancers humains Type de cancer Substitution de base

prévalente Inducteur(s) supposé(s)

Colon G A inconnu

Ovaire, cerveau, colo-rectal

C T G G

désamination (spontanée ou induite) de la 5-méthyl-cytosine au niveau des dinucléotides CpG (a) pour former la thymine

Ovaire G A inconnu

Poumon G T fumée de tabac (ex. polycycliques aromatiques), ROS (8-oxodG)

Foie G T alimentaire (ex. aflatoxines)

Sein G T inconnu

Peau C C C T et C T C T

UVB (b)

(a) La méthylation enzymatique de la cytosine au niveau de ces dinucléotides est influencée par l'oxydation (ROS) et la méthylation (alkylants) de la guanine (b) Ces mutations pourraient être également dues à des ROS, notamment via la 8-oxodG; de plus, une des cytosines hot-spot est incluse dans un dinucléotide CpG dont la méthylation-désamination pourrait également expliquer la mutation C T

D'après (Weinstein et al., 1995; Moll et Schramm, 1998)

21 Une mutation missense modifie un codon de telle façon que l'acide aminé spécifié ne soit plus le même.

78

Page 89: These p Duez

suppresseur de tumeur et gagné une fonction tumorigène (Weinstein et al., 1995; Moll et

Schramm, 1998).

L'analyse du type de mutation missense révèle des différences en fonction du site tumoral;

le profil mutationnel de p53 apparaît donc comme un exemple possible d'épidémiologie

moléculaire, basée sur les mutations "signatures" capables d'indiquer l'origine probable de

certaines tumeurs (Tableau 1.5-3).

Ces données suggèrent qu'une mutagenèse à la fois environnementale et endogène est

opérationnelle dans la formation des tumeurs humaines; l'importance relative de ces sources

de mutation dépend du site du cancer, donc de son exposition aux agents externes et de ses

facultés de réparation.

1.5.4 La mutagénicité des bases oxydées

Le potentiel mutagène et donc carcinogène de toute base modifiée est reflété par ses

propriétés mal-codantes; elles peuvent mener à des mutations, soit directement, soit au cours

de tentatives cellulaires pour les répliquer ou les réparer (Floyd, 1990; Halliwell et Gutteridge,

1999).

L'étude du spectre mutationnel (cf § 1.4.2.2) du stress oxydatif a permis d'identifier une

série de mutations dont les plus fréquentes sont les transitions C T et les transversions

G T et G C. Aucune de ces mutations n'est cependant exclusive du stress oxydatif; elles

peuvent en effet provenir de causes variées, comme des erreurs de polymérases, des

désaminations spontanées (cytosine vers uracile ou 5-méthyl-cytosine vers thymine) ou d'un

mésappariement de certains adduits base - carcinogène (Halliwell et Gutteridge, 1999). Une

mutation tandem observée au niveau des dinucléotides CpC TpT est, par contre, hautement

spécifique de 2 stress génotoxiques, les UVB et les ROS (cf Tableau 1.5-2).

L'induction de mutations G T est en accord avec la grande sensibilité de la guanine vis-

à-vis des ROS et semble indiquer un rôle important de la 8-oxodG, son produit d'oxydation

majoritaire dans l'ADN. Ainsi, dans des cellules exposées au 1O2, dont la guanine est la seule

cible significative, G T est la mutation la plus commune.

Rappelons cependant que tous les paramètres détaillés au § 1.4.2.3 influencent également

le spectre mutationnel induit par les espèces réactives de l'oxygène (Halliwell et Gutteridge,

1999) en agissant par exemple sur le degré d'exactitude des polymérases qui répliquent le

gène lésé.

79

Page 90: These p Duez

Seules quelques bases oxydées ont été étudiées (Tableau 1.5-4) (Olinski et al., 1998;

Halliwell et Gutteridge, 1999), mais elles montrent effectivement une capacité de

mésappariement certaine, entraînant donc des mutations missense.

Tableau 1.5-4 : Quelques mutations entraînées par les bases oxydées

Base oxydée Base substituée Mutation entraînée

thymine glycols (a) (b) T A T:A A:T

8-oxo-guanine (a) G T G:C T:A

8-oxo-adénine (a) A C A:T C:G

formamidopyrimidines (Fapy-guanine et Fapy-adénine)

bloquent la réplication

2-hydroxy-adénine A C A T

A:T C:G A:T T:A

5-hydroxy-cytosine C T C G

C:G T:A C:G G:C

(a) La base modifiée s'apparie cependant majoritairement à la base normale (b) Ces bases peuvent aussi bloquer la réplication

D'après (Olinski et al., 1998; Halliwell et Gutteridge, 1999)

1.5.5 La photocarcinogenèse

1.5.5.1 Carcinomes basocellulaires et spinocellulaires

Depuis les premières évidences d'une relation entre l'exposition au soleil et le

développement de cancers de la peau, publiées à partir d'observations sur des marins et des

viticulteurs en 1894 et 1896 (Urbach, 1999), de très nombreux travaux ont permis une

meilleure connaissance des mécanismes de photocarcinogénicité.

Un large consensus reconnaît que le risque de carcinomes spinocellulaires (SCC) est

proportionnel à la dose UV accumulée au cours d'une vie. Dans un modèle animal (souris

nues albinos), une exposition journalière aux UV à des doses suffisamment élevées (mais bien

inférieures au seuil érythémal) induit des tumeurs chez 100 % des sujets et une relation de

réciprocité inverse dose-temps est vérifiée jusqu'à l'étendue de vie des animaux (de Gruijl,

1996).

En ce qui concerne les carcinomes basocellulaires (BCC), il n'y a pas de bon modèle

animal mais l'épidémiologie montre qu'ils partagent de nombreux facteurs de risque des SCC.

Une étiologie commune vis-à-vis des radiations solaires est donc habituellement postulée,

bien qu'il y ait des différences essentielles dans la relation entre ces 2 carcinomes et les UV.

80

Page 91: These p Duez

En effet, il n'y a pas pour les BCC de relation directe avec la dose UV cumulée au cours de la

vie et les tumeurs apparaissent sur des sites irrégulièrement exposés au soleil. Leur étiologie

pourrait donc ressembler plus à celle des mélanomes (CMM) qu'à celle des SCC (de Gruijl,

1996)

1.5.5.1.1 Spectre d'action

Un spectre d'action montre la dépendance d'un effet photobiologique donné vis-à-vis de la

longueur d'onde (Young, 1999). Les premiers spectres d'action générés attestaient que seuls

les UVB et C étaient carcinogènes. Il a ensuite été prouvé que les UVA pouvaient également

induire des cancers cutanés, mais avec une efficacité 1000 fois moindre que celle des UVB

(Figure 1.5-3).

Figure 1.5-3 : Comparaison des spectres d'action pour l'érythème et la carcinogenèse

(____) Dose érythémale minimale 24 h après irradiation (MED) (----) Photocarcinogenèse : données obtenues sur souris nues albinos et

corrigées pour la transmission de la peau humaine (de Gruijl et al., 1993)

(Urbach, 1999)

Il apparaît que les spectres d'action pour l'érythème et la carcinogenèse diffèrent fortement

au-dessus de 320 nm. Les auteurs soulignent toutefois que ce spectre d'action établi pour la

carcinogenèse est relativement imprécis au-dessus de 340 nm; une extension dans le visible

81

Page 92: These p Duez

est probable mais les données manquent au-dessus de 390 nm (de Gruijl et al., 1993).

Soulignons que les UVA sont bien des carcinogènes complets, jouant un rôle à la fois

d'initiateur et de promoteur (de Laat et al., 1997). Leur contribution à la carcinogenèse

cutanée est estimée à environ 10 à 20 %, s'ajoutant de manière arithmétique aux UVB

(photo-addition) (Kelfkens et al., 1990). Aucune donnée n'est encore disponible quant à la

contribution éventuelle de doses massives additionnelles de lumière visible, telles que reçues

par exposition au soleil ou en salon de bronzage (Pflaum et al., 1994; Duez et al., 2001).

1.5.5.1.2 Données concernant le gène p53

1.5.5.1.2.1 Spectres mutationnels

Des mutations du gène p53 sont présentes dans 30 à 50 % des carcinomes spino- et

basocellulaires (Soufir et Basset-Seguin, 1999). La plupart des publications soulignent une

prédominance de mutations UV-spécifiques mais ne présentent que des données partielles.

Nous avons donc exploré la base de données des mutations p53 somatiques compilée par

l'International Agency for Research on Cancer (IARC) (Hainaut et al., 1998) afin de vérifier

sur des données extensives cette présence de mutations signatures UV. La version DataR4,

mise à jour de juillet 2000, a été téléchargée (IARC, 2001) et importée dans Access; nous

avons alors comptabilisé et représenté graphiquement (Figure 1.5-4) les types de mutations

pour les tumeurs (i) de la sous-topographique "skin"; et (ii) de l'ensemble de la base de

données, les tumeurs de la catégorie "skin" étant exclues. Pour les tumeurs de la peau, nous

voyons nettement une prédominance de mutations ponctuelles C T, mais surtout une

prédominance des mutations tandem, principalement aux sites dipyrimidiques CpC. Ces

mutations sont effectivement considérées comme des marqueurs de mutations UV, bien

qu'elles puissent être également induites par le stress oxydatif (cf Tableau 1.5-2).

Ces lésions du p53 surviennent probablement à un stade précoce de la carcinogenèse; elles

sont en effet présentes au niveau des lésions débutantes telles que la maladie de Bowen et les

kératoses actiniques (Soufir et Basset-Seguin, 1999).

82

Page 93: These p Duez

Figure 1.5-4 : Types de mutation du gène p53 dans les tumeurs somatiques

Tous

Tous

Cancers de la peau (n = 615)

T t3.0

missense0.02%

G t14.

G t5.3

Ponctuelle 87.1%

Insertion 2.6%

Délétion 9.1%

Tandem 0.7%

Complexe 0.5%

Complexe 0.5%

Délétion 5.4%

Insertion 2.0%

Ponctuelle 75.3%

Tandem 16.9%

1%

CC to TT

cMutations ponctuelles : ancers sauf cancers de la peau

(n = 11676)

Tous c

ancers sauf cancers de la peau(n = 13403)

c

G to A28.7%

T to G2.6%T to C

3.7%o A%

o T2%

o C%

C to G3.9%

C to T21.0%

Non caractérisé

0.1%

C to A3.2%

A to C1.6%

A to G9.4%

A to T3.2%

T to A3.0%

G t7%

G to5.0

a

Non caractérisé

63%

CC to TT36%

Mutations ponctuelles : Cancers de la peau

(n = 463)

T to G4.3%

T to C5.4%

o T

C%

C to G3.7%

C to T39.3%

C to A3.5%

A to C1.7%

A to G3.5%A to T3.0%

G to A21.0%

Mutations tandem : ncers sauf cancers de la peau

(n = 97)

Mutations tandem : Cancers de la peau

(n = 104)

CC to TT

AA to TT

AC to GT

AT to TA

CA to TG

CC to AG

CC to AT

CC to GT

CC to TA

CC to TG

CG to TA

CG to TC

CT to GG

CT to TC

GA to CC

GA to CT

GC to AA

GC to AT

GG to AA

GG to AT

GG to CT

GT to AC

GT to TG

TA to GG

TG to AA

TG to CA

TG to GT

Non caractérisé

60%

83

Page 94: These p Duez

1.5.5.1.2.2 Présence de clones de kératinocytes mutés dans la peau humaine normale

Chez des individus normaux, des "îlots" (patches) clonaux de 60 à 3000 kératinocytes

présentant un p53 muté ont été mis en évidence avec une fréquence élevée (jusqu'à 4 % des

cellules dans les zones exposées au soleil). Ces îlots montent généralement en cône à partir

des compartiments présumés de cellules-souches, la jonction dermo-épidermique (Figure

1.5-5) et les follicules pileux. Ils sont plus fréquents et plus grands dans la peau exposée au

soleil; des mutations fréquentes sont observées aux sites dipyrimidiques, C T et CpC

TpT. Ce ne sont jamais des mutations silencieuses, ce qui indique que les cellules mutées au

niveau de sites essentiels du p53 possèderaient un avantage compétitif par rapport à leurs

voisines à p53 de type sauvage. Cet avantage semble stimulé par une exposition solaire et une

telle promotion pourrait être due à une sélection des cellules mutées par déficit d'apoptose

UV-induite; elle est réversible, la densité d'îlots étant indépendante de l'âge du sujet (Jonason

et al., 1996).En accord avec la théorie de cancérogenèse multi-étapes (§ 1.4-1), ces îlots

pourraient représenter une population stable de cellules mutantes non-cancéreuses,

susceptibles d'évoluer plus avant sous des impacts génétiques supplémentaires (Jonason et al.,

1996).

Figure 1.5-5 : Clone conique de kératinocytes p53-mutés

Vue latérale d'une coupe épidermique. Reconstruction dans l'axe Z d'images acquises en microscopie confocale après immuno-marquage fluorescent. L'apex du cône se trouve au bas de l'image, dans le plan de la surface basale. De tels cônes marquent souvent un angle par rapport à la verticale. (Jonason et al., 1996)

1.5.5.1.3 La voie de signalisation "sonic hedgehog"

Des données récentes montrent que la voie de signalisation sonic hedgehog pourrait être

importante dans l'oncogenèse des carcinomes basocellulaires (Soufir et Basset-Seguin, 1999).

84

Page 95: These p Duez

Figure 1.5-6 : La voie de signalisation sonic hedgehog

(Aszterbaum et al., 1999)

Patched (PTC) est une protéine avec 12 domaines transmembranaires (Figure 1.5-6) qui

inhibe smoothed (SMO), une autre protéine à 7 domaines transmembranaires. Lorsque la

protéine soluble sonic hedgehog (HH) se fixe sur PTC, l'inhibition est levée permettant

l'activation des composants intracellulaires de la voie de signalisation, ce qui résulte (i) en

activations transcriptionnelles (notamment du gène ptc qui code pour patched), via les

facteurs de transcription Gli; et (ii) en prolifération cellulaire (Soufir et Basset-Seguin, 1999).

Dans les BCC, mais pas dans les SCC, cette voie semble activée en permanence, notamment

via des mutations inhibitrices de patched mais aussi des mutations activatrices de smoothened

ou de hedgehog (Tableau 1.5-5) (Aszterbaum et al., 1999; Wikonkal et Brash, 1999).

Tableau 1.5-5 : La voie sonic hedgehog et les carcinomes basocellulaires (BCC) Particularité % des BCC dans lesquels cette

particularité est observée % Mutations type UV

( et )

Dysrégulation positive de toutes les composantes de la voie sonic hedgehog > 95 % ---------

Gène PTC (patched) 27 % C T : 38 % CpC TpT : 10 %

Gène smo (smoothed) 6 - 13 % n.d.

Gène HH (sonic hedgehog) 2 % n.d.

D'après (Aszterbaum et al., 1999; Daya-Grosjean et Sarasin, 2000)

85

Page 96: These p Duez

Des essais d'altération des gènes codant pour les protéines de cette voie de signalisation

ont permis de reproduire, sur modèles animaux, une pathologie ressemblant au BCC.

1.5.5.1.4 Autres mécanismes moléculaires impliqués

1.5.5.1.4.1 Le gène inhibiteur d'apoptose bcl-2

Alors que les UVB induisent p53 sans effet sur bcl-2, les UVA régulent négativement

l'expression de bcl-2 sans effet sur p53. Les cinétiques sont également différentes, les UVB

agissant en 12 à 24 h, les UVA en 4 h (Wang et al., 1998). L'équilibre entre p53 et bcl-2, qui

joue un rôle important dans l'induction de l'apoptose, apparaît donc modulé à la fois par les

UVB et les UVA, et ce, vraisemblablement par des mécanismes différents.

Les BCC sont des tumeurs à croissance lente caractérisées par une surexpression de la

protéine bcl-2 et la perte de la protéine pro-apoptotique bax (Tomkova et al., 1998); ils

pourraient résulter d'une augmentation de la survie cellulaire plutôt que d'un processus

prolifératif. Les SCC par contre présentent fréquemment des altérations de la protéine p53 et

une surexpression de la cycline D; ces tumeurs se caractérisent par une hyperprolifération

cellulaire (Teraki et Shiohara, 1999).

1.5.5.1.4.2 Les mécanismes de réparation de l'ADN

Les maladies génétiques connues sous le nom de xeroderma pigmentosum se traduisent

par une forte sensibilité au soleil et un risque 1000 fois plus élevé de développer un cancer

cutané. Elles sont dues à des anomalies dans le mécanisme de réparation par excision de

nucléotides (cf Section 1.1.5.3), ce qui tend à démontrer une forte implication de la réparation

de l'ADN dans la protection contre les cancers induits par le soleil (Bootsma et al., 2001). Il

semble en outre que la réparation de l'ADN puisse être en défaut chez des patients présentant

un BCC précoce et chez des individus normaux âgés (Kraemer, 1997).

1.5.5.1.4.3 Les eicosanoïdes et les protéinases

Les eicosanoïdes (acide arachidonique, prostaglandines et leucotriènes), médiateurs

majeurs de l'inflammation induits par l'exposition aux UV (Section 1.3.4.2) mais aussi par les

esters de phorbol, semblent essentiels aux mécanismes de promotion. Les protéinases

cutanées, induites par les UV via différents facteurs de transcription (Section 1.3.4.2.5),

pourraient contribuer à la propagation des cellules tumorales (Kraemer, 1997).

1.5.5.1.4.4 L'immunosuppression

Rappelons que la surveillance immunitaire, un mécanisme essentiel pour repérer et

détruire les cellules tumorales, est sévèrement déprimée lors de l'exposition aux UV

(Section 1.3.4.2.4).

86

Page 97: These p Duez

1.5.5.1.4.5 Autres gènes impliqués

L'incidence et la localisation des BCC ont été associées avec des polymorphismes au

niveau des gènes de la glutathion synthétase et des cytochrome P450. Les proto-oncogènes

ras semblent agir dans les mécanismes de promotion, mais pourraient également interagir

avec la voie sonic hedgehog (§ 1.4.5.1.3) (Aszterbaum et al., 1999; Rees, 2001). L'induction

d'apoptose par la voie Fas/Fas-L pourrait jouer un rôle dans certaines régression spontanées

de BCC (Teraki et Shiohara, 1999).

1.5.5.2 Les mélanomes

En dépit de nombreuses études, l'étiologie du mélanome malin cutané (CMM) reste

obscure. L'épidémiologie indique une relation complexe avec le soleil et l'importance des

expositions épisodiques plutôt que chroniques (Setlow, 1996; Weinstock, 1996; Urbach,

1999).

1.5.5.2.1 Spectre d'action

Le spectre d'action n'a été relevé que sur un seul modèle animal, un hybride d'un poisson

du genre Xiphophorus (Setlow et al., 1993). Ces poissons sont en fait hétérozygotes pour un

gène suppresseur de tumeur qui, une fois inactivé, permet à un mélanome de se développer.

Ce modèle très sensible présente une réponse linéaire avec la dose de lumière; il mesurerait

principalement l'initiation du processus tumoral (Setlow, 1996).

A toutes les longueurs d'onde étudiées, une activité significative est observée; la fluence

solaire augmentant avec la longueur d'onde, les UVA apparaissent comme la bande spectrale

la plus efficace pour l'induction de mélanome chez Xiphophorus (Figure 1.5-7). Si le spectre

d'action pour le CMM humain était exactement similaire à celui-ci 22, 90 % des effets

inducteurs de mélanome seraient dus aux radiations UVA et visibles contre seulement 10 %

aux UVB.

Cette étude, bien que fortement controversée, est appuyée par différentes données

épidémiologiques qui suggèrent que les UVA sont mélanomagéniques (Moan et al., 1999). En

effet, l'incidence des CMM, au contraire des BCC et SCC, ne montre quasi pas de gradient de

latitude23 pour des populations comparables; ce qui se corrèle en fait à un gradient de latitude

beaucoup plus faible pour les radiations UVA et visibles que pour les UVB (Setlow, 1996;

Moan et al., 1999).

22 Ce qui reste à démontrer, étant donné la distance phylogénétique le séparant du modèle 23 "Gradient de latitude" signifie qu'une relation peut être établie entre le paramètre observé et une latitude géographique décroissante

87

Page 98: These p Duez

Figure 1.5-7 : Spectre d'action pour l'induction de mélanome (modèle Xiphophorus)

Spectres du graphe (A) multipliés par le spectre midsummer sunlight et normalisés à 302 nm

Spectres normalisés à 302 nm

(Setlow, 1999)

La question reste ouverte à ce jour; un auteur a même proposé il y a peu que le mélanome

pourrait ne pas être causé par la lumière mais plutôt par la température corporelle qui serait

elle-même corrélée avec le faible gradient de latitude observé ??? (Christophers, 1998).

1.5.5.2.2 Données concernant le p53

Le génotype du p53 dans le mélanome présente une image complexe et encore

controversée. Les mutations dans la région codante du gène sont détectées de manière

irrégulière aussi bien dans les mélanomes primaires et métastatiques (2-25 %) que dans les

lignées cellulaires (10-30 %); la détection du gène type sauvage est beaucoup plus fréquente.

Une surexpression de p53 est en fait observée (i) restreinte aux lésions malignes; et

(ii) focalisée en îlots de cellules p53-positives parmi des amas de cellules p53-négatives, la

proportion d'îlots p53-positifs augmentant avec la progression. Ces constatations surprenantes

indiquent que l'expression d'un p53 type sauvage confèrerait aux cellules de mélanome un

avantage sélectif qui pourrait contribuer à l'instabilité génétique et aux métastases; ce qui ne

pourrait s'expliquer que par des mutations dans certaines des voies effectrices de p53 (Albino

et Fountain, 1996).

88

Page 99: These p Duez

1.5.5.2.3 Autres mécanismes moléculaires impliqués

1.5.5.2.3.1 La régulation du cycle cellulaire

De nombreuses altérations chromosomiques, notamment au niveau du chromosome 1

(~ 80 %) ont été mises en évidence dans les mélanomes (Albino et Fountain, 1996; Kamb et

Herlyn, 2001) résultant en une perte ou une expression anormale de régulateurs du cycle

cellulaire.

1.5.5.2.3.2 Les cytokines

Les mélanomes augmentent leurs facultés d'invasion et de prolifération dans le derme en

altérant leur expression de molécules d'adhésion, de protéinases, de cytokines, de récepteurs

et de ligands; certains de ces facteurs sont secrétés de manière autocrine et sont des

stimulateurs puissants de prolifération cellulaire.

Le caractère invasif du mélanome correspond également à l'acquisition génétique d'une

résistance envers des facteurs inhibiteurs de transit et de croissance sécrétés par les

fibroblastes et les cellules infiltrées (Albino et Fountain, 1996).

89

Page 100: These p Duez

2. Matériel et méthodes

90

Page 101: These p Duez

2.1 METHODES ET MODELES BIOLOGIQUES UTILISES IN VITRO

2.1.1 Réactifs et matériel

Tous les milieux, sérums et réactifs pour culture cellulaire, le PBS (phosphate buffer

saline sans hydrogénocarbonate), la solution de Bleu Trypan et la solution de trypsinisation

(EDTANa2H2 0.1 g/l et trypsine 0.25 g/l dans le PBS) ont été obtenus chez Gibco Life

Technologies (Paisley, Ecosse). Les sérums bovins, d'origine sud-américaine, ont été

décongelés, décomplémentés par chauffage à 56°C pendant 30 min, et recongelés à -20°C en

parties aliquotes de 50 ml.

Les cellules sont maintenues dans un incubateur à 37°C, en atmosphère humide (assurée

par une solution de thiomersal 2 mg/l), sous un mélange gazeux de 5 % de dioxyde de

carbone dans l'air. L'ensemble des manipulations est réalisé sous flux laminaire (classe 100)

dans des conditions aseptiques.

Les boîtes de culture (boîtes aérées de 75 cm² et de 25 cm²) proviennent de chez Orange,

les boîtes de culture à 96 puits à fonds ronds et à fonds plats de chez Falcon (Beckton-

Dickinson, USA), le diméthylsulfoxyde (DMSO, 99.5 %) de chez Vel (Belgique), le MTT

(bromure de 3-[4,5-diméthylthiazol-2-yl]-2,5-diphényltétrazolium) de chez Sigma (USA), la

solution antiseptique (mélange éthanol:éther, 97.1:2.9, v/v) de chez Stella (Belgique). Les

autres réactifs sont de qualité pour analyse et proviennent soit de chez Merck (Allemagne) ou

de chez Aldrich (USA)

Les mesures spectrophotométriques sont réalisées à l'aide d'un lecteur de microplaques

Labsystems iEMS reader/dispenser MF (Labsystems, Finlande).

2.1.2 Lignées cellulaires et conditions de culture

2.1.2.1 La lignée P388D1

2.1.2.1.1 Description

Cette lignée cellulaire a été isolée (Dawe et Potter, 1957) à partir d'un néoplasme

lymphoïde (P388) induit sur des souris DBA/2 par le méthylcholanthrène. Les cellules P388

du 49ème passage i.p. sur souris ont été maintenues pendant une longue période de temps sans

passage; elles se sont morphologiquement altérées vers des formes amoeboïdes contenant

beaucoup de vacuoles cytoplasmiques. La culture, retransférée in vivo sur souris, a induit une

tumeur présentant ces caractéristiques altérées. Une culture in vitro stable a été initiée à partir

de cette tumeur, sous le nom P388D1. Ce sont des cellules qui adhèrent sur le verre et le

91

Page 102: These p Duez

plastique et sont capables de phagocyter des particules de carbone et de polystyrène (Dawe et

Potter, 1957; Koren et al., 1975). Elles présentent en fait des caractéristiques semblables à

celles des macrophages et sont capables d'une activité effectrice anticorps-dépendante

(formation de rosette et lyse) (Koren et al., 1975). La lignée P388 a été utilisée par le National

Cancer Institute en tant que modèle in vivo pour la sélection de molécules anticancéreuses.

Son utilisation in vitro s'avérant problématique en raison de la difficulté à maintenir ses

caractéristiques au cours du temps, il a été proposé de les remplacer par les P388D1 qui sont

plus stables (Arnould et al., 1990).

La lignée que nous avons employée a été obtenue auprès de l'American Type Culture

Collection (lignée ATCC CCL-46); une banque de lignée a été réalisée au Laboratoire par

cryogénation dans du milieu de culture complet (cf § 2.1.2.1.2 ) additionné de 9 % de sérum

et de 10 % de DMSO (Badolo, 1999).

2.1.2.1.2 Conditions de culture

Les cellules P388D1 sont maintenues en conditions de croissance logarithmique, en

suspension dans un milieu constitué de RPMI 1640 supplémenté de tampon HEPES24

(10 mM), de pénicilline (100 U/ml), de streptomycine (100 U/ml) et de sérum fœtal de bœuf

(9 %). Les passages sont réalisés 2 fois par semaine par transvasement direct d'environ

1.5 x 106 cellules dans 30 ml de milieu complet (boîtes de 75 cm²). Seuls les passages 3 à 35

sont utilisés, de manière à éviter tout effet du DMSO utilisé lors de la congélation et à

prévenir une dérive éventuelle des caractéristiques de la lignée. L'absence de mycoplasmes a

été vérifiée à 2 reprises au cours de ce travail par l'Institut National de Recherches

Vétérinaires (Bruxelles, Belgique).

2.1.2.2 La lignée HBL

2.1.2.2.1 Description

HBL (Ghanem et al., 1988) est une lignée humaine de mélanome établie et caractérisée

par le Laboratoire d'Oncologie et de Chirurgie Expérimentale de l'Institut Bordet (Bruxelles,

Belgique). Les cellules nous ont été fournies sous forme d'une culture à quasi-confluence

(identifiée en tant que "HBL-96").

24 acide 4-(2-hydroxyéthyl)-1-piperazineéthanesulfonique

92

Page 103: These p Duez

2.1.2.2.2 Conditions de culture

Les cellules HBL sont maintenues en culture dans le milieu HAM F-10 supplémenté de

pénicilline (100 U/ml), de streptomycine (100 U/ml), de kanamycine (100 µg/ml) et de sérum

fœtal de bœuf (4.5 %) et de sérum de veau nouveau-né (4.5%). Les boîtes de culture sont

examinées 2 fois par semaine. En fonction de la densité cellulaire, le milieu est simplement

renouvelé ou la culture est subdivisée (soit environ une fois par semaine mais, en tous cas,

avant confluence) : les cellules sont rincées à 2 reprises par 3 ml de la solution de

trypsinisation, additionnées de 1 ml de la même solution, laissées en contact à température

ambiante jusqu'à décrochage (2 à 6 min), additionnées de 30 ml de milieu complet et

subdivisées, en fonction de la densité cellulaire, en 2 à 4 boîtes. Le travail a été relativement

court (moins de 30 semaines) avec cette lignée et aucune banque n'a été créée dans notre

Laboratoire. L'absence de mycoplasmes est régulièrement contrôlée par le Laboratoire

donneur (Mycoplasma T.C., Gen-Probe, USA); elle a été vérifiée une fois au cours de ce

travail par l'Institut National de Recherches Vétérinaires (Bruxelles, Belgique).

2.1.2.3 Choix des modèles cellulaires

Le choix des modèles cellulaires devait prendre en compte les facteurs suivants :

• la possibilité de maintenir le modèle in vitro de manière continue;

• la stabilité des caractères de la lignée pendant la durée du travail;

• les grandes quantités de cellules requises pour l'analyse de la 8-oxodG par HPLC

(~ 107 cellules par test);

• le fait que, in vivo, les cellules puissent se retrouver au niveau de la peau et/ou

subir une irradiation UVA;

• une limitation pratique car le travail est réalisé par un seul expérimentateur.

Les P388D1 répondent à l'ensemble de ces critères; il s'agit d'une lignée mammifère, en

suspension, continue, stable et de croissance rapide. C'est un lymphocyte de type macrophage,

donc susceptible in vivo d'être irradié, au niveau de la circulation périphérique (§ 1.3.4.1), et

même de migrer vers la peau.

Le mélanome humain HBL est une lignée continue et stable. Il nous a permis de tester

notre hypothèse sur une cellule de la peau humaine particulièrement concernée par les UVA.

Ce modèle n'a cependant pu être utilisé pour les dosages de 8-oxodG car il s'agit de cellules

adhérentes, ne se prêtant donc guère à une culture de masse aisée.

93

Page 104: These p Duez

2.1.3 Mesures de phototoxicité au moyen du test MTT (Microculture Tetrazolium Test)

2.1.3.1 Principe du test

Le test de cytotoxicité MTT considère que le point final de la vie cellulaire correspond à

l'arrêt de la respiration aérobie, mesurée par un simple test colorimétrique de l'activité

mitochondriale (Mosman, 1983). Les cellules métaboliquement actives réduisent un dérivé de

tétrazolium, dans notre cas le 3-[4,5-diméthylthiazol-2-yl]-2,5-diphényltétrazolium, en bleu

de formazan insoluble dans l'eau (Figure 2.1-1). La dissolution des cristaux de formazan dans

le DMSO donne alors une solution dont la coloration bleu-violet est directement

proportionnelle au nombre de cellules vivantes (Arnould et al., 1990). Cette relation suppose

que la quantité et l'activité de l'enzyme soient constantes ou distribuées de manière gaussienne

au sein de la population et que les substances testées ne modifient pas ces paramètres. Elle est

en outre influencée par la densité des cellules dans le milieu de culture, probablement via une

modulation de l'activité enzymatique de la chaîne respiratoire en fonction de la phase de

croissance (Gerlier et Thomasset, 1986). Les conditions optimales, telles que déterminées

pour nos 2 lignées (Arnould et al., 1990; Badolo, 1999; Kinnaert, 2001), ont été appliquées

dans ce travail.

Figure 2.1-1 : Structure du MTT et mécanisme de réduction

N+N

N

N

S

N

CH3

CH3

NN

N

HN

S

N

CH3

CH3

+ H+ + 2 e-

MTT Formazan

2.1.3.2 Mode opératoire

2.1.3.2.1 Protocole

Les tests se font en quadriplicat sur une même plaque de culture à 96 puits, ce qui permet,

par plaque, de tester 9 concentrations d'un toxique sur 2 lignées ou de 2 toxiques sur une seule

lignée (Figure 2.1-2). Les cellules sont (i) dispensées dans les puits à la dilution optimale et

laissées au repos dans l'incubateur pendant 24 h; (ii) mises en présence des dilutions du

produit à tester et replacées dans l'incubateur pour le temps testé; et (iii) irradiées à 4°C sous

94

Page 105: These p Duez

lumière visible ou UVA et replacées dans l'incubateur pendant 45 h. La proportion de cellules

mortes est alors déterminée à l'aide du test MTT.

Une plaque est préparée dans les mêmes conditions en remplaçant la phase d'irradiation

par un séjour de même durée à 4°C, dans l'obscurité ("sham irradiation").

2.1.3.2.2 Préparation des cellules (Jour 0)

2.1.3.2.2.1 Lignée P388D1

A partir d'une culture de 3 à 4 jours, 250 µl de suspension homogène sont prélevés,

additionnés de 250 µl de solution de Bleu Trypan; après homogénéisation, 30 µl de mélange

sont transférés dans une chambre de comptage de Neubauer. Le comptage des cellules

vivantes, c'est-à-dire des cellules excluant le colorant, est réalisé sur les 4 zones de 16 carrés

et la moyenne M des 4 valeurs exprime le nombre de cellules pour 0.1 µl de mélange. Le

nombre de cellules par ml de la suspension initiale est donc égal à :

2 x M 104 cellules /ml soit 2 x M 106 cellules /ml 100

Les cellules nécessaires à l'expérimentation envisagée sont prélevées et centrifugées

(900 g, 2 min); le culot est remis en suspension dans un volume de milieu frais de manière à

obtenir une densité de 105 cellules/ml. Cette suspension sera distribuée de manière homogène

dans une plaque de 96 puits à fonds ronds, à raison de 200 µl par puits, soit 2 x 104 cellules,

en excluant la colonne 1 qui servira de "blanc". La plaque multipuits ainsi préparée est alors

placée dans l'incubateur pendant 22 à 26 h.

2.1.3.2.2.2 Lignée HBL

A partir d'une culture de 3 à 4 jours, les cellules sont décrochées par trypsinisation,

comme décrit au § 2.1.2.1.2 , et la suspension obtenue est centrifugée (450 g, 2 min). Les

culots provenant d'un nombre de boîtes suffisant pour l'expérimentation envisagée sont

combinés et remis en suspension25 dans un volume de milieu frais estimé suffisant pour

obtenir une densité approximative de 106 cellules/ml. Un comptage des cellules en présence

de Bleu Trypan est réalisé (cf § 2.1.3.2.2.1 ) et la densité de la suspension est alors ajustée à

6 x 104 cellules/ml. Cette suspension sera distribuée de manière homogène dans une plaque de

96 puits à fonds plats, à raison de 200 µl par puits, soit 1.2 x 104 cellules, en excluant la

colonne 1 qui servira de "blanc". La plaque multipuits ainsi préparée est alors placée dans

l'incubateur pour 22 à 26 h.

25 Cette remise en suspension nécessite une dizaine d'aspiration/dispensation à l'aide d'une propipette

95

Page 106: These p Duez

2.1.3.2.3 Mise en contact des cellules avec les substances à tester (Jour 1)

Toutes les solutions sont réalisées dans le milieu de culture. La solution-mère de la

substance à tester est préparée extemporanément et diluée dans une "plaque de préparation"

(dilutions géométriques successives) suivant le schéma présenté à la Figure 2.1-2.

Figure 2.1-2 : Configuration de la "plaque de préparation" des solutions de toxiques

Colonnes

Rangées 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Test 1 A à D

Bla

nc

Sol.-

mèr

e

Dil.

1/2

Dil.

1/4

Con

trôle

Dil.

1/8

Dil.

1/1

6

Dil.

1/3

2

Con

trôle

Dil.

1/6

4

Dil.

1/1

28

Dil.

1/2

56

Test 2 E à H

Bla

nc

Sol.-

mèr

e

Dil.

1/2

Dil.

1/4

Con

trôle

Dil.

1/8

Dil.

1/1

6

Dil.

1/3

2

Con

trôle

Dil.

1/6

4

Dil.

1/1

28

Dil.

1/2

56

A l'aide d'une pipette multi-canaux, 50 µl sont prélevés de chaque puits, colonne par colonne,

et transférés vers les puits correspondants de la plaque de culture cellulaire, en mélangeant par

aspiration/dispensation. Pour éviter toute contamination, le travail est effectué dans l'ordre

suivant : colonnes 1, 5, 9 et ensuite de la solution toxique la plus diluée (colonne 12) vers la

plus concentrée (colonne 2). La plaque de culture est alors replacée dans l'incubateur pour le

temps testé (généralement, 3 h).

2.1.3.2.4 Irradiation UVA et visible (Jour 1)

Après incubation, les plaques sont entourées de ruban adhésif, transférées dans un bain-

marie à 4°C dans la chambre froide, exposées aux sources lumineuses décrites au § 2.3.1.4 ,

ramenées en salle de culture et rapidement décontaminées à l'aide d'un chiffon imbibé de

solution antiseptique; le ruban adhésif retiré, les plaques sont replacées dans l'étuve pour 45 h.

2.1.3.2.5 Mesure MTT (Jour 3)

Après centrifugation des plaques (400 g, 2 min), le surnageant des puits est aspiré avec

précautions et remplacé par 200 µl de solution de MTT dans le PBS (0.5 mg/ml). Après 2 h

d'incubation, la solution MTT est aspirée avec précaution et 150 µl de DMSO sont distribués

dans les puits. Après agitation (vortex, 700 rpm, 15 min) et dissolution complète des cristaux,

les mesures d'absorbance à 540 nm et 620 nm sont réalisées dans les 30 min. Le bruit de fond

est minimisé en retranchant la mesure A620 nm de la mesure A540 nm en chaque point (∆abs);

96

Page 107: These p Duez

la moyenne des mesures de la colonne 1 ("blanc") est également retranchée de chaque mesure.

La proportion de cellules vivantes par puits est donc calculée :

% cell. vivantes = ∆abs puits - (∆abs moyen "blanc") * 100 (∆abs moyen "contrôle") - (∆abs moyen "blanc")

2.1.3.3 Traitement des résultats

Les courbes "survie cellulaire" en fonction du "logarithme de concentration du

cytotoxique" ont été ajustées aux points expérimentaux en minimisant une fonction coût à

l'aide d'un logiciel original (FADHA) basé sur un simplex modifié (Dubois et al., 1989).

L'algorithme consiste à choisir 2N points dans un espace à N dimensions (N = nombre de

paramètres), à calculer la fonction coût pour ces 2N points, puis à rechercher d'autres points

dans cet espace, à l'aide de transformations géométriques élémentaires. Après chaque

transformation, la fonction coût est recalculée et le point le plus mauvais est remplacé par un

point meilleur, de sorte que l'algorithme converge vers un point correspondant à la valeur la

plus faible de la fonction coût. Lorsqu'une solution optimale a été trouvée, l'algorithme remet

cette solution en question en "explosant", c'est-à-dire en recommençant la procédure à partir

d'autres points (2N-1) de l'espace. La nouvelle solution trouvée est comparée à la précédente

et le processus recommence jusqu'à ce que le seuil de précision fixé soit atteint (différence

entre 2 solutions ~ 10-8); la convergence vers la meilleure solution est alors assurée, quels que

soient la dispersion et le nombre de points expérimentaux et ce, indépendamment de

l'initialisation des paramètres (Abi Khalil et al., 1986; Dubois et al., 1989).

La fonction coût évaluée a la forme :

( )∑ −=n

iiii WmmpF .)(

2

dans laquelle p représente le point de l'espace pour lequel la fonction coût est évaluée, n le

nombre de points, mi la mesure expérimentale à la concentration Ci, im la mesure calculée à la

concentration Ci et Wi le poids attribué à la mesure mi.

Nous avons pu ajuster les points de toutes nos expériences positives à un modèle sigmoïde

simple (Gompertz, ordre 1), de la forme :

CkeNN .. −°=

dans laquelle C représente la concentration testée, N le pourcentage de cellules vivantes à la

concentration C, N° le pourcentage de cellules vivantes à la concentration 0 et k un paramètre.

Afin de pouvoir juger arbitrairement de la qualité de l'ajustement, la valeur N° n'est pas fixée

97

Page 108: These p Duez

à 100 %, mais est considérée comme un second paramètre à optimiser (Abi Khalil et al., 1986;

Dubois et al., 1989).

2.2 DOSAGE DE LA 8-OXO-7,8-DIHYDRO-2'-DESOXYGUANOSINE PAR CHROMATOGRAPHIE LIQUIDE HAUTE PERFORMANCE COUPLEE A UNE DETECTION ELECTROCHIMIQUE

2.2.1 Détecteur ampérométrique et coulométrique

Nous avons employé au cours de ce travail 2 types de détecteurs, ampérométrique et

"coulométrique26". Les systèmes ampérométriques comportent une électrode de travail plane

en carbone vitreux montée dans une configuration de type "flux tangentiel" (Figure 2.2-1);

bien que l'efficacité de ce type de détecteur ne soit que de 5 à 10 %, ils présentent un courant

résiduel faible, ce qui permet d'obtenir un rapport signal-bruit optimal et donc une très haute

sensibilité.

Figure 2.2-1 : Cellules de détection ampérométrique employées dans ce travail

Cellule TL-5A Cellule CC-5

Les systèmes coulométriques sont constitués d'une électrode de carbone poreux à travers

laquelle passe l'entièreté de l'effluent chromatographique. Leur efficacité est proche de 100 %

et ils sont donc théoriquement 10 à 20 fois plus sensibles que les autres détecteurs

26 La terminologie employée par le fabriquant n'est pas correcte; il s'agit en réalité d'un détecteur ampérométrique à haut degré de conversion.

98

Page 109: These p Duez

ampérométriques; ils présentent cependant un courant résiduel important, ce qui réduit cet

avantage de sensibilité à seulement un facteur 2 ou 3. La combinaison en série de plusieurs

cellules forme une barrette d'électrodes (coularray) qui permet une détection à plusieurs

potentiels simultanés (Figure 2.2-2).

Figure 2.2-2 : Cellule de détection coulométrique et barrette d'électrodes (4 électrodes de

travail)

2.2.2 Réactifs et matériel

2.2.2.1 Réactifs

Les réactifs suivants sont obtenus chez :

Merck (Allemagne) le NaH2PO4.2 H2O (p.a.) le méthanol (p.a., distillé avant emploi) l'urée (très pur) le dodécylsulfate de sodium (p.a.) l'acétate de sodium (p.a.) le MgCl2 (Ph.Eur.) l'acide acétique 96% (p.a.) le NaCl (p.a.) le glutathion réduit (p.a.) l'acétone (p.a.)

Aldrich (USA) l'alcool isoamylique (Grade Bioch.) le peroxyde d'hydrogène (solution aqueuse à 3 %)

Sigma (USA) l'ADN de sperme de saumon la nucléase P1 (Penicillium citrinum; EC 3.1.30.1) la désoxyribonucléase I (bovine pancreas; EC 3.1.21.1) la RNase A (bovine pancreas, heat-inactivated; EC 3.1.27.5) la catalase la 2'-désoxyguanosine (dG) la 2'-désoxyadénosine (dA) la 2'-désoxycytidine (dC) la thymidine (T), la guanosine (G) et l'adénosine (A) la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine (8-oxodG) le mésylate de déferoxamine (95 %) le chlorhydrate de DL-histidine

Calbiochem (USA) la 8-oxo-7,8-dihydro-guanosine (8-oxoG)

99

Page 110: These p Duez

Böhringer Mannheim (Allemagne)

la solution de protéinase K (Tritirachium album; EC 3.4.21.14) la solution de phosphatase alcaline (calf intestine; EC 3.1.3.1) la solution d'ARN 16S- et 23S-ribosomial (E. coli)

UCB (Belgique) le saccharose (tout pur) le citrate tri-sodique (Ph.Eur.)

Lab-Scan (Belgique) le chloroforme (p.a.)

Carlo Erba (Italie) le LiCl (99 %) Stella (Belgique) la solution antiseptique (mélange éthanol:éther, 97.1:2.9, v/v)

Janssen (Belgique) le Tris base27 (Bioch. Grade)

Chemie KG Keppler + Reiff (Allemagne)

l'EDTANa2H2

L'eau "Millipore", utilisée pour préparer toutes les solutions, est de l'eau désionisée,

distillée et passée sur un système de purification à 4 cartouches (Millipore, USA).

2.2.2.2 Matériel

Le système de chromatographie liquide haute performance (CLHP) est constitué des

éléments suivants (2 détecteurs sont couplés en série, UV puis électrochimique) : (i) une

pompe modèle 305 couplée à un module manométrique 805 (Gilson, France); (ii) un injecteur

Rheodyne 7125 avec boucle d'injection de 200 µl (USA); (iii) une cartouche précolonne

Ultrasphere C1828 (15 x 4.6 mm i.d.) (Alltech, USA); (iv) une colonne Ultrasphere C18

(particules sphériques de 5 µm, 250 x 4.6 mm i.d.) (Beckmann, USA), entourée d'une jaquette

d'eau maintenue à 30°C; les premiers essais de séparation ont cependant été réalisés à l'aide

d'une colonne µ-Bondapak C18 (particules irrégulières de 10 µm; 30 cm x 3.9 mm i.d.)

(Waters, USA) et d'une colonne Chrompack C18 (particules irrégulières de 5 µm; 2 cartouches

de 10 cm x 2.3 mm i.d. en série) (Chrompack, The Netherlands); (v) un détecteur UV

Holochrome HM (245 nm, 0.5 AUFS) (Gilson, France); (vi) un détecteur ampérométrique

constitué d'un bloc d'électrodes TL-5A (comprenant une électrode de carbone vitreux, une

électrode de référence Ag/AgCl et une contre-électrode en acier inoxydable; cf Figures 2.2-7

et 2.2-8) (BAS, USA) couplé à une unité ampérométrique A.S.I. ED-110 (Tacussel, France)

(+700 mV vs Ag/AgCl; 0.2 à 0.5 nA fond d'échelle); et (vii) une carte d'acquisition de

données 2 x 2 canaux, pilotée par un logiciel d'intégration sous Windows 3.11 (Borwin,

France).

27 Tris = tris(hydroxyméthyl)-aminométhane 28 C18 = Silice greffée de chaînes hydrocarbonées octadécyles

100

Page 111: These p Duez

Quelques analyses ont été réalisées en utilisant les détecteurs suivants : (i) un détecteur

UV à barrette de diodes modèle 168, interfacé au système d'intégration Gold sous GEM

(Beckman, USA); (ii) un détecteur ampérométrique constitué d'un bloc d'électrodes CC-5

(comprenant une électrode double en carbone vitreux connectée en mode série, une électrode

de référence Ag/AgCl et une contre-électrode en acier inoxydable, cf Figures 2.2-2 2.2-3)

couplé à une unité ampérométrique LC-4 (BAS, USA) (+700 mV vs Ag/AgCl; 0.1 à 0.5 nA)

Figure 2.2-3 : Géométrie des cellules ampérométriques employées dans ce travail

Entretoise Electrode auxiliaireElectrode de travail

TL-5A

CC-5

Entretoise Electrode auxiliaireElectrode de travail

TL-5A

CC-5

fond d'échelle); ce système peut travailler avec une contre-pression élevée et est donc

connecté avant le détecteur UV; et (iii) un détecteur ampérométrique de type Coularray (ESA,

USA) équipé de 4 électrodes en série, associées à des électrodes de référence en palladium et

des contre-électrodes en platine.

2.2.2.3 Conditions chromatographiques

La phase mobile isocratique, constituée d'un mélange de 92.5 % de tampon aqueux

(NaH2PO4.2 H2O 0.05 M, EDTA 1 mM, pH "tel quel", 5.45) et de 7.5 % de méthanol, est

filtrée sur une membrane de Téflon 0.45 µM (Sartorius, USA) et soigneusement dégazée dans

un bain ultrason. Le débit est de 1 ml/min; la température de la colonne est de 30°C; 100 µl

sont injectés.

Le bloc d'électrodes TL-5A ou CC-5 est démantelé tous les 3 à 4 jours et soigneusement

rincé à l'eau "Millipore" et au méthanol; l'électrode de travail est délicatement polie avec un

papier à longues fibres imbibé de méthanol, ce qui permet de compenser la faible diminution

de signal observée au cours du temps. Aucun polissage alumine n'a été requis au cours des 4

101

Page 112: These p Duez

années d'utilisation du système. Trois électrodes de référence, conservées en suspension dans

une solution de NaCl 3M, sont utilisées en rotation, tous les 3 à 4 jours.

2.2.2.4 Synthèse de la 8-oxodG

Lorsque nous avons entamé ce travail, la 8-oxodG n'était pas commercialement

disponible; aussi avons-nous réalisé un essai de synthèse par oxydation de la dG et ce, dans 2

buts : (i) développer la séparation chromatographique entre dG et 8-oxodG sous détection

UV, afin de situer le pic de base oxydée avant toute tentative de branchement du détecteur

électrochimique; et (ii) isoler la 8-oxodG par chromatographie liquide afin de pouvoir

l'employer en tant qu'étalon.

Cette synthèse est basée sur la réaction d'Udenfriend, décrite pour l'hydroxylation de

nombreux composés aromatiques (Udenfriend et al., 1954; Kasai et Nishimura, 1984); il s'agit

d'une réaction de type Fenton (ferII, EDTA et oxygène), catalysée par l'acide ascorbique. Nous

avons opté pour la variante proposée par Kasai (Kasai et Nishimura, 1984) qui permet de

réaliser la synthèse de la 8-oxodG en présence uniquement de perhydrol et d'acide ascorbique

sans ajouter d'ions métalliques; elle présente un rendement inférieur mais facilite les étapes de

purification ultérieures (Frenkel et al., 1991). Le mécanisme de la réaction n'est pas connu

avec certitude, mais le radical •OH est certainement impliqué (Kasai et Nishimura, 1984). Il

semble que des ions métalliques en traces amorceraient une réaction de Fenton, l'acide

ascorbique permettant de recycler l'ion métallique oxydé (Eq. 2.2-4) (Halliwell et Gutteridge,

1999).

H2O2 + Mn+

•OH + OH- + M(n+1)+

Dix mg de dG sont incubés un

14 mM en acide ascorbique, 0.13

perhydrol par 50 µg de catalase (1

(évaporateur rotatif sous vide), ad

Le surnageant est décanté, évapor

sensibilité appliquée aux détecteur

Cette synthèse nous a fourni su

chromatographique dG – 8-oxodG

Acide ascorbique

e nuit à 37°C dans 10 ml d'une solution 50 mM en H2O2,

M en phosphate, pH 6.8. Après destruction de l'excès de

h à 37°C), la solution est concentrée à environ 2 ml

ditionnée de 2 volumes d'acétone et laissée une nuit à 4°C.

é à sec, repris dans 5 ml d'eau et dilué en fonction de la

s de CLHP.

ffisamment de 8-oxodG pour mettre au point la séparation

en détection UV (cf Section 3.2.1.1). Nos projets de

102

Page 113: These p Duez

purification par CLHP semi-préparative de la 8-oxodG sont devenus inutiles de par la

commercialisation de ce nucléoside.

2.2.2.5 Préparation des solutions étalons

Les solutions aqueuses de 8-oxodG et de dG sont préparées et diluées en prenant des

précautions de nettoyage et de rinçage afin d'éviter toute trace de métal qui pourrait catalyser

l'oxydation de la dG. Une solution de travail, contenant environ 4 pmoles de 8-oxodG et

20 nmoles de dG, est préparée par combinaison et dilutions de 2 solutions mères (~ 1.40 mg

de 8-oxodG29 dans 10 ml et ~ 12.70 mg de dG30 dans 50 ml). Cette solution et toutes les

dilutions intermédiaires sont aliquotées et congelées à –20°C; chaque solution n'est

décongelée qu'une seule fois, juste avant l'emploi.

La contamination en 8-oxodG de la dG utilisée pour la préparation des étalons est

déterminée par CLHP en préparant des dilutions individuelles des 2 solutions mères; cette

contamination est d'environ 1.7 par 105 dG, ce qui n'est pas négligeable en regard du niveau

de 8-oxodG dans l'étalon (~ 20 par 105 dG).

2.2.2.6 Préparation des solutions d'extraction et de digestion

• Tampon H : une solution 300 mM en saccharose, 25 mM en Tris et 2 mM en EDTA,

pH 7.3

• Tampon HM : une solution 300 mM en saccharose, 25 mM en Tris, 2 mM en EDTA,

6 mM en glutathion réduit, 2 mM en mésylate de déferoxamine et 8mM en DL-

histidine, pH 7.3

• Tampon DES : une solution 1M en LiCl, 2M en urée, 50 mM en Tris, 5 mM en EDTA

et 2 % en dodécylsufate de sodium, pH 8.0

• Solution d'acétate de sodium : une solution 3M en acétate de sodium, pH 7.0

• Tampon TE : une solution 10 mM en Tris et 1 mM en EDTA, pH 7.4

• Solution de digestion : une solution 0.5 M en acétate de sodium et 0.11 M en MgCl2,

pH 5.1

• Solution de nucléase P1 : 400 U/ml dans l'eau (conservation, environ 3 mois à 4°C)

2.2.3 Dosage de la 8-oxodG dans l'ADN cellulaire

L'extraction et la digestion de l'ADN cellulaire sont adaptées de (Maidt et Floyd, 1996),

avec quelques modifications, notamment au niveau des tampons et de la séquence des 29 Mr = 283.2 30 Mr = 267.2

103

Page 114: These p Duez

opérations; tout le travail est réalisé sous conditions d'éclairage faible de manière à éviter une

photooxydation éventuelle. Une validation complète de la méthode d'analyse fait l'objet de la

Section 3 de ce travail.

2.2.3.1 Conservation des échantillons

Après le traitement génotoxique étudié, les cellules sont transférées dans un tube Falcon

de 15 ml, lavées à 2 reprises par 1/2 volume de PBS31, transférées à l'aide de 1 ml de PBS

dans un microtube de 1.5 ml, centrifugées (900 g, 2 min), décantées, délicatement

superposées de 250 µl de tampon HM et congelées à -80°C pendant maximum 3 semaines.

Lors de la validation, certains essais ont été réalisés avec un tampon de congélation ne

contenant pas d'antioxydant (tampon H).

2.2.3.2 Extraction de l'ADN

Un culot cellulaire correspondant à environ 107 cellules, conservé à –80°C sous tampon

HM (cf § précédent), est rapidement dégelé, mis en suspension (vortex), additionné de 5 µl de

protéinase K et de 250 µl de tampon DES et incubé à 55°C pendant 2 h. La solution visqueuse

est alors extraite à 2 reprises par 500 µl d'un mélange glacé de chloroforme : alcool

isoamylique (24 : 1) (15 min d'agitation, 5 min de centrifugation à 1800 g). Le surnageant

final, ainsi que tout matériel visqueux adhérant à l'interface, est alors transvasé dans un

microtube32 de 2 ml et additionné de 33 µl de la solution d'acétate de sodium et de 1 ml

d'éthanol 94° glacé; le tube est lentement mélangé par retournement jusqu'à apparition du

filament d'acides nucléiques et incubé 1 h à -20°C. Après centrifugation (1800 g, 5 min), le

culot est rincé 2 fois par de l'éthanol 70° et 1 fois par de l'éthanol 94° (suspension dans 500 µl

de solvant glacé et 2 min de centrifugation à 1800 g), séché 5 à 10 min sous un courant doux

d'azote, mis en suspension dans 250 µl de tampon TE et laissé dissoudre à 4°C pendant

maximum une nuit.

2.2.3.3 Digestion enzymatique de l'ADN

La solution d'ADN dans le tampon TE (cf § précédent) est additionnée de 25 µl de

solution de digestion, dénaturée (100°C pendant 5 min, puis 0°C pendant 5 min), additionnée

de 4 U de nucléase P1 et incubée à 37°C pendant 1 h; après addition de 8 µl de Tris 1 M et de

2 U de phosphatase alcaline, la solution est réincubée à 37°C pendant 1 h. Après addition de

31 Mise en suspension dans 1/2 volume de PBS et centrifugation (900 g, 2 min) 32 Les tubes sont préalablement lavés (2 rinçages avec la solution antiseptique, 2 rinçages à l'eau, 2 rinçages avec la solution antiseptique) et séchés à t° ambiante

104

Page 115: These p Duez

4 µl d'acide acétique 5.8 M, la solution est maintenue à 4°C à l'obscurité pendant un

maximum de 8 h avant chromatographie (injection de 100 µl).

2.2.3.4 Induction de bases oxydées

Lors de l'étude de validation, nous avons besoin de cellules dans lesquelles la 8-oxodG est

induite à différents taux. Les cellules P388D1 nécessaires à l'expérimentation sont prélevées,

dénombrées et centrifugées (900 g, 2 min) comme au § 2.1.3.2.2.1 ; le culot cellulaire est lavé

2 fois par 1/2 volume de PBS et remis en suspension dans un volume de PBS de manière à

obtenir une densité de 107 cellules/400 µl. Les cellules sont transférées dans une boîte de Pétri

de 30 mm de diamètre, additionnées de H2O2 jusqu'à 20 mM et exposées sans couvercle aux

UVC (tube germicide Sylvania G8T5 placé à 5 cm de la surface du liquide; t° ambiante; 2 à

15 min). Il y a notamment photolyse du perhydrol et génération de radicaux hydroxyles qui

attaquent les biomolécules cellulaires (Halliwell et Gutteridge, 1999) :

H2O2

UVC

2 •OH

Les cellules sont alors immédiatement traitées comme décrit au § 2.2.3.1 en remplaçant le

tube Falcon par un microtube de 1.5 ml.

2.3 INDUCTION ET PHOTOACTIVATION DES PORPHYRINES ENDOGENES

2.3.1 Réactifs et matériel

2.3.1.1 Réactifs

Le chlorhydrate d'acide δ-aminolévulinique (δ -ala), le réactif de Folin et l'albumine

bovine fraction V 96 % (réf. A-4503) proviennent de chez Sigma (USA). Les autres réactifs

sont de qualité pour analyse et proviennent soit de chez Merck (Allemagne) ou de chez

Aldrich (USA). Les porphyrines sont extraites par un mélange HClO4 1 M : méthanol (1 : 1).

2.3.1.2 Matériel

Les mesures spectrophotométriques UV/visible sont réalisées sur un spectrophotomètre

Ultrospec (Pharmacia, Suède). Les spectres UV du polyéthylène et du milieu de culture ont

été relevés sur un spectrophotomètre à barrette de diodes (Hewlett-Packard). Les mesures et

spectres de fluorescence sont réalisées sur un Luminescence Spectrometer Aminco-Bowman

Series 2 (Sim Aminco, USA). Dans certaines expériences, les cellules ont été lysées à l'aide

d'une sonde ultrasons Soniprep 150 (Sanyo Gallenkamp PLC, Royaume-Uni).

105

Page 116: These p Duez

2.3.1.3 Microscopie

Le microscope utilisé est un Axiovert S100TV (Zeiss, Allemagne), équipé en

épifluorescence ( lampe xénon); une roue à filtres Lambda 10-2 (Sutter, USA) dotée d'un

obturateur rapide permet la sélection des filtres d'excitation. L'objectif utilisé est de type

NéoFluar, 25 x à immersion (Zeiss, Allemagne). La caméra couplée au microscope est une

Hamammatsu Orca-2 (capteur CCD 12 bits refroidi à –50°C), pilotée par le logiciel AQM

(Kinetic Imaging, Royaume-Uni). Pour l'examen des porphyrines, les longueurs d'onde

d'excitation, du miroir dichroïque et d'émission sont respectivement (nm) 425 ± 20, 460 et 590

(long pass) (Gaullier et al., 1995); les filtres de densité neutre sont de type 0.06 (6 % de

transmission) et 0.25 (25 % de transmission) (Zeiss, Allemagne).

2.3.1.4 Sources lumineuses

2.3.1.4.1 Mesure des intensités lumineuses

2.3.1.4.1.1 Définitions

Les conditions d'irradiation sont en fait définies par 3 paramètres, (i) le spectre de la

source, qui dépend des caractéristiques propres de la lampe; (ii) le débit de fluence, l'énergie

radiante, traversant une petite cible sphérique imaginaire transparente contenant le point

considéré, par unité de surface et par unité de temps; pour une lampe donnée, il dépend de la

distance à la source et de l'angle incident et s'exprime en W/m² ou en mW/cm² (IUPAC,

1996); et (iii) le temps d'exposition.

La fluence, l'énergie reçue par unité de surface, exprimée en Joules/m² (J/m²) ou en

millijoules/cm² (mJ/cm²) prend en compte les 2 derniers paramètres; elle est en effet égale au

produit du débit de fluence par le temps d'exposition exprimé en secondes (IUPAC, 1996).

Comme les réponses photobiologiques dépendent principalement du nombre de photons reçus

et non de l'intensité du rayonnement (réciprocité des effets, cf § 1.3.1), la "dose de lumière"

est en fait caractérisée par la fluence.

2.3.1.4.1.2 Choix d'un appareil de mesure

Les systèmes de mesure actuels consistent d'un boîtier et d'une tête de mesure dont les

caractéristiques dépendent de la source à mesurer. Trois grands types de détecteurs sont

utilisés (James, 1991; International Light, 1999; Ophir, 2000): (i) les détecteurs

calorimétriques dans lesquels l'énergie est absorbée, ce qui provoque une augmentation de

température, convertie en signal électrique par un thermocouple; ces détecteurs présentent une

réponse quasi indépendante de la longueur d'onde; (ii) les photodiodes qui convertissent

directement les photons reçus en courant électrique; ils montrent une réponse fortement

106

Page 117: These p Duez

dépendante de la longueur d'onde et doivent être fabriqués, filtrés et calibrés pour des sources

ou des bandes de longueurs d'onde précises; et (iii) les détecteurs pyroélectriques qui

mesurent l'apparition de charges de surface sur un cristal qui présente un dipôle permanent,

dont le degré de polarisation varie avec la température; ils ne peuvent voir que des signaux

pulsés et nécessitent un mécanisme obturateur de type chopper à l'entrée.

En fonction des activités prévues dans le laboratoire, l'appareil de mesure devait pouvoir

mesurer des tubes fluorescents UVA, UVB et UVC, des lampes visibles et une lampe au

xénon filtrée à travers un monochromateur. Afin d'éviter l'achat de plusieurs tête de mesure

différentes, notre choix s'est porté sur un détecteur de type thermopile, un détecteur

calorimétrique formé de thermocouples empilés, à la réponse quasi indépendante de la

longueur d'onde (Figure 2.3-1).

Figure 2.3-1 : Courbe de réponse du détecteur thermopile

Détecteur thermopile

(Ophir, 2000)

Ce détecteur présente cependant de gros inconvénients. Il est sensible aux infrarouges et il

réagit à la chaleur dégagée par les lampes ou par l'expérimentateur; il continue notamment à

enregistrer un signal (thermique) élevé lorsqu'il est exposé à une lampe chaude éteinte…

Comme il n'existe pas de filtre infrarouge transparent aux UV, nous avons choisi de mesurer

les intensités à travers une boîte de culture contenant 6 ml de milieu complet; ceci permet une

filtration efficace de la chaleur tout en présentant l'avantage de mesurer la dose totale de

lumière (UVB, UVA et visible) qui arrive réellement au niveau des cellules. Le détecteur

reste cependant sujet à une forte dérive thermique et, après quelques minutes de mesures, le

thermopile s'échauffe et enregistre un bruit de fond élevé; après 5 minutes de mesure, un

107

Page 118: These p Duez

repos d'au moins 2 heures permet de retrouver le "zéro" calibré précédemment dans

l'obscurité.

Le détecteur utilisé pour l'ensemble de ces expériences est un Nova display, couplé à une

tête Thermopile Surface Absorber 2A (Ophir Optronics, USA); c'est un absorbeur large, dans

la gamme 190 à 20000 nm (60 µW à 2 W; temps de réponse, 1.2 s) (Figure 2.3-1).

2.3.1.4.2 Source UVA

La lampe UVA, construite au laboratoire, est constituée de 4 tubes fluorescents typiques

des lampes à bronzer les plus employées (Diffey, 1999); il s'agit de tubes Cleo 15 W (28.8 cm

x 16 mm diam.) (Philips, Hollande), montés en parallèle sur un support (les 4 tubes sont

alignés et espacés de 4 cm) et alimentés par des ballasts standards de 36W/40W combinés

avec un starter S10. La lampe est placée à 23.4 cm au-dessus de la couche de cellules

irradiées; le débit de fluence est mesuré au niveau des cellules, à travers une boîte de culture

contenant 6 ml de milieu complet, à l'aide de la sonde thermopile décrite au § 2.3.1.4.1.2 .

2.3.1.4.2.1 Spectre de la lampe UVA

Le spectre de la lampe fourni par le fabriquant est présenté en Figure 2.3-2. Nous avons

confirmé ce spectre en cours de travail par un relevé sur un spectrographe Oriel couplé à une

barrette de diodes Instaspec. La calibration de longueur d'onde a été réalisée grâce à une

lampe au xénon, un filtre interférentiel HBW 10 nm et un monochromateur Oriel.

Ce spectrographe nous a permis de contrôler la longueur d'onde des bandes d'émission;

sans calibration au niveau intensité, il n'a cependant pu nous fournir un spectre correct des

intensités relatives des différentes longueurs d'onde.

La lampe Cleo offre un spectre continu de 300 à 425 nm, avec un maximum à environ

354 nm; elle exhibe en fait les raies du mercure à environ 365, 406, 436, 546, 580 et 630 nm.

Elle présente un rapport d'émission UVB/UVA de 1.2 % (données du fabriquant).

2.3.1.4.2.2 Débit de fluence

Comme il est fortement recommandé de s'assurer de l'uniformité de la radiation par

rapport au champ exposé (James, 1991), nous avons réalisé une mire (7 x 5 carrés de 4 cm de

côté) afin de caractériser l'hétérogénéité spatiale et temporelle du débit de fluence. Cette mire

a été centrée sous la lampe et les mesures ont été réalisées dans les mêmes conditions que

pour les cellules (sonde thermopile centrée dans le carré de mesure, à 23.4 cm de la lampe, à

travers une boîte de culture contenant 6 ml de milieu complet). La Figure 2.3-3 présente les

résultats obtenus à 3 reprises au cours de ce travail (mesures espacées d'environ 6 mois). La

108

Page 119: These p Duez

forme des boîtes de culture est matérialisée dans une configuration d'irradiation typique de

celles que nous avons réalisées.

Figure 2.3-2 : Spectre d'émission des tubes Cleo

(Philips, 2000)

Figure 2.3-3 : Distribution spatiale du débit de fluence sous la lampe UVA (mW/cm²)

(3 mesures espacées de 6 mois)

Coordonnées 1 2 3 4 5 6 7

A

0.194 0.158 0.203

0.263 0.233 0.275

0.294 0.280 0.312

0.306 0.305 0.324

0.285 0.289 0.304

0.243 0.239 0.253

0.170 0.167 0.186

B

0.234 0.184 0.232

0.300 0.264 0.308

0.348 0.315 0.358

0.351 0.337 0.370

0.326 0.321 0.345

0.286 0.271 0.289

0.200 0.194 0.212

C

0.243 0.190 0.243

0.313 0.264 0.312

0.362 0.324 0.364

0.372 0.345 0.378

0.344 0.329 0.351

0.288 0.277 0.292

0.215 0.199 0.218

D

0.222 0.167 0.223

0.298 0.233 0.281

0.342 0.283 0.332

0.352 0.298 0.346

0.325 0.282 0.321

0.275 0.242 0.268

0.198 0.173 0.196

E 0.186 0.122 0.180

0.247 0.179 0.229

0.283 0.215 0.266

0.289 0.231 0.279

0.273 0.219 0.263

0.224 0.185 0.219

0.169 0.134 0.160

Tube 1

Tube 2

Tube 3

Tube 4

109

Page 120: These p Duez

Comme le montre cette figure, la fluctuation spatiale est supérieure à la fluctuation

temporelle; cette dernière est probablement due à des difficultés à repositionner la lampe

exactement au même endroit et à la même hauteur. En moyennant la surface des boîtes par

carré avec le débit de fluence auquel ce carré est exposé, nous pouvons estimer un débit de

fluence moyen à environ 0.31 mW/cm². La dispersion spatiale observée est inévitable et

comparable à des dispersions publiées (James, 1991).

2.3.1.4.3 Source Visible

La lampe visible, construite au laboratoire, est constituée de 3 lampes à filament de

tungstène Spotone R95 de 75W (Philips, Hollande), montées en forme de trèfle sur un support

(les 3 spots sont arrangés en cercle et se touchent aux extrémités). La lampe est placée à

50.6 cm au-dessus de la couche de cellules irradiées; le débit de fluence est mesuré au niveau

des cellules, à travers une boîte de culture contenant 6 ml de milieu complet, à l'aide de la

sonde thermopile décrite au § 2.3.1.4.1.2 .

2.3.1.4.3.1 Spectre de la lampe visible

Le spectre de la lampe fourni par le fabriquant est présenté en Figure 2.3-4. Nous avons

confirmé ce spectre en cours de travail comme décrit au § 2.3.1.4.2 .

Cette lampe offre un spectre continu commençant à 370 nm et se continuant au-delà de

850 nm; l'émission est très faible en-dessous de 400 nm et maximale à environ 725 nm.

2.3.1.4.3.2 Débit de fluence de la lampe visible

La distribution de débit de fluence a également été mesurée pour la lampe visible en

procédant comme décrit au § 2.3.1.4.2 . La Figure 2.3-5 présente les résultats obtenus à 2

reprises au cours de ce travail (mesures espacées d'environ 6 mois); la forme des boîtes de

culture est matérialisée dans une configuration d'irradiation typique de celles que nous avons

réalisées.

Nous pouvons tirer les mêmes conclusions que pour la lampe UVA. En moyennant la

surface des boîtes par carré avec le débit de fluence auquel ce carré est exposé, nous pouvons

estimer un débit de fluence moyen à environ 11.9 mW/cm².

110

Page 121: These p Duez

Figure 2.3-4 : Spectre d'émission typique d'une lampe incandescente de type similaire au Spotone

(Philips Lighting, 1992)

Figure 2.3-5 : Distribution spatiale du débit de fluence sous la lampe visible (mW/cm²)

(2 mesures espacées de 6 mois)

Coordonnées 1 2 3 4 5 6 7

A

7.82 7.70

10.01 9.54

11.74 11.54

12.06 11.69

10.10 9.76

7.88 7.78

6.10 6.05

B

8.58 8.53

11.97 11.52

13.72 13.53

13.51 13.35

11.75 11.60

9.84 9.59

7.51 7.28

C

7.45 7.22

10.85 10.30

13.52 13.34

14.22 13.93

12.76 12.65

10.47 10.22

7.98 7.73

D

6.12 6.35

9.65 9.67

13.25 13.12

13.86 13.66

12.10 11.79

9.85 9.34

7.09 6.96

E 5.36 5.68

8.77 8.71

11.01 11.04

11.07 10.46

9.25 8.78

7.12 7.01

4.82 5.04

111

Page 122: These p Duez

2.3.1.4.4 Transmission optique du polyéthylène, du milieu de culture et du filtre utilisé

Sont présentés ci-dessous (Figure 2.3-6) les spectres de transmission du polyéthylène des

boîtes ainsi que du milieu de culture de la lignée P388D1 (milieu prélevé 24 h après mise en

culture de 5 x 106 cellules/6 ml; trajet optique, 1 cm).

Certains essais ont été réalisés en posant sur les boîtes un filtre Hoya UV-34 (Newport

Industrial Glass, USA) de 3 mm d'épaisseur, de manière à éliminer toute trace d'UVB dans le

spectre émis par la source UVA (Figure 2.3-7)

Figure 2.3-6 : Spectres de transmission du polyéthylène des boîtes de culture et du milieu

112

Page 123: These p Duez

Figure 2.3-7 : Spectre de transmission du filtre Hoya UV-34

(Newport Industrial Glass, 1994)

2.3.2 Méthode d'induction des porphyrines

Les cellules P388D1 ou HBL nécessaires à l'expérimentation sont prélevées, dénombrées

et centrifugées comme décrit au § 2.1.3.2.2 . Le culot cellulaire est remis en suspension dans

un volume de milieu complet de manière à obtenir une densité (i) de 0.83 x 106 cellules/ml

(lignée P388D1); ou (ii) de 0.125 x 106 cellules/ml (lignée HBL). Pour la plupart des

expériences, 6 ml de cette suspension sont transférés dans une boîte de culture de 25 cm².

Pour certaines expériences sur les cellules HBL, 15 ml sont transférés dans une boîte de

culture de 75 cm². Après un repos de 22 à 26 h dans l'incubateur, les boîtes sont additionnées

de 100 µl (boîtes de 25 cm²) ou de 300 µl (boîtes de 75 cm²) d'une solution aqueuse

extemporanée d'acide δ-aminolévulinique (δ-ala) et replacées dans l'incubateur pour le temps

de chargement requis.

2.3.3 Dosage fluorimétrique des porphyrines intra- et extra-cellulaires

L'extraction des porphyrines par un mélange HClO4 1 M : méthanol (1 : 1) (Quintanilla-

Vega et al., 1995) monomérise les agrégats de porphyrines, ce qui permet une mesure fiable

en fluorescence (Gomer et al., 1985). Comme nous sommes intéressés par une mesure relative

(vérification de l'induction de porphyrines et cinétique d'évolution des porphyrines totales) et

non pas absolue, les résultats sont simplement exprimés en unités de fluorescence par mg de

protéines.

113

Page 124: These p Duez

2.3.3.1 Lignée P388D1

Les cellules, chargées en δ-ala comme décrit au § 2.3.2 , sont immédiatement centrifugées

(900 g, 2 min). Le culot, lavé 2 fois par 1/2 volume de PBS33, et le milieu de culture sont

congelés à -20°C jusqu'à extraction (maximum 2 semaines). Après décongélation (10 à

15 min à t° ambiante), le culot cellulaire est additionné de 1 ml du mélange d'extraction, agité

(vortex) et centrifugé (1800 g, 2 min); 1 ml de milieu de culture est traité de la même manière.

Les surnageants sont transférés dans le fluorimètre pour mesures et relevés de spectres.

Dans le but de relever les spectres de fluorescence à pH physiologique, quelques culots

décongelés sont repris dans 1 ml de PBS et soniqués (2000 W, 30 s); les milieux de culture

correspondants sont dilués 1/2 dans le PBS.

2.3.3.2 Lignée HBL

Après chargement des cellules en δ-ala comme décrit au § 2.3.2 (boîtes de 75 cm²), le

milieu de culture est soutiré et congelé. Le tapis de cellules est rincé par 2 x 5 ml de PBS,

additionné de 800 µl de mélange d'extraction, soigneusement raclé à l'aide d'un grattoir stérile

et récupéré dans un microtube de 2 ml. Cette opération est renouvelée et les 2 solutions sont

combinées et centrifugées (1800 g, 2 min); les surnageants sont conservés à -20°C pendant 2

semaines.

Après décongélation, 1 ml du milieu de culture est additionné de 1 ml du mélange

d'extraction, agité (vortex) et centrifugé (1800 g, 2 min). Le surnageant ainsi que l'extrait

cellulaire sont transférés dans le fluorimètre pour mesures et relevés de spectres.

2.3.4 Dosage des protéines

Le dosage des protéines a été réalisé suivant la méthode photométrique de Lowry (Lowry

et al., 1951) telle que modifiée par Peterson (Peterson, 1977).

2.3.4.1 Préparation des solutions étalons et des réactifs

Les solutions étalons sont préparées par dilution d'une solution stock d'albumine bovine

Fraction V (10 mg/ml), de manière à réaliser un étalonnage dans la gamme de 0 à 200 µg/ml.

La solution de lyse est une solution de dodécylsulfate de sodium (0.2 %) dans du NaOH

0.2 M. Le réactif CTC est une solution de Na2CO3 (10 % m/v), de CuSO4.5H20 (0.1 % m/v) et

de tartrate sodico-potassique (0.2 % m/v). Le réactif A est un mélange équivolumes de réactif

33 Mise en suspension dans 1/2 volume de PBS et centrifugation (900 g, 2 min)

114

Page 125: These p Duez

CTC, de dodécylsulfate de sodium (10 %), de NaOH (0.8 M) et d'eau. Le réactif B est le

réactif de Folin, dilué 1/6 dans l'eau.

2.3.4.2 Dosage

Le culot résiduel d'extraction des porphyrines (§ 2.3.3 ) est additionné de 0.5 ml de

solution de lyse, incubé à 60°C pendant une heure et additionné de 0.5 ml d'eau (Quintanilla-

Vega et al., 1995). Vingt cinq et 50 µl de cette solution sont alors dilués à 1ml avec de l'eau.

Un ml de cet extrait cellulaire ou de solution étalon est additionné de 1 ml de réactif A,

incubé 10 min à t° ambiante, additionné de 0.5 ml de réactif B et immédiatement mélangé

(vortex). Après 30 min d'incubation, l'absorbance est mesurée à 750 nm contre un blanc

réactif préparé dans les mêmes conditions en remplaçant la solution de protéines par de l'eau.

2.3.5 Examen en microscopie de fluorescence

2.3.5.1 Lignée P388D1

Les cellules, chargées en δ-ala comme décrit au § 2.3.2 , sont étalées sur une lame de

microscope, couvertes d'une lamelle et examinées en immersion; afin de ralentir le bleaching

de la fluorescence, un filtre de densité neutre (Zeiss, 0.25) est incorporé sur le trajet optique

d'excitation.

2.3.5.2 Lignée HBL

Les cellules sont ensemencées sur une lame de microscope dans une boîte de Pétri,

laissées 24 h dans l'incubateur et chargées en δ-ala comme décrit au § 2.3.2 . La lame est

soigneusement extraite de la boîte de Pétri, couverte d'une lamelle et examinée en immersion.

L'étalement important des cellules, et donc leur épaisseur très mince, se traduit par un

bleaching rapide, nécessitant un filtre de densité neutre plus important (Zeiss, 0.06). Ce filtre

ne laisse cependant pas passer suffisamment de lumière pour un examen direct de la

fluorescence et l'acquisition d'image nécessite des temps de pose de plusieurs secondes. Afin

de permettre la visualisation des contours cellulaires, l'image obtenue sera donc combinée

avec une image de microscopie visible et ce, à l'aide du logiciel Kromascan (Kinetic Imaging,

Royaume-Uni).

2.3.6 Irradiation UVA et visible

2.3.6.1 Pour les mesures de 8-oxodG (lignée P388D1)

Les cellules une fois chargées en δ-ala comme décrit au § 2.3.2 , les boîtes de culture de

25 cm² sont fermées hermétiquement, transférées dans un bain-marie à 4°C dans la chambre

115

Page 126: These p Duez

froide et exposées aux sources lumineuses décrites au § 2.3.1.4 pendant le temps requis. Les

cellules sont alors immédiatement traitées comme décrit au § 2.2.3.1 .

2.3.6.2 Pour le test "comète"

2.3.6.2.1 Lignée P388D1

Les cellules une fois chargées en δ-ala comme décrit au § 2.3.2 , les boîtes de culture de

25 cm² sont fermées hermétiquement, transférées dans un bain-marie à 4°C et exposées aux

sources lumineuses décrites au § 2.3.1.4 pendant le temps requis. Les cellules sont alors

transférées dans un tube Falcon de 15 ml, lavées par 3 ml de PBS34 et remises en suspension35

dans 5 ml de PBS dont 15 µl (~ 3 x 104 cellules) sont coulés dans 300 µl de gel d'agarose à

point de fusion bas comme décrit dans le § 2.4.2.1 .

2.3.6.2.2 Lignée HBL

Les cellules une fois chargées en δ-ala comme décrit au § 2.3.2 , les boîtes de culture de

25 cm² sont fermées hermétiquement, transférées dans un bain-marie à 4°C et exposées aux

sources lumineuses décrites au § 2.3.1.4 pendant le temps requis. Les cellules sont alors

rincées à 2 reprises par 1 ml de la solution de trypsinisation, additionnées de 0.5 ml de la

même solution, laissées en contact à température ambiante jusqu'à décrochage (2 à 6 min) et

additionnées de 3 ml de PBS contenant 10 % de sérum fœtal de bœuf . Les cellules sont

ensuite transvasées dans un tube Falcon de 15 ml, lavées par 3 ml de PBS36 et remises en

suspension21 dans 1 ml de PBS dont 15 µl (~ 3 x 104 cellules) sont coulés dans 300 µl de gel

d'agarose à point de fusion bas comme décrit dans le § 2.4.2.1 .

Ce procédé de décrochage, validé en collaboration avec Mrs. G. Dehon et E. Kinnaert,

n'induit pas de cassures de chaînes (Thèses en cours de réalisation).

2.4 L'ESSAI "COMETE" (SINGLE CELL GEL ELECTROPHORESIS)

2.4.1 Réactifs et matériel

2.4.1.1 Réactifs

Les agaroses à point de fusion bas et normal (electrophoresis grade) ainsi que la solution

de bromure d'éthidium à 10 mg/ml sont obtenus chez Gibco Life Technologies (Ecosse); le

NaOH (p.a.), le KCl (p.a.) et le Triton X-100 (pour GC) proviennent de chez Merck,

34 Mise en suspension dans le PBS et centrifugation (900 g, 2 min) 35 Cette remise en suspension nécessite quelques opérations d'aspiration/dispensation à l'aide d'une pipette automatique; il est indispensable de procéder en douceur pour éviter toute fragmentation d'ADN 36 Mise en suspension dans le PBS et centrifugation (450 g, 2 min)

116

Page 127: These p Duez

Allemagne, les lames de microscope (26 x 76 mm) et les couvre-lames (24 x 50 mm) de chez

Vel (Belgique). Les enzymes Endonucléase III (Endo III) et Formamidopyrimidine

glycosylase (FPG) ont été obtenues auprès du Dr Andrew Collins (Rowett Research Institute,

Aberdeen, Ecosse) et l'enzyme T4 endonucléase V auprès du Dr Karel Angelis (Institut de

Botanique Expérimentale de l'Académie Tchèque des Sciences, Praha, République Tchèque).

Ces enzymes, fournies sous forme d'extraits protéiques partiellement purifiés afin d'éliminer

les activités nucléasiques non spécifiques (Angelis et al., 1999), ont été employées aux

dilutions recommandées par leurs producteurs. Les autres réactifs ont été décrits

précédemment (§ 2.2.2.1 ).

2.4.1.2 Préparation des solutions et des lames de microscope

• Le tampon de lyse est une solution 2.5 M en NaCl, 10 mM en Tris et 100 mM en

EDTA, pH 10.0.

• La solution de lyse est un mélange Tampon de lyse : DMSO : Triton X-100 (89 : 10 :

1, v/v); elle est préparée journellement et équilibrée à 4°C avant emploi.

• La solution de dénaturation alcaline est une solution environ 0.3 M en NaOH (19.2 g

pour 1.6 litres) et 1 mM en EDTA; la quantité nécessaire à une électrophorèse est

préparée extemporanément.

• Le tampon de neutralisation est une solution 0.4 M en Tris, pH 7.5.

• Une solution d'agarose à point de fusion bas à 0.8 % dans le PBS est dispensée en

fractions de 300 µl dans des microtubes de 1.9 ml. Quelques heures avant emploi, les

gels sont liquéfiés par chauffage à 60°C et équilibré à 37°C.

• La solution de digestion enzymatique est une solution 0.1 M en KCl, 0.5 mM en

EDTA et 40 mM en HEPES contenant 0.2 mg/ml d'albumine.

• Les solutions d'enzymes Endo III et T4 endonucléase V telles que reçues sont

dégelées, dispensées en fractions de 2 µl et stockée à –80°C. Les solutions d'emploi

sont préparées par addition à une de ces parties aliquotes de 2 ml de solution de

digestion enzymatique; si nécessaire, elles peuvent être dispensées en fractions de

320 µl et stockées à –80°C.

• La solution d'enzyme FPG telle que reçue est dégelée, dispensée en fractions de 2 µl et

stockée à –80°C. La solution intermédiaire est préparée par addition à une de ces

parties aliquotes de 198 µl de solution de digestion enzymatique contenant 10 % de

glycérol; elle est alors dispensée en fractions de 10 µl et stockée à –80°C. La solution

117

Page 128: These p Duez

d'emploi est préparée par addition à une de ces parties aliquotes de 300 µl de solution

de digestion enzymatique.

• La solution d'emploi de bromure d'éthidium (20 µg/ml) est préparée par dilution de la

solution stock.

• Les lames de microscope sont pré-traitées (couche d'accrochage) par immersion rapide

dans une solution 1 % d'agarose à point de fusion normal (maintenue à environ 70°C)

et séchées à température ambiante pendant une nuit.

2.4.1.3 Matériel

La cuve d'électrophorèse est une Horizon 20-25 (Gibco Life Technologies, Ecosse),

maintenue à environ 18°C par un bain d'eau. Le générateur de tension est un Power Pac 200

de Bio-Rad (Etats-Unis).

Le système de microscopie et d'analyse d'images a été décrit au § 2.3.1.3 . Pour le

bromure d'éthidium, les longueurs d'onde d'excitation, du miroir dichroïque et d'émission sont

respectivement (nm) 540 ± 12.5, 565 et 605 ± 27.5. L'acquisition et l'analyse d'images sont

réalisées à l'aide du logiciel dédié Komet 4.0 (Kinetic Imaging, Royaume-Uni).

2.4.2 Mode opératoire

2.4.2.1 Préparation des lames

L'ensemble des opérations s'effectue sous lumière inactinique; un maximum de 24 lames

peut être traité par électrophorèse.

Un mélange de 300 µl de la solution d'agarose à point de fusion bas et de 15 µl d'une

suspension de cellules individualisées (environ 3 x 104 cellules, cf § 2.3.6.2 ) est

immédiatement coulé sur une lame de microscope, superposé d'un couvre-lame et déposé sur

une plaque de métal maintenue sur glace fondante. Après solidification du gel, le couvre-lame

délicatement enlevé, la lame est immergée dans la solution de lyse et maintenue à 4°C

pendant au minimum 1 h, au maximum 4 semaines.

Les lames sont retirées de la solution de lyse, rincées rapidement à 2 reprises par la

solution de dénaturation, soigneusement disposées côte à côte dans le bac d'électrophorèse et

immergées dans la solution de dénaturation. Après 40 min, une tension de 25 V (soit

0.7 V/cm, le courant étant rapidement ajusté à 300 mA par ajout ou retrait de solution) est

appliquée pendant 20 min.

Les lames sont enlevées de la cuve, essuyées au verso, rincées par le tampon de

neutralisation (3 x 5 min), essuyées au verso, immergées pendant 10 min dans de l'éthanol

118

Page 129: These p Duez

absolu refroidi à –20°C et séchées à température ambiante pendant une nuit. Elles peuvent

alors être stockées plusieurs mois à l'abri de la poussière et de l'humidité.

Pour la mesure en microscopie de fluorescence, les lames sont réhydratées par 200 µl

d'eau (10 min sous couvre-lame), additionnées de 10 µl de solution de bromure d'éthidium

(10 min sous couvre-lame), rincées à 5 reprises à l'eau, essuyées au verso, additionnées de

100 µl d'eau, couvertes d'un couvre-lame et placées à 4°C jusqu'à lecture.

2.4.2.2 Traitement par les endonucléases de réparation

Après retrait de la solution de lyse (cf § précédent), les lames sont essuyées au verso,

rincées par la solution de digestion enzymatique (3 x 5 min), essuyées au verso, additionnées

de 50 µl de la solution d'endonucléase d'emploi, couvertes d'un couvre-lame et incubées sur

un bain-marie maintenu à 37°C. Le couvre-lame est enlevé délicatement, les lames sont

rincées rapidement à 2 reprises par la solution de dénaturation et disposées dans le bac

d'électrophorèse comme décrit au § précédent.

2.4.2.3 Organisation pratique du travail

Chaque point expérimental consiste en 2 lames de microscope sur chacune desquelles 50

comètes sont mesurées. Afin de minimiser les variations expérimentales (voir Section 5.3.1),

les lames sont réparties aléatoirement sur l'ensemble des électrophorèses nécessitées par

l'expérience et mesurées en aveugle dans un ordre également aléatoire.

2.4.3 Mesure des comètes

2.4.3.1 Paramètres géométriques37

Les pionniers de l'essai comète mesuraient simplement le rapport Fx / F0, dans lequel Fx

représente l'intensité de la fluorescence à x µm du centre de la comète et F0 la fluorescence au

centre de la tête, x étant choisi pour optimiser le rapport Fx / F0 de contrôles positifs (Ostling

et Johanson, 1984). Le tail length (longueur de queue) qui apparaît proportionnel à l'intensité

des stress appliqués (Singh et al., 1988) est un paramètre "visuel", mesurable sans

instrumentation particulière et qui a été fort employé. Il est cependant relativement imprécis à

estimer et, de plus, à partir d'une certaine dose, il "sature" et la taille de la queue reste

constante. Le rapport diamètre de tête / longueur de queue a également été proposé (Olive,

1989). L'introduction d'analyse d'images a permis de proposer la notion de tail moment

(moment de queue), initialement défini comme le produit du tail DNA (proportion d'ADN

37 Certains paramètres mesurés dans l'essai comète apparaissant ambigus en fonction des auteurs, nous avons conservé la terminologie anglaise.

119

Page 130: These p Duez

dans la queue) par le tail length (Olive et al., 1990); il est à présent connu sous le nom de

extent tail moment. Ce paramètre présente l'avantage de tenir compte à la fois du plus petit

fragment ayant migré (distance de migration, mesurée par le tail length) mais aussi des

fragments simplement étirés (ADN présent dans toute la queue, ou tail DNA). En raison de la

difficulté à apprécier le tail length, une définition du moment plus proche de la définition

mécanique a ensuite été proposée; il s'agit du Olive tail moment, le produit du tail DNA et de

la distance séparant les centres de masse de la tête et de la queue (Hellman et al., 1995).

Figure 2.4-1 : Exemples de comètes (essai comète en milieu fortement alcalin)

Cellules P388D1 non stressées Cellules P388D1 stressées (Ethylméthylsulfonate, 2 mM, 6 h)

CA

TH

OD

E

T Q

T Q

AN

OD

E

T : Centre de masse de la tête Q : Centre de masse de la queue

Divers paramètres géométriques ont également été proposés, comprenant le comet length

(Kent et al., 1995), le leading edge moment (Bocker et al., 1997), le tail inertia qui tient

également compte de la forme de la comète (Hellman et al., 1995) et le comet moment qui

envisage la comète dans sa globalité (Kent et al., 1995).

La plupart des études se basent en fait sur le tail DNA ou sur une variante du tail moment,

la définition de ce dernier pouvant varier suivant l'auteur.

120

Page 131: These p Duez

2.4.3.2 Mesure par le logiciel Komet

Le logiciel est basé sur l'analyse du profil d'intensité intégrée. A l'exception de la surface

de la comète qui est mesurée directement à partir des données de l'image, tous les paramètres

estimés sont basés sur les intensités de fluorescence intégrées dans la direction verticale

(perpendiculaire à la direction d'électrophorèse) (Figure 2.4-2).

Figure 2.4-2 : Profils d'intensité calculés par le logiciel Komet

Le profil "cell" est mesuré dans la ROI (region of interest), un rectangle qui encadre la

comète; le profil est délimité à gauche comme à droite à partir de seuils fixés par l'utilisateur.

Du profil "cell", est soustrait le profil "background", mesuré dans un petit rectangle parallèle

à la ROI et encadrant une zone vierge. A partir du point d'intensité maximale du profil comet

obtenu, le profil gauche de la tête (head) est dessiné vers la gauche; le profil droit de la tête

est simplement la symétrie du profil gauche. Le profil de la queue (tail) est calculé par simple

soustraction de ce profil head à partir du profil comet.

Le logiciel calcule alors 35 paramètres répartis en 2 groupes : (i) les mesures

géométriques et densitométriques pures sur tous les profils; et (ii) les paramètres dérivés qui

sont communément employés pour l'interprétation des données.

Ces 35 paramètres sont mesurés pour 2 x 50 comètes dans chaque expérience, ce qui noie

vite l'expérimentateur dans un flot de chiffres. L'utilité pratique de tous les paramètres

121

Page 132: These p Duez

mesurés est loin d'être avérée et nous avons tenu compte dans l'ensemble de nos travaux des 2

paramètres dérivés les plus communément employés, le tail DNA et le Olive tail moment.

2.4.3.3 Options appliquées au logiciel Komet

La caméra est pilotée en mode 12 bits; les temps de pose varient de 20 à 100 ms suivant

l'intensité de la coloration (réglage standardisé pour tous les opérateurs). Les paramètres sont

réglés comme suit; seuls les head threshold et tail threshold sont régulièrement ajustés en

fonction de l'image à mesurer :

• Head threshold : entre 1 et 5

• Smoothing value : 1

• Tail break length : 10

• Tail threshold : 5 à 20

• Background height : 20

• Saturation limit : 10

• Saturation : 4095

• Fluorescence : on

• Autobackground : on

• Stop on saturation : on

• Head symmetry : on

• Tail from centre of cell : off

2.5 METHODES STATISTIQUES

Les méthodes statistiques sont décrites dans les sections 3 à 6, juste avant les résultats

qu'elles concernent. Les calculs ont été effectués à l'aide du tableur Excel de Microsoft en

programmant les fonctions requises à partir des fonctions statistiques du module de base.

Certains tests ont été réalisés à l'aide des logiciels spécialisés Analyse-it et Systat, ce qui

est chaque fois clairement indiqué dans le texte.

Pour l'ensemble des tests, le niveau de signification retenu correspond au seuil 0.05.

122

Page 133: These p Duez

3. Résultats et Discussion :

Développement et validation du dosage de la 8-oxo-7,8-dihydro-

2'-désoxyguanosine dans l'ADN cellulaire

123

Page 134: These p Duez

3.1 INTRODUCTION : LES METHODES DE DOSAGE DE LA 8-OXO-7,8-DIHYDRO-2'-DESOXYGUANOSINE (8-oxodG)

Depuis l'introduction du dosage de la 8-oxodG par CLHP couplée à une détection

électrochimique (CLHP-EC) (Floyd et al., 1984), ce composé est devenu un biomarqueur de

choix et a fait l'objet de nombreuses études analytiques. Pratiquement toutes les méthodes ont

été appliquées, incluant la LC-MS (Dizdaroglu et al., 2001), la LC/MS/MS (Ravanat et al.,

1998a), la GC-MS (Dizdaroglu, 1994), l'électrophorèse capillaire (Guarnieri et al., 1994; Poon

et al., 1995), les techniques immunologiques (Degan et al., 1991; Musarrat et Wani, 1994;

Yarborough et al., 1996; Sato et al., 1998), l'immuno-cytologie (Nehls et al., 1997), le post-

marquage en fluorescence (Sharma et al., 1990) et en 32P (Cadet et al., 1992). Les résultats

sont rapportés en nmoles 8-oxodG par mg d'ADN ou, plus souvent, en 8-oxodG par 105 dG.

L'élution alcaline (Pflaum et al., 1997), le déroulement alcalin (akaline unwinding)

(Czene et Harms Ringdahl, 1995), l'électrophorèse (Muller et al., 1998) et l'essai comète

(Evans et al., 1995; Collins et al., 1997c) ont été également appliqués pour mesurer les

fragmentations d'ADN après traitement par la FPG, une glycosylase qui enlève presque

spécifiquement la 8-oxodG pour former un site AP hydrolysé en milieu alcalin. Ces méthodes

plus douces détectent des taux de 8-oxodG sensiblement inférieurs à ceux mis en évidence par

les autres techniques; mais les essais de comparaison CLHP-EC / comète-FPG ne montrent en

fait aucune corrélation (Gedik et al., 1998). D'une part, il se peut que les étapes d'extraction

et/ou de digestion de l'ADN soient sujettes à des artefacts oxydatifs, générant la 8-oxodG via

une réaction de type Fenton. D'autre part, il est possible que les méthodes FPG sous-estiment

les taux de 8-oxodG; en effet, cette enzyme ne révèle les lésions groupées que comme une

seule fragmentation et il se peut que des lésions lui soient inaccessibles en fonction du

contexte de séquence (ESCODD, 2001).

En fait, à l'heure actuelle, le débat reste largement ouvert quant aux taux de base de la

8-oxodG dans l'ADN cellulaire (ESCODD, 2001).

Il est en tout cas acquis que les résultats GC-MS publiés pendant plusieurs années sont

entachés d'un facteur d'erreur de 100 à 10000 (Cadet et al., 1998; Dizdaroglu, 1998). Ceci

était dû à l'étape de silylation à haute température; une dérivation à température ambiante

(England et al., 1998) et en présence d'un réducteur (Jenner et al., 1998) ou de pyridine

(Rodriguez et al., 2000) élimine totalement cet artefact. Nos essais préliminaires en GC-MS

ont cependant montré que la technique restait fort capricieuse et générait des artefacts

oxydatifs qui nous semblent toujours difficiles à contrôler.

124

Page 135: These p Duez

3.2 DEVELOPPEMENT DU DOSAGE DE LA 8-oxodG DANS L'ADN CELLULAIRE PAR CLHP COUPLEE A UNE DETECTION ELECTROCHIMIQUE

Lorsque nous avons commencé ce travail, de nombreuses publications avaient abordé le

problème du dosage de la 8-oxodG, présentant des solutions contradictoires et des jugements

parfois péremptoires reposant sur peu de preuves analytiques. Le cas de la GC-MS évoqué ci-

dessus est un exemple extrême de la confusion qui pouvait régner dans la littérature.

Le développement de la méthode et la justification de nos choix analytiques ne pouvant

être présentés qu'à travers une discussion des données existantes, nous avons choisi de

rassembler ici les résultats et leur discussion.

3.2.1 Choix des conditions chromatographiques

3.2.1.1 Séparation

La plupart des méthodes publiées séparent les nucléosides sur une colonne octadécyle

composée de particules de 5 à 10 µm (Frenkel et Klein, 1993; Helbock et al., 1998). La

séparation des nucléotides, beaucoup plus polaires, requiert un contre-ion de type

tétrabutylammonium et un gradient de pH peu compatible avec une détection électrochimique

à haute sensibilité (Werner, 1993).

La plupart des méthodes procèdent en conditions isocratiques. Les phases mobiles utilisées

consistent en un tampon aqueux contenant de 5 à 10 % de solvant organique, méthanol ou

acétonitrile; les tampons diffèrent quant à leur composition en sels et leur pH varie de 4 à 6

suivant les auteurs. Après examen des conditions publiées, nous avons retenu la

phase mobile la plus simple (Bonatti et al., 1994), constituée d'un mélange de 90 % de tampon

aqueux (NaH2PO4.2H2O 0.05 M, pH 5.5) et de 10 % de méthanol. Nous avons cependant

ajouté 1 mM d'EDTANa2H2 au tampon aqueux. Cet agent complexant est en effet

recommandé pour la détection électrochimique car il permet de minimiser les fluctuations de

ligne de base et de réduire le pic d'injection, phénomènes attribués au relargage de traces

d'ions métalliques par l'appareillage (Verbiese-Genard, 1984).

Nous avons utilisé cette phase mobile pour tester différentes colonnes C18 utilisées dans

le laboratoire et ce, sous détection UV, afin de pouvoir établir les paramètres

chromatographiques avant toute tentative de branchement du détecteur électrochimique. Nous

avons donc oxydé un étalon de dG (§ 2.2.2.4) pour générer suffisamment de 8-oxodG pour

125

Page 136: These p Duez

Figure 3.2-1 : Comparaison de 3 colonnes C18 pour la séparation dG – 8-oxodG38

dés

oxyg

uano

sine

dG dG dG dG

8-oxodG

8-oxodG 8-oxodG

dés

oxyg

uano

sine

oxy

dée

dés

oxyg

uano

sine

oxy

dée

dés

oxyg

uano

sine

oxy

dée

(A) Waters µBondapak C18 (B) Chrompack C18

(C) Beckmann Ultrasphere ODS

10 µm; 30 cm x 3.9 mm i.d. 5 µm; 20 cm x 3 mm i.d. 5 µm; 25 cm x 4.6 mm i.d. (1 ml/min) (0.6 ml/min) (1 ml/min)

Phase mobile : 95 % de tampon aqueux (0.05 M en NaH2PO4.2H2O et 1 mM en EDTANa2H2) et 5 % de

méthanol; détection UV, 260 nm, 50 mV fond d'échelle; 1 cm = 10 min

126

38 Remarque : la mise au point a été étalée sur plusieurs semaines; les quantités injectées et les rapports 8-oxodG/dG diffèrent entre le tracé (A) et les tracés (B) et (C).

Page 137: These p Duez

une détection UV. La Figure 3.2-1-A montre que cette oxydation induit effectivement

l'apparition d'un pic après la dG (Kasai et Nishimura, 1984; Frenkel et al., 1991). L'identité de

ce pic sera par la suite confirmée par une injection d'un étalon de 8-oxodG de pureté certifiée

sous détection électrochimique. Sur la colonne µBondapak, les 2 pics, symétriques et

parfaitement résolus, apparaissent cependant fort près du pic d'injection; nous n'avons pu les

reculer que modestement par diminution de la teneur en méthanol de la phase mobile (Figure

3.2-1-A) jusqu'à 2.5 %. La colonne Chrompack ne sépare pas les 2 pics qui, de plus,

présentent un tailing important (Figure 3.2-1-B). Cette observation confirme en fait d'autres

séparations peu satisfaisantes observées au laboratoire avec ce matériel. La colonne

Beckmann nous a, par contre, apporté toute satisfaction, à savoir des pics symétriques,

parfaitement résolus et présentant un temps de rétention satisfaisant (Figure 3.2-1-C),

modulable par des variations faibles de la teneur en méthanol.

A l'exception de l'adénine, les valeurs de pKa des nucléobases sont hors de la zone de pH

optimale de la silice (pH 2 – 7) et l'influence du pH sur la séparation est donc minimale

(Werner, 1993). Nous avons rapidement testé la zone de pH 4 à 6 sans observer de

modification importante dans les temps de rétention et la séquence d'élution des nucléosides

ainsi que dans la réponse électrochimique de la 8-oxodG39; nous avons donc éliminé l'étape

d'ajustement de pH du tampon et travaillons au pH du mélange NaH2PO4 - EDTANa2H2

(pH ~ 4.5).

L'injection d'extraits biologiques d'acides nucléiques a confirmé que la colonne Beckmann

Ultrasphere ODS, associée à une phase mobile constituée de 92.5 % de tampon aqueux

(0.05 M en NaH2PO4.2H2O et 1 mM en EDTANa2H2) et 7.5 % de méthanol, convenait

parfaitement à la résolution de la dG et de la 8-oxodG dans ces mélanges complexes. Les

temps de rétention montrant une forte dépendance de la température, nous avons choisi de

thermostatiser la colonne légèrement au-dessus de la température ambiante, à 30°C.

3.2.1.2 Détection

3.2.1.2.1 Choix du potentiel de travail

La plupart des méthodes emploient soit une détection ampérométrique sur carbone

vitreux, soit une détection coulométrique. En fonction du matériel et de notre expérience,

nous nous sommes orienté vers la première option. Nous avons choisi le potentiel de

39 Les études de voltamétrie en fonction du pH sur électrode de carbone vitreux montrent que le courant d'oxydation généré par la 8-oxodG disparaît à pH < 2 et augmente fortement pour les pH supérieurs à 10; une forte adsorption s'observe à partir de pH 9 (Oliveira Brett et al., 2000).

127

Page 138: These p Duez

travail, 700 mV, à partir du voltamogramme hydrodynamique établi dans nos conditions

chromatographiques, et ce à 2 concentrations (Figure 3.2-2).

Figure 3.2-2 : Voltamogrammes hydrodynamiques établis pour la 8-oxodG

(A) 2 pmoles 8-oxodG

0.0 E+0

5.0 E+4

1.0 E+5

1.5 E+5

0 200 400 600 800 1000

Potentiel (mV)

C

oura

nt (u

nité

s ar

bitra

ires

)

(B) 45 pmoles 8-oxodG

0 E+0

1 E+6

2 E+6

0 200 400 600 800 1000

Potentiel (mV)

C

oura

nt (u

nité

s ar

bitra

ires)

n =3; les barres correspondent à l'étendue des valeurs. Colonne Beckmann Ultrasphere ODS 5 µm; 25 cm x 4.6 mm i.d.; phase mobile, 92.5 % de tampon aqueux (0.05 M en NaH2PO4.2H2O et 1 mM en EDTANa2H2) et 7.5 % de méthanol; 1 ml/min; 30°C; cellule BAS TL-5A; potentiels vs Ag/AgCl.

128

Page 139: These p Duez

3.2.1.2.2 Comportement électrochimique de la 8-oxodG

Les purines substituées s'oxydent aisément sur une électrode de carbone vitreux. Les

groupements polaires influencent fortement le potentiel anodique en fonction de la position de

substitution dans la séquence suivante : C8 >> C2 ~ C6; la formation d'un lien glycosidique en

N9 augmente le potentiel d'oxydation du noyau d'environ 300 mV. Les effets marqués des

substituants permettent par exemple les dosages voltamétriques d'analogues nucléosidiques en

présence de leurs produits de dégradation (Kenley et al., 1985).

La Figure 3.2-3 (Goyal et al., 1997) présente les voltamogrammes de la guanosine (G) et

de la 8-oxo-7,8-dihydro-guanosine (8-oxoG); le pic IA observé pour la guanosine correspond

à l'oxydation de 8-oxoG, ce qui a permis aux auteurs de conclure que l'oxydation de G passe

en fait par la 8-oxoG et que celle-ci, une fois générée à l'électrode, s'oxyde immédiatement

dans une réaction quasi-réversible (Goyal et al., 1997). La coulométrie de G et 8-oxoG

démontre l'implication de respectivement 4 et 2 électrons dans le processus d'oxydation

(Goyal et al., 1997).

Figure 3.2-3 : Voltamogrammes de la guanosine (a) et de la 8-oxo-7,8-dihydro-guanosine (b)

enregistrés sur 2 électrodes (voltammétrie cyclique, pH 5.9, 0.25 mM, 50 mV/sec)

L'analyse des produits

(Figure 3.2-4) : (i) à pH 3

Graphite pyrolytique

finaux d'oxydation de G

, la formation d'un dimère

Carbone vitreux

(Goyal et al., 1997)

et de 8-oxoG (Goyal et al., 1997) montre

et de 2 produits secondaires; (ii) à pH 7,

129

Page 140: These p Duez

la formation d'un seul produit, la guanidinohydantoïne. Le ribose n'intervenant pas dans le

mécanisme supposé d'oxydation, il nous semble fort probable que la 8-oxodG s'oxyde suivant

le même schéma.

Figure 3.2-4 : Produits d'oxydation de la guanosine et de la 8-oxo-7,8-dihydro-guanosine à

l'électrode de carbone vitreux

H2N

HN

N N

HN

Ribose

8-oxo-7,8-dihydro-guanosine

O

HN

NH2

NH

NH

HNO

H2N

HN

N

2-amino-4,5,6-trioxypyrimidine

O

NH2

NH

NN

N

RiboseDimère (majeur)

O

H2N

HN

N NH

N

O

O

O

O

H2N C NH-Ribose

O

pH 7

pH 3

urée riboside5-guanidinohydantoïne

O

O

H2N

HN

N N

N

RiboseGuanosine

O

1

23

4

56

7

8

9

D'après (Goyal et al., 1997)

3.2.2 Digestion enzymatique

Plusieurs conditions opératoires ont été proposées pour la digestion enzymatique de

l'ADN (Dizdaroglu, 1985; Floyd et al., 1986; Frenkel et al., 1991; Claycamp, 1992; Frenkel et

Klein, 1993; Harris et al., 1994). Elles diffèrent dans (i) la séquence des opérations (digestion

et déphosphorylation séquentielle ou simultanée); (ii) la combinaison d'enzymes de digestion

(DNase I, combinée ou pas avec une dénaturation thermique, suivie par un traitement par la

nucléase P1; dénaturation thermique et nucléase P1) et de déphosphorylation

(phosphodiestérase de serpent; phosphatase alcaline ou acide; combinaison des

phosphodiestérases I et II et de la phosphatase alcaline); (iii) le cofacteur métallique (Zn++ ou

Mg++), la température (37 ou 70°C) et le pH (5.4 ou 7.0) de la digestion par la nucléase P1; et

(iv) l'élimination ou pas des enzymes avant injection dans le chromatographe.

130

Page 141: These p Duez

En raison des nombreux artefacts oxydatifs décrits, nous avons développé la méthode la

plus douce et la plus simple possible. Cependant, la nucléase P1 étant une nucléase simple-

brins (active à la fois sur l'ADN et sur l'ARN), elle requiert une dénaturation thermique

préalable de l'ADN. D'après la littérature, les 2 nucléosides seraient stables à 100°C pendant

au moins 15 min (Floyd et al., 1990).

3.2.2.1 Méthode retenue : Conditions de digestion et stabilité des bases étudiées

Nous avons opté pour une digestion séquentielle : dénaturation à 100°C pendant 5 min,

digestion en nucléotides monophosphates par 4 unités40 de nucléase P1 à pH 5.4 et 37°C en

présence de Mg++ pendant 1 h, digestion en nucléosides par 2 unités41 de phosphatase alcaline

à pH 8.4 et 37°C pendant 1 h, acidification à pH 4.7 par addition d'acide acétique et injection

dans le chromatographe.

Tableau 3.2-1 : Comparaison de différentes conditions de digestion

% recouvré (n = 6; moyenne ± écart étalon)

Echantillon Conditions de digestion dG

(5 nmoles) p(a) 8-oxo-dG

(11 pmoles) p(a)

pH 5.4 (1 h) 98.7 ± 1.5 0.08 ns 100.6 ± 3.8 0.70 ns

pH 5.4 (2 h) 101.5 ± 2.4 0.12 ns 95.8 ± 3.3 0.009 **

pH 7.0 (1 h) 99.1 ± 1.8 0.27 ns 100.0 ± 2.6 0.97 ns

Solution aqueuse d'étalons

pH 7.0 + DNase I (1 h) 101.8 ± 2.9 0.12 ns 98.2 ± 4.0 0.23 ns

Quantité mesurée (n = 6; moyenne ± écart étalon) Echantillon Conditions de digestion

nmoles dG p(b) 8-oxodG / 105 dG p(c)

pH 5.4 (1 h) 107.6 ± 2.7 13.5 ± 0.6

pH 5.4 (2 h) 106.7 ± 3.2 13.5 ± 0.3

pH 7.0 (1 h) 95.4 ± 11 13.3 ± 0.6

ADN de sperme de saumon (185 µg)

pH 7.0 + DNase I (1 h) 110.1 ± 1.4

0.009 **

13.4 ± 0.5

0.85 ns

(a) probabilité du test comparant la moyenne recouvrée à 100 % (test t de conformité de la moyenne ou one-sample t-test) (b) probabilité du test de Kruskal-Wallis comparant les niveaux mesurés suivant les 4 méthodes de digestion (c) probabilité du test ANOVA comparant les niveaux mesurés suivant les 4 méthodes de digestion

40 Une unité libère 1.0 µmole/min de nucléotides solubles dans l'acide à partir d'ARN à pH 5.3 à 37°C 41 Une unité hydrolyse 1 µmole/min de 4-nitrophényl-phosphate à 37°C

131

Page 142: These p Duez

Au moment de notre mise au point, peu d'auteurs avaient réellement comparé les

conditions opératoires. Seule Frenkel a rapporté qu'un traitement par la nucléase P1 à pH 5.4

peut être une source de perte de 8-oxodG, évitable à pH 7.0; de plus, l'addition de DNase I

semble susceptible d'améliorer les rendements de digestion (Frenkel et al., 1991). Nous avons

donc comparé la digestion d'étalons aqueux et d'ADN de sperme de saumon à ces 2 pH, en

présence et en l'absence de DNase I (Tableau 3.2-1).

Dans ce tableau, nous remarquons (i) qu'un traitement trop long d'étalons aqueux par la

nucléase P1 à pH 5.4 induit effectivement une perte significative en 8-oxodG; (ii) que la

digestion de l'ADN est légèrement moins efficace et surtout moins reproductible à pH 7.0; la

teneur en 8-oxodG étant exprimée par rapport à la dG, sa mesure n'est cependant pas affectée

par ce phénomène; et (iii) l'ajout de DNase I n'apporte rien.

3.2.2.2 Nucléase P1 : quantité et stabilité

La nucléase P1 est achetée sous forme d'une poudre lyophilisée que nous reconstituons

dans de l'eau et conservons à 4°C. Le lot A, dissous depuis 3 mois au moment de l'expérience,

contient 247 U/mg; le lot B, dissous extemporanément, contient 408 U/mg.

Nous avons digéré des aliquotes de 184 µg d'ADN de sperme de saumon suivant la

méthode retenue en comparant les 2 lots d'enzyme que nous avons testés à différents taux

(Figure 3.2-5).

Figure 3.2-5 : Digestion d'ADN de sperme de saumon (184 µg) par 2 lots de nucléase P1.

0

20

40

60

80

100

120

140

2.47 4.08 2.04 3.05 4.07 5.09 Lot A (247 U/mg) Lot B (408 U/mg)

Unités de Nucléase P1 (2 lots)

dG (n

mol

es)

0

5

10

15

20

8-oxodG par 10

5 dG

dG8-oxodG

Les barres correspondent aux étendues des valeurs (n = 3).

• lot A (247 U/mg; reconstitué depuis 3 mois) • lot B (408 U/mg; reconstitué extemporanément)

132

Page 143: These p Duez

Il apparaît donc qu'une solution aqueuse de nucléase P1 est stable à 4°C pendant au moins

4 mois, sans perte apparente d'efficacité; pour 184 µg d'ADN, une quantité de 2 U apparaît

suffisante. Nous obtenons pour nos extraits biologiques environ 100 µg d'ADN et entre 100 et

200 µg d'ARN; en ajoutant 4 U de nucléase P1 dans notre mélange de digestion, nous

conservons donc une marge de sécurité.

3.2.2.3 Elimination des protéines enzymatiques

Plusieurs méthodes d'élimination des enzymes ont été proposées, incluant une

précipitation par solvant suivie d'une évaporation à sec (Frenkel et al., 1991; Muniz et al.,

1995; Douki et al., 1997; Ni et al., 1997), une extraction des nucléosides par le chloroforme

(Kohda et al., 1990; Morin et al., 1998), une ultracentrifugation (Verna et al., 1998) ou une

ultrafiltration (Shigenaga et al., 1990; Morin et al., 1998). Toute étape additionnelle pouvant

être une source d'oxydation artefactuelle de la dG, nous avons d'abord testé l'injection du

milieu de digestion non purifié et n'avons en fait rencontré aucune interférence

chromatographique ou électrochimique due à ces enzymes, pour peu que la colonne de garde

soit remplacée tous les 3 à 4 mois.

3.2.2.4 Discussion et conclusion

Une heure de digestion avec 4 unités de nucléase P1 s'est avérée suffisante pour tous les

échantillons testés jusqu'à présent, incluant de l'ADN de sperme de saumon et des extraits de

cellules stressées et non stressées, en présence d'ARN. Aucun pic tardif n'a été détecté dans

nos chromatogrammes UV, ce qui indique un processus de digestion efficace (Frenkel et al.,

1991). Pour certaines conditions de stress (H2O2 + UVC), nous avons cependant observé un

petit massif de pics, détectables uniquement en électrochimie, apparaissant de manière

reproductible à environ 160 min.

Depuis notre travail, il est apparu que (i) la phosphatase acide ne devrait pas être

employée; son site catalytique comporte du fer qui induit la formation de 8-oxodG (Moller et

al., 1998); (ii) la combinaison de 2 enzymes (nucléase P1 et phosphatase alcaline) est aussi

efficace pour l'analyse de la 8-oxodG que la combinaison de 4 enzymes (nucléase P1,

phosphodiestérases I et II et phosphatase alcaline) (Ravanat et al., 1998b; Wood et al., 2000;

Dizdaroglu et al., 2001); et (iii) la cinétique enzymatique de la nucléase P1 peut être modifiée

par la présence de lésions dans l'ADN, mais elle parvient à couper au niveau de la plupart des

modifications connues, à l'exception notable des lésions formamido (Falcone et Box, 1997)

133

Page 144: These p Duez

3.2.3 Extraction de l'ADN cellulaire

3.2.3.1 Choix des conditions opératoires

Les méthodes d'extraction décrites commencent généralement par une lyse des cellules en

présence de protéinase K (Maidt et Floyd, 1996) ou de pronase E (Finnegan et al., 1995)

suivie par une étape de purification et de précipitation (éthanol ou isopropanol).

Une lyse de 2.5 h à 55°C en présence d'urée, de SDS et de protéinase K nous est apparue

suffisante pour dégrader la matrice cellulaire. Un traitement prolongé, préconisé par certains

auteurs (Zhang et al., 1997a), n'est pas nécessaire.

Les méthodes de purification peuvent être groupées en 5 catégories :

(i) extraction des solutions d'ADN par du phénol, du chloroforme et de l'alcool

isoamylique (Fraga et al., 1990; Shigenaga et al., 1990; Laws et Adams, 1996;

Gupta et al., 1997);

(ii) extraction par du chloroforme et de l'alcool isoamylique (Maidt et Floyd, 1996);

(iii) précipitation en 2 étapes avec un lavage intermédiaire par l'éthanol ("méthode

pronase") (Adachi et al., 1995; Finnegan et al., 1995);

(iv) extraction en phase solide sur des résines échangeuses d'ions (Kvam et Tyrrell,

1997a), sur hydroxyapatite (Floyd et al., 1986) ou, plus récemment, sur iodure de

sodium ("méthode chaotropique") (Nakae et al., 1995; Helbock et al., 1998); et

(v) extraction par un automate dédié (Yamamoto et al., 1992), éventuellement sous

atmosphère d'hélium ou d'argon (Wilson et al., 1993; Takeuchi et Morimoto, 1994;

Nakajima et al., 1996).

L'extraction au phénol a fait l'objet de pas mal de débats dans la littérature, la pureté et

l'état d'oxydation du réactif jouant probablement un rôle dans l'oxydation artefactuelle de la

dG (Claycamp, 1992; Haegele et al., 1994; Harris et al., 1994; Shigenaga et al., 1994;

Finnegan et al., 1995; Helbock et al., 1998). Cette étape n'étant pas indispensable, nous avons

préféré éviter de travailler avec un réactif aussi peu fiable. Nos essais préliminaires avec la

"méthode pronase" n'ont montré aucun avantage, en terme de rendement d'extraction, de

formation éventuelle d'artefact (Tableau 3.2-2) ou de vitesse de travail. De plus, la remise en

solution de l'ADN avant la seconde étape de précipitation requiert un temps considérable. En

ce qui concerne la méthode NaI que nous n'avons pas encore pu évaluer, ses auteurs

revendiquent un recouvrement plus constant d'ADN, moins d'oxydation artefactuelle et une

extraction plus rapide (Nakae et al., 1995; Helbock et al., 1998). Une validation de ce procédé

134

Page 145: These p Duez

n'est cependant pas disponible et l'impact réel de la méthode sur les taux de 8-oxodG reste par

ailleurs controversé (Haegele et al., 1998). L'extraction de l'ADN est en effet relativement

variable avec la méthode liquide/liquide que nous utilisons, mais cette variabilité peut être

compensée par l'utilisation de dG comme étalon interne.

Tableau 3.2-2 : Extraction par 2 méthodes de purification de l'ADN :

• extraction liquide/liquide avec du chloroforme : alcool isoamylique (24:1), suivie d'une précipitation par l'éthanol

• double précipitation par l'éthanol Les échantillons ont été séparés en 2 parties aliquotes qui ont été extraites par chacune des méthodes. Résultats d'une seule expérience.

Cellules P388D1 Extraction liquide/liquide Double précipitation par l'éthanol

µg ADN extrait (a)

8-oxodG par 105 dG

µg ADN extrait

(a) 8-oxodG

par 105 dG

Non stressées 89 0.9 95 0.7

Non stressées 66 1.0 70 0.9

+ H2O2 20 mM+ UVC 5 min 78 29.5 93 28.9

+ H2O2 20 mM+ UVC 10 min 138 35.2 80 33.1

+ H2O2 20 mM+ UVC 15 min 65 41.7 68 41.0

+ UVA 15 min 87 0.9 125 1.0

(a) Estimé à partir de l'absorbance UV à 260 nm (1 A260 = 50 µg/ml d'ADN)

Un traitement RNase (par la RNase A, éventuellement combinée avec la RNase T1) est

fréquemment appliqué pendant la phase de lyse (Maidt et Floyd, 1996) ou en étape finale

additionnelle (Fiala et al., 1989; Beehler et al., 1992; Laws et Adams, 1996; Verna et al.,

1998). Dans nos mains, la digestion RNase A pendant la lyse s'est avérée peu efficace. Les

bases de l'ARN n'interférant ni avec la digestion de l'ADN ni avec la chromatographie, cette

étape a été simplement supprimée comme proposé précédemment (Haegele et al., 1994).

3.2.3.2 Discussion et conclusion

En conclusion, la méthode retenue42, classique, a pu être appliquée à l'entièreté de ce

travail sans rencontrer de problème particulier.

Elle est vraisemblablement, comme l'ensemble des méthodes, soumise à des artefacts

oxydatifs (cf § 3.4.1). Ceux-ci semblent cependant relativement bien contrôlés, les taux de

42 Lyse des cellules en présence d'urée, de SDS et de protéinase K; purification par extraction liquide/liquide avec un mélange chloroforme : alcool isoamylique; précipitation par acétate de sodium et éthanol; lavage.

135

Page 146: These p Duez

base de 8-oxodG étant reproductibles et proches des taux rencontrés dans nombre de

publications.

Signalons 2 méthodes originales qui présentent cependant certains défauts :

(i) une élimination enzymatique de la guanine par la guanase pour réduire les artefacts

oxydatifs (Herbert et al., 1996). Cette méthode requiert cependant une double injection de

l'échantillon pour mesurer, d'une part la guanine, d'autre part la 8-oxodG après action de la

guanase; de plus, la 8-oxodG serait également substrat de la guanase (Helbock et al., 1998).

(ii) un traitement élégant consistant à exciser l'ADN par l'endonucléase FPG pour libérer

la 8-oxodG qui, après séparation de l'ADN, est mesurée par chromatographie (Jaruga et al.,

2000; Rodriguez et al., 2000). Cette méthode, qui permet d'obtenir des taux de base

extrêmement faibles pour des échantillons non stressés, présente cependant le même

inconvénient potentiel que les techniques FPG décrites au § 3.1, à savoir que toutes les lésions

ne sont peut-être pas accessibles à l'enzyme.

3.3 VALIDATION DE LA METHODE ANALYTIQUE

La méthode de dosage de la 8-oxodG dans l'ADN de cellules en culture a été validée

suivant le Guide de validation analytique de la SFSTP (Caporal-Gautier et al., 1992), aux

points de vue spécificité, linéarité, précision, exactitude, robustesse, stabilité des analytes et

seuils de détection et de quantification.

Nous avons délibérément choisi de réaliser cette étude sur des échantillons de cellules

sévèrement stressées (20 mM H2O2 + UVC). Ces conditions extrêmes induisent en effet de

nombreuses lésions oxydatives aux bases, mais aussi des liens croisés ADN-protéines et des

lésions dipyrimidines, dimères cyclobutanes et photoproduits (6-4). Ceci nous permet donc

d'assurer la capacité de la méthode CLHP à mesurer de manière fiable les bases 8-oxodG et

dG dans un ADN portant une grande variété de lésions.

La définition, éventuellement le protocole particulier suivi, l'analyse statistique, les

résultats et leur discussion seront présentés pour chacun des paramètres de validation évalués.

3.3.1 Spécificité

3.3.1.1 Définition

La spécificité d'une méthode représente sa faculté à mesurer sans équivoque l'analyte en

présence des autres constituants, des impuretés et des produits de dégradation qui peuvent être

présents dans la matrice de l'échantillon (Commission of the European Communities -

Directorate General Industry, 1993; USP XXIII, 1994).

136

Page 147: These p Duez

3.3.1.2 Protocole

3.3.1.2.1 Détection UV

Les pics UV de l'ADN ont été identifiés par co-injection d'étalons de pureté certifiée et

d'un échantillon biologique stressé. Leur identité et pureté ont été vérifiées à l'aide d'un

détecteur à barrette de diodes par un algorithme basé sur une analyse factorielle évolutive

(window evolving factor analysis). Cette méthode réalise une série d'analyses en composantes

principales (PCA)43 à partir des données d'une petite matrice de dimension constante se

déplaçant parallèlement à l'élution du pic44. Les valeurs propres de chaque PCA sont portées

en fonction du temps et, à chaque instant, le nombre de valeurs propres qui émergent

significativement du bruit de fond correspond au nombre de composés en coélution à cet

endroit du pic. L'analyse factorielle évolutive tire profit, à la fois, de l'information spectrale

classique et de l'information complémentaire contenue dans l'agencement des spectres en

fonction du temps de rétention; elle permet donc de spécifier si un pic est "pur", mais aussi à

quel moment les impuretés surviennent dans le pic, et ce, en temps réel (Gilliard, 1993).

Cette méthode, implémentée dans le logiciel du détecteur Gold, présente l'avantage certain

d'être applicable sans connaissance préalable des spectres UV des composants.

Les conditions optimales permettant d'assigner la pureté des pics ont été observées

(Gilliard et al., 1993), à savoir une vitesse d'acquisition des données de 1 HZ et une

absorbance maximale de 0.4 AU. Les coefficients de corrélation croisée (cross-correlation

coefficients) ont été déterminés grâce au logiciel Gold entre 200 et 400 nm pour chaque paire

de pics assignés.

Les pics de l'ARN ont été identifiés en comparant les temps de rétention avec ceux de pics

obtenus par digestion d'un ARN ribosomal du commerce.

3.3.1.2.2 Détection électrochimique

Les pics de la 8-oxodG et de la 8-oxoG ont été identifiés par co-injection d'étalons de

pureté certifiée. L'identité et la pureté du pic de 8-oxodG ont été déterminées par la

comparaison des rapports de signaux mesurés à différents potentiels pour un échantillon

43 Dans une analyse en composantes principales, les spectres, signaux mesurés en fonction de c longueurs d'onde et de p temps, sont représentés dans une matrice D. Comme les variables sont corrélées, le rang de D, la dimension de l'espace dans laquelle l'ensemble des éléments de D coexistent, est en relation directe avec le nombre de composés présents dans le "spectro-chromatogramme". Si un pic est pur, une seule composante principale (un seul vecteur, caractérisé par une "valeur propre") suffit à rendre compte de la variabilité observée dans les données; en cas de co-élution de 2 composés, 2 vecteurs orthogonaux deviennent nécessaires pour décrire la matrice, et ainsi de suite (Gilliard, 1993). 44 Avec un pas de 5, par exemple, la PCA portera sur les spectres 1 à 5, puis 6 à 10, puis 11 à 15, etc…

137

Page 148: These p Duez

stressé. Un essai d'établissement de voltamogramme hydrodynamique a également été tenté à

l'aide d'un détecteur de type Coularray.

3.3.1.3 Résultats

3.3.1.3.1 Détection UV

3.3.1.3.1.1 Analyse factorielle évolutive

L'analyse factorielle évolutive (Figure 3.3-1) ne démontre pas d'interférence dans les pics

de guanosine, 2'-désoxyguanosine, thymidine, adénosine et 2'-désoxyadénosine. Par contre,

les pics pour la cytidine, l'uridine et la 2'-désoxycytidine ne sont pas mono-composants; ils

co-éluent ou éluent dans le pic d'injection. Leur résolution est possible (Zhao et al., 1994),

Figure 3.3-1 : Chromatogramme UV des nucléosides obtenus par digestion enzymatique des

acides nucléiques. Cellules P388D1 stressées (20 mM H2O2 + 10 min UVC)

-0.1

0.1

0.3

0.5

0 5 10 15 20

Temps (min)

Sign

al (A

.U.)

2

1

3 4 5

Détection UV; 245 nm; 0.5 AUFS

1 = guanosine 2 = 2'-désoxyguanosine 3 = thymidine 4 = adénosine 5 = 2'-désoxyadénosine

Le graphique sous le chromatogramme est une présentation visuelle en temps réel de l'homogénéité des pics telle que mesurée par le détecteur à barrette de diodes. Le nombre de lignes horizontales représente le nombre de composés détectés par l'algorithme d'analyse factorielle évolutive; une seule ligne horizontale indique un pic homogène, mono-composant.

138

Page 149: These p Duez

mais inutile pour l'analyse qui nous préoccupe; elle exigerait des temps d'analyse

sensiblement plus longs ou un système gradient que nous préférons éviter en détection

électrochimique.

3.3.1.3.1.2 Coefficients de corrélation spectrale

Pour les différentes bases dont les pics sont purs, le Tableau 3.3-1 montre une excellente

corrélation croisée entre les spectres UV d'étalons de pureté certifiée et d'extraits cellulaires.

Tableau 3.3-1 : Coefficients de corrélation croisée entre les spectres UV (200 à 400 nm)

d'étalons et d'extraits cellulaires. Résultats d'une seule expérience.

Pic Comparaison avec le pic de même temps de rétention provenant de :

Cellules P388D1 non stressées

Cellules P388D1 stressées

(H2O2 + UVC 10 min)

guanosine ARN ribosomal 0.999963 0.999874

2'-désoxyguanosine dG étalon 0.999998 0.999992

thymidine dT étalon 0.999998 0.999998

adénosine ARN ribosomal 0.999989 0.999982

2'-désoxyadénosine dA étalon 0.999994 0.999998

3.3.1.3.2 Détection électrochimique

3.3.1.3.2.1 Rapport de pics à différents potentiels

Le Tableau 3.3-2 montre les rapports de pic obtenus à différents potentiels pour un étalon

et pour un extrait de cellules stressées. Le chromatogramme électrochimique obtenu à partir

de cellules stressées est présenté en Figure 3.3-2.

Tableau 3.3-2 : Identification de la 8-oxodG dans des cellules soumises à un stress oxydatif. Rapports de pics à différents potentiels.

(n = 3; entre parenthèses, étendue des valeurs)

Potentiels (mV)

8-oxodG étalon

Cellules stressées (H2O2 + UVC 10 min)

700 / 650 1.11 (1.07– 1.14) 1.15 (1.12 – 1.20)

700 / 600 1.45 (1.38 – 1.51) 1.44 (1.43 – 1.50)

700 / 550 3.00 (2.89 – 3.12) 3.03 (2.76 – 3.24)

700 / 500 4.00 (3.83 – 4.63) 4.09 (3.61 – 5.49)

650 / 600 1.31 (1.22 – 1.40) 1.27 (1.20 – 1.32)

600 / 550 2.47 (2.40 – 2.60) 2.16 (1.98 – 2.34)

600 / 500 3.40 (3.16 – 3.87) 3.05 (2.58 – 3.97)

550 / 500 1.38 (1.28 – 1.54) 1.41 (1.21 – 1.87)

139

Page 150: These p Duez

Figure 3.3-2 : Chromatogramme électrochimique des nucléosides obtenus par digestion enzymatique des acides nucléiques. Cellules P388D1 stressées (20 mM H2O2 + 10 min UVC)

-2.5

-1.5

-0.5

0.5

1.5

0 5 10 15 20

Temps (min)

Sign

al (n

A)

1 2

Détection ampérométrique; 700 mV vs Ag/AgCl; 2 nAFS

1 = 8-oxo-7,8-dihydro-2'-guanosine (8-oxoG) 2 = 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine (8-oxodG) (environ 6 pmoles injectées)

L'établissement du rapport de pics à différents potentiels est particulièrement fastidieux

car, à chaque variation de potentiel, un temps très long est requis pour stabiliser la surface de

l'électrode. En outre, le signal pour un échantillon non stressé est si faible que nous n'avons

pas réussi à le détecter à des potentiels inférieurs à 700 mv, ce qui nous a empêché d'établir

l'identité et la pureté du pic.

3.3.1.3.2.2 Essais sur détecteur à barrette d'électrodes

Nous avons essayé d'établir un voltamogramme hydrodynamique pour des échantillons

non stressés sur un détecteur à barrette d'électrodes. La Figure 3.3-3 présente les

chromatogrammes (i) d'une solution étalon contenant 20 nmoles de dG et 4 pmoles de

8-oxodG; (ii) d'une solution étalon contenant 2.5 nmoles de dG et 500 fmoles de 8-oxodG; et

(iii) d'un extrait biologique obtenu à partir de cellules non stressées (environ 100 fmoles,

comme déterminé par ampérométrie). Ces chromatogrammes ont été enregistrés à 4 potentiels

140

Page 151: These p Duez

simultanés45, 250, 275, 300 et 325 mV; cependant, l'électrode 4 (325 mV), vraisemblablement

défectueuse, s'est comportée de manière erratique pendant ces essais.

Figure 3.3-3 : Chromatogramme des nucléosides obtenus par digestion enzymatique des

acides nucléiques. Détecteur à barrette d'électrodes. Potentiels : (1) 250 mV; (2) 275 mV; (3) 300 mV; (4) 325 mV

0.0 2.0 4.0 6.0 8.0 10.0 12.0 14.0 16.0-20

-10

0

10

Retention time (minutes)

Response (nA)

4

21

3

5

45 Les potentiels d'un détecteur "coulométrique" sont fixés par rapport à une électrode solide ddonc différents des potentiels ampérométriques fixés par rapport à une électrode Ag/AgCl.

Etalon 4 pmoles8-oxodG

Etalon 00 fmoles8-oxodG

141

e palladium et sont

Page 152: These p Duez

0.0 5.0 10.0 15.0 20.0 25.0

-4.0

-2.0

0.0

2.0

4.0

Retention time (minutes)

Response (nA)

4

21

Extrait biologique blanc 100 fmoles 8-oxodG

3

Ces essais nous ont permis de constater que la distribution des potentiels sur plusieurs

électrodes dilue en fait le signal qui sombre rapidement dans le bruit de fond. Il n'apparaît

donc pas possible d'établir un voltamogramme ou de mesurer des rapports de potentiel pour

des taux aussi faibles sur un Coularray, du moins sur le matériel que nous avons testé.

3.3.1.4 Discussion et conclusion

Pour un biomarqueur, il n'est généralement pas possible de reconstituer une matrice ne

contenant pas l'analyte. L'étude de la spécificité repose donc entièrement sur la sélectivité du

détecteur et, en fonction de la méthode de détection, l'homogénéité du pic chromatographique

est plus ou moins facile à vérifier. Dans nos conditions, la méthode d'extraction étant

relativement spécifique des acides nucléiques et les pics dus à l'ARN n'interférant, ni avec la

8-oxodG, ni avec la dG, nous ne présumions aucune interférence de la matrice cellulaire.

En détection UV, en fonction de la similarité spectrale et de la résolution

chromatographique, l'analyse factorielle évolutive peut détecter entre 0.3 et 9 % d'impuretés

(Gilliard et al., 1993). Notre étude démontre donc que les pics de guanosine, 2'-

désoxyguanosine, thymidine, adénosine et 2'-désoxyadénosine sont essentiellement

homogènes, même pour un échantillon sévèrement stressé.

En détection ampérométrique, l'étude de sélectivité, basée sur le rapport des pics

enregistrés à différents potentiels, présente de nombreuses limitations : (i) elle ne peut, dans le

meilleur des cas, détecter que de 5 à 10 % d'impuretés; (ii) elle est inapplicable à des taux très

142

Page 153: These p Duez

faibles d'analytes, tels que mis en évidence dans un échantillon non stressé; et (iii) elle exige

des quantités importantes de matériel biologique. Nos données montrent que, même si le

faible pic observé dans les échantillons blanc n'est pas pur, le composé apparaissant suite au

stress oxydatif appliqué est bien la 8-oxodG.

3.3.2 Linéarité

3.3.2.1 Définitions

La linéarité d'une méthode analytique est sa capacité à obtenir des résultats proportionnels,

directement ou par une transformation mathématique bien définie, à la concentration de

l'analyte dans l'échantillon et ce, à l'intérieur d'un certain intervalle (Commission of the

European Communities - Directorate General Industry, 1993; USP XXIII, 1994). La linéarité

réfère à la réponse globale du système (NCCLS, 1992).

3.3.2.2 Protocole

Les courbes concentration – réponse du détecteur ont été déterminées pour des solutions

aqueuses et un extrait d'acides nucléiques enrichi en dG, T, dA et 8-oxodG et ce, à 8 niveaux

de concentration sur 4 jours. L'extrait d'acides nucléiques a été préparé à partir de 5 x 10

cellules P388D1 non stressées, par simple montée en échelle de la méthode appliquée en

routine; cet extrait a été repris dans 9.25 ml de tampon TE et aliquoté en 36 microtubes de

220 µl; ceux-ci ont été enrichis, stockés à 4°C, digérés enzymatiquement et analysés suivant

notre protocole général. La mesure de la linéarité en présence de la matrice cellulaire permet

également la détermination de l'exactitude.

8

3.3.2.2.1 Solutions d'enrichissement

Les concentrations des solutions d'enrichissement ont été choisies à partir d'un pré-test de

linéarité. Une solution-mère est préparée par pesée d'environ 5.5 mg de dG, 5.1 mg de dC,

4.9 mg de dT et 5.5 mg de dA, ajout de 1350 µl d'une solution environ 11.3 µM de 8-oxodG

et addition d'eau ad 5.0 ml. A partir des dilutions détaillées au Tableau 3.3-3, les solutions

aqueuses et ADN sont enrichies comme suit :

- solution aqueuse : 269 µl d'eau + 30 µl d'enrichissement

- solution ADN : 220 µl de solution aliquote d'ADN + 30 µl d'enrichissement 46

L'extrait d'ADN provenant de 5 x 108 cellules est repris dans 9.25 ml, dispensé en parties

aliquotes de 220 µl qui sont additionnées de 30 µl de solution d'enrichissement. Dans le

procédé à valider, la digestion enzymatique porte sur un extrait provenant de 10 cellules 7

46 Après digestion enzymatique, le volume total de la solution ADN sera de 299 µl

143

Page 154: These p Duez

repris dans 250 µl. La quantité d'acides nucléiques dans chaque tube est donc très proche de

celle réalisée en routine; elle équivaut à :

cellules1018.1soitcellules220.025.91050 7

8

×××

Cette concentration a été choisie afin d'évaluer la linéarité dans les conditions extrêmes

pouvant être retrouvée en pratique; 20 % de variation globale sont en effet tout à fait possibles

en raison d'une inexactitude dans le comptage de cellules et/ou d'une fluctuation dans le

rendement d'extraction de l'ADN.

Tableau 3.3-3 : Dilution des solutions d'enrichissement et ajouts réalisés Enrichissement dans 30 µl

A partir de

+ µl d'eau 8-oxodG (pmoles)

Dilution

µl (a) dG (nmoles)

T (nmoles)

dA (nmoles)

Solution 1 --- --- 94.04 121.14 130.65

Solution 2 Sol. 1 150 94.66 93.18

Solution 3 400 300 53.74 70.32 74.66

Sol. 1 300 35.26 45.43 48.99

Solution 5 Sol. 1

--- 123.05

500 72.34 100.50

Sol. 1 69.22

Solution 4 500 46.15

150 750 15.67 20.51 20.19 21.78

Solution 6 Sol. 5 100 3.13 4.04 4.36

Solution 7 Sol. 5 900 2.05 2.02

Solution 8 200 800 0.63 0.82 0.87

(a) Ces valeurs d'enrichissements tiennent compte de la 8-oxodG qui contamine la dG

400 4.10

100 1.57 2.18

Sol. 6 0.81

3.3.2.2.2 Conditions chromatographiques

Tous les chromatogrammes ont été enregistrés dans les conditions de routine avec pour

détecteur électrochimique la cellule TL5A. Le système est laissé sous flux la nuit, à un débit

de 0.2 ml/min, détecteur coupé, afin d'éviter tout problème de cristallisation dans

l'appareillage.

3.3.2.3 Etude de la linéarité

Pour chaque jour, les droites D1 et D2, correspondant l'une aux solutions aqueuses, l'autre

aux solutions ADN, ont été calculées par régression linéaire. Les pentes (a1 et a2), les

ordonnées à l'origine (b1 et b2) et les coefficients de détermination (R²) ont été calculés pour

chacune des droites selon les équations classiques.

144

Page 155: These p Duez

3.3.2.3.1 Conditions d'application

La méthode des moindres carrés non pondérée suppose quelques conditions d'application :

• les indéterminations ne portent que sur les termes dépendants

• la distribution des erreurs sur les variables dépendantes doit être normale ou

proche de la normale

• les erreurs résiduelles sont aléatoires, indépendantes, de moyenne nulle et de

variances identiques (condition d'homogénéité des variances ou homoscédasticité)

De par la nature des erreurs dans un dosage chromatographique, nous avons considéré

dans ce travail que les observations se distribuaient a priori selon une courbe gaussienne ou

proche de la gaussienne

3.3.2.3.2 Liste des symboles

Les symboles utilisés sont ceux de (Caporal-Gautier et al., 1992)

x ij valeur brute indépendante Yij Variable transformée

valeur brute dépendante y ij Y

Yj

m

x

y

moyenne générale des valeurs Y des k groupes

ij

moyenne des valeurs Y de chaque groupe j j indice de groupe ij

i indice des valeurs individuelles dans le groupe j

s écart étalon

k nombre de groupes CV coefficient de variation

nombre d'observations du groupe j s² variance nj

n nombre moyen de valeurs par groupe s²max variance la plus élevée

N nombre total d'observations y dans l'ensemble des k groupes

Sx écart étalon estimé de la variable x ij ij ij

m moyenne de n valeurs du groupe j j Sy écart étalon estimé de la variable y j ij ij

moyenne des moyennes m de groupes R coefficient de corrélation j

moyenne générale des valeurs x des k groupes

R² coefficient de détermination ij

moyenne générale des valeurs y des k groupes

ij ddl nombre de degrés de liberté

risque de première espèce α

3.3.2.3.3 Calcul de la droite de régression

La méthode des moindres carrés permet de calculer :

( ) ( )( )∑ ∑

∑ ∑

= =

= ==k

1j

2n

1iij

ijk

1j

n

1iij

j

j

x-x

y-y.x-xb • la pente :

• l'ordonnée à l'origine : x.bya −=

145

Page 156: These p Duez

• la covariance : ( ) ( )

1N

y-y.x-xySx

ijk

1j

n

1iij

ijij

j

−=∑∑

= =

• le coefficient de corrélation : ijij

ijij

Sy.SxySxR =

• le coefficient de détermination : R²

Les calculs sont effectués à l'aide du tableur Excel, par la fonction "DROITE.REG" qui,

sous sa forme matricielle, nous fournit les données principales. L'exactitude des calculs a été

vérifiée manuellement à l'aide de quelques exemples.

3.3.2.3.4 Comparaison de l'ordonnée à l'origine avec zéro

Pour chacune des droites établies, nous avons calculé :

• s²R : ( ) ( )

2N

x-x.by-y²s

k

1j

n

1i

2ij

2k

1j

n

1i

2ij

R

jj

−=

∑ ∑∑∑= == =

• la variance de l'ordonnée à l'origine: ( )

+=

∑ ∑= =

k

1j

n

1i

2ij

Rj

x-x

²xN1.²sa²s

• le rapport : saa

t calc =

Si le t ainsi calculé est inférieur au t lu dans la table de Student pour le seuil 0.05 et

(N – 2) ddl, l'ordonnée à l'origine n'est pas significativement différente de 0 au seuil 0.05.

Alternativement, la probabilité exacte du t calculé est obtenue par la fonction

"LOI.STUDENT" du tableur Excel.

(0.05; N-2)

3.3.2.3.5 Comparaison des pentes de la "droite aqueuse" et de la "droite ADN"

Afin de pouvoir utiliser des étalons préparés dans l'eau pour la quantification dans un

échantillon, il faut démontrer que le dosage dans l'eau est comparable à celui réalisé dans un

échantillon, donc que les pentes b et b des 2 droites ne diffèrent pas significativement. 1 2

Nous avons donc calculé :

• la variance de chaque pente : ( )∑ ∑

= =−

=k

1j

nj

1i

2ij

R

xx

²sb²s

146

Page 157: These p Duez

• le rapport :

21

21calc

b²sb²sbb

t+

−=

Si le t ainsi calculé est inférieur au t(0.05; N1+N2 - 4) lu dans la table de Student pour le seuil

0.05 et (N1 + N2 – 4) ddl, les 2 pentes ne sont pas significativement différentes au seuil 0.05.

Alternativement, la probabilité exacte du t calculé est obtenue par la fonction

"LOI.STUDENT" du tableur Excel.

3.3.2.3.6 Test d'homogénéité des variances intra-groupe

Les tests "existence d'une pente significative" et "validité de la droite de régression (défaut

d'ajustement)" sont basés sur des procédures ANOVA; celles-ci sont connues pour être

relativement robustes vis-à-vis de leurs critères d'application. Cependant, en chromatographie,

les études de linéarité qui englobent un domaine expérimental étendu peuvent présenter des

coefficients de variation homogènes et donc une forte hétéroscédasticité, les variances étant

alors concentration-dépendantes. Afin de vérifier si les variances sont homogènes ou pas,

nous avons utilisé le test de Cochran, tel que recommandé par le National Committee for

Clinical Laboratory Standards américain (NCCLS, 1992).

On calcule donc :

• l'inégalité : )1n;k;(nj

1jj

C²s

max²sC −α

=

<=

La variable C est simplement le rapport de la plus grande variance sur la somme de

l'ensemble des variances des k groupes j. Si l'inégalité est vérifiée avec C(0.05; k; n - 1) lu dans la

table de Cochran, les variances des différents groupes j ne sont pas significativement

différentes au seuil 0.05.

En cas de variances non homogènes, nous avons procédé à une transformation

logarithmique des données, transformation recommandée dans le cas de variances

concentration-dépendantes (Caporal-Gautier et al., 1992; NCCLS, 1992).

3.3.2.3.7 Test de signification statistique de la pente

Ce test consiste à comparer les variations dues à la régression à la variation résiduelle, qui

provient des erreurs expérimentales et d'ajustement. La "variation de régression" est attribuée

entièrement à la régression de y par rapport à x, alors que l'autre composante mesure

l'inaptitude de la réponse y à tomber exactement sur la droite de régression (NCCLS, 1992).

147

Page 158: These p Duez

La variation totale est donc répartie suivant le tableau d'analyse de variance ci-dessous

(Tableau 3.3-4).

Tableau 3.3-4 : Test de signification statistique de la pente Source de variation ddl Somme des carrés Variance F calculé

( )∑ ∑ ∑= =

−=k

1j

nj

1i

2ij yy²T

( )∑ ∑=

−=k

1j

2jj xx.n.²b²I ∑= ²I²s I

∑ ∑ ∑−= ²I²T²R2N²R

²s I −= ∑

R

I

²s²sF =

Variation totale N - 1

Variation due à la régression 1

Variation résiduelle N - 2

Si le F calculé est supérieur au F tabulaire F(α; 1; N - 2), on conclut à l'existence d'une pente

significative, donc à une dépendance linéaire, au seuil de probabilité considéré. La probabilité

exacte du F calculé est obtenue par la fonction "LOI.F" du tableur Excel.

Remarquons que ce F calculé est en fait directement affiché par Excel, si les données

statistiques de la formule "DROITEREG" sont présentées sous leur forme matricielle.

3.3.2.3.8 Test de validité de la droite de régression : test du défaut d'ajustement

Ce test permet de comparer les erreurs expérimentales (S²E) et d'ajustement (S² ) qui

forment la variation résiduelle. La première composante mesure l'inaptitude à répéter de

manière identique les résultats pour un taux donné en analyte; la seconde composante est

appelée le défaut d'ajustement (lack of fit). Si les données sont significativement non linéaires

l'erreur due au défaut d'ajustement sera significativement supérieure à l'erreur expérimentale

pure (NCCLS, 1992). La variation résiduelle est donc répartie suivant le tableau d'analyse de

variance ci-dessous (Tableau 3.3-5).

I

Tableau 3.3-5 : Test de validité de la droite de régression Source de variation ddl Somme des carrés Variance F calculé

( )∑ ∑∑= =

−=k

1j

nj

1i

2jij yy²E

kN²E

²s E −= ∑E

L

²s²sF =

∑ ∑ ∑−= ²E²R²L2k²L

²s L −= ∑

Erreur expérimentale N - k

Variation résiduelle k - 2

148

Page 159: These p Duez

Si le F calculé est inférieur au F tabulaire F(α; k - 2; N - k), l'ajustement est considéré comme

valide, au seuil de probabilité considéré. La probabilité exacte du F calculé est obtenue par la

fonction "LOI.F" du tableur Excel.

Remarquons que cette valeur F calculée est identique à la valeur G de la note de guidance

" Evaluation of the linearity of quantitative analytical methods" proposée par le NCCLS

(NCCLS, 1992). Nous avons testé les limites de cette méthode d'évaluation de la linéarité. Il

apparaît notamment que, dans les cas où la précision expérimentale est excellente, la

répartition de la variation résiduelle en erreur et en défaut d'ajustement n'a que peu de

signification; par exemple, le déplacement d'un seul point sur 30 peut suffire à complètement

modifier les conclusions d'un test. La note de guidance du NCCLS est consciente de cet état

de choses et conclut que l'évaluation visuelle de la linéarité reste la meilleure technique

(NCCLS, 1992).

3.3.2.4 Résultats

3.3.2.4.1 Linéarité du dosage de la 8-oxodG

3.3.2.4.1.1 Données et graphiques

Le Tableau 3.3-6 présente les données mesurées respectivement pour les "solutions

aqueuses" et les "solutions ADN". La Figure 3.3-4 présente les données sous forme de 4

graphiques portant, par jour, les points expérimentaux et les 2 droites de régression. Nous

constatons de visu une très bonne corrélation entre la réponse électrochimique et les quantités

ajoutées ainsi qu'un excellent parallélisme entre les droites obtenues en milieu aqueux et en

milieu biologique. Les Figures 3.3-5 et 3.3-6 présentent les données des 4 jours, pour,

respectivement, les mesures obtenues en milieu aqueux et en milieu biologique, ainsi que les

droites moyennes sur lesquelles a porté l'étude de linéarité.

Les Figures 3.3-5 et 3.3-6 montrent que le signal électrochimique baisse de jour à jour.

En fait, notre habitude de laisser le système sous flux la nuit (§ 3.3.2.2.2), donc de passer de la

phase mobile à faible débit sur la surface de l'électrode hors potentiel, induit un effet de

passivation qui provoque une réduction générale des courants d'oxydation le jour suivant. Un

simple polissage avec du méthanol suffit cependant à restaurer le signal d'origine. Nous

avons, par la suite, arrêté le flux pendant la nuit, ce qui nous a permis de maintenir le signal

électrochimique relativement constant de jour à jour; ce phénomène, identique pour les 2

cellules électrochimiques, sera démontré par la seconde étude de linéarité sur le détecteur CC-

5 (§ 3.3.2.6).

149

Page 160: These p Duez

Tableau 3.3-6 : Données de l'étude de linéarité pour la 8-oxodG

Signal pour 1 nAFS :

Enrichissement pmoles

injectées dans 100 µl

Jour La solution aqueuse

La solution ADN

1 31.45 1 1235136 1249151 2 1178250 1185659 3 1115368 1155828 4 1030183 1086940

2 24.19 1 958236 975115 2 876459 890544 3 843470 849729 4 780226 799355

3 17.97 1 712761 2 660008 656934 622479 636301 4 598295 591420

4 11.79 1 465597 425458 430707

3 411883 4 388858 387320

5

703628

3

450363 2

410059

5.24 1 198811 215187 2 202199 193256 3 187984 191908 4 179777 175707

6 1.05 42075 46585 44417 40955 38396 41810 41410 44792

7 0.52 1 20581 22813 2 22080 23503 3

1 2 3 4

20747 25574 4 18750 25268

8 0.21 1 10064 15547 2 11225 13741 3 10712 15918 4 11766 14939

ADN blanc (non enrichi)

---- 1 ---- 4299 ---- 2 ---- 6457 ---- 3 ---- 9836 ---- 4 ---- 9813

150

Page 161: These p Duez

Figure 3.3-4 : Droites de régression journalières pour la 8-oxodG ( : solution aqueuse; : solution ADN)

Jour 1

0.0E+00

2.0E+05

4.0E+05

6.0E+05

8.0E+05

1.0E+06

1.2E+06

1.4E+06

0 5 10 15 20 25 30 35

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Solution aqueuse

Solution ADN

Jour 2

0.0E+00

2.0E+05

4.0E+05

6.0E+05

8.0E+05

1.0E+06

1.2E+06

1.4E+06

0 5 10 15 20 25 30 35

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Solution aqueuse

Solution ADN

Figure 3.3-5 : 8-oxodG. Solutions aqueuses. Points expérimentaux mesurés pendant

Jour 3

0.0E+00

2.0E+05

4.0E+05

6.0E+05

8.0E+05

1.0E+06

1.2E+06

1.4E+06

0 5 10 15 20 25 30 35

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Solution aqueuse

Solution ADN

Jour 4

0.0E+00

2.0E+05

4.0E+05

6.0E+05

8.0E+05

1.0E+06

1.2E+06

0 5 10 15 20 25 30 35

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Solution aqueuse

Solution ADN

les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.990)

0.0E+00

2.0E+05

4.0E+05

6.0E+05

8.0E+05

1.0E+06

1.2E+06

1.4E+06

0 5 10 15 20 25 30 35

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Jour 1Jour 2Jour 3Jour 4

151

Page 162: These p Duez

Figure 3.3-6 : 8-oxodG. Solutions ADN. Points expérimentaux mesurés pendant

les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.991)

0.0E+00

2.0E+05

4.0E+05

6.0E+05

8.0E+05

1.0E+06

1.2E+06

1.4E+06

0 5 10 15 20 25 30 35

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

alJour 1Jour 2Jour 3Jour 4

3.3.2.4.1.2 8-oxodG : Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro

Le Tableau 3.3-7 montre que les ordonnées à l'origine ne sont pas significativement

différentes de 0, qu'il s'agisse de la "droite aqueuse" ou de la "droite ADN".

Tableau 3.3-7 : Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro t (0.05; 6) = 2.447; t (0.05; 7) = 2.365 "Droite aqueuse" (n = 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

a -2091 1869 878 6061

sa 3639 5868 3395 3267

t calculé 0.575 0.318 0.259 1.855

p 0.586 NS 0.761 NS 0.805 NS 0.113 NS

"Droite ADN" (n = 9) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

3899 1050 3302

3313 6690

1.18 0.244 0.436 0.491

p 0.278 NS 0.814 NS 0.676 NS 0.638 NS

a 2918

sa 4296 6725

t calculé

152

Page 163: These p Duez

3.3.2.4.1.3 8-oxodG : Comparaison des pentes

Comme les Figures 3.3-5 et 3.3-6, le Tableau 3.3-7 montre que les pentes des "droites

aqueuses" ainsi que celles des "droites ADN" diffèrent sensiblement de jour à jour. Cette

variation de pente peut être attribuée au stockage des échantillons avant l'analyse. En effet, la

dG s'oxyde lentement en 8-oxodG (cf § 3.3.8). Cet artefact, conjugué à la passivation de

l'électrode (cf § 3.1.1.4.1.1) explique vraisemblablement le léger basculement des pentes

observé dans notre étude.

Par contre, au sein du même jour, la "droite aqueuse" et la "droite ADN" sont parallèles,

au seuil 0.05 pour les jours 1, 2 et 3; au seuil 0.01 pour le jour 4.

Tableau 3.3-7 : Comparaison des pentes des droites de régression t (0.05; 64) = 1.998

Jour 2

(0.05; 12) = 2.178; t (0.05; 13) = 2.160; t (0.05; 14) = 2.145; t "Droite aqueuse" (n = 8 + 8) Jour 1 Jour 3 Jour 4

1.000 0.999 1.000 1.000

b 39431

36838 35095 32464

sb 226 365 211 203

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3 Jour 3 / Jour 4

t calculé 6.03 4.13 8.97

p 5 x 10-05 *** 0.001 ** 1 x 10-06 ***

"Droite ADN" (n = 9 + 9) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

R² 1.000 1.000 0.999 0.999

b 39626 37132 35817 33600

sb 219 284 442 444

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3 Jour 3 / Jour 4

t calculé 6.96 2.51 3.54

p 7 x 10-6 *** 0.025 * 0.003 **

Comparaison entre "Droite ADN" et "Droite aqueuse" (n = 8 + 9)

Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

t calculé 0.621 0.635 1.47 2.33

p 0.545 NS 0.536 NS 0.164 NS 0.037 *

Comparaison entre "Droite moyenne ADN" et "Droite moyenne aqueuse" (n = 32 + 36)

t calculé 0.612

p 0.543 NS

153

Page 164: These p Duez

3.3.2.4.1.4 8-oxodG : Tests pour la linéarité de la "droite aqueuse"

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.469 •

• C (0.05; 8; 3) = 0.4377

Comme le Ccalculé est supérieur au Ctabulé, les variances ne peuvent être considérées

homogènes au seuil de probabilité 0.05. Elles apparaissent en fait concentration-dépendantes;

nous avons donc procédé à une transformation log – log des données afin de rendre les

variances homogènes pour la suite des tests.

b. Test de signification statistique de la pente

Après transformation, nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur

tabulaire :

• F = 10585

calculé

F (0.05; 1; 30) = 4.171

p du Fcalculé = 8 x 10-40

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 4.967 •

3.3.2.4.1.5

F (0.05; 6; 24) = 2.508

• p du Fcalculé = 0.002

Nous concluons à l'existence d'une association linéaire significative seulement au

seuil 0.001. Rappelons les considérations développées sur ce test de défaut d'ajustement

(§ 3.3.2.3.7). Dans le cas présent, la transformation des données a fortement réduit les écarts

entre les valeurs, "augmentant" artificiellement leur précision et mettant en défaut le test.

L'examen visuel des données nous permet cependant d'affirmer, sur base non statistique, que

la relation linéaire existe.

8-oxodG : Tests pour la linéarité de la "droite ADN"

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.405 •

• C (0.05; 9; 3) = 0.4027

154

Page 165: These p Duez

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

b. Test de signification statistique de la pente

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 4569 •

F (0.05; 1; 34) = 4.130

p du Fcalculé = 8 x 10-38

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

• F = 0.305

calculé

F (0.05; 7; 27) = 2.373

p du Fcalculé = 0.945

Comme le Fcalculé est inférieur au Ftabulé, , nous concluons à l'existence d'une association

linéaire significative.

3.3.2.4.2 Linéarité du dosage de la 2'désoxyguanosine

3.3.2.4.2.1 Données et graphiques

Le Tableau 3.3-8 présente les données mesurées respectivement pour les "solutions

aqueuses" et les "solutions ADN". Les Figures 3.3-7 et 3.3-8 présentent les données des 4

jours, pour, respectivement, les mesures obtenues en milieu aqueux et en milieu biologique,

ainsi que les droites moyennes sur lesquelles a porté l'étude de linéarité.

L'enrichissement numéro 1 étant trop élevé, un plafonnement du pic était manifeste dans

les "solutions ADN"; ces points n'ont donc pas été considérés.

155

Page 166: These p Duez

Tableau 3.3-8 : Données de l'étude de linéarité pour la 2'désoxyguanosine

Signal pour 1 AFS :

Enrichissement nmoles

injectées dans 100 µl

Jour La solution aqueuse

La solution ADN

1 41.16 1 224275 267365 2 215986 241211 3 216732 253741 4 208681 256108

2 31.66 1 163756 231806 2 156656 208053

157679 3 216248 4 154900 219978

3 23.52 1 119888 200921 2 115995 194544 3 114643 170570 4 115724 192549

4 15.43 1 77214 150479 2 75498 146222 3 75020 127748 4 75987 143353

5 6.86 1 34901 105070 2 34485 100984 3 34851 102059 4 33916 91513

6 1.37 1 6829 51697 2 6818 70445 3 6835 56780 4 6680 70234

7 0.69 1 3360 43036 2 3426 69255 3 3510 56388 4 3303 68768

8 0.27 1 1296 67979 2 1267 59577 3 1276 66886 4 1296 59068

---- 1 ---- 45800 ---- 2 ---- 45148 ---- 3 ---- 65516

ADN blanc (non enrichi)

---- 4 ---- 54159

156

Page 167: These p Duez

Figure 3.3-7 : 2'désoxyguanosine. Solutions aqueuses. Points expérimentaux mesurés pendant les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.998)

0.0E+00

5.0E+04

1.0E+05

1.5E+05

2.0E+05

2.5E+05

0 10 20 30 40 50

Enrichissement (nmoles / 100 µl)

Sign

alJour 1Jour 2Jour 3Jour 4

Figure 3.3-8 : 2'désoxyguanosine. Solutions ADN. Points expérimentaux mesurés pendant

les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.975)

0.0E+00

5.0E+04

1.0E+05

1.5E+05

2.0E+05

2.5E+05

0 10 20 30 40 50

Enrichissement (nmoles / 100 µl)

Sign

al

Jour 1Jour 2Jour 3Jour 4

157

Page 168: These p Duez

3.3.2.4.2.2 2'désoxyguanosine : Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro

Le Tableau 3.3-9 montre que l'ordonnée à l'origine n'est pas significativement différente

de 0 pour la "droite aqueuse". La dG endogène étant en quantité fort importante, ce test est

forcément négatif pour la "droite ADN".

Tableau 3.3-9 : 2'désoxyguanosine. Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro t (0.05; 6) = 2.447 "Droite aqueuse" (n = 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

a -1870 -1326 -1453 -643

sa 1918 1845 2019 987

t calculé 0.975 0.719 0.720 0.651

p 0.367 NS 0.499 NS 0.499 NS 0.539 NS

"Droite ADN" (n = 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

a 52262 60791 59532 59876

sa 5510 5236 3588 2854

t calculé 9.49 11.61 16.60 20.98

p 1. 10-5 *** 2 x 10-5 *** 3 x 10-6 *** 8 x 10-7 ***

3.3.2.4.2.3 2'désoxyguanosine : Comparaison des pentes

Comme le montre le Tableau 3.3-10, toutes les droites sont de pentes parallèles et il n'y a

ni effet "jour", ni effet "matrice", au seuil de probabilité de 0.05.

158

Page 169: These p Duez

Tableau 3.3-10 : 2'désoxyguanosine. Comparaison des pentes des droites de régression t (0.05; 12) = 2.178; t (0.05; 60) = 2.000 "Droite aqueuse" (n = 8 + 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

R² 0.998 0.998 0.998 0.999

b 5345 5132 5144 5007

sb 91 88 96 47

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3 Jour 3 / Jour 4

t calculé 1.681 0.091 1.280

p 0.119 NS 0.929 NS 0.225 NS

"Droite ADN" (n = 8 + 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

R² 0.979 0.973 0.986 0.992

b 5999 5112 4836 5271

sb 363 345 236 188

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3 Jour 3 / Jour 4

1.771 0.658 1.439

p 0.102 NS 0.523 NS 0.176 NS

Comparaison entre "Droite ADN" et "Droite aqueuse" (n = 8 + 8)

Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

t calculé 1.747 0.057 1.205 1.362

p 0.106 NS 0.955 NS 0.251 NS 0.198 NS

Comparaison entre "Droite moyenne ADN" et "Droite moyenne aqueuse" (n = 32 + 32)

t calculé 0.909

p 2.000 NS

t calculé

3.3.2.4.2.4 2'désoxyguanosine : Tests pour la linéarité de la "droite aqueuse"

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.657 •

• C (0.05; 8; 3) = 0.4377

Comme le Ccalculé est supérieur au Ctabulé, les variances ne peuvent être considérées

homogènes au seuil de probabilité 0.05. Elles apparaissent en fait concentration-dépendantes;

nous avons donc procédé à une transformation log – log des données afin de rendre les

variances homogènes pour la suite des tests.

159

Page 170: These p Duez

b. Test de signification statistique de la pente

Après transformation, nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur

tabulaire :

Fcalculé = 134756 •

F (0.05; 1; 30) = 4.171

p du Fcalculé = 2 x 10-56

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 6.035 •

3.3.2.4.2.5

F (0.05; 6; 24) = 2.508

• p du Fcalculé = 0.0006

Nous concluons à l'existence d'une association linéaire significative seulement au

seuil 0.0006. Rappelons les considérations développées sur ce test de défaut d'ajustement

(§ 3.3.2.3.7). Dans le cas présent, la transformation des données a fortement réduit les écarts

entre les valeurs, "augmentant" artificiellement leur précision et mettant en défaut le test.

L'examen visuel des données nous permet cependant d'affirmer que la relation linéaire existe.

2'désoxyguanosine : Tests pour la linéarité de la "droite ADN"

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.229 •

• C (0.05; 8; 3) = 0.4377

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

b. Test de signification statistique de la pente

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 1164 •

F (0.05; 1; 30) = 4.171

p du Fcalculé = 1.5 x 10-25

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

160

Page 171: These p Duez

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 1.317 •

F (0.05; 6; 24) = 2.508

p du Fcalculé = 0.288

Comme le Fcalculé est inférieur au Ftabulé, , nous concluons à l'existence d'une association

linéaire significative.

3.3.2.4.3 Linéarité du dosage de la thymidine

3.3.2.4.3.1 Données et graphiques

Le Tableau 3.3-11 présente les données mesurées respectivement pour les "solutions

aqueuses" et les "solutions ADN". Les Figures 3.3-9 et 3.3-10 présentent les données des 4

jours, pour, respectivement, les mesures obtenues en milieu aqueux et en milieu biologique,

ainsi que les droites moyennes sur lesquelles a porté l'étude de linéarité.

Tableau 3.3-11 : Données de l'étude de linéarité pour la thymidine

Signal pour 1 AFS : Enrichissement

nmoles injectées

dans 100 µlJour La solution

aqueuse La solution

ADN 1 40.51 1 68034 88184 2 64402 78281

66296

1 80051

3 86655 4 63000 92375

2 31.17 53036 2

49584 65515 3 49345 67333

4 49084 76065

3 23.15 1 40113 68000 2 37462 67680 3 37841 67287 4 37266 63371

4 15.19 1 26032 56051 2 25003 53956 3 24270 42935 4 24963 52572

161

Page 172: These p Duez

Tableau 3.3-11 (Suite) : Données de l'étude de linéarité pour la thymidine

Signal pour 1 AFS : Enrichissement

nmoles injectées

dans 100 µlJour La solution

aqueuse La solution

ADN 5 6.75 1 11962 42323 2 11425 40133

2281

3 11228 40001 4 11056 33706

6 1.35 1 18727 2 2122 26669 3 2130 19166 4 2187 30053

7 0.68 1 1042 15025 2 1088 30886 3 1120 20485 4 1082 29820

8 0.27 1 406 30262 2 453 20348 3 387 28454 4 369 21803

---- 1 ---- 17487 ---- 2 ---- 16815 ---- 3 ---- 29092

ADN blanc (non enrichi)

---- 4 ---- 19747

Figure 3.3-9 : Thymidine. Solutions aqueuses. Points expérimentaux mesurés pendant les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.998)

0.E+00

1.E+04

2.E+04

3.E+04

4.E+04

5.E+04

6.E+04

7.E+04

8.E+04

0 10 20 30 40 50

Enrichissement (nmoles / 100 µl)

Sign

al

Jour 1Jour 2Jour 3Jour 4

162

Page 173: These p Duez

Figure 3.3-10 : Thymidine. Solutions ADN. Points expérimentaux mesurés pendant les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.942)

0.E+00

1.E+04

2.E+04

3.E+04

4.E+04

5.E+04

6.E+04

7.E+04

8.E+04

9.E+04

1.E+05

0 10 20 30 40 50

Enrichissement (nmoles / 100 µl)

Sign

al

Jour 1Jour 2Jour 3Jour 4

3.3.2.4.3.2 Thymidine : Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro

Le Tableau 3.3-12 montre que l'ordonnée à l'origine n'est pas significativement différente

de 0 pour la "droite aqueuse". Le dT endogène étant en quantité fort importante, ce test est

forcément négatif pour la "droite ADN".

Tableau 3.3-12 : Thymidine. Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro t (0.05; 6) = 2.447; t (0.05; 7) = 2.365 "Droite aqueuse" (n = 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

a 203 278 -33 342

sa 245 208 298 301

t calculé 0.828 1.334 0.110 1.135

p 0.439 NS 0.231 NS 0.916 NS 0.300 NS

"Droite ADN" (n = 9) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

a 21345 24767 24486 24263

sa 3088 3167 2973 1628

t calculé 6.913 7.821 8.237 14.907

p 2 x 10-4 *** 1 x 10-4 *** 8 x 10-5 *** 1 x 10-6 ***

163

Page 174: These p Duez

3.3.2.4.3.3 Thymidine : Comparaison des pentes

Comme le montre le Tableau 3.3-13, toutes les droites sont de pentes parallèles et il n'y a

ni effet "jour", ni effet "matrice", au seuil de probabilité de 0.05.

Tableau 3.3-13 : Thymidine. Comparaison des pentes des droites de régression t (0.05; 12) = 2.178; t (0.05; 13) = 2.160; t (0.05; 14) = 2.145; t (0.05; 64) = 1.998 "Droite aqueuse" (n = 8 + 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

R² 1.000 1.000 1.000 0.999

b 1690 1590 1620 1564

sb 12 10 14 15

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3 Jour 3 / Jour 4

t calculé 6.470 1.705 2.712

p 3.E-05 *** 0.114 NS 0.019 *

"Droite ADN" (n = 9 + 9) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

R² 0.940 0.902 0.906 0.976

b 2001 1577 1513 1693

sb 207 212 199 109

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3 Jour 3 / Jour 4

t calculé 1.432 0.219 0.795

p 0.174 NS 0.830 NS 0.440 NS

Comparaison entre "Droite ADN" et "Droite aqueuse" (n = 8 + 9)

Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

t calculé 1.499 0.062 0.535 1.175

p 0.158 NS 0.951 NS 0.602 NS 0.261 NS

Comparaison entre "Droite moyenne ADN" et "Droite moyenne aqueuse" (n = 32 + 36)

t calculé 0.134

p 0.893 NS

3.3.2.4.3.4 Thymidine : Tests pour la linéarité de la "droite aqueuse"

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.451 •

• C (0.05; 8; 3) = 0.4377

164

Page 175: These p Duez

Comme le Ccalculé est supérieur au Ctabulé, les variances ne peuvent être considérées

homogènes au seuil de probabilité 0.05. Elles apparaissent en fait concentration-dépendantes;

nous avons donc procédé à une transformation log – log des données afin de rendre les

variances homogènes pour la suite des tests.

b. Test de signification statistique de la pente

Après transformation, nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur

tabulaire :

Fcalculé = 46424 •

F (0.05; 1; 30) = 4.171

p du Fcalculé = 2 x 10-49

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 1.910 •

3.3.2.4.3.5

F (0.05; 6; 24) = 2.508

• p du Fcalculé = 0.120

Nous concluons à l'existence d'une association linéaire significative au seuil 0.05.

Thymidine : Tests pour la linéarité de la "droite ADN"

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.207 •

• C (0.05; 9; 3) = 0.4027

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

b. Test de signification statistique de la pente

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 551 •

F (0.05; 1; 34) = 4.130

p du Fcalculé = 1 x 10-22

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

165

Page 176: These p Duez

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 1.538 •

• F (0.05; 7; 27) = 2.373

• p du Fcalculé = 0.197

Nous concluons à l'existence d'une association linéaire significative au seuil 0.05.

3.3.2.4.4 Linéarité du dosage de la 2'-désoxyadénine

3.3.2.4.4.1 Données et graphiques

Le Tableau 3.3-14 présente les données mesurées respectivement pour les "solutions

aqueuses" et les "solutions ADN". Les Figures 3.3-11 et 3.3-12 présentent les données des 4

jours, pour, respectivement, les mesures obtenues en milieu aqueux et en milieu biologique,

ainsi que les droites moyennes sur lesquelles a porté l'étude de linéarité.

Tableau 3.3-14 : Données de l'étude de linéarité pour la 2'-désoxyadénine

Signal pour 1 AFS : Enrichissement

nmoles injectées

dans 100 µlJour La solution

aqueuse La solution

ADN 1 43.70 1 137898 183561 2 133288 162285 3 132796 178479 4 131142 189395

2 33.61 1 109839 166371 2 100091 140796 3 101827 144513 4 112123 159692

3 24.97 1 82783 137272 2 74195 132962

3 136386 4 81151 128795

4 16.39 1 52364 110130 2 50836 109674 3 51530 91363 4 50422 107852

5 7.28 1 23957 82779 2 22890

80047 3 23709 83341

4 21941 70397

76406

166

Page 177: These p Duez

Tableau 3.3-14 (Suite) : Données de l'étude de linéarité pour la 2'-désoxyadénine

Enrichissement nmoles

injectées dans 100 µl

Jour Signal pour 1 AFS :

6 1.46 1 4357 40460 2 4605 57658 3 4641 45631 4 4248 61720

7 0.73 1 2224 35544 2 2324 60303

3 1979 46577 4 2121 60442

8 0.29 1 826 59530 2 810 50515 3 741 58264 4 889 49681

---- 1 ---- 39297 ---- 2 ---- 37677 ---- 3 ---- 58592

ADN blanc (non enrichi)

---- 4 ---- 48275

Figure 3.3-11 : 2'-désoxyadénine. Solutions aqueuses. Points expérimentaux mesurés pendant les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.997)

0.0E+00

2.0E+04

4.0E+04

6.0E+04

8.0E+04

1.0E+05

1.2E+05

1.4E+05

1.6E+05

0 10 20 30 40 50

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Jour 1Jour 2Jour 3Jour 4

167

Page 178: These p Duez

Figure 3.3-12 : 2'-désoxyadénine. Solutions ADN. Points expérimentaux mesurés pendant les 4 jours et droite de régression moyenne. (R² = 0.963)

0.0E+00

2.0E+04

4.0E+04

6.0E+04

8.0E+04

1.0E+05

1.2E+05

1.4E+05

1.6E+05

1.8E+05

2.0E+05

0 10 20 30 40 50

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Jour 1Jour 2Jour 3Jour 4

3.3.2.4.4.2 2'-désoxyadénine : Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro

Le Tableau 3.3-15 montre que l'ordonnée à l'origine n'est pas significativement différente

de 0 pour la "droite aqueuse". Le dA endogène étant en quantité fort importante, ce test est

forcément négatif pour la "droite ADN".

Tableau 3.3-15 : 2'-désoxyadénine. Comparaison des ordonnées à l'origine avec zéro t (0.05; 6) = 2.447; t (0.05; 7) = 2.365 "Droite aqueuse" (n = 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

a 292 237 514 200

sa 839 576 441 1965

t calculé 0.349 0.411 1.165 0.102

p 0.739 0.696 0.288 0.922

"Droite ADN" (n = 9) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

a 44270 52447 52171 52318

sa 4704 4448 4609 2196

t calculé 9.410 11.790 11.319 23.824

p 3 x 10-5 7 x 10-6 9 x 10-6 6 x 10-6

168

Page 179: These p Duez

3.3.2.4.4.3 2'-désoxyadénine : Comparaison des pentes

La comparaison des pentes montre une différence significative entre les pentes des

"droites aqueuses" (Tableau 3.3-16); le faible écart-étalon sur les pentes est responsable de ce

phénomène; un examen visuel des droites ne présente en fait pas de différence flagrante. Les

"droites aqueuses" et "droites ADN" sont parallèles et il n'y a donc pas d'effet "matrice", au

seuil de probabilité de 0.05.

Tableau 3.3-16 : 2'-désoxyadénine. Comparaison des pentes des droites de régression t (0.05; 12) = 2.178; t (0.05; 13) = 2.160; t (0.05; 14) = 2.145; t (0.05; 64) = 1.998 "Droite aqueuse" (n = 8 + 8) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

R² 0.999 1.000 1.000 0.995

b 3207 3015 3033 3134

sb 38 26 20

Jour 3 / Jour 4

88

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3

t calculé 4.231 0.567 1.115

p 1 x 10-3 *** 0.581 NS 0.287 NS

"Droite ADN" (n = 9 + 9) Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

R² 0.965 0.950 0.946 0.989

b 3744 2951 2919 3167

sb 292 276 286 136

Jour 1 / Jour 2 Jour 2 / Jour 3 Jour 3 / Jour 4

t calculé 1.973 0.082 0.783

p 0.069 NS 0.936 NS 0.447 NS

Comparaison entre "Droite ADN" et "Droite aqueuse" (n = 8 + 9)

Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4

t calculé 1.823 0.228 0.398 0.204

p 0.091 NS 0.823 NS 0.697 NS 0.841 NS

Comparaison entre "Droite moyenne ADN" et "Droite moyenne aqueuse" (n = 32 + 36)

t calculé 0.552

0.583p NS

169

Page 180: These p Duez

3.3.2.4.4.4 2'-désoxyadénine : Tests pour la linéarité de la "droite aqueuse"

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.572 •

• C (0.05; 8; 3) = 0.4377

Comme le Ccalculé est supérieur au Ctabulé, les variances ne peuvent être considérées

homogènes au seuil de probabilité 0.05. Elles apparaissent en fait concentration-dépendantes;

nous avons donc procédé à une transformation log – log des données afin de rendre les

variances homogènes pour la suite des tests.

b. Test de signification statistique de la pente

Après transformation, nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur

tabulaire :

Fcalculé = 40923 •

F (0.05; 1; 30) = 4.171

p du Fcalculé = 1 x 10-48

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

• F = 1.132

3.3.2.4.4.5 2'-désoxyadénine : Tests pour la linéarité de la "droite ADN"

calculé

F (0.05; 6; 24) = 2.508

• p du Fcalculé = 0.374

Nous concluons à l'existence d'une association linéaire significative au seuil 0.05.

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Nous calculons le C de Cochran et le comparons à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.190

C (0.05; 9; 3) = 0.4027

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

b. Test de signification statistique de la pente

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

• Fcalculé = 881

170

Page 181: These p Duez

F (0.05; 1; 34) = 4.130 •

• p du Fcalculé = 7 x 10-26

Comme la probabilité du Fcalculé est extrêmement faible, nous concluons à l'existence d'une

pente significative.

c. Test de validité de la droite de régression

Nous calculons le F de Fischer et le comparons à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 1.213 •

• F (0.05; 7; 27) = 2.373

• p du Fcalculé = 0.330

Nous concluons à l'existence d'une association linéaire significative au seuil 0.05.

3.3.2.4.5 Résumé de l'étude de linéarité

Pour résumer les principales conclusions de cette étude, le Tableau 3.3-17 compare les

caractéristiques et résultats des tests statistiques pour les "droites aqueuses moyennes" et

"droites ADN moyennes".

3.3.2.5 Discussion et conclusion

Afin de prendre en compte tous les paramètres analytiques, les protocoles recommandent

d'enrichir en analytes aussi tôt que possible dans la procédure. Comme des bases nucléiques

extractibles ne peuvent être introduites de manière exacte dans les lysats cellulaires47, nous

avons décidé d'enrichir de l'ADN extrait juste avant l'étape de digestion enzymatique. Les

solutions d'ADN sont cependant relativement visqueuses et leur dispensation en aliquotes s'est

avérée particulièrement délicate. Ainsi, pour les bases normales, dont les taux endogènes sont

élevés par rapport aux enrichissements, ces variations inévitables dans la dispensation de

l'ADN se reflètent dans les courbes de calibration "droites ADN" et dans leurs coefficients de

détermination. Ce problème n'est quasi pas apparent pour la 8-oxodG dont le taux endogène

est similaire aux enrichissements les plus bas.

Même dans ces conditions peu favorables, nous pouvons conclure que la méthode

d'analyse présente une excellent linéarité. En pratique quotidienne, la quantification des

échantillons est donc réalisée à partir de 2 étalons injectés en duplicata.

47 Le problème se posait principalement pour la 8-oxodG.

171

Page 182: These p Duez

Tableau 3.3-17 : Résumé de l'étude de linéarité

Base Zone de concentration (a)

8-oxodG 0.2 – 32 pmoles

dG 0.3 – 41 nmoles

dT 0.3 – 41 nmoles

dA 0.3 – 44 nmoles

Solutions aqueuses

n 32 32 32 32

Coefficient de détermination R² 0.990 0.998 0.998 0.997

Ord. origine ± écart étalon 1679 ± 10391 -1323 ± 980 197 ± 276 311 ± 677

Pente ± écart étalon 35957 ± 647 5157 ± 47 1616 ± 13 3097 ± 30

p du test de Cochran (homoscédasticité)

p < 0.05 p < 0.05 p < 0.05 p < 0.05

Transformation éventuelle log - log log - log log - log log - log

p du test pour l'existence d'une pente

8 x 10-40 *** 2 x 10-56 *** 2 x 10-49 *** 1 x 10-48 ***

p du test de défaut d'ajustement 0.002 ** 0.0006 *** 0.120 NS 0.374 NS

Solutions ADN

n 36 32 36 36

Coefficient de détermination R² 0.993 0.975 0.942 0.963

Ord. origine ± écart étalon 4441 ± 8174 58115 ± 2360

non

24223 ± 1335 51265 ± 2154

Pente ± écart étalon 36473 ± 540 5304 ± 155 1607 ± 68 3038 ± 102

p du test de Cochran (homoscédasticité)

p > 0.05 NS p > 0.05 NS p > 0.05 NS p > 0.05 NS

Transformation éventuelle non non non

p du test pour l'existence d'une pente

8 x 10-38 *** 1.5 x 10-25 *** 1 x 10-22 *** 7 x 10-26 ***

p du test de défaut d'ajustement 0.945 NS 0.288 NS 0.197 NS 0.330 NS

p du test pour le parallélisme de la "droite aqueuse" et de la "droite ADN"

0.543 NS 2.000 NS 0.893 NS 0.583 NS

(a) enrichissement pour 100 µl

3.3.2.6 Linéarité de la 8-oxodG sur le détecteur CC-5

Pour la 8-oxodG, la zone inférieure de cette étude de linéarité (200 fmoles) est supérieure

à notre "limite de quantification"; en effet, les extraits d'échantillons non stressés nous

amènent à injecter des quantités de l'ordre de 100 fmoles, qui devient donc notre limite

obligée.

En cours de travail, nous avons eu l'occasion de transférer notre méthode sur un détecteur

ampérométrique légèrement plus sensible, le détecteur CC-5; nous avons profité de l'occasion

pour réaliser une courte étude de linéarité sur étalons aqueux aux niveaux bas de

172

Page 183: These p Duez

concentration. Entre les jours d'injection, le flux a été coupé de manière à éviter une

passivation de l'électrode.

3.3.2.6.1 Résultats

Le Tableau 3.3-18 et la Figure 3.3-13 présentent les résultats sur 3 jours d'analyse. Le

Tableau 3.3-19 résume les paramètres de la droite moyenne.

Tableau 3.3-18 : Etude de linéarité pour la 8-oxodG sur le détecteur électrochimique CC-5

Signal pour 1 nAFS

Quantité injectée (pmoles)

Jour 1 Jour 2 Jour 3

4.196 314640 305516 346694

1.574 121098 114549 126586

1.049 83179 75343 81195

0.525 47587 42075 38094

0.262 23698

12100

19763 19788

0.105 8698 8497

Figure 3.3-13 : 8-oxodG. Solutions aqueuses. Points expérimentaux mesurés pendant les 3 jours et droite de régression moyenne.

(R² = 0.994)

0.0E+00

5.0E+04

1.0E+05

1.5E+05

2.0E+05

2.5E+05

3.0E+05

3.5E+05

4.0E+05

0 1 1 2 2 3 3 4 4 5

Enrichissement (pmoles / 100 µl)

Sign

al

Jour 1Jour 2Jour 3

173

Page 184: These p Duez

Tableau 3.3-19 : Résumé de l'étude de linéarité sur détecteur CC-5

0.1 – 4.2 pmoles

Base Zone de concentration (a)

8-oxodG

Solutions aqueuses

n 18

Coefficient de détermination R² 0.994

Ord. origine ± écart étalon 1193 ± 2683

p du test de Cochran (homoscédasticité)

Pente ± écart étalon 76412 ± 1416

p < 0.05

Transformation log - log

p du test pour l'existence d'une pente

1 x 10-18 ***

p du test de défaut d'ajustement 0.780 NS

3.3.2.6.2 Conclusion

Cette courte étude nous permet de constater que le détecteur CC-5 présente également une

réponse linéaire, qui se poursuit au moins jusqu'à 100 fmoles. Le problème de passivation de

l'électrode (§ 3.3.2.4.1.3) semble entièrement résolu lorsque le flux chromatographique est

coupé entre les séquences d'analyse.

3.3.3 Exactitude

3.3.3.1 Définition

L'exactitude exprime l'étroitesse de l'accord entre la valeur qui est acceptée comme vraie

et la valeur trouvée. Elle est le plus souvent exprimée en terme de pourcentage de

recouvrement par le dosage de quantités d'analyte connues ajoutées (Commission of the

European Communities - Directorate General Industry, 1993; USP XXIII, 1994).

3.3.3.2 Protocole

3.3.3.2.1 Calcul des taux de recouvrement

Les résultats obtenus lors de l'étude de linéarité ont permis d'évaluer la validité des droites

mesurées en solution aqueuse et en présence de la matrice biologique et de les comparer;

l'exactitude est estimée sur base des données obtenues en présence de la matrice biologique

("droite ADN") par rapport au système de référence considéré, la droite d'étalonnage réalisée

en milieu aqueux ("droite aqueuse").

174

Page 185: These p Duez

Pour chaque point expérimental, nous avons donc effectué le changement de variable

suivant :

%mentenrichisse

100.xb

ayYj

blanc1

1ii

−=

Dans cette équation, rappelons que Yi représente le taux de recouvrement, a1 et b1 sont les

coefficients de régression de la "droite aqueuse" considérée48, yi le signal mesuré pour le

niveau de concentration considéré (enrichissementj) et xblanc le niveau endogène estimé à

partir de la "droite ADN" par la méthode des ajouts dosés49.

3.3.3.2.2 Test de validité des moyennes

Après avoir vérifié l'homoscédasticité par le test de Cochran (§ 3.3.2.3.5), nous avons

testé la validité des moyennes en comparant les erreurs inter-groupes et les erreurs intra-

groupes. Les variances ont donc été réparties suivant le Tableau 3.3-20.

Tableau 3.3-20 : Test pour la validité des moyennes

F calculé Source de variation ddl Somme des carrés Variance

Variation totale N - 1 ( )∑ ∑∑= =

−=k

1j

nj

1i

2ij YY²T

Variation intra-groupes N - k ( )∑ ∑

=−=

k

1j

2jjj YY.n.²b²E

kN²E

²s E −= ∑

Variation inter-groupes k - 1 ∑ ∑ ∑−= ²E²T²C

1k²C

²s C −= ∑

E

C

²s²sF =

Si le F calculé est inférieur au F tabulaire F(α; k - 1; N - k), les moyennes sont considérées

comme valides, au seuil de probabilité considéré car les variations des observations entre les

différents groupes sont dues aux erreurs expérimentales. La probabilité exacte du F calculé est

obtenue par la fonction "LOI.F" du tableur Excel.

48 "Droite aqueuse du jour" pour la 8-oxodG, de manière à tenir compte du phénomène de passivation de l'électrode; "droite aqueuse moyenne" pour les autres bases 49 Nous avons préféré estimer le taux endogène par la méthode des ajouts dosés; en effet, la précision sur les mesures blanc est médiocre en raison (i) pour la 8-oxodG, de signaux extrêmement proches de la limite de détection; et (ii) pour les autres bases, du problème de dispensation de la solution visqueuse d'ADN.

175

Page 186: These p Duez

3.3.3.2.3 Calcul du recouvrement moyen

La moyenne, l'écart étalon et l'intervalle de confiance du recouvrement ont été calculés

pour tous les niveaux d'enrichissement considérés.

L'intervalle de confiance est calculé classiquement :

Ns.t )1N;( −α±

3.3.3.3 Résultats

3.3.3.3.1 Dosage de la 8-oxodG

3.3.3.3.1.1 Données

Le Tableau 3.3-21 présente les données transformées.

Tableau 3.3-21 : Taux de recouvrement pour la 8-oxodG

Enrichissement pmoles ajoutéesdans 100 µl Jour Taux de recouvrement

(%) 1 31.45 1 100.59 2 102.14 3 104.54 4 105.71

2 24.19 1 102.04 2 99.67

100.81 17.97 1

3 99.84 4

3 99.05 2

100.06 11.79 1

98.89 3 100.57

4 4 99.75 2 98.62 3 98.59 99.17 4

5 5.24 1 103.30 2

98.93 3 103.24

4 98.78 6 1.05

1 108.62 2 100.31 3 108.26

4 109.22

176

Page 187: These p Duez

Tableau 3.3-21 (Suite) : Taux de recouvrement pour la 8-oxodG

Enrichissement pmoles ajoutéesdans 100 µl Jour Taux de recouvrement

(%) 0.52

2 110.24 3 (127.26) 4 103.72

8 0.21 1 2 (149.23) 3 (189.42) 4

7 1 102.22

(167.67)

(107.55)

3.3.3.3.1.2

Les points obtenus pour l'enrichissement 8 s'écartent fortement de 100 %, ce qui peut

s'expliquer par la variabilité dans la dispensation de l'ADN. Cet enrichissement est en effet

particulièrement faible (210 fmoles), proche du taux de base; ce niveau de concentration ne

sera donc pas pris en compte pour la suite de l'étude.

Le point "127.26" de l'enrichissement 7 semble être une valeur aberrante. La taille de

l'échantillon (n = 4) est trop faible pour tester cette valeur (Kringle, 1994). Nous l'écartons

néanmoins pour la même raison que ci-dessus.

Taux de recouvrement moyen

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Le C de Cochran est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.364 •

• C(0.05; 7; 3) = 0.4800

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

b. Test de validité des moyennes

Le F de Fischer est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 2.427 •

• F(0.05; 6; 21) = 2.573

• p du Fcalculé = 0.063 NS

Nous concluons que les variations entre les observations des différents groupes sont bien

dues à l'erreur expérimentale.

c. Calcul du recouvrement moyen

• Recouvrement moyen = 102.11

Ecart étalon = 3.54 •

177

Page 188: These p Duez

• Intervalle de confiance du biais = de 0.7 à 3.5

Intervalle de confiance (p = 0.05) = de 100.7 à 103.5

(p = 0.05)

Le biais, bien que statistiquement significatif au seuil 0.05, est peu important; en effet,

avec un écart étalon de 3.54, la limite supérieure de confiance du biais est inférieure à s, c'est-

à-dire à la répétabilité de la méthode.

3.3.3.3.2 Dosage de la 2'-désoxyguanosine

3.3.3.3.2.1 Données

Le Tableau 3.3-22 présente les données transformées.

Tableau 3.3-22 : Taux de recouvrement pour la 2'-désoxyguanosine

Enrichissement nmoles ajoutéesdans 100 µl Jour Taux de recouvrement

(%) 2 31.66 1 106.82 2 92.27 3

4 1

97.29 99.58

3 23.52 118.33 2 113.07 3 93.31 4 111.43

4 15.43 1 116.94 2 111.59 3 88.38 4 107.98

5 6.86 1 134.73 2 123.18 3 126.22 4 96.41

6 1.37 1 (-80.78) 2 (184.23) 3 (-8.93) 4 (181.26)

7 0.69 1 (-406.39) 2 (334.83) 3 (-28.92) 4 (321.05)

8 0.27 1 (746.89) 2 (153.07) 3 (669.64) 4 (117.10)

178

Page 189: These p Duez

Les points obtenus pour les enrichissements 6 à 8 s'écartent fortement de 100 %, ce qui

peut s'expliquer par la variabilité dans la dispensation de l'ADN. Ces enrichissements sont en

effet faibles, proches du taux de base endogène; ces niveaux de concentration ne seront donc

pas pris en compte pour la suite de l'étude.

3.3.3.3.2.2 Taux de recouvrement moyen

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Le C de Cochran est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.469 •

• C(0.05; 4; 3) = 0.6841

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

b. Test de validité des moyennes

Le F de Fischer est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 2.111 •

• F(0.05; 3; 12) = 3.490

• p du Fcalculé = 0.152 NS

Nous concluons que les variations entre les observations des différents groupes sont bien

dues à l'erreur expérimentale.

c. Calcul du recouvrement moyen

• Recouvrement moyen = 108.6

Le biais, statistiquement significatif au seuil 0.05, est certainement dû aux problèmes de

dispensation des solutions aqueuses d'ADN (colloïde réversible fortement visqueux).

Ecart étalon = 13.36

Intervalle de confiance (p = 0.05) = de 101.5 à 115.7

• Intervalle de confiance du biais (p = 0.05) = de 1.5 à 15.7

3.3.3.3.3 Dosage de la thymidine

3.3.3.3.3.1 Données

Le Tableau 3.3-23 présente les données transformées.

179

Page 190: These p Duez

Tableau 3.3-23 : Taux de recouvrement pour la thymidine

Enrichissement nmoles ajoutéesdans 100 µl Jour Taux de recouvrement

(%) 1 40.51 1 95.04 2 79.92 3 92.71 4 101.44

2 31.17 1 107.41 2 78.55 3 82.16 4 99.50

3 23.15 1 112.38 2 111.53 3 110.48 4 100.01

4 15.19 1 122.59 2 114.05 3 69.17 4 108.42

5 6.75 1 150.02 2 129.96 3 128.75 4 71.07

6 1.35 1 (-330.95) 2 (32.90) 3 (-310.86) 4 (187.97)

7 0.68 1 (-1001.11) 2 (452.24) 3 (-500.84)

4 (354.56) 8 0.27 1 (987.70) 2 (-1283.41) 3 (573.41) 4 (-950.13)

Les points obtenus pour les enrichissements 6 à 8 s'écartent fortement de 100 %, ce qui

peut s'expliquer comme précédemment (cf §3.3.3.3.2 ).

180

Page 191: These p Duez

3.3.3.3.3.2 Taux de recouvrement moyen

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Le C de Cochran est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.572 •

• C(0.05; 5; 3) = 0.5981

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

b. Test de validité des moyennes

Le F de Fischer est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 1.376 •

• F(0.05; 4; 12) = 3.056

• p du Fcalculé = 0.289 NS

Nous concluons que les variations entre les observations des différents groupes sont bien

dues à l'erreur expérimentale.

c. Calcul du recouvrement moyen

• Recouvrement moyen = 103.3

Ecart étalon = 13.36 •

• Intervalle de confiance (p = 0.05) = de 93.5 à 113.0

• Intervalle de confiance du biais (p = 0.05) = de - 6.5 à 13.0

Il n'y a aucun biais dans la détermination de dT; l'imprécision relative (14 %) est due aux

problèmes de dispensation des solutions visqueuses d'ADN.

3.3.3.3.4 Dosage de la 2'désoxyadénosine

3.3.3.3.4.1 Données

Le Tableau 3.3-24 présente les données transformées.

Les points obtenus pour les enrichissements 6 à 8 s'écartent fortement de 100 %, ce qui peut

s'expliquer comme précédemment (cf §3.3.3.3.2 ).

181

Page 192: These p Duez

Tableau 3.3-24 : Taux de recouvrement pour la 2'désoxyadénosine

Enrichissement nmoles ajoutéesdans 100 µl Jour Taux de recouvrement

(%) 1 43.70 1 95.17 2 79.45 3 91.41 4 99.48

2 33.61 1 107.21 2 82.64 3 86.21 4 100.79

3 24.97 1 106.69 2 101.12 3 105.55 4 95.73

4 16.39 1 109.10 108.20 2 3 72.12 4 104.61

5 7.28 1 124.22 2 112.10 3 126.71 4 69.32

6 1.46 1 (-317.01) 2 (64.21) 3 (-202.39) 4 (154.25)

7 0.73 1 (-851.98) 2 (245.70) 3 (-362.81) 4 (251.86)

8 0.29 1 (528.59) 2 (-470.63) 3 (388.23) 4 (-563.03)

3.3.3.3.4.2 Taux de recouvrement moyen

a. Test d'homogénéité des variances intra-groupes

Le C de Cochran est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Ccalculé = 0.564 •

• C(0.05; 5; 3) = 0.5981

Comme le Ccalculé est inférieur au Ctabulé, les variances peuvent être considérées homogènes

au seuil de probabilité 0.05.

182

Page 193: These p Duez

b. Test de validité des moyennes

Le F de Fischer est calculé et comparé à la valeur tabulaire :

Fcalculé = 0.694 •

• F(0.05; 4; 12) = 3.056

• p du Fcalculé = 0.608 NS

Nous concluons que les variations entre les observations des différents groupes sont bien

dues à l'erreur expérimentale.

c. Calcul du recouvrement moyen

• Recouvrement moyen = 98.9

Ecart étalon = 15.3 •

• Intervalle de confiance (p = 0.05) = de 91.7 à 106.1

• Intervalle de confiance du biais (p = 0.05) = de - 8.3 à 6.1

Il n'y a aucun biais dans la détermination de dA; l'imprécision relative (15 %) est due aux

problèmes de dispensation des solutions visqueuses d'ADN.

3.3.3.3.5 Résumé de l'étude d'exactitude

Afin de résumer les principales conclusions de cette étude, le Tableau Tableau 3.3-25

compare les résultats obtenus pour les différentes bases.

Tableau 3.3-25 : Résumé de l'étude relative à l'exactitude 8-oxodG dG dT dA

Niveau enrichi

(pmoles)

Taux de recouvrt

% (m ± s)

Niveau enrichi

(nmoles)

Taux de recouvrt

% (m ± s)

Niveau enrichi

(nmoles)

Taux de recouvrt

% (m ± s)

Niveau enrichi

(nmoles)

Taux de recouvrt

% (m ± s)

31.45 103 ± 6 41.16 (plafonne) 40.51 92 ± 9 43.70 91 ± 9

24.19 101 ± 9 31.66 99 ± 6 31.17 92 ± 14 33.61

120 ± 34

107 ± 7

n 28

94 ± 12

17.97 100 ± 7 23.52 109 ± 11 23.15 109 ± 6 24.97 102 ± 5

11.79 99 ± 8 15.43 106 ± 13 15.19 104 ± 24 16.39 99 ± 18

5.24 101 ± 9 6.86 120 ± 17 6.75 7.28 109 ± 27

1.05

0.52 112 ± 7

16 20 20

p du test de Cochran p > 0.05 NS p > 0.05 NS p > 0.05 NS p > 0.05

p du test de validité des moyennes

NS

0.063 NS 0.152 NS 0.289 NS 0.608 NS

intervalle de confiance du biais

0.7 à 3.5 1.5 à 15.7 - 6.5 à 13.0 - 8.3 à 6.1

183

Page 194: These p Duez

3.3.3.4 Discussion et conclusion

Le taux de recouvrement moyen est proche de 100 % pour les 4 bases étudiées. Les écarts

étalons relativement élevés observés pour dG, dT et dA, ainsi que le biais de dG proviennent

de la précision de la méthode mais surtout de la difficulté inhérente à une dispensation

correcte des solutions visqueuses d'ADN.

Même dans ces conditions peu favorables, la méthode permet d'obtenir une exactitude

largement acceptable.

3.3.4 Précision

3.3.4.1 Définition

La précision, ou fidélité, d'une procédure d'analyse exprime l'étroitesse de l'accord entre

les résultats de tests individuels lorsque la procédure est appliquée de manière répétée sur des

prises d'essai multiples d'un échantillon homogène. La précision dépend de facteurs tels que

l'opérateur, l'équipement, l'environnement, le temps et les réactifs. Elle peut être étudiée à

2 niveaux : (i) la répétabilité "intra-jour", qui exprime la précision sous les mêmes conditions

opératoires pendant un intervalle de temps court; et (ii) la reproductibilité, qui exprime la

variabilité "inter-jours", ou "totale" (Caporal-Gautier et al., 1992; Commission of the

European Communities - Directorate General Industry, 1993; USP XXIII, 1994).

3.3.4.2 Protocole

3.3.4.2.1 Préparation des échantillons

Ces paramètres ont été étudiés sur des échantillons de cellules P388D1 "blancs"50 et

stressées à 3 niveaux différents; les cellules ont été exposées aux UVC à 3 temps d'irradiation

différents (5, 10 et 15 min) en présence de 20 mM d'H2O2, dispensées en parties aliquotes

d'environ 107 cellules et stockées à –20°C sous tampon H. Tous les échantillons ont été

analysés au cours de 4 jours différents en triplicate (3 répétitions du processus analytique

complet, y compris l'extraction de l'ADN). Après les 2 premiers jours, l'électrode a été polie

avec du méthanol pour vérifier que l'état de surface de l'électrode51 n'influait pas sur les

résultats analytiques.

50 Non stressés 51 Cette expérience a été réalisée avant de découvrir l'origine de l'effet de passivation de l'électrode

184

Page 195: These p Duez

3.3.4.2.2 Analyse des résultats

Notre schéma expérimental offre l'avantage d'estimer plusieurs composantes de

l'imprécision en poolant plusieurs spécimens et jours d'analyse, et ce par une analyse de

variance.

3.3.4.2.2.1 Conditions d'application

Les conditions d'application de l'analyse de variance sont les suivantes : (i) toutes les

observations sont statistiquement indépendantes l'une de l'autre; (ii) chaque observation

provient d'une population de distribution normale ou proche de la normalité; et (iii) chaque

observation a la même variance de population (homoscédasticité).

De par la nature des erreurs dans un dosage chromatographique, nous avons considéré

dans ce travail que les observations se distribuaient a priori de manière normale ou proche de

la normale. Le nombre d'observations par groupe (3) nous semble trop faible pour tester

l'homogénéité des variances, aussi supposerons-nous une homoscédasticité.

3.3.4.2.2.2 Liste des symboles

Soient I jours, J spécimens (niveaux de concentration) et K réplicats par échantillon.

On définit : 1. la moyenne de chaque échantillon : K

xx

K

1kijk

.ij

∑==

2. la moyenne de chaque jour : JK

xx

J

1j

K

1kijk

..i

∑ ∑= ==

3. la moyenne de chaque spécimen : IK

xx

I

1i

K

1kijk

.j.

∑∑= ==

4. la moyenne globale : IJK

x...x

I

1i

J

1j

K

1kijk∑ ∑ ∑

= = ==

3.3.4.2.2.3

Analyse de variance 2 facteurs

Les données ont été analysées pour la dG, la 8-oxodG et le rapport 8-oxodG par 105 dG

par une analyse de variance à 2 facteurs (2-way analysis of variance) avec 2 effets aléatoires,

jour et spécimen (ou niveau de stress) qui a permis de répartir les variances selon le Tableau

3.3-26 (Kleinbaum et Kupper, 1978).

185

Page 196: These p Duez

Tableau 3.3-26 : Analyse de variance 2 niveaux appliquée à l'étude de la précision

Source de variation

ddl Somme des carrés Carré moyen F calculé (a)

Variation due au jour I - 1 ( )∑ ∑

=−=

I

1i

2..i ...xx²D

1I²D

²s D −= ∑ I

D

²s²s

Variation due au spécimen J - 1 ( )∑ ∑

=−=

J

1j

2.j. ...xx²S

I

S

²s²s

Interaction jour X spécimen (I - 1)(J - 1) ∑∑ ∑ ∑ ∑ −−−= ²R²S²D²T²I

)1I)(1J(²I

²s I −−= ∑ R

I

²s²s

Variation résiduelle IJ(k - 1) ( )∑ ∑ ∑

= =−=

I

1i

J

1j

2...ij x.x²R

)1K(IJ²R

²s R−

= ∑

Variation totale IJK - 1 ( )∑ ∑ ∑ ∑= = =

−=I

1i

J

1j

K

1k

2ijk ...xx²T

1J²S

²s S −= ∑

1IJK²T

²s T−

= ∑

(a) Comme nous considérons 2 effets aléatoires, les 2 premières statistiques F sont calculées par rapport à la

variance de l'interaction (Kleinbaum et Kupper, 1978).

Les composantes de la variance représentent l'incrément de la variance totale résultant du

facteur considéré; elles sont calculées comme suit (Anderson et Bancroft, 1952; Kleinbaum et

Kupper, 1978) :

• Composante jour = JK²S²S ID −

• Composante spécimen = IK²S²S IS −

Composante interaction = K²S²S rI − •

• Composante résiduelle = S²R

Ce qui permet d'estimer les coefficients de variation et donc la précision analytique

(Anderson et Bancroft, 1952) :

• CV% (Précision intra-jour) = ...x

100*résiduelleComposante

CV% (Précision totale) =...x

100*jours-interComposanterésiduelleComposante + •

186

Page 197: These p Duez

3.3.4.3 Résultats

3.3.4.3.1 Données

Le Tableau 3.3-27 présente les données des dosages dans l'ADN cellulaire; les résultats

sont exprimés en pmoles de 8-oxodG, en nmoles de dG et en 8-oxodG par 105 dG.

Tableau 3.3-27 : Résultats des dosages dans l'ADN cellulaire

Echantillon 8-oxodG

(pmoles/100 µl) dG

(nmoles/100 µl) 8-oxodG

par 105 dG

Jour 1 Blanc - 1 0.14 16.59 0.83

Blanc - 2 0.17 16.73 1.03

Blanc - 3 0.16 16.97 0.97

5 min - 1 3.50 15.76 22.22

5 min - 2 3.36 15.48 21.68

5 min - 3 3.29 15.45 21.28

10 min - 1 5.16 14.19 36.34

10 min - 2 5.10 14.74 34.58

10 min - 3 5.50 15.25

36.07

15 min - 1 6.69 14.80 45.18

15 min - 2 6.48 14.45 44.88

15 min - 3 6.90 15.73 43.91

Jour 2 Blanc - 1 0.16 14.57 1.12

Blanc - 2 0.15 14.63 1.01

Blanc - 3 0.15 16.73 0.88

5 min - 1 3.26 15.00 21.75

5 min - 2 3.11 14.50 21.45

5 min - 3 3.56 16.14 22.04

10 min - 1 5.31 14.69 36.11

10 min - 2 5.51 15.15 36.39

10 min - 3 5.53 15.87 34.81

15 min - 1 7.37 16.16 45.62

15 min - 2 7.08 15.67 45.22

15 min - 3 7.21 16.24 44.38

Jour 3 Blanc - 1 0.15 17.07 0.87

Blanc - 2 0.23 17.05 1.33

Blanc - 3 0.10 10.66 0.93

187

Page 198: These p Duez

Tableau 3.3-27 (Suite) : Résultats des dosages dans l'ADN cellulaire

Echantillon 8-oxodG

(pmoles/100 µl) dG

(nmoles/100 µl) 8-oxodG

par 105 dG

Jour 3 5 min - 1 3.60 17.19 20.96

(suite) 5 min - 2 3.54 16.92 20.92

5 min - 3 3.34 15.96 20.94

10 min - 1 5.60 16.03 34.94

10 min - 2 5.67 16.43 34.48

10 min - 3 5.90 16.41 35.95

15 min - 1 6.63 15.59 42.54

15 min - 2 7.81 17.50 44.62

15 min - 3 6.45 15.28 42.22

Jour 4 Blanc - 1 0.17 15.28 1.08

Blanc - 2 0.18 14.30 1.27

Blanc - 3 0.15 12.13 1.24

5 min - 1 2.67 11.25 23.77

5 min - 2 3.63 15.76 23.04

5 min - 3 3.72 17.09 21.75

10 min - 1 4.68 14.34 32.62

10 min - 2 5.32 15.14 35.12

10 min - 3 5.41 15.38 35.17

15 min - 1 7.42 16.55 44.85

15 min - 2 6.91 15.91 43.43

15 min - 3 7.25 16.34 44.38

3.3.4.3.2 Analyse de variance pour la 8-oxodG

Le Tableau 3.3-28 présente l'analyse de variance pour le dosage de la 8-oxodG exprimée

en pmoles de 8-oxodG par 100 µl de milieu de digestion (ce qui correspond à 3.35 x 107

cellules). Nous observons l' effet "spécimen" attendu, mais ni effet "jour", ni interaction "jour

X spécimen".

188

Page 199: These p Duez

Tableau 3.3-28 : Analyse de variance pour la 8-oxodG (exprimée en pmoles/100 µl )

Source de variation ddl Somme des

carrés Carré moyen F Probabilité du F observé Signification Variance CV %

Jour 3 0.31 0.10 1.07 0.410 NS 0.001 0.68

Spécimen 3 314.04 104.68 1066.50 8 x 10-12 *** 8.72 74.04

J X S 9 0.88 0.10 1.17 0.347 NS 0.005 1.72

Résidu 32 2.69 0.08 0.08 7.27

Totale 47 317.93

• CV% intra-jour = 7.27 %

• CV% total = 7.29 %

3.3.4.3.3 Analyse de variance pour la dG

Le Tableau 3.3-29 présente l'analyse de variance pour le dosage de la dG exprimée en

nmoles de dG par 100 µl de milieu de digestion (ce qui correspond à 3.35 x 107 cellules).

Nous n'observons ni effet "spécimen", ni effet "jour", ni interaction "jour X spécimen". Il n'y a

donc aucun effet du stress étudié sur l'extractabilité de l'ADN.

Tableau 3.3-29 : Analyse de variance pour la dG (exprimée en nmoles/100 µl )

Source de variation ddl Somme des

carrés Carré moyen F Probabilité du F observé Signification Variance CV %

Jour 3 6.70 2.23 1.02 0.429 NS 0.003 0.44

Spécimen 3 2.85 0.95 0.43 0.734 NS -0.10 -----

J X S 9 19.71 2.19 1.12 0.379 NS 0.08 1.79

Résidu 32 62.75 1.96 1.96 9.05

Totale 47 92.01

• CV% intra-jour = 9.05 %

• CV% total = 9.05 %

3.3.4.3.4 Analyse de variance pour la 8-oxodG par 105 dG

Le Tableau 3.3-30 présente l'analyse de variance pour le dosage de la 8-oxodG exprimée

en 8-oxodG par 105 dG. Comme le montrent les coefficients de variation, la précision est

nettement améliorée par l'emploi de dG comme étalon interne, ce qui permet d'éliminer le

paramètre du rendement de l'extraction d'ADN.

189

Page 200: These p Duez

Tableau 3.3-30 : Analyse de variance pour la 8-oxodG (exprimée en 8-oxodG par 105 dG )

Source de variation ddl Somme des

carrés Carré moyen F Probabilité du F observé Signification Variance CV %

Jour 3 4.84 1.61 1.30 0.333 NS 0.03 0.79

Spécimen 3 3407.02

2.26 *

12731.06

12697.41 4232.47 4.6 x 10-14 *** 352.60 73.39

J X S 9 11.18 1.24 0.044 0.23 1.88

Résidu 32 17.63 0.55 0.55 2.90

Totale 47

• CV% intra-jour = 2.90 %

• CV% total = 2.98 %

Nous observons l'effet "spécimen" attendu, mais pas d'effet "jour". Avec la précision

améliorée, nous constatons à présent une légère interaction jour X spécimen (p = 0.044).

L'examen des données nous montre que cette interaction devrait être principalement due aux

échantillons blanc, peut-être à cause d'une oxydation artefactuelle en cours de stockage

(l'étendue de variation des données varie de 0.83-1.03, jour 1; 0.88-1.12, jour 2; 0.87-1.33,

jour 3; 1.08-1.24, jour 4; n = 3).

Figure 3.3-14 : Relation entre le contenu en 8-oxodG et le niveau de stress (temps

d'irradiation UVC en présence de 20 mM H2O2). Les points représentent la moyenne (n = 12, excepté pour le temps 2 min, où n = 3) et les barres l'écart étalon.

0

10

20

30

40

0 4 8 12 1

Temps d'irradiation (min)

8-ox

odG

/ 10

5 dG

6

190

Page 201: These p Duez

La Figure 3.3-14 met en évidence la précision par rapport aux niveaux de 8-oxodG induits

par les conditions de stress appliquées.

3.3.4.4 Discussion et conclusion

A notre connaissance, jusqu'à ce travail, pratiquement aucune donnée n'a été publiée quant

à la précision du dosage de la 8-oxodG. Les seules données disponibles, obtenues sur des

échantillons non stressés, font état d'une variation d'environ 14 %, mais aucune analyse

statistique n'a été entreprise (Takeuchi et al., 1994).

Le dosage de la dG n'est influencé par aucun des facteurs étudiés, "spécimen" (niveau de

stress) et "jour d'analyse". D'autre part, le dosage de la 8-oxodG permet de différencier les

niveaux de stress des différents échantillons sans influence du facteur "jour d'analyse". Le

calcul des résultats en "8-oxodG par 105 dG" permet de réduire la variabilité d'extraction de

l'ADN et de ramener la précision à un excellent niveau (CV %, ~ 3 %). Si nous considérons

que le plus gros de la variation rencontrée dans l'analyse des bases provient de l'extraction de

l'ADN, une variation globale de 7 à 9 % dans le recouvrement de l'ADN peut être estimée, le

taux de recouvrement étant indépendant du niveau de stress et du jour d'analyse.

Ce travail indique également que les nombreuses modifications de l'ADN induites par un

traitement agressif, oxydation et irradiation UVC, n'empêchent pas la digestion par la

nucléase P1. Ce résultat est important car , lorsque nous avons commencé cette étude,

l'efficacité de cette enzyme était fréquemment mise en doute dans la littérature, notamment

lors de la controverse née de la discordance entre les résultats obtenus par HPLC-EC et GC-

MS (Cadet et al., 1998; Dizdaroglu, 1998; Dizdaroglu et al., 2001).

3.3.5 Sensibilité

3.3.5.1 Définition

La sensibilité est la capacité de la méthode à réagir à de faibles variations de la

concentration en analyte. Il s'agit de la variation minimale qu'il faut imposer à la grandeur à

déterminer (la concentration en analyte) pour obtenir une variation significative du signal

mesuré (Caporal-Gautier et al., 1992).

3.3.5.2 Protocole

La sensibilité a été estimée à partir des résultats bruts de l'étude de précision.

Une sensibilité en rapport avec les mesures de routine a été déterminée, c'est-à-dire que le

signal brut du détecteur a été d'abord corrigé par le signal d'un étalon externe de 8-oxodG

(moyenne de 4 injections); ceci permet de moduler les variations jour à jour de la réponse

191

Page 202: These p Duez

électrochimique et de tenir compte de la passivation de l'électrode. Comme il est impossible

d'introduire des taux connus de 8-oxodG dans l'ADN cellulaire, la grandeur "concentration en

analyte" a été estimée à partir des données du premier jour de l'étude de précision; nous avons

ainsi considéré que le premier essai triplicate dosait de manière exacte les différentes

concentrations. Cette supposition raisonnable est confortée par la bonne répétabilité du

processus analytique.

3.3.5.3 Calcul

La courbe "réponse du détecteur" en fonction de "concentration"et la variabilité totale ont

été calculées à partir des données des 3 jours suivants pour estimer la sensibilité; celle-ci est

calculée à partir de la pente (b) de la courbe et de l'écart étalon du signal (SE) estimé à partir

d'une analyse de variance identique à celle de l'étude de précision.

La sensibilité, la variation minimale de concentration en analyte qui donne une variation

détectable du signal, est alors calculée :

Sensibilité = bSE

Une sensibilité statistiquement significative, c'est-à-dire la variation minimale de

concentration en analyte qui donne une variation statistiquement significative du signal, est

alors calculée en accord avec (Caporal-Gautier et al., 1992) :

Sensibilité = [ ] bS.2.t t E2/1

1)-N ;1(1)-N /2;1( β−+ α−

3.3.5.4 Résultats

3.3.5.4.1 Données

Le Tableau 3.3-31 présente les résultats bruts qui ont permis de calculer la sensibilité. Les

Figures 3.3-15 et 3.3-16 présentent les courbes "signal" en fonction de "concentration".

192

Page 203: These p Duez

Tableau 3.3-31 : Résultats bruts de l'étude de précision (Concentrations estimées à partir du jour 1; Signaux obtenus aux détecteurs, jours 2 à 4)

Concentration (pmoles inj) Jour dG

(signal) 8-oxodG (signal)

8-oxodG (signal corr. par un étalon externe(a))

8-oxodG (signal corr. par un

étalon externe et par dG)

0.16 2 143044 15726 0.131 9.179E-07

143581 14230 0.119 8.275E-07

164259 14162 0.118 7.198E-07

3 167586 14396 0.088 5.227E-07

167323 21927 0.133 7.974E-07

104625 9576 0.058 5.570E-07

4 147010 15075 0.094 6.422E-07

137576 16611 0.104 7.561E-07

116682 13718 0.086 7.362E-07

3.38 2 114266 108534 0.906 7.930E-06

110468 103457 0.864 7.819E-06

122909 118276 0.987 8.034E-06

3 123541 164433 1.001 8.099E-06

121629

114731

161643 0.984 8.086E-06

152622 0.929 8.094E-06

4 82851 117901 0.738 8.911E-06

116056 160064 1.002 8.637E-06

125848 163903 1.026 8.155E-06

5.25 2 111911 176449 1.473 1.316E-05

115390 183378 1.531 1.327E-05

120901 183774 1.534 1.269E-05

3 115209 255697 1.556 1.350E-05

118089 258643 1.574 1.333E-05

117940 269302 1.639 1.389E-05

4 105604 206213 1.291 1.223E-05

111533 234511 1.468 1.317E-05

113312 238584 1.494 1.318E-05

(a) Le standard externe est une solution aqueuse de 8-oxodG injectée à 4 reprises chaque jour

193

Page 204: These p Duez

Tableau 3.3-31 (Suite) : Résultats bruts de l'étude de précision

Concentration (pmoles inj) Jour dG

(signal) 8-oxodG (signal)

8-oxodG (signal corr. par un

étalon externe)

8-oxodG (signal corr. par un

étalon externe et par dG)

6.69 2 123092 245198 2.047 1.663E-05

119317 235610 1.967 1.649E-05

123683 239693 2.001 1.618E-05

3 112059 302788 1.842 1.644E-05

125767 356388 2.169 1.724E-05

109839 294553 1.792 1.632E-05

4 121870 327214 2.049 1.681E-05

117161 304624 1.908 1.628E-05

120364 319785 2.002 1.664E-05

Figure 3.3-15 : Signal corrigé par l'étalon externe en fonction de la quntité injectée de 8-oxodG

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

0.00 2.00 4.00 6.00 8.00

Quantité injectée (pmoles)

Sign

al c

orrig

é pa

rle

sta

ndar

d ex

tern

e

194

Page 205: These p Duez

Figure 3.3-16 : Signal corrigé par l'étalon externe et par le signal de dG en fonction de la quantité injectée de 8-oxodG

0.0E+00

2.0E-06

4.0E-06

6.0E-06

8.0E-06

1.0E-05

1.2E-05

1.4E-05

1.6E-05

1.8E-05

2.0E-05

0.00 2.00 4.00 6.00 8.00

Quantité injectée (pmoles)

Sign

al c

orrig

é pa

rle

sta

ndar

d ex

tern

e et

par

dG

3.3.5.4.2 Calcul de la sensibilité

La sensibilité a été calculée en exprimant le paramètre à déterminer, la concentration, en

8-oxodG et en 8-oxodG par 105 dG; l'influence de la correction du signal mesuré par l'étalon

de dG, déterminé en détection UV, a également été envisagée (Tableau 3.3-32).

Tableau 3.3-32 : Sensibilité du processus analytique entier

Régression "concentration" en fonction du "signal" (n = 36) Expression de la

concentration (x) Variance r² Pente

Sensibilité Sensibilité

statistiquement significative

8-oxodG (pmoles)

Le signal (y) est :

8.03 x 10-3 0.285 0.31 pmoles 8-oxodG 1.65 pmoles 8-oxodG

8.76 x 10-14 0.9963 2.44 x 10-6 0.12 pmoles 8-oxodG 0.64 pmoles 8-oxodG

8-oxodG par 105 dG

Le signal (y) est :

8.03 x 10-3 0.9833 0.042 2.13 8-oxodG par 105 dG

11.15 8-oxodG par 105 dG

8.76 x 10-14 0.9970 3.61 x 10-7 0.82 8-oxo-dG par 105 dG

4.31 8-oxodG par 105 dG

• 0.9829

corrigé par l'étalon externe (8-oxodG)

corrigé par l'étalon externe (8-oxodG) et l'étalon interne (dG)

corrigé par l'étalon externe (8-oxodG)

corrigé par l'étalon externe (8-oxodG) et l'étalon interne (dG)

195

Page 206: These p Duez

3.3.5.5 Discussion et conclusion

La sensibilité statistiquement significative représente 1.65 pmoles de 8-oxodG injectées,

ce qui correspond à 11.15 8-oxodG par 105 dG; lorsque le signal électrochimique est corrigé

pour le recouvrement de l'ADN en utilisant dG comme étalon interne, la sensibilité est

sensiblement réduite, passant à 0.64 pmoles de 8-oxodG injectées, ce qui correspond à 4.31

8-oxodG par 105 dG.

3.3.6 Seuils de détection et de quantification

3.3.6.1 Définitions

Le seuil de détection est la plus petite quantité d'une substance à examiner dans un

échantillon pouvant être détectée, mais non quantifiée comme une valeur exacte. Le seuil de

détection est généralement un paramètre des essais limites.

Le seuil de quantification est la plus petite quantité d'une substance à examiner dans un

échantillon pouvant être dosée dans les conditions expérimentales décrites avec une précision

et une exactitude définies (Caporal-Gautier et al., 1992; Commission of the European

Communities - Directorate General Industry, 1993; USP XXIII, 1994).

Ces paramètres n'ont pas été investigués pour la dG; en effet, les quantités à détecter dans

les échantillons sont toujours fort importantes, largement supérieures aux limites analytiques.

3.3.6.2 Résultats et discussion

La limite inférieure de détection de la 8-oxodG a été définie classiquement comme la

quantité injectée donnant un rapport signal-bruit de 3, soit 0.05 pmoles ou 50 fmoles (Figure

3.3-17). La limite inférieure de quantification (n = 8; CV = 20 %) a été estimée au niveau du

signal le plus bas que nous ayons obtenu dans un échantillon non stressé, soit 0.1 pmoles ou

100 fmoles.

Bien que ces données soient du même ordre que la plupart de celles renseignées par les 28

laboratoires participant au projet ESCODD SCODD, 2001) ou celles

52 (Tableau 3.3-33) (E

rencontrées dans la littérature [limite de détection, 20 (Floyd et al., 1986; Laws et Adams,

1996), 40 (Schilderman et al., 1993), 70 (Rosen, 1997) et 250 (Herbert et al., 1996) fmoles],

certains auteurs présentent des limites impressionnantes qui nous sont tout à fait hors

d'atteinte [1.76 fmoles détectées avec (Adachi et al., 1995) ou sans (Nakae et al., 1995)

algorithme de réduction du bruit de fond].

52 ESCODD (European Standards Committee on Oxidative DNA Damage): projet européen de comparaison inter-laboratoires des méthodes de dosage de la 8-oxodG (cf § 3.3.9)

196

Page 207: These p Duez

Figure 3.3-17 : Tracé typique obtenu pour une quantité de 50 fmoles de 8-oxodG.

-0.15

-0.1

-0.05

0 5 10

Temps (min)

Sign

al (n

A)

8-oxo-dG

Tableau 3.3-33 : Limites de détection telles que renseignées par les différents laboratoires participant au projet ESCODD.

Méthode analytique Limite de détection de la

8-oxodG Définition de la limite

CLHP- ampérométrie 50 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP- ampérométrie 30 fmoles

CLHP- ampérométrie 1 nM

CLHP- coulométrie 50 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 30 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 75 fmoles Rapport signal / bruit > 5

CLHP- coulométrie 0.001 µM Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 16 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 20 fmoles Un pic clairement séparé de la ligne de base

CLHP- coulométrie <1 nM Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 1.25-2.5 fmoles (en fonction du bruit)

Rapport signal / bruit > 5

197

Page 208: These p Duez

Tableau 3.3-33 (suite): Limites de détection telles que renseignées par les différents laboratoires participant au projet ESCODD.

Méthode analytique Limite de détection de la

8-oxodG Définition de la limite

CLHP- coulométrie 35 fmoles Rapport signal / bruit > 2

CLHP- coulométrie 10 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 0.1 nM Rapport signal / bruit > 5

CLHP- coulométrie 100 fmoles Dernier point de la courbe de calibration. Rapport signal / bruit satisfaisant

CLHP- coulométrie 50 fmoles %CV de réplicats < 10% Ecart statistiquement significatif entre 2 concentrations (p<0.05)

CLHP- coulométrie 0.1 nM Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 18 fmoles Basé sur rapport signal / bruit

CLHP- coulométrie 60 fmoles Un pic clairement séparé de la ligne de base

CLHP- coulométrie 15 fmoles Rapport signal / bruit > 5

CLHP- coulométrie 100 fmoles Rapport signal / bruit > 1.2

CLHP- coulométrie 20 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP- coulométrie 50 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP-MS/MS 3.5 fmoles Rapport signal / bruit > 3

CLHP-MS/MS 2.5 fmoles Rapport signal / bruit > 3

GC/MS 50 fmoles

GC/MS n.a. Rapport signal / bruit > 2

GC-MS 1 fmoles Rapport signal / bruit > 3

3.3.7 Robustesse

3.3.7.1 Définition

La robustesse d'une procédure d'analyse est sa capacité à rendre des résultats exacts en

présence de faibles changements de conditions expérimentales susceptibles de se produire

dans l'utilisation de cette procédure (Caporal-Gautier et al., 1992; Commission of the

European Communities - Directorate General Industry, 1993; USP XXIII, 1994).

3.3.7.2 Protocole

La robustesse a été classiquement étudiée par un plan factoriel en testant 4 paramètres

(Caporal-Gautier et al., 1992). Une variation expérimentale (2 niveaux) des paramètres

susceptibles de varier en routine et qui pourraient s'avérer critiques a été réalisée : (i) le

contenu en 8-oxodG de l'ADN (cellules exposées à 20 mM H2O2 sous irradiation UVC de 5 et

15 min); (ii) le contenu en méthanol de la phase mobile de CLHP (7.0 et 8.0 %); (iii) la

198

Page 209: These p Duez

température de la colonne chromatographique (25°C et 35°C); et (iv) la quantité d'ADN

digérée et injectée (ADN de 107 et de 2 x 107 cellules). Une série de 8 analyses a permis de

tester ces 4 paramètres, l'interaction triple des 3 premiers paramètres étant affectée au

quatrième (aliasing). Les intervalles de confiance sont alors calculés pour la valeur "effet du

paramètre" à un niveau de probabilité de 0.05. Si cet intervalle de confiance contient zéro,

l'effet de ce paramètre ou de cette interaction est considéré comme nul. Si zéro est à l'extérieur

de l'intervalle, le résultat de la mesure est influencé par la variation des paramètres en cause.

3.3.7.3 Résultats

Le Tableau 3.3-34 présente les résultats de l'étude de robustesse.

Tableau 3.3-34 : Robustesse du procédé analytique

Echantillon Paramètre Interactions Résultat 8-oxodG / 105 dG

(a) B (b) C (c) D (d) A X B A X C B X C

1 -1 -1 -1 -1 1 1 1 13.70

2 1 -1 -1 1 -1 -1 1 49.91

3 -1 1 -1 1 -1 1 -1 14.73

4 1 1 -1 -1 1 -1 -1 51.85

5 -1 -1 1 1 1 -1 -1 15.72

6 1 -1 1 -1 -1 1 -1 53.05

7 -1 1 1 -1

8 1

17.80

-1 -1 1 13.91

1 1 1 1 1 1 45.66

Effet du paramètre -0.78 -0.23 -0.81 -0.59 -0.53 -1.52

Intervalle de confiance (e) de : à :

1.79 33.82

-16.80 15.24

-16.25 15.78

-16.83 15.21

-16.60 15.43

-16.55 15.49

-17.54 14.50

NS NS NS Signification statistique (e) S NS NS NS

A

(a) Niveau de stress (H2O2 + UVC pendant 5 et 15 min) (b) % de méthanol dans la phase mobile (7 et 8 %) (c) t° de la colonne (25 et 35°C) (d) ADN de 107 et de 2 x 107 cellules(e) p = 0.05

199

Page 210: These p Duez

3.3.7.4 Discussion et conclusion

Le seul paramètre significatif est en fait le "niveau de stress"; la méthode est donc robuste

face à de faibles variations dans les paramètres étudiés, à savoir le contenu en méthanol de la

phase mobile, la température de la colonne et la quantité d'ADN digérée.

3.3.8 Stabilité des analytes

3.3.8.1 Définition

Pour les biomarqueurs du stress oxydatif, un paramètre de validation supplémentaire

s'impose; il convient en effet de démontrer qu'il n'y a pas une production artefactuelle de ce

marqueur en cours de stockage, d'extraction et d'analyse.

3.3.8.2 Protocole

Une démonstration complète exigerait que le véritable taux de base de la 8-oxodG soit

établi par une méthode définitive, qui reste un défi analytique considérable et l'objet de

nombreuses controverses (Collins et al., 1996; Collins et al., 1997a; Cadet et al., 1998;

Dizdaroglu, 1998; Halliwell et Gutteridge, 1999). Nos avons donc étudié les sources possibles

d'artefact oxydatif de notre méthode.

Le processus analytique, relativement long, ne peut être réalisé en une seule journée de

travail; nous avons donc étudié les points d'arrêt possibles dans le processus ainsi que leur

effet sur le taux en dG oxydée : (i) stockage entre préparation de l'échantillon et extraction de

l'ADN; (ii) stockage entre extraction de l'ADN et digestion enzymatique; et (iii) stockage

entre digestion enzymatique et analyse CLHP.

3.3.8.3 Résultats

Le Tableau 3.3-35 démontre l'effet de suspension du processus analytique sur les taux

mesurés en 8-oxodG. Il s'avère qu'un stockage prolongé à chacune des différentes étapes tend

à augmenter l'oxydation artefactuelle de la dG. Soulignons notamment que le stockage entre

digestion enzymatique et chromatographie ne doit pas être prolongé, même à –20°C.

La chromatographie peut cependant être réalisée le jour de digestion avec une excellente

stabilité (Tableau 3.3-36).

200

Page 211: These p Duez

Tableau 3.3-35 : Influence du stockage à différents points du processus analytique

Conditions de stockage

Stockage avant extraction

Stockage entre extraction et

digestion

Stockage entre digestion

enzymatique et chromatographie Echantillon

Tampon H à -20°C

Tampon TE à 4°C

Mélange de digestion à -20°C

8-oxodG par 105 dG

(étendue des valeurs; n = 3)

une nuit une nuit non (a) 0.83 – 1.03

une nuit une nuit 1 jour 0.69 – 0.95

une nuit une nuit 3 jours 1.48 – 3.19

une nuit 2 jours non 0.88 – 1.12

une nuit 4 jours non 1.00 – 1.35

2 jours une nuit non 0.87 – 1.33

2 jours 4 jours non 1.08 – 1.27

6 jours une nuit non 1.81 – 2.13

Cellules non stressées

8 jours une nuit non 1.65 – 2.09

une nuit une nuit non 24.9 – 25.3

une nuit 2 jours non 25.6 (b)

2 jours une nuit non 24.1 – 25.5

2 jours 4 jours non 24.6 – 25.8

6 jours une nuit non

8 jours 25.7 – 26.7

25.1 – 26.4

Cellules stressées (5 min H2O2 + UVC)

une nuit non (a) "non" signifie que la chromatographie est réalisée le jour de la digestion, avec stockage sur glace, dans l'obscurité.

(b) Une seule valeur disponible

Tableau 3.3-36 : Influence du stockage entre digestion enzymatique et chromatographie. Données d'une seule expérience représentative.

Étalon aqueux

(rapport du signal 8-oxodG / dG) Echantillon stressé

(rapport du signal 8-oxodG / dG) Temps entre la fin de la digestion enzymatique et l'injection (h) Stockage à 4°C Stockage à 25°C Stockage à 4°C Stockage à 25°C

8.59 8.59 1.83 1.83

2 8.65 8.46 1.85 1.86

4

8.56 8.55 1.82 1.80

6 8.50 8.57 1.84 1.82

8 8.74 8.70 1.82 1.87

Moyenne 8.61 8.57 1.83 1.84

écart étalon 0.09 0.08 0.01 0.03

CV (%) 1.05 0.99 0.67 1.58

0

201

Page 212: These p Duez

Après extraction, précipitation et lavage, les fibres d'ADN doivent être complètement

dissoutes dans le tampon TE avant digestion enzymatique; cette étape exigeant plusieurs

heures, l'extrait peut être laissé à 4°C une nuit, ce qui permet la chromatographie le jour de la

digestion. Ce stockage ne devrait toutefois pas être prolongé au-delà de 2 jours.

Alors que l'analyse par elle-même (extraction, digestion et chromatographie) peut être

aisément réalisée en 2 jours complets, un plan expérimental exige souvent que les échantillons

biologiques soient stockés un certain temps avant analyse. Le Tableau 3.3-35 montre qu'un

stockage de plus de 2 jours à –20°C sous tampon H augmente le taux en 8-oxodG

d'échantillons non stressés. Une tendance similaire est également observée dans les

échantillons stressés, mais à un degré moindre. Des essais de stockage à –80°C avec addition

d'antioxydants à des doses qui réduisent drastiquement le taux de 8-oxodG dans l'analyse de

l'ADN de fibroblastes (Kvam et Tyrrell, 1997a, b) (tampon HM, contenant glutathion,

déferoxamine et histidine) n'ont pas amélioré la stabilité (après 3 à 4 jours de stockage, le taux

de 8-oxodG par 10 dG était de 1.6 ± 0.3; n = 7; une forte augmentation du niveau de base,

comparé aux données du Tableau 3.3-35).

5

Nous avons alors réalisé que toutes ces données ont été obtenues lors de l'addition

"brutale" de tampon de stockage aux cellules compactées par centrifugation. Cette addition

provoque une mise en suspension partielle et une dispersion certaine des cellules dans le

tampon. Un essai de dispersion complète des cellules dans le tampon par agitation au vortex

et stockage à –80°C montre une oxydation sévère en seulement une nuit; de plus, cet effet ne

peut être empêché par les antioxydants (Tableau 3.3-37). Cependant, lorsque des cellules

compactées sont délicatement superposées d'un tampon HM et stockées à –80°C, des niveaux

sensiblement réduits en 8-oxodG peuvent être mesurés (Tableau 3.3-37). La meilleure

protection pour l'ADN semble donc de demeurer empaqueté dans les cellules.

53

Bien que nous n'ayons pas testé d'autres variations dans la composition de ce tampon,

celui-ci peut probablement être optimisé; à notre connaissance, la littérature ne fournit aucune

indication sur ce point.

53 Lors de la dispensation du tampon, le jet plus ou moins vigoureux de la micro-pipette atteint le culot

202

Page 213: These p Duez

Tableau 3.3-37 : Influence du stockage entre préparation de l'échantillon et extraction.

Stockage pré-extraction (a) Traitement avant congélation Conditions de

congélation Temps

8-oxodG par 105 dG

(étendue des valeurs)

n

une nuit Mise en suspension dans le tampon de stockage Tampon HM(b) à -80°C une nuit 2.31 – 2.50 3

une nuit 0.42 1

2 jours 0.28 – 0.70 2

6 jours

2

9 jours

0.33 – 0.47

0.53 – 0.67 2

7 jours 0.61 – 0.75

0.23 – 0.45 2

Compactage par centrifugation et superposition délicate du tampon de stockage

Tampon HM(b) à -80°C

15 jours 2

Tampon H à -80°C 2.29 – 2.78 3

3.3.8.4

(a) Entre extraction et digestion, stockage à 4°C sous tampon TE, une nuit; chromatographie le même jour que la digestion enzymatique avec stockage intermédiaire sur glace dans l'obscurité

(b) Le tampon HM est le tampon H supplémenté de 4 mM de glutathion réduit, de 2 mM de déferoxamine et de 8 mM d'histidine

Discussion et conclusion

3.3.8.4.1 Formation artefactuelle de la 8-oxodG pendant le stockage

Une conservation prolongée des échantillons à chacune des étapes du processus est

susceptible d'entraîner l'oxydation de la dG et représente probablement une source majeure de

problèmes; remarquons que la plupart des articles publiés ne mentionnent ni le plan

d'exécution du travail, ni les temps ou conditions de conservation des échantillons.

La génération de 8-oxodG à partir du stockage avait déjà été démontrée (Wilson et al.,

1993; Helbock et al., 1998), mais une séquence d'opérations susceptible de résoudre le

problème n'a pas été étudiée. La chélation des métaux par la déferoxamine a été proposée

pour augmenter la stabilité des nucléosides digérés (Shigenaga et al., 1994), mais aucune

donnée n'est disponible au-delà de 48 h.

Le plan expérimental proposé dans ce travail, pratique, garantit une minimisation effective

des artefacts oxydatifs.

3.3.8.4.2 Formation artefactuelle de la 8-oxodG pendant le traitement des échantillons

Un travail considérable est encore requis pour clarifier les taux de 8-oxodG dans des

échantillons non stressés ainsi que les mécanismes de sa formation en cours de travail et de

stockage. Des opérations triviales, commises par inadvertance, induisent la formation de

8-oxodG, ce qui peut être difficile à mettre en évidence. Nous avons pu, par exemple,

observer une contamination des solutions digérées par les ions métalliques relargués par

203

Page 214: These p Duez

l'aiguille d'une seringue de chromatographie âgée; ceci résulte en une augmentation rapide,

continue et extrêmement sévère de la 8-oxodG que nous avons pu suivre par injections

répétées de la solution.

Une étude récente a conclu que l'oxydation de la dG en cours de travail pouvait être

réduite par (i) l'utilisation de chimiques à taux faibles en métaux de transition; (ii) un travail à

basse température; (iii) des temps d'incubation limités; et (iv) l'addition d'un antioxydant de

type nitroxyde à toutes les étapes. Les 3 premières recommandations sont déjà appliquées

dans notre protocole qui résulte en niveaux de blanc comparables à ceux atteints dans cette

étude (Hofer et Moller, 1998).

Comme nous l'avons vu dans notre discussion des tests basés sur les essais FPG (§ 3.1), il

est possible que toutes les méthodes d'extraction induisent une oxydation artefactuelle sévère.

Soulignons cependant que si les techniques glycosylases approchent les taux cellulaires réels,

ceux-ci seront nettement inférieurs aux performances de détection des méthodes

électrochimiques actuelles, qui sont cependant considérables. Seules les méthodes LC-MS-

MS peuvent espérer approcher de telles valeurs, mais à condition de disposer de quantités

considérables de matériel biologique (Ravanat, 2001) (~ 250 µg d'ADN par injection, soit 5 à

10 fois plus que dans notre procédure).

Signalons qu'une méthode originale vient d'être développée (Douki et al., 2001), qui

permet d'introduire un véritable étalon interne de 8-oxodG dans l'ADN cellulaire. Le

traitement des cellules par un endopéroxyde synthétisé à base d'isotope 18O2 permet de former

de la 8-oxodG marquée isotopiquement, distinguable en spectrométrie de masse de la

8-oxodG formée artefactuellement. A l'aide de cet étalon interne, les méthodes d'extraction de

l'ADN cellulaire vont enfin pouvoir être comparées de manière objective; nous collaborons à

cette étude programmée pour janvier 2002.

3.3.9 Validation inter-laboratoires

Nous participons au programme ESCODD, dans le cadre du programme "Quality of life

and management of living ressources (1998 to 2002)"; contrat d'action concertée N° QLK1-

1999-00568; coordinateur, Dr A. Collins, Rowett Research Institute, U.K. Il s'agit d'une

comparaison inter-laboratoire des méthodes chromatographiques développées pour l'analyse

de la 8-oxodG, dans le but d'établir le taux basal réel de l'ADN en ce nucléotide oxydé. Ce

programme en cours nous permet de comparer les résultats obtenus par notre méthode à ceux

d'autres équipes.

204

Page 215: These p Duez

3.4 DISCUSSION ET CONCLUSION

3.4.1 Intérêt du dosage de la 8-oxodG

Comme nous l'avons vu dans la Section 1.2, la 8-oxodG, biomarqueur ubiquiste du stress

oxydatif au niveau de l'ADN, est formée à la fois par les radicaux hydroxyles, les oxydations

mono-électroniques, l'oxygène singulet et le peroxynitrite.

3.4.1.1

Le Tableau 3.4-1 (Kasai, 1997) donne une idée des très nombreuses études réalisées sur

l'induction de ce marqueur. Nous n'avons guère la place de développer ici toutes les études qui

se sont ajoutées depuis, mais nous avons pu compiler une revue exhaustive des effets pro-

oxydants des radiations lumineuses au niveau de la guanine (Duez et al., 2001) qui sera

présentée plus avant.

Le taux d'excrétion urinaire de la 8-oxodG est mesuré dans des études de biomonitoring

qui tentent d'évaluer le stress oxydatif global de l'organisme humain en réponse à différentes

conditions environnementales (Shigenaga et al., 1989; Loft et Poulsen, 1998; Poulsen et al.,

1998)

Conformation de la 8-oxodG

3.4.1.1.1 En solution aqueuse

Dans sa forme monomère en solution aqueuse, le produit majeur d'oxydation de la guanine

présente 4 tautomères principaux dont la forme (6,8-dicéto-) est prédominante (Figure 3.4-1 ,

forme 8OG1). Afin de refléter cette réalité, le nom "8-hydroxy-2'-désoxyguanosine (8-

OHdG)" initialement donné au nucléoside oxydé tombe en désuétude. Les calculs

thermodynamiques ont montré que ces transitions tautomères sont bien des processus permis

et indiquent la séquence suivante de stabilité : 8OG1 > 8OG2 >>> 8OG3 > 8OG4 (Gu et

Leszczynski, 1999). Les données obtenues en RMN montrent la présence d'environ 15 % de

tautomères mineurs, principalement la forme 8OG2 pour laquelle une

implication dans le mésappariement de base (cf § 1.1.2.2) et l'induction de mutations pourrait

être également concevable (Venkateswarlu et Leszczynski, 1998; Gu et Leszczynski, 1999).

3.4.1.1.2 Dans l'ADN

Une étude RMN n'a pas montré de modifications structurales globales lors de l'inclusion

de 8-oxodG:dC dans un dodécanucléotide auto-complémentaire. La guanine prend, comme en

solution aqueuse, la forme (6,8-dicéto-). La configuration la plus stable de 8-oxodG dans la

paire de bases est en anti et l'appariement 8-oxodG:dC se fait en conformation Watson-Crick

205

Page 216: These p Duez

Tableau 3.4-1 : Quelques conditions capables d'induire la 8-oxodG (Etudes sur animaux et études cliniques)

Espèce animale Organe Traitements induisant la 8-oxodG

Rat rein bromate de potassium, nickel, cuivre, cobalt, nitrilo-triacétate de fer, adriamycine, streptozotocine, benzo[a]pyrène

foie cuivre, cobalt, ciprofibrate, simfibrate, di(2-éthylhexyl)phtalate, di(2-éthylhexyl)adipate acétoxime, ménadione, acides perfluorooctanoïque et perfluorodécanoïque, nitroalkanes, cyclopentanone oxime, aflatoxine B1, 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine, 2-amino-3[8-diméthylimidazo-4,5-f]quinoxaline, N,N'-diphényl-p-phénylènediamine, mélange de pesticides, N-nitrosodiéthylamine

glande mammaire

diméthylhydrazine

poumon

acides gras insaturés

pancréas 4-hydroxyaminoquinoline 1-oxyde

colon

silice

urine 2-nitropropane, paraquat, hydroquinone

Souris foie rayons X, lutéoskyrine, fer, aroclor, azidothymidine, tétrachloro-p-hydroquinone, pentachlorophénol, phénytoïne, haloacétate,

poumon nitrosamine, fumée de diesel,

peau esters de phorbol, UV, 7,12-diméthylbenz[a]anthracène

moelle osseuse benzène

Poisson foie créosotes, nitrofurantoïne, H2O2, sédiments contaminés

Hamster rein diéthylstilboestrol, estradiol

foie estradiol

Etudes chez l'homme Organe Conditions induisant la 8-oxodG

foie hépatite chronique

rein carcinome rénal

poumon et muqueuse orale

cigarette

estomac Helicobacter pylori

sein cancer

cerveau vieillissement, Parkinson,

sérum et/ou cellules sanguines

cigarette, radiations ionisantes, amiante, maladie auto-immune, exercice, charbon, vieillissement, anémie de Fanconi, diabète

urine maladie granulomateuse chronique, vieillissement, cigarette, exercice, benzène, fumée de diesel, fibrose kystique, cancer, silice

sperme acide ascorbique, cigarette

D'après une revue par (Kasai, 1997)

206

Page 217: These p Duez

Figure 3.4-1 : Les 4 tautomères principaux de la guanine en solution aqueuse

H2N

HN

N NH

HN

O

O1

23

4

56

7

8

9

H2N

HN

N

O

OH

H2N NH

OH

OH

NH

N

H2N NH

HN

OH

ON

N

N

8OG1 (85 %) 8OG3

8OG2 8OG4

N

N

D'après (Oliveira Brett et al., 2000)

via 3 liens hydrogènes (Figure 3.4-2) (Oda et al., 1991). Des simulations informatiques ont

également montré que la 8-oxodG peut être accommodée dans une séquence de bases normale

(Ninaber et Goodfellow, 1998).

Le même travail mené sur une paire 8-oxodG:dA montre que la 8-oxodG existe sous forme

de 2 tautomères qui sont en équilibre et s'échangent lentement. Comme précédemment, le

composant majeur est la forme (6,8-dicéto-) mais la base est ici en configuration syn. Celle-ci,

probablement favorisée par l'encombrement stérique entre base et glucide et par une répulsion

de charges, permet la formation de liens hydrogènes (Figure 3.4-2) favorables à une paire de

bases qui s'empile sans problème dans l'hélice (Kouchakdjian et al., 1991; Ninaber et

Goodfellow, 1998). Il semble que la conformation de la base vis-à-vis du groupement

glucidique dépend de nombreuses interactions locales qui favorisent un basculement (flip) de

la base via les liens hydrogènes (Ninaber et Goodfellow, 1998).

Les calculs et l'expérience ont montré que les séquences 5'-dGdG-3' étaient

particulièrement sujettes à l'oxydation, le dG situé en 5' d'un autre dG étant le plus facilement

oxydé. Il a même été suggéré que les attaques oxydantes "glisseraient" le long de la chaîne

d'ADN pour aboutir sur ces séquences. Cet effet serait dû à l'empilement de dG et à des

interactions électrostatiques qui modifieraient sensiblement le potentiel d'ionisation de la base

en 5', l'orbitale moléculaire occupée la plus haute, riche en énergie, se concentrant sur cette

base (Prat et al., 1998). Le calcul montre également que la 8-oxodG d'une séquence

5'-(8-oxodG)dG-3' serait plus facile à oxyder que la 8-oxodG isolée (Prat et al., 1998).

207

Page 218: These p Duez

Figure 3.4-2 : Appariement normal 8-oxodG:dC (anti-anti) et mésappariement 8-oxodG:dA (syn-anti)

N

NH

N

N

N

N

O

O

N

HH

N

N

O

O

NH

H

N

N

N

H

H

N

H

H

O

H

N

N

N

NH

H

H

H

1

23

4

56

78

9

HH

dC

8-oxodG dA

5'

3'

5'

3'

8-oxodG

H

3.4.1.2 Réparation et mutagénicité de la 8-oxodG

3.4.1.2.1 Réparation

Les études sur E. coli ont permis de mettre en évidence un système de réparation de la

8-oxodG par excision de bases (BER, cf § 1.1.5.2). Ce mécanisme repose sur 2 protéines

(Figure 3.4-3) dont les homologues ont été identifiés chez les eukaryotes : (i) une 8-oxodG

glycosylase/AP lyase, clonée chez E. coli (FPG)54, la levure (yOGG1) et l'homme (hOGG1)55;

et (ii) une adénine-DNA glycosylase/AP lyase qui élimine les adénines mésappariées (dA:dG,

dA:8-oxodG et dA:dC), MutY, dont une activité analogue a été mise en évidence chez

l'homme (hMutY dans les mitochondries et protéine non identifiée dans le noyau) (Boiteux et

Radicella, 1999; Le Page et al., 1999). Des données récentes montrent cependant que la

réparation de la 8-oxodG est nettement moins performante que celle d'autres lésions

54 L'activité principale de FPG s'exerce sur les paires de bases 8-oxodG:dC 55 Curieusement l'enzyme humaine présente 2 mécanismes réactionnels : (i) une activité glycosylase/lyasique envers les paires de bases 8-oxodG:dC et une activité glycosylase seule envers les mésappariement 8-oxodG:T > G > A (Bjoras et al., 1997)

208

Page 219: These p Duez

Figure 3.4-3 : Réparation de la 8-oxodG chez E. coli

(Boiteux et Radicella, 1999)

endogènes fréquentes (dA:U et dA:site AP) (Cappelli et al., 2000). Chez l'homme, une voie de

réparation alternative a également été mise en évidence (Jaiswal et al., 1998)

Le mécanisme de réparation par excision de nucléotides (NER, cf § 1.1.5.3) est plutôt

adapté à la réparation d'adduits volumineux qui déforment l'hélice; il est cependant capable de

reconnaître et de réparer de petits adduits comme la 8-oxodG ou les glycols de thymine. Chez

E. coli en tous cas, le NER semble plutôt fonctionner en back-up du BER pour la réparation

des guanines oxydées (Le Page et al., 1999). Chez l'homme, il s'agit d'une voie mineure de

réparation de ces lésions (Bohr et al., 1998).

3.4.1.2.2 Mutagénicité

3.4.1.2.2.1 Données in vitro

Des réactions d'extensions d'amorces ont permis de montrer que, in vitro, les ADN

polymérases ne sont pas bloquées par la 8-oxodG et peuvent incorporer à la fois l'adénine et la

cytosine en face d'une guanine oxydée (Tableau 3.4-2). De plus, il semble que la

configuration syn:anti ressemble suffisamment à une paire de bases Watson-Crick pour que

l'activité de relecture/excision de pol I et pol III soit incapable de retirer une adénine

mésincorporée en face d'une 8-oxodG (Shibutani et al., 1991; Le Page et al., 1998).

Il apparaît donc que, en fonction de la polymérase impliquée, la formation d'une paire de

bases 8-oxodG(syn):dA(anti) puisse provoquer une mutagenèse en cours de réplication (Le

Page et al., 1998).

209

Page 220: These p Duez

Le contexte de la séquence de bases encadrant la lésion influe sur la réparation et les

mésappariements, ce qui commence à peine à être envisagé; dans certaines séquences, la

combinaison d'une réparation inefficace et d'un mésappariement important pourrait augmenter

de 100 à 1000 fois le potentiel mutagène de la 8-oxodG (Hatahet et al., 1998).

Tableau 3.4-2 : Incorporation in vitro de nucléotides en face d'une 8-oxodG

Polymérase étudiée Base incorporée (rapport dC/dA)

polymérases associées à la réplication (pol α, pol δ, pol III)

1/200 à 1/3

Polymérases associées à la réparation (pol β, pol I)

4/1 à 7/1

D'après (Shibutani et al., 1991)

3.4.1.2.2.2 Données ex vivo

A l'aide de vecteurs plasmidiques, la spécificité et la fréquence de mutation de 8-oxodG

ont été étudiées chez des procaryotes et des eucaryotes. Les mutations prédominantes sont des

transversions G:C T:A. Cependant, la base oxydée s'est avérée faiblement mutagène in

vivo avec, dans chaque cas, une fréquence mutationelle inférieure à 7 %, ce qui suggère

l'existence de mécanismes intra-cellulaires capables de corriger la lésion (Le Page et al., 1998;

Tan et al., 1999). En fait, chez les mammifères, les cinétiques de réparation des paires de

bases 8-oxodG:dA et 8-oxodG:dC sont fort différentes; 8-oxodG:dA est répliquée avant

réparation alors que 8-oxodG:dC est réparée avant réplication. La réplication de 8-oxodG:dA

peut donc procéder avant réparation complète, ce qui se traduit par une incorporation d'un T

en face du A, donc par une transversion G T (Le Page et al., 1999).

3.4.2 Intérêt de la méthode validée

A notre connaissance, notre validation du dosage de la 8-oxodG dans l'ADN de cellules en

culture est la première étude de validation publiée pour un biomarqueur du stress oxydatif

(Duez et al., 2000b). Les performances analytiques que nous avons étudiées sont la

spécificité, la linéarité, l'exactitude, la précision, la robustesse, la stabilité des analytes et les

seuils de détection et de quantification.

L'identité et la pureté des pics de dG et de 8-oxodG a été contrôlée dans des échantillons

sévèrement stressés. Nous avons montré que le niveau de stress ne gêne ni l'extraction ni la

digestion enzymatique de l'ADN. Il est à présent acquis que l'expression des résultats

relativement à l'étalon interne qu'est la dG améliore significativement la précision et la

210

Page 221: These p Duez

sensibilité du dosage. La méthode est robuste vis-à-vis de petites variations des conditions

chromatographiques et le plan d'exécution des opérations proposé dans ce travail minimise la

formation artefactuelle de l'analyte. Il reste cependant indispensable que des blanc adéquats

soient inclus dans chaque série de dosages de manière à pouvoir détecter la formation

éventuelle d'artefacts.

3.4.3 Conclusions

La validation des méthodes analytiques, largement reconnue comme le meilleur garde-fou

contre la production de données non fiables, devient peu à peu une exigence absolue dans de

nombreux domaines. A travers la détermination de la 8-oxodG, une base modifiée qui

présente un risque mutagène non négligeable, nous avons illustré dans ce travail les étapes

requises pour appliquer le concept de validation analytique à un marqueur du stress oxydatif.

Les limitations de la méthode ont été soulignées, notamment la difficulté à assurer

l'identité du pic de 8-oxodG aux basses concentrations, la problématique de la formation

d'artefacts et la détectabilité "limitée" de la méthode (50 fmoles injectées).

En nous basant sur les données obtenues, mais en gardant à l'esprit les limitations

soulignées, nous concluons que la méthode analytique est des plus fiables. Le dosage de la

8-oxodG par CLHP couplée à une détection électrochimique fournit des données consistantes

qui permettent de détecter dans l'ADN cellulaire de manière sûre une augmentation de ce

biomarqueur.

211

Page 222: These p Duez

4. Résultats et Discussion :

Photoactivation des porphyrines endogènes et induction de 8-oxodG

212

Page 223: These p Duez

4.1 INDUCTION DES PORPHYRINES ENDOGENES

Nous avons induit la synthèse des porphyrines endogènes par incubation des cellules avec

l'acide δ-aminolévulinique. Comme nous le détaillons dans le paragraphe ci-dessous (§ 4.1.1

), cette méthode, fort utilisée dans le cadre de la thérapie photodynamique, permet une

synthèse effective des porphyrines en contournant le rétrocontrôle négatif exercé par l'hème.

4.1.1 Généralités sur les porphyrines

Les porphyrines sont des molécules caractérisées par un macrocycle de 20 atomes de

carbone et de 4 atomes d'azote. La nomenclature exacte de cette classe de molécules s'avérant

excessivement complexe, une nomenclature semi-systématique, basée sur une douzaine de

noms triviaux, est toujours acceptée (Milgrom, 1997). De petites variations sur le même cycle

tétrapyrrolique mènent à une extraordinaire diversité de molécules.

La fonction principale des porphyrines consiste à lier des ions métalliques qui sont ainsi

au centre d'évènements biochimiques fondamentaux. En effet, de par les modifications de

potentiel redox induites par le ligand porphyrine et son environnement protéique, le système

biologique peut utiliser à son profit les propriétés redox et de coordination du métal.

4.1.1.1 Biosynthèse de l'hème et des porphyrines

4.1.1.1.1 Voie de biosynthèse

Dans les tissus mammifères, la biosynthèse de l'hème procède en 8 étapes enzymatiques

distribuées entre les mitochondries et le cytosol (Figure 4.1-1).

La première enzyme, la δ-aminolévulinate synthase (ALA synthase), catalyse la

condensation de la glycine et du succinylCoA pour former l'acide δ-aminolévulinique (δ-ala).

La seconde, la δ-aminolévulinate déshydratase (ALA déshydratase), catalyse la condensation

de 2 molécules de δ-ala pour former le porphobilinogène (PBG). Quatre molécules de PBG

s'assemblent pour former le tétrapyrrole uroporphyrinogène III en 2 étapes catalysées

respectivement par l'hydroxyméthylbilane synthase (HMB synthase) (condensation tête-à-

queue de 4 molécules de PBG par une série de désaminations pour former un tétrapyrrole

linéaire) et l'uroporphyrinogène III synthase (URO synthase)56. La cinquième enzyme,

l'uroporphyrinogène décarboxylase (URO décarboxylase), catalyse le retrait séquentiel des 4

groupements carboxyliques des chaînes latérales acétates pour former le coproporphyrinogène 56 L'URO synthase catalyse également, par une voie mineure, la formation de l'isomère uroporphyrinogène I. Celui-ci est également un substrat pour l'URO décarboxylase qui forme alors le coproporphyrinogène I, un apparent "cul-de-sac" métabolique.

213

Page 224: These p Duez

III. Ce composé entre alors dans la mitochondrie où la coproporphyrinogène oxydase (Copro

oxydase) catalyse la décarboxylation de 2 des 4 acides propioniques en vinyles pour former le

protoporphyrinogène IX. Ce composé est oxydé en protoporphyrine IX (PPIX) par la

protoporphyrinogène oxydase (Proto oxydase) qui enlève 6 atomes d'hydrogène. La

ferrochélatase insère alors dans le cycle un ion ferreux pour former l'hème (Milgrom, 1997;

Desnick, 1999).

4.1.1.1.2 Sites de synthèse et régulation

La moelle osseuse et le foie sont les sites principaux de synthèse mais toutes les cellules

de l'organisme sont capables de fabriquer l'hème nécessaire à leurs besoins.

Les 8 enzymes agissent de concert, mais le matériel génétique est dispersé sur différents

chromosomes. L'étape limitante de la synthèse se situe au niveau de l'ALA synthase dont 2

formes distinctes, "érythrocytaire" et "non-érythrocytaire", sont encodées par des gènes

séparés.

Dans le foie et la plupart des autres tissus, mais pas dans les cellules érythrocytaires, un

rétrocontrôle négatif est exercé par l'hème; celui-ci diminue la stabilité de l'ARN messager

codant pour l'ALA synthase et interfère avec la translocation mitochondriale de la protéine.

L'ALA synthase hépatique est régulée de manière coordonnée avec la synthèse des

cytochromes P450 et réagit aux mêmes inducteurs (Kennedy et Pottier, 1992; Desnick, 1999).

Lors de la différenciation des cellules érythrocytaires, les activités des enzymes de la

biosynthèse de l'hème augmentent de manière coordonnée. L'ALA synthase érythrocytaire est

encodée sur le chromosome X et exprimée à plus haut niveau que l'enzyme hépatique. De fait,

dans l'érythrocyte en développement, la régulation de l'HMB synthase pourrait être l'étape

limitante. De plus, un mécanisme de contrôle spécifique régule le transport intracellulaire du

fer (Kennedy et Pottier, 1992; Moore, 1993; Desnick, 1999).

4.1.1.2 Les porphyries

Les porphyries sont des affections résultant de perturbations dans la voie de biosynthèse

de l'hème. Elles sont habituellement classées, en fonction du site primaire de surproduction et

d'accumulation des précurseurs ou des porphyrines elles-mêmes, en "hépatiques"

(symptomatologie principalement neuro-viscérale) et "érythropoïétiques" (avec surtout une

photosensibilisation cutanée). Il peut cependant y avoir des traits communs dans certains

types d'affections (Tableau 4.1-1). Les hormones stéroïdes, certains médicaments et

l'alimentation influencent la voie de biosynthèse, précipitant ou aggravant la sévérité de

certaines porphyries. Les porphyries correspondent donc à des maladies écogéniques, dans

214

Page 225: These p Duez

lesquelle des facteurs génétiques, physiologiques et environnementaux (le soleil)

interagissent.

Figure 4.1-1 : Voie de synthèse des porphyrines

(Desnick, 1999)

215

Page 226: These p Duez

Tableau 4.1-1 : Classification des porphyries

Type / Porphyrie Enzyme déficiente

Mode de transmission(a)

Photo- sensibilité

Symptômes Neuro-

viscéraux Signes biochimiques(b)

Porphyries hépatiques Urine Fèces

Déficience en δ-ala déshydratase

ALA déshydratase

AR − + δ-ala, COPRO III

---

Porphyrie intermittente aiguë HMB synthase AD − + δ-ala, PBG ---

Coproporphyrie héréditaire COPRO oxydase AD + + δ-ala, PBG, COPRO III

COPRO III

Porphyrie variegata PROTO oxydase AD + + δ-ala, PBG, COPRO III

COPRO III, PP IX

Porphyrie cutanée tardive URO décarboxylase

AD + − URO I, 7-carboxylate porphyrine

ISOCOPRO

Porphyries érythropoïétiques

Porphyrie érythropoïetique congénitale

URO synthase AR +++ − URO I COPRO I

Protoporphyrie érythropoïétique Ferrochélatase AD + − −−− PP IX

(a) AR, autosomique récessive; AD, autosomique dominante; XLR, récessive liée à X. (b) δ-ala, acide δ-aminolévulinique; PBG, porphobilinogène; COPRO I, coproporphyrine I; COPRO III, coproporphyrine III; ISOCOPRO, isocoproporphyrine; URO I, uroporphyrine I; PPIX, protoporphyrine IX

D'après (del C. Battle, 1993; Desnick, 1999)

Les porphyrinogènes, incolores et non fluorescents, sont les intermédiaires

biosynthétiques alors que les porphyrines, à l'exception de la PPIX, ne sont que des produits

secondaires qui ont échappé à la voie de biosynthèse par oxydation irréversible du

porphyrinogène correspondant. Elles ne possèdent pas de fonction biologique mais sont

responsables, de par leur couleur pourpre et leur fluorescence, de l'apparence spectaculaire de

l'urine57 et des érythrocytes ainsi que des problèmes de photosensibilité de certains patients

(Milgrom, 1997; Desnick, 1999).

4.1.1.3 Utilisation des porphyrines en thérapie et diagnostic photodynamique

Le terme de thérapie photodynamique (PDT) a été initialement imaginé par von Tappeiner

en 1907 pour décrire une application clinique de l'illumination d'une tumeur photosensibilisée

par de l'éosine; l'utilisation des porphyrines en administration systémique a déjà été proposée

pour cet usage en 1913 (Szeimies et al., 1996).

57 C'est ainsi que Hippocrate aurait été le premier à décrire un cas de porphyrie, en l'an – 480 (Rimington, 1993).

216

Page 227: These p Duez

4.1.1.3.1 Thérapie et diagnostic photodynamique

La PDT est en fait un procédé en 2 étapes qui utilise une combinaison de médicament et

de lumière pour induire une destruction tissulaire localisée. Un photosensibilisant est d'abord

administré par voie intraveineuse, orale ou topique et s'accumule dans le tissu cible. Cette

molécule, non toxique dans son état natif, est ensuite activée par la lumière pour devenir

cytotoxique et dégrader le tissu. L'efficacité de la majorité de ces agents repose sur la

présence d'oxygène et la formation d'espèces réactives via un processus de Type II. Deux

mécanismes agissent en concert pour assurer une sélectivité à ce processus : (i) l'agent

photodynamique, choisi pour être préférentiellement capté et/ou retenu par le tissu cible,

souvent un tissu néoplasique; et (ii) l'irradiation lumineuse, restreinte à la zone visée. La

technique est également appliquée à la détection de tissu cancéreux; il s'agit alors de

diagnostic photodynamique (PDD) (Nishioka, 1998).

Les propriétés curatives de la PDT seraient en fait dues à plusieurs phénomènes : (i) la

mort directe des cellules tumorales; (ii) la destruction ou l'occlusion du tissu vasculaire

alimentant la tumeur; (iii) la libération de médiateurs de l'inflammation et le recrutement vers

le site tumoral de cellules inflammatoires qui contribuent à la destruction de la tumeur; et

(iv) une réaction immunitaire envers la tumeur traitée, mécanisme qui contribuerait au

contrôle à long terme de la tumeur (Dougherty et al., 1998).

La PDT est cependant sévèrement restreinte dans son champ d'application, à la fois par la

profondeur de pénétration limitée de la lumière dans les tissus, par la dépendance du

phénomène vis-à-vis de l'oxygène et par une inhomogénéité de distribution du

photosensibilisant dans la tumeur. Les zones profondes, ischémiques ou hypoxiques ne sont

quasi pas touchées par ce procédé qui semble réservé à des destructions de tissu superficiel,

utiles néanmoins en dermatologie, gastro-entérologie, urologie et pneumologie (Dougherty et

al., 1998; Moan et al., 1998; Nishioka, 1998).

4.1.1.3.2 Dérivés d'hématoporphyrine et Photofrin®

Une précipitation en milieu acide de préparations brutes d'hématoporphyrine a fourni un

mélange complexe de porphyrines (monomères, dimères et oligomères), le hematoporphyrin

derivative (HPD) qui a été fort utilisé; sa purification partielle a permis d'obtenir le

Photofrin®, qui est devenu le photosensibilisant le plus employé en pratique clinique

(Dougherty et al., 1998). Ce dérivé est capté de manière efficace par les tumeurs mais son

administration systémique conduit à une photosensibilité cutanée prolongée; les patients

217

Page 228: These p Duez

courent en effet le risque de réactions phototoxiques sévères et ce, pendant plusieurs semaines

(Szeimies et al., 1996).

Les mécanismes qui président à la distribution préférentielle des porphyrines dans les

tumeurs sont encore peu connus et pourraient dépendre de certaines caractéristiques des tissus

tumoraux, comme par exemple l'expression de récepteurs protéiques de densité faible58, un

pH inférieur, la présence de macrophages, un large espace interstitiel, un tissu vasculaire

perméable, un drainage lymphatique compromis, un collagène nouvellement synthétisé58 ou

une densité importante en lipides… (Dougherty et al., 1998).

L'emploi du Photofrin® requiert des fluences de 50 à 500 J/cm² de lumière rouge;

l'hyperthermie induite peut contribuer à l'effet photodynamique. Pour des applications ne

nécessitant pas une pénétration tissulaire profonde (~ 1.5 mm), une irradiation à 410 nm est

cependant plus efficace que 630 nm (Dougherty et al., 1998).

4.1.1.3.3 L'acide δ-aminolévulinique

Pour pallier les effets secondaires des dérivés de type Photofrin®, l'administration d'acide

δ-aminolévulinique (δ-ala ), un précurseur métabolique de la synthèse des porphyrines situé

après l'étape rétro-contrôlée par l'hème, est à présent largement appliquée.

L'administration, topique59, orale ou systémique (Calzavara-Pinton et al., 1996; Szeimies

et al., 1996), de δ-ala induit en fait cette voie de biosynthèse avec accumulation de

protoporphyrine IX (PPIX) car la conversion de PPIX en hème apparaît relativement lente.

Bien que toutes les cellules semblent capables de synthétiser l'hème, la PPIX s'accumule

principalement dans les tissus de surface (épiderme, conjonctive, muqueuses, surfaces

séreuses, endomètre, urothélium) ou dans des tissus capables de sécréter vers des surfaces

(glandes salivaires, sébacées et mammaires, foie, vésicules séminales). Par contre, les tissus

majeurs d'origine mésodermique (muscles, tissus connectifs, cartilage, moelle osseuse, sang)

ne développent pas de fluorescence significative après une seule dose de δ-ala in vivo.

Remarquons cependant que, in vitro, ces cellules deviennent généralement capables

d'accumuler la PPIX.

Il semble donc que, en fonction du type cellulaire ou de l'environnement, les cellules

puissent différer dans leur capacité à synthétiser l'hème ou à capter le δ-ala ; il est également

possible que certains mécanismes de rétro-contrôle ou certaines cinétiques enzymatiques en

amont de la ferrochélatase soient spécifiques (Kennedy et Pottier, 1992). Un taux faible de fer

58 Qui lie les porphyrines 59 La pénétration à travers une couche cornée tumorale est particulièrement efficace

218

Page 229: These p Duez

libre intra-cellulaire semble un élément essentiel à la production de PPIX (Pourzand et al.,

1999) ce qui est démontré par des expériences conduites en présence de chélateurs (Chang et

al., 1997).

La biosynthèse de PPIX après administration de δ-ala est particulièrement active dans les

cellules tumorales, ce qui offre un moyen de localiser (PDD) ou de détruire (PDT)

sélectivement ces cellules par photoactivation. Les raisons de cette sélectivité, qui n'est

cependant pas absolue (Martin et al., 1995; Messmann et al., 1998), restent encore obscures.

Différentes sources lumineuses visibles ont été décrites pour les applications cliniques de

PDT, incluant des sources non-cohérentes, filtrées ou non, et des sources cohérentes (laser

argon 630 et 635 nm). Les fluences appliquées vont de 15 à 250 J/cm² (Szeimies et al., 1996).

4.1.1.3.4 Photosensibilisants de nouvelle génération

Les profils d'efficacité et de sécurité de la technique (Fuchs et al., 2000) semblent corrects

et devraient être encore améliorés par les modalités de traitement en développement (choix de

longueur d'onde, protocoles d'irradiation, développement de nouveaux sensibilisants et

d'adjuvants (Langer et al., 1999), amélioration de l'administration des photosensibilisants)

(Dougherty et al., 1998).

Une recherche active dans ce domaine a notamment permis de développer de nouveaux

photosensibilisants chimiquement purs, présentant un maximum d'absorption vers 650 nm et

n'induisant quasi pas de photosensibilité cutanée. Différents composés sont en phase d'étude

clinique, parmi lesquels des ester de δ-ala (Peng et al., 1996), le dérivé de benzoporphyrine

monoacide A, le mono-aspartyl-chlorine e6, l'étiopurpurine d'étain, le texaphyrine de lutécium

et les phthalocyanines (He et al., 1998; Nishioka, 1998).

4.1.2 Résultats : Spectroscopie de fluorescence

D'après la littérature, une incubation avec l'acide δ-aminolévulinique permettrait d'induire

à la fois un dérivé insoluble dans l'eau, la PPIX, et des composés solubles, probablement les

uro- et/ou coproporphyrines (Dietel et al., 1996). Nous avons donc procédé à un examen

spectroscopique du lysat cellulaire et du milieu de culture.

4.1.2.1 Fluorescence intracellulaire

Les spectres de fluorescence ont été relevés à pH physiologique sur un lysat brut obtenu

par sonication des cellules dans le PBS. Un relevé systématique a montré l'apparition d'une

fluorescence dans les cellules incubées en présence de δ-ala (Figure 4.1-2). Nous avons pu

établir les maxima d'excitation et d'émission à, respectivement, 413 et 636 nm, en accord avec

219

Page 230: These p Duez

les spectres de fluorescence publiés pour la PPIX (Gomer et al., 1985; Quintanilla-Vega et al.,

1995; Dietel et al., 1996; Bech et al., 1997).

Figure 4.1-2 : Spectroscopie de fluorescence intracellulaire

Mesures dans le PBS 650 mV; 5 nm/s Spectres d'excitation : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 16 nm Spectres d'émission : bande passante excitation, 2 nm; bande passante émission, 2 nm

Spectres d'excitationP388D1 "blanc"

0

2

4

6

8

10

300 350 400 450 500 550 600

λ (nm)

Sign

al

650 nm675 nm700 nm725 nm750 nm

Spectres d'excitationP388D1 + δ-ala 1 mM (6 h)

0

2

4

6

8

10

12

300 350 400 450 500 550 600

λ (nm)

Sign

al

650 nm675 nm700 nm725 nm750 nm

220

Page 231: These p Duez

Spectres d'émissionP388D1 "blanc"

0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

550 600 650 700 750 800 850

λ (nm)

Sign

al326 nm338 nm351 nm364 nm376 nm413 nm

Spectres d'émissionP388D1 + δ-ala 1 mM (6 h)

0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

550 600 650 700 750 800 850

λ (nm)

Sign

al

326 nm338 nm351 nm364 nm376 nm413 nm

En milieu HClO4 aqueux 1 M : méthanol60 (1 : 1, v/v), ces maxima passent à,

respectivement, 408 et 604 nm, avec apparition d'un second maximum d'émission à 664 nm

(Figure 4.1-3), ce qui est également en accord avec les caractéristiques spectrales de la PPIX

(Gomer et al., 1985; Quintanilla-Vega et al., 1995; Dietel et al., 1996; Bech et al., 1997).

60 Pour les dosages, les porphyrines sont extraites dans ce milieu qui assure une monomérisation des agrégats.

221

Page 232: These p Duez

Figure 4.1-3 : Spectroscopie de fluorescence intracellulaire Mesures dans le mélange HClO4 aqueux 1 M : méthanol (1 : 1, v/v) 650 mV; 5 nm/s Spectre d'excitation : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 4 nm Spectres d'émission : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 4 nm

Spectres d'excitation - P388 D1λ émission = 604 nm

0

0.1

0.2

300 350 400 450 500 550 600

λ (nm)

Sign

al Blancd-ala 300 µM (3 h)

Blanc

δ-ala 300 µM (3 h)

Spectres d'émission - P388 D1λ excitation = 406 nm

0

0.1

0.2

550 600 650 700 750 800 850

λ (nm)

Sign

al Blancd-ala 300 µM (3 h)

Blanc

δ-ala 300 µM (3 h)

4.1.2.2 Fluorescence extracellulaire

Les spectres de fluorescence ont été relevés à pH physiologique sur un milieu de culture

dilué par du PBS. Un relevé systématique a montré l'apparition d'une fluorescence dans les

cellules incubées en présence de δ-ala (Figure 4.1-4). Nous avons pu établir les maxima

d'excitation et d'émission à respectivement 399 nm et 620 nm; un second maximum

d'émission se devine vers 675 – 680 nm. Ces données sont en accord avec les spectres de

222

Page 233: These p Duez

fluorescence publiés pour les porphyrines solubles, uro- et/ou coproporphyrines (Gomer et al.,

1985; Quintanilla-Vega et al., 1995; Dietel et al., 1996; Bech et al., 1997).

Figure 4.1-4 : Spectroscopie de fluorescence extracellulaire

650 mV; 5 nm/s Spectres d'excitation : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 16 nm Spectres d'émission : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 4 nm

Spectres d'excitationMilieu P388D1 "blanc"

0

0.5

1

1.5

2

300 350 400 450 500 550 600

λ (nm)

Sign

al

610 nm620 nm636 nm650 nm675 nm700 nm725 nm750 nm

Spectres d'excitationMilieu P388D1 + δ-ala 1 mM (6 h)

0

0.5

1

1.5

2

300 350 400 450 500 550 600

λ (nm)

Sign

al

610 nm620 nm636 nm650 nm675 nm700 nm725 nm750 nm

223

Page 234: These p Duez

Spectres d'émissionMilieu P388D1 "blanc"

0

0.1

0.2

550 600 650 700 750 800 850

λ (nm)

Sign

al400 nm470 nm

Spectres d'émissionMilieu P388D1 + δ-ala 1 mM (6 h)

0

0.1

0.2

550 600 650 700 750 800 850

λ (nm)

Sign

al 400 nm470 nm

En milieu HClO4 aqueux 1 M : méthanol (1 : 1, v/v), ces maxima passent à,

respectivement, 404, 603 et 660 nm (Figure 4.1-5), ce qui est également en accord avec les

caractéristiques spectrales des porphyrines hydrosolubles (Quintanilla-Vega et al., 1995;

Dietel et al., 1996).

224

Page 235: These p Duez

Figure 4.1-5 : Spectroscopie de fluorescence extracellulaire Mesures dans le mélange HClO4 aqueux 1 M : méthanol (1 : 1, v/v)

650 mV; 5 nm/s Spectres d'excitation : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 4 nm Spectres d'émission : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 4 nm

Spectres d'excitation - Milieu P388 D1λ émission = 602 nm

0

0.02

0.04

0.06

0.08

0.1

300 350 400 450 500 550 600

λ (nm)

Sign

al Blancd-ala 300 µM (3 h)

Spectres d'émission - Milieu P388 D1λ excitation = 405 nm

0

0.02

0.04

0.06

0.08

0.1

550 600 650 700 750 800 850

λ (nm)

Sign

al Blancd-ala 300 µM (3 h)

Blanc

δ-ala 300 µM (3 h)

Blanc

δ-ala 300 µM (3 h)

4.1.2.3 Discussion

Les pics de fluorescence intracellulaire observés dans les échantillons blanc sont a priori

étonnants; en effet, les seuls fluorophores endogènes sont le tryptophane (λexc. 275 nm; λém.,

350 nm), le NADH (λexc. 340 nm; λém., 470 nm), les flavines (λexc. 450 nm; λém., 520 nm)et

les porphyrines (λexc. 405 nm; λém., 635 nm) (Stepp et al., 1998). Un examen attentif montre

que les pics importants observés sont exactement (i) dans un rapport 1/2 avec la longueur

225

Page 236: These p Duez

d'onde d'émission pour les spectres d'excitation ; et (ii) dans un rapport 2/1 avec la longueur

d'onde d'excitation pour les spectres d'émission . Il s'agit en réalité d'un défaut inhérent à tous

les systèmes monochromateurs; les répliques d'ordre n de la longueur d'onde fixée sont

également sélectionnées. Les filtres qui auraient pu permettre de pallier à cet inconvénient

n'étaient cependant pas disponibles au moment de nos mesures.

4.1.3 Résultats : Cinétique d'induction

4.1.3.1 Fluorescence intracellulaire

La cinétique de fluorescence, mesurée sur 8 heures d'incubation avec 1 mM de δ-ala,

montre un plateau dans la production de PPIX; ce plateau est déjà atteint après

approximativement 2 heures d'incubation (Figure 4.1-6). Nous remarquons que pratiquement

aucune fluorescence n'est induite par une concentration en δ-ala de 100 µM.

Figure 4.1-6 : P388D1 + δ-ala : Cinétique d'apparition de la fluorescence intracellulaire (PPIX). Mesures dans le mélange HClO4 aqueux 1 M : méthanol (1 : 1, v/v)

0

0.5

1

1.5

0 2 4 6 8

Temps d'incubation (h)

Sign

al /

mg

prot

éine

s

1 mM300 µM100 µM

Concentration en δ -ala

Les points représentent la moyenne et les barres correspondent à l'étendue des valeurs (n = 3) (pour les données obtenues à 100 µM, les barres sont inférieures à la taille du point). 650 mV; acquisition de 1 point/s pendant 20 s; λ excitation, 406 nm (bande passante, 4 nm); λ émission, 604 nm (bande passante, 8 nm).

226

Page 237: These p Duez

4.1.3.2 Fluorescence extracellulaire

La cinétique de fluorescence, mesurée sur 8 heures d'incubation avec 1 mM de δ-ala,

montre une excrétion continue de porphyrines solubles (Figure 4.1-7). Nous remarquons que

pratiquement aucune fluorescence n'est induite par une concentration en δ-ala de 100 µM.

Figure 4.1-7 : P388D1 + δ-ala : Cinétique d'apparition de la fluorescence extracellulaire

(porphyrines solubles). Mesures après dilution dans le mélange HClO4 aqueux 1 M : méthanol (1 : 1, v/v)

0

1

2

3

4

5

6

0 2 4 6 8

Temps d'incubation (h)

Sign

al /

mg

prot

éine

s

1 mM300 µM100 µM

Concentration en δ -ala

Les points représentent la moyenne et les barres correspondent à l'étendue des valeurs (n = 3) (pour les données obtenues à 100 µM, les barres sont inférieures à la taille du point). 650 mV; acquisition de 1 point/s pendant 20 s; λ excitation, 405 nm (bande passante, 4 nm); λ émission, 602 nm (bande passante, 4 nm).

4.1.4 Résultats : Microscopie de fluorescence

La Figure 4.1-8 montre une image en microscopie de fluorescence de cellules P388D1

incubées pendant 3 h avec 300 µM de δ-ala. La fluorescence apparaît répartie de manière

diffuse dans l'ensemble du cytosol avec des spots intenses et une délimitation nette de la

membrane plasmique. La zone noire observée dans la plupart des cellules correspondrait,

d'après les données de la littérature, au noyau cellulaire (Moan et al., 1990; Gaullier et al.,

1995; Krammer et Überriegler, 1996).

227

Page 238: These p Duez

Figure 4.1-8 : Image obtenue en microscopie de fluorescence. Cellules P388D1 incubées en

présence de δ-ala (300 µM, 3 h).

Objectif 25 X à immersion; les longueurs d'onde d'excitation, du miroir dichroïque et d'émission sont, respectivement, 425 ± 20 nm, 460 nm et 590 nm (long pass); un filtre de densité neutre (Zeiss, 0.25) est incorporé sur le trajet optique d'excitation.

4.1.5 Discussion et conclusion

L'incubation des cellules P388D1 avec l'acide δ-aminolévulinique induit l'apparition d'une

espèce fluorescente intracellulaire, avec un plateau entre 2 et 4 h d'incubation, ainsi que

l'excrétion continue d'une seconde espèce fluorescente. Les données spectrales, obtenues à la

fois à pH physiologique et en milieu HClO4 : méthanol, sont en accord avec celles publiées

pour la protoporphyrine IX (espèce intracellulaire) et les porphyrines hydrosolubles (espèces

228

Page 239: These p Duez

excrétées, uro et/ou coproporphyrines), suggérant que le traitement appliqué induit bien les

composés escomptés.

Il nous semble peu probable que les porphyrines solubles puissent être synthétisées à

partir de la PPIX en excès. Leur formation par oxydation des porphyrinogènes correspondants

et leur excrétion pourrait être due à des "fuites" dans le cycle de synthèse de l'hème, la

coordination des cinétiques enzymatiques n'étant peut-être pas absolue dans ces conditions

extra-physiologiques. La régulation des enzymes du cycle de synthèse de l'hème apparaît en

fait extrêmement complexe et commence à peine à être étudiée (Afonso et al., 1999).

4.2 RESULTATS : PORPHYRINES ET DEGATS PHOTODYNAMIQUES AUX ACIDES NUCLEIQUES

4.2.1 Induction de bases oxydées

Pour la première fois, nous montrons que l'activation photodynamique des cellules traitées

par l'acide δ-aminolévulinique induit la formation de 8-oxodG et de 8-oxoG, et ce aussi bien

pour les radiations UVA que les radiations visibles (Figure 4.2-1).

Figure 4.2-1 : Production de guanines oxydées par irradiation lumineuse.

Chromatogramme CLHP après digestion enzymatique des acides nucléiques.

Cellules P388D1 incubées en présence de δ-ala (1 mM, 3 h) et irradiées pendant 30 min (4°C; 560 mJ/cm² pour la lampe UVA; 21.4 J/cm² pour la lampe visible). Conditions chromatographiques validées dans la Section 3. Détection ampérométrique sur carbone vitreux (700 mV vs Ag/AgCl).

229

Page 240: These p Duez

4.2.1.1 Identification de la 8-oxodG

L'identité du pic de la 8-oxodG a été confirmée par co-injection avec un étalon et par

comparaison des rapports de signaux acquis à différents potentiels (Tableau 4.2-1).

Tableau 4.2-1 : Identification de la 8-oxodG dans des cellules P388D1 soumises à un des

stress photooxydants étudiés (δ-ala, 1 mM, 3 h suivi de 30 min d'irradiation UVA , 560 mJ/cm²) .

Rapports de pics à différents potentiels. (n = 3; moyennes; entre parenthèses, étendue des 3 x 3 valeurs)

Potentiels

(mV) 8-oxodG

étalon Cellules stressées

(δ-ala + UVA)

700 / 650 1.10 (1.02– 1.15) 1.03 (1.00 – 1.06)

700 / 600 1.49 (1.30 – 1.70) 1.46 (1.41 – 1.51)

700 / 550 2.35 (1.94 – 2.90) 2.57 (2.41 – 2.84)

650 / 600 1.36 (1.19 – 1.58) 1.42 (1.37 – 1.47)

650 / 550 2.14 (1.78 – 2.69) 2.51 (2.34 – 2.76)

600 / 550 1.59 (1.21 – 2.11) 1.77 (1.64 – 1.96)

4.2.1.2 Photooxydation de l'ADN et de l'ARN

Le pic attribué à la 8-oxoG sur le chromatogramme (Figure 4.2-1) est bien un pic de

l'ARN; il disparaît en effet complètement lorsque les acides nucléiques sont traités par un

mélange RNase A et RNase T1 et purifiés par précipitation avant l'étape de digestion par la

nucléase P1. L'identité du pic a été confirmée par co-injection avec un étalon depuis peu

disponible commercialement.

La méthode étant entièrement optimisée pour l'analyse de la dG et de la 8-oxodG, le pic de

la guanosine plafonne dans la plupart des échantillons, ce qui rend toute mesure du rapport

8-oxoG/105 G impossible. Comme il nous semblait que le pic de 8-oxoG était toujours

beaucoup plus élevé que le pic de 8-oxodG, nous avons dosé les 4 bases G, dG, 8-oxoG et

8-oxodG dans quelques échantillons afin de vérifier ce phénomène (Tableau 4.2-2).

L'ARN apparaît en effet systématiquement plus sensible à la photooxydation que l'ADN.

230

Page 241: These p Duez

Tableau 4.2-2 : Comparaison de la photooxydation de l'ADN (8-oxodG) et de l'ARN (8-oxoG) après induction des porphyrines dans les cellules P388D1.

Source de lumièreEchantillon (a) n (b) Temps d'irradiation (min)

8-oxodG par 105 dG (c)

8-oxoG par 105 G (c,d)

Contrôle 6 --- --- 0.49 ± 0.17 0.55 ± 0.17 NS

Lumière visible 4 visible 30 2.11 ± 0.48 8.15 ± 0.28 ***

Lampe UVA 1 UVA 5 0.70 2.90

1 UVA 20 2.66 11.20

1 UVA 30 4.54 24.30

1 UVA 40 5.68 21.72

3 UVA 60 10.37 ± 2.19 26.61 ± 0.53 **

Cellules contrôle + milieu traité (e) 3 UVA 60 0.79 ± 0.16 1.03 ± 0.15 NS

Cellules traitées + milieu contrôle (e) 3 UVA 60 5.74 ± 0.40 25.86 ± 2.04 **

4.2.2

(a) Les cellules P388D1 ont été incubées en présence de δ-ala (1 mM, 3 h) (b) Irradiation à 4°C (0.31 mW/cm² pour la lampe UVA; 11.9 mW/cm² pour la lampe visible)(c) Moyenne ± écart étalon (d) Test t de Student pour la différence entre l'induction de 8-oxodG et de 8-oxoG

(***, p< 0.001; **, p < 0.01; NS, p > 0.05)

(e) Les échantillons ont été préparés et irradiés comme décrit en 4.2.2.3

Paramètres impliqués dans la photooxydation de l'ADN

4.2.2.1 Influence de la température d'irradiation et du temps de chargement en acide δ-aminolévulinique

Nous nous attendions à ce que l'oxydation de l'ADN soit température-dépendante. En

effet, les taux de 8-oxodG sont la résultante de 3 mécanismes différents, dont les cinétiques

sont probablement influencées par la température, à savoir (i) la photodestruction de la PPIX;

(ii) la resynthèse continue de porphyrines en cours d'irradiation; et (iii) l'excision de la base

oxydée par les mécanismes cellulaires de réparation 61.

Lorsque nous irradions à 4°C, l'oxydation de l'ADN dépend du temps de chargement en

acide δ-aminolévulinique (Figure 4.2-2), en accord avec la cinétique d'induction de PPIX de

la Figure 4.1-6. 61 Remarquons que le base excision repair, le mécanisme principal de réparation des lésions 8-oxodG, est bien température-dépendant mais reste en partie fonctionnel à 4°C. A partir de mesures d'incision, l'étape limitante des mécanismes de réparation, Hjertvik et al ont montré que, entre 37°C et 4°C, la vitesse d'incision de bases méthylées passe d'environ 6000 à 300 cassures simple-brin par cellule par minute (Hjertvik et al., 1998).

231

Page 242: These p Duez

Figure 4.2-2 : Influence du temps de chargement en acide δ-aminolévulinique (1 mM). Irradiation à 4°C

0

1

2

3

4

5

Contrôle 1 3 5

Temps de chargement (h)

8-ox

odG

par

105 d

G

Non irradiéUVAVisible

NS NSNS

*

**

***

***

***

***

Cellules P388D1 incubées en présence de δ-ala (1 mM, 3 h) et irradiées pendant 30 min (4°C; 560 mJ/cm² pour la lampe UVA; 21.4 J/cm² pour la lampe visible). Les points représentent la moyenne et les barres correspondent à la SEM (n = 6). Test t de Student pour la différence vis-vis des contrôles respectifs (***, p< 0.001; **, p < 0.01; *, p < 0.05; NS, p > 0.05)

Nos essais de traitement à 37°C marquent une tendance similaire mais se sont avérés peu

reproductibles. Cette forte variabilité est due à une importante condensation observée à

l'intérieur des boîtes de culture pendant l'irradiation à cette température. A 4°C par contre, la

faible condensation qui se forme en début d'irradiation disparaît en quelques minutes.

Comme nous n'avons pu résoudre le problème de manière satisfaisante, nous avons

poursuivi le reste du travail en irradiant à 4°C.

4.2.2.2 Influence de la dose de lumière et de la concentration en acide δ-

aminolévulinique

La formation de 8-oxodG croît avec la dose de lumière, celle-ci étant modulée par le

temps d'irradiation (Figure 4.2-3). Cette augmentation pourrait être due à la plus grande

probabilité qu'une cellule individuelle en suspension absorbe la lumière au fur et à mesure de

232

Page 243: These p Duez

Figure 4.2-3 : Influence du temps d'irradiation (dose de lumière) sur la production de 8-oxodG

0

4

8

12

16

0 20 40 60

Temps d'irradiation (min)

8-ox

odG

par

105 d

G

Lumière visible (11.9 mW/cm²) UVA (0.31 mW/cm²)

Cellules P388D1 incubées en présence de δ-ala (1 mM, 3 h) et irradiées (4°C). Les points représentent la moyenne et les barres correspondent à l'étendue des valeurs (n = 3).

Figure 4.2-4 : Influence de la concentration en acide δ-aminolévulinique sur la production de 8-oxodG

0

2

4

6

0 500 1000 1500 2000

Dose en acide δ-aminolévulinique (µM)

8-ox

odG

par

105 d

G

Lumière visible (11.9 mW/cm²) UVA (0.31 mW/cm²)

Cellules P388D1 incubées en présence de δ-ala (1 mM) et irradiées. (4°C; 30 min, correspondant à 560 mJ/cm² pour la lampe UVA et 21.4 J/cm² pour la lampe visible).Les points représentent la moyenne et les barres correspondent à l'étendue des valeurs (n = 3).

233

Page 244: These p Duez

l'irradiation; elle pourrait également suggérer une vitesse faible de photodestruction de la

PPIX ou une resynthèse continue de porphyrines fraîches à partir de l'acide δ-

aminolévulinique présent dans le milieu de culture.

Nous n'avons pas mis en évidence d'effet de la concentration en acide δ-aminolévulinique

dans le domaine étudié (300 à 1600 µM) (Figure 4.2-4).

4.2.2.3 Influence des porphyrines intra- et extracellulaires

L'influence des porphyrines intracellulaires et des porphyrines excrétées dans le milieu de

culture a été étudiée en croisant avant irradiation le surnageant de cellules contrôles et de

cellules chargées en acide δ-aminolévulinique (Figure 4.2-5).

Le surnageant des cellules traitées par δ-ala ne présente pas d'effet photodynamique sur

les cellules contrôles (Figure 4.2-6). L'effet de l'irradiation lumineuse sur les cellules chargées

en δ-ala est systématiquement inférieur à l'effet observé en présence du milieu de chargement;

ce qui pourrait s'expliquer par une synthèse réduite en PPIX pendant l'irradiation dans le

milieu contrôle au fur et à mesure de la déplétion en δ-ala intracellulaire.

Figure 4.2-5 : Protocole appliqué pour étudier l'influence des porphyrines intra- et

extracellulaires

δ-ala Contrôle δ-ala1mM 1mM

Pré-incubation (3h)Centrifugation

Croisement des milieuxde culture

Mise en suspensionIrradiation UVAAnalyse 8-oxo-dG

δ-ala Contrôle δ-ala1mM 1mM

Pré-incubation (3h)Centrifugation

Croisement des milieuxde culture

Mise en suspensionIrradiation UVAAnalyse 8-oxo-dG

234

Page 245: These p Duez

Figure 4.2-6 : Effet photodynamique des porphyrines intra- et extracellulaires

0

5

10

0 10 20 30 40 60Temps d'irradiation (min)

8-ox

odG

par

105 d

G

Cellules Traitées + Milieu TraitéCellules Traitées + Milieu ContrôleCellules Contrôle+ Milieu Traité

Cellules P388D1 incubées en présence de δ-ala (1 mM, 3 h) et irradiées après l'échange des milieux de culture décrit en Figure 4.2-5 (30 min; 4°C; 0.31 mW/cm² pour la lampe UVA; 11.9 mW/cm² pour la lampe visible). Les points représentent la moyenne et les barres correspondent à l'étendue des valeurs (n = 3).

4.3 RESULTATS : TESTS DE CYTOTOXICITE MTT

Les courbes de survie ont été établies pour l'effet létal de différentes doses de δ-ala

combinées avec des irradiations UVA et visibles, et ce dans les conditions suivantes : 3 h de

chargement en δ-ala et 30 min d'irradiation à 4°C (soit 560 mJ/cm² pour la lampe UVA et

21.4 J/cm² pour la lampe visible) (Figure 4.3-1). Une comparaison avec les Figures 4.2-2 et

4.2-4 montre que, pour des combinaisons de lumière et de δ-ala induisant une faible mortalité

cellulaire, des dommages significatifs sont induits dans l'ADN.

235

Page 246: These p Duez

Figure 4.3-1 : Cytotoxicité de l'acide δ-aminolévulinique combiné avec des radiations UVA et visibles

0

50

100

10 10

Co

% c

ellu

les

viva

ntes

0

50

100

10 10

Co

% c

ellu

les

viva

ntes

Cellules P388D1 incubées en présence lumière visible 30 min, soit 21.4 J/cm²).expériences en quadruplicat (les points

Irradiation UVAIrradiation UVA

0 1000 10000

ncentration en δ-ala (µM)

e

Irradiation visibleIrradiation Visibl

0 1000 10000

ncentration en δ-ala (µM)

de δ-ala (3 h) et irradiées (4°C; UVA 30 min, soit 560 mJ/cm²; Les courbes ont été ajustées à l'ensemble des résultats de 2 ● et ○ représentent, respectivement, les expériences 1 et 2).

236

Page 247: These p Duez

4.4 DISCUSSION

4.4.1 La problématique de la carcinogenèse solaire, des UVA et de la 8-oxodG

Comme nous l'avons souligné dans l'introduction (Section 1.4), le potentiel carcinogène

de la lumière solaire serait principalement une conséquence de l'excitation directe des

chromophores de l'ADN par les UVB pour former des photoproduits dimères au niveau des

sites dipyrimidiques (Peak et Peak, 1989). Les UVA sont cependant des carcinogènes

complets, jouant un rôle à la fois d'initiateur et de promoteur (de Laat et al., 1997). Leur

contribution à la carcinogenèse cutanée (10 à 20 %) s'ajouterait de manière arithmétique à

celle des UVB (Kelfkens et al., 1990).

Les radiations UVA génèrent des modifications oxydatives dans l'ADN, incluant cassures

de chaînes, sites abasiques et liens croisés (Peak et Peak, 1989) mais aussi une base oxydée, la

8-oxodG (Tableau 4.4-1). Ces propriétés mutagènes sont médiées par des radicaux libres et

l'implication majeure de l'oxygène singulet (1O2), probablement formé via un mécanisme de

photosensibilisation de Type II, a été établie (Kelfkens et al., 1990; Kvam et Tyrrell, 1997b).

Une contribution du radical hydroxyle (•OH) (Rosen et al., 1996) n'a pu être exclue (Kelfkens

et al., 1990) ou confirmée (Kvam et Tyrrell, 1997b). Les photosensibilisants endogènes

impliqués dans la génération du 1O2 ne sont cependant pas encore identifiés. A partir de

données spectroscopiques, le NADP, le NADPH, la bilirubine (Rosenstein et al., 1983), les

porphyrines (Cadet et al., 1997; Pflaum et al., 1998) et la riboflavine (Yamamoto et al., 1992)

ont été suspectés mais aucune indication de leur possible implication dans un événement

carcinogène n'a encore été rapportée in vivo.

Outre ces effets initiateurs, rappelons que les UVA peuvent également induire certaines

voies de signalisation intracellulaires ainsi que des facteurs de transcription impliqués

notamment dans la prolifération et la différenciation (cf § 1.3.4.2.5).

237

Page 248: These p Duez

Tableau 4.4-1 : Données publiées quant à la photoinduction de la 2'-désoxyguanosine dans l'ADN

Source de lumière principale(a)

Type d'échantillon

Dose de lumière appliquée (J / cm²)

8-oxodG dans l'ADN

(8-oxodG/105 dG)

Références

ADN en solution 0.1 - 2.5 17 - 2200 (Wei et al., 1996; Zhang et al., 1997a; Zhang et al., 1997b; Wei et al., 1998a; Wei et al., 1998b)

UVC

Cellules in vitro (Hela et CHO) 0.001 - 1 0.6 - 22 (Zhang et al., 1997a; Douki et al., 1999)

ADN en solution 2.5 - 30 18 - 140 (Zhang et al., 1997a; Zhang et al., 1997b; Liu et al., 1998)

Cellules in vitro (cellules épidermiques de souris 291.09; cellules épithéliales de rat ARL-18; cellules Hela; carcinome epidermoïde humain A431)

0.2 - 20 0.16 - 4.6 (Beehler et al., 1992; Rosen et al., 1996; Zhang et al., 1997a; Liu et al., 1998)

Kératinocytes BALB/c MK-2 0.1 - 0.75 2 - 27.1 (Stewart et al., 1996)

Cellules CHO 0.025 - 0.15 1.1 - 1.6 (Douki et al., 1999)

Animaux (b) (épiderme) 2 - 5 (c)

(chronique) 5.9 - 8.8 (Wei et al., 1998b)

UVB

Homme (épiderme) 2 x MED (d) Taux élevés détectés (immunomarquage)

(Ahmed et al., 1999)

ADN en solution 0.1 - 40 3.5 - 77 (Ito et al., 1993; Arimoto-Kobayashi et al., 1997; Ito et Kawanishi, 1997a; Wamer et al., 1997; Zhang et al., 1997a; Zhang et al., 1997b; Liu et al., 1998)

Cellules épithéliales de rat ARL-18

0 - 20 2 - 3.75 (Rosen et al., 1996)

Fibroblastes de peau humaine CRL 1634

0 - 80 1.5 - 7.8 (Wamer et Wei, 1997)

Fibroblastes primaires de peau humaine FEK4

0 - 120 5 - 17 (Kvam et Tyrrell, 1997b)

Cellules lymphoblastoïdes humaines TK6 en croissance exponentielle

Pas d'effet

Cellules Hela

Cellules de carcinome epidermoïde humain A431

(Liu et al., 1998)

• à confluence (e)

0 - 120

3.5 - 6

(Kvam et Tyrrell, 1997b)

Cellules de mélanome humain (GLL19) en croissance exponentielle

0 - 120 4.8 - 13.8 (Kvam et Tyrrell, 1997b)

0 - 120 (Kvam et Tyrrell, 1997b)

0 - 40 2 - 3.5 (Zhang et al., 1997a)

Cellules épithéliales de rat ARL-18

0 - 20 Aucun effet sans photosensibilisant

(Verna et al., 1998)

UVA

0 - 2.5 Aucun effet sans photosensibilisant

• en croissance exponentielle

238

Page 249: These p Duez

Tableau 4.4-1 (Suite) : Photoinduction de la 2'-désoxyguanosine dans l'ADN

1 - 4.7

UVA (suite) Cellules CHO 0 - 100

0 - 100

1 - 2.9

(Douki et al., 1999) (Douki et al., 1999)

ADN en solution n.a.(f) 230 (Mauthe et al., 1995) Lumière visible

Cellules in vitro (lymphome de souris L5178Y; fibroblastes embryonnaires de poumon humain VA13; embryon de cobaye; carcinome mammaire humain MCF-7)

n.a.(f) Aucun effet sans photosensibilisant

(Yamamoto et al., 1992; Mauthe et al., 1995)

ADN en solution 1.68 684 (Fischer-Nielsen et al., 1992) UVC + UVB + UVA

Cellules CHO V79 4.56 10 - 13 (Fischer-Nielsen et al., 1993)

UVA + UVB Animaux (b) (épiderme) 33.5 2 - 6 (c)

(chronique)

11.3 6 - 15

(Hattori-Nakakuki et al., 1994; Hattori et al., 1996)

Lumière solaire

Cellules CHO 160 - 460 2 - 21 (Douki et al., 1999)

• UVL9 (déficientes en réparation par excision de nucléotides)

• AT3-2 (réparation-compétentes)

(a) Les conditions expérimentales (bandes UV, lampes, filtres, radiomètres et lignées cellulaires) varient selon les auteurs; les caractéristiques sont détaillées dans chaque référence.

(b) Souris nues (c) Dose totale (d) MED = dose minimale érythémale (e) Les auteurs ont également déterminé sur ce modèle le spectre d'action pour la formation de 8-oxodG

(irradiation avec des longueurs d'onde quasi- monochromatiques) (f) n.a. : données non disponibles

Le spectre d'action pour la formation de la 8-oxodG dans l'ADN a été déterminé62 sur des

fibroblastes humains primaires à confluence (Figure 4.4-1) (Kvam et Tyrrell, 1997b).

Ces données, ajustées par la fluence solaire des différentes bandes de longueur d'onde,

montrent que les radiations UVA (au-dessus de 334 nm) et visibles courtes causent

pratiquement toute l'oxydation de la guanine par la lumière solaire (Figure 4.4-2).

62 Par CLHP avec détection électrochimique

239

Page 250: These p Duez

Figure 4.4-1 : Spectre d'action : rendements relatifs en 8-oxodG et en dimères bipyrimidiques

● Rendements relatifs en 8-oxodG

□ Rendements relatifs en dimères bipyrimidiques ••• Spectre d'action pour la carcinogenèse cutanée humaine (c

Les données sont calculées pour la couche basale de l'épiderme humain (70 µm épLes spectres pour la carcinogenèse et les dimères bipyrimidiques sont normalisés àpour la 8-oxodG est normalisé pour que les rendements en dimères et en 8-oxodG

Figure 4.4-2 : Spectre d'action : vitesses de production comparées de 8-oxbipyrimidiques

● Vitesse de production de 8-oxodG à 1 h p.m.

Vitesse de production de 8-oxodG à 9 h a.m. □ Vitesse de production des dimères bipyrimidiques à 1 h p.

Vitesse de production des dimères bipyrimidiques à 9 h a.

Les données sont calculées pour la couche basale de l'épiderme humain (70 µm épsolaire mesuré en juillet à Albuquerque, Nouveau-Mexique. Les spectres sont normalisés à 1 pour la 8-oxodG à 405 nm

(Kvam et Tyrrell, 1997)

f Fig. 1.4-4)

aisseur) 1 à 302 nm; le spectre soient égaux à 365 nm

odG et des dimères

(Kvam et Tyrrell, 1997)

m. m.

aisseur) et un spectre

240

Page 251: These p Duez

La phase de croissance des cellules influence de manière diverse l'induction de 8-oxodG

par les UVA (Kvam et Tyrrell, 1997b) (Tableau 4.4-1), ce qui indique que d'autres facteurs

non encore identifiés participent probablement au phénomène. Le spectre d'action pour

l'induction de lésions reconnues par la FPG 63 a également été établi sur des cellules

mammifères; ce spectre montre 2 zones de dégât maximal, de 290 à 315 nm et de 400 à 450

nm, avec un minimum à environ 350 nm (cf Section 5.6.2).

Le rôle de la 8-oxodG et des autres bases oxydées vis-à-vis de la carcinogenèse solaire

reste cependant incertain (Kvam et Tyrrell, 1997b; Douki et al., 1999); les spectres

mutationnels (cf § 1.4.3.3) indiquent en effet une contribution mineure des lésions oxydatives

au processus global de mutagenèse UV. Même dans la région UVA, un rôle majeur peut être

attribué aux lésions dipyrimidiques, qui mènent à des transitions G:C A:T, alors que la

mutation signature attendue pour la 8-oxodG et certaines autres lésions oxydatives, la

transversion G:C T:A, ne représente qu'une fraction des mutations induites (Kvam et al.,

1994). De plus, bien que les dimères bipyrimidiques et la 8-oxodG soient induits à des

vitesses similaires par l'ensemble du spectre solaire (Douki et al., 1999), la base oxydée

pourrait être réparée de manière plus efficace; elle est en effet excisée à un taux 1.5 fois

supérieur à celui des dimères (Reardon et al., 1997).

4.4.2 Porphyrines et dommages à l'ADN

Le présent travail montre que l'activation lumineuse des porphyrines dérivées de l'acide δ-

aminolévulinique induit des dégâts oxydatifs à l'ADN cellulaire, dégâts qui dépendent

essentiellement de la dose de lumière. Les radiations UVA et visibles sont toutes deux

photoactives; les 2 sources utilisées dans ce travail émettant en partie dans la bande de Soret

des porphyrines, aux alentours de 410 nm. Ce chromophore majeur pourrait être impliqué

dans l'effet observé (Pflaum et al., 1998), en accord avec les spectres d'action pour l'induction

de 8-oxodG dans l'ADN cellulaire (Kvam et al., 1994; Kielbassa et al., 1997) (§ 4.4.1).

Rappelons que les porphyrines ont longuement été suspectées d'être des

photosensibilisants endogènes (del C. Battle, 1993; Pflaum et al., 1994; Friedberg et al., 1995;

Cadet et al., 1997; Halliwell et Gutteridge, 1999). A partir de descriptions de phénotypes

cellulaires malins mais aussi d'études menées sur le comportement métabolique général des

cellules cancéreuses, il a même été proposé que les troubles et anomalies du métabolisme de

63 FPG : formamidopyrimidine glycosylase; cette endonucléase reconnaît principalement les purines oxydées, induisant des cassures de chaîne mesurées par élution alcaline dans les études mentionnées ici.

241

Page 252: These p Duez

l'hème puissent constituer une lésion générale initiatrice de la carcinogenèse (del C. Battle,

1993).

4.4.2.1 Porphyrines et dommages aux acides nucléiques

Les dommages induits par une irradiation lumineuse des porphyrines ont été

principalement étudiés pour des composés exogènes sur de l'ADN en solution (Moan et al.,

1990; Kvam et al., 1994).

La photoactivation des dérivés d'hématoporphyrine (HpD) provoque des cassures simple-

brin et des sites alcali-labiles (Moan et al., 1990); différents dérivés de porphyrines, qu'ils se

lient ou pas à l'ADN, induisent la photodégradation de la guanine pour former une série de

photoproduits, parmi lesquels la 8-oxodG (Kvam et al., 1994). La lumière combinée au HpD

n'induit cependant des dégâts que dans l'ADN simple-brin, ce qui a été expliqué par le fait que

ces dérivés ne se lient pas à l'ADN (Kawanishi et al., 1986). Le compactage dans la

chromatine protégeant l'ADN des dégâts oxydatifs (Enright et al., 1996), l'ARN et l'ADN

simple-brin, formé localement par le déploiement de la double-hélice pendant la transcription

et la réplication, pourraient donc être d'importantes cibles. Nos résultats (Figure 4.2-1 et

Tableau 4.2-2) montrent que l'ARN est effectivement plus sensible à la dégradation

photodynamique que l'ADN. Cependant, la plupart de l'ARN étant cytosolique plutôt que

nucléaire, nos données pourraient simplement indiquer que les espèces oxydantes sont

générées principalement dans le cytosol.

Bien qu'une plus grande sensibilité de l'ARN aux dégâts oxydatifs induits par les UVA ait

déjà été rapportée (Wamer et Wei, 1997), aucune conséquence biologique n'a été décrite.

Selon nous, il est probable que les cassures de chaînes concomitantes à l'attaque oxydative

mènent simplement à une inactivation de l'ARN oxydé et à sa dégradation.

Seules les porphyrines qui se lient aux cellules sont capables de sensibiliser celles-ci. Les

uroporphyrines, qui sont hydrosoluble et capables de générer du 1O2 par photoactivation, n'ont

aucune activité photosensibilisante (Moan et al., 1990). Ceci est en accord avec nos données

qui montrent que les porphyrines solubles excrétées dans le milieu de culture n'induisent pas

de dégât photodynamique à l'ADN cellulaire (Figure 4.2-6).

4.4.2.2 Localisation intracellulaire des porphyrines et dommage à l'ADN

Après synthèse dans la mitochondrie, la PPIX se relocalise dans le cytoplasme, se lie aux

membranes mais ne s'accumule pas dans le noyau (Gaullier et al., 1995; Krammer et

Überriegler, 1996) (Figure 4.1-8).

242

Page 253: These p Duez

Pour le HpD exogène, la fluorescence porphyrique est visible au niveau de la membrane

nucléaire, alors que le noyau lui-même n'exhibe aucune fluorescence significative (Moan et

al., 1990). Des échanges de chromatides sœurs et des aberrations chromosomiques ont été

induites par photoactivation du HpD; les chromosomes sont principalement endommagés au

niveau des régions télomèrique et centromérique qui sont supposées être en contact avec la

membrane nucléaire (Moan et al., 1990). Au cours de la phase initiale d'exposition à la

lumière, il est possible que le HpD puisse en fait se relocaliser dans le noyau (Moan et al.,

1988; Krammer et Überriegler, 1996). Une telle relocalisation, qui a également été proposée

pour les phthalocyanines (He et al., 1998) et démontrée pour la meta-(tétrahydroxyphényl)-

chlorine (Rousset et al., 2000) n'a pas été encore mise en évidence pour la PPIX. A l'heure

actuelle, nous ne pouvons donc préciser si l'effet photodynamique que nous montrons est

direct (génération de 1O2 à proximité de l'ADN) ou indirect (amplification des radicaux

générés par la péroxydation lipidique de la membrane nucléaire). Des évènements purement

cytosoliques sont effectivement capables d'induire des mutations, un mécanisme médié par

des espèces radicalaires (Wu et al., 1999).

Comme la PPIX est synthétisée dans les mitochondries, il est possible qu'une partie,

peut-être même la majorité, des dégâts 8-oxodG soit en fait localisée dans l'ADN

mitochondrial (ADNmt). Cet ADN représente environ 1 % de l'ADN total et son

recouvrement par les méthodes d'extraction de l'ADN nucléaire (ADNn) est estimé à environ

70 %, ce qui implique une contamination faible d'ADNmt dans l'ADNn (Richter et al., 1988).

Cependant, l'extraction de l'ADNmt pour les études de dégâts oxydatifs représente encore un

défi considérable, de nombreux artéfacts se rencontrant au cours de l'isolation de l'organelle;

les valeurs publiées relatives aux dégâts oxydatifs de base de l'ADN mitochondrial varient

d'un facteur supérieur à 60000 (Beckman et Ames, 1999) et les conséquences biologiques de

son oxydation sont encore largement inconnues.

Afin de vérifier si l'ADN nucléaire est bien touché par le phénomène de photooxydation

de la PPIX, nous avons donc préféré procéder à des mesures de type comète qui seront

présentées dans le chapitre 5 de ce travail.

4.4.2.3 Activité pro-oxydante de l'acide δ-aminolévulinique

Différentes études ont démontré que l'acide δ-aminolévulinique est, par lui-même, un pro-

oxydant capable d'endommager l'ADN (clivage et production de 8-oxodG) et de générer un

produit de dégradation alkylant. Ses propriétés pro-oxydantes permettraient notamment

d'expliquer les syndromes neurologiques qui se manifestent lors d'une déficience en activité

243

Page 254: These p Duez

de l'HMB synthase, déficience observée dans certaines porphyries (Tableau 4.1-1), dans les

intoxications au plomb et la tyrosinémie de Type I. De plus, les attaques oxydantes et

alkylantes de l'ADN par l'acide δ-aminolévulinique pourraient élucider les propriétés

carcinogènes du plomb (Monteiro et al., 1989; Hermes-Lima et al., 1991; Fraga et al., 1994;

Hiraku et Kawanishi, 1996; Neal et al., 1997; Douki et al., 1998).

Le δ-ala augmente la production d'espèces réactives de l'oxygène et la peroxydation

lipidique (Monteiro et al., 1989; Hermes-Lima et al., 1991); il inhibe la prolifération cellulaire

et affecte le rapport GSH/GSSG et l'activité de la catalase (Neal et al., 1997). Les propriétés

oxydantes de l'acide δ-aminolévulinique vis-à-vis de l'ADN ont d'abord été mises en évidence

sur de l'ADN isolé, mais seulement en présence de CuII et, dans une moindre mesure, en

présence de FeII (Fraga et al., 1994; Hiraku et Kawanishi, 1996); l'ADN simple-brin s'avère

plus sensible que l'ADN duplex. Le traitement de rats par l'acide δ-aminolévulinique induit la

formation de 8-oxodG dans le foie (Fraga et al., 1994). L'acide δ-aminolévulinique pourrait en

fait promouvoir sa propre auto-oxydation par le fer; il est en effet capable de relarguer du fer

de la ferrritine (Oteiza et al., 1995) et un traitement chronique de rats par le δ-ala mobilise le

fer dans le cerveau et le foie (Demasi et al., 1996).

Au point de vue mécanistique, l'oxydation catalysée par les métaux convertit le δ-ala en

acide 4,5-dioxovalérique (DOVA); à concentration élevée, 2 molécules de δ-ala peuvent

également se condenser spontanément en un dérivé dihydropyrazine qui s'oxyde en présence

de CuII en une pyrazine (Hiraku et Kawanishi, 1996). Ces processus d'oxydation majeur et

mineur résulteraient en ROS capables d'endommager l'ADN. Le DOVA est en outre un

alkylant efficace de la guanine, au niveau du nucléoside et de l'ADN (Douki et al., 1998).

Dans l'ensemble de nos expériences, nous n'avons mis en évidence aucune toxicité de

l'acide δ-aminolévulinique dans des conditions d'obscurité, que ce soit en terme de

cytotoxicité (aucun effet jusque 6 mM, 48 h) ou de dommages oxydatifs à l'ADN. Il est

cependant possible qu'une accumulation de δ-ala entame les défenses antioxydantes de la

cellule et qu'un traitement pro-oxydant additionnel, l'irradiation de la PPIX induite, finisse par

totalement dépasser ces capacités de défense. Les dégâts à l'ADN pourraient donc provenir,

non pas directement de l'effet photodynamique, mais plutôt d'une surcharge générale en

espèces radicalaires.

244

Page 255: These p Duez

4.4.3 Implications possibles de l'effet photodynamique mis en évidence

4.4.3.1 La carcinogenèse solaire

La régulation fine de la synthèse de l'hème est encore largement inconnue, si ce n'est le

rétro-contrôle bien connu exercé par l'hème sur l'ALA synthase (§ 4.1.1.1.2). Par exemple, les

différences observées dans la synthèse de porphyrines à partir de δ-ala exogène64, en fonction

du tissu ou du statut prolifératif des cellules sont encore inexpliquées (Dougherty et al., 1998);

de même, les phases de synthèse physiologique de l'hème et les facteurs déclenchants ne sont

toujours pas identifiés. Les schémas complexes de régulation, différents en fonction des

conditions d'obscurité ou d'éclairage et qui commencent à peine à être élucidés (Afonso et al.,

1999), pourraient peut-être présenter une implication dans la carcinogenèse solaire.

Des études précédentes (Pflaum et al., 1994; Pflaum et al., 1998), basées sur l'élution

alcaline après FPG, ont en effet montré que les dégâts photooxydatifs à l'ADN dépendent du

type cellulaire et pourraient se corréler avec le taux basal en porphyrines; la génotoxicité de la

lumière visible, mesurée par l'induction des micro-noyaux, et la cytotoxicité ne deviennent

significatives qu'après induction de la synthèse des porphyrines.

Nous formons l'hypothèse qu'une cellule de la couche basale de la peau en phase active de

synthèse d'hème serait susceptible, suite à une exposition solaire naturelle ou artificielle, de

subir une photooxydation de PPIX, accompagnée de la production d'espèces radicalaires et de

dommages oxydatifs à l'ADN. En l'absence de production d'hème, et donc de rétro-contrôle,

la synthèse endogène d'acide δ-aminolévulinique ne serait pas un facteur limitant65; ce qui

pourrait donc impliquer une synthèse et une photodégradation continues de la PPIX, les

dégâts à l'ADN croissant avec la dose de lumière et finissant par excéder les capacités de

réparation cellulaires.

4.4.3.2 La thérapie photodynamique (PDT)

L'utilisation clinique des thérapies photosensibilisantes a mené à une série d'études de

génotoxicité. Les investigations menées sur la PDT à base de HpD et de phthalocyanines ont

montré que la mutagénicité varie en fonction du locus du gène cible étudié (Deahl et al.,

1993), de la dose de PDT, de la nature du photosensibilisant, du délai entre l'addition du

photosensibilisant et l'application de lumière (He et al., 1998), des capacités de réparation

64 Différences mises à profit en thérapie et diagnostic photodynamique (cf § 4.1.1.3.3) 65 C'est aussi le cas pour notre modèle expérimental dans lequel le δ-ala est continuellement disponible pendant l'irradiation

245

Page 256: These p Duez

cellulaires, du statut p53 (Evans et al., 1997) et de la sensibilité de la cellule aux effets létaux

du traitement (Ramakrishnan et al., 1989).

Une revue exhaustive (Fuchs et al., 2000) des données obtenues pour les porphyrines

mène à la conclusion que le risque réel d'un carcinome de la peau secondaire à un traitement

PDT topique semble très faible. Les auteurs mettent en balance le potentiel génotoxique et les

propriétés pro-oxydantes évidentes de cette thérapie avec les propriétés antioxydantes et

antimutagènes des porphyrines elle-mêmes. Tout semble indiquer que, lorsque la dose

combinée de porphyrine et de lumière est suffisante pour tuer effectivement les cellules, la

probabilité de maintenir des dommages génétiques serait extrêmement faible. Cette revue

souligne également le manque de preuves pouvant indiquer un taux élevé de cancer en cas de

syndrome de photosensibilisation porphyrique dû à une accumulation cutanée de PPIX; il

semble que la réaction à la lumière de ces patients soit telle qu'ils subissent en fait une

véritable thérapie photodynamique qui détruit les cellules photoactivées.

Ceci pourrait ne pas être le cas pour des dosages photodynamiques plus faibles qui

pourraient être rencontrés dans des cellules, normales ou prédisposées au cancer66, qui

synthétiseraient des taux physiologiques de PPIX sous des conditions normales ou excessives

d'exposition solaire.

Bien qu'une thérapie potentiellement carcinogène soit acceptable pour le traitement de

cancers, l'application de la PDT à d'autres pathologies telles que les infections bactériennes

(van der Meulen et al., 1997) ou l'acné (Ramstad et al., 1997) mérite certainement des études

risque-bénéfice poussées.

4.4.3.3 Le diagnostic photodynamique

La photoactivation (le plus souvent par les UVA) des porphyrines induites par

administration de δ-ala permet une détection in situ des tumeurs, une voie de recherche

activement poursuivie (Dougherty et al., 1998). Comme nous l'avons souligné, il y a

cependant une forte variation de la synthèse des porphyrines en fonction du tissu ou de la

tumeur et la spécificité de la détection est plus ou moins absolue.

En fonction de l'organe, des longueurs d'onde employées, de la fluence, des schéma

d'administration de lumière et d'acide δ-aminolévulinique, un risque de dommage oxydatif à

l'ADN de cellules normales ou pré-cancéreuse ne peut être exclu. Cei devrait évidement être

investigué.

66 Par exemple les cellules dont le p53 est inactivé par une mutation; rappelons que des îlots clonaux de telles cellules sont fréquents dans les zones exposées au soleil (§ 1.4.5.1.2.1)

246

Page 257: These p Duez

4.5 CONCLUSIONS

Une revue globale de la mutagenèse solaire montre que la problématique est

extraordinairement complexe. Les lésions oxydatives monomères semblent n'avoir que des

conséquences mineures dans le phénomène (cf § 4.4.1) mais leur implication ne peut

cependant être exclue (Kvam et Tyrrell, 1997b; Douki et al., 1999). De fait, certains

mécanismes de mutation, induites de manière plus efficace par les UVA et la lumière visible

que par les UVB et UVC, restent en partie inexpliqués, notamment au niveau des paires de

bases A:T (Kvam et Tyrrell, 1997b).

Même si le rôle de la 8-oxodG elle-même s'avérait mineur dans la mutagenèse solaire,

rappelons que cette base est avant tout considérée comme un biomarqueur sensible; elle

indique que les défenses cellulaires ont été suffisamment malmenées pour que l'ADN soit

oxydativement endommagé. Sa présence prouve dès lors qu'il est tout à fait possible que

d'autres bases oxydées, lésions monomères ou tandem, peut-être non encore mises en

évidence, soient induites.

L'implication de la photodestruction de la PPIX sur les dégâts à l'ADN demande que la

régulation fine de la synthèse de l'hème soit mieux connue pour en établir les phases dans le

cycle cellulaire. Ceci permettrait notamment d'évaluer le risque d'exposition solaire à des

moments peut-être cruciaux.

247

Page 258: These p Duez

5. Résultats et Discussion :

Essai "comète"et photoactivation des porphyrines endogènes

248

Page 259: These p Duez

5.1 L'ESSAI COMETE

5.1.1 Principe

L'essai comète, qui fait partie des méthodes d'estimation de cassures de chaînes, se réalise

en plusieurs étapes :

(i) les cellules sont soumises au traitement à évaluer; elles sont ensuite séparées sous

forme d'une suspension de cellules individualisées, rincées et coulées sur une lame

de microscope dans un gel d'agarose à point de fusion bas;

(ii) les lames sont traitées par une solution de lyse, contenant une concentration élevée

en sel et un détergent;

(iv)

(iii) elles sont alors rincées et placées dans une solution de dénaturation au pH requis

pour le test de manière à permettre un déroulement et une dénaturation de l'ADN,

soumises à une électrophorèse, rincées et séchées;

après fixation d'un fluorophore, les structures obtenues, qui présentent une forme de

comètes, c'est-à-dire de noyaux munis d'une "queue" s'étalant vers l'anode (Figure

5.1-1), sont examinées en microscopie de fluorescence et mesurées grâce à un

logiciel d'analyse d'images.

Figure 5.1-1 : Exemples de comètes (essai comète en milieu fortement alcalin)

Cellules P388D1 non stressées Cellules P388D1 stressées (Ethylméthylsulfonate, 2 mM, 6 h)

CA

TH

OD

E

T Q

T Q

AN

OD

E

T : Centre de masse de la tête Q : Centre de masse de la queue

249

Page 260: These p Duez

En fonction du pH de la solution de dénaturation/électrophorèse, 3 types d'essai comète

sont distingués : (i) une solution "neutre" (en fait, pH 7.5 à 9.5) relâche les super-hélices des

nucléoïdes et permet la migration des fragments double-brins (Ostling et Johanson, 1984); (ii)

une solution "faiblement alcaline"(pH 12.1) dénature l'ADN, permettant la migration des

fragments simple-brins; et (iii) une solution "fortement alcaline"(pH > 13) révèle les sites

alcali-labiles sous forme de cassures supplémentaires (Fairbairn et al., 1995).

5.1.2 Mécanisme

La fragmentation induirait un état de relaxation des super-hélices d'ADN qui, sous l'effet

du champ électrique, s'étirent et/ou migrent vers l'anode et ce, d'autant plus que la densité de

cassures de chaînes est élevée.

En milieu neutre, les fragments double-brins restent accrochés à des structures

nucleoïdiques. Une seconde électrophorèse, perpendiculaire à la première, ne montre aucune

migration provenant de la queue initiale; seuls des fragments provenant de la tête sont libérés

dans la direction perpendiculaire. Les fragments double-brins ne font donc que s'étirer

(Klaude et al., 1996). En milieu alcalin par contre, une seconde électrophorèse montre une

migration, à la fois à partir de la tête et de la queue. Il semble donc qu'il existe 2 types de

fragments mono-brins, des fragments de petite taille, capables de se déplacer librement, et des

fragments de grande taille, en partie non individualisés et enchevêtrés au niveau du noyau, qui

ne peuvent que s'étirer (Klaude et al., 1996).

La plupart des agents génotoxiques induisant 5 à 10000 fois plus de cassures simple-brins

que double-brins, l'introduction de la technique alcaline a permis d'atteindre une sensibilité

nettement supérieure (Singh et al., 1988).

La signification biologique des lésions simple-brins observées n'est cependant pas connue;

la plupart sont rapidement réparées et ne sont pas significativement létales ou mutagènes

(Rojas et al., 1999). Les effets biologiques induits par une fragmentation double-brins sont

plus sévères que ceux provoqués par des cassures simple-brins, la réparation s'avérant

nettement plus délicate (Olive et al., 1991).

5.1.3 Applications de l'essai comète

L'essai comète connaît de plus en plus d'applications dans des domaines divers; il a été

appliqué en génotoxicité (Fairbairn et al., 1995; Rojas et al., 1999), en écotoxicologie (Cotelle

et Ferard, 1999), en biomonitoring (Kassie et al., 2000; Moller et al., 2000), en radiobiologie

(Olive, 1999), à l'étude des mécanismes de réparation (Speit et Hartmann, 1995; Alapetite et

250

Page 261: These p Duez

al., 1997), à l'étude des agents alkylants (Monteith et Vanstone, 1995) et des agents oxydants

(Fairbairn et al., 1995; Rojas et al., 1999), à l'étude de formation de liens croisés (Pfuhler et

Wolf, 1996), à la détection de l'apoptose (Fesus et al., 1991); son utilisation a également été

proposée en thérapeutique pour mettre en évidence des sous-populations de cellules

résistantes ou hypoxiques (Olive et al., 1990; Olive et al., 1998).

Une revue récente, très complète, recense les nombreux agents testés par le test comète

pour leur génotoxicité (Rojas et al., 1999); ceux-ci incluent notamment des métaux, des

pesticides, des opiacés, des nitrosamines, des agents anticancéreux. L'essai est apparemment

très (trop ?) sensible; environ 85 % des agents testés donnent en effet une réponse positive

dont la signification biologique reste obscure (cf § 1.4.2.1). Remarquons cependant un biais

certain de publication, beaucoup plus de génotoxiques que de non-génotoxiques ayant été

testés à ce jour.

5.2 LA PLACE DE L'ESSAI COMETE DANS LES TESTS DE GENOTOXICITE

5.2.1 Génotoxiques et tests de génotoxicité

Un génotoxique est habituellement défini comme "un agent qui induit une réponse

positive dans un essai biologique dont le point final est génétique" (Brusick, 1994). Cette

définition, qui considère que tous les types de dégâts à l'ADN se traduisent par une

génotoxicité, n'est cependant pas indicatrice d'un risque. Il s'agit simplement d'un moyen

pratique de classer les composés en 2 groupes, "génotoxique" et "non-génotoxique" (Brusick,

1994).

La génotoxicité, telle que définie ci-dessus, semble être une propriété assez générale des

composés chimiques. Elle doit donc être évaluée globalement, à partir d'un faisceau de

preuves; une conclusion ne peut être basée que sur un profil de réponses obtenu à travers une

batterie de tests. Comme il est fréquent que l'ensemble des tests réalisés diverge quant à

l'indication du risque, l'appréciation du danger posé par un composé ne peut alors reposer que

sur une interprétation raisonnée de l'ensemble des preuves (Brusick, 1994; IARC, 1999;

Muller et al., 1999; Albertini et al., 2000) .

La complexité du problème est immense et les autorités réglementaires tentent de mettre

au point une évaluation du danger en définissant (i) une batterie type de tests qui permettrait

de classer les produits; mais surtout (ii) une stratégie permettant d'adapter et de compléter

cette batterie pour confirmer ou infirmer un risque impliqué par des résultats douteux ou

251

Page 262: These p Duez

positifs (Brusick, 1994; EEDP, 1995; Rueff et al., 1996; IARC, 1999; Kim et Margolin, 1999;

Marzin, 1999; Muller et al., 1999; Waters et al., 1999; Albertini et al., 2000).

Le problème reste entier pour les mécanismes épigénétiques de carcinogénicité qui ne sont

généralement pas évalués dans ces tests (IARC, 1999; Tsuda et al., 1999).

5.2.2 Les différents tests de génotoxicité

Les tests de génotoxicité peuvent être groupés en 3 catégories : (i) les indicateurs

généraux du potentiel génotoxique, qui incluent les test bactériens de mutagénicité, les tests

de dommages à l'ADN, les méthodes cytogénétiques et les tests pour l'induction d'enzymes

microsomiales; (ii) les biomarqueurs de l'exposition d'organismes entiers à des agents

génotoxiques (cf § 1.2.9); et (iii) les intégrateurs des effets génotoxiques, qui évaluent un

point final sur des organismes entiers, lésions cancéreuses chez les adultes et morphologies

aberrantes d'embryons ou de larves (EEDP, 1995).

Nous n'aborderons dans ce travail que la première catégorie d'indicateurs, les tests de

génotoxicité in vitro à court terme, qui seront rapidement décrits.

5.2.2.1 Les tests de mutagénicité

5.2.2.1.1 Test bactérien de Ames

Ce test mesure la fréquence de réversion de mutation de souches de Salmonella

typhimurium auxotrophes pour l'histidine, en présence et en l'absence de S9, un système

d'activation microsomial mammifère. Une base de données considérable est établie pour ce

test de mutagénicité, certainement le plus employé au monde et récemment adapté à l'échelle

de micro-méthode (Marzin, 1999). En fonction de la souche employée, des mutations par

substitution de base et de décalage du cadre de lecture (frameshift) peuvent être détectées

(Brusick, 1994; EEDP, 1995).

5.2.2.1.2 Test bactérien Mutatox®

Ce test mesure la réversion du caractère luminescent d'une souche de Vibrio fischeri dont

la luminescence a été abolie par une mutation (EEDP, 1995).

5.2.2.1.3 Mouse lymphoma assay

Une mutation forward de cellules murines L5178Y hétérozygotes au niveau du locus

thymidine kinase (Tk+/-) vers un génotype homozygote Tk-/- permet à celles-ci de pousser en

présence de 5-trifluoro-thymidine, un analogue de thymidine toxique pour l'hémizygote

(Brusick, 1994).

252

Page 263: These p Duez

5.2.2.1.4 Test HPRT

Une mutation forward de lymphocytes au niveau du gène codant pour l'hypoxanthine-

guanine phosphoribosyltransférase (HPRT) rend ces cellules résistantes à l'analogue 6-

thioguanine; ce gène, localisé sur le chromosome X, répercute diverses mutations, incluant

des substitutions de paires de bases, des délétions et des recombinaisons de chromosomes

hétérologues (Albertini et al., 2000).

5.2.2.2 L'estimation des dommages primaires à l'ADN

5.2.2.2.1 Mesure d'adduits à l'ADN

Tous les adduits à l'ADN décrits dans la partie 1.1 et 1.2 de ce travail peuvent être

mesurés à l'aide de nombreuses méthodes analytiques; l'adduit 8-oxodG que nous avons

envisagé est un des adduits principaux, indicateur d'un stress oxydatif au niveau de l'ADN.

5.2.2.2.2 Unscheduled DNA synthesis

Ce test mesure l'incorporation de thymidine tritiée au cours des processus de réparation de

l'ADN après lésion génotoxique.

5.2.2.2.3 Détection d'ADN endommagé

Le "test 3-D" utilise de l'ADN plasmidique adsorbé sur des plaques multi-puits. Après

traitement génotoxique, l'ADN est soumis à l'action d'un extrait protéique reproduisant

diverses réactions de réparation en présence de désoxynucléotides monophosphates

digoxygénylés. L'incorporation des désoxynucléotides marqués est ensuite mesurée par

chimioluminescence. Une variante procède de même sur des cellules en culture, lysées in situ

après le traitement génotoxique (Marzin, 1999).

5.2.2.3 L'estimation des dommages primaires à l'ADN par mesure de la fragmentation

5.2.2.3.1 L'essai comète

L'essai comète fait partie de ces méthodes qui permettent la quantification (i) de cassures

de chaînes primaires, directement induites par une attaque génotoxique; (ii) de cassures de

chaînes secondaires, apparaissant au cours des phénomènes de réparation; et (iii) de

nombreuses autres lésions qui peuvent être transformées en cassures de chaîne par des

moyens chimiques (certaines lésions, comme les sites AP, peuvent être révélées par un

traitement fortement alcalin) ou enzymatiques (les enzymes de réparation excisent

spécifiquement certaines lésions, générant soit un site AP, soit une cassure) (Epe et Hegler,

1994). En fonction du pH, les techniques permettent également la distinction entre

fragmentations double-brins (milieu proche de la neutralité) et simple-brins (milieu alcalin,

dénaturation des chaînes d'ADN).

253

Page 264: These p Duez

5.2.2.3.2 La sédimentation en gradient de sucrose

Les molécules d'ADN sédimentant à des vitesses différentes en fonction de leur taille, la

fragmentation peut être évaluée par des méthodes de centrifugation en gradient de sucrose.

La technique est cependant sujette à de nombreux artéfacts, dont certains dépendent des

propriétés physiques de l'ADN lui-même (Ahnstrom, 1988).

5.2.2.3.3 le "DNA unwinding"

Après déroulement en milieu alcalin, les fragments d'ADN sont séparés en fonction de

leur taille par chromatographie sur hydroxyapatite (Ahnstrom, 1988; Chicca et al., 1996).

5.2.2.3.4 La cytométrie de flux

L'acridine orange émet une fluorescence, verte lorsqu'elle est liée par de l'ADN double-

brin et orange par de l'ADN simple-brin; les 2 fluorescences sont mesurées grâce à un

cytomètre de flux (Rydberg, 1984).

5.2.2.3.5 L'élution sur filtre

Les cellules sont lysées sur un filtre polymère et éluées par des solutions de différents pH;

les profils d'élution en fonction du temps permettent d'estimer la fragmentation (Kohn et al.,

1976; Ahnstrom, 1988; Munzer et al., 1988; Epe et Hegler, 1994).

5.2.2.3.6 Les techniques visco-élastiques

La viscosité de l'extrait d'ADN, fonction de la fragmentation, est mesurée par des

méthodes physiques (Ahnstrom, 1988).

5.2.2.3.7 L'électrophorèse en champ pulsé

Un champ pulsé à travers une série d'électrodes disposées géométriquement permet une

haute résolution des fragments d'ADN de masse moléculaire élevée (Ahnstrom, 1988)

(Frenkel et Klein, 1993; Smeets et al., 1993). Elle convient mieux à l'étude des fragmentations

double-brins que l'électrophorèse à courant fixe (Frenkel et Klein, 1993; Yu et Anderson,

1997)

5.2.2.3.8 La sédimentation de nucléoïdes

En fonction de l'état de fragmentation de l'ADN, qui conditionne le reploiement de la

double hélice, les nucléoïdes, structures nucléaires obtenues par lyse ménagée des cellules,

sédimentent de manière différente en gradient de sucrose (Ahnstrom, 1988).

5.2.2.3.9 La technique "halo"

Après lyse ménagée des cellules coulées dans un gel d'agarose, les nucléoïdes se relâchent

pour former un halo autour d'un noyau dense d'ADN. En fonction de la fragmentation, le halo

254

Page 265: These p Duez

sera plus important. C'est une technique similaire à un essai comète dont on omettrait la phase

d'électrophorèse (Thomas et Thomas, 1989; Wang et al., 1997; Sestili et Cantoni, 1999).

5.2.2.4 Les analyses cytogénétiques

Ces tests permettent la mise en évidence d'aberrations chromosomiques (i) dans la

structure des chromosomes; ces effets clastogéniques sont induits par une attaque directe de

l'ADN, une réplication sur une matrice (template) endommagée ou une interférence dans la

synthèse de l'ADN; et (ii) dans le nombre des chromosomes; aneuploïdie et polyploïdie sont

induites par des dégâts aux éléments associés au faisceau mitotique, des dommages aux sous-

structures chromosomiques, des altérations physiologiques et des dégâts mécaniques

(Albertini et al., 2000).

5.2.2.4.1 Les aberrations chromosomiques

Les cellules sont bloquées en métaphase par addition de colchicine, fixées sur lames,

colorées par du Giemsa et examinées au microscope pour repérer les aberrations

chromosomiques telles que cassures, délétions ou aneuploïdie. Un marquage par hybridation

avec des sondes fluorescentes (FISH) permet de localiser les lésions et d'améliorer

sensiblement la qualité de la détection. La fréquence maximale d'aberrations chromosomiques

est observée dans les cellules en métaphase de la première génération après exposition au

toxique (Albertini et al., 2000).

5.2.2.4.2 Les micronoyaux

Les micronoyaux sont des particules intracellulaires, contenant de l'ADN nucléaire et

détectables par examen microscopique; leur taille est définie entre 1/20 et 1/5 d'un noyau et

elles peuvent par exemple contenir un chromosome ou un morceau de chromosome (Muller et

al., 1999). Ils sont mis en évidence par un blocage de la mitose par la cytochalasine-B avant la

cytocinèse, ce qui génère donc des cellules binucléées.

Cette technique, fortement utilisée, est en cours de validation au niveau international.

Couplée aux techniques FISH, elle permet la mise en évidence de clastogènes et d'aneugènes

ainsi que l'estimation de paramètres fondamentaux comme le retard de mitose (fréquence de

cellules binucléées), l'apoptose (fréquence de noyaux condensés), la fragmentation et/ou perte

de chromosome et la non-disjonction de chromosomes.

5.2.2.4.3 Les échanges de chromatides sœurs

Les échanges de chromatides sœurs sont des échanges réciproques d'ADN entre les loci

apparemment identiques des 2 chromatides sœurs d'un chromosome dupliqué. Bien que la

fréquence d'échanges de chromatides sœurs soit augmentée par un génotoxique qui induit des

255

Page 266: These p Duez

dommages capables d'interférer avec la réplication, leur mécanisme de formation reste

inconnu et leur signification biologique obscure (Albertini et al., 2000).

5.2.2.5 Les tests de transformation cellulaire

Ces tests évaluent les transformations histologiques qui accompagnent la carcinogenèse;

ils se pratiquent par exemple sur des lignées de fibroblastes murins (C3H, Balb/3T3) ou des

cellules d'embryon de hamster (SHE).

5.2.2.6 Un exemple de batterie de tests

Dans le cadre de ICH (International conference on harmonisation of technical

requirements for registration of pharmaceuticals for human use), un effort a été entrepris en

vue d'un consensus sur une batterie minimale de tests et une stratégie d'évaluation. La batterie

actuellement obligatoire pour les médicaments comprend (i) un test de mutation sur bactérie;

(ii) un test in vitro, soit une évaluation cytogénétique des dégâts chromosomiques dans une

lignée cellulaire mammifère, soit un mouse lymphoma assay; et (iii) un test in vivo des

dommages chromosomiques aux cellules hématopoïétiques (Muller et al., 1999).

5.3 VALIDATION DE L'ESSAI COMETE

La technique comète étant implantée dans le laboratoire au cours du présent travail, nous

avons donc décidé de procéder à une validation de la méthode afin d'assurer la qualité des

données générées. Remarquons cependant qu'une validation classique ne s'applique pas à ce

type de mesures. En effet, les paramètres estimés, le Olive tail moment et le tail DNA, sont

dérivés de mesures semi-quantitatives et relatives (§ 2.4.3.1); pour chaque cellule mesurée, ils

dépendent notamment d'un rapport de signaux de fluorescence.

D'autre part, un goupe de travail (Comet assay working group), composé de spécialistes

du domaine, n'a pas pu déduire une méthode plus appropriée qu'une autre parmi les

différentes variantes publiées; il conclut simplement que "la méthode employée devrait

pouvoir détecter des agents étalons à des doses appropriées" (Tice et al., 2000).

Nous avons donc étudié sur notre modèle cellulaire P388D1 les point suivants :

1. la reproductibilité de la mesure brute

2. la possibilité de mettre en évidence dans notre laboratoire les effets décrits dans la

littérature pour quelques génotoxiques, incluant notamment des composés

photooxydants

256

Page 267: These p Duez

3. la différence de sensibilité entre les mesures comète et CLHP en évaluant les

échantillons dont les taux de 8-oxodG ont été modulés pour la validation du

dosage CLHP (§ 2.2.4.4).

Une fois ces points acquis, nous avons étudié sur les mêmes cellules P388D1 traitées par

l'acide δ-aminolévulinique et la lumière le problème de reproductibilité inter-électrophorèses

ainsi que celui de la mise en évidence statistique d'un effet. Ces résultats font l'objet du § 5.4.

5.3.1 Reproductibilité

L'étude67 a été réalisée en considérant la séquence typique des opérations d'une mesure de

comète (les paramètres d'acquisition de la caméra sont réglés pour chaque lame de manière

standardisée, en fonction de l'intensité de la coloration) :

• l'opérateur positionne une cellule dans la region of interest (cf § 2.4.4.4.2) en

manipulant les commandes de la platine du microscope et règle la focale qui lui

semble donner la meilleure mise au point;

• la caméra acquiert l'image et la place en mémoire;

• le logiciel mesure les paramètres comètes et présente visuellement le résultat de la

mesure (Figure 2.4-2);

• si l'opérateur n'accepte pas le résultat proposé, il modifie les seuils head threshold

et/ou tail threshold et remesure les paramètres sur l'image acquise.

Pour étudier l'ensemble du processus, nous avons évalué la reproductibilité de mesure :

(i) d'une image acquise;

(ii) d'une même comète acquise lors de chaque mesure;

(iii) d'une même comète acquise en conditions réelles, c'est-à-dire en déréglant et en

re-réglant pour chaque mesure les coordonnées de la platine du microscope

(écarter l'image de la region of interest et l'y ramener) ainsi que la focale;

(iv) d'une série de comètes par plusieurs opérateurs entraînés.

Pour les 3 premiers points étudiés, les paramètres head threshold et tail threshold ont été

ajustés avant de commencer les mesures qui ont été ensuite acceptées telles quelles, sans

modifier aucun paramètre, de manière à tester la reproductibilité du système; des mesures qui

auraient été normalement rejetées68 en pratique courante sont donc incorporées dans les

67 Nous remercions Mme M. Bette et M. G. Dehon de nous avoir apporté leur aide pour ces mesures 68 Un examen des profils d'intensité (§ 2.4.3.2) permet d'estimer visuellement si la mesure est satisfaisante.

257

Page 268: These p Duez

résultats. Pour la comparaison inter-opérateurs, chacun a reçu pour consigne de mesurer en

conditions réelles et d'appliquer les paramètres de mesure qui lui semblent les plus adéquats

en fonction de son expérience.

5.3.1.1 Reproductibilité de la mesure brute d'une image acquise

Une image acquise a été mesurée à 20 reprises par le logiciel Komet, et ce pour une

cellule "contrôle" (non endommagée) et pour 2 cellules présentant respectivement environ 35

et 80 % d'ADN dans la queue. (Tableau 5.3-1).

Tableau 5.3-1 : Paramètres principaux mesurés par le logiciel Komet sur une image acquise

Cellule 1 Cellule 2 Cellule 3

Mesure Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surfacede la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

1 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

2 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

2 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

4 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

5 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

6 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

7 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

8 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

9 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

10 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

11 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

12 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

13 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

14 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

15 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

16 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

17 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 20.86 64.47

18 3008.55 20.86 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47

3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

20 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

m 3008.55 0.92 24.37 0.14 3583.35 38.08 35.53 4.71 2294.23 79.19 64.47 20.86

s 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

CV % 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%

19

Pour une image placée en mémoire, le logiciel est parfaitement reproductible, quel que

soit le niveau de dommages mesuré.

258

Page 269: These p Duez

5.3.1.2 Reproductibilité de la mesure brute d'une même image acquise lors de chaque mesure

Une image a été acquise et mesurée à 20 reprises par le logiciel Komet, et ce pour une

cellule "contrôle" (non endommagée) et pour 2 cellules présentant respectivement environ 35

et 80 % d'ADN dans la queue. (Tableau 5.3-2).

Tableau 5.3-2: Paramètres principaux mesurés par le logiciel Komet sur une image acquise

lors de chaque mesure

Cellule 1 Cellule 2 Cellule 3

Mesure Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surfacede la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

1 3151.99 0.79 2105.59 22.34 0.14 3808.3 38.41 36.55 4.84 80.28 50.25 20.96

2 3018.74 0.87 25.38 0.17 3969.24 38.52 61.42 4.93 2129.11 80.8 51.78 21.61

2 3454.02 0.91 35.03 0.18 3510.45 38.34 38.58 4.68 2144.52 81.04 55.84 20.8

4 2998.1 0.63 14.72 0.1 3940.24 38.68 48.73 4.87 2043.93 79.79 50.25 21.25

5 3300.13 0.91 26.4 0.18 3493.99 38.82 36.04 4.79 2255.56 82.08 47.21 20.66

6 3313.45 0.95 3848.01 29.44 0.19 39.17 37.56 4.92 2494.63 80.4 69.54 22.14

7 3094.77 0.86 21.83 0.15 3696.48 33.98 35.03 4.48 2205.4 78.13 50.76 19.73

8 3651.28 1.17 34.01 0.26 3529.26 33.99 33.5 4.44 2264.71 77.29 50.76 20.33

9 3454.28 1.06 26.4 0.2 3776.43 39.21 41.62 4.92 2279.6 79.63 59.9 21.09

10 3110.7 0.83 25.38 0.15 3752.39 39.34 42.13 4.9 2154.45 81.52 47.21 21.13

11 3460.55 1.06 30.46 0.22 3716.33 39.38 38.07 4.87 2145.83 78.76 51.27 19.97

12 3157.21 0.79 25.38 2203.31 0.12 4003.21 39.67 59.9 5.04 82.85 67.51 20.96

13 3593.8 81.49 1.25 35.53 0.26 3972.64 34.83 59.9 4.65 2120.22 48.73 21.43

14 3282.36 0.78 18.27 0.14 3712.41 39.56 36.55 4.8 2061.44 79.97 50.76 21.13

15 2762.69 0.61 14.72 0.1 3777.21 35.05 34.01 4.6 2156.54 80.12 47.72 21.24

16 3176.55 0.73 23.86 2329.24 0.14 3669.3 35.19 45.69 4.57 80.97 62.44 21.78

17 3494.51 1.05 29.44 0.21 3883.81 35.51 37.06 4.64 2183.97 79.23 48.22 20.78

18 3704.31 1.18 31.98 0.26 3918.3 40.28 61.42 4.98 2195.21 80.69 68.53 21.02

19 3506.01 0.91 25.38 0.19 3893.21 35.62 60.41 4.72 2187.37 80.87 47.72 21.47

20 3327.56 0.97 24.37 0.19 4124.96 35.82 57.36 4.86 2237.27 81.55 67.51 21.37

m 3300.65 0.92 26.02 0.18 3799.81 37.47 45.08 4.78 2194.90 80.37 54.70 21.04

s 243.06 0.18 5.94 0.05 170.71 2.16 10.74 0.17 100.60 1.34 8.02 0.57

CV % 7% 19% 23% 6% 28% 4% 24% 4% 5% 2% 15% 3%

Pour des mêmes comètes acquises et mesurées, les performances du système sont

nettement inférieures; ce problème, apparent lors du travail courant, nécessite de fréquents

ajustements de l'utilisateur. Le paramètre le plus affecté est le tail length, ce qui se reflète sur

le Olive tail moment. Les performances sont les moins bonnes dans le cas de cellules non

endommagées.

259

Page 270: These p Duez

5.3.1.3 Reproductibilité de la mesure brute d'une image acquise en conditions réelles

Une image a été acquise en déréglant et en re-réglant pour chaque mesure la focale ainsi

que les coordonnées de la platine du microscope et mesurée à 20 reprises par le logiciel

Komet, et ce pour une cellule "contrôle" (non endommagée) et pour 2 cellules présentant

respectivement environ 35 et 80 % d'ADN dans la queue. (Tableau 5.3-3).

Tableau 5.3-3 : Paramètres principaux mesurés par le logiciel Komet sur une image acquise

lors de chaque mesure

Cellule 1 Cellule 2 Cellule 3

Mesure Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surfacede la

comète

Olive Tail

Moment

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

1 3240.56 1.61 36.55 0.27 3803.6 4.89 37.37 44.16 3154.6 84.29 55.84 25.81

2 3320.51 0.79 30.96 0.18 3786.88 34.88 34.01 4.59 3537.1 82.58 73.1 25.42

2 3555.39 1.76 34.52 0.32 3929.79 36.52 40.1 4.8 3349.51 83.95 56.35 24.48

4 3332.52 1.18 25.89 0.21 3556.7 36.93 34.52 4.64 3308.75 83.06 54.82 24.9

5 3426.32 1.07 29.44 0.2 3888.77 34.81 45.69 4.51 3225.14 83.89 52.79 25.51

6 3196.92 0.77 38.07 0.15 4474.02 36.31 57.87 5.17 3242.65 87.28 58.38 26.64

7 3532.14 1.44 38.07 0.32 3770.94 35.86 33.5 4.68 3173.93 85.37 62.94 25.96

8 3620.71 1.44 26.4 0.29 3746.38 37 34.52 4.62 3442.78 81.99 50.76 22.91

9 3410.64 1.02 37.06 0.23 4315.95 40.96 67.51 5.25 3136.31 84.12 55.33 25.81

10 3527.69 1.31 36.55 0.33 3917.25 39.14 35.03 4.95 3014.3 84.54 52.79 25.78

11 3604.25 1.32 34.52 0.23 3761.27 39.48 37.06 4.94 2985.03 86.83 54.31 26.68

3192.74 0.63 0.12 3723.91 36.86 41.62 4.66 (a)

3694.65 1.56 33.5 0.34 4126.27 34.11 37.06 4.83

14 3361.26 1.04 32.49 0.18 4103.54 36.65 53.81 4.95

15 3767.54 1.95 43.65 0.52 3851.93 39.91 36.04 4.9

16 3543.63 1.26 21.32 0.27 3798.37 39.04 37.06 4.81

17 3761.01 1.65 42.64 0.48 3679.49 35.15 33.5 4.53

18 3755.79 1.31 41.62 0.36 3885.38 42.13 33.53 4.53

19 3371.45 1.01 42.13 0.21 3753.43 37.87 37.06 4.67

20 3310.84 1.18 30.46 0.23 3786.35 37.22 37.06 4.7

3476.33 1.27 34.65 0.27 36.98 40.97 4.78 3233.65 84.35 57.04 25.45

s 186.78 0.34 5.98 0.10 219.69 1.99 9.09 0.21 168.60 1.63 6.22 1.06

CV % 5% 27% 4% 17% 38% 6% 5% 22% 4% 5% 2% 11%

12 37.06

13

m 3883.01

(a) Cette mesure est beaucoup plus longue à réaliser que celles des Tableaux 5.3-1 et 5.3-2; pour des cellules aussi endommagées, le bleaching nous a empêché de réaliser plus de 11 mesures

Nous arrivons au même type de conclusion que précédemment; la mise au point manuelle

et optique des comètes n'ajoute quasi rien à la variabilité de l'acquisition d'image.

260

Page 271: These p Duez

5.3.1.4 Reproductibilité inter-opérateurs de la mesure brute

Une série de 10 images différentes a été acquise par 3 opérateurs, chaque image étant

acquise par chaque opérateur à 3 reprises dans les conditions du § 5.3.1.3 (Tableau 5.3-4);

nous avons volontairement choisi des comètes montrant des dégâts d'intensités différentes.

Tableau 5.3-4 : Paramètres principaux mesurés par le logiciel Komet sur une image acquise

lors de chaque mesure

Opérateur 1 (D.G.) Opérateur 2 (D.P.) Opérateur 3 (B.M.)

Cellule Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surfacede la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

Surface de la

comète

Tail DNA

Tail length

Olive Tail

Moment

1 3687.33 55.00 40.61 5.44 3683.94 55.79 37.06 5.36 3877.8 58.62 42.13 5.61

3512.28 55.91 3732.79 55.17 5.54 37.06 5.42 41.12 5.29 3630.64 58.23 39.09

3927.18 58.07 42.13 5.60 3813.00 58.62 58.38 37.06 5.56 3399.93 43.65 5.48

2 3667.48 56.37 44.16 7.09 2674.12 58.48 46.7 7.66 2819.39 58.43 39.59 6.78

2727.16 58.20 40.10 6.70 2631.27 55.61 37.06 6.57 2909.79 55.19 38.58 6.50

2567.78 56.35 38.07 6.56 2701.81 57.15 6.58 2963.09 6.89 39.09 58.43 39.09

3 1000.41 0.86 1698.53 0.10 3.55 0.10 0.81 5.58 1526.61 0.59 7.61 0.08

1030.20 0.12 1728.58 0.08 1.02 4.57 0.54 6.09 1606.04 0.92 6.60 0.11

926.47 0.53 3.05 0.07 1707.67 0.52 5.08 0.07 3.55 1358.35 0.37 0.05

4 1149.07 17.68 29.44 1.36 2328.19 14.78 39.09 1.58 30.46 2159.41 12.36 1.25

2454.39 13.79 38.07 1.44 2270.72 15.21 38.07 1.51 2215.85 14.92 36.55 1.45

2685.09 18.89 38.58 1.78 2445.77 17.91 43.65 1.73 1986.97 9.28 30.96 1.01

5 2151.58 2.27 31.98 2.91 0.58 2164.12 2.19 28.43 0.47 3151.99 25.89 0.75

2471.89 3.25 0.83 2.48 32.49 0.66 37.06 2270.98 2636.50 3.04 41.62 0.83

2090.44 2.12 25.89 0.49 2267.84 2.54 29.44 0.65 2637.28 2.46 36.04 0.45

6 5291.02 57.57 53.81 50.25 12.59 51.78 12.12 3420.31 60.38 3655.2 60.79 12.78

4996.3 59.14 12.74 58.21 58.88 12.89 3577.86 54.31 3430.76 58.77 49.24 12.54

3585.17 57.83 54.31 12.27 3741.94 58.99 54.82 12.99 3478.05 58.71 50.25 12.61

7 1925.05 35.89 36.04 4.87 2164.64 39.78 35.03 4.82 2306.25 39.2 28.93 4.77

1933.94 37.82 35.03 5.18 2152.62 34.32 29.44 4.58 2200.96 39.21 30.46 4.72

2036.09 41.61 36.04 5.39 2121.53 38.34 27.92 4.56 2111.34 37.91 29.95 4.42

8 1847.98 43.22 2078.94 45.89 6.49 43.65 43.15 5.78 43.15 1967.64 49.21 6.03

2024.34 48.54 44.67 6.28 2033.48 48.13 43.65 6.07 1860.78 45.80 44.67

1933.94 43.50 41.12 5.81 1917.48 50.30 42.64 6.33 1992.46 49.95 45.69 6.84

9 2432.44 53.09 47.72 10.29 2533.29 57.43 47.21 10.76 2785.42 54.54 47.72 10.74

2578.75 53.43 47.72 10.50 2634.14 57.08 46.19 10.62 2686.40 54.35 47.21 10.60

2563.08 53.54 47.21 10.56 2667.33 58.40 48.22 10.84 2967.27 55.13 46.70 11.07

10 2585.81 48.16 39.59 6.91 2720.63 49.52 7.13 39.09 2944.80 49.82 40.10 7.24

2784.90 48.54 39.59 7.10 2842.38 53.18 40.10 7.39 2789.08 53.56 39.59 7.42

2653.48 50.48 39.59 7.13 2831.93 49.36 38.58 7.11 2729.77 54.35 38.58 7.46

5.8

261

Page 272: These p Duez

En considérant que les conditions de normalité et d'homoscédasticité sont remplies par les

distributions des mesures de chaque opérateur, une analyse ANOVA à 2 facteurs de

classification a été effectuée pour chaque paramètre, en considérant un effet aléatoire, la

comète mesurée, et un effet fixe, l'opérateur (Tableau 5.3-5).

Tableau 5.3-5 : Comparaison de 3 opérateurs analysant 10 images différentes

1 facteur aléatoire, la comète; 1 facteur fixe, l'opérateur (***, p< 0.001; **, p<0.01; *, p<0.05)

Paramètre étudié

Source de variation

Somme des carrés

ddl Carré moyen F Probabilité du F observé

Opérateur 45221.371 2 22610.686 0.30 0.7446 NS

Image 47713707.448 9 5301523.050 22.07 < 0.001 ***

Interaction O x I 4323455.649 18 240191.981 3.15 < 0.001 ***

Surface de la comète

60 Résidu 4578565.862 76309.431

CV% = 10.6 %

Opérateur 13.997 2.57 2 6.998 0.0853 NS

Image 43995.528 9 4888.392 834.39 < 0.001 ***

Interaction O x I 105.456 18 5.859 2.15 0.0143 *

Tail DNA

Résidu 163.663 60 2.728

CV% = 4.3 %

Opérateur 8.722 2 4.361 0.54 0.5857 NS

Image 13517.702 9 1501.967 109.09 < 0.001 ***

Interaction O x I 247.828 18 13.768 1.70 0.0638 NS

Tail Length

Résidu 484.757 60 8.079

CV% = 7.7 %

Opérateur 0.083 2 0.041 0.75 0.4750 NS

Image 1368.776 9 152.086 1812.19 < 0.001 ***

Interaction O x I 1.511 18 0.084 1.53 0.1128 NS

Olive Tail Moment

Résidu 3.300 60 0.055

CV% = 4.2 %

Il n'y a pas d'effet opérateur, quel que soit le paramètre mesuré. Une interaction

opérateur X échantillon se marque cependant aux niveaux de la surface de la comète et du tail

DNA, indiquant que l'opérateur peut influencer la mesure de ces paramètres pour certaines

comètes. L'examen des résultats bruts montre que cette influence est relativement faible et

peut être considérée comme négligeable.

262

Page 273: These p Duez

5.3.1.5 Conclusions

Cette étude montre que le plus grand facteur de variabilité provient de l'étape d'acquisition

d'image, notamment pour le paramètre tail length qui influence négativement le Olive tail

moment. Lorsque l'opérateur intervient pour corriger les mesures, la reproductibilité

s'améliore sensiblement pour ces 2 paramètres.

Les coefficients de variation mesurés sur 10 cellules différentes acquises à 3 reprises par 3

opérateurs différents sont de l'ordre de 4 % pour les 2 paramètres les plus usités dans la

littérature, le tail DNA et le Olive tail moment.

Nous pouvons donc estimer que la mesure de comètes est globalement fiable et qu'il n'y a

pas, du moins dans nos mains, de différence majeure entre opérateurs.

5.3.2 Mise en évidence de quelques effets génotoxiques décrits

Quelques effets génotoxiques publiés dans la littérature ont été reproduits au Laboratoire.

Soulignons qu'une comparaison entre ces résultats et les données publiées ne peut être

qu'essentiellement qualitative car chaque auteur teste des cellules et temps de contact

différents et emploie une méthode d'évaluation du dommage qui lui est propre. Nous69 avons

expérimenté sur notre modèle P388D1 une série de génotoxiques qui présentent des

mécanismes d'action différents : (i) le sulfate de bléomycine, un anticancéreux

radiomimétique, testé à 5 concentrations, 10, 25, 50, 75 et 100 µg/ml; (ii) l'éthyl-

méthanesulfonate (EMS), un agent alkylant monofonctionnel, testé à 3 concentrations, 2, 5 et

10 mM; (iii) le cis-platine, un agent qui se comporte au niveau biologique comme un alkylant

bifonctionnel et forme de nombreuses liaisons croisées, notamment intercaténaires, dans

l'ADN; il a été testé seul, à la dose de 537 µM, et en présence de 5 mM d'EMS, aux doses de

269 et 537 µM; et (iv) la N-nitroso-N-méthyl-éthylamine, une nitrosamine qui ne devient

génotoxique qu'après activation métabolique. La photoactivation des génotoxiques suivants a

été également testée : (i) la ciprofloxacine aux concentrations de 30 et 150 µM; et (ii) le

chlorhydrate de tétracycline aux concentrations de 1 et 2 µM.

En raison du caractère non-gaussien de la plupart des distributions (cf, plus loin, § 5.4),

nous avons choisi de présenter les résultats sous forme de box plots qui permettent une

comparaison rapide et aisée de différents échantillons. Ces box plot matérialisent (i) la

médiane, par la ligne à l'intérieur de la boîte; (ii) les percentiles 25 et 75, par les extrémités

69 L'ensemble de ces mesures a été réalisé avec le concours de Mlle Marjorie Blot, de M. Gilles Dehon et de M. Laurent Boccart, dans le cadre de leurs mémoires de fin d'études. Nous les remercions de leur collaboration efficace et enthousiaste.

263

Page 274: These p Duez

inférieure et supérieure de la boîte; (iii) les percentiles 10 et 90, par les extrémités des tiges

inférieure et supérieure; et (iv) les valeurs expérimentales extrêmes, respectivement

inférieures et supérieures aux percentiles 10 et 90.

5.3.2.1 La bléomycine

L'activité biologique de la bléomycine requiert de l'oxygène et dépendrait de la formation

de chélates avec le fer; elle attaque le squelette osidique de l'ADN avec formation de sites AP

et cassures de chaînes (Jaloszynski et al., 1997). La Figure 5.3-1 présente les résultats

obtenus.

A partir de 50 µg/ml, un effet manifeste se présente par une augmentation de la médiane

des résultats, mais surtout par une augmentation de la dispersion (inter-quartile range). Dans

la zone de concentrations investiguée, il n'y a cependant pas de relation dose-effet pour le

temps étudié. Ces résultats peuvent être rapprochés des données70 rapportées par (Anderson et

al., 1994) qui observent des dégâts extrêmement faibles à 10.3 µg/ml et des dégâts fort

appréciables à 103 µg/ml (lymphocytes humains, 30 min de contact, mesures de tail moment).

Figure 5.3-1 : Evolution du Tail DNA et du Olive tail moment en fonction de la dose de

sulfate de bléomycine (cellules P388D1; temps de contact, 3 h; 50 comètes mesurées par concentration; dénaturation et électrophorèse à pH > 13).

Sulfate de bléomycine(µg/ml)

0 10 25 50 75 100

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

Concentration de bléomycine(µg/ml)

0 10 25 50 75 100

Oliv

e Ta

il M

omen

t

0

5

10

15

20

25

30

35

40

D'autres données montrent (i) un effet équivalent à 4 fois le témoin et à 12 fois le témoin

pour des concentrations de respectivement 10 et 50 µg/ml (lymphocytes humains de patients

cancéreux, 10 min de contact, somme des scores attribués visuellement aux comètes)

(Jaloszynski et al., 1997); (ii) un effet significatif entre 1.4 et 7 µg/ml (leucémie murine

L1210, 48 h, tail length) (Kasamatsu et al., 1995); et (iii) un effet significatif pour les

70 Nous avons converti en µg/ml les doses publiées en utilisant les facteurs suivants fournis par Sigma : Mr du composé A2 majoritaire = 1416.58; l'activité moyenne du sulfate de bléomycine est de 1.45 U/mg

264

Page 275: These p Duez

concentrations comprises entre 0.34 et 9.9 µg/ml sans relation dose-effet (cellules CHO, 1 h

de contact, tail length) (Miyamae et al., 1997a). Rappelons que la haute sensibilité du

paramètre tail length explique certainement les résultats rapportés aux doses les plus faibles.

5.3.2.2 L'éthylméthanesulfonate (EMS)

Les cassures de chaînes induites par l'EMS ont une double origine; elles proviennent à la

fois de son activité alkylante et des incisions induites par les mécanismes de réparation.

Dans nos résultats (Figure 5.3-2), les dégâts croissent avec la dose d'EMS, de manière

pratiquement proportionnelle pour 6 h d'incubation mais avec un plateau apparent pour 3 h.

Pour les doses plus faibles, les dégâts sont moindres après l'incubation la plus longue,

reflétant probablement la cinétique de réparation.

La littérature mentionne (i) de 12 à 65 % de tail DNA avec relation dose-effet pour des

concentrations comprises entre 1 et 4 mM (lignée érythroleucémique humaine K562, 2 h de

contact) (De Boek et al., 2000); (ii) de 19 à 38 % de tail moment 71 à une dose de 2 mM

(lymphocytes humains, 1 h) ; et (iii) un effet significatif pour les concentrations comprises

entre 27 et 805 µM sans relation dose-effet (cellules CHO, 1 h de contact, tail length)

(Miyamae et al., 1997a).

Figure 5.3-2 : Evolution du Tail DNA et du Olive tail moment en fonction de la dose

d'éthylméthanesulfonate (cellules P388D1; temps de contact, 3 h et 6h; 100 comètes mesurées sur 2 lames par concentration; dénaturation et électrophorèse à pH > 13).

Contrôle 2 5 10 2 5 10

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

EMS (mM)3 heures

EMS (mM)6 heures

Contrôle 2 5 10 2 5 10

Oliv

e Ta

il M

omen

t

0

10

20

30

40

EMS (mM)3 heures

EMS (mM)6 heures

71 Note : la définition du tail moment de cet auteur est différente de celle appliquée dans ce travail; elle correspond au produit du tail DNA et du tail length

265

Page 276: These p Duez

5.3.2.3 Le cis-platine

Le cis-platine forme des liens croisés entre les brins d'ADN, ce qui empêche la migration

éventuelle des brins fragmentés suite à un traitement génotoxique. Nos résultats (Figure 5.3-3)

montrent qu'effectivement la quantité d'ADN ayant migré en présence de cet agent est

inférieure à celle du contrôle; de même, le traitement concomitant des cellules avec le cis-

platine et l'EMS réduit fortement la migration d'ADN induite par ce dernier. Ces résultats sont

tout à fait en accord avec ceux publiés (Pfuhler et Wolf, 1996).

Figure 5.3-3 : Effet du cis-platine sur la migration de l'ADN de cellules contrôles et de

cellules traitées par l'éthylméthanesulfonate (cellules P388D1; temps de contact, 3 h; 100 comètes mesurées sur 2 lames par concentration; dénaturation et électrophorèse à pH > 13).

Cont

rôle

EMS

5 m

MCi

s-Pt

269

µM

+ E

MS

5 m

MCi

s-Pt

537

µM

+ E

MS

5 m

M

Cis-

Pt 5

37 µ

M

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

Cont

rôle

EMS

5 m

MCi

s-Pt

269

µM

+ E

MS

5 m

MCi

s-Pt

537

µM

+ E

MS

5 m

M

Cis-

Pt 5

37 µ

M

Oliv

e Ta

il M

omen

t

0

5

10

15

20

25

30

35

40

5.3.2.4 La N-nitroso-N-méthyl-éthylamine

Avec ce composé, une légère augmentation du tail DNA est observée (Figure 5.3-4), mais

aucun effet en ce qui concerne le Olive tail moment; cette différence pourrait être due à un

léger effet clastogénique, correspondant à une faible migration de grosses pièces d'ADN.

Nous pouvons donc conclure que, pour le temps et les doses testés, il n'y a qu'un effet très

limité de ce composé sur notre modèle. Les données publiées montrent une activité de

l'analogue N-nitroso-N-diméthylamine sur des hépatocytes en culture (Ashby et al., 1995) et

sur des cellules de foie humain T5-2E1 et T5-1A2, qui expriment respectivement les

cytochromes CYP2E1 et CYP1A2, mais pas sur des T5-neo qui sont dépourvues d'activité

cytochrome (de 0.135 à 13.5 µM, 1 h de contact) (Barcelo et al., 1998). Une étude in vivo sur

souris a montré un effet comète de la N-nitroso-N-diéthylamine sur le foie, le rein et le

poumon, mais pas sur la rate et la moelle osseuse (Miyamae et al., 1998). Les nitrosamines,

266

Page 277: These p Duez

qui requièrent en effet une activation métabolique pour montrer un effet carcinogène,

pourraient donc être pratiquement considérées comme un contrôle négatif pour notre modèle.

Figure 5.3-4 : Evolution du Tail DNA et du Olive tail moment en fonction de la dose de N-

nitroso-N-méthyl-éthylamine (cellules P388D1; temps de contact, 3 h; 50 comètes mesurées par concentration; dénaturation et électrophorèse à pH > 13).

N-nitroso-N-méthyl-éthyl-amine (µM)

0 284 568

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

N-nitroso-N-méthyl-éthyl-amine (µM)

0 284 568O

live

Tail

Mom

ent

0

5

10

15

20

25

30

35

40

5.3.2.5 La ciprofloxacine et les UVA

Les antibiotiques du groupe des fluoroquinolones72 possèdent des propriétés photo-

sensibilisantes importantes; bien que la ciprofloxacine soit une des molécules les moins

phototoxiques, elle se dégrade sous irradiation lumineuse en libérant des espèces réactives de

Figure 5.3-5 : Effet de l'irradiation UVA de la ciprofloxacine sur le Tail DNA et le Olive tail

moment (cellules P388D1; temps de contact, 3 h; irradiation, UVA, 4°C, 15 min soit 279 mJ/cm²; 50 comètes mesurées par concentration; dénaturation et électrophorèse à pH > 13).

Contrôle UVA 30 150 30 150

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

Ciprofloxacine (µM)+ UVA

Ciprofloxacine (µM)

Contrôle UVA 30 150 30 150

Oliv

e Ta

il M

omen

t

0

10

20

30

40

Ciprofloxacine (µM)+ UVA

Ciprofloxacine (µM)

72 La ciprofloxacine ne possède pas de fluor en position 8; pour les molécules les plus phototoxiques de la série, les UVA induisent la perte de cet atome fluor et la formation d'un radical carbène hautement réactif

267

Page 278: These p Duez

l'oxygène qui induisent une génotoxicité (Chetelat et al., 1996; Snyder et Cooper, 1999).

Dans nos essais comète (Figure 5.3-5), la ciprofloxacine seule montre un effet comparable

à celui des UVA. Ceci pourrait s'expliquer par un manque de sélectivité de cet antibiotique

qui peut agir non seulement sur la gyrase bactérienne mais également sur son analogue

eucaryote, la topoisomérase II (Snyder et Cooper, 1999); ce qui semble confirmé par une

légère augmentation de l'effet avec la dose. Lors de l'exposition à la ciprofloxacine et aux

UVA, une augmentation très importante des dégâts est observée; une relation dose-effet

s'observe en Olive tail moment, alors que le tail DNA sature. Ces résultats sous UV sont du

même ordre que ceux rapportés (lymphome de souris L5178Y, concentrations de 30 à 300

µM, 20 min de contact, illumination par un simulateur solaire, 500 mJ/cm², t° de la pièce)

(Chetelat et al., 1996).

5.3.2.6 La tétracycline et les UVA

La photodégradation des tétracyclines est un processus bien connu; l'irradiation par les

longueurs d'onde supérieures à 290 nm induit un processus de désamination accompagné par

la génération de radicaux carbonés et de •OH; la génération d'oxygène singulet a également

été observée (Witte et al., 1994). La Figure 5.3-6 montre que la tétracycline seule à 2 µM

induit des effets plus importants que les UVA au niveau de l'ADN. Ceci pourrait être dû à un

effet génotoxique de la tétracycline elle-même (Witte et al., 1994) ou, malgré toutes nos

précautions, à de faibles expositions à la lumière en cours de manipulation. Lors de

l'exposition aux UVA, une forte augmentation de la fragmentation est observée en présence

de tétracycline. Ces effets, à notre connaissance non encore mis en évidence par le test

comète, peuvent être comparés à ceux rapportés (Witte et al., 1994) par une méthode d'élution

alcaline73 à pH 12.1 (lignée de fibroblastes humains GM 5659, concentrations de 0.5 à

1.75 mM, illumination par une lampe visible à incandescence, 37°C, 1h). La différence entre

les doses actives, d'un facteur 250, pourrait s'expliquer par (i) une différence de sensibilité des

lignées cellulaires; (ii) une différence de rendement de l'irradiation (lampe UVA et lampe

visible); et (iii) une différence de méthodologie (essai comète pH > 13 et élution alcaline pH

12.1), l'essai comète révélant en plus les lésions alcali-labiles.

73 Qui mesure les cassures de chaînes simple-brin, cf § 5.2.2.3.4; à ce pH, les sites alcali-labiles ne sont pas mis en évidence

268

Page 279: These p Duez

Figure 5.3-6 : Effet de l'irradiation UVA de la tétracycline sur le Tail DNA et le Olive tail moment (cellules P388D1; temps de contact, 3 h; irradiation, UVA, 4°C, 15 min soit 279 mJ/cm²; 50 comètes mesurées par concentration; dénaturation et électrophorèse à pH > 13).

Contrôle UVA 1 µM 2 µM 1 µM 2 µM

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

Tétracycline+ UVA

Tétracycline

Contrôle UVA 1 µM 2 µM 1 µM 2 µM

Oliv

e Ta

il M

omen

t

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Tétracycline+ UVA

Tétracycline

5.3.3 Différence de sensibilité entre les mesures comète et CLHP

Nous avons réalisé des mesures comètes sur les échantillons dont les taux de 8-oxodG ont

été modulés pour la validation du dosage CLHP (§ 2.2.4.4). Les résultats présentés à la Figure

5.3-7 montrent qu'une fragmentation intense est déjà induite par le peroxyde d'hydrogène et

les UVC seuls. En tail DNA, leur effet combiné est inférieur à un effet additif et ne montre

aucune relation avec la dose d'UVC; en tail moment 74, par contre, une relation entre la

fragmentation et la dose d'UVC est observée aux doses faibles.

La comparaison de ces résultats avec les taux de 8-oxodG induits (Figure 5.3-8) tels que

mesurés par CLHP (§ 3.3.4.3.4), ne montre aucune relation, l'essai comète étant probablement

quasi saturé à la dose la plus faible d'UVC. Le traitement terriblement oxydant, appliqué

délibérément pour la validation CLHP, induit déjà une intense fragmentation de l'ADN, même

pour des niveaux de 8-oxodG relativement modestes.

Signalons que le peroxyde d'hydrogène seul n'induit pas d'augmentation significative de la

8-oxodG sur les cellules P388D1, en tous cas pour la dose fort élevée (20 mM) et le temps de

contact (15 min) étudiés; cette observation, a priori étonnante, a déjà été constatée sur un

autre modèle (kératinocytes de souris dérivés de la lignée 291.09, de 1 à 20 mM, 15 min)

(Beehler et al., 1992; Przybyszewski et al., 1998).

74 Note : ces mesures ont été réalisées avec le logiciel Komet 3.0 qui ne calculait pas le Olive Tail Moment; le Tail Moment correspond au produit du tail DNA et du tail length et est donc systématiquement plus élevé

269

Page 280: These p Duez

Figure 5.3-7 : Effet de l'irradiation UVC du peroxyde d'hydrogène sur le Tail DNA et le Tail moment 74 (cellules P388D1; 20 mM H2O2; irradiation UVC, t° ambiante, 2 à 15 min; 100 comètes mesurées par concentration; dénaturation et électrophorèse à pH > 13; l'échantillon traité par H2O2 et non irradié est resté en contact avec le peroxyde pendant 15 min).

Temps d'irradiation UVC (min)

0 10 0 2 5 10 15

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

Contrôle H2O2 20 mM

Temps d'irradiation UVC (min)

0 10 0 2 5 10 15

Tail

Mom

ent

0

40

80

120

160

Contrôle H2O2 20 mM

Figure 5.3-8 : Comparaison de la fragmentation de chaînes et des taux de 8-oxodG induits par

irradiation UVC du peroxyde d'hydrogène (cellules P388D1; 20 mM H2O2; irradiation UVC, t° ambiante, 2 à 15 min).

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

0 10 20 30 40

8-oxodG par 105 dG

Tail

DN

A

500.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

0 10 20 30 40

8-oxodG par 105 dG

Tail

Mom

ent

50

De gauche à droite, les points correspondent à : 20 mM H2O2 15 min; 20 mM H2O2 + UVC 2 min; 20 mM H2O2 + UVC 5 min; 20 mM H2O2 + UVC 10 min; 20 mM H2O2 + UVC 15 min. Pour la 8-oxodG, les points représentent la moyenne et les barres l'écart étalon (n = 12, sauf pour les 2 premiers points où n = 3); pour les données comètes, les points représentent la médiane et les extrémités des barres les percentiles 25 et 75 (100 comètes mesurées sur 2 lames)

5.3.4 Conclusion

Après avoir établi la fiabilité des mesures brutes, nous avons vérifié que nous pouvions

mettre en évidence le caractère génotoxique de composés décrits : (i)la bléomycine et

l'éthylméthanesulfonate, qui induisent des cassures de chaînes, donc une migration; (ii) le cis-

platine, qui induit des liens croisés, donc une absence de migration; (iii) la ciprofloxacine et la

270

Page 281: These p Duez

tétracycline, qui induisent des cassures de chaînes principalement après photoactivation. La

N-nitroso-N-méthyl-éthylamine montre une activité très faible, ce qui indique, comme

attendu, une faible capacité métabolique de nos cellule.

Comme nous l'avons souligné, il est difficile de comparer exactement les résultats obtenus

aux données de la littérature; mais, globalement, nos données sont cohérentes avec celles

publiées et parviennent à des conclusions semblables.

La méthode développée au laboratoire offre donc des mesures fiables qui permettent de

mettre en évidence les effets génotoxiques de manière similaire à d'autres équipes, objectif

proposé, nous le rappelons, par le Comet assay working group (Tice et al., 2000).

5.4 PHOTOOXYDATION DE L'ADN PAR LES PORPHYRINES INDUITES : REPRODUCTIBILITE INTER-ELECTROPHORESES ET MISE EN EVIDENCE D'UN EFFET

Les mesures de comètes sont réalisées cellule par cellule, ce qui génère assez rapidement

de grandes quantités de données. Des approches statistiques variées sont employées dans la

littérature, mais la plupart d'entre elles apparaissent peu satisfaisantes en raison de la

distribution des données, mais aussi parce qu'elles considèrent comme unité de comparaison

la cellule (la comète) et non le traitement (Lovell et al., 1999).

Comme le montrent déjà les graphiques box-plots présentés dans la section précédente, la

distribution des mesures apparaît rarement normale (gaussienne), excluant l'emploi de

statistiques et de tests paramétriques. De plus, les formes des courbes de distribution varient

avec l'intensité du stress appliqué, un facteur compliquant la transformation des données mais

pouvant également interférer avec certains tests non-paramétriques basés sur les rangs (Zar,

1996; Conover, 1999; Statsoft, 1999).

Les possibilités de traitement des données ont donc été envisagées en testant la

reproductibilité de la méthode, chaque run d'électrophorèse reprenant la séquence complète

des opérations, de la préparation des échantillons à la mesure informatique des images

obtenues.

5.4.1 Protocoles mis en oeuvre

Afin de mettre en évidence une méthodologie permettant de démontrer statistiquement un

effet photooxydant des porphyrines endogènes, les 2 expériences suivantes ont été entreprises :

• Expérience A (étude de reproductibilité) : 9 traitements, réalisés sur des

échantillons indépendants de cellules, sont analysés au cours de 3 runs

271

Page 282: These p Duez

d'électrophorèse, 2 lames de microscope répliquant chaque traitement au sein de

chaque électrophorèse; 50 comètes sont alors mesurées par lame, ce qui permet de

comparer les distributions, d'extraire les statistiques représentatives des

échantillons de comètes et de comparer ces échantillons en évaluant la

reproductibilité inter-électrophorèses

(donc, 9 traitements x 3 runs d'électrophorèse x 2 lames x 50 comètes)

Expérience B : une étude de la relation "dose de lumière – effet" permet une

analyse de tendance par comparaison des courbes obtenues en présence et en

absence de δ-ala.

5.4.2 Etude de reproductibilité

Une séquence d'opérations typique d'un test de routine a été réalisée. Les échantillons ont

été préparés le même jour (Tableau 5.4-1), immergés dans les solutions de lyse au fur et à

mesure de la journée et maintenus à 4°C. Les électrophorèses et le traitement des lames de

microscope ont été réalisés dans les 2 jours suivants, à raison d'une série par demi-journée75.

Les lames, séchées et rangées à l'abri de la poussière et de l'humidité, ont été réhydratées,

colorées et mesurées au hasard dans les 3 semaines qui ont suivi.

Tableau 5.4-1 : Traitements réalisés dans le cadre de l'étude de reproductibilité

(Cellules P388D1)

Echantillons Traitement

contrôle 1 aucun (ni δ-ala, ni irradiation )

contrôle 2 aucun (ni δ-ala, ni irradiation)

δ-ala δ-ala 300 µM 3 h + 30 min à 4°C sans irradiation

lum irradiation lumière visible, 4°C, 30 min (21.4 J/cm²)

UVA irradiation UVA, 4°C, 30 min (0.56 J/cm²)

δ-ala + lum 30 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation lumière visible, 4°C, 30 min (21.4 J/cm²)

δ-ala + lum 60 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation lumière visible, 4°C, 60 min (42.8 J/cm²)

δ-ala + UVA 30 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA, 4°C, 30 min (0.56 J/cm²)

δ-ala + UVA 60 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA, 4°C, 60 min (1.12 J/cm²)

75 Certains auteurs n'observent aucune modification jusqu'à 4 semaines de lyse à 4°C (Tice et Vazquez, 1998). Pour (De Boek et al., 2000) au contraire, une lyse prolongée (à partir de 2 semaines) induit des modifications erratiques. Mais les facteurs confondants sont tels qu'aucune conclusion probante ne peut être tirée quant à l'influence d'une lyse de quelques jours (De Boek, 2001), souvent imposée par les contraintes expérimentales.

272

Page 283: These p Duez

5.4.2.1 Méthode d'évaluation du caractère gaussien

Les distributions de comètes ont été évaluées en couplant les 50 mesures de chaque paire

de lames duplicata (même traitement, même électrophorèse).

Chaque distribution de comètes échantillonnées a été représentée sous forme

d'histogrammes, de graphes de probabilités gaussiennes (normal probability plots) et de box

plots (Analyse-It); le caractère gaussien des distributions a été également évaluée suivant le

test de Shapiro et Wilk (Analyse-It).

5.4.2.1.1 Graphes de probabilités gaussiennes

Les observations sont rangées dans l'ordre croissant et un graphe du quantile normal en

fonction des observations est établi. La valeur du quantile normal zj pour la valeur de rang j

d'une variable avec n observations est calculée comme suit :

Φ= −

n5.0jz 1

j

Dans cette équation, représente la fonction de distribution cumulative normale

inverse (qui convertit la probabilité normale p en valeur normale z).

1−Φ

Ce graphe des quantiles normaux donne une droite pour une distribution gaussienne. Un

simple examen visuel permet donc d'apprécier rapidement le caractère gaussien d'une

distribution.

5.4.2.1.2 Test W de Shapiro et Wilk

Le graphe des quantiles normaux n'offre cependant qu'un avis qualitatif et non pas une

décision basée sur un test statistique. Le caractère gaussien de chacune des distributions a

donc été évalué à l'aide d'un test formel, le test W de Shapiro et Wilk (Shapiro et Wilk, 1965).

Ce test calcule une statistique W, en fait un quotient qui compare une estimation de la

variance, basée sur la pente de la régression des valeurs xi sur les rankits, à la variance

calculée de manière classique sur l'échantillon.

Après rangement des observations, la pente qui permet l'estimation de la variance est

calculée à partir d'une série de n/2 statistiques d'ordre appelées W(i / n) :

( )∑=

=n

1i

i)n/i( x.Wb

Ces W(i/n), présentés de manière analogue aux rankits, ont été à l'origine tabulés jusque n =

50 (Shapiro et Wilk, 1965); les techniques informatiques permettent à présent une

approximation jusque n = 5000 (Royston, 1992).

273

Page 284: These p Duez

Le carré de cette pente est alors comparé à la variance observée des xi :

( )

∑=

=

=

=−

= n

1i

2i

2n

1i

i)n/i(

n

1i

2i

2

)xx(

x.W

)xx(

bW

ce qui permet de déterminer une probabilité de rejet de l'hypothèse nulle d'égalité des 2

estimations de la variance, donc l'hypothèse du caractère gaussien (Conover, 1999). Cette

statistique W peut en fait être assimilée au carré d'un coefficient de corrélation linéaire dans

une échelle gaussienne (Ryan et Joiner, 1976). Dans ce travail, la statistique et sa probabilité

ont été calculées à l'aide du logiciel (Analyse-It).

5.4.2.2 Résultats et tests du caractère gaussien des distributions

Nous n'avons pas la place de détailler tous les graphes obtenus sur les 27 échantillons (9

traitements x 3 électrophorèses. Nous avons donc choisi de présenter (i) quelques exemples

graphiques de distributions représentatives de comètes en histogrammes et en graphes de

probabilités gaussiennes; et (ii) l'ensemble des résultats sous forme d'un graphique comparatif

de box plots et d'un tableau reprenant l'évaluation statistique.

5.4.2.2.1 Quelques exemples de distribution de comètes

La Figure 5.4-1 présente les histogrammes76 et graphes de probabilités gaussiennes des

mesures réalisées sur un échantillon contrôle (Contrôle 1, électrophorèse 2) et 2 échantillons

stressés (UVA 30, électrophorèse 1; δ-ala + UVA 30, électrophorèse 3).

76 Pour l'échelle de l'axe X, le domaine des valeurs a été arbitrairement subdivisé en 10 classes égales dans lesquelles les comètes ont été réparties

274

Page 285: These p Duez

Figure 5.4-1 : Exemples de distribution des comètes (histogrammes et graphes de probabilités gaussiennes) (Cellules P388D1)

A. Echantillon contrôle (Contrôle 1, électrophorèse 2) n = 100 comètes mesurées sur 2 lames

• Tail DNA

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Fréq

uenc

e

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

8

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Tail DNA

Qua

ntile

Nor

mal

WShapiro-Wilk = 0.3552 (p <0.0001)

non-gaussien

• Olive tail moment

0

20

40

60

80

100

120

Fréq

uenc

e

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

8

0 2.5 5 7.5 10 12.5 15 17.5 20 22.5 25

OliveTail Moment

Qua

ntile

Nor

mal

WShapiro-Wilk = 0.2477 (p <0.0001)

non-gaussien

275

Page 286: These p Duez

Figure 5.4-1 – Suite (1) B. Echantillon stressé (UVA 30, électrophorèse 1) n = 100 comètes mesurées sur 2 lames

• Tail DNA

0

5

10

15

20

25

30

35

Fréq

uenc

e

-3

-2

-1

0

1

2

3

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Tail DNAQ

uant

ile N

orm

al

WShapiro-Wilk = 0.8891 (p <0.0001)

non-gaussien

• Olive tail moment

0

5

10

15

20

25

30

35

Fréq

uenc

e

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

0 2.5 5 7.5 10 12.5 15 17.5 20 22.5 25 27.5

Olive Tail Moment

Qua

ntile

Nor

mal

WShapiro-Wilk = 0.8272 (p <0.0001)

non-gaussien

276

Page 287: These p Duez

Figure 5.4-1 – Suite (2) C. Echantillon stressé (δ-ala + UVA 30, électrophorèse 3) n = 100 comètes mesurées sur 2 lames

• Tail DNA

0

5

10

15

20

25

30

Fréq

uenc

e

-3

-2

-1

0

1

2

3

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Tail DNAQ

uant

ile N

orm

al

WShapiro-Wilk = 0.9854 (p = 0.3412)

gaussien

• Olive tail moment

0

5

10

15

20

25

30

Fréq

uenc

e

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

0 2.5 5 7.5 10 12.5 15 17.5 20 22.5 25 27.5

Olive Tail Moment

Qua

ntile

Nor

mal

WShapiro-Wilk = 0.9553 (p = 0.0019) non-gaussien

277

Page 288: These p Duez

5.4.2.2.2 Présentation de l'ensemble des résultats

Les graphiques présentés dans le § 5.4.2.2.1 sont typiques des données obtenues, comme

le montre une comparaison avec les Figures 5.4-2 et 5.4-3 qui présentent les box plots de

l'ensemble des expériences. En fonction de l'intensité du stress, la médiane et la dispersion des

données augmentent fortement. Bien que les distribution tendent alors vers une courbe

gaussienne, le test de Shapiro et Wilk n'est qu'exceptionnellement significatif (Tableau 5.4-2),

que ce soit en tail DNA ou en Olive tail moment. Une transformation logarithmique rend

gaussiennes à peine quelques distributions au détriment d'autres (Tableau 5.4-3). Elle ne peut

donc être appliquée à l'ensemble des échantillons.

Tableau 5.4-2 : Résultats des test de Shapiro et Wilk sur l'ensemble des données : statistique

W et sa probabilité; les échantillons pour lesquels la distribution des comètes est gaussienne sont soulignés (p > 0.05) (9 traitements; 3 électrophorèses; 100 comètes mesurées sur 2 lames) Données non transformées (Cellules P388D1)

Traitement Tail DNA

pour l'électrophorèse Olive Tail Moment

pour l'électrophorèse

1 2 3 1 2 3

contrôle 1 0.7239 p < 0.0001

0.3552 p < 0.0001

0.5967 p < 0.0001

0.5143 p < 0.0001

0.2477 p < 0.0001

0.4481 p < 0.0001

contrôle 2 0.6606 p < 0.0001

0.4436 p < 0.0001

0.6938 p < 0.0001

0.4624 p < 0.0001

0.3127 p < 0.0001

0.3791 p < 0.0001

δ-ala 0.4099 p < 0.0001

0.4025 p < 0.0001

0.3964 p < 0.0001

0.3080 p < 0.0001

0.2451 p < 0.0001

0.2688 p < 0.0001

lum 0.5992 p < 0.0001

0.4992 p < 0.0001

0.3217 p < 0.0001

0.2927 p < 0.0001

UVA 0.8891 p < 0.0001

0.9229 p < 0.0001

0.8511 p < 0.0001

0.8272 p < 0.0001

0.8667 p < 0.0001

0.7356 p < 0.0001

δ-ala + lum 30 0.8978 p < 0.0001

0.7446 p < 0.0001

0.7169 p < 0.0001

0.8418 p < 0.0001

0.6693 p < 0.0001

0.5511 p < 0.0001

δ-ala + lum 60 0.9291 p < 0.0001

0.9382 p = 0.0001

0.9589 p = 0.0033

0.8236 p < 0.0001

0.8309 p < 0.0001

0.8255 p < 0.0001

δ-ala + UVA 30 0.9598 p = 0.0039

0.9937 p = 0.9253

0.9854 p = 0.3412

0.9451 p = 0.0004

0.9806 p = 0.1487

0.9553 p = 0.0019

δ-ala + UVA 60 0.9748 p = 0.0524

0.9713 p = 0.0278

0.9495 p = 0.0008

0.9556 p = 0.0020

0.9829 p = 0.2208

0.9860 p = 0.3714

278

Page 289: These p Duez

Figure 5.4-2

Tail DNA

0 20 40 60 80

Contrôle 1

Contrôle 2

ala

Lum30 min

UVA30 min

δ -ala + lum60 min

δ -ala + UVA60 min

δ -ala + UVA30 min

δ -ala + lum30 min

δ −

: Tail DNA : Résultats de l'ensemble des expériences (Cellules P388D1)

es

(NS)

( )

(NS)

(NS)

(NS)

(NS)

(NS)

( )

( )

100

Les résultats sont présentés traitement par traitement avec chaque fois classées de bas en haut lélectrophorèses 1, 2 et 3 (100 comètes mesurées sur 2 lames). Entre parenthèses, signification du test de Kruskal-Wallis comparant les 3 électrophorèses (***, p < 0.001; **, p < 0.01; *, p < 0.05; NS, p > 0.05) (cf § 5.4.2.3); les résultats surprenants de ce test seront commentés dans le § 5.4.2.3.2 (Note : 1 échantillon perdu pour le traitement Lum 3)

279

Page 290: These p Duez

Figure 5.4-3 : Olive tail moment : Résultats de l'ensemble des expériences (Cellules P388D1)

échantillon perdu pour le traitement Lum 3)

Les résultats sont présentés traitement par traitement avec chaque fois classées de bas en haut les électrophorèses 1, 2 et 3 (100 comètes mesurées sur 2 lames). Entre parenthèses, signification du test de Kruskal-Wallis comparant les 3 électrophorèses (***, p < 0.001; **, p < 0.01; *, p < 0.05; NS, p > 0.05) (cf § 5.4.2.3); les résultats surprenants de ce test seront commentés dans le § 5.4.2.3.2 (Note : 1

Olive Tail Moment

0 10 20 30

Contrôle 1( )

Contrôle 2( )

ala(NS)

Lum30 min

( )

UVA30 min

(NS)

δ -ala + lum60 min

(NS)

δ -ala + UVA60 min

( )

δ -ala + UVA30 min( )

δ -ala + lum30 min( )

δ −

40

280

Page 291: These p Duez

Tableau 5.4-3 : Résultats des tests de Shapiro et Wilk sur l'ensemble des données : statistique W et sa probabilité; les échantillons pour lesquels la distribution des comètes est gaussienne sont soulignés (p > 0.05) (9 traitements; 3 électrophorèses; 100 comètes mesurées sur 2 lames) Données transformées en logarithme décimal (Cellules P388D1)

Traitement Log10 Tail DNA

pour l'électrophorèse Log10 Olive Tail Moment

pour l'électrophorèse

1 2 3 1 2 3

contrôle 1 0.9801 p = 0.1357

0.9229 p < 0.0001

0.9608 p = 0.0046

0.9760 p = 0.0646

0.8916 p < 0.0001

0.9595 p = 0.0037

contrôle 2 0.9713 p = 0.0278

0.9558 p = 0.0021

0.9884 p = 0.5406

0.9712 p = 0.0271

0.8859 p < 0.0001

0.9585 p = 0.0032

δ-ala 0.9369 p = 0.0001

0.9509 p = 0.0009

0.9450 p = 0.0004

0.8781 p < 0.0001

0.9059 p < 0.0001

0.8581 p < 0.0001

lum 0.9744 p = 0.0481

0.9618 p = 0.0054

0.9691 p = 0.0188

0.9369 p = 0.0001

UVA 0.9825 p = 0.2070

0.9568 p = 0.0024

0.9721 p = 0.0321

0.9648 p = 0.0090

0.9755 p = 0.0588

0.9718 p = 0.0305

δ-ala + lum 30 0.9702 p = 0.0228

0.9640 p = 0.0079

0.9723 p = 0.0332

0.9661 p = 0.0112

0.9790 p = 0.1103

0.9723 p = 0.0331

δ-ala + lum 60 0.8942 p < 0.0001

0.8366 p < 0.0001

0.9104 p < 0.0001

0.8940 p < 0.0001

0.8743 p < 0.0001

0.9272 p < 0.0001

δ-ala + UVA 30 0.8445 p < 0.0001

0.8913 p < 0.0001

0.8896 p < 0.0001

0.8830 p < 0.0001

0.8982 p < 0.0001

0.9139 p < 0.0001

δ-ala + UVA 60 0.9010 p < 0.0001

0.8119 p < 0.0001

0.8152 p < 0.0001

0.9509 p = 0.0010

0.8713 p < 0.0001

0.8599 p < 0.0001

5.4.2.3 Comparaison inter-électrophorèse (tests non-paramétriques)

Suite aux résultats des tests du caractère gaussien, la possibilité d'employer des tests non-

paramétriques pour comparer les électrophorèses et les échantillons a été étudiée. Pour

comparer plus de 2 échantillons, nous avons utilisé le test de Kruskal-Wallis, une variante

non-paramétrique des ANOVA, basée sur la transformation en rangs (Conover, 1999). Bien

qu'il s'agisse d'une méthode "distribution-free", elle demande en théorie que les distributions à

comparer soient similaires, c'est-à-dire de mêmes dispersions et formes. Cette condition est

jugée de manière plus (Statsoft, 1999) ou moins (Zar, 1996; Conover, 1999) drastique suivant

les auteurs; il semble que le test de Kruskal-Wallis soit typiquement peu affecté si les

variances des populations sont plus ou moins hétérogènes (Zar, 1996). En cas de comparaison

1996; C

de 2 échantillons, ce test est identique au test de Mann-Whitney (ou test de Wilcoxon) (Zar,

onover, 1999).

281

Page 292: These p Duez

Avant de comparer les traitements entre-eux et de nous poser des questions quant à

es variances admissibles, nous avons commencé par évaluer la

des électrophorèses pour les différents traitements, ces échantillons pré

fort semblables.

l'hétérogénéité d

reproductibilité sentant

des distribution

.4.2.3.1 Le test de Kruskal-Wallis (ANOVA non-paramétrique)5

it d'un test de ran somme des rangs d e des

rangs de tous les traitements. Les variables suivantes sont définies (Conover, 1999) :

oient k éc ns a s de 1 à nk,

• Soit Xi,j dénotant la jèm observation du groupe i; les k échantillons comprennent donc

les observ à

Soit N le nombre total ati

• Le rang 1 est assigné à su ainsi

de suite; R rés ng à l'obs Xi,j et Ri la somme des rangs

és au i :

1, ,….,k

Pour tester l'h nu es ons de ion pu ont

identiques" la statistique T est alors définie comme suit :

Il s'ag g comparant la 'un traitement à la somm

• S hantillo léatoiree

tailles n

ations X1,1 Xk,nk

• d'observ ons :

=N in

la plus petite des N observations, le rang 2 à la ivante et

(Xi,j) rep ente le ra attribué ervation

attribu groupe

=iR j,i )X(R où i = 2

ypothèse lle "Tout les foncti distribut des k po lations s

∑=

k

1i

∑=

in

1j

−= ∑ i

1i i 4

Nn²S

T

dans laquelle S² représente :

+

−= ∑ranks

all

22

j,i)1N(N)X(R1²S

La distribution de T étant fort complexe, l'approximation de la distribution chi-carré à

k - 1 degrés de liberté est utilisée de manière générale pour évaluer la probabilité du T observé

(Conover, 1999). L'ensemble des calculs est réalisé à l'aide du logiciel (Analyse-It).

+k 22 )1N(R1=

− 41N

282

Page 293: These p Duez

5.4.2.3.2 Résultats

Les résultats des 9 comparaisons inter-électrophorèses sont présentés dans le

5.4-4, à la fois pour le tail DNA et le Olive tail moment; pour permettre une comparaison de la

signification du test avec la distri

Tableau

bution des différents échantillons, sa probabilité est indiquée

sur les Figures 5.4-2 et 5.4-3 présentées ci-avant (§ 5.4.2.2.2).

Tableau 5.4-4 : Résultats des test de Kruskal-Wallis comparant les 3 électrophorèses sur et sa probabilité; les traitements pour distributions est acceptée sont

s; Cellules P388D1)

Traitement Tail DNA Olive Tail Moment

l'ensemble des traitements : statistique T lesquels l'hypothèse nulle d'identité entresoulignés (p > 0.05) (9 traitements; 3 électrophorèses; 100 comètes mesurées sur 2 lame

contrôle 1 5.48 p = 0.0645

16.96 p = 0.0002

contrôle 2 20.04 P < 0.0001

49.45 p < 0.0001

δ-ala 5.09 5.18p = 0.0786

Lum (a)

V

p = 0.0751

5719.5 p = 0.0787

5901 p = 0.0277

U A 3.85 p = 0.1456

4.99 p = 0.0824

p < 0.0001 p < 0.0001δ-ala + lum 30 27.54

22.29

δ-ala + lum 60 0.71 p = 0.7005

80.61 p = 0.7368

δ-ala + UVA 30 7.22 p = 0.0270

16.11 p = 0.0003

3.17δ-ala + UVA 60 p = 0.2054

7.65 p = 0.0218

(a) Comme il n'y a que 2 valeurs pour ce traitement, la statistiqu alculée est le U de Mann-Whitney

5.4.2.3.3 Discussion

e c

a Figure

5.4-4 détaille les plot box des comètes du traitement "Contrôle 1" (Olive tail moment), pour

lequel une différence significative est démontrée, et compare les 3 électrophorèses.

La comparaison de ces résultats avec les Figures 5.4-2 et 5.4-3 montre que, lorsque les

tests mettent en évidence des différences significatives entre électrophorèses, celles-ci

apparaissent cependant négligeables par rapport aux différences entre traitements. L

283

Page 294: These p Duez

Figure 5.4-4 : Comparaison des électrophorèses pour le traitement "Contrôle 1" (Olive tail moment) (100 comètes mesurées sur 2 lames)

re Le graphique est présenté avec en ordonnée (i) la même échelle que la Figu5.4-3 et (ii) une échelle agrandie.

40

3

Electrophorèse 1 Electrophorèse 2 Electrophorèse 3

Oliv

e Ta

t

0

10

30

Electrophorèse 1 Electrophorèse 2 Electrophorèse 3

nt

0

il M

omen

20

Oliv

e Ta

il M

ome

1

2

En agrandissant l'échelle, la différence significative entre électrophorèses (p = 0.0002)

apparaît clairement; la plupart des co l'électrophorèse 1 sont en effet supérieures à

celles des 2 autres électrophorèses, présentant donc un rang supérieur. La plus grande

dispersion de l'électrophorèse 1 et le no important de comètes (N = 300) jouent

probablement un rôle dans la signification du test.

Nos essais d'estimation de la reproductibilité intraélectrophor s de Mann-Whitney

pour chaque paire de lames duplicata) se sont heurtés au même écueil, à savoir la mise en

évidence de atistiquement significatives mais insignifiantes sur le plan

biologique.

5.4.2.3.4 Co

mètes de

mbre

èse (test

différences st

nclusions

Les conclusions suivantes peuvent être tirées :

• l'hypothèse de mêmes dispersion et distribution, bien que non rédhibitoire, pose un

problème certain pour la comparaison entre échantillons traités et contrôles;

• l

interaction; une différence statistiquement significative (ou une absence de différence)

tements étudiés, mais aussi du paramètre mesuré (tail DNA ou Olive

vement

ent inutile,

car peu susceptible d'apporter une information supplémentaire.

a comparaison des séries d'électrophorèse par le test de Kruskal-Wallis montre une

dépend des trai

tail moment);

• quand une différence inter-électrophorèses est mise en évidence, elle est objecti

négligeable par rapport à la différence entre traitements;

• si le test parvient à mettre en évidence des différences aussi négligeables, son

application dans la comparaison des différents traitements s'avère pratiquem

284

Page 295: These p Duez

5.4.2.4 Extraction de statistiques significatives

oposé par (Lovell et al., 1999), nous avons alors considéré comme unité de

e traitement et non plus la comète,

Comme pr

comparaison l réduisant chaque série de mesures de

comètes à une statistique représentative de l'échantillon mesuré, lui-même représentatif de la

population de comètes du traitement examiné.

Un examen des résultats présentés jusqu'ici montre qu'un stress se traduit par une

augmentation de la médiane et de la dispersion des mesures; la médiane (quantile 0.5) et le

percentile 75 (p75, quantile 0.75) seront donc extraits pour représenter chaque échantillon de

comètes. Ces 2 valeurs permettent une image globale de l'échantillon car elles ne sont que peu

sensibles aux valeurs extrêmes77 (Lovell et al., 1999).

Pour cette étude de reproductibilité, chaque lame individuelle a d'abord été traitée comme

l'un ;

r

mes) qui seront traités comme des points

de

nt

50

nt donc se trouver résumées en 27 paramètres statistiques (9 traitements x 3

ont traités comme des points de mesure individuels.

5.4 es de confiance

ité élémentaire permettant d'évaluer la reproductibilité intra-électrophorèse (intra-essai)

chaque lame a en effet subi le même traitement et la même électrophorèse mais diffère de pa

sa position aléatoire dans le bac d'électrophorèse. Les 2700 comètes (9 traitements x 3

électrophorèses x 2 lames x 50 comètes) se trouvent donc résumées en 54 paramètres

statistiques (9 traitements x 3 électrophorèses x 2 la

mesure individuels.

Nous avons également vérifié si le traitement des données pouvait s'effectuer en coupla

les lames duplicata. Les 2700 comètes (9 traitements x 3 électrophorèses x 2 lames x

comètes) vo

électrophorèses) qui ser

.2.4.1 Calcul des quantiles et de leurs intervall

p*ème q re Xp

déf t

positio ème

Soit un échantillon ordonné de Xn valeurs indépendantes dont on désire déterminer le

uantile et son intervalle de confiance (0 ≤ p* ≤ 1); ce quantile p* est le nomb

ini el que la proportion p* des valeurs de l'échantillon soit inférieure ou égale à Xp. La

n P du p* quantile Xp est déterminée comme suit :

*p.)1n( +100

P =

n'est pas un nombre entier, Xp est interpolé entre les 2 vaSi P leurs dont les positions sont

imméd

iatement inférieure et supérieure à P (Aczel, 1993).

i n'est pas le cas d'autres percentiles testés, notamment le p5 et le p95; le p2577 Ce qu n'a permis de tirer aucune

conclusion et a donc été abandonné.

285

Page 296: These p Duez

Pour n > 20, les positions de l'intervalle de confiance r* et s* sont calculées, à partir d'une

approximation basée sur le théorème central limite (Conover, 1999) :

*)p1(.*p.n.z*p.n*r )2/( −+= α

*)p1(.*p.n.z*p.n*s )2/1( −+= α−

La valeur du quantile normal z est calculée à partir de la fonction de distribution cumulative

normale inverse (qui convertit la probabilité normale p en valeur normale z) et le niveau de

confiance est 1 – α. En général, r* et s* ne sont pas des nombres entiers et sont

systématiquement arrondis aux entiers supérieurs, r et s (Conover, 1999).

5.4.2.4.2 Traitement des résultats

Intuitivement, lorsque le nombre de données est suffisamment grand, les quartiles obtenus

sur un échantillon devraient être une approximation raisonnablement correcte des quart

la population et leur distribution devrait s'approcher de la normale. Cette intuition est

d'ailleurs renforcée par la méthode appliquée au calcul de leurs intervalles de confiance,

lorsque n est supérieur à

iles de

20 (approximation basée sur le théorème central limite, § 5.4.2.4.1).

ées

d'estimer

l'incertitude associée aux différentes sources de variabilité (Lovell et al., 1999).

Après extraction des statistiques représentatives des échantillons, celles-ci ont donc été

comparées par une analyse de variance à 2 facteurs aléatoires, électrophorèse et traitement, en

considérant la lame de microscope comme unité élémentaire de répétition . Les variances ont

alors été réparties comme décrit au § 3.3.4.2.2.3 pour calculer les CV% intra-série et de

variation totale. En cas de rejet de l'hypothèse nulle d'égalité des moyennes, un test post-hoc

(tests t multiples avec correction de Bonferroni) a été réalisé pour mettre en évidence les

différences entre échantillons. Ces tests ont été réalisés à l'aide du logiciel Systat 7.1.

Cette hypothèse de normalité a par ailleurs été vérifiée sur des médianes et percentiles 75

extraits de lames réalisées et mesurées par 3 opérateurs, et ce pour des cellules non stress

(Contrôle) et stressées (UVA) (Tableau 5.4-5). Les méthodes dérivées du modèle linéaire

général, notamment l'analyse de variance, sont donc applicables permettant

78

78 Comme dit précédemment, l'échantillon LUM de la 3ème électrophorèse a été perdu; afin de rétablir la balance de l'étude, nécessaire pour réaliser une ANOVA à 2 niveaux, un échantillon LUM identique a été réalisé sur une 4ème électrophorèse et introduit dans les résultats. Cet artifice nous semble plus correct que de dériver mathématiquement une valeur, tel que préconisé par certains auteurs {(Shearer, 1973) in (Zar, 1996)}.

286

Page 297: These p Duez

Tableau 5.4-5 : Caractère gaussien des distributions des médianes et percentiles 75 extraits d'échantillons de cellules stressées et non stressées (50résultats obtenus au cours de 5 électrophorèses par 3 o

comètes par lame; pérateurs différents;

Cellules P388D1).

Tail DNA Olive tail moment

Traitement Médiane Percentile 75 Médiane Percentile 75

Contrôle 5.575 8.535 0.645 1.105

5.620 9.868 0.63 1.385

4.375 6.363 0.515 0.685

5.415 7.440 0.515 0.7175

4.665 7.058 0.465 0.7625

4.020 6.948 0.43 0.7125

1.528 0.515 1.13

W 0.8516 0.8760 0.8692 0.8852

3.875 1

7.910 14.885 0.9 1.41

7.390 15.420 0.835 1.465

11.070 17.553 1.110 2.075

Shapiro-Wilkp = 0.0607

gaussien p = 0.1173

gaussien p = 0.0977

gaussien p = 0.1496

gaussien

Tail DNA Olive tail moment

Traitement Médiane Percentile 75 Médiane Percentile 75

UVA 25.780 43.920 3.9 9.2975

25.605 47.563 3.62 10.4375

24.175 43.563 4.13 9.02

29.100 51.878 5.29 10.92

20.140 38.625 2.585 7.0475

24.440 49.430 3.53 11.1025

18.710 23.478 2.53 3.095

20.515 27.325 2.68 3.645

WShapiro-Wilk 0.9431 p = 0.6417

gaussien

0.8888 p = 0.2283

gaussien

0.9090 p = 0.3467

gaussien

0.8506 p = 0.0966

gaussien

287

Page 298: These p Duez

5.4.2.4.3 Résu

hantillons.

ltats : Statistiques représentatives des différents échantillons

Les Tableaux 5.4-6 et 5.4-7 présentent respectivement les médianes et les p75 des tail

DNA mesurés sur les différents éc Les Tableaux 5.4-8 et 5.4-9 présentent

spectivement les médianes et les p75 des Olive tail moment mesurés sur les différents

échantillons.

Tableau 5.4-6

re

: Médianes des distributions de comèt urs inte s de confiance à 95 % NA; 9 traitements 3 élec orèses; s; 50 comètes par lame; Cellules P388D1)

édiane d NA

es et le rvalle (tail D ; troph 2 lame

M u Tail DTraitement Lame

e Electrop Electrophorèse 3 Electrophorès 1 horèse 2

rôl 58 -

38 5.4)

62 2

rôl 37 -

3 5.97)

82(

00 7 - 7.24)

5.91 A - 4.9

.13 - (5

A .77(3 -

7.31 .28 - 9.84)

23- 7.56)

99 - 8.42)

.7 - 42.26)

B .61 18

A 23.6 -

67- 13.68)

B .12 00

- - 37.21)

B (26.18 - 14)

7.12 51 - 30.42)

cont e 1 A 5.(3.77 6.24)

4.(3.90 -

4.67 (3.63 - 5.83)

B 5. (4.35 - 7.19)

5.4(3.32 - 6.74)

4.02 (3.25 - 5.14)

cont e 2 A 7. (6.57 8.36)

5.1 (3.63 -

4.48 (3.59 - 5.54)

B 5. 5.29 - 8.05)

5.(4.4

4.11 (3.05 - 5.74)

δ-ala 5.25 (3.78 6.51) ( 7 - 8.35)

5.60 (4.14 - 6.62)

B 5 (3.99 6.75)

6.46 .37 - 8.74)

6.31 (4.88 - 7.79)

Lum 5 .70 6.79) (6

6.57 (3.50 – 8.35)

B 6. (5.06

6.(4.86

6.68 (3.73 – 12.27)

UVA A 25 8 (21.17 38.78)

29.10 (22.08 -

20.14 (14.02 - 26.7)

25 (19.60 - 35.14)

24.(21.50 - 30.26)

24.44 (19.79 - 29.08)

δ-ala + lum 30 6 (21.18 25.79)

9. (8.35

16.27 (13.16 - 19.32)

23 (18.57 - 28.52)

18.(14.07 - 24.06)

18.28 (15.79 - 20.39)

δ-ala + lum 60 A 27.40 (21.17 33.74)

33.50 (31.60

26.31 (22.22 - 32.37)

30.93 38.

2(22.

29.71 (20.73 - 41.58)

-ala + UVA 30 A 48.42 (42.63 - 53.98)

50.25 (44.17 - 55.1)

42.52 (38.42 - 46.67)

δ

B 51.23 (48.14 - 56.4)

47.30 (38.23 - 53.19)

45.90 (40.04 - 51.36)

δ-ala + UVA 60 A 60.11 (55.62 - 63.53)

64.43 (58.99 - 68.38)

60.30 (52.30 - 69.39)

B 57.63 (55.57 - 65.25)

63.31 (58.81 - 67.79)

58.81 (54.33 - 67.0)

288

Page 299: These p Duez

Tableau 5.4-7 : Percentiles 75 des distributions de comètes et leurs intervalles de confiance à

p75 du Tail DNA

95 % (tail DNA; 9 traitements; 3 électrophorèses; 2 lames; 50 comètes par lame; Cellules P388D1)

Traitement Lame Electrophorèse 1 Electrophorèse 2 Electrophorèse 3

contrôle 1 A 8.54 (6.24 - 10.14)

6.36 (5.40 - 9.11)

7.06 (5.83 - 9.18)

B 9.87 (7.19 - 13.81)

7.44 (6.74 - 8.79)

6.95 (5.14 - 8.98)

contrôle 2 A 9.92 (8.36 - 11.97)

6.92 (5.54 - 8.70)

6.51 (5.97 - 12.94)

9.82 5 - 11.5

8.36

8.56 4 - 10.1

9.80

7.31 74 - 7.74

9.04 1 - 10.3 5 - 12.8 2 - 11.8

8.195 - 12.1

8.05

10.194 - 12.0

11.82

10.039 - 12.2

11.809 - 11.3 4 - 16.8 5 - 16..3

10.87 6 - 15.0

43.92

10.19 2 - 14.7

51.88

17.18

78 - 52. 26 - 66.38.63 70 - 76.

47.56 14 - 62.

30.38

43.56 26 - 55.

16.95

49.43 08 - 65.

23.46 79 - 37 68 - 24. 32 - 27.

35.695 .52 - 45.8

39.41

27.350 .06 - 35.3

42.92

25.115 .39 - 32.0

37.47 .74 - 43.1 .21 - 58.3 .37 - 49.4

43.31 .14 - 50.6

62.26

36.86 42 - 42.

63.82

46.46 .58 - 52.4

55.12 .98 - 88.9 .10 - 66.6 .67 - 62.6

60.17 6.4 - 64.6

68.38

62.08 .19 - 65.2

72.45

57.36 .36 - 65.0

83.68 .53 - 76.5 .38 - 77.8 .39 - 87.9

68.44 .25 - 71.5

72.06 .79 - 77.2

86.73 .00 - 89.1

B (8.0 3) (7.2 9) (5. )

δ-ala A (6.5 7) (8.3 0) (6.6 8)

B (6.7 7)

(8.7 6)

(7.7 9)

Lum A (6.7 5)

(9.8 7)

(8.3 0)

B (7.5 4) (8.4 2) (12.27 – 39.25)

UVA A (38. 29) (42. 49) (26. 77)

B (35. 23) (30. 56) (29. 09)

δ-ala + lum 30 A (25. .16) (13. 82) (19. 46)

B (28 3) (24 1) (20 4)

δ-ala + lum 60 A (33 4) (37 6) (32 0)

B (38 8) (30. 08) (41 2)

δ-ala + UVA 30 A (53 7) (55 6) (46 5)

B (5 ) (53 6) (51 4)

δ-ala + UVA 60 A (63 2) (68 4) (69 4)

B (65 7) (67 7) (67 2)

289

Page 300: These p Duez

Tableau 5.4-8 : Médianes des distributions de comètes et leurs intervalles de confiance à

95 % (Olive tail moment; 9 traitements; 3 électrophorèses; 2 lames; 50 comètes par lame; Cellules P388D1)

Médiane du Olive tail moment Traitement Lame

Electrophorèse 1 Electrophorèse 3 Electrophorèse 2

0.65 48 - 0.8

0.52 38 - 0.5

0.47 39 - 0.6

0.630 53 - 0.8

1.12

0.515 40 - 0.5

0.56

0.430 33 - 0.5

0.49 83 - 1.3 42 - 0.6 42 - 0.5

0.84 69 - 1.1

0.57

0.56 51 - 0.7

0.67

0.48 36 - 0.5

0.68 39 - 0.6 50 - 0.7 53 - 0.8

0.58 48 - 0.7

0.59

0.69 .61 - 0.90

1.01

0.68 .50 - 0.87

0.53 40 - 0.8 .64 - 1.13 .39 - 0.61

0.62 .51 - 0.85

3.90

0.69 .49 - 0.89

5.29

0.68 .40 - 0.96

2.59 .89 - 5.80 .14 - 8.09 .78 - 3.53

3.62 .04 - 6.16

4.37

4.13 .58 - 5.71

1.50

3.53 .55 - 4.70

2.57 .76 - 4.86 .09 - 2.39 .01 - 3.58

4.49 .47 - 5.87

4.83

4.39 .95 - 5.08

6.51

2.89 2.22 - 3.51

4.42 .42 - 5.29 .00 - 7.13 .10 - 5.68

5.93 .31 - 6.63

9.70

4.17 .52 - 4.90

10.300

5.65 .25 - 7.29

7.870 56 - 11.0 99 - 11.5 .80 - 8.59

10.59 87 - 11.9

11.29

9.46 87 - 10.7

13.36

8.95 24 - 10.2

12.24 .57 -14.9 .73 -15.1

.56 -13.112.87 .70 -14.4

12.02 .73 -13.5

contrôle 1 A (0. 0) (0. 7) (0. 3)

B (0. 8) (0. 9) (0. 4)

contrôle 2 A (0. 2) (0. 5) (0. 9)

B (0. 2) (0. 1) (0. 8)

δ-ala A (0. 8) (0. 7) (0. 6)

B (0. 4) (0 ) (0 )

Lum A (0. 0) (0 ) (0 )

B (0 ) (0 ) (0 )

UVA A (2 ) (3 ) (1 )

B (3 ) (3 ) (2 )

δ-ala + lum 30 A (3 ) (1 ) (2 )

B (3 ) (2 ) ( )

δ-ala + lum 60 A (3 ) (6 ) (4 )

B (5 ) (3 ) (3 )

δ-ala + UVA 30 A (8. 4) (8. 5) (6 )

B (9. 6) (7. 3) (7. 7)

δ-ala + UVA 60 A (10.31 -12.38) (12 0) (9 5)

B 11.58 (10 9) (11 7) (10 8)

290

Page 301: These p Duez

Tableau 5.4-9 : Percentiles 75 des distributions de comètes et leurs intervalles de confianc95 % (Olive tail moment; 9 traitements; 3 électrophorèses; 2 lames; 50 comètes par lame; Cellules P388D1)

e à

p75 du Olive tail moment

Electrophorèse 1 Electrophorèse 2 Electrophorèse 3

contrôle 1 (0. 5 (0.

0.76 (0.63 - 0.94)

A 1.11 80 - 1.2 )

0.69 57 - 1.04)

.88 - 1.82) .59 - 0.92) .54 - 0.93)

contrô A 1.46 32 - 1.7 )

0.72 65 - 1.17)

0.71 9 - 0.89)

12 - 1.9 ) 71 - 1.02) 8 - 0.89)

68 - 1.0 ) 77 - 1.43) 6 - 1.44)

B 0.93 74 - 1.4 )

1.06 90 - 1.49)

1.01 7 - 1.37)

80 - 1.1 ) 13 - 1.78) 1 – 10.2 )

B 1.00 85 - 1.7 )

1.22

0 - 13.12) 9 - 15.42) 3 - 17.20)

0.4386 - 14.48)

9.020 1 - 11.83)

1.103 0 - 17.23)

-ala + lum 3 A 6.830 86 - 8.0 )

2.975 39 - 4.16)

.228 8 - 4.93)

7.51 87 - 9.4 )

6.38 08 - 8.76)

4.48 1 - 6.63)

-ala + lum 6 A 6.60 29 - 7.4 )

8.28 3 -11.6 )

7.04 8 - 8.32)

B 8.09 3 -10.0 )

6.27 90 - 7.33)

8.58 9 -10.5 )

-ala + UVA 3 A 13.04 04 - 19.66)

13.02 .55 - 15.10)

10.53 59 - 12.51)

13.69 .96 - 15.32)

13.45 73 - 13.98)

1.44 7 - 14.78)

-ala + UVA 6 A 15.94 .90 -18.5 )

17.19 .15 -19.53)

B 13.72 .19 -14.3 )

15.00 .47 -16.6 )

16.07 .58 -19.2 )

Traitement Lame

B 1.39 (0

0.72 (0

0.71 (0

le 2 (1. 5 (0. (0.5

B 1.40 (1. 0

0.81 (0.

0.74 (0.5

δ-ala A 0.83 (0. 1

0.94 (0.

1.03 (0.8

(0. 1 (0. (0.8

Lum A 0.93 (0. 2

1.41 (1.

0.88 (0.6 3

(0. 7

1.07 (0.89 - 1.39) (0.96 – 6.48)

UVA A 9.30 (5.8

10.92 (8.0

7.05 (3.5

B 1 (6.1 (5.7

1(4.7

δ 0 (4. 7 (2.

4(3.5

B (5. 0 (5. (3.5

δ 0 (5. 4 (7.1 7 (5.6

(6.6 5 (4. (7.2 5

δ 0 (11. (11 (8.

B (11 (10.

1(10.2

δ 0 13.77 (12.38 -16.73) (14 5 (15

(13 9 (14 4 (13 6

291

Page 302: These p Duez

5.4.2.4.4 Résultats : Comparaison des électrophorèses et des traitements

x 5.4-10 et 5.4-11 présentent les résultLes Tableau ats de l'analyse de variance et des tests t

ost-hoc pour, respectivement, les médianes et les p75 des tail DNA mesurés sur les différents

échantillons. Les Tableaux 5.4-12 et 5.4-13 présentent r les Olive tail

moments.

5.4.2.4.5 Conclusions

p

les mêmes résultats pou

e (tail D e tail es

mètres sta

p > 0.05). s les cas, ents

nts

ier cas pa de tail DN

oment (T .4-12). Un vergence

s dan l

nts (médi et p75, 1 tail DNA

ent X éle se. Cette i pourrait

e simplement éci des s s tail

ntale

de la queue, co omène. A c u, l'étude st

r plots (Figures 5.4-2 et 5.4-3).

Le traitement r un va

tale; il ne p

e de

qu'être de l'inform

hique des d ons. Par ex es plot boxe

Quels que soient les paramètres de comèt NA ou Oliv moment) ou l

para tistiques (médiane ou percentile 75) envisagés, l'étude ANOVA (Tableaux

5.4-10 à 5.4-13) démontre une différence statistiquement significative (***) entre traitements

et pas de différence entre électrophorèses ( Dans tou les traitem

contrôle 1, contrôle 2, δ-ala et lum 30 ne peuvent être distingués entre-eux.

Tous les autres traiteme diffèrent des contrôles et diffèrent entre eux, à l'exception des

paires de traitements (UVA et δ-ala + lum 60) et (UVA et δ-ala + lum 30) qui peuvent être

occasionnellement assimilées, dans le prem r les p75 A (Tableau 5.4-11),

dans l'autre par les médianes de Olive tail m ableau 5 e telle di

entre les paramètres ne pose pas de problème s e cas présent, ces comparaisons purement

anecdotiques ne nous intéressant pas.

Bien que la reproductibilité totale des statistiques des tail DNA (médiane et p75, 10 %,)

soit meilleure que pour les Olive tail mome ane, 18 % 5 %), les

mettent en évidence une interaction traitem ctrophorè nteraction

êtr due à la pr sion supérieure tatistiques de DNA ou indiquer que ce

paramètre dépend plus fortement de l'électrophorèse, donc des conditions expérime s. Le

Olive tail moment, le produit du tail DNA par la distance entre les centres de masses de la tête

et rrige absolument ce phén e nivea atistique permet de

confirme l'impression générale dégagée par les graphiques box

statistique envisagé, très efficace pour résume ste ensembl

données, perd cependant une bonne partie ation to eut donc

complémentaire d'une représentation grap istributi emple, l s

des distributions des données montrent que, même si la reproductibilité des médianes et p75

des tail DNA apparaît meilleure, les mesures tail DNA sont plus dispersées que les tail

moments; la correction introduite dans le Olive tail moment réduit sensiblement cette

dispersion.

292

Page 303: These p Duez

Tableau 5.4-10 : Médianes des Tail DNA Résultats de l'analyse de variance 2 facteurs (9 traitements;

Source de Somme des rrés Carré moyen F Probabilité

du F observé Signification Variance CV %

3 électrophorèses; 2 lames; 50 comètes par lame; Cellules P388D1) et tests post-hoc (matrice des probabilités; comparaisons par paires)

variation ddl ca

Tra 63.48 itement 8 19796.132 2474.517 254.919 < 0.001 *** 205.40

Electroph. 2 39.216 19.608 2.020 0.165 NS 1.10

T X E 16 155.313 9.707 2.341 0.025 * 1.85

Résidu 27 111.971 4.147 4.15 9.0

4.65

6.03

2

• CV % intra-série (inter-lames) = 9.0 %

• CV % total = 10.2 %

Comparaisons post-hoc : tests t, correction de Bonferroni; les différences statistiquement

Contrôle 1

Contrôle 2

UVA δ-ala δ-ala + δ-ala + δ-ala + δ-ala + Lum 30

significatives (p < 0.05) sont soulignées

lum 30 lum 60 UVA 30 UVA 60

Contrôle 1 1.000

UVA < 0.001 < 0.001 1.000

δ-ala 1.000 1.000 < 0.001 1.000

δ-ala + lum 30

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

δ-ala + lum 60

< 0.001 < 0.001 0.040 < 0.001 < 0.001 1.000

UVA 30

δ-ala + UVA 60

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 0.001 1.000

Contrôle 2 1.000 1.000

δ-ala + < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

Lum 30 1.000 1.000 < 0.001 1.000 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

L'étude des médianes des distributions de tail DNA montre qu'il y a une différence significative entre traitements, pas de différence entre électrophorèses et une interaction traitement X électrophorèse significative (*). A l'inverse des traitements contrôle 1, contrôle 2, δ-ala et lum 30 qui ne peuvent être distingués, tousautres traitements diffèrent des contrôles et diffèrent entre eux.

les

293

Page 304: These p Duez

Tableau 5.4-11 : Percentiles 75 des Tail DNRésultats de l'analyse de variance 2 facteurs (9 traitements; 3 électrophorèses; 2 lames; 50 comètes par lame; Cellules P388D1) et tests post-hoc (matrice des probabilités; comparaisons par paires)

A

Source de ddl Somme des Carré moyen F Probabilité d Signification Variance CV %

variation carrés u F observé

< 0.001

10.732 5.366 0.157 0.856 NS -3.2 ------

T X E 16 546.775 34.173 3.411 0.002 ** 8.05 8.94

Résidu 27 270.468 10.017 10.02 9.98

Traitement 8 30312.305 3789.038 110.877 *** 312.91 55.75

Electroph. 2

• CV % intra-série (inter-lames) = 10 %

Comparaisons post-hoc

• CV % total = 10 %

: tests t, correction de Bonferroni; les différences statistiquement

Contrôle 1

Contrôle UVA δ-ala δ-ala + δ-ala + δ-ala + δ-ala + Lum 30

significatives (p < 0.05) sont soulignées

2 lum 30 lum 60 UVA 30 UVA 60

Contrôle 2 1.000 1.000

< 0.001 < 0.001 1.000

δ-ala 1.000 1.000 < 0.001 1.000

δ-ala + lum 30

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

δ-ala + lum 60

δ-ala + UVA 30

δ-ala + UVA 60

Lum 30

Contrôle 1 1.000

UVA

< 0.001 < 0.001 0.533 < 0.001 < 0.001 1.000

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 0.001 1.000

1.000 1.000 < 0.001 1.000 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

L'étude des percentiles 75 des distributions de tail DNA montre qu'il y a une différence significative entre

ntrôle 1, contrôle 2, δ-ala et lum 30 ne peuvent être distingués. Tous les autres traitements t

traitements, pas de différence entre électrophorèses et une interaction traitement X électrophorèse significative (**). Les traitements codiffèrent des contrôles et différent entre eux, à l'exception des traitements UVA et δ-ala + lum 60 qui sonidentiques.

294

Page 305: These p Duez

Tableau 5.4-12 : Médianes des Olive tail momeRésultats de l'analyse de variance 2 facteurs (9 traitements; 3 électrophorèses; 2 lames; 50 comètes par lame; Cellules P388D1) et tests post-hoc (matrice des probabilités; comparaisons par paires)

nts

Source de d Somme des CarrPro

duobservé

nificat Varian CV %

variation dl carrés é moyen F babilité

F Sig ion ce

Traitement 8 869.585 108.698 177.587 < 0.001 *** 9.01 73.62

Electroph. 2 3.314 1.657 2.707 0.097 NS 0.12 8.36

T X E 16 9.793 0.612 1.486 0.177 NS 0.07 6.34

Résidu 27 11.118 0.412 0.41 15.74

ter-lames) = 15.7 %

• CV % total = 17.8 %

omparaisons post-hoc

• CV % intra-série (in

C : tests t, correction de Bonferroni; les différences statistiquement significatives (p < 0.05) sont soulignées

C 1

Contrôle 2

UVA δ-ala δ-ala + lum 30

δ-ala + lum 60

δ-ala + UVA 30

δ-ala + UVA 60

Lum 30

ontrôle

δ-ala

δ-ala + lum 30

< 0.001

Contrôle 1 1.000

Contrôle 2 1.000 1.000

UVA < 0.001 < 0.001 1.000

1.000 1.000 < 0.001 1.000

< 0.001 < 0.001 1.000

< 0.001 < 0.001 < 0.001 0.001 1.000

δ-ala + UVA 30

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

δ-ala + UVA 60

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

L'étude des médianes des distributions de Olive tail moment montre qu'il y a une différence significatentre traitements, pa

ive s de différence entre électrophorèses et pas d'interaction traitement X électrophorèse.

Les traitements contrôle 1, contrôle 2, δ-ala et lum 30 ne peuvent être distingués. Tous les autres traitements diffèrent des contrôles et différent entre eux, à l'exception des traitements UVA et δ-ala + lum 30 qui sont identiques.

1.000

δ-ala + lum 60

0.027

< 0.001

< 0.001

Lum 30 1.000 1.000 < 0.001 1.000 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

295

Page 306: These p Duez

Tableau 5.4-13 : Percentiles 75 des Olive tail momeRésultats de l'analyse de variance 2 facteurs (9 traitements; 3 électrophorèses; 2 lames; 50 comètes par lame; Cellules P388D1) et tests post-hoc (matrice des probabilités; comparaisons par paires)

nt

n F lité obs ti ance V %

Source de variation ddl Somme des

carrés Carré moye Probabidu F ervé Significa on Vari C

16 1.62 1.9 0.0

Résidu 27 22.97 0.85

Traitement 8 1471.901 183.988 113.009 < 0.001 *** 15.20 64.69

Electroph. 2 1.456 0.728 0.447 0.647 NS -0.10 ------

T X E 26.049 8 13 66 NS 0.26 8.45

5 1 0.85 15.31

• CV % intra-série (inter-lames) = 15.3 %

• CV % total = 15.3 %

Comparaisons post-hoc : tests t, correction de Bonferroni; les différences statistiquement

Contrôle Contrôle UVA δ-ala δ-ala + δ-ala + δ-ala + δ-ala + Lum 30

significatives (p < 0.05) sont soulignées

1 2 lum 30 lum 60 UVA 30 UVA 60

Contrôle 2 1.000 1.000

UVA < 0.001 < 0.001 1.000

δ-ala 1.000 1.000 < 0.001 1.000

lum 30 < 0.001

δ-ala + < 0.001lum 60

δ-ala +

Contrôle 1 1.000

δ-ala + < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

< 0.001 0.014 < 0.001 0.021 1.000

UVA 30 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

δ-ala +

< 0.001UVA 60

Lum 30

L'étude des percentiles 75 des distributions de Olive tail moment montre qu'il y a une différence significative entre traitements, pas de différence entre électrophorèses et pas d'interaction traitement X électrophorèse. A l'inverse des traitements contrôle 1, contrôle 2, δ-ala et lum 30 qui ne peuvent être distingués, tous les autres traitements diffèrent des contrôles et diffèrent entre eux.

< 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 0.001 1.000

1.000 1.000 < 0.001 1.000 < 0.001 < 0.001 < 0.001 < 0.001 1.000

296

Page 307: These p Duez

5.4.2.5 Discussion

aramètre comète à considérer fait toujours l'objet d'un débat actif entr

éthode et aucun consensus ne semble se dégager (Tice et al., 2000).

Le choix du p e les

utilisateurs de la m Nous

vons donc étudié 2 paramètres souvent employés, le tail DNA et une expression du moment

e queue; pour ce dernier, nous avons choisi le Olive tail moment 79 qui, au contraire du tail

m sique 80, e tivem luencé par l'estimation exacte de la longueur de

queue, un paramètre très difficile à r. Une recommandation gén e cons

mesurer de 50 à 100 comètes sur 2 ou 3 lames (Lovell et al., 1999; Tice et al., 2000) ce qui

fo pide nt une somme de données considérables.

Le traitement statistique de ces données a été relativement peu étudié et nombre d'auteurs

div e ètes, certains

reco e t t ou à une analyse de variance, soit après test du caractère

gaussien des distributions (Belpaeme et al., 1998; De Boek et al., 2000), soit après

8),

it sans tenir compte du c d'autres procèdent à des

tests non-paramétriques, Mann-Whitney (Anderson et al., 1997; Lehmann et al., 1998) ou

Kolmogorov-Smirnov (Belpaeme et al., 1998; Moretti et a ) c ns, et

Wa n et al., 97; De Boek et al., 2000) pour plus de 2 échantillons. Le

test de Kolmogorov-Smirnov a également été appliqué sur les données poolées de plusieurs

échantillons qvi l., 1 don des nombres impressionnants de réplicata, ce

qui peut sér n r l e ue.

Une évaluation visuelle du % de cellules présentant une queue peut être suivie d'une

araison par un test χ² (Miyamae et al., 1997b), un test cependant très sensible à de petites

différences entre échantillons (Lovell et al., 1999).

dispe es s re p isa n icient de

ion", com le r nt end va an écart étalon

ijayalaxmi et al., 1992). Cette valeur qui caractérise la distribution est cependant très

sen

s de modélisation ont également été appliquées. Chaque échantillon de

com

donc de comparer les distances entre les 2 moyennes (Olive et Durand, 1992). La distribution

a

d

oment clas st rela ent peu inf

mesure éral iste à

urnit ra me

ur nt simplement à un tes

transformation logarithmique (Betti et al., 1994; Churg et al., 1995; Wojewodzka et al., 199

aractère non-gaussien (Holz et al., 1995so );

l., 1998 hantillo

Kruskal- llis (Anderso 19

erg nt quant à la méthode employée. Pour comparer les échantillons de com

pour 2 é

(Berg st et a 998), c sur

ieuseme e s

d re t

t fauss 'analy statistiq

comp

La rsion mesu peut ê reflétée l 'u

r l'

ar l'uti tion d "coeff

dispers défini me apport e re l'ét ue des leurs ( ge) et

(V

sible à un petit nombre de valeurs extrêmes (Lovell et al., 1999).

Des technique

ètes a pu être ajusté à une somme de 2 distributions normales, permettant d'estimer et

79 Produit du tail DNA et de la distance séparant les centres de masse de la tête et de la queue 80 Produit du tail DNA et du tail length

297

Page 308: These p Duez

des mom ue a également pu être modélisée comme une distribution χ², une fonction

à u e

ité de

cellules présentent en effet un

pou

ents de que

n seul paramètre (n, le "nombre de degrés de liberté") qui permet donc de caractériser et d

comparer les échantillons (Bauer et al., 1998). La fonction χ² présente cependant une

singularité pour les valeurs faibles du paramètre (n < 2), empêchant de caractériser les

échantillons de cellules contrôles (Bock et al., 1998).

Parmi toutes ces méthodes et philosophies de test statistique, aucune ne fait encore l'objet

d'un consensus (Tice et al., 2000). Les discussions récentes montrent cependant que l'un

comparaison ne devrait pas être la cellule, mais le traitement (Lovell et al., 1999; Tice et al.,

2000). Les comparaisons portant sur de grands nombres de

voir discriminant élevé, mettant trop facilement en évidence un effet.

5.4.2.6 Conclusions quant au traitement statistique des données comètes

Aucune étude systématique des traitements statistiques de données comètes n'étant enc

publiée, il nous a semblé important de définir les conditions d'utilisation de cette mé

nouvellement introduite dans le laboratoire. Cette étude originale des différentes possibilités

de représentation des données et de traitement statistique nous mène aux conclusions

suivantes :

1. la représentation en box plots est un moyen efficace de comparer visuellement l

amplitudes et surtout les distributions des dégâts occasionnés, sans le biais visuel

des histogrammes tridimensionnels;

2. les distributions de comètes ne présentent pratiquement jamais un caractère

gaussien;

ore

thode

es

ique;

en évidence des différences

le;

es peut être limitée par

3. les distributions ne peuvent être normalisées par une transformation logarithm

4. la comparaison des échantillons de comètes par un test non-paramétrique

(Kruskal-Wallis ou Mann-Whitney) met

objectivement peu importantes et n'apporte donc aucun renseignement uti

5. la réduction aux statistiques non-paramétriques représentatives permet une

comparaison des échantillons par analyse de variances;

6. la perte d'information81 due à cette réduction aux statistiqu

l'utilisation de 2 statistiques (médiane et percentile 75);

7. il n'y a pas de différence significative entre électrophorèses;

81 Notamment quant à la dispersion des mesures

298

Page 309: These p Duez

8. les 2 paramètres de comètes étudiés, tail DNA et Olive tail moment, permettent

d'arriver à des conclusions similaires et il n'y a pas de différence flagrante entre

eux.

Pour la suite de ce travail qui consistera principalement en analyses de tendance, nous

avo

à

NA (% d'ADN dans

r une

e,

e la

"forme" des comètes. La mesure de ce paramètre est aussi fiable que celle du

2. uplicata afin d'en extraire les paramètres

ui, considérées individuellement, nous ont permis d'estimer la

3. rver une

5.4.2.7 Conclusions quant à l'effet photodynamique des porphyrines

ns donc décidé :

1. de ne plus considérer les 2 paramètres comètes pour chaque expérience et de

présenter les résultats :

• sous la forme de tail DNA pour les essais de détection de lésions spécifiques

l'aide d'endonucléases de réparation (Section 5.5); le tail D

la queue) nous semble en effet le paramètre naturel pour estime

augmentation de la quantité d'ADN migrant après fragmentation enzymatique;

• sous la forme de Olive tail moment pour les autres expériences; ce paramètr

qui localise d'une certaine façon le gros de l'ADN déplacé sous l'action du

champ électrique, nous semble en effet un bon moyen de tenir compte d

tail DNA (§ 5.3.1.5); elle présente l'avantage de dépendre moins des conditions

expérimentales et de présenter une dispersion plus réduite.

de coupler les lames de microscope d

statistiques représentatifs de 100 comètes et non plus de 2 x 50; ces lames

duplicata q

reproductibilité intra-électrophorèse ne sont en effet pas des échantillons

indépendants;

de considérer les 2 statistiques, médiane et percentile 75, afin de conse

idée de la dispersion des mesures.

L'analyse de variance sur les paramètres extraits des distributions de comètes démontre

que ni la lumière blanche, ni l'acide δ-aminolévulinique n'induisent des cassures de chaînes en

quantit e blanche après

induction des porphyrines exerce un effet significatif.

Les UVA induisent des cassures de chaînes et cet effet est largement potentialisé après

induction des porphyrines.

é supérieure aux contrôle. Par contre, une irradiation par la lumièr

299

Page 310: These p Duez

5.4.3 Analyse de tendance

Les réponses au traitement photodynamique ont été mesurées en fonction de la dose de

lumière, en présence et en absence de δ-ala; les traitements réalisés sont décrits dans le

Tableau 5.4-14. Chaque traitement (100 comètes mesurées sur 2 lames) a été répliqué au

cou

4.2). Au fur et à mesure de leur préparation, les lames de microscope sont

disposées aléatoirement dans les cuves contenant la solution de lyse et maintenues à 4°C;

chaque cuve est assignée à un run d'électrophorèse exécuté endéans les 2 jours.

Tableau 5.4-14

rs d'expériences indépendantes réalisées de la même manière que pour l'étude de

reproductibilité (§ 5.

: Traitements réalisés dans le cadre de l'étude d'analyse de tendance (Cellules P388D1)

Nom donné aux échantillons

Traitement

contrôle aucun (ni δ-ala, ni irradiation )

δ-ala 300 µM 3 h + 30 min à 4°C sans irradiation

irradiation lumière visible, 4°C, 5 min (3.6 J/cm²)

irradiation lumière visible, 4°C, 15 min (10.7 J/cm²)

δ-ala

lum 5

lum 10 irradiation lumière visible, 4°C, 10 min (7.1 J/cm²)

lum 15

lum 30 irradiation lumière visible, 4°C, 30 min (21.4 J/cm²)

UVA 5 irradiation UVA, 4°C, 5 min (0.09 J/cm²)

UVA 10 irradiation UVA, 4°C, 10 min (0.19 J/cm²)

UVA 15 irradiation UVA, 4°C, 15 min (0.28 J/cm²)

UVA 30 irradiation UVA, 4°C, 30 min (0.56 J/cm²)

δ-ala + lum 5 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation lumière visible, 4°C, 5 min (3.6 J/cm²)

δ-al

δ-ala + l diation lumière visible, 4°C, 15 min (10.7 J/cm²)

δ-ala + lum 30 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation lumière visible, 4°C, 30 min (21.4 J/cm²)

/cm²)

δ-ala + UVA 10 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA, 4°C, 10 min (0.19 J/cm²)

a + lum 10 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation lumière visible, 4°C, 10 min (7.1 J/cm²)

um 15 δ-ala 300 µM 3 h + irra

δ-ala + UVA 5 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA, 4°C, 5 min (0.09 J

δ-ala + UVA 15 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA, 4°C, 15 min (0.28 J/cm²)

δ-ala + UVA 30 δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA, 4°C, 30 min (0.56 J/cm²)

300

Page 311: These p Duez

5.4.3.1 Résultats

Les Figures 5.4-5 et 5.4-6 montrent les box plots de l'ensemble des résultats pour,

respectivement, les traitements lumière blanche et UVA. Le Tableau 5.4-15 présente les

médianes et p75 des Olive tail moments mesurés pour tous les traitements.

5.4.3.2 Courbes dose-réponse

Les courbes de tendance "dose de lumière - réponse (statistique représentative de la

distribution des Olive tail moments)", en absence et en présence de δ-ala et pour les

traitements lumière blanche et UVA, ont été établies pour les médianes (Figure 5.4-7) et les

percentiles 75 (Figure 5.4-8).

301

Page 312: These p Duez

Figure 5.4-5 : Lumière blanche : Résultats de l'ensemble des expériences (Cellules P388D1)

Contrôle

ala

Lum 5 min

Lum 10 min

Lum 15 min

Lum 30 min

Lum 5 min

Lum 10 min

Olive Tail Moment

0 10 20 30 40

Lum 30 min

Lum 15 minδ-ala 300 µM

3 h +

Les résultats, présentés traitement par traitement en fonction de la dose de lumière, correspondent à 10 traitements (décrits au Tableau 5.4-14) réalisés en duplicata (expériences indépendantes); 100 comètes mesurées sur 2 lames.

302

Page 313: These p Duez

Figure 5.4-6 : UVA : Résultats de l'ensemble des expériences (Cellules P388D1).

Contrôle

ala

UVA 5 min

UVA 10 min

UVA 15 min

UVA 30 min

UVA 5 min

UVA 10 min

UVA 15 min

UVA 30 min

Olive Tail Moment

0 10 20 30 40

δ-ala 300 µM

3 h +

Les résultats, présentés traitement par traitement en fonction de la dose de lumière, correspondent à 10 traitements (décrits au Tableau 5.4-14) réalisés en duplicata (expériences indépendantes); 100 comètes mesurées sur 2 lames.

303

Page 314: These p Duez

Tableau 5.4-15 : Médianes et percentiles 75 des distributions de comètes et leurs intervalles de confiance à 95 %; Olive tail moment; 10 traitements réalisés en duplicata (expériences indépendantes); 100 comètes mesurées sur 2 lames; Cellules P388D1 (Traitements décrits dans le Tableau 5.4-14)

Médiane du Olive tail moment p75 du Olive tail moment Traitement

Expérience 1 Expérience 2 Expérience 1 Expérience 2

contrôle 0.46 (0.29 - 0.61)

1.66 (1.27 – 1.96)

0.89 (0.70 – 1.20)

2.64 (2.12 – 3.58)

δ-ala 0.39 (0.23 - 0.52)

1.75 (1.33 – 2.06)

0.81 (0.61 - 0.97)

3.39 (2.49 – 3.99)

lum 5 0.55 (0.42 - 0.69)

0.48 (0.33 – 0.57)

1.10 (0.85 - 5.55)

0.76 (0.69 - 0.97)

lum 10 0.56 (0.46 - 0.64)

0.45 (0.38 - 0.57)

0.85 (0.72 – 1.00)

0.95 (0.65 – 1.27)

lum 15 0.94 (0.64 – 1.29)

0.31 (0.20 - 0.45)

1.85 (1.47 – 2.11)

0.67 (0.52 - 0.89)

lum 30 0.61 (0.53 - 0.80)

0.81 (0.65 - 0.98)

0.94 (0.86 – 1.20)

1.25 (1.06 – 1.58)

δ-ala + lum 5 1.02 (0.88 – 1.24)

0.50 (0.41 - 0.69)

1.55 (1.40 – 2.01)

1.09 (0.89 – 1.17)

δ-ala + lum 10 1.06 (0.91 – 1.38)

0.90 (0.69 – 1.23)

1.96 (1.54 – 2.23)

1.70 (1.43 – 2.20)

δ-ala + lum 15 2.82 (1.94 – 3.78)

1.62 (1.44 – 1.85)

6.85 ((5.30 – 8.55)

2.65 (2.24 – 3.20)

δ-ala + lum 30 4.39 (3.92 – 4.86)

2.43 (1.64 – 3.23)

6.85 (5.87 – 8.08)

4.83 (4.16 – 6.09)

UVA 5 0.53 (0.36 - 0.63)

0.72 (0.51 - 0.90)

0.92 (0.72 – 2.03)

1.34 (1.12 – 1.51)

UVA 10 0.99 (0.79 – 1.14)

2.38 (1.98 – 2.95)

2.10 (1.52 – 2.89)

4.24 (3.45 - 5.33)

UVA 15 1.34 (1.16 – 1.72)

3.99 (3.04 – 4.84)

2.20 (1.83 – 2.77)

6.33 (5.29 – 7.72)

UVA 30 3.71 (3.04 - 5.57)

4.22 (3.58 - 5.94)

9.89 (8.15 – 12.57)

9.70 (7.53 – 12.76)

δ-ala + UVA 5 1.76 (1.49 – 2.39)

1.02 (0.85 – 1.43)

4.12 (2.70 - 5.11)

2.01 (1.54 – 2.29)

δ-ala + UVA 10 2.69 (1.96 – 3.55)

5.22 (4.62 – 6.21)

4.87 (3.99 – 6.49)

8.26 (7.34 - 9.23)

δ-ala + UVA 15 5.08 (4.50 - 5.62)

5.56 (4.23 – 7.12)

7.23 (6.06 – 7.66)

9.04 (8.05 – 10.65)

δ-ala + UVA 30 10.53 (9.45 – 11.06)

9.78 (8.87 – 10.73)

13.38 (11.96 – 14.93)

13.43 (11.73 – 14.09)

304

Page 315: These p Duez

Figure 5.4-7 : Médianes de la distribution des Olive tail moments en fonction de la dose de ière (Cellules P388D1)

face de chaque droite sont indiqués le coefficient de détermination et la probabilité du testr l'existence d'une pente significative. Les traitements sont

lumEn pou décrits dans le Tableau 5.4-14 (** 1; **, p < 0.01; *, p < 0.05; NS, p > 0.05)

• Sans incubation a ique

*, p < 0.00

vec l'acide δ-aminolévulin

'irradia

Lumière blan

Va

Après incubation a 'acide δ-aminolévuliniq

• vec l

Oli

ail

umière b

UVa

(pas d'induction de porphyrines)

0

4

8

12

16

0 10 2

Temps d ti

Oliv

e ta

il m

omen

t

che

U

0

4

8

12

16

0 10 2

Temps d'irradiati

ve t

mom

ent

L lanche

R² = 0.665 ( )

30

ue tion d )

R² = 0.02 (NS)

0

on (min)

(induc e porphyrines

R² = 0.906 ( )

0.634

0 30

on (min)

R² = ( )

305

Page 316: These p Duez

Figure 5.4-8 : Percentiles 75 de la distribution des Olive tail moments en fonction de la dosede lumière (Cellules P388D1En face de chaque droite sont indiqués le coefficient de détermination et la probabilité du test pour l'existence d'une pente significative. Les traitements sont décrits dans le Tableau 5.4-14 (***, p < 0.001; **, p < 0.01; *, p < 0.05; NS, p > 0.05)

)

• Sans incubation avec l'acide δ-aminolévulinique (pas d'induction de porphyrines)

0

4

8

12

16

0 10 20 30

Temps d'irradiation (min)

Oliv

e ta

il m

omen

t

Lumière blanche

UVa

• Après incubation avec l'acide δ-aminolévulinique (induction de porphyrines)

0

4

8

12

16

0 10 20 30

Temps d'irradiation (min)

Oliv

e ta

il m

omen

t

Lumière blanche

UVa

R² = 0.911 ( )

R² = 0.538 ( )

R² = 0.829 ( )

= 0.041 (NS)

306

Page 317: These p Duez

Le Tableau 5.4-16 compare les pentes des droites de régression obtenues en présence et en

la (correspondant aux Figures 5.4-7 et 5.4-8 présentées ci-avant).

absence de δ-a

Tableau 5.4-16 : Comparaison des pentes des droites de régression obtenues avec et sans

(0.05; 16) Médiane Percentile 75

induction des porphyrines t = 2.112

Lumière blanche (n = 10)

Sans induction des porphyrines

Après induction des porphyrines

Sans induction des porphyrines

Après induction des porphyrines

R² 0.020 0.634 0.041 0.538

b - 0.005 0.090 - 0.011 0.153

sb 0.013 0.024 0.019 0.050

p du test pour l'existence d'une pente significative 0.659 NS 0.006 ** 0.575 NS 0.016 *

Comparaison des pentes (a) Comparaison des pentes (a)

t calculé 3.48 3.07

p 0.003 ** 0.007 **

UVA (n = 10)

Sans induction des porphyrines

Après induction des porphyrines

Sans induction des porphyrines

Après induction des porphyrines

R² 0.665 0.906 0.829 911 0.

b 0.111 0.317 0.290 0.388

sb 3

p du test pour l'existence d'une pente significative 0.004 ** < 0.001 *** < 0.001 *** < 0.001 ***

Comparaison des pentes Comparaison des pentes

0.028 0.028 0.047 0.04

t calculé 5.202 1.538

p < 0.001 *** 0.143 NS (a) Note : dans le cas présent, ce test est redondant; en effet, les sont statistiquement non différentes de 0 pour l'irradiation sans induction des porphyrines.

5.4.3.3 Discussion

pentes

La lumière blanche seule ne présente aucun effet significatif et il n'y aucune relation entre

la dose de lumière et la fragmentation de l'ADN (R² = 0.02 ou 0.041 suivant le quantile

envisagé; les tests pour l'existence d'une pente sont largement non significatifs). Après

induction des porphyrines, l'analyse de tendance démontre un effet significatif dose-

dépendant.

307

Page 318: These p Duez

La lampe UVA induit par elle-même des cassures de chaîne de manière dose-dépendante;

après induction des porphyrines, l'étude des médianes démontre une augmentation de pente

significative, donc un effet photodynamique se traduisant par une fragmentation accrue de

istiquement significative, certainement en raison d'une

lus grande variabilité des mesures. Ce paramètre statistique est en effet plus sensible que la

édiane aux valeurs extrême

e des box p de s l'interprétation des données, car il

toute une part d'in du ucti u

graphiques (Figures 5.4-5 et 5.4-6), un certain nombre de valeurs extrêmes peuvent en effet

server, de manière appar nt erratique certains échan (notamme r des

in et UVA 5 et 10 min). D'a s notre expérience ultérieure, ces valeurs

proviennent de la manipulation; une remise en suspension trop vigoureuse des cellules avant

l'étape d'incorporation dans l'agar induit des cassures de chaînes dans l'ADN, ce qui augmente

variabilité intra-échantillon

Conclusions q an de

l'ADN. La même tendance s'observe dans l'étude des percentiles 75; mais, dans ce cas,

l'augmentation de pente n'est pas stat

p

m s.

Le graphiqu

présente

lots est une ai

formation per

précieuse dan

e lors de la réd on aux statistiq es. Sur ces

s'ob emme pour tillons nt pou

échantillons LUM 5 m prè

la .

5.4.3.4 u t à l'analyse tendance

L'analyse de tendance sur les paramètres statistiques met en évidence un effet dose-

pendant et parvient à des ré s similaires à ceux de l'étude de ductibilité

lyse ANOVA présentée c t (§ 5.4.2.4). Elle permet de distinguer une absence d'effet

blanche ffet pos δ-ala + lu nche,

UVA). So application ose cependa t le oxicité et

t pas être toujours év e pouvoir onter en dose.

4.3.5 Conclusions quant hotodynamique des porp e

dé sultat repro par

ana i-avan

génotoxique (lumière ) d'un e itif (UVA, mière bla δ-ala +

n à certaines molécules p n problème de la cytot

il ne doi ident d m

5. à l'effet p hyrin s

'une pente significative pour la lumière blanche après induction des porphyrines indique sans

ur les UVA, la pente devient plus importante après δ-ala ce qui indique

également un effet photodynamique; l'augmentation de pente, statistiquement significative

pour la médiane, est une tendance nette pour les percentiles 75.

Les coefficients de détermination sont relativement éloignés de l'unité, mais il convient de

ne pas oublier que ces régressions portent sur des quantiles qui ne sont que des reflets très

imparfaits des distributions réelles.

L'effet photodynamique est également démontré par l'analyse de tendance. L'apparition

d

conteste un effet. Po

308

Page 319: These p Duez

5.5 PHOTOOXYDATION DE L'ADN PAR LES PORPHYRINES INDUITES : UTILISATION D'ENDONUCLEASES SPECIFIQUES.

L'utilisation d'endonucléases bactériennes spécifiques de certaines lésions devrait

permettre de déterminer si (i) l'essai comète parvient aux mêmes conclusions que les études

chromatographiques (Chapitre 4) quant à l'induction de purines oxydées par le traitement

photodynamique; et (ii) si l'effet de fragmentation observé avec la lampe UV est dû à

l'induction (donc à la réparation) de dimères par la fraction UVB présente dans le

rayonnement.

Après l'étape de lyse, les nucléoïdes sont traités in situ dans le gel d'agarose par l'enzyme

étudiée, à 37°C; les lésions spécifiques excisées se traduisent par une fragmentation

additionnelle, donc par une migration accrue de l'ADN.

5.5.1 Les endonucléases utilisées

Les 3 endonucléases bactériennes spécifiques employées au cours de ce travail

proviennent de vecteurs plasmidiques exprimés dans des souches bactériennes (Epe et Hegler,

s décrits dans le Tableau 5.5-1.

1994; Angelis et al., 1999). Elles reconnaissent les site

Tableau 5.5-1 : Endonucléases de réparation utilisées au cours de ce travail

Enzyme Spectre de reconnaissance

Bases modifiées Site abasique (site AP) dont ledésoxyribose est

non modifié oxydé en 1' oxydé en 4'

Formamidopyrimidine 8-oxodG et formamidopyrimidine glycosylase (FPG) (EC 3.2.2.23)

5-OH-cytosine, 5-OH-uracile, acide β-uréidoisobutyrique et acide α-R-OH-β-uréidoisobutyrique

(Endo III)82

OH-6-hydrothymine, 5,6-dihydrouracile, alloxane, 5-OH-6-hydrouracile, uracile glycol, 5-OH-cytosine, 5-OH-uracile, acide β-uréidoisobutyrique et acide α-R-OH-β-uréidoisobutyrique

-

T4 endonucléase V dimères de pyrimidines

+ - +

Endonucléase III thymine glycols, 5,6-dihydrothymine, 5- + +

(T4 82+ - +

)

D'après (Epe et Hegler, 1994; Laval et al., 1998)

82 Pas de numéro EC

309

Page 320: These p Duez

La FPG est globalement spécifique des purines oxydées mais elle peut également exciser

certaines pyrimidines; l'Endo III a une spécificité large envers les pyrimidines oxydées,

excisant les pyrimidines à noyau saturé, ouvert ou fragmenté; la T4 endonucléase V reconnaît

les dommages UV-induits directs.

Ces enzymes ont en fait une activité glycosylasique et AP endonucléasique combinée;

elles éliminent la lésion et incisent le squelette ADN au site AP généré (Epe et Hegler, 1994).

Les sites AP sont donc également substrats de ces enzymes.

ole5.5.2 Protoc

t entre la source UVA et les

oute trace d'UVB (cf § 2.3.2.4.4)

Tab

Afin de pouvoir mettre en évidence une augmentation de la fraction d'ADN migrante, des

conditions qui fragmentent relativement peu l'ADN ont été étudiées (Tableau 5.5-2).

Certaines expériences ont été réalisées en interposan

échantillons un filtre qui permet éliminer t

leau 5.5-2 : Traitements réalisés dans le cadre de l'étude avec endonucléases (Cellules P388D1)

Nom donné aux Traitement

échantillons (a)

contrôle aucun (ni δ-ala, ni irradiation )

δ-ala δ-ala 300 µM 3 h + 30 min à 4°C sans irradiation

0 irradiation lumière visibl

lum 20 mière visible, 4°C, 20 min (14.2

UVA 10 irradiation UVA, 4°C, 10 min (0.19 J/cm

ya UV34, 4°C, in

umière visible, 4°C, 10 min (7.1 J/cm²)

δ-ala + lum 20 rradiation lumière visible, 4°C, 20 min (14.2 J/cm²)

, 4°C, 10 .19 J/cm

V filtré sous filtre Hoya UV34, 4°C, 11 min

lum 1 e, 4°C, 10 min (7.1 J/cm²)

irradiation lu J/cm²)

²)

UVA filtré

δ-ala + lum 10

irradiation UVA sous filtre Ho

δ-ala 300 µM 3 h + irradiation l

δ-ala 300 µM 3 h + i

11 m

δ-ala + UVA 10

δ-ala + U

δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA

δ-ala 300 µM 3 h + irradiation UVA

min (0 ²)

ux de résultats et Figures, le nom de l'enzyau nom de l'échantillon; par

des cellules δ-ala (300 µM 3 h), irrad 0.1

(a) Dans les Tablea me utilisée pour révéler un type de lésions

peut être accolé exemple : "δ-ala + UVA 10 + FPG" signifie "traitement par iation UVA (4°C, 10 min, 9 J/cm²) et révélation des lésions

par digestion des nucléoïdes par l'enzyme FPG (formamidopyrimidine glycosylase) avant électrophorèse"

310

Page 321: These p Duez

5.5.3 ines et pyrimidines oxydé Pur es

5.5.3.1 Résultats

Les graphes box plots des Figures 5.5-1 et 5.5-2 (3 expériences indépendantes réalisées

endéans 3 mois) comparent l'augmentation de fragmentation due à l'action des endonucléases

FPG et Endo III, et ce pour différentes conditions expérimentales. Les Figures 5.5-3 et 5.5-4

résument ces données en présentant les médianes de tail DNA mesurées. Pour plus de

lisibilité, chaque figure reprend les données obtenues sans l'utilisation d'endonucléases.

compare les augmentations des médianes de tail DNA dues à l'effet

photodynamique des porphyrines; les médianes de Olive tail moment sont également

présentées.

Tab

Le Tableau 5.5-3

leau 5.5-3 : Différences de médianes entraînées par l'induction de porphyrines avirradiations lumière blanche et UVA

ant les

Les résultats correspondent à 3 expériences indépendantes réalisées sur 3 mois; 100 comètes mesurées sur 2 lames (traitements décrits au Tableau 5.5-2).

Tail DNA VA Irradiation lumière blanche

Irradiation U

Traiendo A 10

Différence due à l'effet

photodynamique lum 20

δ-ala + lum 20

Différence due à l'effet

photodynamique

tement nucléase UV δ-ala +

UVA 10

de digestionmatique

27.7 + 13.1 4.3

34.6 + 16.8 23.2

41.5 + 23.8 12.4

28.8 + 12.6 17.7

26.5 + 13.5 7.0

e tail ent

Irradiation UVA Irradiation lumière bl

ment δ-ala + Différence due à δ-ala + Différenc

Pas enzy

17.7 19.6 14.6

30.4 37.9

+ 12.7 + 18.3

14.8 11.4

18.8 26.3 14.1

+ 4.0 + 14.9 + 9.8

Digestion FPG 17.8 36.2 17.7

56.4 + 20.2 20.8 29.1 36.0 22.1

+ 5.9 + 15.2 + 9.7

Digestion Endo III

16.2 24.9 13.0

34.0 + 9.1 17.8 24.8 21.2 14.7

+ 7.1 + 3.4 + 7.7

Olivmom

anche

Traiteendonucléase UVA 10 UVA 10 l'effet

photodynamique lum 20 lum 20

e due à l'effet

photodynamique

Pas deenzymati

digestion que

1.0 4.0 1.6

2.7 7.5 4.7

+ 1.7 + 3.5 + 3.1

1.5 1.2 0.6

3.9 4.8 2.3

+ 2.4 + 3.6 + 1.7

FPG 2.3 Digestion6.9 2.2

6.5 10.5 8.3

+ 4.2 + 3.6 + 6.1

3.1 3.6 1.5

5.3 6.9 3.8

+ 2.2 + 3.3 + 2.3

Digestion Endo III

2.1 3.6 1.3

5.6 5.9 4.2

+ 3.5 + 2.3 + 2.9

2.5 2.2 0.7

4.5 4.4 1.6

+ 2.0 + 2.2 + 0.9

311

Page 322: These p Duez

Figure 5.5-1 : Comparaison de la fragmentation mesurée avant et après action de la FPG (excision des purines oxydées)

ésultats, présentés traitement par traitement, correspondent à 3 expériences indépendantes réalisées sur 3 mois; 100 comètes mesurées sur 2 lames (traitements décrits au Tableau 5.5-2).

Les r

Les mesures sans l'action d'une endonucléase sont identiques à celles de la Figure 5.5-2.

A. Sans action d'une endonucléase

100Co

ne

l 1

0

+ 1

ala

+ lu

m 2

0

UV 1

0

UVA

1

Tail

D

0

2

60

NA

80

0

40

Expérie Expérience 1

nce 2 Expérience 3

trôl ala

um lum

20

lum

0

ala

A

ala

+

0

B. Aprè ion d a FP

δ −

δ −

s act e l G

δ −

δ

rôle ala 0

lum

2 10

ala

+ lu

m 2

0

A 10

UVA

10

Tail

DN

A

0

20

60

80

100

δ −

δ −

δ −

Cont lum

1

0al

a +

lum

UV

ala

+

40

δ

Expérience 1 Expérience 2 Expérience 3

312

Page 323: These p Duez

Figure 5.5-2 : Comparaison de la fragmentation mesurée avant et après action de l'Endo II(excision des pyrimidines oxydéLes résultats, présentés traitement par traitement, correspondent à 3 expériences indépendantes réalisées sur 3 mois; 100 comètes mesurées sur 2 lames (traitements décrits au Tableau 5.5-2)). Les mesures sans l'action d'une endonucléase sont identiques à celles de la Figure 5.5-1.

I es)

A. Sans action d'une endonucléase Co

ntrô

le ala

lum

10

lum

20

ala

+ lu

m 1

0al

a +

lum

20

UVA

10al

a +

UVA

10

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

Expérience 1 Expérience 2 Expérience 3

I

δ −

δ −

δ −

δ −

B. Après action de l'Endo II

Cont

rôle ala

lum

10

lum

20

ala

+ lu

m 1

0al

a +

lum

20

UVA

10al

a +

UVA

10

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

δ −

δ −

δ −

δ −

Expérience 1 Expérience 2 Expérience 3

313

Page 324: These p Duez

Figure 5.5-3 : Comparaison des médianes mesurée avant et après action de la FPG (excision des purines oxydées) Les résultats correspondent à 3 expériences indépendantes réalisées sur 3 mois; 100 comètes mesurées sur 2 lames (traitements décrits au Tableau 5.5-2). Les mesures sans l'action d'une endonucléase sont identiques à celles de la Figure 5.5-4.

A. Sans action d'une endonucléase

0

20

40

60

ala

lum20

ala +

lum 20

UVA

10

ala +

UVA

10

Tail

DN

A

Expérience 1Expérience 2Expérience 3

δ −

δ −

δ −

Cont

rôle

B. Après action de la FPG

0

20

40

60

ala

lum

20

ala

+ lu

m 2

0

UVA

10

ala

+ UV δ −

δ −

δ −

A 10

Tail

DN

A

Expérience 1Expérience 2Expérience 3

Cont

rôle

314

Page 325: These p Duez

Figure 5.5-4 : Comparaison des médianes mesurée avant et après action de l'Endo II(excision des pyrimidines oxydéLes résultats correspondent à 3 expériences indépendantes réalisées sur 3 mois; 100 comètes mesurées sur 2 lames (traitements décrits au Tableau 5.5-2). Les mesures sans l'action d'une endonucléase sont identiques à celles de la Figure 5.5-3.

I es)

A. Sans action d'une endonucléase

0

20

40

60

ala

lum20

ala +

lum 20

UVA

10

ala +

UVA

10

Tail

DN

A

Expérience 1Expérience 2Expérience 3

δ −

δ −

δ −

Cont

rôle

IB. Après action de l'Endo II

0

20

40

60

ala

lum

20

ala

+ lu

m 2

0

UVA

10

ala

+ UV

A 10

Tail

DN

A

Expérience 1Expérience 2Expérience 3

δ −

δ −

δ −

Cont

rôle

315

Page 326: These p Duez

5.5.3.2 Discussion

ulations avec les endonucléases de restriction nous semblent nettement plus

'essai comète classique et apparaissent moins reproductibles. De plus, la

Les manip

délicates que l

lourdeur de manipulation et surtout les faibles quantités d'enzymes dont nous disposions ne

nous ont pas permis de répéter les essais. Remarquons que les résultats enregistrés au cours de

l'expérience 2 sont systématiquement plus élevés que dans les autres essais. Il n'y a pas

d'explication évidente à cette observation.

La dispersion des mesures, relativement importante, empêche toute comparaison

statistique, mais nous pouvons cependant tenter de retirer quelques tendances importantes de

nos essais :

• les UVA par eux-mêmes n'induiraient que peu de sites sensibles à la FPG et pas de

sites Endo III;

• le traitement photodynamique UVA ne semble pas induire de pyrimidines oxydées

(pas d'effet de l'Endo III), il y a une tendance nette à la formation de purines oxydées

(augmentation des médianes et de la dispersion des distributions par excision FPG);

cet effet se manifeste de manière moindre lorsque la fragmentation "bruit de fond" est

très importante (Expérience 2);

• le traitement photodynamique lumière visible montre une tendance moins nette que les

UVA à l'apparition de purines oxydées (augmentation de la dispersion des mesures par

ible sur la médiane).

5.5.4 Photoproduits dimères

excision FPG mais effet fa

5.5.4.1 Résultats

Les graphes box plots de la Figure 5.5-5 (2 échantillons indépendants) comparent

l'augmentation de fragmentation due à l'action de la T4 endonucléase V, et ce pour différentes

conditions expérimentales.

Une expérience a également été réalisée après filtration de la fraction UVB de la lampe

employée dans ce travail (Filtre Hoya UV-34 qui absorbe toutes les longueurs d'onde

inférieures à 320 nm, présente une transmission de 50 % à 340 nm et de 80 à 90 % au-dessus

de 360 nm; cf Figure 2.3-8); les résultats sont présentés à la Figure 5.5-6.

316

Page 327: These p Duez

Figure 5.5-5 : Comparaison de la fragmentation mesurée avant et après action de la T4 endonucléase V (excision des dimères de pyrimidines)

ts; Les résultats, présentés traitement par traitement, correspondent à 2 échantillons indépendan100 comètes mesurées sur 2 lames (traitements décrits au Tableau 5.5-2).

A. Sans action d'une endonucléase

80

100

t

TD

40ail

NA 60

20

Con

rôle ala

lum

20

+ lu

m 2

0

UVA

10

+ UV

A 10

0 Ech

Echantillon 1 antillon 2

ala

ala

δ

δ −

δ −

B. Après action de la T4 endonucléase V

100

Cont

60

80

Tail

DN

A

40

rôle ala

m 2

0

m 2

0

A 10

A 10

0

20 Ech

antillon 1 Echantillon 2

lu

ala

+ lu UV

ala

+ UV δ

δ −

δ −

317

Page 328: These p Duez

Figure 5.5-6 : Effet de la filtration des UVB sur les fragmentations mesurées avec ledifférentes endonucléases 100 comètes mesurées sur 2 lames (traitements décrits au Tableau 5.5-2).

s

Cont

rôle

Cont

rôle

End

o III

Cont

rôle

FPG

UVA

Filtr

é

UVA

Filtr

é +

Endo

IIIUV

A Fi

ltré

+ FP

GUV

A Fi

ltré

+ T4

ala

+ U

VA F

iltré

ala

+ UV

A Fi

ltré

+ En

do III

ala

+ UV

A Fi

ltré

+ FP

G

ala

+ UV

A Fi

ltré

+ T4

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

5.5.4.2 Discussion

Une forte augmentation de la fragmentation par la T4 endonucléase V est observée après

irradiation UV, que ce soit avant ou après induction des porphyrines (Figure 5.5-5).

L'irradiation avec les tubes Cléo utilisés dans ce travail, typiques, rappelons-le, des salons de

bronzage, génère donc des quantités appréciables de dimères bipyrimidiques. L'expérience

avec les UVB filtrés (Figure 5.5-6) montre que la plus grande partie de ces dimères sont

formés par la fraction d'UVB contenue dans le rayonnement de la lampe (rapport UVB/UVA,

1.2 %). En effet, après filtration des UVB, l'endonucléase T4 génère sensiblement moins de

fragmentation additionnelle. Ces tracés montrent un effet net de la FPG, révélant l'induction

de purines oxydées après induction des porphyrines et UVA; l'effet de l'Endo III après ce

traitement photodynamique est beaucoup plus important que dans les autres expériences mais

il est difficile de tirer une conclusion à partir de l'ensemble des données. Rappelons que nous

n'avons pas eu l'occasion de répéter ces essais (§ 5.5.3.2).

δ −

δ − δ −

δ −

318

Page 329: These p Duez

5.6 DISCUSSION : LA LUMIERE ET L'ESSAI COMETE

e ce travail, qui visait à mettre en évidence un effet photodynaAu cours d mique des

porphyrines endogènes ainsi qu'une méthode de traitement statistique des données obtenues

dans l'essai comète, nous avons relevé différentes observations qui méritent d'être mises en

perspective par rapport aux données publiées.

5.6.1 Formation de cassures de chaînes par une irradiation lumineuse

5.6.1.1 Energie nécessaire pour induire une lésion à l'ADN

Une irradiation laser à 308 nm a permis d'estimer que moins de 4 x 105 photons UVB par

cellule sont requis pour induire une lésion dans l'ADN détectable par essai comète83, ce qui

Figure 5.6-1 : Energie nécessaire pour induire une lésion détectable par essai comète

dans une cellule en fonction de la longueur d'onde.

(de With et Greulich, 1995)

correspondrait, compte tenu de la portion d'UVB dans la lumière solaire, à une exposition

0.5 ms au soleil (de With et al., 1994). De la même manière, les quantités d'énergie

nécessaires pour induire une lésion à l'ADN en fonction de la longueur d'onde ont été

estimées (Figure 5.6-1) (de With et Greulich, 1995). Dans le graphique obtenu, la

modification de pente observée vers 340 nm correspond à la transition entre les effets de ty

UVC (effets directs) et les effets de type UVA (effets indirects médiés par des

photosensibilisants) (de With et Greulich, 1995) (cf § 1.3.4.2.7). Les doses de lumière

de

pe

83 Cassures simple-brin et double-brin, sites alcali-labiles

319

Page 330: These p Duez

nécessaires pour observer un effet augmentent donc considérablement avec la longueur

d'onde, de manière logiquement inverse à l'énergie du rayonnement.

5.6.1.2 Origine des cassures de chaîne induites par la lumière

Les comètes induites par les radiations ionisantes et certains génotoxiques sont une

conséquence des cassures provenant de l'attaque directe de l'ADN. Les comètes induites par

les UV (A, B et C) résulteraient par contre en grande partie des incisions transitoires

effectu

2000). E

ées par les mécanismes de réparation au niveau des photoproduits (Rünger et al.,

n effet, les quantités d'ADN migrant augmentent jusqu'à environ 2.5 h après

l'ex

,

l'utilisation d'inhibiteurs des ADN polymérases (l'aphidicoline et l'ara-C84, inhibiteurs

notamment de la polymérase α) mène à l'accumulation

position aux UV pour ensuite régresser, au fur et à mesure de l'achèvement de la

réparation, ce qui prend de 4 h à 24 h suivant les lignées cellulaires et les auteurs; d'autre part

des cassures de chaînes, la réparation

s'arrêtant à l'étape d'incision (Speit et Hartmann, 1995; Bock et al., 1998; Rünger et al., 2000).

La répartition de ces effets de fragmentation entre les différentes bandes UV est complexe

et controversée85 (Rünger et al., 2000). Les UV peuvent en effet produire un mélange de

lésions qui sont réparées par 2 voies principales87, le NER et le BER. Ces mécanismes

distincts contribuent donc aux incisions détectées dans l'essai comète, leurs parts relatives

dépendant des longueurs d'onde impliquées86.

Remarquons que l'effet d'accroissement de cassures de chaînes au cours du temps n'est pas

observé après irradiation des cellules de patients présentant un défaut génétique dans le

mécanisme de réparation NER87 (groupes de complémentation A à G de xeroderma

pigmentosum et trichothiodystrophie); cette particularité a été proposée comme moyen de

diagnostic (Green et al., 1992), notamment préna

es résultats de notre étude montrent un effet de fragmentation statistiquement significatif

; de fait,

ères,

tal (Alapetite et al., 1997).

L

de l'irradiation UV mais aucun effet pour l'irradiation lumière blanche. L'effet des UV

pourrait être dû soit aux UVA, soit à la fraction d'UVB contaminant le rayonnement

nous avons montré que la lampe utilisée induisait une proportion élevée de dégâts dim

typiques des UVB.

84 1-β-D-arabinofuranosyl cytosine 85

font qu'embrouiller la situation en employant des sources aux spectres complètement faussés (lampe "UV Certains travaux supposés éclairer la contribution respective de chaque bande UV (Lehmann et al., 1998) ne

B" émettant un spectre continu intense de 270 à 390 nm et lampe "UVA" émettant de 300 à plus de 400 nm). 86 Un spectre d'action pour les cassures simple-brins est présenté au § 5.6.2.2 qui suit 87 Malgré un certain recouvrement de fonctions, le NER (nucleotide excision repair) s'adresse particulièrement aux adduits encombrants (dimères); le BER (base excision repair) concernerait plutôt les adduits de taille faible (bases oxydées) (cf section 1.1.5)

320

Page 331: These p Duez

Remarquons cependant que, pour les dégâts induits par les UVA, une réparation

incomplète 80 min après irradiation s'observe aussi bien à 4°C qu'à 37°C (Bock et al., 1998).

L'induc eurs du NER (aphidicoline

par

s cette

nous

incision

tion de cassures de chaînes a pu être exaltée par les inhibit

exemple), mais pas ceux du BER (méthoxyamine) ce qui indique que le premier

mécanisme pourrait jouer un rôle important dans la réparation des dégâts UVA (Bock et al.,

1998) alors que l'induction des dimères bipyrimidiques ne joue qu'un rôle mineur dan

bande de longueurs d'onde (Rünger et al., 2000).

Il apparaît donc que même des conditions de travail à basse température, telles que

les avons appliquées (< 4°C), sont susceptibles d'induire des cassures de chaînes par

enzymatique, au cours soit de l'irradiation, soit des manipulations subséquentes

(centrifugations, lavage des cellules, coulée du gel).

5.6.2 Dégâts oxydatifs, dimères de pyrimidine et irradiation lumineuse

Les essais avec les endonucléases spécifiques sont fort délicats, particulièrement au

niveau de l'étude menée. En effet, nous essayons de différencier les migrations d'ADN

correspondant à une triple fragmentation due à l'irradiation lumineuse, à l'effet

photodynamique et à l'action de l'enzyme; chacune de ces étapes étant entachée de sa propre

variabilité, la distinction non équivoque d'un effet dépend de son importance .

Grâce à ces endonucléases, nous avons cependant pu montrer que, sans induction de

porphyrines, l'irradiation par notre lampe UVA induit peu de sites sensibles à la FPG, quasi

pas de sites Endo III (Tableau 5.5-3, Figures 5.5-1 et 5.5-4), mais une quantité importante de

lésions bipyrimidiques (Figure 5.5-5). Par contre, l'irradiation en lumière visible induit des

bases oxydées (purines et

88

pyrimidines) mais pas de dimères bipyrimidiques.

Ces observations sont tout à fait cohérentes avec le spectre d'action établi par élution

alcaline (Kielbassa et al., 1997) pour l'induction de cassures de chaînes, de lésions dimères et

de purines oxydées (Figure 5.6-2). Ce spectre indique que les quantités de cassures simple-

brins, de sites FPG et de sites T4 diminuent en parallèle entre 290 et ~ 315 nm. Les sites T4

continuent à diminuer de manière exponentielle aux longueurs d'onde supérieures et restent

détectables jusqu'à environ 380 nm. Le nombre de modification sensibles à la FPG présente

un minimum vers 340 nm et monte vers un maximum entre 400 et 450 nm. Les cassures

simple-brins sont détectables à toutes les longueur d'onde et sont moins importantes que les

sites FPG dans la zone visible. 88 Par exemple, l'effet de la T4 endonucléase V est si flagrant que les sites T4 spécifiques sont détectés sans aucune ambiguïté.

321

Page 332: These p Duez

Figure 5.6-2 : Induction de lésions à l'ADN en fonction de la longueur d'onde

Cellules d'ovaire de cobaye AS52. Données obtenues par élution alcaline avec utilisation d'un monochromateur et de filtres de bandes de longueur d'ondes

lésions reconnues par la T4 endonucléase V (dimères de pyrimidine) ○ cassures simple-brins (single-strand breaks)

● lésions reconnues par la FPG (purines oxydées)

(Kielbassa et al., 1997)

5.6.3 Essai comète et bronzage artificiel

L'essai comète couplé à la T4 endonucléase V et à l'Endo III a déjà démontré l'induction

de dégâts mutagènes par exposition à des lampes de bronzage et au soleil (fibroblastes

humains MRC-5 irradiés sur de la glace, directement dans la couche d'agarose des lames de

microscope) (Woollons et al., 1997). Une des lampes étudiées par ces auteurs est la Philips

"Cléo Performance" 1000 W-R, une des lampes les plus employées dans les salons de

bronzage . Dans ce modèle, les lésions prédominantes sont les dimères bipyrimidiques; les

cassures de chaîne et les sites Endo III représentent seulement 1.0 et 3.3 % de la

fragmentation révélée par excision des dimères.

Dans notre modèle (cellules P388D1 irradiées dans le milieu de culture), nous confirmons

la forte induction de dimères par l'irradiation avec une lampe similaire à celle employée par

Woollons et al; en effet, le spectre d'émission de notre lampe "Cléo Compact" est quasi

89

89 Un historique complet de l'évolution des techniques de bronzage artificiel est présenté par (Diffey, 1999); il y apparaît que les lampes de marque Cléo sont aujourd'hui les lampes les plus utilisées, remplaçant les lampes à très faible teneur en UVB (0.05 % UVB) introduites vers 1985 et tombées en désuétude.

322

Page 333: These p Duez

identique à celui de la Philips "Cléo Performance", si ce n'est pour la teneur en UVB du

la "Compact") rvons une proportion plus

importante de sure

Remarquons que le soleil induit des profils de dommages comparables. Après 1 min

d'exposition (fibroblastes humains MRC-5 irradiés dans la couche d'agarose), les cassures

brutes et les pyrimidines oxydées représentent 8.5 et 2.6 % de la fragmentation due aux

dimères (Woollons et al., 1997). Sur une autre lignée (leucémie murine L1210, irradiation

dans le PBS, détection par la méthode d'élution alcaline), une exposition solaire de 4 min

induit un taux élevé de dimères ainsi que des sites sensibles à la FPG (15 % de la

fragmentation due aux dimères), mais quasi pas de sites Endo III (0.02 %) ni de cassures de

chaînes brutes (Pflaum et al., 1998).

5.6.4 Essai comète et effet photodynamique des porphyrines

rayonnement (les rapports UVB/UVA sont de 0.7 % pour la "Performance" et de 1.2 % pour

(Philips, 2000). Par rapport à cette étude, nous obse

cas s de chaînes90.

5.6.4.1 Essai comète et porphyrines exogènes

L'essai comète a déjà été employé pour estimer l'effet génotoxique de la thérapie

photodynamique à base de porphyrines exogènes (dérivé d'hématoporphyrine, HpD), et d'une

chlorine91, la meta-(tétrahydroxyphényl)-chlorine (m-TH

Un effet photodynamique intense a été observé pour le HpD immédiatement après

traitem K562), les cassures de chaînes étant

ent

un

lésion

PC).

ent (lignée de leucémie myéloïde humaine

ièrement réparées en 4 h. Sur le même modèle, aucun effet n'a pu être mis en évidence

pour la m-THPC (McNair et al., 1997). Par contre, sur des cellules de gliome murin C6,

traitement photodynamique avec la mTHPC induit une fragmentation intense de l'ADN,

réparée significativement après 4 h et complètement après 24 h (Rousset et al., 2000). Un

autre essai sur une lignée établie à partir d'un carcinome spino-cellulaire n'a mis aucune

en évidence avec la m-THPC, mais les auteurs n'ont étudié la fragmentation que 24 h après

irradiation, soit après la phase de réparation… (Yow et al., 2000).

90 L'étude avec la "Cléo Performance" (Woollons et al., 1997) minimise l'expression des incisions de réparation. L'irradiation sur les lames de microscope réduit sensiblement le temps entre les étapes d'irradiation et de lyse; la puissance des lampes employées (100 W/m²) permet également des irradiations très courtes (0.5 à 1 min). La couche d'agarose peut cependant absorber une certaine partie des rayonnements et décaler le spectre vers les longueurs d'onde supérieures (Rünger et al., 2000) 91 Les cycles chlorines sont des porphyrines portant une double-liaison saturée

323

Page 334: These p Duez

5.6.4.2 Essai comète et porphyrines endogènes

D'autres auteurs ont également remarqué un effet de fragmentation de l'ADN après δ-ala

(i) en présence de lumière visible (lignée de leucémie murine L1210) par élution alcaline

(Pflaum et al., 1998); et (ii) tout récemment92, en présence d'UVA (lignée de lymphoblastes

humains), par essai comète en milieu faiblement alcalin (Rünger et al., 2000). Remarquons

que ce dernier auteur n'a tiré aucune conséquence de ses observations.

L'étude de Pflaum et al montre que la lumière blanche (1 à 6 J/cm²) n'exerce un effet

cytotoxique et génotoxique (induction de cassures de chaînes et de micronoyaux) qu'après

induction des porphyrines; l'effet photodynamique augmente les proportions de cassures de

chaînes brutes d'un facteur 15 et de sites sensibles à la FPG d'un facteur 4; l'induction de sites

FPG montre une courbe de saturation avec la dose de lumière. Alors que l'acide ascorbique

(piégeur de 1O2) inhibe sensiblement cet effet photodynamique, l'o-phénanthroline

(compl s) ne présentent

aucun effet quant à l'induction des cassures de chaînes et sites FPG (Pflaum et al., 1998).

L'étude de Rünger et al montre que les UVA93 (0.25 à 1 J/cm²) et non les UVB94 (3 à

10 es

ment dû à la fraction UVA-

vis us

exant du fer), l'α-tocophérol et le β-carotène (antioxydants lipidique

mJ/cm²) sont responsables des cassures de chaînes photoinduites par les porphyrin

endogènes (Rünger et al., 2000). Nos essais avec le filtre UV34 (Figure 5.5-6) démontrent que

l'effet photodynamique observé avec notre lampe est effective

ible. En dépit de la largeur des bandes de longueur d'onde utilisées par cet auteur, no

arrivons donc à des conclusions similaires.

5.7 CONCLUSIONS

5.7.1 L'essai comète

Dans leurs publications, les pionniers et les premiers utilisateurs de l'essai comète font

montre de nombreux éloges envers la méthode. Il s'agirait d'une technique sensible, fiable,

flexible, facile, exigeant peu de cellules par test, de coût peu élevé et, surtout, rapide (Tice et

al., 2000). Ces louanges ont apparemment convaincu de nombreux expérimentateurs car la

popularité de la technique ne fait que croître.

Après tous les essais décrits ci-avant, la "sensibilité" et la "fiabilité" de la méthode nous

semblent correctes. Les mesures sont reproductibles entre les électrophorèses et les

92 Note: cette publication est postérieure à notre présentation d'une partie des résultats de ce chapitre (Duez et al., 1999, 2000a) 93 320 à 440 nm avec 97% de l'énergie supérieure à 340 nm 94 275 à 365 nm, avec un maximum à 315 nm et un rapport UVB:UVA d'environ 2

324

Page 335: These p Duez

opérateu t" et "non-effet". Il manque cependant

sin

t

test programmé, les

pos 95

probablement d'améliorer notre technique (travaux en cours).

La "rapidité" dépend de ce dont l'expérimentateur se contente. Quelques lames mesurées

visuellement ou à l'aide d'un système d'acquisition d'images et comparées par un test non-

paramétrique ne demandent effectivement pas trop de temps. Nous avons cependant montré

dans ce travail qu'une étude statistique considérant le traitement et non la comète comme unité

de base permet la mise en évidence non ambiguë d'un effet. Une telle étude exige cependant

de répéter soit une série d'essais, soit une série de doses et/ou de temps d'exposition, ce qui

allon 'expérimentation.

omète possède de nombreux atouts et son potentiel est important.

Rappelons cependant qu'il s'agit d'une technique relativement récente. L'enthousiasme des

débuts laisse à présent place à des recherches qui devront permettre (i) de déterminer la valeur

prédictive de l'essai comète pour le positionner clairement parmi les autres tests de

mutagénicité; et (ii) d'automatiser la mesure des comètes afin d'alléger la détermination

visuelle ou assistée par ordinateur, étape limitative de la méthode.

rs; il est possible de distinguer entre "effe

gulièrement de recul pour estimer le pouvoir prédictif de ce test quant à la génotoxicité.

Situation qui devrait être remédiée assez vite par l'augmentation du nombre de composés

testés et le développement de validations croisées avec d'autres tests de génotoxicité (Rojas e

al., 1999).

La "flexibilité" est un avantage certain. Cependant, en fonction du

sibilités de l'essai comète sont telles que le nombre de lames envisageables pour

circonscrire une expérience donnée peut devenir rédhibitoire…

La "facilité" est une notion relative. Il nous semble quant à nous que l'essai comète

requiert pas mal d'habileté manuelle dans un environnement fort peu éclairé… La mesure

assistée par ordinateur, seul dans l'obscurité pendant de nombreuses heures, exige doigté,

calme, patience et endurance. L'utilisation d'endonucléases de réparation apparaît

particulièrement délicate. Notre participation au projet européen ESCODD mentionné ci-

avant va nous permettre de comparer la méthode FPG avec d'autres laboratoires et

ge considérablement l

En conclusion, l'essai c

95 Les paramètres suivants peuvent notamment être envisagés : électrophorèse à 3 pH, variations sur les temps de dénaturation et d'électrophorèse, révélation par différents fluorophores, utilisation d'une série d'endonucléases pour révéler des lésions spécifiques, étude de doses de toxiques (et de lumière) avec différentes combinaisons de temps d'exposition, mesures de cinétiques de réparation, recherche d'effet cross-linker, etc…

325

Page 336: These p Duez

5.7.2 Effet photodynamique des porphyrines endogènes

Les 2 études comètes menées dans notre travail permettent de démontrer un effet

photodynamique des porphyrines endogènes envers l'ADN, aussi bien en présence de lum

visible que d'UVA; le traitement photodynamique UVA induit également des purines

oxydées, co

ière

nfirmant l'induction de 8-oxodG mesurée par CLHP (Chapitre 4).

ponsable de l'effet bronzant

rec

x

thodes

s inconvénients non

nég

La fraction UVA-visible de la lampe que nous avons utilisée est responsable de l'effet

photodynamique observé, alors que la faible fraction UVB induit de fortes quantités de

dimères cyclobutanes; l'excision de ceux-ci est probablement res

herché avec ce type de lampes.

Les résultats de l'essai comète viennent renforcer nos conclusions précédentes quant au

conséquences possibles de cet effet photodynamique. Celles-ci sont largement discutées et

développées dans les section 4.4 et 4.5 de ce travail.

Rappelons qu'il n'y a pas à l'heure actuelle de corrélation entre les taux de 8-oxodG

mesurés par CLHP et par essai comète couplé à la FPG (Gedik et al., 1998). Les mé

sont en effet extrêmement différentes et présentent chacune de

ligeables (Tableau 5.7-1) qui rendent la comparaison difficile. La meilleure sensibilité des

méthodes LC-MS-MS et une tendance continue à réduire les oxydations artéfactuelles

devraient cependant permettre d'entrevoir une concordance entre les 2 méthodes au moins

quant à l'estimation des taux de base en 8-oxodG dans l'ADN nucléaire (ESCODD, 2001).

Tableau 5.7-1 : Problèmes associés à la détermination de la 8-oxodG par méthodes

chromatographiques et par es

sai comète

Méthodes chromatographiques (CLHP) Essai comète couplé à l'endonucléase FPG

Oxydation artéfactuelle possible en cours

digestion enzymatique Manque de sensibilité pour les taux de base

La spécificité de l'enzyme n'est pas absolue Problème de la calibration qui peut être :

• basée sur la mesure en gradient de sucrose du nombre de cassures induites par une irradiat

• basée sur la teneur en 8-oxodG déterminée par chromatographie (Pou

Problème des lésions groupées

de lyse cellulaire, d'extraction et de

ion γ (Gedik et al., 1998)

get et al., 1999) qui s'enregistrent comme

une seule cassure

326

Page 337: These p Duez

6. Résultats et Discussion :

Essai "comète"et photoactivation des porphyrines endogènes -

Application à une lignée umainde mélanome h

327

Page 338: These p Duez

6.1 INDUCTION DES PORPHYRINES ENDOGENES

Comme pour les cellules P388D1, les porphyrines endogènes ont été induites par

incubation des cellules de mélanome HBL avec l'acide δ-aminolévulinique; la synthèse

effective de porphyrines a été contrôlée par spectroscopie et microscopie de fluorescence.

6.1.1 Spectroscopie de fluorescence

6.1.1.1 Fluorescence intracellulaire

La présence de mélanine a empêché de relever les spectres de fluorescence sur le lysat

brut obtenu par sonication des cellules dans le PBS. Les spectres ont donc été relevés en

milieu HClO4 1 M : méthanol (1 : 1, v/v).

Le maximum d'excitation se situe à 408 nm et les maxima d'émission 604 et 664 nm

(Figure 6.1-1), ce qui est en accord avec les caractéristiques spectrales de la PPIX (Gomer et

al., 1985; Qu ous avons

également pu relever sur cellules P388D1 (§ 4.1.2).

Il y a donc bien production de PPIX, mais l luorescence induite dans les cellules de

mélan

6.1.1.2 Flu

intanilla-Vega et al., 1995; Dietel et al., 1996; Bech et al., 1997) que n

a f

ome est beaucoup plus faible que dans le cas des cellules P388D1.

orescence extracellulaire

fluorescence supérieure à celle du témoin n'a été détectée dans le milieu

it par relevé spectroscopique direct ou après extraction par le m

ol (1 : 1, v/v). Cette différence avec les observations su

une moindre production de porphyrines intracellulaires

Aucune de

culture, que ce so élange

HClO4 1 M : méthan r cellules P388D1

peut s'expliquer par mais aussi par une

densité cellulaire nettement inférieure.

328

Page 339: These p Duez

Figure 6.1-1 : Spectroscopie de fluorescence intracellulaire (1 : 1, v/v)

650 mV; 5 nm/s

Spectres d'émission : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 4 nm

Mesures dans le mélange HClO4 aqueux 1 M : méthanol

Spectre d'excitation : bande passante excitation, 4 nm; bande passante émission, 4 nm

Spectres d'émission - HBLλ excitation = 406 nm

0 850

Si0.1

0.05gnal Blanc

d-ala 300 µM (3 h)Blanc

δ-ala 1 mM (3 h)

0550 600 650 700 750 80

λ (nm)

Spectres d'excitation - HBLλ émission = 604 nm

0300 350 400 450 500 550 600

λ (nm)

a

0.1

0.05

Sign

l

d-ala 300 µM (3 h)δ-ala 1 mM (3 h) BlancBlanc

329

Page 340: These p Duez

6.1.2 Cinétique d'induction de la fluorescence intracellulaire

e de fluorescence, mesurée sur 5 heures d'incubation avec 1 mM de δ-alaLa cinétiqu ,

émontre une synthèse croissante de PPIX (Figure 6.1-2).

Figure 6.1-2

d

: HBL + δ-ala : Cinétique d'apparition de la fluorescence intracellulaire (PPIX). Mesures dans le mélange HClO aqueux 1 M : méthanol (1 : 1, v/v) 4

0

0.05

0.1

0.15

0 1 2 3 4 5

Temps d'incubation (h)

Sign

al /

mg

prot

éines

Les points représentent les résultats obtenus dans 2 expériences indépendantes; la courbe rejoint les moyennes des valeurs expérimentales. 650 mV; acquisition de 1 point/s pendant 20 s; λ excitation, 406 nm (bande passante, 4 nm); λ émission, 604 nm (bande passante, 8 nm).

6.1.3 Microscopie de fluorescence

La Figure 6.1-3 montre une image en microscopie de fluorescence de cellules HBL

incubées pendant 3 h avec 1 mM de δ-ala. La fluorescence apparaît répartie de manière

diffuse dans l'ensemble du cytosol; l'intensité faible de la fluorescence combinée à un

bleaching rapide ne permettent pas d'observation fine ni de distinguer le noyau cellulaire

comme c'était le cas pour les cellules P388D1 (cf Figure 4.1-8).

our cette lignée cellulaire, une observation microscopique n'a pas révélé de fluorescence

intense, détectable sans l'assistance d'une caméra, jusqu'à 24 h après mise en contact avec

l'acide δ-aminolévulinique.

P

330

Page 341: These p Duez

Figure 6.1-3 : Image obtenue en microscopie de fluorescence. Cellules HBL incubées en

présence de δ-ala (1 mM, 3 h).

t, respectivement, 425 ± 20 nm, 460 nm et 590 nm (long pass); un filtre de densité neutre (Zeiss, 0.06) est

et a été combinée de manière informatique avec l'image acquise en lumière visible pour délimiter les contours

Objectif 25 X à immersion; les longueurs d'onde d'excitation, du miroir dichroïque et d'émission son

incorporé sur le trajet optique d'excitation. L'image de fluorescence a nécessité un temps de pose de 3 s

cellulaires. Les niveaux de gris proviennent de l'image visible, les niveaux de rouge de l'image de fluorescence.

331

Page 342: These p Duez

6.1.4 Conclusion

L'incubation des cellules HBL avec l'acide δ-aminolévulinique induit l'apparition d'une

fluorescence intracellulaire croissant jusqu'au moins 5 h d'incubation; aucune excrétion d'une

espèce fluorescente n'a pu être détectée.

Les données spectrales, obtenues en milieu HClO4 : méthanol, sont en accord avec celles

publiées pour la protoporphyrine IX, suggérant que le traitement appliqué induit bien le

composé intracellulaire attendu. Les taux de ce composé apparaissent nettement inférieurs à

ceux produits par les cellules P388D1; les niveaux atteints, exprimés par mg de protéines,

sont inférieurs d'environ un facteur 10 et une incubation de durée plus longue (24 h) ne

permet pas d'atteindre des taux de porphyrines détectables visuellement.

6.2 CYTOTOXICITE DU TRAITEMENT PHOTODYNAMIQUE

Les courbes de survie ont été établies pour l'effet létal de différentes doses de δ-ala

combinées avec des rayons UVA (filtrés par le filtre Hoya UV34) et visibles, et ce dans les

conditions suivantes : 3 h de chargement en δ-ala et 30 min d'irradiation à 4°C (soit

560 mJ/cm² pour la lampe UVA et 21.4 J/cm² pour la lampe visible) (Figure 6.2-1). Compte

tenu de la dispersion expérimentale, il n'y a pas d'effet létal du traitement photodynamique

jusqu'au moins 3 mM en δ-ala, ce qui est matérialisé sur les graphiques par une droite

représentant 100 % de vie.

Pour les UVA, la répétition de cette expérience avec 1 h d'irradiation (1.12 J/cm²) a fourni

des résultats tout à fait similaires.

Nous pouvons donc conclure que la photoactivation des porphyrines endogènes, telle que

réalisée dans nos conditions expérimentales, n'est pas cytotoxique.

332

Page 343: These p Duez

Figure 6.2-1 : Cytotoxicité de l'acide δ-aminolévulinique combiné avec des radiations UVA es

et visibl

100%

10

es

0%

50%

% c

llule

s vi

vant

e

0%

50%

10

% c

ellu

les

v

100%

ivan

tes

Cellules HBL incubéeslumière visible 30 min,(les points ● et ○ repré

Irradiation UVAIrradiation UVA (Filtre Hoya UV34)

100 1000 10000

Concentration en δ-ala (µM)

e

C

en présen soit 21.4sentent, r

Irradiation visiblIrradiation Visible

100 1000 10000

oncentration en δ-ala (µM)

ce de δ-ala (3 h) et irradiées (4°C; UVA 30 min, soit 560 mJ/cm²; J/cm²). Les points représentent 2 expériences en octoplicat espectivement, les expériences 1 et 2).

333

Page 344: These p Duez

6.3 RESULTATS DE L'ESSAI COMETE

.3.1 Mise en évidence d'un effet génotoxique de référence6

Le procédé de décollage des cellules de mélanome des boîtes de culture a été validé et

n'induit pas de cassures de chaînes dans l'ADN (Section 2.3.6.2.2). Il a été vérifié que cette

méthode permet de mettre en évidence l'effet génotoxique bien connu de l'EMS

(éthylméthanesulfonate, cf § 5.3.2.2) (Figure 6.3-1).

Figure 6.3-1 : Evolution du Tail DNA et du Olive tail moment en fonction de la dose

d'éthylméthanesulfonate (cellules HBL; temps de contact, 3 h; 100 comètes mesurées sur 2 lames; dénaturation et électrophorèse à pH > 13).

Contrôle EMS 2 mM (3 heures)

Tail

DN

A

0

20

40

60

80

100

Contrôle EMS 2 mM (3 heures)

Oliv

e Ta

il M

omen

t

0

5

10

15

20

6.3.2 Photooxydation de l'ADN par les porphyrines induites : Analyse de tendance

En raison de la faible induction de porphyrines et de la filtration des rayonnements par la

mélanine, cette étude n'a été réalisée que pour les UVA; ceux-ci ont en effet montré sur

cellules P388D1 un effet beaucoup plus intense que la lumière visible, que ce soit en termes

de formation de 8-oxodG (Section 4) ou de fragmentation de l'ADN (Section 5). Pour essayer

d'augmenter la sensibilité de détection des cassures de chaînes induites par le traitement

photodynamique, la fraction UVB a été éliminée du rayonnement à l'aide du filtre Hoya

UV34.

Les réponses au traitement photodynamique UVA ont été mesurées en fonction de la dose

de lumière, en présence et en absence de δ-ala; les traitements réalisés sont décrits dans le

Tableau 6.3-1. Chaque traitement (100 comètes mesurées sur 2 lames) a été répliqué au cours

d'expériences indépendantes. Au fur et à mesure de leur préparation, les lames de microscope

sont dispo

chaque cu

sées aléatoirement dans les cuves contenant la solution de lyse et maintenues à 4°C;

ve est assignée à un run d'électrophorèse exécuté endéans les 2 jours.

334

Page 345: These p Duez

Tableau 6.3-1 : Traitements réalisés dans le cadre de l'étude d'analyse de tendance (Cellules HBL)

Nom donné aux Traitement échantillons

contrôle aucun (ni δ-ala, ni irradiation )

δ-ala δ-ala 1 mM 3 h + 30 min à 4°C sans irradiation

UVA 5 irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 5 min

UVA 10 irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 10 min

UVA 30

δ-ala + UVA min

δ-ala + UVA 10 δ-ala 1 mM 3 h + irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 10 min

δ-ala + UVA 15 δ-ala 1 mM 3 h + irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 15 min

δ-ala + UVA 30 δ-ala 1 mM 3 h + irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 30 min

UVA 15 irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 15 min

irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 30 min

5 δ-ala 1 mM 3 h + irradiation UVA, 4°C sous filtre Hoya UV34, 5

6.3.2.1 Résultats

La Figure 6.3-2 montre les box plots de l'ensemble des résultats; le Tableau 6.3-2 présente

les médianes et p75 des Olive tail moments mesurés pour tous les traitements.

6.3.2.2 Courbes dose-réponse

Les courbes de tendance "dose de lumière - réponse (statistique représentative de la

ur

les médianes et les percentiles 75 (Figure 6.3-3).

6.3

distribution des Olive tail moments)", en absence et en présence de δ-ala, ont été établies po

.2.3 Discussion

L'irradiation UVA a tendance à induire une fragmentation de l'ADN, mais il n'y a pas de

relation significative entre la dose de lumière et la migration de l'ADN. En effet, la filtration

de la fraction UVB, à la fois par la mélanine et par le filtre Hoya UV34, induit probablement

peu de dimères bipyrimidiques et donc peu d'excisions de réparation.

Après induction des porphyrines, l'irradiation UVA induit sensiblement plus de

fragmentation, ce qui se marque par l'apparition d'une relation significative (p < 0.05) entre la

dose de lumière et la médiane de l'Olive tail moment. Comme précédemment avec les cellules

P388D1 (§ 5.4.3.2), le percentile 75 marque une tendance nette à un accroissement avec la

dose de lumière mais cette tendance n'est pas significative au seuil 0.05.

335

Page 346: These p Duez

Figure 6.3-2 : UVA filtrés (Résultats de deux expériences; Cellules HBL)

VA 10 min

UVA 15 min

min

U

UVA 30

la µM h

δ-a300

3 +

Olive tail Moment

Les résultats, présentés traitement par traitement en fonction de la dose de lumière (traitements décrits au Tableau 6.3-1), sont réalisés au cours de 2 expériences indépendantes 100 comètes mesurées sur 2 lames.

UVA 5 min

min

min

UVA 5 min

UVA 30

UVA 15

UVA 10 min

ala 1 mM

Contrôle

0 2 4 6 8 10 12 14

336

Page 347: These p Duez

Tableau 6.3-2 : Médianes et percentiles 75 des distributions de comètes et leurs intervalles de confiance à 95 %; Olive tail moment; traitements réalisés en duplicata (expériences indépendantes); 100 comètes mesurées sur 2 lames. Cellules HBL (Traitements décrits dans le Tableau 6.3-1)

Médiane du Olive tail moment p75 du Olive tail moment Traitement

Expérience 1 Expérience 2 Expérience 1 Expérience 2

contrôle 1.26 (1.13 - 1.55)

0.60 (0.46 - 0.76)

1.99 (1.71 - 2.44)

0.98 (0.85 - 1.29)

δ-ala 1.00 (0.78 - 1.17)

0.86 (0.72 - 1.03)

1.69 (1.49 - 2.34)

1.96 (1.28 - 2.32)

UVA 5 1.08 (0.78 - 1.28)

1.29 (1 - 1.66)

2.15 (1.56 - 2.61)

2.03 (1.85 - 2.83)

UVA 10 1.64 (1.27 - 1.93)

0.81 (0.53 - 1.13)

2.25 (2.09 - 2.47)

1.49 (1.27 - 1.75)

UVA 15 1.25 (1.07 - 1.56)

1.36 (1.12 - 1.73)

2.15 (1.79 - 2.39)

2.13 (1.88 - 2.39)

UVA 30 1.27 (1 - 1.54) ----

2.37 (2.06 - 2.76) ----

δ-ala + UVA 5 1.23 (0.8 - 1.57)

2.22 (1.96 - 2.52)

2.10 (1.96 - 2.46)

3.63 (2.98 - 4.07)

δ-ala + UVA 10 0.92 (0.83 - 1.24)

1.69 (1.29 - 2.01)

1.66 (1.48 - 2.24)

2.67 (2.4 - 3.16)

δ-ala + UVA 15 1.71 (1.23 - 2.09)

2.19 (1.88 - 2.48)

2.68 (2.31 - 3.03)

3.22 (2.65 - 3.49)

δ-ala + UVA 30 2.29 (1.88 - 2.53) ----

3.22 (2.64 - 3.83) ----

337

Page 348: These p Duez

Figure 6.3-3 : Médianes et percentiles 75 de la distribution des Olive tail moments en fonction e la dose de lumière (Cellules HBL) n face de chaque droite sont indiqués le coefficient de détermination et la probaour l'existence d'une pente significative. Les traitements sont

dE bilité du test p rits dans le Tableau 6.3-1 (* > 0.05)

déc, p < 0.05; NS, p

• Médianes

0

1

2

10

Temps d'irradiat

Oliv

e ta

il m

omen

tUVAInductio phyrines + UVA

3

0

n de por

• Percentiles 75

0

1

2

3

4

0 10

Temps d'irradia

Oliv

e ta

il m

omen

t

UVAInduction de porphyrin

R² = 0.452 ( )

20

ion (min)

30

8 R² = 0.30(NS)

20

ti

es + UVA

R² = 0.285 (NS)

30

on (min)

R² = 0.391 (NS)

338

Page 349: These p Duez

6.4 DISCUSSION ET CONCLUSIONS

s résultats présentés dans ce chapitre doivent être considérés comme Bien que le

préliminaires, la photoactivation de faibles quantités de porphyrines

endogènes induit bien un stress oxydatif au niveau de l'ADN. Nous avons également tenté de

mettre en évidence des lésions sensibles aux endonucléases FPG, endo III et T4; cependant,

une importante variabilité expérimentale ne nous a pas permis de conclure quant à l 'induction

de ces lésions. Cette étude mérite certainement d'être conduite plus avant (modification des

conditions d'induction des porphyrines et d'irradiation, réduction du temps entre irradiation et

lyse, modification des rapports eumélanine/phaeomélanine,…).

Quelques publications en rapport avec nos observations sont discutées dans les

paragraphes qui viennent.

6.4.1 Mélanocytes et cassures de chaînes UV-induites

nous avons montré que

Un dosage immunochimique, réalisé à l'aide d'un anticorps spécifique des lésions simple-

brin (ssb), a montré que, dans des mélanocytes humains, les UVA et les UVB96 induisent

respectivement97 0.07 et 1.9 ssb/1010 Da par kJ/m² (Wenczl et al., 1997).

En fonction du phénotype de peau, les UVA ont un effet plus ou moins important. Les

mêmes auteurs ont en effet montré que les mélanocytes provenant d'un individu de phototype

VI (peau très foncée) présentent une bien plus forte sensibilité aux UVA (1.18 ssb/1010 Da par

kJ/m²) que ceux provenant d'un individu de phototype I (0.04 ssb/1010 Da par kJ/m²) alors que

leurs teneurs en mélanine sont nettement plus élevées (10 fois plus de mélanine totale et 7 fois

plus de phaeomélanine). Les mélanocytes d'un individu de phototype I (peau très claire)98

voient leur sensibilité augmenter d'un facteur 3 après induction de la mélanine par incubation

avec de la L-tyrosine (Wenczl et al., 1998). D'après ces publications, il n'est cependant pas

clair si l'auteur a irradié des mélanines en formation (pendant l'activation de la mélanogenèse)

ou des mélanines préformées. L'effet observé pourrait donc être dû à l'irradiation

d'intermédiares indoliques et quinoniques.

96 Les débits de fluence appliqués sont 7 mW/cm² (UVA ) et 0.6 mW/cm² (UVB) 97 Le génome humain comprend ~ 3 x 109 paires de bases, ce qui correspond à ~ 1.9 x 1012 daltons (Sambrook et al., 1989) 98 Dans cette expérience, ces cellules apparaissent capables de fabriquer de l'eumélanine; il s'agirait donc plus vraisemblablement d'un individu de phototype II.

339

Page 350: These p Duez

La sensibilité des mélanocytes humains aux UVA a été confirmée par essai comète; une

exp qui croît

hénomènes de réparation

pen n

oz et al., 1996; Wenczl et al., 1997; Wenczl et al., 1998; Marrot et

al., 1999), soit empaquetées dans de l'agarose (Marrot et al., 1999); les débits de fluence sont

souven ysiologiques"100 en des

tem

osition à une fluence de 7 J/cm² (15 min)99 induit une fragmentation appréciable

en fonction de la teneur en mélanine. Il semble que le risque de dégât à l'ADN augmente

lorsque la pigmentation commence à se développer, c'est-à-dire en début de bronzage (Marrot

et al., 1999).

L'essai comète a également été appliqué aux dommages induits par les UVB; une

irradiation de 5 à 20 mJ/cm² (débit de fluence, 0.5 mW/cm²) induit des cassures de chaînes

dose-dépendantes dans les mélanocytes (Noz et al., 1996).

Les protocoles appliqués par tous ces auteurs minimisent les p

dant et après l'exposition à la lumière. Les cellules sont irradiées sur glace, soit e

suspension dans le PBS (N

t extrêmement élevés, permettant d'administrer des doses "ph

ps très courts, par exemple 40 s pour 20 mJ/cm² d'UVB (Noz et al., 1996).

Il faut également remarquer que les phénomènes de réparation sont toujours présents,

même à basse température (Bock et al., 1998). De plus, l'extrapolation aux conditions

phy

6.4.2 Effet pro-oxydant des mélanines ?

siologiques des phénomènes observés à des débits de fluence élevés n'est pas forcément

valable, des différences majeures pouvant se marquer en fonction du débit de la dose de

lumière (Pflaum et al., 1998). Enfin, les mélanocytes en suspension sont dans des conditions

tout à fait particulières, pas vraiment représentatives de leurs conditions physiologiques.

Les mélanines, d'excellents filtres envers les longueurs d'onde solaires les plus

dangereuses, sont également des piégeurs de radicaux libres fort efficace (Rozanowska et al

1999). Il semble donc paradoxal que la présence de mélanine puisse jouer un rôle de

photosensibilisant (§ 6.4.1). Le statut redox du mélanocyte apparaît en fait fort com

pourrait en partie réguler la synthèse de mé

.,

plexe et

lanine, notamment la balance entre eu- et

phaeomélanine (del Marmol et al., 1996).

99 Pour comparaison, rappelons que la fluence appliquée dans notre étude est de 250 mJ/cm² (mesurée sur la lampe UVA non filtrée; débit de fluence total, 0.31 mW/cm² pendant 13.5 min) 100 Comparables à celles reçues lors d'une exposition solaire typique

340

Page 351: These p Duez

L'effet photo-oxydant observé dans ces différentes études a été attribué soit aux

mélanines, soit aux intermédiaires de leur synthèse qui sont eux-mêmes de puissants pro-

oxydants :

• un stress oxydatif constitutif a pu être mis en évidence dans les mélanomes mais aussi

dans les mélanocytes de patients atteints de mélanome (Picardo et al., 1996).

t un

'eumélanine et transforme la

ôle

l'ADN (Kipp

• une étude in vitro sur liposomes a montré que les 2 types de mélanines exercen

effet antioxydant envers la peroxydation lipidique induite par les UVB et UVA;

cependant, la complexation du fer inhibe l'effet de l

phaeomélanine en un prooxydant (Krol et Liebler, 1998).

• la répartition des mélanines et de leur synthèse dans les mélanosomes joue un r

protecteur. Mais certains intermédiaires, comme par exemple l'acide 5,6-

dihydroxyindole-2-carboxylique, peuvent s'échapper de l'organelle et de la cellule; il a

notamment été démontré par essai comète que des kératinocytes irradiés en présence

de cet acide subissaient un stress photo-oxydant capable d'endommager

et Young, 1999).

6.4.3 Mélanome et porphyrines

Peu d'études ont porté sur l'induction de porphyrines et la thérapie photodynamique d

mélanomes; en effet, la mélanine, filtre de densité neutre, ne fait pas de ces tumeurs une cible

optimale de ce mode thérapeutique (Dougherty et al., 1998). Le développement de

es

photosensibilisants activables dans l'infrarouge devrait cependant lever cette limitation

ion des

tanés

eurs

rphyrines induit une inhibition de croissance

significative, mais pas de rémission complète (Abels et al., 1997).

Le contenu en porphyrines de cellules de mélanome B16, traitées in vitro par l'acide δ-

aminolévulinique en présence de diméthylsulfoxyde et d'allylisopropyl-acétamide, augmente

(Andreoni et al., 1991; Busetti et al., 1999).

Après injection intra-veineuse d'acide δ-aminolévulinique, la cinétique d'apparit

porphyrines a été déterminée chez des hamsters portant un mélanome amélanotique. Des taux

6 fois plus élevés de PPIX101 ont été mesurés dans la tumeur par rapport aux tissus cu

voisins. Cette différence s'expliquerait par une forte vascularisation de la tumeur, mais aussi

par la perméabilité de ses vaisseaux (Fritsch et al., 1997). Le phototraitement des tum

(635 nm; 100 J/cm²) après induction des po

101 La PPIX représente 83 % du total des porphyrines induites; la coproporphyrine et des porphyrines hautement carboxylées ont été également mises en évidence par CLHP.

341

Page 352: These p Duez

d'u en l'effet

é de benzoporphyrine monoacide A, injecté en intraveineuse chez des souris

portant

rapport crose

tumora

absorp ré-

irradiat l.,

1999).

6.4.4 Conclusions

n facteur 2700. La photosensibilisation des cellules traitées est effective, résultant

létal d'une irradiation lumineuse (Schoenfeld et al., 1994).

Le dériv

un mélanome pigmenté B16, s'accumule dans la tumeur endéans les 3 h (mais avec un

tumeur/peau saine de seulement 1.6); sa photoactivation à 690 nm induit la né

le avec un délai de reprise de croissance. Cet effet important, observé malgré la forte

tion de cette bande de longueur d'ondes par la mélanine, est potentialisé par une p

ion à 1064 nm qui entraîne la destruction sélective des mélanosomes (Busetti et a

L'e

reste co

incerta

possibl de capture de radicaux libres par les polymères soient saturées.

Par contre, l'effet que nous observons avec de faibles taux de porphyrines induites et des

us une lampe de bronzage typique, à une distance et

un

4.4.2.

ouvons en effet conclure que les cellules de

mélanome, et donc probablement les mélanocytes, sont capables de synthétiser la PPIX in

vivo. Il apparaît également que la photoactivation d'un dérivé porphyrique, même par des

longueurs d'onde fortement absorbées par la mélanine, peut résulter en un effet

tait

tti et

l'induction des mélanomes.

ffet pro-oxydant éventuel des mélanines, plus particulièrement de la phaeomélanine,

ntroversé et son impact éventuel dans l'induction de mélanome est largement

in. Comme cet effet est démontré à des débits de fluence importants, il nous semble

e que les capacités

débits de fluence communs (exposition so

temps d'exposition naturels) semble plus proche des conditions physiologiques. En

fonction de la localisation intracellulaire de la PPIX, les radicaux libres induits par la lumière

qui a pu passer le filtre mélanique pourraient ne pas être piégés par la mélanine des

mélanosomes et exercer un effet génotoxique suivant un des mécanismes discutés au §

Des études présentées au § 6.4.2, nous p

photodynamique appréciable.

Si notre hypothèse basée sur la photoactivation des porphyrines endogènes (§ 4.4.3.1) é

correcte, la potentialisation de cet effet par les radiations infrarouges thermoactives (Buse

al., 1999) pourrait s'avérer fondamentale dans la problématique de

342

Page 353: These p Duez

7. Conclusions générales

343

Page 354: These p Duez

7.1 PROPOS DU TRAVAIL

Ce travail aborde la problématique des dommages photo-oxydatifs à l'ADN par la mesure

d'un biomarqueur sensible, la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine (8-oxodG), et par

l'estimation des cassures simple-brin, double-brins et sites alcali-labiles.

L'étude de la photo-oxydation de l'ADN après induction des porphyrines endogènes

permet de proposer un mécanisme possible d'initiation de la cancérogenèse par les fractions

UVA et visible de la lumière solaire.

7.2 VALIDATION DES METHODES ANALYTIQUES

7.2.1 La méthode de dosage de la 8-oxo-7,8-dihydro-2'-désoxyguanosine

Les performances de la méthode chromatographique de dosage de la 8-oxodG (CLHP

avec détection ampérométrique et UV) ont été étudiées à travers une validation analytique

complète qui nous a permis de répondre à certaines questions récurrentes dans la littérature.

Il s'agit, à notre connaissance, de la première validation formelle publiée pour un

biomarqueur du stress oxydatif.

Les critères ogique ont

été validés, à sa ibilité, les

limites de détection et de quantification, la robustesse et la conservation des échantillons à

différents points de la procédure. Après une étude statistique de l'ensemble de ces critères,

nous sommes arrivé aux conclusions suivantes :

• la méthode de dosage de la 8-oxodG, bien qu'extrêmement délicate

de qualité aujourd'hui préconisés pour les dosages en milieu biol

voir la spécificité, la linéarité, l'exactitude, la répétabilité, la sens

, fournit des

données cohérentes qui permettent de détecter de manière fiable une augmentation

de ce biomarqueur dans l'ADN cellulaire;

• la digestion enzymatique de l'ADN telle qu'appliquée au cours du dosage n'est pas

entravée par les modifications induites par un stress oxydatif sévère;

• l'expression des taux de 8-oxodG relativement à la base normale, la 2'-

désoxyguanosine, influence positivement la répétabilité et la sensibilité du dosage;

• la génération artefactuelle de l'analyte en cours de manipulation peut être

contrôlée.

7.2.2 L'essai comète

Nous avons également évalué les performances de la méthode choisie pour la mesure de la

fragmentation de l'ADN, une technique de micro-électrophorèse appliquée à des cellules

344

Page 355: These p Duez

individuelles. Les critères de qualité, adaptés à la nature semi-quantitative de l'essai comète en

rer que :

t

guère satisfaisantes, nous avons proposé et testé une

appr nent en effet rarement

compte de la distribution des données, qui n'est manifestement pas gaussienne, et considèrent

milieu alcalin, nous permettent d'assu

• les mesures sont fiables et reproductibles entre électrophorèses et opérateurs;

• la technique, telle qu'adaptée au laboratoire, nous permet bien de mettre en

évidence des effets génotoxiques connus.

Après avoir montré que les méthodes statistiques habituellement appliquées au traitemen

des données de l'essai comète ne sont

oche statistique simple et pratique. Les traitements classiques tien

le plus souvent la cellule et non le traitement comme unité de comparaison. Différentes

exp

re

7.3

ériences nous ont montré que les traitements peuvent être comparés de manière valable

via la médiane des distributions de comètes; cette statistique représentative permet de mett

en évidence un effet génotoxique, aussi bien par comparaison d'échantillons répliqués que

par une analyse de tendance.

EFFET PHOTODYNAMIQUE DES PORPHYRINES ENDOGENES

Après induction de la synthèse des porphyrines endogènes par l'acide δ-aminolévuliniqu

(δ-ala) dans 2 modèles cellulaires, la synthèse effective de protoporphyrine IX a été mise en

évidence par spectroscopie de fluorescence.

Nous avons montré pour la première fois que

e

la photo-activation par les UVA (lampe

typique de c es

δ-ala-induit

En effet ation lumineuse des porphyrines

induites gén

différents p is, à savoir la

concentratio es

porphyrines

intracellula e la

concentrati , mais de la dose de lumière.

A la fois sur les cellules P388D1 et sur des cellules de mélanome humain HBL, la photo-

induites provoque une fragmentation significative de l'ADN, reflet

des

elles employées dans les salons de bronzage) et la lumière visible des porphyrin

es présente des effets pro-oxydants au niveau de l'ADN cellulaire.

, sur une leucémie murine P388D1, l'irradi

ère une augmentation significative de la 8-oxodG dans l'ADN cellulaire; les

aramètres impliqués dans cet effet photodynamique ont été approfond

n et le temps de chargement en δ-ala, la dose de lumière et l'influence d

intracellulaires et excrétées dans le milieu de culture. Seules les porphyrines

ires participent à l'effet photodynamique observé; celui-ci ne dépend pas d

on en δ-ala

oxydation des porphyrines

cassures de chaînes et des sites alcali-labiles produits, soit directement, soit par les

345

Page 356: These p Duez

mécanismes de réparation cellulaire. Une production de purines oxydées et de dimères

bipyrimidiques est également observée pour le traitement photodynamique UV au niveau des

cellules P38

utilisée.

Les hyp utées; ceux-ci pourraient être directs

(photogénération de radicaux libres à proximité de l'ADN) ou transmis au matériel génétique

par

7.4 CONCLUSIONS

8D1; les dimères sont principalement dus à la faible fraction UVB de la lampe

othèses quant aux effets observés sont disc

une réaction en chaîne de type peroxydation lipidique.

Il est aujourd'hui admis que les UVA exerceraient leur effet mutagène principalement par

l'entremise de radicaux libres, ce qui suppose la présence de photosensibilisants endogèn

qui ne sont toujours pas identifiés avec certitude.

Les résultats obtenus au cours de ce travail indiquent une implication possible des

porphyrines endogènes dans la carcinogénicité solaire, mais aussi dans des effets secondair

éventuels des applications méd

es

es

icales de thérapie et de diagnostic photodynamique.

Cet effet photo-oxydant est également mis en évidence dans des cellules de mélanome

En

bservé. La potentialisation possible de cet effet

par

humain pour de faibles taux de porphyrines induites et une lampe de bronzage typique.

fonction de la localisation intracellulaire de la PPIX, les radicaux libres induits par la

lumière qui a pu passer le filtre mélanique pourraient ne pas être piégés par la mélanine des

mélanosomes et exercer l'effet génotoxique o

les radiations infrarouges pourrait s'avérer fondamentale dans la problématique de

l'induction des mélanomes.

346

Page 357: These p Duez

8. Bibliographie

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