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d’après le roman d’Alain Mabanckou Du 5 au 14 décembre 2008 Vendredi, samedi, à 20 h 30 Dimanche, à 15 h DOSSIER DE PRESSE Adaptation et mise en scène : Gerty Dambury Avec Jean Bédiébé et Tadié Tuéné Une création du musée Dapper THÉÂTRE AU MUSÉE DAPPER MUSÉE DAPPER 35 bis, rue Paul Valéry – Paris 75116 – tél. : 01 45 00 91 75 – www.dapper.com.fr

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d’après le roman d’Alain Mabanckou

Du 5 au 14 décembre 2008

Vendredi, samedi, à 20 h 30

Dimanche, à 15 h Dossier De Presse

Adaptation et mise en scène : Gerty Dambury

Avec Jean Bédiébé et Tadié Tuéné

Une création du musée Dapper

ThéâTre au Musée DapperMUSÉE DAPPER 35 bis, rue Paul Valéry – Paris 75116 – tél. : 01 45 00 91 75 – www.dapper.com.fr

d’après le roman d’Alain Mabanckou(publié par les Éditions du Seuil et par les Éditions Points)

Création : musée Dapper

Adaptation et mise en scène : Gerty DAMbury

Avec : tadié tuéné et Jean bédiébé

Assistante à la dramaturgie : Valérie Maureau Assistante à la mise en scène : Cristèle Alvès MeiraScénographie et costumes : Catherine CalixteDécor sonore : Jacques CassardLumières : Anthony Marlier

représentations dans la salle de spectacle du musée Dapper :

Vendredis 5 et 12 décembre 2008, à 20 h 30

samedis 6 et 13 décembre 2008, à 20 h 30

Dimanches 7 et 14 décembre 2008, à 15 h

réservation au 01 45 00 91 75

tarifs : 14 € 10 € (Étudiants, moins de 18 ans, intermittents, demandeurs d’emploi) 8 € (Les Amis du musée Dapper)

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Verre cassé

En partenariat avec :

Un romancier est d’ordinaire inquiet de voir son œuvre mise en scène. Cette inquiétude m’a obsédé pendant longtemps d’autant que je n’osais imaginer mes personnages s’échapper de mon roman, vivre leur expérience derrière mon dos alors que je les avais imaginés dans mon intimité, avec mes mots, avec mes images…

Depuis, j’ai assisté à deux différentes mises en scène de Verre Cassé en Belgique et au Congo. J’ai gardé de cette expérience l’idée qu’un roman est le « théâtre » de la vie. De ce fait pourquoi ne pas exprimer sous toutes les formes notre quotidien ? Le romancier n’est pas un despote, il sait que ses personnages sont indépendants, qu’ils peuvent s’éloigner des pages du livre sans perdre leur âme...

C’est dans cet esprit que j’ai donné ma caution pour cette adaptation de Verre Cassé à Paris, au musée Dapper, un lieu qui défend depuis longtemps la création artistique et qui, je n’en doute pas, donne aux artistes l’opportunité de laisser éclater leur talent.

Gerty Dambury, qui a adapté mon roman, est une dramaturge chevronnée – elle ne se contente pas de suivre le récit du roman, elle le déconstruit pour en extraire la substance qui fait qu’un personnage ordinaire devienne comme par enchantement notre double, notre complice et notre voix, parce qu’elle sait que le théâtre ne se joue pas ; il se vit, il se transmet. Pour être proche de la réalité, la dramaturge s’est rendue dans mon pays natal afin d’entendre le « bruit et la fureur » des rues congolaises et nous restituer un monde qui ne peut que nous émouvoir. De même que les comédiens Jean Bédiébé et Tadié Tuéné qui entrent dans un univers qu’ils connaissent, l’univers de leur enfance, l’univers de leur jeunesse...

Beaucoup de lecteurs de Verre Cassé m’ont souvent réclamé sa mise en scène à Paris. Aujourd’hui, c’est chose faite avec une nouvelle adaptation, avec de nouveaux comédiens et avec le regard d’une femme de théâtre à qui je voue une admiration sans bornes.

Je souhaite donc à mes personnages et à cette adaptation une très belle aventure...

Alain Mabanckou

Né au Congo-Brazzaville en 1966, Alain Mabanckou enseigne la littérature francophone à l’université de Californie, Los Angeles. Outre Verre Cassé pour lequel il a obtenu le Prix des Cinq Continents de la Francophonie, le Prix Ouest-France /Étonnants Voyageurs et le Prix RFO du livre, il est également l’auteur entre autres de African Psycho et de Mémoires de porc-épic pour lequel il reçoit en 2006 le prix Renaudot.

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Verre Cassé, homme blessé par la vie et ancien instituteur déchu installé au bar Le Crédit a voyagé, semble ne rien chercher d’autre que l’amitié du patron, l’Escargot entêté, et l’oubli de ses ennuis dans l’ivresse.

Ce patron, comme un maître de cérémonie, dirige, organise, tente de fabriquer des couples, crée des ruptures, décide de faire jaillir l’écrivain qui sommeille en Verre Cassé.

Voici le stylo, voici le cahier, voici les personnages, autres verres cassés qui errent dans le bar : L’Imprimeur, Le Type aux Pampers, Robinette, Holden et d’autres.

L’écriture serait la clé de la libération de Verre Cassé. Mais sa propre vie le rattrape : sa femme partie, son travail perdu, sa mère morte dans les eaux de la rivière Tchinouka, son père inconnu…

La mise en scène originale de Gerty Dambury offre à partir du roman d’Alain Mabanckou, l’un des auteurs les plus talentueux de sa génération, le portrait haut en couleurs d’une Afrique inattendue.

Verre Cassé : elle le flashe avec son derrière, sa taille, ses deux énormes pastèques greffées à la poitrine… : Il s’avance droit comme un militaire fraîchement galonné, il franchit le Rubicon en se murmurant « alea jacta est » et sans l’obre d’une hésitation, il fonce… Dieu merci, il est bien habillé… Il porte une chemise Christian Dior achetée à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, un blazer Yves Saint Laurent acheté à la rue Matignon, des chaussures Weston en lézard achetées vers la place de la Madeleine et il est bien parfumé avec Le Mâle de Jean-Paul Gautier mélangé avec Lolita Lempicka pour homme… et sa coupe de cheveux, sa coupe de cheveux… on croirait un acteur noir américain dans ses beaux jours, du genre Sidney Poitier…il est bien, il est clean… il tend la main vers la cavalière assise sur un pouf en velours… la fille se lève aussitôt comme si elle attendait cet instant, son cœur commence à faire des bonds, il se dit qu’il faut qu’il se donne à fond, qu’il danse comme il n’a jamais dansé, qu’il laisse à cette fille un souvenir inoubliable de sorte que ce soit elle qui le sollicite pour les morceaux à venir et ils dansent danse, danse et puis la fille vient chez lui, sans discussion, sans les polémiques du genre « tu sais, on vient de se rencontrer, il faut qu’on se connaisse, je ne suis pas que genre à écarter les jambes dès le premier soir… » et patati et patata… non, elle ne dit pas cela, elle accepte de venir chez lui sans lui sortir le français de la Sorbonne… lui dans sa Renault 19 tandis qu’elle suit dans sa Toyota, et donc arrivés chez lui, ils garent leurs voitures devant l’immeuble, ils s’embrassent dans le couloir, dans l’ascenseur, sur le palier, devant sa porte, lui n’arrive plus à ouvrir parce qu’il est quand même ivre mort et il n’y va pas par quatre chemins, ils s’écroulent sur la moquette, et là il assure le boulot comme on peut l’imaginer, il la travaille dans tous les sens, sous toutes les coutures, l’aube les surprend enlacés… ils sont un peu confus parce que les choses sont allées trop vite, mais que voulez-vous, c’était tellement bon que la confusion se dissipe d’elle-même et Céline repart en répétant qu’elle a passé une belle soirée, la plus belle soirée de sa vie, qu’il est un type bien.

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La piece De ThéâTre

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L’ImprImeur lâche sa partenaire et revient vers Verre Cassé : nous nous téléphonions pendant des heures et des heu-res, nous nous donnions les dernières nouvelles de la nuit, nous nous disions des tonnes de conneries, des choses idiotes qui sortent de la bouche des amoureux lorsque l’amour est encore à ses débuts…

Verre Cassé : tu l’as épousée ?

L’ImprImeur : je lui ai fait cette demande en mariage qu’elle attendait depuis le premier jour de notre rencontre… Céline a convaincu ses parents qui ne sont pas racistes parce qu’ils votaient toujours pour le Parti communiste… nous sommes allés les voir dans un coin de la Vendée, appelé Noirmoutier… et les parents de Céline ont dit que j’étais un homme distingué, intelligent, fin, ambitieux, respectueux des valeurs républicaines…ils ont admiré mon habillement…Francesco Smalto taillé sur mesure…et ils m’ont demandé de quel Congo j’étais natif, le père a demandé si c’était le Congo belge, la mère a demandé si c’était le Congo français, et j’ai dit qu’il n’y avait plus de Congo français de nos jours, j’ai expliqué que j’étais natif de la République du Congo, c’est-à-dire le plus petit des deux Congo, « bien sûr qu’il est du tout petit Congo, notre belle et prestigieuse ancienne colonie, le Général de Gaulle a même décrété Brazzaville capitale de la France libre pendant l’Occupation, ah le Congo, oui, une terre de rêve, de liberté, d’ailleurs c’est dans ce pays qu’on parle le mieux notre langue, mieux même qu’en France, je vous dis », « voyons Joseph, le mot «colonie» ne convient pas tu le sais pourtant », et le père a dit que ce mot lui avait échappé et qu’il voulait plutôt dire « territoire »« colonie » et « territoire » c’est bonnet blanc et blanc bonnet, le père Joseph a dit « bon, ça vaut bien une bouteille de bordeaux, n’est-ce pas »,Céline et moi avons profité de cette atmosphère détendue pour annoncer notre mariage imminent, et le papa, pris de court, a failli avaler son vin de travers, « vous les jeunes d’aujourd’hui, vous n’y allez pas de main morte, hein, nous de notre temps, on devait languir, tourner autour de la famille, c’est un mariage TGV que vous voulez ou quoi »« quand on s’aime, on s’aime, tu le sais pourtant, Joseph », ils ont malgré tout donné leur bénédiction de toute façon, Céline ne leur aurait pas laissé le choix, c’était à prendre ou à laisser, nous avions devant nous la vie, nous avons tout de suite acheté à crédit une grande maison, un pavillon bien comme il faut, on était peinards dans une banlieue à une demi-heure de Paris ... nous voulions vivre heureux, nous voulions surtout vivre loin des Nègresc’était une belle vie, une vie en rose, avec nos jumelles qui sont nées deux ans après notre mariagetout allait bien, j’étais un bon père de famille… le ciel était bleu avec des oiseaux aux plumes multicolores qui venaient se poser sur les arbres de notre maison peinte en vert… tout baignait pour nous, Verre Cassé

Verre Cassé : quand un ciel est trop bleu comme ça, faut te dire que quelque chose pourrait un jour venir le ternir

L’esCargot entêté : trop de soleil tue l’amour…

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Verre Cassé a fait irruption dans ma vie à plusieurs reprises, en particulier dans les yeux émerveillés d’une lectrice qui rêvait de rencontrer l’auteur Alain Mabanckou.

Et puis, il y a eu la rencontre avec Christiane Falgayrettes-Leveau, dont le regard était tout aussi émerveillé de la fréquentation des personnages de Verre Cassé.

Elle était à la recherche d’un metteur en scène et moi, je lui suggérais des noms, sans penser qu’elle s’imaginait déjà que je pourrais relever le défi de l’adaptation et de la mise en scène.

J’en ai été intimidée, mais l’idée m’a tout de suite passionnée.

Je savais qu’on ne rencontrait pas impunément l’écriture d’Alain Mabanckou, j’en avais fait l’expérience avec, entre autres, African psycho.

Verre Cassé est un roman dont la construction est très serrée, dont la langue fouette qui l’entend, entre rire et mélancolie, dont l’univers est immense : on n’y voit pas que le Congo, mais le monde en son entier y figure par le truchement de la littérature.

Un bar ?

Non, plus qu’un bar – Le Crédit a voyagé –, une ville – Brazzaville –, une rivière – La Tchinouka –, une forêt, un monde, des hommes et des femmes.

Ceux-là, il fallait les trouver.

Tadié Tuéné s’est imposé à moi... Une évidence : sa légèreté, la place qu’il accorde à la philosophie dans sa vie me paraissaient le désigner pour donner vie à mon Diogène des bars...

Jean Bédiébé, par sa taille, sa voix, son autorité naturelle et son âge, m’a immédiatement évoqué l’Escargot entêté, le patron du bar Le Crédit a voyagé, à qui j’ai choisi de donner sa pleine place sur le plateau car, après tout, c’est par sa volonté que Verre Cassé devient le narrateur de cette saga.

Les deux comédiens vivent ce travail comme un magnifique cadeau, et ils contribuent pleinement à la construction de l’univers poétique de Verre Cassé.

Les éléments de la création sont réunis... et nous sommes à l’ouvrage.

Gerty Dambury

Née le 27 février 1957 à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, où elle a passé sa petite enfance, elle a vécu ensuite à Montreuil et à Paris. Elle a suivi des études de langues (anglais, arabe) tout en s’exerçant aux pratiques théâtrales. Elle est retournée en Guadeloupe de 1980 à 1998 et vit actuellement en région parisienne.Gerty Dambury est à la fois poète, actrice, dramaturge, nouvelliste et metteuse en scène. Dès 1981, elle commence à écrire pour le théâtre et crée des pièces en français, en créole ou bilingues. Dans les années 1990, elle participe à des ateliers et à des résidences d’écriture. Sa pièce la plus connue, Lettres indiennes, fut créée en Avignon en 1996, pour la version française, et à New York en 1997, pour la version anglaise.

La MeTTeuse en scene

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Longtemps comédien et metteur en scène au Cameroun, Tadié Tuéné joue en France à partir de 1984 – ce qui n’exclut pas des va-et-vient réguliers avec plusieurs pays africains… On l’a notamment vu sur scène dirigé par Nicolas Peskine, Alain Rais ou Isabelle Starkier. Philippe Adrien a fait plusieurs fois appel à lui, récemment encore pour L’Ivrogne dans la brousse (adapté du récit d’Amos Tutuola), spectacle magnifiquement accueilli dans lequel il incarnait le rôle masculin principal.

En 2006 et 2007, il joue dans Une saison de machettes adapté du livre de Jean Hatzfeld et mis en scène par Dominique Lurcel.

Il écrit et met aussi en scène des contes musicaux.

D’origine camerounaise, Jean Bédiébé est un artiste complet. Au théâtre, il a travaillé entre autres aux côtés d’Alain Milianti dans Le Tombeau de Richard G. (pièce de Bernard Chartreux), de Jean-Luc Courcoult dans Petits Contes chinois revus et corrigés par les Nègres, de Barbara Bouley dans La Tempête et de Hugues Serge Limbvani dans Hamlet.

Au cinéma, il a joué dans Ne quittez pas d’Arthur Joffé, dans L’Héritage de Yolande Ekoumou, dans Fragments de vie de François Woukouache, dans Nuit africaine de Gérard Guillaume, dans Chocolat de Claire Denis.

La voix off de Kirikou et les bêtes sauvages, de Michel Ocelot et Bénédicte Gallot, est la sienne.

Les coMéDiens

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renseigneMenTs praTiques

bureau de presse : Hélène sitbon Tél. : 01 45 61 24 20 E-mail : [email protected]

contacts presse musée Dapper : brigitte Daubert, Aurélie Hérault Tél. : 01 45 02 16 02 / 01 45 00 07 48 E-mail : [email protected]

Dossier également disponible sur www.dapper.com.fr

exPosition FeMMes DAns Les ArTs D’AFrique (10 octobre 2008 - 12 juillet 2009)35 bis, rue Paul Valéry – 75116 ParisTél. : 01 45 00 91 75 – E-mail : [email protected]étro : Victor Hugo, Charles de Gaulle-Étoile, KléberOuvert tous les jours de 11 h à 19 h - Fermé le mardi et certains jours fériésTarif exposition : 6 €Demi-tarif : seniors, familles nombreuses, enseignants, demandeurs d’emploi Gratuit : Les Amis du musée Dapper, les étudiants, les moins de 18 ans et le dernier mercredi du mois

éDitions DAPPer et ouVrAGes D’Autres éDiteurs consAcrés à l’Afrique et à ses DiAsPorAs (littérature, livres d’art, récits, guides de voyage, essais – sciences humaines,

anthropologie, etc.–, et livres pour la jeunesse)

Tél. : 01 45 00 91 74 - Librairie en ligne: www.dapper.com.fr/boutique

DéJeuner, sAlon De tHé - Tél. : 01 45 00 31 73

TouTe L’acTuaLiTé

Du Musée sur Le siTe :

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