territoires & bois n° 12 – le bois en revêtement extérieur et son

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12- Le bois en revêtement extérieur et son entretien

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Page 1: Territoires & Bois n° 12 – Le bois en revêtement extérieur et son

12- Le bois en

revêtement extérieur

et son entretien

Page 2: Territoires & Bois n° 12 – Le bois en revêtement extérieur et son

AU SOMMAIRE :Lames, panneaux, bardeaux :de multiples solutions avec le bois

Page 3

Choisir une essence de boisadaptée à un usage enrevêtement extérieur

Pages 4 et 5

Les traitements applicables aubois : préservation et finition

Pages 6 et 7

Entretien, rénovationet restauration des bardagesextérieurs en bois

Pages 8 et 9

La Chambre de commerceet d’industrie du Luxembourgbelge à Libramont :Un bardage en bois local,sans la moindre finition

Pages 10 et 11

La place d’Armes à Namur :Une terrasse en bois traversele temps, sans entretien

Pages 12 et 13

Autres exemples de revêtementsextérieurs en bois :Les panneaux et les bardeaux

Pages 14 et 15

CRÉDITS :Les textes sont la propriété des architectes pour les différents projets

présentés, de Valbois RN et de La Fibre Comm. Toute reproduction,

même partielle, des textes et des documents de cette publication, est

soumise à l’approbation préalable de leur(s) propriétaire(s).

Réalisé en octobre 2009

12- Le bois en

revêtement extérieur

et son entretien

Notre couverture :La Chambre de commerceet d’industrie du Luxembourgbelge à LibramontPhoto : © La Fibre Comm.

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Le bois en revêtement extérieur,prêt à affronter le temps…

Exposé à l’extérieur, le bois est soumis à l’agression conjuguée de plusieurs agentsatmosphériques : le soleil, la pluie, l’humidité, le froid…En l’absence d’un traitement de protection, ces phénomènes météorologiques vontconduire à un vieillissement naturel et limité à la superficie du bois. Un de ses consti-tuants fondamentaux, la lignine, va en effet être modifié sous l’action du rayonnementultraviolet émis par la lumière solaire, phénomène accentué par la présence d’eau.L’effet est largement visible car le bois perd progressivement sa couleur d’origine pourrevêtir une teinte plus grise.

Mais il ne faut pas s’y tromper, le phénomène de grisaillement du bois n’est pasinéluctable !Il existe sur le marché de nombreux produits de finition aptes à conserver au bois sateinte originelle, ou tout autre coloris souhaité.Ces produits créent un écran entre le bois et l’environnement extérieur. Ils dotent le boisd’une protection tout en mettant en valeur la composante esthétique de ce matériau.

Mais dès que l’on parle de traitement du bois, il n’est pas rare d’entendre des contre-vérités, laissant transparaître que le bois exigerait une attention plus soutenue que lesautres matériaux, qu’il serait plus contraignant et finalement plus coûteux sur le longterme. Des propos qu’il convient de contredire, car souvent infondés.

Pour un bardage laissé naturel, il n’y a aucune démarche d’entretien à réaliser. Selonl’essence de bois utilisée, le climat, l’orientation des façades, la couleur du matériau vaosciller entre le brun, le gris argenté et un gris sombre. Le bois traversera le temps sansautre intervention.Pour qui ne raisonne qu’en termes financiers, le bois se montre tout particulièrementcompé ti tif.

Pour un bardage traité à l’aide d’un produit de finition, les solutions proposées de nosjours ont des durées de protection de plusieurs années. À titre d’exemple, on peutciter les lasures qui ne nécessitent une réintervention qu’au bout de trois à cinq ans, oules peintures à pigments clairs qui ne réclament qu’un entretien décennal.Ici aussi, en matière de coût, le bois présente un énorme avantage car l’investissementest réduit : un simple ponçage et, le plus souvent, un produit à étaler avec un pinceau !

Loin des idées préconçues, le bois en revêtement extérieur confère esthétisme, protec-tion et pérennité au bâtiment, pour un entretien rapide, économique et durable.

Alors qu’en structure et en intérieur nul ne tarit d’élogessur les qualités du matériau bois, il faut bien reconnaîtreque sa présence en revêtement extérieur suscitecouramment des réactions contrastées.À l’origine de ce débat : le changement de teinte progressifdu bardage. Pourtant, cette évolution de couleur n’est pasune fatalité, comme elle n’est pas non plus le signe d’unedénaturation du bois !Tous les matériaux doivent faire face aux affres du temps,et de ce point de vue, le bois présente bien des atouts.

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Lames, panneaux, bardeaux :de multiples solutions avec le boisEn revêtement extérieur, le bois peut être mis en œuvre sous la forme de lames rabotéesou profilées, de panneaux ou encore de bardeaux. Au-delà du choix du composant, ilpeut être utilisé seul, ou associé à toute une panoplie d’autres matériaux avec lesquels ilse marie de façon particulièrement harmonieuse.En optant pour le bois, l’éventail des possibilités à disposition pour réaliser des façadesesthétiques et originales n’a jamais été aussi large, avec une palette des styles couvranttout le spectre du possible : du plus traditionnel au plus moderne.

Exemple de lames de bois posées horizontalement - Photo : © La Fibre Comm.

Les panneaux autorisent une créativité nouvelle - Photo : © Prodema

Avec les bardeaux, les joints verticaux ne s’alignent pas - Photo : © La Fibre Comm.

LES LAMESLes lames servent à confectionner le revêtement extérieur defaçade le plus couramment observé, quand il s’agit de bois.

C’est un parement constitué d’éléments minces, fixés mécani-quement sur une ossature. Ces lames peuvent être issues desciages rabotés, non rabotés ou profilés sur une ou plusieursfaces. Les lames peuvent être mises en œuvre sur tout sup-port, mais elles ne doivent pas être en contact direct avec lesol pour des raisons liées à l’humidité. Dans le même esprit, ilfaut ménager une circulation d’air pour ventiler la face inté-rieure du bardage.

Il est préférable d’utiliser des essences qui ne réclament aucuntrai tement, ou préalablement traitées pour cet usage extérieur.C’est ainsi que les bois les plus couramment utilisés sont le pinsylvestre, le mélèze, le douglas, le western red cedar dans lacatégorie des essences résineuses, et le chêne ou encore lechâtaignier en matière de feuillus.

Le bardage en bois peut avoir différentes orientations : hori-zontal, vertical, oblique, et les lames peuvent être posées enrecouvrement, en emboîtement ou à claire-voie.

LES PANNEAUXIl s’agit de panneaux dérivés du bois, constitués soit par deséléments minces en plaques, soit par des particules ou fibresliées par des liants naturels ou synthétiques.Les produits les plus courants sont les panneaux trois-plis,contreplaqués, bois-ciment, fibres-ciment, composites…Les panneaux apportent une grande liberté de composition etbénéficient généralement d’une durée de vie très longue.

LES BARDEAUXCe sont de petits éléments rectangulaires de bardage obtenuspar fendage ou sciage du bois. En couverture, ils sont aussiappelés tavaillons. Les essences prescrites sont le mélèze, ledouglas, le western red cedar et le châtaignier, et parfois l’épi-céa et le chêne. Ils sont toujours mis en œuvre de telle sorteque le fil du bois soit vertical ou parallèle à la pente.

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Territoires & Bois ■ Le bois en revêtement extérieur et son entretien

LES CLASSES DE RISQUESPour évaluer les risques de dégradation du matériau bois, etles traitements éventuels de préservation qui en découlent, onidentifie 5 classes de risques, déterminées selon la destinationde l’ouvrage.

En matière de construction, les bois couramment utilisés enintérieur présentent peu de risques, ils appartiennent doncaux classes 1 et 2. À l’extérieur, les bois sont plus sujets auxdégradations, ils relèvent des classes 3, 4, voire 5.

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Choisir une essence de bois adaptéeà un usage en revêtement extérieurLe bois est un matériau naturel et vivant qui, comme d’autres matériaux, peut s’altérersous l’action d’agents biologiques, notamment les champignons et les insectes. Cesrisques d’attaques dépendent de l’exposition du bois à l’humidité et de la durabiliténaturelle de chaque essence. En extérieur, pour sélectionner le bois qui sera mis enœuvre, il importe donc de prendre en compte les conditions météorologiquesenvironnantes et l’orientation du bâtiment par rapport aux vents dominants, et sonéventuelle protection par la végétation, par les autres bâtiments adjacents…

Classesde risques Type d’emploi du bois Zone sensibleSituation du bois en

service dans l’ouvrage

Les classes de risques d’après la norme NBN EN 335-2 Source CNDB - www.cndb.org - 2006

Risques biologiquesencourus

Menuiseries intérieures à l’abri de l’humidité :parquets, escaliers intérieurs, portes…

2 mmBois sec, humidité toujoursinférieure à 20 %

Charpente, ossatures correctement ventiléesen service

2 mmBois sec mais dont l’humidité peutoccasionnellementdépasser 20 %

• Insectes• Champignons de surface• Termites (dans les régions infestées)

Toutes pièces de construction ou menuiseriesextérieures verticales soumises à la pluie :bardages, fenêtres…Pièces abritées mais en atmosphère condensante

Toute la partiehumidifiable de lazone non durablenaturellement

Bois à une humiditéfréquemment supérieure à 20 %

• Pourriture• Insectes• Termites (dans les régions infestées)

Bois horizontaux en extérieur (balcons, coursives…)et bois en contact avec le sol ou une sourced’humidification prolongée ou permanente

Zonenon durablenaturellement

Bois à une humidité toujourssupérieure à 20 %

• Pourriture• Insectes y compris termites

1

2

3

4

Piliers, pontons, bois immergésZonenon durablenaturellement

Bois en contact permanentavec l’eau de mer

• Pourriture• Insectes• Térébrants marins

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• Insectes• Termites (dans les régions infestées)

Les lames en bois, quel que soit le type de pose - vertical,oblique ou horizontal - relèvent de manière générale de laclasse de risques 3.De récents travaux relativisent ce classement, affirmant que lesfaçades non exposées, c’est-à-dire en dehors des intempériesdominantes, peuvent être considérées en classe de risques 2.Par prudence, et eu égard à notre climat relativement plu-vieux, il est conseillé de rester en classe de risques 3.

En ce qui concerne les lames situées au plus près du sol, àsavoir à moins de 200 mm, elles sont à affecter à la classe derisques 4.

Enfin, certaines conceptions favorisent la rétention d’eau,comme celles intégrant des lames en bois horizontales pourcréer des décrochements. Dans ce cas de figure, le bois se voitplacé en classe de risques 4.

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LA DURABILITÉ NATURELLE DES ESSENCESAu sein des différentes classes de risques, il existe plusieursessences de bois, dont beaucoup sont locales, disposant d’unedurabilité naturelle suffisante pour faire face aux différentesattaques biologiques.S’il est utilisé naturellement, le bois retenu devra être purgéd’aubier. Il s’agit de la partie naturellement peu durable,formée des cellules vivantes de bois où se situe la circulationde la sève minérale ou brute de l’arbre. Il se développe entrele bois parfait, constitué de cellules mortes (également appeléduramen), et l’assise cambiale, génératrice de cellules etresponsable de la croissance en diamètre des arbres.

L’aubier et le bois parfait peuvent, dans la plupart des cas, êtredifférenciés par la couleur.S’il n’est pas naturellement durable, le bois peut égalementfaire l’objet d’un traitement de préservation adapté. Dans cecas, il est possible de sélectionner une essence dont le dura-men est imprégnable.À défaut, le traitement, principalement par autoclave, restepossible. La présence d’aubier, en proportion variable suivantles essences, facilement imprégnable, facilite alors la protec-tion du bois de cœur, naturellement plus durable, et en assu-rer une meilleure longévité.

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Essence Classe 2(a)

Imprégnabilitédu bois parfait (d)

Classe 1(a)

Imprégnabilitéde l’aubier (d)

Classe 3(b)

Classe 4(c)

Pour les essences feuillues tempérées

(a) Sans limitation de durée de service.

(b) Pour des durées de service de l’ordre de 25 ans indépendammentde déformations à maîtriser séparément.

(c) Le comportement et la durée de service dépendent de nombreuxfacteurs liés au sol, climat, exposition, section de pièces…L’appréciation est donnée ici pour une durée moyenne de plus de10 ans sans attaque significative. Il n’est pas non plus tenu compte de la section des bois qui,toutes choses égales par ailleurs, peut retarder la rupture despièces attaquées par la pourriture.

(d) Classes d’imprégnabilité :

• Imprégnable : facile à traiter, le bois scié peut être pénétré complètement avec un traitement sous pression.

• Moyennement imprégnable : assez facile à traiter, habituellement une pénétration complète n’est pas possible,mais après 2 ou 3 heures de traitement sous pression, une pénétration latérale de plus de 6 mm peut êtreatteinte dans les résineux et une large proportion des vaisseaux peut être pénétrée dans les feuillus.

• Peu imprégnable : difficile à traiter, 3 à 4 heures de traitement sous pression ne peuvent donner plus de3 à 6 mm de pénétration latérale.

• Non imprégnable : virtuellement impossible à traiter, peu de produit de préservation absorbé même après4 heures de traitement sous pression. Pénétrations latérale et longitudinale minimales.

oui -ouiRobinier oui oui -

oui non imprégnableouiChêne rouvreet pédonculé oui oui imprégnable

oui non imprégnableouiChâtaignier oui oui moyennement imprégnableoui -ouiNoyer oui non -oui peu imprégnableouiOrme non non imprégnable

oui non imprégnableouiChêne rouged’Amérique non non imprégnable

non -nonTilleul non non -non moyennement imprégnablenonPeuplier non non peu imprégnablenon imprégnablenonHêtre non non imprégnablenon moyennement imprégnablenonFrêne non non moyennement imprégnablenon imprégnablenonÉrable non non imprégnable

non -nonBouleau non non -non imprégnablenonCharme non non imprégnable

Pour les essences résineuses tempérées

Essence Classe 2(a)

Imprégnabilitédu bois parfait (d)

Classe 1(a)

Imprégnabilitéde l’aubier (d)

Classe 3(b)

Classe 4(c)

oui peu à non imprégnableouiPin noir d’Autricheet laricio non non imprégnable

non peu à non imprégnablenonÉpicéa non non peu imprégnablenon moyennement imprégnablenonSapin non non moyennement imprégnable

oui -ouiCèdre oui non -oui non imprégnableouiDouglas oui non moyennement imprégnableoui non imprégnableouiMélèze oui non moyennement imprégnableoui non imprégnableouiPin maritime oui non imprégnableoui peu à non imprégnableouiPin sylvestre oui non imprégnable

Source CNDB - www.cndb.org - 2006

Source CNDB - www.cndb.org - 2006

Durabilité naturelle permettant d’utiliser le bois sans traitement dans les classes derisques et imprégnabilité du bois parfait et de l’aubier, d’après la norme EN 350-2

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Territoires & Bois ■ Le bois en revêtement extérieur et son entretien

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Le traitement de préservation permet de garantir la résistancedu bois face aux attaques des insectes et des champignons.

Si pour accéder à la classe de risques 2, les bois sont sim -plement trempés quelques minutes au contact avec des pro-duits en phase aqueuse, les choses diffèrent pour un bardage.Pour un bois ne répondant pas à la classe de risques 3 ou 4, unprocédé de traitement en autoclave est souvent la solution.

Le bois est placé sous vide pour ôter l’air emprisonné dans sescellules. Ensuite, un produit de traitement en phase aqueuseest injecté sous pression afin qu’il pénètre dans le bois, durant

une période plus ou moins longue selon l’essence.

Les produits insecticides et fongicides utilisés sont des selsminéraux hydrosolubles, comme le chrome (agent fixateur),le cuivre (fongicide), l’arsenic ou le bore (insecticides). Maisdepuis 2005, et la mise en application de la Directive Biocideeuropéenne, ces sels hydrosolubles ont été en partie rempla-cés par des molécules bien moins nocives.

Parallèlement à ce traitement courant, la recherche bat sonplein afin de développer des alternatives à l’impact environne-mental moindre.

LE TRAITEMENT DE PRÉSERVATION

Les traitements applicables au bois :préservation et finitionDans le cadre d’un revêtement extérieur en bois, l’essence sélectionnée peut se révélernaturellement durable par rapport à la classe de risques définie. Le bois peut alors êtreposé sans autre considération. Par contre, si l’essence n’est pas naturellement durable,un traitement de préservation devient obligatoire, mais il faut s’assurer que le bois estimprégnable. Dans le cas contraire, il convient de choisir une nouvelle essence.Enfin, il existe d’autres formes de traitement du bois, les traitements de finition, dont lavocation est d’ordre esthétique mais également de protection.

Exemple d’un système de traitement du bois par autoclave

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Parmi ces innovations prometteuses, on peut évoquer lamodification du bois par traitement thermique. Cette tech-nique consiste à chauffer progressivement le bois, sousatmosphère inerte, jusqu’à une température seuil à partir delaquelle se produit un réarrangement des molécules.Autre piste, l’oléothermie, c’est-à-dire la modification par deshuiles chauffées. Le bois est plongé dans deux bains succes-sifs, à températures différentes : d’abord un mélange d’huilesvégétales (lin, huile essentielle…), puis d’adjuvants naturels.Dernières recherches en cours, la modification par acétylationqui fait réagir un composé chimique avec le bois, déclenchantainsi une modification pour rendre le bois hydrophobe.

Grâce à un traitement de préservation, des essences localestelles que le douglas, le mélèze, le pin sylvestre… peuventêtre utilisées en classe de risques 4.

LE TRAITEMENT DE FINITIONLes surfaces en bois, laissées naturelles et soumises aux intem-péries, subissent un changement de couleur, allant du brunclair au gris foncé. Ceci n’engendre en aucun cas une diminu-tion de la stabilité mécanique du bois.Les maîtres d’ouvrage qui ne souhaitent pas voir muer l’aspectdu bois peuvent choisir une finition appliquée au bardage.Celle-ci a une double fonction : elle assure la décoration durevêtement et le protège superficiellement des intempéries,notamment des rayons UV et de la pluie. De façon facultative,les systèmes de finition peuvent également assurer une pro-tection complémentaire contre les champignons et insectes.

La gamme de produits de finition est très variée. On les classeen quatre familles : vernis, lasures, peintures et saturateurs.

■ Les vernis sont des produits transparents et généralementincolores qui mettent bien en valeur le bois. Mais l’absencede pigments les rend particulièrement vulnérables au rayon-nement solaire.

■ Les lasures sont des produits transparents ou semi-transpa-rents laissant visible la texture et la teinte du bois. Latransparence est fonction des pigments qui protègent lebois des rayons UV. Plus il y a de pigments, plus le bois estprotégé. Mais il convient de choisir des teintes moyennescar les teintes très sombres favorisent l’apparition de gerces.

■ Les peintures sont opaques et colorées, offrant une bonneprotection aux rayons UV car elles sont filmogènes. Mises enœuvre en phase solvant ou aqueuse, elles doivent êtremicroporeuses, c’est-à-dire perméables à la vapeur d’eau etimperméables à l’eau pour que s’effectuent les échanges devapeur d’eau entre le bois et l’atmosphère.

■ Les saturateurs sont des produits à base d’huiles naturellesqui permettent d’anticiper le changement de teinte du bois.Avec un saturateur de couleur grise, les effets d’un chan -gement irrégulier de la couleur du bardage sont gommés.

Le choix du type de finition dépend de l’effet visuel recherché,et du temps que le maître d’ouvrage est prêt à consacrer à l’en-tretien de son bardage.

Pour cette demeure dans le Brabant wallon, prise en photo en décembre 2007, un traitement de finition (une sous-couche et une lasure) a été appliqué en 1996 au corps dela maison. L’été précédant la prise de vue, la tour a fait l’objet d’un égrenage puis une nouvelle lasure a été appliquée - Photo : © Architecte Joël Coupez

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Territoires & Bois ■ Le bois en revêtement extérieur et son entretien

Tous les revêtements extérieurs requièrent des interventionsrégulières, quel que soit le matériau de façade. Seuls les coûtset la fréquence peuvent varier. On confond très souvent entre-tien et rénovation. La différence entre ces deux notions résidedans la lourdeur des travaux à accomplir : la rénovation met enœuvre des travaux plus lourds que l’entretien.

En ce qui concerne les finitions appliquées aux lames en bois,leurs qualités d’aspect et de protection se patinent au coursdu temps. Elles demandent un entretien régulier. Si ce derniern’est pas réalisé correctement, une rénovation s’imposera.

En matière d’entretien, un bardage en bois doit être observérégulièrement. Il s’agit surtout d’un contrôle des fixations, desjoints et de la lame d’air de ventilation.

La fréquence de rénovation est directement liée au produit definition qui a été utilisé. Les progrès techniques permettent detrouver sur le marché des références nouvelles qui réduisentfortement la fréquence de ces rénovations.Quoi qu’il en soit, une prise en charge précoce des premierssignes d’altération est une option très peu onéreuse qui a lemérite de garantir la pérennité d’un bardage en bois.

LES NOTIONS D’ENTRETIEN ET DE RÉNOVATION

Entretien, rénovation et restaurationdes bardages extérieurs en boisUn bois qui a subi un traitement de préservation n’a plus besoin d’aucun suivi.Par contre, les produits de finition ont tendance à se dégrader dans le temps, perdantde ce fait de leurs qualités visuelles et leur pouvoir de protection. Ils nécessitent unentretien plus ou moins régulier en fonction du type de produit de finition utilisé, etdonnent lieu à une rénovation périodique.Pour les bardages laissés naturels, et patiné par le temps, on peut souvent retrouverleur couleur d’origine en entreprenant une restauration.

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Quelques facteurs qui influencent la tenue d’une finition dans le temps*

L’acidité du boisL’acidité du bois varie en fonction des essences. Une acidité élevée (pHinférieur ou égal à 4) peut accélérer le durcissement de certaines finitions,notamment les produits à base de résines acryliques. Ce durcissement troprapide diminue les performances du film.

Essence de bois Acidité (pH)FrêneHêtre

Pin sylvestrePin des Landes

SapinÉpicéaPeuplierChêne

ChâtaignierDouglas

Western red cedar

6

Espècesnon ou

peu acides

5,5

4,5 à 5

3 à 4 Espècesacides

2,5 à 3

En outre, l’acidité peut contribuer à corroder les pièces métalliques aveclesquelles le bois est en contact, et provoquer l’apparition de taches de rouille.Aussi préconise-t-on toujours d’utiliser une quincaillerie inox.Enfin, pour ces essences acides, l’application à la surface du bois d’une“couche isolante” du type bouche-pores est conseillée.

La présence de résineLes espèces résineuses (épicéa, sapin, mélèze, pin sylvestre, douglas…)contiennent des quantités plus ou moins importantes de résine. Sous l’actionde la chaleur du soleil liée à l’ensoleillement par exemple, les résines seliquéfient et exsudent au travers des finitions. À terme, cela conduit à unedégradation de la finition (cloquage).L’importance de ce phénomène dépend des conditions de séchage du bois, del’essence, ainsi que de la teinte du bois et de celle de la finition. En effet, plusles teintes seront foncées et plus le réchauffement de la surface seraimportant.Pour éviter ce problème, il convient d’utiliser des bois séchés artificiellementà une température d’au moins 60 °C afin de permettre une cristallisation dela résine à l’intérieur du bois.* Source : S. Charron, IR. - Laboratoire “Matériaux de gros œuvre et de parachèvement” - CSTC

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LA DURÉE DE VIEDES PRODUITS DE FINITIONParmi les quatre familles de produits de finition, des solu-tions se révèlent plus ou moins adaptées au bois.

■ Les vernis ont une durée de vie, en extérieur, assez courte :d’un à trois ans. Par ailleurs, comme ils sont filmogènes, leurdégradation par écaillage rend longues et onéreuses lesopérations de préparation du support avant rénovation. Cetype de produit est donc peu recommandé en façade.

■ Les lasures, en général, sont à renouveler tous les 3 à 5 anspour les façades sud et tous les 8 à 10 ans pour les façadesnord. Elles offrent l’avantage de se dégrader de manièrehomogène par farinage ou érosion, ce qui facilite les opéra-tions de rénovation : une simple brosse suffit.

■ Les peintures exposées en façades sud et ouest nécessitentun entretien tous les 5 à 10 ans, et bien au-delà pour lesfaçades non-exposées. Les peintures de couleur claireapportent une tenue maximale. Étant filmogènes, elles sedégradent par écaillage, ce qui implique un ponçage préa -lable au renouvellement.

■ Les saturateurs réclament un entretien très fréquent car lessurfaces doivent être cirées, une opération à renouvelerdeux fois par an. Bien que non filmogènes, un léger pon -çage avant rénovation est préconisé pour disposer de pores“bien ouverts”.

LA RESTAURATIOND’UN BARDAGE EN BOISUn bardage en bois laissé naturel, et dont les lames ont griséaprès quelques décennies, peut souvent retrouver sa couleurd’origine. Pour ce faire, on recourt à des produits vendusdans le commerce sous l’appellation de dégriseurs, voire deproduits nettoyants ou de restauration. Conçus à l’originepour des surfaces horizontales en bois comme les terrasses, ilsfonctionnent en général aussi bien sur les surfaces verticales.

Ces additifs s’utilisent sur des bardages préalablement impré-gnés d’eau. On y applique le produit dégrisant avec un pin-ceau ou un rouleau synthétique. Les parties à nettoyer plusparticulièrement sont frottées avec une brosse. Ce procédédemande rinçage abondant à l’eau.À noter que certains produits, avec des ingrédients dangereuxet corrosifs, doivent être employés avec précaution.

Façade d’un bâtiment professionnel revêtue d’un bardage en afzelia, un bois exotique adapté naturellement à la classe de risques 4, sur lequel un traitement de finition detype lasure a été appliqué - Photo : © La Fibre Comm.

Exemple d’action d’un dégriseur - Photo : © Rubio®

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Presque dix ans plus tard, le bardage en douglas apporte des nuances de couleurs chaleureuses qui favorisent l’intégration urbaine du bâtiment - Photo : © La Fibre Comm.

L’extension de la CCILB avait pour objectif premier de créer unCentre d’Entreprises, lieu propice à l’éclosion de nouveauxtalents, et d’offrir au personnel de la Chambre des locaux plusvastes, aptes à accompagner son développement.À la demande d’une banque qui souhaitait louer une partie dela future construction, le projet s’est finalement concrétisé parl’adjonction d’une tour dédiée à la CCILB, rappelant par sontraitement architectural l’ancienne maison communale, à lamanière d’une parenthèse que l’on fermerait.

Soucieuse de mettre en avant les richesses de son territoire,la CCILB a fait le choix de matériaux naturels emblématiquesde la province. Tout d’abord la pierre, sous la forme de grésschisteux, qui habille la tour. Ensuite le bois, très présent en

façade, mais également mis à contribution dans la structure dubâ timent et les châssis. Ainsi le hall d’entrée et les salles deré u nion permettent de découvrir de belles charpentesarquées en bois résineux lamellé-collé. Au niveau des châssis,on retrouve aussi du bois lamellé-collé en chêne du pays.

Ce qui marque le plus en découvrant ce bâtiment, c’est sonbardage en douglas. Ce bois a subi un traitement de préserva-tion, en autoclave, et aucune autre intervention. Avec letemps, il se patine, concourant à une meilleure intégration del’édifice dans ce paysage urbain à dominante grise.Fort de ce résultat particulièrement apprécié des habitants, dupersonnel, des visiteurs… le projet est devenu un point derepère important dans la commune. ❖

Territoires & Bois ■ Le bois en revêtement extérieur et son entretien

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Au travers de la réhabilitation et de l’extensionde l’ancienne maison communale de Libramont,la Chambre de commerce et d’industrie duLuxembourg belge (CCILB) s’est positionnée en faveur d’une architecture contemporaineprivilégiant les matériaux provinciaux, au premier rang desquels le bois et la pierre.

••

LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU LUXEMBOURG BELGE À LIBRAMONT :

Un bardage en bois local,sans la moindre finition

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cara

ctér

istiq

ues

de l’

ouvr

ageAnnées de construction : 1999-2001

Durée des travaux : 18 moisSurface (SHON) : environ 1 840 m2 au total, à raison de

- 539 m2 en 3 niveaux (banque)- 732 m2 en 3 niveaux (Centre d’Entreprises)- 484 m2 en 4 niveaux (tour de la CCILB)

Coût (HTVA) : environ 2 500 000 €

Maître d’ouvrage :Chambre de Commerce et d’Industrie du Luxembourg belgeMaître d’œuvre :Association momentanéePhilippe JourdanTél. : +32 (0)61 22 40 03E-mail : [email protected]& Luc De PotterTél. : +32 (0)84 31 38 80E-mail : [email protected] de construction :Houyoux ConstructionsTél. : +32 (0)84 31 10 68E-mail : [email protected]

En 2001, à peine posé, le douglas présentait la teinte si caractéristique de cette essence, entre rose saumon et brun rougeâtre - Photo : © Étienne Cassart

Autr

e re

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Bernadette Thény, Directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Luxembourgbelge, connaît particulièrement bien ce dossier pour l’avoir suivi depuis sa genèse.Face à une demande assez difficile à satisfaire, intégrer harmonieusement des matériaux naturelsen extension d’un bâtiment existant, elle se félicite de l’imagination des architectes et du bien-fondé d’un choix imposé : celui en faveur du douglas en bardage extérieur.

Si pour la CCILB, le fait de valoriser les ressources naturelles localesétait une exigence, Bernadette Thény ne cache pas sa joie évoquantle concours d’architecture car « le projet lauréat était issu de l’imagi-nation d’un tandem d’architectes appartenant eux-mêmes à la pro-vince de Luxembourg ». Des architectes qui, de son point de vue,« ont bien compris l’esprit qui était le nôtre. Aux matériaux, ils ontassocié le savoir-faire d’entreprises locales. Sur le chantier, les entre-preneurs éprouvaient une certaine fierté à contribuer à l’essor dunouveau bâtiment de l’institution les représentant ».Visiblement très satisfaite par le travail accompli et l’excellence desrapports humains avec l’association momentanée d’architectes, laDirectrice générale ne passe pas sous silence leur différent quant aubois. « Les architectes auraient aimé que le bardage soit réalisé encèdre, une essence de bois bien plus stable et qui compte moins denœuds que le douglas. Nous avons imposé le choix du douglas pourplusieurs raisons. Tout d’abord, il s’agit d’une essence locale, quid’ailleurs a été mise à notre disposition par la commune deLibramont. Les grumes ont été sciées à deux pas d’ici. Autre avan-tage du douglas, c’est un bois qui vieillit naturellement, avec unetendance au grisonnement très agréable à l’œil. Enfin, ce bois nedemande aucun entretien dans le temps ».

Effectivement, de la théorie à la pratique, « ce bardage n’a subi aucunentretien depuis 9 ans ! Et rien n’est prévu pour le futur, on le laissetel quel ! On espère qu’il continuera à perdurer avec cet aspect en -core de longues années car nos visiteurs sont admiratifs devant cettefaçade. Quand, en plus, ils ont visité l’intérieur, unanimement ilsjugent que nous avons là un très bel outil de travail ».« Le changement de teinte qu’a connu l’ouvrage est très apprécié, lebardage s’est bonifié, il est devenu plus joli » renchérit BernadetteThény. « Le bois est maintenant en harmonie avec les autres maté-riaux. Il a changé de couleur très vite et revêt aujourd’hui l’aspect quenous avions anticipé ».Pour autant tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Éternelledualité, « nous avons quand même pas mal de visiteurs qui s’é -tonnent de ce changement de teinte et se demandent pourquoi nousne procédons pas à un traitement pour redonner au bois sa couleuroriginelle. D’autres personnes trouvent le résultat actuel très beau.Il y a toujours deux poids, deux mesures ; alors nous expliquonsquelle a été notre démarche ».Au moment de clore notre tête-à-tête, Bernadette Thény décerne fina-lement au bois le plus beau des satisfecit : « si c’était à refaire, nousentreprendrions la même chose ! ».

« Ce bardage n’a subi aucun entretien à ce jour ! »

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Sur l’ancienne place d’Armes de la Ville de Namur trônait,en surface, un parking. Avec le transfert sous terre de cetéquipement, l’espace aérien est offert aux piétons. Grâceà l’utilisation du bois, une terrasse urbaine voit le jour.Un aménagement peu contraignant et à l’identité forte.

Vue générale sur le projet qui, humide, projette de magnifiques reflets acajou - Photo : © Jean-Luc Laloux

De nombreux mois se sont écoulés entre l’idée de réalisercette terrasse urbaine en bois et sa concrétisation. Fin desannées nonante, le choix de la fibre ligneuse posait questions !

Les partenaires de ce projet, au premier rang desquels lesServices Techniques de la Ville de Namur et le bureau d’archi-tectes Atelier 4D, ont donc mené une réflexion poussée sur lesactivités admises sur cette surface. Ensuite, ils sont partis à ladécouverte d’exemples, notamment étrangers.Ils en sont revenus avec des certitudes : il fallait recourir à unbois très dur et extrêmement durable. Une enquête a démon-tré que l’on ne pouvait pas utiliser une essence locale. Il fallaitun bois exotique, on a retenu l’ipé. Celui-là même qui a servipour réaliser le parvis de la Bibliothèque Nationale de France.

Du point de vue constructif, la terrasse est réalisée au moyende panneaux en acier galvanisé et bois de 180 x 180 cm, pré-construits en atelier. Les lames en ipé de 38 mm d’épaisseur,laissées naturelles, sont fixées par en dessous. Entre chaqueplanche, un profilé métallique traité avec une matière antidé-rapante permet de prévenir les risques de glissance.Ces panneaux sont fixés à des plots de hauteur variable, com-pensant la déclivité du sol voulue pour l’écoulement des eaux.

Depuis son installation, cette terrasse en bois n’a nécessitéaucun entretien spécifique. Un nettoyage sous pression et laterrasse redevient neuve !Désormais partie intégrante du paysage de la cité, jeunes etmoins jeunes se la sont appropriée, tout naturellement. ❖

LA PLACE D’ARMES À NAMUR :

Une terrasse en bois traversele temps, sans entretien

Territoires & Bois ■ Le bois en revêtement extérieur et son entretien

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age QU’EN PENSENT LES SERVICES TECHNIQUES DE LA VILLE DE NAMUR ?

La parole à Michel VandeputDirecteur des Services Techniques de la Ville de Namur

Aux avant-postes depuis le début, alors que le programme n’était encore qu’uneesquisse, Michel Vandeput a travaillé main dans la main avec les architectes. Un anavant la finalisation du projet, les interrogations autour du bois étaient légions!

« Sous le poids des écologistes, notre première démarche aété de trouver un bois belge, sinon européen, capable derépondre à nos attentes. Ils étaient totalement opposés àl’utilisation d’un bois exotique, craignant de contribuer à ladéforestation et à la pollution des forêts du sud.Aucune essence locale ne pouvait convenir. À cette époque,les traitements n’étaient pas assez évolués pour s’y risquer.Nous n’avions d’autre choix que de nous orienter vers unbois exotique. Nous avons sélectionné l’ipé car c’est unbois imputrescible et qui présentait l’énorme avantaged’être considéré, en ce temps, comme un déchet des forêtsprécieuses. Nous avons trouvé la possibilité de faire venirdes bois issus d’une exploitation durable, de ce fait leprojet a été accepté !

Après sa construction, la terrasse a immédiatement trouvéson public. Le bois attire et, outre son aspect esthétique, il

est très favorable à la convivialité. Mais cet aménagementfonctionne aussi parce que nous avons anticipé les situa-tions délicates. Par temps de pluie ou de gel, la glissance estun phénomène à prendre en compte. Le piéton doit dispo-ser d’un chemin alternatif pour contourner la terrasse.Par contre, nous n’avions pas prévu l’engouement pour celieu. Aujourd’hui, la terrasse accueille des chapiteaux, desforains… ce qui n’était pas prévu à l’origine. Avec lescamions qui empiètent, il est nécessaire de remplacerquelques planches de temps en temps.

Hormis ce désagrément dû à un usage qui ne devait pasêtre le sien, elle devait rester piétonne, cette terrasse pré-sente une excellente durabilité. Pour son entretien, un net-toyeur sous pression suffit. Pour les chewing-gums, unepalette de peintre fixée à un long manche permet de lesdécoller. C’est bien plus simple qu’avec des pavés ! »

Années de construction : 1998-1999

Durée des travaux : 12 mois

Surface (SHON) : 1 800 m2 pour la terrasse en bois

Coût de la construction (HTVA) : environ 825 000 €

Maître d’ouvrage :

Ville de Namur

Maître d’œuvre :

Atelier 4D

Tél. : +32 (0)81 21 48 20 - E-mail : [email protected]

Entreprise de construction :

De Graeve s.a.

Tél. : +32 (0)81 22 77 81 - E-mail : [email protected]

Les panneaux préfabriqués sont fixés sur des plots de hauteurs différentes pour préserver la planéité de la terrasse et créer des marches d’accès - Photo : © Atelier 4D

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Les panneaux en bois sont à l’aise partout ! Après une périodedurant laquelle ces produits furent essentiellement réservés àdes usages intérieurs, les progrès en matière de protection auxintempéries leurs ont permis de venir habiller, avec bonheur,les façades extérieures.Léger et peu fragile, le panneau d’extérieur s’impose commeune alternative attrayante face au crépi ou à l’enduit peint.Jouant sur les couleurs et les effets de matière, il suscite unintérêt grandissant chez les architectes et designers.Comme il s’agit de composants de grandes dimensions, ilsoffrent aux créateurs des possibilités d’expression jusqu’alors

réservées aux parements en pierre ou en acier. En effet, cespanneaux permettent de travailler des motifs de façades trèscontemporains, jouant avec des joints creux qui rythment latrame des panneaux.

Ces composants font preuve d’un excellent comportementface aux agents atmosphériques et ne réclament pas d’entre-tien. Pour autant, il est impératif que ces panneaux soientprotégés sur les 6 faces. Après, il est même possible de les per-sonnaliser, selon leur nature, grâce à une lasure, une peinturemicroporeuse, un revêtement plastique épais (RPE).

LES PANNEAUX EN BOIS

Au-delà de leurs origines, l’un étant un produit de type industriel, l’autre reflétant plusune forme d’artisanat, panneaux et bardeaux s’opposent par la taille.Les panneaux bois d’extérieurs sont des éléments de grandes dimensions, le plussouvent prêts à poser. Ils séduisent par un style moderne et contemporain.Les bardeaux sont quant à eux le reflet du passé mais, aujourd’hui, on redécouvre ceproduit basique aux multiples applications et avantages.

Exemple d’utilisation de panneaux en bois à Eupen - Architecte : Atelier Weiherhof - Photo : © La Fibre Comm.

Territoires & Bois ■ Le bois en revêtement extérieur et son entretien

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AUTRES EXEMPLES DE REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS EN BOIS :

Les panneaux et les bardeaux

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Les toitures en bardeaux de bois proviennent d’un savoir-faireancestral. Surtout observée dans les régions montagneuses,cette application peut convenir à toutes les latitudes, en choi-sissant une essence de bois adaptée.Plus récemment, le bardeau s’est emparé des façades.Alternative au bardage classique, il se prête volontiers à l’ha-billage des murs pour un rendu très esthétique, peu onéreuxet d’une rare solidité.

La mise en œuvre des bardeaux est simple et rapide. Ils

peuvent être cloués ou, encore mieux, agrafés très facilementsur les tasseaux à l’aide d’une agrafeuse pneumatique.

Les bardeaux en bois peuvent être exposés sans aucun pro -blème aux intempéries sans traitement spécifique.En matière de durée de vie, une toiture en bardeaux présenteune durée de vie supérieure à son pendant en ardoise. Ainsi,pour un bois sans contact avec le sol, la durée de vie est de 30à 50 ans avec du peuplier, du sapin ou de l’épicéa ; ou 60 à 120ans avec du mélèze, de l’orme ou du châtaignier.

LES BARDEAUX DE BOIS

Exemple de revêtement extérieur avec des bardeaux, sur le site de Worriken à Bütgenbach - Photo : © La Fibre Comm.

Le pavillon forestier “Kaolin” à Libin dispose d’une toiture réalisée au moyen de bardeaux - Photo : © La Fibre Comm.

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Le bois et les bâtiments culturels

Document réalisé par Valbois RN.

La restauration de l’aile nord du château du Val Saint-Lambert à Seraing - Architecte : Dethier & Associés - Photo : © Pierre Lheureux

Pour retrouver d’autres bâtiments publics et privésd’intérêt collectif où le bois s’illustre :

www.territoiresetbois.org