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Deuxième partie tentative d'interprétation des déformations observées aux tunnels du Fréj us et du Gran Sasso par P. Berest, P. Habib, Nguyen Minh Duc Laboratoire de Mécanique des Solides (Groupe Commun École Polytechnique, ENSM Paris, ENPC Équipe de Recherche associée au CNRS) École Polytechnique Palaiseau France. Quelles sont les caractéristiques mécaniques d'un massif rocheux comme celui où a été creusé le tunnel du Fréjus? La réponse à cette question est tout à fait nécessaire si I'on veut déterminer par le calcul la courbe de convergence du rocher et il est bien évident que plus la définition mécanique du comportement de la roche sera précise, meilleu re sera la cou rbe caractéristique obtenue. Jusqu'à présent, il ne semble pas qu'une telle courbe ait fait I'objet de détermination expérimentale directe, et pourtant elle est essentielle pour le calcul du soutènement d'un tunnel. ll est donc extrêmement tentant de prof iter du creusement de tunnels comme ceux du Fréjus et du Gran Sasso pour essayer de répondre à une question qui, on le verra au cours de cette étude, laisse I'ingénieur encore assez désarmé. a) Tunnel de Fréius Les calcschistes du Mont Fréius apparaissent, d'après les essais en laboratoire effectués sur les échantillons prélevés du côté français et du côté italien, comme un matériau assez constant sur une dizatne de kilomètres. Les résultats des essais mécaniques sur des carottes obtenues par sondage indiquent des résistances à la compression simple de I'ordre de 100 MPa et un comportement fragile, ce qui correspond en général à des courbes intrinsèques très ouvertes au voisinage de I'origine. Les modules d'élasticité sont de I'ordre de 50 000 MPa et les effets différés sont insignifiants avant la rupture. Ce matériau est donc très résistant. Cependant il est probable qu'il n'est pas représentatif du massif lui-mêffiê, car ce dernier est fortement fissuré; la schistosité très apparente, inclinée au front à 30o sur I'horizontale modifie de toute évidence les propriétés de I'ensemble, et cela d'autant plus que des traces de graphite diminuent le frottement entre les facettes des fissures de la roche. D'une façon empirique, on peut dire qu'un observateur averti devant un tel massif peut estimer sa résistance à la compression à 30 MPa et son angle de frottement REVUE F RANçAISE DE GEOTECHN IOUE N UME RO 1 2 interne à 30'pour tenir compte à la fois des essais, de la dilatance et de la présence du graphite. On peut estimer le module d'élasticité du massif à20000 MPa, peut-être même moins, lorsque les fissures peuvent s'ouvrir. Mais au sein du massif, sous un recouvrement de plusieu rs centaines de mètres, les f issu res sont complètement fermées : la vitesse de propagation des ondes sonores (parallèlement à la schistosité) est de I'ordre de 4000 m/s à 5000 m/s dans le massif sain, alors qu'autour de la galerie dans la zone desserrée elle diminue jusqu'à près de 2000 m/s. Sans vouloir comparer module statique et module dynamique, il apparaît une réduction de plus de 4 du module d'élasticité dynamique. Pour un calcul, une basse valeur du module d'élasticité n'est évidemment acceptable que pour une détente de la roche à partir d'un fort serrage initial. Par exemple au moment de I'ouvertu re de la galerie, la contrainte normale à la paroi du tunnel s'annule, on peut donc admettre dans la direction radiale un très bas module d'élasticité; par contre la contrainte tangentielle autou r du tunnel augmente par rapport à l'état initial. Le module de déformation dans cette direction est donc élevé. La question apparaît ainsi comme bien compliquée. De toutes façons, si I'on estime que I'effet d'échelle peut minorer au tiers la résistance et à la moitié le module d'élasticité, on peut se demander quelle est la signification des essais de laboratoire et penser qu'on n'est pas loin de I'arbitraire. Les calcschistes du Fréjus sont anisotropes d'une façon évidente. La schistosité n'est pas rigoureuse- ment plane; à l'échelle centimétrique elle est même très tourmentée, tout en donnant une impression générale d'orientation. Cette anisotropie est très nette sur les diagrammes de convergence (fig. 1); la contraction du tunnel dans le sens perpendiculaire à la schistosité est plus grande que celle qui se produit dans le plan de schistosité; selon les sections examinées ces variations vont de +30 "/" à +100 o/o. En définitive, I'anisotropie de déformation paraît peu de chose si on la compare à I'incertitude apportée par 44

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Deuxième partie

tentative d'interprétation des déformations observées auxtunnels du Fréj us et du Gran Sasso

par

P. Berest, P. Habib, Nguyen Minh Duc

Laboratoire de Mécanique des Solides(Groupe Commun École Polytechnique, ENSM Paris, ENPC

Équipe de Recherche associée au CNRS)École Polytechnique Palaiseau France.

Quelles sont les caractéristiques mécaniques d'unmassif rocheux comme celui où a été creusé le tunneldu Fréjus? La réponse à cette question est tout à faitnécessaire si I'on veut déterminer par le calcul lacourbe de convergence du rocher et il est bien évidentque plus la définition mécanique du comportement dela roche sera précise, meilleu re sera la cou rbecaractéristique obtenue. Jusqu'à présent, il ne semblepas qu'une telle courbe ait fait I'objet de déterminationexpérimentale directe, et pourtant elle est essentiellepour le calcul du soutènement d'un tunnel. ll est doncextrêmement tentant de prof iter du creusement detunnels comme ceux du Fréjus et du Gran Sasso pouressayer de répondre à une question qui, on le verra aucours de cette étude, laisse I'ingénieur encore assezdésarmé.

a) Tunnel de Fréius

Les calcschistes du Mont Fréius apparaissent, d'aprèsles essais en laboratoire effectués sur les échantillonsprélevés du côté français et du côté italien, comme unmatériau assez constant sur une dizatne de kilomètres.Les résultats des essais mécaniques sur des carottesobtenues par sondage indiquent des résistances à lacompression simple de I'ordre de 100 MPa et uncomportement fragile, ce qui correspond en général àdes courbes intrinsèques très ouvertes au voisinage deI'origine. Les modules d'élasticité sont de I'ordre de50 000 MPa et les effets différés sont insignifiants avantla rupture. Ce matériau est donc très résistant.Cependant il est probable qu'il n'est pas représentatifdu massif lui-mêffiê, car ce dernier est fortementfissuré; la schistosité très apparente, inclinée au front à30o sur I'horizontale modifie de toute évidence lespropriétés de I'ensemble, et cela d'autant plus que destraces de graphite diminuent le frottement entre lesfacettes des fissures de la roche. D'une façonempirique, on peut dire qu'un observateur avertidevant un tel massif peut estimer sa résistance à lacompression à 30 MPa et son angle de frottement

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interne à 30'pour tenir compte à la fois des essais, dela dilatance et de la présence du graphite. On peutestimer le module d'élasticité du massif à20000 MPa,peut-être même moins, lorsque les fissures peuvents'ouvrir. Mais au sein du massif, sous un recouvrementde plusieu rs centaines de mètres, les f issu res sontcomplètement fermées : la vitesse de propagation desondes sonores (parallèlement à la schistosité) est deI'ordre de 4000 m/s à 5000 m/s dans le massif sain,alors qu'autour de la galerie dans la zone desserréeelle diminue jusqu'à près de 2000 m/s. Sans vouloircomparer module statique et module dynamique, ilapparaît une réduction de plus de 4 du moduled'élasticité dynamique. Pour un calcul, une bassevaleur du module d'élasticité n'est évidemmentacceptable que pour une détente de la roche à partird'un fort serrage initial. Par exemple au moment deI'ouvertu re de la galerie, la contrainte normale à laparoi du tunnel s'annule, on peut donc admettre dansla direction radiale un très bas module d'élasticité; parcontre la contrainte tangentielle autou r du tunnelaugmente par rapport à l'état initial. Le module dedéformation dans cette direction est donc élevé. Laquestion apparaît ainsi comme bien compliquée. Detoutes façons, si I'on estime que I'effet d'échelle peutminorer au tiers la résistance et à la moitié le moduled'élasticité, on peut se demander quelle est lasignification des essais de laboratoire et penser qu'onn'est pas loin de I'arbitraire.

Les calcschistes du Fréjus sont anisotropes d'unefaçon évidente. La schistosité n'est pas rigoureuse-ment plane; à l'échelle centimétrique elle est mêmetrès tourmentée, tout en donnant une impressiongénérale d'orientation. Cette anisotropie est très nettesur les diagrammes de convergence (fig. 1); lacontraction du tunnel dans le sens perpendiculaire à laschistosité est plus grande que celle qui se produitdans le plan de schistosité; selon les sectionsexaminées ces variations vont de +30 "/" à +100 o/o. Endéfinitive, I'anisotropie de déformation paraît peu dechose si on la compare à I'incertitude apportée par

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24

20

Fig. 'l Anisotropie de la convergence.

I'effet d'échelle, et sans nier son existence, on peutpresque négliger cette information en premièreapproximation si on se limite à une évaluation dusimple au double pour les déplacements : on verra plusloin que la précision ne va même pas jusque là.Examinons, maintenant, I'homogénéité du massif. on adit précédemment que rien de particulièrement netn'avait pu être décelé sur les échantillons prélevés ensondage; cependant I'aspect des parois de la garerie

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6,066 K m

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varie d'un point à un autre et les convergencesmoyennes sont différentes et présentent des effetsdifférés sans qu'une corrélation avec la hauteur durecouvrement (fig. 2) apparaisse clairement. Certes, lesplus grandes déformations ont été observées pour desrecouvrements supérieurs à 800 m, mais des conver-gences variant du simple au double ont été mesuréespour des recouvrements constants de 700 m et le plus .

grand recouvrement n'a pas été associé aux prlus

16

12

4,935 Km

temps en jours

4,994 f( m

temps fours

5,172 Km

temps jours

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25

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Fig. 3F réjus.

10

Profondeur en m

ct

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(|)g,

(|)trt)

q)

oc-)

F ig. 2 Convergence à |du recouvrement.

hauteur du recouvrement en m

mois en fonction de la hauteur

grandes convergences. Deux explications sont possi-bles" La qualité du massif varie d'un point à un autre;cette explication avait de toute évidence la faveur duchantier, et I'on peut dire même des deux chantiers.Son évidence saute aux yeux : en fonction deI'avancement il a fallu adapter les modes de travail, lessoutènements, etc. pou r mainten ir des parois dontl'état de fragmentation était visiblement différent. Onremarquera cependant qu'u ne variation diamétrale,(c'est-à-dire une convergence), supérieure à 2 ou 3 cmsignale obligatoirement que le massif rocheux estentré dans le domaine plastique. Ainsi avec unrecouvrement de 1 000 m, équivalent à une contraintehydrostatique de 25 MPa et un module d'élasticité de20 000 MPa, il vient avec R : 1 1 m :

AR:R+ p#1 cmtr

alors que la contrainte tangentielle à la paroi est de50 MPa, voisine ou supérieure à la résistance. Lorsquela convergence dépasse notablement cette valeur, uncertain volume de roche près de la paroi est entré enrupture. Une mesure des contraintes tangentielles, parexemple par un essai au vérin plat, ne permet pas alorsde mesurer la contrainte maximale Subie par la rocheet est tout au plus une mesure de la résistancerésiduelle de la roche. De la même façon, on peut direqu'il est très difficile de décider de la résistance initialedu massif, comme on I'a fait précédemment, rien qu'enle regardant de I'intérieur de la galerie, c'est-à-direaprès la perturbation apportée par la perforation. De

sorte qu'une autre explication de I'inhomogénéité dumassif peut être avancée, qui consiste à dire que la

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Déplacement radial en profondeur au tunnel du

qualité de la roche est presque partout la même, maisque les contraintes naturelles ne sont pas homogènes.En perçant le tunnel dans une zone Surcontrainte onf ibère davantage d'énergie et on a des déformationsplus grandes; une convergence de 50 cm ne perturbepas les parois d'une galerie de la même façon qu'uneconvergence de 5 cm. En somme, est-ce la forteconvergence qui entraîne la forte fissuration, ou laforte fissuration qui entraîne la forte convergence? Quia fait l'æuf, qui a fait la poule? ll est certainementdifficile aujourd'hui de trancher, même si les observa-tions du fluage des calcschistes, notamment autour durevêtement de I'ancienne galerie ferroviaire, peuventpermettre d'espérer une harmonisation des contraintesavec le poids des terres. D'autant plus que les deuxexplications ne s'opposent pas et peuvent même sesuperposer. Ne pouvant lever cette ambiguÏté, il faudraen tenir compte dans I'interprétation.

Pour tenter de comprendre ce qui s'est produit au seindu massif dans les zones de forte convergence, il estsouhaitable évidemment de disposer d'un peu plusd'informations que les simples variations diamétrales.On va donc examiner les sections où des mesures enprofondeur ont été faites. Bien entendu elles ont étéimplantées en fonction des risques pressentis et pasobligatoirement en fonction des convergences rencon-trées. On a réussi cependant, en ltalie, à obtenir unesection vraiment intéressante avec une convergencemoyenne de I'ordre de 30 cm (fig. 3). ll est remarquableque du côté France des résultats analogues ont étéobtenus; la figure 4 reproduit des mesures publiéespar E. Tincelin (1978) et elles sont tout à fait

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ts ropueuap os arugu nd e uo la (x) osnalnop onbrsÂqduotlpcllluôts oun luo suteuoc l(uosslo6 op luotct#aocal 'acuplpltp el) ocuBuodrur,p ned luo sellque.redsutBuoc anb g.rluotu luo sonbr.rgrJnu suollecllug^ socl'(0zol 'cno qull û uaÂnôp ro lsarog) lueruossrcnop'rnp uotlcuol oJl?tueled'x lo c 'dr'(1 ,3 SoJlQtue.redsal red Iultgp lso ll lo g ornôlt el rns ?srlBrugr{3slso notlil"u np lupsstcnopBJ enbuogql luauouodruocol 'ssJnsou sol la auo?q} el JaJBdutoc op luessoJg}ulluotuoJ?tlncryed llBlg ll 'notlil.u lol un suBp utBJJolnosun,p oJq!l!nb?,1 luotuol?lduoc zossp glleJl lueÂecnc qu!l^l ueÂnôp le lsoJag 'y[y\l llueruessrcnoppr unoluosgld selstrlcsclpc sop luotuolroduoc ol anb ltes ug

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P -- 25"

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P; = 0,2 MPa

E = 50000 MPa

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FE= 2 *ç--3--*?=

20 25 30 35 40Fc Coeff icient minorateur de la résistance à la

compression simPle

35'40'

ft

Fig. 6 Schéma élastoplastique radoucissant (tunnel du Fréius).

la notion de radoucissement se maintenait lorsque le

nombre des surfaces de glissement, le nombre desfissures actives, devenait très grand (P. Habib, 1979), etsi dans un tel cas on n'était pas ramené au problèmeélastoplastique classique tel qu'il a été traité, parexemple par J. Salençon (1969). De toutes façon, la

comparaison des deux théories, élastoplastique par-faite et élastoplastique avec radoucissement, paraîtparti cu I ièrement i ntéressante.

On peut admettre les conditions aux limites suivantes :

fe massif est indéfini; le tunnel a la forme d'un troucirculaire de 11 m de diamètre, le soutènement parboulonnage est équivalent à une pression interne de0,2 MPa; le poids des terres, pou r u ne hauteu r derecouvrement de 1 200 m avec une densité de 2,7correspond à une pression hydrostatique de 32,4 MPa.Mais ce n'est pas encore suffisant et ilfaut faire encorequelques hypothèses pour la valeur de la contraintelongitudinale qui peut, en particulier, créer desconditions d'écoulement en régime de face ou enrégime d'arête, cê qui complique le problème. En

définitive et en première approximation, oh peutaccepter une simplification raisonnable en supposantle milieu incompressible (, : 0,5), ce qui permetd'éviter le régime d'arête. Mais soulignons que

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I'analyse complète reste possible, même en tenantcompte de la compressibilité élastique et de la

dilatance plastique; l'intérêt de cette simplificationpour le calcul est explicité en annexe.

iompte tenu du nombre de variables, la comparaisonn'est pas facile, même avec les formules explicites deBerest et Nguyen Minh Duc, et il a fallu recourir à desabaques obtenues par ordinateur pour présenter lesrésultats en tenant compte de I'incertitude sur le

module d'élasticité, sur la résistance à la cornpressionsimple, I'angle de frottement interne, la pente duradoucissement, et les contraintes in situ. La figure 6indique les résultats théoriques pour des angles defrottement interne variant de 25 à 40o et pour lesparamètres d'écrou issage X variant de 1 (rupturebrutale) à 19 (valeur importante qui rapproche duschéma élastoplastique parfait). En abscisses on aporté un coefficient F" minorateur de la résistance à lacompression simple mesurée au laboratoire, priseégale à 100 MPa. F" représente I'effet d'échelle sur larésistance. En ordonnée, on a porté I'expression :

1oo.+.Ë

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I

Eu l0R 9=5o

9= 10"

25 30

Fc coefficient

35

minorateur

Q-15"

u=

R2,7 %

9= 2O'

Fig. 7 Schéma élastoplastigue parfait (tunnel du Fréius).

où u est le déplacement de la paroi, R le rayon dutunnel et FE le coeff icient minorateu r représentantI'effet d'échelle sur le module d'élasticité. La déforma-

tion de rc' ' urférence à correspondant à la courbe

moyenne de la figure 3, qui est théoriquement unehyperbole équilatère, est de 2,7 o/o. On voit qu'avec unerninoration raisonnable F=:2, on obtient pour X- 4une minoration acceptable de 3 à 4 pour F", lorsque <p

est compris entre 25o et 35o.

La figu re 7 indique les résu ltats théoriques pou r leschéma élastoplastique parfait dans les mêmes axes.Avec un coefficient minorateur F= : 3 on ne peuttrouver de solution lorsque g > 25o qu'avec desminorations de résistance F" ) 30, ce qui est tout à faitinacceptable. L'interprétation des observations réellesne paraît ainsi possible qu'avec le schéma radoucis-sant, mais pas avec le schéma élastoplastiqueclassique.

On a vu cependant qu'une incertitude existait vis-à-visdes contraintes naturelles qui règnent sur le tracé dusouterrain. La figure I indique les résultats théoriquesobtenus avec le schérna radoucissant en portant enabscisses un coefficient majorateur Fh du recouvre-ment; I'axe des Ordonnées est le même que celui desfigures 6 et71, le calcul initial est fait en supposant unrecouvrement de 1 200 m. Avec un minorateur raison-

REVUE FRANçAIsE DE GEorEcHNrouE NUMERo 12 49

de la résistance à lacompression simpfe

nabfe du module d'élasticité F=:2 et pour X- 4, lesrésultats obtenus sont expliqués par une maioration de1,5 à 2 de la pression initiale dans le massif lorsque Ivarie de 30o à 40o . Là encore u ne interprétationacceptable peut être trouvée dans le cadre théoriquedu radoucissement. La figure g indique la mêmeanalyse avec le schéma élastoplastique parfait, avec lesmêmes axes que ceux de la figure 8. Un coefficientmaiorateur du recouvrement de 5 à 6 est nécessairepour F=:2lorsque g varie de 30 à 40o, et une tellemémoire des contraintes tectoniques paraît véritable-ment invraisemblable pou r les calcschistes du MtFréjus, ce qui montre à nouveau que le schémaélastoplastique classique est insuffisant pour interpré-ter les observations faites dans le tunnel.

b) Tunnel du Gran Sasso

Tout ce qui vient d'être dit pour le tunnel du Fréjus estvalable pour le tunnel du Gran Sasso car les deuxouvrages sont très semblables, tant au point de vue desdimensions intérieures que de l'épaisseur du recouvre-ment. En particulier, étant donné I'imprécision del'évaluation du module d'élasticité, I'hypothèse deI'isotropie du massif est valable en première approxi-mation. De même I'homogénéité des marnes est unesupposition acceptable dans les mêmes conditions.

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1

tEu . f 0R

? =2dX=1X=2 9-3ooX=3

)Ë+

Pe = 32 ,4 M Pa (^..' 1200 m derecouvrement )

pi - 0,2 MPa

E = 50 000 MPa

v = 0,5

Rr= 100 MPa

X

xX

.X

--

--

--

--

1

2

3

4

9 -4oo

2,7 % FE = 1

FE= 2

34567

Fh coefficient maiorateur du recouvrement

Fig. 8 lnfluence des contralntes résiduelles ; æhéma élastoplastique radoucissant (tunnel du Fréjus).

u

-=R

REVUE FRANÇA|SE DE GEOTECHNIOUE NUMERO 12 50

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1

Fg

u l0R 9=100

u --R

2,7 %

9=2Oo

I =300

9=4Oo

45Fh coefficient

876

L'analyse de la comparaison entre les observationsdans le tunnel et les résultats théoriques peut donc êtrefaite très rapidement.

La figure 10 indique les déformations en profondeurautour du tunnel sous un recouvrement de 900 m demarne de densité 2,5, équ ivalent à u ne pressionhydrostatique de 22,5 MPa. Les mesures ont étéeffectuées par Baldovin, Lunardi et Al (1977).

La courbe moyenne des déplacements en profondeurautour du tunnel, en pointillé sur la figure 10, est unehyperbole; le point sur la paroi du tunnel correspond à

une déformation de référence 2,4 "/".

Les mêmes auteurs ont effectué des essais in situ pourla détermination des propriétés mécaniques du massif.L'estimation de l'élasticité et de la résistance de la

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maiorateur du recouvrement

marne a été faite à partir d'essais sur des blocs devolu me important, de sorte les caractéristiquesmécaniques suivantes peuvent être acceptées sanseffet d'échelle (ou tout au moins avec des effetsd'échelle très limités, c'est-à-dire FE et F" voisins oulégèrement supérieurs à I'unité) :

R":4,5 MPaE - 3000 MPa9:30o'

Avec ces valeurs et, comme pour le tunnel du Fréjus,en simplifiant avec les hypothèses de I'incompressibi-lité élastique (u - 0,5) et de I'invariance du volume enrégime plastique, avec des valeurs raisonnables pour lapente du radoucissement on peut tenter d'interpréterles observations avec les deux théories, plasticitéparfaite ou radoucissement.

Fig. 9 lnfluence des contraintes résiduelles ; æhéma élastoplastique partaft ftunnel du Fréius).

51

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FF-c,

?-(t,ùJF-Ë rootgt6tr

trL-O)

-t

6

profondeur

fi2

//-rL -

Ps = 22,5 MPa

P; = 1,2 MPa

Rc = 4,5 MPa

E = 3000 MPav = 0,5

'10

en m

Fig. 10 Déplacement radial en profondeur au tunnel dugran Sasso (moyenne des déplacements mesurés auxpoints 2,844 km et 2,965 km).

1uFg R

3I/

9=25'

q -30'

I =35"

9=40"

ç--45"I =50'

tÈ:!'!':l'i::'

12Fig. 'l 'l Comportement parfaitement plastique (tunnel du gran Sasso/.

REVUE FRANÇA|SE DE GEOTECHNTOUE NUMERO 12 52

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lutE R

fi2

3a-'ta---7

Pe = 22,5 MPa

P; = 1,2 MPa

Rc = 4,5 MPa

E

v = 0,5X=l/x=21X= 4l

?- 30"

2,4"L ( tr =

p=35"

1)

v -- 40'

I -- 45'

théorie élastoplastique avec radoucissement permetd'expliquer ce qui s'est passé au tunnel du Fréius, alorsque la théorie parfaitement plastique ne le permet pas.C'est I'inverse au tunnel du Gran Sasso. Cetteconstatation étant faite, elle paraît assez naturelle aposteriori, les calcschistes du Fréjus ayant aulaboratoire un comportement nettement fragile alorsque le comportement des marnes du Gran Sasso estcertainement beaucoup plus plastique.

Dans I'un et I'autre cas les calculs faits ont négligé desphénomènes importants : I'action de la pesanteur dansle voisinage immédiat du tunnel, I'anisotropie dumassif, son hétérogénéité, etc. Les résultats obtenussont cependant suffisamment nets pour démontrer lerôle capital joué par le radoucissement dans certainscas et la nécessité de connaître le comportementmécanique complet pour la prévision de déformationet des soutènements des galeries souterraines.

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Fig. | 2 Comportement radoucissant (tunnel du gran Sasso/.

La figure 11 indique avec les mêmes axes que ceux dela figure 7 les résultats obtenus en plasticité parfaite.Les observations dans le tunnel avec F= et F" voisins de1 sont en accord avec I'abaque. Par contre la figure 12qui représente I'interprétation élastoplastique avecradoucissement, avec la même présentation que lafigure 6, ne permet pas de trouver un accordsatisfaisant avec les mesures en place. Sur cet abaqueon a indiqué les résultats obtenus pour des valeurs de xtrès grandes qui rapprochent le schéma radoucissantdu schéma plastique parfait. On voit qu'à la limite lesrésu ltats sont confondus.

Conclusion

L'interprétation des mesures de déplacements faitesdans les tunnels du Gran Sasso et du Fréjus montreclairement que deux théories sont nécessaires. La

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