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Edito Ce qui change à la tête de l’ISPPC Chers lecteurs, A vec le départ à la pension d’Alain Dugauquier en décembre dernier, la direction de l’ISPPC a pris un nouveau visage. C’est Laurent Lévêque qui assure désormais, en collaboration avec la direction générale des hôpitaux (Philippe Lejeune et son adjointe Sophie Brichard) et la direction générale de la logistique (Bruno Monaco), la gestion de cette vénérable institution qui a vu le jour en 1937 et qui est profondément ancrée dans notre beau Pays de Charleroi. Ce passage de témoin s’accompagne d’un changement sémantique puisque Laurent Lévêque endosse la fonction d’Administrateur général et reprend les prérogatives d’Alain Dugauquier alors que le secrétariat géné- ral (Yasmine Lambert), dans sa configuration nouvelle, s’insère dans la ligne hiérarchique de l’Administrateur général et comprend plus spécifiquement le secrétariat des instances ainsi que le service juridique. Bien sûr une page se tourne, une page glorieuse, puisqu’elle a coïncidé avec l’inau- guration de l’Hôpital Civil Marie Curie, mais ce n’est que la fin d’un chapitre. L’histoire se poursuit et le nouveau capitaine connaît son cap. Il sait mieux que quiconque que l’objec- tif fondateur de notre intercommunale, c’est SOIGNER ET SERVIR. Dr Ph. Lejeune T OUTE L’ A CTUALITÉ M ÉDICALE Magazine d’information à destination des prestataires de soins référents D. Demonté, Chef de projet du Centre de protonthérapie D’ici fin 2017, Charleroi hébergera un centre de protonthérapie. Localisé à proximité du nouvel Hôpital Civil Marie Curie, le futur centre viendra compléter l’arsenal des outils thérapeutiques aujourd’hui disponibles au sein de nos hôpitaux dans le cadre du traitement du cancer. TAM TAM 26 Retour expéditeur : Service Communication Espace Santé Bd Zoé DRION, 1 6000 Charleroi 1 La protonthérapie, bientôt une réalité pour nos patients 2 Une nouvelle prise en charge du patient âgé 3 Le rapport infirmier de sortie… 4 La réalité virtuelle pour soigner des peurs réelles 5 Connaissez-vous la réalité virtuelle ? / La vertébroplastie et la cyphoplastie pour traiter les tassements vertébraux évolutifs 6 Stimulation cérébrale profonde dans le TOC résistant / Prise en charge de l’assuétude aux drogues 7 Laurent Lévêque, Administrateur Général de l’ISPPC / Dr Daphné Arco, Chef de service de Dermatologie / La recherche européenne en temps de guerre et de paix 8 500 e anniversaire de la naissance d’André Vésale www.chu-charleroi.be juin 2015 La protonthérapie, bientôt une réalité pour nos patients La protonthérapie constitue en effet la meilleure intervention thérapeutique dans le cas de divers cancers des enfants, car elle minimise le risque de cancers secondaires. Plus généralement, elle offre la haute précision requise lorsqu’un traitement radiothérapeutique doit cibler une lésion cancéreuse au sein d’organes sensibles (lésions crâniennes et cervicales, oculaires, cérébrales). Dans de nombreux autres cas, elle doit également permettre d’assurer le meilleur rapport coût/efficacité thérapeutique, tenant compte de la réduction des effets secondaires induits au sein des tissus sains. Malgré ses atouts indéniables, des questions relatives à la protonthérapie restent sans réponse et le choix de la protonthérapie dans certaines applications fait débat. C’est dans ce contexte que, grâce au soutien du Gouvernement wallon, quatre universités (ULB, ULg, UMons, UNamur), la société IBA et des hôpitaux partenaires (dont le CHU de Charleroi) ont décidé de s’unir pour développer une offre de soins performante et des projets de recherche communs. Ces recherches visent à analyser les éléments qui fondent aujourd’hui l’usage de la protonthérapie et qui nécessitent d’être confrontés à une expérimentation préclinique et clinique afin d’être mieux maîtrisés et caractérisés. Le futur centre de protonthérapie a donc pour ambitions d’être à la fois : • Un centre de soins performant Un centre de recherche interuniversitaire de renommée internationale • Un centre de formation international Un centre de développements technologiques et industriels La combinaison au sein du centre de protonthérapie de ces différentes activités et la volonté d’y faire coexister le traitement de patients et la recherche lui confèrent un caractère unique sur le plan international. Ce projet est rendu possible grâce à la combinaison des expertises présentes au sein des universités (physiciens, médecins, ingénieurs, biologistes, chimistes…), des hôpitaux partenaires et d’IBA, leader mondial pour l’installation de centres de protonthérapie, un secteur hautement concurrentiel. En soutenant ce projet, le Gouvernement wallon a décidé de doter la Wallonie et Bruxelles d’un centre de soins performant mais aussi d’un outil de recherche compétitif. C’est donc une bonne nouvelle pour nos patients mais aussi pour notre recherche et notre économie.

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edito

Ce qui change

à la tête de l’ISPPC

Chers lecteurs,

A vec le départ à la pension d’Alain

Dugauquier en décembre dernier, la

direction de l’ISPPC a pris un nouveau visage.

C’est Laurent Lévêque qui assure désormais,

en collaboration avec la direction générale

des hôpitaux (Philippe Lejeune et son adjointe

Sophie Brichard) et la direction générale de la

logistique (Bruno Monaco), la gestion de cette

vénérable institution qui a vu le jour en 1937 et

qui est profondément ancrée dans notre beau

Pays de Charleroi.

Ce passage de témoin s’accompagne d’un

changement sémantique puisque Laurent

Lévêque endosse la fonction d’Administrateur

général et reprend les prérogatives d’Alain

Dugauquier alors que le secrétariat géné-

ral (Yasmine Lambert), dans sa confi guration

nouvelle, s’insère dans la ligne hiérarchique

de l’Administrateur général et comprend plus

spécifi quement le secrétariat des instances

ainsi que le service juridique.

Bien sûr une page se tourne, une page

glorieuse, puisqu’elle a coïncidé avec l’inau-

guration de l’Hôpital Civil Marie Curie, mais

ce n’est que la fi n d’un chapitre. L’histoire se

poursuit et le nouveau capitaine connaît son

cap. Il sait mieux que quiconque que l’objec-

tif fondateur de notre intercommunale, c’est

SOIGNER ET SERVIR.

Dr Ph. Lejeune

T O U T E L ’ A C T U A L I T É M É D I C A L E Magazine d’information à destination des prestataires de soins référents

D. Demonté, Chef de projet du Centre de protonthérapieD’ici fi n 2017, Charleroi hébergera un centre de protonthérapie. Localisé à proximité du nouvel Hôpital Civil Marie Curie, le futur centre viendra compléter l’arsenal des outils thérapeutiques aujourd’hui disponibles au sein de nos hôpitaux dans le cadre du traitement du cancer.

Tam Tam26Retour expéditeur :Service CommunicationEspace SantéBd Zoé DRION, 16000 Charleroi

1 La protonthérapie, bientôt une réalité pour nos patients 2 Une nouvelle prise en charge du patient âgé 3 Le rapport infi rmier de sortie… 4 La réalité virtuelle pour soigner des peurs réelles 5 Connaissez-vous la réalité virtuelle ? / La vertébroplastie et la cyphoplastie pour traiter les tassements vertébraux évolutifs 6 Stimulation cérébrale profonde dans le TOC résistant / Prise en charge de l’assuétude aux drogues 7 Laurent Lévêque, Administrateur Général de l’ISPPC / Dr Daphné Arco, Chef de service de Dermatologie / La recherche européenne en temps de guerre et de paix 8 500e anniversaire de la naissance d’André Vésale

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La protonthérapie, bientôt une réalité pour nos patients

La protonthérapie constitue en effet la meilleure intervention thérapeutique dans le cas de divers cancers des enfants, car elle minimise le risque de cancers secondaires. Plus généralement, elle offre la haute précision requise lorsqu’un traitement radiothérapeutique doit cibler une lésion cancéreuse au sein d’organes sensibles (lésions crâniennes et cervicales, oculaires, cérébrales). Dans de nombreux autres cas, elle doit également permettre d’assurer le meilleur rapport coût/efficacité thérapeutique, tenant compte de la réduction des effets secondaires induits au sein des tissus sains. Malgré ses atouts indéniables, des questions relatives à la protonthérapie restent sans réponse et le choix de la protonthérapie dans certaines applications fait débat.C’est dans ce contexte que, grâce au soutien du Gouvernement wallon, quatre universités (ULB, ULg, UMons, UNamur), la société IBA et des hôpitaux partenaires (dont le CHU de Charleroi) ont décidé de s’unir pour développer une offre de soins performante et des projets de recherche communs.Ces recherches visent à analyser les éléments qui fondent aujourd’hui l’usage de la protonthérapie et qui nécessitent d’être confrontés à une expérimentation préclinique et clinique afin d’être mieux maîtrisés et

caractérisés.Le futur centre de protonthérapie a donc pour ambitions d’être à la fois : • Un centre de soins performant• Un centre de recherche interuniversitaire de

renommée internationale• Un centre de formation international • Un centre de développements technologiques

et industriels

La combinaison au sein du centre de protonthérapie de ces différentes activités et la volonté d’y faire coexister le traitement de patients et la recherche lui confèrent un caractère unique sur le plan international.Ce projet est rendu possible grâce à la combinaison des expertises présentes au sein des universités (physiciens, médecins, ingénieurs, biologistes, chimistes…), des hôpitaux partenaires et d’IBA, leader mondial pour l’installation de centres de protonthérapie, un secteur hautement concurrentiel. En soutenant ce projet, le Gouvernement wallon a décidé de doter la Wallonie et Bruxelles d’un centre de soins performant mais aussi d’un outil de recherche compétitif. C’est donc une bonne nouvelle pour nos patients mais aussi pour notre recherche et notre économie.

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La liaison interne permet de réaliser une évaluation gériatrique (réalisation d’échelles standardisées) de tout patient âgé de 75 ans et plus, hospitalisé en-dehors du service de Gériatrie, et dépisté fragile par l’échelle ISAR (>3) (Identification Senior At Risk). L’avis du gériatre peut être demandé si besoin.Le rôle de la liaison interne est également de sensibiliser les soignants à la culture gériatrique et de leur donner des pistes d’action face aux syndromes gériatriques.

L’Hôpital de jour gériatrique réalise des bilans adaptés sur mesure en une journée, ce qui permet d’éviter soit une hospitalisation classique pour un bilan non urgent, soit une mise au point nécessitant de nombreux rendez-vous étalés sur plusieurs jours.

Les bilans classiques sont les bilans de mémoire dans lesquels le CHU de Charleroi développe une expertise depuis déjà plusieurs années. Le bilan de base consiste en une prise de sang, une imagerie cérébrale, un bilan neuropsychologique complet ainsi qu’une évaluation gériatrique globale.

Nous réalisons aussi fréquemment des bilans de chutes (bilan cardiologique et neurologique) en une journée.

Des suivis de plaies complexes, des transfusions, des bilans d’incontinence… sont également exécutés.Nous faisons aussi appel aux avis de nos confrères spécialistes (neurologue, psychiatre, cardiologue, endocrinologue…) s’il y a demande de la part du

médecin généraliste.

Par ailleurs, l’Hôpital de jour gériatrique assiste les aidants proches dans la recherche de solutions d’encadrement adaptées via notre service social. Il propose en outre un soutien psychologique, notamment aux conjoints aidants de patients présentant une démence d’Alzheimer exposés au “burn-out de l’aidant”.

L’équipe de l’Hôpital de jour gériatrique et de la liaison interne est dirigée par Mme Eloy, infirmière chef responsable du programme de soins gériatriques. L’équipe commune à l’Hôpital de jour et à la liaison interne comprend une secrétaire, des infirmières, une ergothérapeute, une psychologue, une neuro-psychologue ainsi qu’un gériatre.

Hôpital de jour gériatrique et liaison interne : une nouvelle prise en charge du patient âgé

Dr S. Higuet, Chef de service de Gériatrie

L’augmentation de l’espérance de vie et la variété des profils de patients gériatriques exigent une approche adaptée et diversifiée. Celle-ci est assurée par l’Hôpital de jour gériatrique et la liaison interne sur les sites de Vésale et de Marie Curie.

Focus Déroulement d’une journée

• Accueil par l’infirmière : anamnèse et hétéroanamnèse (il est conseillé de venir avec un membre de la famille, du moins pour nous donner les informations nécessaires. Ensuite ce dernier peut partir et rencontrer le médecin en fin de journée s’il le souhaite)

• Prise de sang si nécessaire• Evaluation gériatrique globale

(évaluation standardisée réalisée par nos ergothérapeutes) qui permet de dépister les syndromes gériatriques. Nous faisons alors appel, en fonction de la nécessité, à la logopède, à la psychologue, à la neuropsychologue, au kiné, à l’assistante sociale ou bien à la diététicienne…

• Examens complémentaires (en fonction des demandes du médecin traitant) : échographie cardiaque, avis neurologique ou de tout autre spécialiste, ostéodensitométrie, ECG, radiographie du thorax...

• Examen clinique par le gériatre • Conclusions et rédaction d’un rapport

complet qui sera envoyé le jour même si possible au médecin traitant.

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Un outil au service du gé-néraliste et du spécialiste

L’Hôpital de jour gériatrique et la liaison interne sont des composantes du programme de soins gériatriques au même titre que l’hospitalisation classique, les consultations et la liaison externe.L’Hôpital de jour gériatrique est un outil au service du généraliste et du spécialiste dans le cas où une hospitalisation urgente n’est pas recommandée mais où un bilan comportant plusieurs rendez-vous est nécessaire. L’équipe veille à l’organiser au mieux afin que le patient âgé n’ait à se déplacer que durant une seule journée.Un repas est proposé à midi, les médicaments de la journée sont administrés par l’infirmière et le patient est accompagné à chaque instant par du personnel soignant.Le patient doit veiller à amener avec lui son traitement, ses lunettes et appareils auditifs.Infirmière responsable des deux sites : Mme Eloy : 071/921498

HôPItAl CIvIl MArIE CurIE : Tél. : 071/92 16 74 - Fax : 071/92 16 75 E-mail : [email protected]ôPItAl André vésAlE :Tél. : 071/92 14 90 - Fax : 071/92 14 89E-mail : [email protected]

Toute demande du médecin traitant est à envoyer par fax ou mail au secrétariat, un rendez-vous sera alors programmé et envoyé par courrier au patient.

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Déjà en 1987, avec la loi coordonnée sur les hôpitaux1, il était demandé de tenir à jour, pour chaque patient, un dossier infirmier. Plus récemment, la législation relative au dossier infirmier (AR du 28/12/2006) mentionne qu’un rapport infirmier de sortie “doit être rédigé et transmis soit au patient, soit au praticien traitant d’une profession des soins de santé ou au praticien d’une profession des soins de santé désigné par le patient”. Ce rapport de sortie complète le rapport médical de sortie avec une orientation axée sur les soins de base et les activités de la vie quotidienne.

L’écriture dans le dossier du patient est un acte incontournable pour le personnel soignant, “transmettre par écrit” fait partie des soins. C’est essentiel à la prise en charge globale, individuelle et pluridisciplinaire du patient. C’est l’outil de communication indispensable favorisant l’efficacité de la transmission entre les professionnels et les

patients, garant de la qualité des soins, de la gestion des risques et de la traçabilité.

Dans le cadre de sa fonction, l’infirmier identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre des actions appropriées et les évalue. Il est chargé de la conception, de l’utilisation et de la gestion du dossier infirmier2. Une réelle démarche en soins infirmiers est dispensée dans les unités du CHU de Charleroi, et les notes en sont le reflet.

La coordination et la continuité des soins sont une priorité pour notre institution au même titre que la qualité des soins, la sécurité et la satisfaction des patients. Afin de se conformer à la Loi mais aussi pour répondre aux objectifs institutionnels, il est demandé au personnel soignant de rédiger un rapport infirmier de sortie informatisé pour tout patient sortant.Les objectifs de ce rapport de sortie sont multiples ;

tout d’abord, il met en avant ce lien privilégié entre l’infirmier et le patient. De plus, l’écriture de fin de séjour est également un facilitateur de travail, de traçabilité, de coordination, de continuité et de communication. En effet, par la réalisation du bilan de sortie, le patient ou le professionnel aura connaissance de l’évolution de son état pendant son séjour, ce qui permettra d’appuyer le plan d’actions à mettre en place ou à poursuivre en extrahospitalier (maison de repos, institution hospitalière, domicile…) par rapport aux problèmes partiellement résolus et non résolus. Ce rapport de sortie permet d’instaurer la collaboration multidisciplinaire autour du patient. Il permet de soutenir le patient et sa famille dans l’autogestion de sa prise en charge et d’établir une liaison sans interruption de la sortie de l’hôpital au retour au domicile ou vers une autre structure.

La rédaction par transmission ciblée est une méthode d’écriture et de raisonnement pour comprendre rapidement la situation et les soins nécessaires à dispenser. Cette méthode a été adoptée par le CHU de Charleroi depuis plus de 10 ans. Le rapport infirmier de sortie est donc structuré sous forme d’une macrocible de sortie, comprenez une synthèse de l’ensemble de la prise en charge jusqu’à la sortie, reprenant 5 éléments (figure 1).

1 - La loi sur les hôpitaux du 07/08/1987 – art. 17quater 2 - Lelièvre Nathalie. 2003. Les obligations de l’infirmier :

responsabilités juridiques et professionnelles. Heures de France. p. 34.

Le rapport infirmier de sortie… Le maillon indispensable entre l’hospitalier et l’extrahospitalier

S. Ninite, Infirmier Chef de service, Hôpital Civil Marie Curie, L. Bossio, Directrice du Département Infirmier du secteur psychiatrique, Fr. Bardiau, Directrice du Département Infirmier des Hôpitaux

On s’occupe de vous

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Grâce à ce document transmis directement au patient et/ou à un professionnel des soins, nous espérons améliorer la rapidité et la qualité de la transmission des informations entre le secteur hospitalier et l’extrahospitalier. Ce rapport infirmier de sortie est un maillon essentiel permettant une synthèse ou une évaluation qualitative et quantitative des soins dispensés au patient.

Figure 1 : Structure de la macro cible de sortie

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Déjà utilisée depuis quelques années mais de manière confidentielle dans l’unité de thérapie et de médecine comportementales, cette technologie a pris un essor important avec la création du laboratoire de réalité virtuelle à l’Hôpital V. Van Gogh sous l’impulsion du Dr Philippe Fontaine.

De quoi s’agit-il ?La réalité virtuelle se définit comme une application permettant à un utilisateur de naviguer et d’interagir en temps réel avec un environnement en trois dimensions généré par ordinateur (Pratt, Zyda, & Kelleher, 1995). Elle repose sur trois principes fondamentaux : la présence, l’immersion et l’interactivité. Pour la notion de présence, c’est le fait d’avoir la sensation d’être physiquement présent dans un monde immatériel, d’éprouver des sensations et des émotions comme dans le monde réel. L’immersion, c’est la capacité du système à isoler l’usager des interférences du monde réel. Cela se fait en utilisant des interfaces telles qu’un visiocasque ou un système de projection fermé sur plusieurs faces comme un cube au centre duquel se trouve l’utilisateur. L’interactivité concerne la rapidité, la fluidité avec laquelle le sujet va pouvoir déplacer des objets, se mouvoir dans l’environnement recréé par ordinateur. Par exemple, lorsque le sujet muni d’un visiocasque bouge la tête ou se baisse, l’environnement suit le déplacement.

Comment cela fonctionne-t-il sur le plan psycho-logique ?Lorsqu’un danger se présente à nous, en quelques millisecondes, la partie de notre cerveau qui gère les émotions déclenche une réaction de peur qui est accompagnée de tout un cortège de manifestations physiques. Dans les troubles anxieux, cette réaction fonctionne trop bien et se déclenche trop facilement. En réalité virtuelle, le sujet sait qu’il est dans un environnement artificiel mais la réaction émotionnelle se produit quand même, de façon atténuée. Le cerveau est donc d’une certaine manière « berné » par la situation reproduite. On utilise ce décalage de façon thérapeutique.

Dans la prise en charge cognitive et comportementale des troubles anxieux, l’exposition progressive, prolongée aux signaux d’anxiété est la stratégie thérapeutique de choix. Il s’agit donc d’établir avec la personne qui souffre

de phobie une approche individualisée, qui, étape par étape va lui permettre d’apprivoiser ses réactions physiologiques, d’identifier et modifier ses pensées et d’adopter de nouveaux comportements plus efficaces.

Cependant, il n’est pas toujours possible de mettre en œuvre ce genre d’exercices. L’intérêt de la réalité virtuelle est de pouvoir mettre le sujet dans un environnement contrôlé qui serait impossible à reproduire dans le monde réel ou qui serait trop onéreux ou trop risqué.

Par exemple, des expositions concernent des situations dangereuses comme une phobie de la conduite automobile. La phobie de l’avion peut être facilement abordée et à un coût réduit car on peut faire plusieurs décollages et atterrissages au cours d’une même séance. Le laboratoire de réalité virtuelle possède des environnements dédiés à plusieurs phobies : araignées, serpents, chiens, chats, phobie des hauteurs, agoraphobie, phobie sociale, stress post-traumatique, trouble obsessif-compulsif. La réalité virtuelle permet aux personnes d’aborder ces situations en toute sécurité et de répéter plusieurs fois les exercices d’exposition en présence de psychologues spécialisés. Les patients qui fréquentent le centre de jour thérapeutique pour les troubles anxieux bénéficient de cette prise en charge de pointe. Des consultations spécialisées sont organisées et les résultats sont encourageants, en effet, les patients acceptent par la suite plus facilement de s’exposer en réalité à leurs phobies, ce qui accélère le processus thérapeutique.

Dans ce domaine, le maintien d’un haut niveau technologique, l’amélioration des environnements et la poursuite du développement sont des facteurs essentiels. Les potentialités de la réalité virtuelle sont immenses et constituent actuellement un domaine de recherche et de développement qui s’étend à d’autres domaines de la santé.

La réalité virtuelle pour soigner des peurs réelles

N. Schepers, E. Havaux, Th. Esgain, J.-M. Timmermans et Dr Ph. Fontaine

Depuis plusieurs années, et de façon de plus en plus présente et médiatisée ces derniers mois, une technologie originale a fait son apparition dans le traitement psy-chologique des troubles anxieux : la réalité virtuelle.

Focus Tribune du généraliste

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Techniques

Laboratoire de réalité virtuelleL’équipe actuelle est composée de deux psychologues, M. Noël Schepers et M. Éric Havaux, et d’un infographiste, M. Thomas Esgain.

Brèves

Hôpital Civil Marie CurieUn espace de détente pour les bambins hospitalisés

Grâce à la générosité de différentes associations de la région emmenées par Edelweiss et sa présidente, Chrysline Laitem, les enfants ont accès à cet espace enchanté et ludique. Une jolie façon d’apaiser les angoisses liées aux traitements.

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Connaissez-vous la réalité virtuelle ?

Dr Th. Vandenbussche, Président de la FAGC

Tribune du généraliste

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Bonjour.Connaissez-vous la réalité virtuelle ? Appelée aussi et peut-être plus correctement, virtualité réaliste !De quoi s’agit-il ? C’est une technologie permettant une simulation interactive et en temps réel de la réalité. Elle est réalisée à l’aide d’images de synthèse, d’un environnement virtuel en 3D dans lequel on peut évoluer, donnant l’impression d’une immersion dans un monde réel.Cette nouvelle technologie va, paraît-il, changer notre vie dans de nombreux domaines dont, bien sûr, la médecine. Le CHU de Charleroi s’est ainsi lancé dans le traitement des phobies comme la peur panique des

ascenseurs, ou encore du scanner ou de l’IRM, voire de l’avion ou des araignées !L’idée est de placer le patient dans un environnement sécurisant parce que virtuel où il est confronté à son “démon”. Cette thérapie paraît efficace et le CHU a même décidé de faire un partenariat avec l’aéroport de Charleroi afin de développer ce qui deviendra un aéroport “no stress” dans les 5 ans à venir. Ce qui est une bonne opportunité pour notre région.Quelle est ou sera la place du M.G. dans cette aventure ?Un nouvel outil se doit bien sûr de prouver son efficacité et ses inconvénients afin de pouvoir déterminer quel patient est éligible pour bénéficier de cette thérapie. Afin de faire le bon choix, il est de notre ressort

d’établir un diagnostic le plus précis possible. Dans ce domaine particulier, notre savoir-faire, mélange d’empathie, d’écoute active et de connaissances de l’histoire de nos patients, nous place comme “psy” de 1re ligne, ce qui est bien notre place.Un jour peut-être nous utiliserons aussi la réalité virtuelle, mais aujourd’hui nous restons dans le réel qui, comme chacun le sait, n’est pas à prendre ou à laisser. Il est et il existe selon notre vision toute personnelle. Platon l’avait déjà bien écrit dans l’Allégorie de la Caverne.Néanmoins, bienvenue aux nouvelles technologies quand elles nous aident à améliorer la vie de nos patients.

La vertébroplastie et la cyphoplastie pour traiter les tassements vertébraux évolutifs

Drs G. Bruninx et Chr. Delcour

La vertébroplastie simple ou la cyphoplastie à ballonnet sont des techniques mini-invasives permettant de consolider quasi instantanément des vertèbres lésées.

Techniques

Elles sont indiquées dans le cadre de lésions évolutives et/ou symptomatiques par compression de type Magerl A1 survenant sur un os sain ou dans le cadre d’ostéoporose, de métastases lytiques ou d’hémangiome agressif. La confirmation du caractère évolutif requiert un examen par IRM (séquences T1 et T2 avec suppression de graisse) pour démontrer la présence d’œdème médullaire osseux. A défaut, en cas de contre-indication, un CT scanner associé à une scintigraphie au pyrophosphate de technétium seront nécessaires.La cimentoplastie consiste en l’injection d’une résine au travers d’une aiguille de 11 ou 13G introduite par voie transpédiculaire sous contrôle fluoroscopique au sein du corps vertébral. La répartition trabéculaire de la résine permet une consolidation de la vertèbre en conservant une relative souplesse.La cyphoplastie à ballonnet, réalisée par le même type d’abord, va permettre éventuellement de restaurer

la hauteur du corps vertébral, de créer une cavité secondairement remplie de résine. La répartition sera, dans ce cas, nodulaire, très compacte.

Ces techniques sont réalisées au CHU de Charleroi sous anesthésie générale pour assurer un confort maximum et surtout pour un meilleur contrôle des différentes fonctions vitales.La procédure se déroule en salle de radiologie interventionnelle, sous contrôle fluoroscopique à l’aide d’un dispositif de radioguidage sophistiqué (Artis Zeego, Siemens) permettant une réduction de l’irradiation. La durée de la procédure varie de 30 à 60 minutes selon le nombre de niveaux traités (de 1 à 5).Le taux de complications varie selon l’expertise et la qualité du matériel de scopie. Il est plus élevé dans la cimentoplastie (2 à 3 % de complications neurologiques) que dans la cyphoplastie (0,2%). Le plus souvent, ces complications sont sans conséquence.

Très efficaces sur la douleur, ces techniques permettent une réduction de la morbidité à court terme accompagnant ces tassements. A long terme (6 à 12 mois), les résultats sont superposables à ceux des traitements conventionnels.

Angiome vertébral agressif traité par cimentoplastie par abord bi-pédiculaire

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Lorsque le patient se présente à l’hôpital, il rencontre en premier lieu l’infirmier(ère) des urgences et ensuite le psychiatre de garde. Si la consommation est le problème principal et qu’il n’y a pas de pathologie majeure associée, le patient sera référé vers la psychologue consultante dans le secteur des drogues dures qui le verra dans un délai d’une semaine maximum.

Celle-ci a pour fonction d’analyser plus en profondeur la demande du patient afin de lui proposer le meilleur type de prise en charge.

Si une hospitalisation s’avère indiquée, elle sera planifiée au cours des entretiens. Un accent parti-culier sera mis sur le projet au long cours, ainsi que les éventuelles alternatives à l’hospitalisation.

Lorsque l’hospitalisation est organisée, nous propo-sons au patient un séjour de courte durée. La durée

varie en fonction de la problématique du produit :

- Les patients consommateurs de cocaïne sont hospitalisés 5 jours au service d’urgence psychiatrique (SICUP). L’objectif principal est de les mettre à l’abri de leur consommation et de profiter de leur séjour pour réfléchir au sens de celle-ci. Durant ces 5 jours s’élabore un projet thérapeutique de type suivi ambulatoire dès la sortie.

- Pour les sevrages à l’héroïne, nous proposons un séjour de 10 jours avec la possibilité de prolonger de quelques jours en fonction de l’état physique et psychologique du patient afin que celui-ci puisse sortir dans les meilleures conditions, surtout si un projet de postcure a été mis en place.

- Enfin, en ce qui concerne le sevrage à la méthadone, nous orientons dans la plupart des

cas les patients vers un médecin traitant ou un centre comme Diapason car le sevrage est long et difficile. Néanmoins pour les patients venant avec le projet d’entrer en postcure, nous offrons la possibilité de faire le sevrage à l’hôpital avec un maximum de 35mg pour une durée variant entre 15 jours et trois semaines.

Il est à noter qu’actuellement, nous prenons un seul patient par service pour assurer le meilleur type de prise en charge et éviter tout risque d’échanges entre patients ou toute tentative de non respect du cadre.

Ceci explique également le délai d’attente de plus ou moins trois semaines avant une hospitalisation. Ce délai peut prendre plus de temps si un projet de postcure est mis en place puisque la psychologue organisera le séjour en fonction de la date d’entrée dans le centre ; délai qui peut varier de quelques semaines à quelques mois.

Prise en charge de l’assuétude aux drogues

S. Pècheur

L’Hôpital Vincent Van Gogh accueille des patients chez lesquels la consommation de drogues est devenue un problème majeur.

Psychiatrie

Innovation

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Stimulation cérébrale profonde dans le trouble obsessionnel compulsif (TOC) résistant : un an après au CHU de Charleroi

Dr Ph. Fontaine, Dr Cr. Chaskis, M. Verlaeten et J.-M. Timmermans

Le trouble obsessionnel compulsif concerne environ 2% de la population. Il se caractérise par des intru-sions incontrôlables de pensées ou d’images au sein de la conscience : les obsessions. Ces obsessions étant éminemment anxiogènes, le sujet essaie de les gérer au moyen des compulsions, c’est-à-dire d’actes volontaires mais répétitifs car peu efficaces. Les obsessions les plus fréquentes sont centrées sur le doute et la contamination, la peur d’être responsable d’un malheur pour autrui. Les compulsions les plus fréquentes sont en réaction des lavages et des vérifications sans fin.

Le traitement classique est composé d’un pan pharmacologique (essentiellement des agents séro-toninergiques) et d’un pan psychothérapeutique (thérapie comportementale et cognitive). Environ 10% des patients ne répondent pas à ces thérapies et restent gravement en souffrance. Un traitement de 3e ligne, la psychochirurgie lésionnelle, a été, il y a quelques années, révolutionnée par une nouvelle approche : la neuromodulation par stimulation cérébrale profonde (SCP ou DBS). Cette technique consiste à placer, avec une précision stéréotaxique, des microélectrodes intracérébrales reliées à un pacemaker sous-cutané programmable. Cette technique, non lésionnelle, réversible et modulable permet de modifier les influx nerveux dans les boucles cortico-sous-corticales impliqués dans cette pathologie à l’instar de ce qui se pratique par ailleurs dans le Parkinson ou la dystonie résistante. Les résultats attendus selon la littérature sont de l’ordre de 2/3 de bons à très bons résultats. Trois centres experts francophones ont été reconnus

par l’INAMI pour cette intervention ; le CHU de Charleroi est le premier centre à avoir implanté une patiente en janvier 2014. Madame X souffrait d’un TOC de contamination par les champignons et les produits chimiques avec la peur de faire mourir ses proches par inadvertance. Les compulsions et les évitements étaient majeurs. Le TOC a mis fin à sa carrière professionnelle de gérante de magasin et a mis son couple entre parenthèses. Le TOC a peu évolué malgré une pharmacologie optimalisée et une thérapie comportementale intensive au Centre de Jour de l’Hôpital V. Van Gogh. L’implantation s’est déroulée sans difficulté sur le plan chirurgical. La stimulation a rapidement produit des effets tant objectifs que subjectifs de l’ordre de 30 à 40% de réduction des symptômes de TOC sans induire d’effets indésirables significatifs. La DBS a permis une simplification de la médication et une reprise de la thérapie comportementale afin d’optimaliser les résultats. Une difficulté inattendue a cependant été que l’amélioration spectaculaire a bouleversé

l’équilibre de la famille et du couple qui était centré sur la maladie depuis des décennies. Ceci a nécessité de nombreuses interventions de psychologie systémique. Cette dernière constatation souligne combien la DBS, loin d’être un “miracle” est une option thérapeutique solide qui doit cependant être intégrée dans une mise au point rigoureuse et un suivi pluridisciplinaire global par une équipe aguerrie.

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Montoise de naissance, Daphné Arco a fait ses études secondaires à l’athénée de Dour.

Elle entame ses études de médecine en 1992 à l’Université de Mons où elle effectue ses années de candidature. Elle poursuit son cursus à l’ULB d’où elle sort diplômée en 1999 avec grande distinction, ce qui ne nous étonne pas.Elle effectue sa spécialisation en même temps à l’Hôpital Erasme, où elle développe sa passion pour l’allergologie, et à l’Hôpital André Vésale où, sous la houlette du remarquable Gilbert de Dobbeleer, elle se familiarise avec la pratique dermatologique dans ses facettes chirurgicales et de consultation.Elle obtient sa reconnaissance de dermatologue-syphiligraphe en 2003. En cette même année, elle pose sa candidature pour exercer ses talents dans notre institution, candidature évidemment acceptée.Depuis lors, elle accomplit un travail apprécié de tous et, de par son ouverture aux évolutions de sa

spécialité, elle participe étroitement à l’acquisition et au développement de techniques comme la photothérapie dynamique, le laser vasculaire, les thérapies par UVA et UVB. Elle garde toujours aussi un penchant marqué pour l’allergologie et particu-lièrement l’allergie de contact, domaine dans lequel elle a acquis une solide réputation.

Du point de vue de la vie organisationnelle de notre spécialité, elle est membre de la Société Royale Belge de Dermatologie et depuis peu, de la Commission d’Agréation de Dermatologie, rôle francophone.Je suis certain que sous sa houlette, notre service va continuer d’évoluer vers plus de modernité et de compétences.

Bon vent, Madame le Chef de service !

Licencié en histoire et en études européennes, Laurent Lévêque a assumé pendant cinq ans la coordination du Comité subrégional de l’emploi et de la formation de Charleroi. Il a ensuite exercé durant une quinzaine d’années comme chef de cabinet adjoint puis comme chef de cabinet de différents ministres à la Région wallonne, à la Communauté française et au fédéral, dans des domaines de compétences divers : l’emploi, la formation, les pensions, l’énergie et le climat, les entreprises publiques, la politique des grandes villes, la politique scientifique et la coopération au développement. Le service public et le développement économique et social constituant le fil rouge de son parcours professionnel, c’est tout naturellement que celui-ci s’est orienté vers l’ISPPC, acteur central de la région à cet égard.

En tant qu’Administrateur général de l’ISPPC, la priorité de Laurent Lévêque est de faire face aux défis

budgétaires et institutionnels dans un environnement concurrentiel, marqué en outre par l’incertitude générée par les réformes en cours et à venir. Et ce en affirmant sans cesse la vocation et l’identité de l’ISPPC, celles de service public offrant des soins de qualité à tous, sans distinction de quelque nature que ce soit.

Concernant le secteur hospitalier, le nouvel Administrateur général entend poursuivre le développement d’outils de pointe, à la mesure de l’hôpital de réadaptation Léonard de Vinci ou du tout récent Hôpital Civil Marie Curie. Avec le centre de protonthérapie programmé à l’horizon 2017 sur le même site, de nouvelles synergies se profilent en recherche et enseignement avec les universités et les hautes écoles. Le site de Lodelinsart deviendra alors un véritable « campus santé ».

Dr Daphné Arco, Chef de service de Dermatologie Dr J. Devuyst, Chef de service honoraire

Laurent Lévêque, Administrateur général de l’ISPPCla rédaction

Personnalia

Tam TamN ° 2 6 • j u i n 2 0 1 5

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Depuis 10 ans, le CHU de Charleroi organise un concours de dissertations en collaboration avec Inforsciences et le Centre de culture scientifique de l’ULB. Ce concours s’inscrit dans les missions de sensibilisation à la démarche scientifique propres à ces deux institutions auxquelles le CHU s’est associé en tant qu’acteur de la recherche et de l’enseignement de la région.Cette année, 36 étudiants issus du dernier degré de l’enseignement secondaire se sont penchés sur ce thème, également traité lors de la conférence précédant la remise des prix du concours. C’est l’historien Pascal

Pirot, chercheur au centre d’histoire des sciences et des techniques (ULg), qui a brossé les circonstances ayant donné naissance, dans l’après-guerre, à notre système de recherche actuel.Si le conflit mondial a stimulé la recherche appliquée – et des développements contestables – au détriment de la recherche fondamentale, il aura aussi donné naissance à un décloisonnement de l’activité scienti-fique ; dans l’après-guerre, les conseils scientifiques européens et internationaux fleurissent tandis que le pacifiste belge Paul Otlet poursuit son rêve d’une cité mondiale de la connaissance.

L’orateur et les participants n’ont pas manqué d’ame-ner la discussion sur des questions telles que les sources de financement de la recherche fondamentale, l’éthique ou l’autonomie des chercheurs vis-à-vis des autorités et des industriels. Comme l’a souligné Marie José Gama, directrice d’Inforsciences, qui a fait le bilan des 10 ans de ce concours de dissertations, celui-ci offre à la jeune génération la possibilité d’exprimer son point de vue et ses préoccupations concernant des réalités complexes. Une initiative à saluer !

La recherche européenne en temps de guerre et de paixN. Soggia

La 10e édition du concours de dissertations qui s’est clôturé le 6 mai dernier avait pour thème les relations entre sciences, guerre et paix.

Sciences et Raison à l’Hôpital

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Tam Tam8

Périodique d’informations du CHU de Charleroi et de l’ISPPC.Imprimé à 5.000 exemplaires. Coordination : N. Soggia et Dr M. DauneComité de rédaction : Dr Ph. Lejeune, Dr L. Bissen, Dr G. Van Cang, L. Lévêqueet N. SoggiaPhotos : CHU de Charleroi, Isignstock, Lapino Albino, Fr. Noël et Proton Therapy Center (Prague)Conception graphique et mise en page : Paquet.Cléda Sprl Impression : BietlotEditeur responsable : L. Lévêque, Bd Zoé Drion, 1 à 6000 CharleroiVous souhaitez nous signaler un changement d’adresse ? Un de vos confrères désire recevoir TAM-TAM ? TAM-TAMService Communication / Espace SantéBd Zoé DRION, 1 - 6000 CharleroiE-mail : [email protected] suggestions, vos remarques ou critiques y sont également les bienvenues !

L’HôPITAL A. VéSALe eT L’HôPITAL V. VAn GOGH FêTenT LeURS 30 AnS 2015 est une année festive pour le CHU de Charleroi puisque deux de ses hôpitaux célèbrent leurs 30 ans. Trois mots peuvent caractériser ces trois dernières dé-cennies : évolution, modernité, adaptation. Dans des domaines différents, hôpital général aigu pour l’un, hôpital psychiatrique pour l’autre, l’objectif fixé était, reste et restera d’accroître la qualité, la sécurité et l’efficacité des soins.A cette occasion, les deux sites organisent tout au long de l’année des activités à l’intention des professionnels de soins et du grand public. Pour en connaître les détails, consultez les rubriques Actualités et Professionnels de notre site web www.chu-charleroi.be

08:00 Accueil08:40 Mot de Bienvenue - Pr Michel Vanhaeverbeek,

CHU de Charleroi, Laboratoire de Médecine Expérimentale (ULB 222 Unit)

08:45 Introduction : “André Vésale, précurseur du médecin contemporain, et référence de l’hôpital public” - Pr Philippe Lejeune, Directeur général des Hôpitaux, CHU de Charleroi

09:00 D’André Vésale, médecin anatomiste, à Claude Bernard, médecin physiologiste : naissance de la médecine expérimentale - Pr Justo Hernandez, médecin et historien de la médecine, Université de La Laguna (Espagne)

09:45 Pause-café10:15 De la pratique médicale à l’impact sur la

santé de la société : quel rôle pour la facul-té de médecine dans ce changement de paradigme ? - Dr Charles Boelen, médecin et consultant international en systèmes et per-sonnels de santé, ancien coordonnateur du programme de l’OMS des ressources humaines pour la santé

11:00 Adaptation de l’enseignement de la médecine aux besoins des patients : une expérience mondiale - Pr André-Jacques Neusy, médecin et ancien directeur du Center for Global Health (New York University), Président de THEnet (Training for Health Equity Network)

11:45 Table Ronde12:30 Verre de l’Amitié

21 novembre 2015 : VIe Symposium du GeRHPAC D’André Vésale à la Santé pour Tous : Cinq siècles de Réflexion, d’evolution et de Révolution de la Médecine et de son enseignementen 1543, à l’âge de 28 ans, André Vésale publie son ouvrage majeur, le « De Humani Corporis Fabrica ». Il démontre que le corps humain n’est plus un sanctuaire mais juste un nouveau continent à explorer. L’ouvrage de Vésale lui valut par ses contemporains le nom de « Prince des anatomistes » et aujourd’hui encore, il reste la référence dans cette science qu’est l’étude du corps humain. Outre son analyse minutieuse des organes, et convaincu que l’on ne pouvait séparer l’étude d’un organe de celle de ses fonctions, il fut également un pionnier pour avoir combiné l’anatomie et une autre discipline indisso-ciable, la physiologie. Le 500e anniversaire de la naissance d’André Vésale est l’occasion pour le VIe symposium du GeRHPAC de rappeler la formidable évolution de la médecine et de son enseignement depuis la Renaissance et leurs conséquences sur la santé, ainsi que les défis auxquels l’art de guérir et sa transmission restent confrontés. L’accent sera également mis sur l’adéquation nécessaire entre la formation du médecin et les besoins de la société dans laquelle il s’inscrit. A la table ronde de ce symposium à caractère international : des représentants de la santé publique, de l’enseignement supérieur et des patients.MODéRATeURS : Pr Marco Schetgen (ULB) et Pr Sylvain Meuris (ULB)

evénement

Accréditation demandée en éthique et économie Inscription avant le 14 novembre auprès de Mme De Weerdt 071/92 00 09

ou par e-mail à : [email protected] Adresse du jour : CHU de Charleroi - Hôpital André Vésale,

Salle De Cooman - Rue de Gozée 706 - 6110 Montigny-le-Tilleul

Agenda

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