talleyrand-dino 2

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  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    1/553

    Chronique de 1831 1862 / duchesse de

    Dino ; publ. avec desannotations et un indexbiographique par la

    princesse [...]Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

    http://www.bnf.fr/http://gallica.bnf.fr/
  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    2/553

    Dino, Dorothe de Courlande (1792-1862 ; duchesse de). Chronique de 1831 1862 / duchesse de Dino ; publ. avec des annotations et un index biographique par la princesse

    Radziwill. 1909-1910.

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  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    3/553

    DUCHESSE DE

    DtNO

    (PUfS

    DUCHESSE DE

    TALLEYRAND

    ET DE

    SAGAN)

    CHRONIQUE

    E

    1831

    A

    1862

    PM~W

    avec

    des

    annotations

    g~Mtt/M< ~M~~At~Me

    PAR

    LA

    PRtMCESSE

    RADZtWibt

    NEECASTKLLANE

    LIBRAIRIE

    PLON

    L

    PLON MOURRJT

    ET

    C ,

    IMPRUMEURS-DITEURS

    S.RUEGARANCfRE6

    M

    1836-1840

    Troisime

    dition

    PARIS-

    1909

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    4/553

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    5/553

    CHRONIQUE

    i83

    A

    862

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    7/553

    DUCHESSE

    DE

    D NO~

    () U SDt.m.SSKDETALLEYRA

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    8/553

    Tous

    droits

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    reproduction

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    Pubtished:iApri[M09

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    MMeh

    3

    19M

    bY

    Pron-Nonrrit

    et

    C

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    9/553

    CHRONIQUE

    Paris

    e2ysM~ e 183C.

    M.

    de Talleyrand

    prne

    beaucoup

    M.

    Mole

    pour

    le

    faire

    recevoir

    de

    l Acadmie

    franaise;

    il

    est

    galement

    appuy

    par

    M.

    Royer-Collard

    et

    par

    les

    ministres;

    c est

    ce

    qui

    faisait

    dire

    hier

    au

    soif

    M.

    Villemain

    que toutes

    les

    influences

    les

    plus

    ~er~e.;

    et

    les plus inverses

    se

    runissaient

    pour

    porter

    ou

    ex-

    porter

    M.

    Mole

    l Acadmie

    que

    lui

    Villemain

    l y

    im-

    portait

    de

    toutes

    ses

    forces

    puisque

    d ailleurs

    le fauteuil

    acadmique

    n empchait

    pas

    d autres

    siges. Les

    jeux

    de

    mots

    et

    les

    pointes

    ne

    manquaient

    pas

    dans

    cette

    phrase

    ni

    la malignit

    non

    plus

    On

    parlait

    beaucoup

    des diffrents

    discours

    tenus

    au

    Roi

    l occasion de la nouvelle

    anne

    entre autres

    de

    celui

    de

    M. Pasquier

    remarquable

    par

    le

    mot

    de

    sujet

    qu il

    a

    eu

    la tmrit

    de

    reproduire

    et

    que

    M.

    Villemain

    appelait

    un

    mot

    progressif.

    Le Roi

    est

    cliarm

    du discours du

    comte

    Apponyi

    et

    le

    1836

    1

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    10/553

    Corps

    diplomatique,

    de la

    rponse

    du

    Roi. Du

    reste,

    Fieschi

    et

    Mascara

    (1)

    ont

    t

    de

    vraies

    bonnes

    fortunes

    pour

    tous

    les

    faiseurs de discours

    on

    a

    remarqu

    des

    motions

    et

    des

    attendrissements infinis,

    et quant

    M.

    Dupin,

    c taient des sanglots

    A

    propos

    de

    M.

    Pasquier,

    on

    s est

    amus

    mettre

    dans

    un

    mauvais

    journal

    qu il

    est

    tomb

    malade

    dernirement

    pour

    avoir

    reconnu

    dans

    Fieschi

    un

    fils naturel

    La

    vieille

    comtesse

    de la Briche,

    qui

    commence

    radoter,

    a

    t,

    trs

    srieusement,

    et

    avec

    des

    Iilas

    incomparables,

    raconter

    cette

    btise

    dans

    le salon

    archi-carliste de

    Mme

    de Chastellux. Comprend-on

    quelque

    chose

    d aussi

    stupide

    Les

    rires

    ont

    .t

    extrmes

    Paris,

    4y

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    11/553

    Le

    fameux

    message

    du

    Prsident

    Jackson

    1),

    si impa-

    tiemment

    attendu,

    est

    arriv

    par

    la voie d Angleterre

    au

    duc de

    Broglie. Celui-ci,

    cinq

    heures

    aprs,

    est

    all chez

    le

    Roi

    lui dire qu il

    l avait

    reu;

    le

    Roi

    a

    demand

    le

    voir,

    M.

    de Broche

    lui

    a

    dit

    qu il

    tait

    trs

    insignifiant

    et

    qu il

    l avait

    dj

    envoy

    aux

    journaux H

    a

    dit la

    mme

    chose son

    collgue,

    M.

    Thiers,

    qui,

    sur

    la

    foi

    de

    ce

    propos,

    a

    rpt

    pendant

    toute

    la

    soire,

    ceux

    qu il

    rencontrait,

    que

    le

    message

    tait

    de

    toute

    nuiiit.

    Le

    len-

    demain,

    le

    Roi

    et

    M. Thiers

    lisent

    ce

    message

    dans

    le

    journal

    et

    le

    trouvent

    trs

    habilement

    fait, trs rude

    pour

    M.

    de Broglie

    personnellement,

    mais

    satisfaisant

    pour

    te

    pays,

    et

    prcisment

    ce

    qu il fatlait

    pour

    terminer

    le

    diff-

    rend. L-dessus,

    conseils

    sur

    conseils,

    discussions

    vives,

    enfin triomphe de la volont royale,

    soutenue

    par

    M.

    Thiers,

    et

    par

    l effet

    de laquelle

    on se

    tiendra

    pour

    suffisamment

    satisfait du

    message.

    On

    dclinera

    la

    m-

    diation

    de

    l Angleterre,

    en

    dclarant

    que

    la

    France

    est

    prte

    payer

    les

    termes

    chus de

    la

    somme

    de 25 millions.

    M.

    de Broglie

    a

    fini

    par

    cder,

    mais

    avec

    toute

    la

    peine

    que

    son amour-propre

    personnel lui

    causait.

    Il s tait

    d abord

    refus

    montrer

    la

    note

    par

    laquelle

    il

    remerciait

    l Angleterre de

    ses

    offres

    de mdiation,

    mais

    enfin

    elle

    a

    1)

    On

    trouvera

    ce

    messie

    aux

    pices justificatives de

    ce

    volume.

    En

    1834,

    Jackson

    avait

    rclam

    au

    gouvernement

    de LouJs-Phuippe, de

    faon trs hautaine,

    une

    indemnit de

    25

    millions, due

    aux

    Etats-Unis,

    pour

    les btiments saisis sous

    l Empire, menaant

    de confisquer, en

    cas

    de refus, les

    proprits

    des

    Franais

    tablis

    sur

    le

    territoire

    de

    l Union.

    Toute

    lgitime

    que

    ft

    la

    rclamation,

    ses

    formes

    blessantes

    la

    Crent

    longtemps

    repousser,

    jusqu

    une

    rtractation

    du

    prsident

    Jackson

    eoc-,

    tenue

    dans

    le

    message

    dont il

    est

    ici

    question.

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    12/553

    t

    soumise

    hier

    au

    Roi.

    On dit

    qu elle

    est trop

    longue,

    diffuse,

    mtaphysique.

    Les

    paroles

    ont

    t

    vives

    dans

    le

    Conseil

    des

    ministres,

    cependant

    tout

    a

    fini,

    parce

    que

    le

    Roi

    a

    tendu la

    main

    au

    duc de

    Broglie

    en

    lui disant

    une

    parole

    gracieuse.

    Cela

    n empche

    pas

    qu au fond,

    l hu-

    meur ne

    soit

    grande, d un

    ct

    et

    de

    l autre.

    Au

    reste,

    cette

    guerre

    avec les tats-Unis

    dplaisait beaucoup au

    commerce

    franais;

    ainsi

    ce

    rsultat

    dfinitif

    fera,

    proba-

    blement, bon

    effet

    dans

    le

    public.

    Paris, 11 janvier

    1836. J ai

    eu,

    hier

    matin,

    la

    visite

    de

    M.

    Royer-Collard

    il

    venait

    de

    voir

    M.

    Berryer,

    fort

    dgot

    et

    ennuy,

    qui

    lui

    avait

    parl

    de

    Prague.

    Il

    lui

    a

    racont

    qu on

    y

    pensait

    et

    y

    disaitbeaucoup de bien

    de lui,

    M.

    Royer;

    que

    Charles

    X

    avait rpt

    plusieurs

    fois

    qu il

    craignait

    de n avoir

    pas

    fait

    assez

    attention

    diffrentes

    choses

    qu il

    lui avait dites

    dans un long entretien qu ils

    eurent

    ensemble

    l poque de la

    fameuse adresse

    1)

    de

    1830.

    Mais,

    ce

    qui

    est

    curieux,

    c est

    que

    le

    vieux Roi,

    ayant

    voulu chercher

    retrouver

    ces

    choses

    importantes

    dont

    il

    avait

    un

    vague

    souvenir,

    ne

    put

    y

    parvenir.

    N est-

    ce pas

    l

    tout

    l homme?

    Bon

    cur

    et

    insuffisance

    Paris,

    l6yo K ~e?*

    1836.

    On

    a

    cru,

    hier,

    qu aprs

    l algarade de M.

    Humann,

    le

    ministre

    des

    Finances,

    la

    Chambre

    des

    Dputs,

    o

    il

    a

    abord

    si

    imprudemment

    la

    1)

    L adresse

    des

    321

    3

    mars

    1830).

    C tait

    une

    rponse

    au discours

    du

    trne

    et

    les

    321

    dputs

    y

    exposaient

    nettement

    leur

    mcontentement

    de

    voir

    M

    de

    Martignac

    remplac,

    comme

    prsident,

    par

    le

    prince Jules

    de

    Polignac.

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    13/553

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    14/553

    qui

    s'y rendaient

    effectivement;

    cela, la Marchale

    se

    mit

    a

    dire,

    haute

    et

    aigre

    voix

    J'ai

    un

    moyen

    parfait,

    que

    j ai

    toujours

    employ

    avec

    succs dans

    tous

    les

    bals

    que

    j ai

    donns

    je

    place

    ma

    femme de

    chambre

    derrire

    la

    porte,

    avec un

    sac

    de haricots

    prs

    d'elle,

    et

    je

    lui

    dis

    K

    Mariette,

    chaque

    personne

    qui

    entrera,

    vous

    prendrez

    un

    haricot

    du

    grand

    sac,

    et

    vous

    le

    jetterez

    dans

    votre

    ridicule

    Alors, le compte est exact,

    et

    c'est

    la

    bonne

    manire,

    n Le

    fou

    rire m'a si

    bien

    prise,

    que

    j ai

    pens

    ctouner.

    I

    en

    est

    arriv

    autant

    de

    Mmes

    de

    Lieven,

    de

    Werther,

    de

    Lwenbieim,

    qui taient

    l.

    Paris,

    1

    fvrier

    I83C.

    Si

    j tais

    dans

    mon

    cher

    Rochecotte,

    comme

    l'anne

    dernire,

    je

    croirais,

    le

    I ' fvrier,

    entrer

    dans le printemps,

    aulieuqu'iciil

    n'en est

    rien

    Depuis

    quelque

    temps,

    je

    reprends

    mes

    dplaisances

    pour

    Paris,

    non pas

    que

    l'on

    y

    soit

    mal

    pour

    moi,

    au con-

    traire,

    mais

    parce que

    la

    vie

    y

    est trop :fatigante,

    l'air

    trop

    aigre,

    les

    intrts

    trop

    divers

    et trop

    multiplis,

    sans

    tre

    assez

    puissants

    aucun

    loisir, des

    sollicitudes infinies,

    avec un

    vide

    sensible.

    A

    Londres,

    j tais

    dans

    un

    monde grand

    et

    simple;

    j y

    avais

    du succs

    et

    du

    repos

    tout

    la fois. M. de

    Talley-

    rand

    y

    jouissait

    d'une bonne

    sant,

    il

    y

    faisait

    de

    grandes

    affaires.

    Les

    agitations

    que

    j y

    ai prouves

    valaient

    au

    moins

    leur

    enjeu;

    j avais

    le

    temps

    de m'occuper,

    de

    lire,

    de

    travailler,

    d'crire,

    de rCchir;

    je

    n'tais pas

    bous-

    cule

    par

    tous

    les

    dsuvrs.

    L'impt

    des

    visites

    ne se

    prlve

    Londres

    que sur

    une

    voiture

    vide

    et

    sur

    des

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    15/553

    cartes;

    enfin,

    je

    prenais

    plaisir

    vivre.

    Voil

    pourquoi

    il

    me

    prend de

    profonds

    et

    mlancoliques

    regrets,

    aprs

    ces

    annes

    qui

    ne

    reviendront plus;

    ou

    bien

    pour

    ce

    doux

    et

    tranquille Rochecotte,

    cet

    horizon

    si

    vaste,

    ce

    ciel

    si

    pur,

    cette

    maison si

    propre, ces

    voisins

    simples

    et

    bien-

    veillants,

    mes

    ouvriers,

    mes

    fleurs,

    mon

    gros

    chien,

    ma

    petite

    vache, la

    chevrette, le bon Abb, le

    modeste

    Vestier,

    le

    petit

    bois

    ou

    nous

    allions

    ramasser

    des

    pommes

    de

    pin;

    pour ce

    lieu

    o

    je

    vaux

    mieux

    qu ailleurs,

    parce

    que

    j i

    le

    temps

    d y faire d utiles

    retours

    sur

    moi-mme,

    d y

    claircir

    ma

    pense,

    d y

    pratiquer

    le

    bien,

    d viter le mal,

    de

    me

    mler,

    par

    la simplicit du

    cur

    et

    de

    l esprit,

    cette

    belle,

    forte

    et

    gracieuse

    nature

    qui

    m abrite,

    me

    rafrachit

    et

    me

    repose.

    Mais

    trve

    de

    gmissements

    sur

    moi-mme,

    inutiles

    et

    maussades

    J ai

    vu

    le

    docteur Ferrus,

    hier,

    son

    retour

    de

    Ham.

    Voici

    ce

    qui

    s y

    est

    pass.

    Les instructions

    des

    mdecins

    taient extrmement

    bienveillantes,

    et

    leurs

    dispositions

    aussi;

    mais

    il

    aurait

    fallu

    trouver

    des

    motifs

    faire

    valoir,

    et

    les deux

    ex-ministres

    vraiment

    souffrants,

    MM.

    de

    Chantelauze

    et

    de

    Peyronnet,

    ont

    refus insolemment

    la

    visite

    des mdecins,

    et

    les

    autres,

    MM.

    de Polignac

    et

    Guernon

    de

    Ranville, fort

    doux,

    soumis

    et

    dsireux

    de

    profiter de la

    bonne

    disposition du

    gouvernement,

    n ont,

    malheureusement,

    aucune

    infirmit

    faire valoir.

    Il

    faut

    donc

    ajourner

    des adoucissementsqu on dsirait leur

    ac-

    corder

    (1).

    (1) C est

    toujours

    des

    anciens

    ministres

    de Charles

    X

    qu il

    est

    question

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    16/553

    Paris,

    ( /c~er 1836.

    J avais

    t,

    hier

    matin,

    avec

    la

    comtesse

    Bretzenheim

    qui

    m en avait prie,

    la

    sance

    de la

    Chambre

    des

    Dputs, o

    j i entendu,

    pour

    la

    pre-

    mire

    fois,

    M.

    Thiers;

    il

    a

    admirablement

    parl

    contre

    la

    fameuse

    rduction des

    rentes,

    si

    imprudemment

    mise

    en

    avant

    par

    lI. Humann.

    J avais

    cru remarquer,

    pendant

    que

    M.

    Thiers

    parlait,

    qu il

    avait

    plusieurs fois

    crach

    le

    sang;

    je

    lui

    avais

    crit

    pour

    lui

    demander

    comment

    il

    se

    portait;

    voici

    un passade

    extrait

    de

    la

    rponse

    que

    j i

    reue

    de

    lui

    Je suis extnu;

    je

    n ai

    pas

    crach le

    sang,

    mais

    j i

    dpens,

    en

    quelques

    moments,

    bien

    des

    jours

    de

    m

    vie;

    je

    n ai

    jamais trouv

    tant

    de

    rsistance

    dans les

    esprits,

    et

    il

    faut

    une

    volont

    de

    fer

    pour

    sur-

    monter

    un

    entranement aussi

    visible

    que

    celui de la

    Chambre.

    Je suis

    dsot

    que vous

    m ayez

    entendu,

    ces

    chiffres

    doivent

    vous

    avoir ennuye

    et

    vous

    avoir

    donn

    une

    triste

    ide

    de la tribune.

    H

    ne

    faut

    nous

    entendre

    et

    nous

    juger

    que

    dans

    nos

    jours

    d lan

    et

    non

    quand

    nous

    rglons

    nos

    comptes.

    Au

    surplus,

    je

    doute du

    rsultat,

    et,

    sauf

    le

    Roi,

    je

    fais plutt

    des

    vux pour

    la

    retraite

    du

    Mi-

    nistre. Lutter

    contre tant

    d imprudence

    et

    de

    sottise

    est

    insupportable.

    i)

    Ce

    billet

    m a

    bien

    un peu

    prpare

    aux

    vnements

    du

    soir:

    cependant,

    M.

    Royer-CoIIard,

    qui

    est

    venu

    chez

    moi

    dans la

    matine, croyait

    au

    triomphe

    du

    Ministre

    par

    l embarras

    dans lequel

    serait

    la

    Chambre d user du

    sien,

    si

    elle l obtenait.

    M

    tait

    dans

    l admiration

    du discours

    de

    ici.

    Quelques

    personnes

    multipliaient les

    efforts,

    pour

    faire rendre

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    17/553

    A. Thicrs

    et

    le

    lui

    avait

    dit

    la Chambre; ils

    se

    sont

    re-

    parls

    cette

    occasion

    ce

    qui

    n avait

    pas eu

    lieu depuis

    la

    discussion

    des

    lois de Septembre.

    Mon

    HIs

    M.

    de Valenay

    est

    venu

    diner chez

    nous en

    sortant

    de

    la

    sance

    de la Chambre

    des

    Dputs.

    Il

    nous a

    racont

    l cHarement

    de

    la

    Chambre

    aux

    singulires

    conclu-

    sions

    de

    M.

    Humann

    et

    celui des

    ministres

    au

    sujet

    de

    l ajournement de

    la rduction des

    rentes

    rejet

    qui

    n a

    eu

    lieu qu

    une

    majorit

    de

    deux

    voix.

    Le

    JoM~Ma~

    ~e Paris

    nous

    a

    appris

    plus tard

    les d-

    missions

    ministrielles

    et

    le

    gnral

    Alava

    qui venait

    de

    voir

    le duc de Broglie

    nous a

    dit

    onze

    heures du

    soir

    que

    le

    Roi avait

    accept

    les dmissions

    et

    fait

    chercher

    MM. Humann

    et

    Mol.

    Je

    recois

    l instant le

    billet

    que

    voici

    de

    M.

    Thiers

    K

    Nous

    sommes

    sortis

    trs

    franchement trs

    srieuse-

    ment.

    Le

    Roi savait

    d avance

    et

    d accord

    avec

    tous

    d ac-

    cord

    en

    particulier

    avec

    moi

    que ce

    rsultat

    dcoulait

    forcment de

    notre

    rsolution de combattre

    la

    rduc-

    tion. Nous serions

    dshonors

    si

    nous

    ne

    persistions

    pas

    pour

    faire

    composer un nouveau

    Ministre

    il

    sera

    chtif

    et

    misrable

    peu

    importe;

    il faut

    que

    le

    tiers-

    parti

    fasse

    ses

    preuves.

    Le Roi

    ne

    peut

    faire

    autrement

    ni

    nous

    non

    plus le

    contraire serait

    une

    illusion

    la

    Charles

    X.

    n

    Paris 7fevrier

    183C.

    Il

    n y

    a

    rien

    de fait

    pour

    le

    Ministre

    si

    ce

    n est

    la

    sortie

    des

    anciens

    Ministres qui

    est

    positive. On

    croit

    que

    M.

    de Broglie

    ne

    rentrera

    ja

  • 7/23/2019 Talleyrand-Dino 2

    18/553

    mais

    dans

    aucun

    Cabinet; c est

    surtout

    contre

    lui qu est

    l humeur

    de la

    Chambre.

    M.

    Thiers

    n a

    fait

    aucune

    opposition

    se

    retirer,

    plutt

    par

    le

    dsir

    de

    sortir

    honorablement

    et

    de

    se

    dbarrasser

    dcemment de

    collgues qu il

    n aimait

    pas,

    que

    par

    en-

    gouement

    pour

    la

    question,

    qu il

    a

    cependant dfendue

    avec

    un

    grand

    talent.

    Le

    Roi a

    fait

    appeler

    M.

    Humann qui

    a

    refus,

    M.

    Mole

    qui

    a

    dclin,

    M. Dupin

    qui

    a

    6aM

    cam~s~ne

    les

    nuances

    mritent

    d tre

    observes.

    Enfin, il

    n y

    a

    rien

    du

    tout

    de

    t

    ni,

    vraiment, rien

    de

    probable.

    Des

    amis

    de

    M.

    Mole disent

    qu il

    ne

    veut

    plus se

    laisser ballotter,

    prier,

    refuser,

    trimballer,

    comme

    au

    mois

    de

    novembre,

    et

    qu on

    se

    rangerait

    sous

    sa

    loi

    ou

    bien

    qu il

    ne se

    mlerait

    de

    rien.

    Paris, 8 fvrier

    l83