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Table des matièresTable des matières

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

I. INTRODUCTION

II. CÉRÉMONIE SOLENNELLE D’OUVERTURE DU FORUM

III. DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS

III.1. Activités de la première journée (02 novembre 2015)

III.2 Activités de la seconde journée (03 novembre 2015)

III.3. Activités de la troisième journée (04 novembre 2015)

III.4. Activités du Quatrième jour (05 novembre 2015)

IV. Recommandations du forum

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Sommaire

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Sigles et abréviationsADEPA Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale

AMP Aire Marine Protégée

APPEL Alliance des Parlementaires et Elus Locaux pour la protection du littoral ouest-africain

CBD Convention sur la biodiversité

CC Changement climatique

CCLME Grand Ecosystème Marin du Courant des Canaries

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest

CAOPA Confédération Africaine des Organisations de Pêches Africaine

CSRP Commission Sous-régionale des Pêches

EE Education à l’Environnement

FAO Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture

FIBA Fondation Internationale du Banc d’Arguin

GAED Master GAED « Gérer les Impacts des Activités Extractives »

GEF Global Environment Facility

IBAP Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées (Guinée Bissau)

INN Pêche illégale, illicite et non déclarée

MAVA Fondation MAVA pour la Nature

MOLOA Mission d’Observation du Littoral Ouest Africain

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ONG Organisation Non Gouvernementale

PACO Programme Afrique Centrale et Occidentale de l’UICN

PNBA Parc National du Banc d’Arguin

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PRCM Partenariat Régional pour la Conservation de la zone Côtière et Marine en Afrique de l’Ouest

PREE Programme régional d’éducation à l’environnement côtier et marin

RAMPAO Réseau des Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest

TIDM Tribunal International du Droit de la Mer

UBC Université de British Columbia

UCAD Université Cheikh Anta Diop de Dakar

UE Union Européenne

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UMC/PRCM Unité de Mobilisation et de Coordination du PRCM

UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UNDP United Nations Development Programme

WAMER Western African Eco-Region (éco-région oust-africaine)

WIA Wetlands International Afrique

WWF World wild Fund for nature

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Introduction

région, le forum de Praia de 2015 est la seule tribune à leur portée pour réfléchir ensemble sur les problématiques liées au changement climatique et convenir, dans le cadre d’une vision partagée, des priorités et des solutions en réponse à des besoins urgents d’atténuation et d’adaptation.

Aussi, le format du forum a-t-il été conçu de manière à articuler conférences des leaders, ateliers et side event autour d’une même thématique (Cf. Agenda du forum à l’annexe 1). Ainsi, les trois conférences des leaders, qui ont été programmées, ont permis à 11 personnalités politiques et des références académiques dans leurs domaines d’aborder des thèmes d’actualité sur le climat et d’apporter des éclairages par rapport aux orientations et/ou priorités stratégiques en relation avec les changements climatiques. Fortement rattachés aux thématiques des conférences, les ateliers et les side event respectivement au nombre de 7 et 15 ont permis, dans de sessions parallèles, aux participants d’approfondir les échanges techniques et de partager les expériences tirées notamment des recherches et des actions de terrain.

Enfin, la grande innovation était la déclaration du forum relative à son engagement à œuvrer pour accompagner et accélérer les mesures d’adaptation et d’atténuation susceptibles de limiter en zone littorale et marine les impacts des changements climatiques.

Le présent rapport a pour objet de retracer de manière chronologique les moments forts de ce forum pour inciter les acteurs du littoral à gérer la zone côtière et ses ressources de manière responsable d’une part et pour faire émerger des objectifs partagés par rapport à la vision d’avenir que notre partenariat déclinera en éléments de programme et d’action d’autre part.

Le forum régional marin et côtier est organisé tous les 18 mois dans une capitale d’un pays de l’espace PRCM conformément à la règle de rotation des sites d’accueil. Il réunit les différentes catégories d’acteurs de la zone côtière et marine que sont les représentants des gouvernements des pays de la sous-région, les institutions intergouvernementales régionales et internationales, les parlementaires, la communauté scientifique, les organisations socioprofessionnelles, la société civile engagée dans le domaine de l’environnement, les opérateurs du secteur privé (pêche, tourisme, hydrocarbures) et les partenaires techniques et financiers dans les domaines du développement et de la conservation de l’environnement.

Le forum constitue une opportunité unique de dialogue à la fois entre les pays de la sous-région et entre les différents secteurs d’intervention sur l’évolution de la zone côtière et marine. En outre, c’est au sein du forum que sont discutées les orientations stratégiques des grandes initiatives dans la sous-région ainsi que les recommandations adressées aux acteurs du littoral.

Le thème de la 8ème édition de ce forum, qui s’est tenue, du 2 au 5 novembre 2015,à Praia dans les locaux de l’Assemblée Nationale de Cabo Verde, est «Acteurs du littoral : mobilisons-nous face au changement climatique». Outre qu’il traduit l’importance d’engager les acteurs littoraux à l’action, les débats autour de ce thème à ce momentum constituent par ailleurs une contribution à la préparation des travaux la COP 21 sur le climat prévue à la fin de l’année 2015 à Paris.

Pour les 218 participants issus des 77 organisations membres du PRCM et autres intervenant dans la sous

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I.Cérémonie d’ouverture

La cérémonie solennelle d’ouverture du forum régional côtier et marin a eu lieu le 02 novembre 2015 à Praia à l’Assemblée Nationale du Cabo Verde sous la présidence de M. Basilio Ramos, Président de l’Assemblée Nationale de Cabo Verde en présence de Madame Lynda Mansson, Directrice Générale de la Fondation MAVA pour la Nature, de Madame Jane Magdwick, et de M. Jean Marc Garreau, Président du Comité de pilotage du PRCM.

Dans son discours d’introduction, M. Jean Marc Garreau a adressé les remerciements du PRCM aux autorités et institutions de Cabo Verde, et en particulier au Président de l’Assemblée Nationale pour avoir accepté d’accueillir la 8ème édition du forum régional du PRCM. Après quoi, il a précisé que le forum est « un temps fort du PRCM, un point de convergence de tous ceux qui, dans la région ont appris à travailler dans une perspective et dans des dynamiques régionales, et ceux qui s’y rallient – et le PRCM est un moteur d’intégration régionale ». Aussi, M. Jean Marc Garreau a-t-il demandé aux participants de travailler sur le thème du changement climatique notamment les aspects liés à la prévention, à la réduction des risques, à la gouvernance et à la mobilisation des financements utiles pour la mise en œuvre d’une vision commune. Vous pouvez télécharger son discours à l’annexe 3.

A son tour, Mme Lynda Mansson a exprimé sa satisfaction de pouvoir participer au 8ème forum du PRCM et elle s’est félicité que bon « nombre de participants à ce forum ont contribué d’une manière

ou d’une autre à faire du PRCM ce qu’il est aujourd’hui, et c’est ainsi dit-elle que nous pouvons aujourd’hui tous ensemble témoigner avec fierté de ce que le PRCM est devenu ». En outre, elle a précisé que puisque le PRCM est devenu un réseau mature, la FIBA a pu considérer que sa tâche avait été accomplie et que son flambeau pouvait être remis à d’autres. Vous pouvez télécharger son discours à l’annexe 4.

Madame Jane Magdwick a quant à elle évoqué les beaux souvenirs qu’elle avait gardé du dernier forum PRCM tenu à Nouakchott, en Mauritanie. Il y’a de cela 5ans. Durant ces années, nous dit-elle, beaucoup de projets et programmes ont enregistré des progrès importants qui sont à encourager et à prendre compte pour construire notre avenir. Pour elle, il est important de profiter de ce forum pour réfléchir à comment mieux travailler ensemble. Car aucune organisation, aucun gouvernement ne pourra relever seul le défi de la conservation de la zone marine et côtière. Donc travailler ensemble est devenu plus une nécessité.

Dans son allocution d’ouverture, le Président de l’Assemblée Nationale du Cabo Verde M. Basilio Ramos a souhaité la bienvenue à tous les participants et exprimé sa satisfaction d’accueillir à nouveau le Forum régional marin et côtier après l’édition de 2007. Pour lui, la 8ème édition du Forum offre l’opportunité de discuter des effets du changement climatique, des mesures d’adaptation et susciter la solidarité de partenaires.

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Cependant reconnait-il, le chemin est encore long et, à l’échelle mondiale, il y a une urgence d’apporter des changements radicaux dans la façon dont les Etats et les individus gèrent leurs activités. Le développement durable dans ce cas n’est pas une option car il s’agit selon lui, «d’une obligation de solidarité avec les générations futures».

Pour conclure, il a souhaité plein succès au Forum et déclaré ouvert la 8ème édition. Vous pouvez retrouver son discours à l’annexe 5.

II. Déroulement des activitésII.1.Activités de la première journée 02 novembre 2015II.1.1. Conférence des leaders 1 : les changements climatiques et leurs impacts sur les zones côtières et marines. La première conférence a été modérée par M. Ibrahima THIAM, Directeur régional de Wetlands International Afrique (WIA) et sa thématique fût abordée à travers trois communications.

En abordant son thème « Zones humides et Changement climatique », Mme Jane Madgwick, CEO de Wetlands International a d’emblée rappelé que 2015 est une année charnière pour l’humanité car la communauté internationale, à l’occasion de la COP 21 prévue à Paris, déterminera le type de planète qu’elle laissera aux générations à venir.

Dans un contexte de changements climatiques, il est crucial, d’après Mme Jane Madgwick, de connecter les milieux et d’avoir une approche écosystémique. Il faut aussi, selon elle, valoriser les milieux humides dans les économies locales, et lier les économies au bien-être des locaux (ex : équilibre entre culture du riz et préservation des mangroves en Guinée-Bissau). En plus de la conservation, il faut travailler à restaurer les milieux humides (ex : Ndiael, Diawling).

En conclusion, elle dira que les solutions de résilience dépendent du milieu local et de notre capacité à bien

intégrer les façons de vivre localement. Il s’agit donc de trouver un nouveau langage commun entre les intervenants techniques, le secteur privé, les acteurs gouvernementaux et les communautés locales pour mitiger les impacts des changements climatiques déjà perceptibles, et de s’y adapter.

Dans le cadre de sa communication sur le thème « la zone d’interface océan-continent en Afrique de l’Ouest dans un environnement en perpétuel changement », le Professeur Salif DIOP de l’Université Cheikh Anta Diop a abordé plusieurs concepts (services écosystémiques, changements climatiques et les options pour un développement durable) et il en a fait ressortir les éléments-clés.

Ensuite, il a évoqué les profils côtiers de la région qui vont de l’archipel du Cabo Verde à la zone côtière sablonneuse de Mauritanie, en passant par les grands estuaires et deltas (dont le Saloum), et les promontoires rocheux. Or, ces milieux, soutient-il, ne pourront être préservés que si leurs services sont pris en compte, tout comme leur interdépendance. L’interface eaux douces / marines et la connectivité entre les systèmes (variés et complexes) en plus de la

Ensuite, il a fait observé que le Cabo Verde, en tant que pays insulaire donc plus vulnérable aux impacts des changements climatiques, est particulièrement attentive aux questions environnementales, car ‘’c’est une question de survie». « C’est donc pour cela, ajoutera-t-il, que le Cabo Verde n’a ménagé aucun effort ces quarante dernières années pour multiplier par 25 les superficies de forêts, mis en oeuvre des plans d’aménagements d’aires protégés et d’espèces et, développer des infrastructures plus adaptées ». C’est donc avec une sensibilité environnementale élevée que le Cabo Verde a ratifié les conventions contre la désertification et contre les changements climatiques et ainsi que le protocole de Kyoto.

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superposition des impacts ajoutent de la complexité à l’appréhension des enjeux liés aux changements climatiques.

Pour Pr DIOP, les zones côtières et marines vont absorber une partie de ces effets, mais l’excès de réchauffement, les pertes d’oxygène, l’acidification, et l’augmentation du niveau de la mer ne pourront plus être arrêtés. Partout dans le monde, la température et le niveau de la mer montent. Les variations observées sont liées aux actions de l’homme, et c’est ce dernier qui doit régler les problèmes qu’il a causés. Ce qui lui fera dire que l’incertitude ne justifie pas l’inaction.

Relativement à l’espace PRCM, Pr. DIOP avance que la qualité des eaux, les rejets polluants, les systèmes de

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production et de gestion des eaux et des déchets sont des sujets actuellement traités de manière fragmentée, qu’il faut résoudre de façon plus holistique. Pour lui, il faut pérenniser le développement socio-économique en œuvrant à une bonne gouvernance, et en valorisant plus efficacement les biens et services écosystémiques. La perte de la biodiversité en lien avec le maintien de l’équilibre écologique est aussi à surveiller pour orienter l’action. Aussi, a-t-il reconnu que certains services écosystémiques n’ont pas de prix. Le rôle des mangroves et leur capacité de stockage du carbone et de régulation du climat n’a pas de valeur économique. Les écosystèmes équilibrent le milieu : c’est un élément qu’il faudra considérer si l’on cherche à faire une évaluation des biens non marchands mais essentiels pour les communautés.

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La dernière communication afférente à la thématique de la conférence a été présentée par M. Isselmou Ould Abdelkader, Sociologue et ancien ministre de la Mauritanie. Elle a traité du thème « la perception des communautés ouest africaines vis à vis des changements climatiques ».

Selon M. Isselmou Ould Abdelkader, les communautés au Sahel ont très vite perçu les changements climatiques, mais leur perception n’a pas été prise en compte par les Etats qui ont inadéquatement laissé la zone se développer après l’indépendance. En effet, l’échec au niveau de l’adaptation à ces changements résultait dans le fait que les Etats post-coloniaux ont considéré les changements climatiques comme irréversibles, et vu leur ampleur, ils ont baissé les bras et ont laissé les communautés à elles-mêmes, isolées dans leurs pratiques et comportements en rupture complète avec ceux des Etats.

Aux fins d’illustration Ould Abdelkader avance que l’érection de barrages dans la région du Sahel est elle aussi issue d’une mauvaise perception des systèmes

d’irrigation et des valeurs sur lesquelles se basaient les systèmes sociaux. Les communautés riveraines percevaient l’espace comme étant fondateur et en avaient donc une vision à long terme, alors que les communautés pastorales (nomades) étaient moins attachées à un territoire donné. Ces aménagements pétro-agricoles ont résulté de quiproquos entre techniciens, l’Etat (pressé de nourrir sa population) et les communautés (attachées au territoire). Ils ont finalement eu pour résultat de porter atteinte au système d’irrigation de l’eau, créant des impacts négatifs pour les communautés et leur donnant raison de s’y être opposées.

En guise de conclusion, il souligne que l’espace sahélien s’est détruit et dans la perspective de réhabilitation des zones dégradées, les Etats se doivent d’explorer les perceptions des communautés dans l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. Une appréciation commune des enjeux est nécessaire afin d’intégrer les perceptions du risque et la question cruciale de la paix à l’analyse des changements climatiques.

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Synthèse des débats :Les débats qui ont suivi les différentes présentations ont tourné autour de l’importance de passer au marché du carbone et de faire preuve de leadership en ce sens afin de contrer la dégradation constante des services écosystémiques. Toutefois, la solidarité entre les pays pour trouver des solutions gagnant-gagnant s’avère essentielle.

Aussi, l’accent a t-il été mis sur l’importance de réfléchir rapidement aux stratégies d’adaptation en lien avec l’augmentation du niveau de la mer et l’érosion des côtes, en plus de l’urgence de préserver et valoriser ce qu’il reste de nos milieux naturels. Le devoir de

les décideurs immédiatement à cet enjeu et d’agir immédiatement et en commun a aussi été relevé et appuyé par plusieurs intervenants.

Le besoin d’une vision à long terme pour les politiques et décisions relatives à l’aménagement des territoires est ressorti notamment la nécessité de gérer nos territoires de manière anticipative sans se laisser aveugler par les impératifs présents et à vue. Le fatalisme malveillant est également à proscrire.

Il a été aussi convenu que le risque lié aux changements climatiques est récurrent, mais que la compréhension et l’intégration de sa perception sont essentielles.

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II.1.2. Synthèse des ateliers thématiques - Jour 1 o Atelier thématique 1: Gouvernance des AMP et changements climatiques

contexte des AMP. Les communautés ne peuvent pas mesurer certains changements.

Elles ont généralement une connaissance empirique des phénomènes. Or, dans les modèles de gouvernance, il y a un besoin d’élaborer des scénarii. Cela appelle à la constitution de données (suivi de paramètres de changement) fiables, ce qui n’est pas souvent le cas au niveau des AMP.

A la suite des débats autour des communications et de la thématique de l’atelier, les participants ont formulé, à titre de recommandations, ce qui suit :

• La gouvernance des AMP est un processus qui doit se mettre en place de manière participative ;

• La gouvernance des AMP doit reposer sur des principes mettant en avant les communautés notamment l’intégration des pratiques endogènes comme les aspects sociaux et culturels ;

• Les enjeux des changements climatiques ne peuvent pas être ignorés dans le processus de gouvernance actuelle des AMP. Ainsi, l’intégration des changements climatiques dans la gouvernance des AMP devra autoriser le développement de scénarii basé sur une modélisation visant à mieux apprécier les changements du milieu physique et de la société et ce dans le but d’assurer une pérennité des AMP.

Animé par M. Christophe Lefèvre, membre du conseil national du littoral et de la mer de France et conseiller de l’UICN pour l’océan mondial, l’atelier, qui a regroupé environ 50 personnes, a porté sur l’intégration des changements climatiques dans les modèles de gouvernance des AMP. Les trois communications présentées ont abordé les modèles de gouvernance des AMP s’appuyant sur une démarche participative.

Il en ressort que les AMP font aujourd’hui l’objet d’une appropriation et d’un attachement particulier de la part des populations locales qui développent sur leur territoire des activités des économiques, mais aussi des activités de conservation influencées par la culture et par une prise de conscience de leur extrême vulnérabilité. Le système de gouvernance des AMP doit se fonder sur les attentes des populations littorales. Pour ce faire, il faut du courage politique pour intégrer dans les règles de gestion, les préoccupations et les réalités des populations locales, car les décisions prises peuvent avoir des impacts significatifs sur les territoires qui sont souvent ignorés par les Etats.

Aussi, la question du changement climatique ou des changements globaux n’est – elle pas suffisamment prise en charge dans les politiques et stratégies sectorielles à l’échelle des pays. Les enjeux de pérennité se posent, puisque les réalités changent vite dans le

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o Atelier thématique 2 : Pêche et changements climatiques.

M. Gaoussou GUEYE, Secrétaire général de la CAOPA, a animé cet atelier avec l’appui de Moussa MBENGUE, Secrétaire exécutif de l’ADEPA, qui en a assuré le rapportage. Les présentations ont porté sur les effets des changements climatiques sur la pêche artisanale d’une part et les Accords de Pêche et autres formules d’accès des flottes étrangères en Afrique de l’Ouest d’autre part.

En introduisant son thème, le prémier présentateur a passé en revue les effets des changements climatiques que sont l’élévation du niveau de la mer. Il s’en suit des catastrophes/inondations aux conséquences multiples sur les moyens d’existence durables des communautés de pêcheurs : destruction des infrastructures de débarquement suite à l’érosion des côtes, pertes d’espaces pour les activités de pêche, modification de la distribution des ressources, etc.

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En outre, il a également souligné que les changements climatiques peuvent entrainer une baisse de l’intensité des Upwelling imputables à des changements éventuels des cadrans des vents ; les répercussions d’un tel phénomène sur la pêche seraient une modification de la distribution des ressources. A cela s’ajouteraient les migrations côte - large inhérentes à l’élévation des températures des eaux côtières. L’éloignement des pêcheurs artisans de la côte à la recherche du poisson de plus en plus rare dans les zones habituelles les expose à des risques de collisions avec les bateaux de pêche industrielle et à d’autres accidents en mer.

En guise de conclusion M. Gaoussou GUEYE a réaffirmé que les changements climatiques mettent en péril le développement durable de la pêche artisanale et rendent vulnérables la communauté de pêcheurs artisans. Aux fins de contribuer à la mitigation des

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o Atelier thématique 3 : Mobilisations des acteurs face aux changements climatiquesMme Mariline DIARA, Directrice de l’Environnement et des Etablissements Classés au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable du Sénégal, a animé cet atelier. L’atelier a connu une forte affluence avec 50 participants. Les sujets qui ont permis d’alimenter les discussions ont été introduits par des responsables d’ONGs et ils ont porté sur :

• Engager les jeunes à devenir des citoyens du littoral présenté par Mamadou Abdoulaye Mbengue, ENDA Diapol ;

• Les enseignements du débat citoyen planétaire sur le climat et l’énergie, organisé le 06 juin 2015 en Mauritanie, par Mme Saleck Maimouna de Biodivercités

• Les enseignements du débat citoyen planétaire sur le climat et l’énergie, organisé le 06 juin 2015 en Cabo Verde par Maria Rosario de ROPA-CV et CAOPA.

Après les échanges qui ont suivi les présentations, les participants ont tiré les conclusions suivantes :

• Il est extrêmement important de responsabiliser les citoyens afin de mettre fin au débat-alibi et de favoriser plutôt des débats multi-niveau et multi-acteurs sur les enjeux de société.

• L’engagement des femmes dans le processus de développement durable est aussi important comme celui des jeunes. Par exemple dans le foncier, tout comme l’agriculture, un des secteurs les plus affectés par le réchauffement climatique, les femmes continuent à être marginalisées.

• La démocratie participative est la condition du développement durable. Elle permet d’engage tous les acteurs du littoral à la citoyenneté écologique de demain.

• La participation de la société civile à la réflexion globale sur la COP21 a été un succès à travers le débat citoyen planétaire sur le climat et l’énergie. Quand la société civile est sensibilisée, elle prend le devant et joue pleinement son rôle dans les politiques publiques de développement durable.

Enfin, les participants sont parvenus aux recommandations suivantes :

• Renforcer l’éducation environnementale et la capacitation de tous les citoyens à s’approprier les enjeux de développement durable.

• Encourager la participation citoyenne aux enjeux environnementaux à travers les activités de communications comme celle du débat citoyen planétaire sur le climat et l’énergie.

• Réduire la prééminence des politiques sur les prises de décision et donner davantage de place au citoyen

impacts des changements climatiques sur la pêche, il préconise le renforcement de la gouvernance des pêches à travers la cogestion des pêcheries artisanales et la gestion concertée des stocks partagés à l’échelle régionale. Enfin, le présentateur a développé un fort plaidoyer en faveur d’une année africaine de la pêche artisanale et ce aux fins de la prise en compte de son développement durable dans les politiques publiques de pêche.

Les interventions qui ont suivi la présentation ont fortement mis l’accent sur l’intérêt de :

• capitaliser et de partager les expériences réussies en matière de lutte contre les changements climatiques dans le domaine de la pêche artisanale.

• développer des études relatives aux impacts des changements climatiques sur la pêche artisanale et ce dans l’ultime but de préparer des stratégies d’atténuation plus adaptées et plus efficaces.

• renforcer les capacités et les moyens d’action des communautés de pêche artisanale en vue de leur implication effective dans les stratégies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.

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II.1.3. Synthèse des side-event - Jour 1 o Side Event 1 animé par les institutions étatiques de Cabo Verde

conformément au plan d’action international visant à combattre et contrecarrer la pêche INN. A ce sujet, il a fortement souligné la nécessité de poursuivre le renforcement du contrôle et de la surveillance en mer. Dans ce cadre, a-t-il dit, le Gouvernement de Cabo Verde a décidé la création d’une autorité compétente (ACOPESCA) chargée du contrôle et de la surveillance à la fois dans les zones côtières et en haute mer. La mise en œuvre effective du plan d’action national contribuera, sans nul doute, à la conservation à long terme et elle aura aussi un effet positif sur la sécurité alimentaire.

A l’issue des discussions, les participants ont recommandé un engagement plus fort de l’Etat en direction de la lutte contre la pêche INN et une meilleure coordination entre toutes les autorités compétentes en matière de contrôle et de surveillance des pêches et ce pour éradiquer ce fléau ; ce faisant la pression sur les ressources marines sera réduite et la contribution de la pêche à la sécurité alimentaire sera aussi améliorée.

Avec l’animation de M. Anibal MEDINA et la participation de 38 personnes, les institutions étatiques présentes de Cabo Verde ont mis en exergue, les actions concrètes et les stratégies développées en matière de conservation de la zone marine et côtière et prenant en considération les défis découlant des effets des changements climatiques.

Dans sa communication intitulée « Plan national de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN) comme un instrument pour la conservation des zones côtières et marines », M. Juvino VIEIRA (Ministère chargé des pêches) a rappelé des concepts et des définitions concernant la pêche INN et ce pour mieux cadrer la présentation. Ensuite, il a présenté les orientations et le plan d’action national conçus par le pays pour mettre fin à cette pratique

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potentiels de captures au niveau des ressources halieutiques notamment les pertes d’emploi dans les pays au sud du Courant des Canaries et dans le Golfe de Guinée d’une part, et une incapacité future à répondre au besoin de la population en poisson d’autre part. La présentation a fait une analyse des diverses stratégies suivies par le secteur artisanal et industriel pour s’adapter notamment par des migrations géographiques accrues dans les eaux nationales et au-delà, ce qui va entrainer, dans l’absence de moyen de subsistance alternatifs, une augmentation de la pauvreté dans le secteur des pêches. Une tendance à changer les engins de pêche par le secteur industriel est observée. La communication recommande l’augmentation de la résilience des stocks de poissons en créant des zones protégées.

La deuxième communication « Impact du changement climatique sur l’efficacité des AMP (cas du Parc National du Banc d’Arguin) » présentée par Elimane Abou KANE a mis en exergue les effets positifs du PNBA. Le présentateur a soulevé un point essential lié aux déplacements des fronts thermiques qui implique les migrations des espèces vers le nord d’où une perte nette dans pour la Mauritanie et ses voisins du sud.

La troisième communication « Impact du changement climatique sur la pêche artisanale en Gambie » présentée par Salifu CEESSAY a révélé que les désastres naturels causés par les changements climatiques notamment la sècheresse qui affecte grandement l’agriculture sont de nature à augmenter la pression sur les ressources halieutiques du fait que les anciens agriculteurs se réfugient dans les pêches. Cette communication a mis l’accent sur l’importance de la préservation des mangroves, la création d’aires marines protégées bien gérées, l’augmentation de l’offre de poisson par l’intermédiaire de l’aquaculture et la gestion concertée des ressources halieutiques entre états de l’Afrique de l’Ouest.

En guise de conclusions, les participants ont attiré l’attention sur ce qui suit :

• L’importance de la création d’aires marines protégées, ou des fermetures saisonnières et géographiques, en particulier autour des zones vulnérables tels que les mangroves et les pépinières.

Ce side event, qui a connu l’affluence 36 participants, a été animé par Dyhia Belhabib. Il s’est beaucoup focalisé sur les effets des changements climatiques sur la pêche en Afrique de l’Ouest. Le potentiel de capture des ressources halieutiques va diminuer dans certains pays et augmenter dans d’autres notamment en raison des migrations de poissons vers des zones de préférence thermiques. La thématique du side event a été introduite à travers trois communications.

La première communication « Itinéraires possibles pour l’adaptation » présentée par Dyhia Belhabiba fait le point sur les conséquences des changements de

o Side Event 2 : Changement climatique entre impact et adaptation

En abordant son thème « Contributions nationales pour réduire les émissions de gaz de serre ou Intended nationally determined contributions (INDC)», M. Moisés BORGES a d’emblée souligné que tous les pays parties de la Convention sur le climat ont été invités à soumettre leur INDC, avant la COP 21 prévue à Paris en Décembre 2015. Avec l’appui technique et financier de la coopération luxembourgeoise, le Cabo Verde a préparé et produit, selon une démarche participative, son INDC articulé autour de mesures visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce document concerté a été remis officiellement à la Convention sur le climat et sera un des éléments clés des négociations pour un accord plus global sur le climat en 2015 à la COP 21.

A l’issue des débats, les participants ont bien apprécié les engagements pris par le pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau des différents secteurs d’activité comme l’énergie, les transports, les déchets, l’eau et l’assainissement, le reboisement, l’agriculture, la pêche, etc.; ils jugent que l’INDC semble être un instrument très ambitieux mais réalisable en tenant compte de la réalité du pays et de la coopération enclenchée pour sa mise en œuvre. En relation avec le changement climatique, les participants ont recommandé un engagement des citoyens pour le reboisement de 20.000 hectares d’ici 2030 avec modalité la plantation de 400 arbres par hectare.

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chaîne de gouvernance y compris la prise en compte dans les plans de gestion des aspirations des communautés locales et la protection à l’échelle des pays du PRCM des stocks migrateurs essentiels à la sécurité alimentaire.

• L’intérêt d’une plus grande sensibilisation des pêcheurs au sujet des impacts des changements climatiques et ce pour leur permettre d’envisager des solutions adaptées.

• L’importance de la cogestion dans l’ensemble de la

Lors des interventions, plusieurs participants sont revenus pour attirer l’attention sur le fait que l’image d’un territoire doit être manipulée avec responsabilité loin des raccourcis dépréciatifs et des erreurs scientifiques. Au terme des débats, les conclusions et recommandations ci-après ont été retenues :

• Conduire des ateliers de sensibilisation sur de nouveaux territoires en Afrique de l’ouest afin de contribuer à véhiculer des visions différentes des enjeux du Changement Climatique sur le littoral ouest africain en y impliquant l’ensemble des acteurs du territoire, notamment les politiques… !

• Intégrer ce type de démarches basées sur la lecture de paysages (images au sol et images aériennes) aux curriculas d’éducation à l’environnement…

• Renforcer la capacité à communiquer des acteurs du littoral Ouest Africain. Communiquer sur le territoire, c’est contribuer à faire connaître la vulnérabilité d’un territoire mais également à faire valoir la capacité d’adaptation des acteurs face au changement climatique.

En introduisant le side event, Simon NANCY (en Haut !), Marion Broquère (en Haut !), Janet Agues (Fundacao Maio para biodiversidad) et Maimouna Saleck (Biodivercité) ont souligné que son thème porte sur une démarche de photographie participative autour de la résilience face aux changements climatiques sur le littoral ouest africain. Ensuite, M. Simon NANCY et Marion Broquère ont précisé que « Climat : la tête enl’air, les pieds sur terre » est un projet de sensibilisation et de communication basé sur une démarche de photographie participative aérienne et au sol. Financé par le PRCM, il a pour ambition de proposer une continuité entre une perception locale du changement climatique et une réalité globale. La démarche participative allie photographies aériennes réalisées par cerf-volant et formation à la prise de vues au sol afin de faire dialoguer les échelles de perception du territoire. Elle permet aussi d’aborder de manière créative et collective les questions clés relatives à l’adaptation au changement climatique.

o Side Event 3 : Climat, la tête en l’air les pieds sur terre

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Dans le cadre de cette gestion, il a rappelé que la gouvernance des océans relève de diverses conventions et elle fait intervenir plusieurs organismes de l’ONU. Les Organismes Régionaux de Gestion des Pêches (ORGP) sont aussi très importants pour la gouvernance des océans. A ce sujet, il a aussi rappelé que les états peuvent étendre leurs plateaux continentaux à certaines zones et qu’ils peuvent obtenir des permis d’exploration minière, pour passer ensuite à des demandes d’exploitation. En outre, il a souligné qu’en janvier 2015, la décision a été prise, au niveau mondial, d’ouvrir les négociations pour un accord sur les hautes mers. Cet accord devra intégrer trois éléments importants : les outils, une évaluation d’impact environnemental, et les ressources génétiques. Deux groupes de travail devraient se rencontrer pour planifier les négociations en 2016.

Avec comme modératrice Honorable Eunice Da Silva, député à l’Assemblée Nationale de Cabo Verde, la deuxième conférence des leaders portant sur « la gouvernance des zones côtières et marines » a été présentée sous le format de trois communications.

Tout d’abord M. François Simard, a introduit sa thématique «la gouvernance des océans : quelles opportunités pour l’Afrique de l’Ouest » en révélant que l’océan couvre 71% de la terre et que 64% des océans se situent en haute mer. L’océan, comme écosystème global, est important et crucial pour la survie de la planète, pour les poissons et les populations qui en dépendent. Notre vie dit-il dépend donc de la bonne gestion des océans mondiaux.

II.2 Activités de la seconde journée 03 novembre 2015

Avec comme animateur Mr. Paul Silaï Tendeng, le side event a été l’occasion de présenter le service rendu par le Secrétariat du RAMPAO à ses membres à travers la mise en place de la Task-force AMP-Pêche. En effet, la Task-force a pour but de conseiller les gestionnaires d’AMP pour une meilleure prise en compte des questions relatives aux activités de pêche dans les plans d’aménagement et de gestion.

Plusieurs intervenants ont partagé les connaissances et diffuser les expériences réalisées ce qui a permis d’alimenter les discussions. Au terme des débats, les recommandations suivantes ont été retenues :

• Approfondir les connaissances scientifiques sur les ressources naturelles pour mieux montrer leur importance. Cela passe par l’évaluation des biens et services des écosystèmes pour montrer l’utilité de ces derniers pour l’économie nationale et convaincre les autorités de la nécessité de les conserver.

• Démonter l’importance de la pêche et sa valeur dans l’économie nationale.

• Positionner le RAMPAO comme un lieu de diffusion de connaissances sur les AMP

o Side event 4 : Des AMP utiles à la gestion des pêches

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II.2.1. Conférence des leaders 2 : La gouver-nance des zones côtières et marines

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En matière de conservation M. François Simard a signalé que les zones d’importance biologique et écologique ont été reconnues par les parties de la CBD. Selon lui, la carte mondiale montre à ce jour que les AMPs ne couvrent que 3.5%, contre 10% prévu par l’objectif d’Aïchi pour 2020. Il existe aussi une liste verte des aires marines protégées bien gérées. L’objectif 6 d’Aïchi a donné naissance à une initiative pour des océans durables dont l’ambition est de lier développement et conservation.

Concernant les changements climatiques M. François Simard a révélé que les océans ne sont pas à l’agenda des négociations de la COP21 attendue à Paris à la fin de l’année. Malgré cela, il faut absolument que le rôle des océans soit reconnu, et que son rôle en lien avec les changements climatiques soit su et pris en compte. Il y a donc du bruit à prévoir à l’occasion de cette COP pour que les océans soient pris en compte à la COP suivante. La déclaration de Praia qui verra le jour à l’issue du forum du PRCM devra être relayée à la COP21.

En guise de conclusion, M. François Simard préconise de trouver des solutions de la nature pour notamment lutter contre l’augmentation du niveau de la mer. Les océans sont un plus important puits de carbone que les forêts : les stocks de poissons qui y vivent aussi sont un puits de carbone vivant.

Ensuite, la parole fût donnée à Mme Fatima Dia juriste, spécialiste en développement durable et ancienne Directrice de l’IFDD/OIF, pour présenter sa communication intitulée « Le Programme de développement Durable des Nations Unies pour l’horizon 2030 : quelle mise en œuvre pour l’Afrique de l’Ouest ».

D’emblée Mme Fatima Dia a précisé que le système de négociations des Nations Unies permet aux citoyens et aux acteurs du développement, en particulier, de se faire entendre sur le développement durable. Dans ce cadre, elle a indiqué que le Programme pour le développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030 (PDD-H2030) ambitionne de transformer notre monde et souscrit à la logique d’une approche intégrée à dimensions multiples L’Afrique de l’ouest devrait faire du PDD-H2030 son tableau de bord.

Les Objectifs du Développement Durable (ODD) ont été retravaillés afin qu’ils deviennent universels et équitables. Afin que la croissance économique profite à tous, les compagnies et les pays plus riches se sont engagés à participer à l’aide au développement. Théoriquement, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) est aussi sensé financer le développement, mais en pratique, peu de pays africains en ont bénéficié. Enfin, le consensus de Monterey a mis en lumière la nécessité de financer le développement via le partenariat et l’ouverture au secteur privé. C’est donc maintenant à nous en Afrique de l’Ouest de nous rapprocher de ces différentes instances et de prendre en main notre développement, notre avenir.

Enfin, Mme Fatima Dia a souligné que le système de négociations des nations unies doit se refléter dans tous les pays et partout, pas seulement dans les ministères, mais chez toutes les catégories d’acteurs. Le document des ODD-H2030 se trouve sur internet, présentant les cibles à suivre. Une forte préoccupation environnementale en ressort, et il y est stipulé qu’il faut conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. Il reste donc à en informer et y faire participer la population !

S’agissant de la communication relative à « l’Avis consultatif du Tribunal International du Droit de la Mer (TIDM) sur l’Affaire n°21 », Mr. J. Luis do JESUS, juge au TIDM, a précisé que l’Affaire n°21 concerne une saisine du TIDM par la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP) au sujet de questions et préoccupations des Etats membres en matière de lutte contre la pêche Illicite, Non déclarée et Non réglementée (pêche INN) et de gestion durable des ressources halieutiques. Cette demande de la CSRP a fait l’objet d’un Avis Consultatif rendu par le TIDM le 2 avril 2015.

Mr. J. Luis do JESUS a, d’emblée, souligné que le TIDM a la compétence requise pour émettre des avis consultatifs. Après quoi, il a rappelé que la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer a établi un TIDM composé de 21 juges indépendants qui traitent de questions de pêche, de navigation, de conservation et de gestion des activités et ressources en relation avec la mer.

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Relativement à l’affaire n°21, Mr. J. Luis do JESUS a indiqué que l’état du pavillon doit agir lorsqu’il est prouvé que ces navires pratiquent la pêche INN et ce pour montrer qu’il respecte ses obligations. En cas d’inactivité, les autres états sont en devoir de le responsabiliser.

L’état côtier a la responsabilité de chercher des accords pour la conservation et la protection des espèces, pour le développement durable des stocks transfrontaliers et il doit donc coopérer avec les autres états de la sous-région pour éviter la surexploitation des stocks partagés et des espèces d’intérêt commun (en particulier les petits pélagiques qui sont pêchés par différents pays de la région). Les états doivent faire tout ce qui est de leur ressort pour conserver les stocks partagés dans le cadre de la Convention des Nations unies pour le droit de la mer.

Enfin, c’est à M. Azumah Yao, représentant le Directeur de MESA empêché au dernier moment, de clôturer par une communication intitulée « Combattre la pêche INN dans la région ouest-africaine grâce aux données satellitaires de l’Observation de la terre » la conférence thématique sur la gouvernance des zones côtières et marines.

Au sujet de la pêche INN, M. Azumah Yao, a souligné que la Communauté Economique des États de l’Afrique

de l’Ouest (CEDEAO / ECOWAS) possède un centre chargé de la surveillance de la gestion des ressources côtières et marines dans sa zone et de la coordination des activités qui y sont liées. Ce Centre vise également à fournir aux artisans-pêcheurs les informations relatives aux conditions océaniques et météorologiques. Enfin, le Centre s’emploie à fournir aux décideurs africains des outils pour mieux gérer leurs ressources halieutiques. Vu l’importance de ce centre, la CEDEAO a décidé de lui rattacher le projet de Surveillance de l’environnement et de la sécurité en Afrique (MESA). Ce consortium assure aux représentants de différents pays des formations sur des outils d’aide à la décision. La formation et les outils permettent de mieux connaître l’état de l’océan, de développer des capacités en matière de coordination, de proposer des politiques de gestion des ressources marines et d’orienter les décisions.

En conclusion, MESA dispose de bases de données à partir desquelles des cartes sont produites pour informer les gestionnaires de la localisation des stocks de poissons et de celle des navires. Le programme a aussi permis la surveillance et la prévision des conditions océaniques. La création de ces bases de données permet l’amélioration de la gestion des AMPs et des pêches. Aussi, l’expertise est – elle disponible pour mettre en place des stations MESA dans l’ensemble de la région.

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Celle-ci s’étend sur 150 kilomètres à partir de la côte et couvre environ 9,3 % du territoire ; c’est dans la zone des mangroves que se trouve l’essentiel des parcs dédiés à la conservation. Pour lui, les principaux facteurs de dégradation sont l’agriculture / la riziculture, le fumage de poisson, la coupe de bois, la production de sel, la construction de maison, l’érosion côtière, le maintien des digues dans les zones d’abandon de la riziculture, etc. En outre, il a souligné que les principaux facteurs de nature à favoriser la restauration des mangroves sont l’abandon des rizières pour différentes raisons. A cette date, les surfaces de la mangrove ont enregistré au niveau de la zone de recolonisation une évolution de 9,3 %.

Les participants, à la suite des débats, sont parvenus aux conclusions et recommandations suivantes :

• Equilibrer biodiversité et sécurité alimentaire pour résoudre l’équation riz-mangrove ;

• Surseoir au démantèlement par les populations des digues dans les zones de mangroves anciennement utilisées pour la riziculture ;

• Appuyer le reboisement tout en aidant à la mise en place d’activités alternatives et génératrices de revenus.

L’atelier a été animé par M. Mohamed Ould Mayif. Trois communications ont été présentées pour introduire les discussions sur la thématique de l’atelier.

En introduisant sa présentation « Mangroves, rizières et changement climatique en Guinée-Bissau », M. DA SILVA ALFREDO (IBAP) a d’emblée rappelé que la Guinée Bissau est connue comme pays de mangrove.

II.2.2. Synthèse des ateliers thématiques o Atelier thématique 4 : Les ressources marines et côtières et le changement climatique

Des débats qui ont eu lieu après chaque communication, on peut tirer les éléments suivants :

• la préservation de la zone marine et côtière, et la conservation de la biomasse d’autre part, sont essentielles au niveau de la gouvernance des océans.

• Il faut s’assurer de la remontée de l’information de terrain vers les décideurs, et de l’intégration des politiques de développement durable dans les politiques sectorielles.

• Les changements climatiques affectent énormément les Africains (30-40%) qui ne participent aux émissions de gaz à effet de serre qu’à hauteur de 3-4%!

• Il a été également clarifié que le TIDM ne prend pas d’initiative propre et que ces avis constituent une réponse aux requêtes / questions des parties de la convention. Les questions doivent être claires et concrètes, et traiter de points juridiques.

• Pour certains intervenants, l’avis du TIDM a énoncé de manière claire que les états doivents’efforcer à coopérer pour gérer leurs ressources partagées ; pour la sous-région, cette coopération pourrait s’effectuer dans le cadre de la CSRP, institution dont il y a lieu de tout faire pour la sauver de la crise institutionnelle qui menace même son existence.

o Synthèse des débats :

En abordant son sujet « La femme capverdienne et le ramassage du sable et des inertes dans les plages et montagnes du Cabo Verde », Mme FORTES Josefina a souligné que le RAMAO, qui est une Organisation Non Gouvernementale de femme, s’est mobilisé pour sensibiliser les femmes impliquées dans l’extraction de sable notamment en les édifiant sur ses impacts sur la côte (accélération de l’érosion côtière) mais également sur la santé des femmes. Pour Josefina, l’abandon ou la réduction de cette activité exige d’abord que des activités génératrices de revenus soient initiées, en remplacement de cette pratique néfaste, en faveur des femmes et ce pour leur permettre de gagner leur vie dans la dignité.

A l’issue des discussions, les conclusions suivantes sont retenues :

• Renforcement des capacités des pays en matière de prévention des risques liés aux aléas naturels ;

• Mobilisation des partenaires, comme le PRCM, pour appuyer le RAMAO de CaboVerde dans sa démarche visant l’abandon et/ ou l’arrêt de l’extraction du sable de plage et de montagne par les femmes.

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L’atelier qui a enregistré une quarantaine de participants a été animé par Pierre Campredon. Trois intervenants ont introduit des sujets qui ont permis d’alimenter les discussions.

La première présentation a fait état de la situation du tourisme dans les iles Bijagos en Guinée Bissau notamment ses déterminants naturels et institutionnels, ses impacts (social, économique, et environnemental), ses difficultés et contraintes ainsi que les possibilités de promotion d’un tourisme responsable. Elle a mis en lumière les risques associés à une activité non règlementée et qui ne prend pas en considération les vulnérabilités culturelles et environnementales. Enfin, il a été souligné que l’archipel du Bijagos est candidate au classement comme patrimoine mondial.

La deuxième communication a présenté le fonctionnement des parties prenantes dans le processus

de conservation des patrimoines sur l’île de Maio (Cabo Verde).

La troisième présentation a montré l’importance de la recherche scientifique pour l’adaptation aux Changements Climatiques sur le PNBA en Mauritanie.

o Atelier thématique 5 : Dynamiques littorales dans le contexte du Changement Climatique

Les participants ont, à la fin de leurs échanges, tiré les conclusions suivantes :

• Faiblesse d’un cadre institutionnel et politique;

• La spéculation foncière sur les petites îles sacrées engendre de graves conflits.

• Nécessité de prendre en considération les intérêts de toutes les parties prenantes pour un développement harmonieux et peu conflictuel.

• La prise en compte économique des services rendus par les zones côtières notamment vis-à-vis de la captation du carbone est nécessaire.

En lien avec les changements climatiques, ils ont retenu les recommandations suivantes :

• Le tourisme peut représenter une alternative qui contribue à atténuer les impacts du changement climatique sur le plan économique à condition d’être en mesure de conserver et valoriser les savoirs locaux et les patrimoines associés et de faire en sorte que les flux économiques et les opportunités d’emploi soit le plus largement possible en direction des communautés.

• La nécessité de mettre en œuvre des plans d’’aménagement du territoire qui organise l’espace, les activités et qui tiennent compte des croyances des communautés.

• L’intérêt de construire une gouvernance d’un tourisme responsable et durable qui renforce l’autorité (crédibilité de l’Etat), promeut la participation des acteurs non étatiques du tourisme et favorise la transparence

Avec l’animation de M. François Simard, l’atelier a permis les discussions des questions sur la résilience des aires protégées marines et côtières tant du point de vue des écosystèmes que des systèmes socio-économiques associés et dépendant des ressources naturelles.

o Atelier thématique 6 : Résilience climatique des AMPs et de leurs communautés

Quant à M. Abdoulaye Sene, il a introduit son thème « Impacts du changement climatique sur l’hydrologie et la gestion des ressources en eau du bassin du fleuve Sénégal » par un rappel au sujet de l’historique et de l’évolution du bassin du fleuve Sénégal au plan biophysique et le lien de cette évolution avec les changements climatiques. Il a ensuite présenté les différentes étapes de la prise en charge du bassin au niveau scientifique (modélisation, etc.) et politique dans le cadre de la collaboration des 4 pays (Sénégal, Mauritanie, Guinée et Mali.). Enfin, il a également fait la critique de l’approche scientifique en soulignant que les modèles de gestion de l’eau ne sont pas toujours connectés à la réalité des populations locales.

Après les échanges sur cette présentation, les participants ont formulé les recommandations ci-après :

° Intégration de la biodiversité dans l’approche de gestion du fleuve Sénégal ;

° Maintien de la capacité d’anticipation ;

° Aménagement des zones de coopération pour la gestion des ressources et leur partage ;

° Plus grande implication des populations locales.

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• La résilience aux Changements Climatiques est une approche intégrée et multi-acteurs, c’est une adaptation des savoirs et expertises professionnels aux réalités locales.

• La coordination et les synergies des différents acteurs au niveau des aires marines protégées sont très importantes pour la réussite des actions d’adaptations aux changements climatiques.

Enfin, les participants ont formulé les recommandations ci-après au sujet de la résilience climatique des AMPs et de leurs communautés :

• La résilience des aires protégées vis-à-vis du changement climatique est une question fondamentale qui nécessite l’attention des décideurs à deux niveaux : la résilience des écosystèmes et la résilience socio-économique des communautés locales. Elle doit être considérée avec les populations locales et les employées des parcs pour s’assurer de la prise en compte de leurs connaissances.

Les interventions, qui ont été faites, ont abordé la résilience des aires protégées et des aires marines protégées aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest. Des outils de suivi de la vulnérabilité des aires protégées aux changements climatiques ont été aussi présentés. La sécurité alimentaire, l’amélioration du bien-être et de l’économie, le maintien du rôle et de la position des femmes et des jeunes, l’ingénierie locale dans les collectivités locales sont autant de facteursde nature à augmenter la résilience socio-écologique aux effets des changements climatiques dans les aires protégées marines en Afrique de l’Ouest.

Au terme des présentations et des débats qui ont eu lieu, les conclusions suivantes ont été tirées :

• Les initiatives d’adaptation aux changements climatiques doivent se bâtir sur les forces des communautés locales et les parcs nationaux devraient répondre aux besoins de conservation et de développement local.

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Ce side évent a été animé par M. Januario Nascimento de l’ONG ADAD. Il a enregistré trois communications.

La première présentation a été axée sur la présentation du projet « Alternative à l’extraction de sable marin ». Une attention particulière a été accordée au phénomène d’extraction de sable marin dont les corollaires sont l’érosion côtière et l’avancée de la mer. L’objectif recherché par le projet est de reconvertir les personnes qui s’adonnent à l’extraction de sable marin dans d’autres activités.

A la fin de la présentation et des discussions sur ce sujet, les participants ont formulé les recommandations suivantes :

• renforcer les échanges d’expériences dans la sous-région pour favoriser le partage de savoirs vet de projets similaires à travers des visites d’échanges

• développer des stratégies de renforcement et de réplication de l’expérience initiée dans le cadre du projet.

Lors de la deuxième communication, le présentateur a commencé par dire que le projet « Dispositifs de Concentration de Poissons » intervient dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques. Les habitats sont dégradés. C’est pourquoi, ce qui est visé est la restauration des habitats dégradés à travers des récifs artificiels qui contribuent au repeuplement des zones appauvries. Une bonne connaissance de la situation de référence et un suivi bio écologique au niveau des DCP constituent des conditions de réussite

du projet. Ceci étant, les résultats du projet risquent d’être entachés par une insuffisance manifeste de la surveillance des pêches.

Les participants ont recommandé la réalisation d’un système de suivi évaluation de l’expérience dans une perspective de tirer les leçons appri ses.

S’agissant de la troisième communication relative au projet « Recyclage et valorisation du plastique »; il vise à conscientiser les populations sur le danger que constitue le plastique pour l’environnement et à valoriser les déchets plastiques par leur recyclage. Les activités réalisées sont la valorisation des plastiques, l’organisation de campagnes de nettoyages de fonds marins au port, et la réalisation d’un manuel sur les plastiques et les alternatives de recyclage.

II.2.3. Synthèse des side-event Side event 5 animé par la société civile du Cabo Verde

• L’adaptation des communautés locales dépendantes des ressources naturelles doit être considérée rapidement avant que les transformations n’impactent les socio-économies locales. Leur résilience passe par un renforcement et une modernisation des techniques de production locales et de distribution, ainsi que par une diversification ses activités.

• La résilience des aires marines protégées est plus complexe que celle des aires terrestres et demande la prise en compte d’éléments multiples

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A l’issue des débats, les participants ont tiré les conclusions suivantes à savoir :

• Le projet a permis la mobilisation des personnes autour de la problématique environnementale des sachets plastiques ;

• Les alternatives aux sachets plastiques ont permis la création d’emplois notamment en faveur des femmes ;

• La sensibilisation sur le danger des sachets plastiques a donné son fruit ; une loi interdisant le plastique à partir de 2017 a vu le jour.

A titre de recommandations, ils ont retenu ce qui suit :

• Organiser des vidéos conférences en Afrique sur la problématique des matières plastiques pour favoriser le partage d’expériences et de savoirs ;

• Diffuser sur le site du PRCM et de l’ADAD les réalisations du projet et les leçons apprises de l’expérience.

• créer au Cabo Verde, les conditions d’application de la loi interdisant les plastiques etc.

Avec l’animation de M. Racine KANE, Chef du programme de l’UICN-Sénégal, le side event a enregistré l’affluence de 32 participants. L’objectif était de présenter officiellement le Guide pour la gestion intégrée des ressources naturelles du littoral et d’échanger autour de son contenu et de ses utilisations possibles.

Suite à la présentation du Guide par M. El Hadji Ballé Seye (UICN), plusieurs participants dont des parlementaires du Réseau APPEL ont abordé des sujets qui ont permis d’alimenter les discussions. En particulier, ils ont loué l’action du réseau APPEL qui participe au renforcement de la coopération sous régionale à travers les élus. Ensuite, ils ont exhorté les réseaux nationaux à :

• être plus déterminés et plus engagés à défendre l’environnement et les ressources naturelles dans leurs pays respectifs ;

• travailler pour consolider la paix et la cohésion sociale dans les pays par une gestion durable des ressources naturelles;

• développer des actions aux niveaux national et local pour influencer les politiques et les législations

A l’issue des échanges et en vue de préparer des leaders bien sensibilisés et imprégnés des questions environnementales, les participants au side event ont recommandé :

• la création au sein du PRCM d’un collège des acteurs des médias pour renforcer les actions d’information et de communication sur les questions environnementales ;

• le renforcement des moyens techniques et financiers des réseaux nationaux pour consolider l’action et la visibilité du réseau APPEL ;

• le renforcement de la coopération des Etats pour améliorer la gouvernance climatique à l’échelle régionale

o Side event 6 : Lancement du Guide pour la gestion intégrée des ressources naturelles du littoral à l’usage des élus des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest ;

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• Les synergies qui existent entre les différents projets et/ou initiatives dans la zone marine et côtière doivent être renforcées et les efforts mutualisés notamment ceux accompagnant des mesures d’atténuation et d’adaptation des effets du changement climatique.

o Side event 7 : Plan d’Action Stratégique du Grand écosystème marin du courant des Canaries

M. Birane Sambe, Coordonnateur Régional du projet Grand Ecosystème Marin du Courant des Canaries–CCLME-(www.canarycurrent.org), a animé ce side event. Son principal objectif était la présentation du Plan d’Action Stratégique (PAS) du projet CCLME ainsi que les principaux résultats de ses projets de démonstration.

D’emblée le présentateur a souligné l’intérêt de la démarche et de l’approche multi-échelle du projet notamment dans une perspective plus globale et il y a ajouté que ce modèle de coopération sous régionale mériterait d’être présenté lors de la COP 21.

Pour M. Birane Sambe, la dynamique scientifique du projet et les activités de formation réalisées et planifiées dans le cadre du projet CCLME sont indispensables à la sous-région et doivent être maintenues. L’adoption du PAS et sa mise en œuvre contribuera, sans nul doute, à la gestion durable des ressources halieutiques notamment les stocks des petits pélagiques partagés entre plusieurs états du sou région.

Lors des débats, les participants ont souligné que les politiques de pêche ne prennent pas suffisamment en charge les problématiques de la pêche artisanale ; les décideurs ne sont pas eux encore suffisamment informés et sensibilisés sur ce secteur aux retombées socio-économiques importantes. Certains participants sont revenus à plusieurs reprises sur la crise institutionnelle qui secoue la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP) et qui menace même son existence.

Enfin, les participants ont formulé les recommandations suivantes :

• Les pays sont invités à signer le Plan d’Action Stratégique du projet CCLME et de mettre en œuvre les acquis dudit projet notamment les Plans d’Aménagement des Pêcheries

• Les pays doivent s’efforcer à régler la crise institutionnelle que connaît la CSRP, outil précieux et indispensable pour la sous-région mais également incontournable dans le cadre de l’exécution du projet CCLME.

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Ce side event, qui a enregistré 34 participants, était animé par M. Jean Jacques Goussard appuyé par M. Moussa Sall.

Pour M. Jean Jacques Goussard, le side event vise à partager l’expérience de la sous-région ouest africaine en matière de lutte contre l’érosion côtière et globalement contre les risques côtiers au travers d’une approche de planification spatiale des territoires côtiers. Il participe également à l’information des partenaires techniques et financiers. Au sujet du dispositif afférent à cette démarche prospective, le présentateur a rappelé qu’il est basé sur un réseau

o Side event 8 : Développement du Mécanisme d’Observation du Littoral Ouest Africain MOLOA

d’experts régionaux et internationaux. Ensuite, il a lancé un appel en direction notamment du Cabo Verde et des institutions du Nord pour rejoindre et appuyer le processus.

A la suite des débats, les participants sont parvenus aux conclusions et recommandations suivantes :

• Compte tenu du contexte de croissance démographique, économique et de développement rapide qui caractérise les pays de la région, il est essentiel d’inscrire les actions en faveur de la conservation et de la gestion des littoraux dans une démarche résolument prospective.

• Les développements de l’occupation des littoraux imposent de considérer toute action de conservation dans une prise en compte élargie du territoire côtier dans lequel elle se développe.

Le sideevent a été animé par M. Mohamed Mayif. Le public de ce side event a été rehaussé de la présence de Mme. Ulrika Richardson (Représentant Résident PNUD au CaboVerde), M. Manuel Pinto Teixeira (Ambassadeur, Chef de la délégation de l’UE au Cabo Verde) et M. Alioune Badara Kaere (Team Leader Environnement PNUD /Sénégal).

En introduisant le side event, M. Taib Diouf, Consultant/PNUD/Dakar, a souligné que la faiblesse de la gouvernance constitue un des facteurs explicatifs de la dégradation des ressources marines et côtières dans la sous-région ouest Africaine. Depuis 2013, la réflexion engagée par le projet GoWAMER «Gouvernance, politiques de gestion des ressources marines et réduction de la pauvreté dans l’Ecorégion WAMER», co–financé par l’UE et le PNUD, a permis d’étudier un modèle pour décrire, analyser et comprendre la situation de la gouvernance des ressources marines et côtières et de proposer des stratégies appropriées d’amélioration de leur exploitation et de leur gestion à l’échelle sous régionale.

Le modèle est structuré autour de cinq (5) critères, décomposés en sous critères et indicateurs et qui établit, une moyenne pondérée selon la formule : (IGNRMC = ∑ SCP / ∑C/5). A l’échelle pays, il est organisé un groupe de travail annuel pour appliquer le

modèle au plan national. Les résultats obtenus sont analysés et partagés avec les différents partenaires techniques et financiers et les experts de la sous-région.

Au terme des discussions, les conclusions ci-après ont été tirées par les participants ; il s’agit de :

• L’indice de gouvernance présente une valeur relativement faible pour les 06 pays couverts par le projet GoWAMER ; cela traduit une gouvernance passable au regard de l’échelle proposée ;

• La variabilité inter annuelle par pays est faible sur la période 2013- 2015 ;

• Un plan d’action devra être établi pour chaque pays pour améliorer la gouvernance ;

Enfin, les participants ont formulé les recommandations suivantes :

• Affiner et stabiliser le modèle, reconnu digne d’intérêt, en collaboration avec les experts et structures compétents et en assurer une appropriation à tous les niveaux ;

• Renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la collecte et l’analyse des informations et données indispensables au modèle ;

• Améliorer la communication et la vulgarisation du modèle.

o Side event 9 : Estimation et analyse de l’indice de gouvernance des ressources marines et côtières INGR-MC dans l’Ecorégion WAMER Cabo Verde, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie, Sénégal

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o Side event 10 : Mise en œuvre de la Convention sur les Conditions Minimales d’Accès CCMA aux ressources halieutiques et de l’avis du TIDM dans la zone CSRP.Le side event, qui a enregistré 22 participants, a été animé par Mme. Diénaba BEYE (CSRP). En guise d’introduction. L’objectif était de communiquer et d’interagir avec les différents acteurs de la sous-région ouest-africaine sur la CCMA d’une part et de susciter la mobilisation des parlementaires et des parties prenantes afin de soutenir sa mise en œuvre effective, y compris le Plan d’action sous régional de mise en œuvre de l’Avis consultatif rendu par le TIDM d’autre part. Plusieurs participants ont rappelé le rôle fondamental que joue la CSRP dans la mise en cohérence des politiques et législation de pêche.

Au terme des discussions, les participants ont tiré les conclusions suivantes :

• Accroître la prise de conscience des élus sur les enjeux

des politiques de pêche dans la sous-région ouest-africaine ;

• Etablir une feuille de route des parlementaires sur le renforcement des législations et politiques de pêche dans les pays de la sous-région ;

• Appuyer la CSRP dans la mise en œuvre de ses missions.

Les participants ont par ailleurs, formulé les recommandations suivantes :

• Soutenir la CSRP pour renforcer ses capacités institutionnelles et ses missions ;

• Appuyer le processus de ratification de la CCMA révisée et la vulgarisation de l’avis consultatif ;

• Appuyer la mise en œuvre du Plan d’actions régional sur l’avis du Tribunal international du droit de la mer ;

• Appuyer les Etats pour une adhésion aux instruments juridiques internationaux : l’Accord de l’ONU sur les stocks chevauchants, l’accord de conformité de la FAO et l’accord sur les Mesures de l’Etat du Port (MEP)

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Ce side event, animé par MM. Idriss Deffry et Papa Mawade Wade, avait pour but d’enclencher des échanges sur le processus de construction d’un programme régional relatif à la gestion durable et concertée des mangroves en Afrique de l’Ouest et ce faisant, récolter des commentaires et avis sur ledit processus. En abordant le sujet, M. Idriss Deffry a précisé que ce programme régional a été préparé sur l’initiative du PRCM par WIA et UICN en collaboration avec la Convention d’Abidjan.

Les échanges qui ont suivi les commentaires des animateurs ont porté sur le bien-fondé dudit programme régional et de ses orientations, ses axes programmatiques et le montage de son mécanisme de coordination.

Au terme des débats, les participants ont demandé à ce que le Programme soit opérationnalisé notamment pour les services rendus par ces écosystèmes pour l’atténuation des impacts des changements climatiques sur les milieux côtiers.

o Side event 11 : La gestion durable et concertée des Mangroves pour le maintien des potentiels de développement de la zone côtière ouest Africaine Construction d’un programme Régional

Modérée par M. Jean Marc GARREAU, Coordonnateur de programmes à l’UICN / PACO et Président du Comité de Pilotage du PRCM, la troisième conférence thématique portant sur « Plaidoyer politique et mobilisation des financements pour la conservation » s’est déroulée autour de quatre communications.

Dans le cadre de sa présentation relative au thème « Getting out of the Green Box, a funder’s perspective

Mme Lynda MANSSON a évoqué que la fondation MAVA, à l’aube de son échéance, considère qu’il estemps pour elle de préconiser une autre approche allant dans le sens du système mondial et de ne plus consacrer son financement uniquement aux activités de conservation sans autre impératif économique. Elle considère également que les risques liés aux changements climatiques doivent être intégrés à l’économie.

Presque tout le monde, dit-elle, a des investissements dans toutes sortes de compagnies aux domaines et activités variés (compagnies pétrolières, etc.). Or, ces compagnies préfèrent ne pas prendre trop de risques

pour leurs actionnaires. Or, les risques sont élevés de perdre de l’argent en investissant comme nous le faisons présentement, dans les énergies non renouvelables ou les projets qui ne tiennent pas compte du capital naturel.

La MAVA souhaite donc sortir de la boîte verte et promouvoir une économie du bien-être et de la prospérité. Cette mission demandera de la patience et de la constance, malgré les préoccupations environnementales toujours plus présentes et imminentes.

En introduisant son thème sur « Le rôle du tourisme dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable », M. Mathieu HOEBERIGS de LT&C a souligné que le tourisme et la conservation peuvent être liés. C’est ce que l’initiative LT&C a réussi à démontrer avec la première base de Svalbard dans l’Arctique pour laquelle des volontaires paient pour s’y rendre. A l’entrée de sa zone, les volontaires, attirés par la richesse de la nature, signent le traité de Svalbard et versent une contribution au fonds dédié à sa préservation ; ils s’engagent à observer et préserver la nature de cette zone pour laquelle divers pays ont manifesté de l’intérêt. L’an dernier, le fonds a servi à payer le voyage des volontaires venus spécialement pour nettoyer la base de Svalbard. C’est là un premier pas vers la protection de l’Arctique.

III.3. Activités de la troisième journée 04 novembre 2015III.3.1. Conférence des leaders 3 : Plaidoyer politiqueet mobilisation des financements pour la conservation

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de Rio de 1992, qui faisait explicitement référence aux océans. Pour lui, les questions de conservation et de renforcement des puits de carbone et gaz à effet de serre tels que le sont les océans et les systèmes marins et côtiers sont plus que jamais cruciales. Rio a maintenant plus de 20 ans, et la COP 21 n’intègre toujours pas cet enjeu dans ses négociations. Il est temps d’attirer l’attention sur les océans.

Les interrelations océans-climat sont multiples : les océans fournissent des services écosystémiques indispensables et sont de ce fait une véritable machine climatique à préserver. La croissance bleue (incluant la surpêche et la surexploitation) dégrade progressivement la capacité de l’océan à jouer ces rôles. L’accélération de la croissance bleue diminue les capacités des océans et met en péril les petits états insulaires.

Il a informé les participants qu’une plate-forme océans et climat a été constituée et elle a une dimension internationale. Elle est articulée autour de 4 axes à savoir :

1- L’atténuation des changements climatiques via la conservation des habitats marins et du carbone bleu.

2- Le développement de stratégies d’adaptation pour les pays plus vulnérables.

3-L’accroissement des connaissances scientifiques, et

surtout, leur meilleure diffusion. .

4-La création de fonds spécifiques pour les océans et

les changements climatiques.

A la COP21, le message du PRCM comme d’ailleurs la déclaration du forum de Praia sur les changements climatiques doivent converger vers un plaidoyer en faveur de l’océanité. Il est urgent de lier le climat et les océans. Pour que la mer protège mieux la terre, il faut la préserver (via la gestion de nos déchets et de nos activités terrestres). Protéger la mer depuis la terre consiste à penser la mer autrement et surtout à ne pas reléguer la responsabilité de sa protection aux seuls acteurs marins. Il faut encourager et stimuler une volonté de créer un espace relationnel entre les communautés et l’espace marin. En ce sens, le PRCM adopte déjà une approche appropriée d’action pour l’océan, mais elle pourrait être encore plus complète si, par le plaidoyer aux COP21 et 22, elle arrive à inspirer d’autres régions océaniques.

L’initiative LT&C souhaite lier tourisme et conservation, en application des recommandations du Sommet de Rio. Les acteurs et touristes, qui ont rallié l’initiative LT&C, sont prêts pour payer les visites d’autres contrées similaires à la base de Svalbard et y contribuer à leur préservation.

Lors de la troisième séquence de cette conférence thématique, MM Stéphane Ledoux et Laurent Boutot ont partagé avec l’assistance une expérience dénommée : L’initiative «petites îles durables». Cette initiative, née fin 2013 dans une conférence environnementale sur la transition écologique, a pour objectif de reconnaître ce qui est déjà fait comme efforts en vue d’un développement durable des petites îles, et d’accompagner celles-ci dans leurs politiques de développement durable. Sa portée couvre la biodiversité, le patrimoine culturel, la gestion des flux (d’énergie, eau, déchets), la gouvernance et les acteurs. Les partenaires sont en Méditerranée, et il reste à les solidifier en Afrique de l’ouest et dans l’Océan indien. L’île de Gorée au Sénégal et Santa Luzia et Brava au Cabo-Verde sont déjà partenaires. Dans les Bijagos, Bolama et certaines îles d’Urok sont aussi partenaires. Le réseau des petites îles durables, qui a tenu sa première conférence à Porquerolles en octobre 2015, est encore en construction, et il y a tout intérêt à étendre les échanges. Des réflexions sur la gestion de petits espaces insulaires et sur la valeur ajoutée et l’utilité de labels et /ou de certifications existantes pour ces îles sont en cours.

L’initiative permettra donc de transférer certaines bonnes pratiques et de capitaliser sur le réseau pour qu’il y ait coopération entre pairs. Les gestionnaires d’îles pourront se visiter pour apprendre les uns des autres. L’initiative prévoit enfin un pool de facilitateurs issus de différentes disciplines, qui pourraient aider aux bonnes pratiques. Enfin, les îles désireuses d’adhérer au réseau doivent premièrement signer la déclaration et participer à la banque d’initiatives visant la capitalisation d’expériences.

Enfin, la dernière communication de la conférence thématique « Plaidoyer politique et mobilisation des financements pour la conservation » était celle présentée par M. Christophe LEFEBRE sur un thème d’actualité à savoir « COP21 sur le changement climatique : plaidoyer politique pour les océans et les aires marines protégées ».

M. Christophe LEFEBRE a estimé que le forum de Praia se trouve au cœur des préoccupations et des conclusions

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Synthèse des débats :Il est ressorti des échanges de la conférence 3 que l’initiative des petites îles durables souhaite avant tout fédérer et mutualiser les outils présents, et capitaliser sur ceux qui existent déjà. A l’interface terre-mer, les petites îles doivent être reconsidérées comme de véritables laboratoires potentiels de mise en œuvre du développement durable.

La nécessité de trouver des mécanismes pour que le tourisme s’adapte aux changements climatiques et qu’il contribue à leur atténuation est ressortie aussi des échanges. Il a été aussi proposé que les infrastructures touristiques soient mieux réglementées afin de répondre aux défis inhérents aux changements climatiques et de prendre en charge les préoccupations environnementales liées à ce secteur notamment la gestion des déchets solides et liquides.

L’importance de la biodiversité comme axe crucial des changements climatiques a également été soulignée. Il a ainsi été suggéré à la MAVA, par un intervenant, de concentrer ses actions sur les écosystèmes touchés par les changements climatiques, et sur ceux qui nous permettent de lutter contre ceux-ci, ou du moins, d’en atténuer les impacts.

Par ailleurs, il a été notifié par un des intervenants que la dégradation de l’océan est a attribuer à la croissance bleue qui se développera énormément dans les années

Cet atelier a été animé par M. Alfredo Simao da Silva, avec comme rapporteur, Antonio Araujo de la MAVA. Quatre intervenants ont introduit des communications dans le but de partager leurs expériences et d’alimenter les discussions.

La première intervention relative au « Projet d’appui à la gestion durable des forêts du Parc de Cacheu en Guinée-Bissau » (PNTC), avec la participation active de la population résidente a été présentée par M. Lecoq Miguel (ONG MONTE). D’emblée, M. Lecoq Miguel a souligné que le premier Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) du PNTC a visé avec succès la conservation des mangroves : une augmentation de 12% est confirmée mais la forêt sèche qui servait de tampon a diminué significativement. La progression des mangroves est une réalité en Guinée-Bissau ; la superficie de mangrove est estimée actuellement à 313 mille ha dont 30% dans les Aires Protégées.

En introduisant la deuxième communication de cet atelier au sujet du « Patrimoine environnement, culture

futures. Or, des objectifs spécifiques de la CBD relativement à la pêche et à la conservation existent, et il a été conseillé d’être cohérents et solidaires dans la gouvernance marine pour les atteindre.

III.3.2. Synthèse des ateliers thématiqueso Atelier thématique 8 : Conservation de la biodiversité et Changement Climatique

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Le side event sur l’Education Environnementale (EE) a connu trois temps forts : 1) une séance sur la situation générale de l’EE et du Programme Régional sur l’Education Environnementale (PREE) dans les pays du programme, 2) une session consacrée au bilan du PREE par pays et, 3) la réunion technique des experts de l’EE.

Deux présentations ont dressé le tableau de l’EE et du PREE à l’échelle régionale : Celle d’Oumar Sy sur : « L’intégration de l’EE dans les curricula des systèmes éducatifs en Afrique de l’ouest : enjeux et processus » et celle de Jean-Louis Sanka sur «Le Programme Régional d’Education à l’Environnement : PREE II ».

ont porté sur l’ostréiculture, l’apiculture, l’introduction de fours et foyers améliorés, etc.

A l’issue des débats qui ont suivi les présentations, les participants ont formulé la recommandation suivante :

• La protection des forêts sèches côtières s’affiche comme une nouvelle priorité de conservation au regard de l’importance de cet habitat pour les communautés et entant que zone tampon permettant de réduire la pression sur les mangroves. Cet habitat devra ainsi être considéré prioritaire dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques.

III.3.3. Synthèse des side-eventso Side event 13 : Education Environnementale

La première présentation a mis l’accent sur la longue expérience régionale en matière d’éducation à l’environnement consécutive aux initiatives conduites entre 1990 et 2015. Pour M. Oumar Sy, même si les dénominations des initiatives ont varié dans le temps, leur objectif est resté le même : l’introduction de l’EE dans les systèmes éducatifs. Ensuite, il a rappelé que les expériences en EE sont enregistrées dans l’Ouest africain à deux niveaux : les expériences étatiques et les expériences de la société civile. Toutefois, l’EE fait face à des enjeux de trois ordres : éducatifs, pédagogiques et environnements. Les défis de l’EE ne seront relevés que par l’appropriation politique, l’identification des acteurs institutionnels et sociaux intéressés et/ou impliqués dans l’EE, la mise en place de groupes de travail techniques, les révisions des curricula, la formation des acteurs, l’expérimentation dans des écoles pilotes, etc.

et communautés : développement de la qualité du tourisme au Cap Vert », Pr. Isabel Vaz de Freitas Universidade Portucalense a souligné que le tourisme est un important moteur de développement mais qu’il a tendance à se développer de façon opportuniste, Selon lui, les activités liées au développement du tourisme ne seront pérennisées que si elles sont respectueuses du milieu mais aussi des particularités socio-économiques locales. La connaissance détaillée des territoires ciblés ainsi que la concertation et la collaboration de toutes les parties prenantes et acteurs concernés sont aussi des gages de succès pour tout tourisme qui se veut durable.

Lors de la troisième communication intitulée « Restauration des écosystèmes et renforcement de la résilience des populations dans le delta du Saloum aux effets des Changements Climatiques», M. Ampomah Gifty a souligné que cette initiative conduite par ENDA Sénégal poursuit trois objectifs : lutter contre la dégradation des ressources naturelles (régénération des mangroves), créer des emplois verts et intégrer la dimension relative au changement climatique dans la planification régionale. Au sujet de l’approche, il a révélé son articulation autour de l’identification des parties prenantes, les rencontres avec les plateformes des acteurs, la formation des responsables et la construction de partenariat. En termes de résultats, la présentateur a laissé entendre que le projet est de nature à contribuer au renforcement des capacités, au partage des connaissances, à l’influence des politiques, la régénération et la protection des écosystèmes de mangroves , la promotion de revenu, etc.

Enfin, M. Papa Mawade WADE (WIA), dernier présentateur au niveau de cet atelier, a abordé un sujet relatif à la « Conservation durable des écosystèmes côtiers : combinaison des activités de restauration et de génération de revenus comme mécanisme d’adaptation aux changements climatiques », à travers l’exemple de deux interventions de Wetlands International au Sénégal, dans le bas-delta du fleuve Sénégal et dans le delta de Saloum. Comme mode opératoire, il a souligné la réalisation, avant les interventions, d’une analyse détaillée de la problématique de combinaison des activités de restauration et de génération de revenus et l’adoption par les acteurs d’une charte à ce sujet. Ce faisant, les Activités Génératrices de Revenus (AGR) développées

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Enfin, les experts ont-ils tiré, entre autre, les recommandations essentielles suivantes au sujet de l’EE :

• Inclure la formation sur la thématique environnementale dans tous les projets financés par le PRCM,

• Construire des synergies d’actions entre le PREE, le PRCM et d’autres partenaires afin de mener sur le terrain des actions concertées d’EE,

• Appuyer le PREE et le PRCM dans la mise en place d’écoles pilotes en EE (écoles vertes ou éco-écoles).

• Accompagner les plans d’action nationaux afin de suivre les rythmes d’avancement des pays,

• Mettre les activités parascolaires de l’EE sous le label du PREE et harmoniser celles-ci à l’échelle régionale,

• Appuyer le suivi des activités par les points focaux nationaux sur le terrain et la reproduction d’outils pédagogiques contextualisés,

• Sponsoriser de petites actions d’EE entre les écoles pour créer de l’émulation.

En abordant sa thématique, M. Jean-Louis Sanka, deuxième intervenant de cette session a rappelé d’abord le contexte d’élaboration du PREE caractérisé par des dynamiques territoriales ouest africaines qui impactent négativement l’écosystème. Ces dynamiques territoriales ne s’observent pas de façon isolée, spécifique à un pays, mais plutôt elles s’inscrivent dans une dimension régionale. En effet, les fortes interrelations et interactions humaines, écologiques, culturelles d’un pays à un autre se retrouvent aussi sur les dynamiques négatives des territoires : d’où la perspective résolument régionale du PREE.

Les points focaux ont chacun dressé un tableau du PREE dans leur pays respectif. Il ressort que l’EE a connu des avancées significatives depuis le lancement de la deuxième phase du PREE notamment sur les aspects de renforcement des capacités, de communication, de diffusion des expériences entre les acteurs étatiques et les acteurs non étatiques, d’élaboration d’outils, etc. A l’issue des débats, les points focaux ont retenu les contraintes majeures qui limitent l’implémentation de l’EE à savoir l’insuffisance de l’engagement politique dans certains cas, le déficit de compétences techniques et pédagogiques pour engager de façon intégrale le processus d’EE, l’insuffisance de ressources financières pour appuyer les actions d’EE, des situations (sociale, sanitaire, politique) dès fois défavorable à la conduite des activités.

Le side event a été animé par M. Ndiaga DIOP ; ses objectifs étaient de partager quelques réalisations du REPAO et de présenter le film documentaire réalisé par le REPAO dans le cadre du programme « adaptation des politiques de pêche au changement climatique en Afrique de l’Ouest à l’aide des savoirs endogènes et des connaissances scientifiques » (APPECCAO) mis en œuvre aux niveaux régional et national (Cap-Vert, Guinée et Sénégal).

o Side event 14 : Pêche et changement climatique en Afrique de l’Ouest

Au terme des discussions qui ont suivi les présentations, les participants ont tiré les conclusions ci-après :

° Le changement climatique a des impacts négatifs sur la pêche en Afrique de l’Ouest, notamment sur les écosystèmes marins et côtiers, avec l’érosion de la biodiversité marine et côtière, la baisse de l’intensité de l’upwelling et la destruction des habitats côtiers. Ainsi, les récifs coralliens, les deltas, les mangroves, autant de zones riches en biodiversité, qui offrent des services écologiques importants, seront gravement affectés. Certaines ressources halieutiques diminueront tandis que d’autres espèces à forte valeur commerciale migreront vers d’autres zones de pêche ou régions.

° Les stress environnementaux et anthropiques induits respectivement par le changement climatique et la surexploitation des ressources vont accentuer la pression sur la pêche, et entraîner la raréfaction des ressources halieutiques avec comme conséquence l’émergence des conflits liés à l’accès et au contrôle de la ressource. La baisse de la production halieutique aura-t-elle des effets néfastes sur la sécurité alimentaire des populations pauvres et sur les revenus des communautés qui dépendent de la pêche.

° Les activités de production dans le secteur de la pêche contribuent à l’émission des gaz à effet de serre. En effet, dans le processus de production, le secteur de la pêche en Afrique de l’Ouest utilise plus d 70 000 pirogues en bois, consomme des centaines de milliers de litres d’hydrocarbure, fume des centaines de tonnes de bois de chauffe, etc. Bien qu’étant un secteur marginal en termes d’émission des gaz à effet de serre, le système de production de la pêche n’est plus durable et devra être amélioré.

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Le side event, qui a enregistré 37 participants, était animé par M. Mamady Sayba KEITA (OGUIPAR). Le side event poursuivait deux objectifs partager les outils et résultats du suivi des oiseaux d’eau le long de la côte de l’Afrique de l’ouest d’une part et faire un plaidoyer pour que les gouvernements, les gestionnaires prennent en compte les oiseaux dans les politiques de planification d’autre part. Plusieurs ont intervenu pour partager des connaissances et diffuser des expériences réalisées en matière de suivi des oiseaux d’eau

Au terme des débats, les participants ont tiré les conclusions suivantes :

• Encourager les initiatives en faveur de la conservation des oiseaux d’eau

• Développer plus de compétences dans les pays du PRCM en matière de suivi des oiseaux d’eau et de leurs habitats

• Fédérer les initiatives dans le cadre de la formation ornithologique

° Développer des programmes régionaux d’atténuation et d’efficacité énergétique en direction des secteurs halieutiques en Afrique de l’Ouest.

o Side event 15: Integrated moniroring of waterbirdsand their habitats along the coast of West Africa

Enfin, les participants ont formulé les recommandations ci-après :

° A l’attention des institutions en charge du changement climatique de la sous-région :

° Considérer la pêche et l’aquaculture comme un secteur prioritaire dans les PANA vues leur rôle dans la sécurité alimentaire des populations vulnérables et dans la lutte contre la pauvreté en Afrique de l’Ouest ;

° A l’attention des acteurs de la pêche :

° Renforcer les capacités de la société civile locale, nationale et régionale et l’impliquer dans les processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques et projets d’adaptation des secteurs halieutiques en Afrique de l’Ouest ;

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En lien avec le changement climatique, les participants ont formulé les recommandations ci-après :

• Mettre en place un système d’éducation et d’implication des jeunes dès le bas âge à la conservation des oiseaux d’eau dans la zone PRCM

• Développer des stratégies de suivi des habitats utilisés par les oiseaux d’eau dans le contexte des changements climatiques

• Mettre en place des mécanismes pour que les populations locales adhérent à la conservation des oiseaux d’eau et de leurs habitats.

Avec comme animatrice Mme. Marie Bonnin (IRD, France), le side event poursuivait, selon MM. Serigne Moudou Fall (membre du comité de pilotage du Master GAED) et Ahmed Ould Zein (expert-juriste du programme BGP de Mauritanie), plusieurs objectifs à savoir: (i) concilier les différents usages de la mer, y compris le pétrole et la pêche, (ii) concerter les interventions des parties prenantes, pour une meilleure conservation de la biodiversité marine et côtière, (iii) connaitre et assimiler le milieu marin et côtier, (iv) former des compétences en matière de gestion des impacts liés aux activités extractives en milieu marin et côtier et (v) créer des liens d’échange et d’information entre les parties prenantes.

Au terme des débats, les participants ont enregistré les conclusions suivantes ci-après :

• Le besoin de coopération entre les parties prenantes tant au niveau national, régional et qu’international ;

• La nécessité de conserver la biodiversité marine et côtière pour éviter, réduire ou compenser les effets du changement climatique ;

• La nécessité de faire appel à des expertises internationales indépendantes pour bien apprécier de façon objective les enjeux des usages de la mer.

En lien avec la thématique du side event, ils ont formulé les recommandations suivantes :

• Renforcer le Master GAED et le doter d’apports financiers et techniques conséquents, afin de répondre aux besoins de la région en matière de gestion des impacts des industries extractives;

• Diffuser l’expérience du programme biodiversité gaz et pétrole dans la région et capitaliser ses résultats ;

Présidée par Dr Antero Veiga, Ministre chargé de l’environnement au Cabo Verde, cette quatrième journée a été entièrement consacrée au cérémonial de clôture du 8ème forum régional côtier et marin. Les activités, qui ont ponctué la matinée de cette journée, étaient modérées par Dr. Ahmed Senhoury, Directeur de l’UMC du PRCM. Ses temps forts étaient les suivants :

• ADOPTION DE LA DÉCLARATION DU FORUM RÉGIONAL MARIN CÔTIER

La « Déclaration du forum régional marin côtier en Afrique de l’Ouest de Praia relative au changement climatique » a été lue par David Camara. La déclaration figure à l’annexe 6.

• ADOPTION DES RECOMMANDATIONS DU FORUM RÉGIONAL MARIN CÔTIER

Les recommandations issues du forum ont été lues par M. Januario Nascimento de l’ONG ADAD (Cabo Verde).

• Conserver la biodiversité marine et côtière, en vue de limiter les effets du changement climatique.

o Side event 16 : Concilier le secteur pétrolier avec la protection de la biodiversité et le secteur de la pêche dans un contexte de changement climatique

III.4. Activités du Quatrième jour 05 novembre 2015

RAPPORT DU 8ème FORUM REGIONAL COTIER ET MARIN 2015

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Par la voix de l’honorable David Camara, la délégation de la République de Guinée a présenté ses excuses pour avoir décliné l’accueil de la 8èmeédition du forum et ce à cause de la crise sanitaire due à la fièvre Ébola qui a sévi dans le pays deux ans durant et à la période des élections prévue en fin 2015 qui elle aussi présente un niveau de difficultés et de risque assez élevé. Après quoi, il a présenté, de nouveau, l’invitation de la Guinée pour abriter le prochain forum régional marin côtier en Afrique de l’Ouest. Cette invitation a été acceptée par acclamation des participants.

Ensuite ce fut les discours de clôture du 8èmeforum régional côtier et marin.

D’emblée, M. Ahmed Senhoury, qui s’est réjoui de la qualité des échanges au cours de cette édition, a confirmé que les contributions aux foras passés et présents constituent des jalons importants dans le processus de construction du partenariat régional engagé depuis le lancement de la première phase du PRCM en 2004. A ce sujet, il s’est félicité de l’esprit de partenariat qui a prévalu entre l’ensemble des acteurs de la zone côtière et il a exhorté les acteurs littoraux à conserver les liens et à redoubler les efforts pour la conservation de notre zone côtière et marine.

A l’adresse des participants, il leur a demandé d’être tous les porteurs des recommandations du 8ème forum et d’en assurer leur diffusion, leur appropriation et leur mise en œuvre. Selon lui, cette mise en œuvre est de nature à consolider le PRCM.

Le discours intégral de M. Ahmed Senhoury à la clôture du 8ème forum est donné à l’annexe 8.

Quant à Dr Antero Veiga, il a bien confirmé, au tout début de ses propos, que le thème du forum régional est pertinent et qu’il est au cœur de l’actualité. Dans le cadre de ce thème dit-il, les débats vont porter sur le changement climatique et les différentes dimensions de son impact sur les zones côtières et marines ; il va

Invitation du forum de 2017

• LECTURE DE LA MOTION DE REMERCIEMENTS ET DE FÉLICITATIONS

Une motion de remerciements et de félicitations à l’endroit des autorités du Cabo Verde a été lue par Mme Moutha Mint ElHadj, chargée de mission à la primature (Mauritanie). La motion lue figure à l’annexe 7.

RAPPORT DU 8ème FORUM REGIONAL COTIER ET MARIN 2015

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permettre également d’approfondir le débat sur le climat ce qui constitue en soi une contribution aux travaux préparatoires de la COP 21 sur les changements climatiques prévue, fin 2015, à Paris. A ce sujet, il a souligné également que la question de l’environnement a gagné une dimension mondiale dans ce XXIe siècle et de ce fait, elle demeure une préoccupation à l’échelle nationale et régionale. D’après lui, les données scientifiques indiquent que la cadence actuelle d’exploitation des ressources naturelles suit un rythme 50 fois plus rapide que la capacité de la nature à reconstituer les mêmes ressources. Aussi, indique-t-il que les effets des déséquilibres de l’environnement marin ne connaissent pas de frontières et les perturbations

nées dans un pays peuvent avoir des effets ressentis dans toute une région, voire dans tout le monde.

Enfin, Dr Antero Veiga a terminé son discours en souhaitant toujours compter sur le PRCM et ce aux fins de poursuivre la précieuse collaboration entre ses pays confrontés aux effets de l’augmentation du niveau moyen de l’eau de mer, de la croissance démographique, de l’épuisement des pêcheries et de la dégradation du tourisme.

Le discours intégral de clôture du forum prononcé par Dr Antero Veiga, Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire au Cabo Verde est donné à l’annexe 9.

IV. Recommandations du forum

Gouvernance partagée pour accroitre la résilience des sociétés et de leur environnementface au changement climatique

Tourisme responsable

Les participants du Forum recommandent d’intensifier les programmes de recherche et les démarches d’observatoires des évolutions de la zone côtière et marine en Afrique de l’ouest, tout en accordant une place importante aux savoirs locaux. Ils recommandent que le fruit de ces recherches soit diffusé largement auprès du public, des médias, des parlementaires et élus locaux ainsi qu’aux autres catégories d’acteurs concernés afin d’encourager leur implication collective. Les participants du Forum préconisent dans le même esprit l’adoption de démarches de prospectives territoriales concertées ou encore les stratégies d’évaluation environnementale considérées comme nécessaires pour une bonne gouvernance des territoires côtiers caractérisés par un dynamisme extrême.

En raison de l’importance économique et sociale du tourisme côtier en AO et de sa vulnérabilité particulière aux impacts du CC, les participants du Forum recommandent aux Etats d’adopter des stratégies d’adaptation destinées à anticiper et atténuer ces impacts par la mise en place de modèles pilotes, innovants et résilients d’implantation touristique adaptés aux spécificités des côtes ouest africaines et aux vulnérabilités des sociétés qui les occupent. Ils recommandent par conséquent d’associer les communautés locales à ces processus afin de respecter leurs valeurs culturelles et environnementales et de faire en sorte qu’elles bénéficient plus directement des retombées économiques de cette activité.

Au cours des débats, les participants du Forum ont dressé un constat systématique sur la valeur des

approches participatives et la nécessité d’intégrer les visions locales dans les initiatives de développement. Dans la perspective d’accroitre la résilience des sociétés et de l’environnement face aux changements climatiques, les participants recommandent la prise en compte par les décideurs de la dimension culturelle et des intérêts des parties prenantes dans une démarche de gouvernance partagée pour aboutir à des propositions plus équilibrées, plus durables, moins conflictuelles et qui suscitent une plus forte adhésion dans leur mise en œuvre.

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Recherche scientifique, observatoires et prospectives territoriales

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Education environnementaleConsidérant la nécessité de préparer la jeunesse aux besoins d’adaptation vis-à-vis des impacts du changement climatique et de l’engager à répondre de manière pro-active, consciente et pertinente aux mutations profondes qui caractérisent le littoral ouest-africain, les participants du 8° Forum exhortent les Etats du PRCM et tous les autres acteurs concernés à développer les efforts en faveur de l’éducation à l’environnement, notamment par son intégration dans les curricula scolaires. Ils se félicitent de l’intérêt de principe manifesté par l’UEMOA pour contribuer au financement du Programme régional d’éducation à l’environnement (PREE II). Ils expriment en outre leur satisfaction par rapport au projet de réunion des Ministres de l’Education consacrée à cette thématique.

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Gestion des pêches et Changement Climatique Les participants du Forum exhortent les Etats membres de la CSRP de s’efforcer de trouver une solution urgente à la profonde crise institutionnelle qui hypothèque le fonctionnement de l’institution et ses relations avec les partenaires depuis bientôt trois ans. Le forum recommande également l’appui au processus de ratification de la Convention révisée de la CSRP sur les Conditions Minimales d’Accès et à la mise en œuvre du Plan d’actions régional sur l’avis consultatif rendu en 2015 par le Tribunal international du droit de la mer.

Le Forum, ayant pris connaissance du Plan d’action stratégique – PAS - du CCLME, recommande aux Etats la signature des lettres d’approbation de ce PAS et de fournir les appuis nécessaires à sa mise en œuvre. Le Forum recommande également l’adoption des instruments de mise en œuvre du PAS.

Les participants attirent en outre l’attention des Etats sur la situation critique de la pêche artisanale dans la région en raison de la dégradation des ressources et leur demandent de prendre les mesures qui s’imposent

pour éradiquer la pêche INN. Ils soulignent les risques provoqués par le CC et dont les impacts viennent s’ajouter aux pressions anthropiques, non seulement sur la situation des ressources halieutiques mais aussi sur la sécurité des pêcheurs et de leurs installations à terre, et qui devront faire l’objet de stratégies d’adaptation spécifiques.

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Aires Marines Protégées et changement climatique

Conservation de la biodiversitéConsidérant le rôle des AMP dans la résilience des écosystèmes marins et côtiers vis-à-vis du changement climatique, les participants au 8° Forum du PRCM recommandent que des ressources nécessaires au renforcement des aires protégées du réseau régional RAMPAO soient recherchées afin d’étendre sa représentativité et d’accroitre la qualité et la pérennité de la gestion des espaces concernés. Ils soulignent la valeur particulière des Aires Protégées transfrontalières qui contribuent au maintien des relations pacifiques entre les pays concernés et méritent à ce titre une attention plus marquée des autorités compétentes.

Considérant l’importance de conserver un environnement littoral en bonne santé, les participants du Forum recommandent aux parties concernées d’accorder une priorité aux initiatives de conservation des écosystèmes jouant un rôle particulier dans la production de services et l’atténuation des impacts du changement climatique tels que les mangroves, les herbiers marins ou les formations coralliennes. Ils recommandent en outre de renforcer les mesures de protection des espèces particulièrement vulnérables à ces impacts et en particulier les oiseaux marins ou les limicoles migrateurs vis-à-vis desquels le littoral des pays de la sous-région joue un rôle stratégique.

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Financement des actions de mitigation/atténuation des Changements Climatiques

Liste des annexes

Le Forum recommande aux Etats et à la communauté internationale de mobiliser les ressources financières répondant aux initiatives, notamment locales, et d’orienter les priorités stratégiques des mécanismes et instruments de financement du climat vers les zones côtières et marines notamment

Annexe 1 : Programme du forum

Annexe 2 : Listes détaillées des communications ;

Annexe 3: Discours de M. Jean Marc Garreau, Coordonnateur de programmes à l’UICN PACO et Président comité de pilotage du PRCM, à l’ouverture du forum ;

Annexe 4 : Discours prononcé par Mme Lynda Mansson, Directrice Générale de la Fondation MAVA, à l’ouverture du forum ;

Annexe 5 : Discours d’ouverture prononcé par M.Basilio Ramos, Président de l’Assemblée Nationale de CaboVerde.

Annexe 6 : Déclaration du forum régional marin côtier en Afrique de l’Ouest de Praia relative au changement climatique ;

Annexe 7 : Motion de remerciements et de félicitations ;

Annexe 8 : Discours de M. Ahmed Senhoury, Directeur de l’Unité de Mobilisation et de Coordination du PRCM, à la clôture du forum.

Annexe 9 : Discours de clôture du forum prononcé par Dr AnteroVeiga, Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire au CaboVerde

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© PRCM

© Photos : Page de couv, p.6, p. 10, p.2, p.13, p.15, p.18, p.23, p.26, p.28, p.31 : Hellio et Van Ingen

P.17 : En Haut

p.20 : D. Copeland NFDS

p.24, p.34, p35, p38 : PRCM

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