synthèse et recommandations...graphique 1: rendement et protéines selon dose et pilotage...

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BLÉ ESCOURGEON COLZA Bilan de campagne 2018 POIS Synthèse et recommandations

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  • BLÉ

    ESCOURGEON

    COLZA

    Bilan de campagne 2018

    POIS

    Synthèse et recommandations

  • La référence du conseil agro pour réussir votre campagne

    Pilotez au mieux vos apports d’azote sur colza et blé avec le service Mes Dron’im@ges

    Protégez efficacement vos blés avec l’outil OPTIPROTECT

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    La Chambre d’agriculture est équipée de drones avec des capteurs puissants qui survolent entièrement votre parcelle pour mesurer la biomasse de vos colzas ou blés. Via des modèles validés auprès des instituts techniques, vous obtenez :

    - des préconisations d’apports par zone au plus proches des besoins de la culture

    - des calculs conformes à la réglementation en vigueur

    - des cartes de modulation prêtes à intégrer à votre console

    OPTIPROTECT est un outil d’aide à la décision qui combine les données culturales de vos parcelles de blé, les prévisions de Météo France et les modèles stades / maladies établis par Arvalis.

    Vous obtenez alors les prévisions avec une mise à jour quotidienne :

    - des stades de croissance de vos blés (épi 1cm, 1 noeud, 2 noeuds, dernière feuille pointante, dernière feuille ligulée, épiaison),

    - les dates optimales d’observations et de traite-ments des principales maladies du blé (piétin verse, rouille jaune, septoriose rouille brune et fusariose).

    Directement intégré dans Mes p@rcelles, un accès consultatif est également possible pour les non-abonnés.

    n Vous bénéficiez de la messagerie technique hebdomadaire avec les ob-servations terrain, conseils de saison, résultats d’expérimentation et évolu-tions réglementaires pour prendre les meilleures décisions.

    n Un guide de protection des cultures vous appuie dans la construction de vos programmes et vos achats en morte saison.

    n Votre conseiller de secteur est à votre écoute pour faire le point sur votre situation et vous accompagner pour vous faire progresser dans la conduite des cultures.

    n Vous échangez entre agriculteurs sur vos pratiques en plaine et stratégies d’entreprise.

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  • Les moissons terminées, la Chambre d’agriculture vous propose une relecture de la campagne pour les principales céréales et oléoprotéagineux.2018 a montré, comme depuis quelques années, un climat capricieux, avec un automne favorable et un printemps passant des inondations à la canicule.Face à ces conditions, les résultats sont néanmoins corrects avec toujours une forte hétérogénéité selon les secteurs et itinéraires.Au travers de ses expérimentations et d’enquêtes menées auprès des agriculteurs, la Chambre d’agriculture vous fournit les premiers enseignements et des recommandations pour bien démarrer la campagne 2019.

    Bilan de campagne 2018Synthèse et recommandations

    BLÉ .................................................................... Page 04

    ESCOURGEON ......................................... Page 10

    COLZA ............................................................ Page 11

    POIS ................................................................. Page 13

    PHYT'LESS .................................................. Page 14

    SOMMAIRE

  • 4 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 5

    Niveaux de rendement selon les secteurs du département.

    L’année 2018 a été correcte avec une moyenne départementale proche de 85 q/ha. Les rendements en parcelle varient de 60 q à plus de 100 q/ha selon les secteurs, types de sol et précédents. 2018 sera une récolte de qualité avec de bons taux de protéines variant de 11 à 12,5% et des PS élevés autour de 80 avec des maximaux à 84-85.

    RENDEMENTS l Quelles explications aux écarts entre situations ?

    BLÉ

    n La biomasse de sortie d’hiver était importante, avec une forte hétérogénéité entre semis précoces et semis tardifs. Les conditions climatiques (chaleur et humidité) ont permis une très bonne valorisation de l’azote.

    n La première phase de remplissage des grains s’est déroulée fin mai avec des conditions climatiques très favorables (ensoleillement, pluie, températures douces), ce qui explique, avec les conditions de récolte, des excellents PS. La seconde phase avec un épisode de températures échaudantes et un manque de pluie sur le mois de juin a pénalisé de manière modérée la fin du remplissage et accéléré la maturation.

    n Les premières récoltes ont démarré le 6 juillet dans des conditions très chaudes et sèches pour se terminer début août dans l’ouest, un record de précocité dans le département !

    n Les rendements les plus faibles correspondent souvent au semis de novembre/-décembre sur précédents bette-raves ainsi qu'aux précédents blé.

    n Les rendements ont été également impactés par la pression sanitaire (rouilles essentiellement), le salisse-ment notamment en graminées et parfois des dégâts de grêles et/ou coulées de boues (plateau picard nord essentiellement).

    n Les précipitations orageuses inégales au moment de l’épiaison/floraison (119 mm à Albert entre le 21 mai et le 10 juin contre 40 mm à Abbeville) ont entraîné un niveau de réserve hydrique différent d’une région à l’autre lors des températures échaudantes durant le remplissage du grain en juin.

  • 4 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 5

    Tableau des principales variétés de blé préconisées par la Chambre d’agriculture

    n Le contexte de l’année 2018 a permis d’apprécier le comportement des variétés au regard de différents critères : rendement, protéines, PS, sensibilité aux maladies.

    n Le Comité Technique Céréales à Paille permet de regrouper plus de 15 essais variétés départementaux sur différents types de sols. Nous retrouvons en tête

    les variétés RGT Libravo, Rubisko, RGT Sacramento et Chevignon. Deux nouvelles variétés présentent également des résultats intéressants: KWS Extase et Tenor.

    n Les variétés Bergamo, Fructidor et Creek sont en retrait cette année.

    VARIÉTÉS l Qui tire son épingle du jeu ?

    BERGAMO BP 01/10-20/10

    X X X 6 5,5 XX X X Max 500 g/ha 4

    TRIOMPH BPS 01/10-20/10

    - XX BPMF XX 8 4,5 XX XX X Max 500 g/ha 6

    RGT LIBRAVO BPS 01/10-25/10

    XX XX BPMF X 7 4 X X XX OUI XX 7

    KWS DAKOTANA BP 01/10-20/10

    XX XX XX 8 4,5 XX XX X OUI

    SANREMO BPS 01/10-20/10

    X X XX 7 4,5 XX XX X OUI

    KWS EXTASEBPS

    01/10-20/10

    X X VO (XX) 7 4 sur épis X (XX) XX OUI (6)

    EXPERT BP 01/10-25/10

    X X X 5 3,5 X NON XX OUI 6

    RGT KILIMANJARO BPS 1/10-20/10

    XX XX VRM - BPMF X 5 5,5 X NON (X) OUI 6

    FRUCTIDOR BPS 10/10-15/11

    XX XX VRM - BPMF XX 7 5,5 X XX X OUI 5

    RUBISKO BP 10/10 - 20/11

    - XX BPMF (15%) XX 7 5 XX XX XX Max 500 g/ha XX 5

    LG ABSALON BP 10/10-15/11

    XX XX VRM - BPMF XX 7 5 X XX - OUI 3

    RGT SACRAMENTO BPS 15/10-15/11

    XX XX BPMF (XX) 7 5 X (XX) XX NON

    CHEVIGNON BPS 15/10-15/11

    X XX BPMF (XX) 7 5 (X) (XX) XX OUI 3

    MUTIC BP 10/10-15/11

    X XX BPMF (15%) (XX) 7 3,5 XX (XX) X OUI 5

    LYRIK BPS 10/10-20/11

    XX X BPMF XX 5 5,5 X NON X OUI XX 6

    CREEK BP 15/10 - 15/11

    X XX X 6 4 XX NON X (OUI)

    FLUOR BP 20/10-10/11

    XX X XX 6 6 XX XX X OUI 5

    CELLULE BPS 20/10-15/11

    XX XX BPMF (15%) XX 6 4,5 XX XX - OUI 3

    FILON BPS 1/11 - 1/02

    XX XX BPMF (XX) 7 5,5 (X) (XX) XX OUI XX 6

    ALIXAN BPS 20/10-20/11

    X - VRM - BPMF -- 3 5,5 X NON - Max 500 g/ha 2

    TENOR BPS 20/10 - 20/11

    XX X X 6 5 sur épis X X XX OUI XX

    UNIK BPS 20/10- 20/11

    XX XX VO XX 7 4,5 sur épis X (XX) X OUI

    XX Adapté / Très bon ( ) A confirmer -- Très faibleX Possible / Bon NON Déconseillé - Faible

    Note fusariose : note DON

    : Nouvelle variété VRM : Variété Recommandée par la Meunerie - VO : Variété en Observation.

    BPMF : Blé Pour la Meunerie Française.

    Rouille jaune BPMF (15 %): Blé Pour la Meunerie Française en ne dépassant pas 15 % dans un mélange BPMF.

    SEMIS INTERMEDIAIR

    ES

    SEMIS TARDIFS

    SEMIS PRECOCES

    Rouille Jaune Productivité

    Fusariose roseum

    (note DON)

    CARACTERISTIQUES DES PRINCIPALES VARIETES DE BLE RECOMMANDEES Semis 2018-2019

    Dates de semis

    VERSEPS Prot. Qualité Tolérance maladies

    Conduite à réduction d'intrants

    Tolérance

    chlorto.

    Tolérance aux

    cécidomyies

    Risque germination

    Nos conseils dans le choix des variétés

    n Diversifier les variétés : ne pas dépasser 30% d’une sole avec une même variété, cultiver au moins 5 variétés et varier les précocités variétales (exemples: RGT Libravo, Rubisko, Chevignon, Filon, KWS Extase).

    n Juger une variété sur ses résultats pluriannuels et utiliser au moins 80% de variétés confirmées et reconnues.

    n A qualité équivalente (PS, protéines, aptitude à la panification), prendre en compte la tolérance variétale aux maladies (en particulier contre la rouille jaune), à la verse (face au retrait de certains régulateurs) et à la tolé-rance au chlortoluron (en particulier dans les secteurs avec infestation de ray-grass).

    BLÉ

  • 6 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 7

    AZOTE l Quels sont les résultats des stratégies de fertilisation ?

    120

    100

    Graphique 1: Rendement et protéinesselon dose et pilotage

    Aizecourt 2018 - limon - Précédent: BS 12,4 14 11,7

    11,3 12 111

    80 7,8

    60

    40 69,5

    20

    98,3

    110,8 10

    8

    6

    4

    2

    0 Témoin 0 X-40

    160 u

    Dose X avec pilotage

    200 u

    0 X+ 40 240 u

    Rendement Tx Protéines

    120

    100

    80

    60

    40

    20

    0

    8,3

    52,4

    Graphique 2 : Rendement et forme Aizecourt - limon - 200 u -

    14

    11,7 11,1 12

    98,4 91,910

    8

    6

    4

    2

    0 Témoin 0 Ammonitrate Azote liquide

    Rendement Tx Protéines

    110

    Graphique 3 Effet du soufre et forme d'azote sur le rendement Aizecourt - 2018 - limon - 200 u N

    107

    105

    100

    100,3

    98,4

    95 91,9

    90

    85

    80

    Azote liquide Azote liquide + soufre Ammonitrate Ammonitrate + soufre

    Nos conseils defertilisation

    n Réalisez vos propres reliquats afin d’avoir des repères solides adaptés à votre situation et calculez au mieux les doses bilans par parcelle.

    n Utilisez un OAD pour ajuster la dose prévisionnelle et le positionnement des derniers apports (drone, satellite, N tester).

    n Privilégiez les formes solides pour une meilleure disponibilité et moins de volatilisation, d’autant plus quand les conditions climatiques sont incertaines.

    n Apportez 30 à 40 U de soufre pour le redressement dans la majorité des situations.

    BLÉ

    n En sortie d’hiver, la biomasse des blés était importante mais avec une forte hétérogénéité entre les semis précoces et les semis tardifs. L’azote absorbé pendant l’hiver a été im-portant pour les premiers semis.

    n Les reliquats sortie hiver de la syn-thèse départementale étaient plus faibles de 10 à 15 U en moyenne, entraînant des doses bilan élevées de 200 à 240 U en général, en te-nant compte du coefficient qualité.

    n L’azote épandu a été très bien valorisé (CAU élevée) grâce à une pluviométrie régulière. La minéralisation du printemps a été importante (chaleur et humidité).

    n Le résultat de l’essai «azote» mené en limon à Aizecourt-le-Haut confirme l’intérêt du pilotage (gra-phique 1) : les 200 U en 3 apports permettent d’obtenir l’optimum de rendement (110,8 q) avec un taux de protéines de 11,7. Une dose d’azote supérieure (240 U) ne procure pas de rendement sup-plémentaire. En 2018, avec les niveaux de potentiels élevés début mai, les outils de pilotage dont Mes dron’im@ges ont satisfait la grande majorité des utilisateurs.

    n Un autre essai mené en limon confirme l’intérêt de la forme solide (graphique 2) : gain de 6,5 q en faveur de la forme ammonitrate.

    n Suite à la pluviométrie importante de l’hiver, la fertilisation soufrée, préconisée dans nos messages du

    6 mars, était indispensable dans de nombreuses situations : + 7 q en limon à Aizecourt (graphique 3).

  • 6 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 7

    MALADIES l Quelles nuisibilités cette année ?

    BLÉ

    n La rouille jaune a présenté cette année un risque plus faible que 2014 et proche de 2017. L’observation des premières pustules a démarré début avril sur les variétés sensibles et s’est généralisée fin avril avec l’apparition de foyers sur les parcelles «non traitées» ou «en fin de persistance».

    n Avec les températures élevées, la rouille brune a été régulièrement constatée en fin de cycle et s’est généralisée sur les variétés sensibles.

    n La septoriose a rencontré des conditions favorables à l’inoculation durant l’automne. Suite aux épisodes pluvieux de fin avril, les premiers traitements ont été déclenchés dé-but mai sur les variétés sensibles et 10 jours plus tard pour les variétés peu sensibles ou les semis tardifs. La pression a été importante, mais avec

    l’évolution rapide des stades et la sortie de nouvelles feuilles, la situa-tion s’est assainie.

    n Les conditions climatiques à la floraison (températures élevées et cumul de pluies > 40 mm) étaient favorables aux contaminations par la fusariose roseum. Les applications des fongicides ont souvent été difficiles (vent et/ou pluie) et parfois réalisées un peu tardivement (fin floraison). Des symptômes sur épis ont été constatés sur les variétés sensibles mais avec au final peu de nuisibilité suite aux vents asséchants durant la floraison et à l’absence de pluie courant juin.

    n Plusieurs produits de biocontrôle présentent des efficacités intéres-santes en complément des fongi-cides classiques. Dans nos essais,

    le rendement entre stratégie avec produits de biocontrôle associés aux fongicides et une stratégie classique (3 ou 2 traitements) est équivalent, mais la marge est plus faible compte-tenu de leur coût (graphique 4).

    n La meilleure modalité (en rende-ments bruts et en marge) de notre essai fongicide à Villers-Bocage sur la variété Fructidor, semée au 25 octobre avec présence faible de rouille brune, est la stratégie à 2 trai-tements avec un produit de contact associé à la SDHI à dernière feuille étalée : Librax 0,8 l/ha + Bravo 1 l/ ha à DFE suivi de Prosaro 0,6 l/ha à flo-raison. Le programme à 2 passages, bien positionné, procure un résultat équivalent à un programme 3 pas-sages. Le positionnement de la SDHI à dernière feuille étalée est confirmé (+3,4 q). Voir graphique 5.

    La rouille brune a été très présente en fin de cycle sur variétés sensibles.

    Nos conseils de protection

    n Face au développement des résistances de la septoriose et de la rouille jaune, ainsi que l’absence de nouvelles matières actives sur le marché, la tolérance aux maladies devient prioritaire dans le choix des variétés pour préserver la marge et gérer durablement les fongicides. Des variétés comme Chevignon, Filon, KWS Extase, LG Absalon, associent bon potentiel et bonne tolérance aux maladies. Alors pourquoi s’en priver ?

    n L’utilisation d’outils d’aide à la décision pour prévoir les stades et le risque d’apparition des principales maladies sécurise la conduite de vos blés. Utilisez le nouvel OAD des Chambres d’agriculture «OPTIPROTECT» (modèle issu d’Arvalis) pour mieux cibler les observations et déclencher le premier fongicide à la parcelle.

    n Positionner les produits de la famille des SDHI dernière feuille étalée (et non dernière feuille pointante).

    n Le résultat des produits de biocontrôle est prometteur, leur intérêt dépendra de leur coût.

    102,6

    110,6 110,2

    98

    100

    102

    104

    106

    108

    110

    112

    Témoin 3 traitements classiques Protection avec biocontrôle

    Graphique 4 : comparaison entre protection classique et protection avec biocontrôle Villers-Bocage - Fructidor

    102,6

    106,5

    109,9 110,6112,1

    102,6 103,1

    106,5 107,5108,3

    9698

    100102104106108110112114

    Témoin 2 traitements(SDHI DF

    pointante) etépiaison

    2 traitements(SDHI DF étalée)

    et épiaison

    3 traitementsclassiques

    2 traitements(SDHI + contact)

    DF étalée etépiaison

    Graphique 5 : rendement brut et rendement net selon niveau de protection fongicide et positionnement

    Villers-Bocage - Fructidor

    Rendement brut Rendement net

  • 8 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 9

    RAVAGEURS l Comment aborder la fin des néonicotinoïdes pour maîtriser la JNO ?

    DÉSHERBAGE l Quelle stratégie adopter face aux résistances ?n Lors de la campagne 2018, 67 % des parcelles de blé ont été désherbées à l’automne, dont 25% avec une double application. Les efficacités de ces désherbages d’automne ont souvent été jugées très bonnes dans un premier temps. Mais en fin de campagne, un certain nombre de ces parcelles ont été jugées «sales», faisant regretter à certains agriculteurs l’impasse de printemps.

    n De plus en plus de cas d’insatis-factions de désherbage sont notées

    sur ray-grass et vulpin mais aussi sur coquelicot, agrostis et mouron. Face à ces situations, il importe de travailler des solutions conjuguant techniques agronomiques (allonge-ment des rotations avec des cultures de printemps, faux semis, retard des dates de semis) et amélioration de l’efficacité des traitements. En par-ticulier, dans des rotations colza/ blé/escourgeon, l’introduction de cultures de printemps (pois protéa-gineux, féverole, orge de printemps)

    devient incontournable malgré une rentabilité parfois réduite à court terme.

    n Rhopalosiphum padi, puceron d’automne, est le principal vecteur de la Jaunisse Nanisante de l’Orge (JNO), maladie qui peut entraîner des pertes jusqu’à 50% du rende-ment sur orge comme sur blé. En semis précoce, le puceron pouvait être contrôlé par traitement de se-mences. A partir du 1er septembre 2018, l’utilisation des insecticides de la famille des néonicotinoïdes tels que le GAUCHO 350 en traitement de semence est interdite.

    L’observation est primordiale pour évaluer le risque JNO.

    Le ray-grass fait partie des adventicesrésistances difficiles à maîtriser.

    Nos conseils désherbage

    Nos conseils de protection

    n Pour éviter des problèmes de sélectivité, bien rappuyer les sols dès le semis, limiter la présence de grains en surface et surtout éviter de désherber juste avant une pluie conséquente annoncée.

    n Un report de la date de semis de 15 jours fait baisser la pression mauvaises herbes de moitié. Ce décalage diminuera également les pressions pucerons et maladies.

    n Comme pour les ravageurs, le tour de plaine avec une bonne identifica-

    tion des adventices est gage de réus-site.

    n Le désherbage doit se raisonner en programmes, automne puis prin-temps : l’intervention d’automne ser-vira de base. Le second passage de printemps finalisera le travail, même en situations d’absence de résis-tance. C’est le coût du désherbage d’automne qui doit être raisonné en fonction de l’infestation car il y aura nécessairement un complément au printemps !

    n Réaliser des faux semis peu pro-fonds (quelques centimètres suf-fisent) et bien rappuyés.

    n Passer le plus tôt possible à l’au-tomne et au printemps mais unique-ment si les conditions sont réunies : temps poussant, plante active, hygro-métrie, sol humide.

    n En cas de résistances avérées, le double désherbage d’automne est indispensable et le complément au printemps est inutile (résistances sul-fos, fops, dymes).

    n Le report de la date de semis permet une diminution de 40 à 80% des plantes porteuses de pucerons (source : essais ARVALIS - orge d’hiver). Idéalement donc, le démarrage des semis à partir du 5 octobre réduit les risques. Il permettra en plus une gestion plus facile du désherbage ainsi qu’une diminution des risques maladies et verse.

    n L’observation est obligatoire. Elle doit être réalisée plutôt par temps ensoleillé, dès la levée et jusqu’aux grands froids, pour observer les pucerons et déclencher un traitement insecticide en végétation si besoin. Les pièges, tels que les plaques jaunes engluées, sont également des outils pertinents permettant d’apprécier les périodes de vols. Les tours de plaine collectifs, la messagerie de la Chambre d’agriculture ou le BSV (Bulletin de Santé du Végétal) vous guideront dans l’observation de vos parcelles.

    n Le seuil d’intervention qui a fait ses preuves est le suivant : «10 % des pieds porteurs de pucerons ou présence depuis plus de 10 jours quel que soit le niveau d’infestation». Les traitements ne doivent pas intervenir trop tôt et pas avant première feuille étalée. Les insecticides ont uniquement une action par contact et n’apporteront pas une protection des nouvelles feuilles formées. Selon la date de semis et les conditions de l’automne, plusieurs interventions peuvent être nécessaires.

    BLÉ

  • 8 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 9

    SEMIS l Des conditions pénalisantes pour les semis tardifs

    Nos conseils

    n Le créneau de semis idéal pour l’orge de printemps se situe entre le 15 février et le 20 mars. Préférer attendre un ressuyage correct plutôt que de semer tôt à tout prix, l’orge de printemps est très sensible aux défauts de structure.

    n Le débouché brassicole de l’orge implique d’éviter des taux de protéines élevés. L’analyse de reliquats en février et la prise en compte de la minéralisation des cultures intermédiaires, des apports organiques ou des fanes de betteraves sont nécessaires pour ajuster la dose de fertilisation azotée.

    L'orge de printemps : une solution après les dernières betteraves ?

    Jérôme DEVILLERS, agriculteur à Woignarue a opté pour du maïs fourrage derrière son dernier arrachage de betteraves.

    Vus les besoins importants en maïs pour l’alimentation du troupeau laitier, Jérôme Devillers implantait du maïs sur maïs sur certaines parcelles. Depuis un an, il préfère semer du blé derrière tous les maïs et implanter du maïs derrière les dernières betteraves arrachées bien souvent en décembre.

    Le maïs: une autre possibilité après betteraves pour les éleveurs

    Nos conseils

    Ces choix ne sont pas exhaustifs. D’autres cultures de printemps sont possibles : pommes de terre, lin, pois, etc. Comme pour toutes cultures de printemps, il faudra veiller à préserver ou à restaurer la structure du sol souvent dégradée par la récolte tardive.

    BLÉ/ORGE DE PRINTEMPS

    n Après betteraves sucrières, il est de tradition d’implanter un blé. Vu l’allongement des campagnes betteravières, les mises à disposition s’échelonnent maintenant jusque fin janvier.

    n En 2017, les conditions très pluvieuses de décembre ont retardé les derniers arrachages et beaucoup se sont retrouvés à semer du blé courant décembre en conditions très limites. Ces derniers semis ont souffert des excès d’eau de l’hiver puis du temps très sec et chaud

    de juin. Mal enracinés, les rendements ont décroché : 60 à 80 q.

    n La différence avec les semis d’octobre est plus marquée cette campagne. Mais en moyenne le différentiel de rendement est de 15 à 20 q avec un rendement moyen pluriannuel de 80 q pour les semis de décembre. Faut-il encore semer du blé à cette période ? Certains agriculteurs ont opté pour des cultures de printemps.

    Laurent et Vincent GROCOL, agriculteurs à Rambures, ont choisi avec satisfaction l’orge de printemps.

    Suite à un arrachage de bette-raves le 24 décembre en condi-tions moyennes, ils ont décidé

    de ne pas semer le blé prévu initialement et d’implanter de l’orge de printemps.

    L’itinéraire technique se résume ainsi :

    - Semis le 20 mars : variétés RGT Planet,

    - 2 apports d’azote, avec une dose totale de 120 unités pour un objectif de 80 q,

    - 1 désherbage anti-dicots,

    - 2 applications de fongicides à doses modulées,

    - 2 applications de régulateurs à doses réduites.

    La parcelle a été récoltée le 27 juillet. Le rendement est au-dessus des espérances puisqu’il atteint 99 q/ha.

    Certes, il ne faut pas miser tous les ans sur ce niveau de rendement exceptionnel. En moyenne, le rendement se situe dans la fourchette 70 à 80 q, se rapprochant de celui d’un blé semé très tardivement. Par rapport au blé, avec un prix payé supérieur de 20 €/tonne et

    des charges d’approvisionnement réduites de 70 à 100 €/ha, la marge brute obtenue a été supérieure d’environ 600 €/ha. En moyenne, on comptera plutôt sur une marge supérieure de 250 €/ha.

  • 10 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 11

    ESCOURGEON

    n Les semis se sont déroulés en très bonnes conditions avec des désher-bages d’automne efficaces. L’hiver particulièrement humide avec des épisodes de froid jusqu’à début mars a entraîné une reprise de végétation tardive, marquée notamment sur Etincel.

    n Au stade 1 noeud, Etincel a été par-ticulièrement touchée par la rhyn-chosporiose contrairement à Qua-driga et KWS Tonic. Cette maladie a généralement été bien contrôlée par le premier fongicide.

    n Fin avril les températures pro-voquent une fin de montaison rapide. Certaines parcelles ne re-çoivent pas de régulateur. Cette fin de cycle rapide n’est pas favorable aux maladies hormis sur Etincel et pénalisera les variétés tardives type Quadriga.

    n Les récoltes démarrent rapidement au 25 juin en terres séchantes et s’enchaînent très vite début juillet en bonnes terres.

    La jaunisse nanisante peut entraîner des pertes de rendement supérieures à 50 % sur blé comme sur orge.

    Nos conseils

    n Choix variétal : la variété brassicole de référence ETINCEL remise en question ?

    Etincel déçoit particulièrement cette année par sa productivité en retrait et par une grande dérive de sensibilité aux maladies. Malgré sa forte demande en filière brassicole, des alternatives doivent être envisagées avec un panel restreint. Pixel et Visuel restent limitées en productivité. Deux variétés, KWS Faro et Margaux apparaissent prometteuses et sont admises en validation technologique.

    Parmi les variétés fourragères, Rafaela, malgré son PS faible, est à suivre en craie. KWS Akkord, autre variété fourragère, n’a pas été retenue à cause d’une trop grande sensibilité aux maladies.

    Dans un contexte plus difficile comme cette année, les variétés hybrides sortent en tête mais ne rentabilisent pas en moyenne le surcoût de semences. Jettoo reste la variété hybride la plus productive avec un PS et une sensibilité aux maladies correcte.

    n Maîtrise de la JNO : quelles options possibles au retrait du Gaucho 350 ?

    Avec des pertes de rendement pouvant atteindre 50 q/ha, l’orge est particulièrement sensible à la jaunisse nanisante transmise par les pucerons d’automne. Deux alternatives au traitement de semence à base d’imidaclopride sont possibles :

    - Opter pour des variétés tolérantes (Rafaela, Margaux, Amistar, Kws Borrely, Hirondella, Hexagone…) qui sont tolérantes à la virose. A ce jour, on retient Rafaela et Margaux.

    - Un suivi en végétation des populations de pucerons avec une ou plusieurs interventions avec un insecticide foliaire si nécessaire. Dans cette option, mieux vaut démarrer les semis après le 5 octobre (voir chapitre blé).

    Une moyenne départementale décevante autour de 75 q/ha avec des écarts variant de 60 à 90 q : retour sur une campagne difficile.

  • 10 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 11

    COLZA

    n Les conditions climatiques de l’été 2017 furent favorables à une bonne préparation du lit de semence, ce qui a permis de bonnes levées, prin-cipalement pour les semis précoces.

    n Les conditions météorologiques douces et la pluviométrie régulière de l’automne 2017 ont permis un bon développement des colzas mais également des insectes.

    n L’hiver très doux et une pluvio-métrie supérieure à la normale ont engendré un excès d’eau dans de nombreuses parcelles entraînant des phénomènes d’anoxie raci-

    naire. A l’entrée de l’hiver, la bio-masse du colza était en moyenne de 1,59 kg/m² dans le réseau des pe-sées, bien supérieure à la tendance 2007-2016 (1,28 kg/m²). Trois pé-riodes de gel ont été enregistrées en février et mars induisant des pertes de biomasses importantes.

    n Le rayonnement en mars était bien en-dessous des normales de saison, impactant la reprise du colza à la suite des coups de gel. Par contre, en avril, les températures estivales ont accéléré les stades et l’entrée en floraison a été très rapide. Celle-ci a sollicité beaucoup d’énergie à la

    plante qui n’a pas pu répondre effi-cacement à la demande. Ces phéno-mènes combinés ont provoqué une floraison très courte (11 jours), un avortement des fleurs et une baisse du nombre de siliques. Mais le colza a, dans la plupart des cas, refleuri plus tardivement.

    n Les conditions chaudes et humides du printemps ont été favorables aux maladies et ravageurs. Malgré des situations d’échaudage à proximité de la maturité, les PMG très corrects ont compensé le faible nombre de grains.

    Les rendements varient de 25 à plus de 50 q/ha avec une moyenne départementale proche de 35 q/ha. La sensibilité au stress hydrique et les attaques de ravageurs sont les principaux facteurs de variation de rendement. Les dégâts de gel locaux avec pertes de siliques ont été compensés par un bon remplissage et ont souvent procuré des bonnes surprises en rendement.

    n Associer une variété très précoce et plus haute en mé-lange (5%) ayant pour objectif de leurrer les premiers méligèthes et rester en-dessous du seuil d’intervention (variété Es Alicia).

    n Les variétés de colza tolérantes aux viroses (exemple : Architect) sont prometteuses à condition de préserver les caractères de résistance à l’élongation et aux maladies.

    n Fertilisation : ajustez la dose à votre parcelle. La fer-tilisation azotée de sortie hiver doit être raisonnée en fonction de la biomasse de la parcelle, de son potentiel, du type de sol et éventuellement de l’association avec une légumineuse. Les OAD faisant appel à la télédétec-tion prennent en compte ces éléments. De plus, en uti-lisant les satellites ou les drones (Mes dron'im@ges), ils permettent de moduler les apports dans la parcelle.

    Nos conseils

    n La qualité d’implantation permettant un dévelop-pement régulier du colza est le premier levier limi-tant la nuisibilité des ravageurs. La résistance quasi-ment généralisée aux pyréthrinoïdes de l’altise ou du charançon du bourgeon terminal nécessite un res-pect scrupuleux des seuils d’intervention basés sur le piégeage et l’observation. Suivez l’évolution des parasites sur votre territoire en consultant la mes-sagerie de la Chambre d’agriculture et le BSV sur : www.hautsdefrance.chambres-agriculture.fr

    n Avant l’hiver, une dernière observation des larves d’al-tise dans les pétioles permettra de définir l’opportunité ou non d’une dernière intervention spécifique.

  • 12 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 13

    RAVAGEURS & MALADIES l Quelle nuisibilité cette année ?

    TECHNIQUES ALTERNATIVES l Mobiliser le potentiel des plantes associées

    COLZA

    n Jouer la carte des colzas associés. Ainsi, les objectifs de couverture (len-tille) et de perturbation des altises (féverole) seront obtenus. Sélection-ner des légumineuses précoces et gélives pour éviter autant que possible le recours aux herbicides pour leur destruction.

    n Vous pouvez par exemple choisir une lentille fourragère qui s’installe rapidement, qui permet un complément au désherbage chimique et qui est sensible au gel. Moins couvrante, la féverole de printemps perturbera les altises mais nécessitera plus souvent une destruction chimique. Un couvert associant lentille et féverole s’avère être une bonne option (50 kg de féverole + 12 kg de lentilles).

    Nos conseils

    La surveillance des parasites dès le semis du colza est indispensable pour mieux les maîtriser.

    n L’association du colza avec des lé-gumineuses permet de favoriser la vigueur du colza, de limiter le risque parasitaire et d’étouffer les adven-tices.

    n Cette année avec une forte pré-sence des larves d’altises en sortie d’hiver, le colza associé à la féverole a permis de réduire les larves de 15 à 30% par pied. La féverole a, cette année, fourni les meilleurs résultats.

    n Globalement, l’association avec une légumineuse procure un gain de ren-dement de 2 q et permet de gagner un point d’IFT. Le gain de rendement, le gain d’azote (30 U) et le gain d’in-secticide couvrent largement le coût des semences des plantes associées.

    n L’année sèche n’a pas été propice aux limaces. Les zones les plus tou-chées sont principalement des situa-tions sans labour, avec présence de mottes et de résidus de paille.

    n Avec un temps favorable aux altises adultes, le pic des vols s’est étalé entre le 20 et 30 septembre.

    n Comparativement à l’année pré-cédente, les vols précoces ont per-mis l’apparition des derniers stades larvaires, les plus dommageables, autour du 1er novembre alors que l’année dernière, ces derniers stades larvaires sont apparus début février.

    n On notera aussi la présence de pucerons d’une intensité similaire à 2014, avec des régions fortement

    impactées. La présence de virose était fréquente dans les essais où des analyses ont été effectuées. Le choix d’une variété tolérante devient donc intéressant.

    n Des charançons de la tige ont été piégés dans les cuvettes jaunes et ont entraîné une intervention spécifique. Leur nuisibilité, grâce aux pluies régu-lières d’avril/mai, a été globalement faible malgré la présence fréquente de larves dans les tiges.

    n On retiendra une forte pression des méligèthes ressentie cette année, même si les parcelles observées dans le cadre du BSV n’ont pas montré un nombre de captures supérieur aux années précédentes. Le positionne-

    ment d’un traitement efficace reste délicat. L’implantation d’une variété précoce (5%) ayant pour objectif de leurrer les premiers méligèthes a confirmé tout son intérêt.

    n Plusieurs maladies sont apparues en fin de cycle (alternaria, verticillium, phoma, cylindrosporiose, ...) suite à une humidité constante dans la végétation et les températures douces. L’installation de ces maladies s’explique aussi par la présence de charançons des siliques permettant aux maladies saprophytes de s’installer.

  • 12 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 13

    n Le pois d’hiver a su tirer son épingle du jeu malgré des implantations com-pliquées en novembre et de fortes gelées en février. Le climat a été peu favorable au développement des ma-ladies à l’exception d’un risque bac-tériose très important en sortie hiver.

    n Heureusement, l’arrivée de tempé-ratures élevées à la mi-avril a stoppé la maladie, évitant une catastrophe comparable à celle de 2016.

    n Arrivés à maturité avant les fortes chaleurs de fin juin, les pois d’hiver

    ont été peu impactés par les condi-tions sèches. Leur récolte s’est dérou-lée dans de bonnes conditions vers fin juin/début juillet avec des rende-ments situés entre 48 et 55 q/ha selon les types de sols.

    Pois d'hiver

    PROTEAGINEUX l Des atouts agronomiques dans l'assolement

    n Avec des moyennes oscillant entre 35-40 q/ha en terres séchantes et 42 à 45 q/ha en limon, les rendements ne sont pas à la hauteur des espérances.

    n Malgré des semis retardés fin mars, les pois de printemps ont bénéficié d’un début de cycle prometteur avec des implantations soignées, une pres-sion ravageur faible et un climat favo-rable. Les conditions météorologiques d’avril-mai ont été marquées par des précipitations régulières et des tem-pératures douces favorisant un bon

    développement de la biomasse des pois.

    n La floraison s’est déroulée en bonne condition avec pour conséquence de nombreux étages de gousses et très peu d’avortements de fleurs. Vers la mi-juin, avec de fortes biomasses et un nombre de gousses satisfaisant, la plupart des parcelles laissait présager un niveau de rendement correct.

    n Mais les températures échaudantes de fin juin/début juillet sont venues restreindre ce bon potentiel, accé-

    lérant la maturité et entraînant un mauvais remplissage des grains avec pour conséquence de faibles PMG. L’absence de pluie en juillet a facilité les conditions de récolte.

    n La déception se fait également sen-tir chez les producteurs de féveroles où les conditions climatiques ont été marquantes en fin de cycle en plus d’une forte pression des bruches. Les rendements sont également assez dé-cevants avec des moyennes entre 35 à 40 q/ha.

    Pois de printemps

    n Malgré des rendements décevants cette année, les protéagineux conservent leur place dans les rotations. Excel-lents précédents, ils permettent d’alterner les modes d’actions des herbicides dans les rotations et leur culture est plus respectueuse des sols que d’autres têtes d’assolement. Un blé de pois protéagineux procure régulièrement 5 q de plus que la moyenne. Avec cet avantage, la marge d'un pois à 45 q équivaut à celle d'un blé sur blé à 72 q.

    n Afin de réduire le risque de gel, semer les pois d'hiver courant novembre. Les variétés Furious ou Fresnel (plus résistante au froid et à la verse) sont les références.

    n Profiter des bonnes conditions de ressuyage à partir de mi-février pour implanter les pois de printemps. Les varié-tés préconisées sont Kayanne (référence) et Bagoo (en tête dans nos essais en craie).

    Nos conseils

    POIS

  • 14 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 15

    TÉMOIGNAGE l Baptiste Compère : «L’expérimentation en système de cultures permet de pousser les alternatives agronomiques tout en se confrontant aux conditions réelles»

    PHYT'LESS

    Le projet Phyt'less teste trois conduites visant des objectifs d’IFT différents : référence (S1)/ -35% (S2)/ -70% (S3) . Ces itinéraires sont testés et comparés sur la rotation suivante : pommes de terre / blé / betteraves / blé / flageolets / blé, en se référant à des règles de déci-sion intégrant des scénarios d’évite-ments, des règles d’agronomie, des produits naturels ou de biocontrôle et du désherbage mécanique.

    Chaque culture de la rotation et d’une conduite donnée est présente la même année, soit 18 parcelles d’une taille de 12 ares chacune. Deux ingénieurs de la Chambre d’agriculture se relaient pour assu-rer les observations, interventions et notations durant toute la campagne.

    En 2017, nous avons maintenu les rendements et les principaux cri-tères de qualité sur blé, betteraves et pommes de terre malgré des baisses

    Baptiste Compère, ingénieur-conseil, pilote un système de cultures expérimental dénommé Phyt’less sur le site de la Ferme Agro-écologie 3.0 à Aizecourt-le-Haut. Menée avec le soutien de l'Agence de l'eau Artois-Picardie, cette expérimentation teste les itinéraires permettant de réduire de 70% l’IFT à l’échelle d’une rotation complète avec betteraves, légumes et pommes de terre. Il nous explique son fonctionnement et les premiers résultats.

    d’IFT conséquentes (respectivement -45% ; -60% et -80%). En effet, les conditions climatiques très sèches ont été propices à des impasses sur fongicides et à une bonne efficacité du désherbage mécanique. Toute-fois, face au manque de recul sur les alternatives et aux exigences de qua-lité, la baisse d’IFT a été limitée sur les flageolets (-11%). Globalement sur la rotation, nous sommes parve-nus, à performances égales, à diviser par deux l’IFT de référence mais ce ne sont que des premiers résultats qui sont à reproduire et approfondir.

    Des résultats 2018 satisfaisants

    En 2018, la pression maladies et adventices a été plus prégnante. Les premiers résultats sur blé sont néanmoins satisfaisants avec un ren-dement de 93,1 q/ha et un IFT de 6,7 pour la conduite de référence ; 86,7 q/ha avec un IFT de 3,9 pour la conduite intermédiaire et 76 q/ha avec un IFT de 0,7.

    Nous attendons les prochains arra-chages pour évaluer les perfor-mances à l’échelle de la rotation. Au-delà de ces indicateurs, nous devons encore améliorer les proces-sus d’évaluation de la multiperfor-mance, notamment sur le temps de travail, le coût de production, les gaz à effet de serre (GES) et l’évolution de la flore adventice.

    La conduite d’un système expéri-mental de cultures nous permet de tester de manière croisée différents outils d’aide à la décision et alter-natives technologiques (binage de précision, traitement localisé, bio-contrôle…) dans le cadre d’un suivi continu. Nous sommes sur une mini-exploitation et nous sommes soumis aux mêmes contraintes climatiques et d’organisation (plannings, dispo-nibilités matériels) qu’un agriculteur pour nos interventions. Ce sont des sujets de réflexion entre conseillers et surtout avec l’ensemble de nos groupes !

  • 14 - Bilan de campagne 2018 Bilan de campagne 2018 - 15

    www.picardie.mesparcelles.fr

    Simplifiez et optimisezle suivi de votre exploitation

    ContactsSomme :> Christine DOUCHET - Tél. 03 22 33 69 77 [email protected] :> Nathalie DEVILLERS - Tél. 03 44 11 44 [email protected] :> Séverine HOUDELET - Tél. 03 23 22 51 [email protected]

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  • 16 - Bilan de campagne 2018

    n Document réalisé par les ingénieurs-conseils «productions végétales» de la Chambre d'agriculture de la Somme : Mathilde Lheureux (blé), Hervé Georges (escourgeon), Emmanuel Dufour-Pillot (colza), Alexandre Eeckhout (pois), Christian Lesenne, Baptiste Compère, Jean-Pierre Pardoux et Philippe Touchais.

    La Chambre d’agriculture de la Somme est agréée par le Ministère de l’Agricul-ture et de l'Alimentation pour son acti-vité de conseil indépendant à l’utilisa-tion des produits phytopharmaceutiques sous le numéro PI00740.

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    somme.chambre-agriculture.fr

    Chambre d'agriculture de la Somme

    Bilan de campagne

    2018Synthèseet recommandations

    n Expérimentations et références menées avec le soutien de :

    La responsabilité du ministère en charge de l'agriculture ne saurait être engagée.