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124 bd Vivier-Merle CS 23624 69503 LYON CEDEX 3 T +33 4 72 60 12 12 [email protected] Lyon, le 27 juillet 2017 Le président par intérim N° D172664 Recommandée avec A.R. Réf. : ma lettre n° D172066 du 22 juin 2017 P.J. : 1 Monsieur Président, Par lettre citée en référence, je vous ai communiqué le rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes concernant la gestion du syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme (SYTRAD) au cours des exercices 2011 à 2015. En l’absence de réponse écrite de votre part dans le délai d’un mois fixé par l’article L. 243-5 du code des juridictions financières, je vous notifie à nouveau ce rapport. En application du même article, vous avez l’obligation de communiquer le rapport d’observations de la chambre, à votre assemblée délibérante, dès sa plus proche réunion. Il doit faire l’objet d’une inscription à l’ordre du jour de celle-ci, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à un débat. Ce rapport devenant publiable et communicable dès cette réunion à toute personne qui en ferait la demande, conformément aux dispositions de l’article R. 243-14 du code des juridictions financières, je vous saurais gré de me faire connaître à quelle date ladite réunion aura lieu et de me communiquer, en temps utile, copie de son ordre du jour. En application de l’article R. 243-17 du code des juridictions financières, une copie du rapport d’observations est, en outre, communiquée au préfet et au directeur départemental des finances publiques de la Drôme. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération la plus distinguée. Michel Provost Monsieur Serge BLACHE Président du SYTRAD 7 rue Louis Armand ZI la Motte 26800 PORTES-LES-VALENCE

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Page 1: Syndicat de traitement des déchets · 1.1 Présentation institutionnelle Le syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme (SYTRAD) est un syndicat mixte fermé (articles L

124 bd Vivier-Merle CS 23624 69503 LYON CEDEX 3 T +33 4 72 60 12 12 [email protected]

Lyon, le 27 juillet 2017 Le président par intérim

N° D172664 Recommandée avec A.R.

Réf. : ma lettre n° D172066 du 22 juin 2017

P.J. : 1

Monsieur Président, Par lettre citée en référence, je vous ai communiqué le rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes concernant la gestion du syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme (SYTRAD) au cours des exercices 2011 à 2015. En l’absence de réponse écrite de votre part dans le délai d’un mois fixé par l’article L. 243-5 du code des juridictions financières, je vous notifie à nouveau ce rapport. En application du même article, vous avez l’obligation de communiquer le rapport d’observations de la chambre, à votre assemblée délibérante, dès sa plus proche réunion. Il doit faire l’objet d’une inscription à l’ordre du jour de celle-ci, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à un débat. Ce rapport devenant publiable et communicable dès cette réunion à toute personne qui en ferait la demande, conformément aux dispositions de l’article R. 243-14 du code des juridictions financières, je vous saurais gré de me faire connaître à quelle date ladite réunion aura lieu et de me communiquer, en temps utile, copie de son ordre du jour. En application de l’article R. 243-17 du code des juridictions financières, une copie du rapport d’observations est, en outre, communiquée au préfet et au directeur départemental des finances publiques de la Drôme. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération la plus distinguée.

Michel Provost

Monsieur Serge BLACHE Président du SYTRAD 7 rue Louis Armand ZI la Motte 26800 PORTES-LES-VALENCE

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

Syndicat de traitement des déchets

Ardèche-Drôme(26)

Exercices 2011 à 2015

Observations définitives

délibérées le 29 mai 2017

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2/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

SOMMAIRE

1 PRESENTATION DU SYNDICAT............................................................................................6

1.1 Présentation institutionnelle ........................................................................................6

1.2 La gouvernance .............................................................................................................9

1.3 L’organisation des services ........................................................................................10

1.4 Le contrôle interne et externe ....................................................................................10

1.5 La commission consultative des service publics locaux (CCSPL) ..........................10

2 LE TRAITEMENT DES DECHETS .......................................................................................11

2.1 Le cadre réglementaire...............................................................................................11 2.1.1 La réglementation concernant la gestion des déchets organiques .........................11

2.1.2 Le plan interdépartemental d’élimination des déchets ..........................................11

2.2 Les équipements de traitement ..................................................................................12 2.2.1 Les centres de valorisation organique (CVO) .......................................................12

2.2.2 Le centre de tri ......................................................................................................15

2.2.3 L’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) ...........................16

2.3 Les tonnages traités ....................................................................................................16 2.3.1 L’évolution des volumes traités et la valorisation matière ....................................16

2.3.2 Les taux de refus et la politique de prévention .....................................................17

2.4 Le coût du service .......................................................................................................18 2.4.1 L’évolution du coût global ....................................................................................18

2.4.2 Les éléments explicatifs de l’évolution des coûts du service ................................21

2.5 La délégation de service public ..................................................................................22 2.5.1 La réflexion préalable sur le mode de gestion ......................................................22

2.5.2 Les objectifs du SYTRAD pour l’exploitation des CVO ......................................23

2.5.3 Les différents scénarios techniques en vue de l’amélioration de la chaîne de

traitement ..............................................................................................................24

2.5.4 Les caractéristiques du contrat de DSP .................................................................25

2.5.5 Le choix du délégataire .........................................................................................27

2.6 Conclusion sur l’activité du syndicat ........................................................................28

3 LA GESTION INTERNE ..........................................................................................................29

3.1 Les moyens humains ...................................................................................................29 3.1.1 La direction des services .......................................................................................29

3.1.2 Les effectifs ...........................................................................................................29

3.1.3 Le temps de travail ................................................................................................30

3.1.4 L’absentéisme .......................................................................................................32

3.1.5 Le régime indemnitaire et la NBI .........................................................................32

3.2 La commande publique ..............................................................................................33 3.2.1 L’organisation des achats et de la commande publique ........................................33

3.2.2 Les procédures de consultation .............................................................................33

3.2.3 Le recours aux avenants dans les marchés d’exploitation ....................................34

3.2.4 Les marchés complémentaires ..............................................................................37

4 LA SITUATION FINANCIERE ..............................................................................................38

4.1 La qualité de l’information financière et comptable ...............................................38 4.1.1 Les débats d’orientation budgétaire ......................................................................38

4.1.2 Le vote du budget 2015 et les évolutions tarifaires...............................................38

4.1.3 La qualité de l’information financière et comptable .............................................40

4.2 La situation financière ................................................................................................41 4.2.1 La formation et l’évolution de l’autofinancement ................................................41

4.2.2 Le financement des investissements .....................................................................46

4.2.3 L’endettement .......................................................................................................48

4.2.4 Le fonds de roulement et la trésorerie ...................................................................50

4.3 Conclusion sur la situation financière .......................................................................50

5 ANNEXES...................................................................................................................................51

5.1 ANNEXE 1 : Présentation de l’installation de stockage de déchets non dangereux

(ISDND) .......................................................................................................................51

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3/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

5.2 ANNEXE 2 : Schéma d’un centre de valorisation organique .................................53

5.3 ANNEXE 3 : Schéma de fonctionnement du centre de tri ......................................53

5.4 ANNEXE 4 : Les combustibles solides de récupération (CSR) ..............................54

5.5 ANNEXE 5 : La valorisation matière .......................................................................54

5.6 ANNEXE 6 : Détail des indices de révision des marchés ........................................55

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4/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

SYNTHESE

La chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes a procédé, dans le cadre de son programme de travail 2016, au contrôle des comptes et de la gestion du syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme (SYTRAD) pour les exercices 2011 à 2015 en intégrant, autant que possible, les données les plus récentes. Ce syndicat mixte fermé créé en 1992 regroupe, en 2017, treize structures intercommunales du nord et du centre de la Drôme et de l’Ardèche. Il couvre une population de plus de 538 429 habitants en 2015, soit 69 % de la population drômoise et 49 % de la population ardéchoise. Il a pour compétence l’élimination (tri et traitement) des déchets ménagers et assimilables aux ordures ménagères. Pour traiter les 163 000 tonnes de déchets par an qu’il reçoit, il dispose d’un centre de tri des collectes sélectives, d’une installation de stockage de déchets non dangereux et de trois centres de valorisation organique. Le SYTRAD a fait le choix de traiter les ordures ménagères par un traitement mécano-biologique (TMB) par compostage. L’effectif en place au cours de la période sous revue, dix-huit agents, s’avérait très confortable notamment en ce qui concerne les services administratifs et de communication. Il est en cours d’adaptation et devrait se stabiliser à quinze agents, ce qui sera plus conforme au futur plan de charge après l’évolution du mode de gestion des centres de valorisation (une délégation de service public succède à des marchés de service). Le régime de temps de travail, qui comporte une clause irrégulière s’agissant du décompte de la pause méridienne, devra être révisé. Si le syndicat s’est doté de procédures très complètes en matière de commande publique, certains des avenants aux marchés d’exploitation des centres de valorisation ont conduit à bouleverser leur économie globale et leur régularité est, dès lors, contestable.

Le choix de traitement plutôt novateur que le syndicat a privilégié s’est finalement avéré plus coûteux que prévu. En effet, les difficultés techniques auxquelles il a été confronté dès le début de l’exploitation des centres de valorisation se sont traduites par une dérive des coûts significative par rapport aux prévisions initiales qui peut être estimée à plus de 20 %. Les coûts de traitement à la tonne sont ainsi passés de 132 euros en 2011 à 169 euros en 2015. De plus, la continuité de l’exploitation a été difficilement assurée. En fin de période, le service rendu est devenu plus conforme aux attentes mais les nuisances olfactives ont persisté jusqu’à récemment. Le nouveau mode de gestion retenu peut constituer une réponse satisfaisante, sous réserve qu’il permette effectivement de fiabiliser le process et qu’il opère un transfert des risques techniques et d’exploitation vers le délégataire. La maîtrise des coûts pour les usagers drômois et ardéchois et la poursuite d’un processus écologiquement respectueux conditionnent la réussite de la stratégie opérée par le syndicat. Elle va néanmoins générer une nouvelle hausse des coûts de traitement puisqu’au 31 décembre 2016, le coût global à la tonne des trois centres de valorisation organique est estimé à 99,40 € tandis que le candidat retenu propose un coût moyen de 100,30 € sur une durée de dix-sept ans. Malgré une amélioration en 2016, la situation financière reste fragile, la capacité de désendettement s’établissant encore à 13,5 années, pour un seuil considéré comme soutenable de douze ans. Après avoir atteint 14,6 M€ en 2011 du fait de l’émission de titres à la suite de la résiliation du marché de conception-réalisation, la capacité d’autofinancement brute a fluctué autour de 3 M€ et a été négative en 2014. Elle s’est redressée en 2015 et 2016. Les investissements complémentaires nécessaires au bon fonctionnement des sites ont été essentiellement financés par le recours à l’emprunt et par la mobilisation du fonds de roulement. Cet agrégat, qui était devenu négatif fin 2015, s’est établi en 2016 à hauteur de 1,8 M€.

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5/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

RECOMMANDATIONS Recommandation n° 1 : modifier les attributions de nouvelle bonification indiciaire afin de se conformer à la réglementation. Recommandation n° 2 : exclure la pause méridienne du décompte du temps de travail. Recommandation n° 3 : mettre en place des outils de contrôle du délégataire de service public et des prestataires.

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6/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

La chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes a procédé, dans le cadre de son programme de travail, au contrôle des comptes et de la gestion du syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme (SYTRAD) pour les exercices 2011 à 2015 en intégrant, autant que possible, les données les plus récentes. Le contrôle a été engagé par lettre du 17 février 2016 adressée à Monsieur Serge Blache, président du syndicat depuis 1992.

Les investigations ont porté plus particulièrement sur les points suivants :

le traitement des déchets ; la gestion interne ; la situation financière.

L’entretien préalable prévu par l’article L. 243-1 du code des juridictions financières a eu lieu le 3 octobre 2016 avec Monsieur Serge Blache.

Lors de ses séances du 25 novembre et du 22 décembre 2016, la chambre a formulé des observations provisoires qui ont été adressées le 23 février 2017 à M. Serge Blache ainsi que, pour celles les concernant, aux personnes nominativement ou explicitement mises en cause. Après avoir examiné les réponses écrites, la chambre, lors de sa séance du 29 mai 2017, a arrêté les observations définitives reproduites ci-après.

1 PRESENTATION DU SYNDICAT

1.1 Présentation institutionnelle

Le syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme (SYTRAD) est un syndicat mixte fermé (articles L. 5711-1 et suivants du code général des collectivités territoriales –CGCT–), créé en 1992 par un arrêté conjoint des préfets de la Drôme et de l’Ardèche. Il regroupait, en 2015, dix-sept structures intercommunales (communautés d’agglomération, communautés de communes et syndicats de collecte) du nord et du centre de la Drôme et de l’Ardèche (352 communes couvertes)1. En 2017, il regroupe treize structures intercommunales2. Le périmètre d’intervention du syndicat a légèrement progressé depuis 2011, en termes de population (538 429 habitants en 2015 pour 526 182 habitants en 2011). Le nombre de communes adhérentes s’est réduit (352 en 2015 pour 358 en 2011).

1 Communauté d'Agglomération Valence-Romans Sud Rhône-Alpes ; communauté de communes Barrès-Coiron ;

communauté de communes de la Raye ; communauté d'agglomération du Bassin d'Annonay ; communauté de communes du Crestois et du Pays de Saillans, Coeur de Drôme ; communauté de communes du Diois ; communauté de communes du Pays de Saint-Félicien ; Hermitage - Tournonais communauté de communes ; communauté de communes du Val d'Ay ; communauté de communes du Val de Drôme ; communauté de communes du Vercors ; communauté de communes Le Pays du Royans ; communauté de communes Pays de l'Herbasse ; communauté d'agglomération Privas Centre Ardèche ; communauté de communes Rhône-Crussol ;

SICTOMSED (Syndicat Intercommunal de Collecte et Traitement des Ordures Ménagères du Secteur Eyrieux

Doux) ; SIRCTOM (Syndicat Intercommunal Rhodanien de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères). 2 Source : site internet du SYTRAD.

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7/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Tableau 1 : EPCI adhérents

2011 2012 2013 2014 2015

EPCI adhérents 23 22 22 18 17

communes adhérentes 358 357 357 353 352

dont communes drômoises 225 225 225 219 219

dont communes ardéchoises 133 132 132 134 133

Habitants (DGF) 526 182 529 505 533 615 534 719 538 429

dont habitants drômois 350 241 353 216 356 434 356 489 341 774

dont habitants ardéchois 175 941 176 289 177 181 178 230 165 751

% de la population drômoise 70 % 69 % 69 % 69 % 69 %

% de la population ardéchoise 54 % 49 % 49 % 49 % 49 %

Source : rapports d’activité 2011 à 2015

carte 1 : Périmètre du SYTRAD

Source : rapport d’activité du SYTRAD 2015

Le syndicat a pour compétence l’élimination (tri et traitement) des déchets ménagers et assimilables aux ordures ménagères, ce qui exclut les déchets de l’agriculture et de la sylviculture, des mines, des carrières et du BTP, des entreprises, des collectivités et des activités de soins. Les différentes collectes et la gestion des déchetteries ne relèvent pas de sa compétence mais de celle des collectivités membres. L’exercice de cette mission s’inscrit dans le cadre du plan départemental de prévention et de traitement des déchets ménagers.

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8/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Tableau 2 : Classification des déchets

Déchets municipaux gérés par les collectivités locales

Déchets de la collectivité Déchets ménagers et assimilés

Déchets

occasionnels

Ordures ménagères et assimilées

Ordures ménagères Déchets des petites entreprises

Collecte

sélective

Collecte en

mélange . Déchets des artisans,

. des petits commerçants,

. et des administrations

collectés par le service

public.

. Déchets des espaces verts

publics

. Déchets de voirie

. Déchets de l’assainissement

(boues d’épuration)

. Encombrants

. Déchets verts

. Déblais, gravats

. Déchets ménagers

spéciaux

. Déchets recyclables secs (emballages)

. Déchets fermentescibles

Source : Institut français de l’environnement

Le SYTRAD traite 163 000 tonnes de déchets par an : les déchets recyclables issus des collectes sélectives, à l'exception du verre (13 % du total), les ordures ménagères résiduelles ou poubelle grise (79 % du total), les encombrants et les cartons de certaines déchetteries ainsi que les déchets des artisans, des commerçants et des prestataires de service qui sont collectés avec ceux des ménages (8 % du total). Le SYTRAD dispose d’équipements de traitement qui lui permettent d’effectuer le tri des déchets recyclables afin de n'enfouir à terme plus que les déchets ultimes ou refus non valorisables :

un centre de tri des collectes sélectives situé à Portes-lès-Valence ; une installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) localisée à Saint-

Sorlin-en-Valloire ; trois centres de valorisation organique des déchets ménagers résiduels construits à

Beauregard-Baret, Etoile-sur-Rhône et Saint-Barthélemy de Vals.

carte 2 : Cartographie des installations du SYTRAD

Source : rapport d’activité du SYTRAD 2015

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9/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Le SYTRAD a confié l’exploitation de ces sites (à l’exception de l’ISDND), par marchés publics, à des opérateurs économiques. Elle est soumise au respect de plusieurs normes internationales : ISO 9 001, 14 001, OHSAS 18 0013. Le SYTRAD assure aussi un rôle d'information auprès des usagers, au moyen de divers outils de communication et d'échanges : site internet, animations scolaires, visites de sites, campagnes d'information, documents de sensibilisation. Il accompagne également les collectivités membres dans leurs propres actions de sensibilisation. Il réalise, pour leur compte et à leur demande, des interventions ciblées : animations en porte à porte au sein d'un quartier enregistrant d'importantes erreurs de tri, sensibilisation autour d'un point de collecte, soutien à l'animation d'une porte ouverte de déchetterie. Enfin, le SYTRAD coordonne des marchés de groupements de commandes pour le traitement de certains déchets spécifiques (amiante), afin de permettre une optimisation des coûts et des moyens à l'échelle du territoire. Le syndicat adhère à plusieurs organismes :

AMORCE : association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l'énergie et des réseaux de chaleur ;

Coopération du Sillon Alpin Développement Durable Déchets (CSA3D) : regroupement des collectivités en vue de poursuivre et renforcer leur coopération entre les territoires du sillon alpin dans le domaine de la gestion et du traitement des déchets ;

« Energie Rhône Vallée » - SAEML : Société Anonyme d’Economie Mixte Locale pour développer la production d’énergie ;

Fédération Nationale des Collectivités de Compostage (FNCC) : association regroupant les collectivités ayant une filière de tri-compostage ;

Réseau Interprofessionnel des Sous-Produits Organiques (RISPO – Compost) : association dont l’objet est la gestion des déchets organiques et le développement de leur filière.

1.2 La gouvernance

L’exécutif du SYTRAD se compose d’un président (Serge Blache, maire de Chanos-Curson) et de huit vice-présidents sur la période sous revue (trois vice-présidents en 2017). La représentation des membres au sein du comité syndical est fixée au minimum à deux délégués, chaque tranche de population additionnelle de 20 000 habitants entraînant un délégué supplémentaire. Le nombre de délégués étant proportionnel à la population et à l’évolution des intercommunalités, telles que constatées chaque année, la taille du comité syndical varie régulièrement. Le comité syndical comprend, sur la période sous revue, 49 délégués titulaires (61 voix délibératives). Le comité syndical se réunit au moins une fois par trimestre conformément à la périodicité minimale fixée pour les communes et applicable aux syndicats mixtes fermés par l’article L. 2121-7 du CGCT4.

3 Normes ISO : normes issues de l’Organisation internationale de normalisation (International Organization for

Standardization) afin de définir un ensemble de règles communes applicables aux processus économiques et technologiques. La norme ISO 9001 établit les exigences relatives à un système de management de la qualité. La norme ISO 14001 spécifie les exigences relatives à un système de management environnemental pouvant être utilisé par un organisme pour améliorer sa performance environnementale. La norme OHSAS (Occupational Health and Safety Assessment Series) 18001 indique la méthode de mise en place d'un management de la santé et la sécurité au travail et les exigences qu'il requiert. L'objectif est d'obtenir une meilleure gestion des risques afin de réduire le nombre d'accidents, de se conformer à la législation et d'améliorer les performances.

4 En 2014 et en 2015, 6 réunions chaque année.

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Dans son précédent rapport5, la chambre recommandait d’associer davantage le comité syndical à la gestion courante et d’améliorer la communication financière et institutionnelle en direction des collectivités membres et des usagers. Des améliorations ont été constatées sur ces points au cours de la période sous revue. Outre la présentation du rapport annuel sur le prix et la qualité du service public, dont le contenu est conforme aux dispositions réglementaires, des tableaux de bord financiers sont communiqués aux élus depuis 2015.

1.3 L’organisation des services

Les services du syndicat, composés de dix-huit agents, sont dirigés par un directeur général des services (DGS). Par ailleurs, 58 agents sont employés dans les centres exploités par des sociétés privées. L’organisation a évolué au cours du second semestre 2016 compte-tenu de trois départs potentiels d’agents. Le nouvel organigramme prévoit désormais trois pôles : un pôle administratif et financier, sous la responsabilité directe du directeur général des services, un pôle technique et un pôle animation et communication encadrés chacun par un chef de service. Dès lors, l’effectif en 2017 devrait être composé de quinze personnes. Parmi ses missions, le DGS en poste depuis 2016 est notamment responsable du bon déroulement de la procédure de délégation de service public de la gestion des centres de valorisation organique.

1.4 Le contrôle interne et externe

Le syndicat est certifié pour l’ensemble des processus sous les standards des normes internationales. Les trois certifications obtenues constituent un référentiel portant sur la qualité (9001), la sécurité (18001) et l’environnement (14001) dite démarche QSE6. Ainsi, en vue d’améliorer l’ensemble des process, le syndicat a décidé de mener une politique de gestion des risques. Toutefois, si le rapport de certification relève quelques axes d’amélioration en matière de management des process industriels, il ne soulève pas les points faibles de l’organisation. En effet, l’absence de contrôle interne effectif n’est pas relevé alors que ce risque est réel. A titre d’exemple, la gestionnaire des marchés publics, rattachée jusqu’en juillet 2016 au service administratif et financier sous la responsabilité de la chef de service, ne répond qu’au directeur du syndicat qui n’a pas pour fonction d’exercer un contrôle direct sur les pièces de marché.

1.5 La commission consultative des service publics locaux (CCSPL)

En application de l’article L. 1413-1 du CGCT et par délibération en date du 11 février 2015, le syndicat a anticipé la création d’une commission consultative des services publics locaux rendue obligatoire, dès lors qu’il exerce sa compétence sous forme de gestion déléguée. Les membres de la CCSPL sont composés en majorité des membres du syndicat (six membres) tandis que les représentants des associations locales désignés par le comité syndical sont au nombre de cinq. La commission a rendu un avis favorable le 13 janvier 2016 sur la procédure de consultation pour une délégation de service public de l’exploitation des centres de valorisation organique.

5 Rapport d’observations définitives du 21 août 2012 portant sur la période 2005 à 2010. 6 Qualité Sécurité Environnement (QSE)

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2 LE TRAITEMENT DES DECHETS

2.1 Le cadre réglementaire

2.1.1 La réglementation concernant la gestion des déchets organiques

La loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement du 3 août 2009 (loi n° 2009-967) et la directive 2008/98/CE21 ont imposé de nouveaux objectifs, notamment :

un objectif de réduction de la production d’ordures ménagères et assimilés de 7 % par habitant pendant les cinq prochaines années ;

un objectif de diminution de 15 % des quantités destinées à l’incinération ou au stockage ;

un objectif de recyclage matière de 35 % en 2012 et 45 % en 2015, en particulier pour les emballages ménagers, et 75 % pour le recyclage des déchets des entreprises en 2012 ;

un objectif d’amélioration de la gestion des déchets organiques, favorisant la proximité (compostage domestique), […] et le compostage de la fraction fermentescible des déchets ménagers et plus particulièrement celle de déchets des gros producteurs ;

l’obligation prévisible de mettre en place un plan de gestion des déchets du BTP ; le soutien à l’élaboration de plans locaux de prévention des déchets.

2.1.2 Le plan interdépartemental d’élimination des déchets

2.1.2.1 Les dispositions légales

La loi du 15 juillet 1975 a donné aux communes la charge de la collecte et du traitement des déchets ménagers et assimilés produits sur leur territoire. La loi n° 2004-809 du 13 août 2004 a transféré aux départements la compétence de l’élaboration du plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA), prévu par les articles L. 541-14, L. 541-15, et R. 431-13 à 27 du code de l’environnement. Le plan, véritable document de planification et de gestion des déchets sur le territoire départemental, intègre aussi les déchets industriels banaux (dénommés DIB) des entreprises et des administrations non collectés par le service public ainsi que les sous-produits issus du traitement de ces déchets qui doivent être éliminés par leurs producteurs. La loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRé) prévoit que les régions aient la charge de l’élaboration des plans régionaux de prévention et gestion des déchets (PRPGD) qui se substituent aux plans régionaux de prévention et gestion des déchets dangereux, aux plans départementaux ou interdépartementaux des déchets non dangereux ainsi qu’aux plans départementaux ou interdépartementaux des déchets issus des chantiers. Les régions fixent désormais des objectifs de prévention et gestion des déchets déclinant ceux retenus au niveau national. Pour les atteindre, le plan devra prévoir une perspective à six et douze ans de l'évolution tendancielle des quantités de déchets à traiter, une planification sur la même durée mentionnant les installations qui doivent être créées ou adaptées pour atteindre les objectifs préfixés.

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2.1.2.2 Le plan Drôme Ardèche

Les deux départements ont décidé de concevoir un plan commun7, ce qui constitue une stratégie adaptée. Adopté en 2016, il vise à mieux traiter l’élimination des déchets8 d’ici 2027. Ce document de cadrage prospectif comporte des limites méthodologiques puisque les quantités résiduelles à traiter et les qualités de déchets ultimes à enfouir dépendent, d’une part, de l’efficacité des actions de réduction de la production de déchets à travers l’évolution de comportements humains et des performances des collectes et, d’autre part, du développement économique et de l’évolution de la population. Il est articulé autour de quatre axes prioritaires :

1) prévention : décroissance des quantités de déchets ménagers et assimilés et de leur impact ;

2) valorisation : amélioration des performances de recyclage matière, organique et énergétique, dans le respect de la hiérarchie des modes de traitement ;

3) gestion patrimoniale des installations de stockage de déchets non dangereux de la zone du plan : diminution importante des quantités stockées et réduction très forte des importations ;

4) maîtrise des coûts de la gestion des déchets. Il comprend un état des lieux assez précis, même si à la date de sa rédaction (2014), les données de référence sont celles de 2010. Il en ressort que les déchets ménagers (385 850 tonnes) ne représentent que 40 % du total des déchets produits sur le territoire des deux départements (943 950 tonnes). Au sein des déchets ménagers, la part de la collecte sélective (déchèterie, verre, tri) reste minoritaire (44 %), bien qu’en développement constant. Les indicateurs de suivi des objectifs fixés dans le plan sont chiffrés. Toutefois, leur déclinaison opérationnelle n’est pas systématique.

2.2 Les équipements de traitement

2.2.1 Les centres de valorisation organique (CVO)

Le SYTRAD a fait le choix de traiter les ordures ménagères par un traitement mécano-biologique (TMB) par compostage. Il dispose de trois centres de valorisation organique construits entre 2007 et 2010 (des travaux complémentaires étant réalisés jusqu’en 2013). Ces trois centres représentent un investissement initialement évalué à 60,5 M€ HT. L’investissement réalisé ressort à 72,3 M€ HT, y compris les travaux nécessaires pour la mise en service industriel (11,8 M€ HT). Leur exploitation a été confiée, par marché, à deux prestataires : l’un pour les sites de Saint-Barthélemy de Vals et Beauregard-Barret, l’autre pour le site d’Etoile-sur-Rhône.

7 Arrêté interdépartemental en date du 12 juin 2012. Le projet de plan a fait l’objet d’une enquête publique qui s’est

déroulée du 1er juin au 9 juillet 2015. Suite au déroulement de cette enquête publique, la commission d’enquête a émis un avis favorable sur le projet de plan et son rapport environnemental le 8 août 2015 (source : site internet préfecture de la Drôme).

8 Il est précisé, pour une bonne compréhension des concepts employés, que les ordures ménagères et assimilés (OMA) englobent les ordures ménagères et les déchets recyclés (emballages et verre). Les déchets ménagers et assimilés (DMA) comprennent, outre les OMA, les déchets dits occasionnels des ménages, soit les encombrants et les déchets verts.

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Le coût d’exploitation des trois centres de valorisation organique s’élève à 52,3 M€ HT de fin 2009 à 2016, soit un coût moyen annuel de 7,5 M€ HT. En 2016, le montant du coût d’exploitation s’élevait à 11,6 M€ : cet écart par rapport à la moyenne des années précédentes s’explique par les différents investissements que le SYTRAD a été contraint d’effectuer et qui ont été répercutés sur le coût d’exploitation.

Tableau 3 : Coût d’exploitation en 2016

centres de valorisation organique BP 2016 Extrapolation CA 2016

Etoile-sur-Rhône 6 611 929 € 6 856 968 €

Beauregard-Baret 2 001 542 € 2 346 108 €

Saint-Barthélemy de Vals 2 634 469 € 2 405 260 €

TOTAL 11 247 940 € 11 608 336 €

source : CA 2016 analytique du SYTRAD au 31/12/2016

Il existe différents procédés techniques dans le domaine du traitement des déchets : le traitement mécano-biologique par compostage ou par méthanisation et l’incinération. Bien qu’encore largement minoritaire, le premier a connu une phase de développement, avec près de 60 unités de traitement en exploitation fin 2012.

Graphique 1 : Evolution du traitement des déchets ménagers au niveau national

Source : site internet ministère de l’environnement

Le traitement mécano-biologique (TMB) implique, dans un premier temps, des opérations mécaniques de dilacérations et de tris et, dans un second temps, une transformation biologique sous forme de compostage. Ainsi, les ordures ménagères collectées subissent, dans le centre de valorisation organique, un ensemble d’étapes de tri mécanique qui sépare les bio-déchets des déchets non dégradables. La matière organique y est extraite et compostée pour n’enfouir que la partie non valorisable dans des installations de stockage. Les déchets volumineux non recyclables déposés en déchèterie sont enfouis. Il est courant de mélanger des déchets verts au compost issu d'ordures résiduelles afin de faire diminuer les concentrations en éléments polluants, et ainsi correspondre aux critères de la norme. Certains pays, dont l’Allemagne, ont interdit pour leur agriculture l'usage des composts issus d’un TMB

0

5

10

15

20

25

30

35

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Stockage incinération sans récupération d'énergie

incinération avec récupération d'énergie recyclage

compostage méthanisation

En millions de tonnes

hors déblais et gravats ; France métropolitaine et DOM

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en raison de leur mauvaise qualité9. Les déchets non traitables ou les déchets refusés font, par ailleurs, l’objet d’un traitement plus classique, souvent par enfouissement. La production de combustible solide de récupération (CSR) doit aussi être prise en compte.

Le SYTRAD a fait le choix du traitement mécano-biologique au lieu du traitement par incinération, notamment pour prendre en compte les contraintes liées au recyclage de l’énergie d’une usine d’incinération. En effet, cela aurait impliqué que l’usine d’incinération puisse notamment s’insérer dans un réseau de chauffage urbain, selon l’ordonnateur. Or l’usine d’incinération aurait été construite sur un terrain situé en face du siège social de Portes-lès-Valence, trop éloigné des centres urbains pour pouvoir valoriser l’énergie dans ce réseau.

2.2.1.1 La qualité du compost

La qualité insuffisante du compost issu du traitement des CVO a constitué, dès leur ouverture, un problème récurrent. L’annexe technique du compte rendu du comité syndical du 21 avril 2011 mentionne ainsi que « le process mis en place par le Groupement ne permet pas d’atteindre un compost stable et mature avec un retournement mécanique sans structurant et sans aération forcée. Les différents sites contactés fonctionnent avec une aération forcée, certains avec retournement et structuration. Le Groupement lui-même ne développe plus ce principe sur ses nouvelles installations. Il semble évident que des modifications devront être apportées par le SYTRAD. ». En 2015 et 2016, la qualité du compost s’est cependant améliorée sous l’effet des travaux entrepris entre 2011 et 2014. La commercialisation s’effectue de façon favorable : plus de la moitié des agriculteurs du ressort territorial du SYTRAD ont accepté le compost du syndicat en 2016, alors même qu’ils ne peuvent pas l’utiliser sur les mêmes parcelles. Il n’existe ainsi aucun stock de compost produit. Par ailleurs, tous les lots sont contrôlés avant d’être commercialisés, ce qui va au-delà des obligations réglementaires.

2.2.1.2 Les difficultés d’élimination des nuisances olfactives

En dépit d’investissements récurrents pour remédier aux nuisances olfactives, ces dernières persistent sur le CVO de l’Etoile-sur-Rhône et l’ISDND de Saint-Sorlin-en-Valloire. La certification ISO 18001 relative aux normes sanitaires obtenue par le SYTRAD porte sur l’installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) et non sur les centres de valorisation organique. Le SYTRAD a mis en place des comités de suivi, composés notamment de représentants des riverains et d’associations de défense de l’environnement qui se réunissent régulièrement. Le préfet est intervenu, à plusieurs reprises, sur ce sujet. Ainsi, l’arrêté préfectoral du 25 mars 2015 enjoint le SYTRAD de respecter dans un délai de six mois plusieurs prescriptions pour le site de l’Etoile-sur-Rhône, notamment en modifiant l’arrêté préfectoral du 27 juillet 2007 pour les valeurs limites et conditions de rejet par la prescription suivante : « Le niveau d’odeur émis à l’atmosphère par le biofiltre et chaque source odorante présente en continu sur le site ne doit pas dépasser 550 Uo/m3 au point d’émission. » Pour répondre à cette injonction, un programme de travaux d’optimisation des odeurs sur ce site d’un montant de 1,6 M€ a été réalisé en 2016. Néanmoins, des nuisances olfactives significatives au sein du site de l’Etoile-sur-Rhône ont persisté. Le traitement des ordures ménagères a dû être suspendu entre octobre et novembre 2016. Les déchets ont alors été enfouis sur un site extérieur mais cela n’a pas généré de coût supplémentaire, cette question étant intégrée dans les négociations alors en cours de délégation de service public.

9 Source : actu-environnement.com et paysrochefortais-alert.org.

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L’ordonnateur a précisé que « suite à l’arrêté préfectoral mettant en demeure le SYTRAD de mettre fin aux problèmes d’odeurs chez les riverains du site du centre de valorisation organique à Etoile-sur-Rhône, le SYTRAD a confié à l’entreprise SITA-SUEZ la réalisation des travaux nécessaires, avec une obligation de résultat. Les aménagements techniques nécessaires ont été réalisés de juin à août 2016. En septembre, les mesures réalisées ont montré un niveau d’odeurs encore beaucoup trop élevé, malgré les améliorations dans la captation de l’air à l’intérieur du bâtiment. Aussi a-t-il été décidé de changer la masse filtrante des biofiltres (qui était prévue en 2017). De plus, des ventilateurs sous-dimensionnés ont été changés. Il n’y a pas eu d’incident technique particulier dans le fonctionnement des équipements depuis leur mise en service. Ces modifications n’ont pas eu d’impact financier supplémentaire pour le SYTRAD par rapport à ce qui était prévu. Les nouvelles mesures réalisées en janvier ont montré que les limites d’émission d’odeurs sont conformes aux attentes, avec un niveau d’odeur chez les riverains de 1,1 Uo/m 3 maximum. Ces constats ont été partagés entre le préfet, les riverains et le SYTRAD lors d’une réunion le 16 mars 2017. » Dans le projet de contrat, il est demandé au délégataire de prendre « toutes les dispositions nécessaires au respect des arrêtés préfectoraux d’autorisation d’exploiter en vigueur et notamment du niveau d’odeurs chez les riverains. Il cherchera à réduire autant que possible le niveau d’odeurs des CVO en deçà de ce seuil. Le délégataire met en place un dispositif de suivi et d’implication des riverains (…) ». La pérennité de l’activité, en raison de la fermeture potentielle décidée par les autorités préfectorales, pourrait être remise en question, si le nouveau délégataire n’était pas en mesure de respecter ces prescriptions.

2.2.2 Le centre de tri

Le centre de tri, construit en 1999, a été réhabilité en 2010. Le coût des travaux s’est élevé à 11,5 M€ HT. L’exploitation de cet équipement a été confiée à un prestataire. Le coût d’exploitation prévisionnel s’élève à 10,5 M€ de 2015 à 2019. Le coût moyen annuel constatée est de 2,1 M€ HT. La surcapacité de traitement évoquée par la chambre dans son précédent rapport subsiste puisque le site ne traitait que 26 000 tonnes par an en 2016, pour une capacité de traitement de 40 000 tonnes par an. Le centre dispose de trieurs et de matériel de tri séparant les matériaux selon leur nature (plastique, acier, aluminium, carton) et extrayant les matières indésirables (vaisselle, objets non recyclables). Il est équipé d’une chaîne de tri optique. Les emballages sont ensuite compactés avant d’être envoyés vers les filières de recyclage. Les éco-organismes10(Eco Emballages, Eco Folio) assurent un financement du syndicat à travers des recettes issues des reversements effectués par les prestataires au titre de la vente des matériaux issus du tri (plastique, papier, carton, verre, acier). Cette recette dépendante de l’activité économique et des prix des matières premières est très fluctuante.

10 Les éco-organismes sont des sociétés agréées par les pouvoirs publics, créées par les producteurs de déchets,

au titre de la notion de « responsabilité élargie des producteurs » (REP) qui les oblige à gérer eux-mêmes la fin de vie de leurs produits. Ces organismes organisent, supervisent et accompagnent le tri des déchets recyclés, et soutiennent financièrement les collectivités chargées de la collecte et du traitement des déchets.

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2.2.3 L’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND)

Le SYTRAD exploite en régie directe une installation de stockage des déchets. Deux agents y sont affectés. Ce site constitue le dernier maillon de la chaine de traitement (fiche de présentation en annexe 1). Il permet en effet de stocker l’ensemble des déchets non valorisables produits par les process de traitement.

En 2015, 15 407 tonnes de déchets non valorisables ont été traitées (- 7 % par rapport à 2014). Grâce à cette valorisation, l’enfouissement des déchets a diminué de 44 % entre 2010 et 2014, alors même que le nouveau plan national de gestion des déchets prévoit une réduction de 50 % d’ici 2025. Sur le site de l’ISDND, le SYTRAD met en œuvre différentes mesures pour limiter les nuisances olfactives en recouvrant régulièrement par de la terre les déchets placés dans les alvéoles11. Il vise aussi à une amélioration des rejets de biogaz12 par une utilisation optimale des installations, notamment des torchères13 (captation d’odeur par piégeage sur charbon actif et mise en place d’une seconde torchère). Enfin, le dépôt d’ordures ménagères brutes n’est plus mis en œuvre. Ce site devrait être fermé au cours de l’année 2017, la commune de Saint-Sorlin-en-Valloire refusant son extension. Le syndicat devra, conformément aux dispositions réglementaires, assurer la post exploitation pendant trente ans pour un coût prévisionnel de 1,2 M€14. Il confiera le traitement des déchets ultimes à des sociétés privées pour des tonnages prévisionnels de 15 000 tonnes. Un marché d’enfouissement des ordures ménagères a été lancé dans le cadre d’un marché à prix unitaires (prix fermes et non actualisables) pour une durée de cinq ans à compter du 1er janvier 2017. Les prestations assurées concernent, d’une part, les refus non valorisables issus du tri effectué sur les trois sites du SYTRAD (pour les centres de Beauregard-Baret et Saint-Barthélemy de Vals à compter du 1er janvier 2017 et le centre de l’Etoile-sur-Rhône à compter de mars 2018) et, d’autre part, les ordures ménagères résiduelles qui ne pourraient être traitées par le délégataire de la délégation de service public pour l’exploitation des centres de valorisation organique et tous les autres besoins d’enfouissement.

2.3 Les tonnages traités

2.3.1 L’évolution des volumes traités et la valorisation matière

Le tonnage des déchets traité par le syndicat par habitant et par an (gisement) est passé de 343,6 kg en 2011 à 310,7 kg en 2015 (- 9,5 %).

Tableau 4 : Tonnage traité des déchets par habitant et par an (gisement)

2011 2012 2013 2014 2015 Evolution 2015/2011

343,6 342,0 338,8 326,3 310,7 - 9,5 %

Source : rapports d’activité 2011 à 2015

11 Subdivision d’un casier dans une installation de stockage de déchets ; contrairement au casier, l’alvéole est

construite au fur et à mesure de l’arrivée des déchets (rapport d’activité 2015 du SYTRAD). 12 Gaz résultant du processus de dégradation biologique des matières organiques en l’absence d’oxygène et

contenant majoritairement du méthane et du dioxyde de carbone (rapport d’activité 2015 du SYTRAD). 13 Installation en forme de haute cheminée qui assure la combustion permanente du biogaz de décharge, quand il

n’est pas valorisé, afin de limiter les rejets dans l’atmosphère de gaz à effet de serre, ainsi que la propagation d’odeurs désagréables (rapport d’activité 2015 du SYTRAD). 14 Compte rendu du comité syndical du 11 février 2015.

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Pour mieux situer la part des déchets traités par le SYTRAD, il convient de préciser que chaque habitant de Drôme-Ardèche génère chaque année 492 kg de déchets ménagers et assimilés, dont 145 kg de déchets collectés en déchèterie15 (590 kg au niveau national16). Le taux de valorisation (annexe 5) est en forte progression : de 32,3 % en 2011 à 53 % en 2015. Le syndicat atteint ainsi pratiquement l’objectif fixé dans le cadre de la loi de transition énergétique du 17 août 2015 (55 % en 2020).

2.3.2 Les taux de refus et la politique de prévention

Les refus du centre de tri correspondent à des matériaux souillés ou à des erreurs de tri des habitants. La majorité de ces refus sont assimilables aux ordures ménagères et sont donc enfouis en ISDND. Une partie de ces matériaux (ferraille, verre) peut être recyclée. Les autres (piles, batteries, huiles usagées non alimentaires, pots de peinture, solvants) sont recyclés ou traités dans des filières adéquates et ne sont pas enfouis. Le taux de refus constitue un indicateur intéressant pour mesurer la qualité du tri effectué à partir des consignes de collecte que les habitants doivent progressivement intégrer. Il traduit leur engagement pour un développement durable. A ce titre, le SYTRAD développe une politique de prévention axée sur l’accompagnement des usagers, notamment des plus jeunes à travers une politique de sensibilisation dans les écoles. L’équipe dédiée à cette politique de prévention est rattachée au pôle communication et animation (cinq agents, dont trois chargées d’animation, soit 2,8 ETP). En 2015, elle a assuré 145 interventions en classe et a ainsi permis la sensibilisation de 2 708 enfants. Les principales actions prévues dans le plan de communication 2016 sont des actions de sensibilisation pour diminuer certains déchets (par exemple en 2016, une campagne de mobilisation sur le verre), la refonte totale du site internet pour mieux intégrer de nouveaux outils de communication en lien avec les réseaux sociaux. Elles sont complétées par des visites de sites (2 937 personnes concernées en 2015), des réunions avec les élus et les acteurs de prévention sur le terrain, des actions événementielles. Parmi ces dernières, on peut citer, en juin 2016, la journée développement durable à Valence et la journée environnement de la Vallée de l’Herbasse, la foire de Romans en septembre 2016 et les deux congrès des maires d’Ardèche et de la Drôme. Toutefois, le taux de refus des entrées du centre de tri évolue à la hausse (9,1 % contre 10,5 % au plan départemental et 15,4 % au niveau national), ce qui peut traduire aussi une plus forte exigence en matière de tri. De plus, en triant davantage, l’usager commettrait aujourd’hui davantage d’erreurs de tri pour les corps creux. Ce taux de refus pourrait évoluer de manière favorable à l’avenir puisque la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (loi LTE) prévoit la généralisation de l'extension des consignes de tri du plastique à l’ensemble du territoire français d’ici 2022. Cette mesure permettrait aux citoyens de mettre l’ensemble des emballages plastiques dans le bac de tri (pots de yaourt, sacs plastiques, barquettes). Cependant, cela implique que les installations du SYTRAD soient capables de trier l’ensemble des emballages en plastique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Selon l’ordonnateur, une nouvelle procédure sera lancée en 2018 pour attribuer les travaux de modernisation et d'exploitation du centre de tri.

15 Projet de Plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux Drôme-Ardèche, données 2010. 16 Rapport chiffres-clés ADEME édition 2015, données 2011.

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Tableau 5 : Taux de refus du centre de tri en % des entrées

Années 2012 2013 2014 2015

Taux de refus en % des entrées 7,2 % 8,1 % 8,3 % 9,1 %

Source : rapports d’activité

Le taux de refus en pourcentage des sorties de la chaîne de tri augmente de façon régulière sur la période.

Tableau 6 : Taux de refus du centre de tri en tonnes et en % des sorties

Années 2012 2013 2014 2015

Tonnes En % des sorties

Tonnes En % des sorties

Tonnes En % des sorties

Tonnes En % des sorties

Corps plats

648 4 % 864 6 % 850 5 958 6 %

corps creux

1041 29 % 1153 30 % 1309 32 % 1408 34 %

Source : rapports d’activité

2.4 Le coût du service

2.4.1 L’évolution du coût global

Le coût global, qui comprend aussi le coût du traitement au sein du centre de tri sans retirer les produits issus de la valorisation des apports en centre de tri, augmente fortement sur la période sous revue : de 132,17 euros en 2011 à 169,61 euros en 2015, soit plus de 28 %. Le coût net, qui intègre la valorisation des déchets triés (cartons, bouteilles plastiques, aluminium, acier), a progressé, quant à lui, de 39 %.

Tableau 7 : Evolution du coût global et du coût net par tonne

Source : rapports d’activité, comptes administratifs, grands livres

€ par habitant 2011 2012 2013 2014 2015

coût constaté (€ HT) 20 348 155 21 237 954 22 691 086 23 132 577 25 116 064

nombre d'habitants DGF 526 182 529 505 533 615 534 719 539 764

nombre de tonnes d'ordures ménagères

128 330 128 069 124 963 125 324 122 228

nombre de tonnes de collectes sélectives

25 624 25 099 25 054 25 765 25 856

gisement global en tonnes 153 954 153 168 150 017 151 089 148 084

coût global du traitement en € par habitant

38,67 40,11 42,52 43,26 46,53

dont frais généraux (TTC) 2 2,14 2,14 4,34 3,72

dont tri des collectes sélectives (TTC)

3,65 3,95 3,97 4,01 5,29

coût global du traitement en € par tonne de déchets

132,17 138,66 151,26 153,11 169,61

Recettes de valorisation à la tonne issues de la collecte sélective (yc produits CVO hors compost)

23,28 18,67 16,92 17,30 18,06

Coût net du traitement en € HT par tonne de déchets

108,89 119,99 134,34 135,81 151,55

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Graphique 2 : Evolution du coût global et du coût net par tonne

Source : retraitements CRC à partir des rapports d’activité

Le référentiel national des coûts de gestion du service public d'élimination des déchets17 permet une comparaison avec d’autres organisations assurant le traitement des déchets. Ainsi, en 201218 :

la médiane du coût complet d’incinération19 des ordures ménagères résiduelles (OMR) est de 121 euros par tonne collectée ; 50 % des collectivités ont des charges se situant entre 108 euros et 125 euros par tonne ;

la médiane du coût technique20 d’incinération des OMR est de 104 euros par tonne collectée, avec une dispersion entre 86 euros et 115 euros par tonne collectée pour 50 % des collectivités ;

la médiane du coût complet du stockage est de 81 euros par tonne ; 50 % des collectivités ont un coût situé entre 72 euros et 95 euros par tonne collectée.

17 Ce référentiel s’appuie sur les outils développés par l’ADEME (la matrice des coûts et la méthode ComptaCoût®)

et renseignés par les collectivités. L’échantillon était constitué de 358 collectivités couvrant 18,8 millions d’habitants desservis. 18 Source : Dernière enquête publiée en février 2015, Enquête nationale ADEME 2012 / Référentiel national 2013

des coûts de gestion du service public d’élimination des déchets. 19 Charges d’incinération, recettes (vente d’énergie, prestations à des collectivités extérieures) non déduites. 20 Charges d’incinération, recettes (vente d’énergie, prestations à des collectivités extérieures) déduites.

0,00

20,00

40,00

60,00

80,00

100,00

120,00

140,00

160,00

180,00

2011 2012 2013 2014 2015

coût global du traitement en € par tonne de déchets

coût net du traitement en € par tonne de déchets

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20/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Graphique 3 : Ordures ménagères résiduelles – dispersion des coûts complets par étape en

euros par tonne

Source : Enquête nationale ADEME 2012 / Référentiel national 2013 des coûts de gestion du service public d’élimination des déchets

Le coût à la tonne en 201221 du traitement mécano-biologique du SYTRAD, qui est de 138 euros, se situe au-dessus des médianes nationales (121 euros pour l’incinération et 81 euros pour le stockage). A partir des données de l’ADEME relatives aux années 2010 et 2012 (données les plus récentes disponibles en septembre 2016), il est possible d’établir une comparaison sur les évolutions respectives des coûts du SYTRAD et de ceux des organismes traitant en incinération et en stockage au niveau national ; il est possible d’établir la même comparaison au niveau local à partir des données du syndicat des Portes de Provence (SYPP)22. Toutefois, l’ordonnateur souligne que la hausse des coûts du SYTRAD se justifie en partie par un changement de process d’exploitation visant à une meilleure valorisation des déchets alors que le syndicat des Portes de Provence a conservé un process quasi identique sur la période. Il en ressort que les coûts à la tonne (en base 100 en 2010) du SYTRAD ont évolué de façon plus rapide que les coûts des organismes traitant en incinération et en stockage au niveau national (étude ADEME) et au niveau local (SYPP).

Tableau 8 : Evolution des coûts à la tonne en euros HT

Années 2010 2011 2012 2015

Coût global SYTRAD à la tonne en euros HT 131,01 132,17 138,66 169,61

Base 100 en 2010 100 100,88 105,84 129,46

Coût global ADEME incinérations charges complètes 109 Non renseigné

(NR) 121 NR

Base 100 en 2010 100 NR 111 NR

Coût global ADEME stockage 73 NR 81 NR

Base 100 en 2010 100 NR 110,95 NR

Coût global SYPP incinération 68,50 70,17 76,64 83,42

Base 100 en 2010 100 102,44 111,88 121,78

Source : Enquêtes nationales ADEME 2010 et 2012 / Référentiel national des coûts de gestion du service public d’élimination des déchets, rapport d’activité 2015 syndicat des Portes de Provence SYPP, retraitement CRC

21 Dernière enquête publiée en février 2015 : Enquête nationale ADEME 2012 / Référentiel national 2013 des coûts

de gestion du service public d’élimination des déchets. 22 Le syndicat des portes de Provence, basé à Montélimar, traite par incinération les déchets pour une population

de 169 331 habitants en 2015.

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21/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Graphique 4 : Evolution des coûts à la tonne en euros HT en base 100 en 2010

Les deux droites ADEME incinération et ADEME stockage se confondent sur le graphique ayant en 2012 quasiment la même base (111). En l’absence de données renseignées pour 2015, la courbe s’interrompt en 2012. Source : Enquêtes nationales ADEME 2010 et 2012 / Référentiel national des coûts de gestion du service public d’élimination des déchets, rapport activité 2015 syndicat des Portes de Provence SYPP, retraitement CRC

2.4.2 Les éléments explicatifs de l’évolution des coûts du service

2.4.2.1 Les surcoûts dus aux interruptions de service

Les coûts du service sont liés, d’une part, aux évolutions de la rémunération du prestataire prévue dans les marchés conclus pour la gestion des différents centres et, d’autre part, aux aléas survenus durant la période sous revue, notamment les interruptions de service dues aux dysfonctionnements des bioréacteurs stabilisateurs (BRS)23.

L’évolution de la rémunération est ainsi fixée dans les cahiers des clauses administratives particulières (CCAP) des marchés :

R2 = F2 + (U2. Exploit * T.exploit) + (U2.combustible * T.combustible) + (U2.stabilisât * T.stabilisât)

Avec :

F2, prix forfaitaire annuel ; U2. Exploit, prix unitaire concernant la prestation annuelle d’exploitation du centre de

valorisation, ainsi que le transport des matériaux recyclables vers le centre de tri du SYTRAD et des refus lourds vers le centre d’enfouissement du syndicat à Saint-Sorlin-en-Valloire ;

T.exploit, tonnage annuel traité par le CVO + tonnage de matériaux à recycler transportés à Portes-lès-Valence et des refus lourds transportés à Saint-Sorlin-en-Valloire ;

23 BRS : Biologic Reactor Stabilisation (tube de préfermentation).

100

105

110

115

120

125

130

135

2010 2011 2012 2013 2014 2015

SYTRAD Base100 en 2010

ADEMEincinérationBase 100 en2010SYPPincinérationBase 100 en2010ADEMEstockage Base100 en 2010

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22/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

U2.combustible, prix unitaire concernant le transport et la valorisation du combustible ; T.combustible, tonnage de combustible valorisé ; U2.stabilisât, prix unitaire concernant le transport et le traitement du stabilisât ; T.stabilisât, tonnage de stabilisât traité.

La formule de révision est présentée en annexe 6.

Alors que l’évolution des différents indices retenus a provoqué une hausse de 4,1 % pour l’indice de prix forfaitaires et de 6,3 % pour l’indice de prix unitaires, la hausse du coût global à la tonne atteint plus de 28,3 % entre 2011 et 2015.

Les difficultés techniques auxquelles le syndicat a été confronté dès le début de l’exploitation l’ont amené à contracter plusieurs avenants avec le prestataire, ce qui a provoqué une dérive des coûts significative par rapport aux prévisions initiales qui peut être estimée à plus de 20 %.

Le choix technique plutôt novateur s’est finalement avéré plus coûteux que prévu. Si le syndicat est parvenu à poursuivre l’exploitation, cela n’a pas été sans difficulté avec plusieurs interruptions de service, parfois de longue durée. Il a finalement opté pour la signature d’un protocole transactionnel avec le constructeur pour clore cette période d’exploitation délicate et choisi, pour l’avenir, un mode de gestion concessif.

2.4.2.2 La signature d’un protocole transactionnel avec le titulaire du marché de

conception-réalisation des centres de valorisation organique

Les marchés de conception-réalisation conclus en 2004 pour la construction des centres de valorisation organique des déchets ménagers résiduels ont été résiliés définitivement aux torts du groupement titulaire du marché en 2011, en raison d’incidents et de dysfonctionnements ayant affecté les installations. Ce dernier a contesté ces décisions devant le tribunal administratif de Grenoble. Le SYTRAD a évalué à 13,2 M€ le montant des pénalités dues par le groupement et a émis en 2011 les titres correspondants. Toutefois, les expertises réalisées dans le cadre des contentieux engagés par le groupement ont conclu, d’une part, que les déchets entrants sur les sites ne présentaient pas les caractéristiques prévues et que, d’autre part, les installations souffraient d’un défaut de conception. Une autre expertise a mis en cause l’assistant à maître d’ouvrage du SYTRAD. Dans ce contexte, le syndicat et le groupement se sont entendus afin de mettre fin au litige par une transaction signée en mars 2014 sur le fondement de l’article 2044 du code civil. Le groupement a ainsi consenti à contribuer financièrement aux travaux de remédiation réalisés par le SYTRAD à hauteur de 10,1 M€ HT et à renoncer au paiement des sommes qui résultent de l’exécution du marché. Le SYTRAD s’est engagé à verser un solde de tout compte correspondant aux sommes dues au titre des travaux réalisés à hauteur de 12,1 M€ HT. Compte tenu des sommes dues par chaque cocontractant, le coût laissé à la charge du SYTRAD est de 1,98 M€ HT. Il explique pour partie la progression des coûts de traitement à la tonne entre 2014 et 2015 (+ 7,7 %).

2.5 La délégation de service public

2.5.1 La réflexion préalable sur le mode de gestion

Au regard des difficultés techniques récurrentes rencontrées ces dernières années et de la difficulté pour le SYTRAD à mobiliser les financements propres nécessaires à des investissements significatifs, le comité syndical a engagé, en 2014, une réflexion sur le mode de gestion, les contrats d’exploitation venant à échéance le 31 décembre 2016 pour les sites

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23/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

de Beauregard-Baret et Saint-Barthélemy de Vals et le 31 mars 2018 pour le site d’Etoile-sur-Rhône. L’hypothèse d’une délégation de service public (DSP) a été privilégiée ; ce mode de gestion, qui implique le transfert d’un risque lié à l’exploitation, peut se concevoir au cas d’espèce, dans la mesure où un transfert du risque technique est opéré. Le périmètre de la délégation porte sur l’exploitation des trois sites sous le régime d’une concession. L’ordonnateur justifie ce choix par la volonté de disposer de coûts stables, de ne plus assumer directement les dépenses de fonctionnement liées aux défections de matériel et de lisser les investissements futurs. A cet effet, le bureau syndical a acté le 27 janvier 2016 la création d’une commission de délégation de service public conformément aux dispositions de l’article L. 1411-5 du CGCT. Le planning prévisionnel de mise en œuvre de la DSP fixait le 28 juin 2016 comme date de réception des offres et le 21 octobre 2016 comme date de réception des offres finalisées après plusieurs tours de négociation entre le 13 septembre et le 13 octobre 2016. Le choix du délégataire a été validé par le comité syndical le 7 décembre 2016. Lors de la séance du 3 février 2016, le comité syndical a pris connaissance du rapport sur le principe de délégation de service public pour l’exploitation des centres de valorisation organique. Le SYTRAD a été accompagné dans cette démarche par des cabinets spécialisés qui ont produit plusieurs rapports24 permettant aux membres du comité syndical de mieux appréhender les enjeux techniques, financiers et juridiques du choix du mode de gestion. L’analyse de la situation effectuée dans ce cadre souligne la diminution nette du taux de refus en 2014 et l’amélioration de la qualité du compost. Pour autant, de nombreux « défauts récurrents et non résolus » sont évoqués :

fissuration des BRS (bioréacteurs stabilisateurs) et incidents des équipements liés (le cabinet évoque un « défaut de conception et sous-dimensionnement »25) ;

alimentateur et générateur de secours peu performants ; détection incendie perfectible des zones de fermentation.

En conséquence, les performances en matière de sous-produits obtenus à l’issue du cycle d’exploitation en CVO sont en deçà de ce qui était attendu.

2.5.2 Les objectifs du SYTRAD pour l’exploitation des CVO

Lors de sa séance du 3 février 2016, le SYTRAD a validé les objectifs suivants :

en matière de qualité de service, le syndicat attend du contrat qu’il favorise la valorisation matière et énergétique des sous-produits issus du tri des ordures ménagères, l’optimisation du bilan matière en augmentant la part valorisée, la mutabilité et la continuité du service face aux évolutions réglementaires et technologiques ;

en matière de maîtrise budgétaire, le SYTRAD souhaite bénéficier d’une meilleure visibilité budgétaire sur une longue période (supérieure à 8 ans), stabiliser les coûts de traitement indépendamment des aléas rencontrés et externaliser les emprunts nécessaires pour optimiser le coût de traitement ;

24 Note juridique relative à la gestion des CVO (cabinet d’avocats), rapport d’assistance technique pour la

valorisation des résidus combustibles de CVO, rapport d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour le renouvellement du marché d’exploitation des CVO de Saint-Barthélemy de Vals et de Beauregard-Baret

25 Rapport d’assistance à maîtrise d’ouvrage concernant un point spécifique au BRS.

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24/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

en matière de délégation du risque, le SYTRAD souhaite s’assurer une meilleure visibilité financière en confiant le risque financier lié aux arrêts d’exploitation imprévus, le risque technique et environnemental lié à l’évolution quantitative et qualitative des ordures ménagères résiduelles, le risque commercial lié à la valorisation des sous-produits.

2.5.3 Les différents scénarios techniques en vue de l’amélioration de la chaîne de

traitement

L’amélioration de la chaîne de traitement des déchets suppose, d’une part, de fiabiliser le fonctionnement des tubes de fermentation installés dans les CVO et, d’autre part, d’assurer le traitement des déchets qui ne sont pas transformés en compost ou récupérés, lesquels doivent jusqu’alors être enfouis.

2.5.3.1 La fiabilisation des tubes de fermentation

Le risque majeur de surcoût que rencontre le syndicat concerne les dysfonctionnements récurrents des tubes de fermentation. Selon l’ordonnateur, les investissements et surcoûts engendrés par les casses ou remises en état préventives sont évalués à plus d’un million d’euros depuis la mise en service des CVO. Cinq scénarios ont été envisagés pour remédier aux inconvénients du mode de gestion qui avait prévalu jusqu’alors (absence de garantie sur la fiabilité de ces équipements) et donc assurer la continuité du traitement des déchets.

Tableau 9 : Scénarios dans le cadre d’une DSP

Solution technique Investissement

estimé

Visibilité sur

le coût de

traitement

Avantages Inconvénients

1 – Maintenance

préventive des tubes

dans leur conception

actuelle

300 000 €

tous les deux

ans

2 ans Investissement minimal Absence de garantie donc responsabilité

SYTRAD en cas de panne : nécessité de

provisionner les casses

2 - Travaux de

renforcement des

tubes, modifications

sur l’entraînement

(pas de remise en

cause profonde de la

conception)

3 800 000 € 5 ans Facilité de mise en œuvre

Risques d'arrêt limités

Absence de garantie ou de durée limitée sur les travaux

3 - Remplacement par

une conception

éprouvée

8 000 000 € 10 ans (si

travaux

confiés à

l’exploitant)

Suppression du risque, recouvrement

de la garantie avec possibilité de confier

les travaux et la responsabilité à

l’exploitant

Travaux complexes sur des sites existants et

totalement fermés. Valorisation des refus haut

PCI limitée : se fera au coût de l’incinération car

statut déchet, sauf si externalisation de la

transformation en CSR (coût de prestation)

4 - Suppression des

tubes pour mise en

œuvre d’un tri sans

préfermentation des

déchets, production

de CSR

25 000 000 € 15 ans (si

travaux

confiés à

l’exploitant)

Suppression du risque, recouvrement

de la garantie avec possibilité de confier

les travaux et la responsabilité à

l’exploitant

Adaptation au contexte devenu

favorable au développement des CSR,

valorisation à coût moindre

Impact budgétaire lourd sauf si investissement externalisé

5 - Arrêt des CVO et

enfouissement des

déchets ménagers

0 € 5 ans Aucun investissement Suppression du risque

Difficilement envisageable compte tenu du

contexte législatif. Investissement perdu.

Visibilité budgétaire limitée par les lois de

finances (TGAP) et les conditions de

l’enfouissement en Drôme Ardèche.

Impact sur le transport des EPCI difficile à évaluer

Source : rapport sur le principe de DSP

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25/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Le comité syndical en a pris connaissance lors de sa séance du 3 février 2016. Toutefois, il ne s’est pas prononcé pour en retenir un mais il a approuvé le principe de gestion via une délégation de service public ainsi qu’un cahier des charges contenant des objectifs très généraux. De plus, la chambre observe que le syndicat n’a pas diligenté d’étude préalable sur sa capacité financière à soutenir les différents scénarios envisagés. Il ne se trouvait ainsi pas en capacité de comparer avec pertinence les offres qui ont pu lui être proposées.

2.5.3.2 Le traitement des combustibles solides de récupération

Près de 40 % des déchets ne sont pas transformés en compost ou récupérés sous forme de métaux. Ces déchets peuvent être traités autrement que par enfouissement (situation actuelle) en ayant recours à de nouvelles installations de séchage et broyage à créer en vue de traiter les combustibles solides de récupération (CSR)26. C’est ce qui est indiqué dans les scénarios 3 et 4. Ce nouvel enjeu de valorisation (annexe 4), dont le coût est évalué entre 5 et 10 M€, a été pris en compte dans le cadre de la DSP.

2.5.4 Les caractéristiques du contrat de DSP

Le projet de contrat prévoit les rubriques attendues pour déterminer les engagements de chaque partie27. La durée prévisionnelle du contrat est de 17 ans28.

2.5.4.1 Les missions du délégataire

Les prestations confiées au délégataire sont les suivantes :

missions liées à des travaux neufs : conception, réalisation et financement de travaux permettant, considérant une synergie d’organisation et de fonctionnement des trois CVO, de réduire le taux de refus par la valorisation de sous-produits de la chaîne de tri, la mise en place d’équipements permettant la production de CSR, l’amélioration de la production et de la valorisation de compost normé dans des conditions optimales, la fiabilisation du procédé et des bâtiments ;

missions liées à l’exploitation des trois installations :

conduite des installations, sous sa propre responsabilité ; entretien courant, maintenance, gros entretien et renouvellement des équipements

et bâtiments ;

26 Rapport intitulé « Intérêt stratégique des Combustibles Solides de Récupération en France » : Trois voies de

valorisation des CSR s’offrent à la France : les cimenteries, les unités de production d’énergie thermique par combustion adaptées aux CSR installées au plus près des utilisateurs d’énergie qui seront de préférence à feu continu (besoin d’énergie tout au long de l’année), et les unités de conversion des CSR en combustibles liquides ou gazeux (pyrolyse, gazéification,…) destinées elles aussi à être installées préférentiellement au plus près d’utilisateurs à feu continu. 27 Pièces avis de marché (AAPC), règlement de la consultation, programme fonctionnel, cadres de réponse

(caractéristiques, performances garanties, compte d’exploitation prévisionnel - CEP, économiques, financières). 28 La durée du contrat est décomposée en trois phases distinctes, décrites comme suit :

- Phase 1 : Phase d’exploitation des installations actuelles (BRB et SBV dans un premier temps), pendant laquelle le délégataire réalise la phase d’études liée aux travaux d’optimisation envisagés et démarre les

travaux le cas échéant,

Phase 2 : Phase d’exploitation des trois CVO, à compter du 19 mars 2018, pendant laquelle le délégataire réalise les travaux de modernisation des installations prévus par le contrat.

- Phase 3 : Phase d’exploitation des installations modernisées à la suite des travaux réalisés par le délégataire, soit à compter de la date effective de mise en service et au plus tard le 31 décembre 2020,

sur la durée restant à courir par le délégataire, soit jusqu’au 31 décembre 2033.

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26/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

respect des arrêtés d’autorisation d’exploiter ; gestion des sous-produits (valorisation des refus combustibles sous forme de

CSR, valorisation de la fraction fermentescible des ordures ménagères (FFOM) sous forme de compost normé, ferrailles), mise en place des filières de commercialisation des sous-produits, gestion des refus non valorisés et des déchets lors des arrêts (transport vers leur destination finale, désignée par le syndicat) ;

remplissage optimisé des CVO : recherche et traitement de gisements d’ordures ménagères résiduelles (OMR) et de déchets non dangereux extérieurs et extensions à d’autres types de déchets et aménagements afférents.

missions relatives aux actions de contrôle et à la communication.

2.5.4.2 Les engagements du délégataire

Le délégataire s’engage notamment sur :

les performances des installations ; la garantie d’un montant plafond des travaux ; la quantité produite et valorisée, la qualité et les débouchés du CSR produit pour un

coût optimisé ; l’exploitation et l’entretien du procédé de compostage afin d’en assurer le bon

fonctionnement continu, la récupération, la transformation via le procédé de compostage, le transport, la commercialisation et la valorisation maximale de la fraction fermentescible des ordures ménagères (FFOM) ;

la continuité du service public en limitant au maximum l’impact des travaux de modernisation ;

la recherche d'apport de déchets complémentaires ; le respect des normes notamment environnementales ; la diminution des impacts environnementaux des CVO en optimisant la valorisation et

en limitant au maximum les rejets (nuisances olfactives notamment), les pertes et le taux de refus.

2.5.4.3 Les principales dispositions relatives à l’exploitation

Le délégataire devra s’engager sur les modalités de supervision des installations. Il doit obtenir différentes certifications sous des délais contraints. Pour assurer son contrôle sur le délégataire, le SYTRAD disposera d’un ensemble de documents référencés et d’un droit de visite permanent sur les installations déléguées. Dans le cadre du devoir d’information, le délégataire est tenu à une obligation générale d’information, d’avis et d’alerte vis-à-vis du syndicat. La chambre lui recommande de constituer un document cadre visant à définir les modalités pratiques de suivi du délégataire. Le projet de contrat comprend de façon complète les droits et obligations de chaque partie en détaillant pour chacun des sites les modalités attendues pour la mise en œuvre de ces dispositions. Les engagements de performance sur les sous-produits sont déterminés de façon précise à travers différents ratios attendus. Les engagements de performance après modernisation (phase 3) et les engagements de performance sur les taux de refus sont correctement décrits. Les redevances dues au syndicat sont détaillées à l’aide de différentes formules de calcul (part fixe de 270 000 € HT en phase 1, 595 M€ en phases 2 et 3, la part de chiffre d’affaires sur lequel le candidat s’engage étant déterminée).

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27/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Le délégataire est rémunéré au titre des investissements à réaliser, du préfinancement et du financement des travaux et au titre de l'exploitation des CVO. La rémunération versée par le syndicat fait l’objet d’un calcul précis à partir de différents indicateurs. Par ailleurs, les formules d’intéressement sont décrites pour chaque type de recettes (compost, CSR). Le délégataire s’engage sur un partage entre le syndicat et lui-même. Il est prévu que le délégataire puisse traiter des déchets extérieurs sous certaines conditions. En cas d’inexécution de certaines dispositions, diverses pénalités sont prévues.

2.5.5 Le choix du délégataire

2.5.5.1 Rappel de la procédure

La commission de délégation de service public, réunie le 27 juillet 2016, a procédé à l’analyse du contenu des offres. Elle a proposé que les négociations soient engagées sur la base de chaque proposition de base et de chaque variante obligatoire et libre présentées par les quatre candidats. Au vu de l’avis de la commission, le président du syndicat a engagé les négociations. Après analyse des offres finales, il a pressenti un prestataire le 21 novembre 2016. Ce choix a été approuvé par délibération du 7 décembre 2016.

2.5.5.2 L’analyse des offres

2.5.5.2.1 Les offres de base et les variantes

Les candidats devaient remettre une offre de base et une variante obligatoire correspondant respectivement à une durée de délégation du service de 17 ans et de 12 ans. Cependant la durée de 17 ans fixée dans le cahier des charges n’est justifiée par aucun élément. Les candidats avaient, par ailleurs, la faculté de remettre une variante libre, sous réserve qu’elle ne porte pas sur les éléments du programme suivants :

durée de la DSP ; délai maximal de réalisation des travaux (sous 48 mois à compter de la date d’entrée

en vigueur du contrat) ; constitution pour l’exploitation d’une société dédiée par le délégataire, qui en est

l’actionnaire majoritaire ; absence de garantie d’apports de la part du SYTRAD ; maintien des trois sites.

Un seul candidat a présenté une variante libre.

2.5.5.2.2 Les critères de sélection des offres

Le dossier de consultation prévoyait cinq critères :

garantie des performances ; organisation et qualité des travaux ; moyens affectés à l’exécution du service ; conditions économiques et financières ; niveau d’engagement juridique (« degré d’acceptation et d’amélioration par les

candidats dans le sens des intérêts du SYTRAD du projet de contrat et de ses annexes »).

L’appréciation des offres devait être formulée dans l’ordre croissant de satisfaction (au regard des critères de jugement des offres et leurs éléments d’appréciation précisés dans le règlement de la consultation) : peu satisfaisant, moyen, correct, satisfaisant, très satisfaisant.

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28/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Pour autant, ces critères ne sont pas pondérés, à la différence de ce qui se pratique couramment dans une procédure de marchés.

2.5.5.2.3 Le rapport d’analyse des offres

Le rapport analyse l’offre de chaque candidat au regard des différents critères mais ne propose pas de tableau synthétique comparatif présentant notamment les propositions techniques et le montant de la redevance versée au syndicat. Par ailleurs, il ne présente pas d’éléments permettant de faire le lien avec les cinq scénarios présentés supra. Le rapport se conclut par une présentation succincte des avantages de l’offre du candidat finalement retenu qui « présente globalement un bon équilibre entre :

les performances visées en termes de valorisation et de qualité des sous-produits, la fiabilité du procédé de traitement ; la stabilité et la sécurisation du coût de traitement des déchets ménagers pour les

membres du SYTRAD sur la durée de la DSP ; la nécessité de faire évoluer l’organisation des CVO et leurs procédés vers une solution

en adéquation avec les objectifs et dispositions de la loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte ».

Si aucune mise en perspective des différentes propositions n’est présentée, on peut déduire des appréciations que la solution proposée par le candidat finalement retenu de remplacement du BRS par un tube neuf plus solide et un système d’entrainement de poulie plus performant a été jugé positivement. A contrario, le groupement qui avait construit les centres se voit fortement critiqué sur ce point. Le candidat qui proposait le remplacement des BRS par une nouvelle technologie (sauf un qui serait conservé à Beauregard-Baret) ne recueille pas un avis favorable (offre « correcte »). Le rapport n’est pas très explicite non plus sur le critère prix et il ne comprend pas de tableau récapitulatif permettant de comparer directement les offres. S’il mentionne que la redevance ramenée à la tonne proposée par les candidats correspond ou non à l’objectif cible du syndicat, le montant de ce dernier n’est pas précisé. De même, l’appréciation sur le niveau des coûts d’exploitation est très générale. Pour information, le coût global à la tonne des trois centres de valorisation organique au 31 décembre 2016 était de 99,40 €.

2.5.5.3 Le choix du candidat

La délibération du 7 décembre 2016 reprend les conclusions du rapport d’analyse des offres qui met en avant les éléments favorables à l’offre du candidat finalement retenu à travers la fiabilité du procédé de traitement et la sécurisation du coût du traitement sur la durée, sans exposer, même de façon globale, le contenu des autres propositions et sans mise en perspective. L’absence d’engagement réel des candidats sur le respect de la réglementation environnementale n’est pas mise en exergue. Le conseil syndical a validé la proposition de retenir ce candidat, ce qui constitue une solution de continuité puisqu’il exploite déjà deux des trois centres. Toutefois, l’information dont ont disposé les usagers via la délibération sur les motifs de ce choix n’est pas entièrement satisfaisante.

2.6 Conclusion sur l’activité du syndicat

Le choix technique plutôt novateur que le syndicat a privilégié s’est finalement avéré plus couteux que prévu. En effet, les difficultés techniques auxquelles le syndicat a été confronté dès le début de l’exploitation des centres de valorisation se sont traduites par une dérive des coûts significative par rapport aux prévisions initiales qui peut être estimée à plus de 20 %.

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29/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Les coûts de traitement à la tonne sont ainsi passés de 132 euros en 2011 à 169 euros en 2015. De plus, la continuité de l’exploitation a été difficilement assurée. En fin de période, le service rendu est devenu plus conforme aux attentes mais les nuisances olfactives ont persisté jusqu’à récemment.

Le nouveau mode de gestion retenu peut constituer une réponse satisfaisante, sous réserve qu’il permette effectivement de fiabiliser le process et qu’il opère un transfert des risques techniques et d’exploitation vers le délégataire. La maîtrise des coûts pour les usagers drômois et ardéchois et la poursuite d’un processus écologiquement respectueux conditionnent la réussite de la stratégie opérée par le syndicat. Il va néanmoins générer une nouvelle hausse des coûts de traitement puisqu’au 31 décembre 2016, le coût global à la tonne des trois centres de valorisation organique est estimé à 99,40 €, tandis que le candidat retenu propose un coût moyen de 100,30 € sur une durée de dix-sept ans. 3 LA GESTION INTERNE

3.1 Les moyens humains

3.1.1 La direction des services

Un nouveau directeur général des services (DGS) a pris ses fonctions au 1er janvier 2016. Cependant, une période de tuilage de plusieurs mois a été organisée en 2015, le président du syndicat ayant confié une mission non rémunérée au futur DGS. Son prédécesseur a bénéficié d’un congé spécial à partir du 1er octobre 2015. Les primes attribuées au cours du dernier trimestre de l’année 2015 sont donc irrégulières. L’arrêté accordant le congé spécial précise que celui-ci « prendra fin au plus tard à la fin de la cinquième année après la date où il a été accordé ». Au regard de l’âge de cet agent, le SYTRAD aura la charge du congé spécial sur la durée de cinq ans pour un coût annuel chargé de 66 673 € (8 % de la masse salariale29).

3.1.2 Les effectifs

L’effectif total au cours de la période est en moyenne de 27 agents, compte tenu du recrutement ponctuel d’agents contractuels. Le SYTRAD a recruté plusieurs agents contractuels30 dont la plupart ont été titularisés au cours de la période sous-revue par application de la loi du 12 mars 2012 relative à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions d’emploi des agents contractuels. La part des contractuels représente en moyenne 27 % des effectifs sur la période. Compte tenu de trois départs programmés a priori non remplacés, l’effectif devait atteindre quinze agents en 2017, ce qui est plus conforme au futur plan de charge. Sur la période sous revue, l’effectif était en effet très confortable, notamment celui des services administratifs et de la communication. Un pôle administratif et financier composé de trois agents dont le DGS assurera directement le pilotage. A priori, ce pôle devrait fonctionner de façon satisfaisante, les agents étant d’ores et déjà autonomes. La reconfiguration en cours devrait permettre d’assurer un plan de charge normal alors que, sur la période sous revue, l’effectif du pôle administratif et financier était plutôt confortable.

29 La masse salariale est de 813 719 € en 2015. 30 Arrêté 2009-30, arrêté 2010-26, arrêté 2011-36, arrêté 2011-16, arrêté 2011-14, arrêté 2013-39, arrêté 2013-37.

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Les missions du pôle technique devraient évoluer puisqu’il assurera plus particulièrement le contrôle de la délégation de service public. Cela induira une modification des pratiques, en renforçant le rôle de contrôle mais en limitant l’implication dans le suivi direct des investissements. Actuellement composé de six agents (la responsable, trois techniciennes et deux agents de l’ISDND), il devrait se réduire d’un ou deux agents. Par ailleurs, une chargée de mission non rattachée à ce pôle intervient pour des missions transversales de suivi d’activité. En effet, ce pôle fait l’objet d’un turn over régulier, deux techniciens étant contractuels ; la responsable du pôle l’est également. Le pôle animation et communication comprend cinq agents : la responsable du pôle, une chargée de communication, trois chargées d’animation. L’ampleur de cet effectif s’explique, pour partie, par la volonté des instances du syndicat de mener des actions de prévention soutenues, notamment dans les écoles.

Tableau 10 : Part des effectifs sur une année (hors stagiaires)

Statut 2011 2012 2013 2014 2015

Indiciaire Fonction Publique 15 16 18 17 14

Non titulaire 11 11 13 9 11

Total général 26 27 31 26 25

Source : données RH du syndicat

Tableau 11 : Part des effectifs au 31 décembre

Statut 2011 2012 2013 2014 2015

Indiciaire Fonction Publique 9 9 11 13 12

Non titulaire 6 7 5 5 5

Total général 15 16 16 18 17

Source : comptes administratifs 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 NB : un retraitement a été effectué sur 2014 et 2015 suite à une erreur sur l’annexe IV C 1.1

compte administratif

Tableau 12 : Part des effectifs au 31 décembre

statut 2011 2012 2013 2014 2015

Indiciaire Fonction Publique 15 16 16 13 13

Non titulaire 7 8 8 5 8

Total général 22 24 24 18 21

Source : états de paye du syndicat.

3.1.3 Le temps de travail

Le protocole d’accord de mise en œuvre des 35 heures adopté par le comité syndical du 28 novembre 2001 prévoit une durée de travail de 36 heures et 31 minutes et cinq journées de réduction de temps de travail (219 jours travaillés, « 43,8 semaines de 36 h 31 minutes et 46 secondes = 1 600 heures par an »).

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Tableau 13 : Décompte horaire du temps de travail annuel

Nombre de jours travaillés

Calendaires 365

WE - 104

Congés - 25 « La durée des congés annuels est de cinq fois

les obligations hebdomadaires. »

Fériés - 8 par convention

Jours RTT - 5

Le protocole d’accord prévoit une durée de

travail de 36 heures et 31 minutes et cinq journées de réduction de temps de travail.

Jours locaux - 4 Jours pour les ponts et jours mobiles

Total 219 jours travaillés

soit 1 600 à raison de 7 heures 18 min travaillées

par jour

Source : accord-cadre RTT en vigueur

Les agents ont la possibilité de travailler 4,5 jours ou 5 jours par semaine. Le protocole mentionne qu’il « sera mis en place un suivi du temps travaillé et des absences » (il n’existe à ce jour pas de système automatisé de pointage). Le décompte du temps travaillé (intégrant les absences assimilées à du temps de travail) sera établi afin de permettre aux agents de suivre leur compte temps. Deux possibilités s’offrent au personnel du SYTRAD :

pour ceux qui font la journée continue : une pause déjeuner de 35 minutes (comptabilisée comme du temps de travail) et un temps de pause de 20 minutes;

pour les autres agents, un arrêt entre 12 h et 13 h 30. ». A ce titre, le protocole précise que « le temps de restauration n’est pas comptabilisé comme du temps de travail sauf pour les agents qui font la journée continue. Dans ce cas le repas est pris sur place ou à proximité immédiate du lieu de travail et ils disposent d’une pause déjeuner de 35 minutes ». Du fait de la proximité immédiate des installations techniques du centre de tri, les agents techniques et le personnel de direction pourraient être amenés à intervenir en urgence au cours de la pause méridienne, ce qui pourrait justifier un régime d’astreinte. Pour les personnels administratifs, les interventions sur site ne paraissent pas justifiées. Néanmoins, ce régime de travail en journée continue, couplé avec l’octroi pour plusieurs agents d’une demi-journée de repos par semaine, constitue un régime irrégulier en ce que le décompte de la pause méridienne ne doit pas être comptabilisé comme du temps de travail. D’ailleurs aucun agent (hormis le directeur) n’a opté pour le régime prévoyant un arrêt entre 12 h et 13 h 30.31 L'article 4 du décret n° 2000-815 du 25 août 2000 prévoit que, pour la fonction publique de l'Etat, les modalités de repos et de pause sont déterminées par des arrêtés ministériels. En ce qui concerne la fonction publique territoriale, ces modalités doivent être prévues par l'assemblée délibérante, selon l’article 5 du décret n° 2001-623 du 12 juillet 2001.

31 CAA Bordeaux, 14 novembre 2006, SYNDICAT INTERCO – CFDT DE LA REUNION, 03BX01910 :

« Considérant, en quatrième lieu, qu’aux termes de l’article 3 de l’arrêté ministériel du 18 décembre 2001 : « La pause méridienne, qui n’est pas comprise dans le temps de travail effectif, ne peut être inférieure à 45 minutes. » ; que cette disposition fait obstacle à ce que le temps de pause méridienne, notamment pour les agents chargés de la lutte anti-paludéenne qui prennent leur repas sur leur site de travail, soit inclus dans l’horaire de travail effectif, dès lors qu’il n’est pas établi que, pendant cette période, ils resteraient à la disposition de leur employeur sans pouvoir vaquer librement à leurs occupations personnelles ; que le syndicat requérant ne saurait utilement se prévaloir d’un quelconque usage local créateur de droits qui ferait obstacle à ce que le règlement intérieur litigieux exclue ce temps de pause des horaires de travail ; »

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La circulaire ministérielle n° 83-111 du 5 mai 1983 relative à l'horaire variable dans les collectivités recommande une pause méridienne au moins égale à 45 minutes. Le temps laissé aux agents pour prendre leur repas ne doit pas être confondu avec le temps de pause prévu dans les garanties minimales de travail du décret n° 2000-815 du 25 août 2000, en l’espèce 20 minutes de pause après six heures d’activité. La chambre recommande de modifier le régime de pause méridienne afin de se conformer à la réglementation.

3.1.4 L’absentéisme

L’absentéisme est relativement contenu sur la période sous revue ; une évolution significative est cependant constatée en 2015 en raison d’une augmentation des congés de maladie ordinaire. En ne prenant pas en compte les congés maternité et congés maladie en lien avec ces périodes, l’absentéisme est encore plus contenu.

Tableau 14 : Détail de l’absentéisme

2012 2013 2014 2015

Paternité 23 0 0 0

Maladie ordinaire 54 11 50 115

Maladie liée à état de grossesse 52 222 15 86

Maternité 34 262 110 171

Longue maladie 0 0 0 0

Accident du travail 0 0 0 14,5

Congé pour enfant malade 9 17 10,5 9,5

Congé exceptionnel 0 4 5 4,5

TOTAL 172 516 190,5 400,5

Source : SYTRAD

3.1.5 Le régime indemnitaire et la NBI

3.1.5.1 Les primes et indemnités

Les primes et indemnités sont fixées par délibération et respectent les plafonds prévus dans ces dernières. Aucune indemnité horaire pour travaux supplémentaires (IHTS) n’a été attribuée.

3.1.5.2 La nouvelle bonification indiciaire

La nouvelle bonification indiciaire (NBI) correspond à l’attribution d'un nombre de points d'indice majorés qui s'ajoutent au traitement principal. Elle est attachée à certains emplois impliquant l'exercice d'une responsabilité ou la mise en œuvre d'une technicité particulière. Elle cesse d'être versée lorsque l'agent n'exerce plus les fonctions y ouvrant droit. Seuls les fonctionnaires sont, à l'exclusion des agents contractuels, éligibles à la NBI. Sur la période sous-revue, une NBI de 25 points a été attribuée à un agent alors qu’il n’a pas de responsabilité d’encadrement ni d’expertise particulière. La chambre recommande au SYTRAD de modifier les attributions de NBI afin de se conformer à la réglementation.

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3.1.5.3 Les astreintes

Un dispositif d’astreinte donnant lieu à un versement de prime a été mis en place pour les agents affectés au centre de tri et à l’ISDND. La délibération adoptée en 2010 est suffisamment précise et conforme aux dispositions de l’article D. 1617-19 du code général des collectivités territoriales. Selon l’ordonnateur, les agents du pôle technique assurent un roulement, sur une astreinte dite de « niveau 2 » en ce qui concerne les sites d’exploitation. Celle-ci est déclenchée en cas d’arrêt d’exploitation important, de danger grave ou d’incident environnemental. Les techniciens assurent la chaîne d’information suivant le degré de gravité (élus, autorités). Les exploitants assurent les astreintes de « niveau 1 ». Ils se déplacent en cas d’alarme sur les sites. Cependant, pour l’ISDND gérée en régie, les agents techniques du SYTRAD assurent les astreintes dès le 1er niveau d’alerte. Les astreintes représentent un coût de 10 000 € en moyenne annuelle pour le syndicat, soit 1,2 % de la masse salariale32.

3.2 La commande publique

3.2.1 L’organisation des achats et de la commande publique

Le syndicat s’est doté de procédures très complètes en matière de commande publique. Dans le cadre des certifications ISO 9001, des fiches internes de procédure révisées périodiquement ont été élaborées. Le SYTRAD ainsi que plusieurs établissements et communes membres ont mis en place des groupements de commande afin de traiter les déchets diffus spécifiques33 sur les déchetteries des membres. Toutefois, des mutualisations pour d’autres déchets, tels que le verre, n’ont pas été mises en œuvre.

3.2.2 Les procédures de consultation

Le syndicat a contracté plusieurs marchés négociés complémentaires sans publicité ni mise en concurrence préalable sur le fondement de l’article 35 II b du code des marchés publics alors en vigueur pour un montant de 644 930 €. Par ailleurs, il a négocié plus de onze avenants pour des marchés à procédure formalisée (appels d’offre ouvert) pour un total de 8 397 586 €. Cela s’est traduit par une augmentation de 18 % par rapport aux prévisions initiales.

32 1,2 % = 10 000 € / 827 209 € x 100. 33 Déchets tels que peintures, aérosols, huiles, solvants, radiographies, emballages souillés nécessitant un

traitement particulier.

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Tableau 15 : Les avenants et protocoles sur marchés des centres d’exploitation

en cours d’exécution

Numéro du marché Objet du marché Avenant Protocole

transactionnel Total

général

M2009-14 Exploitation SBV et BRB 5 1 6

M2009-23 Exploitation CVO ESR 3 1 4

M2012-14 Lot 3 - Aération 1 1 2

Lot 4 - Ventilation 2 2

Lot1 - Ensemblier 1 1

M2012-15 1 1

1 1

1 1

M2012-29 2 2

Total des marchés formalisés 11 9 20

MAPA13-06 Lot 1 - Beauregard-Baret 1 1

MAPA2012-27 Lot1 - Ensemblier 1 1

MAPA2012-28 2 2

Total des marchés à procédure adaptée 1 3 4

Source : données du syndicat, retraitement CRC

3.2.3 Le recours aux avenants dans les marchés d’exploitation

3.2.3.1 Le marché d’exploitation des centres de valorisation organique de Saint-

Barthélemy de Vals et Beauregard-Baret conclu en 2009

Ce marché, d’un montant de plus de 18 M€, a fait l’objet de six avenants pour un montant total de plus de 5 M€. Il a, par ailleurs, fait l’objet d’un protocole transactionnel pour un montant de 154 536 €. L’avenant n° 1, notifié le 1er décembre 2011, étend les prestations confiées au gros entretien renouvellement (GER) alors que cette mission était à la charge du syndicat dans le cadre du marché initial. Cet avenant d’un montant de 757 520 € HT augmente les conditions initiales du marché de 4,17 %. Alors que le SYTRAD avait confié le GER au groupement titulaire du marché de conception-réalisation des centres, le surcoût résultant de l’avenant n’a pas été inclus dans les négociations du protocole d’accord conclu avec ce groupement. L’avenant n° 2, notifié le 1er décembre 2011, a pour objet de définir de nouvelles conditions financières du passage en phase d’exploitation, jugée dégradée par les parties du fait de dysfonctionnement des installations. Cet avenant, d’un montant de 523 039 € HT, augmente les conditions initiales de 6,72 %. Toutefois, il peut être admis qu’il était justifié par des sujétions techniques imprévues. L’avenant n° 3 du 24 mars 2014 consiste à modifier la durée du marché initial qui était de 5 ans pour la porter à 5 ans, 5 mois et 9 jours. Les clauses de reconduction étant inchangées, le marché pouvait être reconduit en deux fois jusqu’au 31 décembre 2016 au plus tard. Cet avenant, d’un montant de 1 797 903 € HT, a augmenté les conditions initiales du marché de 16,93 %.

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L’avenant n° 4 du 20 avril 2015 définit les modalités financières de nouvelles prestations. Cet avenant, d’un montant de 25 000 € HT, a augmenté les conditions initiales du marché de 17 %. Une reconduction d’un an a été notifiée le 17 décembre 2014. Le marché est donc reconduit jusqu’au 31 décembre 2015. L’avenant n° 5, notifié le 26 novembre 2015, modifie à nouveau la durée du marché en le prolongeant de 6 mois, soit jusqu’au 30 juin 2016, ce qui conduit à augmenter le marché de 2 025 861 €, soit 28,2 % par rapport aux conditions initiales. Cet avenant, qualifié de reconduction par les parties, ne peut s’analyser de la sorte. En effet, il s’agit d’un allongement de la durée de la reconduction notifiée le 17 décembre 2014 qui était à l’origine de 12 mois. L’avenant n° 6, notifié le 28 avril 2016, prolonge à nouveau le marché jusqu’au 31 décembre 2016 en vue du lancement de la procédure de délégation de service public et fixe les nouvelles conditions relatives au GER suite aux travaux réalisés depuis 2012 sur les centres. Cet avenant d’un montant de 2 421 501 € augmente le marché initial de 41,5 %. Au total, les avenants non justifiés (hors sujétions techniques imprévues, protocole transactionnel, reconduction régulière de la durée du contrat) ont conduit à une augmentation globale du contrat de près de 40 %. En outre, l’objet du marché a été également modifié par l’ajout de prestations. Dans ces conditions, les dispositions de l’article 20 du code des marchés publics selon lesquelles « en cas de sujétions techniques imprévues ne résultant pas du fait des parties, un avenant ou une décision de poursuivre peut intervenir quel que soit le montant de la modification en résultant. Dans tous les autres cas, un avenant ou une décision de poursuivre ne peut bouleverser l'économie du marché, ni en changer l'objet » n’ont pas été respectées.

Tableau 16 : Détail d’exécution du marché 2009-14

Nom du document type de

document Montant (en € HT)

Augmentation cumulée par rapport au

marché initial

Montant retenu dans le calcul

final d'augmentation

Marché initial marché 18 184 544

Avenant 1 - GER avenant 757 520 4,17 % 757 520

Protocole phase 1 protocole transactionnel

154 536 non applicable Non

Avenant 2 – PHASE 2 (174 346,34 x 3 ans =

523 039 €) avenant 523 039 7,04 % Non

Reconduction 1 pour 5 mois 9 jours (AT3)

avenant 1 797 903 16,93 % 1 797 903

Reconduction 2 pour 1 an

reconduction contractuelle

4 070 724 non applicable Non

Avenant 4 avenant 25 000 17,07 % 25 000

Reconduction 3 pour 6 mois (AT5)

avenant 2 025 861 28,21 % 2 025 861

Prolongation 7 mois et GER

avenant 2 421 501 41,52 % 2 421 501

montant total des avenants retenus 7 027 785

% d'augmentation nette 38,65 %

Source : marchés et données du syndicat, retraitement CRC

3.2.3.2 Le marché d’exploitation du centre d’Etoile-sur-Rhône.

Ce marché, notifié le 16 février 2010, pour un montant de 21,5 M€ a été modifié à sept reprises. Un premier avenant, notifié le 5 janvier 2011, a été conclu afin de modifier le site de traitement de certains déchets (refus combustibles). Cet avenant ne modifie pas les modalités financières du marché.

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Un deuxième avenant, notifié le 30 novembre 2012, a pour objet de définir de nouvelles modalités de l’exploitation jugée dégradée par les parties du fait de dysfonctionnements des installations. Cet avenant d’un montant de 49 669 € HT par mois modifie les conditions initiales mais il peut être admis qu’il était justifié par des sujétions techniques imprévues. En 2013, suite à un sinistre sur le centre, des travaux de construction ont subi des retards supplémentaires. Par ailleurs, les performances du centre n’étaient pas conformes aux engagements initiaux. La société titulaire du marché d’exploitation estimait avoir subi un préjudice du fait du retard de la mise en service du centre consécutif à ces dysfonctionnements. Le SYTRAD a alors négocié une transaction sur le fondement de l’article 2044 du code civil en accordant une indemnité à la société en contrepartie de son engagement à renoncer à un certain nombre de prétentions. Le montant de l’indemnité s’élève à 149 382 € HT. Le SYTRAD intègre cet accord au même titre qu’un avenant dans les différentes modifications effectuées sur le marché initial. Or ce protocole est détachable du marché. Un troisième avenant, notifié le 22 mai 2013, prend en compte le changement de dénomination suite à la fusion de la société prestataire et n’appelle pas d’observation. Un quatrième avenant, notifié le 15 avril 2014, étend les prestations confiées au gros entretien renouvellement (GER) alors que cette mission était à la charge du syndicat dans le cadre du marché initial. Cet avenant d’un montant de 1 747 200 € HT augmente les conditions initiales du marché de 8,1 %. Alors que le SYTRAD avait confié le GER au groupement titulaire du marché de conception-réalisation des centres, le surcoût résultant de l’avenant n’a pas été inclus dans les négociations du protocole d’accord conclu avec ce groupement. Un cinquième avenant qualifié par les co-contractants « d’avenant transactionnel » a été notifié le 23 avril 2015 afin de réexaminer les conditions tarifaires du marché. La société s’estimait lésée sur l’équilibre économique du marché compte-tenu des nouvelles conditions d’exploitation du site. Elle a demandé au syndicat (qui l’a accepté) de modifier les tarifs des prestations. Par ailleurs, l’avenant prévoit de nouvelles prestations relatives au stockage du compost et des travaux de sécurisation. Le montant s’élève à 1 525 733 €. Cet avenant entraîne une augmentation du marché de 15,2 %. Un sixième avenant, notifié le 13 avril 2016, prévoit de nouvelles prestations au marché. Il confie au titulaire une mission d’étude pour le traitement de l’air (le centre n’étant toujours pas conforme aux normes de désodorisation). Il lui confie également la réalisation des travaux nécessaires à cette mise en conformité. Le coût de cet avenant est de 1 503 669 €, soit une augmentation des conditions initiales du marché de 22,1 %. Enfin, un septième avenant, notifié le 13 avril 2016, confie de nouvelles prestations de GER au titulaire en contrepartie d’un retrait de prestations techniques liées aux biofiltres. Cet avenant est sans incidence financière. Toutefois, il peut être considéré que l’objet du marché s’en trouve modifié. Au total, les avenants non justifiés (hors sujétions techniques imprévues, protocole transactionnel) ont conduit à une augmentation globale du contrat de plus de 20 %. En outre, l’objet du marché a été également modifié par l’ajout de prestations. Dans ces conditions, les dispositions de l’article 20 du code des marchés publics selon lesquelles « en cas de sujétions techniques imprévues ne résultant pas du fait des parties, un avenant ou une décision de poursuivre peut intervenir quel que soit le montant de la modification en résultant. Dans tous les autres cas, un avenant ou une décision de poursuivre ne peut bouleverser l'économie du marché, ni en changer l'objet » n’ont pas été respectées.

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37/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Tableau 17 : Détail d’exécution du marché 2009-23 (en € HT)

Nom du document type document montant du marché augmentation brute

Marché initial marché 21 593 209

AT2 - Pré-MSI (46 669,70/mois)

avenant 149 383 non applicable

Protocole coûts engagés protocole transactionnel

149 383 non applicable

AT4- GER avenant 1 747 200 8,1 %

AT5 Transactionnel avenant 1 525 733 15,2 %

AT 6 - étude et travaux traitement de l'air

avenant 1 503 689 22,1 %

Source : marchés et données du syndicat, retraitement CRC

3.2.4 Les marchés complémentaires

Le SYTRAD a contracté sur la période sous revue plusieurs marchés complémentaires relatifs aux centres de valorisation organique ainsi qu’au centre de tri. Un marché complémentaire au marché d’exploitation des centres de valorisation organique de Saint-Barthélemy de Vals et Beauregard-Baret a été conclu le 12 décembre 2011 sur le fondement de l’article 35 II 5°b. du code des marchés publics (CMP) qui dispense de mise en concurrence et de publicité préalable si les prestations sont devenues nécessaires, à la suite d’une circonstance imprévue, à l’exécution du service. Le montant des prestations s’élève à 430 082 € HT. Ce marché a pour objet de formaliser la fourniture et les conditions de stockage des pièces de rechange du centre. Ce besoin n’avait pas été exprimé dans l’avis d’appel d’offre initial. La chambre observe, d’une part, que cette prestation n’a pas été intégrée dans la négociation du protocole avec le groupement titulaire du marché de conception-réalisation, tandis qu’il s’agissait d’une charge supplémentaire pour le syndicat et, d’autre part, que le stock de pièces de rechange et de première urgence pouvait techniquement et économiquement être séparé du marché principal. Par conséquent, compte tenu du délai de mise à disposition des pièces et de l’exclusion d’un élément technique essentiel à la bonne marche du centre d’exploitation, il n’apparaît pas que le recours à un marché complémentaire soit conforme aux dispositions du code des marchés publics. Au regard des seuils alors en vigueur et du montant des fournitures et services évalués par le syndicat, une nouvelle consultation aurait dû être lancée. Un marché a également été négocié le 23 novembre 2011 pour le renouvellement des pièces d’usure et la mise en place d’un stock de pièces de rechange pour le site du centre de tri. Ce marché, d’un montant de 514 117 € HT, est complémentaire au marché d’exploitation du centre de tri de Portes-lès-Valence conclu en 2009. Il repose également sur le fondement de l’article 35 II 5°b du CMP. Comme pour le marché précédent, la chambre estime que les conditions fixées par le CMP n’étaient pas réunies. En définitive, elle considère que le SYTRAD aurait dû mettre en œuvre une seule procédure d’appel d’offre en lieu et place de deux marchés complémentaires compte-tenu des montants respectifs, des dates de contractualisation (marchés signés à un mois d’intervalle) et de l’objet des marchés.

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38/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

4 LA SITUATION FINANCIERE

4.1 La qualité de l’information financière et comptable

4.1.1 Les débats d’orientation budgétaire

L’article L. 2312-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT), applicable au syndicat par renvoi de l’article L. 5211-3 du même code, dispose que « dans les communes de 3 500 habitants et plus, un débat a lieu au conseil municipal sur les orientations budgétaires de l’exercice ainsi que sur les engagements pluriannuels envisagés [loi 2014-058 du 27 janvier 2014], dans un délai de deux mois précédant l’examen de celui-ci et dans les conditions fixées par le règlement intérieur prévu à l’article L. 2121-8 ». Plus précisément, ce débat a pour objet de préparer l'examen du budget en donnant aux membres de l'organe délibérant, en temps utile, les informations qui leur permettront d'exercer, de façon effective, leur pouvoir de décision à l'occasion du vote du budget. Cependant, si de tels débats sont bien organisés au sein du comité syndical chaque année avant l’adoption du budget dans le respect des délais imposés, ils ne donnent pas lieu à la présentation d’engagements pluriannuels ni à l’examen d’objectifs stratégiques à long terme susceptibles d’encadrer la préparation par l’ordonnateur des décisions budgétaires portées devant le comité syndical. En effet, les débats d’orientation budgétaire ainsi que les notes de synthèse n’abordent pour l’essentiel que la section d’exploitation et notamment les augmentations tarifaires du service de traitement des déchets ménagers. Ils ne mentionnent que de manière liminaire les projets d’investissement. La loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République dite « loi NOTRé » a modifié par son article 107, l’article L. 2312-1 du CGCT, applicable aux EPCI. Ce dernier dispose désormais que « dans les communes de 3 500 habitants et plus, le maire présente au conseil municipal, dans un délai de deux mois précédant l'examen du budget, un rapport sur les orientations budgétaires, les engagements pluriannuels envisagés ainsi que sur la structure et la gestion de la dette. Ce rapport donne lieu à un débat au conseil municipal, dans les conditions fixées par le règlement intérieur prévu à l'article L. 2121-8. Il est pris acte de ce débat par une délibération spécifique. Dans les communes de plus de 10 000 habitants, le rapport mentionné au deuxième alinéa du présent article comporte, en outre, une présentation de la structure et de l'évolution des dépenses et des effectifs. Ce rapport précise notamment l'évolution prévisionnelle et l'exécution des dépenses de personnel, des rémunérations, des avantages en nature et du temps de travail. Il est transmis au représentant de l'État dans le département et au président de l'établissement public de coopération intercommunale dont la commune est membre ; il fait l'objet d'une publication. Le contenu du rapport ainsi que les modalités de sa transmission et de sa publication sont fixés par décret ». L’article D. 2312-1 du CGCT vient apporter des précisions quant au contenu du rapport notamment en ce qui concerne les engagements pluriannuels de l’organisme, y compris ceux prévus dans le cadre de la délégation de service public. La chambre invite donc l’ordonnateur à présenter désormais un rapport à l’occasion du débat d’orientation budgétaire conforme aux nouvelles dispositions légales.

4.1.2 Le vote du budget 2015 et les évolutions tarifaires

Le vote du budget 2015 s’est déroulé dans un contexte difficile. En effet, après la tenue du débat d’orientation budgétaire en décembre 2014, le vote du budget prévu en février 2015 a été repoussé au 1er avril. Le comité syndical a étudié deux simulations de grille tarifaire : l’une reprenant les tarifs applicables en 2014 et l’autre assise sur les coûts réels pour les encombrants de déchetterie (respectivement 55 € HT par tonne et 95 € HT par tonne) et les déchets verts (respectivement 15 € HT par tonne et 23 € HT par tonne) qui sont enfouis. Dans

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un premier temps, le comité a refusé d’adopter le projet de budget mais, lors de la seconde séance du 14 avril 2015, il a finalement accepté la hausse de 7,89 % de la grille tarifaire incluant les coûts réels pour l’enfouissement. Disposant d’un fonds de roulement très important en 2011 du fait notamment de l’émission de titres à la suite de la résiliation du marché de conception-réalisation, le syndicat n’a procédé à la première augmentation significative des tarifs qu’en 2014. La nouvelle hausse décidée en 2015 était impérative afin d’équilibrer le budget, compte-tenu de l’incidence des travaux complémentaires et des différents arrêts d’exploitation des centres de valorisation organique. L’évolution des tarifs entre 2011 et 201534 se traduit ainsi :

Tableau 18 : Grille tarifaire 2011 à 2015

Grille tarifaire Tarif en 2011 HT

(TTC)

Tarif en 2012 HT

(TTC)

Tarif en 2013 HT

(TTC)

Tarif en 2014 HT

(TTC)

Tarif en 2015 HT

(TTC)

Montant 2014 en €

HT*

Montant 2015 en €

HT*

Evolution 2015 / 2014

Frais généraux 2 (2,11) 1,99

(2,14) 1,99

(2,14) 3,35

(3,74) 3,38

(3,72) 1 788 116 1 807 509 + 1,01 %

Tri des collectes sélectives (part habitant)

3,60 (3,8) 3,70

(3,98) 3,75

(4,02) 3,76

(4,15) 4,81

(5,29) 2 010 791 2 571 785 + 27,9 %

Tri des collectes sélectives (part en tonnes)

15,10 (15,93)

15,09 (16,16)

15,57 (16,67)

12,73 (14,01)

7,09 (7,80)

1 604 374 882 599 - 44,9 %

Traitement ordures ménagères résiduelles (OMR)

120,20 (126,81)

120,75 (129,21)

123,81 (132,48)

126,17 (138,79)

145,68 (160,25)

15 897 635 18 137 746 + 14 %

Dépenses spécifiques (cotisation temporaire)

0 0 0 1,71

(1,88) 1,07

(1,17) 915 252 570 000 - 37,7 %

Total 20 279

791 20 402

283 20 892

318 22 216 168 23 969 639 + 7,89 %

*sur la base, en 2014, de 126 000 tonnes OMR et 534 058 habitants et, en 2015, de 124 500 tonnes OMR et 534 719 habitants intégrant une baisse de la production d’OMR en raison d’une baisse de la consommation des ménages Source : retraitements CRC à partir des grilles tarifaires, rapports d’activité 2014 et 2015

En 2016 et 2017, la grille tarifaire est modifiée en augmentant plus fortement le tarif du traitement des OMR et en diminuant celui de la collecte sélective.

Tableau 19 : Grille tarifaire 2015 à 2017

Grille tarifaire Tarif en 2015 HT (TTC)

Tarif en 2016 HT (TTC)

Tarif en 2017 HT (TTC)

Evolution tarif HT 2017 / 2015

Frais généraux 3,38 (3,72) 3,05 (3,35) 2,75 (3,02) - 18,6 %

Tri des collectes sélectives (part habitant)

4,81 (5,29) 4,66 (5,13) 4,71 (5,18) - 2 %

Tri des collectes sélectives (part en tonnes)

7,09 (7,80) 6,76 (7,44) 7,09 (7,80) 0 %

Traitement ordures ménagères résiduelles

(OMR) 145,68 (160,25) 160,23 (176,25) 164,44 (180,88) + 12,8 %

Source : retraitements CRC à partir des grilles tarifaires

34 La variation annuelle moyenne des tarifs entre 2011 et 2015 s’élève à 4,3 %.

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4.1.3 La qualité de l’information financière et comptable

4.1.3.1 La qualité des prévisions budgétaires

Les taux d’exécution, qui reflètent la qualité des prévisions, sont, a priori, satisfaisants puisqu’ils s’établissent, à 92 % pour les dépenses de fonctionnement. Cette situation s’explique néanmoins par les ajustements effectués en cours d’année et non par la précision des prévisions initiales. En investissement, le taux d’exécution s’élève en dépenses à 78 % (hors restes à réaliser).

Tableau 20 : Exécution budgétaire 2015 (opérations réelles)

En milliers d’euros

Prévision

Exécution Taux

Budget primitif

Décisions modificatives

Total budget prévisionnel

Mandatements Engagements (restes à réaliser)

Total Hors restes à réaliser

Y compris restes à réaliser

Fonctionnement

Recettes 28 007 232 300 28 239 28 522 0 28 522 101,00 % 101 %

Dépenses 27 131 152 27 328 25 068 0 25 068 91,73 % 91,7 %

Investissement

Recettes 3 176 1 600 4 776 0 3 630 3 630 0,00 % 76 %

Dépenses 6 443 1 680 8 123 6 347 42 6 389 78,14 % 78,7 %

Source : compte administratif, retraitement CRC

4.1.3.2 L’imputation comptable des recettes

Le syndicat a modifié en 2013 la comptabilisation des recettes issues des ventes des déchets destinés au recyclage (corps plats, corps creux) encore appelées « valorisation matière ». Enregistrées sur le compte 7018 (vente de produits finis), ces recettes ont été ensuite imputées sur le compte 758 (produits divers de gestion courante). Ce changement d’imputation peut s’expliquer par la volonté du syndicat de simplifier le suivi des recettes et des dépenses. En effet, il reverse les recettes de valorisation matière à ses membres au prorata de leurs apports. Jusqu’en 2012, ces reversements étaient imputés au compte 678 (autres charges exceptionnelles). Depuis 2013, ils sont comptabilisés au compte 658 (autres charges de gestion diverses). Il conviendrait de les imputer sur le chapitre des produits d’exploitation puisqu’elles sont directement liées à la mission du traitement des déchets qui incombe au syndicat. Ces recettes et dépenses font l’objet d’un retraitement dans l’analyse financière.

4.1.3.3 La comptabilité analytique

Dans son précédent rapport, la chambre préconisait de perfectionner la comptabilité analytique et prenait acte de la volonté du syndicat de se doter à partir de 2012 d’une comptabilité analytique plus performante (intégrant la méthode Comptacoût). Jusqu’en 2015, le dispositif s’est en fait limité à la détermination de différents coûts (montant facturé aux EPCI membres, montant des dépenses directement affectées aux équipements, montant pris en compte dans le rapport annuel, montant calculé au travers de la matrice des coûts de l’Ademe), ce qui ne permettait pas d’obtenir un coût de fonctionnement des équipements et des frais généraux. En vue d’améliorer le contrôle de gestion, le syndicat a mené depuis juillet 2015 un travail de réflexion et de mise en place d’outils de suivi et de contrôle avec l’assistance d’un cabinet. La présentation du budget 2016 a intégré ces éléments. Désormais, le calcul des coûts et de la contribution des EPCI nécessaire pour équilibrer le budget est distinct du calcul de la grille tarifaire.

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Un tableau de suivi a été élaboré pour générer automatiquement les données nécessaires à un bon suivi du budget, de son exécution, et de la situation financière réelle du syndicat. Par ailleurs, en 2015, un travail a été mené avec trois EPCI membres sur la détermination du coût des divers flux : ordures ménagères résiduelles, tri sélectif, verre, déchèterie. Ce coût net de toutes les valorisations de matériaux est un coût complet (collecte + traitement). Il permet de montrer que le tri coûte moins cher que l’ordure ménagère résiduelle (« la poubelle grise »). Par exemple, pour la communauté d’agglomération de Valence, le verre jeté dans la poubelle grise a un coût de collecte et de traitement de 273 euros par tonne alors que le verre collecté dans un conteneur de recyclage à verre ne coûte que 9 euros la tonne.

4.1.3.4 Le suivi du patrimoine

L’état de l’actif produit par l’ordonnateur s’établit à une valeur nette comptable de 82 787 849,37 € en 2015, tandis que le bilan s’établissait à 89 089 790,54 € au compte de gestion. La chambre invite l’ordonnateur à se rapprocher du comptable public.

4.2 La situation financière

4.2.1 La formation et l’évolution de l’autofinancement

La capacité d’autofinancement brute (CAF) représente, potentiellement, les ressources dégagées du fonctionnement permettant de couvrir le remboursement en capital de la dette et de financer les équipements. L’excédent brut de fonctionnement (EBF), constitué par l’excédent des produits sur les charges de gestion, conditionne le niveau de la CAF brute. L’excédent brut de fonctionnement diminue fortement, sur la période sous revue, de 13 % en moyenne par an. Cette évolution est liée, pour partie, à la diminution des ressources d’exploitation constituées par la vente des déchets recyclables et surtout par une forte augmentation des charges à caractère général constituées pour près de 89 % des dépenses liées aux marchés d’exploitation des installations et des autres charges de gestion. Cette évolution n’est pas entièrement compensée par l’augmentation des participations des membres du syndicat qui se sont néanmoins accrues d’un peu moins de 5 % en moyenne par an sur la période. La CAF brute diminue de manière plus marquée encore que l’EBF compte tenu de l’annulation des titres émis en 2011 et les exercices précédents, en application des pénalités appliquées au groupement titulaire des marchés de conception-réalisation. La CAF en a été artificiellement augmentée en 2011, puis considérablement minorée en 2014. Elle se situe à près de 3,5 millions d’euros en 2015, soit 12 % des produits de gestion, ce qui est relativement faible eu égard au besoin de financement. En 2016, elle atteint 5 millions d’euros (17,3 % des produits de gestion).

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Tableau 21 : Formation de la CAF brute

En milliers d’€

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Var. annuelle moyenne 2011-2015

Produits "flexibles" (ressources d’exploitation) (a) 3 615 2 910 2 568 2 633 2 693 2 604 - 7,1 %

= Produits "rigides" Ressources institutionnelles (dotations et participations) (b)

21 358 21 402 22 378 23 377 25 741 26 087 4,8 %

= Produits de gestion (a+b = A) 24 973 24 313 24 946 26 010 28 435 28 692 3,3 %

Charges à caractère général 12 875 13 689 14 339 14 892 17 448 15 841 7,9 %

+ Charges de personnel 758 833 890 874 814 868 1,8 %

+ Subventions de fonctionnement 208 210 208 276 342 332 13,2 %

+ Autres charges de gestion 83 85 3 176 2 965 3 598 4 126 156,3 %

= Charges de gestion (B) 13 925 14 817 18 614 19 007 22 202 21 167 12,4 %

Excédent brut de fonctionnement (A-B) 11 048 9 496 6 332 7 002 6 233 7 524 - 13,3 %

en % des produits de gestion 44,2 % 39,1 % 25,4 % 26,9 % 21,9 % 26,2 %

+/- Résultat financier (réel seulement) - 2 967 - 3 015 - 3 000 - 3 018 -2 799 - 2 676 - 1,4 %

+/- Autres produits et charges excep. réels 6 515 - 3 092 - 58 - 13 255 20 101 - 76,3 %

= CAF brute 14 597 3 389 3 275 - 9 270 3 454 4 949 - 30,3 %

en % des produits de gestion 58,4 % 13,9 % 13,1 % - 35,6 % 12,1 % 17,3 %

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

4.2.1.1 Les produits

Les produits sont essentiellement constitués des participations versées par les membres du syndicat. Selon l’article 8 des statuts, leur montant est calculé, pour la partie frais généraux, par une part fixe à l’habitant. Pour le tri des collectives sélectives, il résulte d’une part fixe à l’habitant (censée couvrir le montant des annuités d’emprunts et la part fixe du contrat d’exploitation) et d’une part variable fondée sur les tonnages des ordures ménagères résiduelles. Cette dernière est censée couvrir la part variable du contrat d’exploitation. Pour le traitement des ordures ménagères résiduelles, la participation est calculée en fonction des tonnages produits par les membres du syndicat. Dans son précédent rapport, la chambre préconisait de fixer le montant des participations au strict niveau nécessaire. Selon l’ordonnateur, « depuis 2012, le montant des contributions a été calculé à partir des coûts des équipements, et les éventuels coûts exceptionnels ont été financés par une contribution clairement identifiée. Cette volonté d’une transparence dans le calcul de la contribution a été une demande forte des élus suite au renouvellement des conseils municipaux en 2014 ; la présentation de la grille tarifaire a été explicitée en ce sens. » De fait, alors que les participations ont augmenté de 46 % entre 2009 et 2010, la progression n’a été que de 9 % entre 2011 et 2014. En revanche, elle a été de 10,1 % en 2015. Les ressources d’exploitation ont diminué de 7 % en moyenne sur la période. Elle se stabilisent néanmoins entre 2014 et 2015. Les recettes issues des ventes des déchets recyclables ont été retraitées dans le tableau ci-après et évoluent dans la même proportion que l’ensemble des ressources d’exploitation (- 7 %).

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Tableau 22 : Détail des ressources*

en milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Var. annuelle moyenne 2011-2015

Ventes de marchandises et de produits finis autres que les terrains aménagés

3 585 2 860 2 538 2 614 2 674 2 591 - 7,1 %

+ Travaux, études et prestations de services

16 18 8 11 11 12 - 9,1 %

+ Mise à disposition de personnel facturée

0 19 15 0 0 0 N.C.

= Ventes diverses, produits des services et du domaine et remboursements de frais (a)

3 602 2 897 2 561 2 625 2 685 2 603 - 7,1 %

= Autres produits de gestion courante revenus locatifs et redevances) (b)

13 13 7 7 7 2 - 15,0 %

= Ressources d'exploitation (a+b)

3 615 2 910 2 568 2 633 2 693 2 604 - 7,1 %

*Tableau retraité des produits de valorisation matière Source : comptes de gestion, retraitement CRC

Tableau 23 : Détail des ressources institutionnelles

en milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Var. annuelle

moyenne 2011-2015

Participations 21 358 21 402 22 378 23 377 25 741 26 087 4,8 %

Dont groupements 21 265 21 385 22 370 23 373 25 735 26 075 4,9 %

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

4.2.1.2 Les charges

Les charges à caractère général représentent près de 71 % des charges courantes tandis que les charges d’intérêts constituent 14 %, soit plus d’un dixième.

Tableau 24 : Détail des charges

En milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Structure moyenne

Charges à caractère général 12 875 13 689 14 339 14 892 17 448 15 841 70,9 %

+ Charges de personnel 758 833 890 874 814 868 4,0 %

+ Subventions de fonctionnement 208 210 208 276 342 332 1,2 %

+ Autres charges de gestion 83 85 3 176 2 965 3 598 4 126 9,6 %

+ Charges d'intérêt et pertes de change

2 967 3 015 3 000 3 018 2 799 2 676 14,3 %

= Charges courantes 16 892 17 831 21 613 22 025 25 001 23 844

Charges de personnel / charges courantes

4,5 % 4,7 % 4,1 % 4,0 % 3,3 % 3,6 %

Intérêts et pertes de change / charges courantes

17,6 % 16,9 % 13,9 % 13,7 % 11,2 % 11,2 %

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

4.2.1.2.1 Les charges à caractère général et autres charges de fonctionnement

Les charges à caractère général incluent l’exploitation mais aussi la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), taxe proportionnelle au degré de pollution engendrée par toute activité (production de déchets industriels et ménagers, pollution atmosphérique, nuisances sonores).

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Le syndicat n’a pas pu profiter d’un taux de TGAP réduit pour les installations faisant l’objet d’une valorisation énergétique35 du biogaz à plus de 75 % comme cela aurait pu être le cas sur l’ISDND de Saint-Sorlin-en-Valloire. En effet, le site n’atteint pas ce seuil. En revanche, il bénéficie de la réduction de la taxe au motif de sa certification qualité ISO 14 001. La TGAP est perçue avec un décalage d’un an. Les montants apparaissant aux comptes administratifs comprennent à la fois la TGAP à percevoir pour l’année en cours et la régularisation de l’année précédente, ce qui explique les fortes variations notamment en 2014 et 2015. La diminution de la taxe en 2015 provient de la diminution des volumes sur le site de stockage en 2014. L’augmentation du poste entretien et réparations s’explique par la mise en œuvre du gros entretien renouvellement (GER) et de la maintenance de matériels dans les marchés d’exploitation du centre de tri et, plus particulièrement, des centres de valorisation organique dès 2014. De même, la progression de la ligne « contrats de prestations de services » s’explique par la survenance de plusieurs avenants sur les marchés d’exploitation des installations. Le poids des honoraires, missions de conseil et des frais d’expertise dans le cadre des contentieux (notamment avec le groupement) est particulièrement important en 2012 et 2014. Les reversements aux EPCI membres au titre de la valorisation matière (ventes des déchets recyclables) et de la péréquation de transport afin de tenir compte de l’éloignement de certains membres ont été retraités dans le tableau 26 ci-après. Ces dépenses connaissent une progression de près de 3 % par an sur la période. Le syndicat verse des subventions de fonctionnement à titre de dédommagement à certaines communes accueillant une de ses installations (ISDND, CVO et centre de tri) conformément à ses statuts. Le montant est calculé sur la base d’un taux de deux euros par tonne.

Tableau 25 : Détail des charges à caractère général

en milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Var. annuelle moyenne 2011-2015

Charges à caractère général 12 875 13 689 14 339 14 892 17 448 15 841 7,9 %

en % des produits de gestion 51,6 % 56,3 % 57,5 % 57,3 % 61,4 % 55,2 %

Dont achats autres que les terrains à aménager (y c. variations de stocks)

223 162 184 582 262 123 4,1 %

Dont locations et charges de copropriétés

845 400 455 378 352 328 -19,6 %

Dont entretien et réparations 490 423 462 938 875 898 17,1 %

Dont contrats de prestations de services avec des entreprises

10 285 11 161 12 237 11 202 15 299 13 601 10,4 %

Dont honoraires, études et recherches

127 580 143 660 249 195 18,3 %

Dont impôts et taxes (sauf sur personnel)

637 687 577 953 260 573 - 20,1 %

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

35 Rapport d’activité 2015 ; procédé consistant à utiliser les calories contenues dans les déchets en les brûlant ou

en les faisant fermenter (par méthanisation) pour récupérer de l’énergie sous forme de chaleur, de vapeur ou d’électricité.

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Tableau 26 : Détail des autres charges de gestion et des subventions

En milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Var. annuelle

moyenne 2011-2015

Autres charges de gestion* 3 205 3 468 3 176 2 965 3 598 4 126 2,9 %

Dont charges diverses (valorisation matière, péréquation

transport, soutien aux filières)* 3 122 3 383 3 094 2 888 3 497 4 030 2,9 %.

Dont indemnités (y c. cotisation) des élus

81 84 81 75 92 93 3,2 %

Dont autres frais des élus (formation, mission, représentation)

2 1 1 2 10 3 41,5 %

Subventions de fonctionnement 208 210 208 276 342 4 13,2 %

+/- Autres produits et charges exceptionnels réels

6 515 - 3 092 - 58 - 13 255 20 1 - 76,3 %

Dont titres annulés (-) 0 19 28 13 148 0 0 N.C.

Dont mandats annulés (+) 0 0 17 1 0 0 N.C.

*retraitement des reversements aux EPCI membres au titre de la valorisation matière et de la péréquation transport Source : comptes de gestion, retraitement CRC

Tableau 27 : Evolution de la TGAP

en milliers d’euros 2011 2012 2013 2014 2015 var. annuelle moyenne

2011-2015 TGAP au compte administratif 590 619 507 863 170 - 26,8 %

Source : grands livres, retraitement CRC

4.2.1.2.2 Les charges de personnel

Les charges de personnel évoluent à la marge. Hormis le coût supplémentaire induit par le congé spécial de l’ancien directeur général des services (comptabilisé en année pleine à compter de 2016), la masse salariale sera appelée à diminuer progressivement du fait de départs à la retraite.

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Tableau 28 : Détail des charges de personnel

en milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Var. annuelle moyenne 2011-2015

Rémunération principale 255 287 298 307 294 347 3,6 %

+ Régime indemnitaire voté par l'assemblée

79 85 92 100 95 108 4,6 %

+ Autres indemnités 6 7 7 9 8 10 6,5 %

= Rémunérations du personnel titulaire (a)

341 379 398 416 397 464 3,9 %

en % des rémunérations du personnel*

64,2 % 65,3 % 64,0 % 67,7 % 70,9 % 74,0 %

Rémunération principale 190 201 222 181 163 147 - 3,8 %

+ Régime indemnitaire voté par l'assemblée

0 0 1 0 0 0 N.C.

+ Autres indemnités 0 0 0 18 0 0 N.C.

= Rémunérations du personnel non titulaire (b)

190 201 223 198 163 147 - 3,8 %

en % des rémunérations du personnel (hors atténuations de charges)

35,8 % 34,7 % 36,0 % 32,3 % 29,1 % 26,0 %

= Rémunérations du personnel hors atténuations de charges (a+b)

531 580 621 614 559 611 1,3 %

Atténuations de charges 2 4 21 23 17 27 66,0 %

= Rémunérations du personnel

529 576 600 592 542 585 0,6 %

+ Charges sociales 219 244 274 262 251 266 3,5 %

+ Impôts et taxes sur rémunérations

11 13 16 17 17 17 11,1 %

+ Autres charges de personnel 0 0 0 4 3 0 N.C.

= Charges totales de personnel

758 833 890 874 814 868 1,8 %

Charges sociales en % des CP interne

28,8 % 29,2 % 30,8 % 29,9 % 30,9 % 33,1 %

- Remboursement de personnel mis à disposition

0 19 15 0 0 0 N.C.

= Charges totales de personnel nettes des remboursements pour MAD

758 814 876 874 814 868 1,8 %

en % des produits de gestion 3,0 % 3,3 % 3,5 % 3,4 % 2,9 % 2,7 %

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

4.2.2 Le financement des investissements

Les travaux effectués dans les centres de valorisation organique représentent un montant cumulé de plus de 22 millions d’euros entre 2011 et 2015, soit 86 % des dépenses d’équipement.

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graphique 5 : Dépenses d’équipement en volume 2011-2015

Source : comptes administratifs du SYTRAD

Les subventions d’équipement concernent les fonds de concours versés aux communes de Beauregard-Baret dans le cadre de la modification de son plan local d’urbanisme et de Saint-Barthélemy de Vals. Si les statuts prévoient que des subventions puissent être versées aux organismes membres qui accueillent des installations du SYTRAD, au cas d’espèce, l’objet de l’aide attribuée à Beauregard-Baret apparait éloigné de l’activité du syndicat.

Tableau 29 : Détail des subventions d’équipement versées (en €)

Compte Exercice Date Objet Tiers Réalisé

en €

2041411 - Communes du groupement - Biens mobiliers, matériel et études

2012 03/12/2012 Offre de concours PLU BEAUREGARD BARET

Commune de BEAUREGARD-BARET

6 135

2041411 - Communes du groupement - Biens mobiliers, matériel et études

2013 03/06/2013 Offre de concours PLU BEAUREGARD BARET

Commune de BEAUREGARD-BARET

6 877

204132 - Départements - Bâtiments et installations

2014 24/11/2014

Participation carrefour RD112 et voie communale 13 - Saint Barthélemy de Vals

CONSEIL GENERAL DE LA DROME

115 978

2041411 - Communes du groupement - Biens mobiliers, matériel et études

2015 18/12/2015 OFFRE DE CONCOURS PLU BRB

Commune de BEAUREGARD-BARET

1 090

Source : grands livres retraitement CRC

La situation de recours important à l’emprunt pour financer les dépenses d’investissement relevée par la chambre dans son dernier rapport perdure. Entre 2011 et 2015, la CAF nette a été globalement négative à hauteur de 19,7 M€ tandis que les ressources propres hors emprunts ne se sont élevées qu’à 27 000 €. Le besoin de financement de 46,2 M€, qui intègre la CAF nette négative et les dépenses d’équipement, a été couvert par emprunt à hauteur 31,7 M€ et par la mobilisation du fonds de roulement, à hauteur de 14,5 M€. Ce mode de financement des investissements déséquilibré comporte, d’une part, un risque financier pouvant mener au surendettement et, d’autre part, de déséquilibre budgétaire, à défaut de respecter la règle de couverture de l’annuité en capital de la dette par des ressources propres.

0,00

2 000 000,00

4 000 000,00

6 000 000,00

8 000 000,00

10 000 000,00

12 000 000,00

14 000 000,00

2011 2012 2013 2014 2015

SIEGE

ISDND

CVO

CDT

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Tableau 30 : Le financement des investissements

en milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Cumul sur les années 2011-2015

CAF brute 14 597 3 389 3 275 -9 270 3 454 4 949 15 444…..

- Annuité en capital de la dette 3 371 12 010 10 139 4 612 5 026 5 224 35 158…..

= CAF nette ou disponible (C) 11 226 - 8 621 - 6 865 - 13 882 - 1 572 - 274 - 19 714…..

+ Subventions d'investissement reçues 24 0 0 0 0 0 24…..

+ Produits de cession 3 0 0 0 0 0 3…..

= Recettes d'inv. hors emprunt (D) 27 0 0 0 0 0 27…..

= Financement propre disponible (C+D)

11 253 - 8 621 -6 865 -13 882 - 1 572 - 274 - 19 686….

Financement propre dispo / Dépenses d'équipement (y c. travaux en régie)

512,8 % - 143,5 % - 53,6 % - 347,6 % - 119,1 % - 13,7 %

- Dépenses d'équipement (y compris travaux en régie )

2 195 6 008 12 814 3 993 1 320 2 002 26 329….

- Subventions d'équipement (y compris subventions en nature)

0 6 7 116 1 0 130….

+/- Dons, subventions et prises de participation en nature, reçus ou donnés

- 14 0 0 0 0 0 - 14….

- Participations et inv. financiers nets 13 14 0 0 0 89 26….

= Besoin (-) ou capacité (+) de financement propre

9 060 - 14 648 - 19 685 - 17 991 - 2 893 - 2 364 - 46 158….

Nouveaux emprunts de l'année (y compris pénalités de réaménagement)

4 500 10 523 9 723 6 915 0 4 712 31 661….

Mobilisation (-) ou reconstitution (+) du fonds de roulement net global

13 560 - 4 125 - 9 962 - 11 076 - 2 893 2 348 - 14 496….

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

4.2.3 L’endettement

4.2.3.1 Les délégations en matière de dette

Les délégations en matière de dette précisent les montants maximaux que peut signer le président mais non les limites dans lesquelles il peut renégocier les emprunts.

4.2.3.2 La structure de la dette

Dans son précédent rapport, la chambre préconisait d’assurer une gestion plus sécurisée de la dette. A ce titre, l’ordonnateur précise que « depuis la dernière restructuration de la dette évoquée dans le rapport, le SYTRAD n’a emprunté qu’à des conditions classiques et sans risques : taux fixes ou taux variables basés sur l’inflation ou l’Euribor trois mois ». De fait, la dette du syndicat est très peu risquée par sa structure mais très exposée au taux fixe. Elle est composée en 2015 à plus de 94 % d’emprunts à taux fixe et 6 % à taux variables basés sur l’Euribor trois mois pour un capital restant dû au 31 décembre 2015 de plus de 67 M€. La durée d’extinction de la dette est supérieure à vingt ans. Toutefois, au terme de dix années, les annuités pourraient fortement diminuer. Les contrats conclus en 2009 sont assortis de taux fixes dont le niveau apparaît aujourd’hui assez élevé compte-tenu du contexte actuel, sans être disproportionnés. Un contrat (N° 00499997092K) portant sur 43 M€ (dont 33,8 M€ restent dus) est assorti d’un taux de 4,50 %. Il pèse lourdement sur le taux apparent de la dette de 4,2 %. Fin 2015, le taux moyen des emprunts des collectivités publiques est de 2,8 %36. En 2015, le syndicat a refinancé un emprunt de 2012 par un nouveau contrat à taux variable (index Euribor 3 mois) pour 1,7 M€.

36 Source : Observatoire de la dette du secteur public local, Finance Active.

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4.2.3.3 Le volume d’endettement

L’endettement se maintient à un niveau élevé sur la période sous-revue pour atteindre 67 millions d’euros en 2015 et 2016. La capacité de désendettement est un ratio qui exprime en nombre d’années le temps qu’il faudrait au syndicat pour rembourser sa dette s’il y consacrait l’intégralité de son autofinancement brut. Il est considéré qu’entre neuf et douze ans la situation est inquiétante et que, au-delà, l’entité dépasse le seuil de 12 ans, communément admis comme étant celui de l’endettement soutenable. Ce seuil d’alerte prend en compte les conditions actuelles d’accès au crédit et la situation financière des collectivités et établissements. Ce ratio se détériore fortement sur la période sous revue (près de vingt ans en 2015 et 13,5 années en 2016).

Tableau 31 : Détail de l’encours de dette

en milliers d’€ 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Var. annuelle moyenne 2011-2015

Encours de dettes du BP au 1er janvier

70 924 72 054 70 567 70 151 72 454 67 428 0,5 %

- Annuité en capital de la dette (hors remboursement temporaires d'emprunt)

3 371 12 010 10 139 4 612 5 026 5 224 10,5 %

- Remboursements temporaires d'emprunts

0 27 0 0 0 0 N.C.

+ Nouveaux emprunts 4 500 10 523 9 723 6 915 0 4 712 - 100,0 %

= Encours de dette du BP au 31 décembre

72 054 70 540 70 151 72 454 67 428 66 916 - 1,6 %

- Trésorerie nette hors comptes de rattachement avec les BA, le CCAS et la caisse des écoles

14 012 8 822 1 971 1 663 853 1 125 - 50,3 %

= Encours de dette du BP net de la trésorerie hors compte de rattachement BA

58 041 61 718 68 180 70 791 66 575 65 792 3,5 %

Montant des emprunts refinancés dans l'année

0 0 0 0 1 700 0

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

Tableau 32 : Capacité de désendettement

Principaux ratios d'alerte 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Var. annuelle moyenne 2011-2015

Charge d'intérêts et pertes nettes de change (en k€)

2 967 3 015 3 000 3 018 2 799 2 676 - 1,4 %

Taux d'intérêt apparent du budget principal (BP)

4,1 % 4,3 % 4,3 % 4,2 % 4,2 % 4,0 %

Encours de dettes du BP net de la trésorerie hors comptes de rattachement

58 041 61 718 68 180 70 791 66 575 65 792 3,5 %

Capacité de désendettement BP, trésorerie incluse* en années (dette Budget principal net de la trésorerie*/CAF brute du BP)

4,0 18,2 20,8 - 7,6 19,3 13,5

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

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4.2.4 Le fonds de roulement et la trésorerie

Du fait de l’émission de titres augmentant de manière quelque peu artificielle le résultat en 2011, le syndicat disposait d’un fonds de roulement important en début de période. Celui-ci s’est ensuite érodé du fait de la reprise de ces titres de recettes et des immobilisations constituées par la réception des nouvelles installations. En 2014, cette évolution se poursuit avec la reprise de provisions constituées dans le cadre du contentieux avec le groupement. En 2015, les dettes financières ont été réduites par un remboursement anticipé d’emprunt lié à un refinancement, ce qui a obéré de manière conséquente le fonds de roulement qui devient négatif. En 2016, il redevient positif, à hauteur de 1,8 M€. La trésorerie du syndicat connaît la même évolution que le fonds de roulement. Le besoin en fonds de roulement, qui reste élevé, l’obère d’autant. Les créances non honorées suite aux contentieux survenus en début de période augmentent le besoin en fonds de roulement de plus de 13 M€. Alors qu’en 2011, le syndicat bénéficiait d’une trésorerie surabondante, elle se détériore fortement pour atteindre 12 jours et demi d’équivalent de charges courantes au 31 décembre 2015, ce qui est insuffisant. Cependant, elle se reconstitue dès le premier trimestre sous l’effet du versement des participations des membres du syndicat. En effet, si elles sont versées mensuellement, les participations sont majorées les six premiers mois de l’exercice afin de couvrir le remboursement des annuités d’emprunt dues au mois de juin de chaque année.

Tableau 33 : Détail de la trésorerie

au 31 décembre en milliers d’€

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Var. annuelle moyenne 2011-2015

Fonds de roulement net global

27 554 23 429 13 467 2 391 - 503 1 845 N.C.

- Besoin en fonds de roulement global

13 542 14 607 11 496 728 - 1 356 720 N.C.

=Trésorerie nette 14 012 8 822 1 971 1 663 853 1 125 - 50,3 %

en nombre de jours de charges courantes

0 180,6 33,3 27,6 12,5 17,2

Dont trésorerie active 14 012 8 822 3 621 1 663 1 853 1 125 - 39,7 %

Dont trésorerie passive 0 0 1 650 0 1 000 0 N.C.

Source : comptes de gestion, retraitement CRC

4.3 Conclusion sur la situation financière

Malgré une amélioration en 2016, la situation financière reste fragile, la capacité de désendettement s’établissant encore à 13,5 années, tandis que le seuil communément admis d’un endettement soutenable est de douze ans. Après avoir atteint 14,6 M€ en 2011 du fait de l’émission de titres à la suite de la résiliation du marché de conception-réalisation, la capacité d’autofinancement brute a fluctué autour de 3 M€ et a été négative en 2014. Elle s’est redressée en 2015 et 2016. Les investissements complémentaires nécessaires au bon fonctionnement des sites ont été essentiellement financés par le recours à l’emprunt et par la mobilisation du fonds de roulement. Cet agrégat, qui était devenu négatif fin 2015, s’est rétabli en 2016 à hauteur de 1,8 M€.

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5 ANNEXES

5.1 ANNEXE 1 : Présentation de l’installation de stockage de déchets non dangereux

(ISDND)

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Source : rapport d’activité 2015 du SYTRAD

Source : rapport d’activité 2015 du SYTRAD

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53/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

5.2 ANNEXE 2 : Schéma d’un centre de valorisation organique

Source : rapport d’activité 2015 du SYTRAD

5.3 ANNEXE 3 : Schéma de fonctionnement du centre de tri

Source : rapport d’activité 2015 du SYTRAD

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5.4 ANNEXE 4 : Les combustibles solides de récupération (CSR)

Un premier rapport intitulé « Intérêt stratégique des Combustibles Solides de Récupération en France » a été réalisé en 2014 sous l’égide de deux ministères (écologie et redressement productif). Pour ce faire, un groupe de professionnels (industriels et fédérations) s’est réuni au sein d’un groupe de travail CSR. Ce groupe de travail est animé par l’ADEME. Le rapport du groupe de travail donne la définition suivante pour les CSR : « Les CSR sont des mélanges de matériaux combustibles non dangereux non recyclables (matériaux en mélange, souillés, de petites tailles), issus de déchets (non dangereux) d’activités économiques (DAE) principalement, et de déchets ménagers (ordures ménagères résiduelles [OMR], encombrants de déchèteries, refus de tri des recyclables secs). Après extraction préalable des fractions valorisables matière ou organique de ces déchets, il reste des refus de tri qui peuvent être préparés pour produire des CSR répondant aux exigences des marchés consommateurs d’énergie. En cela les CSR se démarquent des ordures ménagères classiques et des refus de tri non préparés. » La gestion des CSR est encore en phase de développement en France, à la différence d’autres pays comme l’Allemagne où la filière est mieux structurée (l’utilisation des CSR en Allemagne se situe à 7 millions de tonnes contre à peine 150 000 tonnes en France).

5.5 ANNEXE 5 : La valorisation matière

En tonnes 2011 2012 2013 2014 2015

population simple compte au 1 / 01

491 330 492 489 492 842 509 908 507 525

Tonnes Kg /

hab. Tonnes Kg /

hab. Tonnes Kg /

hab. Tonnes Kg /

hab. Tonnes Kg /

hab.

verre 14 861 30,2 15 261 31 14 486 29,4 15 090 29,6 15 586 30,7

+Corps plats+corps creux

18 214 37,07 17 666 35,9 17 442 35,39 17 911 35,1 17 537 34,6

=collectes sélectives 33 075 67,3 32 927 67 31 928 64,8 33 001 64,7 33 123 65,3

+Cartons déchetteries 5 706 11,6 5 629 11,4 5 593 11,3 5 891 11,6 - 0

+Métaux extraits des centres de valorisation organique

1 507 3,1 1 304 2,6 634 1,3 2 360 4,6 1 884 3,7

= valorisation matière (1)

40 288 82,0 39 860 80,9 38 155 77,4 41 252 80,9 35 007 69,0

Compost normé produit (2)

9 545 19,4 13 265 26,9 8 807 17,9 32 262 63,3 28 650 56,5

Refus centre de tri -

1 198 2,4 1 528 3

+Refus centres de valorisation organique

-

1 983 3,9 4 102 8,1

= valorisation énergétique (3)

- - 5 048 10,2 675 1,4 3 181 6,3 5 630 11,1

Evaporation (4) 4 680 9,5 4 490 9,1 13 732 27,9 18 032 35,4 14 318 28,2

Total valorisation (1)+(2)+(3)+(4)

54 513 110,9 62 663 127,1

61 369 124,6 94 727 185,8 83 605 164,7

Gisement* 168 831 343,6 168 430 342 164 502 333,8 166 377 326,3 157 690 310,7

Dont ordures ménagères résiduelles

128 330 261,2 128 069 260 124 963 253,6 125 324 245,8 122 228 240,8

Taux de valorisation (total valorisation / gisement)

32,29 %

37,20 %

37,31 %

56,94 %

53,02 %

*tonnes nettes des collectes sélectives+cartons de déchetteries+refus de tri des collectes sélectives et des déchetteries+ordures ménagères résiduelles

Source : rapports d’activité 2011, 2012,2013,2014,2015

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5.6 ANNEXE 6 : Détail des indices de révision des marchés

Chaque année, une revalorisation de la rémunération intervient à partir de la formule suivante37 :

Pour les prix forfaitaires, K F-n = 0,20 + 0,40 * FSD2n/FSD20 + 0,30 * ICHTTS1n/ICHTTS10 + 0,10 * BT01n/BT010

Pour les prix unitaires, K U-n = 0,20 + 0,40 * ICHTTS1n/ICHTTS10 + 0,10 * FSD2n/FSD20 + 0,10 * BT01n/BT010 + 0,15 * En/E0 + 0,05 * Gn/G0

Où FSD2 : Frais divers de gestion d’une entreprise de Bâtiment ou de Travaux Publics, indice publié mensuellement dans le Moniteur des Travaux Publics ;

ICHTTS1 : Indice coût horaire du travail, tous salariés confondus, charges sociales comprises (industries mécaniques et électriques), indice publié mensuellement par l’INSEE et le Moniteur des Travaux Publics (remplacé par indice ICHT-IME)

BT01 : Index général tous corps d’état, publié mensuellement dans le Moniteur des Travaux Publics

E : Electricité, Gaz et Chaleur (E 40-00-00), indice de prix à la production publié mensuellement dans le Moniteur des Travaux Publics (indice archivé)

G : Moyenne des douze derniers mois connus de l’indice gazole pour moteur diesel toutes ventes (y compris taxes pétrolières), indice publié mensuellement par l’INSEE (base 100 en 2000) (indice archivé)

Tableau 34 : Détail des indices de révision

Indice de révision

Définition de l'indice Valeur 2009

valeur 2010

valeur 2011

valeur 2012

valeur 2013

valeur 2014

valeur 2015

valeur 2016

ICHTTS1

Indice coût horaire du travail, tous salariés confondus, charges sociales comprises (industries mécaniques et électriques)

99,8 109,4 110,9 112,30 113,90 115,80

FSD2 Frais divers de gestion d'une entreprise de Bâtiment ou de Travaux Publics

114,6 126,5 129,1 127,40 126,20 123,10

BT01 Index général tous corps d'état 804,3 834,6 863,6 871,9 877,2 880,90 881,60 871,54

E Electricité, gaz et chaleur (E-40-00-00), indice de prix à la production

120,1 138,1 143,7 147,30 144,70 143,82

G (23-20-27)

Moyenne des douze derniers mois connus de l'indice gazole pour moteur diesel toutes ventes (y compris taxes pétrolières)

103,8 131,2 131,3 122,87 113,95 100,80

Source : onglet Révision Prix – CVO d’Etoile-sur-Rhône

37 La révision a lieu au 1er janvier de chaque année. Les formules suivantes sont appliquées :

F1N = F10 x KF - N

F2N = F20 x KF - N

CaractérisationN = Caractérisation0 x KF - N

U1.exploitN = U1exploit0 x KU - N

U2.exploitN = U2exploit0 x KU – N

U1.combustibleN = U1combustible0 x KU - N

U2.combustibleN = U2combustible0 x KU – N

U.stabilisâtN = U stabilisât 0 x KU – N

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56/56 rapport d’observations définitives – SYTRAD (26)

Indice de révision

Définition de l'indice Valeur 2009

valeur 2010

valeur 2011

valeur 2012

valeur 2013

valeur 2014

valeur 2015

valeur 2016

ICHTTS1

Indice coût horaire du travail, tous salariés confondus, charges sociales comprises (industries mécaniques et électriques)

143 142,14 146,43 155,01 157,87 160,16 166,16 169,45

FSD2 Frais divers de gestion d'une entreprise de Bâtiment ou de Travaux Publics

112,9 113,9 119,2 125,5 129,1 127,4 126,3 123,6

BT01 Index général tous corps d'état 802,9 802,2 827,2 858,3 877,2 880,9 881,6 871,54

135000 / 1DO

Electricité, gaz et chaleur (E-40-00-00), indice de prix à la production

115,2 119,7 126,9 137,5 146,3 148,9 148,16 151,98

119200

Moyenne des douze derniers mois connus de l'indice gazole pour moteur diesel toutes ventes (y compris taxes pétrolières)

96,7 102,9 113,7 128,8 133,6 124,1 116,74 101,02

Source : onglet Prix CVO de Saint-Barthelemy-de-Vals et Beauregard-Baret