symposium sur la gestion de l'eau au québec - document de ... · cher ché à exposer...

71
bec Que SYMPOSIUM SUR LA GESTION DE L’EAU AU QUÉBEC A U T O M N E 1 9 9 7 DOCUMENT DE RÉFÉRENCE

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becQue

SYMPOSIUM

S U R L A G E S T I O NDE L’EAU AU QUÉBEC

A U T O M N E 1 9 9 7

D O C U M E N T D E R É F É R E N C E

Cette p

ublication

a été réalisée par le

Secrétariat d

u C

omité d

es priorités d

u m

inistère

du

Con

seil exécutif en

collaboration avec

le min

istère de l’E

nviron

nem

ent et d

e la Fau

ne,

le min

istère des A

ffaires mu

nicip

ales,le m

inistère d

e l’Ind

ustrie, d

u C

omm

erce, de la S

cience et d

e la Techn

ologie,le m

inistère d

e l’Agricu

lture, d

es Pêch

eries et de l’A

limen

tationet le m

inistère d

es Ressou

rces natu

relles.

Cette éd

ition a été p

rodu

ite sous la coord

ination

du

Service d

es comm

un

ications,

au m

inistère d

u C

onseil exécu

tif.

Grap

hism

e : Desch

amp

s Design

Imp

ression : Im

prim

erie La R

enaissan

ce

Dép

ôt légal 1997B

ibliothèqu

e nation

ale du

Qu

ébecIS

BN

2-550-32020-4©

Gou

vernem

ent d

u Q

uébec

Au

cun

e reprod

uction

de ce d

ocum

ent n

e peu

t être effectuée,

en tou

t ou en

partie, san

s en m

ention

ner la sou

rce.

I

Le Q

uébec, avec ses m

illiers de lacs et d

e rivières, disp

ose d’u

ne im

portan

te réserved

’eau d

ouce d

e qualité alors qu

e de p

lus en

plu

s de p

ays et de p

eup

les sont con

frontés

à des p

roblèmes d

’app

rovisionn

emen

t.

Cette abon

dan

ce nou

s a perm

is d’u

tiliser cette précieu

se ressource d

e tant d

e man

ièresqu

’elle a façonn

é notre h

istoire et souten

u n

otre dévelop

pem

ent. Tou

tefois, mêm

e ici, larép

artition d

e l’eau d

ouce n

’est pas égale su

r tout le territoire. C

ertains p

roblèmes localisés

nou

s obligent à con

sidérer avec u

ne atten

tion tou

te particu

lière notre façon

de l’exp

loiter.

Ces con

stats ont am

ené d

e plu

s en p

lus d

e gens à s’in

terroger sur les m

oyens d

’assurer u

ne

saine gestion

de tou

te cette eau d

e man

ière à en tirer le m

eilleur p

rofit pou

r le Qu

ébec. C’est

pou

rquoi, le p

rintem

ps d

ernier, n

ous n

ous som

mes en

gagés à fourn

ir aux Q

uébécoises et au

xQ

uébécois tou

te l’inform

ation factu

elle disp

onible su

r la problém

atique d

e la gestion d

e l’eauet à ten

ir, cet autom

ne, u

n sym

posiu

m qu

i réun

ira les experts et les p

ersonn

es intéressées à

évaluer et à en

richir n

os conn

aissances su

r tous les asp

ects de cette qu

estion. L

e dossier qu

evoici servira d

e docu

men

t de référen

ce lors des éch

anges qu

i auron

t lieu à ce sym

posiu

m,

organisé p

ar l’Institu

t nation

al de la rech

erche scien

tifique.

La ten

ue d

e ce symp

osium

est un

e prem

ière étape qu

i mèn

era à la défin

ition d

’un

e futu

rep

olitique d

e l’eau au

Qu

ébec. Mais ce qu

e nou

s souh

aitons en

tout p

remier lieu

, c’est de jeter

un

éclairage nou

veau su

r les question

s soulevées p

ar les différen

ts acteurs sociau

x et écono-

miqu

es. En

voici quelqu

es-un

es:serait-il p

ossible d’exp

orter de très gran

des qu

antités d

’eauvers d

es États con

frontés à d

es difficu

ltés d’ap

provision

nem

ent; la p

énétration

de l’eau

embou

teillée du

Qu

ébec sur les m

archés in

ternation

aux p

eut-elle con

tinu

er à s’accentu

er?

En

parallèle, d

ans u

n con

texte de red

éfinition

du

rôle de l’É

tat et de rech

erche d

’un

e plu

sgran

de efficacité d

ans la d

istribution

des services p

ublics, d

es autorités m

un

icipales et d

esen

treprises on

t jugé op

portu

n d

e s’interroger su

r nos façon

s d’offrir les services d

’eau:fau

t-ilm

odifier en

profon

deu

r le cadre d

e gestion d

es services d’eau

; sur le p

lan écon

omiqu

e, yau

rait-il un

intérêt à laisser, au

secteur p

rivé, la prop

riété ou la gestion

des in

frastructu

res; lecon

tribuable y trou

verait-il son p

rofit?

Au

terme d

u sym

posiu

m d

e l’autom

ne, forts d

e conn

aissances n

ouvelles et d

’expérien

cesin

disp

ensables à l’établissem

ent d

’un

e discu

ssion éclairée, n

ous seron

s tous en

mesu

re de

mieu

x cerner les en

jeux sp

écifiques à la gestion

de l’eau

et de faire les bon

s choix p

our m

ettreen

valeur cette ressou

rce et assurer sa p

réservation p

our les gén

érations fu

tures.

Lu

cien B

ouch

ard

PR

ÉA

MB

UL

E

III

Au

cun

do

cum

ent n

e po

urrait co

nten

irl’ensem

ble des connaissances qui existentau sujet d’un thèm

e aussi global que celuid

e l’eau. Tel n

’est pas l’objectif d

u p

résent d

ossierd

’inform

ation su

r la gestion d

e l’eau au

Qu

ébec,d

’ailleurs. P

lus h

um

blemen

t, les rédacteu

rs ont

cherch

é à exposer som

mairem

ent l’in

formation

disp

onible en

ce qui con

cerne les d

ébats au su

jetd

e l’eau, qu

i ont cou

rs actuellem

ent.

Le lecteu

r pressé p

ourra lire, au

tout d

ébut d

ud

ocum

ent, les con

clusion

s qu’on

trouve à la fin

de

chacu

n d

es chap

itres et les question

s auxqu

ellesle go

uv

ernem

ent cro

it utile q

u’o

n rép

on

de à

l’occasion d

u sym

posiu

m qu

i se tiend

ra à la find

e l’autom

ne p

rochain

.

Les p

ersonn

es qui d

isposen

t d’u

n p

eu p

lus d

etem

ps trou

veront, à la lectu

re du

docu

men

t, un

egran

de qu

antité d

e renseign

emen

ts factuels.

Le p

remier ch

apitre,

Un

e re

ssou

rce v

itale,

décrit le statu

t jurid

ique d

e l’eau, p

résente u

ne

évaluation

des qu

antités d

’eau d

ouce d

ispon

ibleau

Qu

ébec et rend

comp

te des observation

s sur

la qualité d

e l’eau d

ispon

ible. Il rapp

orte nos

besoins en

eau et les com

pare à ceu

x qui existen

td

ans d

’autres sociétés.

Le d

euxièm

e chap

itre,Un encadrem

ent adaptéa

ux p

articu

larités et a

ux u

sages, exp

ose briève-m

ent la législatio

n q

ui en

cadre les d

ifférents

usages d

e l’eau et la p

rotection d

e la ressource. Il

décrit le m

ode d

e gestion local d

e distribu

tion et

d’épuration des eaux usées et les résultats obtenus.Il p

résente, p

lus p

articulièrem

ent, la situ

ation d

esservices d

’eau à M

ontréal. E

nfin

, il traite de la

gestion p

ar bassin versan

t.

Le troisièm

e chap

itre,Un

ap

port écon

omiq

ue

déterm

ina

nt, p

ermet d

e situer som

mairem

ent

l’imp

ortance écon

omiqu

e de l’eau

pou

r le Qu

ébec.D

ans ce ch

apitre, on

pou

rra trouver l’in

formation

sur le p

oten

tiel d’u

n év

entu

el march

é inter-

natio

nal d

e l’eau en

vrac et sur les p

erspectives

de cro

issance p

ou

r no

tre ind

ustrie d

es eaux

embou

teillées. En

fin, la qu

estion d

u p

otentiel

qu’offren

t les grand

s projets d

’infrastru

cture à

l’étranger p

our l’in

du

strie québécoise d

es servicesd

’eau y est abord

ée.

Le lecteu

r remarqu

era que le p

résent d

ocum

ent

ne traite p

as des en

jeux relatifs à la force h

ydrau-

lique ou

à la sécurité d

es ouvrages d

e retenu

e.C

es deu

x sujets très im

portan

ts et liés directem

ent

à l’eau fon

t déjà l’objet d

e processu

s d’exam

ens

particu

liers.

NO

TE

AU

LE

CT

EU

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ÉA

MB

UL

E. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I

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R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III

CO

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CH

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RC

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ITAL

E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

Introd

uction

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.1

La ressou

rce eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1.2U

ne eau

de qu

alité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.2.1L

es eaux d

e surface

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.2.2

L’évolution

de la qu

alité des eau

x. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1.2.3U

ne com

paraison

avec les autres p

ays. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.2.4L

es eaux sou

terraines

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.3

Un

e répon

se aux besoin

s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

1.3.1L

es prélèvem

ents totau

x au Q

uébec

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151.3.2

Des besoin

s en eau

potable

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161.4

Con

clusion

s générales et qu

estions

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

CH

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S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

Introd

uction

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212.1

La législation

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212.1.1

La ju

ridiction

québécoise

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212.1.2

La ju

ridiction

mu

nicip

ale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

2.1.3L

a jurid

iction féd

érale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

2.2L

a gestion d

es services d’eau

au Q

uébec

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232.2.1

L’état des besoin

s et des in

frastructu

res. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2.2.2L

es eaux u

sées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

2.2.3L

es dép

enses d

’imm

obilisations

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262.2.4

Les p

révisions d

’investissem

ents

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272.2.5

La gestion

des services d

’eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

2.2.6L

a gestion fin

ancière d

e l’eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

2.2.7L

es services d’eau

à Mon

tréal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

TAB

LE

DE

S M

AT

IÈR

ES

VI

2.3L

a gestion p

ar bassin versan

t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322.3.1

Un

e app

roche fon

dée su

r des besoin

s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2.3.2L

a situation

du

Qu

ébec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

2.4C

onclu

sions gén

érales et question

s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

CH

AP

ITR

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T É

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TE

RM

INA

NT

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37In

trodu

ction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

3.1L’exp

ortation d

e l’eau en

vrac. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

3.1.1L

a clientèle p

otentielle

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383.1.2

L’alternative à l’im

portation

d’eau

en vrac

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403.2

Les eau

x embou

teillées, un

bilan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

3.2.1L’im

portan

ce économ

ique d

u secteu

r de l’eau

embou

teillée. . . . . . . . . . . . 41

3.2.2L

es persp

ectives de croissan

ce au Q

uébec et

sur les m

archés extern

es. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

3.3L’in

du

strie québécoise et les gran

ds p

rojets d’in

frastructu

reà l’étran

ger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

3.3.1L

es besoins en

grand

s travaux

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 453.3.2

Les besoin

s en tech

niqu

es de traitem

ent

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463.3.3

Les acteu

rs en p

résence et la situ

ation d

es entrep

rises du

Qu

ébec. . . . . . 47

3.4C

onclu

sions gén

érales et question

s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

AN

NE

XE

1D

iverses disp

ositions législatives su

r l’eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

AN

NE

XE

2L

es dép

enses gou

vernem

entales en

imm

obilisations

en m

atière d’eau

potable et d

’eaux u

sées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

AN

NE

XE

3B

ilan d

e la qualité d

e l’eau p

otable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

AN

NE

XE

4Im

portan

ce de l’eau

pou

r les ind

ustries d

es ressources n

aturelles

. . . . . . . . . . . . . . 57

Tableau 1

Rép

artition d

e l’eau d

ouce d

e surface d

e certaines

parties d

u globe

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Tableau 2

Com

paraison

de la qu

antité d

e matières en

susp

ension

dan

s lesgran

ds cou

rs d’eau

d’A

mériqu

e du

Nord

et d’E

urop

e. . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Tableau 3

Totalité des p

rélèvemen

ts d’eau

au Q

uébec et au

Can

ada (1991). . . . . . 16

Tableau 4

Com

paraison

de l’u

tilisation totale d

’eau p

otable par les

mu

nicip

alités au C

anad

a (1991). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Tableau 5

Con

somm

ation d

’eau d

ans certain

es grand

es villes du

Can

ada

. . . . . . . 18

Tableau 6

Types d

e traitemen

t de l’eau

potable au

Qu

ébec (1994). . . . . . . . . . . . . . . 24

Tableau 7

Con

somm

ation d

’eau d

ans les p

ays du

Moyen

-Orien

t et d

e l’Afriqu

e du

Nord

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Tableau 8

Bilan

de l’ap

provision

nem

ent et d

e la consom

mation

en eau

au

Qu

ébec (1993 et 1994). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Tableau 9

Projets d

ans le secteu

r de l’eau

(dep

uis le 1

erjanvier 1994). . . . . . . . . . . 46

An

nexe 2

Tableau A

Dép

enses gou

vernem

entales en

imm

obilisations

en m

atière d’eau

potable et d

’eaux u

sées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

LIS

TE

DE

S TA

BL

EA

UX

VII

Carte 1

Les région

s hyd

rograph

iques d

u Q

uébec

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Grap

hiqu

e 1P

récipitation

s moyen

nes an

nu

elles au C

anad

a. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Grap

hiqu

e 2Q

ualité m

oyenn

e de l’eau

des p

rincip

aux bassin

s versants

se jetant d

ans le fleu

ve Sain

t-Lau

rent (ju

illet 1995). . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Grap

hiqu

e 3Q

ualité d

e l’eau d

e certaines rivières d

u Q

uébec

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Grap

hiqu

e 4C

omp

araison d

es concen

trations en

ph

osph

ore et en azote d

ans

les grand

s cours d

’eau d

’Am

érique d

u N

ord et d

’Eu

rope

. . . . . . . . . . . 13

Grap

hiqu

e 5P

ourcen

tage du

prélèvem

ent d

u volu

me d

’eau d

ispon

ible. . . . . . . . . . 15

Grap

hiqu

e 6P

rélèvemen

t total par secteu

r (1991). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Grap

hiqu

e 7Im

mobilisation

s des m

un

icipalités d

u Q

uébec

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Grap

hiqu

e 8P

roportion

des d

épen

ses en im

mobilisation

s liées au

x services d’eau

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Grap

hiqu

e 9E

xportation

s des eau

x embou

teillées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

Grap

hiqu

e 10P

rincip

aux p

rodu

its d’exp

ortation (1985 et 1996). . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

LIS

TE

DE

S G

RA

PH

IQU

ES

IX

1

SY

MP

OS

IU

M

SU

R

LA

G

ES

TI

ON

D

E

L’

EA

UA

U

QU

ÉB

EC

CH

AP

IT

RE

1

CH

AP

ITR

E P

RE

MIE

R :

Un

e ressource vitale

L’eau est un bien com

mun. N

os lois donnentà ch

aqu

e perso

nn

e le dro

it d’en

faireu

sage, sauf d

ans le cas n

otable de l’eau

souterrain

e généralem

ent liée à la p

ropriété d

usol. P

ar ailleurs, qu

e l’on p

arle d’eau

x de su

rfaceou

d’eau

x souterrain

es, nos réserves son

t abon-

dan

tes. En

fin, lorsqu

e nou

s comp

arons la qu

alitéd

e nos rivières et d

u fleu

ve Sain

t-Lau

rent avec

celle d’au

tres fleuves ailleu

rs dan

s le mon

de, il

est facile d’observer qu

e, malgré d

es problèm

eslocau

x qu’il fau

t pren

dre en

consid

ération d

em

anière ap

prop

riée, la situation

où n

ous n

ous

trouvon

s est avantageu

se.

Lorsqu

e nou

s mesu

rons la qu

antité d

’eau d

ont

no

us faiso

ns u

sage, no

us co

nstato

ns q

ue n

os

prélèvem

ents totau

x sont in

férieurs à ceu

x de

nos p

artenaires can

adien

s. Il n’en

dem

eure p

asm

oins qu

e le Qu

ébec consom

me d

’imp

ortantes

quan

tités d’eau

potable.

Les eau

x de su

rfaceÀ

l’égard d

es eaux d

e surface, c’est la qu

estiond

e la qu

alité et no

n celle d

e la qu

antité q

ui

retient p

rincip

alemen

t notre atten

tion. A

u cou

rsd

es 25 dern

ières ann

ées, nou

s avons observé u

ne

amélioration de la qualité de l’eau dans les rivières.

Cette am

élioration est largem

ent tribu

taire des

efforts d’assain

issemen

t des eau

x mu

nicip

ales etd

e la rédu

ction m

arquée d

es rejets pollu

ants qu

ip

rovienn

ent d

e source in

du

strielle, notam

men

tceu

x des en

treprises d

es secteurs d

es pâtes et

pap

iers et de la m

étallurgie. A

ujou

rd’h

ui, n

ous

somm

es amen

és à nou

s préoccu

per d

e la maîtrise

des ap

ports d

iffus qu

i, pou

r un

e très large part,

trouven

t leur origin

e dan

s les activités agricoles.P

our p

rofiter plein

emen

t des efforts accom

plis

au cou

rs des vin

gt dern

ières ann

ées, il convien

td

’accorder u

ne atten

tion tou

te particu

lière à cesecteur d’activité. À

ce sujet, on peut se demander :

•Q

uelles d

evraient être les p

riorités visées par

un

e stratégie de d

épollu

tion d

es cours d

’eau?

•Q

uels seraien

t les bénéfices au

xquels il est

possible d

e s’attend

re et quel serait le coû

taccep

table p

ou

r men

er à terme u

ne telle

dém

arche?

Les eau

x souterrain

esÀ

la suite d

e la consu

ltation su

r le projet d

ep

olitique relatif au

x eaux sou

terraines, la ten

ue d

usym

posiu

m sera l’occasion

de jeter u

n éclairage

comp

lémen

taire sur le su

jet, préalablem

ent au

xd

écisions gou

vernem

entales. L

e Qu

ébec disp

osed

’eau sou

terraine en

quan

tité. Actu

ellemen

t, lep

rélèvemen

t total ne corresp

ond

rait qu’à 3 p

. 100d

e la recharge an

nu

elle. Pou

r leur p

art, les eaux

comm

erciales ne rep

résenten

t que 0,08

p. 100 d

up

rélèvemen

t total. En

dép

it de cette abon

dan

ce,il con

vient d

e gérer avec pru

den

ce l’eau sou

ter-rain

e, com

pte ten

u d

e ses caractéristiqu

esp

articulières, n

otamm

ent sa fragilité. Il fau

t noter

égalemen

t que cette ressou

rce peu

t faire l’objetd

’un

e utilisation

variée, tantôt collective, tan

tôtp

rivée, qui p

eut en

traîner d

es conflits d

’usage.

De p

lus, d

e nom

breuses collectivités d

épen

den

td

e cette source d

’app

rovisionn

emen

t.

Dan

s un

tel contexte, serait-il sou

haitable qu

ele gou

vernem

ent ad

opte d

es mesu

res destin

ées àgérer les qu

antités p

rélevées d’eau

souterrain

e?L

e cas échéan

t, quelles seraien

t les différen

tesaven

ues ou

mod

alités qui s’offriraien

t au gou

ver-n

emen

t du

Qu

ébec?

Nos eau

x souterrain

es sont gén

éralemen

t de

très bonn

e qualité. C

epen

dan

t, en raison

de la

fragilité des n

app

es ph

réatiques, serait-il op

portu

n

CO

NC

LU

SIO

NS

RA

LE

S D

U D

OC

UM

EN

TE

T Q

UE

ST

ION

S E

N V

UE

DU

SY

MP

OS

IUM

2

SY

MP

OS

IU

M

SU

R

LA

G

ES

TI

ON

D

E

L’

EA

UA

U

QU

ÉB

EC

de p

révoir, en p

lus d

es mesu

res déjà existan

tes,certain

es disp

ositio

ns p

articulières v

isant à

prév

enir, av

ec un

e plu

s grand

e efficacité, lesp

ossibilités de con

tamin

ation?

CH

AP

ITR

E 2

:U

n en

cadrem

ent ad

apté au

x p

articularités et au

x usages

Au

fil des an

s, un

ensem

ble de lois, d

e règle-m

ents, d

e politiqu

es et de p

rogramm

es ont été

adop

tés pou

r encad

rer les différen

ts usages d

el’eau

. Le gou

vernem

ent féd

éral et le gouvern

emen

tq

uéb

écois ap

pliq

uen

t certaines d

e ces lois.

Cep

end

ant, ce son

t les autorités locales qu

i gèrent

les infrastru

ctures n

écessaires à l’app

rovision-

nem

ent, au

traitemen

t, à la distrib

utio

n et à

l’assainissem

ent d

es eaux.

La gestion

pu

blique à l’éch

elle localeL’en

cadrem

ent qu

i touch

e toutes les facettes

de la gestio

n d

e l’eau sem

ble ad

apté à n

otre

situation

et à notre m

ode d

e vie nord

-américain

.D

eux résu

ltats semblen

t proban

ts à cet égard :

•L

a pop

ulation

québécoise p

eut com

pter su

ru

ne eau

potable d

e qualité à u

n coû

t très avan-

tageux en

comp

araison d

u coû

t payé p

ar lescon

somm

ateurs d

e certains É

tats voisins. L

acom

paraison

avantage en

core plu

s le Qu

ébeclorsqu

’elle est faite avec les États eu

ropéen

s.

•E

n l’an

2000, les eaux u

sées de 98

p. 100 d

e lap

opu

lation d

esservie par u

n réseau

d’égou

tsseron

t traitées, comp

arativemen

t à 2p

. 100 il ya vin

gt ans.

Ces résu

ltats on

t amen

é le gou

vern

emen

t àréaffirm

er sa confian

ce dan

s la gestion p

ubliqu

edes services d’eau à l’échelle locale. D

’une manière

générale, les m

un

icipalités on

t su faire en

sortequ

e ce bien essen

tiel soit disp

onible en

quan

tité,en

qualité et à d

es prix con

venables. L’exp

ertisep

ub

liqu

e en m

atière de gestio

n d

es services

d’eau

est reconn

ue. C

onséqu

emm

ent, sou

s l’angle

de l’in

térêt pu

blic, à savoir un

avantage objectif

et mesu

rable pou

r la pop

ulation

, il n’y au

raitp

résentem

ent au

cun

élémen

t déterm

inan

t en

faveu

r de m

od

ification

s glob

ales au cad

re de

gestion actu

el.

Le bilan

largemen

t positif d

e la gestion p

ubliqu

ed

e l’eau à l’éch

elle locale n

e do

it pas n

ou

sem

pêch

er de ch

ercher à am

éliorer la gestion d

esactivités liées à l’alim

entation

, à la distribu

tionet à l’assain

issemen

t de l’eau

. Du

poin

t de vu

e du

gouvern

emen

t, c’est davan

tage par u

ne m

eilleure

conn

aissance d

e certaines qu

estions relatives au

xservices d

’eau, telles qu

e le profil d

e la consom

-m

ation, le p

rix de revien

t de l’eau

ou, en

core,l’état actu

el et prév

isible d

es infrastru

ctures,

que n

ous p

ourron

s y parven

ir. Partagez-vou

s ced

iagnostic?

La gestion

par bassin

versant

Jusqu’à présent, l’approche adoptée semble avoir

bien servi la p

opu

lation d

u Q

uébec. C

epen

dan

t,il est u

tile de n

oter q

ue, p

ou

r répo

nd

re aux

exigences d

e leur situ

ation, com

me la rareté ou

lap

ression sur la ressource, d’autres États ont adoptéd

es app

roches d

ifférentes au

regard d

e la gestiond

e la ressource eau

.

Parm

i celles-ci, on trou

ve la gestion p

ar bassinversan

t. Com

pte ten

u d

es usages qu

e nou

s faisons

de l’eau

actuellem

ent, n

ou

s po

uv

on

s no

us

dem

and

er si ce mod

e de gestion

est adap

té à lasitu

ation

québécoise.

En

qu

oi cette

app

roche

po

urrait-elle am

éliorer, d

e façon

no

table, la

situation

observée au Q

uébec, p

our ce qu

i est de

la quan

tité ou d

e la qualité d

e l’eau, et ce, à qu

elcoû

t? Le Q

uébec p

ourrait-il tirer p

arti des en

sei-gn

emen

ts étrangers en

matière d

e gestion p

arbassin

versant, n

otamm

ent en

ce qui con

cerne la

résolution

des p

roblèmes globau

x ou locau

x, lad

éfinition

des objectifs p

oursu

ivis et la mise en

œu

vre des m

odalités?

Ch

apitre 3 :

Un

app

ort économ

ique d

étermin

ant

Dep

uis le tou

t débu

t de l’h

istoire du

Qu

ébec,l’eau

joue u

n rôle d

étermin

ant d

ans le d

évelop-

pem

ent d

e son écon

omie. E

n effet, p

our assu

rersa croissan

ce, le Qu

ébec a pris ap

pu

i sur u

ne

3

SY

MP

OS

IU

M

SU

R

LA

G

ES

TI

ON

D

E

L’

EA

UA

U

QU

ÉB

EC

CH

AP

IT

RE

1

grand

e disp

onibilité en

eau et il a u

tilisé cetteressource com

me facteur im

portant de localisationd

es entrep

rises.

Un

avantage com

paratif

Nous disposons en abondance de cette ressource

précieu

se. Est-il sou

haitable d

e tabler encore

plu

s sur cet avan

tage comp

aratif, ici au Q

uébec

et dan

s les march

és externes? S

i oui, d

e quelle

façon?

Les in

frastructu

res dan

s les m

archés extern

esA

u cou

rs des p

rochain

es ann

ées, des som

mes

imp

ressionn

antes seron

t investies, d

ans u

n gran

dn

ombre d

e pays, p

our con

struire ou

rénover les

infrastru

ctures liées à la gestion

de l’eau

. Des

entrep

rises québécoises asp

irent à se tailler u

ne

place d

ans ces m

archés. Q

uel est le m

eilleur

moyen

de situ

er, de m

anière avan

tageuse, les

entrep

rises québécoises d

ans ce m

arché p

lané-

taire? Qu

els sont les ou

tils à mettre au

poin

t?P

lus p

articulièrem

ent, d

es parten

ariats pu

blics-p

rivés qui m

ettent en

valeur, d

e façon origin

ale,l’en

semble d

e l’expertise qu

ébécoise peu

vent-ils

être envisagés? E

nfin

, quels m

archés p

articuliers

devraien

t être ciblés, comp

te tenu

de la con

cur-

rence observée à l’éch

elle intern

ationale?

L’eau em

bouteillée

Dan

s la plu

part d

es région

s du

mo

nd

e, laco

nso

mm

ation

d’eau

emb

ou

teillée augm

ente

très rapid

emen

t, et ce, dep

uis qu

elques an

nées.

Les en

treprises d

u Q

uébec on

t su s’in

sérer avech

abileté dan

s ce march

é. Qu

elles sont les p

ers-p

ectives d’évolu

tion d

’un

tel march

é à l’échelle

intern

ation

ale? Qu

els seraient les m

oy

ens à

mettre en

œu

vre pou

r favoriser le dévelop

pem

ent

harm

onieu

x de cette in

du

strie et en m

aximiser

les retombées su

r le plan

économ

ique?

L’exportation

en vrac

Les besoin

s en eau

potable au

gmen

teront très

rapidement dans un grand nom

bre de pays. Il s’agitlà d

’un

march

é qui, d

ans l’aven

ir, pou

rrait être trèsim

portan

t. Toutefois, à m

oyen term

e, est-ce qu’u

nm

arché réel pourra se matérialiser, com

pte tenu desbesoin

s existants et fu

turs d

es États qu

i devron

tcom

poser avec u

ne rareté d

e ressources en

eaud

ouce? P

lus p

articulièrem

ent, qu

elles seraient les

cond

itions n

écessaires pou

r assurer la faisabilité

techn

ique et écon

omiqu

e de p

rojets d’exp

ortationd’eau en vrac, com

pte tenu, notamm

ent, des autressou

rces d’ap

provision

nem

ent p

ossibles pou

r lesp

ays q

ui m

anq

uen

t d’eau

? Le go

uv

ernem

ent

devrait-il m

ettre en p

lace, dès m

ainten

ant, u

nen

cadrem

ent m

inim

al dan

s ce dom

aine?

INT

RO

DU

CT

ION

Au

Qu

ébec, l’histoire d

es usages d

e l’eauet l’h

istoire de n

otre dévelop

pem

ent se

confon

den

t. Rou

te de n

avigation et lieu

de ch

asse et de p

êche, sou

tien à n

otre ind

ustrie

agricole, fo

rce mo

trice et force h

yd

rauliq

ue,

source d

e vie et d’én

ergie, l’eau a été au

cœu

r de

l’évolution

de l’écon

omie et d

es mod

es de vie.

Encore aujourd’hui, toute la population québécoisep

rofite des avan

tages que con

fère la présen

ceabon

dan

te d’eau

sur son

territoire.

Les lois, règlem

ents et n

ormes qu

i encad

rent les

usages d

e l’eau on

t été adop

tés au fil d

e l’évolution

des besoin

s de n

otre société. Malgré u

n con

texted

e chan

gemen

t constan

t, nou

s avons tou

jours cru

essentiel qu

e, conform

émen

t à notre trad

itionju

ridiq

ue, l’eau

de su

rface dem

eure u

n b

iencom

mu

n. P

our d

écrire le statut ju

ridiqu

e de l’eau

,il fau

t se référer au C

ode civil d

u Q

uébec

(C.c.Q

.).

En

prin

cipe, les eau

x de su

rface app

artienn

ent

à toute p

ersonn

e. Ch

acun

de n

ous p

eut d

onc en

faire usage.

Est-il p

ossible de p

osséder d

e l’eau d

e surface?

En

fait, l’eau d

e surface, com

me l’air, n

’est pas

suscep

tible d’ap

prop

riation. C

epen

dan

t, le Cod

ep

révoit certains cas d

e figure où

l’eau p

eut être

objet d’ap

prop

riation p

ar un

e person

ne. A

insi :

•la p

erson

ne q

ui recu

eille l’eau et la m

et enrécip

ient s’en

app

roprie le bén

éfice exclusif;

•le p

ropriétaire d

u fon

ds où

l’eau d

e plu

ie tombe,

en bén

éficie; ainsi, il p

eut la recu

eillir dan

s un

bassin et s’en

servir.

Com

me nous venons de le dire, l’eau, de m

anièregén

érale, est un

bien com

mu

n. A

insi, le p

roprié-

taire d’u

n terrain

, bordé ou

traversé par u

n lac

ou u

n cou

rs d’eau

, peu

t s’en servir. C

e droit n

’estp

as absolu, cep

end

ant. À

la sortie du

terrain, les

eaux d

oivent être ren

du

es à leur cou

rs ordin

airesan

s altération qu

alitative ou qu

antitative im

por-

tante.L

e riverain n

e peu

t don

c s’app

roprier l’eau

don

t il peu

t faire usage. Il d

oit égalemen

t éviterd

e priver le p

ropriétaire d

e la rive opp

osée et lesp

ropriétaires en

aval, de l’exercice d

es mêm

esd

roits d’u

sage.

Par ailleu

rs, sous certain

es cond

itions, le C

ode

accorde à tou

te person

ne u

n d

roit de circu

ler sur

les cours d

’eau et les lacs. L

es droits d

’app

ropria-

tion ou

, le cas échéan

t, d’u

sage de l’eau

, sont

restreints p

ar l’article 982 du

Cod

e. Cet article

perm

et, à la person

ne qu

i a le droit d

’utiliser l’eau

,d

’exiger la destru

ction ou

la mod

ification d

e tout

ouvrage qu

i la pollu

e ou l’ép

uise. Tou

tefois, laC

our p

ourra refu

ser que ce d

roit soit exercé sicela est con

traire à l’intérêt gén

éral1.

Com

me on

peu

t le voir, d’u

ne m

anière gén

érale,le statu

t jurid

ique d

e l’eau d

e surface n

ous assu

req

ue p

erson

ne n

e peu

t no

us p

river d

e ce bien

comm

un

essentiel à ch

aque p

ersonn

e.

Qu

ant au

statut d

es eaux sou

terraines, il est

fort différen

t. Au

contraire d

es eaux d

e surface,

l’usage d

es eaux

sou

terraines ap

partien

t aux

person

nes qu

i possèd

ent le sol. A

insi

:

•la p

ersonn

e qui est p

ropriétaire d

’un

fond

s estp

ropriétaire d

e la source d

ans son

fond

s;

•la p

ropriété d

u sol em

porte celle d

u d

essous et,

par con

séquen

t, elle don

ne d

roit à l’usage d

esn

app

es d’eau

souterrain

es2.

1.1

La

r

es

so

ur

ce

e

au

L’eau cou

vre environ

70 p. 100 d

e la plan

èteTerre. L

e volum

e d’eau

sur la terre d

épasse le

5

SY

MP

OS

IU

M

SU

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LA

G

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L’

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UA

U

QU

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ITR

E P

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MIE

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UN

E R

ES

SO

UR

CE

VITA

LE

1.V

oir l’ann

exe 1 : Diverses d

isposition

s législatives sur l’eau

.

2.L

aLoi su

r les min

es(L

.R.Q

., c. M-13.1) p

révoit, à l’article 3, que les d

roits aux su

bstances m

inérales fon

t partie, en

prin

cipe, d

u d

omain

e pu

blic.P

ar contre, l’eau

n’est p

as un

e substan

ce min

érale selon l’article 1.

milliard

de kilom

ètres cubes. D

e cette réserve,9

5 p

. 10

0 se tro

uv

e sou

s form

e d’eau

salée et5

p. 100 sou

s forme d

’eau d

ouce. L’eau

souterrain

eet les calottes glaciaires accap

arent 99,8

p. 100 d

uvolum

e d’eau douce total. Les lacs et les cours d’eaurep

résenten

t seulem

ent 0,1

p. 100 d

e l’eau d

ouce

du

mon

de en

tier et aussi p

eu qu

e 0,005p

. 100 de

l’eau totale d

e la plan

ète. Cep

end

ant, on

notera

que les lacs con

stituen

t près d

e 98 p. 100 d

eseau

x de su

rface contin

entales d

ispon

ibles.

La situ

ation p

rivilégiée du

Qu

ébecH

eureu

semen

t pou

r nou

s, le Qu

ébec disp

osed

’eau en

abo

nd

ance. N

otre territo

ire a un

esu

perficie totale d

e 1 667 000 km2, ce qu

i repré-

sente p

lus d

e 16 p. 100 d

u territoire can

adien

.P

rès de 10 p

. 100 de ce territoire est recou

vertd

’eau d

ouce d

e surface.

Les eau

x d

ou

ces reno

uv

elables

3d

u Q

uéb

ecco

nstitu

ent le tiers d

es ressou

rces en eau

de

l’ensem

ble du

Can

ada et à p

eu p

rès 3p

. 100 de

l’ensem

ble d

es ressou

rces de la p

lanète

4.

Con

sidéran

t sa faible pop

ulation

, le Qu

ébec jouit

de ressou

rces en eau

qui, p

er capita

, sont p

armi

les plu

s imp

ortantes au

mon

de.

La situ

ation p

rivilégiée du

Qu

ébec se reflèted

ans les com

paraison

s qui p

euven

t être faitessu

r le nom

bre de m

ètres cubes d

’eau d

ispon

iblep

our ch

aque p

ersonn

e, chaqu

e ann

ée. Com

me le

montre le tableau 1, ce volum

e d’eau par personneest treize fois p

lus im

portan

t au Q

uébec qu

’aux

États-U

nis, tro

is fois p

lus q

u’au

Brésil et h

uit

fois plu

s que su

r l’ensem

ble de la p

lanète.

Toute p

ersonn

e qui a la ch

ance d

e parcou

rir oud

e survoler le territoire qu

ébécois, peu

t constater

facilemen

t à quel p

oint l’eau

est présen

te partou

t.L

e territoire québécois

5est recouvert d

e 4 500rivières et d

’un

dem

i-million

de lacs, d

ont

30lacs on

t un

e sup

erficie de p

lus d

e 250 km2.

On

y trouve 430 bassin

s versants m

ajeurs, d

ont

100 ont u

ne su

perficie d

e drain

age sup

érieure à

4 000 km.

Si on

exclut la région

du

Labrad

or, le Qu

ébecse d

ivise en d

ix grand

es régions h

ydrograp

hiqu

es.

6

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Pop

ulation

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me d

es eaux

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esV

olum

e (en

million

s)ren

ouvelables

eaux ren

ouvelables

par p

ersonn

e(en

km

3/an)

mon

diales

(en m

3/an)

Qu

ébec7,3

9903 %

134 984

Can

ada

29,63 300

9 %111 464

États-U

nis

280,03 000

8 %10 714

Brésil

160,06 800

18 %42 500

Ch

ine

1 211,03 400

9 %2 808

UR

SS

148,33 400

9 %22 926

Mon

dial

≈5 m

illiards

38 000100 %

17 600

Sou

rce : ST

AT

IST

IQU

EC

AN

AD

A,Atlas h

ydrologiqu

e du

Can

ada

, 1978; ST

AT

IST

IQU

EC

AN

AD

A1996;M

INIS

RE

DE

L’ EN

VIR

ON

NE

ME

NT

ET

DE

LA

FAU

NE, 1996.

3.L

es réserves renou

velables en eau

dou

ce du

mon

de en

tier sont calcu

lées à partir d

es débits an

nu

els moyen

s des cou

rs d’eau

. Elles n

e comp

renn

ent

don

c pas les eau

x des lacs et l’eau

souterrain

e. Il s’agit de l’eau

qui cou

led

ans les cou

rs d’eau

, lesquels son

t alimen

tés par le ru

issellemen

t(p

luie), les n

app

es souterrain

es et les lacs. Ain

si, pou

r le Qu

ébec, les eaux d

ouces ren

ouvelables son

t de l’ord

re de 990 km

3/an, ce qu

i représen

te3 p

. 100 des 38 000 km

3/an d

es fleuves d

u m

ond

e. Le fleu

ve Sain

t-Lau

rent accap

are environ

40 p. 100 (410 km

3/ an) d

u volu

me d

es eaux

québécoises, ce qu

i se tradu

it par u

n d

ébit moyen

ann

uel d

e 13 000 m3/s. E

n com

paraison

, le débit m

oyen an

nu

el du

plu

s grand

fleuve d

um

ond

e, l’Am

azone, est d

e 225 000 m3/s (6

685km

3/an).

4.S

ource : C

ON

SE

ILN

AT

ION

AL

DE

LA

RE

CH

ER

CH

ED

UC

AN

AD

A.

5.Ibid

.

En

exam

inan

t la carte 1, o

n p

eut co

nstater

qu

e la sup

erficie du

bassin

versan

t du

fleuv

eS

aint-L

auren

t représen

te env

iron

le tiers de

l’ensem

ble du

territoire québécois.

Évid

emm

ent, p

our p

ouvoir com

pter su

r autan

td

’eau, il fau

t qu’il p

leuve abon

dam

men

t. En

fait,com

me le m

ontre le grap

hiqu

e 1, il tombe su

rn

otre territo

ire plu

s de 7

50

mm

d’eau

chaq

ue

ann

ée. Ap

rès l’évapo-tran

spiration

, après qu

e lan

ature et les êtres h

um

ains se soien

t abreuvés et

qu

e les nap

pes d

’eaux

sou

terraines se so

ient

gonflées, les rivières d

u Q

uébec retou

rnen

t à lam

er, chaqu

e ann

ée, plu

s de 990 km

3d’eau

, soitl’équ

ivalent d

’un

e lame d

’eau d

e 600 mm

d’ép

ais-seu

r sur ch

aqu

e kilo

mètre carré d

u territo

irequ

ébécois.

7

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HIQ

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U Q

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Sou

rce : Atlas h

ydrologiqu

e du

Can

ada

, 1978.

pop

ulation

app

artienn

ent au

bassin versan

t du

fleuve S

aint-L

auren

t. Évid

emm

ent, ce son

t ellesqu

i subissen

t le plu

s de p

ression. P

our bien

juger

de la situ

ation et d

es enjeu

x, il est imp

ortant d

’encon

naître la qu

alité.

C’est p

ourqu

oi, dep

uis 1967, le gou

vernem

ent

québécois exerce u

n su

ivi régulier d

u réseau

de

rivières forman

t les prin

cipau

x bassins versan

tsqu

i se jettent d

ans le S

aint-L

auren

t, et un

suivi d

ufleu

ve lui-m

ême. A

vec les don

nées recu

eillies,u

ne cote m

oyenn

e de qu

alité a été estimée en

vue

de com

parer les 24 p

rincip

aux bassin

s versants

8.

Le grap

hiqu

e 2 nou

s perm

et de com

parer la

qualité m

oyenn

e de l’eau

des p

rincip

aux bassin

sversants se jetant dans le Saint-Laurent. À

l’examen

de ce grap

hiqu

e, on con

state que 19 d

es 24 bassins

se classent globalem

ent au

-dessu

s de la cote 60,

sou

s laqu

elle on

remarq

ue d

es pro

blèm

es de

dégradation très importants. Pour sa part, le fleuve

Sain

t-Lau

rent se classe au

dixièm

e rang, avec u

ne

cote moyen

ne d

e 80. Com

pte ten

u d

u volu

me

8

SY

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OY

EN

NE

S A

NN

UE

LL

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AU

CA

NA

DA

Hauteur d'eau en mm/an

Nord duCanada

1000

800

600

400

2000

Provinces del'Atlantique

Québec

Ontario

Provinces desPrairies

Colombie-Britanique

6.SY

LVESTRE

etGREN

IER.Envirodoq 870035, 1987.7.

J. A. CH

ERRY. « G

roundwater O

ccurrence and Contamination in Canada », Canadian Bulletin of Fischeries and A

quatic Sciences, 1987, p. 215-217.8.

Les paramètres utilisés sont : les coliform

es fécaux, les matières en suspension et la turbidité.

Comm

e nous venons de le préciser, une partiedes précipitations sert à alim

enter les nappes d’eausouterraine réparties sur la m

ajeure partie duterritoire dont le volum

e est évalué à 2 000 km3

environ6. D

e cette quantité, on évalue à plus de200 km

3(10p.100) les réserves d’eau souterraine

disponibles dans les régions les plus habitées. Afin

de mieux saisir l’am

pleur d’un tel volume, il suffit

de savoir que le fleuve Saint-Laurent, à la hauteurde Q

uébec, met 193 jours pour déverser 200 km

3,et la chute M

ontmorency y m

ettrait plus de 181 ans.Q

uant à la quantité d’eau souterraine du Canada,cette valeur est inconnue actuellem

ent. Certainsauteurs

7estiment toutefois que ce volum

e estnettem

ent supérieur à celui des Grands Lacs

(environ 23 000 km3).

1.2

Un

e

ea

u

de

q

ua

li

1.2.1Les eaux de surface

De toutes nos eaux de surface, celles qui sont

facilement accessibles à la presque totalité de la

d’eau transporté par le fleuve et du rôle duSaint-Laurent dans l’approvisionnem

ent en eaud’une grande partie de la population, il s’agit làd’un résultat significatif.

Cependant, mêm

e si ces cotes moyennes nous

indiquent que, globalement, l’eau de surface est de

bonne qualité dans la partie la plus habitée duQ

uébec, il ne faut pas sous-évaluer l’importance

des difficultés qui peuvent exister dans certainesrivières ou parties de rivières situées en zoneagricole ou en périphérie de grandes villes. À

titred’exem

ple, dans une rivière affichant une cotem

oyenne élevée, comm

e la rivière Etchemin, on

peut observer, sur certains tronçons, des problèmes

sérieux de dégradation liés aux activités qui s’ydéroulent.

C’est pourquoi le gouvernement a développé,

en 1996, un indice plus détaillé. Celui-ci permet

de classer les rivières sur la base de critères dequalité liés aux principaux usages de l’eau, cequi perm

et de mieux cerner les problèm

es locauxqui doivent retenir l’attention.

Le graphique 3 montre la qualité de l’eau de

certaines rivières, à la tête et à l’embouchure. Il

permet d’observer les effets découlant de certaines

activités, notamm

ent les activités industrielles ouagricoles. O

n notera que, si la qualité générale esttoujours acceptable, certains problèm

es particuliersse dégagent pour des rivières dont l’eau en avalest de m

oins bonne qualité. Quant au fleuve

Saint-Laurent, on observe que sa qualité va desatisfaisante à bonne. Cependant, il vaut la peine dem

entionner la question des substances toxiques,puisqu’on trouve, dans certains secteurs, desproblèm

es de contamination qui sont perceptibles

surtout dans les sédiments et les organism

esaquatiques.

9

SY

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M

SU

R

LA

G

ES

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ON

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L’

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UA

U

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1

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PHIQ

UE 2 :

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* D

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INC

IPA

UX

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TA

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DA

NS

LE

FL

EU

VE

SA

INT

-LA

UR

EN

T (JU

ILL

ET

19

95

)

COTE

Gatineau

807060504030

10090Matapédia

Jacques-Cartier

Du Lièvre

Etchemin

Saguenay

Des Outaouais

Bécancour

Sainte-Anne

Fleuve Saint-Laurent

Chaudière

Des Prairies

Saint-François

Châteauguay

Du Nord

Nicolet

Saint-Maurice

Du Loup

Maskinongé

Richelieu

Boyer

Des Mille-Îles

L'Assomption

Yamaska

Saint-Charles

* La cote 100 correspond à la meilleure qualité.

Source : MIN

ISTÈRED

EL’ EN

VIRO

NN

EMEN

TET

DE

LAFA

UN

E, 1995.

Cotes :80-100 :

eau de bonne qualité qui permet, généralem

ent, tous les usages, y compris la baignade.

60-79 :eau de qualité satisfaisante qui perm

et, généralement, la plupart des usages.

40-59 :eau de qualité douteuse, certains usages risquent d’être com

promis.

20-39 :eau de m

auvaise qualité, la plupart des usages risquent d’être comprom

is.0-19 :

eau de très mauvaise qualité, tous les usages risquent d’être com

promis.

Notes :

*A

ucune donnée n’est disponible à la tête de ces rivières.

**Les eaux rejetées par les stations d’épuration des m

unicipalités de Gatineau et H

ull se déversent dans la rivière desO

utaouais et non dans la rivière Gatineau.

***La station d’échantillonnage du Saguenay est située en am

ont de la municipalité de La Baie.

****Les eaux rejetées par la station d’épuration de la m

unicipalité de Trois-Rivières se déversent directem

ent dans le fleuveSaint-Laurent.

*****L’indice à la tête du bassin est estim

é à la frontière américaine à la hauteur de Lacolle.

Source : MIN

ISTÈRED

EL’ EN

VIRO

NN

EMEN

TET

DE

LAFA

UN

E, 1996.

Ces résultats ne devraient pas nous surprendre.En effet, les données recueillies, depuis bonnom

bre d’années, permettent d’observer, à grande

échelle, l’évolution de la qualité de l’eau. Saufdans le cas des nitrites-nitrates, les indicateursm

ontrent qu’il y a eu une amélioration significative

10

SY

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OS

IU

M

SU

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LA

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ON

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U

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S D

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C

Cotes

Matapédia

5040300 7060 80

100902010

*Manicouagan

**Gatineau

***Saguenay

Jacques-Cartier

*Du Lièvre

Etchemin

****Saint-Maurice

Mitis

*Bécancour

Saint-Laurent

Saint-François

Sainte-Anne

Chaudière

*****Richelieu

Du Nord

Des Prairies

*Maskinongé

L'Assomption

*Boyer

Saint-Charles

Yamaska

Du Loup

Des Mille-Îles

TêteEm

bouchure

1.2.2L’évolution de la qualité des eaux

Sans aucun doute, les résultats globalement

positifs que nous observons aujourd’hui sont liésaux efforts déployés par le Q

uébec en matière

d’environnement, au cours des 25 dernières

années.

de la qualité de l’eau pendant la période allantde 1979 à 1994. L’analyse de cinq indicateursim

portants de la qualité de l’eau provenant deplusieurs rivières du Q

uébec illustre bien cephénom

ène.

Ainsi, l’évolution de quatre indicateurs (la

turbidité, les coliformes fécaux, le phosphore

total et l’azote amm

oniacal) montre une nette

tendance à l’amélioration de la qualité des cours

d’eau. Un seul indicateur (les nitrates-nitrites)

montre une détérioration à la hausse. C

etteam

élioration générale de la qualité de l’eau dansles rivières du Q

uébec est due à des réductionsm

arquées de charges polluantes provenant desrejets des eaux usées des grandes industries etde l’ensem

ble des municipalités du Q

uébec.

Cette tendance à l’amélioration de la qualité de

l’eau dans les rivières se poursuivra au cours desprochaines années. En effet, des stations d’épu-ration sont actuellem

ent en construction à Laval,La M

albaie, Beaupré, Mont-Saint-H

ilaire–Saint-Bruno et O

tterburn Park–McM

asterville, alors qued’autres

9sont prévues à Joliette, Saint-Jérôme et

Gaspé.

Dans un contexte où nous avons réussi à m

ieuxm

aîtriser les charges polluantes concentrées, lam

aîtrise des apports diffus constitue le grand défides années à venir. C

es apports proviennent,principalem

ent, des activités agricoles. Dans ce

secteur, il faut signaler néanmoins une certaine

amélioration des pratiques. A

insi, on observe unefaible tendance à la baisse, depuis le début desannées 1990, dans l’utilisation des engrais m

iné-raux. Ces engrais sont une source d’augm

entationde l’azote et du phosphore dans les cours d’eau. D

eplus, depuis 1988, la construction de structuresd’entreposage des fum

iers et des lisiers a permis de

réduire les rejets directs dans les cours d’eau.

Toutefois, l’intensification de la productionagricole et, surtout, la concentration de plus enplus grande des élevages, notam

ment des élevages

de porcs, peuvent entraîner des problèmes crois-

sants de fertilisation à outrance. Une dégradation

de la qualité de l’eau (eutrophisation, contami-

nation fécale) est à surveiller dans certains secteurs.Le règlem

ent sur la réduction de la pollution d’ori-gine agricole, en vigueur depuis le 3 juillet 1997,devrait perm

ettre de réduire ces phénomènes.

Enfin, l’augmentation des superficies agricoles

consacrées aux cultures à grand interligne, enparticulier la culture du m

aïs, accroît la vulnéra-bilité de ces terres à l’érosion, ce qui pourraitcontribuer à l’augm

entation de la turbidité et del’envasem

ent des rivières.

1.2.3U

ne comparaison avec les

autres paysN

ous devons prendre la pleine mesure de nos

problèmes. Il est tout aussi im

portant de les mettre

en perspective, cependant. Malgré des situations

locales qu’il faut bien prendre en considération,les contrôles réguliers de la qualité des eaux desurface du Q

uébec nous permettent d’affirm

erqu’elles sont, globalem

ent, de bonne qualité.Pour vérifier ce fait, il peut être utile de com

parerl’état de notre cours d’eau le plus im

portant,c’est-à-dire le fleuve Saint-Laurent, avec celuides autres grands fleuves du m

onde. Depuis 1976,

l’Organisation des N

ations Unies, dans le cadre

duG

lobal Environment M

onitoring System(G

EMS-W

ater), recueille des données sur laqualité de l’eau à travers le m

onde. Bien que lesm

éthodes utilisées par le GEM

S diffèrent de cellesdu program

me de suivi du gouvernem

ent duQ

uébec, elles permettent des com

paraisonsintéressantes que nous trouvons au tableau 2.

11

SY

MP

OS

IU

M

SU

R

LA

G

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E

L’

EA

UA

U

QU

ÉB

EC

CH

AP

IT

RE

1

9.Stations dont la construction sera term

inée d’ici à l’an 2000, quand le Programm

e d’assainissement des eaux m

unicipales (PAD

EM) sera term

iné.

En examinant les données du tableau précédent,

on s’aperçoit que les concentrations de matières en

suspension (MES) du fleuve Saint-Laurent sont

du mêm

e ordre de grandeur que celles des fleuvesTam

ise, Tage, Loire et Elbe, qui contiennent lem

oins de MES. Le fleuve Saint-Laurent se situe

mêm

e au deuxième rang pour la région de Q

uébecet au cinquièm

e pour la région de Montréal, pour

ce qui est de la faible concentration de MES. D

ansla région de M

ontréal, ces faibles concentrations

sont dues au piégeage des MES dans les G

randsLacs et, pour la région de Q

uébec, au piégeagedans le lac Saint-Pierre. Le Saint-Laurent se situedonc parm

i les fleuves les moins chargés en

matières en suspension, com

parativement à ceux

de l’Europe et de l’Am

érique du Nord.

En ce qui a trait à la quantité d’éléments nutritifs

dans l’eau, comm

e l’azote et le phosphore, qui sontde bons indicateurs de pollution, on s’aperçoit, enexam

inant le graphique 4, que la qualité des eaux

12

SY

MP

OS

IU

M

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RE

1

TABLEA

U 2 :

CO

MP

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D’A

RIQ

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DU

NO

RD

ET

D’E

UR

OP

E

FleuvesPays

Matières en suspension

Rang*

(en mg/l)

Am

érique du Nord

ColoradoÉtats-U

nis200

12e

FraserCanada (C.-B.)

17011

e

Hudson

États-Unis

858

e

McK

enzieCanada (T.-N

.-O.)

12610

e

Mississipi

États-Unis

36215

e

YukonCanada (Y

n)286

14e

Europe

ElbeA

llemagne

376

e

LoireFrance

163

e

PôItalie

27813

e

SeineFrance

858

e

TageEspagne

184

e

Tamise

Angleterre

141

er

Volga Russie

1179

e

Québec

Saint-Laurent (QC)**

Canada (QC)

152

e

Saint-Laurent (Mtl)***

Canada (QC)

245

e

*Rang occupé par le fleuve pour ce qui est de la quantité de m

atières en suspension (MES) : le prem

ier rang = le fleuveayant le m

oins de MES.

**La station d’échantillonnage sur le Saint-Laurent est située à la hauteur de la ville de Q

uébec.

***La station d’échantillonnage sur le Saint-Laurent est située à ~20 km

en aval de Montréal (Lavaltrie).

Sources : UN

ITED N

ATIO

NS EN

VIRO

NM

ENT PRO

GRA

M,W

ater Quality of W

orld River Basins, 1995 et MIN

ISTÈRED

EL’ EN

VIRO

NN

EMEN

TET

DE

LAFA

UN

E, Direction des écosystèm

es aquatiques.

du fleuve Saint-Laurent se situe dans la mêm

ecatégorie que celle des grands fleuves d’A

mérique

du Nord dont les bassins sont peu industrialisés

(Fraser, McK

enzie, Yukon). Par rapport aux

fleuves de l’Europe, sa qualité d’eau est nettement

meilleure.

En ce qui concerne les autres indicateurs quiperm

ettent de juger de la qualité de l’eau, parexem

ple la présence de bactéries coliformes, il est

utile de préciser que la contamination fécale des

cours d’eau est plus aiguë en Europe qu’elle nel’est au Q

uébec. Quant aux valeurs de dem

andebiochim

ique en oxygène, elles dépassent fréquem-

ment2 m

g/l en Europe et en Am

érique du Nord,

contrairement à ce qui se passe au Q

uébec.

En prenant en considération toutes ces données,nous constatons que le fleuve Saint-Laurent, m

ême

s’il est largement alim

enté par le cœur industriel

de l’Am

érique du Nord, est l’un des m

oins polluésen O

ccident. Lorsque l’on compare les concentra-

tions de matières en suspension, de phosphore

* Aucune donnée sur le phosphore n’est disponible en ce qui concerne le fleuve H

udson.

Sources : UN

ITED N

ATIO

NS EN

VIRO

NM

ENT PRO

GRA

M,W

ater Quality of W

orld River Basins, 1995 et MIN

ISTÈRED

EL’ EN

VIRO

NN

EMEN

TET

DE

LAFA

UN

E, Direction des écosystèm

es aquatiques.

ou d’azote qu’on retrouve dans ces grands fleuves,le Saint-Laurent se classe parm

i les cours d’eaules plus propres.

1.2.4Les eaux souterraines

Les eaux souterraines du Québec sont accessibles

en quantité, en qualité et à un coût acceptable,dans la m

ajeure partie du territoire. En dehors descentres urbains, l’eau souterraine est la ressourceen eau potable la plus sollicitée; elle sert de sourced’approvisionnem

ent pour près de 90 p. 100 duterritoire habité du Q

uébec et alimente 20

p.100de la population.

Pour les petites municipalités, les entreprises et

les résidences isolées, l’eau souterraine, en raisonde sa qualité et de sa proxim

ité, représente souventl’unique source d’eau économ

iquement exploi-

table.Au Q

uébec, selon l’étude de Sylvestre etG

renier (1987), l’eau

souterrain

e extraitecorrespond à 431 500 000 m

ètres cubes, ce quireprésente 0,2

p.100 de la réserve totale dans leszones habitées, elle-m

ême estim

ée à 200kilom

ètres

13

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E

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1

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UE 4 :

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RA

ND

S C

OU

RS

D’E

AU

D’A

RIQ

UE

DU

NO

RD

ET

D’E

UR

OP

E

Concentration (mg/l)

Colorado5,00

4,00

3,00

2,00

1,00

0,00

Fraser

*Hudson

McKenzie

Mississipi

Yukon

Elbe

Loire

Rhin

Seine

Tage

Volga

Saint-Laurent (QC)

Saint-Laurent (Mtl)

Phosphore (P-PO4 )

Azote (N

-NO

3 )

AM

ÉRIQU

E DU

NO

RDEU

ROPE

QU

ÉBEC

cubes. Cette eau est utilisée :

•à 54

p. 100 pour la consomm

ation par les êtreshum

ains (eau potable, eau de source embou-

teillée et eau minérale), soit 236 000 000 m

ètrescubes par an. N

otons que l’eau de source etl’eau m

inérale ne représentent que 0,08p. 100

de l’eau souterraine extraite au Québec;

•à 39

p. 100 pour la production d’aliments

(alimentation des piscicultures, abreuvem

entdu bétail, irrigation des terres, traitem

entet p

réparation

des légu

mes), soit en

viron167

000 000 mètres cubes par an;

•à 7

p. 100, soit environ 28 500 000 mètres

cubes par an, pour divers usages industriels(ex. : refroidissem

ent), y compris la géotherm

ie(chauffage et clim

atisation des bâtiments).

Par ailleurs, chaque année au Québec, on creuse

de 6000 à 10

000 puits, qu’ils soient artésiens oude surface. En quasi-totalité, ces puits sont destinésà des fins dom

estiques. Par conséquent, ils sont defaible débit. D

e plus, environ 150 ouvrages decaptage am

énagés chaque année fournissent deforts débits (plus de 30 000 m

ètres cubes par an)et servent à alim

enter des réseaux d’aqueduc,des institutions, des usines d’em

bouteillage d’eaude source ou d’eau m

inérale, des producteursagricoles et piscicoles, des com

merces et des

industries.

Quant à la qualité de l’eau, elle est généralem

entbonne. D

ans certaines régions toutefois, onrem

arque quelques problèmes. Les substances

contaminantes peuvent être d’origine naturelle.

Par exemple, on trouve de l’arsenic dans la région

de l’Abitibi, du fluor à M

aria et du baryum en

Montérégie. Ces substances peuvent égalem

entprovenir d’activités hum

aines (épandage de sel,d’engrais ou de pesticides) ou d’installationsinappropriées (fosses septiques, cham

ps d’épan-dage, réservoirs souterrains d’hydrocarbures, etc.).

Cependant, le type de contamination qui affecte

le plus souvent les puits est celui d’originebactériologique. Les causes les plus fréquentesen m

ilieu domestique sont liées à des systèm

es

de traitement des eaux usées, soit déficients, soit

localisés trop près d’un puits, et à l’infiltrationd’eau de ruissellem

ent ou de drainage latéral lelong du tubage d’un puits.

En ce qui concerne les puits qui desservent lescollectivités, le contam

inant le plus préoccupantest l’ion nitrate. En effet, entre 1970 et 1992, quel-que 36 p. 100 des réseaux d’aqueduc alim

entés pareau souterraine ont présenté, à un m

oment ou

l’autre de ces 22années, des teneurs en nitrate

qui reflètent une contamination des puits par des

activités humaines. Les concentrations m

esuréesétaient supérieures à 1 m

g/l, mais largem

entinférieures à la norm

e de 10m

g/l du règlement

sur l’eau potable.

Le coût du traitement de l’eau potable pour

enlever les nitrates étant très élevé pour les petitescollectivités, il est im

portan

t d’éviter u

ne

augmentation de ce type de contam

ination. À cet

égard, la solution résiderait, d’abord, dans desm

esures préventives en ce qui concerne lesactivités potentiellem

ent polluantes dans l’aired’alim

entation des ouvrages de captage.

À la problém

atique de contamination des eaux

souterraines s’ajoute la probabilité de conflitsd’usage locaux découlant d’un prélèvem

ent tropim

portant de la ressource. On notera que le

gouvernement n’autorise, présentem

ent, quecertains types d’ouvrages de captage à fort débit,soit les ouvrages qui alim

entent les réseauxd’aqueduc et ceux qui sont destinés à l’em

bou-teillage d’eau de source ou d’eau m

inérale. Lesouvrages à fort débit qui servent à d’autres finsne font pas l’objet d’une autorisation.

Nos connaissances générales sur cette eau souter-

raine que nous exploitons peu en regard de sonvolum

e, sont fragmentaires. Toutefois, com

ptetenu de la fragilité de cette ressource, il convientde se com

porter avec prudence à son endroit.

1.3

Un

e r

ép

on

se

au

x b

es

oin

s

La réponse aux besoins en eau du Québec

passe par un prélèvement de la ressource pour

satisfaire tous les utilisateurs d’eau, que ce soit à

14

SY

MP

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SU

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LA

G

ES

TI

ON

D

E

L’

EA

UA

U

QU

ÉB

EC

des fins industrielles, agricoles ou, encore, à desfins m

unicipales. Il convient d’avoir une vued’ensem

ble de ces prélèvements totaux et de

l’utilisation qui en est faite.

Dans le cas plus particulier de l’eau potable, il

faut retenir que sa livraison aux consomm

ateursindustriels, com

merciaux ou résidentiels, entraîne

des frais qui sont assumés par la collectivité.

1.3.1Les prélèvem

ents totaux au Québec

Pour se développer et s’épanouir, toutes lessociétés doivent pouvoir com

pter sur des ressour-ces

en eau douce, accessibles et suffisantes. Lesassises économ

iques d’une société et les habitudesde consom

mation des personnes sont souvent

tributaires de la disponibilité de cette ressource.À

cet égard, le Québec paraît favorisé par la

nature, puisque la grande quantité d’eau dispo-nible et le faible poids de sa dém

ographie font ensorte qu’il ne prélève qu’un très faible pourcentagedu volum

e brut annuel d’eau disponible. En effet,com

me on peut le voir au graphique 5, ce pourcen-

tage ne s’établit qu’à 0,5 p. 100 comparativem

ent

à 1,6p.100 pour le Canada dans son ensem

bleet à 11

p. 100 pour les pays mem

bres de l’OCD

E.A

insi, comm

e on peut l’observer au tableau 3, leQ

uébec ne consomm

e qu’environ 21 p. 10010de

l’eau prélevée au Canada, alors que sa populationreprésente 25 p. 100 de la population canadienne.

La situation québécoise se traduit par unepression sur la ressource plus faible que dans lesautres pays de l’O

rganisation de coopération et dedéveloppem

ent économique (O

CDE). Par ailleurs,

il convient de rappeler que les prélèvements totaux

au Québec et leurs utilisations, au-delà du sim

plechiffre, sont le reflet de la société elle-m

ême, de

ses habitudes, de son occupation du sol et de sastructure économ

ique. Dans ce contexte, en dépit

des impératifs liés à l’utilisation rationnelle de

l’eau, on ne peut conclure, dans l’état actuel del’inform

ation, à une consomm

ation excessive d’eauau Q

uébec.

Le graphique 6 illustre, pour sa part, les utilisa-tions de l’eau selon les différents secteurs d’activitéau Q

uébec, comparativem

ent à ce que l’on peutobserver pour l’ensem

ble du Canada. On notera que

15

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ES

TI

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D

E

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UA

U

QU

ÉB

EC

CH

AP

IT

RE

1

10.Ce pourcentage exclut les prélèvements d’eau pour les usages therm

o-électriques. Si ceux-ci étaient inclus au calcul, la part relative du Québec,

dans l’ensemble canadien, tom

berait à 10 p. 100.

GRA

PHIQ

UE 5 :

PO

UR

CE

NT

AG

E D

U P

VE

ME

NT

DU

VO

LU

ME

D’E

AU

DIS

PO

NIB

LE

25%

20%

15%

10%5%0%

30%

É.-U.

FranceO

CDE

11,0 %

G.-B.

15,5 %

CanadaQ

uébec

1,6 %0,5 %

All.

18,9 %19,1 %

28,2 %

Sources :D

onnées OCD

E sur l’Environnement, Com

pendium, 1995; M

INISTÈRE

DE

L’ ENV

IRON

NEM

ENT

ETD

ELA

FAU

NE, D

irection du milieu hydrique,

1996; Enquêtes et études d’Environnement Canada

sur l’utilisation de l’eau, 1991.

ces utilisations montrent l’intensité de certaines

activités, notamm

ent l’importance de l’utilisation

de l’eau au Canada à des fins d’irrigation en agri-culture. A

u Québec, les secteurs m

unicipal etm

anufacturier se partagent l’essentiel du bilan.D

ans le cas du secteur manufacturier, il faut rap-

peler l’importance de l’industrie des pâtes et

papiers qui, à elle seule, utilise plus de la moitié

de l’eau nécessaire à cette catégorie d’usagers.

1.3.2D

es besoins en eau potableLa satisfaction des besoins en eau potable est

assurée par de l’eau provenant à 45 p. 100 dufleuve Saint-Laurent, à 35 p. 100 des lacs et desrivières et à 20 p. 100 de l’eau souterraine. Cetapprovisionnem

ent varié fait en sorte que lapopulation québécoise peut com

pter généralement

sur des sources fiables et continuelles d’eau potablepour répondre à ses besoins. C

es besoins se

16

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U

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PHIQ

UE 6 :

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ÉL

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T T

OT

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PA

R S

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TE

UR

* (1

99

1)

CanadaQ

uébec

Municipalités**

30 %M

anufactures44 %

Mines-

Agriculture

26 %M

unicipalités**49 %

Manufactures

46 %

Mines-A

griculture5 %

*Exclut le therm

o-électrique.**

Exclut l’industrie.

Source : Enquêtes et études d’Environnement Canada sur l’utilisation de l’eau, 1991.

TABLEA

U 3 :

TO

TA

LIT

É D

ES

PR

ÉL

ÈV

EM

EN

TS

D’E

AU

* A

U Q

BE

C E

T A

U C

AN

AD

A (1

99

1)

Régions

Prélèvements totaux*

Pourcentage parU

tilisation par personne(en m

illions de m3)

rapport au Canada(en litres/jour)

Provinces de l’Atlantique

1 0496 %

1 209

Québec

3 49321 %

1 352

Ontario

5 39032 %

1 410

Provinces des Prairies4 196

25 %4 226

Colombie-Britannique

2 61016 %

2 415

Canada16 739

100 %1 596

* Exclut le thermo-électrique.

Source : Enquêtes et études d’Environnement Canada sur l’utilisation de l’eau, 1991.

divisent en trois catégories de consomm

ation, soit :à des fins résidentielles, à des fins com

merciales

et institutionnelles ou à des fins industrielles.C

omm

e on peut le voir dans cette section, leniveau global et le profil de la consom

mation

d’eau potable au Québec doivent certainem

ent êtrem

ieux documentés. Selon l’inform

ation disponible,le niveau global de consom

mation se situerait à

près de 800 litres par personne par jour (l/p/j), cequi est supérieur à la m

oyenne canadienne quiserait de l’ordre de 600 l/p/j.

Certainement, il s’agit là d’une situation qu’il

vaut la peine d’examiner avec attention. D

ans le casdu Q

uébec, cette situation pourrait être attribuable,en partie, au grand nom

bre d’entreprises fortesutilisatrices d’eau, en territoire m

unicipalisé,notam

ment dans la région de M

ontréal. Cette

situation reflète la structure économique du

Québec.

En ce qui a trait à la consomm

ation résidentielle,m

entionnons qu’elle est difficile à évaluer avecprécision. Toutefois, la consom

mation observée

au Québec se situerait aux environs de 400 l/p/j,

comparativem

ent à la moyenne canadienne qui,

elle, serait de l’ordre de 350l/p/j. D

e plus, laconsom

mation québécoise s’inscrirait, de façon

normale dans le cadre général de la consom

mation

observée en Am

érique du Nord. En effet, la

consomm

ation des États-Unis, à ce chapitre, est

évaluée à 425 l/p/j. À l’opposé, l’Europe affiche

des niveaux de consomm

ation plus bas. Ainsi, la

consomm

ation résidentielle moyenne au Royaum

e-U

ni et en France est respectivement de l’ordre de

200 l/p/j et de 150 l/p/j.

Par ailleurs, une des meilleures façons de m

ettreen perspective la consom

mation résidentielle au

Québec est de com

parer certaines villes du Québec

avec d’autres villes canadiennes. On peut constater,

à l’examen du tableau 5, que la consom

mation

résidentielle à Montréal serait inférieure à la

moyenne canadienne. Toronto, pour sa part, se

démarque de la m

oyenne canadienne avec uneconsom

mation m

oyenne de 171 l/p/j.Bien sûr, ces données doivent être interprétées

avec prudence, puisqu’elles peuvent recouvrir unensem

ble de réalités particulières. Ainsi, dans le

cas de villes comm

e Montréal, la consom

mation

résidentielle peut s’expliquer par différentsfacteurs, l’un d’eux étant certainem

ent la naturedu patrim

oine bâti (logements m

ultiples contrelogem

ents unifamiliaux). D

e plus, au delà desfacteurs particuliers qui peuvent expliquer leniveau de consom

mation résidentielle dans

chacune des municipalités, les inform

ationsd

ispon

ibles cond

uisen

t à conclu

re que la

consomm

ation résidentielle est essentiellement

de nature structurelle (douche, lessive, toilette).

17

SY

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G

ES

TI

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E

L’

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UA

U

QU

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1

TABLEA

U 4 :

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DE

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ILIS

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ION

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D’E

AU

PO

TA

BL

EP

AR

LE

S M

UN

ICIP

AL

ITÉ

S A

U C

AN

AD

A (1

99

1)

Régions

Utilisation totale

Pourcentage parU

tilisation par personne(en m

illions de m3/an)

rapport au Canada (en litres/jour)

Provinces de l’Atlantique

4297 %

494

Québec

2 05233 %

794

Ontario

2 00032 %

522

Provinces des Prairies825

13 %475

Colombie-Britannique

84114 %

677

Canada6 147

—599

Source :Données estim

ées par le ministère de l’Environnem

ent et de la Faune à partir de : Base de données d’Environnement Canada sur l’utilisation

de l’eau par les municipalités, 1991.

Cette constatation ne doit pas, cependant, nousconduire à m

inimiser l’utilité ou la pertinence de

mesures d’économ

ie d’eau potable, qui pourraientfavoriser éventuellem

ent une meilleure gestion

de la demande et entraîner une dim

inution ducoût des im

mobilisations et de l’exploitation de

l’équipement.

1.4

Co

nc

lu

si

on

s g

én

ér

al

es

et

qu

es

ti

on

s

L’eau est un bien comm

un. Nos lois donnent à

chaque personne le droit d’en faire usage, sauf dansle cas notable de l’eau souterraine généralem

entliée à la propriété du sol. Par ailleurs, que l’onparle d’eaux de surface ou d’eaux souterraines, nosréserves sont abondantes. Enfin, lorsque nouscom

parons la qualité de nos rivières et du fleuveSaint-Laurent avec celle d’autres fleuves ailleursdans le m

onde, il est facile d’observer que, malgré

des problèmes locaux qu’il faut prendre en considé-

ration de manière appropriée, la situation où nous

nous trouvons est avantageuse.

Lorsque nous mesurons la quantité d’eau dont

nous faisons usage, nous constatons que nosprélèvem

ents totaux sont inférieurs à ceux de nospartenaires canadiens. Il n’en dem

eure pas moins

que le Québec consom

me d’im

portantes quantitésd’eau potable.

Les eaux de surfaceÀ

l’égard des eaux de surface, c’est la question dela qualité et non celle de la quantité qui retient

principalement notre attention. A

u cours des 25dernières années, nous avons observé une am

é-lioration de la qualité de l’eau dans les rivières.C

ette amélioration est largem

ent tributaire desefforts d’assainissem

ent des eaux municipales et

de la réduction marquée des rejets polluants qui

proviennent de source industrielle, notamm

entceux des entreprises des secteurs des pâtes etpapiers et de la m

étallurgie. Aujourd’hui, nous

somm

es amenés à nous préoccuper de la m

aîtrisedes apports diffus qui, pour une très large part,trouvent leur origine dans les activités agricoles.Pour profiter pleinem

ent des efforts accomplis

au cours des vingt dernières années, il convientd’accorder une attention toute particulière à cesecteur d’activité. À

ce sujet, on peut se demander :

•Q

uelles devraient être les priorités visées parune stratégie de dépollution des cours d’eau?

•Q

uels seraient les bénéfices auxquels il estpossible de s’attendre et quel serait le coûtacccep

table pou

r men

er à terme u

ne telle

démarche?

Les eaux souterrainesÀ

la suite de la consultation sur le projet depolitique relatif aux eaux souterraines, la tenue dusym

posium sera l’occasion de jeter un éclairage

complém

entaire sur le sujet, préalablement aux

décisions gouvernementales. Le Q

uébec disposed’eau souterraine en quantité. A

ctuellement, le

prélèvement total ne correspondrait qu’à 3 p. 100

de la recharge annuelle. Pour leur part, les eaux

18

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G

ES

TI

ON

D

E

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UA

U

QU

ÉB

EC

TABLEA

U 5 :

CO

NS

OM

MA

TIO

N D

’EA

U D

AN

S C

ER

TA

INE

S G

RA

ND

ES

VIL

LE

S D

U C

AN

AD

A

VillesConsom

mation

Consomm

ationPourcentage

totalerésidentielle

(résidentielle/totale)(en l/p/j)

(en l/p/j)

Montréal

1 287322

25 %

Vancouver788

47360 %

Québec

685411

60 %

Ottaw

a635

29246 %

Toronto569

17130 %

Source : EN

VIRO

NN

EMEN

TCA

NA

DA,N

ational Water U

se Database, 1994.

gérer les quantités prélevées d’eau souterraine?Le cas échéant, quelles seraient les différentesavenues ou m

odalités qui s’offriraient au gouver-nem

ent du Québec?

Nos eaux souterraines sont généralem

ent detrès bonne qualité. C

ependant, en raison de lafragilité des nappes phréatiques, serait-il opportunde prévoir, en plus des m

esures déjà existantes,certaines dispositions particulières visant àprévenir, avec une plus grande efficacité, lespossibilités de contam

ination?

19

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TI

ON

D

E

L’

EA

UA

U

QU

ÉB

EC

CH

AP

IT

RE

1

comm

erciales ne représentent que 0,08p. 100 du

prélèvement total. En dépit de cette abondance, il

convient de gérer avec prudence l’eau souterraine,com

pte tenu de ses caractéristiques particulières,notam

ment sa fragilité. Il faut noter égalem

ent quecette ressource peut faire l’objet d’une utilisationvariée, tantôt collective, tantôt privée, qui peutentraîner des conflits d’usage. D

e plus, de nom-

breuses collectivités dépendent de cette sourced’approvisionnem

ent.D

ans un tel contexte, serait-il souhaitable quele gouvernem

ent adopte des mesures destinées à

INTR

OD

UCTIO

N

Au fil de son évolution, le Q

uébec a mis

au point un encadrement des différents

usages de l’eau. Il a trouvé des solutionsconform

es à sa situation et aux difficultés éprou-vées. Les différents paliers de juridiction ontadopté les m

esures nécessaires au bon fonction-nem

ent de la société. C’est ainsi qu’en plus duCode civil du Q

uébec1, des lois et des règlem

entsencadrent les m

ultiples usages de l’eau. Ces lois etrèglem

ents de compétence provinciale, m

unicipaleou fédérale sont adm

inistrés par de nombreux

acteurs publics: m

inistères fédéraux et provin-ciaux, m

unicipalités, municipalités régionales

de comté (M

RC) et les comm

unautés urbaines.

2.1

La

l

ég

is

la

ti

on

2.1.1La juridiction québécoise

Le Québec a adopté un ensem

ble de lois, derèglem

ents et de politiques destinés à assurer laprotection et la gestion de la ressource eau. Cesdispositions reflètent les nom

breuses fonctionsde l’eau dans la société québécoise et font en sortequ’en m

ajorité, les activités pertinentes liées àl’eau sont encadrées. Elles sont parfois inclusesdans des régim

es particuliers comm

e les régimes

miniers et forestiers. L’État s’est assuré égalem

entque les m

unicipalités donnent accès à une eaupotable de qualité à l’ensem

ble des citoyens. Il afavorisé l’atteinte de ses objectifs d’accessibilité, dequalité et d’assainissem

ent des eaux, en participantfinancièrem

ent à la réfection et à la mise en place

des infrastructures. Il a défini un cadre de référence

pour l’exercice des responsabilités des munici-

palités en matière de gestion de l’eau.

On relève au m

oins neuf lois québécoises quicom

portent des dispositions ayant un effet surl’eau et sa gestion. Parm

i celles-ci, il faut retenir,notam

ment, la Loi sur la qualité de l’environnem

ent(L.Q

.E.) et la Loi sur le régime des eaux

(L.R.E.)qui sont décrites som

mairem

ent en annexe2.

2.1.2La juridiction m

unicipaleD

ans la plupart des cas, les services d’eaurelèvent des m

unicipalités qui sont propriétairesde la quasi-totalité des infrastructures liées à l’eaupotable et aux eaux usées. Les m

unicipalitésplanifient, financent, entretiennent et contrôlentla plupart des activités relatives à ces services.

LaLoi sur l’am

énagement et l’urbanism

e, leCode m

unicipal du Québec, la

Loi sur les citéset

les villes et les lois constitutives des comm

unautésurbaines com

portent toutes des dispositions quiperm

ettent aux autorités locales et régionales derépondre aux besoins locaux en eau

3.

Outre les attributions qui découlent de leurs

pouvoirs en matière d’urbanism

e et d’aménage-

ment du territoire, les m

unicipalités détiennentun ensem

ble de pouvoirs sur différents aspectsde la gestion de l’eau, notam

ment:

•en m

atière de consomm

ation :

-le financem

ent, l’installation et l’administra-

tion de l’équipement nécessaire pour recueillir

et distribuer l’eau de consomm

ation sur leurterritoire ou dans un rayon de près de 50 kmà l’extérieur de celui-ci;

21

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2

UN

ENCA

DR

EMEN

T AD

APTÉ

AU

X PA

RTICU

LAR

ITÉS ET AU

X U

SAG

ES

1.Voir en introduction du chapitre prem

ier, le statut juridique de l’eau.2.

Voir l’annexe 1 : Diverses dispositions législatives sur l’eau.

3.Pour connaître les pouvoirs, en m

atière de gestion de l’eau, des municipalités en territoire visé par la Convention de la Baie-Jam

es, il faut sereporter aux lois particulières des m

unicipalités de ce territoire.

•en m

atière de protection contre la pollutiondes eaux :-

la prévention de la contamination des eaux;

-le contrôle du rejet de déchets dans les eaux;

•en m

atière de collecte d’égouts et de traitement

d’eaux usées :-

le financement, l’installation et l’adm

inistra-tion d’équipem

ent et, notamm

ent dans le casde la C

omm

unauté urbaine de Montréal

(CU

M), le contrôle des rejets dans cet équi-

pement;

-l’application du règlem

ent sur l’évacuation etle traitem

ent des eaux usées des résidencesisolées.

Les municipalités peuvent aussi intervenir afin

de réglementer, à des fins de sécurité, les plages

publiques et les piscines privées ou publiques.Certaines dispositions des lois m

unicipales leurperm

ettent de s’assurer de l’entretien des coursd’eau m

unicipaux. De plus, les m

unicipalités ontle pouvoir de faire des travaux pour am

éliorer laqualité du m

ilieu aquatique et pour favoriserl’accès à ce m

ilieu. Enfin, elles peuvent faire destravaux d’endiguem

ent dans le but d’éviter lesinondations.

À certaines conditions, les m

unicipalités gèrentleurs services d’eau potable et d’eaux usées surla base d’ententes interm

unicipales. Entre autreschoses, elles peuvent confier la gestion de leursservices d’eau à une régie interm

unicipale pourfavoriser la m

ise en comm

un des services. Cesrégies sont investies des pouvoirs nécessairespour assum

er la gestion courante de services, telsque les achats, l’em

bauche du personnel, la prépa-ration des budgets et les em

prunts nécessairespour effectuer la m

ise en place de l’équipement

requis.

2.1.3La juridiction fédérale

En ce qui concerne l’action du gouvernement

fédéral, il faut signaler que plusieurs lois cana-diennes s’appliquent au dom

aine de l’eau4.

Com

me ressource ou entité territoriale ou,

encore, comm

e milieu de vie pour les espèces

qui l’habitent, l’eau est une réalité complexe dont

la gestion relève souvent de deux juridictions.D

e plus, il faut prendre en considération lecaractère frontalier de certains cours d’eau dontune partie du bassin versant se situe à l’extérieurdu Q

uébec. Le système G

rands Lacs–Saint-Laurenten est l’exem

ple le plus frappant. On peut aussi

citer les cas de la rivière des Outaouais, du lac

Champlain ou de la rivière Restigouche.

Des enjeux sont liés à ces aspects intergouver-

nementaux de la gestion de l’eau. Les principaux

sont les suivants :

•la propriété du dom

aine aquatique et, en parti-culier, du dom

aine marin;

•la gestion quantitative de l’eau dans le systèm

eG

rands Lacs–Saint-Laurent;

•la non-application à l’eau à l’état naturel desdispositions de l’A

ccord nord-américain de

libre-échange (ALEN

A);

•la com

pétence du gouvernement fédéral à établir

des normes sur l’exportation de l’eau;

•la com

pétence du gouvernement fédéral en

matière de gestion de la navigation;

•la com

pétence du gouvernement fédéral en

matière de gestion des pêches de la m

er et del’intérieur;

•la com

pétence du gouvernement fédéral en

matière de protection de l’environnem

ent.

L’application très large que le gouvernement

fédéral fait de ses pouvoirs en matière de protection

de l’environnement et de la faune, en particulier

dans le milieu aquatique, entraîne très souvent

des chevauchements de responsabilité entre les

deux ordres de gouvernement. Ces chevauche-

ments existent dans la plupart des activités liées

à l’eau, que ces activités s’adressent à la conser-vation des écosystèm

es ou à l’utilisation de l’eaucom

me ressource. Par ailleurs, chacun des deux

gouvern

emen

ts doit agir d

ans le cad

re des

22

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U

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EC

4. Voir l’annexe 1 : D

iverses dispositions législatives sur l’eau.

obligations issues des accords nord-américains.

Il faut signaler que l’imbrication des lois et

règlements des deux paliers de gouvernem

ent rendextrêm

ement com

plexe toute révision en profon-deur des règles fondam

entales encadrant la gestionde l’eau.

2.2

La

ge

stio

n d

es

se

rv

ice

sd

’ea

u a

u Q

be

c

La problématique des services d’eau est inti-

mem

ent liée à la dynamique de l’évolution de

l’urbanisation du Québec

5. L’effet combiné de la

forte croissance démographique et de la prospérité

économique qui ont suivi la D

euxième G

uerrem

ondiale a stimulé le développem

ent urbain etla construction résidentielle. Près de 80

p. 100 dela population du Q

uébec vit présentement dans les

villes. Par ailleurs, 82p. 100 du parc de logem

entsa été construit après 1945 et plus de 60

p. 100,après 1960.

La période allant du milieu des années 1960 à

nos jours a été particulièrement déterm

inantesur ce plan. Le phénom

ène de l’étalement urbain en

est la manifestation la plus évidente. Cet éclatem

entgéographique de la fonction urbaine a quelquefoisentraîné une sous-utilisation de l’équipem

ent etdes infrastructures qui existent dans des quartiersanciens et une augm

entation de la demande

d’infrastructures et d’équipement nouveaux

dans des quartiers périphériques caractérisés parde faibles densités de population. Par ailleurs, àl’heure actuelle, plusieurs centres-villes ont dessections de réseaux d’aqueduc et d’égouts deplus de 70 ans qui sont toujours en fonction.A

illeurs, la majeure partie des infrastructures a

moins de 35 ans et, parm

i celles-ci, une partiesignificative a m

oins de 25 ans.

2.2.1L’état des besoins etdes infrastructures

Les étapes de production et de distribution duservice servent généralem

ent à caractériser les

infrastructures liées aux services d’eau desm

unicipalités. Dans le cas de l’eau potable, ces

étapes comprennent l’alim

entation, le traitement

et la distribution et, dans le cas des eaux usées,elles font référence à la collecte et au traitem

ent.Com

me on pourra le constater dans les lignes qui

suivent, la population québécoise s’est dotée, aucours des années, d’un réseau de services d’eaucom

plet et à maturité. Ce réseau couvre chacune

des étapes de production et de distribution etrejoint la m

ajorité de la population. De plus, le

ministère de l’Environnem

ent et de la Faune duQ

uébec a rendu public, en avril dernier, un bilandont la conclusion précise que, globablem

ent,l’eau potable au Q

uébec est de bonne qualité(voir l’annexe 3).

L’alimentation et le traitem

entEnviron 80 p. 100 de la population québécoise

s’alimente en eau à partir des eaux de surface. Les

eaux souterraines, pour leur part, répondent auxbesoins de quelque 1,5

million de nos concitoyens.

Ici comm

e ailleurs, l’eau souterraine est consi-dérée généralem

ent comm

e étant de meilleure

qualité que l’eau de surface. Dans certains cas,

elle ne requiert aucun traitement, ou ne nécessite

qu’une simple chloration. A

u contraire, l’eau desurface doit généralem

ent faire l’objet d’untraitem

ent plus ou moins com

plet selon lescaractéristiques de la source d’eau. C

omm

e onpeut le voir au tableau 6, les ouvrages liés autraitem

ent de l’eau potable peuvent être regroupésen trois catégories : les postes de chloration, lesusines com

prenant une filière complète et les

usines qui utilisent un procédé de traitement

autre que la chloration ou la filière complète.

Plus de 5,5 millions de personnes sont desservies

actuellement par 505 postes ou usines de traitem

entde l’eau, soit 76

p. 100 de la population du Québec.

Par ailleurs, on observe que plus de 900 petitsréseaux d’aqueduc publics et privés, alim

entantquelque 540

000personnes en eau potable, ne

23

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AP

IT

RE

1

5. On trouvera, à l’annexe 2, de l’inform

ation sur les dépenses en imm

obilisations des municipalités.

disposent d’aucun système de traitem

ent. À cela

s’ajoute un grand nombre de puits individuels

qui desservent environ 720000 personnes.

L’âge moyen des infrastructures d’alim

entationet de traitem

ent de l’eau potable varie consi-dérablem

ent d’une municipalité à l’autre. D

esm

odification

s imp

ortantes son

t effectuées

régulièrement à cet équipem

ent pour agrandir ouconstruire une nouvelle usine, pour am

éliorerle

traitement ou, encore, pour réparer ou m

aintenir lastation en bon état de fonctionner. Les m

unici-palités sont enclines à faire un très bon suivi deleur équipem

ent d’alimentation et de traitem

ent eneau potable, et ce, par souci de protection de lasanté publique. En outre, notons que, généralem

ent,les usines ne fonctionnent pas au m

aximum

deleur capacité.

La distributionEn 1994, on com

ptait 1 148 réseaux d’aqueducrépartis dans plus de 1

000 municipalités. Les

résultats d’une enquête faite par l’Institut nationalde la recherche scientifique (IN

RS) auprès de 177m

unicipalités révèlent que 65p.100 des conduites

de distribution de l’eau potable dans ces munici-

palités ont moins de 35 ans, et 34 p. 100 des

conduites, moins de 20 ans. Par ailleurs, 16 p. 100

des conduites ont plus de 50 ans6. Les conduites

les plus anciennes se trouvent généralement

dans les quartiers centraux des villes les pluspopuleuses.

Une partie im

portante de ces conduites, soit47 p. 100, est en fonte grise; ce m

atériau n’estplus utilisé depuis les années 1970. Les conduitesinstallées entre 1976 et 1996 sont, principale-m

ent, en fonte ductile et en chlorure de polyvinyle(CPV

).

La détérioration des conduites n’est pas liéeuniquem

ent à l’âge de ces dernières. Elle est sur-tout fonction d’un ensem

ble de facteurs dont lem

atériau des conduites, le mode de construction

et la nature du sol. C’est ainsi que les plus hautstaux de bris sont observés sur des conduites enfonte grise et en fonte ductile installées entre 1945et 1975, et non sur les conduites les plus anciennes.La part des réseaux où la fréquence de bris estélevée se situe aux environs de 12 p. 100.

24

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TABLEA

U 6 :

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ME

NT

DE

L’EA

U P

OT

AB

LE

AU

QU

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EC

(19

94

)

Types de traitement

Nom

brePopulation

Nature du

d’ouvragesdesservie

traitement

Postes de chloration300

900 000A

ddition de chlore

Usines de traitem

ent comprenant

Coagulation, décantation,une filière com

plète107

2 600 000filtration, désinfection

Usines à procédé de traitem

ent autreque la chloration et la filière com

plète98

2 000 000Com

binaison de traitements

Réseaux sans traitement

914*540 000

Aucun

Puits individuels**n. d.

720 000A

ucun

Autres sources

n. d.440 000

Aucun

*Com

prend 472 réseaux publics et 442 petits réseaux privés.

**O

n parle généralement d’un total approxim

atif de 300 000 puits.

Source : MIN

ISTÈRED

EL’ EN

VIRO

NN

EMEN

TET

DE

LAFA

UN

E.

6.IN

RS-Urbanisation.Évaluation des besoins des m

unicipalités québécoises en réfection et construction d’infrastructures d’eaux, (version provisoire),juillet 1997.

En majorité, les m

unicipalités inspectent leursréseaux pour en connaître l’état. Toutefois, onconstate que peu de m

unicipalités possèdent uninventaire com

plet associé à un diagnostic de leurréseau. Cette situation rend plus difficile l’éva-luation des besoins futurs en im

mobilisations.

Les programm

es d’inspection visent généralement

à vérifier le bon fonctionnement des ouvrages sans

en évaluer le rendement.

Il faut noter également que près de 500 m

unici-palités ne disposent pas d’un réseau de distributiond’eau potable parce qu’elles sont de trop petitestailles ou qu’elles couvrent un grand territoire.

2.2.2Les eaux usées

Les eaux usées de près de 92p. 100 de la

population du Québec, répartie dans plus de

900m

un

icipalités, son

t collectées par d

esréseaux d’égouts. Toutefois, ces réseaux ne sontpas tous raccordés à une station d’épuration et,dans un certain nom

bre de municipalités, ne

desservent pas l’ensemble du territoire.

La collecteL’enquête m

enée par l’INRS perm

et de constaterque les réseaux d’égouts des m

unicipalités quiont répondu aux questionnaires sont relativem

entjeunes. En effet, 71

p.100 des conduites ont 35ans et m

oins. La plus grande part des conduites(39

p.100) a été installée entre 1976 et 1996. Parailleurs, les conduites installées avant 1945représentent 12 p. 100 de l’inventaire. Les prin-cipaux m

atériaux des conduites d’égouts sont lebéton, le béton arm

é et, dans une moindre m

esure,le CPV.

Dans l’ensem

ble, les conduites d’eaux uséesfonctionnent bien et sem

blent en bon état.Toutefois, on constate que 2 p. 100 de la longueurtotale des réseaux présentent des problèm

es derefoulem

ent et 4 p. 100 des problèmes d’infiltration

jugés intolérables par le personnel responsablede l’entretien des réseaux. C

es problèmes se

trouvent en plus forte proportion dans lesconduites de plus de 50 ans.

Enfin, mentionnons que près du tiers des m

uni-cipalités

du Québec, soit 496, ne sont pas dotées

d’un réseau de collecte des égouts. Dans la m

ajoritédes cas, des installations septiques individuellespeuvent être une alternative plus économ

ique àl’im

plantation de réseaux d’égouts collectifs.

Le traitement

L’assainissement des eaux usées au Q

uébec estune préoccupation relativem

ent récente. Lesprem

ières interventions significatives du gouver-nem

entdans ce domaine rem

ontent à 1961 avecla Régie d’épuration des eaux, laquelle a été suiviede la Régie des eaux du Q

uébec qui lui a succédéde 1965 à 1972. C’est l’adoption, en 1972, de laLoi sur la qualité de l’environnem

entqui a permis

de réglementer les rejets d’agents polluants dans

l’eau. Enfin, à la suite de l’instauration, en 1978,du Program

me d’assainissem

ent des eaux duQ

uébec (PAEQ

), l’assainissement des eaux

municipales s’est am

orcé sur une vaste échelle.

De plus, en 1995, pour com

pléter ses interven-tions en la m

atière, le gouvernement a instauré le

Programm

e d’assainissement des eaux m

unicipales(PA

DEM

), qui s’adresse à des municipalités de

petite taille ainsi qu’à une quarantaine de muni-

cipalités de taille plus importante qui n’ont pu

réaliser l’assainissement dans le cadre de PA

EQ.

Ainsi, à l’aube de l’an 2000, quelque 98

p. 100de la population du Q

uébec desservie par unréseau d’égouts verra ses eaux usées être traitées– alors qu’en 1978, le pourcentage n’était que de2

p. 100 –, ce qui placerait le Québec dans le

peloton de tête parmi les pays de l’O

CDE. Les

infrastructures mises en place à cette fin auront

nécessité des investissements globaux de 6 755

milliards de dollars, dont 5 872 m

illiards ensubventions du gouvernem

ent du Québec. Lorsque,

en décembre 1999, les travaux dans le cadre de

ces deux programm

es auront pris fin, environ 528stations d’épuration auront été m

ises en place.

Les investissements effectués dans le cadre du

volet urbain des programm

es PAEQ

et PAD

EMauront perm

is d’améliorer substantiellem

ent la

25

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AP

IT

RE

1

qualité des cours d’eau. Cependant, il faudra queles autorités publiques dem

eurent vigilantes dansle but de préserver les gains environnem

entauxréalisés, en s’assurant, notam

ment, de la pérennité

de l’équipement.

2.2.3Les dépenses d’im

mobilisations

L’évolution des dépenses des municipalités en

matière d’im

mobilisations est bien connue. O

npeut donc en dégager les grands traits. Il estpossible aussi d’ém

ettre certaines hypothèsesqu

ant à l’évolu

tion p

robable des d

épen

sesd’im

mobilisations pour les prochaines années.

Au cours des dix dernières années, les dépenses

totales des municipalités en im

mobilisations

représentaient, en moyenne, un m

ontant annuelde 1, 5 m

illiard de dollars en incluant les dépensesdévolues aux routes, aux bâtim

ents et à l’équipe-m

ent. Par ailleurs, comm

e le montre le graphique 7,

l’ensemble des m

unicipalités a investi plus de

480 millions de dollars par année, en m

oyenne,pour se doter d’infrastructures liées aux servicesd’eau ou, encore, pour procéder à la réfectiond’ouvrages déjà existants.

De m

anière plus générale, on constate que lesdépenses en im

mobilisations des m

unicipalitésont augm

enté entre 1986 et 1990, pour connaîtreune baisse significative en 1991 et 1992; cettedim

inution suit généralement la courbe à la baisse

des dépenses totales en imm

obilisations desm

unicipalités. Puis, les dépenses se sont accruesde nouveau en 1994, 1995 et 1996, à cause destravaux exécutés dans le cadre du program

me

Travaux d’infrastructures Canada-Québec (TIC-Q

).

Dans l’ensem

ble des municipalités du Q

uébec,la proportion des dépenses en im

mobilisations

liées aux services d’eau représente près de32

p. 100 du total des dépenses totales annuellesen im

mobilisations. Par contre, com

me le m

ontrele

graphique 8, dans les 30 villes-centres des

26

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DU

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*

Millions $

1000

800

6000

1400

1200

1600

2000

1800

400

200

Aqueduc-égouts

Totales

19861987

19881989

19901991

19921993

19941995

* Ne tient pas com

pte des imm

obilisations réalisées par les comm

unautés urbaines.

Source : MIN

ISTÈRED

ESA

FFAIRES

MU

NICIPA

LES.

agglomérations du Q

uébec, en excluant la villede M

ontréal, cette proportion est de 26p. 100.

Cela s’expliquerait en partie par le fait que lesvilles-centres ont com

mencé plus tôt, générale-

ment, à se doter d’infrastructures d’eau et que les

dépenses des dix dernières années ont été moins

importantes, probablem

ent, que par le passé;deplus, ces dépenses auraient été orientées vers laréfection, plutôt que vers la construction.

2.2.4Les prévisions d’investissem

entsLes prévisions en ce qui concerne les investis-

sements nécessaires au cours des prochaines

années pour l’amélioration ou la réfection de

l’équipement lié aux services d’eau des m

unici-palités posent un certain nom

bre de difficultés.Seul un diagnostic com

plet au sujet des infrastruc-tures de chaque m

unicipalité permettrait d’obtenir

une évaluation détaillée de ces investissements.

Les données de la présente section sont tirées,d’une part, du rapport prélim

inaire à une étuderéalisée par l’Institut national de la recherchescientifique sur l’état des infrastructures et les

besoins en investissements des m

unicipalités,ainsi que, d’autre part, des états financiers desm

un

icipalités relatifs au

x imm

obilisations

réalisées, au cours des dix dernières années, enm

atière de services.

Les stations de traitement de l’eau

potable et les stations d’épuration des eaux usées

L’investissement qui pourrait être nécessaire

pour mettre en place un équipem

ent minim

al,en vue de chlorer les eaux de surface qui ne lesont pas, est évalué à 10

millions de dollars. Par

ailleurs, selon les évaluations fournies par lesm

unicipalités qui ont répondu au questionnairede l’IN

RS sur les besoins en infrastructures, desinvestissem

ents totaux de 330 millions de dollars

seraient nécessaires pour disposer d’installationsappropriées et satisfaisantes pour le traitem

ent del’eau potable. En com

paraison, les imm

obilisationsréalisées par les m

unicipalités québécoises pourle traitem

ent de l’eau potable ont été de 50 à 80m

illions de dollars par année, durant les dix

27

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20%

15%

10%5%0%

35%

30%

40%

19861987

19881989

19901991

19921993

19941995

Villes centres*Total

* Excluant Montréal.

Source : MIN

ISTÈRED

ESA

FFAIRES

MU

NICIPA

LES.

dernières années. Si les imm

obilisations sem

aintiennent à ce rythme, elles devraient couvrir

les besoins pour ce type d’équipement.

Dans le cas des stations d’épuration des eaux

usées, notons que d’ici à l’an 2000, des dépensesen im

mobilisations totalisant 900 m

illions dedollars seront consenties pour le traitem

ent deseaux usées dans le cadre des program

mes PA

EQet PA

DEM

afin d’implanter de nouvelles stations

ou de terminer les travaux de construction en cours.

Par la suite, des efforts devront être consentis, defaçon raisonnable, afin d’assurer la pérennité del’équipem

ent en place.

Réseaux d’aqueduc et d’égoutsL’évalu

ation d

es besoins en

réfection d

esréseaux d’aqueduc et d’égouts com

porte certaineslim

ites, dont la difficulté de préciser la portiond

’un

réseau ayan

t besoin d

’être remp

lacée.L’évaluation a été faite en prenant com

me hypo-

thèse le remplacem

ent, sur une période de cinqans, des conduites où la fréquence de bris estqualifiée d’intolérable par les représentantsm

unicipaux et sur une période de dix ans, et desconduites en fonte grise installées entre 1945 et1975 dont l’état est jugé tolérable.

À partir de ces données, l’IN

RS a élaboré diffé-rents scénarios dans le but d’évaluer les besoinsen im

mobilisations. Fondés sur les techniques

déjà existantes, ces scénarios sont basés sur laréhabilitation des conduites ou sur leur rem

pla-cem

ent complet. A

insi, en projetant à l’ensemble

des municipalités les résultats obtenus, selon

qu’on réhabilite ou remplace les infrastructures,

l’évaluation des besoins en imm

obilisationspourrait se situer entre 3,6 et 9 m

illiards de dollarspour l’ensem

ble du Québec, à l’exception de

Montréal. Ces im

mobilisations pourraient être

réalisées sur une période de quinze à vingt ans.

En comparaison, les m

unicipalités du Québec

ont réalisé des imm

obilisations au coût de 3,5m

illiards de dollars durant les dix dernières

années, soit de 345 millions de dollars par année

en moyenne, pour les réseaux d’aqueduc et

d’égouts. En maintenant un rythm

e comparable

d’investissements, les m

unicipalités devraientêtre en

mesu

re de satisfaire au

x besoins en

imm

obilisations pour le remplacem

ent desinfrastructures puisque, sur une période de15 à 20 ans, elles investiraient une som

me de

5à 7 m

illiards de dollars.

2.2.5La gestion des services d’eau

Jusqu’au milieu du X

IXe

siècle, l’équipement

d’alimentation en eau potable au Q

uébec était lapropriété presque exclusive de particuliers oud’entreprises privées. Les problèm

es associés àl’urbanisation, au m

anque d’eau potable, auxépidém

ies et aux incendies amenèrent rapidem

entles m

unicipalités à assumer cette responsabilité.

Au cours du X

Xesiècle, ce sont généralem

ent lesm

unicipalités qui ont construit leurs propresréseaux d’aqueduc et d’égouts, de m

ême que les

usines de traitement d’eau potable nécessaires

pour répondre à la demande de la population

grandissante.

Ainsi, dans la plupart des cas, les services d’eau

relèvent des municipalités qui sont propriétaires

de la quasi-totalité des infrastructures liées à l’eaupotable et aux eaux usées. Ce sont les m

unicipa-lités qui planifient, financent, entretiennent etcontrôlent la plupart des activités relatives à cesservices. Par ailleurs, quelques m

unicipalitésgèrentcertaines de ces activités inhérentes sur labase d’ententes interm

unicipales. Par exemple,

elles peuvent confier la gestion de leurs servicesd’eau à une régie interm

unicipale, favorisant ainsila m

ise en comm

un des services. Ainsi, sur les

quelque 120 régies intermunicipales créées à ce

jour, une quarantaine l’ont été dans le but deconstruire et d’exploiter de l’équipem

ent lié auxservices d’eau. Par ailleurs, on notera qu’en 1995,environ 300 m

unicipalités vendaient de l’eau àdes m

unicipalités voisines.

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De plus, il est à noter que les m

unicipalitéspeuvent faire appel à l’entreprise privée dans lagestion des services d’eau. A

insi, les firmes

d’ingénieurs-conseils participent souvent àl’élaboration

des étu

des tech

niqu

es et à laconfection des plans et devis des ouvrages. Ellespeuvent coordonner égalem

ent les appels d’offrespublics et l’accom

plissement des travaux exécutés

par des entrepreneurs ou en régie, c’est-à-dire parla m

unicipalité elle-mêm

e.

De m

ême, depuis une dizaine d’années, le

secteur privé participe davantage à l’exploitationde l’équipem

ent. C’est le cas, en particulier, desnouvelles stations d’épuration des eaux usées.D

ans les municipalités, la pratique usuelle à cet

égard est de signer des ententes sous forme de

contrats de services professionnels renouvelables.Il existerait actuellem

ent quelque 80 contrats dece genre qui desservent environ une centaine dem

unicipalités.

2.2.6La gestion financière de l’eau

En matière de gestion financière, les règles

exigent que les municipalités s’assurent d’obtenir

les crédits nécessaires pour pourvoir à l’ensemble

de leurs dépenses. Pour chaque exercice financier,elles doivent adopter un budget équilibré.

De façon générale, les revenus des m

unicipalitésproviennent de la taxe foncière. Toutefois, lorsquedes dépenses sont faites dans un but précis,com

me dans le cas des services d’eau, diverses

municipalités utilisent une taxe de service pour

pourvoir à ces dépenses.

Pour l’exercice financier 1995, les municipalités

du Québec ont com

ptabilisé des dépenses directestotales d’un peu plus de 540 m

illions de dollarspour les différents services liés à l’eau potable etaux eaux usées. Par ailleurs, elles ont encaissé, àce chapitre, des recettes de l’ordre de 578 m

illionsde dollars. Toutefois, on ne peut pas conclured

’emblée qu

e les revenu

s de la ven

te d’eau

couvrent les dépenses. En effet, les dépenses

relatives au service de la dette, aux frais d’adminis-

tration et aux services connexes, tels que l’entretiendu réseau, ne sont pas toutes com

ptabilisées à cem

ême poste budgétaire par les m

unicipalités. Ilserait donc pertinent de m

ieux connaître le prix derevient de l’eau dans les différentes m

unicipalités.

En ce qui a trait aux modes de tarification utilisés

par les municipalités pour les services d’eau, ils

peuvent être regroupés en deux grandes catégoriesselon qu’ils s’appliquent ou non à la consom

mation

réelle du service en question.

La première catégorie de tarification, dite

forfaitaire, consiste à imposer des frais fixes pour

chacune des périodes de facturation, sans tenircom

pte de la consomm

ation réelle de l’usager.La deuxièm

e catégorie est basée sur la consom-

mation

: elle établit un lien direct entre le niveaud’utilisation du service et le prix à payer.

Les municipalités déterm

inent généralement

les tarifs forfaitaires, qui sont le plus largement

utilisés, en tenant compte du coût total du service

offert et, dans certains cas, de la consomm

ationprévue. Les frais établis peuvent varier en fonctiondes catégories d’utilisateurs (industriels, com

mer-

ciaux, institutionnels, résidentiels).

Quant à la tarification selon la consom

mation,

relativement peu utilisée par les m

unicipalités,elle nécessite généralem

ent l’installation decom

pteurs. Les tarifs fixés par les municipalités

peuvent êtreunitaires, c’est-à-dire que le consom

-m

ateur paie un prix fixe pour chaque unité d’eauutilisée ou, encore,progressifs, en ce sens qu’ilsaugm

entent par blocs successifs de consomm

ation.D

ans ce dernier type de tarification, les grandsconsom

mateurs d’eau sont incités à prendre des

mesures pour réduire leur consom

mation au

minim

um, afin d’éviter d’être facturés aux tarifs

plus élevés des blocs supérieurs. Comm

e cettecatégorie d’utilisateurs a une grande incidencesur l’envergure des réseaux, la tarification de typeprogressif peut contribuer à réduire sensiblem

ent ladem

ande et, conséquemm

ent, le coût de ces réseaux.

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1

Le prix de l’eauA

u Québec

7, près de 800 municipalités déclarent

des revenus particuliers pour les services d’eau(eau potable et eaux usées); en m

ajorité, elles ontdes taxes d’eau. Peu de m

unicipalités ont desrevenus basés sur la tarification. Par ailleurs, uncertain nom

bre de municipalités, parm

i lesquelleson retrouve M

ontréal, Québec et H

ull, n’ont pasde taxes de service ou de tarification associées àla consom

mation. D

ans ces villes, les servicesd’eau sont financés par la taxe foncière.

Un relevé effectué auprès des m

unicipalités lesplus populeuses du Q

uébec indique que les taxespour les services d’eau varient entre 75 et 325dollars par année et les tarifs entre 0,22 et 0,55 $par m

ètre cube, pour un tarif moyen de 0,38 $

par mètre cube. D

ans les municipalités où l’on

ne perçoit pas de taxes ou n’impose pas de tarif,

le coût de revient de l’eau est estimé entre 0,30 et

0,44 $ par mètre cube. À

Montréal, ce prix est de

0,30$ par m

ètre cube. Par ailleurs, en Ontario, le

coût moyen est de 0,86 $ du m

ètre cube alors que,dans l’ensem

ble du Canada, ce coût varie entre0,37 $ et 1,30 $ du m

ètre cube selon les provinces.

Dans les principaux pays d’Europe de l’O

uest,les prix des services d’eau diffèrent entre les pays,de m

ême qu’à l’intérieur d’un m

ême pays. Par

exemple, les prix pratiqués en France s’échelon-

nent de 0,70 $ à 9,48 $ par mètre cube, avec une

moyenne qui se situe autour de 3,00 $ par m

ètrecu

be. En

An

gleterre, les prix varien

t selondifférentes com

pagnies privées qui exercent leursactivités sur le territoire. D

ans ce pays, les prix sesituent entre 1,12 $ par m

ètre cube et 4,23 $ par

mètre cube; la facture m

oyenne par résidence estde 450 $. En Belgique, les prix varient de 0,55 $ à2,37 $ par m

ètre cube, avec un prix moyen de

2,00 $ par mètre cube. En A

llemagne, les prix

oscillent entre 1,13$ par m

ètre cube et 4,00 $par m

ètre cube.

Bien que ces chiffres doivent être interprétésavec prudence, com

pte tenu que les chiffrescités sont calculés avec des m

éthodes d’évaluationdifférentes, on constate que les taxes et tarifs pourles services d’eau au Q

uébec sont très nettement

inférieurs à ceux qui sont facturés ailleurs dans lem

onde. En fait, la population québécoise disposed’une eau potable de bonne qualité à un faible coût.

2.2.7Les services d’eau à M

ontréalLa question des services d’eau à M

ontréal8

revêt un intérêt particulier en raison de la taille decette m

unicipalité. Comm

e les autres municipalités

du Québec, la ville de M

ontréal dispose d’uneexpertise reconnue en m

atière de services d’eau.Elle dessert en eau potable un peu plus de 20

p. 100de la population du Q

uébec, soit au-delà de1,5 m

illion de personnes réparties dans seizem

unicipalités.

L’alimentation et le traitem

entM

ontréal dispose d’une eau potable de trèsbonne qualité. Elle puise son eau dans le fleuveSaint-Laurent à environ 600 m

ètres de la rive, enam

ont des rapides de Lachine. Construite en 1951,la prise d’eau a une capacité de 2,16 m

illions dem

ètres cubes par jour. Durant la période d’étiage,

cette dernière fonctionne en atteignant presque leseuil critique.

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7.Ces données sont tirées des docum

ents suivants :-

BernardBA

RRAQ

UÉ. « Les politiques de l’eau en Europe », La D

écouverte, Paris, 1995, 301 p. Les valeurs en francs de 1995 ont été convertiesen dollars de 1995 par un facteur de 0,2754. Toutefois, il faut garder en tête que ce facteur se situe aujourd’hui à environ 0,25.

-Pierre J. H

AM

ELet A

lain STERCK.A

nalyse comparative de la gestion de l’eau dans divers pays, 85 p. Ces valeurs reflètent le prix de l’eau potable

et l’assainissement pour différentes années. Tous les prix ont été convertis en dollars de 1996.

-« G

rande Bretagne, le royaume des privatisations », Revue de la G

énérale des Eaux, 1995. Les valeurs en francs de 1995 ont été convertiesen dollars de 1995 par un facteur de 0,2754. Toutefois, il faut garder en tête que ce facteur se situe aujourd’hui à environ 0,25. Ces valeursincluent l’eau potable et l’assainissem

ent.-

La valeur de l’eau, Environnement Canada (Bulletin), septem

bre 1992. Ces valeurs reflètent le prix de l’eau en 1989. À des fins de com

paraison,les dollars

de 1989 ont été convertis en dollars de 1996. Ces montants ne com

prennent pas le coût d’assainissement.

8.Les données utilisées dans la présente section proviennent principalem

ent du Livre vert sur la gestion de l’eau à Montréal, M

ontréal, Ville deM

ontréal, 1996.

Depuis son point d’alim

entation, l’eau estachem

inée aux usines de traitement A

twater et

Charles-J.-Des Baillets qui ont été m

ises respecti-vem

ent en exploitation en 1918 et 1978. Ces deuxusines sont généralem

ent en bon état. Ensemble,

elles produisent un peu plus de 647 millions de

mètres cubes d’eau potable par an, ce qui repré-

sente une production quotidienne moyenne de

1,77 million de m

ètres cubes d’eau; leur capacitéest respectivem

ent de 1,36 et de 1,13m

illion dem

ètres cubes par jour. Pour sa part, la vente d’eauaux m

unicipalités desservies par la Ville représenteprès de 179 m

illions de mètres cubes, soit 28 p. 100

de la production totale. À l’heure actuelle, les deux

usines de traitement d’eau potable de M

ontréalont une capacité plus élevée que la dem

ande.

La distributionM

ontréal est propriétaire de son réseaud’aqueduc, ainsi que de ceux des m

unicipalitésde C

ôte-Saint-Luc, Montréal-Est, O

utremont,

Ville-Saint-Pierre et W

estmount. C

e réseaucom

prend 400 km de conduites principales et

2300 km

de conduites secondaires. Près de12

p. 100 des conduites principales seraient âgéesde plus de 80 ans, alors que 40

p. 100 de ces mêm

esconduites auraient plus de 50 ans. D

e mêm

e, prèsde 25

p. 100 des conduites secondaires auraientplus de 80 ans et au m

oins 50p. 100, plus de 50 ans.

De façon générale, le réseau d’aqueduc de M

ontréalest plus âgé que la m

oyenne des réseaux des autresm

unicipalités du Québec. Toutefois, il faut signaler

que les sections de réseau où l’on constate le plusde bris ont été construites entre 1950 et 1959, justeaprès la D

euxième G

uerre mondiale.

À M

ontréal, la consomm

ation moyenne totale

d’eau potable dépasse 1000 litres par jour par

usager selon le Livre vert sur la gestion de l’eauà M

ontréal, ce qui est supérieur de 31p. 100 à la

consomm

ation moyenne estim

ée d’eau potableau Q

uébec. Cet écart important sem

ble être lié àdifférentes causes, notam

ment à la présence, sur

le territoire de Montréal, d’entreprises à forte

consomm

ation, de mêm

e qu’au niveau potentieldes fuites sur le réseau d’aqueduc. Q

uant à laconsom

mation résidentielle, elle serait de nature

nettement plus structurelle, com

me il en est fait

mention dans le chapitre prem

ier, et elle sesituerait sous la m

oyenne canadienne.

Les revenus et les dépensesToujours selon le Livre vert sur la gestion de

l’eau à Montréal, les frais liés aux services d’eau

potable de la Ville ont atteint, en 1995, plus de117 m

illions de dollars. Cette somm

e se divisaiten dépenses de fonctionnem

ent, d’entretien et defrais adm

inistratifs (plus de 60 millions de dollars)

et en frais liés au service de la dette (57 millions

de dollars). Par ailleurs, la Ville a entrepris unprocessus visant à m

ieux connaître le coût derevient de son eau potable, afin de com

ptabiliserla totalité des frais qui y sont rattachés, en ce quiconcerne, en particulier, les frais généraux et lesfrais qui découlent de certains services particuliers.

Le coût des services d’eau de Montréal est

soutenu, d’une part, par les revenus issus de la taxed’eau et de services des secteurs non résidentiels

9

et, d’autre part, par les revenus provenant de lavente d’eau aux m

unicipalités voisines. En 1995,ces revenus se sont élevés respectivem

ent à unpeu plus de 97 et 24 m

illions de dollars, pour untotal d’environ 120 m

illions de dollars. En prin-cipe, ces revenus devraient couvrir les dépensesrelatives à la distribution du service d’eau potable.

Les dépenses d’imm

obilisations et les besoins d’investissem

entsCom

me les autres m

unicipalités du Québec, la

Ville de M

ontréal a investi de façon constante,au cours des dix dernières années, dans sesinfrastructures liées à l’eau. Selon les états finan-ciers de la V

ille, ses dépenses d’imm

obilisationsont été, en m

oyenne, de 30 millions de dollars

par année, au cours des dix dernières années,dont un peu plus de 10

millions de dollars ont

été consacrés au traitement de l’eau potable et

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9. La taxe d’eau pour le secteur résidentiel a été abolie en 1987; cette dernière était alors de 60$ par logem

ent.

environ 20m

illions de dollars à la constructionet à la réfection des réseaux. Cet effort financierreprésente 14 p. 100 du total des im

mobilisations

moyennes sur la m

ême période.

Par ailleurs, en ce qui concerne les besoinsd’investissem

ents en matière d’infrastructures

d’eau, diverses estimations ont circulé au cours des

dernières années, situant les besoins d’investis-sem

ents à des niveaux très élevés. En 1994, la Villea réévalué ce niveau à 450

millions de dollars, sur

un horizon de dix ans, pour l’établir à un ordrede grandeur se situant entre 157 et 207 m

illionsde dollars, dans le cadre de son livre vert.

Comm

e on peut le constater, les variations en cequi concerne les prévisions des besoins d’inves-tissem

ents sont considérables. L’importance des

somm

es en cause aurait d’ailleurs motivé une

réflexion autour de la possibilité de privatiser leservice d’eau à M

ontréal.

Ainsi, dans le but d’obtenir un diagnostic plus

poussé sur l’état du réseau, la Ville a dem

andéqu’une étude soit faite au C

entre national derecherche scientifique (C

NR

S) et à l’Institutnational de la recherche scientifique (IN

RS), encollaboration avec le C

entre d’expertise et derecherche en infrastructures urbaines (CERIU

).Cette étude, dont les résultats seront disponiblesau cours de l’autom

ne 1997, devrait permettre

d’évaluer l’état des infrastructures et de fournirune estim

ation des besoins d’investissements au

cours des prochaines années.

Les eaux uséesLe réseau d’égouts de la Ville de M

ontréal estm

ajoritairement de type unitaire, c’est-à-dire qu’il

collecte, dans les mêm

es conduites, les eaux uséeset une partie des eaux de pluie. Il com

prendenviron 2

500 km de conduites et draine 60

p. 100de la superficie du territoire de l’île de M

ontréal.La V

ille n’a pas encore colligé l’ensemble de

l’information relative à l’âge de ces conduites,

mais tout porte à croire que les réseaux d’égouts

ont été construits en mêm

e temps que les réseaux

de distribution de l’eau.

Les eaux usées de la Ville sont traitées à la

station d’épuration de la Comm

unauté urbaine deM

ontréal (CU

M). D

e type physico-chimique,

cette station a été mise en exploitation en 1988.

Conçue pour traiter un débit moyen journalier

de 2,8 millions de m

ètres cubes, elle en traiteactuellem

ent 2,1m

illions. L’usine est en bon étatet son rendem

ent est considéré comm

e trèssatisfaisant.

2.3

La

ge

st

io

n p

ar

ba

ss

in

ve

rs

an

t

2.3.1U

ne approche fondée surdes besoins

Afin de fonctionner harm

onieusement, toutes

les sociétés ont besoin d’eau pour répondre auxbesoins de la population et des entreprises, aussibien que pour satisfaire à des fins agricoles.Selon la rareté ou l’abondance d’eau ainsi que laproxim

ité ou l’éloignement des sources d’appro-

visionnement, chaque État a dû com

poser avec sonenvironnem

ent et mettre en place, le cas échéant,

un modèle de gestion adapté à sa situation et à ses

besoins.

Historiquem

ent, le concept de gestion de l’eauvisait d’abord à prendre en considération levolum

e d’eau disponible. Le gestionnaire était unexploitant qui s’assurait que les usagers avaientaccès à la ressource en tout tem

ps et en quantitésuffisante.

Graduellem

ent, avec l’intensification desactivités hum

aines, des usages plus variés sontapparus. Les sources de contam

ination se sontintensifiées et la capacité de récupération naturelledes cours d’eau fournissant une eau de bonnequalité a dim

inué. La gestion de l’eau est devenuede plus en plus com

plexe, alors mêm

e que ledéveloppem

ent durable s’est imposé com

me une

valeur sociale importante.

Les administrations en cause doivent s’adapter

à ces nouvelles réalités. Différents m

odèles degestion et d’adm

inistration sont mis en place.

Bien sûr, la situation de rareté ou d’abondance

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est déterminante. Là où l’eau est rare, l’État

intervient de manière plus déterm

inante, et ce,depuis longtem

ps. En situation d’abondance, lerôle de l’État est m

oins accentué.

Diverses expériences à l’extérieur du Q

uébecindiquent que plusieurs pays occidentaux ontrecours à différents degrés de gestion par bassinversant. À

cette fin, des institutions spécifiquement

consacrées à la gestion de l’eau ont pu être mises

en place. C’est le cas, notamm

ent, de pays comm

ela France ou l’A

ngleterre qui ont mis sur pied,

par voie législative, des entités ayant des respon-sabilités étendues en m

atière de gestion de l’eau.D

’autres, comm

e les États-Unis ou, encore, la

province de l’Ontario, pratiquent une gestion

par bassin versant de façon plus limitée. Enfin,

mentionnons que d’autres États, com

me le

Portugal, l’Italie et la Grèce, s’interrogent sur la

nécessité d’implanter la gestion de l’eau par bassin

versant dans le but d’améliorer leur situation.

Pour assurer une protection appropriée de laressource eau, les États ont choisi des chem

insdifférents, lesquels reflètent non seulem

ent lesconditions particulières de la ressource, m

aiségalem

ent l’histoire, la culture et l’organisationpolitique et juridique de chacun d’entre eux.

En fait, bien qu’il soit intéressant de se penchersur les expériences étrangères afin d’en tirer lesenseignem

ents appropriés, il ne semble pas exister

de modèles de gestion directem

ent transposablesà la situation québécoise, puisque ceux-ci répon-dent à une dynam

ique locale bien identifiée.

2.3.2La situation du Q

uébecSi certains États ont m

is sur pied différentsm

odes de gestion de la ressource, ceux-ci visenttoujours à apporter une solution concrète à desproblèm

es précis vécus par la population. C’est

ainsi qu

e, selon l’en

vergure d

e la difficu

ltééprouvée, les solutions adoptées sont plus oum

oins contraignantes. On observe, cependant,

que, le plus souvent, la gestion par bassin versantrépond à un problèm

e de rareté de la ressource.En effet, la pression sur la ressource provenant

de disponibilités limitées et com

binées, danscertains cas, à un poids dém

ographique important,

peut exiger la mise en place de m

esures particu-lières de gestion de l’eau et de ses usages àl’échelle d’un bassin versant.

Le Québec, pour sa part, dispose d’eau en

quantité importante et de qualité généralem

entbonne, ce qui lui procure un atout stratégique detoute prem

ière valeur par rapport à d’autressociétés. En fait, l’état de l’eau sur son territoireperm

et au Québec d’assurer à sa population un

approvisionnement en eau à des fins m

ultipleset variées, à un coût très acceptable. D

e plus, laqualité et la quantité disponibles au Q

uébec ontété, et dem

eurent, un facteur non négligeable dedéveloppem

ent économique.

La situation de fait au Québec diffère donc de

celle d’autres États qui ont eu à adopter desm

esures de gestion de la ressource eau et de sesusages. Jusqu’à présent, la population du Q

uébeca été bien servie par l’encadrem

ent en place. On

peut se demander, cependant, si des approches

différentes permettraient d’am

éliorer sensiblement

la situation présente à l’égard de la qualité ou dela quantité d’eau au Q

uébec.

En ce sens, l’approche de gestion des eaux parbassin versant est une avenue possible qui, elle-m

ême, peut prendre plusieurs form

es. Elle neconstitue pas un m

odèle unique et uniforme de

gestion des eaux. À cet égard, on constate qu’il

existe déjà au Québec des initiatives qui ont été

entreprises sur certaines rivières en particulier.C

es initiatives poursuivent différents objectifsadaptés au contexte où elles se déroulent.

Ainsi, sans être exhaustif, on com

pte unevingtaine de rivières dotées d’une association oud’un com

ité de bassin, et ce, à l’exclusion de ceuxqui ont été créés dans la région du Saguenay à lasuite des pluies diluviennes de l’été 1996. À

titred’exem

ple, mentionnons la C

orporation degestion et de développem

ent du bassin de larivière Saint-M

aurice, la Société de conservation etd’am

énagement du bassin de la rivière Châteauguay,

la Corporation de gestion C

HA

RM

ES (rivières

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IT

RE

1

Magog et Saint-François), le C

omité d’assainis-

sement du bassin Saint-François, la Corporation de

restauration de la rivière Jacques-Cartier, le Comité

de protection de la rivière Ashuapm

ushuan, legroupe À

court d’eau (rivière L’Assom

ption). De

plus, sur le plan agricole, mentionnons, notam

-m

ent, les projets de gestion de l’eau par bassinversant de la rivière Boyer, du ruisseau Saint-Esprit,de la rivière Sainte-A

nne, du ruisseau Turmel et

du ruisseau Corbin.

En outre, d’autres propositions qui visent unegestion intégrée et globale des eaux du Q

uébeccirculent présentem

ent. Elles sont largement issues

du rapport du Com

ité de bassin de la rivièreChaudière (CO

BARIC), déposé en 1996. O

n serappellera qu’en 1992, le m

inistère de l’Environ-nem

ent et de la Faune (MEF) décidait de faire

démarrer un projet dont l’objectif était d’établir

un modèle québécois de gestion de l’eau à

l’échelle du bassin versant. Articulé autour de la

rivière Chaudière, le rapport déposé par le

CO

BA

RIC

proposait une approche de gestionfondée sur certains principes, notam

ment :

•acquérir une connaissance com

plète et à jour del’état des ressources en eau du bassin versant;

•prendre en considération l’interdépendancedes usages m

ultiples sur le territoire du bassinversant en pratiquant la concertation de tousles usagers;

•viser à préserver et à rétablir la santé desécosystèm

es;

•rendre les utilisateurs redevables quant à l’utili-sation ou à la détérioration de l’eau;

•viser l’autonom

ie financière et fonctionnellecom

plète;

•s’appuyer sur la participation de la populationdans la définition des grandes orientations degestion de l’eau.

Par ailleurs, le CO

BA

RIC

recomm

andait lacréation d’agences de l’eau. Il s’agirait d’organism

espublics dont la principale fonction serait de voirà la réalisation d’un schém

a directeur de l’eau età sa m

ise en œuvre. Essentiellem

ent, le schéma

directeur reposerait sur deux étapes. On procé-

derait d’abord à la confection d’un bilan de l’eau dubassin versant, de façon à établir un diagnostic,duquel découleraient les enjeux et les objectifs àpoursuivre. Ensuite, on élaborerait le schém

adirecteur en fonction des objectifs retenus. Leschém

a contiendrait un plan d’actions prioritairesqui viserait à hiérarchiser les usages tout enpoursuivant la dépollution, la prévention, larestauration et la m

ise en valeur du cours d’eau.Enfin, toujours selon la proposition du CO

BARIC,

le schéma pourrait avoir une valeur légale et

l’agence de l’eau verrait à en surveiller la mise

en application et le respect.

Le gouvernement a estim

é que le développement

de la connaissance devait être poussé davantage enrapport avec le m

odèle proposé par le COBA

RIC.C’est ainsi que le M

EF poursuit la mise en place

d’un projet pilote afin de préciser, dans le contextequébécois où la pression sur la ressource n’estpas un phénom

ène marqué, les incidences de ce

modèle de gestion intégré par bassin versant sur

la ressource et sur les usages. Plus particulièrement,

le projet pilote devrait produire, à titre illustratif,le contenu d’un schém

a directeur de l’eau.

2.4

Co

nc

lu

si

on

s g

én

ér

al

es

et

qu

es

ti

on

s

Au fil des ans, un ensem

ble de lois, de règle-m

ents, de politiques et de programm

es ont étéadoptés pour encadrer les différents usages del’eau. Le gouvernem

ent fédéral et le gouvernement

québécois appliquent certaines de ces lois.Cependant, ce sont les autorités locales qui gèrentles infrastructures nécessaires à l’approvision-nem

ent, au traitement, à la distribution et à

l’assainissement des eaux.

La gestion publique à l’échelle localeL’encadrem

ent qui touche toutes les facettesde la gestion de l’eau sem

ble adapté à notresituation et à notre m

ode de vie nord-américain.

Deux résultats sem

blent probants à cet égard :

•La population québécoise peut com

pter sur uneeau potable de qualité à un coût très avantageux

34

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L’

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U

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ÉB

EC

en comparaison du coût payé par les consom

ma-

teursde certains États voisins. La com

paraisonavantage encore plus le Q

uébec lorsqu’elle estfaite avec les États européens.

•En l’an 2000, les eaux usées de 98

p. 100 de lapopulation desservie par un réseau d’égoutsseront traitées, com

parativement à 2

p. 100 il ya vingt ans.

Ces résultats ont am

ené le gouvernement à

réaffirmer sa confiance dans la gestion publique

des services d’eau à l’échelle locale. D’une

manière générale, les m

unicipalités ont su faireen sorte que ce bien essentiel soit disponible enquantité, en qualité et à des prix convenables.L’expertise publique en m

atière de gestion desservices d’eau est reconnue. C

onséquemm

ent,sous l’angle de l’intérêt public, à savoir un avan-tage objectif et m

esurable pour la population, il n’yaurait présentem

ent aucun élément déterm

inanten faveur de m

odifications globales au cadre degestion actuel.

Le bilan largement positif de la gestion publique

de l’eau

à l’échelle locale n

e doit p

as nou

sem

pêcher de chercher à améliorer la gestion des

activités liées à l’alimentation, à la distribution et

à l’assainissement de l’eau. D

u point de vue dugouvernem

ent, c’est davantage par une meilleure

connaissance de certaines questions relatives aux

services d’eau, telles que le profil de la consom-

mation, le prix de revient de l’eau ou, encore,

l’état actuel et prévisible des infrastructures, quenous pourrons y parvenir. Partagez-vous cediagnostic?

La gestion par bassin versantJusqu’à présent, l’approche adoptée sem

ble avoirbien servi la population du Q

uébec. Cependant, ilest utile de noter que, pour répondre aux exigencesde leur situation, com

me la rareté ou la pression

sur la ressource, d’autres États ont adopté desapproches différentes au regard de la gestion dela ressource eau.

Parmi celles-ci, on trouve la gestion par bassin

versant. Compte tenu des usages que nous faisons

de l’eau

actuellem

ent, n

ous p

ouvon

s nou

sdem

ander si ce mode de gestion est adapté à la

situation québécoise. En quoi cette approchepourrait-elle am

éliorer, de façon notable, lasituation observée au Q

uébec, pour ce qui est dela quantité ou de la qualité de l’eau, et ce, à quelcoût? Le Q

uébec pourrait-il tirer parti des ensei-gnem

ents étrangers en matière de gestion par

bassin versant, notamm

ent en ce qui concerne larésolution des problèm

es globaux ou locaux, ladéfinition des objectifs poursuivis et la m

ise enœ

uvre des modalités?

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AP

IT

RE

1

INTR

OD

UCTIO

N

La consomm

ation pour l’industrie

Au

Qu

ébec, la grand

e disp

onibilité

d’eau

1a facilité le d

évelopp

emen

téconom

ique, dans la mesure où elle

a favorisé l’implantation d’entreprises pour

lesquelles cette ressource est primordiale. La

présence d’industries très importantes dans les

secteurs des pâtes et papiers, du pétrole, de lam

étallurgie primaire, de la chim

ie organique etinorganique et de l’agro-alim

entaire (notamm

entdes industries d’abattage, de la transform

ation dulait et de la pom

me de terre) contribue à accroître,

de façon importante, la vitalité économ

ique. Ellecontribue égalem

ent à accroître considérablement

la consomm

ation globale d’eau. Le MEF estim

equ’en 1994, ces industries

2ont consomm

é environ996 m

illions de mètres cubes d’eau. Sur ce total,

69 p. 100 sont attribuables au secteur des pâtes etpapiers, 21

p.100 au secteur de la métallurgie

primaire, tandis que les autres secteurs se partagent

le reste, soit 10 p. 100. De plus, sur le territoire

de la CUM

, 210 industries qui traitent la surfacedes produits m

anufacturés (peinture, chrome et

autres) auraient consomm

é 20,8 millions de m

ètrescubes d’eau en 1993.

La consomm

ation pour l’agricultureL’eau est égalem

ent nécessaire à la bonne marche

dusecteur agricole. En 1991, seulem

ent pour cesusages, les agriculteurs québécois consom

maient

environ 100 millions de m

ètres cubes d’eau parannée

3.

Ainsi, le Q

uébec consomm

erait moins d’eau à

des fins agricoles que les Prairies, la Colom

bie-Britannique et l’O

ntario. Ces régions consomm

entrespectivem

ent 3014

millions, 676 m

illions et186 m

illions de mètres cubes d’eau par année.

Mentionnons enfin que la consom

mation pour

les piscicu

ltures est égalem

ent im

portan

tepuisqu’elle s’élèverait, elle aussi, à quelque100 m

illions de mètres cubes d’eau par année.

L’utilisation de l’eau à des fins de production d’électricité

De m

ême qu

e la morp

hologie d

es bassins

versants des rivières québécoises, l’abondancede l’eau a favorisé le recours m

assif à la forcehydraulique à des fins de production d’électricité,en particulier au cours des vingt dernières années.En 1995, quelque 97,5

p. 100 de la productiontotale d’électricité était d’origine hydroélectrique,faisant du Q

uébec l’un des principaux produc-teurs d’hydroélectricité au m

onde. À elle seule,

Hydro-Q

uébec, avec ses 83 centrales réparties surle territoire québécois, a assuré, pour l’essentiel,les trois quarts (150,4 m

illiards de kWh) de la

production totale d’électricité, le reste de laproduction étant assuré par les producteurs privés.A

u 1erjanvier 1996, la puissance installée des

centrales hydroélectriques du Québec s’établissait

à 32 267 MW

, alors que le potentiel de base pouvantencore être am

énagé est évalué à 45 000 MW

. Laplupart des centrales de grande envergure sontpourvues de réservoirs, parfois très im

portants(près de 16

000km

2pour l’ensemble du com

plexeLa G

rande), ce qui permet, en raison de la gestion

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EC

CH

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IT

RE

3

UN

APPO

RT ÉCO

NO

MIQ

UE D

ÉTERM

INA

NT

1.O

n trouvera, à l’annexe 4, un bref document sur l’im

portance de l’eau pour les industries des ressources naturelles.2.

En excluant le territoire de la CUM

.3.

Source : EN

VIRO

NN

EMEN

TCA

NA

DA, 1991.

annuelle et intrannuelle, de maxim

aliser laproduction en fonction des besoins. L’industriede la production d’électricité au Q

uébec revêt uneim

portance économique considérable, tant par

les investissements et les em

plois directs qu’ellesoutient que par ses retom

bées indirectes (voirl’annexe 4).

L’exportation d’eauA

ujourd’hui, étant donné la qualité et la dispo-nibilité des eaux que l’on trouve dans les nappesd’eau souterraine du Q

uébec et en raison de ladem

ande grandissante pour de l’eau de bonnequalité, de plus en plus d’entreprises souhaitentexploiter les nappes d’eau souterraine du Q

uébec,en em

bouteillant les eaux qu’on y trouve pourles vendre sur les m

archés locaux et étrangers.D

e plus, la perspective d’un manque d’eau potable

dans plusieurs États, fait en sorte que l’idéed’exporter en vrac de l’eau traitée provenant deseaux de surface a souvent été évoquée au coursdes derniers m

ois. Pour faciliter les discussionssur ces deux sujets, certains renseignem

ents debase sont nécessaires.

3.1

L’e

xp

or

ta

ti

on

de

l’e

au

en

vr

ac

3.1.1La clientèle potentielle

Com

pte tenu du potentiel de marché dans le

monde, l’exportation d’eau en vrac représente

une activité économique qui, au prem

ier abord,pourrait offrir, selon certains avis, des perspectivesintéressantes. En effet, il existe sans doute unfort p

otentiel th

éorique en

ce qui con

cerne

l’exportation de l’eau en vrac. En 1990, selon laBanque m

ondiale, 26 pays regroupant 300 millions

d’individus étaient considérés comm

e pauvresen eau. Ce nom

bre va croître encore au cours desprochaines années à m

esure que la populationaugm

entera et que la désertification progres-sera

4.

Le Moyen-O

rient et l’Afrique du N

ord sontparm

i les plus touchés par le problème de pénurie

d’eau. En 1990, les ressources renouvelables eneau de ces territoires étaient inférieures à 1

500m

ètres cubes par habitant. Ce niveau est très

près des 1000

mètres cubes d’eau par habitant

considérés par les experts comm

e l’indicationd’un grave m

anque d’eau. La Banque m

ondialeprévoit que ces territoires, avec une disponibilitéen eau de 667 m

ètres cubes par habitant, aurontlargem

ent dépassé, en 2025, le seuil jugé critique.En com

paraison, l’ensemble des pays de la planète

devrait d

isposer d

e 4783

mètres cu

bes par

habitant, en 2025, par rapport à 7 685 mètres

cubes, en 1990.

Le tableau

7 nou

s perm

et d’observer qu

e,lorsqu’on analyse les besoins en eau à l’échelle dela planète, 69

p.100 de toute l’eau utilisée l’est àdes fins agricoles, 23 p. 100 à des fins industrielleset 8 p. 100 pour satisfaire les besoins dom

estiques.La part de l’agriculture atteint m

ême 80 p. 100

dans les pays du Moyen-O

rient et de l’Afrique du

Nord. L’agriculture exige, cependant, des quantités

colossales d’eau qui ne peuvent être importées

par les agriculteurs. En effet, le coût de transportde telles quantités d’eau serait sim

plement trop

exorbitant pour être viable sur le plan économique.

Bref, lorsqu’on pense à un marché de l’expor-

tation de l’eau en vrac, il faut écarter les besoins enagriculture et explorer du côté des usages indus-triels ou dom

estiques, ce qui limite d’autant les

débouchés potentiels. Mêm

e pour ces usages, eten dépit des besoins très im

portants des payspauvres en eau, il n’y a aujourd’hui aucun exem

pleconnu d’exportation de très grandes quantitésd’eau. D

ans ce contexte, il est très difficile d’évaluerla viabilité com

merciale de projets d’exportation

d’eau en vrac dans la mesure où il n’y a pas, actuel-

lement, de m

arché établi pour ce produit, d’autantplus qu’il existe déjà, pour plusieurs pays, unealternative connue à l’im

portation d’eau en vrac.

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4.Selon les prévisions actuelles, le nom

bre de pays pauvres devrait s’élever à 65 et compter 7 m

illiards d’individus, en 2025.

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RE

1

TABLEA

U 7 :

CO

NS

OM

MA

TIO

N D

’EA

U D

AN

S L

ES

PA

YS

DU

MO

YE

N-O

RIE

NT

ET

DE

L’A

FR

IQU

E D

U N

OR

D

Consomm

ation d’eauR

épartition des usages

Pays(en pourcentage des

Dom

estiqueIndustriel

Agricole

quantités disponibles*) (%

)(%

)(%

)

Algérie

1622

474

Bahreïnn. d.

6036

4

Égypte97

75

88

Iran39

49

87

Iraq43

35

92

Israël88

165

79

Jordanie87

296

65

Liban16

114

85

Libye404

1510

75

Malte

9276

816

Maroc

376

391

Om

an22

33

94

Qatar

17436

2638

Arabie saoudite

10645

514

Syrie61

710

83

Tunisie53

137

80

Émirats arabes unis

14011

980

Yém

en136

52

93

Total51

67

87

Afrique

37

588

Asie

156

886

Monde

88

2369

*Les quantités disponibles sont m

esurées en fonction de l’apport annuel en eau de surface et en eau souterraine. Pour répondre à un déficit eneau, certains pays produisent de l’eau douce par désalinisation. C

ela explique pourquoi certains pays comm

e l’Arabie saoudite affichent

une consomm

ation qui dépasse les quantités disponibles (plus de 100 p. 100).

Source : BA

NQ

UE

MO

ND

IALE.

•d’autres régions ou pays, égalem

ent très bienpourvus en eau, sont situés beaucoup plusprès que le Q

uébec de certains marchés jugés

prometteurs (M

oyen-Orient, A

frique du Nord,

Côte Ouest des États-U

nis), ce qui leur donneraitun avantage com

paratif important si un tel

marché devait se développer. A

insi, la Californie,qui connaît des problèm

es importants d’approvi-

sionnement en eau, pourrait être desservie à bien

meilleur coût par la Colom

bie-Britannique oul’A

laska que par le Québec;

•si le financem

ent n’est pas problématique, les

pays pauvres en eau vont toujours préférer, àprix égal ou m

ême légèrem

ent supérieur, unesolution dom

estique à une dépendance accruevis à vis de l’étranger. L’im

portance stratégiquede l’eau pour leur sécurité nationale ne laisseguère de doute à cet égard.

L’illustration d’un cas hypothétiqueSi on utilisait le transport par bateau, il en

coûterait un minim

um de l’ordre de 3,00 $ par

1000litres pour alim

enter, en eau potable, uneville de la taille de Q

uébec, qui consomm

eannuellem

ent environ 100 milliards de litres

d’eau5. Ce seuil de rentabilité est plus élevé que

le coût de désalinisation. La Banque m

ondialeestim

e que ce coût se situe entre 1,40$ et 2,10 $

par 1000 litres. De plus, ce m

ontant de 3,00 $ par1 000 litres est un prix plancher

dans la mesure

où :

•les frais de préparation et de transport im

putésont été calculés en fonction d’une exportationvers le G

olfe du Mexique, une région située assez

près de nous. Évidemm

ent, il en coûterait pluscher pour desservir des m

archés plus éloignéscom

me ceux du M

oyen-Orient et de l’A

frique duN

ord ou, encore, de la Côte Ouest am

éricaine;

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5.Ce coût est basé sur les frais afférents à la construction et à l’exploitation d’une flotte de 25 navires de 200 m

illions de litres dédiée au transportde l’eau en vrac. L’usage de bateaux déjà existants n’a pas été retenu dans la m

esure où cela suppose d’adapter les réservoirs des bateaux aum

oyen de mem

branes protectrices construites expressément à cette fin pour garantir la qualité de l’eau. O

r, il ne se fait actuellement aucun

transport par bateau utilisant le système de m

embranes protectrices.

3.1.2L’alternative à l’im

portationd’eau en vrac

Parmi les pays qui m

anquent d’eau douce,certains désalinisent de l’eau de m

er pour répon-dre à leurs besoins. Il est utile de signaler que

ladésalinisation exige un accès à la m

er, un apportélevé en capitaux et un approvisionnem

entim

portant en énergie. Malgré cela, une proportion

importante des pays pauvres en eau réunit les

conditions nécessaires pour désaliniser l’eau dem

er. On pense en particulier aux pays du M

oyen-O

rient qui exploitent environ 60 p. 100 des usinesde désalinisation à l’échelle m

ondiale. À elle seule,

l’Arabie saoudite com

pte pour 30 p. 100 de lacapacité installée à l’échelle de la planète.

Il faut également savoir qu’un nom

bre important

d’unités de désalinisation sont situées aux États-U

nis et que plusieurs pays prévoient investir, aucours des prochaines années, pour construire detelles unités. C’est notam

ment le cas de l’Espagne,

qui projette d’investir dans cette filière pouralim

enter les Îles Canaries et la Costa del Sol. Parailleurs, les Ém

irats arabes planifient de construiredix-sept unités d’ici à l’an 2000 et dix-sept autresavant 2010 pour répondre à leurs besoins.

Pour être rentable sur le plan comm

ercial,l’exportation d’eau en vrac en provenance duQ

uébec devrait engendrer des frais inférieurs aucoût de désalinisation de l’eau de m

er. Ces fraisd

evraient au

ssi être inférieu

rs à ceux qu

epourraient engager des com

pétiteurs situés dansd’autres pays qui, com

me le Q

uébec, disposent enabondance d’eau de qualité. C

’est pourquoi iln’est pas évident a priori

qu’il soit possibled’exporter, dans un pays étranger, de grandesquantités d’eau en vrac. La raison en est que

:

•à prem

ière vue, le seuil de rentabilité paraîtrelativem

ent élevé par rapport au coût de ladésalinisation;

•ce coût ne prend pas en considération la m

argebénéficiaire de l’exportateur et exclut de factola construction de nouvelles infrastructuresde traitem

ent et de chargement de l’eau. C

elaajouterait aux dépenses tout près de 1,00 $ par1000 litres, ce qui ferait grim

per le seuil derentabilité à environ 4,00 $ par 1000 litres

6.À

un tel prix, il serait beaucoup plus avanta-geux pour quiconque de développer des unitésd

e désalin

isation qu

e d’im

porter d

e l’eaudouce;

•dans certains pays, le coût de désalinisationd’eau serait au-dessous de l’intervalle de coûtévalué par la Banque m

ondiale. D’après certaines

données de 1994, le coût de transformation de

l’eau salée en eau douce était pour l’Arabie

saoudite de l’ordre de 0,71$ par 1000 litres en

raison du coût très faible de l’énergie danscette partie du m

onde7.

Ces ch

iffres doiven

t être interp

rétés avecprudence. Ils ne constituent pas une preuveform

elle de la non-rentabilité d’un éventuel projetd’exportation d’eau en vrac. M

algré les limites de

nos connaissances, ils illustrent tout de mêm

e ladifficulté apparente de m

ener à terme un projet

d’exportation d’eau sur une base comm

erciale.

3.2

Le

s e

au

x e

mb

ou

teillé

es

,u

n b

ilan

Au Q

uébec, les eaux embouteillées et les eaux

vend

ues au

volum

e8

sont d

ésignées eau

xcom

merciales.

L’industrie québécoise embouteille trois caté-

gories d’eau : l’eau de source(93 p. 100 de la

production),l’eau m

inérale(3 p. 100 de la

production) et l’eau traitée9

(4 p. 100 de laproduction). Ces eaux peuvent être gazéifiées ounon. L’eau de source et les eaux m

inéralesprennent leur origine dans les nappes souterrainesoù elles ont été captées. L’approvisionnem

ent del’industrie des eaux com

merciales représente

moins de 1 p. 100 (0,08 p. 100) de l’eau souterraine

captée sur le territoire. L’industrie pourrait doncfacilem

ent doubler sa taille, sans que cela entraîneglobalem

ent une pression indue sur la nappephréatique. U

ne gestion prudente s’impose m

algrétout, pour éviter que l’exploitation des nappessouterraines à des fins com

merciales pose des

problèmes en certains endroits plus vulnérables.

Dans le présent docum

ent, nous nous attardonstout particulièrem

ent aux eaux embouteillées.

3.2.1L’im

portance économique du

secteur de l’eau embouteillée

Une vue généraleL’industrie québécoise représente environ le

tiers de l’industrie canadienne, soit une vingtained’entreprises qui procurent de l’em

ploi à plus de600 personnes. En m

ajorité, les embouteilleurs

sont de taille relativement m

odeste. Ils sontsitués dans la grande région de M

ontréal (Laval,Laurentides, M

ontérégie et Lanaudière), bienqu’on en retrouve dans chacune des autres régions,à l’exception du N

ord du Québec.

41

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1

6.Les calculs du coût reposent sur l’hypothèse que les eaux traitées m

unicipales constituent la source d’approvisionnement. En théorie, la capacité

installée des municipalités québécoises pourrait soutenir la m

oitié de la demande potentielle de 100 m

illiards de litres. Cela augm

enteraitconsidérablem

ent le temps de chargem

ent des bateaux et les frais afférents au transport par bateau. La construction d’infrastructures de traitement

et de chargement, dont une usine de filtration et un quai de chargem

ent, apparaît donc comm

e inévitable pour desservir une ville de la taille deQ

uébec.7.

Source : Saudi Water Conversion Corporation (Ryad).

8.O

n entend par eau vendue au volume, une eau dont le m

ode de distribution repose sur le remplissage d’un contenant par le consom

mateur. Le

comm

erce de l’eau vendue au volume s’effectue par des m

achines distributrices placées dans les magasins de détail et les pharm

acies; leurnom

bre est d’environ 400. De 20 à 30 p. 100 de ces m

achines distribuent de l’eau de source, laquelle est transportée au site de distribution parcam

ion-citerne. Les autres distributrices sont raccordées à des réseaux d’aqueduc et produisent de l’eau traitée. On assiste actuellem

ent audéveloppem

ent accéléré de ce mode de distribution de l’eau.

9.Les eaux traitées sont des eaux d’aqueduc ou des eaux provenant de nappes souterraines ayant subi des traitem

ents qui visent à leur assurer unm

eilleur goût.

En 1994, le chiffre d’affaires de l’industrie deseaux em

bouteillées est évalué à près de 120m

illionsde dollars, ce qui représente une hausse

de 11 p. 100 par rapport à l’année précédente. C’estl’augm

entation du volume des ventes hors-Q

uébecqui a perm

is cette croissance. En effet, comm

e onpeut le constater au tableau 8, entre 1993 et 1994 :•

au Québec, la consom

mation d’eau em

bouteilléen’augm

entait que de 2,4 p. 100, passant de276,3 à 283,0 m

illions de litres. Cette légère

hausse est attribuable à un accroissement de

la population plutôt qu’à une hausse de laconsom

mation par personne;

•les volum

es des expéditions du Québec vers les

autres provinces et les autres pays augmentaient

respectivement de 9,8 p. 100 et 16,9 p. 100.

Cet essor important des exportations est confirm

épar les statistiques les plus récentes. A

insi, en1996, les exportations québécoises d’eau em

bou-teillée représentaient une valeur de 75,3 m

illionsde dollars

10et un volum

e de 101,7 millions de

litres, soit une augmentation de 46,5 p. 100 de la

valeur et de 38 p. 100 du volume par rapport à

l’année précédente. La croissance rapide desexportations a perm

is à l’industrie québécoisede se propulser au prem

ier rang au Canada.

Comm

e l’indique le graphique 9, les exportationsquébécoises d’eaux em

bouteillées comptaient pour

environ 80p. 100 du total canadien en 1996,

comparativem

ent à moins du tiers en 1988.

42

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TI

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D

E

L’

EA

UA

U

QU

ÉB

EC

10.Exclut notamm

ent les exportations de glace vers les États-Unis. La valeur globale des exportations se chiffre à 86 m

illionsde dollars, com

me

l’indique le graphique 10 sur les principaux produits d’exportation du secteur agro-alimentaire.

TABLEA

U 8 :

BIL

AN

DE

L’AP

PR

OV

ISIO

NN

EM

EN

T E

T D

E L

A C

ON

SO

MM

AT

ION

EN

EA

U*

A

U Q

BE

C (1

99

3 E

T 1

99

4)

Volume

Variation

19931994

1993-1994( en m

illions de litres)(%

)

(A) Production du Q

uébec308,6

326,9+ 5,9

(B) Importations du Q

uébec**31,8

30,3(4,7)

(C) Disponibilité : (A

) + (B)340,4

357,2+ 4,9

(D) Exportations du Q

uébec vers les autres pays53,9

63,0+ 16,9

(E) Expéditions du Québec vers les autres provinces

10,211,2

+ 9,8

(F) Ventes totales hors-Québec : (D

) + (E)64,1

74,2+ 15,7

(G) Consom

mation du Q

uébec : (C) - (F)276,3

283,0+ 2,4

(en litres)(%

)

Consomm

ation par personne***38,3

38,91,6

*Inclut glace et neige.

**Les statistiques sur les im

portations du Québec incluent les arrivages provenant des autres provinces. Le volum

e de ces arrivages estnégligeable cependant.

***A

u 1erjuin 1993 et 1994, la population québécoise était respectivem

ent de 7209

000 et de 7 270 000 personnes.

Source : MIN

ISTÈRED

EL’ A

GRICU

LTURE,

DES

PÊCHERIES

ETD

EL’ A

LIMEN

TATIO

N, 1997.

Les principales entreprises dans l’industrie de l’eau embouteillée sont :

•Breuvages N

ora, de propriété québécoise, qui embouteille l’eau de m

arque Naya, laquelle est

distribuée dans plus de 30 pays, principalement aux États-U

nis et au Japon. L’entreprise possèdedeux usines d’em

boutaillage, l’une au Québec et l’autre en Colom

bie-Britanique. Elle emploie

environ 250 personnes au Québec.

•Eau de source Labrador, qui appartient m

ajoritairement au géant européen D

anone, lequel possèdedeux usines d’em

bouteillage au Québec, ainsi qu’une autre en O

ntario. L’entreprise emploie

environ 150 personnes au Québec.

•Les sources Coulom

be, de propriété québécoise, qui embouteille les produits de m

arqueBoischatel

etCristalline, lesquels sont distribués dans la plupart des régions du Q

uébec. Elle emploie une

centaine de personnes.

•Le G

roupe Perrier du Canada, qui appartient au géant N

estlé et qui exploite un captage àSaint-Lazare

(comté de Vaudreuil) pour em

bouteiller l’eau de marque

Montclair

à Woodbrige

en Ontario.

en 1996. L’entreprise obtient maintenant 1,3 p. 100

du marché am

éricain, après une croissance de35,1 p. 100 par rapport à l’année 1995. Les autresdestinations, com

me le M

exique, les Antilles et

les Bahamas, représentent m

oins de 1p. 100 des

exportations québécoises de ce produit.

43

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CH

AP

IT

RE

1

GRA

PHIQ

UE 9 :

EX

PO

RT

AT

ION

S D

ES

EA

UX

EM

BO

UT

EIL

ES

504030200 7060 80

50%

40%

30%

20%

10%

0% 70%

60%

80%

10

19881989

19901991

19921993

19941995

1996

Québec

Québec/Canada

Millions $

Source : MIN

ISTÈRED

EL’ A

GRICU

LTURE,

DES

PÊCHERIES

ETD

EL’ A

LIMEN

TATIO

N, 1997.

Quelque 98 p. 100 de ces exportations sont

dirigées vers les États-Unis, alors que le Japon

n’accapare qu’un maigre 1 p. 100 de nos expor-

tations. Breuvages Nora, de M

irabel, a réussi à sehisser au neuvièm

e rang sur le marché am

éricainavec des ventes de 34,5

millions de dollars U

S,

La position de l’industrie dans le bilan agro-alim

entaire globalL’industrie des eaux em

bouteillées naît à peine.Elle dem

eure de taille modeste par rapport à

d’autres secteurs plus traditionnels de l’industrieagro-alim

entaire. Le porc est de loin le principalproduit exporté avec des ventes de 455 m

illionsde dollars en 1996, et ce, dans 44 pays. Lesproduits m

arins, laitiers et ceux du cacao (chocolat)occupent respectivem

ent le deuxième, le troisièm

eet le quatrièm

e rang de l’industrie, avec des ventesà l’exportation oscillant entre 100 et 200 m

illionsde dollars, en 1996.

Toutefois, comm

e on peut le voir au graphique10, l’industrie des eaux em

bouteillées a connuun essor fulgurant depuis 1985, ce qui en fait unsecteur très prom

etteur pour l’avenir s’il poursuitsa lancée. Les exportations d’eaux em

bouteillées,qui étaient à peu près inexistantes il y a unedizaine d’années, ont crû de plus de 2000 p. 100

entre 1985 et 1996. L

es prod

uits d

u cacao

(306 p. 100), ceux de l’érable (267 p. 100) et la

bière (123p. 100) ont connu égalem

ent unepercée im

portante sur les marchés étrangers; cette

performance dem

eure cependant bien inférieureà celle des eaux em

bouteillées.

3.2.2Les perspectives de croissance auQ

uébec et sur les marchés externes

Au Q

uébec, la croissance prévue du marché

sera moins im

portante dans les prochainesannées qu’elle ne l’a été au cours des dernièresannées. Le palier de 40 litres de consom

mation par

personne, par année, ne devrait pas être dépassérapidem

ent, en raison de la confiance accordéepar les consom

mateurs à la qualité de l’eau potable

fournie par les municipalités et en raison des

motifs d’ordre économ

ique et climatique.

Du

côté des exp

ortations cep

end

ant, les

perspectives de croissance demeurent excellentes.

Différentes hypothèses confirm

ent cette opinion :

44

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UA

U

QU

ÉB

EC

GRA

PHIQ

UE 10 :

PR

INC

IPA

UX

PR

OD

UIT

S D

’EX

PO

RT

AT

ION

(19

85

ET

19

96

)

Viande de boeuf

Produits céréaliers

Alim

ents divers

Fruits et légumes

Produits laitiers

Viande de porc

Bière

Eaux, glace, neige

Produits de l'érable

Produits du cacao

Produits marins

050

100150

200250 243

455110

202187

34138

61122

2488

306765

42

1786

486

5370

300350

400450

500

169

19851996

Millions $

Source : MIN

ISTÈRED

EL’ A

GRICU

LTURE,

DES

PÊCHERIES

ETD

EL’ A

LIMEN

TATIO

N, 1997.

•À

l’échelle mondiale, la consom

mation d’eau

embouteillée, qui représente une valeur de

14 milliards de dollars U

S sur le marché de gros,

devrait continuer de croître à un rythme qui

dépasse celui de toutes les autres boissons.

•A

u Canada, la croissance de la consomm

ation,actuellem

ent de 14 litres par personne, devraitse poursuivre jusqu’à ce qu’elle se rapprochede 40

litres par personne.

•A

ux États-Unis, pays vers lequel se dirigent

98 p. 100 des exportations, on prévoit unecroissance de la consom

mation de 7

p. 100jusqu’à l’an 2000. L’entreprise de M

irabel,Breuvages N

ora, fait déjà bonne figure sur cem

arché où elle se classe maintenant au neu-

vième rang derrière des m

arques très connuescom

me Perrier, Evian et D

anone.

•A

u Royaume-U

ni, le potentiel de croissance deconsom

mation sera de 10

p. 100 par année aucours des prochaines années. Le développem

entdes m

archés de l’Europe de l’Est devrait seconfirm

er. Ainsi, depuis 1989, la consom

mation

d’eau embouteillée est passée de 5 à 34 litres par

habitant dans l’ancienne Allem

agne de l’Est. Sicette tendance se m

aintient, elle devrait rejoin-dre, d’ici l’an 2000, la consom

mation du reste de

l’Allem

agne, qui s’élève à 98 litres par personne.

Par ailleurs, il faut signaler que l’Asie présente

des occasions de développement intéressantes,

notamm

ent à Singapour. L’eau embouteillée, qui

est la boisson la plus populaire de ce pays, connaîtun taux de croissance annuel m

oyen de 15p. 100,

un taux qui atteint mêm

e 40p. 100 pour les

marques à prix plus élevé. Enfin, le M

exiqueainsi que d’autres pays de l’A

mérique centrale et

de l’Am

érique du Sud sont des marchés encore

peu exploités.

3.3

L’in

du

str

ie q

co

ise

et

les

gr

an

ds

pr

oje

tsd

’infra

structu

re à l’étra

nger

3.3.1Les besoins en grands travaux

Dans le dom

aine de l’environnement et, plus

particulièrement, dans celui de l’eau, les besoins

en grands travaux à l’échelle planétaire sontd’une am

pleur phénoménale. Il est difficile de

déterm

iner, avec exactitu

de, les p

révisions

mondiales de dépenses dans ce dom

aine ou de faireune com

pilation exhaustive des travaux prévus.M

algré l’imprécision qui entoure les données

disponibles, il est clair que les perspectivesd

’affaires pou

r les entrep

rises québécoises

demeurent énorm

es, compte tenu des besoins et

de l’ampleur du m

arché.

Des besoins im

portants en infrastructuresd’approvisionnem

ent en eau potable et d’assai-nissem

ent des eaux dans de nombreux pays en

développement, une tendance à la privatisation

pour attirer des capitaux privés capables decom

bler les besoins d’investissement en infrastruc-

tures publiques et des normes environnem

entalestoujours plus strictes sont autant d’élém

ents quifont de ce m

arché un secteur prometteur.

Selon une récente compilation représentée par le

tableau 9, il y aurait actuellement dans le m

onde,dans le secteur de l’eau et de l’assainissem

entdes eaux, plus de 350 projets sous exam

en desinstitutions financières internationales. Concentréssurtout en A

sie, en Am

érique latine et dans les paysde l’Europe de l’Est, ces projets nécessiteraientdes investissem

ents de l’ordre de 90 milliards de

dollars US.

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EC

CH

AP

IT

RE

1

Par ailleurs, un relevé non exhaustif des besoinsen grands travaux dans le dom

aine de l’eau dansles pays en développem

ent indique que cettetendance pourrait se m

aintenir au cours desprochaines années. Les dépenses prévues dans cespays, notam

ment dans les pays asiatiques qui

sont en croissance rapide, s’élèveront à plusieurscentaines de m

illiards de dollars au cours de laprochaine décennie. À

cela s’ajoute la moderni-

sation de l’équipement d’alim

entation en eaupotable et de traitem

ent des eaux usées des paysindustrialisés, dont le coût est évalué actuellem

entà plus de 400

milliards

de dollars US sur dix ans.

Évidemm

ent, il faut interpréter ces donnéessom

maires avec une grande prudence. M

algréles réserves qui s’im

posent, nous savons qu’unnom

bre important de pays vont devoir investir

dans leurs infrastructures d’eau potable et d’eauxusées dans un avenir rapproché et que cettesituation représente un débouché gigantesquepour les entreprises du secteur préparées à releverces défis.

3.3.2Les besoins en techniques de traitem

entL’équipem

ent de traitement qui accaparera le

marché de l’eau potable au cours des prochaines

années fera appel à des procédés de filtration pluscom

pacts. Ces procédés nécessiteront l’utilisationde filtres à lit de sable fluidisé et de techniquesdes m

embranes, et réclam

eront la désinfection pardes produits autres que le chlore (technique àl’ozone, rayons ultraviolets, ultrafiltration, etc.).

En ce qui concerne le traitement des eaux usées

des petites municipalités, l’utilisation d’équipe-

ment plus com

pact est envisagée. Dans ce genre

d’équipement, les décanteurs prim

aires et secon-daires sont intégrés et leurs dim

ensions sontp

arfois rédu

ites en y ajou

tant d

es systèmes

lamellaires. Toutefois, ces systèm

es intensifsnécessitent, de la part de l’opérateur, une m

eilleurecom

préhension des mécanism

es épuratoires. Parconséquent, les procédés extensifs (lagunage)constituent toujours une option intéressante,

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TABLEA

U 9 :

PR

OJE

TS

DA

NS

LE

SE

CT

EU

R D

E L’E

AU

(DE

PU

IS L

E 1

ER

JAN

VIE

R 1

99

4)

Régions géographiques

Nom

bre de projetsValeur

(en millions $U

S)

Asie-Pacifique

10024 405,93

Am

érique latine et Antilles

7923 636,75

Moyen-O

rient18

14 225,20

Europe de l’Ouest

3710 679,37

Europe de l’Est etancienne U

nion soviétique66

6 238,19

Afrique

344 934,60

Asie du Sud

152 049,79

Am

érique du Nord

17997,70

Total366

87 167,53

Source : « Project and Trade Finance Database », Eurom

oney Publication PLC, 21 m

ai 1997.

particulièrement dans les pays en voie de dévelop-

pement. D

ans le domaine du traitem

ent desboues, le recyclage de la m

atière organique sousform

e de com

post ou

d’en

grais devrait être

privilégié, spécialement en A

mérique du N

ordet en Europe. L’utilisation de rayons ultravioletsen m

atière de désinfection sera aussi privilégiée dem

anière à éliminer au m

aximum

l’usage du chlorepuisque, dans les pays arides, les eaux traitéesservent généralem

ent à des fins d’irrigation ou derecharge de la nappe phréatique. Lorsqu’il y arejet en rivière, un niveau de filtration additionnelpeut être requis pour préserver la qualité du coursd’eau récepteur.

Plusieurs techniques de pointe sont actuellement

disponibles au Québec ou font l’objet d’accord

de fabrication ou de distribution sur les marchés

étrangers. D’autres techniques sont en voie d’être

développées et seraient expérimentées au Q

uébecdans les prochains m

ois. Elles seront donc validéespour utilisation à grande échelle. Les entreprisesquébécoises pourraient satisfaire, de m

anièreappropriée, à la dem

ande de plusieurs biens,produits ou services nécessaires au secteur de l’eaupotable et à celui des eaux usées. Elles pourraientaussi relever un grand nom

bre de défis d’ingénierieet de construction pour la concrétisation, dans lem

onde, de grands travaux d’infrastructures liés àl’eau.

3.3.3Les acteurs en présence et la situation des entreprisesdu Q

uébecPour les entreprises du Q

uébec, les paysd

’Am

érique latin

e et d’A

sie sont p

armi les

marchés les plus prom

etteurs. Cependant, le

protectionnisme, les barrières tarifaires, les frais

de comm

ercialisation, le financement, la m

écon-n

aissance d

es march

és (économ

ie, langu

e,culture,etc.) et l’éloignem

ent comptent souvent

parmi les difficultés qu’éprouvent les entreprises

exportatrices québécoises, sans compter une vive

concurrence internationale.

Ce m

arché est dominé actuellem

ent par degrandes entreprises qui disposent d’une traditionet d’une culture à l’exportation et de ressourcesfinancières im

portantes. Souvent, les entreprisesentretiennent des liens étroits avec des institutionsfinancières nationales

11. De façon générale, les

entreprises québécoises n’ont pas développé unetelle synergie, tout com

me elles n’ont pu com

ptersur l’existence d’un grand m

arché local pourassurer un seuil de croissance critique qui lesaiderait à entreprendre des actions énergiques surles m

archés internationaux.

Par ailleurs, l’industrie québécoise dispose decom

pétences techniques importantes et d’un

savoir-faire reconnu. De plus, des stratégies

peuvent être mises en place pour que les entre-

prises puissent soumissionner et se qualifier à

l’échelle internationale dans des projets de gestion,des projets clés en m

ain ou, encore, des projets deprivatisation. La solution passe, notam

ment, par

la création de nouvelles entreprises comm

ercialescréées spécifiquem

ent pour l’occasion. Dans cette

éventualité, certaines sociétés québécoises degénie, de construction, de services publics et defin

ancem

ent qu

i auraien

t l’expertise et les

ressources financières nécessaires pourraient êtreregroupées au sein de sociétés pour attaquer cesm

archés.

Des partenariats pourraient être établis pour

permettre au secteur privé de profiter de l’expertise

des municipalités en m

atière de gestion et d’offrirainsi à la clientèle étrangère un produit originalet com

plet. Cette alliance publique-privée devraitégalem

ent intégrer des partenaires locaux forts ettabler sur la crédibilité internationale et sur lesbases financières solides d’une grande entreprisequébécoise ou étrangère, le cas échéant, pour êtreen m

esure de satisfaire aux exigences liées à cem

arché.

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AP

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1

11.De grandes entreprises françaises sont particulièrem

ent performantes à cet égard. Les services d’utilité publics dans le dom

aine de l’électricitéaux États-U

nis, qui disposent de ressources financières et d’un savoir-faire importants, com

mencent égalem

ent à prendre pied à l’intérieur dece m

arché.

3.4

Co

nc

lu

si

on

s g

én

ér

al

es

et

qu

es

ti

on

s

Depuis le tout début de l’histoire du Q

uébec,l’eau joue un rôle déterm

inant dans le dévelop-pem

ent de son économie. En effet, pour assurer sa

croissance, le Québec a pris appui sur une grande

disponibilité en eau et il a utilisé cette ressourcecom

me facteur im

portant de localisation desentreprises.

Un avantage com

paratifN

ous disposons en abondance de cette ressourceprécieuse. Est-il souhaitable de tabler encore plussur cet avantage com

paratif, ici au Québec et dans

les marchés externes? Si oui, de quelle façon?

Les infrastructures dans les m

archés externesA

u cours des prochaines années, des somm

esim

pression

nan

tes seront in

vesties, dan

s un

grand nombre de pays pour construire ou rénover

les infrastructures liées à la gestion de l’eau. Des

entreprises québécoises aspirent à se tailler uneplace dans ces m

archés. Quel est le m

eilleurm

oyen de situer, de manière avantageuse, les

entreprises québécoises dans ce marché planétaire?

Quels sont les outils à m

ettre au point? Plusparticulièrem

ent, des partenariats publics-privésqu

i metten

t en valeu

r, de façon

originale,

l’ensemble de l’expertise québécoise peuvent-ils

être envisagés? Enfin, quels marchés particuliers

devraient être ciblés, compte tenu de la concur-

rence observée à l’échelle internationale?

L’eau embouteillée

Dan

s la plu

part d

es régions d

u m

ond

e, laconsom

mation d’eau em

bouteillée augmente très

rapidement, et ce, depuis quelques années. Les

entreprises du Québec ont su s’insérer avec

habileté dans ce marché. Q

uelles sont les pers-pectives d’évolution d’un tel m

arché à l’échelleinternationale? Q

uels seraient les moyens à m

ettreen

œu

vre pou

r favoriser le dévelop

pem

ent

harmonieux de cette industrie et en m

aximiser les

retombées sur le plan économ

ique?

L’exportation en vracLes besoins en eau potable augm

enteront trèsrapidem

ent dans un grand nombre de pays. Il

s’agit là d’un marché qui, dans l’avenir, pourrait

être très important. À

moyen term

e, est-ce qu’unm

arché réel pourra se matérialiser, com

pte tenudes besoins existants et futurs des États quidevront com

poser avec une rareté de ressourcesen eau douce? Plus particulièrem

ent, quellesseraient les conditions nécessaires pour assurerla faisabilité technique et économ

ique de projetsd’exportation d’eau en vrac, com

pte tenu, notam-

ment, des autres sources d’approvisionnem

entpossibles pour les pays qui m

anquent d’eau? Legouvernem

ent devrait-il mettre en place, dès

maintenant, un encadrem

ent minim

al dans cedom

aine?

48

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EC

Les principales dispositions législatives surl’eau applicables au Q

uébec sont contenuesd

ans le C

ode civil d

u Q

uébec

et dan

scertaines lois particulières.

LeC

ode civil du Québec

L’article 919 du Code civil du Québec

prévoitles règles de base suivantes quant à la propriétédu dom

aine hydrique :

•l’État est propriétaire du lit des lacs et coursd’eau navigables et flottables jusqu’à la lignedes hautes eaux;

•l’État est aussi propriétaire du lit des lacs etcours d’eau non navigables, ni flottables bordantles terrains de l’État lorsque l’aliénation a étéfaite après le 9

février 1918;

•l’aliénation avant le 9 février 1918 du fondsriverain em

porte la propriété du lit des coursd’eau non navigables ni flottables.

Ces règles ne sont pas absolues; la loi ou l’actede concession peuvent avoir prévu autrem

ent.A

insi, l’État peut, lors de la concession des rives, sil’acte l’a prévu de façon expresse, avoir concédéle lit du cours d’eau, m

ême s’il est navigable et

flottable.

Ce droit de propriété public ou privé du lit

emp

orte les attributs h

abituels d

u d

roit de

propriété : droit d’user, de jouir et de disposerlibrem

ent et complètem

ent du bien, sous réservedes lim

ites et conditions d’exercice fixées par laloi, qui sont, en la m

atière, assez nombreuses.

En ce qui concerne les droits du public, l’article920 prévoit que toute personne peut circuler surles cours d’eau et les lacs, à condition de pouvoiry accéder légalem

ent, de ne pas porter atteinteaux droits des propriétaires riverains, de ne pasprendre pied sur les berges et de respecter lesconditions de l’utilisation de l’eau.

Le Code prévoit aussi des règles de base sur lesdroits et les obligations à l’égard des eaux qui sontafférents à la propriété du sol et découlent de lasituation des lieux.

Ainsi, l’article 979 assujettit les fonds inférieurs,

envers ceux qui sont plus élevés, à recevoir leseaux qui en découlent naturellem

ent et interditd’ériger un ouvrage em

pêchant cet écoulement.

Selon l’article 980, le propriétaire qui a unesource dans son fonds peut en user et en disposer.Il peut, pour ses besoins, user de l’eau des lacs etdes étangs qui sont entièrem

ent sur son fonds,m

ais en ayant soin d’en conserver la qualité.

L’article 981 prévoit que le propriétaire riverainpeut, pour ses besoins, se servir d’un lac, de lasource tête d’un cours d’eau ou de tout autrecours d’eau qui borde ou traverse son fonds. À

lasortie du fonds, il doit rendre ces eaux à leurcours ordinaire, sans m

odification importante de

la qualité et de la quantité de l’eau. Par son usage,il ne peut em

pêcher l’exercice des mêm

es droitspar les autres personnes qui utilisent ces eaux.

Enfin, l’article 982 prévoit que, sauf si cela estcontraire à l’intérêt général, celui qui a droit àl’usage d’une source, d’un lac, d’une napped’eau ou d’une rivière souterraine, ou d’une eaucourante, peut, de façon à éviter la pollution oul’épuisem

ent de l’eau, exiger la destruction ou lam

odification de tout ouvrage qui pollue ou épuisel’eau.

LaLoi sur la qualité de l’environnem

ent(L.R

.Q., c. Q

-2)La

Loi sur la qualité de l’environnement(L.Q

.E.)établit que l’eau est une com

posante implicite de

l’environnement. Elle com

porte une dispositiond’ordre général de protection de l’environnem

ent,donc de l’eau. En effet, l’article 22 de la L.Q

.E.

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1

DIV

ERSES D

ISPOSITIO

NS LÉG

ISLATIV

ESSU

R L’EA

U

exige l’obtention d’un certificat d’autorisation àl’égard d’une activité susceptible d’ém

ettre descontam

inants dans l’environnement. D

e plus, lem

ême article (2

ealinéa) rend obligatoire l’autori-sation du m

inistre avant d’entreprendre quelqueactivité ou de procéder à quelque ouvrage dansun cours d’eau à débit régulier ou interm

ittent,dans un lac, un étang, un m

arais, un marécage ou

une tourbière. Cette autorisation est requise mêm

esi, par hypothèse, l’activité ou l’ouvrage projeté n’apas d’im

pact sur l’environnement.

Enfin, certains travaux réalisés dans le milieu

hydrique ou l’affectant sont soumis au processus

d’évaluation et d’examen des im

pacts, qui peutcom

porter des audiences publiques sous l’égide duBureau d’audiences publiques sur l’environnem

ent(B

APE). C

’est le cas des travaux importants de

dragage, de remblayage, de creusage dans les

lacs et cours d’eau [art. 2 b) du Règlem

ent surl’évaluation et l’exam

en des impacts sur l’environ-

nement], de la construction de certains barrages

ou digues [art. 2 a) du Règlement], etc.

Par ailleurs, la section V de la L.Q

.E. est consacréede façon exclusive à la qualité de l’eau et à lagestion des eaux usées. Elle confère au m

inistre del’Environnem

ent et de la Faune plusieurs pouvoirsrelatifs aux systèm

es d’aqueduc et d’égout, auxdispositifs de traitem

ent des eaux usées, aux prisesd’eau d’alim

entation, etc. Ainsi, établir un aqueduc

ou une prise d’eau d’alimentation, procéder à

l’exécution de travaux d’égout, etc., nécessitentune autorisation du m

inistre [art. 32], et ce, peuim

porte que ces travaux soient faits par unem

unicipalité ou par une personne privée.

Mentionnons, notam

ment, que cette section

précise les pouvoirs réglementaires en m

atière decaptage et d’exploitation de l’eau souterraine.

LaLoi sur le régim

e des eaux(L.R

.Q., c. R

.13)La Loi sur le régim

e des eaux(L.R

.E.) permet

entre autres :

•l’aliénation, l’occupation ou la location du

domaine hydrique public (voir section 1.3.2

du document) et la location des forces hydrau-

liques du domaine public (voir section 1.3.3

du document);

•l’utilisation des cours d’eau à des fins indus-trielles, de production d’énergie, d’alim

entation,d’aqueduc ou de flottage du bois, et perm

et d’yam

énager les ouvrages requis à ces fins.

À noter que, depuis 1968, la construction et le

maintien de tout barrage, digue, chaussée, écluse,

mur ou autre ouvrage servant à retenir les eaux

requièrent l’approbation de leurs plans et devispar le gouvernem

ent, sauf si l’approbation deces plans et devis est déjà prévue à la L.R

.E.(par

ex. : art. 57).

Lois du secteur municipal

Selon notre législation, les municipalités

(locales surtout, mais aussi les com

munautés

urbaines et les municipalités régionales de com

té)ont charge d’im

portantes responsabilités enm

atière de gestion des eaux, notamm

ent à l’égarddes eaux de consom

mation, de la collecte des

égouts et d

u traitem

ent d

es eaux u

sées, de

l’amélioration de la qualité de certains m

ilieuxhydriques et de la sécurité sur les plages.

Les principales dispositions législatives dusecteur m

unicipal qui portent sur ces questionssont contenues dans les lois suivantes :

•C

ode municipal du Q

uébec(L.R

.Q., chapitre

C-27.1);•

Loi sur les cités et villes(L.R.Q

., chapitre C-19)et lois particulières régissant certaines m

uni-cipalités;

•Loi sur la C

omm

unauté urbaine de Montréal

(L.R.Q., chapitre C-37.2);

•Loi sur la C

omm

unauté urbaine de Québec

(L.R.Q., chapitre 37.3);

•Loi sur la Com

munauté urbaine de l’O

utaouais(L.R.Q

., chapitre 37.1);•

Loi sur l’aménagem

ent et l’urbanisme

(L.R.Q.,

chapitre A-R.1).

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EC

Autres lois québécoisesPlusieurs autres lois et politiques couvrant des

domaines aussi variés que les habitats fauniques,

la protection des rives et du littoral, les forêts, lesm

ines, l’agriculture, les pêches et les aliments

contiennent des dispositions qui s’appliquent audom

aine de l’eau.

Mentionnons entre autres :

•la

Loi sur la conservation et la mise en valeur

de la faune(L.R.Q

., c. C-61.1);•

la Loi sur les forêts(L.R.Q

., c. F-4.1);•

la Loi sur les mines

(L.R.Q., c. M

-13.1);•

la Loi sur les abus préjudiciables à l’agriculture(L.R.Q

., c. A-2);

•la

Loi sur le ministère de l’A

griculture, desPêcheries et de l’A

limentation

(L.R.Q., c. M

-14);•

laLoi sur la protection du territoire agricole

(L.R.Q., c. P-41.1);

•la

Loi sur les produits agricoles, les produitsm

arins et les aliments

(L.R.Q., c. P-29);

•la Politique de protection des rives, du littoralet des plaines inondables (D

écret 103-96 du 24janvier 1996).

Lois fédéralesPlusieurs lois fédérales s’appliquent au dom

ainede l’eau. O

n peut citer par exemple :

•la

Loi canadienne sur la protection de l’environ-nem

ent(L.R.C. 1985, c.16, 4esuppl.);

•la Loi sur les pêches

(L.R.C. 1985, c. F-14);•

laLoi sur la m

arine marchande du C

anada(L.R.C. 1985, c. S-9);

•la Loi sur les ressources en eau du Canada;

•la Loi constitutionnelle de 1867;

•la

Loi sur la protection des eaux navigables(L.R.C. 1985, c. N

-22);•

la Loi canadienne sur l’évaluation environne-m

entale(L.R.C. 1992, c. 37 );

•la Loi sur les ouvrages destinés à l’am

éliorationdes cours d’eau internationaux;

•la Loi sur les forces hydrauliques.

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AP

IT

RE

1

L’évolution des dépenses en im

mobilisations

en matière d’eau potable et d’eaux usées

est bien connue. On peut donc en dégager

les grands traits en mettant en relief les efforts

consentis par les autorités publiques au coursdes ans.

C’est avec l’avènem

ent de la Loi pour faciliterl’établissem

ent de services municipaux d’aqueduc

et d’égoutque le gouvernement du Q

uébec acom

mencé, au m

ilieu des années 1950, à verserdes subventions aux m

unicipalités pour les aiderà se d

oter de systèm

es d’alim

entation

et de

traitement en eau potable ainsi que de collecte des

eaux usées. Plusieurs programm

es d’aide destinésà ces fins, tels que A

queduc et égout (1960-1977),PA

IRA (1977-1988), A

IDA

(1988-1995) et RES-EAU

(depuis 1995) se sont succédé au cours des années.Les travaux de traitem

ent des eaux usées ont aussiété largem

ent subventionnés par le gouvernement

dans le cadre des programm

es PAEQ

et PAD

EM.

De m

ême, plusieurs projets liés aux infrastructures

d’eau municipales ont aussi été subventionnés

dans le cadre du programm

e Travaux d’infras-tructures Canada-Q

uébec (TIC-Q).

Ce sont des engagements financiers globaux de

l’ordre de 17 milliards de dollars qui auront été

contractés par le gouvernement du Q

uébec, aucours des quatre dernières décennies, dans le cadredes program

mes d’aide destinés à solutionner les

problèmes liés à l’eau potable et aux eaux usées.

La plus grande partie de ces investissements, soit

plus de 15 milliards de dollars, a été orientée vers

l’assainissement des eaux usées, com

me on peut

le voir au tableau A.

Pour sa part, et dans une moindre m

esure, legouvernem

ent canadien aura contribué pour cetype d’équipem

ent en investissant une somm

eglobale de près de 500 m

illions de dollars par :le program

me Travaux d’infrastructures Canada-

Québec (165

millions de dollars); des renonciations

partielles sur des prêts consentis par la Sociétécentrale d’hypothèques et de logem

ent (SCHL) à

des municipalités pour des réseaux (153

millions

de dollars); un programm

e de subvention pourde l’équipem

ent comm

unautaire (46 millions de

dollars); l’Entente Canada-Québec sur l’assainis-

sement des eaux de la région de M

ontréal (120m

illions de dollars).

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LE

ET

D’E

AU

X U

ES

CapitalIntérêts

Capital et intérêts(en $)

(en $)(en $)

Aqueduc et égout

213 730 000275 953 734

489 683 734

Liquidation(1)

11 803 00013 004 566

24 807 566

PSEC(2)

34 765 766272 591 534

307 357 300

Projets spéciaux27 328 000

7 684 88535 012 885

PAIRA

120 120 000102 884 996

223 004 996

PAIRA

- 8325 775 000

15 710 28941 485 289

PAIRA

- 8517 837 000

10 534 10628 371 106

AID

A93 239 512

093 239 512

RES-EAU

21 857 1389 104 221

30 961 359

TIC-Q(3)

330 508 00064 469 000

394 977 000

PAEQ

(4)5 372 000 000

8 928 000 00014 300 000 000

PAD

EM500 000 000

524 800 0001 024 800 000

TOTA

L6 768 963 416

10 224 737 33116 993 700 747

(1)Com

prend 10 074 834 $ provenant du gouvernement fédéral dans le cadre d’une entente pour la construction d’équipem

entcomm

unautaire.

(2)Provient du gouvernem

ent fédéral dans le cadre d’une entente pour la construction d’équipement com

munautaire.

(3)Com

prend 165 254 000 $ provenant du gouvernement fédéral.

(4)Com

prend 120 000 000 $ provenant du gouvernement fédéral dans le cadre de l’Entente Canada-Q

uébec sur l’assainissement des eaux de la

région de Montréal et 152 591 500 $ en vertu de renonciations de 25 p. 100 consenties sur des prêts par la SCH

L.

Source : MIN

ISTÈRED

ESA

FFAIRES

MU

NICIPA

LES.

Le bilan 1989-1994 de la qualité de l’eaupotable fait suite au rapport produit par lem

inistère de l’Environnement et de la Faune

(MEF) en 1989 intitulé L’eau potable au Q

uébec:

un premier bilan de sa qualité. Le bilan 1989-1994

trace le portrait de la qualité de l’eau de consom-

mation au Q

uébec et, par le fait mêm

e, fournitune évaluation du rendem

ent des exploitants desystèm

es de distribution d’eau potable au regardde leurs responsabilités.

Le contenu du bilanLe bilan vise à dresser un portrait de la qualité

de l’eau distribuée entre 1989 et 1994 par lesréseaux d’aqueduc qui étaient couverts par leR

èglement sur l’eau potable et à faire état des

mesures de contrôle m

ises de l’avant durant cettepériode. Les résultats sont présentés en fonctiondes données issues du suivi du Règlem

ent sur l’eaupotable et en fonction des études effectuées dansle cadre du program

me de surveillance de la

qualité des eaux de consomm

ation du MEF.

Les données issues du Règlem

ent sur l’eau potable

Les données engendrées par le contrôle régle-m

entaire imposé à 2 347 réseaux qui desservent

approximativem

ent 6,2m

illions de personnesdém

ontrent qu’en moyenne, au cours de la période

analysée (de 1989 à 1994), l’eau de 75p. 100 des

réseaux respecte en tout temps les norm

es bacté-riologiques fixées dans le R

èglement sur l’eau

potable. La majorité des dérogations aux norm

esbactériologiques est observée dans les 536 réseauxdesservant m

oins de 5000

personnes. Une quin-

zaine de réseaux de plus de 5 000 personnes ontdistribué, à une occasion au m

oins durant chaqueannée visée par ce bilan, une eau ne respectant pasles norm

es prescrites.

Un resserrem

ent du suivi réglementaire par les

directions régionales du MEF pendant la période

couverte par le bilan a permis d’augm

enter lenom

bre de réseaux soumis au règlem

ent et afavorisé un m

eilleur respect des fréquencesd’analyse exigées et la délivrance plus systém

atiquedes avis d’ébullition par les exploitants. A

u coursdes cinq

dernières années, une diminution du

nombre des réseaux dérogeant aux norm

es bacté-riologiques a été observée. L’analyse prélim

inairedes données pour les années 1995 et 1996 indiquela m

ême tendance.

Les données physico-chimiques du contrôle

réglementaire révèlent que plus de 97

p. 100 desréseaux ont distribué une eau qui répond auxnorm

es du règlement. La m

ajorité des dérogationsest observée dans les réseaux qui desservent m

oinsde 5 000 personnes. La turbidité est de loin leparam

ètre le plus souvent en cause dans lesdérogations aux norm

es physico-chimiques. A

ucou

rs de la p

ériode étu

diée, on

observe ladélivrance plus systém

atique des avis de non-consom

mation par les exploitants. Cette situation

s’explique principalement par un resserrem

ent dusuivi réglem

entaire par les directions régionalesdu M

EF, par l’intervention du réseau de la santéet par une prise de conscience des exploitants, etnon en raison d’une dégradation de la qualité del’eau distribuée.

Les données issues du programm

egouvernem

ental de surveillancede la qualité de l’eau potable

En ce qui concerne le programm

e de surveillancedu M

EF, une étude portant sur le volet microbio-

logique a permis d’observer que m

oins de 10p. 100

des réseaux municipaux analysés ont distribué une

eau qui dépasse les recomm

andations canadiennesau regard de la qualité bactériologique générale del’eau (BH

AA

, colonies de fond).

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XE

3

BILAN

DE LA

QU

ALITÉ D

E L’EAU

POTA

BLE

L’absence de chlore résiduel dans l’eau distribuéefavorise la présence de ce type de bactéries. Leprogram

me a égalem

ent permis de détecter des

bactéries potentiellement pathogènes dans l’eau

simplem

ent chlorée puisée dans des cours d’eaucontam

inés, et ce, mêm

e en l’absence de colifor-m

es. Cette étude a donc confirm

é les lacunesdes coliform

es à prédire la présence de micro-

organismes pathogènes dans l’eau potable.

Les études du Ministère sur le parasite G

iardiaont dém

ontré sa présence dans 39 p. 100 deséchantillons prélevés dans les cours d’eau. Lasituation était la m

ême dans le cas du parasite

Cryptosporidium

. Ces données perm

ettent decroire que ces parasites seraient présents dans tousles cours d’eau affectés par de la m

atière fécaled’origine anim

ale ou humaine. Les réseaux qui

desservent une eau de surface non traitée ousim

plement chlorée sont susceptibles de distribuer

une eau contenant des micro-organism

es potentiel-lem

entpathogènes.

Plus de 275 substances chimiques ont fait

l’objet d’un suivi dans l’eau potable. Au m

oins 60substances ont été détectées occasionnellem

entdans des échantillons d’eau. La m

ajorité d’entreelles a été détectée à des concentrations nettem

entinférieures aux norm

es québécoises et aux recom-

mandations

canadiennes ou internationales. LesH

AP, les pesticides autres que l’atrazine et des

composés volatils font partie de cette catégorie.

Par ailleurs, les BPC n’ont jamais été détectés.

Les su

bstances ch

imiqu

es qui retien

nen

tl’attention sont surtout les sous-produits du chlore.Les concentrations de trihalom

éthanes (THM

) etdes acides acétiques halogénés dépassent parfoisles recom

mandations canadiennes et interna-

tionales. Toutefois, les médianes obtenues dans

le cadre des études sont nettement inférieures à ces

valeurs de référence. Beaucoup d’incertitude estencore liée au risque pour la santé que présententles TH

M et les autres sous-produits du chlore dans

l’eau potable. Le risque associé à leur présencedoit être évalué en tenant com

pte de celui qui estlié à une m

auvaise désinfection. D’ailleurs, les

mesures prises pour réduire les TH

M ne doivent

aucunement com

promettre une désinfection

efficace. La situation globale de la présence dessous-produits du chlore dans l’eau potable duQ

uébec se compare à celle des autres provinces

et des États américains.

Le plomb fait aussi partie des contam

inants quipeuvent se retrouver en concentrations supérieuresaux norm

es et valeurs guides adoptées. Des

concentrations de plomb supérieures à la norm

equébécoise de 50 µg/l ont été détectées dans l’eaudu robinet de résidences raccordées à l’aqueducm

unicipal par des entrées de service en plomb.

Cette situation a été observée dans trois réseauxdistribuant une eau agressive. L’eau du robinetde plus de 70

réseaux desservant une eau agressivea présenté occasionnellem

ent des concentrationsde plom

b supérieures à la recomm

andation cana-dienne de 10 µg/l. D

ans certaines conditions, l’eaupotable peut contribuer, d’une m

anière importante,

à l’exposition totale au plomb. La recom

mandation

canadienne de 10 µg/l permet de s’assurer que le

plomb ne contribue pas à augm

enter la plombém

iechez le jeune enfant.

Enfin, au printemps ou au début de l’été, les

concentrations d’atrazine, un pesticide abondam-

ment utilisé dans la culture du m

aïs, dépassent larecom

mandation canadienne de 5

µg/l dansquelques réseaux qui puisent leur eau de surfacedans des zones de culture intensive.

Globalem

ent, il y a lieu de conclure que l’eaupotable au Q

uébec est de bonne qualité et queles exploitants de réseaux de distribution sontconscients de leur rôle quant à la diffusion del’inform

ation relative à la qualité de l’eau distribuéedans les réseaux de distribution, et ce, peu im

portequ’ils soient privés ou m

unicipaux.

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Les industries transform

ant les ressourcesnaturelles utilisent de grandes quantitésd’eau. En territoire québécois, l’abondance

des sources d’eau leur procure donc un avantagepar rapport à leurs principaux concurrents. Cetavantage prend la form

e d’économies dans le coût

de fonctionnement. Il s’ajoute à celui du coût réduit

de l’hydroélectricité pour les centrales privées, luiaussi lié à l’abondance d’eau.

À l’heure actuelle, il est im

possible de quantifierprécisém

ent l’ensemble des économ

ies réaliséesau Q

uébec par les industries des pâtes et papierset des m

ines et métaux grâce à leur accès à des

sources abondantes d’eau. Cependant, un coup

d’œil sur leurs processus de production suffit à

démontrer l’im

portance de cet élément pour ces

industries et à illustrer l’avantage comparé qu’il

leur procure.

De m

ême, quelques données sont présentées ici

pou

r dém

ontrer l’im

portan

ce de l’eau

pou

rl’industrie de l’électricité au Q

uébec, cette dernièreétant à 97,5 p. 100 d’origine hydroélectrique.

Pâtes et papiersL’eau joue un rôle essentiel dans le circuit de

production de la pâte et du papier. La défibration,le tam

isage et l’épuration des pâtes seraient impos-

sibles sans eau. C’est elle, en outre, qui rend

possible la formation de la feuille sur toutes les

machines, dans les usines de papier, de carton, ou

de tout autre produit à base de fibres cellulosiques.C’est pourquoi les 60 usines de pâtes et papiersque l’on dénom

bre aujourd’hui au Québec sont

toutes établies soit su

r les rives du

fleuve

Saint-Laurent, soit sur celles des rivières Saint-M

aurice, Saguenay, Outaouais, M

anicouagan,Saint-François, N

icolet, du Nord ou, encore,

d’autres rivières.

Bien que l’industrie québécoise des pâtes et

papiers ait réduit considérablement sa consom

-m

ation d’eau au cours des dix dernières années,elle d

emeu

re aujou

rd’h

ui u

ne très gran

de

consomm

atrice de cette ressource presque aussiprécieuse, pour elle, que la m

atière ligneuse.Les

usines de pâtes et papiers du Québec, toutes

catégories confondues, déversent annuellement

un volume de 671

millions de m

ètres cubesd’eau

1(1994), en baisse de quelque 15 p. 100 parrapport au volum

e de leurs effluents de 1990.A

u ministère de l’Environnem

ent et de la Faune(M

EF), on prévoit, d’ailleurs, que cette baissedevrait se poursuivre encore, de sorte que laconsom

mation d’eau par cette industrie se chiffre

à quelque 600 millions de m

ètres cubes en 1995.

L’industrie minière

Pour apprécier l’importance de l’eau dans

l’industrie minière, il convient de subdiviser

celle-ci en ses principales composantes, à savoir

l’exploration, l’exploitation et le traitement du

minerai.

Au stade de l’exploration m

inière, l’eau est d’uneim

portance capitale pour l’obtention de carottesde forage, que ce soit sous terre ou en pleinebrousse. La prem

ière préoccupation du foreurest donc de trouver une source d’eau le plus prèspossible de la foreuse. L’eau est pom

pée de sasource et recueillie dans un baril à proxim

ité de

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4IM

POR

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CE DE L’EA

U PO

UR

LES IN

DU

STRIES D

ES RESSO

UR

CES NA

TUR

ELLES

1.Source : M

INISTÈRE

DE

L’ ENV

IRON

NEM

ENT

ETD

ELA

FAU

NE,D

irection des politiques du secteur industriel.

la foreuse; un système de repom

page l’envoiesou

s pression

dan

s le trou d

e forage, afind’expulser les débris et de refroidir les taillantsau m

oment du forage. Le recours au forage à eau

permet de m

inimiser l’ém

anation de poussière,ce qui assure de m

eilleures conditions de travailau foreur. A

ucun substitut n’a encore été trouvépour l’eau dans les forages d’exploration.

Au stade de l’exploitation, l’eau ne sert, dans

les mines à ciel ouvert, qu’au rabattem

ent despoussières sur les chem

ins miniers. C

ertainescom

pagnies ont tenté d’utiliser à cette fin desproduits de calcium

ou d’autres substituts à l’eau,m

ais le coût était plus élevé.

Dans les exploitations souterraines, on utilise

généralement un systèm

e de forage à air comprim

é.Injectée sous pression, l’eau sert à expulser lesdébris de forage, à refroidir les taillants et àrabattre les poussières. O

n l’utilise également

pour nettoyer les trous de forage et pour laver lesm

urs en vue de leur inspection ou de travaux decartographie. D

es recherches visant à remplacer

l’air comprim

é par l’eau sous pression comm

esource d’énergie pour les foreuses sont en cours.Cette m

éthode devrait permettre d’augm

enter laproductivité des foreuses, com

me en font foi les

premiers résultats obtenus sur un site québécois.

Le tau

x de p

énétration

des foreu

ses dou

blelorsqu’elles sont alim

entées par de l’eau souspression.

Qu’il s’agisse de m

ines souterraines ou de mines

à ciel ouvert, le creusement du m

assif rocheux créeun réseau de fractures qui draine inévitablem

entla nappe phréatique. Les infiltrations d’eaudim

inuent le facteur de stabilité des murs et

peuvent mêm

e contraindre l’exploitant à arrêterla production, com

me ce fut le cas de M

inesSeleine, en 1995. D

ans le cas des exploitations àciel ouvert, la présence d’eau occasionne en outreune augm

entation du coût de dynamitage (on

doit utiliser des explosifs résistant à l’eau). Il

faut donc prévoir un système élaboré de pom

page,étant donné que les m

ines sont situées sous leniveau de la nappe phréatique ou m

ême, dans

certains cas, sous celui des plans d’eau (lacs,rivières).

Les p

rocédés d

e traitemen

t de m

inerai (à

l’exception de l’amiante) sont tous des procédés

dits humides. A

u début du traitement, la roche est

broyée pour libérer le minerai. À

cette étape, onutilise l’eau pour abattre la poussière et pourréduire l’usure des pièces m

écaniques (boulets,barres) qui servent au broyage. Ensuite, pourséparer le m

inerai du stérile, on utilise des cellulesou des colonnes de flottation, des tables vibrantesou des spirales de H

umphrey (dans le cas du fer);

cette étape nécessite une forte consomm

ation d’eau.L’eau sert égalem

ent au transport du minerai tout

au long du traitement.

Dans le cas de l’am

iante, le traitement du m

inerairequiert de l’eau pour abattre les poussières, lorsqueles résidus sont transportés par convoyeurs surles haldes. U

n système de jets d’eau asperge les

résidus au mom

ent de leur éjection à la tête desconvoyeurs.

La quantité d’eau utilisée par l’industrie minière,

que ce soit au

x stades d

e l’exploration

, de

l’exploitation ou du traitement des m

inerais, nefait pas l’objet de statistiques globales. Cependant,l’A

ssociation minière du Q

uébec (AM

Q) recueille,

auprès de ses mem

bres, des données quant àl’utilisation d’eau au m

oment du traitem

ent desm

inerais de cuivre et zinc, d’or, de fer et dem

inéraux industriels. Selon les données de1995, l’utilisation totale d’eau pour le traitem

entdu m

inerai dans le secteur des métaux précieux

est en moyenne de 3

531 mètres cubes par jour,

par site, dont 1568 m

ètres cubes environ en eaufraîche

2. À l’échelle de l’industrie de l’or, la

consomm

ation en eau fraîche s’élèverait donc à6,6 m

illions de mètres cubes par an, si l’on

suppose que les concentrateurs sont exploités

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ES

TI

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D

E

L’

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UA

U

QU

ÉB

EC

2.D

es efforts considérables pour réduire la consomm

ation en eau fraîche ont été consentis au cours des dernières années par les établissements

miniers, la recirculation atteignant 55,6

p. 100 dans le secteur aurifère et 50,4p. 100 dans le secteur des m

étaux usuels, en 1995.

350jours par an.

Dans le secteur des m

étauxusuels, la consom

mation quotidienne d’eau

s’élève à 13 493 mètres cubes par site, dont la

moitié environ est un apport en eau fraîche.

Ain

si, les concen

trateurs d

e métau

x usu

elsdem

andent au total 11,9m

illions de mètres cubes

d’eau fraîche par année. Nous ne disposons pas

de données en ce qui concerne les volumes d’eau

consomm

és au mom

ent de la concentration dum

inerai de fer ni au cours du traitement des

minéraux industriels.

L’industrie de l’électricitéEn 1995, l’industrie de l’électricité supportait

près de 25 000 emplois dans les secteurs de la

production, du transport et de la distribution,dont 85 p. 100 pour les besoins d’H

ydro-Québec.

Ces données ne comptent pas les em

plois liés àla construction et à la réfection d’infrastructureshydroélectriques, pour lesquelles H

ydro-Québec

a consacré 1,1 milliard de dollars, en 1995.

Moteur de l’économ

ie du Québec des années

1970 et 1980, le développement hydroélectrique

a considérablement contribué à l’ém

ergence d’uneim

portante industrie de l’équipement électrique.

Cette industrie regroupe au-delà de 350

entre-prises spécialisées dans la fabrication de produitsassociés à la production, au transport et à ladistribution d’énergie électrique, dans le génie-conseil et dans l’installation de l’équipem

ent.Présentem

ent, elle soutient environ 9 000 emplois

au Québec et représente une activité économ

iquede 1,8 m

illiard de dollars annuellement.

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