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SAISON 16-17 SYMPHONIQUE Dossier pédagogique

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Page 1: SYMPHONIQUE - Opéra de Rouen · 2016-10-26 · SOMMAIRE I. L’orchestre symphonique a – Caractéristiques b – Étymologie et origines c – Histoire et évolution d – L’Orchestre

SAISON 16-17

SYMPHONIQUE

Dossier pédagogique

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SOMMAIRE

I. L’orchestre symphonique

a – Caractéristiques

b – Étymologie et origines

c – Histoire et évolution

d – L’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

e – Pour aller plus loin

II. Les compositions pour orchestre symphonique

a – Symphonie et poème symphonique

b – Concerto

c – Ouverture

d – Suite

III. Lexique

L’Opéra de Rouen Normandie est subventionné par la Région Normandie, la Ville de Rouen, le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Normandie, le Département de l’Eure et la Métropole Rouen Normandie.Présidente Catherine Morin-DesaillyVice-président Yvon Robert Directeur artistique et général Frédéric RoelsChef principal Leo Hussain

Coordination du dossier pédagogique Florence De MeyerRédaction Mathilde LecoustreMise en page Romane CharpentierPhoto David Morganti

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Dossier pédagogique Opéra de Rouen Normandie

Se basant sur la programmation de l’Opéra de Rouen Normandie, essentiellement les œuvres instrumentales, ce dossier pédagogique vous propose des éléments culturels et esthétiques afin de vous faciliter l’approche pédagogique de ces pièces avec vos élèves.

Ainsi, vous trouverez de nombreuses informations concernant l’orchestre et sa constitution, les œuvres qui lui sont dévouées, en particulier la symphonie et le concerto, ainsi que quelques éléments autour de la musique de chambre.

Espérant que cette ressource vous soit utile et vous permette d’apprécier encore plus votre découverte des concerts de l’Opéra de Rouen Normandie.

L’orchestreClés d’entrée

SYMPHONIE, CONCERTO, OUVERTURE

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I. L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE

a – Caractéristiques

L’orchestre symphonique est un ensemble de musiciens jouant ensemble et dirigés par le chef d’orchestre. Il présente la particularité de regrouper ensemble les trois grandes familles d’instruments :

• Les cordes ;• Les vents ( bois et cuivres ) ;• Les percussions.

Les cordes constituent la base de l’orchestre symphonique et se divisent en plusieurs pupitres : les premiers violons, les seconds violons, les altos, les violoncelles et les contrebasses.

Les vents sont représentés par les bois et les cuivres dans un orchestre symphonique.

Le plus souvent placée derrière les cordes, la famille des bois peut se composer des flûtes, des hautbois, des cors anglais, des clarinettes, des bassons, des contrebassons et également parfois des saxophones. Cette famille d’instruments peut présenter un effectif très différent en fonction de l’œuvre interprétée, et peut comprendre de quelques musiciens jusqu’à plus de vingt musiciens.

Les cuivres, composés des trompettes, des cors d’harmonie, des trombones et des tubas, forment une autre famille de l’orchestre symphonique dont le nombre peut aussi considérablement varier en fonction du registre joué.

Les percussions peuvent inclure des claviers ( bois ou métal ), des peaux ( timbales, grosse caisse, tambour d’orchestre... ), ainsi que divers instruments ( cymbales, triangles, sifflet... ).

On peut parfois associer à ce grand ensemble instrumental un chœur ( ensemble de chanteurs ).

Comme on l’a vu précédemment, la composition exacte de l’orchestre ainsi que l’effectif de chaque pupitre dépendent de l’œuvre exécutée.

Le chef d’orchestre joue un rôle primordial au sein de l’orchestre. En plus de connaître parfaitement la partition, il a pour mission de transmettre aux musiciens de nombreuses indications d’interprétation des œuvres jouées, relatives à la vitesse, à l’intensité sonore, aux différents départs d’instruments, ainsi que les intentions musicales du compositeur.

Chaque famille d’instruments comprend un premier soliste dont la fonction consiste à jouer les parties solo d’une partition orchestrale.Il a également la mission de diriger son pupitre, c’est-à-dire en secondant les indications du chef d’orchestre, en transmettant les nombreuses indications d’interprétation. Enfin, il peut lui arriver de diriger des répétitions partielles de l’orchestre, réparties généralement par pupitres ou famille d’instruments. Ces chefs de pupitre peuvent être secondés par un deuxième, voire un troisième soliste.

Les autres musiciens sont appelés des tuttistes.

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I. L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE

Le « premier violon solo » endosse un rôle hiérarchique et est le représentant de l’orchestre tout entier devant le chef d’orchestre. C’est pour cette raison que ce dernier le salue lors des concerts, devant le public. On lui attribue la tâche de décider du lever des musiciens lors de l’accueil du chef.

L’accord de l’orchestre s’effectue à partir d’une note de référence, le la, qui est donné par le hautbois ( ou le piano s’il y en a un ). Le premier violon solo va s’accorder et se faire le porte-parole de cette note de référence auprès de tous les autres musiciens, dans le but d’assurer un accord optimal de l’ensemble instrumental.

Dans le cas d’une œuvre symphonique, l’orchestre est placé sur la scène. Mais il arrive qu’il soit placé dans la fosse, comme dans le cas d’un opéra. Dans cette configuration, l’effectif de l’orchestre peut alors être modifié afin d’assurer un placement confortable des musiciens dans cet espace réduit situé en contrebas devant la scène.

b – Étymologie

Étymologiquement, le terme orchestre vient du grec orkhêstra qui désigne à l’origine un lieu. Il s’agissait alors de l’endroit situé, dans le théâtre, entre la scène et les spectateurs, et où était placé le chœur dans la tragédie antique. Au fil du temps, on a attribué ce terme aux musiciens placés au même endroit, en remplacement des chanteurs. Par la suite et jusqu’à nos jours, on entend par cette appellation toute formation instrumentale de grand effectif, généralement au-delà de dix interprètes, jouant une même œuvre ensemble.

c – Histoire et évolution

Pendant assez longtemps, les compositeurs ont écrit leur musique sans spécifier particulièrement la nature des instruments qui l’interprétaient. Souvent, ces derniers se contentaient de doubler ou renforcer les lignes vocales.

Dès le XVe siècle, des ensembles instrumentaux reliés à des compositeurs et sollicitant des interprètes célèbres ont commencé à émerger. Sollicités lors de manifestations quotidiennes, ces petits orchestres accompagnaient les divertissements. Les moyens dédiés à ces ensembles ont directement influencé les effectifs instrumentaux mis à disposition, et ont ainsi œuvré à faire évoluer les compositions instrumentales.

À cette époque, la forme instrumentale la plus répandue était la danse. De nombreuses pièces instrumentales ont vu le jour, et les suites de danses alternant des tempi lents et vifs en sont l’exemple le plus répandu ( pavane, sarabande, bourrée, gaillarde, courante, gigue... ).Cette succession de pièces instrumentales est à l’origine de plusieurs grandes formes qui verront ensuite le jour, telles que la sonate, le concerto ou encore la symphonie.

Au XVIe siècle, on utilisait dans l’orchestre les instruments dont on pouvait alors disposer, et les compositeurs ne précisaient d’ailleurs pas toujours à quels instruments étaient destinées les différentes parties musicales.

La constitution de l’orchestre va se préciser au XVIIe siècle. Il est formé à cette époque d’instruments à cordes, mais également d’instruments à vent tels que la flûte, le hautbois, le basson, la trompette et également des timbales. C’est à cette époque également que se développe particulièrement en Italie le concerto, faisant dialoguer un interprète soliste avec un ensemble instrumental.

Au cours du XVIIIe siècle, avec l’abandon de la basse continue héritée de l’esthétique baroque, l’orchestre signe sa naissance officielle, et les compositeurs s’intéressent alors particulièrement aux proportions instrumentales et à l’équilibre sonore de leurs œuvres : de nombreuses formes musicales qui existaient alors vont évoluer et se développer dans l’esprit du classicisme.

Des compositeurs comme Joseph Haydn ou Wolfgang Amadeus Mozart vont développer, à travers d’innombrables chefs-d‘œuvre de la musique savante occidentale, des genres musicaux incontournables. Outre la musique pour soliste et la musique de chambre, la musique symphonique attire particulièrement leur attention. Dans leur lignée, d’autres compositeurs s’essaient à ces genres, et c’est ainsi qu’au début du XIXe siècle, la symphonie, le concerto, l’ouverture et la suite orchestrale s’imposent définitivement auprès de tous.

À son tour, Beethoven œuvre à l’épanouissement de l’orchestre en utilisant de nouvelles combinaisons instrumentales dans nombre de ses œuvres. Au XIXe siècle, la famille des instruments à vent et les percussions vont être de plus en plus sollicitées par les compositeurs, avides d’explorer de nouvelles sonorités et combinaisons de timbres. Plusieurs instruments vont à leur tour intégrer et enrichir l’orchestre, tels que par exemple le contrebasson, le trombone, le tuba, la harpe, le piccolo... Les percussions ne sont pas en reste et rejoignent également l’orchestre.

En résumé, regroupant une ou plusieurs familles d’instruments, composé d’une dizaine de musiciens à plusieurs centaines, répondant à des appellations différentes en fonction de sa constitution ( orchestre symphonique, orchestre de chambre, orchestre à cordes, harmonie, fanfare ), l’orchestre varie dans sa composition et son volume suivant l’époque, le genre musical et le goût des compositeurs.

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I. L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE

d – Portrait de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

Fondé en 1998 par Oswald Sallaberger, qui l’a dirigé jusqu’en 2010, David Stern étant principal chef invité de 2002 à 2005, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie a ensuite été placé sous la direction de Luciano Acocella de 2011 à 2014. Depuis septembre 2014, Leo Hussain en est le chef principal.

Composé d’une quarantaine d’instrumentistes, souvent renforcés par des musiciens supplémentaires qui enrichissent par leur investissement fréquent et régulier l’esprit d’ouverture et de curiosité qui le caractérise, il explore un spectre très large du répertoire lyrique et symphonique, du baroque aux créations contemporaines. Fidèle aux spécificités de son effectif, il s’est aussi donné pour mission l’interprétation du répertoire classique sur instruments à cordes en boyau et archets classiques, souvent complétés par des parties de trompettes et timbales sur instruments adaptés.

Sa programmation privilégie le développement individuel de ses artistes qui ont régulièrement l’occasion de jouer en solistes et en chambristes. Cette flexibilité et cette polyvalence sont fertilisées par les nombreux chefs invités qui viennent chaque saison le nourrir.

L’Orchestre se produit fréquemment dans sa région, tant au Théâtre des Arts de Rouen qu’à l’occasion de tournées, mais son identité forte et affirmée rayonne également au-delà des frontières normandes. Ses concerts dans des salles prestigieuses telles que la Cité de la Musique, la Salle Pleyel, l’Opéra Comique à Paris, ou encore à Luxembourg, Hanovre, Bruges, Bruxelles, La Havane, New York, Dehli et Saint-Pétersbourg mettent en évidence sur la scène internationale son souci d’échange, de diversité et sa singularité d’approche des différents styles musicaux.

photo David Morganti

photo Thomas Boivinphoto Thomas Boivin

Vue de la scène de l’Opéra de Rouen Normandie.

L’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

Le batîment de l’Opéra de Rouen Normandie ; Le Théâtre des Arts

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I. L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE

e – Pour aller plus loin

Afin d’approfondir encore davantage les connaissances autour de l’orchestre, nous vous recommandons parmi d’autres ressources existantes, en particulier pour les classes des cycles 2 (CP à CE2) et 3 (CM1 à 6ème), de visionner l’épisode C’est pas sorcier autour des instruments de l’orchestre : Accordons nos violons.

https://www.youtube.com/watch?v=TZJxosX2mzM

Pour les élèves de cycle 3 et 4, nul doute que vous trouverez de capti-vantes présentations d’œuvres et enrichissements à vos études, dans les émissions Les clefs de l’orchestre de Jean-François Zygel. En voici un lien parmi tant d’autres :

https://www.youtube.com/watch?v=MIjVCdqa4QA

photo DR

Rencontre entre élèves et musiciens de l’Orchestre à l’Opéra de Rouen Normandie Intervention de musiciens dans une école

photo DR

De plus, afin de favoriser la rencontre et le partage autour de la musique, nous proposons depuis plusieurs années des rencontres entres des classes et des musiciens de l’Orchestre. Cette saison, ce sont les élèves qui assistent au concert La 7e de Beethoven, ce temps d’échange et de découverte permet de créer un contexte d’approche privilégié autour d’une œuvre, et œuvre à générer une relation particulière avec la sphère musicale classique.

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II. LES COMPOSITIONS POUR ORCHESTRE SYMPHONIQUE

a – Symphonie et poème symphonique

La symphonie est une œuvre de musique savante sollicitant les instruments de l’orchestre symphonique, constituée de plusieurs parties ou mouvements ( 3 ou 4 à l’époque classique ) alternant des dynamiques variées.

Étymologiquement, le terme symphonie provient du grec syn ( avec ) et phone ( son ), ce qui évoque l’idée des sons assemblés, d’une résonance commune. Ce terme va accepter des interprétations différentes selon l’époque, du Moyen-Âge jusqu’au XVIIe siècle.

Au Moyen-Âge, un instrument ancêtre de la vielle à roue, la chifonie, rappelle dans son fonctionnement (plusieurs cordes jouées simultanément), cette idée d’assemblage des sons.

Vers le début du XVIe siècle, le terme symphonie va dans un premier temps concerner toutes les œuvres polyphoniques ( à plusieurs sons simultanés ) instrumentales, pour ensuite désigner toutes les pièces purement instrumentales quel que soit l’effectif.

C’est au cours du XVIIe siècle que la symphonie émerge de la sinfonia d’ouverture à l’italienne de l’opéra, qui suit une structure alternant des mouvements vif / lent / vif, organisation qui annonce alors déjà celle de la symphonie de l’époque classique, qui ne sera établie que vers la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Le début du XVIIIe siècle est une période marquée par la philosophie des Lumières. Le changement et les remises en question touchent également les compositeurs et l’on va alors chercher à développer de nouveaux moyens d’expression, en renouvelant ou en créant de nouveaux codes, de nouveaux styles.

Vont alors se succéder différentes esthétiques, complémentaires ou opposées, telles que le style galant ( musique plaisante ), l’Empfindsamkeit / Sentiment - Sensibilité ( expression de la sensibilité et des affections ) et le Sturm und Drang / Tempête et passion ( expression des émotions et sentiments ), l’école de Mannheim (richesse et puissance de l’expression musicale) et l’école viennoise ( 3 ou 4 mouvements adoptant la forme sonate pour certains ). La naissance de la symphonie est alors officielle.

« On distingue la Musique vocale en Musique sans Symphonie, qui n’a d’autre accompagnement que la Basse continue ; et Musique avec Symphonie qui a moins un Dessus d’Instruments, Violons, Flûtes ou Hautbois. On dit d’une Pièce qu’elle est en grande Symphonie quand elle a encore deux autres Parties instrumentales : Taille et Quinte de Violon. La Musique de la Chapelle du Roi, celle de plusieurs Eglises, et celle des Opéras sont presque toujours en grande Symphonie ».

J.J Rousseau- Dictionnaire de Musique (1768).

De grands compositeurs vont alors s’emparer de ce genre, et tout particulièrement Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart et Ludwig van Beethoven.

Chacun à leur façon, ils vont contribuer à son développement et son rayonnement. Haydn, compositeur de 104 symphonies, va développer l’effectif de l’orchestre, rendre autonomes certains instruments dans l’expression des idées musicales et développer considérablement ces dernières. Il entérine une forme en quatre mouvements : Allegro – Andante – Menuet ( qui évoluera vers un Scherzo ) – Allegro ou Presto. Mozart quant à lui, compositeur de 41 symphonies, reprend cette forme en 4 mouvements et s’attache à contraster les thèmes musicaux et les tonalités qu’il utilise, tout en osant des innovations dans l’emploi de certains instruments (clarinette par exemple). Beethoven enfin, compositeur de 9 symphonies, poursuit l’œuvre de ses deux ainés et entraîne la symphonie jusqu’aux limites de ses possibilités. À la suite de ses prédécesseurs, il étoffe encore plus l’orchestre et développe de puissants effets sonores au profit d’une intensité dramatique qui annonce le Romantisme. Il n’hésite pas à casser le schéma traditionnel en quatre mouvements en modifiant certains mouvements ou en

ajoutant de nouveaux. Enfin, il intègre les voix à ce genre purement instrumental, comme dans la Neuvième Symphonie par exemple. À sa suite, de nombreux compositeurs vont s’essayer à ce genre sans toutefois le révolutionner, tels que Franz Schubert, Félix Mendelssohn, Robert Schumann et Johannes Brahms.

L’introduction d’un argument extra-musical au sein même de la symphonie, avec Hector Berlioz et Franz Liszt, signe la naissance du poème symphonique et offre à la musique instrumentale un nouveau cadre d’expression. Souvent en un seul mouvement, il est initié par Berlioz ( Symphonie fantastique ) et officialisé par Liszt. D’autres compositeurs s’empareront de cette musique narrative, comme Camille Saint-Saëns en France ou encore Modeste Moussorgski en Russie, Anton Dvorak en Tchéquie et Richard Strauss en Allemagne.

À la fin du XIXe siècle, l’élargissement du cadre formel et orchestral de la symphonie avec Gustav Mahler et Anton Bruckner marque un dernier tournant du genre.

Une chiffoniephoto DR

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II. LES COMPOSITIONS POUR ORCHESTRE SYMPHONIQUE

Les nombreux bouleversements de la société du XXe siècle, particulièrement les deux guerres mondiales, marquent considérablement la musique et bouleversent les codes en vigueur. Les valeurs héritées des esthétiques musicales précédentes sont abandonnées, laissant la voie aux explorations de nouveaux langages, systèmes et moyens d’expression artistique et musicale.

Toutefois, les possibilités de l’orchestre symphonique sont toujours exploitées et développées et s’enrichissent de l’influence d’autres musiques émergentes, en particulier populaires comme le jazz. Enfin, le développement du cinéma permet de poursuivre cette tradition symphonique en proposant des compositions de grande ampleur évoquant souvent la musique symphonique descriptive du XIXe siècle.

Compositeur et œuvres Date du concert

Ralph Vaughan Williams Symphonie n°3 « Pastoral Symphony » 20 octobre 2016

Franz Schubert Symphonie n°6 10 novembre 2016

Ludwig van Beethoven Symphonie n° 7 17 novembre 2016

Antonin Dvořák Symphonie n° 9 « Du Nouveau Monde » 20 et 22 janvier 2017

Franz Schubert Symphonie n°5 2 février 2017

Felix Mendelssohn Symphonie n°8 en ré majeur 8 mars 2017

Joseph Haydn Symphonie n° 102 23 mars 2017

Wolfgang Amadeus Mozart Symphonie n° 29 23 mars 2017

Antonin Dvorak Poèmes Symphoniques d’après le recueil Un bouquet de Karel Jaromir Erben (1811 – 1870) : Ondine – Esprit des Eaux, La Sorcière du midi, Le Rouet d’or 6 mai 2017

b – Concerto

Étymologiquement, le terme concerto vient du latin « concertare » qui signifie lutter, combattre. Mais il est admis qu’il pourrait également provenir du terme latin « conserere » qui signifie lier, unir. Enfin, en italien, concertare signifie s’accorder avec, s’harmoniser.

Au regard de ces étymologies contradictoires mais cependant complémentaires, un concerto est une œuvre musicale au sein de laquelle dialoguent et sont mis en opposition un ou plusieurs instruments solistes avec un groupe de musiciens plus important.

Musicalement, ce terme a été utilisé pour la première fois en Italie au XVIe siècle et s’est imposé au tout début du XVIIè siècle.

À l’origine, un concerto désigne un mélange d’instruments et/ou de voix qui assemble ou oppose plusieurs interprètes.

À la fin du XVIe siècle, ce style concertato désigne les œuvres religieuses qui s’inspirent de la tradition du motet polyphonique, tout en lui ajoutant une basse continue en accompagnement d’une mélodie monodique. On retrouve en effet plus tard l’influence de ces deux techniques de composition dans l’opposition entre la ligne mélodique des solistes et l’accompagnement polyphonique de l’ensemble.

L’importance des effectifs instrumentaux dans l’évolution du concerto

va jouer un rôle considérable : de la sonata ( de l’italien sonare : sonner, qui désigne une pièce instrumentale ) va découler la sonata a tre ( pièce instrumentale à trois parties ), a quattro ( pièce instrumentale à quatre parties ), la sonata da camera ( pièce instrumentale dite de chambre, soit profane et non religieuse ) ou da chiesa ( pièce instrumentale d’église ), et l’on retrouve par la suite les mêmes nuances dans le concerto, avec notamment le concertino, le concerto solo, le concerto grosso ( pouvant être aussi da camera ou da chiesa ).

Le compositeur italien Claudio Monteverdi (1567/1643) oeuvre à développer ce style concertato, ou style concertant, au travers de nombreuses de ses œuvres, en particulier ses madrigaux, et Heinrich Schütz (1585/1672), influencé par Monteverdi, a transcrit ce nouveau style à la musique religieuse allemande. Ce style concertato va dès lors se poursuivre jusqu’au XVIIIe siècle.

À la fin du XVIIe siècle, Arcangelo Corelli, compositeur italien et violoniste, utilise l’appellation de concerto grosso pour définir plusieurs de ses œuvres utilisant un orchestre à cordes ( concerto grosso ) opposé à un groupe soliste plus réduit ( concertino ). D’autres compositeurs à sa suite vont utiliser cette nouvelle acceptation du concerto grosso, de Torelli jusque Bach. Une des caractéristiques de cette forme est la confrontation entre un ensemble de cordes et des instruments solistes de diverses natures ( vents et / ou cordes ).

Ci-dessous la proposition d’œuvres symphoniques de la saison 2016/2017 de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie :

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II. LES COMPOSITIONS POUR ORCHESTRE SYMPHONIQUE

De là, apparaît le concerto de soliste ou concerto solo, dans lequel le concertino, défini par Corelli, devient un instrument soliste et accentue le contraste entre les masses opposées. Favorisant initialement le violon, la trompette ou le hautbois chez certains compositeurs comme Torelli ou Albinoni, le concerto solo s’étend ensuite à une grande variété d’instruments solistes et suscite l’intérêt de nombreux compositeurs dont Vivaldi.Les caractéristiques du concerto solo définies à cette époque et maintenues jusqu’au début du XXe siècle sont une structure en trois mouvements alternant vif / lent / vif, ainsi qu’une mise en valeur de la virtuosité et de la sensibilité expressive du soliste, en particulier lors des cadences ( improvisées au début, puis écrites par les compositeurs eux-mêmes plus tard ).Au milieu du XVIIIe siècle, passant de l’esthétique baroque à l’esthétique classique, le concerto grosso disparaît au profit de la symphonie qui s’approprie plusieurs de ses caractéristiques. Le concerto solo, lui, ne souffre pas de cette évolution et se développe même encore davantage avec l’essor du piano qui s’impose à côté du violon, comme en témoignent de magnifiques œuvres de Mozart ou Beethoven. Sa durée s’allonge et sur le modèle de la symphonie, la structure interne des mouvements se codifie et son exécution se destine de plus en plus à un large public dans

des salles de concert, contrairement au cadre plus intime et au public restreint de ses débuts.

Dès le début et au cours du XIXe siècle, conservant la caractéristique de la mise en valeur de l’interprète par une démonstration de sa virtuosité et de son expressivité, le concerto solo permet à de nombreux grands compositeurs comme Franz Liszt, Félix Mendelssohn, Robert Schumann, Johannes Brahms, Frédéric Chopin ou encore Piotr Ilitch Tchaïkovski, de s’essayer à cette forme en sollicitant un musicien particulièrement reconnu pour son talent afin d’intrepréter la composition en question.Tout comme pour la symphonie, les nombreux bouleversements de la société du XXe siècle, en particulier les deux guerres mondiales, et l’influence que cela génère sur la création musicale, impactent le concerto de soliste avec orchestre symphonique et deux tendances se dessinent. Quelques compositeurs tels que Arnold Schoenberg, Alban Berg et Anton Webern, mais aussi Béla Bartók ou Igor Stravinsky, vont explorer encore davantage ce genre tout en s’accordant une certaine liberté formelle et de langage musical, tandis que d’autres compositeurs comme Sergueï Prokofiev ou encore Dmitri Chostakovitch, dans la veine du néo-classicisme ou du néo-romantisme, maintiennent une forme traditionnelle du concerto solo dans leurs œuvres.

Compositeur et œuvres Date du concert

Maurice Ravel Concerto pour la main gauche 20 octobre 2016

Fuminori Tanada Création pour clarinette et orchestre 10 novembre 2016

Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour clarinette en la majeur 10 novembre 2016

François-Adrien Boieldieu Concerto pour harpe et orchestre 17 novembre 2016

Thierry Pécou Soleil Rouge Concerto pour trompette et orchestre, Création 20 et 22 janvier 2017

Igor Stravinsky Dumbarton Oaks 23 mars 2017

Johann Sebastian Bach Concerto pour violon n°1, Concertos Brandebourgeois n°3 et n°6, L’Art de la Fugue (extraits) 26 avril 2017

Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour piano n°12 11 et 12 mai 2017

Maurice Ravel Concerto pour piano en sol majeur 11 et 12 mai 2017

Ci-dessous la proposition d’œuvres concertantes de la saison 2016/2017 de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie :

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II. LES COMPOSITIONS POUR ORCHESTRE SYMPHONIQUE

c – Ouverture

L’ouverture symphonique peut accepter deux interprétations.

Il peut s’agir d’une introduction instrumentale interprétée par l’orchestre qui ouvre une œuvre lyrique de type opéra, cantate ou oratorio par exemple. Elle est destinée à l’origine à plonger les auditeurs dans l’ambiance souhaitée par le compositeur au sein de son œuvre, et présente l’intérêt d’annoncer les motifs thématiques qui seront développés dans l’ouvrage.

Au-delà du contexte vocal auquel elle est associée, on peut également la considérer comme une œuvre autonome et indépendante pour effectif orchestral, dans laquelle est développé un argument extra-musical, qui l’apparente de fait au poème symphonique défini précédemment.

De nombreuses ouvertures ont marqué l’histoire de la musique symphonique, comme par exemple Coriolan de Beethoven, Le songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, Hamlet et Roméo et Juliette de Tchaïkovski, et bien d’autres encore.

Compositeur et œuvre Date du concert

Richard Strauss Ouverture et scènes de danses d’Ariane à Naxos 10 novembre 2016

Compositeur et œuvre Date du concert

Richard Strauss Le Chevalier à la rose, suite (version 1946) 8 janvier 2017

d – Suite

Évoquée précédemment au sujet de la symphonie, la suite de danses est la première forme musicale instrumentale à s’imposer.

Apparue à la fin de la Renaissance, s’appuyant sur les danses de la même époque et constituée de plusieurs mouvements de tempo et de caractère différents, elle va par la suite désigner toute succession de courtes pièces instrumentales diverses, composées autour d’un thème défini, ou extraites d’une œuvre plus conséquente ( un opéra, un ballet... ).

Ci-dessous la proposition d’ouverture symphonique de la saison 2016/2017 de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie :

Ci-dessous la proposition de suite pour orchestre symphonique de la saison 2016/2017 de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie :

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III. LEXIQUE

Accord : Superposition de plusieurs notes jouées simultanément.

Basse continue : ( équivalent de continuo en italien ) Partie instrumentale caractéristique de l’époque baroque dans laquelle un instrument polyphonique ( clavecin, orgue ) et un instrument à la tessiture de basse ( le plus souvent une viole ) accompagnent les autres parties musicales de façon continue.

Cadence : Partie d’un concerto au cours de laquelle l’interprète soliste improvise autour des thèmes mélodiques entendus précédemment dans l’œuvre. Elle a pour vocation de mettre en valeur la virtuosité et l’expression musicale du soliste. Elle peut être créée par le musicien ou écrite par le compositeur.

Coda : Signifie « Queue » en italien, dernières mesures de conclusion d’un oeuvre musicale.

Fanfare : Orchestre uniquement composé de cuivres.

Harmonie : Manière de former et d’enchaîner des accords. On utilise également ce terme pour désigner l’ensemble des instruments à vents dans l’orchestre.

Modulation : Passage permettant à la musique de changer de tonalité. Il y a plusieurs techniques pour moduler, par les tons voisins, en passant du majeur au mineur de même tonique, par tierces ou par tons...

Monodique : Musique ne comportant qu’une seule ligne mélodique.

Mouvement : Appellation courante désignant les différentes parties d’une œuvre, en fonction des variations de dynamique et de vitesse qui existent entre elles

Ostinato : Formule mélodique et / ou rythmique qui se répète de façon obstinée.

Polyphonique : Musique comportant plusieurs lignes mélodiques interprétées simultanément.

Pupitre : Place du musicien d’orchestre au sein de l’ensemble, en fonction de la nature de son instrument. On utilise également ce terme pour désigner un élément de soutien constitué d’une tablette montée sur un pied, servant à présenter à la lecture une partition de musique.

Sonate : Composition instrumentale en un ou plusieurs mouvements destinée à un soliste ou un ensemble de musiciens. Ce terme est aussi utilisé pour désigner l’organisation formelle d’un mouvement qui présente l’exposition de plusieurs thèmes mélodiques, un développement, une réexposition et une coda.

Tempo : Vitesse d’exécution d’une oeuvre musicale. Le tempo se définit par un nombre de pulsation par minutes.

Tonalité : Ensemble des caractères liés au choix d’une gamme de référence dans une œuvre musicale. La tonalité se définit par rapport à la tonique de cette gamme. Elle distingue également les modes majeurs et mineurs.

Tutti : Partie exécutée par le tous les musiciens de l’orchestre.