syl pâris kouton - le bàtà

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danse, musique et tambours sacrés du pays Yoruba Au pays Yoruba situé au sud-ouest de l’actuel Nigéria et au sud-est du Bénin, la danse sacrée Bàtà accompagne la sortie des Egunguns lors du culte rendu aux morts. Un Egungun, personnage costumé et masqué, est la réincarnation momentanée d’un ancêtre qui revient de l’au-delà rendre visite aux siens. Les Egunguns sortent essentiellement lors des cérémonies consacrées aux défunts. Au Bénin, les sorties des Egunguns sont accompagnées de trois musiques : le Bàtà, le Gangan et le Ogbon. Le Bàtà est la musique qui est principalement jouée pour les Egunguns en pays Yorouba et Nago au sud-est du Bénin. « Bàtà » désigne à la fois la danse sacrée associée à la sortie des Egunguns, les rythmes spécifiques des percussions accompagnées de chants et l’ensemble des tambours sacrés sur lesquels les rythmes sont joués. L’ensemble de la cérémonie est fondé sur des échanges directs entre les tambours et les Egunguns appelés à sortir du couvent un à un. Le pouvoir des tambours Bàtà repose sur leur capacité à parler. Ils sont capables d’imiter les intonations et les rythmes de la langue Yoruba. Le dialogue est à la fois musical et gestuel : il est parlé par les tambours et dansé par l’Egungun qui répond à leurs sollicitations rythmiques par des pas de danse spécifiques, après avoir fait entendre sa voix d’outre-tombe. Il s’agit de véritables échanges entre instruments sacrés et divinités. L’Egungun est toujours chaussé pour danser. Le mot « bata », associé aux pas de la danse sacrée réalisés avec des pieds chaussés, désigne ainsi de façon générale la chaussure chez les Yoruba. C’est en s’ancrant dans ce terreau culturel que l’artiste plasticien Syl.Pâris.Kouton a créé ses masques « Baata », réalisés à partir de chaussures usagées. L’artiste a choisi d’écrire baata avec deux « a » pour se différencier de la célèbre marque de chaussures Bata dont le nom a pour origine celui de son fondateur, un cordonnier tchèque nommé Tomas Bat’a. Cette étonnante double filiation du même vocable « bata » pour désigner des chaussures semble ainsi totalement fortuite. Les tambours sacrés ne peuvent être joués que par des musiciens initiés. Les plus grands sont des tambours à deux peaux (bimembranophones), en forme de sablier. Ils sont dénommés, du plus grand au plus petit: iya-ilou (ou eyalo), le plus grand, joué par le musicien qui dirige le groupe akogbé (ou egan) aki (ou equi) omélé ako, le plus petit. Les tambours sacrés bàtà ont franchi l’Atlantique au temps de l’esclavage et sont joués à Cuba pour les cérémonies de la Santeria, religion dérivée des cultes Yoruba. Née aux Caraïbes, cette religion est également présente en Colombie et au Venezuela. Agan, cérémonie majeure des Egunguns à Porto-Novo. Tous les trois ans à Porto-Novo, se déroule « Agan », cérémonie majeure du culte des ancêtres et de leur retour parmi le monde des vivants sous forme d’Egunguns. « Iya Alatchè », (« la Mère au pouvoir », généralement une vieille femme) fait d’abord une prière aux morts dans le « Igbalè N’la » (couvent principal) de la ville avant de lancer la recherche de « Agan » au début de la nuit. Agan est un être qui cristallise et concentre tous les mauvais esprits qui errent dans la nature et perturbent le quotidien paisible des vivants. Seuls les initiés peuvent participer à la recherche de Agan pour l’attraper. Cette recherche peut durer toute la nuit et s’achever juste avant le lever du jour. Quand l’Agan est attrapé il est conduit sur la place Adomè de Porto-Novo et le rythme Bàtà est joué pour informer toute la ville de sa capture. Le lendemain, les Egunguns sortent de l’ « Igbo agan », la forêt sacrée, située à Porto-Novo à Zounkpa. Ils parcourent toutes les rues de la ville pendant trois semaines pour prier et purifier le territoire, rejoignent leur « Igbalè » et organisent des danses devant le couvent : le Bàtà, l’Ogbon et le Gangan sont joués à cette occasion. Les cérémonies de Agan s’achèvent par un grand rituel de clôture sur la place Adomè. Seul le Bàtà est joué à cette occasion pour marquer la fin de la sortie des Egunguns. En dehors des cérémonies de Agan, le Bàtà est également dansé par les Egunguns au cours des « Houétanou », fêtes annuelles vodouns pendant lesquelles les Egunguns dansent pendant plusieurs jours devant leur «Igbalè » (couvent). Luc Raimbault avril 2013 Informations recueillies en avril 2013 auprès de Gérard Bassalé directeur du Centre Culturel Ouadada, Syl.Pâris. Kouton artiste plasticien, Baba Keita directeur de l’Ecole du Patrimoine Africain, Moukaram Oceni maire de Porto-Novo, les chefs religieux des cérémonies des reportages et les musiciens. Le Bàtà

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Plusieurs orthographes possibles pour nommer une culture : Le Baata. Cette culture, issue d'Afrique de l'ouest et plus particulièrement du Bénin, se traduit en musique, par des danses ou encore lors de cérémonies

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danse, musique et tambours sacrés du pays YorubaAu pays Yoruba situé au sud-ouest de l’actuel Nigéria et au sud-est du Bénin, la danse sacrée Bàtà accompagne la sortie des Egunguns lors du culte rendu aux morts. Un Egungun, personnage costumé et masqué, est la réincarnation momentanée d’un ancêtre qui revient de l’au-delà rendre visite aux siens. Les Egunguns sortent essentiellement lors des cérémonies consacrées aux défunts.

Au Bénin, les sorties des Egunguns sont accompagnées de trois musiques : le Bàtà, le Gangan et le Ogbon. Le Bàtà est la musique qui est principalement jouée pour les Egunguns en pays Yorouba et Nago au sud-est du Bénin.

« Bàtà » désigne à la fois la danse sacrée associée à la sortie des Egunguns, les rythmes spécifiques des percussions accompagnées de chants et l’ensemble des tambours sacrés sur lesquels les rythmes sont joués.

L’ensemble de la cérémonie est fondé sur des échanges directs entre les tambours et les Egunguns appelés à sortir du couvent un à un. Le pouvoir des tambours Bàtà repose sur leur capacité à parler. Ils sont capables d’imiter les intonations et les rythmes de la langue Yoruba. Le dialogue est à la fois musical et gestuel : il est parlé par les tambours et dansé par l’Egungun qui répond à leurs sollicitations rythmiques par des pas de danse spécifiques, après avoir fait entendre sa voix d’outre-tombe. Il s’agit de véritables échanges entre instruments sacrés et divinités.

L’Egungun est toujours chaussé pour danser. Le mot « bata », associé aux pas de la danse sacrée réalisés avec des pieds chaussés, désigne ainsi de façon générale la chaussure chez les Yoruba. C’est en s’ancrant dans ce terreau culturel que l’artiste plasticien Syl.Pâris.Kouton a créé ses masques « Baata », réalisés à partir de chaussures usagées.

L’artiste a choisi d’écrire baata avec deux « a » pour se différencier de la célèbre marque de chaussures Bata

dont le nom a pour origine celui de son fondateur, un cordonnier tchèque nommé Tomas Bat’a. Cette étonnante double filiation du même vocable « bata » pour désigner des chaussures semble ainsi totalement fortuite.

Les tambours sacrés ne peuvent être joués que par des musiciens initiés. Les plus grands sont des tambours à deux peaux (bimembranophones), en forme de sablier. Ils sont dénommés, du plus grand au plus petit:

iya-ilou (ou eyalo), le plus grand, joué par le musicien qui dirige le groupe akogbé (ou egan) aki (ou equi) omélé ako, le plus petit.

Les tambours sacrés bàtà ont franchi l’Atlantique au temps de l’esclavage et sont joués à Cuba pour les cérémonies de la Santeria, religion dérivée des cultes Yoruba. Née aux Caraïbes, cette religion est également présente en Colombie et au Venezuela.

Agan, cérémonie majeure des Egunguns à Porto-Novo.Tous les trois ans à Porto-Novo, se déroule « Agan », cérémonie majeure du culte des ancêtres et de leur retour parmi le monde des vivants sous forme d’Egunguns.

« Iya Alatchè », (« la Mère au pouvoir », généralement une vieille femme) fait d’abord une prière aux morts dans le « Igbalè N’la » (couvent principal) de la ville avant de lancer la recherche de « Agan » au début de la nuit. Agan est un être qui cristallise et concentre tous les mauvais esprits qui errent dans la nature et perturbent le quotidien paisible des vivants.

Seuls les initiés peuvent participer à la recherche de Agan pour l’attraper. Cette recherche peut durer toute la nuit et s’achever juste avant le lever du jour.

Quand l’Agan est attrapé il est conduit sur la place Adomè de Porto-Novo et le rythme Bàtà est joué pour informer toute la ville de sa capture.

Le lendemain, les Egunguns sortent de l’ « Igbo agan », la forêt sacrée, située à Porto-Novo à Zounkpa. Ils parcourent toutes les rues de la ville pendant trois semaines pour prier et purifier le territoire, rejoignent leur « Igbalè » et organisent des danses devant le couvent : le Bàtà, l’Ogbon et le Gangan sont joués à cette occasion.

Les cérémonies de Agan s’achèvent par un grand rituel de clôture sur la place Adomè. Seul le Bàtà est joué à cette occasion pour marquer la fin de la sortie des Egunguns.

En dehors des cérémonies de Agan, le Bàtà est également dansé par les Egunguns au cours des « Houétanou », fêtes annuelles vodouns pendant lesquelles les Egunguns dansent pendant plusieurs jours devant leur «Igbalè » (couvent).

Luc Raimbault avril 2013Informations recueillies en avril 2013 auprès de Gérard Bassalé directeur du Centre Culturel Ouadada, Syl.Pâris. Kouton artiste plasticien, Baba Keita directeur de l’Ecole du Patrimoine Africain,Moukaram Oceni maire de Porto-Novo, les chefs religieux des cérémonies des reportages et les musiciens.

Le Bàtà

Objectifs des reportagesLe premier objectif de ces reportages était de permettre à des jeunes photographes béninois de poursuivre une formation engagée en 2012 au Bénin avec l’association Incite Formation d’Eragny sur Oise dans le cadre de la coopération développée depuis 1995 entre Cergy-Pontoise et Porto-Novo, capitale du Bénin.

Les jeunes devaient réaliser un reportage sur la danse sacrée Bàtà du pays Yoruba quiaccompagne la sortie des Egunguns lors de cérémonies du culte rendu aux morts.

Outre la collecte de ressources iconographiques pour témoigner de ce patrimoine immatériel, ces reportages avaient également pour but de fournir des images clés de la danse Bàtà pour apporter un éclairage culturel indispensable à l’exposition présentée à Cergy-Pontoise, sur le thème « Masques Baata et nouvelles figures du sacré à Porto-Novo». L’exposition est organisée autour d’une installation de Syl.Pâris.Kouton, artiste majeur de Porto-Novo, intitulée « Cité Baata : Questions d’identités » et réalisée avec les jeunes de l’Espace Césame d’Eragny sur Oise. Outre les masques Baata et des toiles de Syl.Pâris.Kouton, l’exposition présente également des sculptures remarquables de Ange Marie Reine Houndeton et des peintures d’Aziz Aboki.L’exposition présentée à Cergy-Pontoise est organisée à l’occasion de la semaine des cultures africaines du Théâtre 95 et s’inscrit dans le cadre des Ateliers Nomades du Musée du quai Branly dont la première édition se déroule dans la capitale du Val d’Oise du 4 mai au 2 juin 2013. Elle est parrainée par l’Ecole du Patrimoine Africain, organisation internationale basée à Porto-Novo intervenant dans vingt six pays africains et dirigée par Baba Keita.Trois jeunes photographes béninois ont réalisé ce reportage: Edwige Fatokinsi, Guy-Landry Houssa et Fabien Koffi Houénoudé.

Les enregistrements videos ont été réalisés par Luc Raimbault de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et par Gérard Bassalé. Directeur du Centre Culturel Ouadada de Porto-Novo.

Reportage photographique à Ouinhi le samedi 20 avril 2013Organisation : Ce reportage photographique a été organisé et piloté par Gérard Bassalé, historien de formation, directeur du Centre Culturel Ouadada à Porto-Novo, avec l’appui de M. Eric Mensah, professeur d’histoire et géographie au C.E.G. de Ouinhi.

Gérard Bassale : tél : 95 40 17 14|Eric Mensah : 97 13 22 36

Lieu et date : La cérémonie qui a fait l’objet des prises de vues s’est tenue sur la commune de Ouinhi, sur la route de Bonou, dans la vallée de l’Ouémé, le samedi 20 avril 2013 après-midi. Elle constituait le temps fort et central d’un long rituel déroulé sur plusieurs jours avant et après celui de la sortie des tambours sacrés, des Egunguns et de la danse Bàtà, avec offrandes et sacrifices.

Acteurs et contexte: les musiciens, les tambours sacrés Bàtà et les Egunguns étaient ceux de Igbalè Kéyé d’Agboran à Pobè (« Igbalè » désigne un couvent Egungun), un des nombreux couvents de la région de Pobè. Le premier responsable du couvent est M. Elegbede B. Bazile (98 81 99 70). Il a personnellement dirigé la cérémonie.

Le motif pour lequel Igbalè Kèyè d’Agboran à Pobè s’est déplacé à Ouinhi pour réaliser cette cérémonie traditionnelle est d’ordre logistique. Lorsqu’un rituel de ce type a lieu, tous les initiés appartenant au couvent sont invités et peuvent y participer. Une cérémonie peut ainsi réunir un grand nombre de participants et nécessiter une logistique lourde et onéreuse.

Aussi, s’agissant d’une cérémonie organisée pour un reportage photographique, il a été proposé que la cérémonie soit délocalisée sur un territoire proche pour limiter le nombre de participants. Les photos ont été prises avec l’accord des représentants des couvents locaux et des dignitaires du culte vodoun de Ouinhi, invités et présents à la cérémonie.

Etaient ainsi présents à la cérémonie: Délé Alexis Balè Ayogo de Ouinhi (c’est-à-dire chef d’Igbalè Ayogo), Délé Amoutcha adjoint du Balè Ayogo de Ouinhi, Tognon Raphaël Balè de Holi à Ouinhi, Kétounou Dah-Zounon Président du culte Vodoun à Ouinhi, Dah-DjogbénonAhissou secrétaire général du culte vaudoun à Ouinhi et Raqhiou Hoessou dignitaire du culte vodoun à Ouinhi.

site: www.ouadada.com |mail : [email protected]

Danses Bàtà genèse de deux reportages photographiques

Reportage photographique à Ilatchè le dimanche 21 avril 2013.

Ce second reportage avait pour but de permettre aux jeunes photographes béninois de compléter le reportage de la veille en réalisant des prises de vue complémentaires de musiciens de tambours Bàtà, les rythmes Bàtà et les danses pratiquées par les initiés d’un autre groupe. Les Egunguns n’étaient pas présents pour cette cérémonie.

La très grande qualité du groupe de percussionnistes invitait à la collecte d’enregistrements audios de rythmes Bàtà, réalisés avec des moyens videos en l’absence de matériel d’enregistrement audio dédié.

Les trois jeunes photographes béninois ayant réalisé ce reportage sont: Edwige Fatokinsi, Guy-Landry Houssa et Fabien Koffi Houénoudé.

Les enregistrements videos ont été réalisés par Luc Raimbault et Gérard Bassalé.

Organisation : ce second reportage photographique a été organisé et piloté par Gérard Bassalé, historien de formation, directeur du Centre Culturel

Ouadada de Porto-Novo, avecl’appui de Saturnin Klika, percussionniste de Porto-Novo.

Lieu et date : La cérémonie qui a fait l’objet des prises de vues s’est tenue à Ilatchè dans la commune de Sakété le dimanche 21 avril 2013 matin.

Acteurs et contexte : La cérémonie de danses et rythmes Bàtà a été organisée spécifiquement pour la prise de vues. Le groupe de musiciens a pour nom « Ayandayo » et est dirigé par M. Eriola Robert, joueur de Eyalo, le plus grand des tambours Bàtà.

Avant de pouvoir être joués, les tambours sacrés ont fait l’objet d’une cérémonie célébrée par M. Alabi Atchilari, prêtre et fabricant des tambours Bàtà. Au cours des rituels de la cérémonie précédant les danses plusieurs types d’offrandes ont été apportés et un coq a été sacrifié en l’honneur des tambours. A la fin de la cérémonie, prêtres et initiés se sont prosternés à plat ventre devant les tambours sacrés avant qu’ils ne soient joués.

M. Alabi Atchilari était accompagné de M. Doro Lamidé, fils du précédent fabricant de tambours Bàtà et du vieux Gandonou Alamou, danseur remarquable et chanteur.

Danses Bàtà genèse de deux reportages photographiques

Saturnin Klika groupe « Ashiri Percus ».

Tél : 66 27 24 32

Gérard Bassale :tél : 95 40 17 1site: www.ouadada.com mail : [email protected]

Porto-Novo, capitale du Bénin, est au coeur d’une aire culturelle d’une fertilité exceptionnelle depuis plusieurs siècles. L’ancien royaume de Porto-Novo est né du territoire où les cultures Yoruba et Adja se sont mutuellement fécondées au début du XVIIIème siècle et a été l’un des terreaux où le culte vaudou a pris naissance, bien avant que les chemins de l’esclavage n’implantent ce nouveau culte aux Caraïbes et au Brésil.Ces deux sources culturelles se sont enrichies à la la fin du XVIIIème siècle de la greffe des cultures portugaise et sud-américaine intro-duites par les esclaves affranchis venus du Brésil pour retrouver le continent de leurs ancêtres, puis à la fin du XIXème siècle de la matrice coloniale française. Ces influences très différentes venues d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Europe ont forgé au fil des siècles la forte identité et les valeurs fondamentales de la ville, sources de son patrimoine immatériel vivant. Témoins de la diversité de ses origines culturelles, la ville porte aujourd’hui encore ses trois noms : Hogbonou nom donné par les Adja,

Porto-Novo : un foyer culturel et artistique d’une richesse exceptionnelle

Adjadchè nom donné par les Yoruba et Porto-Novo nom donné par les négriers portugais au XVIIIème siècle.La capitale du Bénin est ainsi, depuis ses origines, un creuset cultuel et culturel d’une grande vitalité où foisonne aujourd’hui une expression artistique contemporaine exceptionnellement riche, composante bien vivante de son identité et atout essentiel pour la pérennité de ses valeurs et le renouvellement permanent de son patrimoine immatériel. Porto-Novo est une cité où le sacré et ses représentations sont omniprésents, dans la vie quotidienne de ses habitants comme dans les fêtes traditionnelles, dans les lieux secrets réservés aux initiés comme sur de nombreuses places publiques, dans les forêts sacrés préservées comme dans les bâtiments cultuels : temples vaudous, églises et temples chrétiens, mosquées… Cette omniprésence du sacré jusque dans l’espace public caractérise le patrimoine immatériel vivant de Porto-Novo. Elle est consubstancielle à l’identité-même de la ville et nourrit la créa-tivité contemporaine de ses nombreux artistes.

Luc Raimbault mai 2013