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www.cercoop.org N°6 - HIVER 2016 1 Fraternité, partage, solidarité ! L’accélération de l’information, la digitalisation des échanges est un fait majeur de notre société contemporaine. Elles conduisent à une nouvelle forme de relations entre les êtres humains. L’instantané, la rapidité des réactions conduisent de plus en plus nos concitoyen- ne-s à (ré)agir avant parfois de réfléchir. Si cette nouvelle forme de relations peut avoir des avantages en permettant l’accès à plus d’informations, à favoriser la liberté d’expression (cf. la révolution Tunisienne), comment ne pas s’inquiéter du piège au confinement vers lequel elle peut conduire ? Et s’il y a une mondialisation pour laquelle notre réseau doit se mobiliser c’est bien celle de la fraternité, du partage et de la solidarité locale comme internationale. C’était l’esprit de la mission COPRA où élu-e-s et technicien-ne-s de Belfort, Montbéliard, Besançon, la Région, le CERCOOP F-C, avons œuvré pendant une semaine pour travailler avec nos partenaires du Burkina Faso. Outre l’évaluation de nos actions et la nécessité de tendre vers plus de cohérence, d’efficacité et d’efficience, je crois pouvoir dire que nous avons ressenti la nécessité fraternelle de notre engagement. Dans ce cadre, nous avons la responsabilité de favoriser les échanges et d’ouvrir le monde aux jeunes ici et ailleurs. Nous avons la responsabilité de renforcer les capacités ici et ailleurs. Nous avons la responsabilité de partager nos expériences, notre quotidien ici et ailleurs. Nous avons la responsabilité de préserver notre planète et de lutter contre la pauvreté ici et ailleurs comme nous y invitent l’accord de Paris sur le climat de novembre 2015 et l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) de septembre 2015. Ces derniers mois, tous les échanges avec nos différents partenaires, locaux, régionaux, nationaux, internationaux nous poussent à créer les conditions de la fraternité, du partage et de la solidarité locale comme internationale. Des dispositifs peuvent nous y aider, notre volonté d’agir doit nous y guider ! DOSSIER SPÉCIAL ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ ET À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE Focus Tandems Solidaires N°6 - HIVER 2016 ÉDITO ACTUALITÉS 2 DÉBROUSSAILLONS 5 L’éducation au conflit PAROLES D’ACTEURS 6 Les Petits Débrouillards DOSSIER 7 ECSI : L’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale Focus Tandems Solidaires DES OUTILS POUR AGIR 14 Guides pédagogiques et centres de ressources LA VIE DU RÉSEAU 16 SOMMAIRE Hicham BOUJLILAT, Président du CERCOOP F-C , Conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté délégué à la coopération et solidarité internationale et aux mutations économiques FRATERNITÉ, PARTAGE, SOLIDARITÉ ! LA COOPÉRATION ET LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE EN FRANCHE - COMTÉ UN SUR

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www.cercoop.orgwww.cercoop.org N°6 - HIVER 2016 1

Fraternité, partage, solidarité !L’accélération de l’information, la digitalisation des échanges est un fait majeur de notre société contemporaine. Elles conduisent à une nouvelle forme de relations entre les êtres humains. L’instantané, la rapidité des réactions conduisent de plus en plus nos concitoyen-ne-s à (ré)agir avant parfois de réfléchir. Si cette nouvelle forme de relations peut avoir des avantages en permettant l’accès à plus d’informations, à favoriser la liberté d’expression (cf. la révolution Tunisienne), comment ne pas s’inquiéter du piège au confinement vers lequel elle peut conduire ?Et s’il y a une mondialisation pour laquelle notre réseau doit se mobiliser c’est bien celle de la fraternité, du partage et de la solidarité locale comme internationale.C’était l’esprit de la mission COPRA où élu-e-s et technicien-ne-s de Belfort, Montbéliard, Besançon, la Région, le CERCOOP F-C, avons œuvré pendant une semaine pour travailler avec nos partenaires du Burkina Faso. Outre l’évaluation de nos actions et la nécessité de tendre vers plus de cohérence, d’efficacité et d’efficience, je crois pouvoir dire que nous avons ressenti la nécessité fraternelle de notre engagement.

Dans ce cadre, nous avons la responsabilité de favoriser les échanges et d’ouvrir le monde aux jeunes ici et ailleurs. Nous avons la responsabilité de renforcer les capacités ici et ailleurs. Nous avons la responsabilité de partager nos expériences, notre quotidien ici et ailleurs. Nous avons la responsabilité de préserver notre planète et de lutter contre la pauvreté ici et ailleurs comme nous y invitent l’accord de Paris sur le climat de novembre 2015 et l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) de septembre 2015.

Ces derniers mois, tous les échanges avec nos différents partenaires, locaux, régionaux, nationaux, internationaux nous poussent à créer les conditions de la fraternité, du partage et de la solidarité locale comme internationale.

Des dispositifs peuvent nous y aider, notre volonté d’agir doit nous y guider !

DOSSIER SPÉCIALÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ ET À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE Focus Tandems Solidaires

N°6 - HIVER 2016 ÉDITO

ACTUALITÉS 2

DÉBROUSSAILLONS 5L’éducation au conflit

PAROLES D’ACTEURS 6Les Petits Débrouillards

DOSSIER 7ECSI :L’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale Focus Tandems Solidaires

DES OUTILS POUR AGIR 14Guides pédagogiques et centres de ressources

LA VIE DU RÉSEAU 16

SOMMAIRE

Hicham BOUJLILAT,Président du CERCOOP F-C ,

Conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté délégué à la coopération et solidarité internationale

et aux mutations économiques

FRATERNITÉ, PAR TAGE, SOLIDARITÉ !

LA COOPÉRATION

ET LA SOLIDARITÉ

INTERNATIONALE

EN FRANCHE - COMTÉ

UN SUR

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CERCOOP Franche-ComtéN°6 - HIVER 20162

ACTUALITÉS DU CERCOOP F-C

Alors que Vanessa CAMPAN, Florence KOHTZ et Diana PRUD’HOMME ont quitté leurs fonctions au CERCOOP F-C, pour voler vers d’autres aventures internationales, d’autres personnes ont rejoint l’équipe tech-nique en cette fin d’année 2016.Depuis le 1er septembre, Eléa BARDEAU est chargée de développement, responsable de la formation, de l’accompagnement des porteurs de projets, de la coordination des Tandems solidaires et du service civique. Elle anime éga-lement certains groupes de travail notamment « Genre et Coopération Internationale ».Depuis le 1er décembre, Charlotte CRAIMET est en charge de l’information et de la com-munication, ainsi que de la gestion de la base de données. Depuis le 5 décembre et jusque fin juillet 2017, Lauriane MASSON, volontaire en service ci-vique, contribuera activement à la promotion et valorisation des Tandems solidaires de Bour-gogne-Franche-Comté, dispositif célébrant sa dixième édition pour 2016/2017.

ELÉA BARDEAUChargée de développementDiplômée d’un double master en déve-loppement et coopération internationale et en études latino-américaines, Eléa est passionnée par la solidarité internationale et la lutte contre les inégalités. Après avoir coordonné la Semaine de la solidarité in-ternationale en Franche-Comté pendant deux ans au sein de RéCiDev, elle a rejoint le CERCOOP F-C pour développer encore davantage l’accompagnement des acteurs dans leurs projets et dans leur démarche d’éducation à la citoyenneté et à la solida-rité internationale.

CHARLOTTE CRAIMETChargée de mission information et communicationCharlotte est diplômée d’une licence com-munication, spécialité communication pu-blique, obtenue à l’IUT Info-Com de Be-sançon. Attirée par le milieu associatif et le secteur public depuis ses débuts dans la communication, elle a choisi de rejoindre le CERCOOP F-C pour les valeurs qu’il vé-hicule, où la valorisation des initiatives, la sensibilisation et le partage des pratiques sont au cœur des missions quotidiennes. Charlotte sera donc votre interlocutrice pour tout ce qui concerne la diffusion de vos actions de solidarité internationale et la communication générale du CERCOOP F-C.

LAURIANE MASSONVolontaire en Service Civique, en charge de l’appui à la valorisation des Tandems Solidaires. Lauriane est jeune diplômée d’un master en langues étrangères appliquées. Investie dans le milieu associatif et dans les rela-tions internationales depuis longtemps, notamment comme bénévole à ESN Besan-çon, elle souhaite, grâce à ce service civique au CERCOOP F-C, acquérir une première expérience professionnelle, approfondir ses connaissances et se former dans un milieu interculturel et international.

D U N O U V E A U D A N S L ’ É Q U I P E D U

Depuis fin 2015, avec la réforme territoriale (loi NOTRe) actant la fusion des régions, le CERCOOP F-C et Bourgogne Coopération,

son homologue, se sont engagés dans un processus de fusion-rap-prochement. Il donnera naissance, début 2017 à une seule et même structure pour la région Bourgogne-Franche-Comté. Pour faciliter cette transition, les équipes d’administrateurs-trices et salarié-e-s des deux structures travaillent de concert. Elles se sont réunies plusieurs fois au cours de l’année pour élaborer les statuts, la charte, le projet associatif mais également les activités du futur grand réseau. La dynamique collective réaffirme la nécessité d’un

réseau multi-acteurs de proximité, accessible à l’ensemble des Bour-guignon-ne-s et Franc-Comtois-e-s, avec toujours pour principal ob-jectif d’améliorer la qualité des projets de coopération et solidarité internationale. Le prochain numéro « d’Un œil sur... » ne manquera pas de reve-nir sur cette nouvelle structure régionale en vous présentant son conseil d’administration, son personnel technique, ses missions et services en faveur de l’ensemble des acteurs-trices de la coopéra-tion et de la solidarité.

De droite à gauche : Ousmane SYLL, Eléa BARDEAU, Charlotte CRAIMET et Lauriane MASSON

2017, UNE ANNÉE PLACÉE SOUS L E S IGNE DU CHANGEMENT POUR LE C ERCOOP F - C

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ACTUALITÉS DU CERCOOP F-C

dans le cadre du programme participatif de développement local en milieu rural et périurbain « COOPÉRER POUR RÉUSSIR L’AVENIR - COPRA» du 29 octobre au 06 novembre 2016

LE PROGRAMME COPRA Le programme COopérer Pour Réussir l’Avenir (COPRA) regroupe plusieurs coo-pérations au sein de neuf collectivités de la région Bourgogne-Franche-Comté, en France (Ville de Besançon, Ville de Belfort, Communauté de l’Agglomération Belfor-taine, Conseil Départemental du Territoire de Belfort, Syndicats des eaux de Giroma-gny et de la Saint Nicolas, Ville de Montbé-liard, Pays de Montbéliard Agglomération), la ville de Neuchâtel en Suisse et cinq col-lectivités burkinabè (Tanghin Dassouri, Komki-Ipala, Douroula, Zimtanga et Conseil régional Centre).L’objectif de ce programme est de mu-tualiser les ressources et les expériences de plusieurs coopérations décentralisées pour favoriser le développement local durable dans quatre thématiques trans-verses aux actions : . AGRICULTURE ET ALIMENTATION, . EAU ET ASSAINISSEMENT, . LA CULTURE ET LE DÉVELOPPEMENT DU PATRIMOINE, . LA RÉDUCTION DE LA FRACTURE NU-MÉRIQUE. La mise en place de ce programme collabo-ratif entre les collectivités contribue à une plus grande cohérence, efficacité et effi-cience dans les actions, une mutualisation des savoir-faire et une capitalisation des expériences. Il a également contribué au renforcement des liens de solidarité inter-nationale et d’échanges culturels. Ce pro-gramme, est coordonné par le CERCOOP F-C depuis 2010, avec son représentant au Burkina Faso, l’agence CORADE. Il est soutenu par le Ministère des Affaires Étran-gères et du Développement International (MAEDI) et l’Agence de l’eau Rhône Médi-terranée Corse.

Dans le cadre de la coordination et du suivi glo-bal du projet COPRA, une mission commune conduite par le CERCOOP F-C (Président et Di-recteur) s’est rendue au Burkina du 29 octobre au 6 novembre 2016 avec des élu-e-s et des technicien-ne-s des différentes collectivités impliquées.

UNE MISSION FRANC-COMTOISE ET CERCOOP F-C AU BURKINA FASO UNE MISSION AU BURKINA FASO,QUELS OBJECT IFS ?

Prendre part au 4ème comité de pilotage Nord-Sud ;

Faire le suivi des actions menées jusque-là dans les communes ;

Faire connaissance avec les acteurs centraux du projet au Burkina dont les élu-e-s, les référent-e-s et assis- -tant-e-s à la maîtrise d’ouvrage (AMO).

Dès le lendemain de leur arrivée, les élu-e-s et les technicien-ne-s français-es se sont ren-du-e-s dans leurs collectivités partenaires pour des visites de terrain et réunions de travail avec les conseils municipaux et les services tech-niques déconcentrés de l’État impliqués dans le projet. Cela a permis aux membres de la dé-légation de visiter les réalisations du projet. Ils ont aussi recueilli les ressentis des populations bénéficiaires sur les changements que le pro-jet a engendré dans leur vie quotidienne, ainsi que leurs attentes afin que les actions futures soient plus porteuses de changements du-rables. Ainsi, dans toutes les communes, sur l’axe « Agriculture et Sécurité alimentaire », les productrices et producteurs souhaiteraient béneficier, en plus des actions de renforce-ment des capacités qui sont conduites depuis le début du COPRA, des appuis en petits équi-pements agricoles qui permettront une mise en pratique des connaissances acquises.

Sur l’axe « Eau et Assainissement », les la-trines EcoSan (ECOlogical SANitation) sont bien acceptées. Toutefois, des réticences ou rejets par les populations sont observés au niveau de Douroula où cette technologie ne serait pas adaptée au contexte socioculturel de populations majoritairement musulmanes. Certaines souhaitent des latrines sèches amé-liorées auto-ventilées VIP (Ventilated Improved Pit) à simple fosse. Cependant, d’autres ont

accepté de s’engager dans une phase pilote avec les latrines EcoSan.Dans le cadre institutionnel, l’ensemble des acteurs français et burkinabè ont renouvelé leur engagement de continuer les partenariats en cours tout en réajustant certains axes. Par exemple, les élu-e-s de la Ville de Montbéliard, du PMA et de Zimtanga ont renouvelé leur convention triennale 2016-2018. Au niveau, de Komki-Ipala et de Tanghin-Das-souri, les réunions de travail entre les nouveaux élu-e-s burkinabè et la délégation de la Ville de Belfort, de la Communauté de l’Agglomération Belfortaine (CAB) et du Conseil départemental du Territoire de Belfort ont permis de faire un bilan et de proposer de nouvelles pistes de partenariats afin de consolider les acquis et de mener de nouvelles actions répondant à leurs attentes, ainsi qu’à celles des populations.Durant la mission, la délégation française, notamment le Président et le Directeur du CERCOOP F-C et la Directrice et l’assistant technique de l’Agence CORADE, ont rencon-tré des services de l’État burkinabè (Direction Générale de l’Administration Territoriale, Di-rection de la Coopération Décentralisée, etc.), le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France et d’autres partenaires (France Volontaires, Association des Municipalités du Burkina Faso, Association des Régions du Burkina Faso, Conseil Régional du Centre, Programme National de Volontariat du Burkina Faso (PNVB), etc.). Ces rencontres ont permis de faire le point sur les actions de la phase II du COPRA, d’échanger sur les pers-pectives et les possibilités de renforcement de la collaboration dans le cadre du COPRA III.La délégation du CERCOOP F-C accompagnée par CORADE, s’est rendue sur le terrain (Tan-ghin-Dassouri et Zimtanga) pour visiter les réalisations dans le cadre du projet et échan-ger avec les populations et partenaires sur les

Des femmes du groupement des femmes de Bagré à Zimtanga devant un tas de compost pour leur maraîchage.

Latrines EcoSan - Des bidons d’urine en instance de stérilisation pour la fertilité des sols.

VISITES DE TERRAIN ET RENCONTRES INSTITUTIONNELLES : UN PROGRAMME DENSE

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ACTUALITÉS DU CERCOOP F-C

acquis mais également sur leurs attentes notamment dans le cadre des actions mutualisées. Il en ressort que les participant-e-s aux ac-tivités mutualisées comme les formations et les voyages d’échanges, travaillent à la restitution des connaissances acquises avec leurs pairs et militent pour la valorisation notamment des nouvelles techniques (conduite du warrantage, production-utilisation et commercialisation de compost, production et utilisation des pesticides biologiques, etc.). Ainsi, les bénéficiaires des actions mutualisées de renforcement des capacités sont devenu-e-s des animateurs/trices endogènes dans leurs villages. Cela facilite l’apprentissage et l’émulation au niveau commu-nautaire.

De même, le centre numérique de la commune de Komki-Ipala a été visité, avec des échanges très fructueux sur son devenir avec l’ensemble des partenaires impliqués sur ce volet pilote du COPRA soutenu par le Département du Territoire de Belfort. Les échanges ont permis de faire ressortir les changements positifs que le centre a apporté à la vie des populations : « désacralisation » de l’outil informatique pour les élèves du primaire et du secondaire, pour les fonctionnaires ruraux, amélio-ration de l’accessibilité physique et financière de l’outil informatique, etc. Ce fut également l’occasion de s’informer sur les difficultés liées à sa gestion : accès à internet difficile, incendie et vol d’équipements, etc.

Cette première rencontre a réuni les élu-e-s et technicien-ne-s des cinq communes et régions burkinabè et des collectivités franc-comtoises, les référent-e-s (assistants à la maîtrise d’ou-vrage - AMO, les opérateurs et différents parte-naires (PNVB, Direction Générale de l’Admini-tration du Territoire, Atelier Théâtre Burkinabé - ATB, ex volontaires de COPRA, etc.). Cela a permis de revenir sur l’historique du COPRA, de le présenter dans sa globalité (actions bi-latérales et mutualisées), d’échanger sur ses principaux résultats, de revenir sur l’évaluation externe des phases I et II notamment ses re-

OBJECTIFS :. Valider les orientations de la nouvelle phase du COPRA ;. Échanger sur les modalités et exigences du partenariat sur la troisième phase du programme ; . Planifier les prochaines étapes pour l’af-finement de la formulation de la troisième phase du programme.

Plus d’informations sur :ww.cooperation-fc-burkina.org

Par Ibrahima ZERBO, Assistant technique à l’agence CORADE

Ce comité, organisé sur deux jours, s’est tenu à l’issue des missions terrains et des diffé-rentes rencontres institutionnelles.

JOUR 1

commandations, de faire des suggestions et de dresser des perspectives pour le COPRA III. C’est ainsi qu’il a été proposé de mettre en place un cadre de concertation entre les élu-e-s des collectivités burkinabè, “groupe des quatre” (G4), qui devrait permettre aux élu-e-s de mieux travailler ensemble et d’échanger sur leurs expériences et actions dans le cadre du COPRA. Il a également été proposé de mieux impliquer les conseils municipaux, au-delà du maire, dans les prises de décisions et la mise en oeuvre des différentes actions. Cela est également valable pour les populations et tous les acteurs du développement. Un cadre de concertation communal, réuni regulière-ment, pourrait permettre d’aller dans le sens d’une plus grande appropriation des actions de coopération décentralisée par l’ensemble des acteurs-trices, mais également d’une plus grande cohérence.

JOUR 2La deuxième journée du comité de pilotage a concerné les élu-e-s franc-comtois-es et des communes Burkinabè, ainsi que leurs colla-borateurs-trices.

OBJECTIFS : . Permettre aux acteurs des différentes collectivités du Nord et du Sud de mieux se connaître ; . Appréhender la situation de mise en œuvre du programme (acquis, défis et leçons tirées) à l’échelle des collectivités partenaires et au niveau mutualisé ; . Tirer les leçons des deux premières phases du programme et retour sur l’évaluation ex-terne afin de définir les orientations de la troisième phase ; . Identifier les actions mutualisées à mettre en œuvre sur la troisième phase du pro-gramme.

Les membres de la délégation française ont pu donner leurs ressentis sur les missions terrain. Il ressort qu’ils/elles ont été séduit-e-s (lors des rencontres avec les populations) par l’enthou-siasme, la force du social et de l’hospitalité, la joie de vivre même avec des moyens modestes. Ils-Elles sont satisfait-e-s du fait que les axes du projet (agriculture écologique et sécurité ali-

mentaire, eau et assainissement, gouvernance, genre, participation citoyenne, etc.) aient évo-lué au profit des populations bénéficiaires. Ils-Elles se sont engagé-e-s à défendre le projet COPRA partout où besoin sera. Les perspectives du projet pour les années à venir ont été clarifiées, afin de compléter le dossier soumis au Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International (MAEDI) dans le cadre de l’appel à projets trien-nal 2016-2018. Elles se déclinent en plusieurs propositions parmi lesquelles : . L’accompagnement des collectivités sur la gouvernance locale, . L’appui aux actions de renforcement de capa-cités (formations, voyages d’échanges, études, volontariats, etc.) tout en intégrant des acqui-sitions de petits équipements pour les petits producteurs/trices, . La mise en place d’un cadre de concertation au Sud entre les Maires des communes, . Le passage à l’échelle des actions au sein des communes tout en incluant les régions, . L’appui à l’élaboration de projets et recherche de partenaires financiers à travers des cellules techniques qui pourraient favoriser l’échange d’expertise entre technicien-ne-s français-es et burkinabè, . La mise en place d’un système de suivi-éva-luation commun (actions bilatérales et mutua-lisées), . Des soutiens dans le domaine des infrasturc-tures, etc.

Cette mission, forte d’une importante déléga-tion a été fructueuse et riches en échanges culturels et partenariaux, de quoi poursuivre cette coopération multi-acteurs sereinement.

LE COMITÉ DE PILOTAGE NORD-SUD : LE POINT D’ORGUE D’UNE MISSION MENÉE TAMBOUR BATTANT

Participants au COPIL Nord-Sud du projet COPRA à Ouagadougou

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DÉBROUSSAILLONS : L’ÉDUCATION AU CONFLIT

Dans les sociétés contemporaines, le rapport à l’éducation se complexifie. La place de cha-cun-e, parents, enfants, familles, élèves, professeur-e-s, éducateurs-trices, animateurs-trices, est en constante évolution et suppose de nouvelles articulations et interactions. Le conflit y tient une place centrale. L’éducation des citoyen-ne-s de demain passe ainsi par une éducation au conflit, intrinsèquement liée à l’éducation pour la paix. Si l’on admet que le conflit est une opposition entre deux ou plusieurs personnes, en termes de besoins et de valeurs, alors on peut constater que c’est là un processus consubstantiel à la démocratie.

L’éducation au conflit se définit alors comme la démarche d’apprendre à faire valoir ses besoins tout en prenant en compte ceux des autres. C’est apprendre à dissocier les personnes de leurs actes, de leurs propos et des problèmes auxquels chacun-e est confronté-e ; donc sortir aussi du jugement moralisateur.C’est être conscient-e de ce qui est en jeu dans un contexte donné. C’est apprendre à ne pas rejeter systématique-ment la faute sur l’autre en se responsabilisant et en sortant de la victimisation, tout en déve-loppant la confiance en soi et envers les autres.

C’est aussi être conscient-e des dynamiques collectives qui, sans y prendre garde, peuvent être excluantes et destructrices et peuvent amener à désigner des bouc-émissaires.C’est une éducation qui fait prendre conscience du pouvoir de chacun-e dans des contextes différents. Un pouvoir qui s’exerce avec les autres et non plus sur eux. C’est développer la capacitation1 des individus et des groupes, c’est-à-dire leurs compétences et leur capacité à agir individuellement et collectivement, dans leur quotidien, la vie politique, économique, culturelle, etc.

C’est aussi travailler sur les stéréotypes, les préjugés, les stigmatisations, les peurs et les blessures que chacun-e peut avoir en soi et qui empêchent de connaitre les autres et d’entrer en contact avec eux. « Travailler la confiance en soi, l’estime de soi, l’affirmation de soi (la capacité d’affirmer nos idées, besoins et positions propres) et surtout l’appropriation, c’est-à-dire le processus par lequel nous découvrons notre propre potentiel de pouvoir et d’influence ». Réflexion sur l’édu-cation dans et pour le conflit de Paco Cascón Soriano (Membre du séminaire pédagogique, Asociacón Pro-Derechos Humanos).

L’ÉDUCATION AU CONFLIT,QU’EST CE QUE C’EST ?

Grâce à l’éducation au conflit, les rapports humains s’en trouvent plus harmonieux. Cela pousse vers un meilleur partage des richesses et transforme les aptitudes à la compétition en aptitudes à la coopération. Même si les êtres humains partagent beaucoup de ressem-blances, nous sommes tou-te-s différent-e-s et avons donc des besoins et valeurs qui va-rient. Pour vivre et faire ensemble, il apparaît nécessaire, pour inclure tous les individus, de prendre en compte l’ensemble des besoins et des valeurs présentes dans la société.En prenant en compte tous les points de vue, en confrontant les regards, les perceptions, nous pourrons répondre au mieux aux pro-blématiques de la société ; toutes les voix sont importantes.Pour cela, il est nécessaire de travailler la confiance, l’estime et l’affirmation de soi, tout en prenant en compte les autres.L’éducation au conflit joue alors un rôle crucial dans la construction des jeunes citoyen-ne-s, c’est pourquoi il est souhaitable qu’elle com-mence dès le plus jeune âge.(Ré)apprendre à devenir responsable de la chose publique, en acceptant d’en être indi-viduellement les garant-e-s, voilà ce qu’offre l’éducation au conflit à la démocratie.«Est démocratique, une société qui se recon-naît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêts et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen-ne dans l’expression de ces contra-

dictions, l’analyse de celles-ci et leur mise en délibération, en vue d’arriver à un arbitrage»2.L’éducation au conflit devient alors un outil de construction collective, qui peut venir appuyer la démocratie participative. La démocratie participative, qui désigne l’ensemble des procédures, instruments et dispositifs qui favorisent l’implication directe des citoyen-ne-s dans le gouvernement des affaires publiques3, peut permettre cet arbi-trage. Celle-ci englobe une grande variété et hétérogénéité de dispositifs. En France, elle est développée depuis plusieurs années déjà, à différentes échelles. Les Conseils Consultatifs des Habitants, les Conseils de Jeunes, etc., sont des espaces d’information et d’échange. L’éducation au conflit, en favorisant l’expres-sion individuelle, l’identification des points communs et différences facilite ensuite la contribution à l’élaboration des politiques publiques et à une démocratie plus vivante et dynamique.

1Une traduction possible de la notion d’empower-ment en sciences sociales2Paul Ricœur, philosophe français.3Définition Dicopart

DE L’INTÉRÊT DE L’ÉDUCATION AU CONFLIT DANS UNE DÉMARCHE CITOYENNE

« Démocratie & Courage ! » (D&C !) est un programme d’éducation à la citoyenneté et contre les discriminations initié en France par la Fédération Léo Lagrange.But : éduquer à la citoyenneté et au respect de l’autre par la compréhension des méca-nismes générant les préjugés, la discrimi-nation, le rejet et les violences.L’éducation contre les discriminations et les violences ne peut se satisfaire de discours moralisateurs ou de tentatives de culpabi-lisation. C’est une approche participative. Les intervervenant-e-s« D&C ! » amènent les participant-e-s à interroger leurs pré-jugés, propos et attitudes, leur rapport à l’autre et à la différence.

Par Yohann DIRAND, Coordinateur « Démocratie & Courage ! »

Bourgogne-Franche-Comté, Léo Lagrange Centre Est

Plus d’informations sur : www.democratie-courage.org

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CERCOOP Franche-ComtéN°6 - HIVER 20166

PAROLES D’ACTEURS : LES PETITS DÉBROUILLARDS

ASSOCIATION LES PETITS DÉBROUILLARDS DE BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ

L’association des Petits Débrouillards de Bourgogne-Franche-Comté appartient à un réseau international de culture scientifique et technique. Créés en 1986 au Canada, les Petits Débrouil-lards sont aujourd’hui présents dans une vingtaine de pays (Belgique, Algérie, Tunisie, Maroc, Pologne, Italie, Hongrie, Mexique, Roumanie, Sénégal, etc.). La coopération, les rencontres, les échanges entre ces différentes antennes permettent de développer le sens du partage, la solidarité et le respect de l’autre. Elles participent ensemble aux mouvements citoyens souhaitant construire conjointement un monde durable et solidaire tel que le Forum Social Mondial l’été dernier à Montréal.Quant au réseau national français, créé en 1986, il regroupe 19 associations régionales, et 58 antennes et relais territoriaux.

L’objectif des Petits Débrouillards est de per-mettre à tou-te-s d’accéder aux connaissances scientifiques et techniques et de prendre part aux débats de société, en tant que citoyen-ne actif-ve et raisonné-e. La connaissance est un pré-requis nécessaire à la citoyenneté, c’est le fondement d’un consentement libre et in-formé. D’autre part, dans le monde où nous vivons, il est essentiel de développer notre esprit critique et de penser par nous-mêmes.

Pour répondre à ces objectifs, les Petits Dé-brouillards construisent de multiples projets développés en concertation avec les parte-naires et les acteurs locaux. Ils s’adressent par-ticulièrement aux jeunes, de la maternelle au lycée, ainsi qu’aux familles et au grand public. La démarche des Petits Débrouillards est basée sur l’expérimentation : le public ob-serve, discute, se pose des questions, réalise des projets et prend plaisir à découvrir tout en s’amusant. Les animations proposées utilisent du matériel courant et peu coûteux ; le public peut ainsi, très facilement, poursuivre ses in-vestigations chez lui.

L’antenne de Bourgogne-Franche-Comté se trouve dans le quartier de Planoise à Besançon et l’équipe d’animation se déplace dans toute la région. Cet été, ce fut notamment lors des Cités Débrouillardes de Vesoul, Sochaux, Gray et St-Claude. A Vesoul, le quartier des Rêpes a même bénéficié de la venue du Science Tour, dispositif pédagogique itinérant axé sur la culture scientifique et technique et créé en partenariat avec l’émission télévisé C’est Pas Sorcier. Il est composé d’un camion aménagé en laboratoire expérimental ainsi que de deux tentes accueillant des animations ludiques et interactives. Les Cités Débrouillardes se pré-sentent sous la forme d’animations gratuites

en pieds d’immeubles. Elles sont construites en partenariat avec des associations éducatives et culturelles, présentes dans les quartiers et viennent en complément de l’offre d’activités culturelles émise par leurs structures. Elles se situent en plein cœur du quartier et se dé-roulent en dehors des heures d’ouverture des structures de loisirs de la ville (de 16h à 19h) sur une ou deux semaines. Les thématiques développées sont : le numérique, la transition énergétique et écologique etc.

En tant qu’association d’éducation populaire, les Petits Débrouillards proposent une for-mation pour leurs animateurs-trices : la FIA (Formation Initiale des Animateurs). Cette formation propose une vue d’ensemble des pratiques scientifiques et techniques en met-tant l’accent sur la démarche expérimentale, l’exploration des aspects éducatifs et culturels des activités scientifiques et techniques et une participation active à l’élaboration de projets et de nouvelles activités.Dans l’objectif de contribuer davantage au dé-veloppement des débats citoyens, les Petits Débrouillards se sont également associés au programme Une Seule Planète, animé par le CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement), dont les structures porteuses locales ont organisé une formation de deux jours en juin dernier, à Besançon. Les objectifs de cette formation étaient les sui-vants : apprendre à animer un débat citoyen et construire une réflexion collective.

Une fois par an, les Petits Débrouillards de Bourgogne Franche-Comté organisent un Festival pour tous les curieux-ses, jeunes ou moins jeunes. Durant tout un après-midi, des découvertes scientifiques et des jeux sont proposés gratuitement, de 13h30 à 18h par l’association et ses partenaires. L’édition 2016 était placée sous le signe de la lutte contre les discriminations avec l’exposition interactive « Être Humain, Vivre Ensemble » et a eu lieu à Planoise, sur la place Nelson Mandela. Cette exposition, accompagnée d’ateliers sur cette thématique, fait également l’objet d’une pro-position dans le cadre des Tandems Solidaires 2016/2017.

Science Tour à Vesoul, quartier des Rêpes

Par Doriane CANDAS, Coordinatrice, Les Petits Débrouillards Franche-Comté

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DOSSIER ECSI : DÉFINITION, ENJEUX, CARACTÉRISTIQUES

L’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) que d’aucuns appellent encore l’éducation au développement et à la solidarité internationale, permet à chacun-e, quel que soit son âge, de mieux comprendre la complexité du monde qui l’entoure, les mécanismes d’interdépendance et d’exclusion, ainsi que les origines des inégalités. L’ECSI va bien plus loin, puisqu’elle a pour but « de favoriser une solidarité entre les territoires, les générations, les groupes sociaux. Au-delà de la prise de conscience, elle favorise l’engagement citoyen en faveur d’un monde plus solidaire et durable (extrait de la Charte d’Educasol). Elle constitue donc un terreau très riche pour réfléchir, s’interroger et agir en partenariat avec d’autres, souvent dans une dimension interculturelle.

Ses valeurs phares sont la responsabilité, la solidarité, la laïcité et le libre arbitre. Elle bénéficie au plus grand nombre et sert en cela l’intérêt général. Les principes que les acteurs associatifs réunis au sein d’Educasol partagent sont la participation – les acteurs-trices ou citoyen-ne-s concerné-e-s échangent, se forment, co-construisent le partenariat – réciprocité, égalité entre les acteurs-trices, volonté de travail coopératif – construction d’alliances, partage d’expériences, évaluation – changement des mentalités ou de comportements.

L’ECSI a également l’objectif de développer l’esprit critique des citoyen-ne-s et de les convaincre que eux-elles aussi peuvent être forces de propositions. C’est un levier à activer dans la période électorale qui s’annonce. A l’heure où les politiques cherchent à séduire pour être élu-e-s, c’est aux citoyen-ne-s, aux acteurs associatifs, de proposer, argumenter, convaincre et agir pour plus de justice et moins d’inégalités, plus de développement durable et de solidarité dans les politiques publiques, quelles qu’elles soient. Dans une période de repli sur soi, l’ECSI se présente comme un rempart solide et constructif, car argumenté sur des données fiables, face à la montée des extrémismes, au racisme, à l’intolérance et à la xénophobie.

L’ECSI ne s’arrête pas aux mots, heureuse-ment. Elle propose aussi que ces idées se transforment en actions concrètes à mener aussi bien à côté de chez nous qu’ailleurs dans le monde. C’est une excellente forma-tion pour la mise en pratique d’une citoyen-neté active et la mise en mouvement d’une mobilisation citoyenne. L’engagement en éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale est multiple, il s’adapte à tout âge, à toute compétence, il suffit « juste » de vouloir agir. On le retrouve aussi bien dans des actions d’information et de sensibilisation, dans des animations et des projets pédagogiques, dans la formation, le plaidoyer, l’organisation de groupes d’échanges, de réflexions et de capitalisation, ou encore dans la mise en réseau. Mais comme tout-e citoyen-ne bien formé-e et informé-e peut être acteur-trice d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, il-elle peut porter ces valeurs partout où ses pas, sa volonté et sa vie le-la mènent : milieu professionnel, environnement personnel (loisirs)… Il-Elle peut aussi décider de se rapprocher de structures associatives qui le-la guideront dans ses premiers pas d’acteur-trice d’ECSI.

Partout en Europe et dans le monde, à travers des organisations comme CONCORD1 (la confédération européenne des ONG de développement) et son nouveau groupe de travail sur « l’éducation à la citoyenneté mondiale et l’engagement citoyen » (librement traduit), ou bien l’UNESCO avec la campagne mondiale axée sur l’éducation, notamment à la citoyenneté mondiale2

l’ODD4, des voix s’élèvent et des consciences s’éveillent pour affirmer l’importance d’une ECSI présente dans les politiques publiques. Hélas en France, la résistance des politiques est bien réelle. Le Ministère de l’Éducation Nationale ne la reconnait qu’à travers le prisme de l’éducation au développement durable et n’en fait pas assez sa priorité. Le Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International en a transmis la gestion technique et financière à l’AFD qui la soutient en proposant que les taux de

cofinancements soient portés de 50 à 60%. Quant aux quelques espaces de concert- -ations qui existent encore comme le CNDSI (Conseil National pour le Développement et la Solidarité Internationale) et le CICID (Comité Interministériel de la Coopération Internationale et du Développement), il faut se battre pour qu’ils l’évoquent dans leurs textes de positionnement et leurs conclusions.

Non, l’heure n’est pas à la réjouissance en ce qui concerne l’ECSI en France, même si dans certaines régions, des collectivités territoriales membres de l’AFCCRE et de Cités unies France, continuent à la soutenir contre vents et marées en travaillant activement à des argumentaires. C’est pourquoi il est important d’axer nos préoccupations sur l’évaluation de nos actions et l’impact qu’elles peuvent avoir sur nos territoires. Se rassembler entre organisations de la société civile et collectivités territoriales, entre acteurs du changement, pour argumenter, réfléchir ensemble et écrire pourquoi le monde irait encore moins bien sans ECSI, pourquoi elle constitue un facteur de renforcement du lien social et pourquoi surtout il faut continuer à la financer, la soutenir, à travers ses acteurs-trices pour la porter comme axe central des politiques publiques. Les expériences, exemples, illustrations qui vont suivre, menés dans les territoires de Franche-Comté, démontrent bien ce que doit être une éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale active, concrète et porteuse d’espoir.

1 https://www.concordeurope.net/hubs/hub42 http://fr.unesco.org/gem-report/odd-4-%C3%A9ducation

Plus d’informations sur : www.educasol.org

Par Laurence RIGOLLETCheffe de projet, EDUCASOL

ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ ET À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE : UN PLAIDOYER CONSTANT

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CERCOOP Franche-ComtéN°6 - HIVER 20168

UN VECTEUR DE LIEN SOCIALLes Tandems solidaires sont un formidable levier de découverte et de rencontre, favo-risant les synergies entres des acteurs qui n’ont pas toujours l’habitude de se côtoyer.

DOSSIER : ECSI / DISPOSITIF TANDEMS SOLIDAIRESL’ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ ET À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE :L’EXPÉRIENCE DES TANDEMS SOLIDAIRES

Notre société française s’interroge sur son « identité ». Elle souffre de la crise économique, elle est interpellée par la faim dans le monde et par la crise

migratoire qui, chaque jour, implique des femmes, des enfants et des hommes en demande d’aide alors qu’ils fuient un pays en proie aux conflits armés, à la pénurie alimentaire et de plus en plus aux dérèglements climatiques. Aujourd’hui plus que jamais, dans un contexte de repli sur soi et d’incompréhension de l’autre, l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) a un rôle fondamental à jouer. Cette démarche de sensibilisation doit concerner toutes les populations de notre pays afin de replacer au cœur de notre société les notions de citoyenneté et de solidarité. Depuis treize ans, des acteurs-actrices franc-comtois-ses agissent dans ce sens à travers la mise en place des Tandems solidaires à destination des jeunes notamment des collégien-ne-s. Elle a depuis été reprise dans d’autres territoires, notamment en Bourgogne.

Les Tandems solidaires constituent une initiative franc-comtoise. Ils sont le fruit d’une réflexion menée dans les années 2000 et d’un engagement sans faille de plusieurs acteurs notamment le Rectorat de l’académie de Besançon, via la Délégation académique aux relations européennes, internationales et à la coopération (DAREIC), le CERCOOP F-C et le Conseil départemental du Doubs dans le cadre de son programme stratégique départemental “Plan Doubs 2010”. Ce dernier s’est depuis retiré du dispositif en 2015. En 2016, le dispositif s’est ouvert aux écoles primaires de la Ville de Belfort et il devrait prochainement l’être aux lycées de Bourgogne-Franche-Comté. Imaginé par le Rectorat de l’académie de Besançon, le dispositif a réuni ces quatre dernières années de manière directe plus de 1572 élèves et 70 associations.

DESCRIPTIF

Chaque année depuis 2003, les Tandems So-lidaires permettent à une classe ou un groupe d’élèves et à une association de vivre des mo-ments de partage et de construire ensemble un projet pédagogique autour d’une thématique liée au développement durable, à la citoyen-neté et à la solidarité internationale. Le projet est élaboré de manière concertée entre les associations, les jeunes et les équipes péda-gogiques de l’établissement scolaire. Concrètement, les associations accompagnent une classe ou un groupe d’élèves de collèges situés dans le Jura ou le Territoire de Belfort, et les élèves de primaire à Belfort. Elles leur proposent un thème d’étude et de réflexion à partir de leur action menée sur le terrain, avec au moins trois interventions. Les actions sont variées et concernent le développement durable, l’interculturel, l’éducation, l’accès à des besoins de base tels la santé, l’accès à eau potable ou l’assainissement.Les objectifs généraux des Tandems soli-daires sont de :. Contribuer à l’éducation des jeunes au dé-veloppement durable, à la citoyenneté et à la solidarité internationale ;. Rapprocher le réseau associatif de l’environ-nement scolaire, et promouvoir l’engagement associatif et citoyen auprès des jeunes ;. Valoriser et diversifier la participation de l’académie de Besançon dans des initiatives de solidarité internationale ;

. Sensibiliser les élèves à la réalité de l’enga-gement solidaire, des grands déséquilibres mondiaux et à la dimension internationale du développement durable en leur permettant d’approcher la traduction concrète qu’en offre le milieu associatif local ;. Permettre aux élèves d’explorer la dimension sociale, interculturelle du développement du-rable.

Du point de vue opérationnel, il s’agit de : . Faire travailler ensemble des acteurs asso-ciatifs et des élèves, à partir d’approches et de supports divers (reportage documentaire, connaissance et accompagnement de projets associatifs, éveil solidaire, etc.) sur un thème lié à l’éducation à la citoyenneté et à la solida-rité internationale, avec l’appui technique et logistique du Rectorat et du CERCOOP F-C , financier d’une collectivité territoriale ;. Favoriser, en prolongement de cette action, la mise en place d’initiatives d’ouverture à l’in-ternational dans les établissements scolaires (échanges avec les établissements scolaires des pays du Sud, création de clubs solidaires, pérennisation de la participation des collèges à la Semaine de la solidarité internationale et à la semaine du développement durable, ...). Alimenter et consolider les partenariats mul-ti-acteurs notamment entre les collectivités territoriales, les Inspections académiques et les associations en faveur de l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.

CONTEXTE

HISTORIQUE

LE RÔLE DU

Acteur de ce dispositif dès son origine, le CERCOOP F-C (Centre de ressources pour la coopération décentralisée en Franche-Comté - réseau régional multi-acteurs) assure l’animation du dispositif en lien avec le Rectorat et les collectivités partenaires. Son objectif étant d’améliorer la qualité des actions de coopération et de solidarité internationale menées par les acteurs-trices franc-comtois-es, il joue le rôle d’interface entre les collectivités, le Rectorat et les associations. En tant que « facilitateur », il permet ainsi une meilleure coordination des Tandems solidaires, propose des formations relatives à la construction d’un Tandem et enfin travaille à la communication et à la valorisation des projets réalisés. Dans ce cadre, le CERCOOP F-C organise, chaque année, des temps forts à destination du grand public pour une mise en lumière du dispositif en portant une attention particulière aux productions des jeunes élèves et collégien-ne-s, qui sont incontestablement une des plus-values des Tandems Solidaires. Il est pour cela appuyé par une enseignante mise à disposition par le Rectorat de l’Académie de Besançon.

Pour les élèves, le témoignage concret d’un-e bénévole ou salarié-e de l’association qui s’est rendu-e sur le terrain et qui est en lien régu-lier avec une organisation locale est bien plus percutant et pertinent que les informations vé-hiculées par les médias. Tournés vers l’étran-ger, les projets proposés par les associations permettent aux élèves de s’ouvrir à une autre culture et de se rendre compte des inégalités.

DÉCOUVERTE D’UNE ASSOCIATION TÉMOIN D’UNE RÉALITÉ LOINTAINE

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DOSSIER : ECSI / DISPOSITIF TANDEMS SOLIDAIRES

C’est très souvent un choc pour les jeunes qui n’ont pas conscience des conditions de vie de pays en développement. Ainsi Reda, élève de la classe relais du Collège Signoret de Belfort, a réalisé que « nous, on a la chance de pou-voir avoir des scooters ou des vélos pour nous déplacer alors que les enfants du Cambodge doivent marcher plusieurs kilomètres pour se rendre à l’école en Asie du Sud-Est ». Pour rappel, une classe relais permet un accueil temporaire adapté des élèves en risque de marginalisation scolaire et ont pour objectif de favoriser la re-scolarisation et la re-socia-lisation de ces élèves.

Pour Antoine Pétiard, trésorier de l’associa-tion Franche-Sylvanie, « l’idée était de faire un travail pédagogique autour de la Roumanie et des préjugés que l’on pouvait avoir à l’égard de ce pays. Ainsi, en 2013, nous avons pris contact avec le collège Diderot à Besançon, déterminé un projet pédologique et planifié les interventions avec les professeurs ». Il a notamment organisé des rencontres entre des collégien-ne-s et des Roumaines mobi-lisées pour faire découvrir leur pays. « Cela s’est déroulé dans la spontanéité et une bonne atmosphère, les élèves ont posé des questions très pertinentes », raconte-t-il. A ses yeux, « il

est important de sensibiliser sans cesse aux échanges interculturels et ce dès le plus jeune âge ». Ce travail avec les élèves a débouché sur la création d’un « mur des préjugés » ou encore d’une vidéo présentée dans le cadre du concours « La solidarité au coin de la rue » organisé par le Salon des Solidarités qui se tient tous les deux ans à Paris.

A Belfort, grâce à l’intervention de l’association Artoude France, des élèves de 5ème du collège Goscinny et des collégiens burkinabè du même niveau, à Komki-Ipala, ont réfléchi ensemble aux conditions de vie en France et au Burkina Faso à l’aide de présentations et de photos. Cela s’est articulé autour de différentes théma-tiques : la santé, l’alimentation, l’accès à l’eau, la démographie, les traditions. Marie Munch, chargée de l’animation au sein du Centre Nu-mérique de Komki-Ipala a étudié ce Tandem dans le cadre d’un stage pour son DUT Car-rières Sociales, option Animation sociale et socioculturelle. Pour elle, « le Tandem a per-mis aux élèves de véritablement comprendre la réalité de la vie burkinabè. En plus des photos et d’explications très justes, ils on eu droit à des anecdotes et récits qui leur ont permis de se plonger dans la réalité burkinabè ».

LES TANDEMS SOLIDAIRES DANS LES ÉCOLES PRIMAIRES DE BELFORT

La Ville de Belfort a souhaité mettre en œuvre dans les écoles primaires le dispositif « Tan-dems Solidaires » initié et géré par l’Académie de Besançon en partenariat avec le réseau multi-acteurs régional « CERCOOP Franche-Comté». Ce projet municipal à Belfort s’inscrit dans une série d’actions locales organisées dans le cadre du label UNICEF « Ville amie des enfants ». Pour la première fois, il s’agit de proposer tout au long de l’année des actions d’édu-cation au développement à destination des plus jeunes, notamment des 9-11 ans (fin de cycle du primaire) et non plus uniquement pendant quelques jours lors de la Semaine de la solidarité internationale. Le secteur des relations et coopérations internationales de la Mairie a tout d’abord impulsé ce projet au sein de la Direction mu-nicipale de l’Éducation, chargée des écoles et du projet éducatif local. La première étape a été en effet de sensibiliser les élu-e-s et

agent-e-s de ce secteur aux questions de développement, de solidarité et de citoyen-neté internationales. L’objectif était d’aboutir à une véritable politique publique locale par-tagée et co-construite par les deux secteurs (international et éducation). Ce travail a été facilité par le renouvellement de la labelli-sation UNICEF « Ville amie des enfants » en 2015 et des débats internes visant à proposer des projets nouveaux et innovants pour les enfants et les jeunes de la Ville. Par ailleurs, l’autre objectif central est d’im-pliquer les enseignant-e-s et le secteur asso-ciatif dans cette sensibilisation recherchée auprès du public scolaire sur les questions mondiales. Les projets d’interventions dans les classes porteront sur des thématiques aussi di-verses que l’accès à l’eau, l’hygiène, la santé, les droits des enfants (thématiques propo-sées par les associations de Belfort ayant présenté des propositions). Ils reposeront sur un double pilier qu’il nous paraissait in-téressant d’expérimenter pour la première fois dans une école primaire : la pédagogie du professeur des écoles et l’expérience et la

connaissance de l’acteur associatif. Enfin, l’impact recherché sur les jeunes élèves dans leur perception du monde et leurs capacités à agir s’inscrit au cœur de notre implication dans le dispositif, et la Ville de Belfort recherchera avec le Conseil dépar-temental 90 (impliqué auprès de classes de collèges) et les associations concernées, des collaborations pédagogiques plus poussées comme des restitutions inter-degrés (entre des classes de primaire et de collège) afin que l’expérience soit largement partagée et ce même auprès des classes n’ayant pas di-rectement participé à un Tandem.

Par Delphine MENTRÉĖ Ė Adjointe au Maire de Belfort

Chargée de la communication, des consultations citoyennes

(référendums), des jumelages, des relations internationales

et des grands événements

CRÉER DES LIENS ICI AUSSI

Les Tandems Solidaires sont des projets de solidarité internationale mais aussi locale. Les jeunes sont « intrigués par ces personnes étrangères au collège, qu’ils n’ont jamais vues, et qui leur consacre trois jours pour les épau-ler », témoigne Pascal Rubiloni, professeur de technologie. Le tutoiement finit souvent par devenir la norme et chacun-e s’appelle par son prénom.A Pontarlier, l’association Y’a de l’électricité dans l’air a proposé à une classe du collège Malraux une animation sur la problématique de l’accès à l’électricité en Afrique de l’Ouest. Après avoir travaillé sur le fonctionnement d’une éolienne, elle a proposé aux collé-gien-ne-s d’en construire deux pour les villages sénégalais de Diogane et Moundé. Pascal Ru-biloni a observé que les difficultés techniques rencontrées au cours de la construction de ces éoliennes ont resserré les liens au sein du groupe. « On apprend à se tromper car on ne réussit pas toujours du premier coup. On se trompe, on refait les pièces jusqu’à ce qu’elles soient conformes ».

TÉMOIGNAGE

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CERCOOP Franche-ComtéN°6 - HIVER 201610

DOSSIER : ECSI / DISPOSITIF TANDEMS SOLIDAIRES

Au centre de chaque projet Tandem Solidaire, il y a d’abord deux partenaires. « En premier lieu, il est essentiel de faire le lien entre les équipes pédagogiques des établissements scolaires et les associations », indique Laure Giron, réfé-rente des Tandems Solidaires. Le CERCOOP F-C, lance chaque été un appel à participation aux associations notamment de solidarité inter-nationale au sein de son réseau franc-comtois. Puis il envoie la liste des associations volon-taires et leurs projets au Rectorat qui la diffuse à l’automne aux établissements scolaires. Les équipes pédagogiques choisissent ensuite le projet dans lequel elles souhaitent s’impliquer : un Tandem Solidaire se forme.Ensuite, « il est important de bien poser les jalons du projet pédagogique que l’on souhaite mener et ce avec toutes les parties prenantes du projet. Il doit y avoir une vraie rencontre entre la structure associative, les équipes pé-dagogiques et les élèves autour de cette dé-marche, et que ces deux entités s’enrichissent mutuellement », témoigne Antoine Pétiard, de l’association Franche-Sylvanie. En outre, une charte d’intervention, élaborée par le Rectorat en lien avec ses partenaires, est adressée aux associations qui décident de s’impliquer dans le dispositif.

À l’origine, les Tandems Solidaires sont le fruit « d’une volonté partagée des différents parte-naires de créer un dispositif d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale », explique Jean-Paul Tarby, ancien DAREIC au Rectorat de l’académie de Besançon. Au-delà d’une association et d’un établissement, le Rectorat, les collectivités locales telles que les Départements du Territoire de Belfort et du Jura et la Ville de Belfort y sont également très impliquées. Pour le Rectorat, les collèges et enseignant-e-s,

il s’agit d’un projet académique doté d’un volet éducation à la citoyenneté des jeunes sous statut scolaire. D’après Jean-Paul Tarby, il est apparu pertinent de faire de l’internatio-nal au niveau des collèges et aller au-delà des voyages scolaires car « les Tandems Solidaires permettent une ouverture sur le monde sans forcément passer par une mobilité physique ». Ainsi, ils s’engagent dans un projet pédago-gique d’éducation à la citoyenneté durant une année scolaire en lien avec leur programme. L’engagement du Rectorat se matérialise par la signature d’une convention de partenariat avec le CERCOOP F-C pour l’animation et la diffusion du dispositif. Une enseignante, Laure Giron, est actuellement mise à disposition pour animer les Tandems Solidaires. Elle fait le lien entre les associations et les établissements scolaires et les accompagne notamment dans la formalisation du projet pédagogique.

Quant aux collectivités territoriales, les Tan-dems Solidaires constituent pour elles un moyen de mener une politique publique d’édu-cation à la citoyenneté, au développement durable et d’ouverture à l’autre, de gagner en légitimité et de renforcer le tissu associatif de leur territoire. De plus, ce dispositif s’exerce dans le cadre de leurs compétences, c’est le cas pour les départements au niveau des col-lèges. Leur contribution est essentielle grâce à l’accompagnement financier, même s’il est généralement partagé par l’ensemble des ac-teurs et géré par l’établissement scolaire. Cette contribution est, elle aussi, formalisée par une convention et la rédaction d’un courrier cosigné entre la collectivité et le Rectorat, via notamment les Directions académiques des services de l’éducation nationale (DASEN).Ainsi, dans le cas d’un projet de construc-tion de deux éoliennes pour le Sénégal par le collège Malraux de Pontarlier, les membres de l’association Y’a de l’électricité dans l’air intervenaient à titre bénévole, mais il a fallu

financer le coût des matériaux. Le professeur de technologie qui a piloté le projet a reçu 900 euros pour ce projet d’action culturelle, dont 500 euros du Département du Doubs dans le cadre du projet Tandems Solidaires. En com-plément, les élèves ont mené plusieurs actions de collecte de fonds (vente de chocolats à Noël et à Pâques, calendrier...) qui ont permis de rassembler 400 euros.Pour les associations, les Tandems solidaires sont une opportunité de mettre en lumière ici leurs actions là-bas et d’établir le lien entre projets de développement et éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale. Il s’agit d’une véritable logique de réciprocité et de retours sur le territoire, aussi bien en Franche-Comté que dans les pays partenaires avec la mise en œuvre des projets. Cela leur permet également d’avoir des liens plus étroits avec des établissements scolaires.

Le CERCOOP F-C organise, chaque année, des temps forts à destination du grand public pour rendre visible les résultats de ce dispo-sitif, notamment dans le cadre de la Semaine de solidarité internationale en Franche-Comté et en exposant les productions des élèves à l’occasion d’une soirée dédiée. Pascal Rubi-loni, professeur de technologique au collège Malraux qui a construit des éoliennes avec ses élèves de SEGPA pour le Sénégal, se réjouit d’« observer les élèves expliquer le projet à un public inconnu alors qu’ils sont en échec sco-laire depuis si longtemps ». Sa récompense : « leurs regards quand on lève l’éolienne sur le mât et que les pâles se mettent à tourner... ». Ce type d’expérience a eu un écho favorable dans la presse locale. « Les journalistes sont très friands de ce genre de projet surtout le «volet solidaire et fabrication pour l’Afrique».

Les Tandems Solidaires donnent l’occasion à deux, voire trois généra-tions de se rapprocher. « La rencontre et l’échange entre des élèves âgés de 11 à 15 ans et des bénévoles, qui sont le plus souvent des personnes retraitées, favorise le lien social, parce que l’expérience des un-e-s vient assouvir la curiosité des autres », note Laure Giron, référente Tandems Solidaires au CERCOOP F-C, qui accompagne chaque binôme tout au long de leur projet. « Les questions des élèves trouvent des réponses concrètes, dotées d’un certain recul, de vécu et d’anecdotes. Les jeunes se rendent compte de l’importance de l’expérience des autres », a-t-elle observé.

Jeunes, bénévoles, enseignant-e-s : « chacun y gagne en reconnais-sance », remarque Natacha Lanaud-Lecomte, DAREIC de l’Académie de Besançon. « Le jeune ne se sent plus « juste » un élève qui est noté, c’est aussi l’acteur d’un projet dans et en dehors de l’école. L’ensei-gnant-e n’est plus vu comme le professeur d’une discipline mais c’est une personne qui permet le développement d’un esprit critique et qui encourage la prise d’initiative. Le/La bénévole est un peu le modèle qui permet d’ouvrir les yeux sur ses propres capacités à changer les choses et le monde par son action et avec les autres », poursuit-elle. Et de conclure : « L’âge, le statut, n’ont plus d’importance. L’essentiel est d’agir ensemble pour plus de justice, d’égalité ».

UNE APPROCHE PLURI-ACTEURS POUR DÉVELOPPER L’ECSI EN MILIEU SCOLAIRE

BIEN DÉFINIR LES INTÉRÊTS ET LE RÔLE DE CHACUN-E

VALORISER L’IMPLICATION DES ACTEURS DU DISPOSITIF

Pour faire fonctionner le dispositif Tandems solidaires, un duo associations – élèves notamment collégien-ne-s, le CERCOOP F-C a réuni plusieurs types d’acteurs aux pratiques différentes qui travaillent en partenariat depuis 13 ans.

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DOSSIER : ECSI / DISPOSITIF TANDEMS SOLIDAIRES

ENRICHIR LA PÉDAGOGIE DANS UN CADRE SCOLAIRE

En faisant intervenir des associations notam-ment de solidarité internationale et d’édu-cation populaire dans des établissements scolaires, le dispositif Tandems solidaires introduit des outils d’éducation non for-melle, qui peuvent être réutilisés en classe par les enseignant-e-s et qui permettent de désacraliser l’image de l’école, synonyme d’échec, pour certains élèves.

L’éducation non formelle (ENF) est définie par l’Unesco comme « toute activité organi-sée et s’inscrivant dans la durée qui n’entre pas exactement dans le cadre des systèmes éducatifs formels composés des écoles, des établissements d’enseignement supérieur et des universités, ainsi que des autres institu-tions éducatives formellement établies. En France, on utilise plus couramment le terme d’« éducation populaire ».Au sein de l’Éducation nationale, les Tandems solidaires introduisent les équipes pédago-giques et les élèves à ce type d’enseignement. Ils permettent aux élèves d’être acteurs du pro-jet, c’est-à-dire qu’ils sont forces de proposi-tion, créatifs, et réalisent véritablement une production (matérielle, visuelle, textuelle etc.). En témoigne la fabrication d’éoliennes au col-lège Malraux de Pontarlier avec l’association Y’a de l’électricité dans l’air. Les élèves notamment les adolescent-e-s sou-haitent pouvoir agir concrètement pour sen-tir qu’ils-elles sont capables de changer les choses rapidement, voire tout de suite. Il est nécessaire de les responsabiliser dans le pro-jet. Chacun-e a un rôle actif à jouer et peut changer les choses. Les jeunes s’en trouvent

valorisés et développent leur confiance en eux. « Nous, on n’est pas grand-chose, mais à plusieurs, on peut faire que ça aille mieux pour les autres ! », témoigne un élève. A l’issue du Tandem solidaire, les élèves sont appelés à sensibiliser à leur tour d’autres classes de leur établissement scolaire pour favoriser une éducation de jeunes par les jeunes, l’échange entre pair-e-s.La démarche des Tandems Solidaires s’adresse, notamment en collège, aussi bien à des classes d’enseignement général qu’à des classes SEGPA (Sections d’enseignement gé-néral et professionnel adapté) qui accueillent des élèves présentant des difficultés d’appren-tissage graves et durables. « Faire côtoyer des jeunes classés « difficiles » et des adultes ex-térieurs au collège, professionnel-le-s, respon-sables associatifs-ves sur un projet commun, casse l’image classique de l’école », témoigne Pascal Rubiloni, qui a participé à un Tandem Solidaire avec des élèves de SEGPA. Pour cet enseignant, le « deal » avec les élèves était : ni heures de classe supplémentaires, ni devoir à la maison. Le projet a donc été réalisé pendant les heures de cours. Les Tandems So-lidaires mobilisent plusieurs enseignant-e-s et acteurs-trices éducatifs-ves dans une ap-proche transversale des thématiques abordées dans les projets pédagogiques. Or « il faut parfois se battre avec les collègues qui ont les élèves participants en classe et qui ne veulent pas intervenir dans le projet parce qu’ils ne voient pas l’intérêt de ce dispositif », regrette Pascal Rubiloni.Pourtant dans l’équipe pédagogique, d’autres collègues ont joué le jeu. « Le professeur d’his-

toire-géo a fait une dizaine d’interventions sur le thème du déséquilibre Nord-Sud qui a débouché sur la création d’affiches péda-gogiques. Le professeur de mathématiques s’est chargé des tracés et des mesures des différentes pièces qui ont ensuite été réalisées dans ma classe de technologie. Le professeur de français du niveau 5ème a mis en place une correspondance épistolaire avec deux collèges sénégalais (Diogane et Moundé), dans les vil-lages où les éoliennes seront installées. Et le professeur d’arts plastiques s’est occupé de la décoration des pales et du boîtier élec-trique », poursuit Pascal Rubiloni. On observe ici un projet porté par une équipe éducative pluri-disciplinaire.

TÉMOIGNAGE

PEUPLES SOLIDAIRES JURA (39)

Peuples Solidaires Jura participe en 2016/2017 pour la 4ème année consécutive aux Tandems Solidaires, dans le Départe-ment du Jura.Nous travaillons ou avons travaillé avec 3 collèges : Pierre Vernotte à Moirans en Montagne ; Michel Brezillon à Orgelet et celui des Lacs à Clairvaux-lesLacs. Autant de Tandems, tous différents les uns des autres mais tous aussi enrichissants en termes de rencontre avec les jeunes qui s’ouvrent ainsi à la solidarité internationale, à l’interculturel et en réalisant un travail assez exceptionnel. Les réalisations prennent des formes très diverses. Alors qu’une classe a tra-vaillé sur les questions migratoires, une autre

a réalisé la maquette d’un village traditionnel burkinabè pour en comprendre le fonction-nement quotidien, quand la troisième s’est in-téressée à la culture et à la religion en Afrique. Un coup de chapeau particulier aux ensei-gnant-e-s qui s’investissent dans ce dispositif et qui savent motiver leurs élèves dans la réa-lisation des objectifs des Tandems Solidaires.Lors des journées «Portes Ouvertes» ou lors de restitutions spécifiques, les élèves et les équipes enseignantes savent montrer à la presse, aux partenaires territoriaux, aux pa-rents le fruit de leur travail, une belle mise en valeur !Ces jeunes, sont non seulement les ci-toyens-nes de demain mais aussi, peut-être nos militants-es de demain !Nous espérons que ce dispositif sera péren-

nisé dans l’avenir et même ouvert aux lycées en ce qui concerne la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Par Jean Paul SORNAY, Président de Peuples Solidaires Jura

Tandem 2015/2016 de Moirans en Montagne

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CERCOOP Franche-ComtéN°6 - HIVER 201612

DOSSIER : ECSI / DISPOSITIF TANDEMS SOLIDAIRES

PAS D’ENTRAVE AU PROGRAMME OFFICIEL

La rencontre et les échanges entre les élèves et des personnes actives au sein d’une asso-ciation « créé un lien fondamental sur lequel l’équipe enseignante peut s’appuyer lors de séances plus formelles », assure Laure Giron. Construire ensemble un objet concret (une éolienne, un CD musical...) et « s’impliquer activement dans une démarche de projet fa-vorise une dynamique qui donne du sens aux apprentissages » dit-elle. Le dispositif permet de « créer des moments privilégiés d’appren-tissage, différents de ce que les élèves ont l’habitude de connaître en classe ».Pour les acteurs-trices des Tandems Soli-daires, l’introduction de notions d’éducation non formelle s’insère logiquement dans le par-cours académique. « Au collège, l’éducation au développement et à la solidarité interna-tionale (EADSI dans les textes de l’Éducation Nationale), aujourd’hui appelé Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI) peut être un des pivots autour duquel bâtir le projet d’établissement. L’ECSI intègre trois des sept composantes du socle com-mun de connaissances et de compétences que tous les jeunes doivent avoir acquis à l’issue du collège : « la culture humaniste », « les compo-santes sociales et civiques », « l’autonomie et l’initiative », remarque Laure Giron. Elle estime que « l’École peut et doit avoir une place cen-trale dans les processus d’éducation au déve-loppement et à la solidarité internationale ».Pour les équipes pédagogiques, les Tandems Solidaires, sont aussi l’occasion de rencontrer de nouveaux partenaires avec qui construire

des projets interdisciplinaires et multi-ac-teurs. « Dans le cadre de la réforme des col-lèges effective à la rentrée 2016, qui prévoit notamment la mise en place d’enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), il est plus que nécessaire de favoriser la mise en place de partenariats entre associations et établis-sements scolaires », juge Natacha Lanaud-Le-comte, DAREIC au Rectorat de l’académie de Besançon.Toutefois Pascal Rubiloni, tient à « rester humble sur les retombées purement sco-laires ». « Certain-e-s collègues s’attendent à un changement radical du comportement et des résultats dans leurs cours, alors que cela ne concerne qu’une minorité » témoigne le professeur de technologie. Et d’ajouter que « C’est surtout sur l’estime de soi, la valorisa-tion, et les valeurs humaines que ce projet se positionne. »Le dispositif a également favorisé la création de clubs solidaires dans les établissements scolaires, ou la participation à des projets d’échanges scolaires ou de développement sur le terrain ou l’inscription dans une dé-marche « E3D » (École/Établissement en démarche de développement durable). Ainsi une enseignante de classe de SES a créé un club de solidarité, où les élèves y poursuivent leur engagement et peuvent participer à un chantier solidaire à l’étranger en Bourgogne. Il s’agit du Lycée Saint Hilaire de Chardonnay, à Chalon-sur-Saône (voir en page 14).

Les Tandems solidaires ont d’abord été mis en œuvre dans le Département du Doubs depuis 2003. Ensuite, le dispositif s’est dé-veloppé dans les Départements du Territoire de Belfort et du Jura, avec la Ville de Belfort. Aujourd’hui, les Tandems solidaires ont un réel « effet démultiplicateur » au-delà de la Franche-Comté. Ces dernières années, des acteurs de Bourgogne, de Midi-Pyrénées, des Yvelines se sont lancés dans la mise en œuvre de ce dispositif. Dans le cadre de la ré-gion Bourgogne-Franche-Comté, le dispositif devrait être étendu aux lycées. Il en a égale-ment inspiré d’autres, comme le concours « Tandems Étoiles Solidaires » en Aquitaine. La formule des Tandems solidaires peut être adaptée avec toujours comme objectifs : contribuer à l’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale, amener les jeunes à agir dans et en dehors de l’École et à devenir des citoyen-ne-s responsables et solidaires.

Le travail de valorisation des Tandems Soli-daires se doit d’être constant. Le CERCOOP F-C et ses partenaires se penchent aujourd’hui sur de multiples modalités comme la labelli-sation du dispositif, l’élaboration d’un guide méthodologique et la capitalisation des expé-riences. Une internationalisation du dispositif au-delà de son développement en France ou encore la mise en place d’un « Prix des Tan-dems solidaires » sont également envisagées. La systématisation d’une restitution formelle du dispositif au sein des collectivités parte-naires est également en préparation. La va-lorisation fait l’objet d’une mission spécifique en Bourgogne-Franche-Comté, appuyée par une volontaire en service civique, Lauriane Masson (voir en p. 2), en étroite collaboration avec Bourgogne Coopération.Enfin, le travail d’harmonisation des Tandems Solidaires dans la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté est en cours, un nouveau défi pour un dispositif évolutif dont nous célébrons la 10ème édition en Franche-Comté, un bel hé-ritage à partager et faire fructifier !

Cet article est adapté d’une contribution à paraître pour une publication coordonnée par Educasol, met-tant en avant l’interaction entre ECSI et lien social.

Plus d’informations sur :www.cercoop.org/-tandems-solidaires

PERSPECTIVES DES TANDEMS SOLIDAIRES

Par Florence KOHTZ et Eléa BARDEAU ancienne et actuelle chargées de développement

au CERCOOP F-C

LES TANDEMS SOLIDAIRES DANS LES COLLÈGES DU JURALa collectivité départementale du Jura s’ins-crit pour la 5ème année dans le dispositif.A ce jour, 20% des collèges jurassiens (pri-vés ou publics) ont répondu favorablement à cette sollicitation en mobilisant près de 700 élèves. Une douzaine d’associations participent régu-lièrement à ce dispositif d’Education au déve-loppement et à la solidarité internationale.Ma satisfaction, en tant que Vice-Présidente chargée de la politique départementale de Solidarité Internationale, est double.En effet, ce dispositif permet de valoriser l’ac-tivité et la vitalité du monde associatif dans la vie locale et l’animation de nos territoires. Le lien avec les projets d’aide au développe-ment menés par ces derniers permettant de sensibiliser un large public.

D’autre part, le Tandem est un moment d’ou-verture et de réflexion pour les jeunes géné-rations à l’engagement associatif, aux problé-matiques contemporaines dans le monde. Ce temps de travail aboutit dans une certaine mesure à l’apprentissage de la citoyenneté.Ces constats m’incitent à participer de la va-lorisation de ce dispositif et à m’appuyer sur le relais que peut constituer la collectivité dé-partementale. En partenariat avec le Réseau Multi-acteurs, nous réfléchissons d’ailleurs à accueillir un temps d’information et d’échange dédiés aux tandems réalisés cette année sco-laire.

Par Sylvie VERMEILLET, Vice-présidente

du Conseil Départemental du Jura,

en charge des contractualisations

et des politiques territoriales

TÉMOIGNAGE

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DOSSIER : L’INTÉRÊT ET L’ACCOMPAGNEMENT DE L’ÉTAT POUR L’ECSI

Dans la loi de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale, du 7 juillet 2014, l’éducation au déve-loppement a « pour objet de faire progresser le niveau de connaissance et d’appropriation par les citoyens des actions conduites mais aussi à promouvoir la solidarité ». Dans un monde fortement globalisé, des enjeux locaux peuvent af-fecter de plus en plus d’individus et de territoires parfois éloignés de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres. L’EAD-SI (Éducation au Développement Durable et à la Solidarité Internationale – aussi appelée ECSI) entend ainsi donner aux citoyen-ne-s des clés pour mieux com-prendre le monde dans lequel ils-elles vivent et les interdépendances qui existent entre les pays en développement durable, entre ici et là-bas.L’EAD-SI cherche à amener les individus à adopter des attitudes posi-tives vis-à-vis de la solidarité internationale. Elle doit permettre à ces derniers d’intégrer le fait que la coopération au développement des pays les moins avancés peut avoir des effets importants sur notre pays, en particulier en termes d’influence et de réponses collectives aux défis sociaux, environnementaux, économiques et politiques contemporains. Elle vise aussi à les inciter et à les aider à devenir des acteurs engagés, par exemple en formant et en accompagnant les porteurs de projets de solidarité internationale.

La mise en lumière de liens entre les nations et entre les peuples, vecteur de tolérance et compréhension réciproque, est une réponse efficace à la montée des sentiments xénophobes et constitue une clé

d’un mieux vivre ensemble en France, en Europe et dans le monde. Les structures engagées dans l’EAD-SI encouragent les échanges entre individus pouvant avoir des cultures différentes, autour des grands défis contemporains. La complémentarité de ces différentes approches dé-montre la richesse de l’interculturalité et participe à la prise en compte des aspirations de chacun dans notre société.

L’EAD-SI est soutenue financièrement par le MAEDI et l’AFD. Le MAEDI finance actuellement 13 réseaux régionaux multi-acteurs à hauteur de 660 000 euros annuel. Ces réseaux, tels que le CERCOOP F-C conduisent, en propre ou par l’intermédiaire de leurs membres, des démarches d’EAD-SI en contribuant en régions à l’information et à la sensibilisation des citoyens sur les enjeux du développement. Par ailleurs, différents dispositifs de soutien à l’engagement volontaire et solidaire permettent chaque année à plus de 3000 jeunes de participer à des projets de développement et de solidarité internationale allant de quelques semaines à plusieurs années.

L’AFD et notamment la Division pour le Partenariat avec les Organi-sations non-gouvernementales (DPO) finance pour plus de 3 millions d’euros chaque année des projets d’EAD-SI portés par des acteurs associatifs visant des actions de sensibilisation et d’information auprès de différents publics cibles.

Par le Pôle société civile Éducation au développement et à la solidarité internationale

Délégation pour les relations avec la société civile et les partenariats de la Direction Générale de la Mondialisation

Ministères des Affaires Étrangères et du Développement Internationale

L’ACCOMPAGNEMENT DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

Le Fonds de coopération pour la jeunesse et l’éducation populaire (FONJEP) est, depuis 1964, un relai et un levier de développement des projets associatifs. Encourager le développement des projets de solidarité internationaleAu carrefour de l’éducation populaire et de la solidarité internationale, le Fonjep compte plus de 3400 associations adhérentes ou affiliées.Depuis 2015, avec le nouvel appel à proposi-tions de l’Agence Française de Développement (AFD), le dispositif des postes FONJEP-EAD a permis à 45 associations de bénéficier d’aides au financement de postes salariés pour mener des projets d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale. Enrichir les échanges de pratiquesBien plus qu’un dispositif de financement, le réseau des postes FONJEP-EAD est un

vecteur d’échange d’expériences, de capita-lisation et de mutualisation. Chaque année, les bonnes pratiques de chaque association sont étudiées et partagées lors de la jour-née annuelle qui regroupe tous les postes. C’est également une occasion unique de pouvoir faciliter le dialogue entre les minis-tères, l’AFD et les associations de l’ECSI. En 2016, le pôle solidarité internationale du Fonjep a décidé d’améliorer le format du bilan annuel, pour permettre aux animateurs-trices et à leurs structures de mieux faire ressortir des données qualitatives sur leurs actions de l’année, et d’enrichir les échanges entre ani-mateurs-trices. Développer les parcours de solidarité en croisant les dispositifsPar ailleurs, le FONJEP vise à développer les liens entre les bénéficiaires des différents pro-grammes qu’il gère, aussi bien les postes, que le volontariat international de longue durée, ou les chantiers jeunes. En effet, tous les acteurs de la solidarité internationale sont confron-tés aux mêmes problèmes parmi lesquels la diminution de certains financements et sub-

ventions, ou la sensibilisation des publics en difficulté.Lorsque l’on observe certaines actions dans lesquelles s’impliquent des animateurs-trices ECSI, telles que les Tandems solidaires dans les Académies de Besançon et Dijon, on y voit par exemple des possibilités de recoupement avec les dispositifs JSI et VVV/SI qui per-mettent à des groupes de jeunes de faire un échange autour de la réalisation de projets de solidarité internationale à l’étranger comme en France. De même, des volontaires de soli-darité internationale pourraient être intéressés pour s’impliquer à leur retour dans des actions d’ECSI menées par des associations bénéfi-ciaires des postes FONJEP-EAD.Ainsi, accentuer les échanges entre tous nos partenaires du champ de la solidarité inter-nationale, permettra de bâtir une action plus cohérente et mieux articulée.

L’ENJEU DES POSTES FONJEP-EAD

Par Medhi ACHOUR, Responsable VSI, FONJEP

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CERCOOP Franche-ComtéN°6 - HIVER 201614

Fruit d’une collaboration de 34 chercheur-e-s, enseignant-e-s, élèves, bénévoles et profes-sionnel-le-s de la solidarité internationale, de l’éducation populaire ou de l’économie so-ciale, ce guide est édité par Bourgogne Coo-pération et l’académie de Dijon. Ambitieux, il présente un enseignement d’exploration de sciences économiques et sociales, conforme au programme officiel de la classe de seconde. Actuellement proposé au lycée Hilaire de Char-donnet de Chalon-sur-Saône (71), il prend le parti d’une éducation ouverte sur le monde au moyen d’outils et de méthodes spécifiques.

Favorisant une approche participative, interac-tive et réflexive, il met l’accent sur les théma-tiques de l’interculturalité, des inégalités ou du développement humain, et plus largement sur la compréhension des mécanismes inter-nationaux. Il se distingue notamment des en-seignements traditionnels par son ouverture au monde associatif et par la place qu’il donne à une implication concrète des élèves au sein de projets citoyens, locaux et internationaux.

Face aux crises sociales, économiques et environnementales, l’éducation apparaît au-jourd’hui comme un pilier du développement des sociétés contemporaines, globalisées et interdépendantes, garant de la promotion des droits humains, de la cohésion sociale ou encore du succès de la lutte contre le ré-chauffement climatique. Dans ce contexte, une attention grandissante doit être donnée à la compréhension et à la résolution des pro-blèmes mondiaux. Au delà d’une approche de l’éducation fondée sur l’acquisition de connaissances et le développement de capa-cités cognitives, ce projet révèle que l’accent doit aujourd’hui aussi être porté sur les va-leurs, les attitudes et les compétences.

Le guide est disponible sur le site internet : http://enseignement-ecsi.fr/ (version augmentée) et à la vente en version papier (15 euros€).

Cette démarche a bénéficié du soutien du MAEDI de la Commission européenne et de la sociologue Ma-rie Duru-Bellat, chercheure à l’IREDU et professeur émérite à Sciences Po Paris.

DES OUTILS POUR AGIR : DES GUIDES PÉDAGOGIQUES ÉLABORÉS EN RÉGION

ECSI : GUIDE PÉDAGOGIQUE À L ’ U S A G E D E S E N S E I G N A N T S D E S C I E N C E S É C O N O M I Q U E S E T S O C I A L E S D A N S L E C A D R E D ’ U N E N S E I G N E M E N T D ’ E X P É R I M E N T A T I O N

Si cet enseignement s’apparente à une très bonne préparation aux sciences poli-tiques, la solidarité internationale pourrait tout aussi bien être réinterprétée par un-e enseignant-e d’Histoire-Géographie qui souhaiterait approfondir des ques-tions liées aux relations internationales ou par un-e enseignant-e de Sciences de la vie et de la Terre souhaitant évoquer différemment le développement durable.

François VICARD, Proviseur du Lycée Hilaire de Chardonnet, à Chalon sur Saône.

Si elle est en théorie une évidence, la dimension internationale est, en pratique, très difficile à comprendre par les élèves. Nous devons les aider à prendre du recul pour mieux expliquer la complexité du monde, mais, surtout, pour donner plus de sens à leurs propres parcours.

Denise BOUSQUET, enseignante de Sciences économiques et sociales au lycée Hilaire de Chardonnet

Conçu par un comité éditorial original, mobili-sant des auteur-e-s de l’Éducation nationale, de l’enseignement agricole, du CERCOOP F-C, de RéCiDev et du monde associatif, le guide Pour une éducation au développement durable et solidaire se veut une réflexion sur les concepts et enjeux gravitant autour du dé-veloppement durable et de la solidarité inter-nationale. Il donne des clés pour comprendre le monde interdépendant dans lequel nous vivons, en proposant des définitions simples.

Il fournit également des pistes pour enseigner ces questions dans des approches croisées entre plusieurs disciplines, ce qui peut notam-ment s’inscrire dans les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires), mis en place par la nouvelle réforme du collège.Au-delà, le guide propose des conseils pour celles et ceux qui souhaitent s’engager dans des partenariats fructueux et accompagner les jeunes générations dans leur engagement so-lidaire, en milieu scolaire et associatif.

Le guide est disponible sur le site internet du CERCOOP F-C et à la vente en version papier (12€euros). Publié en 2012, il s’agit d’une version actualisée et enrichie de l’édition de 2004. Lors de sa publication, le guide a bénéficié du soutien du Dé-partement du Doubs et de la Région Franche-Comté.

GUIDE PÉDAGOGIQUE POUR UNE ÉDUCATION AU DÉVELOPPEMENT ET À LA SOLIDAIRE

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La recherche d’informations et d’outils pour se former, acquérir des connaissances pratiques ou techniques, sensibiliser un public spécifique est parfois complexe. L’identification de sources d’informations pertinentes, alternatives et complémentaires est un travail de longue haleine. Ci-dessous, quelques structures et sites Internet ressources généralistes et thématiques, qui peuvent aiguiller la recherche.

DES OUTILS POUR AGIR : LES CENTRES DE RESSOURCES

SOLIDARITÉ INTERNATIONALEET DÉVELOPPEMENT DURABLELe réseau Ritimo, s’est spécialisé depuis 20 ans dans la sélection et diffusion d’une information alternative en matière de coopération et solida-rité internationale, mais aussi de développement durable. Le réseau dispose d’un catalogue en ligne et compte des membres proposant des fonds documentaires regroupant ouvrages, ex-positions et outils pédagogiques. En Franche-Comté, RéCiDev (Réseau Citoyenneté Dévelop-pement) à Besançon est membre du réseau. Info Jeunesse Jura à Lons le Saunier, Bourgogne Coopération et la Ligue de l’Enseignement 71 et 21 sont relais. Catalogue en ligne : www.ritimo.fr

ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE (ESS) La Chambre Régionale de l’ESS (CRESS) en Franche-Comté dispose d’un fond documentaire accessible au public, regroupant des publications, ouvrages et autres ressources, dont bon nombre fournissent une ouverture à l’international. www.cress-fc.org

ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT ET AU DÉVELOPPEMENT DURABLEMAISON DE L’ENVIRONNEMENT DE FRANCHE-COMTÉ Elle accueille en son sein un centre de ressources, comprenant un espace jeunesse, ouvert au public. Il rassemble notamment des documents et outils pédagogiques sur l’EEDD, alimentés par la Plateforme Franc-Comtoise d’Éducation à l’Environ-nement et au Développement Durable (PFCEEDD).

CENTRES PERMANENTS D’INITIATIVES POUR L’ENVIRONNEMENT (CPIE) Les CPIE mettent en place des actions éducatives. En Bourgogne-Franche-Comté, il en existe 5 :

Haut Jura, Haut-Doubs, Bresse Jura, Vallée de l’Ognon, Pays de Bourgogne. Ils sont des structures référentes en matière d’outils éducatifs et le CPIE du Haut Doubs, situé à La Rivière Drugeon (25) dispose d’un centre de ressources ouvert au public. Plus d’informations sur : www.cpiehautdoubs.org

ALTERRE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉAlterre est un centre de ressources physique et dématérialisé sur le développement durable. Plus d’informations sur : www.alterrebourgognefranchecomte.org

MOBILITÉ INTERNATIONALELe CRIJ Franche-Comté anime une plateforme en ligne dédiée à la mobilité internationale sous toutes ces formes, Phileas. Elle changera de nom début 2017. Le réseau information jeunesse ac-cueille également les jeunes dans toute la région, pour des conseils généralistes et spécialisés.Plus d’informations sur : www.jeunes-fc.com/phileas

ET LE RÔLE DU ? Le réseau dispose également d’un petit fond documentaire, accessible dans ses locaux. Cependant, l’essentiel des ressources partagées est disponible sur le site internet, avec une base documentaire très riche, alimenté régulièrement grâce à une veille quotidienne. La rubrique « Monter un projet / Se documenter » est particulièrement fournie. Elle propose une large sélection bibliographique composée de rapports, guides, mémoires, baromètres mais aussi les productions documentaires directement réalisées par le CERCOOP F-C. Plus d’informations sur : www.cercoop.org/-Se-documenter

ÉDUCATION POPULAIRE Les Centre d’Entrainement aux Méthodes d’Édu-cation Active (Céméa) de Franche-Comté, partie intégrante des mouvements d’éducation popu-laire, ont constitué un fond documentaire sur les méthodes éducatives, les outils de sensibilisa-tion et d’animation, à destination tant d’adultes que de jeune public. Il est accessible dans leurs locaux à Besançon et répertorié sur un cata-logue en ligne : http://cemeafc.org

ÉDUCATION ÉDUCATION NATIONALELes Centres Régionaux et Départementaux de Documentation Pédagogique, destinés aux personnels de l’Éducation Nationale, sont devenus le réseau CANOPÉ « Le réseau de création et d’accompagnement pédagogiques » en 2014. Ils rassemblent de nombreux ouvrages et outils pédagogiques, sélectionnés par thème et type d’outils, dont les catalogues sont souvent accessibles en ligne. Ces centres sont situés dans les préfectures départementales. Plus d’informations sur : www.educasol.education.fr et www.reseau-canope.fr

ENSEIGNEMENT AGRICOLELe RED, Réseau d’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale de l’enseignement agricole, favorise les échanges d’expériences, la connaissance des outils et des actions des différents établissements. Il travaille en partenariat avec le monde associatif et les collectivités territoriales. Le RED crée, réadapte et utilise des outils variés en travaillant avec la pédagogie du jeu qui permet une mise en situation favorisant la compréhension de l’autre. Plus d’informations sur : www.red.educagri.fr

ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE Le secrétariat général de l’Enseignement catholique propose des fiches explicatives et des formations sur l’ouverture à l’international, les projets de solidarité et l’ECSI. Il travaille en lien avec inisia, le Réseau des Initiatives de solidarité internationale de l’enseignement catholique, qui valorise et accompagne les projets existants. Plus d’informations sur : http://enseignement-catholique.fr/ouverture-internationale et www.inisia.org

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Pensez à adhérer ou à renouveller votre adhésion pour participer activement à une dynamique régionale de coopération au développement et d’ouverture à l’international !

MEMBRES DU CERCOOP F-C

ASSOCIATIONS, COOPÉRATIVES ET AUTRES :

À Hauteur d’Hommes, Auteurs d’Humanité, Agriculteurs

Français et Développement International Bourgogne Franche-

Comté, Afriq’Énergies, Afrique 70, AGIR Solidarité Franche-

Comté, Association Internationale pour le Développement

Rural en Afrique (AIDRA), Association Jeunes Citoyens 70,

AMADÉA - Comité de Franche-Comté, Amitiés Berbères, Amitiés

Madagascar France, Amour & Partage, Apprentis Orphelins

d’Afrique, APTAA, Arcanne, Arco Iris Pérou, Artoude France,

Association Franco-Camerounaise des Échanges & Rencontres

Culturelles, Association pour le Développement de Ganguel

Soulé - ADG, Association Besançon-Douroula, Association Calao,

Cercle des Apprenants SOLidaires (CASOL) 70, CCFD Terre

Solidaire Doubs, CCFD Terre Solidaire Haute-Saône, CCFD Terre

Solidaire Lons-le-Saunier, CCFD Terre Solidaire Montbéliard-

Belfort, Centrafrique Sans Frontières, CFA Aspect, Comité

de Jumelage Interhospitalier de Lons-le-Saunier, Diin-Lama

France, Doubs Besançon Samogohiri, Eau Pied des Collines

au Bénin, EauSoleil Bourgogne Franche-Comté, Électriciens

Sans Frontières Bourgogne-Franche-Comté, Franche-Comté

Boussole, Franche-Sylvanie, Fédération régionale des MFR de

Franche-Comté, Groupement des Éducateurs sans Frontières

Grand-Est, IMÉDI Handicap, Ligue de l’Enseignement - Fol 25,

La Pépinière Culturelle, Léo Lagrange Centre Est, Les Enfants De

L’Adrar, Les Orphelins De Pondichéry, Les Petits Débrouillards,

Médecins d’Afrique, Palestine-Amitié, Peuples Solidaires Jura,

Pour Oublier la Misère - POM, RéCiDev, Solidarité Agboville Côte

d’Ivoire - SACI, SOLENCA, Solidarité Pérou, Terre des Hommes

France Doubs, Un Pont pour un Puits, Vesoul Sans Frontières,

Village d’Asie

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET REGROUPEMENTS :

Conseil régional Bourgogne Franche-Comté, Conseil

départemental du Doubs, Conseil départemental du Jura,

Conseil départemental du Territoire de Belfort, Ville de Belfort,

Ville de Besançon, Pays de Montbéliard Agglomération

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS :

Rectorat de l’académie de Besançon, Université de Franche-

Comté (UFC), Université de Technologie de Belfort-Montbéliard

(UTBM)

LA VIE DU RÉSEAU

Lettre d’information semestrielle tirée à 300 exemplaires sur papier recyclé.

ISSN 2275-0428

DIRECTEUR DE PUBLICATION : Hicham BOUJLILAT

COMITÉ DE RÉDACTION : Ousmane SYLL, Florence KOHTZ, Diana PRUD’HOMME,

Eléa BARDEAU, Charlotte CRAIMET, Lauriane MASSON

MISE EN PAGE : Élise BOUGAUD et Charlotte CRAIMET

IMPRIMEUR : SIMON Graphic, ZI Noirichaud - 25290 Ornans

CRÉATION GRAPHIQUE : Élise BOUGAUD

AVEC LA PARTICIPATION DE (PAR ORDRE D’APPARITION) : Hicham

BOUJLILAT, Ibrahima ZERBO, Yohann DIRAND, Doriane CANDAS,

Laurence RIGOLLET, Delphine MENTRÉ, Jean Paul SORNAY, Florence

KOHTZ, Eléa BARDEAU, Sylvie VERMEILLET, Florian COUTAL, Medhi

ACHOUR, Bourgogne Coopération, Andréa LEMOINE, Yamila JOFRE-SALVI Les points de vue défendus dans cette Lettre n’engagent que leurs auteur-e-s.

Arsenal - Bât QPlace Saint-JacquesBP 1616325014 Besançon cedex

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SSI 2016 : LE BILAN Par Eléa BARDEAU CERCOOP F-C et Andréa LEMOINE, RéCiDev

La 19ème édition de la Semaine de la solidarité internationale (SSI) s’est déroulée du 12 au 20 novembre en Bourgogne-Franche-Comté et partout en France. Elle a notamment mobilisé des acteurs et actrices du territoire franc-comtois, qu’ils soient issus d’associations de solidarité internationale, d’éducation popu-laire, de collectivités territoriales ou d’établissements scolaires. En 2016, l’ensemble des manifestations et animations étaient axées autour du thème « À la rencontre de l’autre », qu’il s’agisse du voisin du bout de la rue ou du bout du monde. Ce thème, choisi par un comité de pilotage régional, avait pour objectif de parler de la question de la relation à l’autre, de la solidarité avec celui ou celle qui est différent-e. Un autre regard sur les migrations a été abordé, notamment par le biais de la promotion de la diversité culturelle comme lors de repas festifs de cuisine du monde organisés à Besançon, Dole ou Saint Claude. Animations scolaires, expositions et projections conférences, animations en espace public ont fait le plein. Ce sont plus de 60 événements qui ont été organisés.

La SSI 2016 a aussi été rythmée par 6 repré-sentations du spectacle « Winter guests : expé-riences d’exil » de la Compagnie du Pas Suivant. Cette tournée, co-organisée par RéCiDev et le CERCOOP F-C a connu une affluence record à Montmorot, Besançon, Audincourt, Belfort, Dole et Noroy-le-Bourg, notamment grâce à la partici-pation de plusieurs établissements scolaires. Ce sont près de 1300 spectateurs-trices qui ont pu assister à ce témoignage à la fois drôle et poignant de deux jeunes réfugié-e-s syrien-ne-s. Bravo à toutes les structures participant-e-s pour leur en-gagement !

EXPOSITION « UNION EUROPÉENNE ET DÉVELOPPEMENT »En 2015, dans le cadre de l’Année européenne pour le développement, une expo-sition sur l’Europe et la coopération au développement a été réalisée par la Maison de l’Europe en Franche-Comté et le CERCOOP F-C. Cette exposition est dotée de 6 panneaux X-banner, faciles à installer. Elle est à la disposition des équipes pédago-giques des établissements scolaires, des collectivités territoriales, des associations et autres acteurs intéressés par la coopération et la solidarité internationale. Contact : [email protected] / 03 81 66 52 38

MARCHÉ SOLIDAIRE DE NOËL DE BESANÇON Par Yamila JOFRE-SALVI, RéCiDev

Du 7 au 18 décembre, la 16ème édition du Marché Solidaire de Noël vous invite à une promenade autour du monde, grâce aux nombreux stands d’associa-tions et leurs produits du monde. Afin de financer leurs projets de solidarité internationale, elles proposent de l’artisanat de différents pays issu du com-merce éthique et responsable et de savoureux aliments respectueux de l’en-vironnement et de l’humain. Des animations familiales, des ateliers créatifs et rencontres viennent aussi rythmer cette manifestation, placée sous le signe du partage et de la convivialité avec du divertissement pour les petits comme pour les grands. Pour cette édition 2016 les associations participantes ont choisi de mettre en lumière le rôle des femmes dans l’économie à travers le monde. Venez découvrir une magnifique exposition sur ce sujet. Directement ou indirectement, les associations participant au marché ap-puient un processus d’auto-mobilisation économique des femmes et mettent en valeur leur rôle dans le développement socio-économique de leur terri-toire. Enfin chaque midi, le rendez-vous des gourmets et des gourmands, les cuisines du monde, proposées par une association différente à chaque fois. Programme complet sur : www.recidev.org

« Winter guests », en tournée en Franche-Comté