suivi quinquennal - 2011 - gren

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Energies, Production électricité Suivi biologique quinquennal 2010 Aménagement de Planfonds Rapport final Mars 2011 GREN Biologie Appliquée Sàrl 3 avenue des Tilleuls – 1203 Genève Tél. 022.344.17.00 - Fax. 022.344.17.60 e-mail : [email protected]

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Page 1: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Energies, Production électricité

Suivi biologique quinquennal 2010

Aménagement de Planfonds

Rapport f inal

Mars 2011

GREN Biologie Appliquée Sàrl 3 avenue des Tilleuls – 1203 Genève

Tél. 022.344.17.00 - Fax. 022.344.17.60 e-mail : [email protected]

Page 2: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Direction : Alain Demierre

Rédaction : Alain Demierre

Cartographie : Delphine Vacelet

Milieux naturels : Alain Demierre

Flore : Alain Demierre

Avifaune : Simon Lezat

Chiroptères : Cyril Schönbächler

Papillons diurnes : Simon Lezat

Orthoptères : Simon Lezat

Odonates : Simon Lezat

Amphibiens: Alain Demierre, Simon Lezat

Reptiles : Alain Demierre, Simon Lezat

Faune piscicole : Jean-Daniel Pilotto, Stéphane Zbinden

Page 3: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Table des matières

1. INTRODUCTION ....................................................................................... 1 

2. OBJECTIFS BIOLOGIQUES ........................................................................... 2 

2.1  AVANT-PROPOS ................................................................................... 2 

2.2  OBJECTIFS ........................................................................................ 2 

3. EVALUATION DE LA VEGETATION ................................................................. 3 

4. EVALUATION DE LA FAUNE ....................................................................... 11 

4.1 RESULTATS CHIROPTERES ......................................................................... 11 

4.2 RESULTATS AVIFAUNE ............................................................................. 21 

4.3 RESULTATS PAPILLONS DE JOUR ET ORTHOPTERES ................................................ 30 

4.4 RESULTATS ODONATES ............................................................................ 31 

4.5 RESULTATS FAUNE PISCICOLE ..................................................................... 34 

4.6 RESULTATS AMPHIBIENS ........................................................................... 38 

4.7 RESULTATS REPTILES .............................................................................. 39 

5. EVALUATION DE L’IMPACT DU PUBLIC ......................................................... 40 

6. PROPOSITION DE MESURES ....................................................................... 43 

6.1 ASPECTS SEDIMENTAIRES .......................................................................... 43 

6.2 AUTRES MESURES ................................................................................. 44 

LISTE DES ANNEXES .................................................................................... 48 

Page 4: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 1 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

1. INTRODUCTION

L’aménagement de Planfonds correspond à une mesure de compensation liée à la

modification de la concession du barrage de Verbois. Il s’inscrit dans le Règlement

d’application de la concession de la force motrice hydraulique du Rhône pour

l’exploitation de l’usine hydroélectrique de Verbois du 24 février 1999.

L’aménagement de Planfonds a été réalisé entre 1999 et 2000. Il participe à l’amélioration

des qualités biologiques et paysagères de la retenue de Verbois. Des suivis sont nécessaires

pour définir les moyens à mettre en œuvre pour maintenir la valeur biologique du site à

long terme.

Le cahier des charges de suivi et d’entretien proposé par SIG prévoit de procéder à un suivi

biologique détaillé en 2010 et en 2015 sur le site de Planfonds.

Ce document constitue le rapport final du bureau GREN pour le suivi biologique

quinquennal 2010 de l’aménagement de Planfonds.

Création du site - 2000 Vidange - 2000

Page 5: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 2 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

2. OBJECTIFS BIOLOGIQUES

2.1 AVANT-PROPOS

Le site de Planfonds est un aménagement pilote. Du fait de son caractère pionnier, il

nécessite la mise en place de suivis, de bilans d’expériences et de définir les adaptations

nécessaires et besoins d’intervention dans les milieux naturels du Rhône.

Les études menées jusqu'à présent montrent tout l'intérêt de maintenir, voire d'améliorer

les habitats connexes qui existent le long du fleuve.

Le bilan effectué en 2005 par le bureau CSD a montré que les objectifs biologiques définis

à la base de l’aménagement ont été partiellement atteints.

Il est donc justifié de poursuivre le suivi de Planfonds afin d’optimiser ses caractéristiques

biologiques ; il est également important de collaborer avec des mandataires spécialisés et

expérimentés.

Grâce à ses références et son activité actuelle dans le domaine de l'étude des milieux

aquatiques, notamment de la biologie aquatique, le bureau GREN répond parfaitement aux

attentes des SIG pour les suivis prévus.

2.2 OBJECTIFS

Les objectifs de ce suivi sont les suivants :

Établir un état des lieux complet du site

Poser un diagnostic sur les valeurs 2010 du site

Définir les actions correctrices nécessaires pour atteindre les objectifs et proposer

des mesures d’amélioration.

Page 6: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 3 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

3. EVALUATION DE LA VEGETATION

Les deux principaux groupes de prestations du suivi de la végétation dans l’aménagement

de Planfonds sont les suivants:

- Recenser la végétation présente et cartographier les milieux,

- Mettre en place des repères pour le suivi à long terme.

Méthodologie :

Trois unités végétales principales sont à considérer : le Potamion (eau avec végétation

immergée vasculaire), le Phragmition (roselière lacustre) et le Phalaridion (roselière

terrestre). Dans ce site, il s’agit de recenser l’ensemble de la flore aquatique et palustre

comprenant les espèces ligneuses, les hélophytes (p.es les roseaux) et les hydrophytes

(plantes submergées en permanence) Les algues filamenteuses ne sont pas inventoriées.

Le diagnostic de l’état actuel de la végétation se base sur deux types de résultats : la

définition des types de milieux présents selon Delarze et des relevés selon Braun-Blanquet.

Les types de végétation sont cartographiés sur SIG en version informatique ArcGIS 9.2,

exportable en MapInfo. Il s’agit d’actualiser les relevés faits par GREN en 2007 pour la

DGNP (Plan de gestion du Bois des Mouilles périmètre élargi, 2008).

Les photos aériennes mises à jour en 2009 sont utilisées comme support aux relevés 2010.

La caractérisation des groupements végétaux des aménagements selon la méthode

phytosociologique classique de Braun-Blanquet consiste en deux relevés, l'un en mai et

l'autre en juillet 2010.

Ces relevés se font le long de 2 transects représentatifs de l’aménagement et

perpendiculaires à l’axe du Rhône (voir annexe 1). Ces transects sont localisés de manière

durable avec des piquets en rive, dans la lagune et dans la roselière. Le long de cet axe,

trois carrés permanents de 25 m2 chacun sont positionnés en fonction de la diversité

végétale présente : un carré dans la roselière intérieure, un dans la lagune hors roselière

et un dans la roselière externe. La position des carrés permanents est matérialisée par un

piquet métallique, solidement enfoncé dans le sol et peint à son extrémité. Il pourra ainsi

servir pour les relevés de 2015. En cas de disparition, la position GPS a été relevée.

Page 7: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 4 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Chaque carré permanent est étudié pour donner une liste exhaustive des espèces présentes

(strates H, B et A), accompagnées des codes d’abondance-dominance de Braun-Blanquet

(classes « r » à « 5 »).

Les classes correspondent aux recouvrements suivants :

r 1 ou 2 éléments dans la surface

+ éléments peu nombreux, recouvrement très faible

1 éléments assez abondants mais degré de recouvrement faible (0-5%)

2 éléments très abondants ou recouvrement au moins 5% de la surface (5-25%)

3 nombre d’éléments quelconque, recouvrant 25 à 50% de la surface

4 nombre d’éléments quelconque, recouvrant 50 à 75% de la surface

5 nombre d’éléments quelconque, recouvrant 75 à 100% de la surface

Remarque importante : il faut se référer à la surface couverte par la strate et non par la

surface du carré permanent. Par exemple, sur 25m2 de carré

permanent, si la strate herbacée en couvre 10% (2.5 m2), alors une

espèce herbacée qui couvre 1.5 m2 aura un indice de 4 (60% des

2.5 m2) et non de 2 (1.5 / 25 = 6%).

La nomenclature utilisée est celle de la « Flora Helvetica » 3e édition de 2007.

En plus de cette approche « classique » demandée par SIG, GREN a également considéré

l’abondance-dominance de la végétation strictement aquatique (hydrophytes), qui n’est

généralement pas comprise dans les relevés Braun-Blanquet (méthode mise au point pour

la végétation terrestre). Dans le cas de roselières fluviales, il est important de prendre en

compte la végétation submergée pour effectuer un diagnostic complet à intégrer dans le

temps.

Page 8: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 5 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Résultats :

Pour la plupart des stations de ce suivi, il est normal que la petite taille

des sites engendre des recoupements ou des limites imprécises entre

différents types de milieux tels que décrits dans la littérature.

21.05.2010

Les relevés de terrain ont été effectués comme prévu en deux campagnes, fin mai et fin

août 2010. Les résultats figurent sur deux fiches synthétiques en annexe 1.

Les 6 stations de relevés sont représentées sur une carte en annexe 1.

Ces stations ont les caractéristiques suivantes (AM = amont, AV = aval) :

- AM1 et AV1: stations sur le front intérieur de la roselière,

- AM2 et AV2: au centre de la lagune, dans une zone mixte roselière –

mégaphorbiaie,

- AM3 et AV3: front extérieur de la roselière côté Rhône, en roselière aquatique

pure.

Page 9: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 6 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Station AV1 (front lagune)

Concernant les types de milieux Delarze, il apparaît que cette station, située sur le front

intérieur de l’aménagement côté lagune, correspond à du Phragmition ou roselière

aquatique. Elle se situe dans une zone calme à l’abri du courant et est, de ce fait, très

particulière pour le Rhône genevois. Avec les pieds dans l’eau, le roseau est le seul

hélophyte recensé ; dans la partie la plus exondée, de rares saules pourpres et cendrés se

développent.

Au printemps, la moitié des tiges de roseau

sont des chaumes de l’année précédente,

culminant en moyenne à 3.5 m de haut. Les

tiges de l’année font environ 2 m de haut

(photo ci-contre).

A relever de nombreux têtards de crapaud

commun qui se refugient entre les roseaux.

En été, la température élevée de l’eau dans

la lagune crée un développement algal en

front de roselière. Le sédiment est colonisé

par l’hydrophyte envahissant : Elodea nuttallii.

Station AV2

Concernant les types de milieux Delarze, il apparaît que cette station se situe en marge de

la roselière et d’une zone d’atterrissement plus marquée. De ce fait, le milieu type le plus

proche selon le cortège floristique présent est le Phalaridion ou roselière terrestre. C’est

la dominance de roseau, accompagné d’iris et de morelle qui le définit le mieux. La

lysimaque et le lycope représentent plutôt la

tendance à la cariçaie.

Le niveau d’eau se situe entre 0 et -20 cm par

rapport au terrain naturel.

A relever une espèce menacée au niveau

cantonal (LR-GE 2006) : Ranunculus sceleratus

(EN, régression moyenne), bien présente à

Planfonds.

Le carré permanent ne comprend pas d’arbres

mais quelques jeunes saules pourpres.

Page 10: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 7 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Station AV3 (front Rhône)

Concernant les types de milieux Delarze,

cette station est clairement du Phragmition

avec la présence monospécifique de roseau

les pieds dans l’eau en permanence.

Cette roselière aquatique fluviale est de

bonne qualité. Les roseaux sont denses,

vigoureux et montrent une proportion

importante d’inflorescences. Les sédiments

sont durs et l’on marche dessus sans

s’enfoncer …. En front de roselière, la

profondeur d’eau est de l’ordre de 40cm en période d’exploitation à Verbois.

En terme de profondeur d’eau et de nature de substrat, le potentiel de colonisation de la

roselière est plus important que la situation actuelle ; la roselière aquatique pourrait

encore s’étendre vers le centre du Rhône. Comme la vidange de Verbois n’engendre pas

d’effondrement de beine jusqu’au front de la roselière, la limitation physique ou

biologique de son expansion n’est pas évidente à appréhender.

Station AM1 (front lagune)

Concernant les types de milieux Delarze, cette

station est de la roselière aquatique ou

Phragmition avec la présence monospécifique

de roseau.

Les sédiments sont vaseux sur 10-15 cm puis le

substrat est portant.

Même en été, le fond est dépourvu

d’hydrophytes.

La densité de roseaux est moyenne et ne

dépasse pas les 50 tiges/m2.

En front de roselière, la profondeur d’eau est de l’ordre de 35 cm en période

d’exploitation à Verbois. La prédation sur les jeunes pousses par les oiseaux d’eau, en

particulier le cygne, n’est pas négligeable.

Page 11: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 8 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Station AM2

Concernant les types de milieux Delarze,

cette station est une vraie mosaïque pour

laquelle il est difficile d’attribuer un

milieu dominant.

Hormis le roseau bien présent, le saule

cendré accompagné de saule pourpre

amène la composante Salicion ; d’autre

part, les plantes herbacées sont

indicatrices de Phalaridion, Bidention,

Magnocaricion, etc. (voir annexe 1).

Toutefois, cette mosaïque de milieux s’inscrit dans l’ensemble de la partie centrale de

l’aménagement qui est décrit comme du Phalaridion dominant (voir carte en annexe 1).

L’embuissonnement du site est en progression car, en plus du Salicion, l’on trouve des

indices de Fraxinion, comme des rejets de jeunes frênes et Equisetum telmateia.

Pour les espèces menacées à Genève, à relever la présence de la rare Ranunculus

sceleratus (EN).

A proximité de la station se trouve du Buddléia ; dans le quadrat apparaît Bidens frondosa,

adventice encore peu fréquente à Genève, mais considérée comme un néophyte exotique

(hors liste noire et watch list du CPS).

Le centre de la zone exondée, en cette station en particulier, montre des traces de jeune

sanglier (bauge, souille, traces de pas et de boutis).

Station AM3 (front Rhône)

Concernant les types de milieux Delarze,

cette station correspond au Phragmition à

roseau pur.

Cette roselière aquatique est saine et

montre même des signes de progression

côté Rhône. Une dizaine de tiges de

l’année est apparue entre les relevés de

mai et ceux d’août 2010.

Page 12: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 9 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Comme pour la station AV3, les sédiments sont durs et sans dépôts vaseux En front de

roselière, la profondeur d’eau est également de l’ordre de 40 cm en période d’exploitation

à Verbois.

Le potentiel de colonisation de la roselière est plus important que la situation actuelle,

comme pour la station AV3. Une beine peu profonde d’une vingtaine de mètres de large

semble favorable à la roselière aquatique.

En conclusion pour la végétation, il apparaît que, globalement, la flore des six stations

étudiées est plutôt diversifiée pour des roselières aquatique et terrestre. Même si la

lagune n’a pas été conçue pour devenir principalement une roselière, l’atterrissement du

centre de la partie exondée génère une diversité intéressante de milieux.

Comme espèce rare ou menacée au niveau cantonal, à relever la présence de Ranunculus

sceleratus.

Les milieux rencontrés sont « classiques » des roselières fluviales avec un front extérieur

en roselière aquatique quasi pure puis une transition soit vers la roselière terrestre ou la

saulaie, puis vers des milieux plus atterris et embroussaillés.

En tant que milieu, la roselière aquatique est protégée au niveau national comme

végétation des rives, selon l’art. 17 LPN du 1er juillet 1966.

L’entretien à viser concerne essentiellement la lutte contre les ligneux et contre les

espèces exotiques envahissantes, en particulier le buddléia, la renouée et l’élodée comme

hydrophyte.

Page 13: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 10 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Cartographie des milieux

Trois types principaux de milieux se trouvent sur le site, avec les surfaces colonisées

suivantes (voir carte A3 en annexe 1) :

- Phragmition (type 2.1.2.1) : 4’890 m2

- Phalaridion (type 2.1.2.2) : 4’080 m2

- Potamion (type 1.1.2) : 16'660 m2

Les relevés cités en 2003 (GREN) montraient une surface de roselières (Phragmition +

Phalaridion ) de 5'880 m2, mesurée sur l’orthophoto de 2001, soit une augmentation

importante de plus de 50 % en 8 ans (2001 – 2009 ; relevés actuels de 2010 mesurés sur

l’orthophoto 2009).

Les relevés plus récents cités en 2007 (GREN), mesurés sur l’orthophoto de 2005,

montraient une surface de 8'000 m2. Une augmentation de surface colonisée de 12 % est

donc relevée en 4 ans (2005 – 2009).

Pour plus de détails sur la composition spécifique de ces milieux, voir le rapport GREN de

janvier 2011 « Etude de la végétation aquatique du Rhône genevois »

(disponible au téléchargement sur le site internet de SIG)

Page 14: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 11 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

4. EVALUATION DE LA FAUNE

Les huit groupes recensés dans le suivi 2010 de la faune sont les suivants:

- chiroptères et autres mammifères

- avifaune nicheuse

- papillons diurnes

- orthoptères

- odonates

- poissons

- amphibiens

- reptiles.

4.1 RESULTATS CHIROPTERES

Avant-propos :

Les chiroptères représentent un groupe difficile à inventorier. C’est un travail de

spécialistes qui nécessite un matériel sophistiqué et l’application d’une méthodologie

standardisée pour ce type de site.

C’est la deuxième fois qu’un inventaire chiroptérologique est mené sur des roselières à

Genève (cf. Suivi biologique 2009 des roselières d’Aïre, de Chèvres et des Fonds, GREN,

disponible au téléchargement sur le site internet de SIG).

Le dernier état des connaissances publié pour le canton de Genève n'est pas récent

(CHARVET et al., 1992). Aussi, nous avons interrogé la banque de données du Centre de

Coordination Ouest pour l’étude et la protection des Chauves-souris – Genève (CCO-GE)

afin de recueillir les observations de chauves-souris des environs proches de ces roselières.

Méthodologie :

Il s’agit ici d’un suivi par deux méthodes complémentaires, la détection acoustique et la

capture au filet.

Trois soirées de capture/détection ont été agendées, avec l’aide de membres du CCO-

Genève. Toutes les espèces de chiroptères piégées ont été identifiées puis relâchées.

Page 15: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 12 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Détection acoustique

La détection acoustique est la méthode « légère » la mieux adaptée pour mener dans un

bref délai un inventaire des Chiroptères. Un avantage certain réside dans la mobilité de

l’observateur quand il s’agit de prospecter une vaste zone. L’inventaire des Chiroptères a

été réalisé sur la base d’écoutes à l’aide de détecteurs d’ultrasons à expansion de temps

(D240X, Pettersson).

La détection acoustique permet dans un premier temps de constater la présence/absence

de Chiroptères ainsi qu’une première détermination de certaines espèces sur le terrain, en

temps réel. L’enregistrement des sons (sur Zoom H2 ou Archos Gmini 500) en expansion de

temps conduit à une analyse informatique a posteriori afin de déterminer l’espèce au sein

de groupes difficilement identifiables (genre Myotis notamment).

Limites de la méthode

La détection acoustique « depuis le sol » présente une limite quant à l’évaluation

qualitative et quantitative des Chiroptères. L’intensité du sonar d’une chauve-souris est

variable selon l’espèce : les Noctules peuvent être captées depuis une centaine de mètres

alors que les Oreillards ou les Rhinolophes sont captés à 5 mètres ou moins. Entre ces deux

extrêmes, la majorité des espèces peut être détectée entre 10 et 30 mètres autour de

l’observateur. Il apparaît donc une minoration du nombre de contacts lorsque certaines

espèces dites « de haut vol » sont à plus de 30 mètres de hauteur.

A ce jour, il n’est pas possible de distinguer les espèces dites « jumelles » comme les 3

espèces d’Oreillards (Plecotus auritus / P. austriacus / P. macrobullaris) connues en

Suisse, les grands Myotis (Myotis myotis / M. blythi) voire certains « petits Myotis » à

partir des données acoustiques. Cela conduit à l’identification de « groupes acoustiques »,

non pris en compte dans le décompte de la richesse spécifique.

Une majorité des Chiroptères contactés ont été déterminés de façon spécifique sur le

terrain. En cas de difficulté d’identification, l’analyse informatique des sons enregistrés

s’est avérée nécessaire à l’aide du logiciel BatSound® Pro 3.1, utilisant des critères auditifs

et mesurables via le logiciel (BARATAUD M., 1996, 2002a, 2005a, 2005b).

Page 16: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 13 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Captures au filet

Afin de compléter l’inventaire acoustique, des filets japonais ont été placés dans la

roselière ou sur les chemins de berge, afin d’essayer de capturer les chauves-souris en

chasse et d’obtenir ainsi d’autres renseignements (sexe, âge, état reproducteur, etc.).

Murin de Daubenton (Myotis

daubentoni) : l’espèce la plus

fréquente à Planfonds.

Résultats :

Les soirées de détection ont été effectuées les 10 et 24 juin, puis le 31 août 2010. Des

filets ont été posés le 24 juin, mais sans réussite de captures.

Les résultats obtenus en 2010 sont synthétisés dans le tableau de la page suivante.

Les cartes de répartition sont présentées également ci-après.

Page 17: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 14 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Nombre de contacts acoustiques par soirées de prospection en 2010

Le Murin de Daubenton (Myotis daubentoni) est une des

espèces les plus communes à Genève ; elle chasse au-

dessus de l’eau mais aussi en forêt. Elle a été observée

chaque soir chassant sur le Rhône et la lagune

Il y a plusieurs données de Murins sp (Myotis sp) car ce

groupe d’espèce est le plus difficile à identifier avec la

technique de la détection acoustique, ce qui explique

pourquoi il y a des séquences non identifiées jusqu’à

l’espèce.

Le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) est aussi une

espèce forestière très rare qui est purement forestière et

bocagère. C’est une bonne surprise de la trouver au bord

du Rhône, ce qui confort nos précédentes observations à

Loëx, Planfonds et Onex.

Espèce

TOTAL 10.06.2010

TOTAL 24.06.2010

TOTAL 31.8.2010

TOTAL 2010

Murin de Daubenton 1 2 21 24Murin de Bechstein 1 1Murin sp 2 1 12 15Sérotine commune 2 1 3 6Pipistrelle commune 10 29 22 61Pipistrelle pygmée 3 18 23 44Pipistrelle de Nathusius 1 1Pipistrelle de Kuhl 2 3 5Pipistrelle de Kuhl / de Nathusius 4 4 7 15Pipistrelle de Kuhl / V. de Savi 1 1Noctule commune 3 5 2 10Noctule de Leisler 3 3Oreillard sp 1 1TOTAL 29 68 90 187

Page 18: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 15 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

La Noctule commune (Nyctalus noctula) et la

Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) ont été

contactées en chasse au-dessus du Rhône.

Les Noctules étant arboricoles, la présence de

vieux arbres à cavités leur est indispensable. Elles

chassent en plein ciel, mais aussi parfois le long

des lisières et des allées forestières.

La Sérotine commune (Eptesicus serotinus) est

aussi une chasseuse de plein ciel, souvent au-

dessus des zones agricoles ou des villages.

Page 19: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 16 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Les espèces les plus fréquemment contactées sont la Pipistrelle commune (Pipistrellus

pipistrellus), la Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus), puis les Pipistrelles de Kuhl

(Pipistrellus kuhlii) et de Nathusius (Pipistrellus nathusii). Elles chassent essentiellement

le long des lisières et au-dessus des roselières (même avant la tombée de la nuit) mais

également autour des houppiers des arbres, voire en forêt. Au vu de leur abondance, le

nombre de contact est largement sous-estimé, car nous n’avons pas quantifié chaque

passage de Pipistrelles.

Une donnée pourrait être du Vespère de Savi (Hypsugo savi), une petite chauve-souris très

rare sur le canton, mais la séquence ne permet pas de trancher avec sa proche cousine

acoustique, la P. de Kuhl.

A noter que l’identification des P. de Kuhl et de Nathusius en détection acoustique

nécessite que la séquence comporte des cris sociaux ou certains types de signaux typiques.

Il est probable que la plupart des contacts acoustiques identifiés «Kuhl/Nathusius» aient

été émis par la Pipistrelle de Kuhl, l’espèce la plus commune des deux.

Page 20: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 17 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Page 21: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 18 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Enfin, les Oreillards (Plecotus ssp) sont des espèces

plutôt forestières et il n’est pas étonnant d’avoir

eu un contact sur le chemin de berge.

A Genève, l’Oreillard roux (Plecotus auritus) est le

plus commun, devant l’Oreillard gris (Plecotus

austriacus) et le très rare Oreillard montagnard

(Plecotus macrobullaris).

Statut de menace des 10 espèces recensées Liste Rouge Suisse (1994) : 1 = en danger d’extinction

2 = très menacée

3 = menacée

4 = potentiellement menacée

4a = espèce rare

4b = incertitude taxonomique ou imprécision sur les

populations

n = espèce non menacée

Nom latin Nom commun Liste Rouge Suisse

Myotis daubentoni Murin de Daubenton 3

Myotis bechsteini Murin de Bechstein 4b

Nyctalus noctula Noctule commune 3

Nyctalus leisleri Noctule de Leisler 4b

Eptesicus serotinus Sérotine commune 2

Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle commune n

Pipistrellus pygmaeus Pipistrelle pygmée -

Pipistrellus nathusii Pipistrelle de Nathusius 3

Pipistrellus kuhlii Pipistrelle de Kuhl 4a

Plecotus sp. Oreillard indéterminé 3 / 4b

Page 22: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 19 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Conclusions Chiroptères :

La lagune de Planfonds est une excellente zone de chasse pour le Murin de Daubenton et

les Pipistrelles (4 espèces), comme on pouvait s’y attendre au vu des résultats de nos

précédents inventaires sur les roselières du Rhône en 2009 (rapport GREN).

Comme l’année passée, les Noctules sont aussi présentes, mais chassent plus en hauteur

au-dessus du Rhône. L’Oreillard (3 espèces) ou le Murin de Bechstein sont des espèces

forestières et il n’est pas étonnant de les avoir contactées sur le chemin de berge. La

Sérotine commune est aussi une chasseuse de plein ciel, souvent au-dessus des zones

agricoles ou des villages.

Le maintien en eau libre de toute végétation aérienne de la lagune est très important pour

garantir un bon terrain de chasse au Murin de Daubenton qui vole à quelques centimètres

au-dessus de l’eau. En même temps, le Rhône proche fait très bien son affaire…

Aucune colonie de reproduction n’est connue dans la zone proche de la lagune, mais les

grands arbres riverains pourraient très bien abriter les Noctules commune et de Leisler, les

Murins de Daubenton et de Bechstein ou encore les Pipistrelles pygmées ou de Nathusius. Il

faudra donc se garder à l’avenir d’abattre de vieux arbres à cavités le long du cordon

boisé.

Pipistrelle commune et Pipistrelle pygmée (photos C. Schönbächler)

Page 23: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 20 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Résultats pour d’autres mammifères

Aucune recherche spécifique n’a été réalisée, mais les observations directes ou d’indices

de présence ont été notées lors des visites réalisées pour les autres groupes.

Les mammifères concernés sont peu nombreux. Les espèces indicatrices évidentes pour cet

aménagement sont le sanglier et le castor.

Le sanglier est bien présent sur le site. Il tend

à se répandre tout au long du cours du Rhône

genevois et trouve sur l’île de Planfonds un

abri diurne et une zone de toilettage. Quatre

sangliers ont été contactés dans la roselière.

Des traces de pas et de boutis sont bien

visibles au centre de l’île (bauge et souille

également). Le sanglier est un bon nageur ; se

rendre sur l’île de Planfonds n’est pas un

problème puisqu’il peut facilement traverser

tout le Rhône.

Bauge de sanglier (18 mai 2010)

Le castor, également bien présent, utilise le site comme zone de nourrissage. Des traces

ont été relevées, en particulier sur les jeunes saules.

Deux contacts visuels sont à relever dans la lagune le 27 avril 2010 et le 31 août 2010 en

début de soirée.

Une femelle de renard a été observée avec deux jeunes les 10 et 14 juin 2010 dans la

partie aval du site. Le renard est assez fréquent le long du Rhône et avait déjà été observé

lors du suivi 2009 des roselières du Rhône (GREN).

Un rat surmulot s’est montré au même endroit le 10 juin 2010.

A relever également, grâce à la proximité de massifs boisés, la présence sur le site de

chevreuil : une femelle observée le 24 juin puis 1 mâle et deux femelles le 31 août 2010.

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GREN Biologie Appliquée - 21 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

4.2 RESULTATS AVIFAUNE

Méthodologie

Les deux principaux groupes de prestations du suivi de l’avifaune sont les suivants:

- Recensement des oiseaux nicheurs,

- Recensement des oiseaux hivernants.

Pour les oiseaux nicheurs, trois passages printaniers ont été effectués à l’aube les 27 avril,

18 mai et 25 juin 2010 ; trois passages supplémentaires au crépuscule ont été réalisés en

même temps que les relevés de Chiroptères.

Le nombre de couples nicheurs est ainsi relevé, que ce soit pour les espèces chanteuses

comme pour les espèces plus discrètes repérées par leurs cris (p.ex. le râle d’eau).

Cette méthode est comparable à celle de l’atlas des oiseaux nicheurs du canton de Genève

(Lugrin et al., 2003), avec une légère adaptation pour les oiseaux paludicoles.

Pour les populations d’hivernants, cinq passages de relevés visuels ont été effectués

durant la période hivernale : 9 novembre et 8 décembre 2010, 11 janvier, 10 février et 8

mars 2011.

Les espèces inventoriées correspondent à celles usuellement relevées lors des

recensements hivernaux réalisés en Suisse.

Elles appartiennent principalement aux familles des anatidés et des rallidés.

Résultats avifaune nicheuse

Cinq ans après le premier suivi du site (CSD, 2006), on constate peu d’évolution dans le

cortège d’espèces nicheuses !

Celles dont la nidification était certaine en 2005 sont toujours présentes (Cygne tuberculé,

Foulque macroule, Grèbe huppé, Rousserolle effarvatte). Elles ne sont pas menacées au

niveau suisse.

La Foulque macroule (9 territoires) et la Rousserolle effarvatte (10 territoires) sont les

espèces les plus abondantes du site (figures 1 et 2 en page suivante).

Le Grèbe huppé et le Cygne tuberculé occupent l’aménagement avec deux territoires

chacun.

Page 25: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 22 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Le Canard colvert ne semble pas trouver des conditions adéquates pour sa nidification ;

seule une nichée a été observée le 25 juin et il n’est pas certain qu’elle provienne de

l’aménagement.

L’hirondelle rustique fréquente le site comme dortoir lorsque plus de 1'000 individus ont

été recensés le 31 août 2010 ! (non recensé en 2005).

On peut enfin noter la présence d’une femelle et de 7 canetons de Harle bièvre le 9 juin

2010 ; ces derniers proviennent probablement d’un autre secteur du Rhône.

Page 26: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 23 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Figure 1 : territoires de Foulque macroule Figure 2 : territoires de Rousserolle effarvatte

La Foulque macroule et la Rousserolle effarvatte sont les seules espèces qui ont vu leurs

effectifs progresser entre 2005 et 2010 en passant respectivement de 4 à 9 territoires et

de 8 à 10 territoires.

Aucune nouvelle espèce susceptible d’occuper le site (Grèbe castagneux, Blongios nain,

Râle d’eau et Gallinule poule d’eau) n’a été contactée et ce malgré la bonne qualité de la

roselière lacustre.

Les variations trop fréquentes du niveau du Rhône, même de faible amplitude, sont un des

facteurs limitant probablement l’installation de ces espèces. En ce qui concerne la

Gallinule poule d’eau, cette situation peut également s’expliquer par une dynamique

régressive sur l’ensemble du Rhône, illustrée dans le dernier atlas des oiseaux nicheurs de

2003 et qui se poursuit actuellement.

Page 27: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 24 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Nid de Rousserolle effarvatte trouvé sur le site (2 septembre 2010)

Le cordon boisé qui longe le Rhône abrite 18 espèces (tableau 1 en page suivante) dont

une partie est peu fréquente et/ou menacée à Genève comme :

- le Coucou gris

- le Grosbec casse noyau

- le Rossignol philomèle.

En conclusion, il n’y a que peu d’évolution à relever entre 2005 et 2010 pour l’avifaune

nicheuse.

au niveau qualitatif : pas de nouvelles espèces

au niveau quantitatif : augmentation des territoires uniquement chez la Foulque macroule

Page 28: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 25 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Tableau 1 : liste des espèces nicheuses du cordon boisé et statut de menace

Espèces LR CH Remarques

Coucou gris NT Espèce prioritaire au niveau national

Faucon hobereau NT Un couple en chasse à proximité, potentiellementnicheur

Fauvette à tête noire LC Espèce répandue

Grive musicienne LC Espèce répandue dans les massifs forestiers

Grosbec casse noyau LC Espèce peu répandue à Genève

Loriot d'Europe LC La population genevoise est importante au niveausuisse

Merle noir LC Espèce répandue

Mésange bleue LC Espèce répandue

Mésange charbonnière LC Espèce répandue

Milan noir LC Une aire ; la population genevoise est importante au niveau suisse

Pic épeiche LC Espèce répandue

Pic vert LC Espèce répandue

Pigeon ramier LC Espèce répandue

Pinson des arbres LC Espèce répandue

Pouillot véloce LC Espèce répandue

Rossignol philomèle NT Un territoire, espèce prioritaire au niveau national

Rougegorge familier LC Espèce répandue

Troglodyte mignon LC Espèce répandue

Statut LR : NT = quasi menacé, LC = préoccupation mineure

Page 29: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 26 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Pour l’avifaune non nicheuse, la roselière est utilisée également par des espèces provenant

des milieux terrestres alentours et qui viennent pour s’y nourrir :

- Chevalier guignette (1 ind. le 31.8.10)

- Bergeronnette grise

- Mésange bleue

- Etourneau sansonnet (pour y passer la nuit).

La lagune sert de zone de pêche à des espèces nicheuse sur le Rhône :

- Harle bièvre

- Héron cendré

- Martin-pêcheur d’Europe

ou non-nicheuse

- Fuligule morillon

- Nette rousse

Les effectifs de ces espèces sont faibles !

La roselière accueille probablement des espèces palustres en halte migratoire (Sylviidés

des zones humides principalement).

Le site n’est pas favorable aux limicoles (absence de vasières).

La chouette hulotte a été entendue à proximité du site (2 individus le 31 août 2010).

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GREN Biologie Appliquée - 27 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Résultats avifaune hivernante

En 2005, l’avifaune hivernante n’avait fait l’objet que d’un passage, le 13 janvier. Il est

dès lors difficile de comparer les deux situations. Les résultats complets sont donnés dans

le tableau ci-après.

Espèces

Au total, 18 espèces ont été rencontrées sur le site, ce qui représente la quasi-totalité des

espèces hivernantes du Rhône genevois.

Les anatidés, avec 11 espèces, sont le groupe le plus important.

Les canards de surface sont représentés par 5 espèces. Les effectifs sont faibles pour les

canards pilet et souchet, mais plus conséquents pour les canards chipeau et colvert, ainsi

que pour la sarcelle d’hiver (au mois de mars).

Les canards plongeurs sont représentés par 4 espèces. Les effectifs sont faibles pour les

fuligules nyroca et milouin, voire anecdotique pour la nette rousse, mais important pour le

fuligule morillon.

Les grèbes castagneux et huppé occupent la lagune en faible nombre.

Le grand cormoran a été peu observé sur le site, sans que l’on puisse en tirer de conclusion

en raison de sa grande mobilité journalière.

Trois espèces de rallidés sont présentes en hiver : le râle d’eau, la gallinule poule d’eau et

la foulque macroule, cette dernière étant la plus abondante.

Effectifs

Les effectifs totaux dépassent la centaine d’individus sur l’ensemble des mois et culmine

le mois de février avec 575 oiseaux présents sur le site.

Le fuligule morillon, comme sur l’ensemble du Rhône, est l’espèce la plus abondante.

Chez les canards de surface, le canard chipeau est celui qui atteint les plus gros effectifs,

avec 58 individus en décembre. La réduction du leur nombre à partir de ce mois peut être

due à la diminution de l’offre en nourriture, qui dans le cas de Planfonds, se compose

probablement de macrophytes.

On constate une faible présence de piscivores, avec notamment la quasi absence du harle

bièvre. Cette situation s’explique probablement par des peuplements de poissons limités

durant la période hivernale.

Page 31: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 28 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Activité des oiseaux

Les oiseaux hivernants séjournent sur le site essentiellement pour le repos et la recherche

de nourriture.

Le canard chipeau et la foulque macroule ont été observés se nourrissant dans la lagune,

alors que le fuligule morillon utilise cette dernière principalement comme lieu de repos.

Pour ce dernier, l’activité de nourrissage est également pratiquée mais au niveau du haut-

fond, devant la roselière.

La roselière aquatique de la lagune est utilisée comme lieu de repos par la sarcelle d’hiver

et le canard colvert ; la gallinule poule d’eau et le râle d’eau l’occupent en permanence.

Les oiseaux ne semblent pas dérangés par les activités de loisirs pratiquées sur la rive

(promenade avec chien, jogging et randonnée équestre) ; aucun dérangement n’a été noté

lors des comptages.

En conclusion pour les hivernants, la situation a évolué positivement depuis le suivi de

2005 où seulement 100 à 150 oiseaux avaient été comptés en janvier.

Cette évolution est probablement en partie due au fait que les hivernants ont la capacité

de coloniser un nouveau site si ce dernier possède des conditions dans lesquels ils se

sentent en sécurité.

Le site de Planfonds abrite aujourd’hui le reposoir le plus important de la partie amont du

Rhône (Rhône urbain jusqu’à l’embouchure du Nant de Lagnon), sachant que l’essentiel

des effectifs hivernants du fleuve se concentre entre le Bois-de-Bay et Verbois (plusieurs

milliers).

L’intérêt du site de Planfonds s’explique par l’absence de courant et de dérangement,

ainsi que par les ressources alimentaires variées. Cette situation permet le stationnement

d’une bonne diversité d’espèces avec des effectifs relativement importants (des centaines)

durant tout l’hiver.

Page 32: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 29 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Tableau 2 : résultats des recensements d’hivernants 2010-2011

Passages

Espèce 9 nov. 2010

8 déc. 2010

11 janv. 2011

10 fév. 2011

8 mars 2011

Grèbe castagneux 3 10 5 6 1

Grèbe huppé 5 1 1 4 3

Grand cormoran 1 0 0 0 0

Cygne tuberculé 0 3 5 3 2

Sarcelle d'hiver 0 6 0 0 20

Canard chipeau 20 58 35 7 2

Canard colvert 13 6 16 20 26

Canard pilet 0 0 2 0 0

Canard souchet 0 0 2 0 0

Nette rousse 0 0 1 1 1

Fuligule nyroca 0 0 0 1 0

Fuligule milouin 3 5 16 15 9

Fuligule morillon 204 254 410 500 50

Harle bièvre 0 0 0 0 2

Gallinule poule d'eau 2 0 1 0 0

Foulque macroule 21 75 18 17 12

Râle d'eau 1 1 0 1 0

Bergeronnette des rui. 0 1 0 0 0

Total 273 420 512 575 128

Nombre d'espèces 10 11 12 11 11

Page 33: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 30 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

4.3 RESULTATS PAPILLONS DE JOUR ET ORTHOPTERES

Méthodologie

Le potentiel biologique de ces deux groupes peut être considéré comme faible du fait de

l’attractivité limitée du site.

L'inventaire des papillons de jour et des orthoptères est effectué par prospection "à vue"

sur l'ensemble du site. Les individus sont déterminés directement ou, si cela s’avère

nécessaire, capturés au « filet à papillons » pour identification, en parcourant de manière

homogène l’ensemble du site.

Le comportement des adultes en vol est également noté lorsqu'il apporte une indication

sur le statut local de l'espèce (parade nuptiale, accouplement…). Les chenilles, et les

informations connexes qui s'y rapportent (plantes hôtes, cocons…), sont prises en compte

dans l'inventaire.

Le chant est aussi utilisé pour la localisation et la détermination des orthoptères. Un « filet

fauchoir » est employé pour l’échantillonnage des espèces discrètes, cachées dans la

végétation (effectué lors du dernier passage).

Quatre campagnes de recensements sont effectuées entre juin et septembre 2010.

Résultats

En 2005, aucune espèce de papillon diurne n’avait été observée.

En 2010, quatre espèces de papillons de jour ont été recensées :

- l’Azuré des Nerpruns

- l’Azuré de la Bugrane

- la Piéride de la Rave

- le Vulcain.

Aucune de ces espèces n’est menacée à Genève.

Les individus, isolés, ne font que transiter sur le site, ce dernier n’offrant pas de

possibilité de reproduction.

Aucun orthoptère n’a été observé.

Le site ne possède pas de milieux favorables à ce groupe.

Page 34: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 31 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

4.4 RESULTATS ODONATES

Méthodologie :

Les odonates ont été recensés par observation des adultes lors de quatre passages : 9 et

29 juin, 14 juillet et 2 septembre 2010.

Cette approche permet d’évaluer la valeur du milieu pour les odonates, sur la base d’une

population hypothétique. Leur comportement est noté et permet de préciser le statut de

l'espèce sur le site (reproduction, migration…). Les larves et les exuvies sont également

prises en compte, et permettent d'attester le caractère reproducteur des populations

présentes sur le site ou aux alentours.

Résultats :

Quatorze espèces ont été observées au total, soit six zygoptères et huit anisoptères

(tableau 1 ci-après).

Les espèces observées, hormis le Caloptéryx éclatant en transit, sont liées aux eaux

stagnantes.

L’ensemble de ces libellules est non menacé au niveau suisse.

Au niveau du canton de Genève seule l’Aeshne printanière est classée comme étant à

surveiller.

On retrouve sur le site de Planfonds une partie du cortège d’espèces observées dans le

cadre du suivi réalisé sur les roselières en amont sur le Rhône (GREN 2009), avec une

diversité légèrement supérieure (9 espèces contactées pour les roselières de Chèvres et

des Fonds).

Les populations d’anisoptères sont a priori de faible taille.

Parmi les zygoptères, l’Agrion porte-coupe possède une population très importante

(plusieurs centaines d’adultes) que l’on peut observer au-dessus de la lagune, sur le front

de la roselière côté Rhône et, en milieu terrestre, le long de la lisière du cordon boisé du

Rhône.

Les espaces maintenus ouverts par les sangliers sont peu utilisés par les libellules, seuls

quelques Aschne isosocèles et Sympétrum sanguin y sont observés.

Le cordon qui longe la lagune sert probablement de site de ponte au Leste vert, espèce

qui insert ses œufs dans les rameaux d’arbres au bord des plans d’eau.

Page 35: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 32 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Le site apporte une diversification favorable aux odonates par rapport à l’état initial mais

ne permet pas actuellement la présence d’espèces patrimoniales.

Cette situation s’explique probablement par le caractère semi artificiel de l’écosystème

Rhône qui n’offre plus les conditions écologiques nécessaires aux espèces caractéristiques

des fleuves (Gomphidés principalement).

En même temps, la lagune ne présente pas une aussi bonne diversité et qualité de milieux

relativement aux grands étangs que l’on peut trouver près du Rhône genevois.

En conclusion pour les odonates, la diversité est moyenne avec aucune espèce

emblématique.

Page 36: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Tableau 1 : liste des espèces d’odonates 2010, statut des Listes rouges nationale et cantonale (AS = à surveiller)

Nom latin Nom français LR GE PP LR GE GP LRCH Remarques

Calopteryx splendens Calopteryx éclatant LC LC LC Transit

Enallagma cyathigerum Agrion porte-coupe LC LC LC Population importante

Erythromma viridulum Naïade au corps vert LC AS LC Population moyenne

Ischnura elegans Agrion élégant LC LC LC Population moyenne

Lestes viridis Leste vert LC LC LC Population moyenne, espèce liée au cordon boisé

Pyrrhosoma nymphula Petite nymphe au c. de feu LC LC LC Population faible

Aeshna isoceles Aeschne isocèle LC LC LC Territorial, population faible

Aeshna mixta Aeschne mixte LC LC LC Territorial

Anax imperator Anax empereur LC LC LC Territorial, population faible

Anax parthenope Anax napolitain LC LC LC Territorial, population faible

Brachytron pratense Aeschne printanière AS AS LC Territorial, population faible

Libellula depressa Libellule déprimée LC LC LC Erratisme

Orthetrum cancellatum Orthétrum réticulé LC LC LC Territorial, population faible

Sympetrum sanguineum Sympétrum sanguin LC LC LC Erratisme

Page 37: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 34 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

4.5 RESULTATS FAUNE PISCICOLE

Avant-propos :

Entre 2000 et 2009, GREN a échantillonné à six reprises le Rhône genevois au moyen de

pêches électriques réalisées en automne. Ce suivi piscicole, qui s’intègre dans le cadre du

monitoring du Rhône, a pour objectif de qualifier à intervalles réguliers l’état du

peuplement de poissons du Rhône, et de mettre cela en relation avec l’exploitation

hydroélectrique du fleuve et son évolution morphologique (comblement des retenues).

Lors de ce suivi piscicole, la retenue de Verbois est échantillonnée à partir d’une

embarcation mise à disposition par SIG au moyen d’une démarche apparentée à celle de

l’échantillonnage ponctuel d’abondance (EPA) de PERSAT. Parmi les 12 points

échantillonnés sur le pourtour de cette retenue, on trouve l’aménagement de Planfonds.

Les campagnes de pêches ont toutes été effectuées à la même période, soit au mois de

novembre. Elles ont pour but d’évaluer l’effet de la vidange de la retenue de Verbois sur

le peuplement piscicole et informent sur les populations présentes à Planfonds à une

période précise de l’année.

Méthodologie :

Pour les poissons, le principal objectif du suivi biologique de l’aménagement de Planfonds

est de recenser les espèces de poissons présentes dans la lagune.

Les espèces indicatrices sont le brochet et les cyprinidés. La perche, qui peut aussi être

présente mais qui ne se reproduit qu’au lac, n’est pas une espèce indicatrice.

La technique d’échantillonnage de la

lagune est la même que celle qui a

déjà été utilisée lors des

échantillonnages de la retenue de

Verbois entre 2000 et 2009, à savoir

un pointage en pêche électrique à

partir d’une embarcation.

La pêche a été réalisée par Messieurs

Pilotto et Zbinden, habilités par le

Service de la faune et de la pêche

pour réaliser cette prestation,

Page 38: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 35 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

avec le matériel propre à GREN (moteur Kleiner de 2.5 kW générant une tension de 600 V).

Les poissons capturés ont été déterminés, mesurés, puis relâchés sur le lieu de leur

capture.

La pêche électrique a été réalisée le 16 septembre 2010. Cette période permet d’évaluer

le succès du frai des espèces indicatrices dans la roselière avant que la température de

l’eau ne s’abaisse et en dehors de la période sensible pour le dérangement de l’avifaune

nicheuse.

De plus, cette date a été choisie afin de compléter les pointages réalisés entre 2000 et

2009 au mois de novembre dans le cadre du monitoring du Rhône.

Résultats :

Entre 2000 et 2009, 7 espèces appartenant à 3 familles ont été recensées dans la lagune de

Planfonds (voir annexe 2) :

- le brochet (ésocidés)

- la perche (percidés)

- l’ablette

- le goujon

- le gardon

- le rotengle

- la tanche (cyprinidés).

Les salmonidés, pour leur part (truite et ombre), affectionnent les zones lotiques et ne

s’observent qu’en tête de la retenue de Verbois ou dans le chenal central ; ils sont absents

des lagunes qui ne sont pas des faciès favorables, ni à leur reproduction, ni à leur

grossissement.

Page 39: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 36 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Les résultats de la pêche électrique effectuée le 16 septembre 2010 figurent dans le

tableau en annexe 2. Ces résultats montrent que :

Six des sept espèces observées entre 2000 et 2009 ont été retrouvées en septembre

2010. Il s’agit du brochet, de la tanche, du gardon, de l’ablette, du rotengle et de la

perche. De plus, on a trouvé ce jour-là parmi les juvéniles de cyprinidés des juvéniles

de chevaines et quelques juvéniles de brèmes. A noter que le goujon n’a plus été

observé dans la lagune de Planfonds depuis 2000.

Les 8 espèces recensées en 2010 sont :

- le brochet (ésocidés)

- la perche (percidés)

- l’ablette

- le gardon

- le rotengle

- la tanche (cyprinidés)

- la chevaine Juvénile de brochet (18 mai 2010)

- la brème.

La diversité piscicole de la lagune de Planfonds (9 espèces) peut être considérée

comme moyenne par rapport à la diversité piscicole globale du Rhône genevois (30

espèces) et au nombre d’espèces régulièrement observées le long des rives de la

retenue de Verbois (une quinzaine d’espèces).

Les poissons capturés dans la lagune sont essentiellement des juvéniles de l’année qui

trouvent un milieu favorable à leur grossissement le long de la roselière, dans la

végétation aquatique et le long de la rive boisée. Les juvéniles de cyprinidés

formaient localement des bancs de plusieurs centaines d’individus de petite taille

(5 cm ou moins) qui n’ont pas tous été capturés. Les juvéniles de gardons et de

chevaines dominaient.

A la fin de l’été, les géniteurs qui se reproduisent dans la lagune (brochet, tanche)

ont regagné le lit principal du Rhône et seul un brochet de 62 cm a été capturé (photo

ci-après).

La biomasse piscicole présente dans la lagune à la fin de l’été est très faible. Cela ne

s’explique pas par des phénomènes de migration vers des secteurs d’hivernage

(température de l’eau d’environ 15 °C à la mi-septembre), mais plutôt par la faiblesse

du peuplement piscicole de la retenue de Verbois.

Page 40: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 37 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Les observations effectuées sur le front de la roselière coté Rhône montrent que le

profil de la beine et la nature du substrat (vase) sont peu favorables aux poissons et

que le peuplement piscicole riverain est quasi inexistant.

En conclusion pour la faune piscicole, les potentialités piscicoles de la lagune de Planfonds

concernent la reproduction de quelques espèces seulement : brochet, tanche, brème.

En ce qui concerne les autres espèces de cyprinidés typiques du Rhône (gardon, ablette,

chevaine) cette lagune joue plutôt le rôle de milieux refuge où les juvéniles peuvent

occasionnellement se rencontrer en plus ou moins grande quantité.

Les résultats des pêches électriques suggèrent que la réussite du frai des espèces

indicatrices est actuellement limitée au niveau de l’aménagement de Planfonds. Le

phénomène d’atterrissement de ces milieux est certainement un des facteurs qui limite le

succès de la reproduction des poissons, mais la faiblesse des stocks de géniteurs est

également en cause.

Bien que les densités de poissons soient faibles, les fronts des roselières et leur lagune

constituent un habitat riverain pour les petites espèces de poissons et les juvéniles. La

présence de macrophytes et localement de bois mort améliore la valeur des roselières en

terme d’habitat pour le poisson, tandis que l’envasement la réduit.

L’abondance des juvéniles de gardon et d’ablette présents dans la retenue de Verbois

varie d’une année à l’autre. Ils forment des bancs relativement mobiles et plus ou moins

importants qui s’observent localement. On les retrouve parfois en masse dans les lagunes,

comme c’était le cas en 2005 dans la lagune de Chèvres et en 2007 dans celle de

Planfonds. En 2009, aucun banc important de juvéniles de gardon et d’ablette n’a été

observé dans la retenue de Verbois lors des pêches électriques.

Page 41: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 38 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

4.6 RESULTATS AMPHIBIENS

Méthodologie :

Apparemment, le potentiel biologique pour les amphibiens est faible.

Le suivi de 2005 a mis en évidence seulement quelques individus de grenouille rieuse

Pelophylax ridibundus.

L’aménagement de Planfonds n’apparaît pas comme un site de reproduction d’amphibiens

d’importance pour Genève (DGNP, déc. 2008). Cependant, un inventaire qualitatif et

quantitatif des amphibiens a été effectué. Ces espèces sont très utiles pour évaluer la

valeur des zones aquatiques et de leurs abords.

La méthode d’échantillonnage se base sur celle du KARCH et consiste en 3 passages : avril,

mai et juin 2010 ; un passage nocturne a été également effectué le 22 avril 2010.

Un piégeage à l’aide de nasses a également été effectué dans la nuit du 26 au 27 avril 2010

(têtards, tritons et poissons juvéniles).

Résultats

Le site n’est pas favorable à la reproduction des amphibiens, sauf pour le Crapaud

commun.

De nombreux têtards de crapaud commun (taille 1.5 – 2 cm, sans pattes) ont été observés

sur le front intérieur de roselière, dans sa partie aval, le 21 mai 2010. Pour la première

fois, la reproduction est donc avérée dans la lagune.

De rares adultes de crapaud commun ont été repérés à proximité du site : dans les champs

derrière le cordon boisé (26 avril 2010), près du cimetière (10 juin 2010) et proche du

village d’Aigues-Vertes (24 juin 2010).

Quelques observations concernent des individus isolés de l’inévitable Grenouille rieuse,

contactée les 25 et 29 juin et le 14 juillet 2010.

Aucun amphibien, en particulier des tritons, n’a été capturé dans les nasses.

Cette très faible diversité en amphibiens sur le site peut s’expliquer notamment par la

présence de poissons prédateurs comme le brochet. La lagune qui sépare la berge de la

roselière est probablement un facteur limitant pour l’accès d’une partie des amphibiens à

la roselière aquatique.

Page 42: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 39 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Les conditions de reproduction sont moins favorables que sur les roselières de Chèvres et

des Fonds où la reproduction des Grenouilles rousse et rieuse a pu être prouvée (GREN

2009).

En conclusion pour les amphibiens, la diversité est très faible mais explicable mais la

configuration du site et par la présence de prédateurs.

4.7 RESULTATS REPTILES

Méthodologie :

Le potentiel biologique pour les reptiles est très faible.

L’expérience du bureau GREN sur les roselières étudiées pour SIG en 2009 nous a amené à

simplifier la méthodologie.

L’utilisation de tôles a été expérimentée dans le suivi biologique GREN 2009 (roselières

d’Aïre, de Chèvres, des Fonds) et n’a pas apporté de résultats concluants sur une si courte

période d’investigation. Il a donc été décidé de ne pas reconduire cette méthode à

Planfonds en 2010.

Les relevés ont été effectués lors des passages pour les autres groupes.

Aucun reptile n’a été recensé sur le site de Planfonds en 2010.

Selon l’expérience du bureau GREN dans le cadre du Plan de gestion du Bois des Mouilles

Périmètre élargi (juin 2008, DGNP – SCNP), il apparaît également que le potentiel du

groupe peut être considéré comme faible.

Les relevés 2007 avaient permis de trouver la couleuvre à collier (Natrix natrix helvetica)

et la tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) dans la lagune ainsi que l’orvet (Anguis

fragilis) dans le talus boisé.

Page 43: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 40 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

5. EVALUATION DE L’IMPACT DU PUBLIC

Les deux principaux résultats du suivi de l’impact du public dans l’aménagement sont les

suivants:

- les usages actuels (pression du public),

- des variantes pragmatiques qui prennent en compte les intérêts du public et la

pérennité de la biodiversité des milieux naturels.

Méthodologie :

Le bureau GREN s’est déjà penché sur l’impact du public à Planfonds à travers le récent

Plan de gestion de la DGNP (juin 2008).

Des choix ont également été faits lors des travaux concernant les roselières d’Aïre et des

Fonds (GREN 2004).

Il s’agit d’identifier tous les usages du site ainsi que les différents intervenants ; ensuite, il

faut pondérer leur impact sur l’aménagement. Une pesée des intérêts sous forme d’un

tableau à deux entrées est finalement effectuée afin de fournir à SIG des justificatifs pour

ses futurs choix de gestion du public.

Il s’agit également de proposer des mesures concrètes permettant d’avancer sur la mise en

application des mesures de gestion qui auront été approuvées par SIG.

Etat actuel – usages du site

Le site de Planfonds est faiblement impacté par la présence humaine, en particulier par

son accès très difficile côté terrestre.

Le cheminement riverain du Rhône surplombe le site à distance raisonnable en rapport

avec le dérangement de la faune. De plus, il est nettement moins fréquenté qu’au niveau

des roselières des Fonds et de Chèvres (GREN, 2009).

Les abords du site sont naturels, avec de larges massifs boisés en rive et à l’arrière du site.

Page 44: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 41 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Il faut également citer l’impact de la navigation sur le Rhône :

- convois pousseur de barges à ordures des Cheneviers : 80'000 t/an pour 600 aller-

retour en 2009, biocarburant depuis 2008,

- Mouettes genevoises : 3 à 9 aller-retour par semaine, d’avril à octobre,

- avirons

L’impact de la navigation n’a pas été quantifié mais on peut admettre que le dérangement

occasionné est faible. L’observation des oiseaux sur le site montre que les comportements

de fuite sont rares et très temporaires.

Origine de l’impact Niv. impact

(1 faible à 3

important)

Cheminement de rive 1

Navigation sur le Rhône 2

Au bilan, la pression humaine aux abords du site est faible, y compris à proximité de la

roselière qui très difficilement accessible.

Mesures concrètes

En périphérie du site, la pression humaine est faible et cette situation devrait perdurer.

Aucun nouveau cheminement ne devrait être aménagé à proximité de la roselière et de la

lagune.

Le chemin riverain actuel devrait rester en l’état, sans être ni agrandi ni déplacé.

Comme proposé pour la roselière des Fonds en 2009, il serait envisageable de créer des

points de vue « à distance » à travers une trouée du cordon boisé riverain, sous forme de

plateforme en promontoire avec barrière ou d’une tour d’observation.

En aucun cas le talus riverain ne devrait être déboisé sur une grande surface.

Page 45: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 42 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Si un observatoire devait être aménagé, son emplacement est crucial et devrait être

soigneusement étudié.

A notre connaissance, un projet du COGEFé prévoit la construction d’un observatoire

ornithologique (mesure M7-2007, note complémentaire d’octobre 2010, SIG Services

Partages, Ingénierie de projet).

Initialement prévu à proximité du barrrage de Verbois, ce projet est porté par l’école de

Lullier et par le CEPTA.

Il a fait l’objet d’une demande en autorisation de construire enregistrée en octobre 2009

(APA 32031, Bernex) mais des demandes de compléments ont été exigées par la CMNS, le

SCNP et la CDB.

En l’état, l’aménagement est devisé à 58'000.- (complément de budget demandé au

COGEFé en octobre 2010).

Actuellement et à notre connaissance, la réalisation de ce projet est planifiée pour le

printemps 2012 (source SIG).

Concernant la navigation sur le Rhône, la législation en vigueur gère déjà les impacts sur la

faune, en particulier les oiseaux (depuis 1989 : Loi sur la protection générale des rives du

Rhône L 4 13 ; depuis 1991 : site OROEM).

La nouvelle signalisation SIG par tourniquet en bois avec illustrations est un bon appoint à

l’information « nature » du site.

Page 46: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 43 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

6. PROPOSITION DE MESURES

6.1 ASPECTS SEDIMENTAIRES

Concernant les aspects sédimentaires sur le site de Planfonds, SIG possède une campagne

de mesures altimétriques en 2008 et en prévoit une autre au printemps 2011.

La comparaison de la bathymétrie MNT détaillée de 2005 et d’un profil en long de la

lagune mesuré en 2008 (lignes superposées) montre globalement un comblement moyen de

50 cm, certaines zones pouvant révéler jusqu’à 90 cm d’atterrissement sur l’axe

longitudinal de la lagune (voir carte ci-dessous ).

L’atterrissement moyen relevé de

50 cm en 3 ans correspond donc à

environ 17 cm par an.

Ce taux est inférieur aux roselières

étudiées par GREN en 2009 : Chèvres

28 cm/an (entre 2008 et 2009) et

Fonds 35 cm/an (entre 2004 et 2008).

Dans les années à venir, il est

important de continuer à suivre le

comblement de la lagune afin de

pouvoir définir à quel stade une

intervention de curage s’avèrerait

nécessaire.

A long terme, si l’entretien par

curage devenait trop contraignant, il

s’agirait de prévoir un « filtre à

sédiments » ceinturant la partie

aquatique du site (voir plus loin),

comme proposé en 2009 pour la

roselière d’Aïre.

Page 47: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 44 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Concernant les vidanges de la retenue de Verbois, il a été

décrit au chapitre 3 que la roselière pourrait s’étendre côté

Rhône dans le cas d’une absence prolongée des vidanges.

Même si en 2010, le front côté Rhône de la roselière n’atteint

pas la cassure de la beine créée par les effondrements de

berge lors des vidanges (voir photo page 1 et, ci-contre,

bande sombre à gauche de la lagune), il serait positif pour le

site si ces effondrements pouvaient être limités (mesures à

mettre en place pour la vidange 2012), voire totalement

évités.

6.2 AUTRES MESURES

A part les questions relatives à la gestion du public et aux vidanges de la retenue de

Verbois discutées plus haut, les principales mesures proposées qui auraient un impact

positif à long terme sur les sites sont les suivantes :

1. Lutte contre plantes exotiques envahissantes

Il est primordial de continuer à lutter

contre l’envahissement du site par les

plantes exotiques envahissantes.

Dans ce contexte, le dernier entretien

effectué en juillet 2008 (photo SIG ci-

contre, traitement du buddléia) s’est avéré

très efficace.

Les espèces présentes en 2010 sont les

suivantes (LN : liste noire ; WL : watch

list) :

Buddleja davidii Franch. LN

Impatiens glandulifera Royle LN

Reynoutria sachalinensis (F. Schmidt) Nakai LN

Erigeron annuus (L.) Desf. s.str. WL

Page 48: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 45 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

Le traitement chimique étant interdit à proximité d’un cours d’eau, les méthodes réalistes

et efficaces sont peu nombreuses.

Vu le site, la couverture des stations par un géotextile (élimination locale de la lumière au

sol) semble peu raisonnable.

La valeur des milieux présents empêche également d’imaginer le décapage les sols

contenant les racines, rhizomes et stock grainier des plantes envahissantes à contrôler.

La concurrence étant déjà très forte, la plantation d’espèces couvrantes serait peu

efficace.

Au final, il semble bien que l’entretien par fauche et/ou déracinement des plantes

invasives soit la meilleure solution, pour autant que l’effort consenti soit soutenu pendant

plusieurs années, et effectué aux saisons les plus adéquates.

2. Extension de la roselière côté Rhône

Pour viser un objectif ambitieux à long terme, il est proposé à SIG de protéger le front de

la roselière avec des techniques douces issues du génie végétal.

Un premier objectif est de briser l’énergie des vagues afin de préserver la roselière (effet

mécanique).

Un deuxième objectif est de s’affranchir de l’impact négatif des vidanges qui détruisent la

surface peu profonde de la beine, potentiellement colonisable par la roselière.

L’idée est donc de stabiliser la beine plus au large qu’actuellement, afin qu’elle ne soit

plus emportée par les vidanges et que la roselière puisse s’étendre entre le front actuel et

la cassure de la beine.

Ce nouveau pied de beine serait figé en « dur » (par exemple en ligne d’enrochements

submergés).

Ensuite, il s’agirait de remblayer partiellement avec des sédiments du Rhône une nouvelle

pente entre cette stabilisation et la roselière actuelle. A partir d’environ 1 m de

profondeur, une structure en bois pourrait faire office de brise-lame protégeant

l’extension de la roselière.

Pour illustrer ce principe, la figure ci-dessous se réfère à un projet GREN du même type

qui a été réalisé en 2010-2011 sur la rive Nord du lac du Bourget (Savoie).

Page 49: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 46 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

L’avantage considérable de la technique innovante appliquée à ce chantier est la mise en

culture préalable de nattes de roseaux « emballés » dans du géotextile en fibre de coco

dégradable. Ces nattes sont disposées à l’abri de la fascine en pieux et peut résister aux

contraintes physiques (vagues et atterrissement).

Mise en culture des nattes

de roseaux

(GREN, avril 2010)

Pose des nattes de roseaux derrière la fascine

(GREN, mars 2011)

Page 50: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 47 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

La ligne de la fascine est durable et peu visible (arase des pieux au niveau voulu).

Contrairement aux bottes de paille utilisées sur le front de l’île de Peney qui se

désintègrent rapidement et laissent des arceaux métalliques inutiles et disgracieux (photo

de droite ci-dessous), l’aménagement proposé garantit le maintien du front optimal de la

roselière sans recul possible.

mars 2007 (photo SIG) juillet 2010 (photo GREN)

Une image de principe est proposée ci-dessous. La localisation et les différents composants

de l’ouvrage sont encore à étudier dans un futur projet technique.

Page 51: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée - 48 - Suivi biologique Planfonds mars 2011

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Evaluation de la végétation : fiches et carte des milieux

Annexe 2 : Evaluation des poissons : tableaux de résultats des pêches électriques

Page 52: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Légende

Milieu (typologie Delarze)

1.1.2 Potamion (eau avec vég. immergée vasculaire)

2.1.2.1 Phragmition (roselière lacustre)

2.1.2.2 Phalaridion (roselière terrestre)

Planfonds : orthophotos SITG : juin 2009

Planfonds, relevés 2010

±0 25 50 75 10012.5Mètres

Page 53: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

"""

"""AM3AM2AM1

AV3AV2AV1

Lagune de PlanfondsEmplacement des piquets de relevés de végétation

± 1:2'500 Mars 2011

Page 54: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2.0 m

Recouvrement : 45%

5 Phragmites australis

r Salix purpurea

r Salix cinerea

REMARQUES :

carré étudié : 50% en eau, 50% colonisés

Hauteur d'eau : 50 cm,

Fond vaseux, mou sur 10 cm d'épaisseur.

Roseaux : 

densité moy., 50 tiges/m2

Ø : 0.5 ‐ 1 cm

Chaumes 2009 : Hauteur : 3.5 m, 50% des tiges en place

Tiges 2010 : Hauteur : 2 m

Présence de tétards de crapaud commun (taille : 1.5‐2 cm, sans pattes) en rive dans 10 cm d'eau au milieu des roseaux.

1 touffe Iris pseudacorus  hors quadrat

SITE : Planfonds

No STATION : AV1

COORD. : 494307 / 117159

LOCALISATION REPERE : en rive de la roselière, côté lagune

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 21.05.2010

Recouvrement : 5%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

Hauteur moy. : 3‐4 m

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 55: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2.0 m

Recouvrement : 65% 

5 Phragmites australis

5 Elodea Nuttalii

2 Algues filamenteuses

r Salix purpurea

r Salix cinerea

REMARQUES :

carré étudié : côté en eau = 30% colonisés par roseaux à jeunes tiges fines , côté terre = 100% colonisés

Hauteur d'eau : 40 cm

Fond vaseux, moyennement mou .

Roseaux : 

densité moy., 20 tiges/m2

Ø : 0.5 ‐ 1.5 cm

Hauteur : 0.8 ‐ 3.0 m

SITE : Planfonds

No STATION : AV1

COORD. : 494307 / 117159

LOCALISATION REPERE : en rive de la roselière, côté lagune

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 31.08.2010

Hauteur moy. : 3‐4 m

Recouvrement : 5%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 56: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2.0 m

Recouvrement : 60%

4 Phragmites australis

2 Ranunculus sceleratus

2 Carex acutiformis

1 Lysimachia vulgaris

1 Lycopus europaeus

+ Solanum dulcamara

r Salix purpurea + Polygonum sp.

REMARQUES :

carré étudié : 40% en terrain nu, 60% colonisés

Sol détrempé, 0 ‐ 10 cm au‐dessus du niveau du Rhône

Présence de nombreux déchets, surtout plastiques

SITE : Planfonds

No STATION : AV2

COORD. : 494297 / 117164

LOCALISATION REPERE : au centre de la roselière, à 4m d'un piquet rouge, côté terre

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 21.05.2010

STRATE ARBUSTIVE

Hauteur moy. : 1 m

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 57: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2.50 m

Recouvrement : 70%

5 Phragmites australis

2 Carex acutiformis

2 Lycopus europaeus

+ Solanum dulcamara

+ Iris pseudacorus

+ Lysimachia vulgaris

r Salix purpurea + Calystegia sepium

REMARQUES :

carré étudié : 30% en terrain nu, 70% colonisés

15 ‐ 20 cm au‐dessus du niveau du Rhône

Présence de nombreux déchets, surtout plastiques

Roseaux : 

densité moy., 50 tiges/m2

Ø : 0.3 ‐ 1.5 cm

Hauteur : 1.5 ‐ 3.5 m

Hauteur moy. : 1 m

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

SITE : Planfonds

No STATION : AV2

COORD. : 494297 / 117164

LOCALISATION REPERE : au centre de la roselière, à 4m d'un piquet rouge, côté terre

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 31.08.2010

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 58: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2‐4 m

Recouvrement : 50 %

5 Phragmites australis

REMARQUES :

Carré étudié = côté Rhône 50% en eau, côté lagune 50% roseaux

Hauteur d'eau : 47 cm

Eau trouble, fond non visible

Substrat vaseux mou sur 5 cm d'épaisseur, fond dur

Roseaux : 

densité moy. 70 tiges/m2, roseaux vigoureux

Ø : 0.7 ‐ 1.4 cm

Chaumes 2009 : hauteur 4 m

Tiges 2010 : hauteur 2 m

SITE : Planfonds

No STATION : AV3

COORD. : 494287 / 117169

LOCALISATION REPERE : en rive de la roselière, côté Rhône, à 5 m du piquet rouge

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 21.05.2010

STRATE ARBUSTIVE

Hauteur moy. : ‐

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 59: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : m

Recouvrement :  %

5 Phragmites australis

REMARQUES :

Carré étudié = côté Rhône 50% en eau, côté lagune 50% roseaux

Hauteur d'eau : 39 cm

Substrat très peu vaseux, fond dur

Roseaux : 

densité moy. 50 tiges/m2, peu de jeunes tiges fines

Ø : 0.7 ‐ 1.5 cm

Tiges 2010 : hauteur 3 ‐ 3.5 m

Hauteur moy. : ‐

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

SITE : Planfonds

No STATION : AV3

COORD. : 494287 / 117169

LOCALISATION REPERE : en rive de la roselière, côté Rhône, à 5 m du piquet rouge

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 31.08.2010

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 60: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2.5 m

Recouvrement : 60%

5 Phragmites australis

REMARQUES :

Hauteur eau : 35 cm

Fond vaseux mou sur 15 cm

Roseaux :

moitié du carré côté lagune : 

env. 10 roseaux disséminés

Ø : 0.5 ‐ 1.4 cm

Tiges 2010 : hauteur 0.5 ‐ 1.5 m

moitié du carré côté roselière : 

densité moy. : 40 tiges/m2, répartition hétérogène (entre 10 et 100 roseaux/m2)

Ø : 0.5 ‐ 1.4 cm

Chaumes 2009 : hauteur 3 ‐ 3.5 m

Tiges 2010 : hauteur 1.8 m

SITE : Planfonds

No STATION : AM1

COORD. : 494377 / 117334

LOCALISATION REPERE : en rive de la roselière, côté lagune

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 21.05.2010

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

Hauteur moy. : ‐

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 61: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2.5 m

Recouvrement : 65%

5 Phragmites australis

REMARQUES :

Hauteur eau : 35 cm

Fond vaseux mou sur 10 cm

Pas de plantes submergées au fond

Roseaux :

moitié du carré côté lagune : 

env. 15 roseaux disséminés

Ø : 0.4 ‐ 1.4 cm

Hauteur 0.5 ‐ 1.5 m

moitié du carré côté roselière : 

densité moy. : 45 tiges/m2

Ø : 0.5 ‐ 1.4 cm

Hauteur moy : 2.5 m, max 3.5 m

Plus beaucoup de tiges 2009 : quelques tiges disséminées, les autres sont cassées dans l'eau

SITE : Planfonds

No STATION : AM1

COORD. : 494377 / 117334

LOCALISATION REPERE : en rive de la roselière, côté lagune

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 31.08.2010

Hauteur moy. : ‐

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 62: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 1 m

Recouvrement : 80%

5 Phragmites australis

2 Iris pseudacorus

2 Ranunculus scelaratus

+ Filipendula ulmaria

+ Mentha aquatica

+ Solanum dulcamara

5 Salix cinerea  (rejets de coupe)

2 Salix purpurea

REMARQUES :

Hauteur eau : affleurant niveau sol

carré étudié : 60% en terrain nu, 40% colonisés

Roseaux :

Ø : 0.7 ‐ 1.0 cm

Hauteur moy. : 1.5 m

Présence hors quadrat  : 

Fraxinus excelsior  (1m)

Hedera helix

Lycopus europaeus

Buddleja davidii

Juncus inflexus

Traces d'un jeune sanglier

SITE : Planfonds

No STATION : AM2

COORD. : 494366 / 117335

LOCALISATION REPERE : au centre de la roselière

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 21.05.2010

STRATE ARBUSTIVE

Hauteur moy. : 0.3 ‐ 0.5 m

Recouvrement : 20%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 63: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 2 m

Recouvrement : 50%

5 Phragmites australis

2 Iris pseudacorus

2 Bidens frondosa

2 Mentha aquatica

+ Filipendula ulmaria

+ Lycopus europaeus

5 Salix cinerea  + Equisetum telmateia

2 Salix purpurea

Roseaux :

Ø : 0.4 ‐ 1.5 cm

Hauteur moy. : 2 m,  min. 1 m, max. 3 m

Hauteur moy. : 0.3 ‐ 0.5 m

Recouvrement : 10%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

SITE : Planfonds

No STATION : AM2

COORD. : 494366 / 117335

LOCALISATION REPERE : au centre de la roselière

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 31.08.2010

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 64: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 1.8 m

Recouvrement : 50%

5 Phragmites australis

REMARQUES :

Fond dur, non vaseux

Hauteur eau : 43 cm

Côté Rhône : zone peu profonde sur env. 20 m de large

Roseaux :

moitié du carré côté Rhône : 

quelques anciens roseaux sous la surface (env. 10)

pas de jeunes roseaux 2010

moitié du carré côté roselière : 

Ø : 1.5 cm (gros …)

Chaumes 2009 : hauteur 3 m, 5 tiges/m2

Tiges 2010 : hauteur 1.8 m, 15 tiges/m2

10 roseaux coupés/mangés 

SITE : Planfonds

No STATION : AM3

COORD. : 494351 / 117335

LOCALISATION REPERE : en front de la roselière, côté Rhône

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 21.05.2010

Hauteur moy. : ‐

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

STRATE ARBUSTIVE

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 65: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

Suivi 2010 de la roselière de Planfonds

STRATE HERBACEE

Hauteur moy. : 3 m

Recouvrement : 55%

5 Phragmites australis

REMARQUES :

Fond dur, non vaseux

Hauteur eau : 39 cm

Pas de plantes immergées

Roseaux :

Hauteur moy. : 3 m, max. 3.50 m

Ø : 0.3‐1.6 cm

moitié du carré côté Rhône : 

presque pas de roseaux : ~ 10 jeunes tiges fines

Ø : 0.3 cm

Hauteur : 1 m

moitié du carré côté roselière : 

20% de roseaux pliés

10% en plus par rapport à mai 2010

Pas de roseaux 2009

100% d'inflorescence pour les grands

SITE : Planfonds

No STATION : AM3

COORD. : 494351 / 117335

LOCALISATION REPERE : en front de la roselière, côté Rhône

SURF RELEVE : 25 m2

DATE : 31.08.2010

STRATE ARBUSTIVE

Hauteur moy. : ‐

Recouvrement : 0%

STRATE ARBORESCENTE

Hauteur moy. : ‐

Recouvr. Couronnes : 0%

GREN Biologie Appliquée mars 2011

Page 66: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée Mars 2011

ANNEXE 2 : Résultats des pêches électriques réalisées dans la lagune de Planfonds en novembre 2000, 2002, 2003, 2005, 2007 et 2009

Espèce 2000 2002 2003 2005 2007 2009

Ablette (Alburnus alburnus) - - - - Plusieurs milliers

d’individus (6 à 7 cm)

Brochet (Esox lucius) - Quelques juvéniles

de l’année Quelques juvéniles

de l’année

Quelques juvéniles de l’année

(23 à 26 cm)

1 brochet 1+ (34 cm)

-

3 individus (29 à 37 cm)

Pas de juvéniles

Gardon (Rutilus rutilus) - - Quelques juvéniles de l’année - - Un individu

(8 cm)

Goujon (Gobio gobio) Quelques individus sub-adultes - - - - -

Perche (Perca fluviatilis) - - - Un individu de

l’année (8 cm)

- -

Rotengle (Scardinius erythrophthalmus) - - Quelques individus

sub-adultes Un individu adulte

(14 cm) - -

Tanche (Tinca tinca) Un individu (22 cm) Un individu adulte (50 cm)

Une dizaine de juvéniles de l’année

et quelques sub-adultes

Quelques individus sub-adultes (8 à 14 cm)

- Un individu (9 cm)

Page 67: Suivi quinquennal - 2011 - GREN

GREN Biologie Appliquée Mars 2011

ANNEXE 2 : Résultat de la pêche électrique réalisée dans la lagune de Planfonds le 16 septembre 2010

Classes de taille (cm)

Espèce 2-4 4-6 6-8 8-10 10-12 12-14 14-16 16-18 18-20 20-25 25-30 30-35 35-40 40-50 > 50 total

Ablette (Alburnus alburnus) 3 > 3

Brème franche (Abramis brama) 2 > 2*

Brochet (Esox lucius) 1 4 1 > 6*

Chevaine (Leuciscus cephalus) 55 28 > 83*

Gardon (Rutilus rutilus) 20 22 > 42*

Goujon (Gobio gobio) -

Perche (Perca fluviatilis) 2 2

Rotengle (Scardinius erythrophtalmus) 1 1

Tanche (Tinca tinca) 6 4 6 1 1 > 18*

* manqué quelques brochetons et quelques tanches juvéniles, observé quelques bancs de juvéniles de cyprinidés (quelques centaines d’individus) Total > 157*