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0223766 Le Courrier de Saint-Hyacinthe | Jeudi 7 avril 2011 | lecourrier.qc.ca B 4 Carte postale de Serge Berthiaume Courrier et carte postale Santiago, mon amour La belle saison s’en vient. La belle saison de ski, bien sûr. Pendant que le Québec revit sous les chauds rayons du soleil, le Maskoutain Serge Berthiaume prépare ses prochaines semaines sur les pentes. Il en est ainsi depuis déjà neuf printemps, depuis qu’il est tombé amoureux d’un pays, le Chili; d’une ville, Santiago; d’une femme, Francesca. Serge Berthiaume était étudiant à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme lorsqu’il a été initié au monde des sports de glisse. Son premier emploi, à l’ancien Blier Sport de La Providence, l’a rapidement conduit vers la prestigieuse boutique de Daniel Lachance, au mont Tremblant. C’est avec une équipe aussi assoiffée de neige que lui qu’il s’est envolé pour la première fois vers le Chili, en 2003, pour tout un été en hors- piste – tout un hiver, au sud de l’équateur. Son coeur n’en est jamais revenu. Depuis, Serge passe ses étés à jouer au gui- de touristique à Santiago, la capitale du pays longiligne, coincé entre la cordillère des Andes et la côte pacifique de l’Amérique du Sud. L’hiver venu, il s’éclipse à une cinquan- taine de kilomètres de la grande ville avec des amateurs de ski et de planche à neige du Canada pour leur offrir une expérience unique dans le plus grand domaine skiable des trois Amériques. « Le Chili fait 4 500 km du nord au sud, mais seulement 180 km d’est en ouest, décrit-il. C’est à peu près la distance entre Saint-Hyacinthe et Québec. Ici, on peut skier dans la poudreuse en matinée et surfer sur les vagues du Pacifique en après-midi. » Plaque tournante vers les activités écotou- ristiques aux quatre coins du pays, Santiago bénéficie de températures clémentes à longueur d’année. « C’est une ville très contemporaine. L’architecture des nou- veaux édifices est assez flyée. » Parmi les endroits les plus charmants, le quartier Bellavista est un lieu de rencontre privilégié avec les artistes. Dans ses rues, au détour des cafés, se retrouvent les peintres et les joailliers qui polissent le lapis lazuli, une pierre bleue typique du pays. Les plus sportifs qui s’apprêtent à quitter la ville pour les Andes, les volcans, le désert aride - il n’y a pas plu depuis 70 ans! -, la Terre de Feu ou la mer trouveront pour leur part une dose d’adrénaline en surfant sur une vague artificielle au coeur de la ville. Mais avant de quitter la capitale, il faudra participer à un asado, un barbecue géant qui dure des heures. « Ici, on cuit des pièces de viande au complet sur le grill et les gens se servent à même le barbecue dans le plus grand désordre. Ce n’est pas pour les végétariens, mais c’est un délice! » Tradition chilienne oblige, le vin et le pisco - un alcool fort servi avec du citron et du sucre ou avec du cola - y coulent à flot. « En matière de nourriture, tout est toujours tellement savoureux. Si vous pensez que les tomates du Québec sont imbattables, c’est que vous n’avez jamais goûté à une tomate au Chili! » VERS LA MER On laissera aux voyageurs le soin de trancher la question des tomates. En ce qui a trait au vin, toutefois, force est d’admettre que le Chili a une longueur d’avance. Dans la Valle Casablanca, à quelques kilomètres de Santiago, vers l’océan, les vignerons produisent des vins blancs issus de cépages européens enracinés au Chili depuis des centaines d’années. La visite vaut l’arrêt, même pour les néophytes. Puis, direction la mer. Si l’accès à chaque kilomètre de plage est public et gratuit au Chili, Serge propose de visiter Vina del Mar et Valparaíso. Dans les deux cas, on parle de paradis pour expérimenter le parapente et le surf. La ville de Valparaíso, inscrite au patri- moine culturel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2003, en est une d’art et d’histoire. Construite à flanc de montagne, l’agglomération portuaire a connu ses heures de gloire au 19 e siècle. Avant que ne soit creusé le canal de Panama, elle consti- tuait l’arrêt obligatoire pour tous les bateaux voyageant entre l’Atlantique et le Pacifique par le détroit de Magellan. « Il y a plusieurs années, les habitants volaient les restants de peinture des bateaux pour repeindre leur maison, raconte Serge. Il y en avait donc de toutes les couleurs. Aujourd’hui, le gouverne- ment paie pour que les propriétaires entretiennent cette particularité. Ça en fait un endroit haut et en couleur! » La ville se visite à pied, mais plus facile- ment grâce à des funiculaires installés çà et là. Entre les maisons roses, mauves ou vert lime, des graffitis colorent les murs en pierre. « Pas des tags comme à Montréal, assure Serge. Ce sont des oeuvres d’art! C’est une ville remplie d’étudiants, mais où l’on sent bien la richesse du passé. » VERS LA MONTAGNE Mais le véritable terrain de jeu du Maskou- tain se trouve encore plus près de la capitale. À Farellones, une petite bourgade de 60 habitants perchée à 2 450 mètres au- dessus de Santiago, Serge fait découvrir aux touristes canadiens le rêve de tout skieur : 31 000 acres de poudreuse à dévaler sur des kilomètres. « Pour moi, c’est le plus bel endroit au monde pour skier. L’air étant sec en altitude, une bordée de neige nous donne de la belle poudreuse pour plusieurs jours. » Somme toute méconnu des touristes étrangers, le centre de ski El Colorado est le plus ancien du Chili, avec ses 63 années d’activités. Autour, La Parva et Valle Nevado ajoutent encore plus de services et de plaisir pour les visiteurs. « Il n’y a pas vraiment d’arbres en raison de l’altitude, donc les pistes de sont pas délimitées comme chez nous. Pour faire du hors-piste, ça prend absolument un guide. L’immensité de la montagne fait qu’on s’y perd facilement. » Et à la fin d’une journée de ski mémorable, les skieurs peuvent compter sur un coucher de soleil sublime « comme nulle part ailleurs ». « L’été - l’hiver au Québec - ceux qui font de la randonnée y trouvent des panoramas uniques. C’est un coup de foudre assuré. » Ils trouveront aussi la même ambiance chaleureuse, le soir venu, au bar El Montanes. « Les Chiliens sont un peu paresseux et jamais ponctuels, mais ils savent faire la fête. On ne s’ennuie jamais avec eux. » Pour plus d’informations sur les séjours dans les Andes, écrivez à [email protected]. Valparaíso Le Maskoutain Serge Berthiaume prépare sa prochaine saison de ski dans la cordillère des Andes.

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Le Courrier de Saint-Hyacinthe | Jeudi 7 avril 2011 | lecourrier.qc.caB 4

Carte postale de Serge Berthiaume

Courrier et carte postale

Santiago, mon amourLa belle saison s’en vient. La belle saisonde ski, bien sûr. Pendant que le Québecrevit sous les chauds rayons du soleil, leMaskoutain Serge Berthiaume prépareses prochaines semaines sur les pentes.Il en est ainsi depuis déjà neuf printemps, depuis qu’il est tombé amoureux d’un pays, le Chili; d’une ville,Santiago; d’une femme, Francesca.

Serge Berthiaume était étudiant à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme lorsqu’ila été initié au monde des sports de glisse.Son premier emploi, à l’ancien Blier Sportde La Providence, l’a rapidement conduitvers la prestigieuse boutique de Daniel Lachance, au mont Tremblant. C’est avecune équipe aussi assoiffée de neige que luiqu’il s’est envolé pour la première fois versle Chili, en 2003, pour tout un été en hors-piste – tout un hiver, au sud de l’équateur.Son coeur n’en est jamais revenu.

Depuis, Serge passe ses étés à jouer au gui-de touristique à Santiago, la capitale du payslongiligne, coincé entre la cordillère desAndes et la côte pacifique de l’Amérique duSud. L’hiver venu, il s’éclipse à une cinquan-taine de kilomètres de la grande ville avecdes amateurs de ski et de planche à neige duCanada pour leur offrir une expérienceunique dans le plus grand domaine skiabledes trois Amériques.

« Le Chili fait 4 500 km du nord au sud,mais seulement 180 km d’est en ouest, décrit-il. C’est à peu près la distance entreSaint-Hyacinthe et Québec. Ici, on peut skierdans la poudreuse en matinée et surfer surles vagues du Pacifique en après-midi. »

Plaque tournante vers les activités écotou-ristiques aux quatre coins du pays, Santiagobénéficie de températures clémentes à longueur d’année. «  C’est une ville trèscontemporaine. L’architecture des nou-veaux édifices est assez flyée. »

Parmi les endroits les plus charmants, lequartier Bellavista est un lieu de rencontreprivilégié avec les artistes. Dans ses rues, audétour des cafés, se retrouvent les peintreset les joailliers qui polissent le lapis lazuli,une pierre bleue typique du pays.

Les plus sportifs qui s’apprêtent à quitterla ville pour les Andes, les volcans, le désertaride - il n’y a pas plu depuis 70 ans! -, laTerre de Feu ou la mer trouveront pour leur

part une dose d’adrénaline en surfant surune vague artificielle au coeur de la ville.

Mais avant de quitter la capitale, il faudraparticiper à un asado, un barbecue géantqui dure des heures. « Ici, on cuit despièces de viande au complet sur le grill etles gens se servent à même le barbecuedans le plus grand désordre. Ce n’est paspour les végétariens, mais c’est un délice! »

Tradition chilienne oblige, le vin et le pisco - un alcool fort servi avec du citron etdu sucre ou avec du cola - y coulent à flot. « En matière de nourriture, tout est toujourstellement savoureux. Si vous pensez que lestomates du Québec sont imbattables, c’estque vous n’avez jamais goûté à une tomateau Chili! »

VERS LA MEROn laissera aux voyageurs le soin de trancherla question des tomates. En ce qui a trait auvin, toutefois, force est d’admettre que leChili a une longueur d’avance.

Dans la Valle Casablanca, à quelqueskilomètres de Santiago, vers l’océan, lesvignerons produisent des vins blancs issus de cépages européens enracinés auChili depuis des centaines d’années. La visite vaut l’arrêt, même pour les néophytes.

Puis, direction la mer. Si l’accès à chaquekilomètre de plage est public et gratuit auChili, Serge propose de visiter Vina del Maret Valparaíso. Dans les deux cas, on parle deparadis pour expérimenter le parapente etle surf.

La ville de Valparaíso, inscrite au patri-moine culturel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2003, en est une d’art etd’histoire. Construite à flanc de montagne,l’agglomération portuaire a connu sesheures de gloire au 19e siècle. Avant que nesoit creusé le canal de Panama, elle consti-tuait l’arrêt obligatoire pour tous les bateaux voyageant entre l’Atlantique et lePacifique par le détroit de Magellan.

« Il y a plusieurs années, les habitantsvolaient les restants de peinture des

bateaux pour repeindre leur maison, raconte Serge. Il y en avait donc de toutesles couleurs. Aujourd’hui, le gouverne-ment paie pour que les propriétaires entretiennent cette particularité. Ça enfait un endroit haut et en couleur! »

La ville se visite à pied, mais plus facile-ment grâce à des funiculaires installés çà etlà. Entre les maisons roses, mauves ou vertlime, des graffitis colorent les murs en pierre. « Pas des tags comme à Montréal, assure Serge. Ce sont des oeuvres d’art!C’est une ville remplie d’étudiants, mais oùl’on sent bien la richesse du passé. »

VERS LA MONTAGNEMais le véritable terrain de jeu du Maskou-tain se trouve encore plus près de la capitale. À Farellones, une petite bourgadede 60 habitants perchée à 2 450 mètres au-dessus de Santiago, Serge fait découvriraux touristes canadiens le rêve de toutskieur : 31 000 acres de poudreuse à dévaler sur des kilomètres.

« Pour moi, c’est le plus bel endroit aumonde pour skier. L’air étant sec en altitude,une bordée de neige nous donne de la bellepoudreuse pour plusieurs jours. »

Somme toute méconnu des touristesétrangers, le centre de ski El Colorado est leplus ancien du Chili, avec ses 63 annéesd’activités. Autour, La Parva et Valle Nevadoajoutent encore plus de services et de plaisir pour les visiteurs.

« Il n’y a pas vraiment d’arbres en raisonde l’altitude, donc les pistes de sont pasdélimitées comme chez nous. Pour fairedu hors-piste, ça prend absolument unguide. L’immensité de la montagne faitqu’on s’y perd facilement. »

Et à la fin d’une journée de ski mémorable,les skieurs peuvent compter sur un coucherde soleil sublime « comme nulle part ailleurs

». « L’été - l’hiver au Québec - ceux qui font dela randonnée y trouvent des panoramasuniques. C’est un coup de foudre assuré. »

Ils trouveront aussi la même ambiancechaleureuse, le soir venu, au bar El Montanes.« Les Chiliens sont un peu paresseux et jamais ponctuels, mais ils savent faire la fête. On ne s’ennuie jamais avec eux. »

Pour plus d’informations sur les séjours dans les Andes, écrivez à [email protected].

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Le Maskoutain Serge Berthiaume prépare sa prochaine saison de ski dans la cordillèredes Andes.