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OPTIQUE II Section de Physique Professeur : R. Houdré Exercices : R. Therisod
Série 2 24 septembre 2015
Cohérence et interférence
1
Ex 1 : Ordres de grandeur de longueur de cohérence pour différentes sources
a) Déterminer la longueur et le temps de cohérence d’une lampe à vapeur de mercure de largeur spectrale Δλ1/2 = 10 nm autour de λ0= 546 nm. Quel est l’effet de la pression de la vapeur de mercure sur le temps de cohérence?
b) Déterminer la longueur et le temps de cohérence d’un laser hélium-‐néon émettant une radiation dans le rouge à λ0 = 632.8 nm et de largeur spectrale Δν1/2= 1.4GHz.
Ex 2 : Interféromètre de Mach-‐Zehnder utilisé comme additionneur et soustracteur L’interféromètre de Mach-‐Zehnder est représenté sur la figure ci-‐dessous: les miroirs M1 et M2 sont parfaitement réfléchissants et les lames A et C sont semi réfléchissantes. On a AB=CD=3l/2 et BC=AD=2l. L’interféromètre est éclairé par une source ponctuelle, monochromatique de longueur d’onde (dans le vide) λ=0.5µm, située au foyer objet d’une lentille mince convergente Lc.
a) On place au milieu de BC un diaphragme D1 de transmittance t1(x,y) et à une distance l de C sur CD un diaphragme D2 de transmittance t2(x,y). Montrer que, dans le plan situé à la distance 2l d’une lentille L de distance focale image f=l, on observe une répartition d’intensité égale à t1+t2 si la distance de C à L est l.
b) Quelle doit être l’épaisseur d’une lame à face parallèles, d’indice 1.5, qu’il faudrait placer normalement sur le trajet AD, pour obtenir une répartition d’intensité égale à t1-‐t2?
Lc
L
D2 t2(x,y)
D1 t1(x,y)
A1 M1
M2 A
B
D
C O Image de S
S
Ex 3 : Séparation d’un doublet atomique On considère une source lumineuse définie par une raie spectrale double symétrique, i.e. formée de deux composantes de même intensité I00 et de fréquences ν1 et ν2 . On note Δν1/2= ν2-‐ ν1.la séparation entre les deux composantes.
a) Déterminer l’intensité I(τ) détectée par un interféromètre de Michelson en fonction du temps de retard τ. On supposera ν1 ≈ν2 ≈ ν0. Tracer l’allure de la fonction obtenue.
b) En déduire la visibilité V que l’on exprimera en fonction de τc=Δν1/2-‐1 et Lc= λ02/Δλ1/2.
c) Pour la raie rouge (λ0=656.3nm) du spectre de l’atome d’hydrogène, le nombre d’interfranges p contenue dans un lobe de I(τ) vaut 46879. Déterminer Δλ1/2. Cette méthode fut historiquement utilisée en 1892 par Michelson pour résoudre les deux raies rouges de l’atome d’hydrogène.
Ex 4 : Spectre en fréquence d’une impulsion amortie exponentiellement Soit E(t) le champ d’une impulsion électromagnétique amortie exponentiellement:
€
E(t) = e− t /τ c cos(ω0t) t ≥ 0etE(t) = 0 t < 0
avec
€
ω0 >>1/τ c .
a) Représenter E(t) ainsi que son enveloppe.
b) Déterminer le spectre S(ω) d’une telle impulsion.
c) Quelle quantité physique est mesurée par un spectromètre (réseau de diffraction ou prisme de verre dispersif) ?
d) Comment peut-‐on mesurer l’enveloppe de E(t)?
Ex. 5 : Franges d’interférence produites par la superposition de deux faisceaux optiques indépendants
Cet exercice a pour but de comprendre l’expérience d’interférence réalisée par G. Magyar et L. Mandel [Nature, Vol.198, p255-‐256, (1963)] avec deux sources indépendantes (deux masers) de fréquences ν1 et ν2 différentes et de forte cohérence temporelle. Le but était d’infirmer la phrase “ l’interférence entre deux photons différents n’a jamais lieu” écrite par P.A.M. Dirac dans son livre “Quantum Mechanics”, 4ème édition (1958). Un schéma très simplifié de l’expérience est présenté sur la figure ci-‐dessous. L’émission de chaque maser consiste en une série de pics aléatoires d’une durée approximative de 0.5µsec. Comme deux faisceaux de lumière sont
occasionnellement émis en coïncidence, la camera est synchronisée sur de telles coïncidences.
Montage expérimental franges d’interférence observées sur la caméra
Schéma simplifié Schéma classique de l’expérience des fentes d’Young
e) Pourquoi s’attend-‐on a priori à n’observer aucune frange d’interférence si on enregistre suffisamment longtemps le signal sur le détecteur, alors que l’expérience des fentes d’Young avec une seule source produit toujours des franges d’interférence?
f) Déterminer l’interfrange x en fonction de la longueur d’onde λ.
g) On représente les deux faisceaux en un point M du détecteur par des fonctions complexes analytiques aléatoires
€
V1(t − 12 τ) et
€
V2(t + 12 τ) , où
€
cτ représente la différence de chemin optique entre les deux faisceaux. On notera
€
I1(t) = V1(t)2 et
€
I2(t) = V2(t)2 les intensités instantanées. Déterminer l’intensité instantanée totale
€
I(t) en M.
h) On peut exprimer
€
V1(t) et
€
V2(t) sous la forme:
€
V1(t) = I1(t) exp[2πiν1t + iϕ1(t)]
S1
S2 d
D
S0 d
D
€
V2(t) = I2(t) exp[2πiν 2t + iϕ2(t)]
Comment varient les phases et les intensités sur un intervalle de temps inférieur au temps de cohérence
€
ξ ?
i) Réécrire
€
I(t) en utilisant la question précédente et en supposant
€
τ <<
€
ξ .
j) Calculer le signal
€
S(t,T) enregistré pendant un temps d’observation
€
T , i.e.
€
S(t,T)T
=1T
I(t')dt't
t+T
∫ .
k) Déterminer la visibilité
€
V . Commenter le résultat. Pour quelle valeur de
€
T par rapport à
€
1/ν 2 −ν1 les franges sont-‐elles visibles?
l) Que deviennent les franges quand on intègre le signal sur plusieurs impulsions différentes émises par les masers ?
Correction
Ex 1 : Ordres de grandeur de longueur de cohérence pour différentes sources
a)
€
Lc =λ02
Δλ1/ 2≈ 30µm et
€
τ c =Lcc
=10−13 s
Les lampes à forte pression ont une largeur spectrale plus grande que celles à faible pression, puisque les collisions étant alors plus nombreuses, τc est plus faible.
b)
€
τ c =1
Δν1/ 2= 0.7 ×10−9 s et
€
Lc = cτ c ≈ 20 cm .
Ex 2 : Interféromètre de Mach-‐Zehnder utilisé comme additionneur et soustracteur
a) Comme les trajets SABC et SADC sont égaux, en l’absence de diaphragme, les ondes planes issues de Lc sont en phase à la sortie en C. La lentille L forme une image renversée de D1, de même dimension, puisque les distances de l’objet et de l’image au centre O de L sont égales à 2l. De même pour le diaphragme D2 dont l’image se forme dans le plan d’observation. Il en résulte que, dans ce plan, la répartition de l’intensité est proportionnelle à t1+t2.
b) Si on interpose une lame sur le trajet AD, la différence de phase supplémentaire introduite est:
€
Δφ = 2π (n −1)eλ
Pour
€
Δφ = π , i.e.
€
e =λ
2(n −1)=0.5µm, les deux ondes à la sortie en C sont en
opposition de phase. Il en résulte que la répartition de l’intensité est alors proportionnelle à t1-‐t2.
Ex 3 : Séparation d’un doublet atomique
a) Chaque composante donne sa propre distribution d’intensité:
€
I(τ) = 2I00 2 + cos(2πν1τ) + cos(2πν 2τ)[ ] = 4I00{1+ cos[π (ν1 −ν 2)τ ]cos[π (ν1 + ν 2)τ ]}
Comme ν1 ≈ν2 ≈ ν0, on en déduit, en posant I0= 2I00
€
I(τ) = 2I0[1+ cos(πΔν1/ 2τ)cos(2πν 0τ)]
La fonction
€
cos(2πν 0τ) correspond aux franges d’interférence et la fonction
€
cos(πΔν1/ 2τ) correspond à l’enveloppe qui module ces franges.
b)
€
Imax = 2I0 1+ cos π ττ c
$
% &
'
( )
*
+ , ,
-
. / / et
€
Imin = 2I0 1− cos πττ c
%
& '
(
) *
+
, - -
.
/ 0 0
d’où
€
V = γ(τ ) = cos π ττ c
%
& '
(
) * = cos π
LLc
%
& '
(
) *
c)
€
Lc = pλ0 =λ02
Δλ1/ 2 d’où
€
Δλ1/ 2 =λ0p
=14 pm
Ex 4 : Spectre en fréquence d’une impulsion amortie exponentiellement
a) L’enveloppe de E(t) est
€
U(t)e−t /τ c . Avec U(t) est la fonction marche: U(t)=0 pour t<0 et U(t)=1 pour t≥0.
b)
€
TF{E(t)}k = TF{U(t)e− t /τ c}k ⊗ TF{cos(ω0t)}k On a utilisé le fait que la TF d’un produit de deux fonctions est le produit de convolution des TF de chaque fonction.
€
TF{cos(ω0t)}ω = π δ(ω −ω0) + δ(ω +ω0)[ ]
Ce terme détermine la position en fréquence du spectre, à savoir
€
ω0.
€
TF{U(t)e−t /τ c }ω = e−t /τ c eiωtdt0
∞
∫ = −1
1/τ c − iωe−(1/τ c − iω )t
'
( )
*
+ , 0
∞
=1
1/τ c − iω
Ce terme permet de déterminer la forme du spectre. En multipliant par
1/ τ c − iω( ) on peut réécrire
€
TF{U(t)e−t /τ c }ω =1/τ c
1/τ c( )2 +ω 2+ i ω
1/τ c( )2 +ω 2
D’où le spectre S(ω) (densité spectrale de puissance):
τc
0.37 e-‐t/τ c
0
1
S(ω)=
€
TF{U(t)e− t /τ c}ω2
=1
1/τ c( )2 +ω 2
On reconnaît une Lorentzienne. La largeur à mi-‐hauteur ce calcule facilement et vaut
€
2 /τ c .
(Remarque : ce genre de calcul intervient aussi quand on a affaire à des pertes et à un problème de cohérence spatiale. Le profil de départ est le profil d’intensité I(z)=I0e-‐αz qui permet de définir le coefficient de perte α. Le champ est alors E(z)=E0e-‐(α/2)z. Il faut faire attention au facteur 2.)
c) On utilise soit un spectromètre à prisme ou à réseau pour mesurer le spectre S(ω). Cela permet d’obtenir le poids relatif de chaque composante du spectre de la source. Le signal mesuré est donc par définition la densité spectrale de puissance.
d) L’enveloppe de E(t) n’est rien d’autre que le module du degré complexe de cohérence temporelle
€
γ t (τ ) =U(τ )e−τ /τ c , qui est égal à la visibilité obtenue dans une expérience d’interférence de type spectromètre par transformée de Fourier.
Ex. 5 : Franges d’interférence produites par la superposition de deux faisceaux optiques indépendants
a) Dans l’interférence classique des fentes d’Young il y a une relation de phase déterministe entre les fronts d’ondes qui arrivent sur chaque fente. Si on utilise deux sources différentes, la phase est a priori complètement aléatoire au niveau de chaque fente.
b) x=λD/d
c)
€
I(t) = V1(t − 12 τ) +V2(t + 1
2 τ )2
= V1(t − 12 τ)
2+ V2(t + 1
2 τ )2
+ 2Re[V1*(t − 1
2 τ )V2(t + 12 τ )]
€
I(t) = I1(t − 12 τ ) + I2(t + 1
2 τ) + 2Re[V1*(t − 1
2 τ )V2(t + 12 τ )] .
d) Les phases et les intensités peuvent être considérées constantes sur un intervalle de temps inférieur au temps de cohérence
€
ξ par définition du temps de cohérence.
e) A partir de
€
I(t) = I1(t − 12 τ ) + I2(t + 1
2 τ)
+ 2 I1(t − 12 τ )I2(t + 1
2 τ ) Re{exp[2πiν 2(t + 12 τ) − 2πiν1(t − 1
2 τ) +ϕ2(t + 12 τ ) −ϕ1(t − 1
2 τ)]}
€
I(t) = I1(t − 12 τ ) + I2(t + 1
2 τ)
+ 2 I1(t − 12 τ )I2(t + 1
2 τ ) cos[2π (ν 2 −ν1)t + π (ν 2 + ν1)τ +ϕ2(t + 12 τ ) −ϕ1(t − 1
2 τ)]
Comme
€
τ <<
€
ξ , on a
€
ϕ2(t + 12 τ) =ϕ2(t) ,
€
ϕ1(t + 12 τ) =ϕ1(t) ,
€
I2(t + 12 τ) = I2(t) et
€
I1(t − 12 τ) = I1(t)
d’oú:
€
I(t) = I1(t) + I2(t) + 2 I1(t)I2(t) cos[2π (ν 2 −ν1)t + π (ν 2 + ν1)τ +ϕ2(t) −ϕ1(t)]
f)
€
S(t,T)T
=1T
I1(t ') + I2(t') + 2 I1(t')I2(t') cos[2π (ν 2 −ν1)t'+π (ν 2 + ν1)τ +ϕ2(t') −ϕ1(t ')]( )dt't
t+T
∫ Comme
€
T<<
€
ξ , on a
€
ϕ2(t') =ϕ2(t) ,
€
ϕ1(t') =ϕ1(t) ,
€
I1(t') = I1(t) et
€
I2(t') = I2(t)
d’oú:
€
S(t,T)T
=1T(I1(t) ⋅T) +
1T(I2(t) ⋅T)
+2T
I1(t)I2(t)sin[2π (ν 2 −ν1)t'+π (ν 2 + ν1)τ +ϕ2(t) −ϕ1(t)]
2π (ν 2 −ν1)(
) *
+
, - t
t+T
en utilisant l’égalité
€
sin(a) − sin(b) = 2sin a − b2
#
$ %
&
' ( cos
a + b2
#
$ %
&
' ( on en déduit:
€
S(t,T)T
= I1(t) + I2(t) + 2 I1(t)I2(t)sin(π (ν 2 −ν1)T)π (ν 2 −ν1)T
× cos[2π (ν 2 −ν1)(t + 12T) + π (ν 2 + ν1)τ +ϕ2(t) −ϕ1(t)]
g)
€
V =S(t,T)max − S(t,T)min
S(t,T)max + S(t,T)min=4 I1(t)I2(t)2I1(t) + 2I2(t)
sin(π (ν 2 −ν1)T)π (ν 2 −ν1)T
€
V =2
I1(t) /I2(t) + I2(t) /I1(t)sin(π (ν 2 −ν1)T)π (ν 2 −ν1)T
La visibilité est maximale quand
€
I1(t) = I2(t) . Les franges seront nettement visibles quand
€
T<<
€
1/ν 2 −ν1 .
h) Puisque et
€
ϕ1(t) et
€
ϕ2(t) sont des phases aléatoires, les positions des maxima et des minima des franges sont imprédictibles. Quand on intègre le signal sur plusieurs impulsions différentes les franges se brouillent très rapidement.