specimen des caractères jules didot et pierre didot

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Spécimen des caractères de la fonderie normale à Bruxelles, provenant de la fonderie de Jules Didot et de son père, Pierre Didot

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  • Ci^K

    SPECIMENDES

    CARACTRESDE LA FONDERIE NORMALE

    BRUXELLES,

    PROVENANT DE LA FONDERIEDE

    JULES DIDOTET DE SON PRE

    PIERRE DIDOT.

    A HAARLEM,CHEZ JOH. ENSCHED EN ZONEN.

    MDCCCCXIV.

  • il',^^ ;,

    AVA N T-P R O P O S,

    d O Jh >

  • Franois mbroise Didot fi73o 1804^ laissa ses araires en 1789 ses deuxJls. Uain Pierre (^1761 1853^) acquit l'imprimerie, tandisque le cadet Firmin(^1764 1836^ prit la direction de la fonderie. Pierre montra une grande nergiequi donna de la prosprit son imprimerie et son atelier parurent des ditionsachetes au poids de l'or jusqu' en nos jours par les bibliophiles. Nous pensons auxbelles ditions de Virgile et Horace, aux Voyages de Denon, UIconographie grecqueet romaine de Visconti, et surtout l'Edition de Racine de 1801 considre parle jury de l'exposition en 1806 comme un idal d'art typographique

    ,produit

    nulle part. Brunet la mentionne en son manuel du Libraire: Cette dition est lelivre le plus magnifique que la typographie d'aucun pays ait encore produit."

    Les oeuvres mentionnes taient imprimes avec les types superbes, graves parson frre Firmin, et rien d'tonnant voir l'imprimeur ambitieux ne se reposantpas., avant qu^il n'et joint son imprimerie une fonderie par laquelle ses oeuvresacquierraient un cachet plus particulier ericore.

    Environ 1 809 il ralisa son projet; avec l'aide du graveur Vibert on cra unesrie de caractres, jamais gale. Nous n'y trouvons pas moins de 12 assortimentsde 6 12 points typographiques, montant par J point, excuts avec une telleprcision, que mme l'oeil de l'expert est incapable de reconnatre des diffrences.D'ailleurs tous les types de la nouvelle fonderie de Pierre Didot excellent parprcision et exactitude d'excution.

    En 1819 la fonderie fut acheve et le premier spcimen parut sous le titre :Spcimen des nouveaux caractres de la Fonderie et de l'Imprimerie de P. Didot,

    Vaine, chevalier de l'Ordre Royal de Saint-Michel, imprimeur du Roi et de laChambre des Pairs, Ddi Jules Didot, fils, chevalier de la Lgion d'Honneur,Paris, 1819.

    Nous apprenons par la prface de ce spcimen, que le fils Jules, g de 26 ans,avait dj t admis dans les affaires de son pre Pierre, qu'il en tait mme l'associ.

    Aprs deux ans parut un spcimen in 4 de cette fonderie , intitul: Essai d'unnouveau caractre, offrant un essai lyrique, de P. Didot l'an, chevalier de l'OrdreRoyal de Saint-Michel, imprimeur du Roi et de la Chambre des Pairs.

    L'tablissement typogi^aphique de P. Didot, dirig sur ces entrefaites par le filsJules tout seul fi'jg^ iS'jiJ existait jusqu en 1827, lorsqu'ilfut mis en vente,raison inconnue.

    Les donnes qui doivent nous apprendre la marche suivante de ces affaires, sontfort rares. Puisse-t-on croire aux rcits (d'ailleurs pas trs srsj du journalisteLibry Bagnano, celui qui ajou un rle si remarquable pendant la rvolution belge Bruxelles, on lui aurait offert troisfois l'achat de l'tablissement Didot, affairechoue parceque l'occasion lui manquait de se rendre Paris , et ne connaissantpersonne de confiance qui aurait pu agir en so7i nom.En 1^28 le gouvernement des Pays-Bas acheta l'imprimerie et la fonderie

    de Jules DidM, contre^ le gr du mentionn imprimeur-Journaliste. Selon PaulDupont fHistoire de l'Imprimerie, Paris i854y' Ici somme de l'achat montajusqu frs. 400.000, pay par le Roi Guillaume I, assist par la Caisse nationale pourl'industrie d'une avance de FI. 3o.OOO avec l'intention de fonder Bruxelles un

  • tablissement de tout premier ordre, destin principalement la rimpressiond'oeuvres franaises (A. C. Kriiseman Gesch. v. d. Ned. Boekhandel I pag. ^i^).La mme anne M. Weemaels prit la direction , mais sans aucun succs.

    Libry Bagnano, peu enthousiasm de la nouvelle affaire, la dcrit en sonouvrage: VAutocratie de la Presse, page loo de la faon suivante: Uimprimerienormale cre par le gouvernement qui avait achet au poids de Cor le bel tablis-setnent de Jules Didot, aurait pu soutenir toute seule la lutte queje venais d'engager,mais ce mme tablissement tait tomb entre les griffes dune nue dintrigans quine voulaient en faire quune boutique pour leur propre compte, sans mme endfinitive en avoir la moindre capacit. Quoique venu un peu tard, l'tablissementnormal aurait pu oprer politiquement un bien itnmense, et balancer sans beaucoupd'efforts, l'action subversive de la presse priodique dont venaient de s'emparerces mmes factieux qui deux ans plus tard, bouleversrent leur pays. Mais quepouvait-on esprer d'une fondation livre un Plaisant, un Bai^tholmy

    ,

    gendreet marionnette de ce mme Gendebien qui n'aspire qu marcher sur les traces deRobespierre?"

    Et en annotation il ajoute:,,1,'tablissement normal tait d'ailleurs si bien administr, qu' au commencement

    de i83o il se trouvait dj en dconfiture. Ce fut alors un sieur Weemaels qui enobtint la gestion et je me garderai bien de le confondre avec les histrions qu'ilremplaait , mais il n'avait pas mme une ide lmentaire des choses qu'il allaitadtninistrer ; aussi cette magnifique imprimerie se trouva paralyse pour le biends le premier jour de sa fondation."

    Lorsqu' aprs l'explosion des troubles belges on se trouva incapable de rendrel'avance, le matriel de l'tablissement fut squestr: action qui ne fut anantiequ'aprs le t'ait qui dtermina la sparation de la Belgique de lu Hollande.

    Cette squestration fut contraire l'intention de Weemaels transporter l'impri-merie normale en Hollande, selon Libry Bagnano circonstance favorable , sinonles principaux industriels typographes de Hollande auraient t yiiins. A l'gardde ce sujet nous lisons (p. 479y'' L'imprimerie normale, fonde Bruxelles en\%i^ possdait d'immenses moyens matriels; mais bien que Von y sotiget, ce.superbe tablissement, qui n'a cess de jouer de malheur, passa par la main d'unenue d'intrigans et de fripons , hostiles au gouvernement, ennemis jurs de tout cequi porte un nom hollandais, et finit par tre confi un honnte homme, il estvrai, M. Weemaels, mais qui n'avait pas seulement l'ombre d'une ide de la marchequ'il devait suivre pour obtenir de ce bel tablissement le parti qu'il convenait d'entirer, tant sous le rapport industriel que politique.

    M. Weemaels ne voyait qu'un emploi lucratif pour lui dans la direction, sousle nom fictif de socit, pour qu'il avait eu l'adresse de se faire donner: autantaurait valu faire de lui un vque in partibus, ou un gnral sans commandement:je suis loin de contester les titres que peut avoir aux emplois un homme d'honneurdemeurfidle a ses sermens, plus loin encore de le confondre avec les histrions quil'avaient prcd; mais la vrit m'oblige de dire que l'Imprimerie normale, nulleen Belgique et paralyse ds sa naissance, serait devenue en de telles mains lefiau

  • de la Hollande sous le rapport industriel^ sans cesser d'tre nulle sous le rapportpolitique."

    Ce tmoignage n'tait pas trs flatteur pour M. Weemaels. D'ailleurs pas bienjuste non plus

    ,car lorsqu' en 1887 l'affairefut transporte la Haye , un mouvement

    s'leva parmi les imprimeurs de Hollande., pour empcher le travail au nouveltablissement.

    Et avec succs. Pendant quelque temps on travaillait l'imprimerie tablie dansla Zeestraat la Haye avec l'aide d'ouvriers belges et hollandais.En 1889 plus que jamais on eut l'ide d'tablir galement la fonderie, ce qui

    aurait t un contretemps srieux pour la maison Ensched" fournisseur de l'im-primerie du gouvernement et il fallait empcher tout prix la ralisation de ceprojet. La Socit du Cercle des libraires tait de cet avis, ainsi que la plupart deslibraires et hnprvneurs, en plus la nation hollandaise qui avait cette poque lun parti-pris violent contre tout ce qui tait belge.

    Des gens de haute position s'occupaient galement de cette question. Le gouverneurdu Roi dans la Province de Hollande envoyait une ptition, les membres de laChambre des Dputs discutaient le sujet dans leurs sances et la fin la maisonEnsched s'adressa au Roi.

    Les efforts runis avaient le succs espr. Le matriel typographiquefut ajouta celui de l'Imprimerie du Gouvernement et les outils destins la fonderie,ainsi que les matrices et les moules fuirent dposs dans un sous terrain jusqu' eni85o, anne dans laquelle le matriel entier fut mis aux enchres. La maisonJoh. Ensched en Zonen, derniers enchres, acheta les 4320 poinons et les 6858matrices.

  • LA PREFACE DU SPECIMENDE I 8 I 9

    DE

    PIERRE DIDOT.

  • AVIS.

    Jai d suivre et adopter Vordre numrique pour la dnomination de mes carac-tres, au lieu des noms insignifiants et souvent bizarres conservs encore anjourdliuidans presque toutes les imprimeries, tels que Perle, Parisienne, Nompareille, Mi-gnonne, Petit texte, Gaillarde, Petit j^omain, Philosophie, Cicro, Saint Augus-tin

    ,etc.

    ,lesquels n offrent aucune ide de leurs proportions particulires ni de

    leur corrlation, qui en effet existe rarement entre eux d'une manire exacte.Cet ordre numrique, le seul vraiment convenable, a t ainsi tabli par mon

    pre; et le nom de chacun de ses caractres particuliers en prsentoit -la-fois lesignalement. Il a donc donn celui quil a voulu prendre pour point de dpart, etqui rpond peu prs au petit caractre connu dans les imprimeries sous la dno-mination de Nompareille, une proportion fxe et invariable, la ligne de pied-de-roi.Il Va nomm le six, parceque le corps de ce caractre contient six points, ou sixsiximes de ligne. Le sixime de ligne, ou le point, est la plus petitepartie quil soitpossible de fondre, soit comme espace entre les mots, soit comme interligne. Ainsidonc le six comprend dans son corps, c est--dire avec les lettres longues d'en hautet d'en bas, telles que b, p, etc. (ou simplement la lettre j, dont le point et la queuecompltent la dimension totale); le coT^ps six, dis-je, comprend une ligne juste depied-de-roi: le sept comprend une ligne, plus un sixime de ligne, ou sept points, etc.A ces dimensions tablies fai ajout des corps intermdiaires, ou demi-points,

    afin d'obtenir et de prsenter plus de richesse et de varit dans les proportions desdiffrents corps; et par l, du six au douze, fai augment de six le nombre de mescaractres. Leur progression graduelle est ainsi d'un demi-point seulement, ou d'undouzime de ligne; et ce douzime de ligne dans toute l'tendue du corps n augmenteque d'un trente-deuxime de ligne environ la grosseur la plus apparente dans chaquecaractre, je veux dire celle des lettres mdiales, telles que , m, n, u, r, etc. Il estimpossible d'tablir des nuances moins sensibles entre les corps diffrents. Au-delil n'y auroit plus que confusion, et mlange invitable dans les caractres d'unei)npri)nerie

    .

    Tous ceux-ci ont t gravs sous mes yeux, d'aprs les modles que fai fixsgnralement pour les diffrents types, et les changements particuliers quefai faitsubir quelques uns d'entre eux, notamment au g, et /'y. Depuis environ dixannes conscutives, pendant lesquelles fai employ assez rguliremetit peu prstrois heures par jour ce travail avec M. Vibert, actuellement sans doute l'un denos plus habiles graveurs en lettres, ou poinons, mes retouches les plus multiplies,

    mes indications les plus minutieuses, peut-tre ntne mes caprices de perfectionne-ment, qui souvent m'ont port recotnmencer deux ou trois fois les mmes types,n'ont pu refroidir son zle, ni me laisser entrevoir le terme de sa patience.

    S'il est vrai que dans les arts industriels il existe un point o il faut s'arrter,jene pense pas y tre parvenu. Aussi me propos-je de rectifier successivementplusieurstypes qui me paroissent susceptibles d'amendement: et les corrections enfin que jen'aurai pas su faire n'chapperont pas au got sr et dj exerc de mon fils, au-jourd'hui mon associ, dans peu d'annes mon successeur.

  • ROMAINS ET ITALIQUES.

  • LE QUATRE ET DEMI.

    MON FILS.

    C'e t pour loi, Jules, mon cher fils. Dans l'art qui me plut ds l'enfanceQue je commenai cet ouvrage; Je pus avoir quelque succs,Ce t pour loi que je le finis : Tu dois en obtenir quelque autre.Ces types, enfin runis. Mon fila, ne te rebute pas,Son t dsormais ton usage. Kt tu sauras marquer ton pasTu es vis, tendant par degr. Plus loin que n'a port le ntre.Dep uis leur bauche premire. L'amour-propre, qui sottementVer s ce point toujours dsir S'applaudit et se flicite.Qu on entrevoit, qu'on n'atteintgure. L'amour-propre, sans fondement,S'er ibellir, du moins ton gr. Bien qu'appuy sur le mrite.D'u ne forme assez rgulire. D'un art utile, ou d'agrment.DaE s ce travail minutieux. Se persuade vainementEt e fait, comme en apparence. Qu'il a su fixer la limite.Mo lotone, fastidieux, Non; le got s'pure toujours.Ton tefois l'il curieux Et sa recherche est infinie.Mo ns indiffrent qu'on ne pense, D'un fleuve arrle-t-on le cours .'Tu me plaignois de ma constance. Met-on des bornes au gnie ?Ah plutt flicite-moi ; Celles de l'art que je chris.Du ant la fleur de ton jeune ge Qu' d'autres pour toi je prfre.Jerne suis captiv pour toi ; Que tu connois, que tu chosis,

    mon temps quel plus doux emploi! Tu les reculeras, j'espre;

    DeJ'y croyois voir Ion avantage. D'avance je m'en applaudis.Ils e seront donc prcieux. Je te devrai, je le prdis.Cocnme un fruit de ma patience : L'clat du sort le plus prospre ;San s doute ils pourroient tre mieux; Les beureux succs d'un bon filsMa s voil toute ma science. Comblent le bonheur d'un bon pre.

    S pourtant, force d'essais.De soins et de persvrance, Pierre Didot, l'an.

    No. 112

  • LE QUATRE ET DEMI.

    VENISE.

    Dans Venise la rouge , Et les ponts, et les rues.Pas un bateau qui bouffe, Et les mornes statues.Pas un pcheur dans l'eau. Et le golfe mouvant

    Pas un falot. Qui tremble au vent.Seuls, assis ta grve. Tout se tait, fors les gardesLe grand lion soulve. Aux longues hallebardes.Sur Vhorizon serein. Qui veillent aux crneaux

    Son pied d'airain. Des arsenaux.Autour de lui, par groupes Ah ! maintenant plus d'uneNavires et chaloupes. Attend, au clair de lune.Pareils des hrons Quelque jeune muguet,

    Couchs en roTids, L'oreille au guet.Dorment sur l'eau qui fume Pour le bal qu'on prpare.Et croisent dans la brume. Plus d'une qui se pareEn lgers tourbillons, Met devant son miroir

    Leurs pavillons. Le masque noir.La tune qui s'efface Sur sa couche embaume.Couvre soji front qui passe La Vanina pmeD'un nuage toile Presse encor son amant.

    Demi-voil. En s'endormant.Ainsi, la dame abbesse Et Narcisa, ta folle,De Sainte-Croix rabaisse Au fond de sa gondole.Sa cape aux vastes plis S'oublie en un festin

    Sur son surplis; Jusqu'au matin.Et les palais antiques. Et qui, dans l'Italie,Et les graves portiques. If'a son grain de folie?Et les blancs escaliers Qui ne garde aux amours

    Des chevaliers. Ses plus beaux jours ?

    No. ii3

  • LE SIX.

    AU LECTEUR.

    J'aurois bien pu, selon l'usage, Convient ton exprience.Rptant le mme passage. Mais enfin tout est compens;Ou le tronquant tout propos, Ton rle est assez beau

    ,je pense :

    A l'aide de quinze ou vingt mots. Devant toi l'orgueil abaissComposer une vaste page Cherche capter ta bienveillance,A tes yeux offrant, par tage. Et cde ton autorit.De mes caractres nouveaux, Juge et souverain redout.Petits , moyens

    ,

    plus ou moins gros

    ,

    Tu tiens le sceptre et la balance.Le simple et complet assemblage: Tu peux louer, dans ta clmence;Et peut-tre et-ce t plus sage Blmer, dans ta svrit.Que d'offrir ces types divers Un peu loin parfois emport.Chargs d'un choix de quelques vers Tu sais, sans nulle dfrence.Qu' ma muse assez paresseuse Exerant ta malignit.L'occasion seule a dicts. Et ta mmoire et ta vengeance.Et qu'ici, pour toi moins heureuse. Arm d'un dbit affect.L'occasion a prsents Chtier, selon l'occurrence.Sous cette apparence trompeuse. L'audace, la tmrit.Y seront-ils en sret? Ou la rudesse et l'pretJ'avouerai que pour leur dfense De ces vers bouffis d'arroganceSur ta faveur j'avois compt; O l'enflure et l'extravaganceJ'en usurpois la jouissance: Ont mis l'intrt de ct.C'est un clair de vanit O le got est peu consult.Qui fit mon il enchant D'o la raison souvent s'absente.Briller cette frle assurance. O l'on cherche en vain la clart.Mais au jour de la vrit. L'loquente simplicit.Sous une relle apparence, La grce, nave et touchante.Je vois un nombre illimit Oui , sur cet amas rebutD'crits d'assez peu d'importance De potique impertinenceDont on offre ta patience Quand ton jugement est port.L'orgueilleuse futilit; L'appel la postrit

    Je vois que par mon imprudence Laisse, hlas ! bien peu d'esprance.Ce nombre est encore augment

    ;Rapidement le temps s'avance;

    Ai-je droit plus d'indulgence? C'en est fait, leur sort est rempli;Non, cher lecteur, en conscience. Le temps, confirmant ta sentence.Tu n'es pas assez respect

    ,

    Les plonge avec indiffrenceEt ton ddain trs usit Dans l'immense fleuve d'oubli.

    ^^.^p D. --v-^

    No. i32

  • LE SIX.

    MIMl PINSON.

    CHANSON.

    Mimi Pinson est une blonde. Mimi Pinson peut rester file,Une blonde que l'on connat. Si Dieu le veut, 'c'est dans son droit.Elle n'a qu'une robe au inonde, Elle aura toujours son aiguille.

    Landerirette ! Landerirette !Et qiiun bonnet. Au bout du doigt.

    Le Grand Turc en a davantage. Pour entreprendre sa conqute.Dieu voulut de cette faon Ce n'est pas tout qu'un beau garon:

    La rendre sage. Faut tre honnte;On ne peut pas la mettre en gage, Car il n'est pas loin de sa tte,La robe de Mimi Pinson. Le bonnet de Mimi Pinson.

    Mimi Pinson porte une rose. D'un gros bouquet de fleurs d'orangeUne rose blanche au ct. Si l'amour veut la couronner.Cette fleur dans son cur close, Elle a quelque chose en change,

    Landerirette ! Landerirette !C'est la gait. A lui donner.

    Quand un bon souper la rveille, Ce n'est pas, on se l'imagine.Elle fait sortir la chanson Un manteau sur un cusson

    De la bouteille. Fourr d'hermine ;Parfois il penche sur l'oreille. C'est l'tui d'une perle fine.Le bonnet de Mimi Pinson. La robe de Mimi Pinson.

    Elle a les yeux et la main prestes. Mimi n'a pas l'me vulgaire.Les carabins, matin et soir, Mais son cur est rpublicain :Usent les manches de leurs vestes, Aux trois jours elle afait la guerre.

    Landerirette .' Landerirette !A son comptoir. En casaquin.

    Quoique sans maltraiter personne, A dfaut d'une hallebarde,Mimi leur fait mieux la leon On l'a vue avec son poinon

    Qu' la Sorbonne. Monter la garde.Il ne faut pas qu'on la chiffonne, Heureux qui mettra la cocardeLa robe de Mimi Pinson. Au bonnet de Mimi Pinson.

    No. i33

  • LE SIX ET DEMI.

    MADAME A. M".

    Vous qui joignez la gaiet, Sans crainte d'veiller l'envie,Certain fonds de mlancolie, Sans blesser votre modestie,En qui, par un secret trait. Sans atteindre la vrit:Tout plait, tout contraste et s'all ie. D'un fonds riche en totalitLe calme, la vivacit. Quelle intressante partie !Et la malice et la bont. Quel charme qu'une douce amie.Et la raison et la folie; Une pouse ayant mritD'un dfaut, d'une qualit. D'tre aussi tendrement clirie,Vous galement embellie. Une mre avec voluptDont l'esprit, par mainte saillie Des soins de la maternitAvec aisance et libert Gotant la douceur infinie.Se porte tout, tout se plie, Sans s'pargner leur pret;Et n'a jamais rien d'apprt; Qui dans ces soins se multiplie,Vous, piquante d'espiglerie. Le dirai-je? se sacrifie.Riclie de sensibilit. Et jour et nuit veille attendrieDe grces

    , de navet,

    Prs de l'enfant qu'elle a port.De tous les dons qu'on apprcie , Tendre fleur trop souvent fltrie !Et, sans en tre enorgueillie. Adle, j'ai bien consult.Assez aimable, assez jolie Ecoutez-moi

    ,je vous supplie:

    Pour braver mme la beaut. Adle, il y va de la vie.Adle, mon il encliant Mnagez mieux votre sant;Je ne sais par quelle magie C'est sur ce point , sansflatterie

    ,

    S'offre encore un plus beau ct,

    Qu'on vous a par-tout contestQui du moins peut tre vant Le renom de femme accomplie.

    ^^^^-^ p. D.

    No. i6o

  • LE SIX ET DEMI.

    MADRID.

    Madrid, princesse des Espagnes,Il court par tes mille campagnesBien des yeux bleus, bien des yeux noirs.La blanche ville aux srnades,Il passe par tes promenadesBien des petits pieds tous les soirs.

    Madrid, quand tes taureaux bondissent,Bien des tnains blanches applaudissent,Bien des charpes sont enjeux.Par tes belles nuits toiles.Bien des senoras long voilesDescendent tes escaliers bleus.

    Madrid, Madrid, moi, je me railleDe tes dames fine tailleQui chaussent l'escarpin troit;Car j'en sais une par le monde,Que jamais ni brune ni blondeN'ont valu le bout de son doigt!

    J'en sais une, et certes la dugneQui la surveille et qui la peigne.N'ouvre sa fentre qu' moi;

    Certes, qui veut qu'on le redresse.N'a qu' l'approcher la messe,Ft-ce l'archevque ou le roi.

    Car c'est ma princesse andalouse!Mon amoureuse! ma jalouse !Ma belle veuve au long rseau !C'est un vrai dmon! c'est un ange.Elle est jaune comme une orange.Elle est vive comme un oiseau !

    Oh! quand sur ma bouche idoltreElle se pme, la foltre.Il faut voir dans nos grands combatsCe corps si souple et si fragile.

    Ainsi qu'une couleuvre agile.Fuir et glisser entre mes bras!

    Or si d'aventure on s'enquteQui m'a valu telle conqute.C'est l'allure de mon cheval.

    Un compliment sur sa mantille.Puis des bonbons la vanillePar un beau soir de carnaval.

    No. i6i

  • LE SEPT.

    LE SIGNALEMENT D'EMILIE H".

    Nez petit, bouche trs jolie, Etranger la pruderie

    ,

    Sourcils chtain clair, o l'Amour,

    Qui tient -la-fois de Junon

    ,

    Mditant quelque espiglerie, Et,

    pour les citer par leur nom

    ,

    De son arc avec symtrie D'Euplirosine, Agla, Thalie.Traa la forme et le contour. Age que chrit Cupidon

    ,

    Front calme, anim tour--tour. Que le blond Hymen apprcie

    ,

    Front charmant, dont l'aspect varie. Le plus bel ge de la vie, |||Doux symbole , image chrie O d'aimer s'ouvre la saison.D'un cur naf et sans dtour. Gaiet, gentillesse, bon ton,Ainsi l'aube aux portes du jour Doux sourire , aimable abandon

    ,

    En rougissant s'est eml>elUe; Voux touchante,

    grce infinie;

    Tel le zphyr dans la prairie

    ,

    Tel est , avec rime et raison

    ,

    Errant sur leur tige fleurie

    ,

    Le signalement d'Emilie.

    Tour--toiu- nos yeux surprisChache la rose sous les lis

    ,

    La dcouvre sa fantaisie. ENVOLMais laissons la posieSon agrable fiction

    ; Heureux le jeune et tendre amantPoint d'art, point de prtention. Qui, conduit par le sentimentSoyons fidles. Pied mignon, Dans la recherche d'une amie.Joli bras , oeil vif et fripon

    ,

    Et d'un hymen de sympathieTaille lgamment arrondie, Voulant former le nud charmant.Moyenne, et faite de faon. Di(/ne d'un tel enchantement

    ,

    Sous longue robe, ou court jupon Aura su toucher Emilie,Qu'elle plat en chaque partie. Et ,Jier de son consentement

    ,

    Depuis les pieds jusqu'au menton. Prononcera le doux sermentAir tranger la folie, De l'adorer toute la vie.'

    p. D. -.'.-x,^

    No. 162

  • LE SEPT.

    BALLADE LA LUNE

    C'tait, dans la nuit brune. Va, lune moribonde.Sur le clocher jauni. Le beau corps de Phb

    La lune. La blondeComme un point sur un t. Dans la mer est tomb.Lune, quel esprit sombre Tu n'en es que la face.Promne au bout d'un fil

    ,

    Et dj, tout rid.Dans l'ombre. S'efface

    Ta face et ton profil? Ton front dpossd.Rends-nous la chasseresse

    ,

    Es-tu l'il du ciel borgne?Quel chrubin cafard Blanche, au sein virginal.

    Nous lorgne Qui presseSous ton masque blafard? Quelque cerf matinal !N'es-tu rien qu'une boule? Oh! sous le vert platane,Qu'un grandfaucheux bien gras Sous les frais coudriers

    ,

    Qui roule Diane,Sans pattes et sans bras? Et ses grands lvriers !Es-tu, je t'en souponne

    ,

    Le chevreau noir qui doute

    ,

    Pendu sur un rocherLe vieux cadran de ferQui sonne L'coute,

    L'heure aux damns d'enfer ? L'coute s'approcher.Et, suivant leurs cures

    ,

    Sur ton front gui voyage.Ce soir ont-ils compt Par les vaux, par les bls

    ,

    Quel ge Les pres.A leur ternit? Ses chiens s'en sont alls.Est-ce un ver qui te ronge. Oh! le soir, dans la brise.Quand ton disque noirci Phb, sur d'Apollo,

    S'allonge SurpriseEn croissant rtrci? A l'ombre, un pied dans l'eau !Qui t'avait borgne Phb qui, la nuit close.L'autre nuit? Ttais-tu Aux lvres d'un berger

    Cogne Se pose

    ,

    A quelque arbre pointu ? Comme un oiseau lger.Car tu vins

    ,ple et morne. Lune, en notre mmoire.

    Coller sur mes carreaux De tes belles amoursTa corne

    ,

    L'histoireA travers les barreaux. T'embellira toujours.

    No. i63

  • LE SEPT ET DEMI.

    M. DE M***.

    poux d'une femme charmante, Ce portrait avec confianceDont seul tu possdes le cur; A mon souvenir emprunt,Toi qui la vois, pour ton bonheur, Flatteur peut-tre en apparence.Trois fois mre, et toujours amante; Mais loin , bien loin d'tre flatt.Toi qui, regardant en piti C'est la plus touchante Beaut,Et l'ambition et l'envie. Tout--la-fois sensible et sage;

    Sais dans les soins de l'amiti Elle a les traits de la bont.Trouver les plaisirs de la vie; Un doux sourire, un doux langage.Cher M " *, tu dois saisir La raison, l'esprit, la gaiet.L'occasion qui se prsente; Les talents, voil son partage;

    Oui, tu dois remplir mon attente; Et l'hymen dont le noeud l'engageSais-tu refuser un plaisir? Fait toute sa flicit.

    coute, je voudrois offrir Elle a de plus en apanagePar tes mains ce petit volume Des Grces la lgret. la personne dont ma plume Leur aimable navet.Va te griffonner le portrait. Et leur innocent badinage.Ce ne sera qu'un simple trait, Qui la voit en est enchant;Indice de la ressemblance, Qui la connot l'est davantage:Et tant bien que mal arrt; Un air noble, exempt de fiert,Mais, malgr son insuffisance, Et modeste avec dignit.Tu l'y reconnotras, je pense. Sait imposer sur son passageSans la moindre difficult. Ce respect, ce discret hommage,Comme sur ton habilet. Ce tribut du cur agit.Je dois compter sur ta prudence; Que commandoit, dans un autre ge.N'offre qu'aux yeux de l'indulgence L'aspect d'une divinit.

    ^^^^ P. D. ^^^^

    No. 216

  • LE SEPT ET DEMI

    BALLADE LA LUNE

    SUITE.

    Et toujours rajeunie. Dans sa douleur amre.Tu seras du passant Quand au gendre bni

    Bnie, La mrePleine lune ou croissant. Livre la clef du nid.T'aimera le vieux ptre

    ,

    Le pied dans sa pantoufle.Seul, tandis qu' ton front Voil l'poux tout prt

    D'albtre Qui souffleSes dogues aboieront. Le bougeoir indiscret.T'aimera le pilote Au pudique hymneDans son grand btiment. La vierge qui se croit

    Quiflotte, Mene

    ,

    Sous le clairfirmament ! Grelotte en son Ut froid.Et la fillette preste Mais monsieur tout enflammeQui passe le buisson

    ,

    Commence rudoyerPied leste

    ,

    MadameEn chantant sa chanson. Qui commence crier.Comme un ours la chane. Ouf! dit-il, je travaille.Toujours sous tes yeux bleus Ma bonne, et ne fais rien

    Se trane Qui vaille;L'Ocan montueux. Tu ne te tiens pas bien. "

    Et qu'il vente ou qu'il neige Et vite il se dpche.Moi-mme , chaque soir

    ,

    Mais quel dmon cachQue fais-je

    ,

    L'empcheVenant ici m'asseoir? De commettre un pch?Je viens voir la brune. Ah ! dit-il, prenons garde!Sur le clocher jauni

    ,

    Quel tmoin curieuxLa lune Regarde

    Comme un point sur un i. Avec ces deux grands yeux ?Peut-tre quand dchante Et c'est, dans la nuit brmieQuelque pauvre mari. Sur son clocher jauni

    ,

    Mchante

    ,

    La luneDe loin tu lui souris. Comme un point sur un i.

    No. 217

  • LE HUIT,un peu foiljle et resserr, particulirement destine la posie, dans l'in-iS.

    UN AMIQUI m' A VOIT ADRESS LE MANUSCRIT d'uN AUTEUR

    DE QUELQUES POSIES EROTIQUES.

    Tu me parois bien empress Confidente de son malheur.De savoir ce que j'ai pens O va-t-il? Faut-il te le dire?D'un manuscrit que sans malice Qui peut l'ignorer aujourd'hui?Tu m'auras peut-tre adress: Sur un roc dsert il a fui.Qu'ainsi le ciel te soit propice! L, dans sa sauvage retraite.A te parler sans artifice, La nuit, d'une voix indiscrteL'auteur me semble encor novice; Il chante aux chos rveillsSon recueil m'a paru jjlac. Des vers constamment publis

    ,

    Ce feu divin qui te consume, Ou dont chacun a la recette.Qui l)rle tout ce qu'il atteint, Et que n'avoit point oublisIci dort, lan{!fuit, et s'teint, L'cho qui toujours les rpte.Sans qu'un vers heureux le rallume. Il chante quand le jour a lui;J'y vois , comme dans maint volume, Il chante quand le jour expire:Un amant qui toujours se plaint. Ses vers, empreints de son ennui

    ,

    Qui par degr jusqu'au dlire Sont attrists de son martyre;

    Veut s'abreuver de sa douleur. Et je te plaindrois plus que lui,Puis s'loigne en touchant sa lyre, Si tu t'obstinois les lire.

    .^^^ P. D. .^^^

    No. 252

  • LE HUIT.

    J DE JEUNES IRLANDOISES

    QVJ M'JVOIENT DEMJND QUELQUES VERS.

    S'il m'est doux de vous obir, Une douceur enchanteresse.Je l'avouerai, c'est un plaisir Un bon cur, un bon jugement

    ,

    Qui dans cet instant m'embarrasse. Et les vertus et la sagesse;Aisment un autre en ma place D'oii natrait mon tonnement?Pour son dbut vous aurait dit : Vous tenez tout de votre mre;Quand Jane fait une demande, Vous n'avez fait que l'imiter;Ou lorsque Maria commande. Et vous avez su profiterC'est aux Grces qu'on obit. Des sages conseils d'un bon pre:Non pas moi, ne vous en dplaise; Voil, je crois, tout le mystre;Vous riez souvent un peu trop Est-ce un sujet de vanit?Des compliments la franaise. Je veux tre encor plus sincre

    ,

    Eh bien ! soyez fort votre aise

    ,

    Blmant avec rigiditVous n'en entendrez pas un mot. Votre excessive dfiance.Et pour vous tenir ma promesse

    ,

    Ou votre amour-propre, irritSi, dans la fleur de la jeunesse

    ,

    De trouver quelque rsistance :Vous alliez l'enjouement Nous nousy connaissons en France.I^e don exquis du sentiment

    ,

    Comment? vous vaudriez, je crois.

    ^^^^ p. D. ^^^^

    No. 253

  • LE HUIT ET DEMI,jaiticulirement destin la posie, dans l'in- 1 2.

    BOUQUET MISS JANE* S.LE JOUR DE SA FETE.

    Ce bouquet, dans son ordonnance, De l'oranger la mme tigeCache un sens que je crois saisir : Vous offre la fleur et le fruit :

    Jane, sous votre bon plaisir, De sagesse jeune prodige.J'en donnerai l'intelligence. Vous offrez le mme produit.

    Le symbole de la candeur, La pense est ce qu'on dsireLe lis, toujours cher la France, Obtenir quelquefois de vous :Sans tache, ainsi que l'innocence. En tout temps, j'oserai le dire,Jane, est moins pur que votre cur. Pour Jane elle fleurit chez nous.

    La sensitive intressante Si Flore eiit eu dans son empireS'observe, et fuit tous les hasards; Un sujet vraiment prcieux

    ,

    Ainsi se peint dans vos regards Doux symbole, interprte heureuxLa sensibilit prudente. Des sentiments que Jane inspire,

    Cette fleur seroit sous vos yeux

    ,

    Exhalant la plus douce odeur. Et vous daigneriez lui sourire.Cette rose, frache et vermeille. Corrigez le sort envieux;Est l'emblme de la pudeur. Rparez pour nous ce dommage;Dont le fard vous sied merveille. Accordez le mme avantage

    A ces illets ambitieux.L'immortelle, au grave maintien

    ,

    Et recevez en chacun d'euxIndique la persvrance; Nos respects, nos vux, notre hommage.Vous l'avez, Jane, et ds l'enfanceVous persvrez dans le bien. ' Jane se prononce Djne.

    ^^^^ P D

    -

  • LE HUIT ET DEMI.

    UNE FLEUR

    Que me veux-tu, chreJleurette

    ,

    S'il en est ainsi, parle bas.

    Aimable et charmant souvenir? Mystrieuse messagre;Demi-morte et demi-coquette

    ,

    S'il n'en est rien, ne rponds pas;Jusqu' moi qui te fait venir? Dors sur mon cur frache et lgre.

    Sous ce cachet enveloppe

    ,

    Je connais trop bien cette main.Tu viens dfaire un long chemin. Pleine de grce et de caprice

    ,

    Qu'as-tu vu? que t'a dit la main Qui d'un brin defil souple etfinQui sur le buisson t'a coupe ? A nou ton ple calice.

    N'es-tu qu'une herbe dessche Cette main-l, petite fleur

    ,

    Qui vient achever de m.ourir? Ni Phidias ni PraxitleOu ton sein, prt refleurir. N'en auraient pu trouver la soeurRenferme-t-il une pense? Qu'en prenant Vnus pour modle.

    Tafleur , hlas! a la blancheur Elle est blanche, elle est douce et belle.De la dsolante innocence; Franche , dit-on, et plus encor

    ;

    Mais de la craintive esprance A qui saurait s'emparer d'elleTa feuille porte la couleur. Elle peut ouvrir un trsor.

    As-tu pour moi quelque message ? Mais elle est sage, elle est svre;Tu peux parler

    ,

    je suis discret. Quelque mal pourrait m'arriver.Ta verdure est-elle un secret? Fleurette , craignons sa colre.

    Ton parfum est-il un langage? Ne dis rien , laisse-moi rver.

  • LE NEUF.

    MISS MARIA S.Elle est triste, la sur des Grces;Ses souvenirs et ses regretsDans l'ensemble heureux de ses traitsDu chagrin laissent voir les traces.Brillant d'un moindre clat, ses yeuxSouvent se remplissent de larmes.Amour, Hymen, aimables dieux.Conservez pour vous tant de charmes.Venez sur-tout, moments heureuxQui, la rendant sa contre.Auprs d'une mre adoreDevez voir combls tous ses vux.Htez-vous, moments douloureuxQui devez nous sparer d'elle.Oui, l'amiti, tendre et fidle.Par un sentiment gnreux.Quand il le faut, se sacrifie.Ainsi pour vous elle s'oublie,Et croit prouver sa puret.L'intrt de votre santDoit l'emporter sur toutes choses.Il est temps que les jeux, les ris.Sur ce teint trop charg de lisReviennent effeuiller des roses.

    P. D.

    No. 3i4

  • LE NEUF.

    LE RHIN ALLEMANDPAR BECKER

    TRADUCTION FRANAISE

    Ils ne l'auront pas, le libre Rhin allemand,quoiqu'ils le demandent dans leurs cris commedes corbeaux avides;

    Aussi longtemps qu'il roulera paisible, por-tant sa robe verte; aussi longtemps qu'uneramefrappera ses flots.

    Il ne l'auront pas, le libre Rhin allemand,aussi longtemps que les curs s'abreuveront deson vin defeu;

    Aussi longtemps que les rocs s'lveront aumilieu de son courant; aussi longtemps queles hautes cathdrales se reflteront dans sonmiroir.

    Ils ne l'auront pas, le libre Rhin allemand,aussi longtemps que de hardis jeunes gensferont la cour auxjeunesfilles lances.

    Ils ne l'auront pas, le libre Rhin allemand,jusqu' ce que les ossements du dernier hommesoient ensevelis dans ses vagues.

    No. 3i5

  • LE NEUF ET DEMI.

    A UNE DAMEqui m'avoit demand d'auty-es paroles sw un air

    qui lui plaisait.

    Bonheur d'aimer, seul tu remplis mon ame;Un tendre poux a combl tous mes vux:Heureuse mre, et plus heureuse femme.De mon hymen des fleurs forment les nuds.

    Plaisir d'aimer sduit le cur volagePar cet attrait qu'offre la nouveaut;Bonheur d'aimer est un plus doux partage;Il est le prix de la fidlit.

    Pur sentiment, tu repousses l'envie;

    Contre un revers seul tu sais nous armer.

    Oui, c'est par toi que je prise la vie;Que sont des jours sans le bonheur d'aimer?

    P. D

    No. 384

  • LE NEUF ET DEMI.

    LE RHIN ALLEMAND

    RPONSE LA CHANSON DE BECKER

    Nous L^avons eu, votre Rhin allemand.Il a tenu dans notre verre,Un couplet qu'on s'en va chantantEfface-t-il la trace altire

    Du pied de nos chevaux marqu dans votre sang ?

    Nous l'avons eu, votre Rhin allemand.Son sein porte une plaie ouverte.Dujour o Cond triomphantA dchir sa robe verte.

    O le pre a pass, passera bien l'enfant.

    Nous l'avons eu, votre Rhin allemand.Quefaisaient vos vertus germaines

    ,

    Quand notre Csar tout-puissantDe son ombre couvrait vos plaines?

    O donc est-il tomb, ce dernier ossement?

    No. 385

  • LE DIX.

    A TOI.

    Charmant modle de douceur,Aimable, vertueuse fille.Et comme fdle, et comme sur,

    Les dlices de ta famille;

    O toi qui de tes premiers ansConserves la candeur, la paix et Tinnocence,Qu'il m'est doux de fter ton vingtime printemps.Et le jour fortun marqu par ta naissance!D'une main qui t'est chre accepte ce bouquet:

    Une mme fleur le complte;C'est la modeste violette.

    Aujourd'hui seule admise parer le banquet.Je me tairai sur cet emblme;

    Vois comme tes cts triomphe la raison;

    Je saurai m'abstenir, par gard pour toi-mme,De t'assurer l'honneur de la comparaison.D'un simple aveu du moins souffre que je m'honore:En toi je n'ai plus rien, non, rien dsirer.

    Mais pour toi je dsire encore;Mes vux s'accompliront; laisse-moi l'esprer.Je jouis, me dis-tu, d'un bonheur si facile!Pour moi dans aucun temps il ne fut tranger,

    Au sein du paternel asile;Contre un sort incertain je crains de le changer. Eh! pourrois-tu moins plaire en toute autre famille!Crois-moi

    ,

    pour mieux remplir tous les vides du cur.Pour bien fixer enfin l'poque du bonheur,Il faut pouvoir bnir et son fils et sa fille.

    p. D.

    No. 378

  • LE DIX.

    ADIEU

    Adieu, je crois qu'en cette vieJe ne te reverrai jamais.

    Dieu passe, il Rappelle et m'oublie;En te perdant, je sens que je t'aimais.

    Pas de pleurs, pas de plainte vaine.

    Je sais respecter l'avenir.

    Vienne la voile qui t'emmne.En souriant je la verrai partir.

    Tu t'en vas pleine d'esprance.

    Avec orgueil tu reviendras;

    Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,Tu ne les reconnatras pas.

    Adieu! tu vas faire un beau rve.Et fenivrer d'un plaisir dangereux ;Sur ton chemin l'toile qui se lveLongtemps encore blouira tes yeux.

    Un jour tu sentiras peut-treLe prix d'un cur qui nous comprend,

    Le bien qu'on trouve le connatre.Et ce qu'on souffre en le perdant.

    No. 379

  • LE DIX ET DEMI.

    M. LACAPELLE,A l'occasion de son mariage avec ma cousine

    VIRGINIE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE

    Loyal et vaillant chevalier,Vous qu'une juste prfrenceA constitu ThritierD'un auteur cher au monde entier,Et plus cher encore la France

    ,

    Pour un bien de plus d'importanceQu'immeuble, espces, mobilier,Recevez dans votre partageSon plus cher, son plus bel ouvrage.Rare et prcieux manuscrit.Autographe, sans contredit.O sont empreints chaque pageSon cur, son ame, son esprit.Et de ses traits la vive image.Qu'il soit votre libre usage.Comme il est votre profit.C'est sa compagne chrieQu'il a confi ce trsor;

    No. 376

  • LE DIX ET DEMI.

    A M. LACAPELLE,A L'OCCASION DE SON MARIAGE AVEC MA COUSINE

    VIRGINIE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.

    SUITE.

    Elle a su Penrichir encor;

    Sa tche est dignement remplie;Et, par un gnreux effort,Son cur au vtre le confie.Pour le bonheur de Virginie,Objet de ses plus tendres soins,Quoi qu'elle ait fait, je le parie.Vous ne vous proposez pas moins.

    Mais pouvoit-elle davantage

    ,

    Quand, pour mieux mriter l'hommageQue nous devons lui rendre tous.Elle a couronn son ouvragePar le choix qu'elle a fait de vous?

    Oui, prs d'une fille si chre.

    En qui tout doit intresser.L'honneur mme va remplacerCelle qui remplaoit sa mre.

    ^^ p. D. ^^

    No. 377

  • LE ONZE,un peu foible et resserr,

    particulirement destin la posie, dans l'in-S".

    MON REVE.

    Que d'autres Plutus fassent des sacrifices;Les seuls trsors des champs ont pour moi des dlices.J'habite pour jamais ce sjour enchantD'avance par mes vux si long-temps habit,

    O l'art, se conformant aux gots de la nature,Par-tout semble avec elle errer l'aventure.

    Il finit sous ses yeux tous ces riches tableaux

    Qu'offrent les bois, les monts, les vallons et les eaux:Ici sont rapprochs les plus beaux points de vue;

    L mon il tonn se perd dans l'tendue.De ces coteaux riants Bacchus consacrsSouvent avec plaisir je descends dans les prs

    O des filles d'Io sans doute les plus bellesPour moi d'un doux nectar vont gonfler leurs mamelles.L viennent foltrer mes ptulants chevreaux

    ;

    L quelques beaux poulains, dans peu coursiers rivaux.Par de frquents dfis provoquant leur vitesse.

    Signalent mes yeux leur grce et leur souplesse :

    L parfois je surprends au col de mes brebisL'indice du drap fin dont j'attends des habits.Tandis qu'autour de moi la famille blanteEt prospre et bondit sur l'herbe florissante,

    No. 432

  • LE ONZE.

    LES DEUX PETITS CHATS,FABLE.

    LISE ET CAROLINE.

    Deux jolis petits chats, d'un ge diffrent,L'un encor trs petit, et l'autre un peu plus grand.

    Tantt innocemment s'enlaoient de leurs pattes.Tantt, leurs bats donnant un libre cours,S'attaquoient , se fuyoient , s'attendoient aux dtours.Dployant dans leurs jeux leurs grces dlicates.Et faisant, comme on dit, la patte de velours,

    Assez souvent, mais pas toujours.J'ai dit deux chats, ctoient deux chattes;

    Les chattes quelquefois font aussi de leurs tours.

    Souvent la plus petite, ou, si l'on veut, l'espigle,

    S'chappoit par sauts et par bonds,

    Suivoit son caprice pour rgle.

    Et, dans ses lans vagabonds

    ,

    Heurtoit fort rudement sa sur, qui, plus paisible.

    Et plus grande, dj s'occupoit d'autres soins,Jouoit parfois encor, mais jouoit beaucoup moins.Le repos pour l'espigle toit chose impossible;

    Ce seul mot l'impatientoit.

    Je veux jouer! lui disoit-elle.

    No. 433

  • LE ONZE ET DEMI.

    PITRE M. LE COMTE D**.

    En foule aux portes du trpasEntranant tout ce qui respire,L'effort d'un invisible bras

    Sans choix prcipite nos pas

    ,

    Et sans piti nous plonge , hlas !

    Au fond du tnbreux empire.Dj de ses plus rudes coupsLe Sort, dans sa foreur jalouse.En terrassant ta tendre pouse

    ,

    T'a frapp, trop sensible poux.Mais, ta fin fot-elle prochaine,Ton sort au sien fot-il li

    ,

    De tous ceux qu'en sa douce chaneSur ton cur retient l'amiti.

    Peut-tre avant toi la moiti

    Aura vu le sombre domaine.Tel est le destin des mortels.

    No. 426

  • LE ONZE ET DEMI.

    Eh ! pourquoi dfier l'orage?Arm du plus ferme courage,Tu voulus, au pied des autels,Trompant ton douloureux veuvage,Accompagner de froids dbris.Pour toi sacrs, de toi chris;Et, rouvrant encor ta blessure.

    Tu vins, suffoqu de sanglots,Jusqu'au lieu de la spulture.

    Mouiller des pleurs de la natureLe champs strile du repos,Son ombre alarme en m.urmure.Cen est trop; ton sublime effort.D'un amour constant noble gage.

    Jusqu'en la coupe de la mort,

    De la mort a bu le breuvage.Rends enfin le calme tes sens;Cde aux vux, entends les accentsDe la douce voix qui t'implore:Oui, par la voix de tes enfantsC'est elle qui te parle encore.

    Dans l'ensemble heureux de leurs traits

    No. 427

  • LE DOUZE.

    VERSA Coccasion du portrait de M. Brassin,

    {Ppiniriste Bruyre- le-Chtel) peintpar madame Villers.

    C'est bien lui; la toile est parlante;

    C'est Brassin, cet homme excellent,Lui, dont l'art, le soin vigilant.

    Lui, dont la culture savante.Que Vilmorin admire et vante.Sait, comme par enchantement.

    Forcer la terre obissante

    A nourrir sans mnagementLe rare dveloppementDe ces vgtaux qu'elle enfante.Et l'arbre, et l'arbuste, et la plante.

    Et cette rcolte abondanteDe fruits, tous beaux galementDans leur espce diffrente.

    No. 458

  • LE DOUZE.

    D'un got fin surpassant Vattente,Des regards doux tonnement.

    C'est lui, dont le dlassementEst un acte de bienfaisance.Qui, pour secourir l'indigence,Jour et nuit sans retardementJ^a porter au lit de souffranceQuelque utile mdicament:Mortel bien digne assurmentDe trouver pour sa rcompenseCette douce reconnoissance

    ,

    Don du Ciel, noble sentiment.Seul trsor, dans son dnuement.Que le pauvre ait en sa puissance,Et qu'il prodigue rarement.

    Nous l'avons vu plein d'nergie,D'un bras actif et vigoureux

    ,

    Deux fois ravir a l'incendieL'humble asile du malheureux.Et, bravant la flamme en furie.

    No. 459

  • LE TREIZE.

    EPITHALAME,A l'occasion du mariage

    DE MA NIECE EUGNIE DIDOTAVEC M. ALEXANDRE CHALLAYE.

    Nouvel poux , belle Eugnie

    ,

    De vos parents la main chrie,Qui dj vous a fait cueillirLes fleurs du printemps de la vie,A son banquet digne d'envieS'empresse de vous runir.

    L se rencontrent quelques sages,En petit nombre , comme ailleurs

    ,

    Qui , sans dfier les orages

    ,

    De loin contemplent les naufrages,

    Et du port gotent les douceurs.Le cur mu, l'ame attendrie.

    Dj les auteurs de vos jours,

    No. 468

  • LE TREIZE.

    Conjurant la mlancolie,La djiance et ses dtours,La froideur, et la jalousie,En ont confi l'heureux coursA l'Hymen sensible, aux Amours,A la raison, la folie:Heureux qui sait rgler toujoursLeur accord, leur douce harmonie!

    L, des dieux respirant la vie,UHymen, par sa fcondit,L'Hymen, que mon cur difie.Entretient, augmente, et varie

    L'amour, l'espoir, et la gaiet;

    La douce paix, la libert,Y prsident de compagnie.Versant, offrant de tout ct

    Et le nectar et l'ambrosie.

    Comme, aprs un beau jour d't,La nuit, plus calme et non moins belle.

    No. 469

  • LE QUINZE.

    Cette pitre se trouve en tte de mon dition in-folio des uvres deBoileau, en deux volumes, tire seulement i25 exemplaires, dontSa Majest a daign agrer la ddicace.

    AU ROI.

    SIRE,

    D'un monarque guerrier, l'un de tes fiers aeux,Despraux a chant le courage indomptable,La marche menaante et le choc redoutable.Les assauts, les combats, et les faits merveilleux.

    Louis, applaudis-toi d'un plus heureux partage.Plus beau, plus fortun, toujours cher la paix.Ton rgne ami des lois doit briller d'ge en ge;Tous nos droits affermis signalent tes bienfaits.

    Le ciel t'a confi les destins de la France:Qu'il exauce nos vux, qu'il veille sur tes jours!De ta carrire auguste exempte de souffranceQue sa bont pour nous prolonge l'heureux cours

    No. 484

  • LE QUINZE.

    TRISTESSE

    J'ai perdu ma force et ma vie,

    Et mes amis et ma gatP

    J'ai perdu jusqu' la fiertQui faisait croire mon gnie.

    Quandfai connu la Vrit,J'ai cru que c'tait une amie;

    Quand je l'ai comprise et sentie.J'en tais dj dgot.

    Et pourtant elle est ternelle.

    Et ceux qui se sont passs d'elle

    Ici-bas ont tout ignor.

    Dieu parle, il faut qu'on lui rponde.

    Le seul bien qui me reste au mo?ide

    Est d'avoir quelquefois pleur.

    No. 485

  • LE DIX-HUIT.

    Cette ptre se trouve en tte de mon dition in-folio de la Henriade, tireseulement i25 exemplaires, dont S. A, R. Monsieur a daign agrer laddicace.

    S. A. R. MONSIEUR.

    Frre et fils de nos rois, dont les fils aujourd'huiDu trne et de l'tat sont l'espoir et l'appui

    ,

    Entour de l'clat de ton nom tutlaire,J'offre avec quelque orgueil cet uvre de Voltaire,

    Ce pome immortel qui du meilleur des roisA l'amour des Franais ternise les droits.Pour ce hros vaillant, humain, et magnanime.Du monde entier Voltaire a captiv l'estime;Et par-tout on bnit un roi si gnreux.Qui vcut pour son peuple, et sut le rendre heureux.C'est ainsi que Henri, digne d'un tel hommage.Voyait par-tout les curs voler sur son passage...

    D'un spectacle si doux toi-mme as pu jouir;La France sur tes pas s'empressa d'accourir;

    No. 494

  • LE DIX-HUIT.

    SUITE.

    Le peuple des cits, le peuple des campagnes,

    Uhabitant des chteaux, le ptre des montagnes,De citoyens mus des flots respectueux.Femmes, vieillards, enfants, t'entouraient de leurs vux.

    Devant toi s'inclina cette famille immense.

    Que l'aspect d'un Bourbon remplissait d'esprance.Tu dcouvris ce front empreint de majest;Chacun y lut. Valeur, amour, et loyaut.Ton airfranc, noble et doux, cette grce touchante

    Qui dispose, prvient, sduit, attire, enchante.Pntrait dans les curs ouverts de toutes parts.

    Et la publique joie enivrait tes regards.

    Mais toi, de cet accueil, aufond d'un cur sincre,Tu reportais l'honneur ton auguste frre

    ,

    Ce roi clment et sage, et toujours plus chri.Qui pour tous ses sujets a le cur de Henri.

    p. D.

    No. 495

  • LE VINGT ET UN.

    Couplets chants par une des lves

    DE MADAME HMART,DONT LE PENSIONNAT EST ETABLI RUE DE LA PEPINIERE.

    Un beau modle est sous nos yeux;C'est Minerve, c'est la prudence:

    Qu il seroit pour nous glorieuxD'en bien prendre la ressemblance!

    Saisissons cet ensemble lieureux,

    Et ces dtails remplis de grce:

    Le succs, quoique un peu douteux,Peut favoriser notre audace.

    Oui, Madame, la VritRendons cet hommage sincre.Nous trouvons en vous la bontEt les tendres soins d'une mre.

    No. 5io

  • LE FINGT ET UN.

    Couplets chants par une des lves

    DE MADAME HMART,DONT LE PENSIONNAT EST TABLI RUE DE LA PPINIRE.

    SUITE.

    En vous nous sentons le pouvoirDe la raison, de la sagesse;L'esprit, les talents, le savoir,

    Font les droits de notre matresse,

    A nos leons comme nos jeuxVous sennblez toujours vous complaire;Pour nous, dun travail pineuxNous aimons bien nous distraire:

    L'esprit cherche se divertir;

    Mais le cur a plus de constance;Les ntres sauront vous chrir

    Sans prendre un seuljour de vacance.p. D.

    No. Su

  • LETTRES DE DEUX POINTS.

  • Corps Cicero

    FONDERIE TYPOGRAPHIQUE DE J. B. DARMOISE,RUE NOTRE-DAME-DES-CHAMPS, PARIS

    Corps Saint-Auffustin

    GILL FILS, FONDEURS 1 PARIS, RUE JEANDE BAUYAIS DIVISION DU PANTHON

    Corps Treize

    PETIBON, LVE DE FIRMIN DIDOT,FONDEUR PARIS, RUE DE LA BOURBE

    Corps Quatorze

    J. PINARD, IMPRIMEUR DU ROI, RUED ANJOU-DAUPHINE, PARIS

    Corps Seize

    AUBERT FRRES, FONDEURS PARIS, RUE SAINT JACQUES

    Corps Dix-Huit

    FONDERIE DE FIRMIN DIDOT,RUE JACOR 1 PARIS

    Nos. 933, 934, 935, 936, 937, 938

  • Corps Vingt

    A. PINARD, FONDEUR,RUE DE LA HARPE, PARIS

    Corps Vingt-Deux

    CLAUDE LAMESLE,FONDEUR 1 PARIS

    Corps Vingt-Quatre

    ADOLPHE RNTHOMPSON

    Corps Vingt-Huit

    JOSEPH GILL,FONDEUR

    Corps Trente-Deux

    NICOL. GANDONos. gSg, 940, 941, 942, q43

  • Corps Trente-Six

    LABOULAYECorps Quarante

    LESPINASSECorps Quarante-Quatre

    CROSNIERCorps Quarante-Ituit

    PASTEURCorps Soixante-Six

    BIESTANos. 944, 945, 946, 947, 948

  • GREC S.

  • ^l T7]v 7r[f/./Etav , (5[a7rE(ji.7rtov Ixe/eue

    TofXoui; Tot r auTvo'tofAaTayo'U-(71V TtTCOl l[J.(3^XtV TOTOV TOV /lAoV

    ,

    (d [J.V) TTEIVCVTE TOU aUToC (Bl)iOU(; /W-(7tV. 1 (S' (J'y) 1T0TE TTOpElJOtTO Xat 1z'kil(TZ0l

    [jle)Joiv t{/cr9'at , Tcpocr/.alwv tou OvOU

    l(77ro^J(aio).oj'TO, (I)i; cJ'rj^ov] oui; Ti[j..

    WffTE E/doyE l| WV xOlIdO OOEVa 'XpiVO)1J7I0 TT^Etovtov 7rt)i'/jv;vcov

    OTE ^xp^pdy. TX[J.y)piOV o TOUTOU /.OCttoc'e. Tcxp. [j.v Kpou (Joujou OVTOi; ovSliiryjEt TTpo; (3a

  • VKTTuiTtreiv TO xepa xat 7roi7]Ta(7-

    ^ai oTTKT&ev Tov 7TOT|/ov. v w o

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  • TrpcS'sv sw KvpM av^^l^siav. v^V] &s v pp.^ ovrwv ap' r)XtwOLViay^vii ^X5s IlpoxXri TeuB'pava apjMv, ysyovw ro Aa-paprou toO A>t&)vo, xal FXoO Tapt-w. oroi IXeyov ortROpop.sv TS'VTQxgv, 'Apialo ^ TTs^suyw sv tw (7TaS"pt.w st] p,ST TWVaXXwv ^apfSpwv 3"gv rT] TrpoTspaa pp.yivTO , xal Xsyoi on xod)-TYlv [JLsv T7]v rip.pav TTsptpLsvsiev v avTOu, el psXXotev v^xeiv, rTi&g aXXr) msvat cpaY] sttI 'Iwvia, S"sv7rgp yXS's. Tavra xoOaav-Te ol (TTpaTriyol xal o XXoi "EXXyjvs TnjvS'avp.svoi ^apswscpspov. Ksapyo s r^s eTrev. 'AXX' wcpsXe u-sv Kpo triv ttsIos TTSST-T7]XV, aTTayysAAsTS Apiaif) OTi Tipisi vtxwpLsv ts paat-

    Xa xal w pTS o^el Irt Tipv pt^sTai, xal si p.75 0|jlT 7XS"sts,87ropu6p.5a v sttI PauiXsa. 7TayyXX6p.5a ^s 'Apiaw , sv sv-S-os IX5y] , sic Tov 5povov tov jSactXstov xaS^isIv aTv twv ypp.^jr) vixwvTwv xal to py^^i^J scttL tout' sIttwv 7:oo"TsXXsi ToyysXou xal cv aTOl Xstpio'oov tov Axwva xal Msvwva tovsTTaXv xal yp aro Msvwv SfSoXsTO '^v yocp ^Xo xal ^svo'ApiaoJ. 01 p-sv wj^ovTO , KXsap^o Trepispisvs. to &s azpzev^a.TTOpi^STO (7T0V OTTW sSuvaTO SX TWV TTOf^'UyWV XOTTTOVTS TOBo xal vou* ^0X01? ' ypwvTO aixpov -rrpovTs aTio r^ cp-ktxyyo ov /] p.a^7] sysvsTO TOi Ts oicttoittoAoiovo'iv, 0Li'A]vay-

    xa^ov ol "EXXtivs sxfBXXsiv totj aTopLoXoOvTa Trap (3a

  • amixa yj^w. exdleaz ydp tl amov tg5v vzri-

    yf) ^viievoQ. v^ol 7} aTrszpi'vaTO KAedvwp

    i^o^ayo izv 77 Ta orAa TtapaSozy TLp^zvo 1

    TroTspa i xpaiv ^aakJQ ahet la orcka ri ta ftliOLy wpa. ei pv }^p xpaTGJV,Tt xal o la^zv sl^via; d Tcdaa ^oiikzzai AajSsiv, Izyizc 11 ozatzo Gz^aTiTaiQ, lv am^ zcLmcL ^apia^v-ia.1. Ttpo icoicL ^aXlyoc, %z^ BacriAe vr/avYjyzLTaL, ZTt KDpov rZTOV. Ti yap aTw(7Tiy 0(7Tic T^(; pjYj vTizozTai', voiiL^ei '/.al vii iavTOv dvat, yj^y h [J^iori tyjzavrov Jj^pci. xa zoia^m vtoc, ^iajSaTwv'/.eu TckfihoQ v.S"pw7rGi)y (p' i/pa ovy6.[xzyoQyayzy oaoy ova zl za^iy/oi v^y SvyaiG^ey TtoxTstyaL |JiT toutov QzTtoixTto ^A.^yj-yoLo znzy, 'O Rallye, yvy, gv pa,;^[/ivoSy aTiy ya^oy aklo zl [xri OTtla'/al pzzrj.OTtla azy ovy ^ovt oio[iz^a y '/o tvj pT-^y(j^riabai, itapaSoy^z a y lama '/al twvcr&)[aaTG()v G^zpri^riyai. ^rj ovy olov z \x6yaya^ rj^iy oyza \j[jXy TtapaSciiaziy, AAovy TOVTOL '/al tzpl t5v v^ziz^cy ya^oSy

    No. 607. (Corps 14)

  • GOTHIQUES.

  • ila tvtum movahU tt la iisxtmt^(^tvt.

    iWiex baiit affa et profite pjr eus aarentir et bfenbre,iTortune perberfe et contraire, pre} b'obir et beus enfibreCitte la mole et la Ubonnaire; tous les jors qu'il ont bibrc:t ricbefces, dar be cent amis aparena.le iianeta et be jjauteCces, SkoitvA compaiflnona, ou parena,

  • Btn ^voiiavt

    Kirrlat.

    nW qttr j'ag bien mattirrc n rit qur fag bien manireB'fftrr orguinoufrttr ; 3'rftrr orgMilloufrttr ;

    Sim affirrt rftrf fihr 5irn afBrrt a rftrr firrr^ruitr jpurrlrttp. glruiir pucrlrttr.

    Hirr matin jr mr Irbag Hn rbaprlrt Ig lnounagISroit la iournrr

    ,

    ^ait la brfprrr :(?tt un jarbinrt mtrag KJl Ir prift, faon grr l'en fag,

    UBeim la roufrr. ^ie m'a apprllrr :

    gr ruirag rftrr prrmirrr urillq our ma prireau clos fur l'ijrrfarttf

    ,

    ffrs'farile et bourrttr;

    iWaiB mon lioux amg g re Bn petit plus que n'affireCueillant la flourette. ouh m'eftes burette.

    tt bit que j'ag bien manireeftre orguilUmfette;

    ISien affiert eftre firelleune pucelette.

    lionlirait

    Jebiens, amg: trop longue eft ta bemeure;

  • Montitm.

    ^ont^, fotn et mlmtolie;

    Mt msn^'^om tonte maW(BonWvmt coxmm tait al^?Se \)om protwtS tm non fem;Maiton ama nv i^om maiftrt^;mut^^^om^en^ al\e\, alUt^

    Soucg, foin et tmlancolt^.

    St iamai^ plm toit^ vetouvnet^\)et(im \)oitte compagnie^

    Be prie "Bien u'tl \)om mav^ie^(Bt ie foitr tiiie i^om ve\)ietitive\tm\et''i)on^en^ aliet^ allet^

    Souce, ijcim et mlancolie.

    No. 1371. (Corps 12)

  • (tt tmtr ne fon^r iju' tios ^nvmm:Wi0n& tiw mott unique amour;3lour ti mit ponv hom \t fon^m:^i hom m'amr5 hotvt tour,3l'urag tout tt que jie bffim

    ^t h0m ovt ttptvt ti rourottur;JHou finttvt amour hom lee tionne:^ qui ))ut0^e mitm lt0 homier?Moyi tro|i fftnvtnx om hoivt tm^irt,^t erotrag iouitmtent vi^ntr^i foittensi tt que jie irfire.

    No. 1372. (Corps 20)

  • tin bruit fortnoable

    Win bolt eflropableOtottba l'ttnber^*

    la ittn tremblanteumii 0e terrent;'onDe turbulenteJij^u^t 0e fureur;

    la lune fan^lautetteeule 0'l^orreur>

    No. 1373. (Corps 32)

  • GOTHIQUE ORNEE.

  • ECRITURE.

  • ^y

    z

    (^

    X ^Q^^^^

    &.

    GT

    Anglaise. No. 722

  • EGYPTIENNES.

  • EGYPTIENNES.

    Coi'ps Six

    POUR CONSACRER LA MMOIRE DES FAITS,ON EMPRUNTA D'ABORD LES TRAITS DE LA NATURE.HIROGLYPHES OBSCURS, SIGNES TROP IMPARFAITS,

    CDEZ LA PLACE L'CRITURE.

    Corps Six

    C'EST DE DIEU QUE NOUS VIENT CET ART INGNIEUXDE PEINDRE LA PAROLE ET DE PARLER AUX YEUX,ET PAR DES TRAITS DIVERS DE FIGURES TRACES,

    DONNER DE LA COULEUR ET DU CORPS AUX PENSES.

    Corps Sept

    SOUTIEN DU TEMPLE DE MMOIRENOUS TRANSMETTONS LES FAITS LA POSTRIT,

    LES ARTS, LES SCIENCES, L'HISTOIRENOUS DOIVENT L'IMMORTALIT.

    Nos. iiSg, 1157, 1140.

  • FANTAISIES.

  • Azures Blanches Corps Dix-Huit

    Azures Blanches Corps Vingt-Quatre

    Ornes Corps Trente-Deux

    Ornes Corps Trente-Six

    1 1

    Ornes Corps Cinquante-Deux

    ^1 ^sl

    Ornes Corps Soixante-Six

    Fantaisie, Nos. 1358, i36o, 1291, 1292, lagS, 1294.

  • FLEURONS ET VIGNETTES.

  • No. Corps

    1455 @@!i)#@@@@#6)#@#)#@)@#@@#@@@@@#i)# 6

    1462/63

    '484

    i5i7/iS \^!^^^^^^i^^^ ^^^^ ^^^^ ^^^^t^^^^^^ 6

    i53i #()()()()###()## # ()()()##()#()#()# 81578

    1691 ^^^^SiS^r;^'ggg^^yS^^PS?'^RPi*^g^^g!^^^^^

    Jfc^B^g^JJ

    P*^^*)*^ 'O

    1597

    1618

    i636

    i665

    1666

  • No.

    '''79

    Corps

    Njtv' ^^ %3ty N3tr %3t^ N3t^ ^*r Njt/ %^y xji/ \Jf^ ~gt^ N3t^

    '7^-> WWWWWWWWWWW^^ '"

    1740

    1 83 1/32

    iiJEliiiil

  • Corps

    _^.!.'1

  • No.

    2489

    .or|i!

    1899 W^^^mM^mM^mM&W^m '^

    1900

    1905/06

    1912

    ]^sll 1^^ ^^^

    1914/15

    2492mlmr. m WMF.m

    24

  • No. Corps

    28

    igSi/Sa

    1959 k

    3o

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    1974/75 32

  • No.

    "978/79

    Corps

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  • SMITHSONIAN INSTITUTION LISRARIES

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