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A LA UNE Dès 2020, tous les bâtiments neufs devront être à énergie positive (BEPOS). En Franche-Comté, la Région ambitionne de rénover 15 000 logements par an, niveau BBC, comme préconisé dans son Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE). Tant pour le neuf que la rénovation, il est de notre mission, dès aujourd’hui, d’anticiper ces bouleversements dans l’acte de bâtir et de rénover. Telle est la quadruple mission de la Maison des énergies qui constituera : - un exemple emblématique du bâtiment de demain, tant par les systèmes constructifs employés que pour bilan énergétique, - un espace de démonstration et de formation pour tous les acteurs du bâtiment, - un lieu de réexion autour de la rénovation, du confort et de la qualité de vie pour les usagers, - un ancrage pour l’équipe du Pôle, avec l'objectif de rayonner sur toute la Franche-Comté. Martine PEQUIGNOT Présidente du Pôle énergie Franche-Comté La Maison des énergies est une nouvelle brique que nous posons en faveur de la rénovation énergétique, de la qualité environnementale et des énergies renouvelables pour l’habitat. La Région Franche-Comté a très tôt voulu préparer les professionnels du bâtiment an de doter notre territoire des compétences nécessaires au lancement du grand chantier de la rénovation. C’est la mission du Pôle énergie qui disposera ainsi de cette vitrine régionale pour faciliter la diffusion des savoirs, assurer la mise en réseau et favoriser l’innovation dans la lière. En 2013, le Conseil Régional initiera un Plan régional énergie-bâtiment qui permettra une rénovation d’ampleur des logements en Franche-Comté. Parce que nos entreprises y seront préparées, je ne doute pas qu’elles sauront être au rendez-vous de l’excellence et de l’innovation. Marie-Guite DUFAY Présidente de la Région Franche-Comté « Engager la transition énergétique », telle était le thème de la première "conférence environnementale" annuelle qui s’est tenue les 14 et 15 septembre derniers et qui débouchera, dès 2013, sur l’élaboration d’une loi de programmation du même nom. Tel est le sens donné par la Région Franche-Comté, le Conseil général de la Haute-Saône et la Ville d’Héricourt qui, avec le chantier de la Maison des énergies, proposent au travers de vingt lots, vingt challenges pour des entreprises régionales ou extrarégionales en matière d’efcacité énergétique et de qualité environnementale du bâti. Ce rappel nous est donné en éclairage par notre "grand témoin" – Mme le Gall – Directrice générale du Centre Scientique et Technique du bâtiment (CSTB). Le chantier a démarré en mai 2012. Sa conception a nécessité plusieurs mois de concertation en réponse à un cahier des charges strict, qui nous est détaillée par M. Rozier - Ixo Architecture, maître d'œuvre du programme (cf. Le point de vue de l’architecte). Sur ce chantier emblématique, tout au long de la « phase travaux » et jusqu’à la réception, chacune des entreprises, titulaire d’un lot est cosignataire d’une charte répondant au référentiel Haute Qualité Environnementale (HQE). Cette démarche d’exemplarité nous est précisée par M. Castillon – SOCOTEC (cf. La certication HQE et le BBC en sept questions). Pour l’atteinte des performances énergétiques, le cabinet Gest’H2 a du s’investir de manière particulière et volontaire, allant jusqu’à demander une certication dérogatoire (Titre V). Ces travaux d’études et de conception nous sont exposés en retours d’expériences par MM. Ballot & Bride. La mise en œuvre de toutes les techniques novatrices ou alternatives à des problématiques techniques particulières vous seront présentées dans une succession de numéros hors-séries de POL’en, qui au travers ses pages, suivra la totalité des travaux et vous invitera à nous rejoindre sur des visites de chantier thématiques (cf. Agenda). Vous pourrez également, au travers du "Point de vue des entreprises" ou de la "Fiche technique" de ces hors-séries, apprécier les innovations technologiques ou techniques employées (tour tri fonction, colonnes ballastées pour ce numéro). La n des travaux est programmée à l’automne 2013 et la pose de la première « brique » – objet de ce numéro spécial aura lieu 22 octobre 2012. "Transition énergétique", la Maison des énergies démarre le chantier... t f SPÉCIAL MAISON DES ÉNERGIES www.pole-energie-franche-comte.fr www.pole-energie-franche-comte.fr HORS SÉRIE N°1 CONFORT . QUALITÉ . EFFICACITÉ Cré r dit dit ph ph ph ph photo oto oto oto : : : : : XO X IX IX A Archi chitec tectur ture e

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A LA UNE

Dès 2020, tous les bâtiments neufs devront être à énergie positive (BEPOS). En Franche-Comté, la Région ambitionne de rénover 15 000 logements par an, niveau BBC, comme préconisé dans son Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE).Tant pour le neuf que la rénovation, il est de notre mission, dès aujourd’hui, d’anticiper ces bouleversements dans

l’acte de bâtir et de rénover.Telle est la quadruple mission de la Maison des énergies qui constituera :- un exemple emblématique du bâtiment de demain, tant par les systèmes constructifs employés que pour bilan énergétique,- un espace de démonstration et de formation pour tous les acteurs du bâtiment,- un lieu de réfl exion autour de la rénovation, du confort et de la qualité de vie pour les usagers,- un ancrage pour l’équipe du Pôle, avec l'objectif de rayonner sur toute la Franche-Comté.

Martine PEQUIGNOTPrésidente du Pôle énergie Franche-Comté

La Maison des énergies est une nouvelle brique que nous posons en faveur de la rénovation énergétique, de la qualité environnementale et des énergies renouvelables pour l’habitat.La Région Franche-Comté a très tôt voulu préparer les professionnels du bâtiment afi n de doter notre territoire des compétences nécessaires au lancement du grand chantier de la rénovation.

C’est la mission du Pôle énergie qui disposera ainsi de cette vitrine régionale pour faciliter la diffusion des savoirs, assurer la mise en réseau et favoriser l’innovation dans la fi lière.En 2013, le Conseil Régional initiera un Plan régional énergie-bâtiment qui permettra une rénovation d’ampleur des logements en Franche-Comté. Parce que nos entreprises y seront préparées, je ne doute pas qu’elles sauront être au rendez-vous de l’excellence et de l’innovation.

Marie-Guite DUFAYPrésidente de la Région Franche-Comté

« Engager la transition énergétique », telle était le thème de la première "conférence environnementale" annuelle qui s’est tenue les 14 et 15 septembre derniers et qui débouchera, dès 2013, sur l’élaboration d’une loi de programmation du même nom.

Tel est le sens donné par la Région Franche-Comté, le Conseil général de la Haute-Saône et la Ville d’Héricourt qui, avec le chantier de la Maison des énergies, proposent au travers de vingt lots, vingt challenges pour des entreprises régionales ou extrarégionales en matière d’effi cacité énergétique et de qualité environnementale du bâti.

Ce rappel nous est donné en éclairage par notre "grand témoin" – Mme le Gall – Directrice générale du Centre Scientifi que et Technique du bâtiment (CSTB).

Le chantier a démarré en mai 2012. Sa conception a nécessité plusieurs mois de concertation en réponse à un cahier des charges strict, qui nous est détaillée par M. Rozier - Ixo Architecture, maître d'œuvre du programme (cf. Le point de vue de l’architecte).Sur ce chantier emblématique, tout au long de la « phase travaux » et jusqu’à la réception, chacune des entreprises, titulaire d’un lot est cosignataire d’une charte répondant au référentiel Haute Qualité Environnementale (HQE). Cette démarche d’exemplarité nous est précisée par M. Castillon – SOCOTEC (cf. La certifi cation HQE et le BBC en sept questions).

Pour l’atteinte des performances énergétiques, le cabinet Gest’H2 a du s’investir de manière particulière et volontaire, allant jusqu’à demander une certifi cation dérogatoire (Titre V). Ces travaux d’études et de conception nous sont exposés en retours d’expériences par MM. Ballot & Bride.

La mise en œuvre de toutes les techniques novatrices ou alternatives à des problématiques techniques particulières vous seront présentées dans une succession de numéros hors-séries de POL’en, qui au travers ses pages, suivra la totalité des travaux et vous invitera à nous rejoindre sur des visites de chantier thématiques (cf. Agenda).Vous pourrez également, au travers du "Point de vue des entreprises" ou de la "Fiche technique" de ces hors-séries, apprécier les innovations technologiques ou techniques employées (tour tri fonction, colonnes ballastées pour ce numéro).

La fi n des travaux est programmée à l’automne 2013 et la pose de la première « brique » – objet de ce numéro spécial aura lieu 22 octobre 2012.

"Transition énergétique", la Maison des énergies démarre le chantier...

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SPÉCIAL MAISON DES ÉNERGIES

www.pole-energie-franche-comte.frwww.pole-energie-franche-comte.fr

HORS SÉRIE N°1

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Maison des énergies

Planning prévisionnel

des visites de chantier

Ingénieur en chef du corps des Mines, Carole Le Gall était de 2006 à 2008 Directrice à l'ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) en charge de la défi nition de la stratégie et du plan d’action dans les domaines Energie, Air et Bruit. Elle est, depuis 2008, Directrice du CSTB (Centre Scientifi que et Technique du Bâtiment). Elle répond à POL'en.

Comment percevez-vous le contexte national de la construction-rénovation dans l’après Grenelle et « la transition énergétique » qui s’annonce ?La conviction est partagée aujourd’hui que « la transition énergétique », qui est indispensable sur le plan écologique, passe par la rénovation du parc de bâtiments. Le défi , dans une période économique diffi cile, est d’arriver à des prises de décisions en nombre par les particuliers eux-mêmes.Il faut pour cela mieux coller aux situations de ceux qui ont envie de s’engager dans des travaux, à l’occasion d’une chaudière qui tombe en panne, lorsque l’on rénove une chambre, une cuisine, quand on agrandit un logement...Pour chacune de ces situations il faut arriver à proposer des solutions techniques très performantes sur lesquelles on n’aura plus à revenir, sur lesquelles les acteurs pourront se former.Par ailleurs, il faudra probablement, lorsque le logement se vide (changement de propriétaire, de locataire), arriver à des obligations de travaux permettant de sortir du marché les épaves thermiques comme on l’a fait avec les épaves automobiles.

Dans ce contexte quel est, selon vous, le rôle de la commande publique ?Les collectivités territoriales, telles que la Région, doivent être exemplaires en agissant sur leur parc de bâtiments pour démontrer la faisabilité de la démarche, c'est le sens donné à cette Maison des énergies.

La mise en place de la RT 2012, qui est déjà une réalité réglementaire, s’avère constituer un challenge considérable pour les entreprises, amplifi é par un contexte économique diffi cile.Comment voyez-vous l’évolution possible du secteur de la construction-rénovation vers des bâtiments « zéro énergie », voire BEPOS ?Comme à chaque réglementation, on constate des écarts importants entre des acteurs qui ne construisent déjà plus qu’en BBC et sont prêts pour la RT2012 et d’autres qui ont encore un travail important à accomplir. Le marché de la construction est divers et les acteurs en pointe souhaitent continuer à progresser en allant vers des bâtiments à énergie positive. Ils préparent l’avenir et souhaitent l’émergence de référentiels de performance pour ces bâtiments auxquels ils pourront se confronter pour préparer l’avenir.

LE GRAND TÉMOIN

Visites & démonstrations du chantier de la Maison des énergies sur inscription : les entreprises présentent leurs techniques de mise en oeuvre

Sept lots feront l'objet de deux visites démonstratives. Les dates seront confi rmées au moins 15 jours à l'avance (en fonction de l'avancée des travaux).

Accueil dans le show-room et sur le chantier sauf (*)(accueil uniquement sur le chantier).Accès libre au chantier non autorisé.

LOT 03 FONDATIONS SPECIALES GROS OEUVRERenforcement des sols par la mise en place de colonnes ballastées--> mardi 21 août 2012 de 14h à 17h30--> 2ème date : printemps 2013

LOT 04 MURS EN PISÉMise en place du mur extérieur--> Prévue entre le 5 et 9 novembre 2012 (*)--> Prévue entre le 22 juillet et 16 août 2013

LOT 05 CHARPENTE, OSSATURE, CHASSIS BOIS & ÉTANCHEITÉ A L'AIR• Mise en place du mur à ossature bois du niveau bas--> Prévue entre le 3 et 14 décembre 2012• Test d'étanchéité à l'air intermédiaire--> Prévue vers le 11 février 2013

LOT 06 FACADE MUR RIDEAU --> Prévue entre le 25 février et le 1er mars 2013--> Prévue entre le 18 et le 22 mars 2013

LOT 16 CHAUFFAGE, VENTILATION, ECS, GTC --> Prévue vers le 2 septembre 2013--> Prévue vers le 21 septembre 2013

LOT 17 ÉLECTRICITÉ--> Prévue vers le 1er avril 2013--> Prévue vers le 14 juin 2013

LOT 18 PHOTOVOLTAÏQUE--> Prévue vers le 22 juillet 2013--> Prévue vers le 16 août 2013

Pour plus de renseignements :José Dos-Reis, missions [email protected] 84 22 95 25www.pole-energie-franche-comte.fr

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Le point de vue du CSTB

Crédit photo : IXO Architecture

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Sébastien ROZIER, architecte, co-gérant du cabinet IXO Architecture et responsable du projet nous présente la Maison des énergies.

Les grandes lignes du projet

L’exemplarité du projet proposé réside dans ses performances intrinsèques :

• la capacité de l’équipement à remplir sa fonction, avec agrément et confort, • ses performances techniques (passives et actives), • ses qualités d’adéquation au site.

Dans ce contexte, le projet propose une construction à la présence forte, dont l’esthétique et les aménagements participent à la requalifi cation et la revalorisation du site, situé à proximité de la gare. La recherche de solutions passives, à tout point de vue, a prévalu dans la démarche de conception.Les locaux ont été organisés sur deux niveaux, afi n d’obtenir une bonne compacité de l’équipement et limiter les déperditions :- au rez-de-chaussée, les locaux à usage permanent (postes de travail du personnel,

accueil du public, centre de ressources, salle d’exposition-démonstration) qui sont isolés thermiquement des locaux de l’étage supérieur,

- à l’étage, les locaux à usage temporaire (salles de réunions, de formations et de conférences, associées aux espaces de détente),

- le niveau supérieur, quant à lui, est couronné par une terrasse pédagogique, protégée du soleil et de la pluie par un auvent constitué de capteurs solaires.

De nombreux éléments concourent à ce que la Maison des énergies ait une fonction pédagogique. Le bâtiment bénéfi ciera d’un suivi des consommations et d’une surveillance des installations. Les équipements techniques seront tous accessibles et visitables. Le chantier en court fera aussi l’objet de visites pour les professionnels, les scolaires et le grand public (cf. rubrique Agenda).

Performances du bâtiment

Le bâtiment comporte une enveloppe à ossature bois porteuse, remplie de 18 cm de ouate de cellulose insuffl ée, constituant ensemble très performant en énergie grise.

Un panneau périphérique en fi bre de bois de 8 cm, apporte un confort de déphasage qui coupe l’ensemble des ponts thermiques de la structure avec l’extérieur.

Un doublage intérieur en plâtre et laine minérale de 10 cm complète l’isolation pour un total de 36 cm d’isolant.

Une attention particulière est portée à l’étanchéité à l’air, qui constitue le point le plus délicat des bâtiments à ossature bois. La composition des parois verticales garantit la « respiration » des murs, c'est-à-dire leur perméabilité à la vapeur d’eau, comme élément déterminant de confort et de pérennité des ossatures (ex : prévention des risques de pourrissement dans le cas de murs trop étanches). Le frein vapeur est assuré par l’OSB intérieur, qui assure également le contreventement. C’est dans ce plan du mur que sont réalisées les étanchéités à l’air entre panneaux d’OSB et entre OSB, châssis et pénétrations. L’OSB est également plus résistant qu’un frein vapeur membrane et supporte mieux les petits chocs lors des travaux de second œuvre.

Enfi n, il est doublé par une contre cloison qui permet de distribuer les fl uides, sans traverser l’étanchéité à l’air (les seules pénétrations sont les sorties sur l’extérieur). La fermeture extérieure de l’ossature bois est assurée par un panneau de fi bre de bois garantissant la fermeture à l’air et à l’eau du mur (brise vent et pare pluie), l’isolation

thermique et la migration de la vapeur d’eau vers l’extérieur avec une perméance 10 fois supérieure à celle de l’OSB (gradient croissant de l’intérieur vers l’extérieur du mur).

La structure intérieure

La structure des différents planchers est composée de solives en lamellé collé de 14x56, 14x44 et 20x48 cm, espacées de 1,15 m d’entraxe. Elle permet de grandes portées de 8,50 m. Très consommatrice de bois (puits de carbone), elle est performante en énergie grise (par rapport à un plancher béton de référence) et sa légèreté limite le poids propre et la dimension des fondations. La hauteur des structures est mise à profi t pour isoler thermiquement et acoustiquement le rez-de-chaussée de l’étage par des panneaux de fi bre de bois et de laine minérale. Elle permet la mise en œuvre de grandes épaisseurs d’isolant en couverture (35 cm entre structures + 10 cm au dessus). La structure bois simple et répétitive concourt à l’économie du projet et à la rigueur constructive du plan. La réalisation de vastes plateaux, sans élément porteur, offre une bonne souplesse d’utilisation et de réorganisation en fi n de vie de l’équipement. L’association des planchers bois et des ossatures de façade, avec un soin apporté aux liaisons, évite la plupart des ponts thermiques des constructions traditionnelles.

L’inertie du bâtiment et les murs en pisé

La Maison des énergies présente des écarts de comportement thermique importants induit par les différents usages :- les bureaux présentent des effectifs limités et un taux d’occupation moyen ; l’inertie

est intéressante pour lisser les températures et apporter du confort d’usage,- les salles de réunions et de conférences présentent un taux d’occupation faible

mais des effectifs importants avec un risque de surchauffe ; ici l’inertie n’est pas indispensable ou doit être associée à une solution permettant d’évacuer les calories.

Le projet propose une inertie maitrisée différemment selon les niveaux :- au rez-de-chaussée, des dallages apparents et un voile en béton intérieur apportent

une inertie importante qui lisse les températures, hiver comme été ; ils sont disposés en retrait des baies, pour ne pas capter les apports solaires éventuellement abondants.

- sur les deux étages, plusieurs murs massifs intérieurs sont réalisés en pisé ; ces murs sont éloignés des apports solaires pour limiter leur montée en température l’été.

Toutefois, au contact des salles de groupes, ces murs captent les calories et l’humidité et en régulent l’ambiance. Ils sont très épais (0,90 m) auto-stables et s’élèvent sur toute la hauteur du bâtiment (plus de 8 m de haut). Pour simplifi er leur mise en œuvre, ils ne sont pas porteurs de la structure. En hiver, ces murs captent l’énergie lors de l’utilisation intensive des locaux et la diffusent lentement lors des périodes creuses. Ces murs aux multiples usages seront réalisés à partir de 150 m3 de terres sélectionnées, issues de fouilles réalisées à proximité d’Héricourt, ce qui limite l’impact en énergie grise de leur réalisation. La matière très puissante de ces murs est présente dans tout l’édifi ce : on la longe en pénétrant dans le centre, en montant l’escalier, en pénétrant dans les salles principales. Ces murs structurent fortement l’architecture intérieure de l’édifi ce et lui confèrent son caractère, le mettent en résonnance avec le sol et l’énergie passive que constitue l’inertie de la terre.

Les contraintes du site prises comme des opportunités d’innovations

Les études de sols indiquent la présence d’un mauvais horizon, composé de déblais sur une lentille épaisse d’argile ce qui nécessite la réalisation de fondations profondes ou une substitution de sol au droit du bâtiment. La conception sur deux niveaux seulement et la structure légère du bâtiment limitent les descentes de charges et conforte le choix des fondations superfi cielles (et non de puits profonds).

Le point de vue de l'architecte

LE PROJET...

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Pour supporter ces semelles superfi cielles, deux solutions ont été étudiées, la substitution du sol sous les semelles ou le confortement du sol par des colonnes ballastées (cf. Fiche technique).

A coût équivalent, le choix s’est porté sur la seconde, rarement utilisée, qui limite fortement les volumes de déblais-remblais à transporter par camions.

Cette démarche visant à adapter la construction aux contraintes de son site et à minimiser son impact sur l’environnement est à l’origine de la solution retenue.

L’étude de la qualité des terres, issues des fouilles du bâtiment, n’a pas permis leur utilisation pour la réalisation des murs en pisé. Néanmoins ces terres excavées sont stockées sur site pour éviter leur transport et seront remises en œuvre pour créer le grand plan incliné donnant accès de plain-pied à la terrasse belvédère publique du premier étage. Ce vaste remblai de 300 m2 et jusqu’à 4,50 m d’épaisseur est utilisé pour son inertie, captée par un échangeur géothermal de 1 100 m linéaire, réalisé en plusieurs épaisseurs superposées. Il est utilisé par le système de ventilation du bâtiment pour préchauffer l’air extérieur en hiver et le rafraichir en été. Le décapage du sol au droit du bâtiment est également mis à profi t pour interposer une membrane d’étanchéité empêchant les éventuelles remontées de radon à l’intérieur.

De la même façon, le caractère imperméable des couches d’argiles permet la réalisation du bassin de rétention des eaux de pluie, qui est simplement excavé, l’argile des fouilles servant à réaliser les rehausses périphériques. Les plantations hélophytes servent à stabiliser les berges et leurs racines qui fi ssurent l’argile faciliteront l’infi ltration progressivement des eaux. Un trop plein conduit vers la zone humide en cas de précipitations exceptionnelles.

L’ensemble de ces choix constructifs issus des contraintes programmatiques et des spécifi cités du site concourent à façonner le caractère de cette construction. Ces choix techniques passifs sont intégrés aux dispositifs actifs de chauffage, de ventilation et de GTC pour garantir les performances attendues.

Les énergies mises en jeu et les opportunités du site

La question de l’énergie dans la construction est abordée de la façon la plus large possible en prenant en compte tous les paramètres connus :- l’évaluation des apports gratuits (activité intérieure, équipements et solaire),- la limitation des déperditions surfaciques,- la limitation des déperditions dues aux renouvellements d’air,- l’évaluation de l’énergie grise mise en jeu dans la construction,- la couverture des besoins en énergie par différents procédés excluant toute énergie fossile,- la production d’énergie sous différentes formes, passives ou actives.Leur prise en compte à tous les stades du projet est un élément fort d’intégration des techniques constructives.Différentes stratégies sont mises en place pour atteindre les objectifs du programme en matière de performance et d’environnement et différentes sources sont proposées ici comme démonstration des gisements naturels d’énergies, tels qu’une centrale photovoltaïque et des panneaux thermiques (solaire), une éolienne (à l’étude durant la phase chantier), un poêle à pellets (bois), une pompe à chaleur sur air intérieur et un échangeur thermal

La stratégie thermique d’hiver

Les différentes techniques sont développées ici à titre d’exemple techniques (mission pédagogique) mais sont néanmoins dimensionnées au plus juste pour garantir le confort des usagers par : - une limitation forte des déperditions (bâtiment passif),- la captation des apports solaires,- la captation et le stockage des apports intérieurs (inertie du bâtiment),- la captation de l’énergie géothermale,- la maîtrise du renouvellement d’air,

- la récupération de calories par l’échangeur de la VMC double fl ux et redistribution dans les différents espaces,- la récupération des ultimes calories sur l’air rejeté par la pompe à chaleur de la tour tri-fonction.

En cas d’occupation permanente et prolongée, les apports passifs et la récupération suffi sent.

Pour la mise en chauffe et en cas de sous-occupation des locaux, un apport de calories par le poêle à pellets, situé dans l’espace de démonstration du RDC bas et/ou par la tour tri fonction est possible.La chaleur est alors distribuée par diffusion des radiateurs en caniveaux (mise en chauffe rapide) ou diffusion par la ventilation double fl ux (fonctionnement courant).

La stratégie thermique d’été

La ventilation et le confort d’été seront assurés par :- des protections solaires au sud (brises solaires orientables),- une enveloppe assurant un déphasage de 10 h environ grâce à l’inertie de la ouate

de cellulose et des panneaux en fi bre de bois,- une captation des calories et un lissage des températures grâce à l’inertie des

ouvrages en béton et des murs en pisé,- une sur ventilation nocturne naturelle de tous les locaux sur sondes intérieures et

extérieures assurant l'évacuation des calories exédentaires, - des apports d’air par ouvrants en façades et un exutoire par le sommet de la cage

d’escalier pour tous les locaux ouverts.

Les salles de démonstration, de conférence et de réunion ne sont pas ouvertes sur ce dernier dispositif pour garantir leur isolement acoustique. On utilise alors leur caractère traversant, en ouvrant des châssis au nord et au sud pour créer un « balayage d’air frais ».

La ventilation et le confort d’été seront confortés par :- la maîtrise du renouvellement d’air et la maîtrise des consommations induites par

la régulation de débit sur sondes de CO2 en fonction de l’occupation des locaux,- le rafraichissement de l’air extérieur par l’échangeur géothermal et la diffusion par

la ventilation indispensable pour les locaux à forte occupation (20 à 80 personnes).

Esthétique et éthique

Les espaces intérieurs sont emprunts de la présence de matériaux naturels, que ce soit le bois des plafonds ou la terre des murs en pisé. Les bardages, utilisés en façades extérieures, reprennent la même thématique d’un produit local et peu transformé.

Leur mise en œuvre assurera un vieillissement homogène dont les teintes apporteront une présence naturelle et forte à l’édifi ce.Le mode de pose retenu, à joints ouverts, apportera une profondeur à la perception de cette vêture.Cette association entre des matériaux utilisés bruts et d’autres parmi les plus techniques (triples vitrages, ensemble de capteurs photovoltaïques…) constitue la marque d’une génération de bâtiments soucieux de leur performance et de leur impact environnemental, qui puisent leur caractère et leur expressivité des spécifi cités locales, dans une relation contextuelle au site.

La Maison présente plusieurs facettes, à la fois ancrée au sol et dans les nuages, urbaine et proche de la nature, au contact des éléments, qui rappelle que la recherche d’effi cacité ne doit jamais se faire à l’encontre de l’agrément, du plaisir et du confort.

Son caractère exemplaire et reproductible doit être recherché dans les démarches de projet mises en place et dans les techniques développées et réutilisables pour des bâtiments tertiaires ou industriels (ossatures, isolants, captation d’énergie…), l’architecture restant liée à son site.

LE PROJET...

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GEST'H2 Bureau d'étude basse consommation de la Maison des énergies

Quelles sont les spécifi cités ou caractéristiques singulières de GEST'H2 ?Le bureau d’étude GEST’H2, à l’instar de son « grand frère » GEST’Energie (basé à Selestat), intervient sur des projets de conception globale du bâtiment. La spécifi cité de GEST’H2 est sa veille sur le vecteur hydrogène de la société facteur 4 que nous espérons.

Globalement, en quoi ce projet tertiaire de la Maison des énergies diffère des autres projets ?Ce projet diffère par sa dimension pédagogique et la volonté de rendre exemplaire les solutions mise en œuvre.

Pourrait-t-il, devrait-t-il constituer pour vous une référence ?Il le constitue déjà. De par la méthode de conception mise en œuvre, où chacun des acteurs a été impliqué dans l’objectif de performance environnementale visée, mais également de par la qualité d’exécution que l’on est en mesure d’espérer.

Quelles sont les éléments de ce programme qui ont suscité pour votre société un intérêt particulier ? qui vous ont poussé à répondre à l’appel d’offre ?Nous souhaitons être une référence régionale pour la réalisation de bâtiments à énergie positive et basse énergie et ce projet "Maison des énergies" est bien le fer de lance de la politique énergétique de la Région Franche-Comté.

Connaissant le caractère exemplaire de cette construction avez-vous cherchez à proposer des solutions innovantes et à faire parler le caractère démonstratif des solutions proposées ? La mise en place de certains équipements dans le cadre d’une certifi cation nous demandait une démarche particulière, appelée Titre V. Cette démarche permet de faire évoluer la réglementation thermique dans sa prise en compte de certains équipements nouveaux dans sa méthode de calcul. Ainsi, le projet a également une dimension que l’on peut qualifi er de politique.

Avez-vous proposez les solutions qui étaient selon vous les plus adaptées à la situation ?Nous avons proposé des solutions techniques comme la tour tri fonction qui semble très adaptée pour des bâtiments présentant de faibles besoins de chaleur.

Pour ce type de programme, quelles ont été les plus grosses contraintes dans vos études, dans votre travail (certifi cation de produits ou performance globale à atteindre etc.) ? L’atteinte des performances ne constitue pas de contrainte à partir du moment où le budget de l’opération est en adéquation avec les ambitions, ce qui est le cas ici.

Comment avez-vous géré et répondu aux principales exigences de la maîtrise d’ouvrage ?Nous nous sommes efforcés d’être les plus réactifs possibles de manière à entretenir une dynamique d’échange.

Quels seront vos points de vigilance pendant la phase travaux ?Il faudra s’assurer que les produits mis en œuvre répondent effectivement aux contraintes techniques et qualitatives défi nies au DCE. Nous devons également nous assurer du respect des niveaux d’isolation et d’étanchéité à l’air, éléments clés du respect du niveau de performance du bâtiment.

Quels seront vos points de vigilance pour atteindre les performances énergétiques et de qualité environnementale inscrites au programme du maître d’ouvrage?Il s’agit bien sûr de la sensibilisation des occupants. Mais nous n’avons aucun doute sur la capacité du Pôle énergie à former les futurs occupants et à s’astreindre à un comportement en cohérence avec l’objectif ambitieux que porte ce bâtiment.

Existe-t-il encore pour vous des freins majeurs au développement et à la massifi cation de ce type de projet ? Oui, nous sommes tous soumis à des contraintes liées à notre métier : le temps, les moyens, les qualifi cations… Autant d’obstacles que nous sommes capables de surmonter avec un peu d’anticipation, d’organisation et surtout de motivation. L’évolution du monde du bâtiment en dix ans est remarquable. Cependant, le travail de sensibilisation et de motivation reste important et doit être permanent. La consommation d’énergie est un élastique sur lequel il faut tirer en permanence. Sans quoi, elle revient à son équilibre initial.

Entrons dans le détail...

Le mix énergétique associant bois, solaire thermique, solaire photovoltaïque, pompe à chaleur et récupération d’énergie au niveau de l’air extrait et du sol deviendra t-il une tendance incontournable dans les années à venir ?Un tel mix énergétique non, mais ce projet est un bâtiment démonstratif, dans le but de promouvoir des solutions de constructions innovantes et des systèmes effi caces. En réalité, chacune des solutions techniques, prise unitairement, peut quasiment suffi re aux besoins du bâtiment. En revanche, il nous parait évidement que ces solutions unitaires peuvent être appliquées dans des bâtiments à très basse consommation d’énergie.

Ce serait à refaire, le referiez-vous, apporteriez-vous des changements dans ce que vous avez proposé ?On dit que l’expérience des homme est la somme des ses erreurs. Nous avions déjà de l’expérience avant ce projet. Les évolutions techniques sont permanentes et il n’existe pas une unique « bonne solution ». Ce projet est le fruit d’un travail collaboratif.

Selon vous, est-ce que la réalisation d’une telle maison en Franche-Comté peut à terme contribuer à l’amélioration des compétences des professionnels de la région ? Bien sûr, c’est l’objet même de ce projet. Par ailleurs, notre engagement va bien au-delà la réalisation de bâtiment. Notre mission intègre une mission de suivi et par conséquent de retours d’expériences !

Finalement, vous auriez à noter ce projet sur 20, quelle note lui attribueriez-vous ?Il faudrait le noter selon de nombreux critères de performances, techniques, usages…Il faut attendre encore un peu. Pour l’heure, nous apprécions le climat de confi ance et de respect mutuel qui s’est installé dans nos échanges avec les différents intervenants.

LE PROJET...

Emmanuel BALLOT et Julien BRIDE, cogérants répondent à POL'en.

Le point de vue de l'énergéticien

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M. Sylvain Castillon, bureau d'étude SOCOTEC et assistant à la maîtrise d'ouvrage répond aux questions de POL'en. "Toute démarche de certifi cation nécessite un travail d'équipe et une communication fl uide qui permettent d’atteindre les niveaux de performance visés".

1 - A partir de quel constat a-t-on décidé d’agir pour améliorer l’impact environnemental des constructions ? Le secteur du bâtiment consomme à lui seul 50 % des ressources naturelles, 40% de l’énergie, 16% de l’eau et produit à lui seul plus de 50% des déchets.

Le secteur de la construction impacte l’environnement à des niveaux différents au cours des trois phases de vie d’un bâtiment : - au cours de la construction sur l’environnement global (nappe souterraine, sous sols, extractions, déchets de chantier…) et local (nuisances aux riverains, aux quartiers…),- au cours de l’exploitation sur les occupants eux-mêmes en fonction des matériaux utilisés, des usages du bâti et de l’entretien des locaux,- en fi n de vie au moment de la démolition (phase de déconstruction et/ou de réhabilitation).

2 - Comment améliorer la qualité environnementale d’un bâtiment ? Le travail consistera à jouer sur tous les éléments constituant l’ouvrage : de la parcelle de son environnement, du bâti, de ses équipements.L’objectif est de maîtriser les impacts sur l’environnement extérieur et de créer un environnement intérieur sain et confortable.

3 - Pourquoi la Maison des énergies doit bénéfi cier de labels environnementaux ? La qualité environnementale est un engagement fort du Conseil Régional de Franche Comté. Plus que tout autre, le Pôle énergie Franche-Comté doit être exemplaire. C’est un engagement partagé par tous les acteurs de l’opération, architecte, ingénierie et entreprises.

4 - Comment est organisée une certifi cation ?La certifi cation NF HQE® « Bâtiments tertiaires » permet de distinguer des bâtiments dont les performances environnementales et énergétiques correspondent aux meilleures pratiques actuelles. Cette certifi cation concerne les phases de programmation, de conception et de réalisation du bâtiment. Elle est délivrée à l'issue d'audits portant sur le Système de Management de l'Opération (SMO) et sur la Qualité Environnementale du Bâtiment (QEB), chacun faisant l'objet d'un référentiel technique adapté.C’est donc une démarche de la maîtrise d’ouvrage qui s’inscrit dans une sorte de cercle vertueux, de la candidature à la surveillance de l’exploitation.

5 - Quels sont les critères à prendre en compte ?Le référentiel HQE a défi ni 14 cibles organisées en 2 domaines (la maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur et la création d’un environnement intérieur satisfaisant) et comprenant chacun deux familles regroupant des cibles à atteindre (14 au total) comme présenté ci-après.

Sur l’ensemble des 14 cibles défi nies par le référentiel HQE, le maître d’ouvrage s’engage à atteindre le niveau « Très Performant » (TP) pour trois d’entre elles, le niveau « Performant » (P) pour quatre autres et pour les sept cibles restantes il s’engage à atteindre à minima le niveau « de Base » (B). L’atteinte de ces objectifs sera vérifi ée par des inspections (audits)

6 - Quelles sont les cibles retenues pour la Maison des énergies ? Selon ce principe, la Région Franche-Comté a défi ni en fi n de conception une déclinaison de ce référentiel HQE que la maitrise d’œuvre et les entreprises s’engagent à respecter :

7 – En quoi ces cibles retenues engagent les actions des entreprises retenues ? Chacune des entreprises retenues s’engage par la signature de la « Charte chantier propre » qui se décline en sept actions contractuelles :

ACTION 1 - L'estimation des quantités de déchets produits L’entreprise identifie ses déchets de chantier par classe (déchets dangereux, déchets inertes, déchets industriels banals et déchets d’emballages). Elle en estime les quantités produites pour chaque classe.

ACTION 2 – L’assurance d’un suivi des déchetsL’entreprise, pour chaque classe de déchet, choisit la fi lière d’enlèvement la plus satisfaisante d’un point de vue technique, environnemental et économique en privilégiant autant que possible la valorisation. Elle justifi e ses résultats par les bordereaux de suivi des déchets de chantier.

ACTION 3 – La désignation d’un référent par entreprise L’entreprise s’engage à prendre les dispositions nécessaires sur le management et l’organisation du chantier pour limiter la masse de déchets de chantier. Ces dispositions devront être justifi ées et jugées satisfaisantes.

ACTION 4 – L’organisation pour limiter le bruitLe chantier étant situé à proximité d’un lycée professionnel, l’entreprise s’engage à limiter les nuisances sonores et à mettre en œuvre toute mesure permettant d’en réduire le bruit.

ACTION 5 - La maîtrise des pollutions et consommationsElle limite la pollution des eaux et du sol, protège les zones de stockage des produits polluants utilisés lors du chantier, prend les dispositions réglementaires indispensables pour limiter la pollution de l’air et suivre les consommations d’eau et d’énergie pendant le chantier.

ACTION 6 – La maîtrise la qualité de l’airPour les matériaux des surfaces en contact avec l’air intérieur des locaux occupés, l’entreprise s’engage à fournir les Fiches de Déclaration Environnementales et Sanitaires (FDES) des produits de construction (notamment COV et formaldéhydes).

ACTION 7 – Etre acteur pour l’environnement L’entreprise s’engage à signaler toute anomalie ou non conformité constatée en cours de chantier pour trouver des solutions acceptables, à l’aide d’une fi che de correction et d’action corrective.

La certifi cation HQE & BBC en sept questions

L'ENGAGEMENT DES ENTREPRISES

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fi che technique

La société COFELY AXIMA, Pôle Projets et Réalisations est titulaire du lot n°16 chauffage, ventilation - ECS - GTC, Anthony ADAO, responsable de l'affaire et Daniel DELLENBACH, Directeur régional Nord-Est répondent à POL'en.

Que pensez-vous du chantier de la Maison des énergies ?Ce chantier permet de démontrer qu’aujourd’hui nous sommes capables de construire des bâtiments écologiques et très économiques à l’usage, en maîtrisant l’ensemble de la structure du bâtiment.

Est-ce que vous avez l’habitude de travailler sur ce genre de projet dit « à haute performance énergétique » ? Notre société a déjà réalisé plusieurs projets à haute effi cacité énergétique en France. Pour ma part c’est mon 1er projet de ce type.

Connaissez-vous, et avez-vous déjà installé (sur d’autres projets) la tour tri fonction ? (ventilation, ECS, chauffage) ?Non, c’est la première fois que nous installons une tour tri fonction.

Que pensez-vous de ce matériel ?C’est un appareil intéressant qui intègre une pompe à chaleur sur l’air, ainsi qu’une ventilation double fl ux haute effi cacité. Nous pensons que cet appareil à un bel avenir devant lui.

Avez-vous été surpris par la petite taille des appareils au regard du volume chauffé ? Que cela vous inspire-t-il ? Oui, quand on s’aperçoit qu’il suffi t à peine de 16Kw pour assurer le chauffage, la ventilation et l’eau chaude sanitaire du bâtiment, c’est impressionnant. Cela démontre que l’on peut encore faire de gros progrès pour diminuer notre impact environnemental.

Est-ce que le travail opéré dans la Maison des énergies constituera pour vous une référence intéressante ? Pourquoi ?Ce chantier constituera une référence pour notre société et pour nous-mêmes.

Les colonnes ballastées Les études géotechniques préalables à la construction ont montré que les sols choisis pour y construire la Maison des énergies sont argileux et humides.

Ils sont sujets au phénomène de retrait-gonfl ement et laissent présager des mouvements du sol importants ; ceci incitant les concepteurs à faire reposer les fondations de la maison sur un sol renforcé par des colonnes ballastées par fonçage et injection de matériaux roulés et concassés.

Reconnu à haute qualité environnementale (HQE), ce procédé met en œuvre des matériaux naturels roulés et concassés engendrant de faibles rejets de CO2.Spécialisée dans l’amélioration et le renforcement des sols, l’entreprise KELLER (67) a été missionnée par l’entreprise SCHWOB (68) titulaire du lot « Fondations spéciales – Gros Œuvre » pour ces travaux.

"Sur ce chantier, nous dit l'entreprise KELLER qui a réalisé les travaux, nous avons réalisé environ 1km de colonnes (linéaire cumulé de forage) correspondant à 150 trous de 800 mm de diamètre chacun et 500 m3 de matériaux injectés nécessaires au soubassement de cette construction".

Le renforcement de la portance des sols par colonnes ballastées par fonçage est un procédé permettant d’exploiter de nouvelles zones de construction sur des terrains jugés instables.

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Retours d'expériences

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Le chantier de la Maison des énergies - 16 octobre 2012

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Pôle énergie Franche-Comté - Rue Pierre Mendès France - BP107 - 70400 Héricourt - Tél : 03 84 22 95 25 - Fax : 03 84 57 88 65 [email protected] - www.pole-energie-franche-comte.fr

POL’en - HORS SERIE N°1 La lettre de la Maison des énergies, aux professionnels et formateurs du bâtiment.Directeur de la publication : Martine Péquignot - Directeur de la rédaction : André Laurent - Rédacteurs : José Dos Reis, Laurence Floerchinger, André Laurent, Thomas Membre, Damien Monot, Astrid Tatigny, Suivi de réalisation : Laurence Floerchinger - Crédits photos : Pôle énergie Franche-Comté, IXO Architecture, CSTB, GEST'H2, SOCOTEC, KELLER, COFELY AXIMA, Région Franche-Comté.

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LES ENTREPRISES A L'HONNEURE

Conception,maîtrise d'œuvre, AMO et suivis

Les entreprises sur le chantier

Le Pôle énergie Franche-Comté

Une équipe de sept personnes qui s’engage chaque jour auprès des professionnels du bâtiment.

Prochainement installé dans la Maison des énergies, la principale mission du Pôle énergie Franche-Comté est d’accompagner l’ensemble des professionnels du bâtiment (entreprises, artisans, maîtres d’œuvre, formateurs et organismes de formation …) à anticiper la transition énergétique et à intégrer la pratique des nouveaux principes techniques et constructifs.

• CONSEILLER LES ARTISANS REGIONAUX

Le Pôle énergie Franche-Comté offre un service de conseil gratuit, personnalisé et indépendant. Il organise des visites de chantiers, des journées techniques de démonstration et des déplacements en groupe sur des salons professionnels.

• FORMER ET INFORMER

Il met en place un service d’ingénierie de formation en étroite collaboration avec les lycées et les organisations professionnelles (CAPEB, FFB…).Il élabore aussi des formations innovantes à destination des enseignants et formateurs du bâtiment et accueille régulièrement des lycéens professionnels et artisans en formation.

• VALORISER

Il met à disposition des outils qui permettent aux acteurs du bâtiment d’approfondir leurs connaissances et de faciliter le partage des savoirs (un site Internet dédié, un centre de ressources, une veille quotidienne pour être à la pointe de l’innovation et des technologies nouvelles, des outils pédagogiques….).

Suivez les étapes-clés de la Maison des énergies lors des visites de chantiers et des journées portes ouvertes que nous organisons pour vous.

Information et inscription : Pôle énergie Franche-Comtétel. 03 84 22 95 [email protected]

Le chantier de la Maison des énergies - 16 octobre 2012

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LES FUTURS USAGERSE