sp cimen - hypotheses.org...dhennin, redon 2015, p. 5. 13. on observe en revanche un hiatus assez...
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I N S T I T U T F R A N Ç A I S D ’A R C H É O LO G I E O R I E N TA L E
B C E 26 – 2 016
26
Spéc
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Avant-propos ....................................................................... ix
Carte ..................................................................................... x
Repères chronologiques ....................................................... xi
1. PARCOURS RÉGIONAL .............................................1
littoral méditerranéen ..............................................3
Zulema Évolution des assemblages céramiques Barahona-Mendieta du kôm de Plinthine de la fin de la Troisième Mikaël Pesenti Période intermédiaire à l’époque saïto-perse .......................5 Bérangère Redon
Joachim Le Bomin Les thermes byzantins de Taposiris Magna. La céramique d’un dépotoir de la fin du vie et du début du viie s. apr. J.-C. ...................39
delta ..................................................................................73
Nicholas Hudson Late Persian and Early Hellenistic Pottery at Tell Timai .....75
Sommaire
VSpéc
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bulletin de liaison de la céramique égyptienne
région memphite, le caire .......................................109
Katarína Preliminary Report on Ceramic Finds from Arias Kytnarová the Funerary Contexts in the Tomb of Duaptah (AS 68a) in Abusir South .................................................................111
Guy Lecuyot Poteries de l’Ancien Empire provenant du secteur du mastaba d’Akhethetep ................................131
Julie Monchamp Céramiques fatimides
de Bāb al-Naṣr, murailles du Caire ...................................143
moyenne égypte ...........................................................167
Sylvie Marchand Zawiyet Sultan, Middle Egypt. Ali el-Bakry A Pottery Survey ................................................................169 Richard BussmannGianluca MiniaciBart Vanthuyne
région thébaine ..........................................................191
Kazumitsu Takahashi A Preliminary Report on the Pottery from KV A at the Western Valley of the Kings ....................................193
Stéphanie Boulet La chapelle d’Osiris Ounnefer Neb-Djefaou à Karnak ......................................................213
VI Spéc
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sommaire
2. PRODUCTIONS CÉRAMIQUES D’ÉGYPTE ET DE NUBIE ...........................................227
Valérie Le Provost À propos de céramiques à décor de sauriens ............................................................229
Valérie Pichot Le complexe funéraire royal Sylvie Marchand d’Abou Rawash après l’Ancien Empire .............................251
Mansour Potter “Ibn Aggag” Artistic Archaeological Abd el-Razek Study Based on a New Signature ......................................277
Julia Budka Egyptian Cooking Pots from the Pharaonic Town of Sai Island, Nubia ...........................................................285
Gwenola Graff Note sur la découverte isolée d’un vase décoré de Nubie Sylvie Marchand d’époque chrétienne tardive dans le Ouadi Abu Subeira Assouan, désert oriental .....................................................297
Bibliographie .....................................................................303
Index chronologique .........................................................343
Adresses des auteurs ...........................................................345
VIISpéc
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La mission archéologique française de Taposiris Magna 1 explore depuis 1998 les deux sites de Taposiris Magna et de Plinthine, situés sur la bande rocheuse qui sépare la mer Méditerranée du lac Mariout 2. Les travaux se sont d’abord concentrés sur la ville de Taposiris – en particulier sur son port fermé et quelques édifices emblématiques, notamment balnéaires – ainsi que sur la nécropole de Plinthine 3. Les vestiges mis au jour avant 2011 datent exclusivement des époques hellénistique, romaine et byzantine, la nécropole de Plinthine étant apparemment occupée plus tôt (début de l’époque hellénistique) et abandonnée plus tôt (fin de l’époque hellénistique / début de l’époque impériale) que la ville voisine de Taposiris 4.
Depuis 2012, une nouvelle phase des travaux de la mission a débuté, avec l’explo-ration de la ville de Plinthine et de l’imposant Kôm el-Nogous qui la domine au nord 5. Alors que la nécropole du site antique a été explorée de manière intensive, la ville et le kôm n’avaient fait l’objet, jusqu’à présent, que d’une campagne conduite par Adriani en 1937. Ces opérations avaient mis au jour une occupation essentiellement hellénistique et, apparemment, contemporaine du fonctionnement de la nécropole voisine 6. C’est pour vérifier cette date et pour comprendre la nature du kôm arti-ficiel de Plinthine, dont la forme en fer-à-cheval est assurément anthropique, que des sondages ont été entamés en 2013 sur le kôm. À ce jour, quatre secteurs ont été ouverts (fig. 1).
1. La mission est dirigée par Marie-Françoise Boussac, professeur à l’université de Paris Ouest-Nanterre. Elle est patronnée par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international, soutenue par l’Ifao, et mène ses travaux dans le cadre d’un accord avec le ministère des Antiquités égyptien.2. Pour une présentation synthétique du site voir, en dernier lieu, Boussac 2015.3. Boussac, Callot, Georges et al. à paraître.4. Nous ne rentrerons pas ici dans les détails et renverrons, pour une analyse récente, à Boussac 2015.5. Dhennin, Redon 2013 ; Boussac, Dhennin, Redon 2015.6. Adriani 1952, p. 158.
Évolution des assemblages céramiques du kôm de Plinthine de la fin de la Troisième Période intermédiaire à l’époque saïto-perseÉtude de deux contextes
stratigraphiques du secteur 2
Zulema Barahona-Mendieta Mikaël Pesenti
Bérangère Redon
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zulema barahona-mendieta – mikaël pesenti – bérangère redon
Les premiers résultats ont été plus qu’étonnants 7 : au lieu de l’occupation pto-lémaïque attendue (qui est bien réelle, mais apparemment limitée), les fouilles du kôm ont révélé que les US de surface étaient en grande majorité datées de l’époque saïto-perse (milieu viie-milieu ve s. av. J.-C.), qui elles-mêmes recouvraient, dans un secteur au moins (secteur 2), des niveaux datés de la TPI (viiie s. av. J.-C.). Enfin, des découvertes faites sur le kôm (en remploi dans les niveaux ptolémaïques) et entre le kôm et la nécropole se font l’écho d’une occupation humaine datée du règne de Mérytaton puis de Séthi II (au tournant des xiiie et xiie s. av. J.-C.) 8.
Toutefois, l’élément le plus surprenant ne tient pas à la longévité du site (le topo-nyme apparaît chez Hérodote au ve s. av. J.-C. et une légende voudrait que la vigne ait été découverte à Plinthine, signe de son ancienneté 9) mais bien à la nature des assemblages livrés par les niveaux mis au jour. En effet, le matériel céramique invite à poser en termes nouveaux la question des circuits de distribution des marchandises importées en Égypte de la fin de la Troisième Période intermédiaire jusqu’au début de l’époque perse.
Devant l’importance des découvertes, notamment céramiques, il nous a semblé pertinent d’en livrer ici les premiers éléments, et ce malgré le caractère préliminaire de l’étude. Nous avons choisi de nous intéresser plus spécifiquement au secteur 2, qui est le plus vaste des secteurs fouillés par l’équipe, et celui qui a été exploré sur la plus grande puissance stratigraphique. Nous nous concentrerons sur deux contextes significatifs, deux dépotoirs, l’un daté de la fin de la TPI, l’autre de l’époque saïto-perse, et verrons que le faciès céramique de ces deux périodes d’occupation présente des évolutions sensibles.
Présentation du secteur 2 du kôm el-Nogous 10
Au terme de la troisième campagne de fouille, conduite en avril 2015, la surface totale du secteur 2 est de 212 m2. Il est implanté sur le pan méridional du kôm, de part et d’autres d’un puissant mur d’enceinte (MR 201) construit à la fin du iie s. av. J.-C. 11 au sommet des pentes du kôm. La fonction de ce mur est pour le moment
7. Voir les rapports de fouille annuels de la mission dans les Rapports d’activités de l’Ifao 2013 et 2014 : Boussac 2013, p. 217-225 ; Boussac 2014, p. 173-179.8. Boussac, Dhennin, Redon 2015.9. Hérodote, Histoires II, 6 et Athénée, Les Deipnosophistes 1, 61, 34a.10. Fouilles menées par Bérangère Redon et Joachim Le Bomin (doctorant, université Paris-Sorbonne), avec la participation de Rim Saleh (étudiante en Master 1, université Lumière Lyon 2) en 2015.11. Boussac, Dhennin, Redon 2015, p. 4.
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évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
difficile à cerner, d’autant que les quelques vestiges contemporains bien préservés et mis au jour à l’intérieur de l’enceinte (secteur 5), s’apparentent plutôt à une occupation domestique. Dans le secteur 2, outre le grand mur, les vestiges ptolémaïques sont très mal préservés et/ou révèlent une occupation éphémère et peu marquée.
Que ce soit au nord ou au sud du mur, la tranchée de fondation du mur d’enceinte (qui fait plus de 4,50 m de haut) a percé des niveaux antérieurs. Quatre phases d’occu-pation ont été distinguées dans le sondage 2 sud, et huit dans le sondage 2 nord ; elles s’échelonnent entre le viiie s. et le milieu du ve s. av. J.-C. Plusieurs correspondances ont pu être faites entre les deux secteurs, qui démontrent une occupation visiblement continue sur les deux zones, avec plusieurs phases de reconstructions/remaniements, parfois drastiques, sans réelle phase d’abandon. Toutes les données matérielles (vestiges archéologiques, mobilier céramique, faune, restes archéobotaniques) sont caractéristiques d’une occupation essentiellement domestique. Un habitat (assez sommaire, composé de petites unités avec murs au solin de pierre et élévation en briques crues) et une zone de fours domestiques sont ainsi les éléments les plus tangibles des phases d’occupation datées de l’époque saïto-perse (fig. 2), même s’il n’est pas exclu que d’autres formes d’occupation aient coexisté avec cette occupation domestique 12.
Sur le plan matériel, aucun hiatus n’est signalé entre la phase la plus ancienne mise au jour pour le moment seulement dans le secteur 2 sud, et datée de la fin de la Troisième Période intermédiaire, et l’abandon de la zone à l’époque perse 13. En revanche, la nature du matériel livré par ces contextes change considérable-ment, entre la Phase 1 et les phases saïto-perses. Nous tenterons de le démontrer ci-dessous par l’analyse de deux dépôts aux assemblages céramiques particulièrement cohérents.
12. Au regard de l’analyse fonctionnelle du mobilier céramique provenant du secteur 2 nord en parti-culier, qui démontre, pour le moment, une disproportion évidente entre les céramiques de stockage et les céramiques fines, il n’est pas exclu que d’autres formes d’occupation soient présentes dans la zone, notamment des espaces de stockage. Plusieurs artefacts, notamment des pointes de flèche en bronze, pourraient aussi attester d’une éventuelle présence de soldats/mercenaires, dans la zone : cf. Boussac, Dhennin, Redon 2015, p. 5.13. On observe en revanche un hiatus assez net, au moins dans le secteur 2, entre cet abandon, au milieu du ve s. av. J.-C., et la réoccupation du kôm dans la première moitié de l’époque ptolémaïque. Il faudra vérifier si ce hiatus est pertinent à l’échelle de tout le kôm.
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Un assemblage du viiie s. av. J.-C. : les US 2053, 2055 et 2056
Présentation du contexte
Une fenêtre ouverte en 2013 dans le secteur 2 sud, le long de MR 201, a permis de commencer l’exploration de la phase la plus ancienne mise au jour pour le moment par nos travaux (Phase 1). Elle fait au total 3 × 2,50 m max. (fig. 3).
La séquence stratigraphique, conservée sur près de 2 m, est simple : il s’agit de la succession de trois couches (US 2056, 2055 et 2054, de la plus ancienne à la plus récente), scellées par l’US 2053, une couche très indurée faite de mouna jaunâtre, qui a sans doute servi de niveau de circulation durant la Phase 2. Les US 2054 et 2056 sont assez semblables dans leur constitution : il s’agit de couches de terre sablo-argileuse brune, parfois verdâtre, hétérogène et mêlée à des cendres et charbons nombreux, ainsi que des poches de mouna jaune très dure. L’US 2056 se distingue également par la présence de petits éléments blanchâtres (cristaux de sel ?). Leur aspect lité prouve que ces US sont le résultat de dépôts successifs caractéristiques de contextes de dépotoir. Cette interprétation est renforcée par le fait qu’elles contiennent beaucoup d’ossements d’animaux domestiques de relativement grande taille (moutons/chèvres, porcs, ânes et même peut-être du dromadaire), dont certains portent des traces de découpe (analyse préléminaire de H. Leguilloux). Quant au matériel céramique, il est très frag-mentaire ; les tessons sont parfois roulés et pris dans le sédiment verdâtre ou marron, qu’il est difficile de faire partir au lavage, signe de la présence d’eau lors du dépôt de ces micro-couches : les dépotoirs ont probablement été à l’air libre un certain temps, et en contact avec de l’eau (stagnante ou pluviale ?). Les US 2054 et 2056 sont séparées par l’US 2055 formée de mouna indurée, dont on ne connaît pas la fonction (niveau de circulation ?).
L’analyse détaillée des deux US les plus anciennes de cette phase (2055 et 2056 14) suggère une occupation datée du viiie s. av. J.-C. L’étude de l’US 2053, qui scelle ces niveaux, montre une datation un peu postérieure, au début de l’époque saïte.
Analyse des formes céramiques [fig. 4-8]
L’US 2056 (tabl. 1, fig. 4-7) a livré un total de 478 tessons, qui représentent un minimum de 39 individus 15. Du point de vue chronologique, la majorité des éléments présente un faciès attribuable au viiie s.
14. L’étude du matériel de l’US 2054 étant encore en cours d’analyse, il n’est pas présenté ici.15. Pour obtenir une véritable représentativité des catégories céramiques entre elles, nous avons mis en place des comptages systématiques sur l’ensemble de la documentation céramique. Le Nombre Minimum d’Individu a ainsi pu être dégagé. Voir les tableaux de classement fonctionnel qui accompagnent les descriptions ci-dessous.
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évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
Description Groupe céramique
Pâte Traitement de surface
NMI Fig.
Vaisselle de table et de préparation alimentaire
Assiette 1 A1 Sans engobe, surface parfois lissée
6 4
Assiette de grande taille
2 A1, A4 Avec ou sans engobe rouge, parfois lissée
6 4
Coupe 3 A1 Parfois engobée rouge
6 5
Bol à parois minces
4 A1, L1 Sans engobe 2 5
Bassin 5 L1 Sans engobe 2 5
Jarre à col 6 A1 Avec ou sans engobe rouge
3 6
Jarre à bord en bandeau
7 A1 Sans engobe, surface lissée
2 6
Pot de cuisson à lèvre évasée
23 A1 2 6
Petits conteneurs
Petite jarre 8 A1 Engobe rouge avec traces de polissage
1 6
Gourde 9 A1 Engobe épais beige orangé poli
1 6
Conteneurs égyptiens de grande taille
Jarre de stockage
10 A7 Surface abîmée, probable engobe
beige
1 6
Imitations égyptiennes de conteneurs importés
Amphore 11 0 Non illustrée
Importations
Jarre levantine 12 Imp. L.1, Imp. L.4
Sans engobe 5 7
Cruche chypro-levantine
Indét. (panse)
1 Non illustrée
Hydrie ? Indét. (panse)
1 Non illustrée
Tabl. 1. Classement fonctionnel des groupes de céramiques de l’US 2056.
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zulema barahona-mendieta – mikaël pesenti – bérangère redon
Parmi la céramique produite en Égypte, l’un des marqueurs chronologiques les plus fiables est une gourde en pâte alluviale à texture moyenne (A1) et engobe beige poli (Groupe 9), malheureusement fragmentée, qui semble assez proche, par la disposition des anses, d’une gourde datée par D. Aston du ixe ou viiie s. av. J.-C. 16. On trouve aussi des parallèles à Tanis, où elles sont datées du viiie ou du début du viie s. av. J.-C. 17. Son engobe beige poli est caractéristique des traitements de surface hérités du Nouvel Empire et qui persistent à la Troisième Période intermédiaire.
Un bord de grand conteneur de stockage (Groupe 10) est traité avec le même type d’engobe beige orangé. Dans ce cas toutefois, la jarre est fabriquée dans une pâte assez fine alluviale zonée (A7) qui est comparable à la pâte G6a bien attestée, entre autres, à Memphis 18 depuis le Nouvel Empire, et qui est très répandue à la Troisième Période Intermédiaire et jusqu’au viie s. av. J.-C. La forme de ce type de jarre renvoie au groupe de jarres de stockage que l’on désigne sous le nom de « Meat Jars » 19 , produites depuis la XVIIIe dynastie jusqu’à la fin du Nouvel Empire.
Les jarres à bord en bandeau du Groupe 7, probablement utilisées majoritairement comme pots de cuisson, sont attestées en Basse Égypte depuis la période Ramesside jusqu’au milieu du viiie-milieu du viie s. av. J.-C. 20.
De la même manière, le bol conique à parois minces du Groupe 4 appartient à un modèle bien connu, lui aussi, de la fin du Nouvel Empire à la fin de la Troisième Période intermédiaire. Ces bols sont attestés dans toute l’Égypte ; des parallèles très proches sont à signaler à Bouto 21, Tanis 22 et Saïs 23.
Cette US a aussi permis de repérer dans la catégorie des vaisselles de table, des assiettes de grande taille (Groupe 2) qui présentent une lèvre épaisse vers l’intérieur et une base annulaire. Elles sont fabriquées en pâte A1, mais apparaissent également dans une variante plus grossière (A4). Ces assiettes sont couramment attestées du xe-ixe s. au début de l’époque saïte 24.
16. Aston 1996c, fig. 208b. 17. Defernez, Isnard 2000, pl. XIII, 17A et p. 170-171. Voir également l’explication des auteurs sur l’évolution de ce type de gourdes ; notre exemple de l’US 2056 appartient clairement au type ancien, qui dérive des gourdes du Nouvel Empire et du début de la Troisième Période intermédiaire. 18. Aston, Jeffreys 2007, p. 23-24.19. Bourriau 2010, p. 141.20. Defernez, Isnard 2000, pl. XI, 12D : milieu viiie-viie s. av. J.-C. ; Wilson 2011, pl. 53.21 : Phase I ; Spencer 1999, pl. 43, 13-14 : fin de la Troisième Période intermédiaire-XXVIe dynastie ; pl. 66, 4-5 : entre la fin de la Troisième Période intermédiaire et le viie s. av. J.-C.21. French 1996, type 8.22. Defernez, Isnard 2000, pl. XVII, 26C.23. Wilson 2011, pl. 27. 8-9 : Phase I.24. French 1996, type 5 ; Defernez, Isnard 2000, pl. XV, groupe 23 ; Spencer 1999, pl. 71.1, 72.8-9 ; Aston, Jeffreys 2007, fig. 40. 411, 33. 308.
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évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
Le matériel importé est presque exclusivement représenté par les jarres levan-tines (Groupe 12). La fragmentation ne nous a pas permis de restituer ces individus jusqu’à l’épaule, ni d’estimer leur capacité de stockage 25. Malgré leur caractère très fragmentaire, certains éléments morphologiques comme les bords hauts et droits et les anses massives assez régulières, invitent à placer ces individus parmi les modèles anciens du type « torpedo » 26. Sur la base de parallèles proches à Bouto 27, Kôm Firîn 28, Saqqâra 29, el-Ashmunein 30, Gourna 31, Tell el-Iswid 32 ou bien encore Éléphantine 33, elles pourraient être attribuées à une période couvrant la fin du viiie et le viie s. av. J.-C. Quelques individus retrouvés à Kition-Bamboula 34, Ashkelon 35 ou Tel Miqne-Ekron 36 confirment également cette datation.
Pour l’heure, les jarres levantines de l’US 2056 (et de l’ensemble du dépotoir à laquelle elle appartient) n’apparaissent être façonnées que dans deux types de pâtes, que l’on a dénommées, selon une classification préliminaire interne, pâtes IMP-L.1 et IMP-L.4.
La pâte IMP-L.1 varie d’assez fine à fine, peu dense à assez dense, micro-alvéo-lée et granuleuse au toucher. Cette pâte se caractérise par d’abondantes inclusions de microfossiles gris-bleutés ronds et anguleux ainsi que, en moindre nombre, des inclusions de calcites et quelques nodules blancs calcaires. La cassure est généralement homogène beige-orangé à brun-rouge. La surface brun-rouge peut parfois avoir fait l’objet d’un ressuage lui donnant une teinte beige-orangé. Cette pâte semble proche de l’échantillon no 2749 de Tell el-Iswid et pourrait provenir du sud-Liban ou du nord de la Palestine 37. La pâte IMP-L.4 est fine, assez dense, à faible porosité. Les inclusions sont caractérisées par quelques microfossiles anguleux gris-bleutés, quelques
25. Pour une étude sur le calcul de capacités des jarres « torpedo » à partir des épaves de Tanit, voir Finkelstein et al. 2011.26. Sagona 1982, p. 85 fig. 2. 6-7, type 7 ; Lehmann 1998, fig. 6, no 35 ; Regev 2004, fig. 4.1 ; Barako 2008, p. 439, Amphora 9 ; Whincop 2009, p. 313 fig. 9, Class 026, avec références biblio-graphiques pour de nombreux parallèles au Proche-Orient ; Stager, Master, Schloen 2011, p. 102 fig. 6.12, Phoenician amphora 3. 27. Bourriau 2003, p. 256 fig. 8, no 1-3. 28. Thomas 2014, p. 180-181 fig. 118 no c3141-42, c2070, c2094, fig. 120 no c2062, c2415 et c2469.29. Aston, Aston 2010, pl. 38, no 314, pl. 49, no 466 ; Aston 1996c, p. 85-86 fig. 234 a-b, fig. 72.2.30. Spencer 1993, pl. 67, F1.31. Mysliwiec 1987, pl. 12 fig. 3, 5.32. Marchand 2014, p. 164-165, 176 fig. 61-64.33. Aston 1999, p. 56, no 1703.34. Fourrier 2015, fig. 9 no 1-85, fig. 17 no 1-160.35. Stager, Master, Schloen 2011, p. 101-102 fig. 6.12.36. Gitin 2012, p. 236 fig. 9 no 1-3.37. Ownby 2014, p. 167 fig. 81.
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oxydes de fer rouges et de rares nodules calcaires. La cassure présente un cœur gris à franges brun-beige et la surface externe est de couleur brun-rouge.
Pour compléter ce panorama des importations présentes dans l’US 2056, il faut ajouter un fragment de panse appartenant probablement à une cruche chypro-levantine, ainsi que deux fragments de panse à parois fines (hydrie ?) qui présentent des affinités avec les pâtes d’Ionie méridionale.
Le mobilier céramique mis au jour dans l’US 2055 (tabl. 2, fig. 7-8) est moins nombreux (96 tessons dont 11 NMI) ; malgré cette faible représentativité, il semble démontrer un faciès de transition entre la Troisième Période intermédiaire et l’époque saïte 38.
On relève encore la présence de jarres à bord en bandeau (Groupe 7) avec traces de feu, déjà attestées dans l’US précédente ou, dans la vaisselle de table et préparation d’aliments, des assiettes évasées (Groupe 1). Cependant, ce dernier type ne semble pas avoir connu de modifications morphologiques sensibles depuis la Troisième Période intermédiaire 39 et on le trouve encore dans des contextes bien datés de l’époque saïte 40.
Dans la catégorie des conteneurs égyptiens de grande taille (Groupe 10), la jarre de stockage trouvée dans l’US 2055 est proche de celle de l’US 2056, qui trouve des parallèles du viiie au vie s. av. J.-C. 41. Mais elle se distingue par sa pâte L1 qui présente des particularités différentes. Un nombre significatif de tessons appartenant à ce type de pâte a été trouvé dans plusieurs couches du secteur 2. D’apparence calcaire et de texture généralement assez grossière, elle présente d’abondantes inclu-sions minérales, notamment des nodules gris, des nodules calcaires et du dégraissant végétal. La surface est généralement de couleur claire, beige, brun clair ou orangé avec beaucoup d’inclusions visibles en surface. Plusieurs éléments permettent d’y voir une pâte d’origine locale, notamment le fait que des formes céramiques de grande taille et de fabrication grossière (grandes bassines et pots de stockage 42) sont faites
38. Sur les 96 tessons de l’US 2055, une intrusion doit être mentionnée : il s’agit d’un fond d’amphore imitant une amphore égéenne que l’on peut dater de la fin du ive-début du iiie s. av. J.-C. (Marchand 2007, fig. 11; proche de Marangou, Marchand 2007, fig. 113 ; Defernez, Marchand 2006, fig. 4.3). Il convient probablement de la rattacher aux phases ptolémaïques du kôm et notamment à la tranchée de fondation du mur d’enceinte, qui a coupé les US saïtes étudiées ici. Signalons que la pâte calcaire dans laquelle elle est produite (appelée ici C7, elle peut être comparée avec les pâtes du type Marl A4 du sys-tème de Vienne, cf. David et al. à paraître, p. 4-5) provient probablement de la région thébaine, et plus précisément du site de Medamoud, où ont été trouvés des ateliers qui ont pu produire des imitations d’amphores égéennes (Barahona-Mendieta à paraître, fig. 20.59).39. French 1996, type 7 ; Defernez, Isnard 2000, pl. XVI groupe 24.40. Marchand 2014, fig. 13.41. Aston, Aston 2010, fig. 200; Spencer 1996, pl. 64. 19 ; Defernez, Isnard 2000, pl. II. 3A ; French 1996, type 1.42. Voir par exemple le bassin Plin15-2056-9, fig. 5.5.
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avec ce type de pâte. Elle présente également des caractéristiques assez proches de celle de la pâte des amphores hellénistiques attribuée à la Maréotide (notamment la présence de nodules gris). Par ailleurs, cette pâte est utilisée pour un grand nombre de formes céramiques, sans que l’on puisse la rattacher à une forme spécifique. Enfin, des imitations des formes généralement fabriquées dans d’autres pâtes sont façonnées dans cette pâte, par exemple les bols à parois minces de l’US 2056, la jarre de stockage de l’US 2055, ou la jarre à col de l’US 2053.
Description Groupe céramique
Pâte Traitement de surface
NMI Fig.
Vaisselle de table et de préparation alimentaire
Assiette 1 A1 Sans engobe, surface lissée
3 7
Assiette de grande taille
2 0
Coupe 3 0
Bol à parois minces
4 0
Bassin 5 0
Jarre à col 6 A1 Surface lissée 2 7
Jarre à bord en bandeau
7 A1 Traces de feu 1 7
Petits conteneurs
Petit jarre 8 0
Gourde 9 0
Conteneurs égyptiens de grande taille
Jarre de stockage
10 L1 Sans engobe, surface lissée
2 7
Imitations égyptiennes de conteneurs importés
Amphore 11 C7 Sans engobe, surface lissée
1 8
Conteneurs importés
Jarre levantine 12 IMP-L.1 et
IMP-L.4
2 8
Tabl. 2. Classement fonctionnel des groupes de céramiques de l’US 2055.
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L’US 2053 (tabl. 3, fig. 8) a livré le même nombre de NMI (11) que l’US 2055. On y retrouve les mêmes assiettes évasées et assiettes de grande taille que dans les US précédentes, signe d’une longue continuité dans la fabrication de ces formes. Toutefois, de légères différences morphologiques sont notables, notamment dans la catégorie des jarres et pots de cuisson. Elles se rapprochent davantage des types identifiés à Tell el-Iswid pour des niveaux de la XXVIe dynastie 43, à Bouto dans la première moitié du vie s. av. J.-C. 44 ou encore à Tell el- Balamun 45.
Description Groupe céramique
Pâte Traitement de surface
NMI Fig.
Vaisselle de table et de préparation alimentaire
Assiette 1 A1 Sans engobe, surface lissée
1 8
Assiette de grande taille
2 A1 Engobe orange, traces de feu
1 8
Coupe 3 0
Bol à parois minces
4 0
Bassin 5 0
Jarre à col 6 A1, L1 Surface lissée 7 8
Jarre au bord en bandeau
7 0
Petits conteneurs
Petit jarre 8 0
Gourde 9 0
Conteneurs égyptiens de grande taille
Jarre de stockage
10 0
Imitations égyptiennes de conteneurs importés
Amphore 11 C7 0
Conteneurs importés
Jarre levantine 12 IMP-L.1 2 Non illustrée, il y avait deux tessons de panses
Tabl. 3. Classement fonctionnel des groupes de céramiques de l’US 2053.
43. Marchand 2014, fig. 42-43 44. Hartung et al. 2007, fig. 16.10.45. Spencer 1996, pl. 69.71.
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Dans les US 2055 et 2053, la céramique importée est exclusivement représentée par des jarres levantines produites en pâte IMP-L.1 et IMP-L.4. Devant leur faible nombre (2 NMI dans chaque US), il est difficile de cerner plus précisément leur horizon chronologique. Néanmoins, les pâtes issues de ce contexte ne semblent plus se retrouver dans les contextes postérieurs étudiés sur le site de Plinthine. Il est encore trop tôt pour en tirer une conclusion définitive, mais l’hypothèse d’un marqueur chronologique inhérent au type de pâte employé ne peut être négligée.
Premières conclusions sur l’assemblage : datation et composition
Au total, l’US 2056 a livré 39 NMI et les US 2055 et 2053 contenaient, au mini-mum, 11 individus chacune. Leur analyse nous conduit à placer le dépôt de ces US au viiie s. av. J.-C., sans exclure une datation au tout début du viie s. av. J.-C. Les productions égyptiennes montrent, à l’étude, des caractéristiques morphologiques qui rappellent clairement la tradition du Nouvel Empire et se diffusent entre la TPI et le tout début de l’époque saïte. Le matériel importé, exclusivement composé de productions levantines, atteint 18 % du total du matériel céramique et témoigne d’échanges privilégiés avec la côte levantine. Par ailleurs, seules les jarres de transport sont représentées dans l’assemblage.
Un assemblage du vie s. av. J.-C. : le dépotoir 2200
Présentation du contexte
Le dépotoir 2200 (= 2034 = 2040 = 2057 46), entièrement fouillé en 2013 et 2014, est localisé dans la partie occidentale du secteur 2 nord. Il s’agit d’une succession de couches déposées dans une fosse de 2 × 2,30 m, creusée ad hoc dans une zone délimitée par les murs MR 223 et 224 (fig. 9). Épais de plus d’1,15 m, il appartient à la phase 5 du secteur 2 nord, datée du cœur de l’époque saïte ; dans le secteur nord, il s’agit de l’avant-dernière phase avant l’abandon (dans ce secteur au moins) qui précède la réoccupation ptolémaïque.
Les couches qui le forment sont composées de terre sablo-argileuse de couleur brun-jaune comportant des éléments d’architecture (moellons et blocs de calcarénite,
46. Trois US avaient été isolées lors de la fouille de 2013, mais, en réalité, le comblement est monophase et nous avons choisi de le fouiller en une seule couche, en 2014 (US 2200).
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briques crues et tuiles) et de consommation (faune notamment). Des fragments de charbon sont présents en abondance et quelques couches de cendre apparaissent ici et là. Outre la céramique, une pointe de flèche en bronze (inv. 2040-1) y a été mise au jour.
Analyse des formes céramiques [fig. 10-14]
Le dépotoir 2200 a livré un total de 501 tessons de céramique, pour un NMI de 49 (tabl. 4).
Concernant la céramique égyptienne (fig. 10-12), le répertoire des formes est significativement différent de celui des US précédentes. La catégorie de vaisselle de table et préparation alimentaire comprend encore des assiettes, mais elles présentent un profil légèrement différent et les assiettes de grande taille ont totalement disparu. De nouveaux groupes font leur apparition, ainsi les plats à carène haute (Groupe 14), datés du vie-ve s. av. J.-C. 47 ou les coupes à marli (Groupe 15), attestées dès la seconde moitié du vie et le début du ve s. 48, datation renforcée par les traces de polissage sur l’engobe rouge, caractéristiques de l’époque saïte 49.
Description Groupe céramique
Pâte Traitement de surface
NMI Fig.
Vaisselle de table et de préparation alimentaire
Assiette 1 A1 Engobe rouge mat 1 10
Coupe 3 A2, L1 Avec ou sans engobe 2 10
Plat à carène haute
14 A3, L1 Sans engobe 2 10
Coupe à marli 15 A9 Engobe rouge à lignes de polissage
1 10
Bassine faite à la main
17 A4 Traces de feu à l’intérieur
1 10
Bassine à lèvre en bourrelet
18 A4 Sans engobe 1 10
47. Aston, Aston 2010, fig. 372 ; Defernez 2003, pl. LXIII, 177a-b ; Paice 1987, fig. 3 ; Aston 1999, pl. 70.2000.48. Aston 1999, pl. 76.2099 ; Aston, Aston 2010, fig. 44, Phase C (début du ve s.) ; pl. 45.410. ; Holladay 1982, pl. 17.3 ; Hamza 1997, fig. 2.14.49. Marchand 2014, p. 158.
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évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
Description Groupe céramique
Pâte Traitement de surface
NMI Fig.
Jarres et pots de cuisson
Jarre à col 6 A1, L1, A4 Surface parfois avec engobe rouge et
traces de feu
4 11
Jarre à lèvre en bandeau
7 A1 Surface lissée 1 11
Jarre à lèvre soulignée
19 A4 Traces de feu et marques de doigts
sur la lèvre
1 11
Pot de cuisson à anse
20 A4 Traces de feu 2 11
Importations de Haute Égypte
Coupe à carène 13 C7 Sans engobe, surface lissée
1 11
Petits conteneurs et céramique fine
Gourde 9 C2 Décor des lignes incisées et empreinte
de tissu intérieur
0 12
Coupe à ressaut externe
16 C3 Surface polie 1 12
Jarre à décor peint
21 A5 Surface lissée avec traces blanches
1 12
Vase à lèvre moulurée
22 C3 Surface lissée 1 12
Conteneurs égyptiens de grande taille
Jarre de stockage
10 A2 Surface lissée 1 11
Importations
Jarre levantine 12 IMP-L.2 5 14.11-15
Amphore grecque
24 Chios, Clazomènes,
Samos, Cercle de Samos,
Lesbos
3232
2
13.1-313.4
13.5-9
14.10
Céramique fine 25 Grèce de l’EstChypro-levantine
3
1
14.16-1814.19
Mortier Indét. Chypriote 2 Non illustrés
Tabl. 4. Classement fonctionnel des groupes de céramiques de l’US 2200.
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La catégorie des jarres et pots de cuisson présente un répertoire très diversifié. Elle comprend des jarres à lèvre moulurée et à décor digité sur la lèvre (Groupe 19), que l’on peut rapprocher des modèles datés de la XXVIe dynastie ou de la première moitié du vie s. 50. Pareillement, les jarres à col (Groupe 6) trouvent des parallèles dans le courant de la XXVIe dynastie et ce jusqu’à la fin du ve s. 51. Le pot de cuisson à anse (Groupe 20) est proche des formes appartenant à la fin de l’époque saïte et au début de l’époque perse 52. Cependant, le bord d’une jarre à lèvre en bandeau (Groupe 7) pourrait être une intrusion des niveaux précédents, datés de la fin de la Troisième Période intermédiaire.
L’US 2034 a livré trois fragments d’une petite gourde (Groupe 9) en pâte calcaire assez fine (C2), dont le façonnage est très caractéristique. Le corps lenticulaire a été fabriqué sur un moule recouvert d’un tissu qui a laissé son empreinte à l’intérieur des fragments. En même temps, la surface est décorée de lignes concentriques incisées. Le col présente deux petites anses qui se détachent à peine. Ces caractéristiques trouvent des parallèles dès la première moitié du vie s. jusqu’au début du ive s. 53.
La jarre à décor peint en blanc (Groupe 21) rappelle celles trouvées dans le dépo-toir de momification dans la nécropole de Saqqâra et datés entre 550 et 400 av. J.-C. 54
Une différence significative doit être notée entre les pâtes céramiques étudiées dans le dépotoir 2056 et le dépotoir 2200. Certaines pièces sont encore fabriquées dans une pâte alluviale à texture moyenne (A1), mais on trouve plus souvent des variétés beaucoup plus sableuses comme A9, ou plus grossières, comme A4 et A2. Des variétés plus fines sont aussi observées, comme A3 ou A5, dont la cuisson est également de très bonne qualité. Mais l’aspect le plus remarquable est sans doute l’arrivée de pâtes calcaires. La pâte C2 utilisée pour la fabrication de la petite gourde mentionnée plus haut trouve de grandes affinités avec la pâte K2 de Saqqâra 55, qui est aussi utilisée pour façonner de petites gourdes. La pâte C3 est encore plus fine et présente une section homogène couleur blanc verdâtre ou gris. Notons également la découverte d’un bord de coupe à carène 56 (Groupe 13) en pâte C7, équivalente à la pâte Marl A4 variante 2 originaire de Haute Égypte 57.
50. Marchand 2014, fig. 43 ; Hartung et al. 2007, abb. 19.5.51. Defernez 2003, pl. XIX.54a-b ; Marchand 2014, fig. 40, 43 ; Aston, Aston 2010, pl. 14.102 ; French 2004, pl. I, type 2.52. Hamza 1997, proche de fig. 2.8-9 ; Defernez 2003, pl. XXVII, 72c ; Aston, Aston 2010, pl. 44.392. 53. Marchand 2014, fig. 27-29 ; Oren 1984, fig. 14.19, 25.3-5. ; Wuttmann et al. 1996, groupe 15, fig. 56 ; Aston, Aston 2010, pl. 17.124. 54. Aston, Aston 2010, pl. 29, 253, pl. 31, 282-284.55. Aston, Aston 2010, p. 5.56. Datée par Aston du milieu du viiie au viie s. : Aston 1999, pl. 60.1783.57. Le centre de production de ce type de céramique a été trouvé sur le site de Médamoud. Cf. Barahona-Mendieta 2014, p. 267-279.
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Le dernier type de pâte répertorié dans ce dépotoir est la pâte L1, qui est déjà attestée dans l’US 2056, et pourrait être d’origine locale. Les formes céramiques faites dans ce type de pâte suggèrent en effet une longue continuité de cette production. Selon les premières analyses effectuées sur l’ensemble du matériel de Plinthine, cette production semble se développer de la fin de la Troisième Période intermédiaire à la fin de la période saïte et au début de l’époque perse.
Les importations du dépotoir 2200 sont particulièrement nombreuses et constituent un assemblage particulièrement intéressant. Suite à une classification préliminaire et par souci de cohérence avec le reste de l’étude, les importations ont été organisées par grande catégorie céramique : les amphores grecques (Groupe 24), les jarres levan-tines, déjà rencontrées dans les contextes précédents (Groupe 12) et la céramique fine (Groupe 25). Les fragments illustrés ici (fig. 12-14) sont représentatifs des principales formes attestées dans ce dépotoir.
Les amphores de Chios sont représentées par trois types distincts qui fixent les jalons de ce dépôt. En premier lieu, le bord massif, légèrement rentrant (fig. 13.1), appartient à un type d’amphore de Chios encore peu documenté en Égypte 58. Caractérisé par une pâte assez grossière, très dense, rugueuse au toucher ce type, elle se différencie des productions postérieures par son aspect morphologique et surtout par la présence de nombreux nodules calcaires blancs et jaunes pulvérulents et par une moindre proportion de quartz roulés. La surface externe présente un épais engobe blanc sur lequel est ici apposée une peinture rouge clair à sombre. Cet exemplaire est datable du dernier quart du viie s. La partie supérieure d’un autre individu de Chios (fig. 13.2) constitue une évolution de la forme précédente, à placer au tournant du viie et du premier quart du vie s. Les parallèles publiés restent encore peu nombreux, mais ils ont été mis au jour aussi bien en Haute qu’en Basse Égypte 59. Le dernier type, au col allongé (fig. 13.3), constitue probablement l’élément le plus récent du dépotoir, daté du milieu du vie s. av. J.-C. Ce dernier type, largement distribué en Égypte, et dont un exemplaire mis au jour à Tell Defenneh porte un cartouche d’Amasis 60, reste étrangement peu représenté hors d’Égypte.
58. Notons tout de même des parallèles à Karnak : Marangou 2012, fig. 155.e et à Saïs (inédit), inv. no 4001 P.38, échantillon Ifao SAISII.28.59. Voir par exemple à Karnak : Masson 2007, pl. XXII fig. 1 ; à Naucratis : Petrie 1886, pl. XVI no 4 ; à Mendès : Wilson 1982, pl. XIX no 3, à Tell Kédoua : Oren 1984, fig. 22 no 1 ; à Saqqâra : Lecuyot 2007, fig. 1 no 10.60. Petrie 1888, p. 51, 58-59, 71-72, 109 ; Hall 1913, p. 292 ; Boardman 1995, p. 157 ; Dupont 1998, p. 148 n. 46 ; Johnston 2006, fig. 18, p. 26, 28 tableau 1 no 2 ; Weber 2012, p. 374-375, TD 296, pl. 53 fig. a ; Villing 2013, p. 75-76.
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Une amphore de Lesbos du type « en Phi » (fig. 14.10) est datable de la même période ; elle est généralement assignée à la seconde moitié du vie s. av. J.-C. 61. Cette amphore à pâte grise connaît un réel engouement sur le territoire égyptien où elle trouve de nombreux parallèles 62. Le type représenté ici correspond à un petit module, dont la capacité ne dépasse guère 10 l.
Les amphores de Samos (fig. 13.6-8), assez fragmentaires ici, peuvent être assignées à la fourchette haute du dépôt. Certaines formes, à l’instar des amphores du cercle de Samos (fig. 13.5, 13.9), sont peu documentées 63 et leur identification est encore peu assurée. Leur présence dans un contexte ayant fourni des marqueurs chronolo-giques solides nous permet tout de même d’envisager une datation contemporaine. Ces amphores présentent des caractéristiques morphologiques proches de celles des amphores de Samos, telles que le bord de section en olive, le col court, légèrement étranglé à la base et dont la jonction avec l’épaule est matérialisée par un cordon. Les anses courtes et montantes semblent également empruntées au répertoire de Samos. Enfin, sur un individu (fig. 13.9), une lettre isolée, sans doute un Z, a été incisée avant cuisson sous l’attache inférieure de l’anse. Signalons seulement, que, dans l’état actuel de nos connaissances, ce type de marque se retrouve souvent sur des amphores de Samos 64. Un autre individu (fig. 13.5) présente un cercle imprimé avant cuisson sur le col, mais dans ce cas, il pourrait tout simplement s’agir d’un test de séchage avant cuisson 65. Ce type d’ambiguous marks 66 ne peut donc en aucun cas nous aider à déterminer la provenance de notre individu.
61. Dupont 1998, p. 160, 157 fig. 23.4.h. 62. Voir par exemple à Naucratis : Petrie 1886, pl. XVI no 6, p. 22 ; à Tell Dafana : Petrie 1888, pl. XXXIII no 12 ; à Thônis-Hérakléion (Catherine Grataloup, communication personnelle, dont un exemplaire complet : HXX. 6730) ; à Saïs (inédit, inv. no 4007 P.51) ; à Tell Kédoua : Oren 1984, fig. 23, n° 6, Hamza 1997, fig. 16 no 2-3 ; à Héliopolis : Petrie, Mackay 1915, pl. XI no 43 ; à Saqqâra : inédit (Petrie Museum inv. no UC30791) ; à Abousir : Smolarikova 2001, fig. 2 ; à Gourna : Petrie 1909, pl. LV no 853 et 854, en dernier lieu Dupont-Goyon 1992.63. Des exemplaires sont néanmoins attestés à Abousir : Smolarikova 2001, p. 70 fig. I.B ; à Karnak : Marangou 2012, p. 374, 154, fig. 154.c ; Thônis-Hérakléion (Catherine Grataloup, communication personnelle, dont un exemplaire complet : inv. no N4.13059) ; à Naucratis : Petrie 1886, pl. XVI, no 2 ; Johnston 2006, p. 27 fig. 21, p. 29 no 47 ; à Tell Defenneh trois individus complets : Weber 2012, TD 302, pl. 53.f, p. 376 ; en dernier lieu : Leclère, Spencer 2014, p. 113, 128 fig. 1 et p. 203 pl. 45.64. Petrie 1909, pl. LIV no 849-850, p. 13, 16 ; Johnston 2006, p. 29 tableau 1 no 60-61.65. Cette « marque » en cercle incisé se retrouve sur des emballages amphoriques provenant de zones de production et de périodes différentes. Ce type de cercles imprimés dans l’argile fraîche, qu’ils soient simples ou doubles, pourrait donc se rattacher à des critères techniques : Sacchetti 2012, p. 71 n. 380 avec références bibliographiques.66. Greene et al. 2008, p. 693-694 n. 34 pour un avis contraire.
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évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
Pour compliquer l’exercice, la pâte des amphores du cercle de Samos mises au jour à Plinthine présente des affinités avec les productions milésiennes ou du moins de la vallée du Méandre 67 : elle est fine, peu dense, à très faible porosité et carac-térisée par de nombreux micas en plaquettes argentés de taille variée (0.1-> 1mm). Elle présente également quelques nodules calcaires ronds le plus souvent de petite taille (0.1mm), mais pouvant atteindre 5 mm. Enfin, quelques inclusions d’oxydes de fer irrégulières, de couleur rouge à sombre, sont également visibles. La cassure est diffuse et varie de rouge à cœur brun pâle à un large cœur brun-rouge à franges rouges. La surface externe fait l’objet d’un ressuage lui donnant une teinte rouge-pâle à beige.
Les jarres levantines (fig. 14.11-15) sont assez bien représentées dans le dépotoir 2200, et appartiennent à des types bien attestés en Égypte. Il est encore difficile d’assi-gner précisément nos individus à une classification unanimement reconnue, mais leur présence dans un contexte de la fin du viie-vie s. av. J.-C. semble cohérente. Deux types distincts sont reconnaissables dans l’assemblage étudié. Le premier se définit par une petite lèvre en coin biseautée sur l’intérieur et grossièrement travaillée sur l’extérieur (fig. 14.12, 14-15). En l’absence de matériel plus complet, du moins jusqu’à l’épaule, ce type se confond avec la majeure partie des types d’E. Beetles 68. Le second groupe, illustré ici, présente un bord rentrant et une lèvre plane, étalée sur le dessus. Ce type pourrait appartenir au type C1 d’E. Beetles 69. Notons également que ces jarres levan-tines sont façonnées dans une seule pâte et sa variante plus grossière (IMP-L.2), qui n’est pas attestée dans les niveaux antérieurs. Cette pâte fine et dense, et sa variante assez grossière et peu dense, se caractérisent par une texture savonneuse au toucher, des inclusions inégalement réparties constituées d’abondants nodules d’oxydes de fer rouge et ronds (0.1 -> 3mm), de nombreux nodules calcaires blancs et beiges, ainsi que de quelques nodules gris. La cassure est homogène, de couleur orangée, et la surface externe est généralement beige-rosée sous l’effet d’un ressuage grossier. Cette pâte, dont l’origine de production pourrait être Sarepta, s’apparente à la Fabric IA d’E. Beetles 70, la Class IB de J. Bourriau 71 et trouve un bon parallèle dans l’échantillon de Tell el-Iswid no 2750 correspondant au groupe Iswid Imp. A dans la classification de M. Ownby 72.
67. Kerschner, Momsen 2005, p. 125-126.68. Beetles 2003, par exemple les types A1, A2, A5, A7, B2, B3, C3, p. 105-106.69. Beetles 2003, p. 119 fig. 4.14.70. Beetles 2003, p. 138-152.71. Bourriau 2003, p. 227 fig. 8, no 6.72. Ownby 2014, fig. 82.
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Quelques fragments de bords et de panse de mortiers chypriotes (non illustrés ici) sont également attestés dans le dépotoir 2200. Enfin, la céramique fine est représentée par une kylix à décor de filets, dit « à raies fines » 73 (fig. 14.16), qui doit remonter à la fin du viie s. av. J.-C., une œnochoé (fig. 14.17) et une hydrie (fig. 14.18) de Grèce de l’Est, ainsi qu’une bouteille (fig. 14.19) provenant probablement de la côte levantine.
Premières conclusions sur l’assemblage : datation et composition
Le dépotoir, composé des US 2034, 2040, 2057 et 2200, a pu être entièrement documenté. L’analyse des assemblages regroupant le matériel local et importé suggère une datation comprise entre le dernier quart du viie et le milieu du vie s. av. J.-C.
Ce dépotoir contenait au minimum 49 individus céramiques, dont près de la moitié (22) sont des importations méditerranéennes. Certes, cet ensemble documentaire est restreint et il est bien sûr trop tôt pour pouvoir avancer des interprétations solides pour l’ensemble de l’occupation saïte de Plinthine. Toutefois, d’autres assemblages du secteur 2 présentent les mêmes caractéristiques (ainsi le matériel céramique de l’US 2015 du secteur 2 nord, constitué, pour moitié, d’importations, dont 80 % d’amphores grecques et 20 % de jarres levantines), qui semblent témoigner de l’ouver-ture du Kôm el-Nogous vers l’extérieur à l’époque saïte.
Conclusions préliminaires
Les deux dépotoirs étudiés plus haut ont l’avantage d’être des ensembles bien circonscrits et scellés 74, assez sûrement datés du viiie-tout début viie s. d’une part, et de la fin viie-première moitié du vie s. av. J.-C. de l’autre.
Ils ont livré des informations précieuses sur les productions locales de Maréotide, région pour laquelle nous manquons encore de données, notamment pour ces époques anciennes 75. Surtout, ils permettent d’envisager une analyse fine, tant sur le plan
73. Lambrino 1938, p. 63-64 ; pour de nombreux parallèles dans la nécropole archaïque d’Abdère voir Skarlatidou 2010, tombe K175, no γ, fig. 64, tombe K147, no α, fig. 87, tombe K211, no β, fig. 101, tombe K33, no α, fig. 120, tombe K104, no γ, fig. 139, tombe K128, no α, fig. 144, tombe K159, no α, fig. 148, tombe K159, no στ, fig. 152 et tombe K190, no α, fig. 160.74. Certes, le dépotoir 2054-2056 n’a pas été fouillé entièrement, contrairement au dépotoir 2200, mais le matériel qu’il a livré est suffisamment abondant pour que les tendances observées par l’étude du matériel ne puissent pas être remises en cause, sauf à la marge.75. Les productions locales de Maréotide sont mieux connues pour les époques hellénistique et romaine. Voir Empereur, Picon 1986 ; Empereur, Picon 1992 ; Empereur, Picon 1998. Sur les productions locales attestées à Taposiris, dans des contextes du Haut Empire, cf. l’annexe de S. Marquié dans Boussac 2009.
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évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
chronologique que typologique, des assemblages céramiques et partant des circuits commerciaux en Maréotide pré-ptolémaïque.
Au regard des inventaires de la céramique produite par ces deux contextes et présentés plus haut, deux constats peuvent être faits :
– dans les deux contextes, les assemblages dénotent une ouverture certaine vers l’extérieur (sur les importations, cf. infra), mais aussi vers le marché égyptien : de la céramique produite à Médamoud a ainsi été identifiée dans le dépotoir daté de l’époque saïte, tandis que le dépotoir du viiie s. a livré quelques fragments de formes fabriquées dans une pâte alluviale, recouverte par un engobe beige très caractéristique (pâte A7) qui a été identifiée préalablement à Memphis. Ainsi, les productions céra-miques de la vallée du Nil et de Haute Égypte arrivent, certes en nombre restreint, jusqu’à Plinthine depuis au moins la fin de la TPI et encore à l’époque saïte. C’est un constat que l’on peut généraliser, pour le moment, à l’ensemble des secteurs explorés dans le kôm de Plinthine, pour ces mêmes époques 76.
– Les assemblages sont très différents dans leur composition : la proportion d’impor-tations est beaucoup plus élevée dans le dépotoir du vie s. que dans celui du viiie s. (45 % contre 18 %) et les réseaux d’approvisionnement extérieur changent : à la fin de la TPI, les importations viennent presque exclusivement du monde levantin, tandis que le spectre des importations est plus vaste à l’époque saïte. Les produits levantins sont toujours attestés, mais ils ne représentent guère plus du tiers des importations, dont l’écrasante majorité provient désormais des cités de Grèce de l’Est.
Les analyses préliminaires des phases situées directement après la phase 1 du secteur 2 sud montrent que ce changement dans l’orientation des circuits d’approvi-sionnement de Plinthine et, partant, des grands réseaux du commerce méditerranéen vers l’Égypte, doit être placé au cours du viie s. av. J.-C., sans doute vers le milieu ou dans la deuxième moitié de ce siècle. Évidemment, il est trop tôt pour tirer de ces observations des conclusions sur la nature de l’établissement de Plinthine et sur ses habitants durant la TPI et l’époque saïto-perse. Mais le changement de faciès céra-mique observé entre la TPI et l’époque saïte à Plinthine illustre l’ouverture du royaume égyptien vers le monde ionien et plus largement grec qui a été encouragée par les premiers pharaons de la dynastie saïte 77. Le matériel céramique de Plinthine ressemble d’ailleurs beaucoup, au moins dans sa provenance, aux assemblages contemporains mis au jour à Thônis/Hérakléion ou Naucratis, deux ports (l’un sur la Méditerranée, l’autre sur la branche canopique) où se concentrent une grande partie des échanges
76. Ainsi, de la céramique de Médamoud a été identifiée dans divers contextes des secteurs 2 et 6.77. La bibliographie est vaste et l’on renverra à l’ouvrage, toujours utile, de Boardman 1995.
23Spéc
imen
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-
zulema barahona-mendieta – mikaël pesenti – bérangère redon
égypto-méditerranéens à l’époque saïte 78. Le mobilier (céramique, pointes de flèche en bronze, terres cuites, bols de bronze) est aussi assez similaire au mobilier découvert sur les sites du Delta oriental de Tell Kedoua et Tell Defenneh, dont le premier, au moins, a abrité une garnison de soldats étrangers à l’époque saïte 79.
La localisation de Plinthine entre la mer Méditerranée et le lac Maréotis (relié par des canaux à la branche canopique) et sa probable fonction de poste-frontière dès le Nouvel Empire sur la frontière occidentale de l’Égypte sont sans doute l’une des clés de compréhension 80.
Il restera aussi à comprendre comment s’organisent les principales voies commer-ciales et la redistribution des produits échangés entre l’Égypte et la Méditerranée à partir de l’époque saïte. Jusqu’à présent, le schéma Thônis/Naucratis, bâti d’après les sources historiques et la documentation archéologique, proposait une voie unique (voie canopique) d’acheminement des marchandises grecques depuis la Méditerranée vers l’Égypte à l’époque saïte, en particulier sous le règne d’Amasis 81. Les sites de Thônis/Hérakléion et de Plinthine fonctionnant tous deux à la période saïte, et présentant des assemblages comparables, nos données semblent mettre à mal cette hypothèse : au vu de la situation géographique du site, il est peu probable que les produits aient d’abord transité par Thônis/Hérakléion pour être ensuite acheminés à Plinthine. Ainsi, les découvertes récentes faites à Plinthine, en cours de dégagement et au potentiel certain, vu l’étendue du site et sa longue occupation, permettront sans doute un réexamen de cette reconstruction historique du monopole de Naucratis à l’époque saïte.
78. Sur le matériel céramique de Naucratis, on renverra aux travaux du Naukratis Project du British Museum, notamment Villing, Schlotzhauer 2006 ; voir également Höckmann 2012 ; pour Thônis, voir récemment Grataloup 2015. 79. Leclère, Spencer 2014 ; Oren 1984 ; Hussein, Abd El-Aleem 2013.80. L’article de Boussac, Dhennin, Redon 2015, formule déjà quelques hypothèses sur la fonction de l’établissement de Kôm el-Nogous à l’époque pharaonique.81. Voir en dernier lieu, et parmi une bibliographie trop abondante pour être citée ici, Pfeiffer 2010.
24 Spéc
imen
aut
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-
évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
Secteur 4
Secteur 5
??
?
Dépression centrale
Plateforme sommitale
Mur d’enceinte ptolémaïque
Mur d’enceinte ptolémaïque
Point hautalt. 58,25m
Secteur 1
Secteur 2
Secteur 6
Secteur 3
alt. 54,75m
alt. 46,80m
alt. 45,05m
54,10
alt. 42,60m
N
0 2 0 4 0 8 0
M E T R E S
Plinthine(Kôm el-Nogous - )Campagnes 2012-2015
Plan du Kôm - ech. graphique - Équidistance des courbes : 2 mètres Relevés : M. Vanpeene - Th. Fournet DAO : M. Vanpeene - Th. FournetTopographie : Th. Arnoux - O. Onezime - M. Vanpeene
Mur
d’en
cein
te p
tolé
maï
que
Mur d’enceinte saïte puis ptolém
aïque ?
Habitat (?) ptolémaïque
Habitat (?) ptolémaïque
Habitat (?) saïto-perse,dépotoirs et batterie de fours
Habitat (?) ptolémaïque
Habitat (?) ptolémaïque
Zone de stockage (?) saïto-perse ?
Fig. 1. Carte du kôm de Plinthine (M. Vanpeene, 2015, © MFFTM).
25Spéc
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-
zulema barahona-mendieta – mikaël pesenti – bérangère redon
Vest
iges
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Plan
du
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013-
2015
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Fig.
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Plan
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© M
FFT
M).
26 Spéc
imen
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-
évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
Fig. 3. Le dépotoir US 2054-2056 (secteur 2 sud) en cours de fouille, vue vers l’est (B. Redon, © MFFTM).
27Spéc
imen
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-
Plin15-2056-25 et 24
Plin15-2056-26
Plin15-2056-27
Plin15-2056-13
Plin15-2056-35
Plin15-2056-10
Plin15-2056-23
Plin15-2056-22
Plin15-2056-10
Plin15-2056-11
Assiettes
Assiettes de grande taille
A1, sans engobe, lissée
A1, engobe rougelissée
A1, sans engobe
A1, engobe rouge
A1, lissée
A1, sans engobe
A1, sans engobe
A4, engobe rouge
A1, sans engobe
A1, sans engobe
Groupe 1
Groupe 2
Vaisselle de table et de préparation alimentaire US 2056
0 10 cm
1/4
Fig. 4. Céramique des US 2053, 2055 et 2056 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).28 Sp
écim
en a
uteu
r
-
Plin15-2056-21
Plin15-2056-19
Plin15-2056-18
Plin15-2056-20
Plin15-2056-34
Plin13-2056-1
Coupes
A1, engobe rouge
A1, engobe rouge int-ext
A1, sans engobe
A1, sans engobe
A1, sans engobe
A1, sans engobe
Groupe 3
Plin15-2056-36
Plin15-2056-17
Bol à parois minces
A1, sans engobe
L1, sans engobe
Groupe 4
Plin15-2056-9 Plin15-2056-8
Bassin
L1, sans engobe, traces de feu int. L1, sans engobe
Groupe 5
Vaisselle de table et de préparation alimentaire
0 10 cm
1/4
Fig. 5. Céramique des US 2053, 2055 et 2056 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).29Sp
écim
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uteu
r
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Plin15-2056-33
Plin15-2056-31
Plin15-2056-29 Plin15-
Plin15-2056-16
Plin15-2056-28
Plin15-2056-32
A1, sans engobe
A1, lissée
A1, sans engobe
A1, sans engobe, traces de feu
A1, lissée A1, traces de feuA1, engobe rouge, traces de feu
Jarres à bord en bandeauGroupe 6 Groupe 7Jarres à col
Pots de cuissonGroupe 23
Jarres et pots de cuisson
Plin15-2056-37
Jarres de stockage
A7, surface abîmée
Groupe 10
Conteneurs égyptiens de grande taille
Plin15-2056-14
Plin15-2056-38
Petits conteneurs
A1, engobe rouge poli
A1, engobe beige orangé épais, poli
Groupe 8 Groupe 9Petite jarre Gourde
0 10 cm
1/4
Fig. 6. Céramique des US 2053, 2055 et 2056 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).30 Sp
écim
en a
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-
Plin15-2055-17
Plin15-2055-4
Plin15-2055-10
Plin15-2055-9
Plin15-2055-6
Plin15-2055-5
Jarres à col
Jarres de stockage
Assiettes
L1, lissée
A1, traces de feuA1, lissée
A1, lisséeA1, lissée
A1, lissée
Jarres à bord en bandeau
Groupe 1
Groupe 6 Groupe 7
Groupe 10
Vaisselle de table et de préparation alimentaire US 2055
Jarres et pots de cuisson
Conteneurs égyptiens de grande taille
0 10 cm
1/4
2056.01
2056.052056.02
2056.06
2056.03
Conteneurs importés
Groupe 12 Jarres levantines
Fig. 7. Céramique des US 2053, 2055 et 2056 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).31Sp
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zulema barahona-mendieta – mikaël pesenti – bérangère redon
Plin14-2053-2
Plin14-2053-3
Plin14-2053-4Plin14-2053-1
Jarres et pots de cuisson
Assiettes
Assiettes de grande taille
L1 fine, lisséeA1, lissée
A1, lissée
A1, engobe orange,traces de feu
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 6 Jarre à col
Vaisselle de table et de préparation alimentaire US 2053
0 10 cm
1/4
Plin15-2055-3
Conteneurs importés et imitations
2055.01
C7, lissée
Imp. L. 4
Groupe 12Groupe 11 Imitation d’amphore égéenne Jarre levantine
Fig. 8. Céramique des US 2053, 2055 et 2056 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).32 Sp
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évolution des assemblages céramiques du kôm de plinthine
Fig. 9. La fosse-dépotoir US 2200 (secteur 2 nord) en cours de fouille en 2013, vue vers l’ouest. Elle est coupée par la tranchée de fondation du mur ptolémaïque, à gauche (J. Le Bomin, © MFFTM).
33Spéc
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-
Plin14-2200-8
Plin14-2200-13
Plin14-2200-9
Plin14-2200-11
A9, lignes de polissage
A3, sans engobe
A4, traces de feu int.
A4, sans engobe
Coupes
Coupe à marli
Bassin modelé
Plin13-2040-4
Plin13-2057-3
Plin13-2057-6
Plin13-2057-8
L1, sans engobe
A1, engobe rouge
L1, sans engobe
A2, engobe rouge mat
Plats à carène haute
Groupe 3
Groupe 14
Groupe 15
Groupe 17
Bassin à lèvre en bourreletGroupe 18
Groupe 1 Assiettes
Vaisselle de table et de préparation alimentaire
0 10 cm
1/4
Fig. 10. Céramique des US 2200 = 2034 = 2040 = 2057 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).34 Sp
écim
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-
Plin14-2200-6
Plin14-2200-14
Plin14-2200-7A1, lissée
L1, sans engobe
A4, traces de feu
Plin13-2-2040-2
Plin13-2040-1
Plin13-2-2034-4
Plin13-2-2034-7Plin13-2057-7
A1, engobe rouge
A4, traces de feu
A4, traces de feu
A4, traces de feu
L1, lissée
Jarres à lèvre en bandeau
Jarres à col
Jarres à lèvre soulignée
Pots de cuisson à anse
Groupe 6
Groupe 19
Groupe 20
Groupe 7
Jarres et pots de cuisson
Plin14-2200-23
C7, lissée
Importations de Haute-Egypte
Groupe 13 Coupes à carène
Plin14-2200-10A2, lissée
Jarres de stockageGroupe 10
Conteneurs égyptiens de grande taille
Fig. 11. Céramique des US 2200 = 2034 = 2040 = 2057 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).35Sp
écim
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-
Plin14-2200-18
Plin14-2200-25
Plin14-2200-27
A5, lisséeTraces blanches
C3, poli
C3, lissée
Vase à lèvre moulurée
Coupe à ressaut externe
Plin13-2034-8
C2, décor de lignes incisées,empreinte de tissu int.
Petits conteneurs et céramique fine
Groupe 16
Jarres à décor peintGroupe 21
Groupe 22
Groupe 9 Gourde
0 1 5 cm
Fig. 12. Céramique des US 2200 = 2034 = 2040 = 2057 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).36 Sp
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Fig. 13. Céramique des US 2200 = 2034 = 2040 = 2057 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).
Conteneurs importés
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0 10 cm
1/4
Amphores grecquesGroupe 24
37Spéc
imen
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16 17
18
19
Conteneurs importés
0 10 cm
1/4
Céramiques finesGroupe 25
12
13
14
15
Jarres levantinesGroupe 12
10
11
Amphores grecquesGroupe 24
Fig. 14. Céramique des US 2200 = 2034 = 2040 = 2057 (Z. Barahona-Mendieta, M. Pesenti, © MFFTM).38 Sp
écim
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303Spéc
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