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Édition 206 // septembre – octobre 2014 1 Revue officielle Édition - numéro 206 septembre / octobre 2014 SOURDINE Entrevue avec Michel Nadeau, agent de milieu Crédit photo Francis Morel

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Édition septembre - octobre 2014

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Édition 206 // septembre – octobre 2014 1

Revue officielleÉdition - numéro 206septembre / octobre 2014

SOURDINE

Entrevue avec Michel Nadeau,agent de milieu

Crédit photo Francis Morel

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2 • SOURDINE •

La revue «Sourdine» est publiée par l’Association elle-même à l’intention de ses membres et amis. Dans le présent journal, le genre masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’en alléger le texte. Les auteurs ont l’entière responsabilité de leurs écrits. Sauf avis contraire, les articles peuvent être reproduits sans autorisation à condition d’en indiquer la source. Les commentaires et suggestions sont bienvenus et peuvent être adressés à :

A.D.S.M.Q.1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001, Montréal (Québec) H2K 2C9

Tél. : 514 278-9633 Voix 514 278-9636 Ats 514 278-9075 Télécopieur

Courriel: [email protected] Internet de l’A.D.S.M.Q.http://www.adsmq.org

Comité de rédaction: Daniel Morel - Michel Nadeau - Gilles Lauzon - Gilbert PoitrasÉditeur : Gilles LauzonCorrection / révision : Gilbert Poitras Chroniques : Josette Bourdage, Jeanne Choquette, Louise Dufour, Gilles Lauzon, Johanne Lauzon, Daniel Morel, Michel Nadeau, Linda Sawyer, Kenneth Southall, Jade St-Vincent, Jean-Guy Thibaudeau. Publicité:

La revue Sourdine accepte les messages publicitaires susceptibles de renseigner ses lecteurs. La publication de telles annonces ne signifie pas que l’A.D.S.M.Q. recommande ou endosse les produits ou les services proposés.

Portes ouvertesVous êtes toujours les bienvenus au local de l'Association, soit pour faire plus ample connaissance, soit pour obtenir de la documentation ou de l'information, et cela, aux heures indiquées sur cette page. En dehors de ces heures, veuillez prendre rendez-vous, nous ferons tout notre possible pour vous accommoder.

Heures d’accueil : de 10 h à 15 h

Lundi Jacques Mainville Mardi Louise Abel Mercredi Claudette Jules, François Fleury, Louis-Philippe LecomteJeudi Louise McGilvray Vendredi Monique Boisvert-Guevremont

Support moralNous offrons un support moral aux personnes malentendantes ou ayant un problème auditif.

Nous sommes présents

à l’Institut Raymond-Dewar tous les mardis

de 13h00 à 16h00.

Venez nous rencontrer au 3600 rue Berri,

bureau A-263, MontréalTéléphone : 514 284-2214 poste 3238

À l’accueil :Solange Ouellette ou Louise McGilvray

Conseil d’administration 2014 — 2015

MERCI À NOS COMMANDITAIRES

BONEBRIDGE de MED-EL 3 Caisse Cité-du-Nord de Montréal 10Centre de communication adaptée 47Cochlear Canada Inc. 48Fondation Groupe Forget 5 G. Barbieri, audioprothésiste 33Hydro-Québec 9La Fondation des Sourds du Québec 47Linda Rhéaume, audioprothésiste Inc. 13Mark & Lachance 6Nidal Chakra, denturologiste 17Ordre des orthophonistes et des audiologistesdu Québec 8Scokayd, production vidéo 25

Laurent Roy, trésorier François Fleury, secrétaireMichèle Charland, administratriceNicolas Therrien, administrateur

Josette Bourdage, vice-présidente Daniel Morel, présidentMonique Porlier, administratrice

Tirage 2500 copies

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1994Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada, 1994#ISBN 2-9804371-0-7

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4 • SOURDINE •

SommaireSourdine # 206septembre - octobre 2014

> L’automne de la vie 5 > Le mot du président 6 > Entrevue avec Michel Nadeau 7 > Pictogramme de sécurité 9 > Saviez-vous que ? – Si la vie te donne un citron 10 > La langue des signes québécoise 11 > La maladie de Ménière 12 > Biographie — Brenda Costa 14 > La personnalité des personnes âgées – Feux d’artifice 17 > Profiter de la musique avec un implant cochléaire 18 > Agenda 19 > Croisière vers des îles de rêve 20 > Entrevue avec Marie-Pascale Nadeau 22 > Nouvelles en bref 26 > Épinglette de l’oreille barrée 30 > Transmission 31 > Les beautés de la nature — Suzanne Lavigne 32 > Deux années de bruit au travail 33 > Le diabète de type 2 33 > 3e colloque québécois sur l’implant cochléaire 34 > La petite chronique littéraire de l’IRD 35 > Dubaï et Thaïlande 36 > In Memoriam — Nouveaux membres 37 > Joyeux anniversaire 38 > Partenaires régionaux 39 > Entendez-vous bien ? 41 > Nouveau regard sur la malentendance – Osez la vie ! 42 > Les produits de l’ADSMQ 46

« Je comprends parfaitement que des adultes qui deviennent sourds après avoir entendu demandent de l’aide.

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Entrevue avec Michel Nadeau

Eux deviennent brutalement handicapés. Ils sont privés d’un sens dont ils avaient l’habitude, de leur culture, de leur mode de fonctionnement, de leur mode d’emploi, finalement. »

Crédit photo Francis Morel

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Entrevue avec Marie-Pascale Nadeau

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Biographie — Brenda Costa

Emmanuelle Laborit

« L’automne de la vie ne recueille

que ce que chaque jour a semé. »Alphonse Gatry

Les beautés de la nature à travers les yeux de Suzanne Lavigne

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Une explosion de couleurs, de parfums et de saveurs salue l’automne, les forêts se colorent de teintes chaudes : rouge, jaune, orange... Les vignes et les vergers regorgent de fruits et les ciels traversés par des nuées d’oies des neiges offrent, avant l’hiver, un spectacle grandiose!

Devant autant de magnificence, je me suis toujours demandé pourquoi on associe souvent cette saison à une étape de dégénérescence de la vie humaine. Il est particulièrement déprimant de lire certaines citations célèbres. Dans « Le Nœud de vipères », Mauriac s’exprime ainsi : « Aujourd’hui, je suis un vieillard au cœur trop lent, et je regarde le dernier automne de ma vie endormir la vigne, l’engourdir de fumées et de rayons. » Cette métaphore semble de ce fait désigner la vieillesse, le troisième âge; plus précisément la période déclinante et angoissante qui vous met déjà un pied dans la tombe.

Mais, comme une meilleure hygiène de vie nous fait vivre plus longtemps grâce au progrès, je me demande si nous ne devrions pas introduire un nouveau concept, celui d’un « quatrième âge », pour désigner l’âge de fin de vie. En effet, les personnes de 60 ans étant de plus en plus actives et en bonne santé, on ne peut plus vraiment parler d’automne de la vie. En un mot, le déclin est de plus en plus retardé. Toutefois, cette métaphore a une portée individuelle.

Poétiquement, l’été de la vie, de l’âge, serait l’époque de force et de maturité qui suit la jeunesse. Mais, peut-on être rendu à l’automne de sa vie et ressentir l’été? Pourquoi pas! Le secret est dans l’attitude de chacun. Il en est qui n’acceptent pas de vieillir et qui tombent dans l’amertume. D’autres essaient de se duper et de duper leurs proches en laissant croire qu’ils sont encore jeunes, comme si vieillir était un sujet de honte. Enfin, il y a ceux qui acceptent les récompenses de leurs années d’expérience et qui s’en réjouissent. Ce serait donc ce comportement qui ferait ressentir « l’été » à nos aînés. C’est ainsi qu’ils gagneront l’honneur et le respect qui leur sont dus.

Pour beaucoup de personnes, ce sont leurs derniers jours qui se prouvent les plus fructueux. Michel-Ange entreprit ses travaux d’architecture et de peinture à la basilique Saint-Pierre de Rome à l’âge de 66 ans et les poursuivit jusqu’à sa mort, à l’âge de 89 ans, tandis que Thomas Edison nous fit part de ses meilleures inventions entre 70 et 80 ans.

Le troisième âge sinon le quatrième correspond donc à l’automne de la vie. Il peut être très beau, comme les teintes dorées et cramoisies de cette magnifique saison, mais on peut aussi le rendre froid, terne et désagréable comme les feuilles mortes tourbillonnant sous un vent glacial.

En conclusion, je crois bien qu’il ne faut pas prendre la vie trop au sérieux. De toute façon, nous n’en sortirons pas vivants!

Gilles LauzonRédacteur en chef

L’automne de la vie !

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6 • SOURDINE •

Dans le numéro précédent, je vous parlais de collaboration. Eh bien, premièrement, pour ce qui est de la collaboration à l’élaboration de Sourdine, je tiens à souligner l’apport de nouveaux chroniqueurs réguliers. En plus de la chronique de Linda Sawyer sur la langue des signes depuis un an maintenant, nous avons le plaisir de pouvoir lire les chroniques régulières de Mmes Jeanne Choquette et Louise Dufour et de M. Nicolas Therrien. Mentionnons aussi les entrevues de Josette Bourdage et les vidéos de Francis Morel. Un gros merci pour ces belles et intéressantes contributions!

J’ai le plaisir également de vous annoncer qu’à compter de ce numéro, Sourdine publiera périodiquement le contenu de l’exposition «Nouveau regard sur la malentendance : Osez la vie» du projet de recherche PHOTOVOICE auquel des membres de l’ADSMQ ont participé activement de septembre 2013 à mars 2014. Nous avons la collaboration pour cette publication de Kenneth Southall, chercheur à l’Institut Raymond-Dewar. Je vous rappelle que le vernissage a eu lieu le 3 avril dernier à la chapelle de l’IRD et que cette exposition est disponible pour déplacement à l’extérieur de l’IRD.

Par ailleurs, notre projet QADA – Québec Ami des Aînés est maintenant sur ses rails. Projet pour lequel nous pouvons compter sur la collaboration de partenaires pour constituer un comité consultatif qui nous donnera des conseils afin d’assurer la bonne marche du projet et l’atteinte de nos objectifs. Ce comité est constitué de Mme Sylvie Belzile, directrice « Programme Surdité Aînés » à l’Institut Raymond-Dewar, de Mme Maryse Leclair, coordonnatrice de la Table de concertation des aînés de l’Île de Montréal, et de M. Raymond Roberge, consultant, spécialiste du milieu de la santé et des services sociaux du Québec, en plus de Michel Nadeau, notre agent de milieu, et de moi-même.

Comme vous pouvez le constater, ces exemples de collaboration avec l’ADSMQ sont éloquents et renforcent notre présence et nos actions. Si vous le désirez, n’hésitez pas à communiquer avec M. Gilles Lauzon, notre directeur général, ou avec n’importe quel membre de notre conseil d’administration pour signifier votre intérêt à participer à nos dossiers. Votre aide et vos idées sont les bienvenues!

Le 26 mai 2014 à Repentigny avait lieu le vernissage de l’exposition de Suzanne Lavigne, artiste peintre et malentendante, pour souligner le « mois de l’ouïe ». Michel Nadeau, Josette Bourdage et Lyse Lavigne ont assisté à ce vernissage de l’exposition organisée par l’ADSMQ, secteur des MRC de l’Assomption et des Moulins.

Le 28 mai 2014 se tenait à Montréal une rencontre sur la qualité du sous-titrage à la télé avec M. Nanao Kachi, directeur, politique sociale et des consommateurs, au CRTC. Des personnes malentendantes, dont Mme Danielle Limoges et moi-même, ont

participé à cette rencontre organisée par Mireille Caissy et Julie Brousseau (Sovo technologies). À la suite de cette rencontre, Mme Caissy a préparé un document qui sera présenté lors des audiences publiques du CRTC en septembre.

Le 30 mai 2014 avait lieu à Québec le 3e colloque sur l’implant cochléaire au cours duquel a été souligné le 30e anniversaire de l’implant cochléaire au Québec. Michel Nadeau, Monique Porlier, Solange Ouellette et moi-même étions présents. L’ADSMQ a tenu un kiosque sur place.

Le 9 juillet dernier, l’ADSMQ a assisté à une réunion du Comité des médias substituts à la Ville de Montréal au cours de laquelle a été finalisé un questionnaire qui permettra d’obtenir un portrait de la situation au niveau de l’accessibilité universelle sur le plan des communications (médias substituts) dans chacun des 19 arrondissements. Le projet consiste à prendre rendez-vous avec la personne responsable dans chaque arrondissement pour faire remplir le questionnaire et parler de l’importance d’avoir un système d’aide à l’audition pour les personnes malentendantes dans la salle du conseil. L’ADSMQ obtiendra l’aide du ROPMM (Regroupement des organismes de promotion du Montréal métropolitain) pour la compilation des données. Le projet s’échelonne d’août à décembre.

Pour terminer, n’oubliez pas mon rêve sur l’effectif de l’association: que chacun de nos membres tende la main, les 5 doigts ouverts, et recrute 5 nouveaux membres! Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts. Tendez la main…

Daniel Morel

Le mot du

président

MARK & LACHANCEProthèses auditives

Céline LachanceAlexandre LafranceMarie-Noëlle Gagné

Élise Ménard

Audioprothésistes

4479, rue Ste-Catherine ouestMontréal (Qué) H3Z 1R6 Tél.: (514) 931-4555

Service personnalisé avant tout

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M.N. : J’ai été vraiment privilégié, j’ai eu une enfance très heureuse, j’ai d’excellents souvenirs. Je passais mes étés complets au chalet situé au petit lac Magog dans les Cantons-de-l’Est.

Mon grand-père et mon père venaient nous rejoindre toutes les fins de semaine. Il y avait beaucoup de cousins, cousines, et nous faisions plein d’activités. Par exemple, nous avons appris à pêcher, mes frères et moi, avec notre grand-père. Nous avions un petit bateau à moteur. Je trouve que mon enfance a été idyllique.

J’ai deux frères plus âgés et une soeur plus jeune. Nous avons grandi à Montréal sur la rue Des Érables.

Durant mon cours primaire, je n’avais qu’à traverser la rue pour aller à l’école. Par contre, pour faire mes études secondaires, je me rendais à l’école Jean-Baptiste-Meilleur, en autobus, beaucoup plus loin. J’étais dans la chorale de l’école, La Manécanterie Meilleur. Nous donnions beaucoup de concerts. J’ai pu faire plusieurs beaux voyages dans les communautés francophones de l’Ouest canadien où nous étions hébergés dans des familles francophones de la place. C’était une activité extrêmement enrichissante. J’ai aussi beaucoup aimé participer aux concours oratoires très populaires à l’époque. J’ai réussi à me rendre à la finale canadienne qui a eu lieu à Québec. J’étais parrainé par le Club Optimiste Laurentien. Je rencontrais ces hommes d’affaires et beaucoup de personnes intéressantes.

Après un cours préparatoire, je suis allé à l’Université de Sherbrooke où j’ai décroché une maîtrise en administration des affaires, avec une concentration en marketing. Mes années universitaires ont été très stimulantes. Nous étions dans un environnement jeune, en petits groupes, sur ce nouveau campus.

S. : Parle-moi de ta carrière.

M.N. : Quand on terminait nos études, à l’époque, on était approché pour travailler dans des compagnies multinationales. Entre temps, j’ai travaillé à l’Expo 67: une époque extraordinaire, une mine d’or pour tout le monde. J’avais eu des travaux d’été mais ma vraie carrière a commencé chez Carnation. J’ai eu différentes promotions chez Carnation. Plus tard, j’ai été engagé par une firme de consultants, ce qui a élargi mes horizons. Ensuite, j’ai été approché par la firme Steinberg. Quand ils ont commencé à franchiser leurs magasins, je suis devenu entrepreneur, propriétaire d’un supermarché. Finalement, j’ai été pendant dix ans vice-président du Conseil canadien des distributeurs alimentaires. Nous représentions nos membres au niveau fédéral et provincial. Par exemple, nous avons travaillé sur les politiques des prix dans les épiceries. L’exactitude des prix est une politique que nous avons fait adopter à l’époque par le ministre André Boisclair, qui était responsable de l’Office de protection du consommateur.

Cette politique existe toujours aujourd’hui.

S. : As-tu eu le temps de faire des enfants à travers cette vie si remplie?

M.N. : Oui, j’ai pris le temps de marier Denise Marchand et nous avons deux grands enfants qui sont tous les deux dans l’enseignement.

S. : Quand tes problèmes auditifs ont-ils commencé et comment as-tu réagi ?

M.N. : C’est une question d’hérédité. Mon père a été atteint à 45 ans et moi, à 35 ans, j’ai été appareillé de façon binaurale. Je n’ai pas été très surpris, je m’y attendais un peu. Mais en l’année 2000, j’ai tout perdu de mon oreille gauche et la moitié de mon oreille droite. Le coup a été beaucoup plus dur quand j’ai été obligé de quitter mon travail. J’ai réellement vécu un deuil pendant la première année. Ç’a été difficile d’accepter que je ne pouvais plus fonctionner et je n’avais que 52 ans.

Crédit photo: Francis Morel

Entrevue avec Michel Nadeau

Crédit photo: Francis Morel

S. : Je voudrais savoir qui est Michel Nadeau ? Peux-tu me parler de ton enfance, de ta famille, de tes études?Josette Bourdage

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8 • SOURDINE •

S. : Comment es-tu arrivé à l’ADSMQ ?

M.N. : On m’a demandé de terminer le mandat, pour quelques mois, d’un président qui avait démissionné et cela a duré 13 ans.

S. : Durant ces 13 ans, de quoi es-tu le plus fier ?

M.N. : La création du Répertoire des salles équipées de système d’aide à l’audition a été vraiment un accomplissement parce que, il y a 2 ans, quand je suis allé donner une conférence au Congrès mondial des malentendants en Norvège, on a salué de façon éloquente cette initiative unique au monde. Tout le travail a été fait avec une équipe autour de moi. Nous avons de quoi être fiers parce que cela permet aux personnes malentendantes de sortir de leur isolement et de bénéficier des technologies actuelles pour participer à la vie culturelle.

S. : Pourquoi as-tu décidé de te retirer?

M.N. : Tout le temps que j’ai été président, j’ai voulu assurer la continuité et la relève. L’an dernier, j’ai rencontré Daniel Morel en qui j’ai vu la personne qui, pour assurer la continuité, avait la motivation et la compétence. Il a étéaccepté par l’assemblée générale comme membre du Conseil d’administration et, cette année, il a été élu président. Je pars tranquille parce que je suis assuré d’une bonne relève.

S. : Maintenant que fais-tu ?

M.N. : Je suis agent de milieu pour l’ADSMQ.

S. : Que fais-tu comme agent de milieu ?

M.N. : J’ai été engagé à la suite d’un projet que j’avais soumis au ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre du programme QADA: Québec Ami des Aînés.

C’est un projet qui consiste à sensibiliser la population aînée à leur propre santé auditive. Les gens en vieillissant perdent de l’acuité, c’est normal, c’est comme la vision, ils prennent soin de leurs yeux mais pas de leurs oreilles. Ça prend en moyenne dix ans avant qu’ils aillent consulter. Le but est de faire connaître toutes les informations dont ils peuvent avoir besoin. En général, les gens connaissent les hôpitaux mais pas les centres de réadaptation à travers le Québec. Mon but est de créer un partenariat avec les centres de réadaptation. Tous ont un volet en déficience auditive et je vais aller présenter des conférences à travers l’Ouest du Québec dans 6 régions pour couvrir 70 % de la population, sur 3 ans, pour faire connaître tout ce qui peut aider les personnes malentendantes : les prothèses et toutes les aides techniques existantes. Je veux leur expliquer qu’il ne faut pas baisser les bras, qu’il y a des opportunités et des moyens : avoir des appareils ou avoir des implants cocléaires comme j’ai moi-même. Ils peuvent bénéficier des services qui existent, des technologies modernes, par exemple, téléphones amplifiés, aides pour la télévision. Ils ne savent pas qu’une prothèse est payée par la Régie et que des aides sont gratuites. Les gens ne savent pas non plus qu’il y a des personnes pour aider, des équipes multidiciplinaires : travailleuse sociale, psychologue, audiologiste, etc. qui permettent d’avoir une meilleure qualité de vie.

S. : Quel est le message principal que tu veux faire connaître à travers le Québec ?

M.N. : Je veux dire aux gens de ne pas se laisser tomber, de se prendre en main, de poser un geste, de profiter de la vie, quel que soit leur âge, de penser aussi aux personnes autour d’eux, leurs enfants et petits-enfants qui subissent ce qu’on vit, nous, les malentendants. Nous n’entendons pas bien, il y a souvent de la confusion et des inquiétudes. C’est bon pour notre entourage de prendre soin de nous. C’est bon aussi pour l’estime de soi et la confiance en soi. Souvent après avoir été appareillée, la personne peut faire du bénévolat ou retourner sur le marché du travail comme je l’ai fait moi-même.

Il y a de l’espoir. C’est le message que je veux propager au Québec.

S. : Sur ces belles paroles d’espérance, je te remercie beaucoup. C’est très intéressant ce que tu racontes et, te connaissant au travail ici, à l’ADSMQ , je pense que la deuxième partie de ta vie va être aussi bien remplie et aura autant de succès que tu en as eu jusqu’à maintenant.

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PICTOGRAMME DE SÉCURITÉ

Le projet Pictogramme est une initiative de l’Association des devenus sourds et des malentendants du Québec (ADSMQ) – Secteur des MRC de L’Assomption et Les Moulins. Il vise à améliorer la sécurité des personnes ayant une déficience auditive, visuelle ou physique et qui vivent dans une résidence pour personnes aînées autonomes ou semi-autonomes. Le pictogramme de sécurité identifie rapidement les personnes nécessitant une assistance particulière.

Ce projet, lancé en mai 2014, résulte d’un partenariat entre l’Association des devenus sourds et des malentendants du Québec (ADSMQ), l’Association des personnes handicapées physiques Rive-Nord (APHPRN) et l’Association des personnes handicapées visuelles du Sud de Lanaudière (APHVSL).

Le projet Pictogramme reçoit un accueil chaleureux de la part des résidents, ce qui nous en démontre la pertinence. Ceux-ci, qui en ont entendu parler dans les journaux lors des lancements dans les différentes villes, nous disent que le pictogramme leur apporte un sentiment de sécurité supplémentaire. Le pictogramme, un projet innovant et une première au Québec, se veut un ajout à la sécurité de nos personnes aînées. Il résulte de la collaboration et du soutien des services de police et des services des incendies des villes adhérentes, sans quoi il n’aurait pas pu voir le jour.

Le projet Pictogramme, qui identifie les résidents ayant une déficience auditive, physique ou visuelle, est installé à la porte de l’appartement de chaque personne qui adhère au projet. La distribution se fait par le Service des incendies et de police des villes qui implantent le projet et la gestion des pictogrammes est assurée par l’établissement et les résidents adhérents. Un rappel de gestion des pictogrammes se fait par le Service des incendies lors des exercices de feu annuels.

Le projet Pictogramme permet de sensibiliser l’entourage de la personne (les résidents et le personnel de l’établissement) aux difficultés que vit l’adhérent et il informe également les services d’urgence (ambulanciers, pompiers et policiers) pour offrir un soutien davantage adapté aux conditions de l’occupant.

Nous travaillons actuellement à le faire connaître partout à travers le Québec en informant les différents services de police et des incendies. Nous souhaitons que ce projet soit implanté dans le plus de résidences possible afin que les aînés du Québec soient mieux protégés.

Jocelyne Cordeau, présidenteADSMQ – Secteur des MRC L’Assomption et Les Moulins

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10 • SOURDINE •

Saviez-vous que ?Il est maintenant possible de relire des journaux sur près de deux siècles pour retourner en arrière ou se rappeler des souvenirs.

Incroyable mais vrai! Cliquez sur le lien... Les journaux vous apparaîtront par ordre alphabétique...

Exemple : « Le Devoir » sera dans les D; « La Presse », « La Patrie »... dans les P; etc... Si vous cliquez sur « La Presse », tous les numéros de La Presse apparaissent. Cliquez sur un des titres d’un numéro, il s’agrandit de façon à ce qu’on puisse le lire. Une mine!!!

Pour les amateurs et amatrices d’histoire, pour les écrivains à la recherche de notre passé ou plus simplement pour toutes les personnes qui désirent relire leur passé ou en savoir plus sur lui…

Voici une liste de tous les journaux américains et canadiens, en anglais mais aussi en français![ http://news.google.com/newspapers ]

Il s’agit là d’une mine d’informations culturelles et sociologiques, qui donne aussi un aperçu sur la publicité qui était publiée à différentes époques (certains journaux datent de 1750).

Envoi de Gilberte Grenier

« SI LA VIE TE DONNE UN CITRON, FAIS-EN DE LA LIMONADE »

(auteur anonyme)

Un citron c’est bon, c’est naturel et ça donne du piquant.On le goûte souvent avec grimace et les yeux humides,Évidemment à l’état pur et en grande quantité, Ce fruit n’est pas conseillé, il faut savoir se limiter.

Ce fruit merveilleux rend les aliments Plus agréables à se mettre sous la dent.Le goût d’un poisson fade et sans saveurPeut être rehaussé par ce geste en douceur.

Parfois ce produit de la natureNous rappelle certains coups durs.Dans le quotidien de toute vie,On peut à l’occasion frapper un citron.

Ce citron peut être de toute nature,Un malheureux achat,Une malencontreuse rencontre,Un état pénible et passager sur le sentier humain…

La vie, en ce monde, est faite ainsi.Chacun reçoit son lot de « citrons », Une mortalité dans la famille,Une séparation brutale,Une maladie inquiétante,Une querelle avec autruiOu même avec soi-même…On pourrait en énumérerUn grand nombre… mais…Un citron se prend mieux en limonade…Il devient même un peu piquant,Bienfaisant, rafraîchissant, Dans cette présentation on le partage volontiersAvec les gens que nous côtoyons…

Cette transformation de citron natureAu liquide citronné… exige un désir,Une action, un effort parfois,Mais combien le résultat En est gratifiant… et valorisant.Le goût acide y demeure.Par contre, il se prend bienAvec douceur… et sourire. Ainsi va la vie….

Jean-Guy Thibaudeau

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Édition 206 // septembre – octobre 2014 11

SEPTEMBRE – AUTOMNE OCTOBRE – COULEUR

ARBRE – FEUILLE

Mouvement :

Le coude est posé sur le dos de la main et le bras tourne afin de présenter le dos et ensuite la paume de la main. Il faut faire ce signe deux fois de suite.

Le signe se fait de la même façon en ASL et en LSF.

Linda SawyerSEPTEMBRE — AUTOMNEMouvement :

Ce signe se fait pour « septembre » et « automne ». Le bras reste fixe et la main descend vers le coude. Il faut répéter le signe deux fois de suite. Ce signe nous rappelle les feuilles qui tombent de l’arbre.

« Septembre » se fait de façon différente en ASL et LSF. « Automne » se signe de la même façon en ASL, mais différemment en LSF.

Mouvement :

On forme un « C » et les deux mains avancent à tour de rôle vers l’avant en revenant vers l’arrière, imitant le mouvement du pédalier d’une bicyclette.

Le signe se fait de façon différente en ASL et LSF.

Mouvement :

On forme un « O » en refermant la main, le bout du pouce collé au bout de l’index. La main tourne vers l’intérieur en formant un cercle.

Le signe est pareil en LSF et différent en ASL.

COULEUR

Mouvement :

Mouvement : Les mains sont à plat et posées l’une sur l’autre. Celle d’en dessous reste fixe et celle au-dessus pivote vers la gauche et ensuite la droite; il faut répéter ce signe rapidement. Ce signe rappelle le mouvement de la feuille qui bouge lorsqu’il y a du vent.

Le signe est pareil en ASL et différent en LSF.

FEUILLE

ARBRE

OCTOBRE

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12 • SOURDINE •

MALADIE DE MÉNIÈRE

La maladie de Ménière est une affection de l’oreille interne qui se manifeste par des vertiges, une baisse de l’acuité auditive, des acouphènes et l’impression de vide et de pression dans l’oreille. Le patient souffre de crises imprévisibles d’une durée de deux à vingt-quatre heures. La maladie de Ménière est une maladie chronique également appelée hydrops endolymphatique, un excès de fluide dans l’oreille interne. Lorsque le système lymphatique est dilaté, le drainage de l’endolymphe peut en être affecté, un fluide utile à l’audition et à l’équilibre, ce qui entraîne la maladie de Ménière. Elle peut arriver à la suite d’une blessure à la tête, une infection, une allergie ou pour des raisons qui restent encore inconnues. À répétition, l’augmentation de pression peut sérieusement affecter l’équilibre et l’audition de l’individu.

Malheureusement, la maladie de Ménière est assez fréquente puisqu’elle toucherait environ une personne sur deux mille. La maladie touche les hommes comme les femmes. Si elle apparaît le plus souvent chez les adultes de 40 à 50 ans, elle peut également commencer dès l’enfance ou après la soixantaine.

Soigner la maladie de Ménière

Dans la plupart des cas, la maladie de Ménière peut être apaisée à l’aide de médicaments contre les vertiges, ce qui permet de vivre avec. Une nouvelle alternative de traitement possible est un Meniett qui se place dans l’oreille. Un Meniett est un appareil qui propulse des pressions par le biais d’un tube en plastique. Les impulsions sont envoyées à travers un drain de ventilation dans le tympan qui se trouve dans l’oreille moyenne et qui affecte l’équilibre de la pression des fluides dans l’oreille interne. L’équipement Meniett ne fonctionne pas pour tous les patients, mais permet de stopper les vertiges lorsque celui-ci fonctionne.

Symptômes de la maladie de Ménière

La maladie de Ménière se manifeste différemment chez chaque patient. Voici néanmoins une liste des symptômes spécifiques évoquant cette maladie.

• La perte d’audition ne se manifeste qu’au moment des crises vertigineuses.

• Le syndrome est généralement unilatéral.

• Avant ou pendant la crise, le patient ressent souvent une sensation de pression dans l’oreille atteinte.

• La crise dure en moyenne de deux à vingt-quatre heures.

• Entre les crises, le patient ne souffre guère de la maladie et se sent plutôt bien. Parfois, le répit n’est seulement que de quelques jours, mais c’est heureusement fort rare!

Source : http://www.hear-it.org/fr/Symptomes-de-la-maladie-de-Meniere

Comment vivre avec la maladie de Ménière

La maladie de Ménière est incurable, mais on peut apprendre à vivre avec cette maladie. Certaines mesures permettent en effet d’en atténuer les symptômes.

• Une réduction du stress est importante pour beaucoup de patients atteints de Ménière, étant donné que le stress émotionnel peut entraîner des attaques.

• Faire de l’exercice et garder la forme autant que possible malgré les vertiges est important afin de réduire le stress.

• Comme la maladie se caractérise par une augmentation de la pression des liquides dans l’oreille interne, une diminution des apports sodés atténue les symptômes chez la plupart des patients. Certains spécialistes recommandent même de limiter les boissons et de supprimer la caféine, l’alcool et le chocolat.

• Certains médicaments comme la bétahistine (serc) et le Vastarel soulagent de nombreux patients. Toutefois, comme la maladie de Ménière varie d’une personne à l’autre, il est recommandé de se renseigner auprès d’un spécialiste.

• Certains patients bénéficient de l’utilisation d’un Meniett, un appareil portable de la taille d’un téléphone mobile qui permet d’ajuster la compression. Tenir l’appareil près de l’oreille permet de diriger les ondes de pression directement à l’intérieur de l’oreille moyenne via le tympan. Le Meniett nécessite la mise en place d’un drain.

• Le traitement à la Gentamycin est également reconnu comme traitement efficace. Injecter de la Gentamycin (un antibiotique) dans l’oreille moyenne annule la sensation de l’équilibre de l’oreille affectée, permettant ainsi d’éviter des vertiges supplémentaires. Des risques additionnels de perte auditive sont toutefois associés à ce traitement.

• Si aucun des traitements ci-dessus ne fonctionne, le patient peut être candidat à une neurectomie vestibulaire, une incision au sein du nerf de l’équilibre. Cependant, cette intervention est compliquée et rarement effectuée.

Source: ”Hørelsen”

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Une application pour les téléphones portables permet aux chercheurs de parvenir à une meilleure compréhension de la maladie de Ménière. En contrôlant eux-mêmes leurs symptômes quotidiennement avec une application mobile, les patients qui souffrent de la maladie de Ménière peuvent fournir aux chercheurs des informations utiles sur leur maladie.

L’équipe de recherche du Royaume-Uni qui est derrière le développement de cette application espère être en mesure de comprendre les facteurs qui influencent les symptômes de la maladie de Ménière. En recueillant et en comparant les données provenant de patients du Royaume-Uni, l’équipe espère découvrir si les patients souffrent de symptômes similaires.

En effet, les données enregistrées par l’application pourraient les aider à comprendre comment les facteurs environnementaux, tels que la pression et l’humidité de l’air, ont un impact sur les symptômes de la maladie.

La maladie de Ménière

La maladie de Ménière est un trouble de l’oreille interne qui peut entraîner des acouphènes, une perte auditive, des vertiges, une sensation de pression et l’impression d’entendre au fond de l’oreille. Pourquoi cette condition se développe chez certaines personnes et comment les symptômes apparaissent restent incertains.

Toutefois, selon Natasha Harrington-Benton, directrice de la communauté de Ménière au Royaume-Uni, l’application mobile pourrait être une opportunité pour les patients de contrôler les symptômes de leur maladie : « Cette nouvelle application mobile sera un outil très utile pour aider les membres à surveiller leur condition et fournir des informations qui pourraient les aider à gérer leurs symptômes. »

À propos de l’étude

L’étude a été effectuée par des chercheurs de l’Université du Centre européen de la Faculté de Médecine Exeter pour l’environnement et la santé humaine.

L’application mobile a été conçue et développée en collaboration avec une entreprise privée numérique.

Source: www.exeter.ac.uk

UNE APPLICATION UTILISÉE POUR SURVEILLER LA MALADIE DE MÉNIÈRE

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14 • SOURDINE •

Brenda Costa est une des top-modèles les plus sollicitées du moment. Nouvelle égérie de Guerlain, les magazines du monde entier s’arrachent cette époustouflante Brésilienne qui a tout pour elle... sauf l’ouïe.

Un corps aux courbes légères et gracieuses, un regard de braise, des lèvres suaves, en un mot comme en dix : cette femme est une merveille. Mais avant que cette beauté ne sorte de l’ombre, un long parcours semé de déceptions a su faire d’elle une femme forte et courageuse. Née sourde il y a une trentaine d’années au Brésil, Brenda Costa a grandi avec un rêve : devenir top-modèle. Et si sa surdité l’empêchait de dire son envie, sa détermination a eu raison de son handicap.

Son histoire hors du commun est tout à fait remarquable…

Jeunesse

Brenda Costa est née le 8 novembre 1982 à Rio de Janeiro au Brésil. Elle est la fille du docteur Marco Antonio Costa. Elle aurait pu vivre une vie de « carioca » normale, parcourant les plages d’Ipanema si elle n’était pas venue au monde avec un handicap de taille. En effet, la jeune fille est sourde de naissance.

Déjà, alors qu’elle était toute jeune, son père se doute de quelque chose d’anormal et constate avec peine qu’elle ne réagit pas aux sons de la radio, pourtant mise à fort volume. Lorsqu’ils découvrent la surdité de leur fille, les parents de Brenda Costa refusent de l’enfermer dans un ghetto pour malentendants et veulent faire d’elle une personne indépendante. Ils se battront pour que sa surdité ne l’isole pas, ils feront des sacrifices et travailleront deux fois plus pour réussir à lui offrir les services d’un orthophoniste réputé.

Elle commence à suivre des cours de thérapie du langage dès l’âge de deux ans. On rapporte, de façon anecdotique, que le premier mot qu’elle articulera sera « coca-cola ». Brenda n’apprendra pas le langage des signes mais celui des bouches qui lui parlent.

Pour lui donner une scolarité normale, ses parents l’enverront dans un collège classique avec des élèves entendants. Elle fréquentera donc des écoles « classiques », affrontant la cruauté des enfants qui finissent pourtant par l’aimer et la suivre, tant son aptitude au bonheur et sa détermination à faire oublier son handicap se révèlent contagieuses…

Pourtant si Brenda n’entend pas, elle comprend. Si les sons qui émanent de sa gorge manquent de structure, elle n’en est pas moins capable de communiquer; au contraire, Brenda a toujours su lire sur les lèvres, et ce, en trois langues aujourd’hui.

Brenda apprendra premièrement à lire sur les lèvres en portugais, la langue nationale de son pays d’origine. Elle apprendra ensuite à lire sur les lèvres en anglais et elle se débrouille également, dans une moindre mesure, dans d’autres langues étrangères.

Elle excelle en lecture labiale. Bien qu’elle n’entende rien et ne connaisse pas la langue des signes, on dit d’elle qu’elle est très intelligente, très sensible, très perspicace, qu’elle voit tout et... qu’elle comprend tout!

N’ayant aucun repère auditif, elle ne s’exprime qu’en sons étranges et rares bribes de phrases… Elle arrive tout de même à parler un peu, grâce aux leçons de thérapie avec l’orthophoniste.

Plus tard, jeune femme, elle s’appliquera à vivre « comme les autres ». Elle aimera et sera aimée, et réalisera son rêve de petite Brésilienne dorée au soleil de Rio – devenir mannequin – au-delà de toute espérance.

À force de courage et d’obstination, Brenda Costa est devenue une des mannequins parmi les 25 plus cotées de la planète.

Carrière

On raconte qu’à l’âge de 5 ans, elle aurait décidé de devenir mannequin... et elle le fera!

Les agences dans lesquelles elle se présentait la regardaient avec envie, jusqu’à ce qu’un mur de silence ne se dresse entre eux à chaque fois, réduisant à néant ses espoirs. Qu’elle ne puisse entendre leur babillage semblait, à leurs yeux, la remplir de laideur.

Biographie

Daniel Morel

BRENDA COSTA (1982 - )

SOURDE, MUETTE ET… TOP-MODÈLE INTERNATIONALE

« Je veux transmettre cette énergie positive à toutes les personnes sourdes. Nous pouvons réaliser nos rêves, nous devons juste être forts. »

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Sa carrière de modèle dans le monde professionnel de la mode a commencé quand elle avait seize ans, après qu’elle eut été repérée par un agent sur une plage dans le quartier d’Ipanema près de Rio.

Elle se rend à un casting de l’Agence Mega en compagnie de sa mère, mais le responsable de l’agence refuse de la prendre à cause de son handicap.

Effondrée, elle pleure dans les bras de sa mère quand passe alors le directeur de l’agence qui avait lui-même un fils sourd qui connaissait des difficultés. Ému par la jeune fille, il décide de lui donner sa chance. Il aura été le premier à croire qu’elle réussirait.

La méconnaissance rend l’humain idiot. Et les personnes qui connaissent la maladie et la comprennent ne courent pas les rues, ni les castings... Pour que son rêve devienne réalité, il a fallu que le hasard mette sur sa route l’une de ces personnes rares, qui connaissait l’univers de la surdité: un directeur d’agence dont le fils souffrait du même handicap, qui a su comprendre Brenda, lui donner sa chance et faire d’elle une étoile.

Elle a appris à défiler en lisant sur les lèvres des organisateurs.

Brenda Costa mesure 1,78 m. Elle a les cheveux bruns et les yeux bruns.

À 19 ans, elle emménage à New York, aux États-Unis, où elle commence sa carrière internationale en travaillant pour la célèbre agence de mannequins Elite. Ce début de carrière fut particulièrement exigeant pour elle, car elle ne connaissait pas l’anglais, ne pouvait évidemment pas utiliser le téléphone pour communiquer avec l’agence et dépensait constamment le peu d’argent qu’elle possédait en taxi pour se rendre sur place afin de compenser les difficultés de communication.

Et malgré toutes ces difficultés liées à son handicap, la voici devenue à vingt-deux ans top-modèle internationale!

Elle a fait plusieurs couvertures de magazines de mode et a participé à de nombreux défilés et campagnes publicitaires.

Le 5 novembre 2005, elle a été invitée à l’émission « Tout le monde en parle » (l’émission animée par Thierry Ardisson en France). Je vous invite à visionner la séquence de cette émission sur : http://www.ina.fr/video/I09167767.

C’est tout à fait exceptionnel de voir Brenda en entrevue à la télé française alors qu’elle ne parle pas la langue, mais réussit à participer à l’entrevue en comprenant tout de même des bouts de ce qui se dit et en ayant l’aide d’une interprète français-portugais, Philippa, sur les lèvres de laquelle elle peut lire et compenser.

Consécration : elle est depuis quelque temps la nouvelle égérie de Shalimar de Guerlain (parfum).

Devenue star, Brenda est poursuivie par les paparazzis et fait parler d’elle dans les journaux mondains. On lui prête même une aventure avec le footballeur Ronaldo. D’après la presse brésilienne, Cristiano Ronaldo, l’attaquant portugais de l’équipe de football du Real Madrid, serait tombé amoureux de Brenda. Il aurait dit à des amis qu’il était prêt à faire des folies pour elle! Cependant, il se serait tourné depuis vers de nouvelles conquêtes...

Quelques parutions…

Agences :

Model Management (Hambourg), Next Model Management (Londres), Elite Model Management (Paris).

Campagnes publicitaires:

Baby Phat, Bourjois, BumBum (Swimwear), Calzedonia, Cesare Paciotti 4US, Chantelle Lingerie, Cortefiel, Élégance Boutique Catalog, Énfasis Lingerie, Giusu Slaviero, Guess, Kleymac, L’Oréal, Majestic, Mango, Marciano, Palmers, San Patrick, Sergio Rossi, The Roc, Tuzzi, Wolford, El Corte Ingles, Guerlain parfum ‘Shalimar’.

Pages couvertures de magazines:

Brésil: « Trip » (Avril 2003); « Haddi & More » ( Juin 2004)

France: « Elle » ( Juin 2004); « Madame Figaro »; « Vogue »; «Cosmopolitan » (Août 2009)

Espagne: « Sie7e » (Octobre, 2005)

Royaume-Uni: « Cosmopolitan » (Mai 2006)

États-Unis: « Z¡nk » ( Juin 2004); « Latina » (2004)

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16 • SOURDINE •

« Belle du silence »

En novembre 2005, Brenda Costa publie une autobiographie, « Belle du silence », où elle raconte son parcours de vie atypique. Le livre a été publié d’abord à Paris où elle vivait à cette époque. En mars 2007, l’ouvrage a été traduit en espagnol et a été lancé à Barcelone.

« Belle du silence : Brenda Costa, sourde et muette de naissance, est un mannequin d’origine brésilienne. Il est vrai qu’elle est magnifique, mais cela ne suffit pas dans le monde exigeant de la mode. Alors ? Un miracle ? Non: le fruit du courage et de l’obstination, un combat presque jovial, une relation mère-fille sans égale qui est pour beaucoup dans cette réussite, et une leçon d’espoir. »

Informations bibliographiques :

Titre BELLE DU SILENCE, Sourde et muette de naissance et... top model international

Auteur Brenda Costa

Collaborateur Judith Carraz

Éditeur Michel Lafon, 2005

ISBN 2749903734, 9782749903736 — 237 pages

Vie privée

Elle a vécu à Paris pendant trois ans où, en 2007, elle a subi une implantation cochléaire réussie, qui lui aurait permis de recouvrer l’audition à 60 % environ. Brenda peut maintenant entendre les compliments qui fleurissent sur son passage…

Brenda Costa, aujourd’hui âgée de 31 ans, vit maintenant à Londres avec son compagnon Karim Al-Fayed, photographe professionnel, lui-même sourd des suites d’une méningite en bas âge, et héritier de Mohamed Al-Fayed, homme d’affaires égyptien, notamment propriétaire du grand magasin Harrods de Londres. Karim s’occupe également d’une clinique de santé auditive au sous-sol du magasin Harrods qui donne la moitié de ses profits à l’éducation des personnes sourdes.

Le 18 juillet 2008, Brenda Costa a donné naissance à une petite fille appelée Antonia.

Elle est une adepte de la natation et de la course à pied.

Elle porte à la base du cou un tatouage représentant un œil, ce qui signifie qu’elle surveille les gens qui disent du mal d’elle derrière son dos.

Sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Brenda_Costa

https://www.facebook.com/brenda.costa.7140

http://www.fashionmodeldirectory.com/models/Brenda_Costa

http://www.ina.fr/video/I09167767

http://www.standard.co.uk/news/hidden-harrods-the-hearing-centre-of-mohamed-fayeds-deaf-son-6753878.html

À savoir : l’autre fils de Mohamed, Dodi Al-Fayed, alors conjoint de la princesse Diana qui a divorcé exactement un an plus tôt, a été tué avec celle-ci dans un accident de voiture à Paris le 31 août 1997.

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Une étude suédoise révèle que la perte d’acuité auditive a un impact significatif sur la personnalité et la vie sociale des personnes âgées.

Il est bien connu que les gens deviennent moins extravertis avec l’âge. Ce changement de personnalité est davantage amplifié chez les personnes qui souffrent de déficience auditive. Selon les chercheurs, reconnaître et traiter la perte d’acuité auditive chez les personnes âgées est la solution.

La déficience auditive affecte la personnalité

Dans une étude réalisée par des chercheurs suédois, 400 personnes âgées de 80 à 98 ans ont été analysées sur une période de six ans. Tous les deux ans, les personnes âgées ont été évaluées physiquement et mentalement et des mesures sur la personnalité et l’extraversion ainsi que la stabilité émotionnelle ont été prises.

Durant la période de six ans, les chercheurs ont découvert que même si leur stabilité

émotionnelle est restée la même, les participants sont devenus moins extravertis. Étrangement, les chercheurs n’ont pas été en mesure de lier le changement de personnalité à une déficience physique ou cognitive ou à la difficulté de trouver des activités sociales à un âge plus avancé.

Le seul facteur que les chercheurs pouvaient lier à une extraversion réduite chez les sujets était la perte auditive. Selon les chercheurs, les résultats prouvent que la perte auditive affecte directement la qualité de vie dans les situations sociales. En effet, l’étude met l’emphase sur le développement ultérieur de la personnalité dans la vie.

L’audition améliore le bien-être

Les résultats de l’étude soulignent l’importance d’identifier et de traiter la perte auditive chez les personnes âgées, en utilisant par exemple des appareils auditifs.

Des études antérieures ont révélé que les personnes extraverties sont plus satisfaites de

leur vie. Bien que les chercheurs ne puissent conclure quoi que ce soit sur la relation de cause à effet, ils ont constaté qu’il est plausible que le lien entre la perte d’audition et le retrait social constitue une menace pour le bien-être des personnes âgées.

À propos de l’étude

L’étude a été réalisée par les chercheurs du département de psychologie de l’Université de Göteborg en Suède et a été publiée dans le Journal de la Personnalité.

Source: www.eurekalert.org

LA PERTE AUDITIVE PEUT AFFECTER

LA PERSONNALITÉ DES PERSONNES ÂGÉES

Si vous prévoyez célébrer le 4 juillet aux États-Unis en tirant des feux d’artifice, ou peut-être regarder un feu d’artifice le 14 juillet en France, faites attention à vos oreilles!

Même si les feux d’artifice sont impressionnants, la pression sonore des feux d’artifice peut entraîner des lésions auditives lorsque des protections ne sont pas utilisées.

Les feux d’artifice peuvent affecter votre audition

Le son produit par les feux d’artifice peut atteindre 150 à 175 dB. Pour les adultes, la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé est de ne pas être exposé à plus de 140 dB de pression acoustique maximum. Alors que pour les enfants, cette limite est de 120 dB. Les bébés sont les plus sensibles à la pression

acoustique et ne doivent pas être exposés à des feux d’artifice.

L’exposition à des bruits élevés tels que les feux d’artifice peut entraîner une perte auditive temporaire ou permanente ainsi que des acouphènes.

Distance et écouteurs

Pour diminuer le risque de perte auditive en raison d’une exposition aux feux d’artifice, l’audiologiste Nathan Williams de l’Institut de l’oreille, du nez et de la gorge à Boys Town aux États-Unis recommande deux précautions.

La première est la distance par rapport à la source sonore. Le plus loin vous vous positionnez de l’explosion de feux d’artifice, moins le niveau de décibels sera élevé et donc moins susceptible

d’affecter votre capacité auditive. Lorsqu’ils manipulent des feux d’artifice de 170 dB, les adultes doivent se placer à 15 à 20 mètres des feux d’artifice pour se trouver dans une zone de sécurité, tandis que les enfants doivent se placer à un minimum de 50 à 60 mètres.

La deuxième est l’utilisation de bouchons d’oreille ou d’un casque pour protéger les oreilles contre l’explosion sonore. « Si vous installez des feux d’artifice ou regardez à proximité, une combinaison de bouchons en mousse et d’un casque est fortement recommandée pour protéger au maximum la capacité auditive », souligne Williams.

Si vous pensez souffrir d’une perte auditive ou d’acouphènes à cause des feux d’artifice, vous devriez consulter votre médecin de famille.

Source:www.boystownhospital.org

LES FEUX D’ARTIFICES PEUVENT ENTRAÎNER UNE DÉFICIENCE AUDITIVE

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18 • SOURDINE •

Selon une étude, un gène qui préserve l’audition chez les souris peut être étendu à l'homme à l'avenir. La perte auditive est un problème grave de santé publique. Près d'un tiers de tous les adultes de 64 ans et plus ont une perte auditive significative liée à l'âge et ce nombre passe à 64 % après l'âge de 85 ans. La perte auditive causée par le bruit est l'un des accidents du travail les plus communément rapportés.

Des chercheurs de la Harvard Medical School ont étudié la déficience auditive liée à l'âge et celle liée au bruit qui sont les deux types de surdité les plus communs. Grâce à leurs recherches, ils ont acquis des connaissances sur les mécanismes de protection de la perte auditive.

Les chercheurs ont cherché à savoir si la présence accentuée du gène ISL1 dans l'oreille interne d’une souris pourrait être efficace dans la protection de l'oreille interne. Les résultats ont montré que le gène protège les cellules ciliées de l'oreille interne contre la dégénérescence qui apparait lors du vieillissement de l’individu et qu'elle favorise la survie des cellules ciliées après une exposition à des bruits forts. Cela signifie que l'audition des souris vieillissantes ou des souris exposées au bruit intense était significativement meilleure que chez la souris sans le gène introduit.

Avec les résultats de cette étude, les chercheurs espèrent étendre les résultats à l'homme et donc pouvoir à l'avenir protéger l'ouïe humaine contre la perte auditive liée à l'âge et au bruit.

Connections auditives

Dans l'étude du gène ISL1, les chercheurs ont également découvert que le gène conservait les connexions entre les cellules ciliées et les neurones dans l'oreille interne. Cette connexion est nécessaire pour l'audition et c’est la préservation de ces liens qui favorise la survie des cellules ciliées, qui peut par la suite réduire la déficience auditive qui se produit normalement avec l'âge et à la suite d’une surexposition au bruit.

À propos de l'étude

L'étude a été réalisée par les docteurs Zheng-Yi Chen et Mingqian Huang et un groupe de chercheurs de la Harvard Medical School, Eye and Ear, du Massachusetts. La recherche et ses résultats ont été publiés dans le « Journal of Neuroscience ».

Source: www.sciencecodex.com

PROFITER DE LA MUSIQUE MÊME APRÈS UN IMPLANT

COCHLÉAIRE

Un implant cochléaire n’est pas une barrière qui empêche de pouvoir profiter de la musique, selon une étude effectuée sur des personnes souffrant de déficience auditive avant leur implant cochléaire. L’amélioration de leur audition signifie une amélioration de leur qualité de vie. Même si un implant cochléaire ne peut restituer une audition normale et que beaucoup changent leurs habitudes d’écoute, 52 pour cent des implantés cochléaires profitent de la musique après la mise en place de leur implant.

Les chercheurs ont trouvé que 38 pour cent écoutent de la musique plus de deux heures par semaine après la mise en place de leur implant cochléaire.

Les répondants profitaient de la bonne qualité du son grâce à leur implant cochléaire et écoutaient de la musique toutes les semaines. Ils reconnaissaient également connaître une amélioration de leur qualité de vie.

L’expérience auditive offerte par les implants cochléaires est différente de celle des appareils auditifs ou de celle d’une audition normale. Écouter avec des implants cochléaires nécessite une période d’adaptation. Il peut être difficile de comprendre la parole et d’écouter la musique après l’opération.

Les implants cochléaires sont très bénéfiques spécialement dans les cas de déficience auditive en raison d’un mauvais fonctionnement de l’oreille interne. Le but de l’étude était d’évaluer la perception de la musique ainsi que le plaisir d’écouter de la musique après la mise en place d’un implant cochléaire, ainsi que leur influence sur la qualité de vie.

52 personnes devenues sourdes et munies d’un implant cochléaire ont participé à l’étude. Un questionnaire évaluait les changements de qualité de vie, le bagage musical, les habitudes d’écoute et la perception de la qualité de la musique à travers les implants cochléaires.

Source: www.medicalnewstoday.com/articles/83122.php

Un gène spécifique

pour préserver l’audition

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Édition 206 // septembre – octobre 2014 19

Les lundisdu 8 septembre au 17 novembre 2014

COURS D’ORDINATEUR1951, boul. de Maisonneuve Est,bureau 001

Vous êtes peu familiers avec le monde des ordinateurs. L’ADSMQ vous offre la possibilité, pour un coût modique, de suivre une formation susceptible de répondre à vos attentes.

Responsable: Gilbert Poitrasde 12 h 30 à 15 h

Coût: 75 $

Les mardisdu 9 septembre au 11 novembre 2014

PRATIQUESDE LECTURE LABIALE1951, boul. de Maisonneuve Est,bureau 001Animées par Normand Therriende 10 h 30 à 12 h 3010 semaines consécutives

ATELIERS-CAUSERIES DE L’IRD1951, boul. de Maisonneuve Est,bureau 001Les mardis, de 10 h 30 à 12 h 30

Les mardisdu 9 septembre au 11 novembre 2014

DANSE - SANTÉ1951, boul. de Maisonneuve Est,bureau 001Animée par Pierre Marcouillerde 13 h à 15 hDurée : 10 semaines consécutives

Les jeudisdu 11 septembre au 13 novembre 2014

ATELIERS DE STRATÉGIES ET DE COMMUNICATION SUR LA SURDITÉCentre St-Louis de Montfort25, rue St-Louis, local 201, LavalResponsable : Normand TherrienDe 19 h à 21 hDurée : 10 semaines consécutives

Samedi le 6 septembre 2014à 13 h 30

LES RETROUVAILLES

L’occasion idéale de rencontrer les différents animateurs, de vous informer et de vous inscrire aux activités d’automne.

Léger goûter offert par l’ADSMQ

Les mercredis du 24 septembre au 22 Octobre 2014

atelier avec Catherine Lacroix«CHOISIR SA VIE»Prendre en mains sa vie et son bonheur. Développer des outils utiles et efficaces afin d’accroître son habileté à vivre de façon consciente, optimiste, dynamique et épanouissante.

1951, boul. de Maisonneuve Est,bureau 001Responsable: François Fleuryde 13 h à 15 h 30

Dimanche le 5 octobre 2014

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Témoignage de Michèle Charland

Dimanche le 2 novembre 2014

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Conférence : Les soins palliatifsPar Pierre des Forges

Dimanche le 1erfévrier 2015

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Conférence : Savoir dire les choses sans blesser l’autrePar Louise Côté

Dimanche le 1ermars 2015

BRUNCH À 11 HApportez un plat cuisiné par personne1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Conférence : L’anxiété, un mal heureuxPar Chantal Besner

AGENDA 2014-2015

ATELIER CULTUREL ET JEUX DE SOCIÉTÉ

à compter de 12 h

11 h pour les participants qui désirent apporter leur dîner.

Animé par Solange Ouellette

Au 1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001

Les samedis, 20 septembre, 18 octobre, 15 novembre 2014 et 14 mars 2015

Venez passer une agréable journée de divertissement en vous amusant.

Différents jeux de société tels «Scattergories», «Une minute pour gagner», «Jeux de cartes», «Bingo» et «Échange de recettes» vous seront proposés. Il y aura aussi échange de «Troc ton truc» entre les participants.

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20 • SOURDINE •

Nous avions l’équipement sonore lumineux dans la cabine (réveille-matin, détecteur de fumée, avertisseur de porte) ainsi que quatre interprètes ASL.

Nous nous sommes arrêtés à :

• Oranjestad qui est la capitale et la principale ville d’Aruba. Des superbes plages font sa renommée. C’est une île de la mer des Caraïbes faisant partie des petites Antilles et située au large des côtes du Venezuela. Aruba forme un état du Royaume des Pays-Bas.

• Willemstad qui est la capitale de Curaçao. La ville compte deux quartiers principaux, Punda et Otrobanda, séparés par un canal naturel, le Saint Ann’s Bay, qui relie la mer des Caraïbes à une lagune baptisée Schottegat. L’île fut fondée en 1634 par les Hollandais. La ville est par ailleurs une destination touristique courue et héberge de nombreux casinos. Willemstad, l’Amsterdam des tropiques, est l’un des plus grands ports de transit du monde.

• St-Georges qui est la capitale de la Grenade. La ville a été fondée en 1650 par les Français sur ordre de Richelieu. La ville est entourée par la colline d’un vieux cratère de volcan. C’est une destination touristique très populaire des Caraïbes qui attire des milliers de touristes, bateaux de croisière et des célébrités. La noix de muscade est la culture la plus abondante, suivie par un tableau de ces épices que sont le cacao, le macis, le clou de girofle, la vanille, la cannelle et le gingembre.

• Bridgetown qui est la capitale et la plus grande ville de la Barbade. Cette île fut découverte par les Espagnols en 1519, puis devint une colonie britannique en 1627. En plus de sa faune et de sa flore antillaise, la Barbade, île corallienne, offre près de 200 km2 de plages que la campagne cultivée borde de ses champs et plantations.

• Castries qui est la capitale de Sainte-Lucie. Elle est le centre commercial du pays et son port est l’un des plus importants des Antilles. Située au sud de la Martinique et au nord de Saint-Vincent, Sainte-Lucie fait partie de ces îles que l’on appelle joliment « Îles du Vent ». Plusieurs jolies plages, quelques cours d’eau, sans oublier un volcan majestueux formé par deux pitons dressés à la verticale au-dessus de la mer et classés à l’Unesco.

Notre diner sur le catamaran à Antigua

Cimetière sacré Arawak (indiens Caribéens)

Le 22 mars 2014, nous étions un groupe de 27 personnes sourdes à nous envoler vers Fort Lauderdale d’où nous avons pris le Celebrity Eclipse, un majestueux navire de 16 étages et de 122 000 tonnes pour un périple de 14 nuits.

CROISIÈRE VERS DES ÎLES DE RÊVE

Groupe photographié à Aruba

Les quatre interprètes Lucky, Brandon, André Deschenes mon conjoint, moi-même, Donna et Mandy)

Un souper sur le navire

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Édition 206 // septembre – octobre 2014 21

• St John (Antigua et Barbuda). Ces îles furent d’abord colonisées par les Espagnols et les Français, ensuite par les Anglais. Voisines de la Guadeloupe, elles comptent des plages paradisiaques, parmi les plus belles des Antilles.

• Phillipsburg. Saint-Martin est une île surprenante à plus d’un titre. Terre partagée entre Français et Hollandais, véritable paradis pour les amateurs de plages, Saint-Martin est aussi une île pleine de richesses naturelles, culturelles et humaines, grâce à ses conditions climatiques et à sa nature préservée.

• Charlotte Amalie. L’île Saint-Thomas constitue avec Saint John et Sainte-Croix les Îles Vierges des États-Unis. Aujourd’hui, l’île est un port d’escale fort populaire auprès des croisiéristes, mais elle ne se cache pas de son passé, lequel est raconté dans plusieurs légendes de pirates. Charlotte Amalie est une ville remplie d’activités et dotée d’édifices datant des années 1680. Un de ses édifices est le Blackbeard’s Castle, une tour de pirate. Terrains de golf, magnifiques plages spectaculaires, vie nocturne endiablée et deuxième plus important carnaval culturel des Caraïbes.

Lors de notre dernière journée en mer, nous avons eu le privilège, sur invitation du capitaine, de visiter son poste de pilotage (une expérience unique).

Johanne LauzonConseillère en voyage pour Club Voyages Place Versailles

Intérieur du navire

Ste Lucie (Les pitons)

Groupe à Curaçao

Volcan la Soufrière à Ste Lucie

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Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) sont souvent dénigrés, mais il n’en reste pas moins qu’ils peuvent être très utiles quand vient le temps de décider ou non de faire une demande pour un implant cochléaire. C’est une grosse décision, et le réflexe naturel est d’aller sur internet pour trouver des témoignages de gens qui sont passés par là avant nous. Voilà pourquoi, il y a quelque temps, je me suis jointe à Chakib Bennani et Marie-Andrée Boivin pour créer un groupe Facebook (www.facebook.com/groups/implantcochleaireqc/) pour regrouper ceux qui sont déjà porteurs, leurs familles et leurs amis, et ceux qui songent sérieusement à en obtenir un.

C’est ainsi que j’ai fait la connaissance « virtuelle » de Marie-Pascale Nadeau. Nous ne nous sommes jamais rencontrées, mais j’ai vite réalisé, en lisant ses écrits, qu’on partage plusieurs points en commun (mais je n’ai pas trois enfants, plutôt trois chats et un chien, hi! hi!). Elle est très « techno » elle aussi, alors c’est pour ça qu’on a cliqué, comme on dit. J’ai pensé lui faire partager son parcours avec nous, dans ses propres mots.

Marie-Pascale a 38 ans. Née à Sorel, elle a grandi à St-Liboire près de St-Hyacinthe. Avec son conjoint, Thierry-Dimitri, elle vit à La Prairie depuis 2005. Elle est maman de Thomas (8 ans), Lilianne (6 ans) et Colin (5 ans en novembre prochain).

Après avoir étudié puis travaillé quelques années en design de mode, Marie-Pascale a fait un baccalauréat en enseignement professionnel et technique, car elle voulait enseigner en design. Sa perte auditive a fait qu’elle n’a jamais enseigné, mais vous verrez qu’elle n’est pas du genre à baisser les bras! Non seulement elle est retournée aux études et a entrepris un changement de carrière (elle est maintenant conceptrice pédagogique en e-learning), mais elle a foncé pour obtenir un implant cochléaire.

Elle a créé un blogue pour documenter sa progression, particulièrement la programmation à Québec. Je vous recommande fortement de le lire, en ordre chronologique évidemment. L’adresse : www.lecoindemapa.wordpress.com

1 - Quand et comment s’est déroulée ta perte auditive?

Je suis née dans une famille où être malentendant, c’est comme porter des lunettes. Mon père a le gène venant de sa lignée de Nadeau. Mon grand frère et ma grande sœur ont tous les deux des appareils. Nous avons su vers mes 4 ans que j’allais en porter éventuellement.

ENTREVUE AVEC MARIE-PASCALE NADEAU,NOUVELLE RÉCIPIENDAIRE D’UN IMPLANT COCHLÉAIRE

par Jeanne Choquette

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En 5e année, j’ai commencé à avoir de la difficulté avec les dictées, ç’a été le signal de départ vers l’appareillage. À ce moment, mon audiogramme indiquait une perte de modérée à légère. J’ai reçu mes appareils en 6e année. Je les détestais et ils sont restés dans le tiroir jusqu’au cégep. À l’école j’avais des stratégies pour m’aider. Comme mon père enseignait à mon école secondaire, ça aidait aussi. Les professeurs me connaissaient bien.

Au cégep, j’ai commencé à porter mes appareils peu à peu pour m’y habituer, grâce à mon amoureux de l’époque qui voyait bien que j’étais rendue là et qui m’a encouragée à y aller graduellement.

Dans la vingtaine, ça a commencé à baisser un peu... Puis, lorsque j’étais enceinte de mon premier bébé en 2005, j’ai passé par une période très intense où nous faisions bâtir notre première maison, je terminais un bac à temps partiel tout en travaillant à temps plein. À ce moment j’ai eu d’énormes épisodes d’acouphènes (mon oreille sonnait comme un haut-parleur brisé). Après quelques semaines c’est devenu supportable, mais j’ai toujours eu beaucoup d’acouphènes par la suite. C’était toujours pire lorsque j’étais en état de grande fatigue.

Puis, quand j’ai eu les enfants, cette fatigue-là n’est jamais partie. Et les acouphènes non plus...

Fin 2012, mon père remarque que mes appareils ne font pas un super travail, que je n’entends pas bien.

Janvier 2013. J’oublie mes phares sur mon auto à mon arrivée au bureau. Je n’ai pas entendu le signal sonore qui indique que les phares sont toujours allumés après avoir enlevé la clé du contact. Je me dis que mon acouphène doit être sur la même fréquence.

Dans les jours suivants, je réalise que mon appareil fonctionne mal, comme s’il avait pris l’humidité ou si la batterie était en train de lâcher. Je gaspille plusieurs batteries neuves à force de tester si c’est bien ça le problème. Hé non, ce n’est pas ça, je me dis que c’est l’appareil qui fait défaut… Je vais voir mon audioprothésiste, en jasant avec elle je réalise que je ne veux pas faire réparer mon appareil. Je veux des appareils plus puissants, même si ça fait juste deux ans que je les ai. Je ne suis pas satisfaite. Elle essaie de me convaincre que ça ne passera pas à la Régie, mais je tiens mon bout. Je n’ai plus le choix d’aller aux gros contours dans ce cas. Pas grave, je veux juste entendre!!!

Je prends rendez-vous pour un audiogramme. Ça ne va pas bien. Ma surdité est passée de modérée à sévère à l’oreille gauche à sévère à profonde. C’est peut-être temporaire à cause de mes acouphènes, mais mon audition est rendue presque nulle sur certaines fréquences à l’oreille gauche. L’audiologiste n’en revenait pas de la baisse d’audition! Nous sommes toutes deux un peu sous le choc.

Après un mois, nous faisons un nouvel audiogramme qui confirme ma surdité profonde. Elle me mentionne que je serais une bonne candidate pour l’implant cochléaire. Nous débutons les démarches pour voir l’ORL et pour aller au centre d’expertise pour l’implant cochléaire de l’Hôtel-Dieu de Québec. On me parle de deux ans d’attente. L’important c’est de rentrer dans le système rapidement!

Mi-octobre, autre période très intense dans ma vie. Je travaille entre 20 et 30 heures par semaine, je fais mes derniers cours à l’université, je m’entraîne 4 fois par semaine... et mon chum travaille comme un fou. En plus de la gestion familiale… En revenant d’un séjour en famille à Québec, je note une intensification de mes acouphènes à droite. Je me dis que je dois juste être très fatiguée. La journée suivante, je peine à entendre mes enfants, je demande à ma fille de me parler dans ma « bonne oreille »... et là, la douleur! Un signal d’alarme! Inquiète, je vais écrire à ma famille leur demandant leurs pensées pour que tout se rétablisse. C’est ma bonne oreille...

Mon père, qui a déjà vécu cela, me répond rapidement que ça semble être un épisode de surdité subite, d’aller à l’urgence rapidement car ça doit être traité dans les premiers jours pour tenter de sauver un peu d’audition. Je suis en état de panique, je vais aux urgences à Châteauguay en soirée. La gaffe, car il n’y a pas d’ORL de garde la nuit! Je le verrai le lendemain matin après 2-3 heures de sommeil à la maison.

On me fait un audiogramme. Mon oreille droite a désormais sensiblement la même courbe que ma gauche. On tentera le tout pour le tout en faisant des injections de cortisone dans la cochlée à travers le tympan (à froid), trois injections réparties sur trois semaines, même s’il y a très peu d’espoir. Pour une personne entendante, on peut espérer retrouver au maximum 50 % de la perte subite avec ce traitement. Mais mon profil de malentendante nous permet de croire que l’on fait tout ça pour rien. Mais on le fait quand même. À chaque fois la déception de ne pas voir l’audiogramme bouger d’un iota. La douleur, les pleurs. Il faut rester allongée pendant 40 minutes après l’injection sans bouger la tête ni avaler, aspirant sa salive avec un outil comme chez le dentiste...

Novembre 2013, dernier audiogramme. C’est final. Pas de changement. Je suis sourde profonde des deux oreilles maintenant.

2 - Comment t’es-tu sentie à ce moment-là?

Pour l’implant, lors de ma première baisse drastique: Ça m’a jetée à terre. Ouf ! JAMAIS je n’aurais cru être admissible aux implants. Je croyais que mon type de surdité n’était pas du tout compatible avec cette solution. Je me suis trompée, visiblement. Je me suis dit, « ouin, on va se retrousser les manches, là ». C’est un long processus plein de rendez-vous et de paperasse, tout ce que je déteste ajouter à mon horaire déjà bien rempli!

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En novembre, quand la deuxième oreille a lâché, ça a été très difficile. J’ai trouvé très difficile le fait que cette perte d’audition survienne au moment où je me préparais à une nouvelle carrière qui demande beaucoup de communication et de travail d’équipe. Qui voudra m’engager? Il y a eu beaucoup de hauts et de bas. Mais j’ai décidé de regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Ça sera ma montagne à grimper... Je me suis tout de suite dit que je ferais avec, que j’aurais deux implants s’il le faut... Avant même d’avoir expérimenté le premier! Mon conjoint et mon entourage ont été d’un très grand secours, mon Facebook a été une belle façon de garder contact avec mon monde, puisque, de voir les amis, c’était de plus en plus difficile pour les conversations. Je me suis isolée un peu... mais j’ai créé (je dessine beaucoup, je peins), j’ai écrit beaucoup aussi.

3 - Quelles sont les premières démarches que tu as entreprises?

À l’hiver 2013, comme je me qualifiais pour le statut de personne handicapée dans ma déclaration de revenus, j’ai rempli mes papiers pour demander le crédit, avec l’aide de mon audiologiste. Ça a fait une bonne différence sur mon retour d’impôts. Ça aide à compenser les nombreux rendez-vous ici et là, le coût des appareils « connexes » (comme le Compilot) non couverts par la régie, etc.

Lors de ma surdité subite, j’ai tout de suite contacté le centre de Québec pour m’informer si les injections de cortisone seraient correctes pour ma cochlée et les aviser que ma situation avait changé. On m’a assuré que ma demande serait priorisée compte tenu de cette nouvelle donnée.

4 - En quoi le fait d’être devenue malentendante sévère t’a causé des problèmes, et comment les as-tu réglés ou contournés?

En famille, c’était vraiment quelque chose. Mes enfants sont jeunes et ont encore besoin de beaucoup d’attention. Mon petit Colin, 4 ans, n’articule pas toujours très bien. Pour le comprendre, j’étais rendue à poser la main sur sa gorge pour sentir les vibrations. Je faisais beaucoup de lecture labiale en tout temps, les activités sociales étaient particulièrement épuisantes. J’étais beaucoup dans ma bulle. Mon humeur s’en ressentait. Heureusement mon conjoint est extraordinaire et m’a soutenue depuis toujours. Il a fait plus que sa part dans la gestion des chicanes des enfants! Je ne savais jamais ce qui se passait! C’était le silence, puis pouf ! Il y en avait un qui arrivait à côté de moi, en pleurs, hurlant... Je sursautais et me mettais en mode « panique », c’était l’enfer pour les nerfs de tout le monde. Je n’aurais pas pu continuer comme ça... heureusement qu’il est un papa présent, il en a fait beaucoup.

À l’école, j’ai pu bénéficier de transcriptions de vidéos (mes cours étaient en ligne à la TÉLUQ, donc pas d’adaptation en classe à faire).

Au travail, j’ai aussi contacté le SEMO Montérégie (Service d’aide à l’emploi et de placement en entreprise pour personnes handicapées - www.sdem-semo.org) pour avoir une subvention salariale afin de compenser le temps que je prenais de plus pour faire certaines tâches. Par exemple, au lieu d’avoir une conversation téléphonique, il fallait que j’écrive un courriel ou que je rencontre la personne pour des réunions, ce qui allongeait les échéanciers. Je ne pouvais plus faire de compte rendu de réunion, de démarchage au téléphone, tout cela mettait des tâches de plus sur les épaules de mes

collègues... On a aussi adapté mon poste de travail avec ce programme, je me suis procuré un téléphone Bluetooth qui me permettait d’y brancher mon Compilot, et un système de sonnette qui fait clignoter la lumière, car je n’entendais plus les gens entrer quand j’étais seule au bureau.

Malgré cela, j’ai été mise à pied avant Noël 2013. La seule tâche que j’aurais pu faire pour garder mon emploi était du démarchage téléphonique pour vendre notre formation. C’était juste impossible.

Enfin, c’est aussi ma vie sociale qui s’en est ressentie. Elle s’est transposée sur Internet! Vive Facebook pour garder contact et jaser avec notre monde éloigné. Ça a été ma façon de survivre et de garder une bonne « vibe » malgré tout.

5 - À quel moment as-tu considéré recevoir un implant cochléaire et qu’as-tu fait à partir de ce moment?

Comme je l’ai mentionné plus haut, c’est en janvier 2013, lorsque mon audiologiste m’en a parlé, que j’ai commencé à l’envisager. Plus tard, mon ORL à l’hôpital Charles-Lemoyne, qui m’a signé mon papier, m’a convaincue. Il m’a dit que l’important était d’entrer sur la liste d’attente, que je pouvais toujours dire non ou demander un délai lorsque mon tour sera venu. Mais je n’y ai pas réfléchi tant que ça, c’était mon unique voie de sortie...

J’ai fureté beaucoup sur internet sur le sujet. Je me suis inscrite à des groupes Facebook de malentendants. J’ai lu le livre de Stuart McNaughton (He’s not me), qui m’a convaincue (www.heisnotme.com).

J’ai écouté beaucoup de vidéos sur le sujet. Et surtout, j’ai écouté ma voix intérieure qui me disait que j’étais rendue là. Il faut dire que je suis la première de mon entourage qui a une surdité assez profonde pour l’implant. Ça demande un certain « guts »!

J’ai fait beaucoup de recherches pour le processeur. Il faut dire que je suis pas mal techno, alors je me tiens informée. Comme j’avais déjà des appareils Phonak, le Compilot et le TVLink, mon choix s’est porté sur le Naida d’Advanced Bionics.

6 - Comment se sont déroulés la chirurgie et les jours qui ont suivi?

Compte tenu de ma baisse d’audition à droite et du fait que je terminais l’université alors que j’étais au chômage depuis les fêtes, le timing était bon pour fin mars. J’ai été malade comme un chien la semaine précédente, une bonne gastro, j’avais peur qu’on me dise que j’étais encore trop faible pour me faire opérer!

Mais finalement tout est revenu à la normale quelques jours avant. J’ai pu me préparer doucement, et préparer la maisonnée pour mes parents qui venaient s’occuper des enfants chez nous, en pleine semaine d’école! Une chance qu’ils étaient là.

Je n’ai jamais eu à me faire anesthésier, alors c’était la grosse zone inconnue. J’avais peur de me réveiller pleine de vertiges, de vomir partout! Mais finalement on m’a proposé la chirurgie d’un jour, ils m’ont rassurée en me disant que si je ne me sentais pas bien au réveil, que je dormirais là-bas. J’ai accepté car mes beaux-parents habitent à moins de 10 minutes de l’hôpital et que mon amoureux était avec moi.

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Mon opération s’est déroulée pour le mieux. Je n’ai pas eu d’étourdissements à part quand on m’a transférée de ma chaise roulante à mon lit en post-op. Je n’ai pas eu de nausées. Juste pas mal de douleur. Vive la morphine! J’ai eu un malaise quand on m’a changé le pansement le lendemain, mais après, ça s’est replacé. Je suis revenue à La Prairie dans l’après-midi, sous Gravol, alors j’ai fait de beaux dodos tout le long!

Le mois dans le silence d’une oreille a été long. Très long. Mais on a survécu.

7 - Et la réadaptation?

Mon activation à la fin avril m’a fait redécouvrir rapidement le monde sonore. Après un jour, je reconnaissais les oiseaux de mon enfance. Après 4-5 jours, je commençais à saisir certains mots car les sssss-chhhhh ont commencé à apparaître. Ma programmation a été très efficace. Je pense que le fait d’avoir déjà entendu avant a beaucoup aidé... et ma capacité d’analyse, à apprécier le moment présent, ma curiosité intellectuelle et le fait de toujours essayer de saisir les sons autour de moi ont été gages de succès. Et mes acouphènes à gauche ont pris la poudre d’escampette. Youpi!

Toujours est-il que mon évaluation au CMR (Centre montérégien de réadaptation) a prouvé que j’étais déjà pas mal au maximum au niveau des bénéfices de l’implant, et que la réadaptation ne serait pas nécessaire, juste de vivre ma vie de maman occupée serait suffisant pour faire progresser l’audition! Ma seule crainte était le téléphone. Je trouvais cela vraiment insécurisant... avec de la pratique ça s’est replacé et surtout, j’ai réalisé que je pouvais brancher mon système FM MYLink dans l’audio de mon téléphone adapté, et que le son se rendait à la fois dans mon processeur d’implant et dans mon appareil auditif (ce qui n’est pas le cas de mon Compilot, qui ne se rend qu’à l’implant). Ça a vraiment changé ma vie. Je l’utilise aussi pour écouter de la musique. Car oui, je fais partie des chanceux, je peux apprécier la musique. Je ne suis plus capable d’apprécier le classique comme avant, mais ça s’en vient.

Bref, une « pas-de-réadaptation » à part l’évaluation, sauf une rencontre pour le téléphone. Le fait que j’ai entendu quand j’étais jeune est assurément un point important dans les résultats. Je fais partie des très très choyés.

8 - Aujourd’hui, comment te sens-tu et comment envisages-tu l’avenir?

Je débute vraiment une nouvelle vie! Je reprends confiance en moi. Les murs tombent. Je suis une meilleure maman et une meilleure conjointe. Je me fatigue moins vite, je redécouvre le plaisir d’aller au cinéma et d’entendre les menus sons du quotidien, ceux qui nous aident à fonctionner. Je savoure chaque jour le bonheur d’entendre les bruits de la nature, d’être témoin des mots d’enfants de mes petits amours. Je peux parler au téléphone sans trop de problèmes. La liste des bienfaits dans ma vie est sans fin. Me faire implanter a été une des meilleures décisions de ma vie.

J’ai aussi rapidement donné mon coupon pour m’inscrire pour le deuxième implant! Car actuellement, c’est le seul problème, même avec mon appareil auditif porté à droite, je ne sais pas d’où le son vient. Un trois ans d’attente à prévoir pour un adulte, mais je sais que ça en vaudra la peine.

Quand je me trouverai un travail, je veux aussi m’équiper avec un boîtier et antenne étanche pour pouvoir nager avec mon processeur. C’est fâchant que ça nous coûte 1000 $ !!! [Note de Jeanne : le AquaCase et AquaMic d’AB] Un beau rêve de pouvoir me remettre aux sports aquatiques en groupe et me donner une autre solution pour garder la forme.

9 - Au niveau professionnel, en quoi l’implant t’aide-t-il?

J’ai retrouvé une confiance que je n’ai jamais eue. Je fonce beaucoup plus professionnellement et je vise plus haut. J’ose beaucoup plus! Je sais que je suis capable, maintenant. Je sens que je mérite mieux.

J’ai eu ma première entrevue professionnelle post-implantation la semaine dernière, ce fut une super expérience! Quelle joie de pouvoir suivre les conversations à plus qu’un interlocuteur.

Bref, je suis tellement prête au décollage! Comme je dis à mes parents... Regardez-moi bien aller! ;-)

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T 9-1-1 MAINTENANT OFFERT À VANCOUVER

L’Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS) annonçait le 18 mars 2014 que le service de texto au 9-1-1 (T9-1-1) à l’intention des Canadiens sourds ou ayant une déficience auditive ou un trouble de la parole est maintenant offert à Vancouver. E-Comm, le centre de communications d’urgence qui fournit le service 9-1-1 dans le Grand Vancouver et les zones avoisinantes, est le premier centre d’appels de la sécurité publique (CASP) au Canada à mettre en œuvre le T9-1-1.

Tel que mentionné précédemment, les personnes concernées doivent s’inscrire auprès de leur fournisseur de services sans fil afin d’avoir accès au service. Le T9-1-1 permet aux centres d’appels 9-1-1 de converser par texto avec des personnes sourdes ou ayant une déficience auditive ou un trouble de la parole en situation d’urgence.

Dans le cadre de l’annonce faite, l’ACTS annonçait fièrement que toutes les personnes visées par le service T9-1-1, où qu’elles soient au Canada, peuvent désormais s’inscrire au service, même si celui-ci n’est pas encore disponible dans l’ensemble du pays. L’inscription nationale permet aux personnes admissibles d’utiliser le service uniquement lorsqu’elles se trouvent à l’intérieur d’un secteur précis où le T9-1-1 a été mis en œuvre.

(Source : http://textwith911.ca/fr/whats-new/)

UN SYSTÈME DE MESSAGERIE TEXTE AU 9-1-1 ENTRE EN VIGUEUR AUX ÉTATS-UNIS

Il peut parfois être difficile pour une personne en détresse de téléphoner au 9-1-1, notamment pour des malentendants ayant besoin d’aide, ou dans certains cas de violence conjugale…

Désormais, dans le cadre d’une initiative visant à moderniser le système d’urgence fonctionnant uniquement avec la voix depuis les années 1960, quatre grandes compagnies américaines de téléphonie sans fil, Sprint, Verizon, T-Mobile et AT&T, se sont volontairement engagées à offrir, depuis le 15 mai 2014, un service de « textos » d’urgence aux gouvernements locaux qui le souhaitent, et qui sont en mesure de l’utiliser. La Federal Communications Commission (FCC) oblige tous les fournisseurs à offrir cette option d’ici la fin de l’année.

Des administrations locales de 16 états utilisent ce service permettant aux individus de transmettre des messages texte pour signaler des urgences, selon la FCC, et le Vermont est devenu le premier état à l’offrir à la grandeur de son territoire.

La FCC demande aux gens de limiter leurs messages texte aux circonstances où des appels vocaux ne peuvent être effectués, comme pour les malentendants, dans des cas de violence conjugale, ou lorsqu’il n’est pas possible de parler de façon sécuritaire.

(Source : http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201405/23/01-4769400-un-systeme-de-messagerie-texte-au-9-1-1-entre-en-vigueur-aux-etats-unis.php)

Daniel Morel

NOUVELLES EN BREF...

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LA DÉFICIENCE AUDITIVE AFFECTE

LA SANTÉ PSYCHOLOGIQUE

Un sondage détaillé a trouvé un lien entre la déficience auditive et le sentiment de solitude, détresse, dépression, anxiété et somatisation.

Selon l’étude nationale effectuée en Hollande chez 1511 individus âgés de 18 à 70 ans, les jeunes personnes déficientes auditives sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé psychologique que les personnes âgées.

Les participants étaient divisés en des groupes d’âge. Le test indique que le plus jeune groupe de 18 à 29 ans présente une association évidente entre déficience auditive et solitude accrue. Parmi le groupe âgé de 30 à 39 ans, l’emphase était plutôt mise sur la détresse et la somatisation. Les 40-49 ans parlèrent le plus souvent de détresse, d’auto-efficacité et d’anxiété tandis que les 50-59 ans référaient à la somatisation en tant que caractéristique essentielle et que les 60-70 ans ne présentaient aucune caractéristique prépondérante.

Des niveaux élevés de détresse accompagnés de symptômes tels que l’inquiétude, l’irritation, la tension, la faible concentration et l’insomnie peuvent pousser un individu à se retirer d’un rôle social majeur, tout spécialement au travail. Dès lors, l’impact de la déficience auditive peut être important.

(Source : http://www.hear-it.org/fr/youth/La-deficience-auditive-affecte-la-sante-psychologique-en-particulier-chez-les-jeunes-1

Daniel Morel

NOUVELLES EN BREF...

DÉFICIENCE AUDITIVE ET DÉPRESSION

Les chercheurs du réseau d’agences du Ministère américain de la santé (National Institute of Health), dont ceux de l’Institut national américain sur la surdité et autres troubles de la communication, se sont interrogés sur le lien entre la perte auditive et la dépression. Ils ont analysé les données de plus de 18 000 sujets représentatifs de la population adulte aux États-Unis. Leur étude a été publiée en mars

2014 sur le site de Journal of the American Medical Association (JAMA) – Otolaryngology, Head & Neck Surgery.

Et le résultat est clair : la dépression touchait plus de 11 % des patients rapportant des difficultés auditives contre seulement 5 % des personnes déclarant avoir une « audition excellente » ou 7 % des personnes disant « bien entendre ».

« Les personnes atteintes de perte auditive, en particulier celles qui n’utilisent pas les aides auditives, ont plus de difficultés à communiquer avec d’autres personnes, que ce soit dans des situations familiales, des rencontres sociales ou au travail », mentionne James Firman, président du Conseil national sur le vieillissement.

Les auteurs de l’étude invitent ainsi les professionnels de la santé à être attentifs aux symptômes de dépression chez leurs patients malentendants.

(Source : http://archotol.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1835392&resultClick=3

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Daniel Morel

NOUVELLES EN BREF...

LE BRUIT PEU RÉGLEMENTÉ

DANS LES MUNICIPALITÉS

En ville comme en campagne, le niveau de décibels monte d’un cran chaque année. Il doublerait tous les dix ans, selon certains auteurs. Mais même si le bruit peut nuire à la santé, rares sont les municipalités qui ont des règlements pour réduire la pollution sonore.

« La difficulté qu’on a au niveau législatif, c’est que c’est morcelé entre différents ministères et différents paliers juridictionnels », explique Richard Martin, conseiller scientifique à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Certains élus en ont assez et souhaitent que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) s’attaque au manque d’encadrement. « Ce que j’aimerais voir à l’UMQ, c’est qu’on ait une discussion, une formation, parce que le bruit a un impact sur la santé », dit la mairesse de Châteauguay, Nathalie Simon.

« C’est une des causes assez bien démontrées de maladie cardiaque », précise de son côté le médecin Pierre Deshaies, de l’INSPQ.

Des mesures contre le bruit ont toutefois été prises dans certaines municipalités. À Saint-Lambert, sur la Rive-Sud, on interdit aux citoyens de faire du bruit le dimanche. (Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/06/28/001-pollution-sonore-bruit-mal-encadre.shtml )

MALENTENDANTS :

UNE APPLICATION POUR LE CINÉMA

L’éditeur de logiciels ESII propose une solution innovante d’assistance audio dans les espaces de diffusion cinématographiques aux spectateurs ayant téléchargé l’application Twavox sur leur téléphone intelligent (iPhone, Android) ou sur d’autres appareils mobiles comme les tablettes, baladeurs wifi…

Cette application permet la synchronisation temporelle de la diffusion audio par rapport à l’image projetée en salle. Les flux émis par une balise wifi sont envoyés vers les terminaux mobiles des personnes malentendantes ou malvoyantes, en intégrant également l’audiodescription et les sous-titres.

L’écoute individuelle s’opère en connectant sur la prise jack :

• oreillette audio pour conduit de l’oreille• casque audio• oreillette à induction simple ou double

L’application Twavox permet d’accéder aux fonctions suivantes :

• Renforcement sonore pour les malentendants • Sous-titres pour les malentendants• Audiodescription pour les malvoyants

Une vidéo explique l’utilisation de ce système à l’adresse suivante :

http://www.dailymotion.com/video/x1s5v96_l-application-twavox-rendre-le-cinema-accessible-toulouse_shortfilms

(Source : https://itunes.apple.com/fr/app/twavoxid709088445?mt=8 )

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Énigme…

DES IMPLANTS COCHLÉAIRES AMÉLIORÉS PAR LA THÉRAPIE GÉNIQUE

Une équipe de chercheurs de l’université de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie a réussi à considérablement améliorer l’efficacité des implants cochléaires en les couplant à une thérapie génique. Leur étude, publiée le 24 avril 2014, explique comment ils y sont parvenus.

Une innovation aussi surprenante qu’importante : l’idée est de faire repousser les nerfs auditifs qui entourent les électrodes de l’implant cochléaire.

Car si les implants cochléaires constituent des dispositifs très efficaces en soi, la performance de ces oreilles bioniques est encore limitée. Par exemple la musique ne peut être perçue dans toute sa subtilité. Et, dans des environnements bruyants, l’isolation des sons est parfois impossible.

L’approche développée par ces chercheurs australiens consiste à injecter une solution d’ADN dans la cochlée au moment de l’implantation du dispositif. Lorsque celui-ci s’active et envoie des impulsions électriques, l’ADN est alors transporté dans les cellules autour des électrodes. Les premiers essais menés sur des cochons d’Inde totalement sourds se sont avérés très concluants.

« L’avantage de cette technique, c’est qu’elle favorise la repousse des cellules à l’endroit précis où passe le petit câble de l’implant cochléaire », explique le Pr Gary Housley, co-auteur de l’étude.

(Source : http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20140424.OBS5136/des-implants-cochleaires-ameliores-par-la-therapie-genique.html )

NOUVELLE NORME MONDIALE POUR LES APPAREILS AUDITIFS DOTÉS D’UNE

CONNECTIVITÉ BLUETOOTH

En mars 2014, l’Association européenne des fabricants d’appareils auditifs (EHIMA) a annoncé un nouveau partenariat avec le Bluetooth Special Interest Group (SIG), visant à développer une nouvelle norme Bluetooth pour les appareils auditifs qui permettra d’améliorer les fonctionnalités existantes et d’en créer de nouvelles. L’EHIMA représente les six principaux fabricants qui produisent à eux seuls jusqu’à 90 % des appareils auditifs en Europe.

La technologie Bluetooth est essentielle pour transformer l’expérience des utilisateurs souffrant d’une déficience auditive. Élargir les solutions existantes et développer une nouvelle solution d’aide auditive qui permet l’écoute de sources audio en qualité musicale mono et stéréo ne constitue que la première étape. Plusieurs cas d’utilisation seront pris en charge, y compris les appels passés avec un téléphone portable, l’audition de sons stéréo provenant d’appareils multimédia et la réception des informations audio diffusées par les systèmes de sonorisation et d’annonce publics. Cette nouvelle solution d’aide auditive sera développée pour répondre aux besoins exigeants en matière d’alimentation des appareils auditifs, qui fonctionnent avec des batteries sous-miniatures.

La nouvelle norme Bluetooth devrait être rapidement adoptée par les fabricants d’appareils électroniques, une fois qu’elle sera finalisée, probablement en 2016.

(Source : http://www.prnewswire.fr/news-releases/nouvelle-norme-mondiale-pour-les-appareils-auditifs-dotes-dune-connectivite-bluetooth-248701001.html)

Daniel Morel

VOTRE APPEL NE PEUT ÊTRE ACHEMINÉ

Alexander Graham Bell inventa le téléphone, mais ne s’en servit jamais pour téléphoner à sa mère ou à sa sœur.

Pourquoi?

INDICES :

Q. : Alexander Graham Bell a-t-il inventé le téléphone par suite d’une autre recherche qu’il a menée?R. : Oui.Q. : Est-ce que Bell s’entendait bien avec sa mère et sa sœur et aurait aimé leur parler?R. : Oui.Q. : Est-ce que la réponse a quelque chose à voir avec la distance ou le manque de matériel ?R. : Non.

Solution… en page 37

NOUVELLES EN BREF...

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L’ÉPINGLETTE DE L’OREILLE BARRÉE

Ce pictogramme représente le symbole international pour personnes sourdes et malentendantes.

Toute personne intéressée à se procurer une épinglette peut en obtenir une au local de l’ADSMQ

1951, boul. de Maisonneuve est, bureau 001, Montréal

Vous pouvez également obtenir l’épinglette par courrier postal en communiquant par courriel avec Daniel Morel à l’adresse suivante :

[email protected].

Des frais de poste s’ajouteront.

Catherine Rochefort, Nathalie Dumas, Normand Therrien, Suzane Beaupré, Michel Nadeau, Nihal Bahri, Stéphane Desmarais et, en bas, Marie-Andrée Boivin

Suite à l’invitation de Marie-Andrée Boivin, des membres de l’Association des implantés cochléaires du Québec (AICQ) se sont réunis à Montréal pour jouer aux quilles. Ce fut un après-midi très plaisant où chacun y est allé des ses prouesses. Pour certains et certaines c’était des abats à répétition alors que pour d’autres c’était plutôt des dalots…

Lors de l’assemblée générale annuelle de l’AICQ qui s’est tenue à Charlebourg le 9 juin dernier, notre ami Normand Therrien a reçu un hommage comme bénévole de l’année.

Pour l’occasion, une plaque commémorative lui a été remise par Danielle St-Mleux-Limoges.

Félicitations Normand !

TÉMOIGNAGE

« Merci de m’avoir vendu la petite épinglette des malentendants. J’étais un peu sceptique mais je dois dire que ça m’aide beaucoup dans mon travail. C’est que je me suis rendu compte que les gens posent plus de questions sur le pictogramme, donc j’éduque en même temps. »

Michèle Dambrevillepréposée à la cafétériaCSSS du sud de Lanaudière

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Culture familiale

J’ai été élevée dans une famille nucléaire, caractéristique commune en Occident, c’est-à-dire avec un père, une mère, un frère et une sœur. Le souvenir de la lignée paternelle me renvoie à des gens intoxiqués au café ou à l’alcool, besogneux et solitaires. La souche maternelle m’offre l’opposé. Tout le monde parlait fort, riait fort et mangeait beaucoup; ils étaient bons vivants, aimant le plaisir, mais généralement obèses, diabétiques et sourds. À l’époque, tout le monde disait : « Elle est sourde », sans faire de distinction entre les malentendants et les Sourds (de naissance). Même si j’ai eu un passage à la Crèche d’Youville, je ne doute absolument pas de mes racines familiales. Au contraire, je m’y reconnais et j’ai cette sécurité du lien de sang par mon déficit auditif. Enfant, j’avais bien plus peur du diabète et de l’obésité, car j’étais effrayée par les piqûres d’insuline et ne plus manger de dessert était absolument impensable.

Mes parents m’ont appris le goût de l’ordre, l’importance du français et une forme d’empathie. Ils ne m’ont pas dit : « Voilà, je te transmets mes valeurs! » Ils ont simplement exprimé leur mécontentement quand je me laissais traîner, ils m’ont partagé leur exaspération sur les anglicismes entendus à la télévision d’état, et ils ont souvent réagi à une souffrance familiale, ce qui m’a rendue sensible à l’autre. Devenue un jeune parent, mon éducation s’est basée sur ce savoir transgénérationnel. Ainsi, j’ai transféré plusieurs croyances et préjugés, sans reconnaître les valeurs sur lesquelles ils étaient fondés.

Transmission

S’il y a un sujet délicat concernant la surdité, la transmission n’est pas le moindre. La culture Sourde, par exemple, s’enracine dans des pratiques acquises et des croyances particulières partagées et transmises par un groupe de personnes. Comme je suis oraliste, la surdité affecte ma communication, j’ai souvent eu peur de ne plus pouvoir partager ce qui m’est important avec l’autre. Mais qu’est-ce qu’on lègue en général? J’ai déjà transmis un patrimoine génétique dans l’ADN de mes enfants. En effet, plusieurs d’entre eux sont malentendants. J’ai aussi transmis un capital économique, grâce au contrat social québécois auquel j’ai contribué en m’acquittant de mes taxes et de mes impôts comme la plupart d’entre nous. Ma descendance peut ainsi bénéficier d’une technologie auditive de pointe proposée par le système de santé. Finalement, il y a la transmission des valeurs. Cette transmission ne passe pas par la cellule, ni par ma contribution financière, mais par le langage, l’attitude et même les non-dits.

Je peux penser que par ce que je transmets, je partage les mêmes valeurs que les membres de ma famille… ce n’est pas certain! Un grand-père disait un jour à son fils qui attendait son premier enfant : « Tu sais, mon fils, au moment de sa naissance et jusqu’à ta mort, tu vas offrir un sac à dos à ton fils et y mettre tout ce qui est important pour toi : tes expériences, ton amour, tes succès, tes erreurs… mais il n’en tient qu’à lui d’ouvrir le sac, choisir ce qui l’intéresse et le refermer. » Cette petite histoire amérindienne, lue dans le passé, disait essentiellement : « Mon fils, ce que tu transmets est de ta responsabilité, mais ce qu’il prend, ce qu’il en fait est de la sienne. »

Comme si…

J’ai cristallisé la déception de ma mère, ses difficultés d’adaptation, son sentiment de dépendance face à la surdité dans une croyance dont il m’est encore difficile de me défaire : « J’ai besoin de personne! » Cette conviction est un paradoxe quand on compose dans un tissu social. Pendant longtemps, j’ai fait comme si je n’étais pas malentendante. Ce qui est facile les premières années, car les appareils sont tellement efficaces. Pourtant, une expression de ma fille adolescente m’a fait réfléchir. Alors que je demandais de répéter, elle disait à sa sœur : « Ça ne sert à rien… de toute façon, elle ne comprend jamais rien! » J’ai été blessée et je ne savais pas me défendre. J’ai ouvert le sujet en thérapie et j’ai réalisé que, si je fais comme si je n’ai pas de limitation, mes enfants ne peuvent identifier ce que je ne reconnais pas moi-même. Ils interprètent mes silences et mes malentendus comme des pertes d’intérêt et même d’intelligence.

Les préjugés s’apprennent vite et ils sont culturels. Généralement, ils sont enracinés dans des croyances et des mythes familiaux. La maman qui veut, à tout prix, cacher les appareils de sa petite fille pour la protéger du regard de la société est en train de transmettre ses peurs d’être ridiculisée, jugée ou même rejetée. Cette surprotection parle davantage de la vulnérabilité du parent que de l’adaptation de l’enfant à une limitation. Le parent qui a honte de sa surdité et qui la cache est handicapé par sa perception davantage que par sa limitation. Ainsi, s’il se cache avant tout de lui-même, comment ses enfants peuvent-ils se reconnaître dans leur surdité sans la honte qui y est associée? Il n’y a rien de plus contagieux que la honte!

En conclusion

La culture en sociologie est ce qui est commun à un ensemble d’individus et qui les soude. Celle-ci peut se transmettre de génération en génération. Quand je ne me reconnais pas dans ma limitation, l’autre ne me reconnaît pas non plus. Par ailleurs, quand je mets sur la place publique cet aspect de ma personne, je montre aussi que je suis plus qu’une malentendante, je suis avant tout un être en relation. Je peux offrir à l’autre la richesse de mon humanité!

Par Louise Dufour

TRANSMISSION

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Olivia NguonlyPublié le premier juin 2014

Une artiste peintre malentendante expose

« Au lieu de ne rien faire et de tomber dans le négatif, je me suis lancée dans mon art et j’ai choisi de rester positive, puisque je suis une personne qui persévère dans la vie », se souvient Suzanne Lavigne, artiste peintre malentendante, qui relate sa réaction à la suite de l’annonce de sa déficience auditive. L’Association des devenus sourds et des malentendants du Québec (ADSMQ), secteur des MRC de L’Assomption et des Moulins, invitait le public, du 26 au 29 mai, à l’exposition de Mme Lavigne, qui se tenait au Centre d’exposition de Repentigny.

Écoute ton cœur, titre de l’exposition de l’artiste de Québec, est un heureux clin d’œil à la déficience auditive de l’artiste ainsi qu’à sa propre philosophie de vie : « Moi, je peins comme je le ressens. Je m’inspire de tout ce qui me fascine au quotidien comme, par exemple, la beauté qui nous entoure dans la nature », partage Mme Lavigne qui travaille à présent sur une série qui rappelle les côtés zen et oriental des pays lointains.

Coiffeuse de profession, les couleurs et les textures ont toujours été des centres d’intérêt pour celle qui se consacre aujourd’hui entièrement à sa passion. « Je travaille en trois étapes : d’abord, j’applique des textures légères sur la toile sans vraiment y penser, puis des couleurs et, finalement, j’utilise une spatule ou une éponge. Je travaille beaucoup avec mes mains, les trois quarts du temps en fait, puisque j’aime le contact plus direct. »

Ouverture d’esprit et compréhension

En plus de n’avoir jamais freiné ses élans créatifs, la déficience auditive de Mme Lavigne ne l’a pas non plus empêchée de s’ouvrir aux autres. « Il faut aller vers eux et les gens sont compréhensifs en général une fois qu’ils connaissent ma situation. » L’artiste peintre malentendante participe ainsi à plusieurs symposiums annuellement à travers la province et continue de s’émerveiller devant chaque petit bonheur que la vie lui apporte.Il faut prendre le temps de vivre chaque minute. Suzanne Lavigne, peintre malentendante

Pour suivre les expositions de Suzanne Lavigne, visitez son site Web : www.slavigne.com.

Source : http://www.hebdorivenord.com/Culture/2014-06-01/article-3744589/Les-beautes-de-la-nature-a-travers-les-yeux-de-Suzanne-Lavigne/1

Les beautés de la nature à travers les yeux de Suzanne Lavigne

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Édition 206 // septembre – octobre 2014 33

Selon une étude iranienne, une exposition au bruit de deux ans en milieu de travail peut entraîner des signes évidents de perte auditive chez les ouvriers. Des chercheurs iraniens ont effectué une étude et ont suivi pendant une période de deux ans des ouvriers du secteur de l’industrie céramique et des tuiles en Iran. Leur étude montre une diminution de la capacité auditive parmi les travailleurs de l’industrie à la suite d’une exposition au bruit sur le lieu de travail.

Le bruit augmente le seuil auditif

Les chercheurs ont étudié une population de 555 jeunes ouvriers qui ont été exposés au bruit pendant leur journée de travail de huit heures. Les tests auditifs ont montré que le seuil auditif des ouvriers a augmenté au cours des deux dernières années - le plus fréquemment observé à 3000, 4000 et 6000 Hz.

Le changement de seuil standard a été observé à l’oreille droite chez 13 individus (2,34 %) pendant la première année, et 22 (3,96 %) lors de la deuxième année, et 49 (8,83 %) et 63 (11,35 %) à l’oreille gauche des sujets lors du suivi effectué pendant l’étude. Les plus touchés sont les ouvriers les plus exposés au bruit.

Le bruit au travail augmente le risque de perte auditive

Un rapport de l’Union européenne a montré que jusqu’à 28% des ouvriers sont exposés au bruit entre 85-90 dB. Même s’il n’existe actuellement aucun remède contre la déficience auditive, elle peut être évitée, particulièrement la perte auditive entraînée par le bruit sur le lieu de travail.

Les chercheurs iraniens insistent sur l’importance d’instaurer des programmes de prévention et d’utiliser des protections auditives au travail afin de prévenir la perte d’acuité auditive chez les ouvriers.

À propos de l’étude

L’étude a été réalisée par des chercheurs de l’Université des sciences médicales de Shahid Sadoughi et a été publiée dans Le Journal scientifique mondial.

Source:www.hindawi.com

Selon une étude, les pertes d’acuité auditive moyenne sont plus communes chez les patients diabétiques de type 2. Au cours des deux dernières décennies, le nombre de patients diagnostiqués avec le diabète de type 2 a augmenté, avec plus de 21 millions de cas aux États-Unis seulement.

Les chercheurs ont effectué une revue systématique et une méta-analyse pour étudier l’association qui existe entre le diabète de type 2 et la perte d’audition. Les résultats ont montré que l’incidence de la perte auditive, définie comme la perte de tonalités pures de plus de 25 dB à l’oreille la moins performante, était significativement plus élevée chez les personnes atteintes de diabète. Le nombre varie de 44 à 69,7 % pour les diabétiques, comparativement à 20 à 48 % pour les non-diabétiques. Les chercheurs peuvent ainsi conclure que la prévalence de la perte d’acuité auditive moyenne est plus élevée chez les patients atteints de diabète de type 2.

Le diabète de type 2

Le diabète de type 2 est une maladie chronique dans laquelle le sang contient un niveau élevé de sucre (glucose). Cette maladie signifie qu’il n’y a pas suffisamment d’insuline dans le corps ou que ce dernier produit de l’insuline qui n’a pas l’effet habituel sur les cellules de l’organisme.

Les diabétiques de type 2 sont généralement âgés de plus de 40 ans et ce type de diabète est la forme la plus commune qui affecte entre 85 et 90 % de toutes les personnes atteintes de diabète.

À propos de l’étude

L’étude a été réalisée par une équipe de chercheurs du laboratoire scientifique auditif de l’Université McGill au Canada. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue médicale « Laryngoscope».

Source: Audiology infos, no 22, septembre 2013.

DEUX ANNÉES DE BRUIT AU TRAVAIL SONT ASSEZ POUR ENDOMMAGER

VOTRE CAPACITÉ AUDITIVE

LES DIABÉTIQUES DE TYPE 2 SONT PLUS SUJETS À LA PERTE

D’AUDITION

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34 • SOURDINE •

3e COLLOQUE QUÉBÉCOIS SUR L’IMPLANT COCHLÉAIRE

À la suite des conférences de nature scientifique, il y a eu des témoignages de personnes implantées et une conférence grand public qui a retracé l’histoire de l’implant cochléaire sous forme d’une présentation multimédia qui fut fort appréciée par les nombreux participants. Lors du cocktail, des hommages ont été rendus au Dr Ferron. Les invités d’honneur, Marie-Josée Taillefer et René Simard, sont venus témoigner leur reconnaissance envers le Dr Ferron et décrit le parcours impressionnant de leurs deux enfants, qui ont été opérés en jeune âge par le Dr Ferron.

Les progrès scientifiques permettent d’entrevoir un avenir prometteur pour les personnes atteintes de perte auditive selon ce qui a été entendu des différents conférenciers.

L’ADSMQ tenait kiosque lors de cette journée et quelques membres ont assisté aux conférences.

Le 30 mai dernier, se tenait à Québec le 3e colloque québécois sur l’implant cochléaire. Ce fut aussi l’occasion de souligner le 30e anniversaire de l’implant cochléaire. C’est en effet à l’Hôtel-Dieu de Québec que le premier

implant cochléaire multiélectrodes au Canada fut posé par le Dr Pierre Ferron. Au même moment, l’IRDPQ réalisait les premières réadaptations fonctionnelles intensives postimplantation cochléaire pour soutenir les personnes implantées dans leur adaptation et réadaptation en vue d’une participation sociale entière.

Michel Nadeau

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NOUVEAUX MEMBRES

NOUS DÉSIRONS SOUHAITER LA BIENVENUE À:

JUDITH MASSÉPAULETTE VIGEANTPIERRE L. LEDUCMARIE-PASCALE NADEAUJULIE NIELSON

NOUS ESPÉRONS QUE L’ADSMQ VOUS APPORTE TOUT LE SUPPORT QUE VOUS RECHERCHEZ ET QUE VOUS SEREZ EN MESURE DE TROUVER LES RÉPONSES AUXQUELLES VOUS ASPIREZ.

LA PAROLE EST AUX LECTEURS

Une sugggestionQuand je sors, je porte toujours un bracelet pour m’identifier comme diabétique.Cette semaine, sur mon bracelet, j’ai fait ajouter implant cochléaire.J’ai pensé que si j’ai un accident ou si je tombe quelque part, la première chose que je vais perdre est le processeur d’implant.Les ambulanciers ne se préoccuperont pas de ça. En arrivant à l’hôpital, si je suis inconscient, les médecins ne sauront pas que je ne peux passer une résonance magnétique.Deux précautions valent mieux qu’une.Maurice Arseneault

1951, boul. de Maisonneuve Est, bureau 001Montréal, (Québec) H2K 2C9

Nouveau membre

Renouvellement

Membre régulier ou sympathisant: 25 $

International 40 $

Organisme : 35 $ DON: __________ $

In Memoriam

Sincères condoléances

À GÉRARD CRÊTEPOUR LE DÉCÈS DE SA MARRAINE

Que Dieu vous donne la force et le courage pour surmonter ces heures difficiles. Sachez que dans le deuil, vous n’êtes pas seul puisque vous pouvez compter sur notre amitié et notre sympathie.

Énigme... Solution de la page 29

La mère et la sœur de Bell étaient toutes les deux sourdes. Les recherches que fit Bell sur la surdité et les mécanismes internes de l’oreille aboutirent à l’invention du téléphone.

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2Yvon Mantha4Suzanne Beauséjour7Jean-Yves Dion8MurielleDubois-Frigon9Suzanne Provencher11Josée Côté13Michel Fréchette15Micheline Soucy17Nidal A. ChakraGilles Lauzon20Lucien Léger22Bertrand Tremblay23Michel BlaisMichelle Rodrigue24Élise P. Besner26Louise Rivest28Yvette Paquette29Roger BérubéBenoît Larivière30Monique PaquetteYvan St-Laurent

1Marie-ChristineHemsenClaudette Jules8Jacqueline Boisclair10Louise McGilvray13Renée Lavoie15Vivianne Aubé16Michel Boutin17Louise Girard20Mariette LétourneauJean Nepveu21Claude LégaréClaudine St-Germain22ClaireFaucher-Rainville24Marie-Thérèse Roy30Stella Belliveau31Nancy Mantha

3Bernadette Jolin-Nadeau4Michel Nadeau 5Monique Ouellette12Solange Coste13Roger Dubé15Suzanne Dubreuil 19Claude-J Abshire Conrad AugerMicheline Bisson Ghislaine Labranche20Céline TremblayLucille Vallières 21Julie-Elaine Roy22Louise Maltais24Marie-Thérèse RoyNormand Charbonneau25Marguerite Lafleur Yvon Lafond27Véronique Morin28Phyllis St Pierre29Lucette Desrosiers30Lucille BlouinMadeleine Provencal

1Laurent Roy 5Francine Mignault 7Raymonde Brunet 10Alberte Dion-Côté11Colette LeblancHenri Langlois17Jeannine CayerJosée Thibault21Lucien Denis22Yolande LeducPaulette Vigeant23Nicolas Therrien25Noël LortieAlbert Siag26Estelle Montambeault27Jean-Noël Lévesque29Suzanne DeaultLuc Monastesse30Claire Chaput31Monique Grignon-Lapierre

Sourdine présente ses sincères excuses à ceux et celles dont la date anniversaire n’a pas été inscrite.

Veuillez nous aviser de toute omission afin que nous corrigions la prochaine liste.

septembre 2014

La vie est comme un livreoù chaque anniversaire

marque le débutd’un chapitre fascinant !

octobre 2014 décembre 2014novembre 2014

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Édition 206 // septembre – octobre 2014 39

Associations régionales de malentendants

AQEPA MONTRÉAL RÉGIONAL

3700, rue Berri, local A-436Montréal, Qc, H2L 4G9

Tél. et ATS : 514-842-3926Téléc.: 514-842-4006

Courriel : [email protected] internet : www.aqepa-mtl.org

A.D.S.M.Q. SECTEUR DU SUD-OUEST

35, rue Grande-Ile, bureau 1 Valleyfield, Qc J6S 3L9

Tél. : 450 377-5941 (Bureau) 450 377-5770 (ATS)Téléc.: 450 377-4293

Courriel : [email protected]

A.D.S.M.Q. SECTEUR DES MRC DE L’ASSOMPTION ET DES MOULINS

Centre à nous — Pavillon Lions50, rue Thouin, bureau 232

Repentigny, Qc J6A 4J4

Tél. : 450 657-8500 (Voix) Courriel : [email protected] internet: www.adsmqam.org

ASSOCIATION DES PERSONNES AVEC PROBLÈMES AUDITIFS DES LAURENTIDES

421 B, boul. Curé-LabelleBlainville, Qc J7C 2H4

Tél. : 450 434-2135 (voix) 450 434-2135 (ATS)Téléc. : 450 434-4120

Courriel : [email protected] internet: www.appal.ca

ASSOCIATION DES PERSONNES AVEC UNE DÉFICIENCE DE L’AUDITION

7260, boul. CloutierQuébec, Qc G1H 3E8

Tél. : 418 623-5080 (Voix et ATS)Téléc.: 418 623-8936

Courriel: [email protected]

ASSOCIATION DES PERSONNES MALENTENDANTES DES BOIS-FRANCS

59, rue Monfette, local 229Victoriaville, Qc G6P 1J8

Tél. : 819 751-3055 (Voix et ATS)Téléc. : 819 751-3055

Courriel : [email protected]

ASSOCIATION DES PERSONNES MALENTENDANTES DE LA MAURICIE

875, boul. des Récollets, bureau 225Trois-Rivières, Qc G8Z 3W6

Tél. : 819 370-3771 Voix et ATSCourriel : [email protected]

ASSOCIATION DES PERSONNES VIVANT AVEC UNE SURDITÉ À LAVAL

387, boul. des Prairies, bureau 211Laval, Qc H7N 2W4

Tél.: 450 967-8717Téléc.: 450 967-8131

Courriel: [email protected]

ASSOCIATION DES IMPLANTÉS

COCHLÉAIRES DU QUÉBEC

5100, des Tournelles, local 130Québec, Qc G2J 1E4

Tél.: 418 623-7417Téléc. : 418 623-7462

Courriel : [email protected] internet: www.cidm.qc.ca/aicq

ASSOCIATION DE L’OUÏE DE L’OUTAOUAIS

115, boul. Sacré-Cœur, bureau 206 Gatineau, Qc J8X 1C5

Tél. : 819 770-9653 - Téléc. : 819 770-1422 Courriel : [email protected]

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40 • SOURDINE •

Associations régionales de malentendantsCENTRE ALPHA-SOURD RIVE-SUD

208, rue Notre-DameSt-Pie, Qc J0H 1W0

Tél.:Téléc. : 450 772-6778Courriel : [email protected]

Site internet : www.//ensemble.rgpaq.qc.caLocal de Longueuil

450, Chemin Chambly, 2e étageLongueuil, Qc J4H 3L7

Tél.: Téléc.: 450 677-1723

ACOUPHÈNES QUÉBEC

6818, rue Saint-Denis, bureau 3,Montréal, Qc H2S 2S2

Tél. : 514 276-7772 Courriel : info@acouphènesquebec.orgSite internet: acouphenesquebec.org

REGROUPEMENT DES SOURDS ET MALENTENDANTS

DU SAGUENAY-LAC ST-JEAN INC.

C.P. 6, Place Centre-VilleJonquière, Qc G7X 7V8

Tél. : 418 343-3230 Voix Téléc.: 418 547-6163Courriel: [email protected]

CENTRE NOTRE-DAME-DE-FATIMA

2464, boul. Perrot Notre-Dame-de-l’Ile-Perrot, Qc J7V 8P4

Tél. : 514 453-7600 Téléc : 514 453-7601 Courriel : [email protected]

COMMUNICAID FOR HEARING IMPAIRED PERSONS

7000, rue Sherbrooke OuestMontréal, Qc H4B 1R3

Tél. : 514 488-5552 - poste 4500Téléc. : 514 489-3477

Courriel : [email protected] Site internet : www.hearhear.org

ASSOCIATION MONTÉRÉGIENNE DE LA SURDITÉ

125, Jacques-Cartier Nord, bureau 11St-Jean-sur-Richelieu, Qc J3B 8L9

tél.: 450 346-6029 (Voix, ATS, Téléc.)Courriel: [email protected]

ASSOCIATION DES SOURDS, MALENTENDANTS, CENTRE-DU-QUÉBEC

140, rue des ForgesDrummondville, Qc J2B 8B2

Tél. : 819 471-4889 (Voix, ATS, Téléc.)Courriel : [email protected]

Site internet: www.asmcqdrummondville.org

ASSOCIATION DES SOURDS DE L’ESTRIE

359, rue King Est, local 100Sherbrooke, Qc J1G 1B3

Tél. : 819 563-1186 (Voix, ATS)Téléc. : 819 563-3476

Courriel : [email protected] internet : www.sourdestrie.com

Ensemble pour mieux s’entendre !

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NOUVEAU REGARD SUR LA MALENTENDANCE: OSEZ LA VIE !

Par Kenneth Southall

Droits d’auteur Toute reproduction est strictement interdite

Contexte

Nouveau regard sur la malentendance : Osez la vie ! vous invite à découvrir les défis quotidiens auxquels font face les personnes malentendantes dans notre société, les stéréotypes auxquels ils sont confrontés et l’art de vivre dont ils font preuve malgré leurs difficultés d’audition. Élaborée dans le cadre d’un projet de recherche utilisant la méthodologie Photovoice, l’exposition s’illustre par son audace, sa créativité, ainsi que la volonté de surmonter les préjugés sociaux associés à la malentendance. Le concept du projet a été développé par trois chercheurs (Kenneth Southall, Jean‐Pierre Gagné et Tony Leroux) du site Institut Raymond‐Dewar (IRD) du Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR). Pour réaliser ce projet, les chercheurs se sont associés à des gens de l’Association des devenus sourds et des malentendants du Québec (ADSMQ). Le projet a été financé grâce à des fonds du programme « Nouveaux horizons pour les Aînés » du gouvernement du Canada obtenus par les chercheurs, en collaboration avec la Fondation Surdité et Communication de l’IRD.

Qu’est‐ce que Photovoice ?

Photovoice est une méthode de recherche qui consiste, pour les participants, à prendre des photos qui leur permettent d’illustrer les joies et les défis de la vie dans leur communauté. Ils partagent ensuite leurs photos lors de discussions collectives ou d’entrevues individuelles. Les participants ont la capacité, en partageant leur point de vue, d’instruire, d’informer et de sensibiliser les autres aux difficultés vécues par certaines personnes dans leur communauté. Voilà la philosophie derrière la méthode Photovoice.

Les objectifs du projet

Nous espérons que cette exposition, de par la perspective personnelle exprimée à travers chaque photographie, touchera ceux qui la verront et aidera à réduire le stigmate lié à la malentendance de même qu’à promouvoir une bonne qualité de vie partout où elle voyagera.

Commentaires des gens qui ont assisté au vernissage

« Très belle exposition qui devrait avoir lieu dans plusieurs endroits différents pour sensibiliser la population en général. Beaucoup de belle créativité! Bravo aux participants, aux chercheurs, aux collaborateurs ! Cette exposition est un vrai succès! »

« Une expo qui ouvre les yeux sur une réalité méconnue. »

« Inspirant, réaliste, de toute beauté. »

« Je suis bouleversée, les larmes me montent aux yeux. Ce que je lis, je l’ai vécu sans jamais pouvoir le dire. Mais je ne suis plus seule. Quelle famille, celle que j’ai découverte. Merci à vous tous. »

Présentations du projet Osez la vie

• Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain - Colloque étudiant, Montréal, QC

• Vernissage Nouveau regard sur la malentendance: Osez la vie! 3 avril 2014 à la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Conseil, 3700 rue Berri, Montréal, QC. Exposition du 7 au 11 avril 2014.

• L’Association des personnes malentendantes des Bois-Francs, Victoriaville, QC. 15 au 17 mai 2014.

• Activité du Réseau Planetree Québec, Salle Pierre-Noël-Léger, Institut Raymond-Dewar, Montréal, QC. 13 juin 2014.

• Academy of Rehabilitative Audiology Institute 2014, Philadelphia PA, September 2014

• Canadian Association of Gerontology conference, Niagara, ON, October 2014

• Gerontological Society of America conference, Washington D.C., November 2014

Grand-maman est malentendante. Les petits-enfants sont un peu frustrés car ils doivent répéter. La conversation devient problématique. La personne malentendante devient de plus en plus isolée!

Michèle Charland

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ISOLEMENT, SILENCE, SOUFFRANCE

« Les stigmates y’en a beaucoup… les gens osent pas trop nous approcher, ils disent, on va lui parler, elle va pas comprendre... » (Michèle, 7 février 2014)

Les stigmates basés sur les stéréotypes, les préjugés et la discrimination teintent la façon dont les personnes ayant une perte auditive sont perçues. Elles sont vues comme moins intelligentes, moins sociables ou moins compétentes.

En réalité, ces personnes se heurtent aux limites de leurs capacités auditives dans leurs activités quotidiennes. Malgré l’utilisation d’un appareil auditif ou d’autres aides techniques, les personnes malentendantes continuent de vivre des difficultés de communication. La peur de ne pas comprendre, de répondre hors sujet, d’avoir l’air fou et d’attirer les moqueries peut provoquer le retrait de toute activité sociale.

Les acouphènes et des environnements sociaux inadaptés exacerbent cette situation et contribuent parfois à l’isolement social ou à la souffrance d’être malentendant. Ils peuvent aussi laisser ces personnes avec le sentiment d’être l’otage du silence.

DIFFICULTÉS À VIVRE

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Froideur du silence Solitude et vide Absence de sonObscurité naissante et progressive

Daniel Morel

Devenir malentendant...c’est vivre beaucoup de deuils!

Conséquence de mon handicap, je me sens enfermée.

Monique Porlier

Pour les aînés, la perte auditive augmente les difficultés de vivre en société.

Mon

ique

Por

lier

Je préfère regarder de loin. M’intégrer demande trop d’effort

Un cocktail: situation très frustrante pour un malentendant

Michel Nadeau

L’humain n’existe que par ses liens, mais pour moi, c’est plus difficile à cause de ma perte auditive.

Monique Porlier

Michèle Charland

Michèle Charland

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Monique Porlier

Impact sur les relations : elle n’a pas compris!

Acouphènes: perception de bruits parasites en l’absence de tout stimulus extérieur. 17 % de la population est atteinte.

Dans une forêt desséchée, les branches sont mortes. Ainsi en est-il parfois des poils ciliés de l’oreille.

STIGMATE SOCIAL

Monique Porlier

Sourd et idiot?Quel stéréotype de penser qu’un malentendant est moins intelligent!

Quiproquo : « ciment » au lieu de « Zyban ». Je fais rire de moi parce que j’ai mal compris.

Solange Ouellette

On ne choisit pas son destin

Être en relation amoureuse avec un malentendant demande beaucoup d’adaptation et de sacrifices.

Je veux être franc avec toi. Veux-tu m’aimer quand même?

Demander à un malentendant de se joindre à un party entre amis, c’est comme demander à une personne en fauteuil roulant de jouer au hockey avec des gens sans problèmes de mobilité!

Daniel MorelDaniel Morel

Monique Porlier

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Édition 206 // septembre – octobre 2014 45

LUDWIG VAN BEETHOVEN TESTAMENT DE HEILIGENSTADT

OCTOBRE 1802

Pour mes frères Carl et Johann Beethoven.

« Finalement condamné à la perspective d’un mal durable (dont la guérison peut durer des années ou même être tout à fait impossible), alors que j’étais né avec un tempérament fougueux, plein de vie, prédisposé même aux distractions offertes par la société, j’ai dû tôt m’isoler, mener ma vie dans la solitude, et si j’essayais bien parfois de mettre tout cela de côté, oh ! Comme alors j’étais ramené durement à la triste expérience renouvelée de mon ouïe défaillante, et certes je ne pouvais me résigner à dire aux hommes : parlez plus fort, criez, car je suis sourd, ah! Comment aurait-il été possible que j’avoue alors la faiblesse d’un sens qui, chez moi, devait être poussé jusqu’à un degré de perfection plus grand que chez tous les autres, un sens que je possédais autrefois dans sa plus grande perfection, dans une perfection que certainement peu de mon espèce ont jamais connue – oh ! Je ne le peux toujours pas, pardonnez-moi, si vous me voyez battre en retraite là-même où j’aurais bien aimé me joindre à vous. Et mon malheur m’afflige doublement, car je dois rester méconnu, je n’ai pas le droit au repos dans la société humaine, aux conversations délicates, aux épanchements réciproques ; presque absolument seul, ce n’est que lorsque la plus haute nécessité l’exige qu’il m’est permis de me mêler aux autres hommes, je dois vivre comme un exilé, à l’approche de toute société une peur sans pareille m’assaille, parce que je crains d’être mis en danger, de laisser remarquer mon état – c’est ainsi que j’ai vécu les six derniers mois, passés à la campagne sur les conseils avisés de mon médecin pour ménager autant que possible mon ouïe ; il a presque prévenu mes dispositions actuelles, quoique, parfois poussé par un instinct social, je me sois laissé séduire. Mais quelle humiliation lorsque quelqu’un près de moi entendait une flûte au loin et que je n’entendais rien, ou lorsque quelqu’un entendait le berger chanter et que je n’entendais rien non plus; de tels événements m’ont poussé jusqu’au bord du désespoir, il s’en fallut de peu que je ne misse fin à mes jours. C’est l’art et seulement lui qui m’a retenu, ah ! Il me semblait impossible de quitter le monde avant d’avoir fait naître tout ce pour quoi je me sentais disposé, et c’est ainsi que j’ai mené cette vie misérable – vraiment misérable ; un corps si irritable, qu’un changement un peu rapide peut me faire passer de l’euphorie au désespoir le plus complet – patience, voilà tout, c’est elle seulement que je dois choisir pour guide, je l’ai fait – durablement j’espère, ce doit être ma résolution, persévérer jusqu’à ce que l’impitoyable Parque décide de rompre le fil, peut-être que cela ira mieux, peut-être non, je suis tranquille... »

Ludwig van Beethoven, Heiligenstadt, le 6 octobre 1802.

Beethoven (1770-1827)Compositeur de génie, devenu sourd à 32 ans, ilpuise dans ses souvenirs pour réaliser son œuvre.

DANIEL MORELTESTAMENT DU BOUT DE L’ÎLE

MARS 2007

Pour mes enfants Sophie et Francis Morel.

Je suis maintenant isolé et malheureux. Mon état auditif m’assaille. Vous avez été les témoins malgré vous de ma perte auditive rapide et incurable. Vous avez été témoins de mes pertes de travail à cause de mon état déplorable. Vous avez été témoins de ma perte de facultés à communiquer avec mon entourage. Je vous sais inquiets. Et je peux en comprendre la cause : je le suis moi-même grandement. J’ai perdu en moins de 10 ans toute capacité auditive utile à l’oreille gauche. Sans mon appareil auditif à ma misérable oreille droite, je n’entends rien. Je suis devenu sourd. Même avec mon appareil auditif, j’ai toutes les difficultés à suivre une conversation et je dois compter sur la lecture labiale pour compenser. Pas toujours évident ni efficace. Ces cinq dernières années, j’ai laissé tomber de multiples activités qui me convenaient et me comblaient. Je suis déséquilibré, j’ose le dire… en moi-même. J’ai peine à l’avouer ouvertement. Et je suis dépressif. Cette maladie latente qui était en moi, et qui a pris maintenant une si grande place dans ma vie, me tue littéralement. Je broie du noir. Je m’inquiète pour mon avenir et le vôtre. Comment pourrais-je dorénavant assumer mes responsabilités de père face à vous? Que pourrais-je vous offrir de valable sinon un père diminué et sans sou? Je ne sais plus ce que je vais faire de ma vie. Je cherche une issue. Et celle de la mort me traverse l’esprit. Est-ce que ma mort serait pire que la vie que j’ai devant moi? Au moins, vous pourriez hériter de mon assurance-vie! Je sais maintenant que je ne peux plus continuer à faire le travail que je faisais auparavant, que le travail de chargé de projet pour lequel je me suis qualifié ces vingt dernières années n’est plus à ma portée. Mais qu’est-ce que je peux faire d’autre en étant sourd? La réponse semble introuvable. Je déprime. Et je m’isole. Je ne peux sortir de ma tête le diagnostic des médecins : je vais éventuellement perdre aussi le peu de reste auditif à l’oreille droite. À ce stade prochain, la prothèse auditive ne sera plus d’aucune utilité, comme c’est le cas pour mon oreille gauche. Que vais-je devenir? J’angoisse. J’ai de la difficulté à dormir. Je me cherche un nouveau travail mais je sais que dans tous les cas, ce sera difficile, voire impossible. Mais, sacredieu, pourquoi est-ce que ça m’arrive? Qu’est-ce que j’ai à vivre dans cette expérience humaine intolérable? Qu’est-ce que j’ai à comprendre dans ce que je n’entends plus? Débranché, les seuls sons que je perçois sont ceux qui sont présents dans ma tête. Je trouve un peu d’apaisement dans mon exutoire. Je sais bien que ça ne règle rien mais ça m’apaise… temporairement. Et ça me fait dormir un peu. Toujours sans issue pour le lendemain. Ma vie est devenue un calvaire. J’aimerais qu’il en soit autrement. J’ai perdu l’ouïe mais je n’ai pas perdu ma tête. Du moins, pas encore. Et je ne veux pas la perdre. Je vais trouver une issue. Je vais régler mes affaires une à la fois. Et je vais continuer à prier mon ange gardien pour que la réponse se présente à moi. Je n’arrive pas à envisager que ma vie se termine ainsi. Outre la foi qui me fait continuer, je demeure profondément angoissé. Je sais que ça prendra du temps… mais ai-je du temps? Nul doute dans mon esprit que les meilleurs moments de ma vie sont derrière moi. Que me réserve l’avenir? Je vais trouver la force de continuer. Car je ne peux accepter que vous soyez les témoins de mon extinction dans ces conditions. Je ne serais pas un bon modèle. Vous êtes ma force. Sans vous, je crois bien que j’abandonnerais. Pour vous, je vais continuer. Je vais m’accrocher. Et que mon destin se présente à moi enfin. Je le souhaite du fond du cœur. Et je veux que vous soyez fiers de moi. Je vais me relever, un pas à la fois. Je ne sais pourquoi, ça ne s’explique pas, mais il y a une petite voix en moi qui m’oblige à avoir la foi, à croire en moi… jusqu’à ce que je meure dignement.

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Michèle Charland

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