solstice d’été et saint jean baptiste

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Ce journal est publié grâce à une subvention de Patrimoine canadien Journal de l’AFKW - juin 2015 www.afkw.org Le journal de l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo JUIN 2015 Solstice d’été et Saint-Jean - Baptiste Solstice d’été...suite et fin Langue - Nouvelle orthographe Franco-fête/St. Jean Ff/St. Jean - On a besoin de vous Soirée en français - Le diabète La blouse au fil d’or La blouse au fil d’or...suite et fin Camp d’arts - Art Innovators Camps d’été Petites annonces Messe pour Y. Béretta Lecture - suggestions et Responsables 1 2 2 3 4 4 5 6 6 7 7 8 8 CARRÉ AUX DATES Juin 2015 Club de marche (4,11,18 et 25 juin) Cercle de conversation guidée (6 et 20 juin) Club Plumage (10 juin) Cercle de conversation libre (13 et 27 juin) Soirée Toastmaster (16 juin) Jeux Pan Am - Relais de la flamme (18 juin) Franco-Fête / St-Jean (21 juin) Club Lecture (25 juin) 6 à 8 (26 juin) Juillet 2015 Festival Kultrun (du 9 au 12 juillet) N O 95 SOMMAIRE FRANCO-FÊTE/ST-JEAN Suite à la page 2 Solstice d’été et Saint-Jean-Baptiste En vérité, l’origine de la fête de Saint-Jean-Baptiste, loin d’être religieuse, remonte à l’Antiquité. Au solstice d'été, le jour le plus long de l’année, le culte rendu au soleil et le passage du printemps à l’été étaient célé- brés par un rassemblement autour de feux de joie. Vers la fin du XVI e siècle, l’introduction du calendrier gré- gorien par le pape Grégoire XIII, destiné à remplacer le calendrier julien mis en application par Jules César, entraîna le déplacement au 24 juin de la fête du solstice, même si ce dernier avait bel et bien lieu trois jours plus tôt. Cette fête « païenne » fut reprise, comme bien d’autres, par l’Église catholique de France, qui en fit la fête de Jean dit le Baptiste, berger et cousin de Jésus, qui est né selon la tradition exactement six mois avant celui-ci et dont la mission était, en tant que prophète, d’être « témoin de la Lumière », c'est-à-dire d'annoncer la ve- nue du Christ. Le surnom de « Baptiste » lui vient du fait qu'il soumettait ses nouveaux disciples au rite du « baptême », autrement dit, les immergeait dans l'eau purificatrice. Malheureusement, Jean le Baptiste, en raison de son acharnement à dénoncer le mariage que le roi Hérode avait contracté avec sa belle-sœur Hé- rodiade malgré les interdits religieux, connut une triste fin, qui est à l'origine de l'expression « vouloir la tête de quelqu’un sur un plateau ». Quoi qu'il en soit, la place prépondérante de Jean le Baptiste dans les évan- giles et le caractère frappant de son destin funeste ont fait en sorte que la fête commémorant sa naissance s'est maintenue dans la tradition chrétienne jusqu'à nos jours, particulièrement au Canada français, où elle a revêtu une importance toute spéciale. En effet, la fête de la Saint-Jean-Baptiste fut importée en Amérique du Nord lors de la colonisation de la Nou- velle-France, mais son importance diminua jusqu’à ce que, en 1834, Ludger Duvernay, journaliste et patriote, fasse revivre la tradition de la célébrer par un grand banquet. Avec les années, les célébrations de la Saint- Jean-Baptiste prirent beaucoup d’ampleur : feux de joie, défilés, spectacles de musique, fêtes de quartier. En 1908, Saint-Jean-Baptiste fut adopté comme patron des Canadiens français et fut confirmé ainsi en tant qu'incarnation symbolique de leur volonté de conservation et de leurs aspirations nationales.

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Page 1: Solstice d’été et Saint Jean Baptiste

Ce journal est publié grâce à une subvention de Patrimoine canadien Journal de l’AFKW - juin 2015

www.afkw.org

Le journal de l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo

J U I N 2 0 1 5

Solstice d’été et Saint-Jean - Baptiste Solstice d’été...suite et fin Langue - Nouvelle orthographe Franco-fête/St. Jean Ff/St. Jean - On a besoin de vous

Soirée en français - Le diabète La blouse au fil d’or La blouse au fil d’or...suite et fin Camp d’arts - Art Innovators Camps d’été Petites annonces Messe pour Y. Béretta Lecture - suggestions et Responsables

1 2 2 3 4 4 5 6 6 7 7 8 8

C A R R É A U X D A T E S

Juin 2015 Club de marche (4,11,18 et 25 juin) Cercle de conversation guidée (6 et 20 juin) Club Plumage (10 juin) Cercle de conversation libre (13 et 27 juin) Soirée Toastmaster (16 juin) Jeux Pan Am - Relais de la flamme (18 juin) Franco-Fête / St-Jean (21 juin)

Club Lecture (25 juin)

6 à 8 (26 juin)

Juillet 2015

Festival Kultrun (du 9 au 12 juillet)

N O 9 5

S O M M A I R E

F R A N C O - F Ê T E / S T - J E A N

Suite à la page 2

Solstice d’été et Saint-Jean-Baptiste

En vérité, l’origine de la fête de Saint-Jean-Baptiste, loin d’être religieuse, remonte à l’Antiquité. Au solstice d'été, le jour le plus long de l’année, le culte rendu au soleil et le passage du printemps à l’été étaient célé-brés par un rassemblement autour de feux de joie. Vers la fin du XVIe siècle, l’introduction du calendrier gré-gorien par le pape Grégoire XIII, destiné à remplacer le calendrier julien mis en application par Jules César, entraîna le déplacement au 24 juin de la fête du solstice, même si ce dernier avait bel et bien lieu trois jours plus tôt.

Cette fête « païenne » fut reprise, comme bien d’autres, par l’Église catholique de France, qui en fit la fête de Jean dit le Baptiste, berger et cousin de Jésus, qui est né selon la tradition exactement six mois avant celui-ci et dont la mission était, en tant que prophète, d’être « témoin de la Lumière », c'est-à-dire d'annoncer la ve-nue du Christ. Le surnom de « Baptiste » lui vient du fait qu'il soumettait ses nouveaux disciples au rite du « baptême », autrement dit, les immergeait dans l'eau purificatrice. Malheureusement, Jean le Baptiste, en raison de son acharnement à dénoncer le mariage que le roi Hérode avait contracté avec sa belle-sœur Hé-rodiade malgré les interdits religieux, connut une triste fin, qui est à l'origine de l'expression « vouloir la tête de quelqu’un sur un plateau ». Quoi qu'il en soit, la place prépondérante de Jean le Baptiste dans les évan-giles et le caractère frappant de son destin funeste ont fait en sorte que la fête commémorant sa naissance s'est maintenue dans la tradition chrétienne jusqu'à nos jours, particulièrement au Canada français, où elle a revêtu une importance toute spéciale.

En effet, la fête de la Saint-Jean-Baptiste fut importée en Amérique du Nord lors de la colonisation de la Nou-velle-France, mais son importance diminua jusqu’à ce que, en 1834, Ludger Duvernay, journaliste et patriote, fasse revivre la tradition de la célébrer par un grand banquet. Avec les années, les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste prirent beaucoup d’ampleur : feux de joie, défilés, spectacles de musique, fêtes de quartier. En 1908, Saint-Jean-Baptiste fut adopté comme patron des Canadiens français et fut confirmé ainsi en tant qu'incarnation symbolique de leur volonté de conservation et de leurs aspirations nationales.

Page 2: Solstice d’été et Saint Jean Baptiste

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C H R O N I Q U E L A N G U E

Louise Chaput

De son côté, l’Église catholique canadienne récupéra le personnage de Saint-Jean-Baptiste, lui prêtant l'image d'un jeune garçon bouclé accompagné d’un mouton et faisant de lui la figure centrale du défilé annuel du 24 juin. Mais, lors de la révolution tranquille, dans les années 60, cette représentation du patron des Ca-nadiens français fut contestée et ce personnage disparut des défilés. Encore aujourd'hui, quelques villes du Québec, notamment Montréal, maintiennent la tradition annuelle du défilé de la Saint-Jean, mais le petit Saint-Jean-Baptiste n'y tient plus aucun rôle.

Depuis 1977, le 24 juin, déclaré Fête nationale du Québec, est un jour férié, chômé et payé donnant lieu à de grandes festivités. Bien que les francophones des autres provinces, eux, aient à vaquer à leurs occupations ce jour-là, il est important que cette journée de manifestations culturelles continue d'être célébrée, ici comme ailleurs, par les francophones de l'ensemble du Canada.

Vous êtes donc cordialement invités à commémorer cette grande tradition de la Saint-Jean en participant à la Franco-fête qui se tiendra le 21 juin, journée du solstice d'été, au Club Sava à Breslau!

F R A N C O - F Ê T E / S T - J E A N … S U I T E E T F I N

Page 2

La nouvelle orthographe

L’orthographe du français a changé et ces changements ont été recommandés par le Conseil supérieur de la langue française et approuvés par l’Académie française. L’Office québécois de la langue française appuie également cette orthographe modernisée. Celle-ci est officielle et en vigueur dans toute la francophonie. Cependant, les deux versions de l’orthographe (la nouvelle et l’ancienne) sont correctes.

Dans cette chronique, il sera question de donner un bref aperçu de quelques grands changements de l’or-thographe rectifiée. Pour plus de précisions, il vaut mieux consulter les multiples sites web à Internet.

1. Le trait d’union

Le trait d’union est éliminé dans tous les composés de contr(e) et entr(e) :

p. ex. contrappel, contrecoeur, contrindiqué, controffensive, controffre, entraimer, entredeux, entreligne,

entretemps, entrouvrir, etc. Devant une voyelle, le e (de contre et entre) disparait.

2. Le trait d’union est éliminé dans tous les composés de extra, infra, intra et ultra :

p. ex. extraconjugal, extrafort, extrasensoriel, extraterrestre, infrasonore, intramuros, intraveineuse,

ultraléger, ultraviolet, etc. On maintient le trait d’union quand la soudure changerait la prononciation,

p. ex. extra-utérin.

3. Le trait d’union est éliminé dans les mots « savants » : p. ex. agroalimentaire, antigel, antidouleur,

antiinflammatoire, audiovisuel, cinéclub, écotourisme, multigrain, postuniversitaire, préautoriser, téléréalité,

vidéoclip, radiojournal. Ici aussi, on maintient le trait d’union quand la soudure changerait la prononciation.

4. Le trait d’union est éliminé dans les mots d’origine étrangère tels que : baseball, basketball, bluejean, chowchow, cahincaha, cowboy, froufrou, hotdog, lockout, mélimélo, pipeline, statuquo, teeshirt, tohubohu, volleyball, weekend, etc.

On maintient le trait d’union dans les noms propres et les termes géographiques : p. ex. gréco-romain, franco-ontarien, franco-russe, etc.

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Jeannette Reilly

Page 3: Solstice d’été et Saint Jean Baptiste

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Franco-fête / St-Jean 2015

Venez célébrer notre francophonie locale!

Dimanche 21 juin 2015 de 13 h 30 à 22 h

Club Sava (50, Scheifele Place., Breslau)

Animation pour petits et grands Spectacles divers Encan silencieux

Vente de livres et ressources usagés en français Château gonflable

Kiosques de produits et services en français

Maquillage Tresses africaines Atelier de bricolage libre Et des surprises!

Nourriture maison : Yassa de poulet, poutine, frites, crêpes.

Aucune boisson alcoolisée ne doit être apportée sur le site. Elles seront vendues sur place.

13 h 30 : Début des festivités

13 h 40 : Spectacle jeune public avec Éric Belzile

14 h 30 : Mots des dignitaires

15 h 00 : Spectacle des Improtéines (première partie)

16 h 00 : Guitare et chant avec Manola Yvonet

16 h 30 : Spectacle des Improtéines (deuxième partie)

17 h 30 : Zumba

18 h 15 : Spectacle de chansons avec Éric Belzile

19 h 00 : Feu de camp (amenez votre voix, nous aurons les cahiers de chansons)

Beau temps – Mauvais temps

Magnifique site extérieur et salle intérieure spacieuse

Entrée gratuite Infos : 519-746-0337, [email protected] ou www.afkw.org

Cette fête populaire vous est offerte grâce à l’AFKW et

ses partenaires :

Programmation

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Franco-Fête / St-Jean 2015 : On a besoin de vous!!!

Cette fête unique où s’exprime notre multiculturalisme francophone en chants, musiques, nourriture et ac-tivités diverses se tiendra le dimanche 21 juin 2015 de 13 h 30 à 22 h au club Sava (50, Scheifele Place, Breslau). Nous avons besoin de vous pour faire de cette fête un succès!

Recherche de BÉNÉVOLES : Comme tous les ans, nous aurons besoin de nombreux bénévoles pour faire de cette fête un grand succès! Plusieurs possibilités de bénévolat s’of-frent à vous en fonction de vos goûts et de vos capacités (installation du site, service à l’accueil, service au comptoir nourriture et cuisine, atelier de brico-lage, maquillage pour les enfants, atelier de tresses africaines, animation d’activités sportives, surveillance au château gonflable, nettoyage à la fin de la journée, vente de livres usagés). Si vous souhaitez vous impliquer en tant

que bénévole, veuillez SVP contacter Nathalie par courriel à [email protected]

Recherche d’EXPOSANTS (FOIRE des PRODUITS et SERVICES offerts en FRANÇAIS)

L’AFKW souhaite offrir une vitrine pour mettre en valeur les entreprises, petites ou grandes, les orga-nismes ou les gens qui offrent des services en français dans la région. Un espace vous sera alloué pour que vous puissiez offrir vos services ou vos produits en français lors de la Franco-fête / St-Jean 2015. Ins-cription avant le 12 juin 2015. Pour tous les détails, visitez le http://www.afkw.org/annonces/Visibilite2015.pdf

Recherche de LIVRES, CD, DVD, MAGAZINES et JEUX EN FRANÇAIS Afin d’alimenter notre vente de livres et de ressources usagées en français, nous recherchons des livres usagés en français mais aussi des CD, des DVD, des jeux (de société et autres) et des magazines. Merci de votre générosité! Si vous avez des questions au sujet de la vente de livres, contactez Na-thalie à [email protected]

Recherche de DONS de toutes sortes pour garnir l’ENCAN SILENCIEUX

Nous faisons appel à vous pour garnir notre encan de produits uniques et alléchants. Tout type de don est apprécié : certificat-cadeau, panier-cadeau, produits artisanaux faits main, gourmandises faites maison, œuvres d’art, bijoux, etc… Votre nom ou le nom de votre entreprise sera mis en évidence sur le carton présentant votre don, lors de l’encan silencieux. Merci de votre générosité! Pour plus d’information au sujet de l’encan silencieux, contactez Nathalie à [email protected]

Recherche de DONS de toutes sortes pour garnir l’ENCAN SILENCIEUX

Nous faisons appel à vous pour garnir notre encan de produits uniques et alléchants. Tout type de don est apprécié : certificat-cadeau, panier-cadeau, produits artisanaux faits main, gourmandises faites maison, œuvres d’art, bijoux, etc… Votre nom ou le nom de votre entreprise sera mis en évidence sur le carton pré-sentant votre don, lors de l’encan silencieux. Merci de votre générosité! Pour plus d’information au su-jet de l’encan silencieux, contactez Nathalie à [email protected]

En partenariat avec le centre de santé francophone d'Hamil-

ton, le centre de santé Langs de Cambridge offrira des ses-

sions d'éducation, en français, sur le diabète pour les fran-

cophones de la région.

Quand : le 23 juin et le 22 septembre, de 13 h 30 à 15 h 30 Où : Langs Community Health Centre, Salle N210

1145 Concession Road, Cambridge

Pour plus d'information, contacter Judy 519-653-1470 poste 347

Page 5: Solstice d’été et Saint Jean Baptiste

Ce journal est publié grâce à une subvention de Patrimoine canadien Journal de l’AFKW - juin 2015

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Originaire de Roumanie, diplômée d’un baccalauréat en lettres françaises de l’Université de Bucarest, Paulina Popescu est arrivée au Canada il y a presque trente ans et vit aujourd’hui en Ontario avec son mari et sa fille. Elle a poursuivi une carrière en enseignement à Kitchener. Elle vient de prendre sa retraite pour se dédier à ses pas-sions, l’écriture, les voyages et le jardinage.

Ce texte de Paulina a été sélectionné et sera publié dans le livre : Pour se raconter II, Parcours identi-taires.

La blouse au fil d’or

J’ai quitté la Roumanie dans des conditions précaires et dramatiques, sous le signe de l’inconnu et de l’imprévisible. Cependant, une fois arrivée au Canada, j’ai oublié toutes les difficultés et les problèmes que j’avais dû affronter. J’étais jeune et optimiste. J’ai commencé à m’adapter cul-turellement et professionnellement, à étudier et à me lancer dans une nouvelle carrière, celle d’enseignante dans une école de langue anglaise. Je parlais français en famille, mon enfant allait à une école française, j’avais presque oublié ma langue maternelle par manque de contacts avec des compatriotes, jusqu’au jour où j’ai reçu un paquet de mes parents. Une personne bien-veillante me l’avait apporté de Roumanie dans son bagage personnel. J’ai regardé le paquet, je l’ai soupesé dans mes mains. Que pouvait-il bien contenir ? Je ne désirais vraiment rien de la Roumanie, un pays pauvre et détruit par le commu-nisme. Loin derrière moi, il y avait un grand vide, et mes souvenirs s’estompaient petit à petit sous la douleur de la séparation brutale, mais voulue. J’avais encore un goût amer et des blessures à l’âme qui ne voulaient pas guérir.

J’ai ouvert le paquet avec émotion et curiosité. À l’intérieur, enveloppés dans un papier journal jauni par le temps, il y avait deux costumes populaires de femmes, vieux de cent ans, l’un pour adulte et l’autre pour enfant. Ils avaient ap-partenu à ma grand-mère paternelle. Je n’avais pas connu ma grand-maman Saftica, un nom archaïque et peu utilisé de nos jours. Elle était morte relati-vement jeune, quand j’avais seulement quatre ans. Je n’avais même pas une photo d’elle. En regardant ce cos-tume, je me la suis imaginée habillée de cette robe et me berçant dans ses bras. J’ai effleuré en douceur chaque couture en promenant mes doigts sur le tissu en coton fin et léger. Quels corps chétifs et élastiques avaient les femmes d’antan, avec un cou fin et une taille de guêpe. Un petit tablier était cousu avec un fil d’or, sur lequel tombaient quelques franges en laine aux couleurs vives, rouge, vert, blanc et violet. Sur la ceinture, j’ai pu voir cinq œillets stylisés avec deux feuilles. J’ai es-sayé de m’imaginer les sensations que cette jeune fille avait pu provoquer, revêtue de ce costume, en balançant

les reins sous les mouvements mélodieux des franges qui laissaient entrevoir la jupe blanche comme la neige. Habillée comme une princesse dans ces vêtements, je fer-mai les yeux et je me la représentai en train de voler un baiser à mon grand-père, un beau gaillard aux yeux bleus et à la bouche sensuelle.

Je n’avais pas vu, jusqu’à ce moment, les objets qui fai-saient partie du trésor spirituel et matériel de ma famille, tels que cette blouse roumaine appelée « ie », un chef-d’œuvre de minutie, cousue par la main d’une femme avec une simple aiguille, un fil de coton ou de soie et beaucoup de talent, d’imagination et de patience. Je m’imaginais ma grand-mère fabriquant l’étoffe avec un métier à tisser, que toutes les jeunes filles de son âge de-vaient savoir utiliser, et passant ensuite de longues jour-nées sans fin à broder la chemise. Même le fil était teint à la maison, d’après une recette traditionnelle que la fille re-cevait de sa mère, puis transmettait à ses enfants. Les couleurs étaient d’origine végétale, préparées avec soin et patience, à base de plantes et d’arbres fruitiers ou sau-vages. La reine Marie de Roumanie, née Marie d’Édimbourg, a aimé avec passion la blouse roumaine qu’elle portait avec élégance et fierté. Fabriquée en lin ou en soie grège, la blouse roumaine a conquis le monde et a été immortalisée dans les toiles de peintres célèbres. Elle s’est même retrouvée dans la liste des grands couturiers et a fait partie de leurs collections de marque. Les coffres de dot de nos grand-mères cachent des trésors inattendus, dans lesquels on peut trouver une blouse ou-bliée et poussiéreuse, que notre mamie a portée avec fierté en dansant la « hora » un jour de fête ou un dimanche à l’église. À ce moment-là, je me suis rendu compte à quel point me manquait cet élément de ma culture et, depuis, j’ai déve-loppé une passion pour les vêtements paysans, ce qui m’a amenée à commencer une collection de costumes tradi-tionnels roumains. À la vue de cette merveille de costume traditionnel, ma fille Julie, alors âgée de six ans, a demandé à l’essayer. Nous avions toutes les deux le même vêtement et nous nous sommes regardées ensemble dans le miroir en admirant les couleurs et la coupe. « Maman, je veux danser des danses roumaines », m’a-t-elle dit. J’étais contente qu’elle veuille essayer quelque chose de nouveau qui était cher à mon cœur, d’autant plus qu’il s’agissait de danses que moi-même je ne savais pas danser. Suite à la page 6

F É L I C I T A T I O N S , P A U L I N A !

Page 6: Solstice d’été et Saint Jean Baptiste

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Page 6

Elle a tellement aimé la danse roumaine qu’elle a en-tretenu cette passion pendant douze ans. Elle était si douée et si agile que toutes les fois où je l’ai vue dan-ser sur la scène, je pleurais de joie et de fierté, et mon cœur roumain battait fort. « Maman, je veux apprendre le roumain », m’a-t-elle demandé un jour. Et elle a persévéré pendant trois ans, en allant chaque samedi à l’école des langues internationales de notre ville. J’ai été surprise quand elle a affirmé qu’elle était moitié roumaine et moitié québécoise. Pendant ce temps-là, nous avons commencé, mon mari québécois et moi, à apprendre des danses tradi-tionnelles roumaines. Nous avons commencé avec des danses faciles, jusqu’aux danses plus compli-quées. Lorsque nous participions aux différents festivals, nous étions flattés quand les gens nous demandaient s’il pouvaient nous photographier avec nos superbes costumes traditionnels. La plupart d’entre eux ne sa-vaient pas où était située la Roumanie et n’avaient pas entendu parler de ce petit pays, mais ils étaient fascinés par la beauté de nos costumes.

Ce costume a façonné mon identité positivement, m’a poussée à me redécouvrir, m’a fait sentir combien ma famille et le pays où je suis née me manquent. Pour contrecarrer ce sentiment de déracinement, je me suis engagée dans la communauté roumaine de Kit-chener-Waterloo et je suis devenue une ambassa-drice de la culture roumaine. J’ai porté ce costume traditionnel même à l’école lors des différents événements, où je suis devenue un mo-dèle pour mes élèves roumains. J’ai commencé à or-ganiser des fêtes roumaines pour les élèves et à leur enseigner des cantiques et des danses typiques. Il m’a été si difficile de récupérer mon identité. Cepen-dant, petit à petit, je l’ai consolidée et je l’ai affirmée. Je proviens d’un pays où le totalitarisme a détruit par-tiellement mon identité, ainsi que l’identité de mon peuple. Le virus communiste a laissé de profondes cicatrices dans mon âme, et c’est pourquoi j’ai quitté mon pays. On ne peut pas effacer délibérément la culture natio-nale, la littérature, l’art, la religion, les traditions folklo-riques et musicales et l’histoire d’un peuple. Sans cette diversité, le monde s’en trouverait appauvri.

Paulina Popescu

Page 7: Solstice d’été et Saint Jean Baptiste

Ce journal est publié grâce à une subvention de Patrimoine canadien Journal de l’AFKW - juin 2015

Page 7

Pour vos travaux de peinture

Pour tous vos besoins en peinture, confiez ce travail

de précision à un professionnel. Intérieur, extérieur,

résidentiel ou commercial. Exemples de travaux:

peinture, réparations de placoplâtre, teinture et vernis,

traitement de terrasse en bois, parement extérieur

(bois, aluminium, masonite). Travail garanti, service

rapide et propre. Denys Côté : 519-884-0470.

Cours de guitare et de chant

Détenant un diplôme collégial en guitare clas-

sique, un baccalauréat en éducation musicale

ainsi que des diplômes en opéra et en interpréta-

tion du chant, Caroline Déry offre des cours pri-

vés en français. Caroline au 519-745-7572.

Places en garderie disponibles Garderie franco en milieu scolaire, 18 mois à 12 ans, ouverte à tous. Prenons toujours des noms pour notre liste de suppléance ponctuelle (qualification non requise). Chantal Lebel : 519-

885-4693, [email protected]

Politiques de l’AFKW concernant

les petites annonces (adoptées en février 2013)

(a) Les petites annonces faites au nom de personnes

individuelles sont gratuites pour les membres de l’Association et coûtent 15 $ pour les non-membres.

(b) Les annonces faisant référence à des entreprises, à des marques ou à des logos sont payantes selon la grille tarifaire de la page 8.

(c) Chaque annonce doit compter 50 mots ou moins.

P E T I T E S A N N O N C E S

C A M P S D ’ É T É

Vous cherchez un camp d’été en français?

Même si on en a douté longtemps, il est indéniable que l’été s’en vient. Avec la belle saison arri-vent les vacances et les camps d’été pour nos jeunes. Nous en avons quelques-uns en français à vous proposer.

1. Toutes les garderies des écoles francophones de la région offrent

un camp d’été pour les enfants âgés de 12 ans et moins.

2. Le camp français d’escalade offre 5 semaines de camp cette

année pour les jeunes de 6 à 12 ans.

3. Art Innovators offre 2 semaines de camp en français durant l’été

pour les 4 à 12 ans.

4. Le Musée Clay and Glass offre une semaine de camp en immer-

sion en français pour les 7 à 11 ans.

5. L’Université de Guelph offre plusieurs semaines de camp en français pour les 4 à 8 ans.

Pour connaître tous les détails, visitez notre site Web à la page Camps francophones : http://

afkw.org/ressources/camps-francophones.

Si vous en connaissez d’autres, faites-nous les connaître en communiquant vos informations à

[email protected].

Bon été!

Page 8: Solstice d’été et Saint Jean Baptiste

Page 8

J O U R N A L P U B L I É P A R

L ’ A F K W

C.P. 1028, Waterloo, ON,

N2J 4S1

Tél: (519) 746-0337

Web: www.afkw.org

Courriel: [email protected]

C O N S E I L

D ' A D M I N I S T R A T I O N A F K W

Renée Bouchard, présidente

Suzette Hafner, vice-présidente

Thérèse Sabaryn, secrétaire

Arlette Rauscher, trésorière

Brigitte Bryant, conseillère

Marthe Desjardins, conseillère

Claire Giroux, conseillère

Jeannette Reilly, conseillère

Sylvie Tremblay, conseillère

Xavier Uldry, conseiller

Coordonnatrice : Nathalie Bouchard

Mise en page : Jeannette Reilly

Révision : Jeannette Reilly et Xavier

Uldry

Ont participé à ce numéro :

Nathalie Bouchard, Louise Chaput,

Joseph-Ambroise Desrosiers, Paulina

Popescu et Jeannette Reilly

P U B L I C I T É

1/4 page ( 4 x 5 po) : 50 $

1/2 page: verticale (4 x 10 po) ou

horizontale (8 x 5) : 100 $

Nous contacter pour nos tarifs négociés

T I R A G E

1500 exemplaires

Ce journal est entièrement produit par des bénévoles. Les collaborateurs n’ex-priment des idées qu’en leur nom per-sonnel et donc, leurs opinions ne reflè-tent en aucune façon une position de l’AFKW.

Ce journal est publié grâce à une subvention de Patrimoine canadien Journal de l’AFKW - juin 2015

R E S P O N S A B L E S D E S C L U B S

Club Cuisine - Arlette Rauscher

Club Lecture - Jeannette Reilly

Club de marche - Renée Bouchard

Club Plumage - Joseph-Ambroise Desrosiers

Pour entrer en contact avec une de ces per-sonnes, envoyez un courriel à [email protected].

Y V E S B É R E T T A

C H R O N I Q U E L E C T U R E

Samedi le 23 mai, un bon nombre de francophones,

membres de l’AFKW pour la plupart, s’étaient rassemblés en

l’église St. Anthony Daniel de Kitchener pour la messe de 17

h. En effet cette messe était offerte en commémoration

d’Yves Béretta, décédé subitement l’été dernier. Ce cher ami

de tous s’était dépensé corps et âme pour le bien de l’AFKW

pendant plusieurs années. Une des lectures et une des

prières ont été lues par la vice-présidente de l’AFKW, Suzette

Hafner. Caroline Déry a agrémenté la messe de son chant glorieux surtout l’Ave

Maria qui a touché toute l’assemblée. Patricia Béretta, était fort heureuse d’être

accompagnée par tant de ses amis en cette occasion.

Joseph-Ambroise Desrosiers

Les membres du Club Lecture aimeraient vous suggérer des romans à lire cet été. Les romans suivants sont des romans importants qui ont marqué, d’une façon ou d’une autre, les membres. Ils sont devenus des incontournables.

Célyne nous propose : L’énigme du retour de Dany Lafer-rière, pour sa poésie, son humanité et l’intelligence de son auteur. Ce livre fait appel à la réflexion et à la méditation.

Mirela, elle, a été profondément marquée par le roman Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. «Ce roman décrit une époque et sa disparition, le monde dans le Sud des États-Unis, avant, pendant et après la Guerre de Sécession. La force de caractère de l’héroïne m’a inspi-rée et m’a donné la force d’affronter les défis de ma propre vie. C’est un roman que j’ai lu et relu.»

Suzette nous recommande L’élégance du hérisson de Muriel Barberry car « ce livre allie culture, intelligence et en même temps fait surgir en nous plusieurs sentiments. Nous sommes de tout cœur avec le person-nage principal du début à la fin. Je ne voulais pas que ce livre se termine.»

Moi, j’ai lu et relu Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. C’est un conte philosophique présenté sous la forme d’un conte pour enfants. C’est un roman riche en métaphores et en symboles qui nous fait ré-fléchir sur les aspects importants de la vie. J’ai été séduite par le charme, la sagesse et la franchise du Petit Prince.

Jeannette Reilly