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ÉTUDES) Semences d'ail : demandez la qualité certifiée! par Laure Gry La semence d'ail est constituée par un caïeu ou gousse. C'est un produit vivant, fragile... et trompeur. En effet, la semence d'ail est souvent malade sans le laisser paraître. Elle abrite dans sa chair des parasites invisibles - virus, nématodes ou champignons - qui peuvent se réveiller inopinément en culture et causer d'importants dégâts. Le seul moyen de s'en prémunir est d'utiliser des semences certifiées qui ont été multipliées selon des règles très strictes et plusieurs fois contrôlées. Elles sont garanties indemnes de maladies et parasites. En prime, l'utilisateur est assuré d'une bonne levée et d'une grande pureté variétale. Les maraîchers ont été vite convaincus de l'intérêt des semences certifiées. D'où la forte augmentation des ventes, de 2.400 q en 1971 (début de la certification) à plus de 20.000 q en 1989 ! Par contre, les jardiniers sont encore nombreux à planter de l'ail ordinaire, par habitude, mais aussi parce qu'ils n'ont pas été informés. A l'heure où l'on parle de la certification obligatoire pour les semences d'ail, il est urgent de faire passer le message. Et pour cela, les distributeurs spécialistes sont évidemment les mieux placés. Ces bulbes d'ail nous cachent quelque chose! D'apparence saine, ils renferment en fait des caïeux viroses. Choisir des semences d'ail ordinaire, c'est courir à la catastrophe. Choisir des semences certifiées, c'est la sécurité. Aujourd'hui, les plantes aromatiques sont à la mode. Les fines herbes s'emploient à toutes les sauces, les infusions se mettent à •tous les par- fums, de nouveaux goûts exotiques ont fait leur apparition dans la cuisine française. Les plantes condimentaires tradition- nelles ne sont pas oubliées pour autant. Au contraire, elles sont remises en vedette. C'est le cas de l' ail (Allium sativum), apprécié depuis longtemps pour son arôme caractéris- tique, sa saveur piquante... et ses vertus médicinales. Du Nord au Sud, l'ail se plaît en France Malgré son origine asiatique et sa première acclimatation dans le Bassin méditerranéen, l'ail est cultivé un peu partout en France. Au Nord, comme au Sud, de nombreux jardiniers ama- teurs sont fidèles à la culture de l'ail. Une culture facile, c'est vrai, l'ail pousse dans n'importe quelle terre - ou presque - et n'exige aucun soin particulier (voir encadré). A condition toutefois d'utiliser les bonnes semences. N'avez-vous pas entendu certains jardiniers se plaindre : "Cette année encore, rien n'a levé..." ou "Mon ail a tout jauni, les feuilles flétris- sent à vue d'oeil..." ou encore "Tous les bulbes que j'ai récoltés sont pourris à l'intérieur". La semence d'ail, un produit délicat L'ail se multipliant par reproduction végétative, ce sont les caïeux (ou 26 Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 89

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ÉTUDES)

Semences d'ail :demandez la qualité certifiée!par Laure Gry

La semence d'ail est constituée par un caïeu ou gousse. C'est unproduit vivant, fragile... et trompeur. En effet, la semence d'ail estsouvent malade sans le laisser paraître. Elle abrite dans sa chair desparasites invisibles - virus, nématodes ou champignons - qui peuvent seréveiller inopinément en culture et causer d'importants dégâts.Le seul moyen de s'en prémunir est d'utiliser des semences certifiéesqui ont été multipliées selon des règles très strictes et plusieurs foiscontrôlées. Elles sont garanties indemnes de maladies et parasites. Enprime, l'utilisateur est assuré d'une bonne levée et d'une grandepureté variétale.Les maraîchers ont été vite convaincus de l'intérêt des semencescertifiées. D'où la forte augmentation des ventes, de 2.400 q en 1971(début de la certification) à plus de 20.000 q en 1989 ! Par contre, lesjardiniers sont encore nombreux à planter de l'ail ordinaire, parhabitude, mais aussi parce qu'ils n'ont pas été informés. A l'heure oùl'on parle de la certification obligatoire pour les semences d'ail, il esturgent de faire passer le message. Et pour cela, les distributeursspécialistes sont évidemment les mieux placés.

Ces bulbes d'ail nous cachent quelque chose! D'apparence saine, ils renferment en fait des caïeux viroses.Choisir des semences d'ail ordinaire, c'est courir à la catastrophe. Choisir des semences certifiées, c'est lasécurité.

Aujourd'hui, les plantes aromatiquessont à la mode. Les fines herbess'emploient à toutes les sauces, lesinfusions se mettent à •tous les par-fums, de nouveaux goûts exotiquesont fait leur apparition dans la cuisinefrançaise.

Les plantes condimentaires tradition-nelles ne sont pas oubliées pourautant. Au contraire, elles sontremises en vedette. C'est le cas del' ail (Allium sativum), apprécié depuislongtemps pour son arôme caractéris-tique, sa saveur piquante... et sesvertus médicinales.

Du Nord au Sud,l'ail se plaît en France

Malgré son origine asiatique et sapremière acclimatation dans le Bassinméditerranéen, l'ail est cultivé un peupartout en France. Au Nord, commeau Sud, de nombreux jardiniers ama-teurs sont fidèles à la culture de l'ail.

Une culture facile, c'est vrai, l'ailpousse dans n'importe quelle terre- ou presque - et n'exige aucun soinparticulier (voir encadré). A conditiontoutefois d'utiliser les bonnessemences. N'avez-vous pas entenducertains jardiniers se plaindre : "Cetteannée encore, rien n'a levé..." ou"Mon ail a tout jauni, les feuilles flétris-sent à vue d'oeil..." ou encore "Tousles bulbes que j'ai récoltés sont pourrisà l'intérieur".

La semence d'ail,un produit délicat

L'ail se multipliant par reproductionvégétative, ce sont les caïeux (ou

26 Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 89

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Un aperçu sur le marché de l'ail

gousses) formant le bulbe qui consti-tuent la semence. Par opposition à lagraine dite "semence sèche", lagousse d'ail est une "semencemolle". C'est un produit vivant. Aussiest-elle plus fragile et plus difficile àconserver. Le jardinier peut être tentéde choisir ses semences sur l'aspectvisuel. De préférence, il optera pour debelles têtes d'ail, d'apparence saine,et il réservera pour la plantation lesgros caïeux bien formés du pourtour.Est-il assuré de disposer ainsi debonnes semences ? Rien n'est moinssûr. Car, par ce choix, il n'a aucunegarantie sur la qualité sanitaire desbulbes. Ceux-ci peuvent, en effet, êtreporteurs de parasites ou maladiesgraves, causant d'importants dégâtsen culture.

Des populations de pays,hétérogènes et virosées ...

Autrefois, toutes les semences d'ailétaient des "populations de pays".Citons par exemple les variétés Blancde la Drôme, Blanc de Lomagne ,Rose de Lautrec, Rose d'Au-vergne, Violet de Cadours ...Comme leur nom l'indique, ces popula-tions ont l'avantage d'être bien adap-tées aux régions où elles sont culti-vées et en particulier au rythme duclimat (durée du jour et température).Par contre, elles manquent d'homo-généité - au niveau de la couleur etde la forme des bulbes - et, surtout,elles sont presque toutes parasitéespar le virus de la mosaïque de l'ail.Ce virus est ainsi appelé car il pro-voque des stries ou des marbruresjaunes sur les feuilles. Suivant lesvariétés, les symptômes peuvent êtrediscrets (mosaïque diffuse) ou trèsgraves (plantes déformées et ché-tives).

...aux variétés sélectionnées,homogènes et sans virus

Mais depuis 25 ans, un énorme travailde recherches a été mené par l'I NRApour améliorer ces populations. Leschercheurs de l'I NRA ont d'abord pro-cédé par sélection généalogique (ou

massale ). C'est-à-dire qu'ils ont choisi,notamment dans la population Blancde la Drôme, les plantes qui ne conte-naient pas de virus. Puis, parmi cel-les-ci et après plusieurs comparaisons,ils ont retenu la plus productive... pourla multiplier et constituer une variétéhomogène. Ainsi ont été obtenues en1 971 les premières variétés sélection-nées Messidrome et Thermidrome .A partir de Rose d'Auvergne, l'I NRA aaussi sorti Fructidor en 1971, maiscette variété n'est pas indemne devirus. Elle est dite néanmoins "tolé-rante" car, malgré la présence duvirus, elle donne de bons rendements.

La production mondiale d'ail s'élèveà près de 3 mil ions de tonnes, ce quiplace l'ail au 13e rang (au même rangque le haricot vert !) de l'ensembledes légumes produits dans le monde.Originaire de l'Asie centrale, l'ail s'estrépandu d'abord dans le Bassin médi-terranéen, puis en Europe. Aujour-d'hui, la Chine est le premier produc-teur avec environ 550.000 tonnes, loindevant l'Inde (250.000 tonnes).En Europe, l'Espagne est le principalpays producteur avec une récolteannuelle de 200 à 250.000 tonnes.Suivent l'Italie et la France, à égalité.En 1986, la production françaiseatteignait 53.000 tonnes, sur unesurface d'environ 7.000 hectares.Plus de 60 % de la production natio-nale est assurée par la région Midi-Pyrénées : Tarn-et-Garonne, Gers,Tarn, Haute-Garonne. Environ 25 %est localisée en Provence - Alpes -Côte-d'Azur : Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Drôme. Enfin, le Puy-de-Dôme,autrefois grand produêteur (les"bulbes de Limagne" sontrenommés !), ne représente plus que10 %.Le commerce extérieur de l'ail estrelativement irtnportant . Certes, les

Pour améliorer les autres populationset se débarrasser du virus qui lescontaminait, les chercheurs ont dûutiliser la technique de régénérationpar culture de méristèmes in vitro(1). Cette technique a permis de créerles deux variétés Germidour (en1975), issue de la population Violet de

Cadours , et Printanor (1983), issuede Fructidor. Toutes deux indemnesde virus. Une autre variété " régé-

néré . e ", Cristo , vient d'être lancée parTop Semences.

La certificat nest nécessaire

Bien sûr, obtenir une variété sans virusne suffit pas. Encore faut-il multiplierles semences dans des conditionsstrictement contrôlées, de façon à cequ'elles ne puissent pas être reconta-

minées , notamment par les puceronsqui véhiculent et transmettent le virus.Sinon l'utilisateur ne profiterait pas duprogrès apporté. C'est pourquoi lacertification des semences a étémise en place en 1971, dès les pre-mières variétés créées par l'I NRA . Lacertification est réalisée par le Service

premiers pays consommateurs d'ailrestent les principaux producteurs,mais les habitants de l'Europe duNord prennent de plus en plus goût àl' ail. Et ainsi, les échanges mondiauxse développent.Concernant le marché français, lesi mportations, comme les exportationssont en augmentation. Les i mporta-tions couvrent surtout la période demars à juin : la récolte française n'apas encore commencé et les bulbesde l'année précédente se conserventmoins bien à cette époque (levée dedormance et début de germination).En 1987, 13.000 tonnes d'ail ont étéi mportées, surtout en provenanced'Argentine et d'Espagne, mais aussides pays asiatiques.La plupart des exportations se fontde juin à septembre, au moment de larécolte. En 1987, la France a exportéenviron 8.000 tonnes d'ail, principale-ment vers la Suisse et l'Allemagnefédérale.L'ail est commercialisé toute l'année,avec une pointe en été. Chaque fran-çais achète en moyenne 800 g d'ailpar an. A cela s'ajoute l'auto-consommation des jardiniers, une partqui est loin d'être négligeable !.

officiel de contrôle et de certification(SOC). Elle organise la production desemences selon des règles très pré-cises (voir encadré).

A l'heure actuelle, la certification nes'applique qu'aux nouvelles variétés etne concerne pas les populations. Anoter ,que, prochainement, la certifica-tion pourrait devenir obligatoire pourtoutes les semences d'ail commerciali-sées, comme c'est le cas déjà pourles pommes de terre.

Ce sont donc les maladies à virus quiont été à l'origine des travaux d'amé-lioration sur et de la certification.Mais' les problèmes sanitaires ne selimitent pas - malheureusement - auxviroses. Tout aussi graves sont lesnématodes et la maladie de la pourri-

1) Le méristème est un amas de cellules jeunesindifférenciées à partir desquelles une nouvelle plantepeut se développer. Dans le cas du bulbe d'ail, leméristème est prélevé au centre et à la base du caïeu.La culture se fait dans un tube sur un milieu nutritifstérile. Après avoir obtenu un plant sain, il fautencore effectuer une sélection variétale classique... sibien que l'obtention d'une variété par culture deméristèmes demande au minimum huit ans !

27Semences et Progrès N. 60 - juillet-août -septembre 89

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Semences certifiées contre semences foraines: les résultats sont manifestes. A gauche, les cultures issues desemences certifiées sont saines et vigoureuses. A droite, la végétation à jauni prématurément sous l'influencedes maladies, les bulbes ont mal grossi et la récolte s'annonce décevante.

ture • blanche, également transmis parles semences.

Sus aux nématodes !

Les nématodes sont des vers minus-cules invisibles à l'oeil nu (moins de1 mm de long et 0,02 mm de large).Ces vers attaquent les bulbes et pro-voquent souvent leur éclatement auniveau du plateau racinaire. Autressymptômes observés sur la culture :jaunissement des feuilles, flétrissementet baisse de rendement.

Les nématodes peuvent se maintenir àl' état libre dans le sol ou se cacherdans les tuniques du bulbe d'ail à labase du plateau. Ainsi, des caïeuxapparemment sains sont susceptiblesd'être infestés et de disséminer leparasite. Seules les semences certi-fiées, qui ont suivi une "analyse néma-tologique" en laboratoire, sont garan-ties 'indemnes de nématodes (tolé-rance 1 %).

Gare à la pourrituredissimulée -

La pourriture blanche de l'ail estprovoquée par un champignon du sol

(Sclerotium cepivorum), qui setransmet aussi par les bulbes. Lessymptômes peuvent se manifester àdivers moments. Trois situations sontpossibles. Soit les caïeux plantés nelèvent pas et en regardant de près, ons'aperçoit qu'ils sont envahis d'unmycélium blanc cotonneux : le champi-gnon a fait pourrir le bulbe. Soit lesplantes jaunissent, flétrissent, se des-sèchent, et on observe à la base descaïeux un feutrage blanc et une croûtede sclérotes noirs (ce sont ces scié-

rotes qui assurent le maintien duchampignon dans le sol). Soit lamaladie se déclare en cours de stoc-kage des semences.

En fait, dans ce cas-là, le parasite étaitprésent à la récolte sous forme d'unmycélium dans le plateau racinaire dubulbe mais ne laissait apparaîtreaucune trace visuelle. Durant le stoc-kage en automne-hiver, la pourritureblanche va s'étendre. Les tuniquesextérieures gardent parfois un aspectnormal mais les bulbes se dessèchentà l'intérieur... et finissent par s'écrasersous la pression des doigts. Lemeilleur moyen d'éviter la transmissionde la maladie est d'utiliser dessemences certifiées, garantiesindemnes de pourriture blanche (tolé-rance 1 %).

Virus, nématodes et pourritureblanche : une menace permanentepour les cultures de l'ail. D'autant plusmenaçante que ces parasites seconservent facilement dans le sol... etpour plusieurs années.

Surtout, il ne faut pas croire que seulsles maraîchers se trouvent confrontésà ces maladies. Bien sûr, en grandeculture, quand le parasite s'installe, lesdégâts et les pertes sont plus impor-tants que dans un potager. Les pro-blèmes ne se posent pas à la mêmeéchelle ! En outre, l' enjeu du profes-sionnel, à la plantation, est autrementplus sérieux que celui de l'amateur.Malgré tout, les jardiniers eux-aussin'aiment pas se laisser piéger par cesparasites qui se cachent insidieuse-ment dans les caïeuk. de semences.

Mieux vaut prévenir...si guérir est impossible

En utilisant des semences ordinairesnon contrôlées, le jardinier amateurpeut - sans le savoir - contaminer toutle sol de son potager et compromettresa récolte pendant longtemps. Nenous étonnons pas alors que, aprèsplusieurs années de déboires, certainsamateurs aient renoncé à la culture del' ail. Ceux-ci ont beau accuser la pluie,le gel, le type de sol... Il s'avère quedans la plupart des cas, l'échec est dûaux parasites.

Les spécialistes du marché du jardi-nage affirment que l'ail serait beau-coup plus cultivé au niveau amateur,s'il n'était pas aussi sensible aux mala-dies. Ou si le jardinier "désespéré",qui ne connaît pas encore l'ail certifié,était informé sur ce produit. L'espoirn'est pas perdu, l'essentiel étant de

continuer à promouvoir les semencescertifiées. Aujourd'hui, tous les maraî-chers - ou presque - les utilisent.Demain, tous les jardiniers devraientaussi en profiter.

Prosemail comparepour convaincre

C'est bien cet objectif qui animedepuis plusieurs années les membresde Prosemail, l'association françaisedes producteurs de semences certi-fiées d'ail et d'échalote (2). Par desréunions, des visites d'essais, l'éditionde prospectus..., Prosemail cherche àconvaincre les distributeurs, commeles utilisateurs, de l'intérêt de l'ailcertifié. En collaboration avec le GNIS,des essais ont été mis en place de1 983 à 1986, dans plusieurs régionsde France, pour comparer lessemences certifiées d'ail et lessemences ordinaires dites "foraines".Les types variétaux testés correspon-daient à ceux habituellement utilisésdans chacune des régions. Les princi-pales observations portaient sur lafaculté de reprise, les viroses, lesnématodes et le rendement. Les résul-tats sont éloquents :• Le pourcentage moyen de repriseest de 82 % pour les semences

12) Prosemail: Association des producteurs desemences certifiées d'ail et d'échalote - BP n. 3 - La

Batie-Rolland - 26160 La Bégude-de-Mazenc.

28 Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 89

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foraines contre 95 % pour lessemences certifiées.• 52,4 % des plantes issues desemences foraines sont virosées,contre 3,7 % pour les plantes issuesde semences certifiées.• Les analyses de laboratoire révèlentque plus de 50 % des semencesforaines sont contaminées par lesnématodes alors que les semencescertifiées sont indemnes à 100 %.• Globalement, les semences cer-tifiées procurent une augmentation derendement de 51 % par rapport auxsemences foraines.

Peut-on trouver de meilleurs argu-ments que ces chiffres pour promou-voir l'ail certifié ? Peut-on encore

douter de la supériorité des variétéscertifiées sur les populations de paystraditionnelles ?

Cela dit, les variétés proposées nesont pas nombreuses. Pour que l'utili-sateur garde la liberté du choix varié-tal, la gamme des variétés certi-fiées devrait s'élargir dans les pro-chaines années. Les' sélectionneurs del'I NRA cherchent aujourd'hui à régé-nérer des variétés locales bien adap-tées à leur région comme l'ail d'Arras(synonymes ail du Nord ou ail d'Ar-leux) ou le Rose du Var (synonymesRose de Brignoles ou Moulinen). Demême, qu'ils souhaitent obtenir desvariétés plus hâtives.

Cette année, six variétés certifiées

étaient disponibles (voir tableau) (3).Rappelons qu'il existe deux types d'ail,en fonction de la date de plantation :l' ail d'automne et l'ail alternatif (ou deprintemps).

Blanc ou violet,c'est l'ail d'automne

Les variétés d'automne sont plan-tées généralement en octobre-novembre pour être récoltées en juin.

(3) Pour connaître la liste des producteurs desemences certifiées d'ail, et les variétés multipliéespar chacun, on se reportera au dernier tableauprésenté en fin d'article.

Caractéristiques des variétés certifiées d'ail

Variété(et année

d'obtention)Obtenteur Origine

Bulbes CaïeuxPrécocité Productivité Observations

aspect couleur poids nombre couleur

Ail d'automne

Germidour (75) INRAAgri-Obtentions

Violet deCadours régulier

blanc striéde violet 80 à 120 g 8 à 14 mauve très précoce très productif très bel aspect végétatift

régularité

Messidrome (71) INRAAgri-Obtentions

Blanc dela Drôme

très régulieret gros blanc 80 à 120g 8 à 12 ivoire précoce productif

Thermidrome(71) INRAAgri-Obtentions

Blanc dela Drôme

très régulieret gros blanc 80 à 120g 8 à 12 pâl

roseou ivoire

eprécoce très productif rustique ;

bonne résistance au froid

Ail alternatif

Cristo (88) Top Semences — très régulieret assez gros blanc 70 à 90 g 12 à 15 rose clair demi-tardif très productif nouvelle variété ;

bonne conservation

Fructidor (71) INRAAgri-Obtentions

Rosed'Auvergne

régulier etassez petit blanc 60 g 10 à 15 rose tardif assez

productifvariété non régénérée(porteuse de virusmais tolérante)

Printanor (83)/

INRAAgri-Obtentions

Rosed'Auvergne

grosseurmoyenne ivoire 50 à 80g 10 à 15 rose clair tardif productif conservation moindre

Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 89 29

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GERMIDOURAil violet d'automne

PRINTANORAil rose alternatif

Semences et Progrès N. 60 - juillet - août-septembre 89

•AIL

MESSIDROMEAil blanc d'automne

TIIERMIDROMEAil blanc d'automne

30

Agriculteurs'Producteurs»

ISEMENCES CENTRE DROME

Mais si le climat est trop rigoureux enhiver ou si le sol est trop humide, ilest préférable d'attendre le mois dejanvier pour planter. Pour ce groupede variétés, on parle d'"ail blanc" ou"violet", selon la couleur du bulbe.Messidrome et Thermidrome, issus deBlanc de la Drôme, sont blancs tandisque Germidour est un ail violet. Issude Violet de Cadours, il pouvait diffici-lement en être autrement !

Les bulbes sont gros. Ils sont caracté-risés par une faible dormance, c'est-à-dire qu'ils vont se mettre à germerrelativement tôt, après la périodehivernale. Aussi l'ail d'automne seconserve-t-il difficilement au-delà defévrier.

A noter que Germidour a la particula-rité d'être très précoce, et que Ther-midrome est la variété la plus rustiquede la gamme.

Rose,c'est l'ail de printemps

Les variétés alternatives ou deprintemps sont plantées de janvier àmars et récoltées le plus souvent enjuillet. Dans les régions à hiver doux,on peut aussi les planter dès l'au-tomne. C'est un "ail rose".

Les bulbes sont plus petits et consti-tués de caïeux plus nombreux que l'aild'automne. Ils sont caractérisés aussipar une longue dormance, le jardi-nier peut conserver ses bulbes toutl' hiver sans problème.

Au niveau qualité gustative, l'ail roseest nettement plus fort en goût quel' ail blanc ou violet. Cela tient à ladifférence de teneur en matière

sèche : pour fabriquer un kg depoudre d'ail, il faut 5 kg d'ail blanccontre 3,5 kg d'ail rose !

Signalons que la variété Fructidor estde moins en moins cultivée. Elle estremplacée par Printanor qui a l'avan-tage d'être plus productive et résis-tante au virus (Fructidor n'est que"tolérante"). Enfin, la nouveautéCristo semble très prometteuse. Sau-ra-t-elle éviter les défauts de Printa-nor ?

Sur le marché professionnel, l'ail alter-natif ne représente qu'une petite partà côté de l'ail d'automne. Mais, dansles jardins, en particulier ceux du nordde la France, la plantation se faitplutôt au début du printemps et cesamateurs choisissent souvent desvariétés "roses".

Des ventesen forte progression

Les premières variétés INRA et lesdébuts de la certification datent de1 971. Lors de la première campagne,en 1 971-72, 2.400 q de semencescertifiées ont été vendues. En1 988-89, les ventes devraientdépasser 20.000 q. Soit une trèsforte progression, comme l'indiquela courbe de l'évolution des ventes.Pour connaître en détails les chiffresde vente, variété par variété, on sereportera au tableau ci-contre.

Il faut remarquer que la croissance desventes s'accélère depuis 1981-82. Lapart de l'ail alternatif reste faible.Néanmoins, les quantités venduessont aussi en augmentation, surtoutgrâce à l'arrivée de Printanor. En aild'automne, Germidour a rattrapé les

premières variétés créées, Messi-drome et Thermidrome. Depuis 1973,les ventes de Messidrome ont tou-jours dominé celles de Thermidromemais l'écart tend à se réduire.

Chute des cours de l'ail,le certifié se vend mal

Outre la forte progression, la courbetraduit également l'irrégularité desventes. De 1971 à 1981, les ventesont évolué en dents de scie. Et denouveau, en 1985-86, on note unechute dans le tracé. En fait, ces varia-tions reflètent les fluctuations dumarché de l'ail de consommation (4).Plus précisément, à chaque baisse descours de l'ail de consommation(1975-76, 1976-77, 1979-80,1 981-82, 1985-86), correspond unebaisse des ventes de semences certi-fiées.

Cette réaction s'explique par le raison-nement suivant. Le prix de la semenced'ail suit normalement le cours de laconsommation (les prix s'accordentmême pour l'utilisateur qui confond lesdeux produits). Par contre, le prix dela semence certifiée est dépendantde plusieurs autres facteurs : rede-vances à l'obtenteur, frais de multipli-cation-triage-contrôle, droits de certifi-cation... Tous ces frais s'ajoutent auprix de la semence de base et sont

(4) Pour la campagne 1985-86, le recul des ventess'explique en partie par la baisse des cours et enpartie par le manque de disponibilités. En 1985, eneffet, la récolte de semences a été fortement pénaliséepar le gel de l'hiver cultures éclaircies, rendementsmédiocres, et bulbes de petite taille.

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1980-811975-76

1.000

1971-72

années

1 985 - 86 1987 - 88

31

à Ventes desemences certifiées

- (en quintaux)

Totalail

15.000 -

Totalail

d'automne

10.000 -

5.000 -

Totalail alternatif

incompressibles. Ainsi, quand les coursde l'ail sont bas, les semences certi-fiées, comparées aux semencesforaines, coûtent forcément beaucoupplus cher.

Inversement, l'écart se réduit lorsqueles cours de l'ail de consommationsont élevés. Parfois même, les prix serejoignent car le prix de la semencecertifiée est fixé en début de cam-pagne alors que le cours de consom-mation peut encore grimper au coursde l'année...

S'arrêter au prixest un mauvais prétexte

En année de baisse des cours de laconsommation, l'utilisateur est doncmoins tenté d'acheter des semencescertifiées qui lui paraissent trop coû-teuses. S'il s'agit d'un professionnel, ilhésitera d'autant plus à investir qu'il alui-même mal vendu sa récolte. Ceraisonnement se comprend mais iln'est pas logique. En effet, le prix devente de la récolte concerne une cam-pagne passée, alors que le prixd'achat de la semence - et sa qualité -concernent et conditionnent la cam-pagne à venir.

Au niveau du jardinier amateur, il fautbien avouer que l'incidence de prixreste minime. En outre, compte tenudes nombreux avantages dessemences certifiées, il est ridicule derefuser la qualité pour économiser unou deux francs. Cette année, parexemple, le prix moyen du filet de500 g d'ail certifié était de 20 francs,et l'écart de prix avec l'ail foraindépassait rarement 3 francs. Atten-tion, ces prix ne sont donnés qu'àtitre d'indication car ils varient énor-mément d'un revendeur à l'autre, etaussi en fonction de la variété, de lasaison de commercialisation...

Un immense marchéreste à conquérir

Pour conclure sur le marché dessemences certifiées en France, res-tons modestes. Certes, les ventessont en forte augmentation : 20.000 qde semences cette année, contre1 0.000 q seulement il y a cinq ans et2.400 q au tout début de la certifica-tion. Mais le marché potentiel dessemences d'ail est évalué à ... plus de70.000 q !

Concernant le marché du jardinage, onestime - très approximativement - queles jardiniers achètent chaque année1 8 à 20.000 q de semences forainesd'ail et... 3 à 4.000 q de semencescertifiées. Que d'amateurs encore àconvaincre ! Ce marché ne représenteaujourd'hui que 15 % environ du

Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 89

Evolution des ventes de semences certifiées de 1971 à 1988

Cam-pagne

Ventes de semences certifiées (en quintaux)

Ail d'automne Ail alternatifTotal

ailGermidour Messidrome ThermidromeTotal

aild'automne

Cristo Fructidor PrintanorTotal

ailalternatif

1971 -72 - 859 1.359 2.250 - 150 - 150 2.400

1972 -73 - 1.624 1.018 2.869 - 166 - 171 3.040

1973 -74 - 3.030 1.315 4.933 - 131 - 156 5.089

1974-75 - 3.063 1.552 4.986 - 115 - 163 5.149

1975-76 6 3.298 898 4.342 - 133 - 158 4.500

1976 - 77 13 2.488 497 3.048 - 91 - 111 3.159

1977 - 78 173 4.102 1.097 5.375 - 158 - 172 5.547

1978 -79 439 4.600 1.694 6.733 - 165 - 171 6.904

1979-80 1.152 3.318 1.378 5.848 - 263 - 272 6.120

1980-81 1.698 4.335 1.274 7.307 - 236 - 248 7.555

1981-82 1.807 3.714 992 6.513 - 378 - 378 6.891

1982-83 2.059 4.507 1.173 7.739 - 317 - 317 8.056

1983-84 2.767 4.854 2.257 9.878 - 552 6 558 10.436

1984-85 3.741 6.200 3.533 13.474 - 692 44 736 14.210

1985-86 3.670 4.476 3.228 11.374 - 478 281 759 12.133

1986-87 5.329 5.765 4.776 15.870 - 247 652 898 16.768

1987-88 6.385 6.095 5.190 17.670 - 213 1.060 1.281 18.951

1988-89 7.231* 5.683* 5.080* 17.994* 231* 70* 967* 1.268* 19.262*

N.B. Les ventes de la campagne 1971-72 sont celles de l'automne 1971 et du printemps 1972, réalisées à partide la récolte 1971,... et ainsi de suite.Les totaux (ail d'automne - ail alternatif) comprennent aussi les quantités vendues pour quelques variétésdiverses.

* Les chiffres de la campagne 1988-89 sont encore provisoires.

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marché global des semences certi-fiées. Il apparaît que les professionnelssont plus malins - ils en profitentdavantage - mais sans doute est-ceparce qu'ils ont été mieux informés.

Là encore, il faut prendre ces chiffresavec réserve. Ce ne sont que desévaluations. Il est particulièrement dif-ficile de cerner le marché dessemences d'ail destinées aux jardi-niers. D'un côté, nombre d'entre euxachètent de l'ail de consommationpour planter. Comment mesurer cesquantités ? Si l'on écoute les mar-chands-forains d'ail dans certainesrégions, la double utilisation est trèsnette. Au début du printemps, quand

les conditions climatiques sont favora-bles, ils vendent beaucoup plus d'ail àleurs clients : "Quelques bulbes pour lacuisine, quelques bulbes pour le pota-ger". D'un autre côté, les marchands-grainiers affirment que, parfois, dans lapeur de manquer, le jardinier achètetrop de semences : "Finalement, pourla planche de mon potager, le petit filetaurait suffi". Dans ce cas, les bulbesqui n'ont pas été plantés sont utiliséspour assaisonner la salade.

Plusieurs modesde commercialiston

Cela nous amène tout naturellement à

parler du mode de commercialisa-tion des semences certifiées, qui peutêtre très différent d'un point de venteà l'autre. Aux producteurs-multiplicateurs de s'adapter à lademande !

Citons juste pour mémoire la venteen bottes qui se pratique de moinsen moins et concerne surtout lemarché professionnel. Dans ce casparticulier, l'ail est vendu non équeuté,non blanchi. La certification se fait auchamp. Les bulbes (25 ou plus) sont

attadhés par un lien spécial avec lavignette du SOC.Mise à part la vente en bottes, lessemences d'ail sont toujours vendues

Production, contrôle et certification des semences d'ail

Des semences "certifiées". Que secache-t-il derrière le terme "certi-

fiées" ? Comment ces semences sont-elles produites ? En quoi consistent lescontrôles ? Quelles sont les normesofficielles requises pour avoir droit àl' étiquette de certification ?La certification des semences d'ail aété organisée en France dès 1971,comme une suite logique à la créationdes premières variétés "sélection-nées". Il devenait, en effet, indispen-sable de contrôler rigoureusement laproduction de semences, pour pré-server les trois qualités essentielles deces nouvelles variétés : homogénéité,productivité et bon état sanitaire.Le système de production dessemences certifiées est complexe etrepose sur sept générations succes-sives. Il part de la génération-zéro(FO), sélectionnée par l'établissementobtenteur, et garantie indemne demaladies. La multiplication dessemences de départ (F1 et F2) estassurée généralement par le CTIFL*,sous contrôle de l'INRA-SOC*. Cesdeux premières générations sontconduites sous tunnel isolé pouréviter toute contamination par lespucerons, agents vecteurs du virus dela mosaïque. En cours de culture et àla récolte, les techniciens du CTIFL etdu SOC effectuent de nombreuxcontrôles visuels ainsi que des ana-lyses sérologiques et nématologi-ques en laboratoire pour s'assurerde l'absence de maladies ou parasitestransmissibles. Aucune tolérance n'estadmise à ce stade.Les semences F2 sont alors confiéesaux établissements producteursagréés, membres de Prosemail*. Elles

sont multipliées pendant trois ans (F3à F5) selon des règles très sévères, ettoujours sous contrôle du SOC.Notamment, les parcelles de multipli-cation doivent être isolées d'au moins300 mètres d'une autre culture deliliacée. Cet isolement permet deli miter au maximum les risques decontamination par les virus. De même,les producteurs sont obligés d'épurerrégulièrement leurs cultures, depuis ledébut de la végétation jusqu'à larécolte.Cette épuration - variétale et sani-taire - se traduit par l'arrachage sys-tématique de toutes les plantesmalades, anormales ou chétives. Parprécaution, les plantes voisines d'unail malade sont aussi détruites.Les observations sont complétées pardes prélèvements de caïeux pour véri-fier en laboratoire qu'ils sontindemnes de nématodes.Après la récolte, les semences de ladernière génération (F6) sont de nou-veau soumises à des contrôles trèsstricts concernant la faculté dereprise, la pureté variétale et l'étatsanitaire. Plus précisément, cessemences mériteront l'appellation"certifiées" si elles répondent auxnormes de qualité suivantes :- lors de la reprise, 9 caïeux sur 10doivent germer ;- à propos de la pureté variétale,99 bulbes sur 100 doivent être de lamême variété ;- enfin, pour le bon état sanitaire, lescontrôles au champ ne doivent pasdéceler plus de 1 % de cas de viroseset pourriture blanche, et les contrôlesen laboratoire doivent prouver l'ab-sence de nématodes.

C'est seulement lorsque tous lescontrôles sont satisfaisants que leSOC délivre les étiquettes de certifica-tion. On mesure ainsi la portée de lagarantie offerte par les semences cer-tifiées.N'est-il pas regrettable que tous lesjardiniers ne connaissent pas la signifi-cation de ce certificat bleu ?Beaucoup n'y voient encore qu'unesimple étiquette ou le confondent avecune marque de label. Il est doncurgent de leur parler des avantages del' ail certifié. Il faut leur expliquer quedeux têtes d'ail ne se comparent pasà l'aspect. D'ailleurs, entre un bulbeordinaire issu d'une "population" etun bulbe certifié issu de ce long circuitde production, aucune comparaisonn'est possible !Ajoutons, pour conclure, que la Franceest le seul pays producteur desemences certifiées d'ail. Les sélec-tionneurs français sont aussi très enavance sur leurs voisins, pour ce quiconcerne la régénération de variétéspar culture de méristèmes. De ce fait,les débouchés sont énormes, tant surle plan national qu'international. N'at-tendons pas pour faire connaître lessemences certifiées ! Diffusons l'infor-mation !

* CTIFL : Centre technique interprofessionneldes fruits et légumes.

" SOC : Service officiel de contrôle et de certifi-cation.

Prosemai : Association de producteurs desemences d'ail et d'échalote (cf noms etadresses en fin d'article).

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FRANCE • SERVICE OFFICIEL DE CONTROLE

AILSEMENCES CERTIFIÉES342 CK 602124

A quoi reconnaît-on les semences certifiées d'ail? A la vignette bleue apposée sur les sacs ou blisters. Seulecette étiquette apporte la garantie de qualité.

Poids netdéclaré :

0,5 Kg

préparées : l'ail est équeuté, lesbulbes sont légèrement "blanchis" (onenlève les premières écailles qui sontsales ou abîmées) et les racines sontcoupées.

Certains marchands-grainiers préfèrentrecevoir les semences en sacs de20 kg et faire leur reconditionne-ment eux-mêmes. Cela leur permet,d'une part de vendre un produit trié,d'autre part de répondre exactementaux désirs du client. Par contre, cemode de vente exige plus de temps,ce temps dont ne dispose plus ledistributeur de produits du jardin audébut du printemps.

C'est pourquoi, la plupart des reven-deurs proposent des semences d'ailconditionné et prêt à la vente (livréesen l'état par les agriculteurs-multiplicateurs ou par les grossistes).Le filet reste le type de conditionne-ment le plus répandu : 250 g, 500 g,1 kg, 5 kg ou 20 kg, avec une prédo-minance des filets de 500 g. Il sembleque le poids de 500 g, soit 7 à1 0 bulbes, corresponde au besoinmoyen du jardinier amateur. Pour lespetits potagers ou pour les petitsconsommateurs, le filet de 250 g(avec des petits calibres) est aussicouramment vendu.

Ne pas confondreles étiquettes

Attention surtout de ne pas confondreles semences certifiées et lessemences foraines d'ail, conditionnéeségalement sous filet plastique. Pourêtre sûr d'acheter de la qualité, il fautexiger "l'étiquette bleue" du SOC. Cecertificat, apposé sur les sacs, est lagarantie d'une grande pureté variétale,d'une très bonne reprise et d'un excel-lent état sanitaire.

Ne confondons pas non plus l'éti-quette de certification avec le "label"rouge ou vert décerné à certainespopulations d'ail. Par exemple, l'ailrose de Lautrec bénéficie d'une appel-lation d'origine contrôlée depuis 1965mais ce n'est pas une "variété certi-fiée".

Pour le blisterou pour le filet ?

Autre type de conditionnement, leblister, contenant en général 5 ou1 0 bulbes. Cette présentation a l'avan-tage de protéger les bulbes - lasemence d'ail est un produit délicat -des coups et blessures pendant letransport. L'emballage fermé est aussiplus "propre". On évite ainsi les pous-sières et débris de peaux répandusdans le magasin ou dans le sac duclient. Mais cet inconvénient du filetest vraiment secondaire face au pro-blème majeur du blister : la conserva-tion aléatoire liée au manque d'aéra-tion. En outre, dans le cas dessemences d'ail, le blister ne semblepas avoir un bon impact auprès desjardiniers. On reproche souvent auchromo, placé au-dessus de la coqueplastique, de cacher le produit etd'être trop clinquant... voire mêmetrompeur. Ce n'est pas par hasard quele blister est couramment utilisé pourmettre en valeur les semencesforaines "de pays" !

En revanche, la cartonnette, lancéerécemment sur le marché, plaît davan-

tage.' Une présentation agréable, unmoyen de protection des bulbes, unemeilleure conservation (boîte aérée), lapossibilité de donner plus d'informa-tions sur le produit (boîte imprimée)...La cartonnette ne manque pasd'atouts. Est-ce le mode de condition-nement idéal pour promouvoir lessemences certifiées ? Les avis sontpartagés. De nombreux producteurssont fidèles aux filets qui assurent,disent-ils, la conservation optimale desbulbes.

C'est précisément sur l'aspectconservation que la semence certi-fiée d'ail est parfois critiquée. Deuxtypes de reproches : "Les bulbes d'ailcertifié sont moins beaux et plus chersque les bulbes vendus pour la consom-mation", "ils présentent mal", "avecleurs écailles séchées et déchiquetées,on dirait qu'ils sont malades", "lesracines échevelées, ça fait moche"...

ou alors "Dans le filet d'ail certifié, lamoitié des semences étaient envahiesde pénicillium", "sous le chromo, rienque des moisissures et des bulbes toutmous", "autrefois, les têtes d'ail pou-vaient être conservées plus long-temps"...

Présentationet conservation

En fait, toutes ces critiques se résu-ment à un seul et unique problème :en s'efforçant de soigner la pré-sentation des semences d'ail cer-tifié, on nuit à leur conservation.Au contraire, il faudrait limiter la pré-paration des bulbes au strict minimum.Cela, les producteurs maraîchers l'ontfort bien compris et ils demandentgénéralement qu'on leur livre lessemences certifiées en vrac, à l'étatbrut, pour qu'elles conservent aumieux leur potentiel de germination.Les jardiniers, eux, se préoccupentbeaucoup plus de l'aspect visuel duproduit exposé dans le magasin. Demême qu'ils seront attirés par lesplantes fleuries les plus épanouies- peut-être forcées artificiellement - aulieu de choisir des plantes en bou-tons ; de même, ils préfèrerontacheter les plus beaux bulbes d'ailsans se soucier de leur état sanitaire.

Après les problèmes rencontrés aucours de la conservation, les spécia-listes de l'ail s'accordent pour dire quela semence certifiée ne doit pas êtrepréparée de la même façon que l'ail deconsommation. D'une part, les bulbesne doivent pas être trop épluchés : onpeut les débarrasser de la terre super-ficielle et des premières peaux dessé-chées du pourtour mais sans toucherau bulbe. Ne perdons pas de vue queles tuniques extérieures de l'ail sont lameilleure protection des caïeux contreles coups ou blessures ou parasites.L'ail ainsi protégé, le potentiel de ger-mination est préservé. Ce n'est qu'aumoment de planter que le jardinierisolera les caïeux - gardés en parfaitétat - de leurs enveloppes naturelles.

D'autre part, il est conseillé de ne paséraciner complètement les bulbes. Lemieux, c'est de couper les racines "enbrosse", en les laissant dépasser d'unpetit centimètre. Car en coupant "àras", on risque de blesser le bulbe. Etla blessure devient une porte ouverteaux maladies. C'est là que le péni-cillium s'installe et se développe enmoisissures dans l'ensemble descaïeux.

Aux petits soinsdes conditionneurs

Au niveau du conditionnement, enfin,toutes les précautions sont prises

MB&

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SEMENCEAIL-ECHALOTE-OIGNON

Livraison vrac ou préemballé

sicasolÉtablissement producteurde semences certifiées

AILPRINTANOR (alternatif)FRUCTIDOR (alternatif)

ÉCHALOTE:MIKOR longue)LIMADOR ( 1/2 longue)

l eoCentr'ail S.A.Z.I. Le Petit-Champ63430 Pont-du-ChâteauTél. : 73.83.57.04Télex : 990878

pour limiter les manipulations et leschocs. Notamment, il est indispen-sable que la chaîne de nettoyage-triage-emballage traite avec soin lesbulbes d'ail : ces semences à chairfragile demandent évidemment beau-coup plus d'égards que les grainessèches (tapis roulant, bandes de pro-tection en caoutchouc, déplacementsréduits...). Préparées ainsi, lessemences certifiées d'ail pourront êtreconservées plus longtemps. En outre,le fait de les présenter à l'état "semi-brut" est une façon de les démarquerde l'ail de consommation.

Les semences foraines, elles, posentmoins de problèmes de conservation.Ou plutôt, ceux-ci sont habilementescamotés par le distributeur. Nul nel'interdit, en effet, d'ouvrir un petitemballage d'ail ordinaire pour rem-placer un bulbe moisi. Mieux encore, ila toute liberté pour détailler sa mar-chandise, éliminer au fur et à mesureles têtes malades, trier et ne proposerà la vente que les plus beaux bulbesapparemment sains. "Apparemment"car l'aspect extérieur, hélas, negarantit pas le bon état sanitaire. Nousavons déjà souligné le caractère sour-nois du virus de la mosaïque, desnématodes et de la pourriture blanchequi se dissimulent dans le bulbe... pourse révéler encore plus méchants enculture.

Comme il est strictement interdit,dans Je cas des semences d'ail cer-tifié, de vendre au détail ou en sacsouverts, le tri a posteriori est impos-sible. Pas de rattrapage ! D'où lanécessité de prendre toutes ses pré-cautions avant le conditionne-ment : limiter l'épluchage des bulbespour optimiser leur conservation etmultiplier les contrôles et les tris - aucours de la production, du transport,du stockage, de l'emballage - pour nemettre en boîtes ou sous filets quedes semences impeccables. Cesmesures ont pour résultat la qualitéabsolue des semences certifiées.

Pauvre jardinier mal informé

Avouez qu'il est dommage que denombreux jardiniers amateurs, laissésdans l'ignorance, ne profitent pas desavantages de l'ail certifié ! Mais com-ment peuvent-ils choisir ce produits'ils ne disposent d'aucune informa-tion ? A présent, c'est aux reven-deurs d'intervenir. Marchands-grainiers, chefs de rayon en jardineriesou grandes surfaces ont tous intérêtde vendre des semences certifiéesd'ail. Vendre de la qualité est toujoursplus payant que brader du bas degamme. Et plus valorisant pour l'imagede marque du magasin.

Mais il ne suffit pas de vendre, il fautaussi conseiller. Tant que la semencecertifiée d'ail n'est pas mieux connuedu public, le distributeur spécialiste estle mieux placé pour la faire connaître.Inévitablement, ses clients vont luiposer des questions : "Pourquoi est-elle plus chère ?", "Pourquoi les bulbesd'ail certifié sont-ils moins beaux quel'ail de consommation ?", "Que signifiela vignette bleue et quel est le rôle duSOC ?", "Comment repérer les viruset les nématodes ?"... Aucune ques-tion-piège. Avec des explications sim-ples, le vendeur peut éclairer rapide-ment son client. Signalons que l'asso-ciation Prosémail édite régulièrementdes brochures, prospectus ou affi-chettes, à l'attention des distributeurs,pour encourager la promotion dessemences certifiées d'ail.

Si le jardinier - celui qui interroge - adéjà eu des déboires avec son ail, ilsera vite convaincu. Si c'est un débu-tant, il écoutera scrupuleusement lesconseils et se laissera guider dans sonchoix. Si c'est un vrai amateur - pas-sionné et fier de son potager - ils'enchantera à l'idée de pouvoirexposer dans sa cuisine des groscalibres d'ail... pour épater les voisins.Cette remarque mérite d'être souli-gnée. L'ail est en effet un des rares

(suite page 36)

Le jardinier est particulièrement fier de "son ail" quand il récolte de beauxbulbes dans son potager. Son secret: il utilise des semences certifiées.

34 Semences et Progrès N. 60 - juillet -août-septembre 89

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Pour réussir l'ail au potager

L'ail est l'espèce la plus facile àcultiver de la famille des liliacées (ail,échalote, oignon, asperge, poireau...)

A condition de choisir les bonnessemences - des semences certi-fiées - pour être assuré d'une bonnelevée et pour ne pas être empoisonnépar les parasites de l'ail, tels quevirus, nématodes et pourritureblanche.Ail blanc ou violet d'automne, ail rosede printemps, il existe maintenantdans chaque type d'ail des variétéssélectionnées et certifiées.Dans les zones à hivers doux, la plan-tation peut commencer dès le mois denovembre, avec les variétés d'au-tomne Germidour (ail violet) ou Mes-sicirome et Thermidrome (ail blanc).Dans les régions à fortes gelées, ilvaut mieux attendre le mois de févrierou mars. Les variétés alternativesd'ail rose Printanor ou Cristo sontalors conseillées.Plante rustique, l' ail s'accommode dela plupart des sols, pourvu qu'ilssoient assez perméables. A éviter, lesterres lourdes ou collantes car lesbulbes craignent l'excès d'humidité aucours de l'hiver. La préparation idéaleest un bêchage à l'automne et ungriffage du sol juste avant la planta-tion.Pour le bon état sanitaire dé la culture,il est recommandé de ne pas planterl' ail derrière une récolte d'oignons,d'échalotes ou de poireaux qui sontsensibles aux mêmes parasites etmaladies.Les besoins de l'ail en engrais sontmodestes. Surtout, il faut se garderd'épandre du fumier frais qui peutfavoriser les pourritures. De même,l' excès d'azote est défavorable à laformation des bulbes et nuit à leurconservation ultérieure. En fait, dansun jardin bien entretenu, l'ail secontente parfaitement de la fumureapportée sur la culture précédente.Il est vivement conseillé de ne pré-parer les semences qu'au momentde planter : les caïeux seront isolés eton réservera de préférence ceux dupourtour du bulbe, mieux constitués etplus gros. En planche, en butte ou enligne, la plantation se fait générale-

ment à 3 cm de profondeur et à unedizaine de cm d'espacement sur lesrangs (distants de 30 cm). Ne pasoublier de diriger l'extrémité pointuede la gousse vers le haut. C'est impor-tant pour obtenir une bonne levée.Au cours de la culture, l'ail nedemande pratiquement aucun soin.Il suffit de biner au pied des plantspour désherber et d'arroser en cas detrès grande sécheresse. Si l'ail estattaqué en végétation par la rouille(nombreuses taches jaunes sur lesfeuilles), il faut traiter sans attendre,en utilisant des produits à base demanèbe ou mancozebe. D'autres pro-duits permettent de lutter efficace-ment contre la mouche de l'oignon oula teigne du poireau. Mais ces para-sites sont rares et pas trop méchants.Rappelons-le, les maladies le plusgraves sur l'ail sont causées par lesvirus, nématodes et pourritureblanche, contre lesquels il n'existeaucun traitement possible. Seul moyende s'en prémunir : l' utilisation desemences certifiées.L'ail peut être récolté, soit en vert,soit en demi-sec. La récolte en vert

se pratique surtout dans le Midi, avecdes variétés précoces d'automne,pour une consommation immédiate(en mai-juin).La récolte en demi-sec a lieu en juinou juillet. Elle convient aussi bien pourla consommation immédiate que pourla conservation. L'ail est considérécomme mûr lorsque le tiers supérieurde la plante est jaune et sec. Au lieud'arracher - et d'abîmer - les bulbes, ilest préférable de déterrer les plantsdélicatement avec une petite fourche.Une fois récolté, l'ail est mis obligatoi-rement à sécher. A l'abri du soleil caril risque de provoquer des brûlures etde réduire la conservation.Après avoir débarrassé les bulbes desmottes de terre, adhérentes - mais engardant les pellicules qui les envelop-pent - l'ail doit être conservé dansun local aéré, à l'abri de l'humidité.Ne pas stocker dans des milieuxconfinés, comme les greniers, quifavorisent le développement des mala-dies. Les variétés roses (de printemps)comme Printanor et Cristo, sont cellesqui se conservent le mieux. Voici del' ail pour tout l'hiver !

L'ail est une plante rustique, facile à cultiver. Elle occupe une place de choix dans de nombreux potagers.

35Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 89

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(suite de la page 34)légumes que l'on ne consomme pasimmédiatement après la récolte. Sou-vent, les bulbes sont conservés dansun coin de la cuisine durant toutl' hiver. Ceci explique pourquoi le jardi-nier est particulièrement fier de réussir"son" ail.

Un produit performant,facile à vendre

Finalement, rien n'est plus facile quede vendre les semences certifiéesd'ail. Chaque fois, le client est satis-fait. Il lui reste néanmoins une dernièrequestion : "Pourquoi ne pas me l'avoirdit plus tôt ?"

Certes, l'ail est un article secondairepour le marchand grainier. Mais il nedoit pas être négligé, car cette ventesecondaire est utile. D'une part, lessemences certifiées d'ail peuvent jouerle rôle de "produit d'appel". Venduesen automne ou très tôt au printemps,ces dates correspondent à despériodes creuses ou peu animées.D'autre part, l'ail certifié peut êtrejudicieusement mis en valeur à l'exté-rieur du magasin pour attirer le client.

Pourquoi certains distributeurs sont-ilsencore réticents à vendre de l'ail cer-tifié ? Les raisons invoquées sontdiverses. Tantôt les réponses sontfloues. Plusieurs marchands grainiersavouent ne pas s'y intéresser caraucun client ne lui en a fait lademande. En fait, ils ne prennent pasla peine de se tenir au courant etn'ont pas spécialement envie de modi-fier leur gamme de produits. Ce n'estsûrement pas grâce à eux que lesjardiniers profiteront des nouveautés !Tantôt les réponses sont nettementplus catégoriques. Quelques reven-deurs refusent de vendre dessemences certifiées à cause de leurprix. Ils redoutent surtout les "mau-

vaises années", quand le cours de l'ailde consommation est au plus bas,donc quand les semences certifiéesd'ail apparaissent beaucoup plus cherque les semences foraines. Selon eux,une telle différence de prix ne sejustifiant plus, elle devient inacceptableaux yeux du client qui ira s'approvi-sionner ailleurs. Mais ceci est unesupposition, un argument arbitraire.Dommage de raisonner ainsi, sanssavoir, en prévision de..., et à la placedu jardinier !

De l'ail certifiéet rien d'autre

Ecoutons plutôt l'avis de distributeursqui vendent des semences certifiéesd'ail, depuis déjà quelques années :"La majorité de mes clients ont suiviavec intérêt mes conseils, ils ontimmédiatement compris les avantagesde l'ail certifié. Maintenant qu'ils y ontgoûté, ils y reviennent tous les ans". Il sajoutent également - à juste titre - queleur métier consiste à aider le jardinieret qu'il serait malhonnête de leurvendre de l'ail de consommationcomme semences.

En fin de saison, lorsque les stocksd'ail certifié sont épuisés, certainsrevendeurs font la soudure avec dessemences foraines. Souvent à contre-coeur. D'autres refusent carrément desatisfaire la demande de leur clientèle.Aussi sont-ils les premiers à regretterque les semences certifiées d'ail ne seconservent pas plus longtemps. Pourpouvoir contenter tout le monde, ycompris les jardiniers retardataires.

Cette année, en particulier, les pro-blèmes de conservation ont concernéla variété Printanor dans le nord de laFrance. De nombreux lots desemences ont été touchés par le péni-cillium. Ces moisissures bleues (vulgai-

rement appelées "maladie du culbleu") sont apparues en cours destockage - chez les producteurs ouchez les revendeurs - dès la fin janvier.Et bien sûr, les lots atteints ont dûêtre éliminés, impliquant une perteassez importante.

Récolter au bon stadepour mieux conserver

En revanche, il semble que lessemences de Printanor récoltées dansle sud de la France n'aient posé aucunproblème. D'où une explication pos-sible pour cet accident : alors que lescultures d'ail étaient très en retarddans la moitié Nord, la récolte 1988 aété réalisée aux dates habituelles.Autrement dit, les semences ont étérécoltées trop humides et pas assezmûres. Pour parler comme les profes-sionnels, l'ail n'était pas "suffisam-ment fait". Il faut noter à ce proposque l'ail Printanor est souvent récoltétrop tôt pour la saison. Ceci pouréviter le "surgoussage" (5) qui rendles caïeux inutilisables commesemences.

Un autre facteur cultural est signalécomme nuisible à la conservation de lasemence. C'est la fumure. A tropvouloir faire du rendement, les agricul-teurs-multiplicateurs ont tendance àforcer sur les engrais. Et les excèsd'azote se sont révélés particulière-ment défavorables à la conservationultérieure des bulbes.

(510n parle de "surgoussage° quand le bulbe d'ailforme un excédent de caieux, des caïeux minusculesqui ne peuvent être utilisés comme semences. Cedéfaut est dû sans doute à des à-coups de végétation,auxquels la variété Printanor est particulièrementsensible.

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Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 8936

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Adresses des producteurs

Ets Basmaison et CieRue ChappesZ.I. «Le Brézet»63017 Clermont-FerrandTél. 73.92.44.00

Centr'ailZ.I. « Le Petit Champ»Entrée nord R.N. 8963430 Pont-du-ChâteauTél. 73.83.57.04

Duran S.A.Av. du 8 mai 194582500 Beaumont-de-LomagneTél. 63.02.31.20

GIE Centre Drôme« Le Courrier» - Eurre26400 CrestTél. 75.25.12.87

GIE DromailLe ColombierEurre26400 CrestTél. 75.25.07.83

GIE Europe ail140, Bd de la Liberté59000 Lille

Tél. 20.52.22.22

GIE de Lomagne«Le Greffier »Esparsac82500 Beaumont-de-Lomagne

GIE Mairie de Cadours31480 Cadours

Tél. 61.85.60.01

GIE Semail Drôme GaecQuartier «Les Roches»

Chabrillan26400 Crest

Tél. 75.25.13.76

GIE Sud DrômeSaulce-sur-Rhône26270 Loriol-sur-Drôme

Tél. 75.63.00.77

GIE des trois Vallons«La Pomarède »82500 Beaumont-de-Lomagne

GIE Val Drôme« Les Pues»Grane26400 CrestTél. 75.62.70.25

GPS de Montélimar« Les Boulats»La Laupie26200 Montélimar

Tél. 75.46.74.79

La Jardinière PérigourdineCondat-sur-Trincou24530 Champagnac-de-Bel-AirTé). 53.54.80.39

Malagutti-VézinhetZ.I. Route d'Auch82500 Beaumont-de-Lomagne

Tél. 63.65.28.28

SicalomailAvenue de Gascogne82500 Beaumont-de-LomagneTél. 63.02.38.92

Top-Semence-UCCSSilo de PuygironLa Batie Rolland26160 La Bégude-de-MazencTél. 75.53.81.69Télex. 345 927

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Il apparaît finalement que l'aptitude àla conservation des semences d'ail nedépend pas seulement du mode deconditionnement mais aussi des condi-tions de culture et du stade de larécolte. Ainsi, tous les intervenants dela filière ail sont concernés : les sélec-tionneurs des nouvelles variétés certi-fiées, les producteurs-multiplicateurs,les transporteurs, les conditionneurs,les grossistes, sans oublier les reven-deurs qui doivent aussi prendre gardeà stocker leurs semences danslocal sec, frais et bien aéré (6).

De même, le développement desventes de semences certifiées d'ail estl' affaire de tous. Il faut en parler et lesfaire connaître. De nombreux jardiniersamateurs achètent encore de l'ail deconsommation pour planter ou, décou-ragés par l'échec, ont abandonnécette culture. Ce marché-là est àconquérir, dès aujourd'hui !

Promouvoir l'ail certifié,une affaire urgente

Demain, il est prévu d'ouvrir un cata-logue officiel "ail", présentant d'unepart l'ensemble des variétés sélection-nées vendues exclusivement sous laforme certifiée, d'autre part la listedes "populations" avec leurs syno-nymes (il s'avère que de nombreusesappellations désignent le même ail). Anoter que cette seconde liste serafermée et provisoire. "Fermée" parcequ'aucune autre population ne pourray être inscrite. "Provisoire" parce queles variétés de cette liste sont desti-nées à être radiées après un "délai desubstitution" : lorsque les sélection-neurs auront créé une variété indemnede virus à partir d'une population exis-tante, celle-ci sera rayée de la liste.Tel est l'objectif des chercheurs del'INRA, tel est le projet du CTPS (7)qui gère le catalogue officiel desespèces et variétés.

L'ouverture du catalogue "ail""qu'une première étape. En fait, le butde tous les membres de la filière estd'arriver à la certification obliga-toire. Et les discussions sont déjàbien avancées. Il est certain que, dansun proche avenir, seules les semencesd'ail certifié pourront être commerciali-sées. N'est-il pas grand temps de lesfaire connaître ?

(6)11 faut éviter surtout les variations de températureet d'humidité qui favorisent le déclenchement de lagermination en cours de stockage. Eviter égalementd'empiler les sacs ou filets de façon à bien laissercirculer l'air.

(71 CTPS : Comité technique permanent de la sélec-tion.

Semences et Progrès N. 60 - juillet-août-septembre 89

Liste des établissements producteursde semences certifiées d'ail

Ail d'automne Ail alternatif

Établissements

sans virus sansvirus

tolérantau virus

sansvirus

blanc mauve rose

êl2

: 0ii04)2

g2:0

Ée

-CI—

0:0

Eô,

CS

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1 1

Bccac

f1. -

Basmaison • • • •

Centr'ail • •

Duran S.A. • •

GIE Centre Drôme • • • •

GIE Dromail • • • •

GIE Europe ail •

GIE Lomagne • • •

GIE Mairie de Cadours •

GIE Semail Drôme • • • •

GIE Sud Drôme • • • •

GIE des trois Vallons • • •

GIE Val Drôme • • • •

GPS Montélimar • • • •

Jardinière Périgourdine •

Malagutti-Vezinhet S.A. • • •

Sicalomail • • •

Top-Semence UCCS • • • • •