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Usages d’internet et mobilisation sociale : Cas du Maroc
Farid Toumi. Université Ibn Zohr Agadir, LARLANCOAbderrahmane Amsidder. Université Ibn Zohr Agadir,
LARLANCOFathallah Daghmi. Migrinter (UMR 7301), Université de
Poitiers Issam Toumi. Université Ibn Zohr
18ème Congrès de la SFSIC, Rennes 2012
L’ère du « printemps arabe » a mis en exergue le rôle joué par les réseaux sociaux en termes de création de synergies collectives. De nouveaux acteurs usant du numérique ont fait irruption dans le paysage public arabe y compris le Maroc. Ces révolutions et mouvements de contestation ont plusieurs points communs dont la technologie numérique comme palliatif à la censure étatique (Ferjani, Mekki, 2011).
Peut-on voir dans les réseaux sociaux particulièrement et les TIC globalement un vecteur de mobilisation au Maroc ? Comment les usages de ces médias révèlent-ils l’évolution des pratiques politiques, socioculturelles et médiatiques ?
Enquête de terrain :échantillon de 500 habitants de la ville d’Agadir, 300 000 habitants (agglomération d’Agadir 600 000 habitants).
Approche comparative : enquêtes sur les usages des TIC au Maroc (Daghmi, Pulvar, Toumi, 2010 ; ANRT 2008, 2010; etc.)
Pratiques et usages d’internet au MarocLes premières enquêtes portant sur les fonctions et usages
de l’internet par les Marocains (foyers et cybercafés) soulignent le caractère à la fois rapide et modeste de la diffusion d’internet (enquêtes de IEC marketing en 1999, 2000 et 2001 ; Jawhar, 2007 ; ANRT en 2004, 2005 et 2006) et des usages et fonctions différents d’internet (Daghmi, Pulvar, Toumi, 2010 & 2012).
Les résultats de notre enquête montrent l’appropriation du numérique par les Gadiris : 80% des personnes interrogées possèdent un ordinateur et utilisent internet à domicile quotidiennement.
Disparité entre milieu rural et milieu urbain Coûts d’équipement élevés
Pratiques et usages d’internet au MarocUsage du Web pour 75% de l’échantillon interrogé :
chercher une information (notamment l’actualité régionale et nationale).
Sites nationaux : l’exemple d’Hespress.Cette même tendance de recherche d’information sur le
web domine la majorité des pays arabes (Ghannam, 2011).En terme d’interaction : la consultation et l’envoi de
courriels viennent en tête des usages avec 75% des occurrences suivis de près par les activités de loisirs (50% des réponses) : téléchargement (films, musiques, documents divers généralement en langue arabe).
L’usage d’internet à des fins professionnelles ou encore administratives reste très marginal.
Pratiques et usages d’internet au MarocUne « nouvelle sociabilité » (Cassili, 2010) ;
une « sociabilité à distance » (Flichy, 2005)L’arrivée des réseaux sociauxFacebook au Maroc : de 1.8 millions de
personnes en 2010 à plus de 3 millions en 2011 (72% des Gadiris interrogés en 2012)
Usage des réseaux sociaux : 76% des Gadiris« Microblogging » pour s’exprimer : seuls
27% des utilisateursUsage marginal de Twitter
Mobilisation sociopolitique
Raisons d’usages des réseaux sociaux, une « boîte à outils sociale » : se divertir, faire des rencontres, trouver des bons plans, etc.
Type des données mise en ligne
23
41
25
41
34
41 Non réponse
Photos personnelles
Photos professionnelles
Informations professionnelles
Commentaires de photos
Avis ou opinion personnels sur tous les sujets de la société marocaine
Mobilisation sociopolitique
Nouvelles formes de mobilisation : le e-activisme
Les « technophiles » parlent d’un « médiactivisme » (Cardon, Grajon, 2010) ; une nouvelle forme de démocratie politique 2.0 qui favoriserait un accès nouveau à l’espace public avec une participation égalitaire et anonyme à la vie politique (Flichy, 2010)
Le mouvement du « 20 février »
Mobilisation sociopolitiqueInternautes Gadiris : plus spectateurs qu’acteurs Près de 78% des personnes interrogées estiment
que le web 2.0 a des vertus mobilisatrices mais seulement 41% déclarent avoir consulté l’appel à manifester du mouvement de « 20 février »
Intérêt très intense des Gadiris pour la campagne électorale 2011 avec 74%
Élections législatives à la télévision, radio et presse écrite : 50% des personnes interrogées
Une cyber-mobilisation qui n’a pas eu lieu
Moyen préféré pour suivre la campagne
32
42
11
19
54
Non réponse
Les réseaux sociaux
Les blogs des candidats
Les sites des partis
Les médias classiques seulement(Radios/TV/Journaux)
Si l’insertion sociale d’internet est liée aux significations d’usage construites et projetées par l’usager (Mallein, Toussaint, 1994) elle dépend également de ses représentations socioculturelles
Les politiques marocains sont rares sur le webLa focalisation sur le rôle d’internet comme
moteur de la contestation politique occulte celui des télévisions transnationales (Mettelart, 2011)
Lois pour renforcer l’emprise des gouvernements sur les médias, la presse, les journalistes, les blogs et des blogueurs