service national le goût de l’effort - justice / portail
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Défense et citoyennetéUn accord pour l'accès des mineurs à la journée d'appel. p. 2
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Propositions pour les EPMLa DPJJ s'engage sur des points d'amélioration de la prise en charge. p. 2
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Des chefs au top !Un concours gastronomique réunit 140 mineurs à Saint-Etienne. p. 4
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De l'art d'éduquerL'accès à la culture, un droit pour les mineurs. p. 5
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Le travail d’intérêt généralJacques SALVATOR, maire d’AubervilliersNathalie BONNEAU, responsable de l’UEMOd’Aubervilliers (93). p. 10
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But citoyenDidier ROUSTAN, président de l’association Foot Citoyen. p. 12
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Le sport est un média essentieldans la prise en charge des mineurs sous mandat judiciaire.
Pour diversifier la formation et soutenir le travail des éducateurs, la direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse signe des accords
de partenariat avec diverses fédérations et associations.Suite pages 6 à 9
Le sport est un média essentiel dans la prise en charge des mineurs sous mandat judiciaire.
Pour diversifier la formation et soutenir le travail des éducateurs, la direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse signe des accords
de partenariat avec diverses fédérations et associations.Suite pages 6 à 9
LE SPORT, MÉDIA ÉDUCATIF
Le goût de l’effortLE SPORT, MÉDIA ÉDUCATIF
Le goût de l’effort
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LA DIRECTION de la Protectionjudiciaire de la Jeunesse(DPJJ) et la direction del’Administration pénitentiaire(DAP) ont signé, le 7 juin àl’Ecole militaire à Paris, unaccord-cadre avec la direc-tion du Service national, pourpermettre l’accès à la journéeDéfense et citoyenneté (JDC)au profit des mineurs et desjeunes majeurs au sein desétablissements pénitentiaireset sensibiliser parallèlementtous les publics sous protec-tion judiciaire ou sous mainde justice. Cet engagementconjoint participe à leur inté-gration dans les dispositifs dedroit commun et favorise laprévention de la récidive.Cette journée concerne tousles jeunes Français, garçonset filles entre 17 et 18 ans.Chaque année, près de800 000 jeunes sont sensibi-lisés aux thèmes de lacitoyenneté, de la Défense etde la sécurité nationale,
découvrent les armées etbénéficient d’une initiation ausecourisme. Le certificat indi-viduel de participation à laJDC est obligatoire pour l’ins-cription à tout examen ouconcours soumis au contrôlede l’autorité publique (permisde conduire, CAP, BEP, bac…).Il constitue un outil indispen-sable à l’insertion sociale.Plus de 80 000 jeunes détec-tés en difficulté lors de cettejournée peuvent bénéficier
d’offres d’insertion sociale etprofessionnelles. Ils peuventainsi être orientés vers unemission locale, un établisse-ment public d’insertion de laDéfense (EPIDe) ou vers ledispositif de lutte contre l’il-lettrisme " Savoirs pour réus-sir ". La JDC est, en outre,l’occasion pour les jeunes derecevoir une information surles métiers et les carrièresoffertes par le secteur de laDéfense.
actualitésactualités2
ccoonnccoouurrssPrix Initiatives Justice
MichelMercier, gardedes Sceaux,ministre de laJustice et desLibertés, asouhaité que
les prix Initiatives Justice soientde nouveau organisés pourpromouvoir et récompenserl'inventivité des agents duministère et de toute personneparticipant aux missions de lajustice. Cette année encore,deux catégories sontproposées : " Rapprocher lajustice des citoyens " et" Innover au bénéfice del'institution ". A gagner, pour le1er prix de chaque catégorie,1 000 € (en équipe) et 700 €(en individuel). En 2010, 190agents ont participé à ceconcours et 70 projets ont étéprésentés. Demande dedossier d'inscription et dépôtdes projets avant le 30septembre 2011 par mail :[email protected].
EEddiittiioonnLes Cahiers dynamiques
Revue de laPJJ, dirigéepar l'Ecolenationale dePJJ, LesCahiersdynamiquessontdestinés
aux professionnels de l'enfanceet de l'adolescence en dangerou en conflit avec la loi.Trimestrielle, cette publicationoffre aux lecteurs uneinformation, une réflexion ainsiqu'un espace d'élaboration despratiques avec des articlesréalisés par des spécialistes,sur une thématique choisie.www.editions-eres.com
JOURNÉE DÉFENSE ET CITOYENNETÉ
La PJJ s’engage
POUR SON quatrième déplace-ment à la rencontre des pro-fessionnels de la PJJ exerçanten EPM depuis sa nominationen tant que directeur de laPJJ, Jean-Louis Daumas s'estrendu à Porcheville (Yvelines)en compagnie d’Henri Masse,directeur de l'Administrationpénitentiaire, le 23 juin.Accompagné notamment deGuy Bezat, directeur inter-régional de la PJJ Ile-de-France / Outre-Mer, le direc-teur a souligné la motivationet la détermination des équi-pes éducatives de la PJJ dansce dispositif encore récentque sont les EPM (ouverturedu premier établissement en
avril 2007). Il a égalementrappelé les engagements prispar la DPJJ et le calendrier detravail fixé suite aux rencon-tres avec les organisationsprofessionnelles afin que laprise en charge éducative etl'ambiance professionnellepuissent s'améliorer.Une révision du guide métho-dologique du travail endétention et du cahier descharges des services éduca-tifs en EPM (SE-EPM), lacréation de postes aménagéspour les femmes travaillantau sein des SE-EPM, une vigi-lance accrue sur les critèresd'affectation des mineurs etles capacités d'accueil en
EPM, des sessions de forma-tion communes aux surveil-lants de l'Administrationpénitentiaire et aux éduca-teurs de la PJJ dès le 1er octo-bre 2011 à l'Ecole nationalede PJJ (Roubaix) sont autantde points qui permettront derépondre au mieux auxenjeux et problématiques liésà la détention des mineurs.La DPJJ organisera des jour-nées d'études sur ce sujet àla fin 2011.
DÉTENTION DES MINEURS
Des propositions pour les EPM©
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Signature de l’accord-cadre le 7 juin à Paris.
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Les directeurs de l'AP et de la PJJ à Porcheville.
ECOLE NATIONALE DE PJJ
La classe prépa,bonne élève
GRÂCE AUX CONDITIONS
matérielles et pédagogi-ques qui leur ont été offer-tes, 7 élèves de la classepréparatoire intégrée (CPI)2010-2011 et 4 de la CPI2009-2010 de l’Ecole natio-nale de protection judiciairede la jeunesse ont réussi leconcours d’éducateur. Ilsrejoindront les bancs del’école en septembre enqualité d’éducateurs sta-giaires de la promotion2011-2013. Depuis 2008,la CPI a permis à 32 jeunesà la situation financière oufamiliale difficile d’intégrerla PJJ.
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UN MINEUR de 17 ans, suivipar les éducateurs de laProtection judiciaire de laJeunesse dans le cadre d’unemesure de liberté surveilléepréjudicielle, est accueillidepuis le 1er juin 2011 dansles cuisines de la Chancelleriepour un stage de découvertede deux mois. Le jeunehomme a déjà reçu une pré-formation à la cuisine au seind’un restaurant d’application,une activité de jour qui adéclenché en lui l’envie d’enfaire son métier. L’idée d’ac-cueillir un mineur au sein duministère pour l’aider àmener à bien son projet estnée de la volonté de MichelMercier, garde des Sceaux,ministre de la Justice et desLibertés, de promouvoir l’in-
sertion professionnelle etl’apprentissage des jeunessous mandat judiciaire. « Ceprojet a été porté par le chefde cabinet du garde desSceaux, Patrick Martinez, etJean-Louis Daumas, directeurde la Protection judiciaire de
la Jeunesse qui nous a beau-coup facilité la tâche », souli-gne Eric Bombardi, chargé dela logistique et de l’inten-dance générale au cabinet dugarde des Sceaux. En sep-tembre prochain, le jeunehomme signera un contratd’apprentissage pour prépa-rer un CAP cuisine. Pendantdeux ans, il alternera coursthéoriques dans un centre deformation d’apprentis (CFA)et pratique professionnelledans les cuisines de laChancellerie où sont préparésprès de 2 000 repas parmois. Un cadre prestigieuxpour une première qui souli-gne l’engagement du minis-tère dans l’insertion sociale etprofessionnelle des mineurssous mandat judiciaire.
3actualitésactualités
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3 786C'est le nombre de mineurs ayantexécuté un travail d'intérêt généralen 2010. Le TIG est une peine qui
peut être prononcée à l'encontredes mineurs de 16 à 18 ans,
auteurs de délits punis d'une peined'emprisonnement. Mis en œuvre
par les services de milieu ouvertde la PJJ, le TIG doit présenter un
caractère éducatif et favoriserl’insertion sociale
1155 ooccttoobbrreeBulles en fureur
a 20 ans
Près de 800 adolescents, parmilesquels des mineurs pris en
charge par les services de la PJJ,participent à cette manifestation
qui a pour vocation de concourir àla lutte contre l'illettrisme et de
développer le goût de la lecturepar le biais de la bande dessinée.
Les jeunes lecteurs se voientproposer de devenir jurés et de
voter pour leur album préféréparmi une sélection de12 ouvrages. Ce travail
d'accompagnement à la lecture età la construction d'une
argumentation est effectué par leséducateurs au sein des structuresles prenant en charge. La remise
des prix aura lieu le 15 octobre authéâtre de La Paillette à Rennes,
en présence de Jean-LouisDaumas, directeur de la PJJ.
INSERTION PROFESSIONNELLE
“Coup de feu” à Vendôme
RENCONTRES TERRITORIALES
Au cœur de la protection de l’enfanceLA DIRECTION de la PJJ a orga-nisé, avec le réseau Idéal,l’Assemblée des départe-ments de France et le ClubASE (Aide sociale à l’en-fance), la 2e édition desRencontres territoriales de laprotection de l’enfance, le 17juin à l’université d’Avignon.Depuis la loi du 5 mars 2007,l’expérience a montré qu’unearticulation efficace entre leschamps administratif et judi-ciaire est déterminante afinde répondre à la judiciarisa-tion croissante des probléma-tiques liées à l’enfance endanger.En charge de la concertationdes acteurs de la justice desmineurs (décret du 9 juillet2008), la DPJJ a été au cœurde la réflexion. Son rôle enmatière civile est inscrit danstrois axes de son projet stra-tégique national 2008-2011 :
l’aide à la décision des magis-trats, la qualité et la confor-mité des prises en charge etl’élaboration des textes. « LaPJJ, en recentrant ses mis-sions opérationnelles surl’aide à la décision des magis-trats et la prise en chargeéducative des mineurs délin-quants, n’opère aucun repliinstitutionnel sur des problé-matiques qui lui seraient pro-pres, a rappelé Jean-LouisDaumas. Elle développe aucontraire sa compétence surl’ensemble des questionsintéressant la justice desmineurs ».
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Le DPJJ à l’université d’Avignon.
Apprentissage à l’office du garde des Sceaux.
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VINGT-SIX ÉQUIPES de mineurspris en charge par le secteurpublic et du secteur associatifhabilité de la PJJ, issues detoute la France, ainsi qu'uneéquipe catalane, ont portéleur imagination à ébullitionpour mettre l'eau à la bouchedes petits et des grandsvenus les soutenir.Après s'être préparés pen-dant des mois dans leursstructures avec leurs éduca-teurs, professeurs techniqueset cuisiniers, les jeunes chefsont dû réaliser, en 35 minuteschrono, une recette sur lethème des " Vert-tiges desaromates ".Ils ont jonglé entre feux,fours, marmites et poêles,pour présenter leurs créa-tions culinaires à un jury deprofessionnels bienveillantmais exigeant. Coupoles desucre filé, dômes de sucre
soufflé, les équipes ont riva-lisé de technicité pour éblouirdes chefs prestigieux tels queMichel Troisgros, parrain decette édition, ou GillesEtéocle, chef et président dujury. Chaque délégation avaitégalement créé pour l'occa-sion un stand pour fairedécouvrir au public les spé-cialités de sa région. Ici, descuillères de foie gras à la
gelée de rhubarbe, là, unemeringue à la lavande.Fromages, fruits de saison,jambons, crêpes, confitureset autres gourmandises ontaiguisé les sens.La direction territoriale de laLoire a par ailleurs proposédes ateliers animés par denombreux partenaires : pré-vention des risques liés à l’al-cool, découverte des métiers,des plantes, mais aussi fermepédagogique et démonstra-tion de ferronnerie d'art.Ces deux journées savoureu-ses ont été un moment defête, de rencontres et devalorisation du travail de cesjeunes chefs en devenir. Unebelle réussite pour les équi-pes éducatives qui ontaccompagné, motivé et enca-dré les adolescents.
Un jury de professionnels
Ont accédé à la premièremarche du podium, l'équipecatalane pour le concours decuisine catégorie" occasionnels ", l'UEAJd'Antibes pour le prix " jeuneset familles ", l'équipe de laMeuse (STEMO Verdun-Briey,FEJM Verdun, EPE Bar-le-Duc)pour la catégorie" professionnels ". L'équipe del'Essonne (EPE Draveil, UEAJBures-sur-Yvette, UEAJCorbeil-Essonnes) a remportéle concours du plus beaustand. Elles se sont vu remettreun trophée réalisé par lesUEAJ de Saint-Etienne et deRoanne. Les lauréats de lacatégorie " professionnels "effectueront un stage aux côtésde Gilles Etéocle, chef durestaurant La Poularde àMontrond-les-Bains.
Découvrir un métierLa Protection judiciaire de laJeunesse compte 47 atelierscuisine et 52 restaurantsd'application (secteur public etsecteur associatif habilité). Lesmineurs se voient proposer unesensibilisation ou unepréformation aux métiers de lacuisine et du service en salle.Les activités de jour constituentun tremplin pour accéder auxformations de droit commun,trouver un stage ou un emploi.
LES PARCOURS DU GOÛT
Des chefs au top !Ciseler, concasser, émincer, rissoler... Chaque année, la Protection judiciaire de la Jeunesse organise un concours de gastronomie de haut niveau qui réunit 140 mineurs. Cet événement est le fruit d'un travail réalisé toute l'année dans les ateliers cuisine et restaurants d'application de la PJJ. La 12e édition s'esttenue les 28 et 29 mai au parc des expositions de Saint-Etienne (Loire).
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Une recette en 35 minutes chrono !
« LES PARCOURS DU GOÛT
sont un événementformidable. Pour moi, lesmineurs PJJ sont semblablesà n'importe quel jeuneapprenti. Leurs mainstremblent parfois, ilspeuvent douter d'eux-mêmes, mais ils se sontlancés ! Ces jeunes merendent fier d'eux et demon travail. En les voyants'impliquer ainsi, je me disque la cuisine a de beauxjours devant elle. Je l'espèreen tous cas, pour eux etpour nous. Certains ont
même déjà des gestes deprofessionnels ! Je souhaiteà ces jeunes de persévérer,de progresser, d'aimerpartager, d'être fiers de leurtravail et d'eux-mêmes ».
Michel Troisgros, parrain 2011Cuisinier-restaurateur à Roanne, le chef affiche 3 étoiles au Guide Michelin depuis 1968.
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Glossaire
EPE : établissement de placement éducatifFEJM : foyer éducatif jeunes meusiensSTEMO : service territorial éducatif de milieu ouvertUEAJ : unité éducative d'activités de jour
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L'ACCÈS à la culture desmineurs sous mandat judi-ciaire est un droit et les acti-vités artistiques constituentun support éducatif particu-lièrement intéressant.Elles permettent des appren-tissages autres que stricte-ment scolaires, facilitent larelation avec l'adulte, remo-bilisent les adolescents envalorisant leurs efforts.Autant d'atouts qui leur per-mettront de réintégrer lesdispositifs de droit commun,à l'issue de leur prise encharge.Ces activités qui favorisentl’insertion des mineurscontribuent à la préventionde la récidive, deux objectifsinscrits dans le projet straté-gique national 2008-2011 dela Protection judiciaire de laJeunesse.« Ils ont tous quelque choseà dire ou à exprimer »,constate Stéphane, l'interve-nant slam des RencontresScène Jeunesse qui a vu défi-ler tous les talents pendantces deux journées et demie
dédiées à la création. Dessin,peinture, sculpture sur boisou sur métal, rap, cirque,théâtre, chacun des 90mineurs a trouvé un centred'intérêt selon ses goûts etprédispositions.Organisées depuis dix anspar la Protection judiciaire de la Jeunesse, financée parla direction régionale desAffaires culturelles duLanguedoc-Roussillon et leministère de la Culture et de la Communication, les
Rencontres Scène Jeunessebénéficient du savoir-fairedes compagnies du Pas'Sagepour la programmation artis-tique et du Passe-Muraille,pour la logistique. Les artis-tes en herbe, encadrés parleurs éducateurs, ont parti-cipé aux ateliers de pratiquesartistiques pendant la jour-née. Le soir, ils ont offert aupublic de nombreux specta-cles travaillés pendant l'an-née ou réalisés avec les pro-fessionnels présents, parmilesquels l'école de cirqueBalthazar et la compagnieSerp'Art.« La culture est un outil devalorisation pour ces adoles-cents qui ont parfois perduconfiance en eux, souligneCorinne Pouit, responsabledes politiques éducatives à ladirection inter-régionale Sud.Ces journées permettent detravailler la vie en collectivitéautour d'un projet commun,l'acceptation d'un cadreimposé et leur offre uneouverture d'esprit ».
Découvrir son patrimoine
La politique interministérielleCulture/Justice concourt à
« garantir à chacun l'exerciceeffectif de la citoyenneté » par le
biais de la culture. « Pour lesmineurs sous protection judiciaire,l'approche de la culture fait partiedu processus éducatif », rappelleJean-Pierre Besombes, conseillertechnique à la direction régionale
des Affaires culturelles duLanguedoc-Roussillon.
Les deux ministères ont à cœurde développer des actions visant
à faire découvrir aux mineurs le patrimoine architectural,
historique et culturel national maiségalement régional.
Le domaine départemental deRoussières à Viols-en-Laval, situé
en plein cœur de la garrigue et à proximité de sites
préhistoriques et géologiquesoffrait des opportunités que les
organisateurs ont su saisir.La 11e édition des Rencontres
scène jeunesse a ainsi proposé,outre les ateliers de création
traditionnels, des activitéssportives de pleine nature (canoë
et accrobranches) ainsi qu'uneinitiation à l'archéologie, la poterie
ou encore la taille de pierressèches. Les Centres
d'entraînement aux méthodesd'éducation active (CEMEA) duLanguedoc-Roussillon ont, par
ailleurs, organisé deux tablesrondes. La première a réuni des
adolescents sur le thème despratiques culturelles et la seconde,
des adultes artistes etprofessionnels de la PJJ sur le
patrimoine, en tant qu'outild'éducation à la citoyenneté.
RENCONTRES SCÈNE JEUNESSE
De l'art d'éduquer100 mineurs, issus d'une vingtaine de services de la Protection judiciaire de la Jeunesse, se sont retrouvés sur le site départemental de Roussières (Hérault),du 16 au 18 juin, pour participer à des ateliers de pratiques artistiques et présenter des spectacles travaillés pendant l'année ou créés lors des Rencontres Scène Jeunesse.
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DANS LE CADRE d'uneémission de radioenregistrée en public,préparée et réalisée parquatre mineurs lors desRencontres scène jeunesse,Jean-Louis Daumas,directeur de la Protectionjudiciaire de la Jeunesses'est prêté au jeu del'interview. Interrogé sur lesthèmes de la justice et de laculture, il n'a pas manquéde citer l'article 27 de la
Déclaration universelle desdroits de l'Homme quirappelle l'importance « pourtous, de l'accès et du droità la culture ».
En direct de Roussières
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Des activités artistiques pour remobiliser et valoriser les mineurs.
Jean-Louis Daumas, interviewé par les mineurs.
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POUR LES PROFESSIONNELS dela PJJ, la pratique d'activitésphysiques et sportives va au-delà du simple loisir. Le sportpermet aux éducateurs« d'entrer en relation » avecles adolescents qui leur sontconfiés et d'aborder avec euxde nombreux sujets tels quele respect des règles, la rela-tion aux autres ou encore lasanté et le rapport à soi. Cesvertus, reconnues en 2009par la Commission euro-péenne, revêtent une dimen-sion individuelle (connais-sance et maîtrise de soi, pré-vention des conduites à ris-que, apprentissage de lasanté et de l'hygiène) et col-lective (solidarité, respectdes règles et des autres,esprit d'équipe, dépassementde soi pour le groupe).Ces valeurs sont au cœur duChallenge Michelet. Cettemanifestation sportiveannuelle nationale réunit prèsde 300 mineurs sous mandatjudiciaire venus de toute laFrance, de Belgique et deCatalogne. La 39e édition,placée sous le signe de l'en-
gagement, s'est tenue, du 16au 21 mai 2011, près deBordeaux en Gironde.Organisée par la directioninter-régionale de la PJJ duSud-Ouest avec l'Associationnationale Edmond Michelet -Henri Bailly et le Comitédépartemental olympique etsportif de la Gironde, elle arassemblé onze délégations
de 32 adolescents de 13 à 18ans autour de disciplinessportives : football, natation,basket, athlétisme, escaladesans oublier le traditionnelcross que Jean-LouisDaumas, directeur de la PJJ,a, comme chaque année,couru aux côtés des mineurs.Plus qu'une simple compéti-tion, le challenge s'inscritdans une démarche éduca-tive large, menée toute l'an-née dans les services (décou-verte des disciplines, entraî-nements et rencontres inter-structures). Dans cet esprit,de nombreuses animations etactions de prévention relati-ves à la santé et aux condui-tes à risque ont égalementété proposées aux mineurs,en marge des épreuves spor-tives. L'an prochain, c'estdans le Nord que le ChallengeMichelet soufflera ses 40 ansbougies.
LE SPORT, MÉDIA ÉDUCATIF
Le goût de l’effortLe sport est un média essentiel dans la prise en charge des mineurs sous mandat judiciaire. et soutenir le travail des éducateurs, la direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse siavec diverses fédérations et associations.
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La circulaire du 2 septembre2010 relative à l'inscription de laProtection judiciaire de laJeunesse dans les politiquespubliques institutionnalisel'inscription, le rôle et lescompétences des échelonsterritoriaux de la PJJ dans lespolitiques publiques. Lesactivités sportives constituent unchamp essentiel des politiquespubliques. La DPJJ y contribuepour garantir aux mineurs unaccès aux dispositifs de droitcommun. Permettre aux mineurscet accès aux supports sportifsest par ailleurs inscrit dans lecode de procédure pénale (art.D518 et 518-2), notamment aubénéfice des mineurs détenus.Dans ce cadre, les activitéssportives font partie intégrantede l'action éducative etconstituent des supports deprise en charge aux dimensionsmultiples. Les activités sportivesconcourent à la construction dulien entre les mineurs et lepersonnel éducatif. Ellesparticipent à la socialisation dumineur par l'acceptation ducadre et des règles et parl'apprentissage des règles de vieen collectivité. Elles sontégalement un moyen detravailler l'estime de soi avec lemineur, permettent de leremobiliser et de le valoriser.La circulaire d'orientation du25 février 2009 relative à l'actionéducative structurée par lesactivités de jour avait déjà donnéune place importante auxactivités physiques et sportivesen tant qu'outil pédagogique, aumême titre que les activitésculturelles. Elles sont intégréesdans les projets de service etcoordonnées au niveauterritorial. Elles doivent êtreadaptées aux problématiqueslocales après avoir établi undiagnostic des besoinsspécifiques des territoires.
Solidarité et fair play sont au cœur du Challenge
POUR QUE l'événement soitune réussite, éducateurs etmineurs ont mis leurstalents au service duChallenge. La classe-relaisde Bergerac a créé l'affiche,l'UEAJ de Limoges aconstruit le podium, l'UEAJde Bordeaux a réalisé lestrophées, l'EPE de Mont-de-Marsan a réalisé une vidéode la manifestation. L'UEAJde Bordeaux a préparé lesbuffets des cérémonies
d’ouverture et de clôture,en collaboration avec lerestaurant d'application"L'auberge" de Gradignan.
Des services impliqués
La fierté de faire gagner son équipe.
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DES ACCORDS AVEC
DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES
Pour la deuxième annéeconsécutive, l'associationFoot Citoyen a participé acti-vement à la manifestation,tout comme de nombreuxpartenaires. La finale de foot-ball a été commentée par sonprésident, Didier Roustan(voir portrait p. 12), etFrédéric Hamelin, journalistede l'association a apporté sonexpertise sur l'encadrementet la transmission des valeurscitoyennes par le sport. Cettecollaboration a été possiblepar une convention passéeentre la DPJJ et Foot Citoyenle 2 juillet 2010.Pratiques d'activités sporti-ves, participation à des évé-nements ou des chantiersd'insertion, découverte desmétiers du sport dans lecadre d'un stage, accueil demesure de réparation pénale
ou de TIG, formation deséducateurs leur permettantd'encadrer des séquences desport… Pour pouvoir mettreen œuvre toutes ces actions,la DPJJ signe des accords-cadres nationaux avec desfédérations et associationspartenaires. Ces accords sontdestinés à être repris locale-ment en fonction des besoinsdes territoires.
FOOT CITOYEN
La convention passée avecFoot Citoyen vise à organiserpour les mineurs placés sousmandat judiciaire des actionséducatives et pédagogiquesavec comme support le foot-ball, discipline plébiscitée parles adolescents. L'objectif estde transmettre des valeurséducatives et citoyennes tel-les que le respect des règles,de l'adversaire, de l'arbitreou de ses propres partenai-res. L'association propose,par ailleurs, des actions deformation pour les éduca-teurs avec l'ENPJJ. FootCitoyen apporte son soutiendans le cadre de mesures deréparation pénale ou de sta-ges de citoyenneté. Ainsi,cinq mineurs suivis par lemilieu ouvert de la PJJ deSète (Hérault) dans le cadred'une mesure de réparationpénale collective, ont effec-tué en octobre, un travailjournalistique sur la préven-tion de la violence dans lesport (conférence de rédac-tion, interviews d'entraî-neurs, de joueurs et d'arbi-tres, reportages). FootCitoyen mènera prochaine-ment, avec le club deMontpellier-Hérault et laLicra, une action contre leracisme avec la projection dufilm " Des noirs en couleurs "sur les joueurs de l'équipe deFrance d'origine étrangère oudes DOM-TOM, suivie d'un
débat. Les plaquettes de lasoirée ont été réalisées parles mineurs. « Ces actionsoffrent à ces jeunes desespaces de prise de parole etpermettent de valoriser leursproductions, souligneFrédéric Hamelin. Dans cecontexte, le groupe les tirevers le haut ».
L'UFOLEP
L'Ufolep (Union française desœuvres laïques d'éducationphysique), fédération multis-ports, secteur sportif de laLigue de l'enseignement,propose plus de 100 activitéssportives sur tout le terri-toire, à travers 10 000 asso-ciations et son réseau decomités départementaux etrégionaux. L'accord-cadre,signé avec la DPJJ le 20novembre 2009, permet decréer des partenariatslocaux.La convention tripartite entrela Ligue de l'enseignement,l'Ufolep et la PJJ du Vaucluseen offre une parfaite illustra-tion. Les mineurs, pris encharge par les services PJJ dudépartement (quartier desmineurs du Pontet compris)bénéficient d'une préparationau BAFA, effectuent des sta-ges d'animation en centresde loisirs et participent à desactivités sportives et de loi-sirs sur des sites de proxi-mité. L'accord-cadre prévoitla participation des mineurs à
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Pour diversifier la formation igne des accords de partenariat
e Michelet.
Un guide des activitésphysiques et sportives (APS)
est à la disposition del'ensemble des professionnels
de la PJJ depuis avril 2011.Ce guide n'est pas un
document technique destiné àfaire des éducateurs des
enseignants en sport. Il a pourvocation d'être un outil dont lafinalité est l'action d'éducation.
Les APS, au même titre qued'autres médias, tels que les
activités culturelles etartistiques, sont une manière
d'entrer en relation avec lesjeunes, dans une pédagogie
dite du " détour ". Un pointd'accroche qui contribue à la
construction du projet individuelde chaque mineur.
Ce guide vise à inscrire lesAPS dans les projets de
services.Il s'agit d'assurer leur pérennité
au-delà du départ duprofessionnel le plus motivé par
une activité, de répondre auxdivers besoins de tous les
mineurs, de l'inscrire dans lesactivités supports du dispositifaccueil-accompagnement ou
du module d'acquisition.Encadrer des activités
physiques et sportives exige deconnaître la législation en
vigueur, et par conséquent leslimites de compétences de
chacun. Une large partie dudocument fait donc référence à
des notions précises qu'il estimpératif de respecter en tant
que professionnel.Le guide rappelle également
des préconisations simplesdevant permettre d'éviter toute
mise en danger des mineurslors d'activités physiques. Il
constitue également une basede données-ressources en
termes de recherche departenaires, de montage de
projets ou encore de formationprofessionnelle.
àà lliirree......
Suite pages 8 et 9
GlossaireAPS : activités physiques et sportivesBAFA : brevet d'aptitude aux fonctions d'animateurCEF : centre éducatif ferméEPE : établissement de placement éducatifLICRA : ligue internatio-nale contre le racisme et l’antisémitismeUEAJ : unité éducative d'activités de jour
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des manifestations labelliséespar l'Ufolep telles que les ras-semblements nationaux " DuBitume à la verdure ", " LaCaravane Sportive ", le" Playa tour ". Outre la prati-que sportive, ces événe-ments peuvent être l'occa-sion pour les mineurs dedécouvrir les métiers de l'en-cadrement et de l'animation.Les éducateurs peuvent éga-lement suivre des formationsen vue de l'obtention du cer-tificat de qualification profes-sionnelle pour encadrer desactivités de pleine nature,gymniques, collectives ouaccéder à des formationsdiplômantes.
AUTOUR DU CHEVAL,DEUX CONVENTIONS
Les Haras nationaux, deve-nus l'Institut français du che-val et de l'équitation (IFCE)ont signé un accord-cadre le13 décembre 2008 avec laDPJJ. Etablissement publicprésent dans tous les dépar-tements de France (20 haraset 110 centres techniques),les Haras ont pour mission dedévelopper les activités liées
au cheval mais égalementd'utiliser le cheval dans sadimension sociale (respect del'autre, de l'animal, desrègles d'hygiène et de sécu-rité). Le monde du chevalouvre de réelles perspectivesen termes d'orientation(découverte des métiers ducheval mais aussi du secréta-riat, de la comptabilité, del'accueil téléphonique ou dela communication). Plusieurssites travaillent régulière-ment avec les services deProtection judiciaire de lajeunesse pour favoriser l'in-sertion de mineurs en diffi-
culté. Ainsi, la PJJ du Grand-Est et la direction Alsace-L o r r a i n e - C h a m p a g n e -Ardennes ont signé, le 19novembre 2009, une conven-tion locale qui a, d'ores etdéjà, permis à un mineur deréaliser un stage. Un autreadolescent a pu effectuer samesure de réparation pénalesur un site des Haras (net-toyage des écuries, soins auxchevaux).Enfin, pendant l'été 2010,des mineurs ont contribué àl'amélioration de la signaléti-que du Pôle hippique deLorraine en réalisant unefresque sur le site deRosières-aux-Salines ainsique des travaux de peinture(boxes, lisses de carrières)en février 2011.L'IFCE est aussi habilitéepour l'accueil de personnescondamnées à un travail d'in-térêt général. En 2010, prèsde 70 majeurs et mineurs onteffectué leur peine dans unétablissement des Haras.Forte du constat des effetsbénéfiques des activités liéesau cheval, la DPJJ a signé unpartenariat avec laFédération française d'équita-tion (FFE) le 9 juillet 2009.Lieux d'exécution de mesuresde réparation ou de travauxd'intérêt général, les centres
iinniittiiaattiivveess
Trophée sport aventure
La 15e édition du TSA s’estdéroulée à Isola Village (Alpes-Maritimes) du 20 au 24 juin.Cette compétition sportive depleine nature propose, destinéeaux mineurs pris en charge dansle Sud-Est, propose des activitésà sensations (VTT, descente eneaux vives) aux jeunes suivispar la PJJ ou les missionslocales, classes-relais, foyers de l’enfance et serviceshabilités. Cette manifestationpermet l’apprentissage de la viecollective et du respect desconsignes et règles de sécurité.Une convention signée enfévrier 2010 par la PJJ et lesdivers partenaires (Compagnierépublicaine de sécurité,Gendarmerie, Pompiers,associations) a renouvelé le dispositif pour 3 ans.
Raid aventure
Des équipes de 4 mineurs et 2 éducateurs, unies dans l’effortpour quatre jours d'épreuves. Un programme chargé : coursed'orientation nocturne, VTT,marche à pied et canoë. Le 11e Raid aventure s’estdéroulé du 22 au 25 juin dans la Somme. Ce rassemblementannuel né en Picardie prône les valeurs de la solidarité et du dépassement de soi plutôtque l’esprit de compétition ou la recherche de résultatsindividuels.
Découverte des métiers avec la FFE.
DEPUIS 2008, les activitésphysiques et sportives sontintégrées à la formation deséducateurs à l'ENPJJ àRoubaix. « Cet aspect de laformation permet auxprofessionnels de construireune proposition demédiation sportive et de luidonner une valeuréducative », expliqueBenoist Jolly, formateur etcoordinateur du module.Trois demi-journées parmois y sont consacrées.Chaque stagiaire choisit uneactivité parmi les 8 sportsproposés et s'engage dans
un cycle d'apprentissage.L'ENPJJ propose aussi desstages qualifiants.En 3 ans, 250 éducateursont décroché un diplômefédéral d'initiateur en boxe,escalade ou cyclisme grâceaux accords passés avecdes fédérations etassociations (En passant parla montagne, Fédérationfrançaise des clubs alpins etde montagne, Fédérationmultisports Léo Lagrange,Fédération française decyclisme, Fédérationfrançaise des sports decontact).
Au programme de la formation©
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équestres proposent auxmineurs des initiations, desstages et des formations auxmétiers du cheval. La déli-vrance de diplômes quali-fiants, voire des embauches,sont possibles.La FFE s'est, en outre, enga-gée à faire bénéficier les pro-fessionnels de la PJJ d'uneoffre d'information et de for-mation. Le site de Lamotte-Beuvron héberge les ateliersde l'unité éducative d'activi-tés de jour (formation auxmétiers du bâtiment, créationet d'entretien des espacesverts, restauration et hôtelle-rie). Celles-ci sont associéesà celles de la FFE (cours desensibilisation professionnelleau métier de palefrenier-soi-gneur et cours d'équitation).Autre exemple, en Basse-Normandie, une activité estproposée tous les mardisaprès-midi au centre éques-tre de Ouistreham, sur lestemps scolaires et pendantles vacances aux mineurs dudépartement, suivis en milieuouvert ou placés. Au pro-gramme : soins aux chevaux,entretien des boxes, appren-tissage des règles de sécu-rité, cours et balades. « Lecheval, en tant que supportéducatif, conduit le jeune àse mobiliser et se responsabi-liser, explique VéroniqueCousin, conseillère techniqueà la direction territoriale de laPJJ Basse-Normandie. Il luipermet de se confronter à sespropres limites, de gérer sesémotions et de respecter lesconsignes ».
LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DES
CLUBS ALPINS ET DE MONTAGNE
Un accord tripartite DPJJ-Fédération française desclubs alpins et de montagne(FFCAM)-association " Enpassant par la montagne " aété signé le 17 septembre
2009. La montagne offre uncadre éducatif idéal pouraborder les notions deconduites à risque et de res-pect des règles. Fédérationmultisports, la FFCAM orga-nise des activités, proposedes stages de formation etouvre ses structures pour laréalisation de mesures deréparation pénale, de travauxd'intérêt général ou de chan-tiers d'insertion. Les mineursbénéficient de réductions enrefuges et d'un accès à la for-mation diplômante.L'association est aussi inves-tie dans la formation avecl'Ecole nationale de protec-tion judicaire de la jeunesse(ENPJJ). Les éducateurs peu-vent ainsi devenir initiateursd'escalade pour encadrercette activité (2 sessions de 5jours en structure artificiellepuis en site naturel). EnCentre-Est, elle s'est dérou-lée, cette année, à Pelvoux(Hautes-Alpes) puis àChamonix.L'association travaille, enoutre, avec les classes-relaisde Cluses et d'Annecy. Audébut des six mois de la priseen charge, les élèves partenten randonnée pour un week-end de cohésion puis partici-pent à 6 séances d'escaladeet rencontrent les gendarmeset l'office de haute monta-gne. Ils terminent la session
par un week-end " cascadede glace " ou " sommet ".Mais il n'est pas nécessaired'être un service PJJ situédans une région monta-gneuse pour accéder auxoffres de la FFCAM. Cinqmineurs de l'EPE de Bagneux(Hauts-de-Seine) ont réaliséun stage d'escalade àFontainebleau puis prèsd'Auxerre et cinq autres, pla-cés à l'EPE de Villeneuve-d'Ascq (Nord), sont partis dixjours pour un chantier deremise en état d'un refugedans la vallée de Chamonix.
DE NOUVEAUX PARTENARIATS
À LA RENTRÉE PROCHAINE
Toujours soucieuse de déve-lopper les partenariats, laDPJJ participera au 6e ForumEducasport de l'Agence pourl'éducation par le sport(APPELS) sur les enjeuxsociaux et éducatifs du sportdu 16 au 18 novembre pro-chain à Reims.Cette association agit enfaveur des personnes afin decontribuer à leur insertion pardes activités physiques etsportives à travers 55 relaislocaux en France et plus de5 000 projets.La DPJJ est associée àl'agence en tant que juryd'appels à projets dans les-quels les services peuventprésenter des initiativesd'éducation par le sport etobtenir des financements.A la rentrée prochaine, laDPJJ s'apprête, par ailleurs, àsigner un accord-cadre avecles Fédérations françaises derugby, de handball et deboxe.Des projets sont égalementen cours avec l'Union natio-nale " Léo Lagrange ", parte-naire de nombreux servicesde la PJJ, et avec les pôlesressources nationaux duministère des Sports.
Sports de BuresSituée dans l'Essonne, l'Unité
éducative d'activités de jour(UEAJ) de Bures-sur-Yvette a
conçu l'ensemble de son projetpédagogique autour de la
pratique des activitésphysiques et sportives.
Base régionale d'accueil etd'actions d'insertion, elle offre
aux équipes éducatives desmoyens matériels et humains
pour une action éducative par le sport.
La base de Bures-sur-Yvettepropose également aux
mineurs sous mandat judiciairedu territoire de participer au
programme " DestinationBAFA, un tremplin vers
l'animation ", une préparationau diplôme, validé ensuite ausein des structures habilitées.
Cette UEAJ prépare, parailleurs, chaque année, la
délégation Ile-de-France auChallenge Michelet.
Après quelques premiersentraînements et une épreuve
de sélection, l'équipeconstituée réalise, sur place,
différents stages de préparationaux épreuves et à la vie
en collectivité.Enfin, la base sportive propose" Passion foot ", une action deremobilisation via ce sport qui
constitue, pour certains jeunesà un moment de leur vie, la
seule activité socialisante qu'ilspratiquent. Cette action a été
élue " Prix de l'initiativesportive " par le Conseil
général de l'Essonne lors de lacérémonie annuelle des
podiums, le 10 février dernier.
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Gravir les sommets avec la FFCAM.
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La base de Bures-sur-Yvette.
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VViiddééoossLa justice des mineursen images
La série " Au cœur de la justicedes mineurs ", vous propose dedécouvrir les différentes prisesen charge de la PJJ sousforme de reportages vidéo.Après l'aide à la décision desmagistrats, la mesure deréparation pénale, le placementen établissement de placementéducatif et les activités de jour,deux nouveaux épisodes sontdisponibles sur le site Internetdu ministère de la Justice etdes Libertés.Le 5e reportage est consacréau placement en familled'accueil. Particulièrementadapté pour des adolescentsayant besoin d'un cadre autreque collectif, ceux-ci partagent,pendant la durée du placementjudiciaire, le quotidien de lafamille tout en poursuivant leurscolarité ou leur formation.Le 6e reportage, tourné auCentre éducatif fermé de Liévin(Pas-de-Calais), expose lecadre et le fonctionnement deces structures particulièrementcontenantes que sont les CEF.Le placement en CEF, d'unedurée de 6 mois, renouvelableune fois, constitue unealternative à l'incarcération. Sile mineur ne respecte pas lesobligations auxquelles il estsoumis dans le cadre ducontrôle judiciaire, du sursisavec mise à l'épreuve ou de lalibération conditionnelle, lemagistrat peut décider sonincarcération. Tous les reportages sur :www.justice.gouv.fr/justice-des-mineurs-10042.
CHARGÉE DE LA MISE EN ŒUVRE
des TIG, l’UEMO développe,depuis 2005, un partenariatavec la mairie d’Aubervilliers(postes de plombier, peintrevitrier, menuisier, maçon),l’ALJ 93, foyer de jeunes tra-vailleurs (secrétariat et res-tauration) et le site de LaVillette (entretien d’espacesverts, animation). J’ai desliens réguliers avec la corres-pondante ville-justice, char-gée de mission “ préventionde la délinquance “ àAubervilliers, et de l’interfaceUEMO / services techniquesaccueillant les tigistes. Sur lacentaine de mineurs que suitl’unité, près de 20% d’entreeux ont été condamnés à unTIG (10 en 2008, 18 en 2009et 2010). D’une duréemoyenne de 40 heures pour
les mineurs, le TIG est amé-nagé en fonction des obliga-tions scolaires ou de forma-tion. L’éducateur accompa-gne le jeune : constitution dudossier (inscription CPAM,visite médicale), suivi quoti-dien pendant l’exécution etréalisation d’un bilan trans-mis au magistrat. Le TIG estune peine, la mesure deréparation pénale, elle, estune sanction éducative quirequiert l’adhésion ducondamné et lui permet deréparer, en faisant œuvreutile à l’égard de la collecti-vité. Pour le grand public,c’est une réponse pénale lisi-ble. En outre, l’adolescent esten situation de prouver qu’ilest capable de faire quelquechose, ce qui est très valori-sant pour lui. Qu’un magis-
trat considère qu’un adoles-cent puisse s’impliquer danssa condamnation constitue ledébut d’une dynamique versl’insertion.
« Une dimension valorisante pour le mineur »Nathalie BONNEAU, responsable de l’UEMO d’Aubervilliers
ELU EN MARS 2008, je pour-suis activement la politiquede mise en œuvre des TIGpar la ville, initiée en 2000 etrenforcée en 2005. J’ai parti-cipé, à ce titre, au forumnational organisé sur ce sujetle 14 juin dernier à laChancellerie pour sensibiliserles élus des collectivités loca-les, les représentants d’asso-ciations ou d’entrepriseschargées d’une mission deservice public à la mise enœuvre de TIG. Ils constituentun réel progrès car ils per-mettent de transformer unepeine d’emprisonnement enun travail réalisé au bénéficede la collectivité et évitent larupture sociale liée à ladétention. Sur notre terri-toire, cette question de la
délinquance concerne plu-sieurs centaines de jeunesâgés de 16 à 18 ans. Dans lecadre du développement despolitiques publiques, les TIGconstituent un des élémentsessentiels de la prévention dela récidive. Je souhaite lesdévelopper par le biais de la
communauté d’aggloméra-tion et la désignation de cor-respondants ville-prisonidentifiés qui seront égale-ment référents TIG. Le bilanà ce jour est très positif. En6 ans, 75 TIG ont été exécu-tés au sein de services muni-cipaux et 15 sont en coursd’exécution. Le TIG peutconduire à la constructiond’un projet d’insertion. Deuxmineurs ont signé un contratde professionnalisation suiteà l’exécution d’un TIG au seind’un service municipal. Entant qu’élus, nous devonstout faire pour éviter la réci-dive et favoriser l’insertion deces jeunes. Accueillir des TIGsur sa commune est un acteconcret qui permet de partici-per à cet objectif.
« Il contribue à la prévention de la récidive »Jacques SALVATOR, maire d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)
LE TRAVAIL D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
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GlossaireCPAM : caisse primaire d’assurance maladieUEMO : unité éducative de milieu ouvert
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ssuuddSENS CIVIQUEInitiation aux premierssecours, travail autour de laplace de la victime, sensibili-sation aux addictions et à lasanté sont autant de pistesexplorées avec les partenairesinstitutionnels et associatifsdu STEMO de Montpellierdans le cadre de stages deformation civique et de stagesde citoyenneté. Du 20 au 24juin, huit mineurs ont parti-cipé à l'une des cinq sessionsde cinq jours organisées cha-que année depuis 2008. A l'is-sue, chaque mineur présenteau groupe un exposé réalisésur l'un de ces thèmes.
iillee--ddee--ffrraannccee//oouuttrree--mmeerrGESTES DE SECOURS
Six mineurs suivis par l'UEMOde Melun et deux profession-nels ont été formés aux ges-tes de premiers secours (for-mation Prévention et secoursciviques de niveau 1). Poursolenniser la réussite des ado-lescents, la remise des diplô-mes s'est déroulée au Centred'intervention et de secoursde Vaux-le-Pénil. Cette céré-monie a permis de resserrerles liens avec l'union départe-mentale des sapeurs-pom-piers de Seine-et-Marne. Unenouvelle session de formationest prévue à l'automne.
ggrraanndd--oouueessttPRENDRE DE LA HAUTEURL'aérodrome de Mortagne-au-Perche (Orne) a accueilli, le 9juin, l'une des neuf étapes duTour de France aérien, Rêvesde gosse 2011. Huit mineurs
suivis par le STEMOId'Alençon, dans le cadre d'unemesure de réparation par-quet, ont pris en charge desenfants souffrant d'un handi-cap le temps d'un vol au-des-sus de la Basse-Normandie.Ils ont par ailleurs apportéune aide logistique aux mem-bres de l'aéro-club et aux par-tenaires du projet (installationdes stands, balisage et sécuri-sation du lieu, organisationdes repas).
ggrraanndd--eessttGALETS AÉRIENSGrâce à un financement de laDRAC, huit mineurs, pris encharge par l'UEMO deThionville et le STEMO deMetz, vont participer à l'expo-sition " L'art au jardin ", orga-nisée par la ville de Thionvillecet été. Pendant trois mois, ilsse sont rendus, deux heurespar semaine, dans un collègequi a mis à leur disposition unatelier. Guidés par un artisteplasticien, les mineurs onttravaillé différents matériauxtels que le bois, le fer ou lebéton. Leur œuvre intitulée" Galets aériens " sera expo-sée tout l'été place de laRépublique à Thionville.
ssuudd--eessttMINEURS AU PARFUMCet été, trois médiateurs cul-turels du Musée internationalde la Parfumerie à Grasseassurent un atelier-décou-verte au quartier des mineursde la maison d'arrêt. Cetteactivité, prévue par laconvention Justice-Région,explique aux détenus com-ment sont fabriqués les par-fums. A partir d'exercices surles odeurs (sentir sans voir,initiation aux compositions),les adolescents sont sensibili-sés et informés sur les diverssecteurs liés à ce métier arti-sanal et délicat.
ssuudd--oouueessttACTIVITÉS MOBILES « Si tu ne vas pas à l'UEAJ,l'UEAJ ira à toi ! ». A Limoges,un nouveau dispositif estexpérimenté depuis le prin-temps 2011. Pour palier l'éloi-gnement géographique dansdeux départements duLimousin, l'UEAJ de la Haute-Vienne a mis en place desinterventions de proximité.L'idée est de " transporter "les modules dispensés parl'UEAJ sur les UEMO de laCorrèze et de la Creuse. Atour de rôle, éducateurs PJJ etprofesseurs techniques serelaient pendant une semainepour assurer l'accompagne-ment vers l'insertion desmineurs les plus isolés du ter-ritoire.
cceennttrree--eessttSCÈNE D'EPMGrâce au service éducatif del'EPM de Meyzieu, une tren-taine de jeunes détenus ontpris part à la création d'unepièce jouée, le 8 juin, au seinde l'établissement. “ La vio-lence de l'histoire “ est le fruitd'un travail mené avec lacompagnie du Lien théâtre,venue animer un atelier deuxfois par semaine. Ce projet apermis de faire travailler lesmineurs sur le thème de laviolence, l'écriture théâtrale,l'expression corporelle et le
jeu des émotions. Certainsont mis la main à la pâte pourla conception des décors etl'utilisation de supports multi-médias. D'autres enfin ontréalisé un buffet servi auxcomédiens et au public(magistrats, avocats, direc-teurs de service) à la fin duspectacle.
ggrraanndd--nnoorrddGRAINE D'ENTREPRISEDeux UEAJ du Pas-de-Calais(Arras et Bruay) ont créé fin2010 une mini-entreprisebaptisée “ Horti-fleurs “. Unedizaine de mineurs réalisentdes compositions florales etfont la promotion de leursproduits. A l'occasion de lafête des mères, ils ont ainsicréé 35 paniers garnis deplantes et de fleurs coupées.Une initiative qui a valu àHorti-fleurs la deuxième placedu Challenge écoles-entrepri-ses, organisé par la fondationAgir contre l'exclusion.
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cceennttrreeTIG MUNICIPALUn adolescent, suivi parl'UEMO de Blois (Loir-et-Cher)et condamné à un TIG de 60heures, a effectué sa peine du6 au 17 juin au sein du ser-vice technique de la commune de Saint-Laurent-des-Eaux.Peintre en bâtiment de formation, il a été chargé de rénoverles peintures du bureau d'accueil du camping municipal. Aprèsun test concluant, ce jeune a mené à bien son chantier et cede façon autonome. Son sérieux, sa ponctualité et la qualité deson travail lui ont valu de décrocher pour cet été un CDD dansle cadre de l'organisation d'une fête locale.
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Glossaire
DRAC : direction régionale des Affaires culturellesSEEPM : service éducatif de l'établissement pénitentiaire pour mineursSTEMO : service territorial éducatif de milieu ouvertTIG : travail d'intérêt généralUEAJ : unité éducative d'activités de jourUEMO : unité éducative de milieu ouvert
aavveenniirrss nn°°2200 //// ééttéé 22001111 portraitportrait12
Avenirs / DPJJ / Ministère de la Justice et des Libertés- 13, place Vendôme - 75042 Paris Cedex 01 - Tél. : 01 44 77 69 78Directeur de la publication Jean-Louis Daumas
Rédacteur en chef Guillaume Merzi • Rédactrice en chef déléguée Laurence CavéRédaction Anne-Eva Aure, Eugénie Marie, Cécile Mathey
Chargés de communication régionaux Sébastien Arnault, Gilles Belair, Marine Guinle, Amélie Le Goupil, Eglantine Morineau, Emilie Nicolle-Mennrath, Elsa Palandjian, Christelle Philippot, Jean-Romain Pinguet, Aurélie Roussel
Réalisation graphique Estelle Aguilera (DICOM) - Alain Jaspart • Impression-Routage K.L.I.N° ISSN 1956-3094 - Dépôt légal à parution
FIGURE emblématique del'émission Téléfoot dans lesannées 80, Didier Roustanofficie désormais sur TV5Monde et l'Equipe TV. Attristé,pour ne pas dire consterné,par la violence que génèreparfois le football, sur le ter-rain et hors jeu, le plus tru-blion des commentateurssportifs se lance, en 2003, undéfi un peu fou. Il crée l'asso-ciation Foot Citoyen etnomme prési-dent d'honneurArsène Wenger,e n t r a î n e u rd'Arsenal FC(Londres), unami avec lequelil partage lesmêmes valeurs. Le but de ceprojet social ? Redonner desvaleurs éducatives et citoyen-nes aux 2 millions de licenciéspour éradiquer l'incivisme etla violence. Une évolution quipasse d'abord par les plusjeunes. « Il faut de l'éduca-tion dans le sport et récipro-quement, affirme-t-il. Le res-pect des règles, le respect desautres et de soi, je crois auxvaleurs du sport. Pour les jeu-nes, il peut être une alterna-tive aux bêtises ». Et il sait dequoi il parle, lui qui a passéune enfance heureuse maisun peu livré à lui-même àMarseille. « J'étais un vraipetit diable ! se souvient-il. Ilm'arrivait de traîner ; j'aurais
pu déraper si je n'avais pas eula chance de recevoir lesbases ». S'il est resté dans ledroit chemin, c'est en grandepartie au football qu'il le doit.A l'AS Cannes de 6 à 18 ans,le jeune garçon suit quatreentraînements par semaine.Autant de temps, d'énergie etde passion passés à ne pasfaire autre chose. « A un âgeoù l'on se cherche, le sportdonne un cadre et un équili-
bre. Il permetd'acquérir uncertain couragephysique etmental et obligeà une bonnehygiène devie ». Pour les
mineurs sous mandat judi-ciaire, il peut être un levieréducatif, un moyen de susci-ter un intérêt, une envie.Didier Roustan en estconvaincu, la direction de laPJJ aussi. Ensemble, ilssignent une convention le2 juillet 2010. Depuis, FootCitoyen mène des actionsdans plusieurs services de laPJJ tels que des ateliers deréflexion et d'écriture journa-listique (voir p. 7). Le prési-dent de l'association a parti-cipé à deux éditions duChallenge Michelet, l'an der-nier à Grenoble, cette année àBordeaux en commentant lafinale de football, épreuvephare de ce grand rassemble-
ment sportif national (voirp.6). Son association s'inves-tit également dans la forma-tion des encadrants. « Il estnécessaire de donner desoutils pédagogiques aux édu-cateurs de la PJJ qui animentune activité sportive ». C'estl'objet des modules foot tra-vaillés en ce moment avecl'Ecole nationale de PJJ. Au fildu temps, le président deFoot Citoyen constate que lesadultes ont une vision de plusen plus élitiste du sport. « Lesentraîneurs ont le sentimentd'être bons si leur équipe
gagne ». Selon lui, l'objectifpremier doit pourtant êtrel'épanouissement du jeune.« Nous sommes dans unesociété où les gens n'accep-tent plus de perdre. Vivrel'échec et la frustration estpourtant essentiel ». Certainque ce qu'ils vivent sur lesterrains leur servira dans leurquotidien, il forme le vœu que« ces jeunes partagent debelles émotions et qu'ils aientl'occasion d'être fiers de cequ'ils sont. Le sport, c'est uneécole de la vie ».www.footcitoyen.org
DIDIER ROUSTAN, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION FOOT CITOYEN
But citoyen
«Une école de la vie
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Didier Roustan, journaliste, est le président de Foot Citoyen, association avec laquelle la Protectionjudiciaire de la Jeunesse a signé une convention.