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23 RUE DE CHATEAUDUN 75308 PARIS CEDEX 9 - 01 75 55 40 40 SEPT 14 Mensuel Surface approx. (cm²) : 2090 N° de page : 46-49 Page 1/4 AUGUSTIN2 4136621400502/XVR/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur

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23 RUE DE CHATEAUDUN75308 PARIS CEDEX 9 - 01 75 55 40 40

SEPT 14Mensuel

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et AugustinAvant d'être une marque alimentaire, Michel et Augustin est une belle histoire d'amitié.« Les trublions du goût », diplômés de l'ESCP Europe, se sont connus en quatrième. De leursétudes à leurs premiers sablés, ils gardent des souvenirs aussi contrastés que leurs personnalités.Le mois prochain : le sportif Stéphane Diagana.

oI

"is êtes rencontres à « Franklin » m,pes d'éièves étiez-vous l'un et

'Micnel cle Rovira : J'étais un bon élève de lasixième à la seconde, j'ai ensuite connu unepetite crise en première S. La physique, ce n'étaitabsolument pas mon truc ! Sur les conseils demes enseignants, j'ai donc bascule en terminaleES où j'ai obtenu d'assez bons résultats. Au pointd'être accepté en prépa ! Le côté « enjeux » m'amotivé.Augustin Paluel-Marmont : À la différence deMichel, j'étais un élève extraverti et turbulent. Jen'entrais pas dans le moule. J'ai eu une scolaritéassez laborieuse, en revanche je me suis épanouisur le plan personnel en mettant mon énergiedans le rugby, le théâtre, les voyages, la photogra-phie... Franklin est une école élitiste mais lesélèves ont la possibilité de s'exprimer autrementque dans les cours.

Quels sont les professeurs qui vous ontle plus marqués ?Michel : Je me souviens tout particulièrement demon professeur de philosophie. J'aime les mots,leur sens, et cette matière a été une découverte.Je ne savais pas que des gens se passionnaientpour cela. Bon, j'ai eu 6/20 au bac, mais j'aiensuite obtenu de meilleures notes en prépa !Augustin : Personnellement, j'ai traversé unecrise d'adolescence assez violente et c'est un pro-fesseur de français, grec, philosophie et théâtrequi m'a aidé à repartir. À cette époque, j'avais dumal à canaliser mon énergie. Je vivais porte deClichy dans un univers cosmopolite, et je me sen-tais en décalage dans mon lycée du 16e arrondis-sement, très lisse socialement. Je remettais tout lesystème en cause, même si j'étais issu d'unmilieu favorisé. Cet enseignant a été un gourou

chez qui je passais des soirées entières. Il savaitrepérer les personnalités en proie aux difficultéset les écouter.

Vos parents étaient-ils attentifs à votrescolarité ?Michel : Mon frère et ma sœur aînés sont tous lesdeux passés par une grande école de commerce.Cela a ouvert la voie, car mon père, ingénieur deformation, aurait préféré qu'on fasse des étudesscientifiques. Il était au moins rassuré de nousvoir emprunter la voie S au lycée, même si j'aibifurqué ensuite en ES.Augustin : Avec mes quatre frères et sœurs, nousavons reçu une éducation plutôt originale. Trèstôt, mes parents nous ont laissés prendre nospropres décisions, et chacun s'est inscrit dans uneécole qui lui correspondait. En sixième, je mesuis ainsi retrouvé à faire 45 minutes de métrotout seul pour aller à Franklin et j'étais le seul àme lever le samedi matin. L'effort du quotidienforge les personnalités !

Quelle place occupait ^entrepreneuriatdans votre vie quand vous étiez lycéens ?Augustin : Au lycée, j'avais déjà envie de rendredes rêves réels. J'ai organisé avec huit copains,dont Michel, un voyage humanitaire au BurkinaPaso. C'était beaucoup moins courant qu'au-jourd'hui. Nous avons trouvé de quoi financer levoyage en demandant notamment à des associa-tions de nous soutenir. C'était un premier projetentrepreneurial.Michel : Plus jeune, je ne me sentais pas spéciale-ment prédisposé à la création d'entreprise. Celame paraissait difficile, réserve à une certainecaste. Aujourd'hui, tout le monde parle d'entre-preneuriat mais il faut se souvenir que la voixroyale, à l'époque, c'était la finance !

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BIO1975 : naissance de

Michel de Rovira et

d Augustin Paluel-Marmont

rencontre des

deux amis a Franklin ''

1993: Michel obtient

le bac ES

1994 : Augustin décroche

le bac S

1998: Michel est diplôme

de l'ESCP Europe apres un an

de classe prepa.

1999 :Au|ustm est

également diplome de I ESCP

Europe apres un bi DEUG

(licence ï actuelle)

anglais-économie

2 004: publication

du Guide des boutoigenes

de Pons (Les editions de I if)

2005. Lancement du tout

premier produit de la marque

Michel et Augustin

2009 : La marque

s'installe a la Bananeraie 3 O,

a Boulogne Billancourt (92)

Vos chemins se sont séparés à la sortie dulycée, avant de se recroiser dans la mêmeécole de commerce. Que s'est-il passéentre-temps pour chacun d'entre vous ?Michel : J'ai effectue une seule année de prépaavant d'intégrer l'ESCP turope, ce qui était alorspossible Avec trois potes, on formait un groupede travail génial. On révisait ensemble, on passaitnos week-ends ensemble, on partait en vacancesensemble Notre cercle était fermé maîs l'am-biance était canon Avec Augustin, on s'est un peuperdus de vue maîs on s'est retrouves quèlquesannees plus tard. Une nouvelle étape d'amitié aalors redémarré avec un projet en Amériquelarme, mêlant associatif et touristique.Augustin : J'ai toujours appréhendé les sanctionsscolaires, et le bac a été un acte libérateur.Ensuite, j'ai suivi un bi-DEUG (licence 2 actuelle)en économie et anglais à la fac de Nanterre (92),où je me suis éclaté intellectuellement Commeje voulais intégrer une école de commerce, j'aipassé plusieurs entretiens d'admissions et, avecmon parcours atypique, j'ai surnagé dans toutesles écoles. J'avais déjà entrepris pas mal de chosesdans ma vie et j'avais des trucs à raconter, ce quidétonnait par rapport aux autres candidats

Vous gardez des souvenirs tres can!rentesde vos années étudiantes...Michel : J'ai profité à fond de cette période, monseul regret est d'être resté à Paris, où sont installésles locaux de l'ESCP Europe En école, il y a deuxambiances • la vie de campus pour ceux quivivent dans les résidences étudiantes, et celle,plus distanuee, des Parisiens, qui gardent leursliens amicaux classiques et ont forcément uneimplication différente. Maîs mon but était devoyager le plus possible pour decouvrir le mondeet c'est ce que j'ai fait!Augustin : fe pensais que l'école de commerceme correspondrait et j'ai été déçu. Je n'aimais pasle système de sanction académique En revanche,

je me suis éclaté à l'occasion du premier stageque j'ai effectué chez Air France, en Espagne Jesuis tombé dans une PME où le manager m'alaissé les mains libres J'ai pu apporter un projetqui n'existait pas, le réaliser et le faire vivre. C'estla seule chose que je retiens de ces trois ans.

Après votre diplôme, comment s'est passéevotre insertion dans la vie professionnelle ?Michel : J'ai décroché un VIE [volontariat inter-national en entreprise, NOIR] d'un an et demi àNew-York. J'étais fou de joie ' Puis je suis rentréen France pour travailler dans un cabinet deconsulting maîs je suis très vite reparti, à BostonQuèlques années plus tard, j'ai repos des étudesà l'INSEAD [Institut européen d'administrationdes affaires, à Fontainebleau, NOIR], avec l'ob-jectif de quitter l'univers du conseil en stratégiepour travailler dans le marketing ou le businessdevelopment C'est a ce moment-là que j'airetrouvé Augustin.Augustin : J'ai eu la chance de trouver tout desuite un job dans la stratégie au Club Med.Cependant, je n'y suis resté qu'un an car jen'étais pas bon. C'était trop cadré pour moi. Aumême moment, un copain m'a proposé derejoindre un projet entrepreneurial À 23 ans, j'aiainsi cofonde une boîte don! je n'ai jamaiscompris l'activité - avec des polytechniciens quiétaient des génies fous. Malheureusement, c'estvite devenu un enfer et j'ai été licencie tout enrestant actionnaire. Ça a été très douloureuxhumainement et j'ai eu envie d'apprendre unmétier de mes dix doigts J'ai alors passé un CAPde boulanger

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RAYON FRAIS DU MONOPRIX SAINT-MICHEL.À PARIS.

Après ça, j'ai travaillé deux ans chez Air Francemais quand j'ai compris que ce que je faisaisn'intéressait personne, je suis parti pour uncongé création d'entreprise. La boîte que j'avaismontée à 23 ans avait été revendue à un fondsaméricain et je n'avais pas de pression financièreimmédiate. Par chance, l'échec entrepreneurials'était transformé en succès financier.

Comment l'idée de créer la marqueMichel et Augustin est-elle née ?Augustin : l'avais pris des cours de pâtisserie à lamairie de Paris et l'envie de lancer une marquealimentaire un peu inspirée de Ben & Jerry's[célèbres fabricants dè crèmes glacées américains,NOIR] me titillait. J'ai commencé seul dans macuisine, avant de proposer à des copains de merejoindre. Entreprendre un tel projet exige beau-coup de bon sens, de l'énergie et surtout unecapacité à bien s'entourer. Une fois de plus,Michel était partant.Michel : Le projet m'a tout de suite séduit. Audépart, faute de fabricant, nous avons dû pro-duire les sables nous-mêmes. Ensuite, ArnaudDelmontel, un boulanger-pâtissier du 9e arron-dissement de Paris, nous a prêté sa boutique unjour par semaine. Nous nous sommes assez viteretrouvés à l'étroit et nous avons continue dansune petite biscuiterie proche du Mans, que nouspouvions utiliser le week-end. Ensuite, nousavons commencé à vendre nos produits à descommerçants de quartier, puis à la Grande Épi-cerie de Paris, Monoprix et enfin dans des hyper-mai eliés. La piochaine étape, c'est le lancementde la marque à New York !

Vous semblez avoir tous les deuxdes caractères très différents. Est-cela clé du succès de votre entreprise ?

ichel : Nous sommes très différents, nousn'avons pas les mêmes centres d'intérêt et nousne travaillons pas de la même manière, maisnous avons un point commun : Franklin nous atransmis à chacun sa vision humaniste. La devisede l'école, « Un homme et une femme au servicedes autres », nous a profondément marqués.Augustin : Nous partageons effectivement unsocle d'appartenance commun, des croyances,des façons de voir la vie. Et nous sommes com-plémentaires ! Le fait que l'amitié soit une valeurfondatrice de Michel et Augustin n'esi pas ano-din. C'est rare dans le monde de l'entreprise.

Quel conseil pourriez-vous donneaux jeunes qui souhaitent se lanedans la création d'entreprise?Michel : Oser se lancer, même s'ils n'ont pasl'idée du siècle. Tout le monde n'est pas MarkZuckerberg [fondateur, à 22 ans, de Facebook, en2006, NOIR] ! La plupart des entrepreneurs sontpartis d'un simple concept. Ils l'ont testé et, petità petit, ont réussi à le transformer en projet d'en-treprise. Au pire, on échoue et puis on recom-mence ou on devient salarié, mais, au moins, onaura essayé.Augustin : Quand on est jeune, il est importantde bien se connaître, de savoir ce qu'on veut, cequ'on aime et dans quel terreau on peut expri-mer ses talents. Plus on varie les expériences demanière riche et intense, mieux on parvient à secerner. Je crois davantage à la théorie qui préco-nise de faire des choix par passion, mais avecengagement, plutôt que par convention. La vieest bien trop courte pour qu'on ait le temps des'ennuyer. •

PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-ANNE NOURRY

(1) Aujourd'hui Saint-Louis-de-Gonzague-Franklm, un etablissementprive parisien qui va de lû primaire a h terminale

1995:Augustin"et Michel

ont 20 ans

www.micheletaugustin.coni