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PRIX : 1,50 - N° 812 LUNDI 29 OCTOBRE 2012 HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS TAURINES ET CULTURELLES WWW.semana-grande.net Suite . HISTOIRE : 25 ANS DE CORRIDA À FLOIRAC . AGUAS- CALIENTES : TRIOMPHE DE CASTELLA . MEXICO : TUMULTUEUSE OUVERTURE ET ÉNORME BRONCA POUR PONCE De l'émotionnel au compassionnel L'air du temps est à l'émotionnel, à l'affect et au compassionnel. Le regretter ou s'en féliciter n'y change rien. C'est ainsi qu'évolue la société dans laquelle il nous a été donné de vivre. Sujet sociétal totalement marginal, la corrida peut tirer aussi bien des atouts que des handicaps de cette évolution des comportements. Car elle s'enrichit de l'émotionnel et souffre du compassionnel. Si la raison, selon Descartes, était la principale chose qui nous distinguait des autres êtres vivants, l'émotion prend chaque jour un peu plus le pas sur cette vieille idée. On y trouvera d'ailleurs l'un des vieux travers d'une partie de la critique taurine, y compris celle exercée par des gens qui ont eux-mêmes exercés le toreo : influencée par le progressisme, enferrée dans le cartésianisme, elle veut tout expliquer. Même ce qui n'est pas explicable. Un grand combat, ou une grande faena, se reçoivent chez la plupart des spectateurs comme l'audition d'une pièce musicale ; comme le regard posé sur un tableau ou un paysage ; comme l'écoute d'un poème. Beaucoup se contenteront de dire : cela m'a plu, ou cela ne m'a pas plu. Pourquoi cela a-t-il plu ? On sera bien incapable de l'expliquer. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas quelques données objectives sur les critères de bravoure - même si chaque encaste, chaque ganadero ont leur propre concept de bravoure - sur les rudiments techniques - même si chaque torero a sa propre technique - et si nous serons nombreux à coïncider, selon notre degré d'expérience, sur le fait de savoir si un torero a été ou non à la hauteur d'un toro. Cela, ce sont les données prétendues objectives. Mais ensuite, il y a tout ce qui est subjectif : le style du torero, l'esthétique, les parfums ambiants, la communion de l'arène où le lieu crée le lien. Pourquoi une faena de Morante, ou de Manzanares, ou de José Tomás ou de Ponce, ou de Robleño, nous aura plus ou moins touchés ? Je ne crois pas qu'il y ait d'autre explication à cela que notre capacité à nous émouvoir, à aimer ou à tomber amoureux des choses ou des êtres, en nous surprenant parfois nous-mêmes. Il n'y a pas d'explication cartésienne à la corrida. Quand le réel est ainsi transfiguré, on peut expliquer ce qui s'y passe mais pas sa véritable finalité. On peut réunir des explications ponctuelles - pourquoi pique-t-on plus ou moins le toro, pourquoi inverser les terrains, ou toréer plutôt par le bas que par le haut - mais aucune explication globale. Pas plus à la corrida qu'au destin ou qu'à l'existence. Puisque, finalement, rien ne se passe comme prévu. C'est sans doute pour cela que les peintres ou les poètes, de manière abstraite, ont beaucoup mieux décrit la corrida que les écrivains narrateurs. Ces émotions, ces passions, ces sentiments trop souvent relégués derrière le mur de la vie privée éclatent au grand soleil de l'arène.

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Revue taurine Semana Grande

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Page 1: Semana Grande

Prix : 1,50 - N° 812LUNDi 29 OCTObre 2012

Hebdomadaire d’informations taurines et culturelles

www.semana-grande.net

Suite ¶

. HISTOIRE : 25 ANS DE CORRIDA À

FLOIRAC

. AGUAS-CALIENTES :

TRIOMPHE DE CASTELLA

. MEXICO : TUMULTUEUSE OUVERTURE ET

ÉNORME BRONCA POUR

PONCE

De l'émotionnel au compassionnel

L'air du temps est à l'émotionnel, à l'affect et au compassionnel. Le regretter ou s'en féliciter n'y change rien. C'est ainsi qu'évolue la société dans laquelle il nous a été donné de vivre. Sujet sociétal totalement marginal, la corrida peut tirer aussi bien des atouts que des handicaps de cette évolution des comportements. Car elle s'enrichit de l'émotionnel et souffre du compassionnel.

Si la raison, selon Descartes, était la principale chose qui nous distinguait des autres êtres vivants, l'émotion prend chaque jour un peu plus le pas sur cette vieille idée. On y trouvera d'ailleurs l'un des vieux travers d'une partie de la critique taurine, y compris celle exercée par des gens qui ont eux-mêmes exercés le toreo : influencée par le progressisme, enferrée dans le cartésianisme, elle veut tout expliquer. Même ce qui n'est pas explicable. Un grand combat, ou une grande faena, se reçoivent chez la plupart des spectateurs comme l'audition d'une pièce musicale ; comme le regard posé sur un tableau ou un paysage ; comme l'écoute d'un poème. Beaucoup se contenteront de dire : cela m'a plu, ou cela ne m'a pas plu. Pourquoi cela a-t-il plu ? On sera bien incapable de l'expliquer. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas quelques données objectives sur les critères de bravoure - même si chaque encaste, chaque ganadero ont leur propre concept de bravoure - sur les rudiments techniques - même si chaque torero a sa propre technique - et si nous serons nombreux à coïncider, selon notre degré d'expérience, sur le fait de savoir si un torero a été ou non à la hauteur d'un toro. Cela, ce sont les données prétendues objectives. Mais ensuite, il y a tout ce qui est subjectif : le style du torero, l'esthétique, les parfums ambiants, la communion de l'arène où le lieu crée le lien. Pourquoi une faena de Morante, ou de Manzanares, ou de José Tomás ou de Ponce, ou de Robleño, nous aura plus ou moins touchés ? Je ne crois pas qu'il y ait d'autre explication à cela que notre capacité à nous émouvoir, à aimer ou à tomber amoureux des choses ou des êtres, en nous surprenant parfois nous-mêmes. Il n'y a pas d'explication cartésienne à la corrida. Quand le réel est ainsi transfiguré, on peut expliquer ce qui s'y passe mais pas sa véritable finalité. On peut réunir des explications ponctuelles - pourquoi pique-t-on plus ou moins le toro, pourquoi inverser les terrains, ou toréer plutôt par le bas que par le haut - mais aucune explication globale. Pas plus à la corrida qu'au destin ou qu'à l'existence. Puisque, finalement, rien ne se passe comme prévu. C'est sans doute pour cela que les peintres ou les poètes, de manière abstraite, ont beaucoup mieux décrit la corrida que les écrivains narrateurs. Ces émotions, ces passions, ces sentiments trop souvent relégués derrière le mur de la vie privée éclatent au grand soleil de l'arène.

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SEMANA PASADA

Parmi ses nombreuses vertus, la corrida consacre une parfaite union entre la nature et la culture. Alors que la préoccupation du panem et circenses fait un retour en force, que les sociétés actuelles tentent de retrouver les racines de la tradition et se ressourcent dans les mythologies, épuisant ainsi le fil du temps, notre passion taurine nous renvoie non seulement à ce que nous sommes, mais également à nos origines, à notre propre histoire, et c'est sans doute pour cela, qu'à quelques exceptions près, l'afición reste une permanence dans nos vies, en dépit des modes, des âges ou des turbulences de l'existence. Par notre passion taurine unie, nul ne doute que nous constituons déjà une tribu postmoderne.

Mais si la corrida jouit de l'émotionnel, elle souffre du compassionnel, ballottée dans des courants de pensée qui refusent d'admettre qu'en enlevant à l'homme toute animalité, on le pousse vers la bestialité (1). N'oublions pas ce que disait notre bon maître Zarathoustra (2) : notre nature animale est une énergie permettant d'accoucher d'une étoile qui danse. Quand j'ai relu ce texte, j'ai eu l'impression qu'il avait vu toréer Manzanares...

Le compasionnel s'empare de tous nos chefs d'État, qui agissent désormais, pour la plupart, comme des gens d'Église. Jusque dans ce domaine, la pitié a pris le pas sur la raison et l'intérêt particulier sur celui du collectif. Il est assez curieux de voir, d'ailleurs, l'évolution des rôles : les chefs d'État avoir des attitudes de gens d'Église - observez Rajoy qui ressemble à un cardinal... - et des gens d'Église avoir des esprits de plus en plus militants. La pitié est une grande vertu individuelle, mais elle n'est peut-être pas la première qu'on exigerait de gouvernants qui n'agisse plus que sous le joug médiatique, au nom de la sacrosainte liberté d'expression. La vie d'un otage doit elle être absolument sauvée au prix d'une guerre et de centaines ou de milliers d'autres morts ? Âpre et complexe question, relayée par la pression médiatique. Car dans le compassionnel, rien ne vaut les médias...

Ce compassionnel touche évidemment la corrida en plein coeur, car la mort d'un animal en public, grossie jusqu'à la caricature par toutes les images dégradantes qu'on peut trouver sur la toile et dont se servent sans scrupules les fabricants de journaux télévisés, est insupportable au sentimentalisme ambiant.

Dans un système démocratique poussée vers toutes ses extrémités démagogiques, la corrida souffre de toutes ces approches superficielles. Permettez-moi ici une parenthèse permettant de réaliser par qui nous sommes parfois jugés. Les émissions d'information sont faites sur les radios par les auditeurs en lieu et place des journalistes, devenus de simples standardistes. Dans les talk-show télévisés, la moindre vedette venue vendre son dernier album de comptines ou son prochain film comique doit invariablement donner son avis sur la guerre en Syrie, les conséquences climatologiques de l'effet de serre ou la rédaction des traités européens. Même dans les campagnes électorales, on pousse l'audace jusqu'à affronter les candidats les plus légitimes à un échantillon d'électeurs moyens, sensés représenter on ne sait trop qui et parler d'on ne sait trop quoi. En fait, de leur intérêt particulier qu'ils jettent en pâture, sans la moindre pudeur, à la face du peuple ainsi rabaissé. Cela donne ce genre de dialogue surréaliste.

" - Bonsoir ! Je suis Pierre. Il y a six mois, j'ai perdu mon travail et depuis trois mois, ma femme est partie avec les gosses. Je me retrouve seul chez moi. Si vous êtes élu, que comptez-vous faire pour moi ?

- Bonsoir Pierre. Je comprends votre situation et des milliers de Français la vivent chaque jour. Je comprends votre souffrance, et je vous propose de la partager, pour que nous souffrions ensemble..."

Questions capitales pour l'avenir d'un pays... Pas étonnant, donc, que la tauromachie soit, dans les médias actuels, traitée de la façon la plus superficielle,

la plus caricaturale qui soit, même si les choses se calment depuis la décision du Conseil Constitutionnel et si d'autres problèmes "sociétaux" ont pris le pas sur le fait de savoir, à longueur d'antenne, s'il fallait ou non sacrifier trois cents ou quatre cents toros dans les arènes françaises alors qu'un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes sur notre planète. En 2012. Au vingt-et-unième siècle. Même ceux qui rejettent en bloc la corrida ainsi présentée comme spectacle, qui lui nient toute esthétique, qui s'offusquent qu'on puisse montrer la mort et le sang en public, même ceux-là devraient, s'ils étaient soit intelligents, soit honnêtes, analyser la vie du toro dans sa globalité, mettre en balance le bien-être offert par des années d'existence paisible dans un milieu naturel souvent paradisiaque avec les vingt dernières minutes de sa vie. Saluer cette union entre la nature et la culture, source de modernité. Mais cette sensiblerie à deux balles, qui ne juge pas systématiquement pervers tous les types de fanatisme, ne se fait son opinion que sur quelques images de zapping. Longues larmes pour courtes idées. Reste la patience. Ne pas perdre le fil de la temporalité. À terme, nous serons toujours gagnants. Quand tomberont les masques, un jour leur apparaîtra enfin la vérité. Telle une lumière.

Marc LAVIE.(1) : remarque fort juste formulée par Michel Maffesoli dans son livre "Homo eroticus" (CNRS éditions)(2) : F. Nietzsche. "Ainsi parlait Zarathoustra" (nombreuses éditions).

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SEMANA PASADA

EN FRANCE. Saint-Étienne-du-Grès (Bouches-du-Rhône)Dimanche 21 OCTObre. Festival taurin. Temps frais et humide. Plein. 4 novillos de La Palmosilla, de bon jeu (tour de piste au 2e), pour José Pedro PRADOS « EL FUNDI » (deux oreilles) Charlie LALOE « EL LOBO » (deux oreilles et queue) Thomas JOUBERT « TOMASITO » (une oreille) Lilian FERRANI (une oreille). El Fundi et El Lobo sont sortis en triomphe. Festival organisé par l'école taurine d'Arles en hommage à El Fundi. Une réussite pour les petites arènes de Saint-Étienne-du-Grès qui organisaient un spectacle taurin avec mise à mort pour la deuxième année consécutive.

. Beaucaire (Gard)Samedi 27 OCTObre. Festival taurin. Arènes portatives. Temps sibérien avec vent glacial. Plein (plus d'une millier de spectateurs). 5 novillos de La Palmosilla, maniables, pour Finito de Córdoba (deux oreilles) Javier Conde (deux oreilles) José Ignacio Uceda Leal (deux oreilles) Román Pérez (deux oreilles) Javier Núñez (ovation). Il s'agissait de la troisième édition du folklorique festival « Noche y Toros », qui se déroule dans des arènes démontables au pied du château de Beaucaire. D'un côté, les tribunes, et de l'autre, la pierre. Les quatre premiers participants ont pris du plaisir face à des adversaires commodes, tandis que l'éleveur Javier Núñez fut à la peine (notamment à l'épée) face au 5e, un novillo minuscule au pelage ensabanado alunarado (blanc tacheté de noir, faisant penser aux robes des toros d'origine Osborne), mais qui compte tenu de son gabarit et de ses petites cornes pointant vers le bas, faisait davantage penser à un dalmatien. Il doit toujours y avoir un minimum de sérieux, même en festival.

. Gimeaux (Bouches-du-Rhône)Le festival taurin prévu le dimanche 28 octobre a été reporté au 1er novembre à cause du mauvais temps et du vent violent.

EN AMÉRIQUE. Mexico. Dimanche 28 OCTOBRE. Plaza Monumental Mexico. Beau temps. 3/4 entrée. Toros de Xajay, inégaux en présentation et en jeu (brave et encasté le 3e ; noble le 2e ; noble mais fade le 1er ; sur la défensive le 4e), pour Enrique PONCE, rouge et or (ovation et un avis avec silence) Fermín SPINOLA, turquoise et or (deux avis avec silence et silence) Diego SILVETI, bordeaux et or (tour de piste après un avis et un avis avec ovation).Président : Diego Ramos. Enrique Ponce a offert en supplément un toro du même fer, mal présenté et qui déclencha un tumulte et une pluie de coussins (énorme bronca après un avis) Le banderillero Christian Sánchez a salué au 6e. Diego Silveti a dédié le 6e au ganadero Carlos Peralta. Inauguration de la "temporada grande". Une minute d'applaudissements fut respectée au paséo en mémoire du matador Mariano Ramos, récemment décédé. La boîte de cendres de Mariano Ramos fut promenée dans un dernier tour de piste par le jeune matador mexicain Juan Luis Silis et le picador Carlos Ibarra, suivi de toutes les cuadrillas. Fermín Spinola passa à l'infirmerie à la mort du 2e après avoir

été bousculé par celui-ci lors de la première tentative de mise à mort, étant soigné d'un coup de corne de 5 cm au scrotum. Il revint en piste combattre le cinquième.SEULE LA CAPE DE SILVETI... Pour cette inauguration de la "temporada grande", Javier Sordo, le ganadero de Xajay, amena un lot disparate dans lequel on remarqua un toro très brave sorti en troisième. Si les toreros espagnols vont se préparer en Amérique, les Mexicains se préparent en Espagne et on sentit Diego Silveti en grande forme physique et mentale pour affron-ter ce rendez-vous important dans sa carrière. Il fit un festival avec la cape. D'abord dans des véroniques de réception fermes, en toréant près du sol. Puis dans des chicuelinas marchées, et un quite par gaoneras citées de loin et en avançant la jambe, quite qui dressa une partie du public. Il fit peu piquer son adversaire, le gardant qua-siment entier, et le début de faena eut l'émotion de la caste. Caste du toro et caste du torero, qui l'aborda par d'imper-turbables statuaires, parvint à bien lier à droite et moins à gauche, où le toro avait moins de profondeur. Il termina par d'émouvantes manoletinas mais perdit tout trophée par sa maladresse avec l'épée. Le tour de de piste fut très fêté. Face au sixième, Diego fit à nouveau rugir le cratère par un quite par saltilleras, puis réalisa une faena pleine de détermination, face à un toro peu à peu replié sur la défen-sive qu'il toréa par tous les moyens, jusqu'à la démesure en temps et en obstination. Il tua d'une demi-lame d'effet lent. On a assisté sans doute, après vingt-deux ans d'idylle, au divorce entre Ponce et le public de la Plaza Mexico. Cer-tains scandales survenus en province - notamment une pantomime récente à Querétaro - avaient éveillé l'inquié-tude des aficionados de la capitale. Face à un premier toro corpulent, pauvrement armé, provoquant la chute du picador José Palomares, Ponce signa trois chicuelinas avec finesse alors qu'on relevait le cheval. Il en coûta à Enrique de lier trois passes à ce toro commode mais peu mobile, mais lorsqu'il le fit, ce fut avec lenteur et sentiment. Il insista ensuite sans rompre la monotonie de la lidia et tua d'une bonne estocade en entrant droit. Le quatrième, largement armé, s'employa peu, demeurant distrait et sur la défensive. Ponce ne put rien en faire et décida d'offrir le sobrero. Un sobrero imprésentable, à l'apparence d'une vachette landaise, qui fut combattu sous une pluie de coussins et les protestations continuelles d'un public qui lança des olés moqueurs à tous les gestes de la lidia, de nombreux spectateurs quittant le cirque, cour-roucés, avant la fin de la lidia alors que le torero subissait un lamentable échec avec l'épée. Il y avait longtemps qu'on avait pas vu une telle bronca dans une plaza de toros, avec jets d'objets divers en piste et mouvements de foule sur les tendidos. Triste et tumultueux final. Était-ce la dernière corrida de Ponce à Mexico ? Fermín Spinola joua bien des mains devant la charge du deuxième, auquel il parvint peu à peu à lier les passes. Un toro inspirant la patience et le temps. Il y eut quelques séries droitières vibrantes, mais en tentant de tuer "a reci-bir", Spinola fut bousculé et blessé au scrotum. Il termina péniblement le combat, passa à l'infirmerie et revint affronter le cinquième, auquel il posa les banderilles, notamment une troisième paire avec un écart impression-nant, réalisé en avançant vers le toro. Le toro, ensuite, ne lui permit guère. RESEÑA des TOROS. 1. "Artista", n° 501, cárdeno, 531 kg. 2. "Tipazo", n° 509, negro bragado meano corrido, 484 kg (né en mars 08). 3. "Bonachón", n° 564, negro bragado meano corrido, 475 kg (né en septembre 08). 4. "Siempre alegre", n° 424, negro bragado meano corrido, 471 kg. 5. "Don Juan", n° 593, negro bragado corrido, 485 kg (né en juin 08). 6. "Visionario", n° 583, negro bragado corrido, 490 kg (né en juin 08). 7. "Tapabocas", n° 545, negro bragado meano, 501 kg.

. Aguascalientes (Mexique)

. Samedi 27 OCTObre. Plaza Monumental. Corrida de las Calaveras (un peu lugubre à traduire...). Climat des plus agréables. 3/4 entrée (environ dix mille personnes). Un toro de Guadiana, bon et primé d'un arrastre lent, pour le rejoneador Emiliano GAMERO (silence). Toros de Teófilo Gómez (le 3e comme sobrero), manquant de trapío et de jeu inégal, pour Sébastien CASTELLA, lilas et or (deux oreilles et silence) Juan Pablo SÁNCHEZ, rouge et noir (silence et deux avis avec silence) Arturo SALDÍVAR, tabac et or (ovation et un avis avec silence). Sébastien Castella est sorti en triomphe. Juan Pablo Sánchez a dédié son premier toro à Saldívar. Saldívar dédia le 6e à l'imprésario Ricardo Sánchez. Castella a réalisé la meilleure faena du jour face à l'un des toros nobles de l'envoi des héritiers de Teófilo Gómez. Castella reçut ce premier toro par des mouvements de cape suaves, d'abord compas ouvert puis pieds joints, et la faena fut d'une parfaite cadence, bien liée, avec d'abord le toréo classique puis des passes d'ornement du meilleur goût - cambios, vitolina, trincheras, firmas... - qui mirent le public en ébullition. Il tua d'une épée desprendida et en arrière, enlevée par le torero, et coupa deux oreilles. Son deuxième fut très vite arrêté et Castella ne put réaliser qu'un effort droitier avec la muleta. Juan Pablo Sánchez a eu le pire lot et n'a pu montrer que de la volonté. Arturo Saldívar a gâché avec l'épée une bonne faena au dernier. Son premier avait été renvoyé au toril pour manque de trapío et remplacé par un sobrero auquel il lia des séries de bon tracé sans grand écho. Emiliano Gamero reçut un très bon toro de Guadiana sur "Pasión", réussissant l'un des deux rejones de châtiment. Il eut de bons passages en toréant de côté sur "Volcan", puis effectuant des pirouettes sur "Casanova", cloua à l'écart sur "Buendía", réunissant les courtes puis une rose sur la jument "Chicuela" avant d'échouer lors de la mise à mort.RESEÑA des TOROS. Rejones : "Confiable", n° 6, 497 kg. 1. "Vengativo", n° 213, 483 kg. 2. "Campanero", n° 907, 512 kg. 3bis. "Fiestero", n° 905, 500 kg. 4. "Ay ! Caray !", n° 931, 471 kg. 5. "Buen Amigo", n° 891, 490 kg. 6. "Que bonito amor", n° 875, 467 kg.

. Guadalajara (Mexique)

. Dimanche 21 OCTOBRE. Plaza "Nuevo Progreso". Temps agréable. 1/3 entrée (environ cinq mille personnes). Toros de Los García, très bien présentés et compliqués en général, pour

Juan Luis Silis promène les cendres de Mariano ramos avec le picador Carlos ibarra.

blessure de Fermín Spinola.

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SEMANA PASADA

Pedro Gutiérrez “EL CAPEA", rouge et or (silence et silence) Oliver GODOY, évêque et or (silence et une oreille) Gerardo ADAME, bordeaux et or (silence et silence).Président : Luis Gutiérrez. El Capea a offert en supplément un toro du même fer (ovation). Gerardo Adame a offert lui aussi un toro du même fer (silence). Ont salué les banderilleros Fernando García, au 2e ; Gustavo Campos, au 3e ; Diego Bricio, au 4e ; et Pascual Navarro, au 6e. El Capea a dédié le 4e au ganadero Miguel Alfaro. Le meilleur a été réalisé par le jeune torero mexicain Oliver Godoy, qui a bien exprimé le cinquième toro de Los García.

. Pachuca (Mexique)

. Dimanche 21 OCTObre. Plaza Vicente Segura. Temps ensoleillé et agréable. 2/3 entrée. 6 toros de San Miguel de Mimiahuapam, 1 de Santa Teresa et 1 de Begoña, bien présentés, braves en général et de jeu intéressant (arrastre lent au 7e, "Hermano Querido", n° 85, berrendo en negro, 485 kg), pour le rejoneador Leonardo HERNÁNDEZ (silence et ovation) Uriel Moreno "EL ZAPATA", groseille et or (une oreille et deux oreilles) Alejandro TALAVANTE, évêque et or (silence et une oreille) Arturo SALDÍVAR, bordeaux et or (silence et silence). El Zapata est sorti en triomphe. El Zapata fut sévèrement pris en début de faena par le deuxième, recevant un léger coup de corne à la fesse. Il passa à l'infirmerie mais revint ensuite pour le reste de la corrida. Le gouverneur de Pachuca ayant déclaré la Fiesta comme bien d'intérêt culturel, les toreros le remercièrent à la mort du cinquième en promenant en piste une banderole. Le picador César Morales fit le tour de piste avec El Zapata à la mort du 6e, après avoir porté une grande pique.PRÉLUDE À LA "TEMPORADA GRANDE" Cette corrida célébrée dans les confortables arènes de Pachuca, avec une partie de l'afición de la capitale sur les tendidos, était un prélude à la "temporada grande" qui commencera une semaine plus tard. Et ce fut un plai-sir pour l'aficionado attentif à la tauromachie mexicaine - dont on ne dira jamais assez à quel point elle est riche en toreo, riche en toreros, riche en ganaderias et en encastes - de revoir en piste des toros de San Miguel de Mimiahuapam, seule ganaderia mexicaine qui ait triom-

phé à Madrid, lors de la feria de San Isidro 1971 (voir Semana Grande n° 713). Le lot était bien présenté, digne d'une bonne plaza de deuxième espagnole, et certains furent braves au cheval - pour des rencontres la plupart uniques mais appuyées - et donnèrent du jeu, le meilleur étant l'avant-dernier, primé justement d'un arrastre lent, et le plus compliqué le dernier. Leonardo Hernández entamait sa campagne américaine et il le fit avec plus ou moins de bonheur, se faisant notam-ment accrocher sans mal son cheval de sortie. Il brilla aux banderilles avec "Templario" et avec les courtes avec "Xarope", mais tua mal et se contenta de saluer au tiers après la mort du cinquième. Le triomphateur a été "El Zapata", qui est toujours aussi surprenant. Il péche souvent par maladresse avec la muleta, il se fit prendre sèchement par le premier et mal-gré un léger coup de corne, revint au combat. Mais il est original avec la cape - notamment dans la réception du cinquième - et spectaculaire avec les banderilles, prenant les trois paires à la fois face à son deuxième, pour clouer notamment son fameux "par monumental". Avec l'épée, il entra droit à chaque fois. Le président inversa les récom-penses, car Zapata méritait davantage la deuxième oreille à son premier qu'à son deuxième. Talavante est entré dans le coeur de l'afición mexicaine. Notamment depuis sa fameuse faena du 28 novembre 2010 au toro "Alma Gemela", de Julián Hamdan, qui bouleversa son toreo. Et le public soutient Alejandro dans toutes ses sorties, même s'il apparut à Pachuca tel qu'on le vit en Espagne cette année : mécanique, donnant beau-coup de muleta, toréant par l'extérieur, et réalisant des faenas plus commerciales qu'inspirées. Il tua mal son premier et en deux temps le septième, dont il aurait ravi la deuxième oreille sans le pinchazo. Avec Saldívar, on retrouve à chaque fois un peu le même problème. Face au toro noble, comme le quatrième, il toréa avec bon goût, classe, qualité, sérieux, et il aurait coupé sans échouer plusieurs fois avec l'acier. Mais face au toro difficile, il renonce sans trop d'efforts. Ce fut le cas aussi à Bayonne, dès que son deuxième Cebada Gago lui réclama les papiers. Pour ce projet de bon torero, il faudrait davantage de persistance, et le souvenir du ter-rible coup de corne qu'il reçut novillero ne doit pas être étranger à cette attitude. Arturo est un torero mexicain, il toréait à Pachuca devant la fine fleur de l'afición mexi-caine, et les toreros mexicains se doivent de tout donner dans les principales arènes de leur pays.

. Monterrey (Mexique)

. Dimanche 21 OCTObre. Plaza Monumental. Corrida au bénéfice de l'Hôpital Universitaire. Beau temps. 4/5 entrée (environ 7.500 personnes). Toros de Fernando de la Mora, justes de trapío et de jeu varié (le 5e, "Ingeniero", n° 251, negro, 450 kg, fut gracié ; arrastre lent au 4e), pour le rejoneador Gastón SANTOS (tour de piste) Rafael ORTEGA, rose et or (une oreille) Juan Antonio ADAME, violet et or (ovation) Fabian BARBA, bleu roi et or (deux oreilles) Arturo MACÍAS, bleu vif et or (tour de piste) Isaac LEAL MONTALVO, rouge brodé de noir (une oreille). Les Forcados de Mazátlán arrêtèrent le toro du rejoneador et furent très applaudis. Arturo Macías a remporté le trophée "Eloy Cavazos" mis en jeu, par pétition majoritaire du public à l'applaudimètre. Macías fit un tour de piste avec le ganadero. Fabián Barba n'a pas démérité, dans une faena commencée à genoux au centre de la piste et surtout terminée par une formidable estocade.

. Autres corridas

. CORONEO (Guanajuato). 25 octobre. 3/4 entrée. 2 toros de Xajay (1er et 3e) et 2 de Rodrigo Tapia, bons en général sauf le premier, pour Manolo Valencia (silence et silence) Luis Manuel Pérez "El Canelo" (silence et deux oreilles). Le banderillero Alejandro Prado fut blessé par le 3e alors qu'il se réfugiait dans un bureladero, recevant un grave coup de corne à la cuisse droite, de trente centimètres d'extension et comprenant trois trajectoires, dont il a été opéré dans la nuit à Aguascalientes par les docteurs Enrique González Careaga et Carlos Hernández Sánchez. Prado a été transporté en automobile vers Aguascalientes où il est arrivé à 21 heures, l'opération se prolongeant jusqu'à 3 heures du matin. Dans cette corrida, Alejandro Prado, banderillero mexicain connu, se produisait dans la cuadrilla du matador colombien Manolo Valencia.

PHOTO INSOLITEDeux muletas pour

un novillero...

Le 14 octobre à Manizales (Colombie), pour ses débuts officiels avec picadors, le novillero Santiago Sánchez Mejía, qui a été élève du Centre Nîmois de Tauromachie, n'a pas manqué de faire quelques excentricités. Un paséo avec une cape de paséo... entièrement dorée ; demander trois paires de banderilles pour les offrir... à ses banderilleros... et une séquence de faena au cours de laquelle il utilisa... deux muletas ! Il fit un tour de piste à la mort de chaque novillo mais ne coupa pas d'oreille.

HOMMAGEPierre CHARRAIN

Dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 octobre, Pierre Charrain est décédé d'un infarctus. Il avait 65 ans. Il était membre de l'Association des Critiques Taurins de France. À ce titre, il avait fait ses premières armes dans la revue "Toros" pendant de longues années. Il fut également la principale cheville ouvrière dans l'organisation des arènes d'Istres lorsque ces dernières présentaient, il y a plus de vingt ans, des novilladas extrêmement sérieuses pour les fêtes d'été de la Saint-Etienne. Une fois retraité, il était venu nous rejoindre dans le Sud-

Ouest. Très lié à la famille Fano, il collaborait par afición au travail de ces ganaderos. Il avait également beaucoup d'amitié pour le torero navarrais Francisco Marco, qu'il suivait dans toutes ses corridas espagnoles. À chaque fois qu'on lui demandait un service ou une collaboration, Pierre s'y prêtait avec une grande gentillesse. Que dire de plus, sinon que nous sommes aussi surpris que peinés par sa disparition ? Parce que Pierre était un compagnon charmant, avenant, convivial, toujours chaleureux et souriant. Tous ceux qui l'ont connu, nous le pensons, garderons l'image d'un homme passionné de toros et profondément humain. Nous ne l'oublierons pas. Adieu, Pierre !

impressionnante estocade de Fabián barba.

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(photo Dupin)

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HISTOIRE

C'était il y a vingt-cinq ans. Le dimanche 25 octobre 1987 à 15 heures 30, Bordeaux retrouvait sa tradition taurine. Cette dernière avait été interrompue le soir du 9 juillet 1961, aux arènes du Bouscat, après une novillada de Prieto de la Cal pour les frères Jesús et Tomás Sánchez Jiménez, et Alfredo Sánchez. À l'issue de cette course, un escalier menant aux gradins s'effondra, provoquant la mort d'une personne et en blessant grièvement quatre autres. Après ce terrible accident, une interdiction préfectorale d'utiliser les arènes du Bouscat fut prononcée. C'est alors que la grande tradition taurine bordelaise allait se mettre en sommeil...Puis il y eut le jour du renouveau, le 25 octobre 87. À Floirac, sur la rive droite de la Garonne, une arène portative venue d'Espagne avait été érigée pour l'occasion, et agrémentée de gradins supérieurs pour porter la capacité de l'enceinte à 7 000 places. À l'affiche, une corrida de José Samuel Lupi pour Francisco Ruiz Miguel, dans un habit vieux rose et or (une oreille et une oreille), Christian Montcouquiol "Nimeño II", lie de vin et or (tour de piste et deux oreilles), et Miguel Sánchez Cubero, frère du Yiyo, en blanc et or (silence et silence). La corrida se déroula dans une ambiance surréaliste, notamment à cause des fortes pressions émanant de groupes opposés au retour de la tauromachie à Bordeaux. Les arènes temporaires avaient un aspect très particulier, elles étaient pleines et comptaient plus de 7 000 présents. L'automne était bien entamé et il faisait froid. À la présidence ce jour-là, c'était Vincent Bourg... qui deviendra par la suite célèbre en tant que critique taurin, "Zocato". Malgré les menaces, les aficionados bordelais et les organisateurs ont tenu bon, et la corrida est revenue à Bordeaux. Lors de cette corrida de 87, Ruiz Miguel et Nimeño sont sortis en triomphe, obtenant chacun deux oreilles des toros portugais de José Samuel Lupi, maniables et donnant du jeu. Ce sont particulièrement trois personnes qui ont été les chevilles ouvrières de ce retour. Paul Barrière, Manolo Chopera et l'avocat Alain Lartigue, encore en activité.Néanmoins, c'est en 1988 qu'ont été inaugurées les arènes de Floirac, connues sous le nom informel de "Plaza de Goya". Elles ont été édifiées au même endroit que la structure

temporaire d'octobre 1987. Pour la corrida inaugurale, il y avait là-encore des toros de José Samuel Lupi, pour José Ortega Cano, Miguel Báez "Litri" et Rafi Camino. Ces arènes vivront à Floirac jusqu'en 2006. Métalliques et sans aucun charme architectural, elles possédaient une capacité de 7 200 places réparties sur 20 rangs. Elles avaient une contenance légèrement supérieure aux arènes de Mont-de-Marsan et de Vic-Fezensac ! La piste était d'un diamètre de 44 mètres, et il y avait trois portes ; une pour l'arrastre, l'autre pour le paseo, et enfin la dernière, celle d'où sortaient les toros. Les arènes de Floirac étaient curieuses, puisque les toros étaient débarqués directement du camion, la porte du toril donnant sur un couloir d'une dizaine de mètres de long. Dans le patio de caballos de fortune, il y avait une minuscule chapelle. Mais le plus marquant, c'était de voir cette improbable arène en fer située juste à côté d'immeubles multicolores. D'ailleurs, il y avait toujours des spectateurs suivant chaque corrida à l'oeil depuis les balcons. Quant au dernier rang des arènes, mieux valait ne pas avoir le vertige pour vouloir s'y asseoir. Se retourner à cette place, au "tabloncillo", c'était contempler d'une hauteur impressionnante le vide ! De par leur aspect, ces arènes n'avaient pas d'âme. En réalité, l'âme était bien présente, car il y avait encore des toros à Bordeaux. La gigantesque arène métallique connut ainsi une histoire assez brève, puisqu'elle s'arrêta en 2006, à la fleur de l'âge. À peine vingt ans. À Floirac, il y avait deux rendez-vous taurins chaque année. Tout d'abord au printemps, avec une journée taurine souvent organisée au mois de mai, et comprenant comme fait majeur la "Corrida de l'Oreille d'or", en référence à l'intitulé des prestigieuses corridas qui avaient lieu auparavant au Bouscat. L'autre rendez-vous clôturait généralement la saison taurine dans le Sud-Ouest, c'était la "Corrida du Cep d'Or" en septembre ou en octobre. On se souviendra de Floirac car il y pleuvait souvent, avec

parfois de véritables déluges (corrida de septembre 1998). Pour les corridas de fin de saison, les affiches initiales étaient souvent remaniées à cause des blessures de plusieurs toreros annoncés. L'histoire de la plaza de Goya fut marquée par des cérémonies d'adieux de toreros importants. Ce fut tout d'abord le cas de Francisco Ruiz Miguel en 1989, de Víctor Mendes en 1997, puis de Richard Milian en 2001. Stéphane Fernández Meca aurait également dû y effectuer sa despedida en 2005, mais la corrida fut annulée. On relève également la présentation dans le Sud-Ouest comme matadors de toros d'Enrique Ponce en 1991, d'Antonio Ferrera en 1997 et d'El Juli en 1999. C'est à Floirac que le petit matador sévillan au grand coeur, Domingo Valderrama, reçut l'alternative à l'automne 1992. Ce fut par ailleurs la seule alternative conférée en ces lieux. Valderrama toréa à plusieurs reprises dans ces arènes, et connut une dernière prestation malheureuse, lors de la corrida-concours de 2003. Il ne put affronter qu'un seul toro, un Fernando Palha au beau pelage berrendo en colorado, impressionnant et âpre. Valderrama devant ensuite partir à l'infirmerie à cause d'une

blessure au pouce. Néanmoins, cette corrida fut l'une des plus intéressantes parmi les dernières célébrées à Floirac. On peut également citer le grand lot de Cebada Gago combattu en 2004 par José Ignacio Ramos, Padilla et Encabo. Parmi les autres lots de toros importants vus à Floirac, il y eut également les Rocío de la Cámara de 1990, encastés, et combattus devant une arène pleine par Morenito de Maracay, Richard Milian et El Fundi. Cependant, le fait de débarquer les toros directement du camion posa problème à plusieurs reprises. Parfois, les toros sortaient en piste mal présentés, ou alors ils paraissaient accuser le voyage. La construction de corrales aurait été bénéfique, tandis que les toros séjournaient généralement dans ceux de Mont-de-Marsan avant d'être amenés à Floirac pour leur combat final. L'histoire des arènes de Floirac prit fin le 24 septembre 2006, dans l'intimité (il y avait moins d'une moitié d'arène), presque l'indifférence, et avec un cartel mineur. Vendues aux enchères fin 2006, elles furent démontées et provisoirement installées en juin 2007 à Fenouillet (Haute-Garonne) le temps d'une feria de trois jours. Actuellement à l'emplacement des arènes de Floirac, une résidence a été construite et porte le nom de "Plaza de Goya". Ces arènes auront laissé pas mal de souvenirs, et elles étaient le symbole de la reprise de la tradition taurine à Bordeaux. Depuis six ans, le sommeil est revenu, et on ne peut être que nostalgique. De 1991 à 2006, Floirac a par ailleurs été le lieu taurin le plus septentrional au monde !Quoi qu'il en soit, Bordeaux venait de rajouter quelques pages à son importante histoire taurine. Car Bordeaux est un véritable lieu de tradition et il ne doit jamais tomber dans l'oubli. Pour l'heure, les toros se font encore attendre...

Florent MOREAU

Ci-joint, l'historique des spectacles taurins célébrés à Floirac entre 1987 et 2006. On dénombre 43 corridas de toros, des novilladas, des corridas à cheval, des festivals, des corridas portugaises, et aussi des novilladas sans picadors (en habit de lumières ou en habit de campo).

SYMBOLES. o : une oreille. - oo : deux oreilles. oor : deux oreilles et queue. - Rej : corrida à cheval.

25/10/1987. Corrida. 6 José Samuel Lupi. Francisco Ruiz Miguel (o/o), Christian Montcouquiol "Nimeño II" (oo), Miguel Sánchez Cubero (Arènes portatives – "No hay billetes" aux guichets, temps gris et froid – Trophée du Cep d'or décerné à Nimeño). 15/05/1988. Corrida. 6 José Samuel Lupi. José Ortega Cano (o), Miguel Báez "Litri" (o), Rafael Camino (Corrida d'inauguration des arènes). 18/06/1988. Corrida portugaise avec 5 novillos des Frères Jalabert et la participation de Luc Jalabert.08/10/1988. Corrida. 3 Leopoldo Lamamié de Clairac + 3 Aurora Lamamié de Clairac (2,3,5). Richard Milian, Víctor Mendes (o), Juan Mora. 09/10/1988. Corrida. 4 Juan Luis Fraile + 2 Puerto de San Lorenzo (4,5). Francisco Ruiz Miguel (o), José Antonio Campuzano, "Nimeño II" (Trophée du Cep d'or décerné à Ruiz Miguel). 13/11/1988. Festival taurin. 7 Aymé Deville. Richard Milian, José Antonio Carretero, El Fundi (o), Julio Norte, Stéphane Fernández Meca, Xavier Milian (o) (Festival au bénéfice des sinistrés des inondations de Nîmes – Richard Milian affronta le novillo de réserve et obtint une oreille). 06/05/1989. Novillada sans picadors. 3 Tardieu. Thierry Duran (o), Gilles Marsal (o), Jean-Marie Bouillet (oo) (Matin).

LES TOROS À FLOIRAC

ruiz Miguel et Nimeño ii en triomphe à Floirac en 1987.

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HISTOIRE

06/05/1989. Corrida. 6 Andrés Ramos. José Marí Manzanares, José Ortega Cano (o), Víctor Mendes (o). 07/05/1989. Novillada sans picadors. 3 Tardieu. Bernabé Mieres (o), Pedro Carra, "Zapaterito" (Matin).07/05/1989. Corrida. 6 Antonia Julia de Marca. "Manili", "Nimeño II" (o), Fernando Cepeda (Le banderillero Luis Villalba "Villita" fut blessé par le 3e toro). 04/06/1989. Novillada sans picadors. 2 La Ermita + 1 Marcel Linès (3). Bernabé Mieres (oo), Jean-Marie Bouillet (o), Gilles Marsal (oor). (Matin – Trophée de l'Oreille d'argent attribué à Bernabé Mieres, Gilles Marsal n'entrant pas dans le concours). 04/06/1989. Corrida. 6 El Torreón. Curro Vázquez (o), Julio Robles (o), Juan Mora (oo/o) (Trophée de l'Oreille d'or attribué à Juan Mora – Tour de piste final du mayoral). 01/10/1989. Novillada sans picadors. 4 Moisés Fraile. Christophe Delmonteil, Gilles Marsal, Diego Urdiales (oo), Jean-Marie Bouillet (o) (Matin). 01/10/1989. Corrida. 6 José Luis Vasconcellos. Francisco Ruiz Miguel (o/o), Richard Milian (o), Víctor Mendes ("No Hay Billetes" affiché aux guichets – Trophée du Cep d'or décerné à Ruiz Miguel, qui effectuait ses premiers adieux en France, où il reviendra toréer deux ans après). 01/04/1990. Festival taurin. 6 Pedro y Verónica Gutiérrez Lorenzo. José Luis Parada (o), "Niño de la Capea", Víctor Mendes (o), Manuel de Paz, José Luis Ramos (oo), Felipe Martins (Festival organisé par la Peña Burdigala au bénéfice de l'Association protectrice de l'enfance – Parada a reçu un léger coup de corne au scrotum en estoquant le 1er – Tour de piste au 5e "Solero", n°49, negro). 13/05/1990. Novillada. 6 Lorenzo Fraile. Martín Pareja-Obregón, Juan Carlos Belmonte (o), Gilles Marsal (Matin – Trophée de l'Oreille d'argent attribué à Belmonte – Un monosabio fut blessé à la cheville par le 1er novillo). 13/05/1990. Corrida. 6 El Torreón. Curro Vázquez (o), Julio Robles, Juan Mora (oo) (Trophée de l'Oreille d'or attribué à Juan Mora).16/06/1990. Novillada sans picadors. 3 Hermanos Martín Ramos. Denis Labarthe (o), Jean-Marie Bouillet, Diego Urdiales (Matin). 16/06/1990. Corrida. 6 Victorino Martín. Tomás Campuzano, Richard Milian (o), Juan Mora. (Corrida marquée par la mauvaise présentation du bétail de Victorino...). 24/07/1990. Opéra Carmen. 1 Dionisio Rodríguez. Luis Francisco Esplá (A l'issue de l'opéra Carmen, Luis Francisco Esplá affronta un novillo de Dionisio Rodríguez qui avait longuement séjourné dans les corrales de Bayonne, et qui entra en piste avec une corne cassée...). 29/09/1990. Corrida. 6 Joaquín Buendía. Roberto Domínguez (o/./o), José Ortega Cano (o), Fernando Lozano (Lozano fut blessé au scrotum par le 3e, la corrida étant transformée en mano a mano).30/09/1990. Novillada sans picadors. 4 Umberto Pardal. Diego Urdiales, Pepe Alameda, David Saugar "Pirri", Denis Labarthe (o) (Matin). 30/09/1990. Corrida. 6 Rocío de la Cámara. "Morenito de Maracay" (o), Richard Milian (oo), "El Fundi" (o/o) (Salut du mayoral à l'issue de la corrida – Sortie en triomphe des trois toreros). 09/06/1991. Corrida. 3 Martínez Elizondo + 3 La Ermita (1, 4, 6). Juan Mora, "El Fundi" (o/o), Fernando Cámara (o) (trophée de l'Oreille d'or décerné à El Fundi - la pluie faisant son apparition au 3e, elle fit fuir musique et clarines et le reste de la corrida se déroula en silence). 06/10/1991. Novillada sans picadors. 3 Granier. Jean-Marie Bouillet, Edu Gracia, Diego Urdiales (Matin). 06/10/1991. Corrida. 5 Manuel Martín Peñato + 1 Alonso Moreno (4). Patrick Varin, "El Fundi", Enrique Ponce (o) (Le 4e toro titulaire de Peñato, invalide, fut estoqué en piste – Présentation comme matador d'Enrique Ponce dans le Sud-Ouest).

23/05/1992. Corrida. 1 Cunhal Patricio + 1 Antonia Julia de Marca. Curro Vázquez, César Rincón (la course fut arrêtée par la pluie à la mort du 2e - le troisième torero était Juan Mora - l'Oreille d'Or ne fut pas attribuée - cette corrida avait été reportée le 17 mai car… César Rincón était alors blessé !)). 04/10/1992. Corrida. 1 Martín Arranz (rej) + 6 Guadaira. Marie Sara (rej) (o), Richard Milian, Francisco Javier Martínez "Paquiro", Domingo Valderrama (o) (Alternative de Domingo Valderrama avec le toro "Tejedor", n°14, cárdeno – Trophée du Cep d'or attribué à Valderrama – L'élevage de Guadaira était à l'époque d'origine Santa Coloma...)16/05/1993. Corrida. 6 Luis Algarra. José Marí Manzanares, "Morenito de Maracay", Finito de Córdoba (o) (le 4e toro se cassa une corne dès sa sortie et ne fut pas changé, ce qui provoqua une petite émeute, avec intervention des forces de police pour protéger le président, Olivier Baratchart - quiproquo avec Manzanares qui n'accepta pas de tuer le réserve contrairement à ce qu'avait anticipé une malheureuse intervention d'un organisateur au micro - le banderillero Pali, bousculé par le 4e, eut deux côtes fracturées - l'Oreille d'Or ne fut pas attribuée). 17/10/1993. Novillada sans picadors. 2 El Amparo + 2 César Moreno. David Lombardo, Antonio Ferrera (Matin).17/10/1993. Corrida. 1 Sánchez-Arjona (rej) + 6 Rocío de la Cámara. Marie Sara (rej), David Luguillano, Domingo Valderrama (o), Javier Vázquez (o) (Trophée du Cep d'or attribué à Javier Vázquez – La corrida fut reportée du 3 au 17 octobre à cause de la pluie).29/05/1994. Corrida. 1 Jandilla (rej) + 6 Carlos Núñez. Marie Sara (rej), Emilio Muñoz, Domingo Valderrama (o), Manuel Díaz "El Cordobés" (o/o) (Trophée de l'Oreille d'or décerné à Valderrama). 02/10/1994. Corrida. 2 Barcial (rej) + 6 Veiga Teixeira. Ginés Cartagena (rej) (o/o), Richard Milian, Antonio Borrero "Chamaco", Pepín Liria (o/o) (Trophée du Cep d'or décerné à Pepín Liria). 28/05/1995. Novillada. 3 Blanca Ortega García + 2 Belén Ortega García (3,4) + 1 El Soto (2). Pedro Pérez "Chicote", Alberto Manuel, Renaud Blondin (Matin – Forte chaleur – Le 2e novillo sauta dans le callejón et faillit presque pénétrer sur les gradins – Des explosifs furent découverts près des arènes la veille de cette journée taurine). 28/05/1995. Corrida. 2 Barcial (rej) + 4 García Jiménez. Ginés Cartagena (rej) (o/oo), Miguel Báez "Litri" (o/o), Julio Aparicio (oo). (Sobresaliente : "El San Gilen" – Trophée de l'Oreille d'or attribué à Aparicio, qui réalisa une faena somptueuse face au dernier toro). 01/10/1995. Corrida. 6 Conde de Murça. Richard Milian (o), Raúl Gracia "El Tato", Juan José Padilla (o/o) (Trophée du Cep d'or décerné à Padilla). 12/05/1996. Corrida goyesca. 5 Torrealta + 1 Barcial (6). José Marí Manzanares, "El Tato" (o/oo), Vicente Barrera (Trophée de l'Oreille d'or décerné à El Tato – Tour de piste au 5e "Cristalero", n°79, negro – Le 6e toro titulaire de Torrealta se tua en frappant contre un burladero). 29/09/1996. Corrida. 6 José Ortega Sánchez. Manuel Díaz "El Cordobés", José Tomás (o), Cristina Sánchez (o) (Trophée du Cep d'or attribué à José Tomás). 04/05/1997. Corrida goyesca. 6 Alcurrucén. César Rincón (o/oo), Vicente Barrera (o), Antonio Ferrera (o/o) (Trophée du Cep d'or décerné à Rincón – Antonio Ferrera effectuait sa présentation en France en tant que matador). 28/09/1997. Festival taurin. 1 Víctor Mendes. Francisco Ruiz Miguel (Matin). 28/09/1997. Corrida mixte. 1 Laget (rej) + 5 Conde de Cabral + 1 Víctor Mendes (nov). Andy Cartagena (rej) (oo), "Morenito de Maracay", Richard Milian, Víctor Mendes (oo), "El Fundi" (o), Rui Bento Vasques, Mario Coelho (nov) (Premiers adieux de Víctor Mendes... qui reviendra toréer en France comme matador à Nîmes en 2001, à Bayonne en

2008 et à Arles en 2012 – Trophée du Cep d'or décerné à Víctor Mendes). 17/05/1998. Corrida à cheval. 4 Laget + 2 Jalabert Frères (1,6). Fermín Bohórquez, Mendoza, Marie Sara, Andy Cartagena (Matin – Cartagena se ressentit d'une ancienne lésion à la hanche, et ne put affronter que le 4e – Le 5e exemplaire fut combattu en duo par Bohórquez et Marie Sara, et le 6e en trio ! – Le 4e novillo du Laget, invalide, dut être estoqué en cours de combat).17/05/1998. Corrida. 3 Manolo González (1,2,3) + 3 Nazario Ibáñez. Manuel Caballero, Manuel Díaz "El Cordobés" (o), Antonio Ferrera (o) (Trophée de l'Oreille d'or attribué à Ferrera – Présentation en France de l'élevage de Nazario Ibáñez).27/09/1998. Corrida flamenca. 6 Manuel Morilla. Finito de Córdoba (o), "Chamaco" (o/o), Javier Conde (Trophée du Cep d'or attribué à Chamaco – La corrida, qui se déroula sous une pluie torrentielle, était animée par le chanteur Rancapino et son groupe flamenco – Finito de Córdoba remplaçait le jeune... Morante de la Puebla – Le matin, la novillada avec picadors pour "El Cuate", Fran Moreno et Juan Bautista devant du bétail de Bernardino Piriz fut annulée). 09/05/1999. Corrida à cheval. 5 Laget. Javier Buendía (o), Marie Sara (o), Paco Ojeda (oo), Andy Cartagena (oo), Diego Ventura (o) (Matin – Diego Ventura affrontait son premier toro en corrida à cheval en France, il avait déjà officié en corrida portugaise). 09/05/1999. Corrida. 6 Alcurrucén. César Rincón, Antonio Ferrera (o), Julián López "El Juli" (o) (Présentation d'El Juli dans le Sud-Ouest en tant que matador de toros et... "No Hay Billetes" affiché aux guichets). 26/09/1999. Novillada sans picadors. 3 Laget. Julien Lescarret "Julito", Rodrigo Rincón (o), Rafi Durand (rej) (oo) (Matin).26/09/1999. Corrida. 6 La Cardenilla. Richard Milian, Leonardo Benítez, José Ignacio Ramos (o) (Trophée du Cep d'or décerné à José Ignacio Ramos). 14/05/2000. Corrida à cheval. 4 Laget + 2 Luis Terrón (5,6). Joao Salgueiro (o), Martín González Porras (o), Andy Cartagena (o/o), Rafi Durand (Matin – Le 5e exemplaire fut combattu en duo par Salgueiro et Cartagena, et le 6e par Porras et Durand).14/05/2000. Corrida. 5 Domingo Hernández + 1 Garcigrande (1). Julio Aparicio (o), El Juli (o/oo), Juan Bautista (o) (Trophée de l'Oreille d'or attribué à El Juli). 24/09/2000. Corrida. 6 Juan Luis Fraile. Juan José Padilla, Luis Miguel Encabo (o), Marí Paz Vega (Trophée du Cep d'or non attribué). 20/05/2001. Corrida à cheval. 5 Laget. Fermín Bohórquez, Andy Cartagena (o/o) (Matin – mano a mano – Le 5e exemplaire fut combattu en duo). 20/05/2001. Corrida. 5 Aldeanueva + 1 Los Bayones (5). Enrique Ponce (o), Juan Bautista (Mano a mano – Sobresaliente : Alvaro de la Calle – Mauvaise présentation des toros d'Aldeanueva...). 14/10/2001. Corrida. 6 Javier Pérez-Tabernero. Richard Milian (o/o), Stéphane Fernández Meca, Denis Loré (o) (Corrida des adieux de Richard Milian – Le banderillero José Caparros se fit couper la coleta à la mort du 4e – Corrida reportée du 23 septembre au 14 octobre à cause de la pluie – Trophée du Cep d'or attribué à Milian). 28/04/2002. Corrida à cheval. 4 Laget + 2 Blohorn (3,5). Álvaro Montes, Raphaël Durand (o/o), Moura Caetano (oo/o) (Matin – Tour de piste au 3e, "Angane").28/04/2002. Corrida. 6 Montalvo. Eulalio López "Zotoluco", "El Juli" (o), Juan Bautista (oo) (Tour de piste au 3e "Saqueador", n°20, negro listón – Trophée de l'Oreille d'or pour Bautista).

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A l’AffIcHE

29/09/2002. Corrida. 5 Valdefresno + 1 Fraile Mazas (4e). David Luguillano, Sébastien Castella (o/o), Javier Valverde (o) (Trophée du Cep d'or décerné à Castella). 18/05/2003. Corrida portugaise. 5 El Palmeral. Javier San José, Diego Ventura, Pierre-Henry Callet (Matin – Les forcados de Chamusca officièrent à l'issue des combats à cheval).18/05/2003. Corrida. 6 Ortigao Costa. César Rincón (o), Antonio Ferrera (o/oo), Juan Bautista (o) (Tour de piste au 5e "Bailarino" n°99 negro – Trophée de l'Oreille d'or décerné à Ferrera – Tour de piste de l'éleveur et du mayoral – Blessure aux cervicales de Ferrera au 2e – Le français Juan Bautista décida à la suite de cette corrida d'interrompre provisoirement sa carrière). 28/09/2003. Corrida-concours. Toros de Tardieu Frères, Fernando Palha, San Marcos, Jesús Tabernero Hernández, Françoise Yonnet, Clemares. "El Fundi" (o), Domingo Valderrama, Julien Lescarret (o/o) (Trophée du Cep d'or attribué à Lescarret – Intéressante corrida-concours, même si le prix au meilleur toro ne fut pas attribué – Prix au meilleur picador décerné à Marc Allien Martin qui piqua le 6e – Valderrama se blessa au pouce et ne put affronter qu'un seul toro – Triomphe de Lescarret et belle prestation d'El Fundi face à trois toros de respect). 16/05/2004. Novillada. 6 Laget. Julie Calvière (rej) (o), Pedro Gutiérrez "El Capea" (o/./o/o), Eduardo Gallo (Matin – Gallo fut légèrement blessé au scrotum, El Capea affrontant ainsi quatre novillos). 16/05/2004. Corrida. 5 Ortigao Costa + 1 Mercedes Pérez-Tabernero (1). Antonio Ferrera (o), Sébastien Castella (o), Julien Lescarret (o) (Trophée de l'Oreille d'or attribué à Lescarret).

26/09/2004. Corrida. 6 Cebada Gago. José Ignacio Ramos, Juan José Padilla (o), Luis Miguel Encabo (o) (Trophée du Cep d'or attribué à Padilla – Le lot de Cebada Gago a reçu à l'issue de la saison 2004 le prix de l'Association des Critiques Taurins de France au meilleur lot de toros combattu dans le Sud-Ouest – Dernière corrida de Cebada Gago en France avant plusieurs années d'absence à cause de l'épizootie de la "langue bleue"...)24/04/2005. Corrida. 6 Javier Sánchez-Arjona. Javier Conde (o), Juan Bautista (o), Manuel Jesús "El Cid" (o) (Trophée de l'Oreille d'or non attribué – La novillada sans picadors du matin fut annulée). 25/09/2005. Novillada sans picadors. 5 El Palmeral. Marco Leal (o), Julien Dusseing "El Santo" (./oo/o) (Matin – La novillada se déroula sous une pluie diluvienne et devant une cinquantaine de personnes sur les gradins – Tour de piste au 4e "Aturdido", n°18, burraco – Prix au triomphateur décerné à El Santo, qui affronta le 5e eral – L'après-midi, la corrida de Santos Alcalde avec Stéphane Fernández Meca (qui devait à l'occasion faire ses adieux), Antonio Ferrera et Salvador Cortés, a été annulée, tandis que la pluie s'était arrêtée à l'heure du paseo...).14/05/2006. Novillada. 6 El Palmeral. Mehdi Savalli, Joselito Adame (o/oo), Julien Dusseing "El Santo" (o) (Matin – Prix au meilleur novillero décerné à Joselito Adame – Tour de piste au 4e "Pechero" – Sortie en triomphe de Joselito Adame avec le mayoral Yves Bipus).14/05/2006. Corrida. 6 Antonio San Román. Juan Bautista (o), Julien Lescarret (o), José María Manzanares (o) (Trophée de l'Oreille d'or décerné à Manzanares – Julien Lescarret fut victime d'une double entorse de la cheville face au cinquième).

24/09/2006. Novillada sans picadors. 2 Laget (1,4) + 2 Frères Jalabert (2,3). Santiago Naranjo (o/o), Tomás Cerqueira (o) (Matin – Le 4e eral titulaire, invalide, fut estoqué en piste par Cerqueira, l'exemplaire de réserve sortant ensuite – Prix au triomphateur décerné au colombien Naranjo). 24/09/2006. Corrida. 2 Antonio Bañuelos (1,3) + 2 Mercedes Pérez-Tabernero (2,6) + 2 Andrés Ramos (4,5). Francisco Javier Sánchez Vara (o), Julien Miletto, Mehdi Savalli (o) (Dernière corrida de l'histoire des arènes de Floirac, l'ultime toro à être combattu étant "Nevera", n°64, negro, 470 kg (né en mai 2002) de Mercedes Pérez-Tabernero – Le cinquième toro sauta dans le callejón de manière impressionnante – Trophée du Cep d'or non attribué).

Le dernier paseo à Floirac en 2006.

HISTOIRE

NOVEMBRE1. CIUDAD HIDALGO (Mexique) (mixte) 6 Real de Saltillo. Enrique Fraga (rej), Rafael Ortega, Erick Zuñiga 1. TLAXCALA (Mexique) 6 San Isidro. Zotoluco, Enrique Ponce, El Payo 2. TLAXCALA. 6 La Joya. El Zapata, Alejandro Talavante, Mario Aguilar 2. ZACATECAS (Mexique) Enrique Ponce, Juan Pablo Sánchez (mano a mano) 3. AGUASCALIENTES (Mexique) 6 Montecristo. Arturo Macías, Joselito Adame, Sergio Flores 4. GUADALAJARA (Mexique) 6 Campo Real. Zotoluco, Sébastien Castella, Juan Pablo Sánchez 4. LIMA (Pérou) (nov) 6 Santiago Apostol. Morenito de Canta, Michelito Lagravère, Román 4. MARACAY (Venezuela) 6 Laguna Blanca. Dámaso González, El Amarillo, José Miguel Parra 4. MEXICO. 6 Barralva. Arturo Macías, Alejandro Talavante, El Payo 10. TLAXCALA (Mexique) 6 Jorge María. Leonardo Hernández (rej), José Mauricio, Diego Silveti 11. CAJABAMBA (Pérou) 6 San Simón. Serranito, Juan Carlos Cubas, Pepe Moral 11. GUADALAJARA (Mexique) 6 X. Morante de la Puebla, Diego Silveti (mano a mano) 11. LIMA (Pérou) 6 Achury Viejo. Javier Castaño, Fernando Roca Rey, X 11. MEXICO. 6 Bernaldo de Quiros. Zotoluco, Sébastien Castella, Juan Pablo Sánchez 11. MONTERREY (Mexique) 6 Celia Barbabosa. Fermin Spinola, Alejandro Talavante, Sergio Flores 11. SAINT-SEVER (11h) (festival) 3 Pilar Población. Patrick Varin, Antonio Nazaré, Mario Diéguez 11. SAINT-SEVER (16h) (novillada sp) 2 Castillejo de Huebra + 2 Miguel Zaballos + 2

Adelaída Rodríguez. Vicente Soler, Juan Torres 11. TEOCALTICHE (Mexique) 6 La Punta. Leonardo Hernández (rej), Arturo Saldívar, Gerardo Adame 12. CAJABAMBA. 6 El Olivar. Serranito, Alfonso de Lima, Pepe Moral 16. MARACAIBO (Venezuela) 6 Rancho Grande. J.J.Padilla, Juan Bautista, El Marabino 17. MARACAIBO. 7 Rancho Grande. Francisco Javier Rodríguez (rej), César Vanegas, El Fandi, Morenito de Maracaibo 17. TLAXCALA (Mexique) 6 José María Arturo Huerta. Federico Pizarro, Alejandro Amaya, Luis Bolívar 17. VALENCIA (Venezuela) 8 La Cruz de Hierro. José Antonio Valencia, Antonio Ferrera, Juan Bautista, Otto Rodríguez 18. GUADALAJARA (Mexique) 6 Santa María de Xalpa. Alejandro Talavante, Arturo Saldívar, Sergio Flores 18. LIMA (Pérou) 6 La Carolina. Juan Bautista, David Mora, Alfonso de Lima 18. MARACAY (Venezuela) 6 Ernesto Gutiérrez. Morenito de Maracay et deux autres 18. MERIDA (Mexique) Fermin Spinola, Arturo Macías, Gerardo Adame 18. MEXICO. 6 La Estancia. Ignacio Garibay, Alejandro Amaya, Daniel Luque 18. TORREON (Mexique) 6 Golondrinas. Gaston Santos (rej), El Glisón, Guillermo Ibarra 18. VALENCIA (Venezuela) 7 El Capiro. Francisco Javier Rodríguez (rej), Morenito de Maracay, J.J.Padilla, El Fandi 19. IRAPUATO (Mexique) 6 Begoña. Ignacio Garibay, Gerardo Adame, Sergio Flores 19. MEXICO. 6 Jorge Maria. Morante de la Puebla, El Zapata, José Mauricio 25. GUADALAJARA (Mexique) 6 Xajay. Antonio Barrera, Arturo Macías, El Payo

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Page 8: Semana Grande

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semAnA GrAnde n° 812 - lundi 29 octobre 2012

Édité par la Société Semana Grande au capital de 304,90 . Directeur et fondateur : Marc LAVIE rédacteur en chef : Florent Moreau Collaborateurs habituels : José María Sotomayor (Madrid), Yannick Florenza, Jordi Le Rolland, David Bessières, Benjamin Ferret, Jean Rossi. Photographes attitrés : Bernard Hiribarren, Isabelle Dupin, Sophie Peysalle.imprimerie : ICN - OrthezMaquettiste : Yves DumaraisAbonnements-publicité-rédaction : B.P. 519 - 64010 PAU CEDEX (France)internet : www.semana-grande.netCourriel de la rédaction : [email protected]° Commission Paritaire : 0612 K 89180 Aucun service d’abonnement n’est pris par téléphone

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ÉcHOS DU cAllEJÓN

Semana Grande numéro spécial Le spécial "fin de temporada" de Semana Grande sortira le mardi 6 novembre. Comme ces dernières années, ce sera un numéro double de seize pages, entièrement en couleur, avec toutes les statistiques de la temporada 2012 : tous les spectacles célébrés en France, les classements, les présentations, les toros remarquables, les alternatives, les débuts avec picadors, les "un contre six", etc. Mais aussi des analyses et de nombreuses illustrations. Un numéro à conserver, qui comptera donc pour deux semaines. Le numéro suivant sortira le 18 novembre, date à laquelle reviendra l'actualité taurine dans nos pages. D'ici là, vous pourrez suivre les dernières nouvelles d'actualité sur notre site : www.semana-grande.net

. Mort de Pierre Arnouil Au moment de boucler ce numéro, nous apprenons avec beaucoup de peine le décès de notre confrère et ami Pierre Arnouil. Longtemps en poste à Madrid, où il officia comme correspondant de nombreux médias taurins, il vivait sa retraite à Messanges, dans les Landes. Nous lui rendrons hommage dans un prochain numéro.

. Communiqué de la Fédération des Sociétés Taurines "Le 96ème Congrès de la F.S.T.F. a eu lieu à Montauban. Superbement organisé par les nombreux aficionados du Cercle Taurin Montalbanais, cette rencontre des représentants de clubs fédérés fut des plus fructueuses. Les travaux avaient pour thème : Pour la Corrida de demain, les fondamentaux s’imposent ! "Un invité de marque était présent : le Maestro Fernando Robleño. Celui-ci a captivé l’assistance par sa sincérité et la qualité de ses interventions. A l’issue de la séance la F.S.T.F. lui a remis la médaille d’honneur de l’Aficion. "L’analyse de la temporada française a permis de mettre en exergue un bilan très contrasté : * Trois corridas qui marqueront l’histoire : Le solo de Fernando Robleño devant 6 Escolar Gil à Céret ; le solo de Javier Castaño devant 6 Miura à Nîmes et la prestation de José Tomás en solo à Nîmes ; * De très bonnes corridas parmi celles qui présentaient des toros hors du panier des ganaderos plébiscités par les vedettes ; * Cette année encore, la plupart des petites arènes ont été exemplaires en présentant des élevages d’encastes variés, notamment en novillada ; * Escolar Gil est l’élevage triomphateur de la temporada française ; * Une amélioration sensible du tercio des piques, surtout dans les petites arènes. La FSTF y a contribué en proposant un prix

au meilleur picador lors des corridas « Toros de France » ; * À l’inverse, la plupart des corridas de vedettes, avec les élevages qu’ils ont imposés, ont été catastrophiques (présentation et qualité des bovins indignes ! Premier tiers inexistant …). Honte aux organisateurs qui se plient aux exigences taurines et financières des vedettes. Ils sont les premiers responsables de cette décadence dangereuse pour l’avenir. "Lors de l’Assemblée Générale, les représentants des aficionados ont pris les décisions suivantes : * Le vote de la FSTF au sein du jury du prix Claude Popelin (meilleur lidiador de la temporada française) va à Fernando Robleño ; * Le prix « El Tío Pepe » (celui ou ceux qui ont oeuvré dans l’esprit du regretté revistero Jean-Pierre Darracq) va à l’ADAC et à Fernando Robleño ; l’ADAC pour l’organisation exemplaire de la corrida extraordinaire de Robleño seul devant six Escolar Gil et Fernando Robleño pour avoir osé ce pari et triomphé magistralement ; * Le prix au plus mauvais geste taurin va à la municipalité de Collioure qui a détruit ses arènes alors que cette ville tenait une bonne place parmi les villes taurines anciennes ; "Accessits : - Aux organisateurs de Carcassonne qui ont interrompu le devenir prometteur en novilladas de cette plaza ; - Aux responsables des indultos immérités qui sont devenus des récompenses comptabilisées pour … le Matador ! Un comble ! "Le prochain Congrès sera organisé les 19 et 20 octobre 2013 dans la région Sud-Ouest."

. Jesús Arruga avec Iván FandiñoChampion d'Espagne des recortadores pendant plusieurs années, Jesús Arruga intègre la cuadrilla d'Iván Fandiño à la place de David Díaz « Llaverito ».

. et Daniel Duarte avec El Fandi Le banderillero Daniel Duarte entre dans la cuadrilla d'El Fandi à la place de Carlos Chicote.

. Martín Burgos avec Hipólito Le rejoneador Raúl Martín Burgos sera désormais dirigé par le banderillero retiré Hipólito.

. Jiménez Fortés renonce à l'Amérique

Le matador Jiménez Fortés, pour des raisons personnelles, et notamment physiques, renonce à la temporada américaine. Il était annoncé à Lima, à Cali et à Manizales.

. Abonnements en baisse à Séville Après avoir connu un record d'abonnés en 1991 et 1992, la fameuse année de l'Exposition Universelle, les arènes de Séville ne comptent plus que 3.700 abonnés, un chiffre relativement bas par rapport aux temporadas précédentes.

. José Manrubia expose à Paris José Manrubia exposera ses dernières oeuvres taurines à Paris du 1er au 5 novembre au GMAC Paris-Bastille, au stand 551.

. Soirée à Éauze Le club taurin d'Éauze organise le vendredi 16 novembre à 20 h 45 au café Le Divan à Eauze, une conférence débat d'actualité portant sur "L'indulto". Elle sera animée par Miguel Darrieumerlou et Olivier Baratchart.L'entrée est libre et gratuite. À la fin de la soirée, un vin d'honneur sera offert.

. El Fandi quitte à son tour le G-10 Après El Cid, c'est El Fandi qui a décidé de quitter le G-10... qui devra bientôt changer de nom.