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PRIX : 1.05 - N° 1240 MARDI 12 JANVIER 2021 HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS TAURINES ET CULTURELLES Cette éternelle trinchera Certaines images sont indélébiles, comme cette passe d'El Pana à México le 7 janvier 2007. Inoubliable, autant pour ceux qui l'ont vue en vrai qu'à la télé, parachevant ainsi une série au temple époustouflant. Peu importe les années paires ou im- paires, chaque 7 janvier permet de se re- mémorer cette incroyable faena du Sorcier d'Apizaco au toro "Rey Mago" de Javier Garfías. El Pana donna ce jour- là à sa carrière un souffle nouveau. Bien plus tard, je me souviens l'avoir rencontré chez André-Marc Dubos à Mont-de-Marsan. Nous y étions avec Marc Lavie, pour les fêtes de la Made- leine 2014. Accompagné de Robert Piles, qui oc- cupait la fonction d'apoderado, El Pana s'apprêtait à combattre le lendemain une corrida de Rehuelga à Tyrosse, sa pre- mière corrida en France. Celle-ci allait se solder par des tours de piste et des divi- sions d'opinions. Classique pour ce torero. J'avais été surpris de rencontrer ce sul- fureux et énigmatique personnage, au corps frêle, et dont la fragilité apparente ne semblait pas lui permettre d'aller défier des toros adultes de cinq-cent kilos. À la même époque, le torero mexicain ne s'épargnait aucune frasque, puisqu'il avait même un jour été éconduit des arènes par la maréchaussée au moment de faire le paseo. Le motif : il était éméché. Mais c'est aussi cela la magie du toreo. Comme El Pana qui allait tout de même affronter ces toros. En sachant al- lier douceur, grâce, et génie, comme de- vant "Rey Mago". Et cette seule trinchera, pour ne parler que d'elle, est restée pour la postérité. À l'époque du grand et inattendu re- tour d'El Pana à México, en 2007, il y avait beaucoup de corridas autant en Amérique qu'en Europe. Malgré les graves blessures qui sont fréquentes et constantes en tauromachie, on avait com- mencé – et c'était un luxe – à en oublier l'extrême dureté... et le pire. Alors, quel coup de massue ce fut en ce mois de mai 2016 en voyant El Pana retomber lourdement au sol aux arènes de Ciudad Lerdo. Une blessure dont il ne se relèvera pas. Entre temps, le novillero Renatto Motta a été mortellement blessé le 17 mai à Malco au Pérou. Et quinze jours plus tard, le 2 juin, Ro- dolfo Rodríguez "El Pana" s'est éteint. La loi des séries ne s'arrêta pas là, car dans la chaleur du début d'été 2016, le jeune matador castillan Víctor Barrio est tombé en Aragon, sur le sable des arènes de Teruel. Ceux qui étaient aux arènes ou regardaient la corrida en di- rect ont compris tout de suite. Teruel, puis Aire-sur-l'Adour, moins d'un an après... Les yeux embués et incrédules sur la route du retour en MANIZALES : UN TORO GRACIÉ D'ERNESTO GUTIÉRREZ, SUCCÈS DE CRISTÓBAL PARDO ET DE JOSÉ ARCILA, ET TROIS FOIS TROIS AVIS LORS DE LA PREMIÈRE CORRIDA DE 2021 CAMPO : CUADRI PARENTIS-EN-BORN : CHANGEMENT DANS LA GESTION DES ARÈNES

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PRIX : 1.05 € - N° 1240 MARDI 12 JANVIER 2021

HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS TAURINES ET CULTURELLES

Cette éternelle trincheraCertaines images sont indélébiles,

comme cette passe d'El Pana à México le 7 janvier 2007. Inoubliable, autant pour ceux qui l'ont vue en vrai qu'à la télé, parachevant ainsi une série au temple époustouflant.

Peu importe les années paires ou im-paires, chaque 7 janvier permet de se re-mémorer cette incroyable faena du Sorcier d'Apizaco au toro "Rey Mago" de Javier Garfías. El Pana donna ce jour-là à sa carrière un souffle nouveau.

Bien plus tard, je me souviens l'avoir rencontré chez André-Marc Dubos à Mont-de-Marsan. Nous y étions avec Marc Lavie, pour les fêtes de la Made-leine 2014.

Accompagné de Robert Piles, qui oc-cupait la fonction d'apoderado, El Pana s'apprêtait à combattre le lendemain une corrida de Rehuelga à Tyrosse, sa pre-mière corrida en France. Celle-ci allait se solder par des tours de piste et des divi-sions d'opinions. Classique pour ce torero.

J'avais été surpris de rencontrer ce sul-fureux et énigmatique personnage, au corps frêle, et dont la fragilité apparente ne semblait pas lui permettre d'aller défier des toros adultes de cinq-cent kilos. À la même époque, le torero mexicain ne s'épargnait aucune frasque, puisqu'il avait même un jour été éconduit des arènes par la maréchaussée au moment de faire le paseo. Le motif : il était éméché.

Mais c'est aussi cela la magie du toreo. Comme El Pana qui allait tout de même affronter ces toros. En sachant al-lier douceur, grâce, et génie, comme de-vant "Rey Mago". Et cette seule trinchera, pour ne parler que d'elle, est restée pour la postérité.

À l'époque du grand et inattendu re-

tour d'El Pana à México, en 2007, il y avait beaucoup de corridas autant en Amérique qu'en Europe. Malgré les graves blessures qui sont fréquentes et constantes en tauromachie, on avait com-mencé – et c'était un luxe – à en oublier l'extrême dureté... et le pire.

Alors, quel coup de massue ce fut en ce mois de mai 2016 en voyant El Pana retomber lourdement au sol aux arènes de Ciudad Lerdo. Une blessure dont il ne se relèvera pas.

Entre temps, le novillero Renatto Motta a été mortellement blessé le 17 mai à Malco au Pérou.

Et quinze jours plus tard, le 2 juin, Ro-dolfo Rodríguez "El Pana" s'est éteint.

La loi des séries ne s'arrêta pas là, car dans la chaleur du début d'été 2016, le jeune matador castillan Víctor Barrio est tombé en Aragon, sur le sable des arènes de Teruel. Ceux qui étaient aux arènes ou regardaient la corrida en di-rect ont compris tout de suite.

Teruel, puis Aire-sur-l'Adour, moins d'un an après... Les yeux embués et incrédules sur la route du retour en

MANIZALES : UN TORO GRACIÉ

D'ERNESTO GUTIÉRREZ, SUCCÈS DE CRISTÓBAL

PARDO ET DE JOSÉ ARCILA, ET TROIS FOIS TROIS AVIS

LORS DE LA PREMIÈRE CORRIDA DE 2021

CAMPO : CUADRI

PARENTIS-EN-BORN :

CHANGEMENT DANS LA GESTION

DES ARÈNES

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ÉDITO (SUITE)

ACTUALITÉS

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EN COLOMBIE . Manizales . Dimanche 10 JANVIER. Temps ensoleillé. Huis-clos. 3 toros d'Er-nesto Gutiérrez (1er bis, 2e et 3e) (le 1er "Reyecito", n°271, negro, 494 kg, fut gracié), 2 de Juan Ber-nardo Caicedo (4e et 5e) et un de Santa Bárbara (6e), pour Cristó-bal PARDO, vert bouteille et or (deux oreilles symboliques et une oreille) Luis Miguel CASTRILLÓN, bleu marine et or (une oreille et trois avis avec silence) David MARTINEZ, bleu roi et or souligné de noir (trois avis avec silence et trois avis avec silence). Une minute de silence fut respec-tée au paseo en mémoire des vic-times du coronavirus. Première des deux corridas de la 66ème édition de la feria du Café, données à portes fermées, et diffusées en direct sur le réseau social Facebook par l'empresa Cormanizales. Cristóbal Pardo a dédié le 1er au ciel et le 4e à l'empresario Juan Carlos Gómez ; Luis Miguel Cas-trillón le 2e à Fabián Escobar (pré-sident de la Croix-Rouge de la région de Caldas) ; et David Mar-tínez le 6e à Juan Carlos Gómez. CORRIDA INAUGURALE DE L'ANNÉE 2021 C'est sur le sable gris des arènes de Manizales, de même ton que les gradins, et avec un maximum d'approximativement cent per-sonnes dans l'enceinte, que s'est élancé le premier paseo de 2021 sur la planète taurine. Un paseo avec comme particularité des cua-drillas composées de trois bande-rilleros et seulement un picador. Le pic d'audience de cette corrida

à huis-clos a pour sa part été enre-gistré sur les réseaux autour de 5.000 connexions simultanées. Ce fut une corrida très longue, riche en rebondissements. Avec métier, Cristóbal Pardo, qui approche les vingt ans d'alterna-tive – prise en 2002 à Bogotá –, en a été le triomphateur. Le premier toro de l'après-midi, un beau jabonero de l'élevage de Santa Bárbara, propriété de Car-los Barbero, a dû être remplacé après la pique à cause du lésion à la patte avant-gauche. Fut alors combattu en réserve un toro d'Ernesto Gutiérrez, "Reye-cito", bien présenté, qui s'employa dans la cape et se colla au capa-raçon lors de son unique rencontre au cheval. À la muleta, il fut excel-lent, avec une belle charge, ryth-mée, qui exigeait beaucoup au torero, et cela eut parfois ten-dance à surprendre Cristóbal Pardo. Ce dernier sut mettre en va-leur son adver-saire, et prit surtout confiance lors d'une série gauchère. La faena dura très longtemps, bien au-delà des quinze minutes, jusqu'à ce que la grâce demandée par les occupants du callejón, seuls spectateurs de cette corrida, soit accordée par la présidence. Pre-mier toro de 2021... et pre-mier indulto.

Le quatrième, de l'élevage de Juan Bernardo Caicedo, se cassa l'extré-mité de la corne gauche en début de combat, et fut superbement ban-derillé par les subalternes Ricardo Santana et Chiricuto. Au dernier tiers, malgré un tempérament man-sote, il offrait des charges nobles à Cristóbal Pardo, qui fut récom-pensé d'une oreille après une épée entière efficace. Le reste de la corrida fut hélas moins triomphal pour les toreros, puisque le clairon des trois avis sonna à trois reprises. Devant le deuxième toro de la corrida, du fer d'Ernesto Gutiér-rez, noble de comportement, Luis Miguel Castrillón, torero de Me-dellín, afficha ses intentions et es-saya d'imprégner du temple dans chaque série. Il coupa une oreille après une estocade au second essai. En revanche, il connut de grandes difficultés face au compli-

Cristóbal Pardo face à "Reyecito" (©Cormanizales)

apprenant que l'on venait d'assister au dernier paseo d'Iván Fandiño.

Parce qu'il y a eu peu de corridas l'an dernier, en 2020, on a pu mesu-rer à quel point les dernières saisons avaient été dramatiques. Au sens premier du terme, au sens fort.

La passerelle entre magie et tragé-

die est ici infime. D'une faena intem-porelle à une blessure irrémédiable, le fantasque et fantastique El Pana a laissé son nom pour l'éternité.

Il paraissait si fragile, ce qui ne l'empêchait guère de se vêtir encore de lumières et de se cogner des toros à soixante ans bien sonnés.

Iván Fandiño, lui, semblait d'une force inébranlable. Cette puissance, ce regard impassible. Des toreros dif-férents, sous plein d'aspects. Mais aussi tant de choses qui les réunis-sent. Et le don de soi jusqu'au bout. Sans peur, sans craintes.

Florent MOREAU

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qué cinquième, de Caicedo, qu'il ne parvint pas à tuer. Après-midi cauchemardesque pour David Martínez, qui écouta les trois avis à chaque combat. Tout d'abord face au toro d'Ernesto Gu-tiérrez sorti en troisième, char-penté et manso, puis au sixième, sérieux, bien armé, encasté et exi-geant, du fer de Santa Bárbara, et devant lequel Martínez s'était pourtant illustré banderilles en main. RESEÑA des TOROS. 1. (Santa Bárbara) "Pitero", n°926, jabo-nero sucio, 500 kg (né en décem-bre 15). 1 bis. (Ernesto Gutiérrez) "Reyecito", n°271, negro, 494 kg (né en août 16). 2. (Ernesto Gu-tiérrez) "Adinerado", n°287, negro, 512 kg (né en octobre 16). 3. (Ernesto Gutiérrez) "Enchilado", n°283, negro, 530 kg (né en octobre 16). 4. (Juan Bernardo Caicedo) "Gracioso", n°106, negro chorreado bragado meano corrido listón, 440 kg (né en juillet 16). 5. (Juan Bernardo Caicedo) "Fandango", n°69, negro, 464 kg (né en juin 16). 6. (Santa Bárbara) "Cañajato", n°909, negro mulato bragado listón, 442 kg (né en novembre 15). . Lundi 11 JANVIER. Temps ora-geux avec averses. Huis-clos. 2 toros de Santa Bárbara (1er et 3e), 2 d'Ernesto Gutiérrez (2e et 4e), et 2 de Juan Bernardo Cai-cedo (5e et 6e), pour José AR-CILA, noir et or (silence et deux oreilles) Juan de CASTILLA, gris plomb et or (un avis avec silence et silence) Sebastián HERNAN-DEZ, gris perle et or souligné de noir (une oreille et silence). (résultat de dernière minute, ré-sumé complet dans le numéro de la semaine prochaine). RESEÑA des TOROS. 1. (Santa Bárbara) "Jarrero", n°946, jabo-nero sucio, 480 kg (né en octobre 15). 2. (Ernesto Gutiérrez) "Flo-rista", n°286, negro, 570 kg (né en octobre 16). 3. (Santa Bárbara) "Facundo", n°855, negro, 460 kg (né en novembre 15). 4. (Ernesto Gutiérrez) "Trompetillero", n°293, negro, 482 kg (né en octobre 16). 5. (Juan Bernardo Caicedo) "Ru-mano", n°53, negro, 450 kg (né en juillet 16). 6. (Juan Bernardo Caicedo) "Lanzado", n°112, negro, 512 kg (né en juin 16).

Se rendre à "Comeuñas" est un pè-lerinage indispensable pour les afi-cionados amoureux du campo. Située à proximité des plages de la province de Huelva et pas très loin d'une autre ganadería histo-rique comme Prieto de la Cal, la finca se situe à mi-chemin entre les communes de Trigueros et Gibra-león, après avoir emprunté un che-min de terre de plusieurs kilomètres. Cuadri est unique par le trapío de ses toros et une philosophie d’éle-vage où les traditions sont respec-tées. Les fundas sont bannies par principe d’autant que les Cuadri n’apprécient pas la multiplication du "manejo" (manoeuvres au campo). Nous sommes loin du luxe habituel des fincas andalouses de Jerez de la Frontera, Aracena ou Constantina et l'on retrouverait presque le charme du Campo Charro en se replongeant dans

une ambiance d’un demi-siècle en arrière où le cheval reste roi alors que les 4X4 ont pris le pouvoir dans la plupart des autres éle-vages. Le cortijo est très rustique et les braves ont conservé la caste et le piquant trop souvent délaissés au profit de la "toreabilité" exigée par les figuras. Rencontrer Fer-nando Cuadri est un privilège car, s’il a laissé la direction de l’éle-vage à ses neveux depuis fin 2019, il a une connaissance unique du toro de combat et ses pensionnaires bénéficient d’un soin attentionné avec une philoso-phie qui respecte la nature et se rapproche même de la spiritualité. Son père, Celestino Cuadri, a formé la ganadería en 1946 en achetant pendant trois ans des erales d'Esteban González, un ganadero sévillan basé à Utrera. Au départ, le patriarche ne s’est

CAMPO

Cuadri, un ganadero et un encaste uniques

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CAMPO

intéressé qu’à la partie Santa Coloma – Ibarra de son investisse-ment mais le vendeur l’a obligé à acheter des Urcola avant de compléter, en 1954, par l’aquisi-tion des Parladé de José María Lancha. Après avoir procédé à la tienta tout le cheptel, Celestino Cuadri a été convaincu de la qualité de l’ensemble et a décidé de croiser ces différentes origines pour créer cet encaste Cuadri. Encaste, le terme est impropre car la famille Cuadri Vides a toujours conservé jalousement son sang et refusé toute vente à d’autres gana-deros. Sur leurs 800 hectares de terres vallonnées et riches en herbe, les Cuadri bénéficient d’un confort unique d’autant que la camada est courte avec seulement cinq semen-tales et environ 150 vaches pour offrir trois à cinq corridas an-nuelles en fonction des années. Chaque lot possède son enclos de 20 à 25 hectares, ce qui est impos-sible dans des ganaderías qui font combattre une vingtaine de corri-das par an. Si Fernando Cuadri, comme tous les éleveurs d’encastes historiques, assure que la consanguinité est un atout pour conserver la race de ses toros, il doit malgré tout trou-ver le bon dosage face à l’impossi-bilité de rafraîchir avec du sang extérieur. Il conserve donc 29 fa-milles de vaches pour gérer un in-dice de consaguinité adapté. L’aficionado est souvent surpris à première vue que le "Santa Co-loma" soit la base du toro de Cua-dri lorsqu'on voit son gabarit massif : bas, long, rond voire trapu ("basto"), avec des armures peu développées. Il ne ressemble en rien aux cárdenos de Buendía ou aux Saltillos et aux Albaserra-das. Les robes noires dominent lar-gement, mais l'on retouve aussi quelques mulatos et castaños. Le Cuadri dégage une grande im-pression de puissance hérité des origines Parladé et son poids dé-passe régulièrement les 600 kilos sur la bascule. Le mayoral Gaspar Sánchez souriant même en mon-trant dans les prés un toro refusé à Madrid qui accusait près de 800 kilos sur la balance ! Adolfo Rodríguez Montesinos a d’ailleurs parfaitement résumé cet

encaste Cuadri en une formule "Un corps d’Urcola et une âme de Santa Coloma". Durant la lidia, le Cuadri est sou-vent sur la réserve à son entrée dans le ruedo, brave au cheval et compliqué aux banderilles. Las Ventas se rappelle par ailleurs la performance de la cuadrilla de Ja-vier Castaño quand David Adalid, Fernando Sánchez et Marcos Galán (qui assurait la lidia) ont fait un tour de piste après ce tercio en 2013, en compagnie du pica-dor Tito Sandoval. Le Cuadri est un toro de faenas courtes et fait preuve de fixité en

étant attentif à tout ce qui se passe en piste. Le dominer est un impéra-tif pour réaliser des séries impor-tantes sinon le brave dévore le maestro rapidement. Malgré son poids et son cou peu prononcé, le Cuadri humilie volontiers dans la muleta. Le ganadero n’hésite pas à piquer les toreros sur le sujet : " les toros des ganaderías dures embistent mais pas comme les fi-guras aiment. Il y a les toros qui embistent pour attraper la muleta et ceux qui passent pour qu’on les laisse tranquille comme actuelle-ment ! Devant un toro encasté, il faut se croiser. Le toro noble doit

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impérativement avoir de la caste. Sinon la noblesse s’apparente à de la lâcheté ". Il est vrai que le Cuadri est un toro avec un vrai fond de noblesse dans le ruedo comme au campo. Il ne ment pas et montre son caractère d’emblée sans en changer au cours de la lidia. La ganadería a conservé son pres-tige auprès des aficionados depuis ses débuts à Madrid en 1956 et il a même connu un écho internatio-nal quand le constructeur Lambor-ghini a donné le nom d’un toro de Cuadri ("Aventador" après "Miura") à l’un de ses véhicules de luxe. Pourtant, le neveu de Fer-nando Cuadri, Luis, qui a pris la direction du fer que son oncle diri-geait depuis 1973, consent que la ganadería traverse une difficile pé-riode de « bache ». Après 46 ans de règne, le gana-dero reste toujours aussi présent au campo, sa passion, mais les dé-cisions sur la sélection, l’alimenta-tion et le "manejo" sont totalement délégués à ses neveux. Un gros investissement est mené sur la sélection pour retrouver le lustre habituel des Cuadri et le nombre d’étalons a été augmenté même si les ganaderos refusent de tienter les machos. Les sementales sont choisis selon leur trapío et leur famille car ils considèrent la filia-tion plus fiable qu’une tienta de macho qui peut dépendre de fac-teurs externes (pluie, vent, lune, caractère du moment…). Ils préfè-rent approuver ensuite les veaux et les vaches d’un nouveau semental pour voir s’ils le conservent pour assurer la descendance. Ce travail est complété par des évolutions sur l’alimentation et le "manejo". En respectant la ligne directrice du toro brave et exigeant quitte à res-ter en dehors des ferias. Cette stra-tégie n’a pas vocation à évoluer pour séduire les toreros stars. Pour deux raisons. Fernando Cuadri respecte les ga-naderos de l'encaste Domecq – majoritaire – qui doivent trouver le bon équilibre pour que "la no-blesse excessive ne se transforme pas en mansedumbre". Et voir ses toros aux cartels de figuras exige de transiger avec les veedors dans le choix des corridas. Or, il pré-fère "subir un pétard" suite à une erreur de sa part qu’à cause d’un

changement imposé par l'entou-rage des toreros. "Dans la vie comme dans les toros, il faut reconnaître ses échecs et tirer des enseignements de ses erreurs, en envoyant des vaches à l'abattoir ou en modi-fiant le "manejo" et l’alimentation. Je reviens toujours plus motivé au campo après un échec. A condi-tion que j’en sois responsable et que le choix ne m’ait pas été im-posé par les toreros". Pour la temporada 2021, Cuadri possède deux camadas à "Comeu-ñas" après une saison blanche liée au Covid. Pour l’instant, aucun toro n’a été conduit au matadero et la vente de toros pour la rue (plus d’une vingtaine par an) est une manne indispensable pour la sur-vie de la ganadería. Mais là aussi, l’annulation des festivités en 2020 a impacté durement l'élevage. La famille espère se faire une place dans ses arènes habituelles en Espagne, comme Madrid (de nombreux prix à la feria de San Isidro), Valencia ou Azpeitia voire en France où Juan Bautista les avait annoncés l’an dernier à Mont-de-Marsan.

Et pour ne pas vivre le traumatisme d’envoyer des toros à l'abattoir. Évidemment, Madrid, et son afi-ción torista, ont fait l’histoire de l'élevage de Cuadri et il sera les fondations de la reconstruction. A ce jour, le ganadero refuse tou-jours de revenir à la Real Maes-tranza car il reste sous le choc de l’échec de 2013. Alors que l’on pouvait craindre pour l’avenir de ce fer tant Fer-nando Cuadri se montrait pessi-miste pour son avenir il y a quelques années encore, son neveu Luis Cuadri se veut rassurant malgré la crise qui touche toute la cabaña brava. Avant de prendre la direction de l’élevage, il a restructuré les plus de 1000 hectares de l’exploitation agricole (récupération de subven-tions, énergies renouvelables…) et intégré les braves dans la structure pour assurer son avenir et solidi-fier ses bases financières même si les aides du gouvernement pour les ganaderos sont nulles et que celles de la Junta de Andalucía tardent à arriver.

Stéphan GUIN (reportage photographique, été 2020)

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SUR LES RÉSEAUX

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En fin de semaine dernière, en Es-pagne, quasiment toute la Castille a été paralysée par la tempête de neige "Filomena", ce qui a donné lieu à des images surprenantes.

Fort épisode neigeux sur Madrid

Tolède

La page Firma Cuevas publie une image d'archives, avec en 2006 l'arrivée de Daniel Luque aux arènes couvertes de Valdemorillo sous une tempête de neige !

"Pañoleto", numéro 43, de Partido de Resina, ini-tialement retenu pour Madrid en 2020. Après s'être blessé à l'oeil gauche au cours d'une bagarre au campo, il a été "tienté" par Esaú Fernández, et piqué par Pedro Iturralde. Le ganadero José Luis Algora a ensuite décidé de le conserver comme reproducteur.

TafallaImage inédite de skieurs autour de Las Ventas !

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Parentis-en-Born, à l'épreuve du changement

ARÈNES DE NOVILLADAS

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Vue aérienne des travaux de couverture des arènes de Parentis Dans ses voeux pour l'année 2021, l'Association des Aficiona-dos (ADA) de Parentis-en-Born a annoncé qu'elle ne serait plus l'or-ganisatrice de la feria dans les arènes de sa commune, en infor-mant que "suite à la décision de la municipalité de rompre unilatéra-lement la convention existante avec l'ADA feria, notre association n'assurera plus l'organisation des novilladas parentissoises". Par la suite, les organisateurs ont émis un communiqué détaillé sur leur page Internet. La convention, qui courait jusqu'en 2025, a été rompue par la nou-velle municipalité, avec à sa tête Mme Marie-Françoise Nadau, élue en 2020. L'ADA Feria organisait chaque année la feria de novilladas de Pa-rentis, dans les arènes Roland Por-talier, depuis près de quinze ans. En 2020, alors que les travaux de couverture des arènes étaient en cours, l'ADA aurait dû proposer deux novilladas piquées sous forme de défis ganaderos. Une formule qu'elle apprêtait à recon-duire pour son affiche de 2021. Sous différentes formes, l'ADA existe depuis près de trente ans, puisque la première année de tra-vail en commun avec Alain Lar-tigue remonte à 1991, avec l'organisation d'une novillada de Tomás Prieto de la Cal. L'ADA succédait ainsi à l'Union to-rista Bordeaux – Parentis, qui avait monté les novilladas les an-nées précédentes. La forme actuelle de la feria de Parentis, avec deux novilladas – parfois trois – le premier ou le deuxième week-end d'août, on la doit à l'ADA qui en fut l'initiatrice en 1996. Avant, les rendez-vous taurins de

Parentis étaient séparés en deux dates, le 14 juillet et le premier di-manche du mois d'août. Joint par téléphone, Serge Ville-torte, historique organisateur de Parentis, ne cachait pas ses regrets en voyant l'aventure prendre fin de cette manière, après tant d'années de travail bénévole et de réussites. On ne soulignera jamais assez les succès acquis en France par cer-taines organisations taurines sous forme associative, comme c'est le cas de l'ADA Parentis. Nombreux sont les grands souve-nirs aux arènes de Parentis, au pied des platanes et du gigantesque châ-teau d'eau côté toril, ne serait-ce que ces quinze dernières années. Pour la période antérieure, on peut s'en remettre aux anecdotes du livre "La peur aux trousses, histoire taurine de Parentis-en-Born", de Jean-Pierre Fabaron. L'histoire taurine récente de Paren-tis-en-Born, orientée vers les novil-ladas toristas, a permis de découvrir l'historique élevage de Raso de Portillo – le plus ancien d'Espagne –, ressorti de l'ombre à partir de 2007 pour être réclamé ensuite par de nombreuses arènes, avec des novillos d'une caste et d'un tempérament impression-nants. Et c'est face à eux que s'est révélé Alberto Lamelas, au cou-rage immense, en 2007, un jour où il était allé à trois reprises s'age-nouiller face au toril pour livrer un après-midi d'exception. Sans oublier ensuite les Valdellán ; l'engagement d'Imanol Sánchez ; l'extraordinaire course de Guar-diola Fantoni ; le triomphe du vé-nézuélien César Valencia ; l'hommage à Hubert Yonnet quelques jours à peine après sa disparition et le sérieux de ses no-villos qui arbo-raient une devise noire ; les Los Maños ; le com-bat inouï du co-lombien Guillermo Valencia face à "Tostadino" ; de grands tiers de piques ; les Mur-teira Grave ; les Aguadulce ; les Prieto de la Cal ; les Monteviejo, les

novilladas-concours ; le courage de nombreux novilleros ; de Ma-nolo Vanegas ; de Juan Carlos Carballo ; et tant d'autres mo-ments vifs restés en mémoire. L'atout de la feria de Parentis-en-Born est d'avoir su laisser une chance à des élevages et à des no-villeros qui n'en ont pas forcément en d'autres lieux. Cela a permis, au fil des années, de voir parfois de grandes novilladas et de grands combats, en fidélisant un public venu de loin. Pour assurer l'avenir, et quels que soient ses plans, la municipalité de Parentis-en-Born devra à notre avis rester fidèle aux novilladas, puisque c'est l'échelon adapté à la tauromachie locale. Ce sont les novilladas qui ont par ailleurs fait la réussite taurine de Pa-rentis, alors que les corridas inté-grales proposées en 1980 et 1994 – il y eut aussi une corrida mixte en 1992 – n'ont pas fonctionné.

Florent MOREAU

Les arènes de Parentis en 2019 (©FM)

Le vénézuélien César Valencia, triomphateur lors d'une grande novillada de Guardiola Fantoni

en 2014 (©adaparentis – jcapbern)

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ACTUALITÉS

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Les médias taurins portugais se sont fait écho, et à raison, ces der-nières semaines, de la réussite de la saison taurine 2020. Il faut dire que leur pays a été moins impacté en 2020 par la pandémie de coronavirus, permet-tant davantage d'activités qu'à d'autres endroits. Commencée le 1er février par un festival à Mourão et terminée le 25 octobre par une novillada à Moita et un festival à Azambuja, la temporada portugaise, avec 44 paseos, a attiré près de 70.000 spectateurs. La corrida de plus grande af-fluence a été celle de Santarém le 26 septembre, avec pas moins de 7.000 spectateurs ! Le type de course le plus fréquent lors de cette temporada 2020 a été la corrida à cheval à la mode portugaise, avec rejoneadors, for-cados, et sans mise à mort. On en dénombre 34 au total en 2020, avec six à Lisbonne ; trois à Vila Franca de Xira ; deux à Alco-chete, Coruche, Estremoz, Fi-gueira da Foz, Moita, Nazaré, Vila Nova da Barquinha ; une à Almeirim, Angra do Heroísmo (ar-chipel des Açores), Azambuja, Caldas da Rainha, Cartaxo, Cha-musca, Elvas, Évora, Monforte, Re-guengos de Monsaraz et Santarém. Parmi ces corridas, cinq ont vu des toreros à pied défiler, à Angra do Heroísmo, Caldas da Rainha, Moita, Lisbonne et Vila Franca de Xira. Cette année au Portugal, il y a eu une seule corrida avec exclusive-ment des matadors, le 16 septem-bre à Moita – nous y étions –, avec six toros de Palha, propriété de João Folque de Mendoça, pour Nuno Casquinha, Joaquim Ribeiro "Cuqui" et João Silva "Juanito". Il y a également eu au Portugal trois novilladas – sans picadors –, deux à Vila Franca de Xira et une à Moita, et six festivals à Lisbonne, Mourão, Granja, Alcochete, Angra do Heroísmo et Azambuja. À l'heure actuelle, plusieurs partis politiques font campagne au Portu-gal contre la tauromachie, ce qui n'a pas laissé indifférente la so-ciété Protoiro, qui vient de faire un affichage public pour le libre choix des parents d'amener leurs enfants aux arènes.

Le Jour de la tauromachie, qui est l'une des premières dates de la sai-son, a été organisé au Campo Pe-queno de Lisbonne en 2018, 2019 et 2020. Cette année, il devrait avoir lieu aux arènes Daniel do Nasci-mento de Moita, à la fin de l'hiver. Quant aux arènes de la capitale, gérées par l'empresa Ovação et Palmas de Luis Miguel Pombeiro, désormais associé à Simon Casas,

elles devraient voir combattre en 2021 des lots de toros provenant des élevages de Veiga Teixeira, Murteira Grave, Canas Vigou-roux, Brito Paes, António Charrúa, Voltalegre (anciennement pro-priété de João Moura). C'est ce qu'a annoncé Luis Miguel Pom-beiro, puisqu'il a retenu au moins un lot dans chacune de ces six ga-naderías.

Les bons chiffres de la tauromachie au Portugal

Nombreux et heureux public masqué le 26 septembre à Santarém

Un toro de Brito Paes pour la saison 2021 à Lisbonne

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HOMMAGE

Hugo Domingo MOLINA Dans les actualités de la se-maine dernière, nous faisions état de la disparition du gana-dero et empresario vénézuélien Hugo Domingo Molina le 2 jan-vier, à l'âge de 81 ans. Sur l'image de cette corrida historique, le 22 janvier 1982 à San Cristóbal, on voit l'em-presario Hugo Domingo Mo-lina, vêtu d'un polo blanc, entouré lors du tour de piste par les matadors Niño de la Capea, Morenito de Maracay et Tomás Campuzano. "Listillo", "Tunante" et "Cantaor",

trois toros de l'élevage espagnol de Torrestrella, propriété d'Álvaro

Domecq, venaient d'être graciés lors de cette corrida.

DISPARITION

Carlos ARRUZA hijo Le rejoneador Carlos Arruza Vás-quez est décédé le jeudi 7 janvier à l'âge de 67 ans, dans son ranch d'Ocoyoacac, situé près de México. Il était le fils aîné du mariage entre Carlos Arruza et Mary Carmen Vázquez. Son père, l'illustre Cyclone, mort dans un accident de voiture en 1966, avait à la fois été matador, rejoneador et acteur.

Né le 7 novembre 1953 dans la ca-pitale mexicaine, Carlos Arruza hijo se consacra au rejoneo à l'âge de dix-huit ans et prit même l'alterna-tive au Portugal. Il débuta donc en public le jour de ses dix-huit ans, aux arènes de Ce-laya, dans l'État du Guanajuato, le 7 novembre 1971. Il affronta à cette occasion un novillo de Cerralvo lors d'une corrida complétée par les ma-tadors Manolo Martínez et César Franco. Arruza s'expatria au Portugal au mi-lieu des années 70 pour être conseillé par le grand cavalier David Ribeiro Telles. C'est ce der-nier qui fut le parrain de son alter-native, à la Monumental de Santarém, le 1er juin 1975. Carlos Arruza toréa dans plusieurs arènes portugaises en 1975 et confirma son alternative à México

le 15 février 1976 face au toro "Bo-nito" de Cerro Viejo, lors d'une cor-rida complétée par les matadors Adrián Romero, Manolo Arruza et Mario Coelho face à six toros de Las Huertas. En 1976, Arruza fut grièvement blessé à Vila Franca de Xira, au Por-tugal, souffrant d'une fracture au ni-veau du crâne. S'il put faire sa réapparition l'année d'après, le 17 septembre 1977, cet accident a considérablement ralenti sa carrière. Les séquelles de cette blessure, ainsi qu'un accident de la circulation qui lui fit perdre plusieurs chevaux, l'éloignèrent progressivement des arènes. Il toréa sa dernière corrida le 19 oc-tobre 1991 à San Mateo Atenco, dans l'État de México, face à des toros de Pastejé, un élevage qui avait appartenu à son père.

Tour de piste de Carlos Arruza hijo à México avec le forcado João Nunes, du groupe portugais d'Évora

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ÉCHOS DU CALLEJÓN

. Une feria en mai à Boujan-sur-Libron Une nouvelle feria devrait avoir lieu à Boujan-sur-Libron (Hérault) au début du mois de mai, organisée par le matador Tomás Cerqueira et le club taurin El Mundillo. Le samedi 1er mai, une novillada piquée dans le cadre du premier trophée "Julio Robles" sera organi-sée, et le dimanche 2 mai, un festival en hommage à Christian Coll dans le cadre du onzième Gala taurin de printemps. Lors de la novillada du 1er mai, le novillero andalou Christian Parejo, protégé du matador biterrois Cerqueira, devrait être à l'affiche. Enfin, il convient de mentionner que cette feria est différente de "Toros y Campo", qui sera pour sa part organisée les samedi 26 et dimanche 27 juin par Michel Bouisseren. . 20 jours de feria au mois de juin à Las Ventas ? Les spéculations avancent quant à la temporada 2021. La page espa-gnole "Por el pitón derecho", s'ap-puyant sur des informations recueillies à Madrid, a récemment évoqué la possibilité d'une feria de San Isidro de vingt jours à partir du 1er juin, avec quinze corridas, trois novilladas piquées et deux corridas à cheval. Tels pourraient être les plans de Plaza 1, avec Rafael Gar-cía Garrido et Simon Casas, et en fonction des conditions des pro-chains mois... . Corrida à Morón de la Frontera José María Garzón, le nouvel em-presario des arènes de Morón de la Frontera (Séville), prévoit d'y or-ganiser une corrida au mois de mars pour les vingt ans de l'inaugu-ration. . Novillada-concours à Millas Le comité d'animations culturelles de Millas, dans les Pyrénées-Orien-tales, annonce une novillada-concours avec des élevages et des novilleros français pour le dimanche 8 août prochain. . Cinq corridas de Los Maños en 2021 Dans une récente entrevue, le gana-dero espagnol José Luis Marcuello a déclaré qu'il y avait cinq corridas disponibles de Los Maños pour la saison 2021. L'élevage, basé dans la finca "Vista-hermosa", à Luesia, dans la pro-vince de Saragosse, est dans un très bon moment.

. Annulation du festival de Valero de la Sierra Le festival qui a traditionnellement lieu le 29 janvier à Valero de la Sierra, dans la province de Sala-manque, dans le cadre des fêtes du patron San Valerio, ne sera pas or-ganisé en 2021 à cause des circons-tances sanitaires. Il est habituellement le coup d'envoi de la temporada en Castilla-y-León. Lors de l'édition 2020 du festival, Emilio de Justo avait af-fronté deux exemplaires de l'élevage de García Jiménez, obtenant un total de trois oreilles. . Printemps des Jeunes Aficionados La Coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard souhaite or-ganiser la quatorzième édition de son Printemps des Jeunes Aficiona-dos le week-end des samedi 12 et dimanche 13 juin. Davantage d'in-formations devraient bientôt être communiquées. . Le concours pour les arènes d'Alba-cete déclaré désert Au terme du dernier appel d'offres, les arènes d'Albacete n'ont pas trouvé d'adjudicataire. La municipa-lité va ainsi être dans l'obligation d'en établir un nouveau, tandis que seule l'empresa Reyma Taurino SL de Juan Reverte s'était portée can-didate lors du dernier concours. . La Peña Jeune Afición confirme ses dates Dans ses voeux pour 2021, la Peña Jeune Afición de Saint-Sever (Landes) a confirmé le maintien de sa novillada non piquée du di-manche 7 mars, avec deux erales d'Alma Serena et deux de Casa-nueva pour Alejandro Peñaranda et Jean-Baptiste Lucq. Ensuite, la Peña espère célébrer sa 37ème semaine taurine et culturelle au mois d'octobre. . Séparation de Valdefresno et Fraile Mazas Les frères Nicolás et José Enrique Fraile viennent de finaliser la sépa-

ration de leurs deux fers, respecti-vement Valdefresno et Hermanos Fraile Mazas, qui jusqu'à mainte-nant étaient dans la même finca si-tuée à Tabera de Abajo (province de Salamanque). Ces deux élevages ne figureront plus dorénavant sur les mêmes af-fiches, alors que le panachage entre Valdefresno et Fraile Mazas était habituel dans les lots de toros et de novillos. Nicolás Fraile garde ainsi le fer de Valdefresno et la finca "Tellosancho", et José Enrique Fraile le fer de Hermanos Fraile Mazas et la finca "Valdefresno". Les deux fincas sont situées sur le territoire de la commune de Tabera de Abajo. L'élevage de Valdefresno, lui-même, était déjà issu au début des années 90 d'une division de Puerto de San Lorenzo. . Un toro de Victorino Martín à Burriana À Burriana, dans la province de Castellón, la Fondation Satine vient d'acheter le toro "Fisgador" de l'éle-vage de Victorino Martín, afin de le faire courir dans les rues de la ville lors des fêtes du mois de septembre 2021. Le 14 septembre 2019, l'impression-nant toro "Nubarrón", de Partido de Resina, avait attiré à Burriana près de 40.000 personnes.

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Les arènes rectangulaires de Valero de la Sierra

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À L'AFFICHE

JANVIER 2021 17. AGUASCALIENTES – CORTIJO LAS FUENTES (Mexique) (novillada) 4 José Julián Llaguno. Jorge Didier, Eduardo Castro, Juan Francisco "El Papo", Enrique de Ayala 31. LEÓN – CAMPO ALEGRE (Mexique) (novillada) 7 Medina Ibarra. Mirafuentes de Anda, Car-los Mauricio, José Andrés Origel, Carlos Gómez Pezuela, Enrique de Ayala, Diego Garmendia, José León Arroyo FÉVRIER 2021 1. ENCARNACIÓN DE DIAZ (Mexique) (festival) 7 José Barba. El Zapata, Arturo Macías, El Chihuahua, Diego Silveti, Sergio Flores, Luis David, Tomás Bastos (nsp) 14. SAMADET (10h30) (festival) 3 élevages différents. Rocío Romero, Manuel Diosleguarde, Carlos Enrique Carmona 14. SAMADET (15h) (festival) 6 élevages différents. Julio Aparicio, Marc Serrano, Octavio Chacón, André Lagravère "El Galo", Yon Lamothe, le triompha-teur du matin

MARS 2021 7. SAINT-SEVER (15h) (novillada sp) 2 Alma Serena + 2 Casanueva. Alejandro Peñaranda, Jean-Baptiste Lucq (sobresaliente : Andoni Verdejo) 21. LIMA – LA ESPERANZA (Pérou) (festival) 4 Santa Rosa de Lima. Joaquín Galdós 28. GAMARDE-LES-BAINS. 6 Zacarías Moreno. Daniel Luque, Álvaro Lorenzo, David de Miranda AVRIL 2021 24. SAINT-MARTIN-DE-CRAU. Corrida de competencia : Gallon, Pagès-Mailhan, Alain et Frédérique Tardieu, Jalabert, Turquay, Tardieu frères. Gómez del Pilar, Andy Younès, Jesús Enrique Colombo 25. SAINT-MARTIN-DE-CRAU. 6 Hubert et Christophe Yonnet. Octavio Chacón, Alberto Lamelas, Miguel Ángel Pacheco JUIN 2021 18. ISTRES (18h30) 6 Zalduendo. Morante de la Puebla, Antonio Ferrera, Juan Leal

19. ISTRES (11h) (novillada sp) 4 Durand. Juanito, Tony Martin, Rafael Ponce de León, Antonio Plaza 19. ISTRES (18h) Cuillé, Pagès-Mailhan, Fernay, Robert Margé, Durand, Jalabert. Thomas Dufau, Andy Younès, Leo Valadez, Adrien Salenc, Tibo García, Maxime Solera 20. ISTRES (11h) (novillada) 6 Pagès-Mailhan. Adam Samira, Manuel Perera, Christian Parejo 20. ISTRES (18h) (corrida Charra) 6 Victoriano del Río. Enrique Ponce, Paco Ureña, Luis David AOÛT 2021 1. ISTRES (18h) 3 Concha y Sierra + 3 Robert Margé. Adrien Salenc et deux triomphateurs de la feria de juin OCTOBRE 2021 17. ISTRES (11h) Novillada de Jalabert 17. ISTRES (15h30) Corrida de Virgen María

SEMANA GRANDE. N°1240 MARDI 12 JANVIER 2021

édité par la Société César ÉDITIONS S. L. Directeur Jean-Michel RIPA

Fondateur : Marc LAVIE Rédacteur en chef : Florent MOREAU

Abonnements CRM’ART Semana Grande CS 15245 - 31152 FENOUILLET CEDEX - FRANCE

Tél. 05 61 74 92 59 Courrier électronique de la rédaction [email protected]

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LOREN & son équipe Málaga - Sevilla - Paris

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