sef automne 2014

2
Société d’Etudes françaises de Bâle automne 2014 Quoi de neuf dans la République des lettres ? Laurence des Cars : Courbet, premier peintre moderne ? Laurence des Cars, conservateur général du patrimoine, est Directrice du musée de l’Orangerie. Directrice scientifique de l’Agence France-Muséums en charge du Louvre Abu Dhabi de 2007 à 2013, elle a été de 1994 à 2007 conservateur au musée d’Orsay. Spécialiste de l’art du XIX e siècle et du début du XX e siècle, Laurence des Cars a été commissaire de nombreuses expositions dont L’Origine du monde. Autour d’un chef d’œuvre de Courbet (Paris, musée d’Orsay, 1997) ; Courbet et la Commune (Paris, musée d’Orsay, 2000) ; Gustave Courbet (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, New York, The Metropolitan Museum of Art, Montpellier, musée Fabre, 2007-2008). La place de Courbet dans l’histoire de la peinture française demeure l’objet de débats. Souvent présenté comme le maître du réalisme, Courbet n’est pas réductible à une école. Artiste en rupture avec la tradition, il fut aussi celui qui lui rendit constamment hommage dans la transgression. Lettré et iconoclaste, Courbet a ouvert la voie à Manet, Monet et Cézanne. Philippe Raynaud : Civilité et politesse : l'héritage des Lumières et la démocratie Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de philosophie et de sciences politiques, et docteur en sciences politiques, Philippe Raynaud est professeur de sciences politiques à l’université de Paris-II Panthéon-Assas. Il enseigne également à l’École des Hautes Études en sciences sociales, à l’Institut d’études politiques et au Centre de Recherches Politiques Raymond Aron. Membre du comité de rédaction de la revue Commentaire, il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages remarqués, dont Max Weber et les dilemmes de la raison moderne (1987), L’Extrême gauche plurielle. Entre démocratie et révolution (2006), Trois révolutions de la liberté : Angleterre, États-Unis, France (2009). C’est son dernier livre, La Politesse des Lumières (Gallimard, 2013), distingué par de nombreux prix, qui lui servira de point de départ pour sa conférence. Georges Liébert : Liszt et Wagner Georges Liébert est philosophe et musicologue. Il s’est particulièrement intéressé à la figure (récente dans l’histoire de la musique) du chef d’orchestre, à laquelle il a consacré plusieurs livres, dont L’art du chef d’orchestre : de Berlioz à Munch (1988), Ni empereur ni roi, chef d’orchestre (1990). Son Nietzsche et la musique (1995) est devenu un livre de référence, non seulement dans le domaine francophone, mais aussi dans les pays anglo- saxon. En tant qu’éditeur, Georges Liébert a créé la collection « Pluriel » chez Hachette, dirigé la collection « Libertés 2000 » chez Robert Laffont et initié de nombreux volumes dans la collection « Bouquins ». De 1969 à 1976, il a dirigé la revue, d’inspiration aronienne, « Contrepoint ». Sa dernière publication concerne Wagner et Liszt. En donnant une édition française de leur Correspondance (Gallimard, 2013), largement annotée, il éclaire d’un jour nouveau toute l’histoire de la musique du XIX e siècle à travers une amitié (et une rivalité) riche en rebondissement. C’est ce volume qui lui servira de point de départ pour sa conférence. Arthur Dreyfus : Comment ne pas écrire sur soi ? Né à Lyon en 1986 et vivant actuellement à Paris, Arthur Dreyfus fait partie des jeunes talents qui se sont révélés récemment par une série de livres décapants. Écrivain, scénariste, réalisateur et journaliste franco-suisse, il a parcouru son hypokhâgne à Henri- IV avant de faire ses études au CELSA (Centre d’Études Littéraires et Scientifiques Appliquées) et à Sciences-Po Paris. Avant d’écrire, il a voulu être comédien et a même travaillé comme prestidigitateur. Son premier roman, La Synthèse du camphre, a paru chez Gallimard en 2010, suivi, deux ans plus tard, par un autre roman, inspiré par la disparition de Madelaine McCann, Belle Famille, très favorablement accueilli par la critique et distingué par plusieurs prix. Son dernier livre, toujours chez Gallimard, en 2014, porte le titre : Histoire de ma sexualité et comme indication de genre « roman ». Autant dire que nous sommes en pleine autofiction. Il n’est donc que logique qu’Arthur Dreyfus ait intitulé son intervention : « Comment ne pas écrire sur soi ? »

Upload: association-bale-en-francais

Post on 26-May-2015

26 views

Category:

Art & Photos


2 download

DESCRIPTION

SEF Automne 2014

TRANSCRIPT

Page 1: SEF Automne 2014

Société d’Etudes françaises de Bâle

automne 2014

Quoi de neuf dans la République des lettres ?

Laurence des Cars : Courbet, premier peintre moderne ?

Laurence des Cars, conservateur général du patrimoine, est Directrice du musée de l’Orangerie. Directrice scientifique de l’Agence France-Muséums en charge du Louvre Abu Dhabi de 2007 à 2013, elle a été de 1994 à 2007 conservateur au musée d’Orsay. Spécialiste de l’art du XIX

e siècle et du début du XX

e siècle, Laurence des Cars a été

commissaire de nombreuses expositions dont L’Origine du monde. Autour d’un chef d’œuvre de Courbet (Paris, musée d’Orsay, 1997) ; Courbet et la Commune (Paris, musée d’Orsay, 2000) ; Gustave Courbet (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, New York, The Metropolitan Museum of Art, Montpellier, musée Fabre, 2007-2008). La place de Courbet dans l’histoire de la peinture française demeure l’objet de débats. Souvent présenté comme le maître du réalisme, Courbet n’est pas réductible à une école. Artiste en rupture avec la tradition, il fut aussi celui qui lui rendit constamment hommage dans la transgression. Lettré et iconoclaste, Courbet a ouvert la voie à Manet, Monet et Cézanne.

Philippe Raynaud : Civilité et politesse : l'héritage des Lumières et la démocratie

Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de philosophie et de sciences politiques, et docteur en sciences politiques, Philippe Raynaud est professeur de sciences politiques à l’université de Paris-II Panthéon-Assas. Il enseigne également à l’École des Hautes Études en sciences sociales, à l’Institut d’études politiques et au Centre de Recherches Politiques Raymond Aron. Membre du comité de rédaction de la revue Commentaire, il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages remarqués, dont Max Weber et les dilemmes de la raison moderne (1987), L’Extrême gauche plurielle. Entre démocratie et révolution (2006), Trois révolutions de la liberté : Angleterre, États-Unis, France (2009). C’est son dernier livre, La Politesse des Lumières (Gallimard, 2013), distingué par de nombreux prix, qui lui servira de point de départ pour sa conférence.

Georges Liébert : Liszt et Wagner

Georges Liébert est philosophe et musicologue. Il s’est particulièrement intéressé à la figure (récente dans l’histoire de la musique) du chef d’orchestre, à laquelle il a consacré plusieurs livres, dont L’art du chef d’orchestre : de Berlioz à Munch (1988), Ni empereur ni roi, chef d’orchestre (1990). Son Nietzsche et la musique (1995) est devenu un livre de référence, non seulement dans le domaine francophone, mais aussi dans les pays anglo-saxon. En tant qu’éditeur, Georges Liébert a créé la collection « Pluriel » chez Hachette, dirigé la collection « Libertés 2000 » chez Robert Laffont et initié de nombreux volumes dans la collection « Bouquins ». De 1969 à 1976, il a dirigé la revue, d’inspiration aronienne, « Contrepoint ». Sa dernière publication concerne Wagner et Liszt. En donnant une édition française de leur Correspondance (Gallimard, 2013), largement annotée, il éclaire d’un jour nouveau toute l’histoire de la musique du XIX

e siècle à travers

une amitié (et une rivalité) riche en rebondissement. C’est ce volume qui lui servira de point de départ pour sa conférence.

Arthur Dreyfus : Comment ne pas écrire sur soi ?

Né à Lyon en 1986 et vivant actuellement à Paris, Arthur Dreyfus fait partie des jeunes talents qui se sont révélés récemment par une série de livres décapants. Écrivain, scénariste, réalisateur et journaliste franco-suisse, il a parcouru son hypokhâgne à Henri-IV avant de faire ses études au CELSA (Centre d’Études Littéraires et Scientifiques Appliquées) et à Sciences-Po Paris. Avant d’écrire, il a voulu être comédien et a même travaillé comme prestidigitateur. Son premier roman, La Synthèse du camphre, a paru chez Gallimard en 2010, suivi, deux ans plus tard, par un autre roman, inspiré par la disparition de Madelaine McCann, Belle Famille, très favorablement accueilli par la

critique et distingué par plusieurs prix. Son dernier livre, toujours chez Gallimard, en 2014, porte le titre : Histoire de ma sexualité et comme indication de genre « roman ». Autant dire que nous sommes en pleine autofiction. Il n’est donc que logique qu’Arthur Dreyfus ait intitulé son intervention : « Comment ne pas écrire sur soi ? »

Page 2: SEF Automne 2014

Patrick Kéchichian : Pour en finir avec la critique littéraire

Patrick Kéchichian est un des critiques littéraires les plus écoutés de la scène française depuis une trentaine d’année. Chroniqueur au journal Le Monde et à La Croix, il a également participé à d’innombrables émissions de radio et de télévision. Ses réflexions sur son métier ont donné lieu à un livre, consacré à celui qui, pour beaucoup d’entre nous, incarne l’essence même de la critique littéraire, telle qu’elle fut pratiquée dans les milieux de la Nouvelle Revue Française (Paulhan et son contraire, Gallimard, 2011). Mais Patrick Kéchichian s’interroge aussi sur des questions de spiritualité, d’où un Petit éloge du catholicisme (Gallimard, 2009) et un Saint Paul, le génie du christianisme (Seuil,

2012). Pour nous, il reviendra à ce qui fut son métier depuis toujours, la critique, ses conditions, ses ambitions, ses futilités.

Michel Egloff : Les "lacustres" reconnus par l'UNESCO

Michel Egloff a occupé pendant plus de trente ans la chaire d’archéologie préhistorique à l’Université de Neuchâtel. Parallèlement, il a dirigé le Service cantonal d’archéologie et le Musée cantonal d’archéologie. À ce titre, il a créé le Laténium, un parc et un musée qui s’étendent sur plus de 2500 m

2 aux bords des rives du lac de Neuchâtel ; ils racontent

50 000 ans d’histoire non seulement locale, mais également européenne. Ce site est unique au monde, aussi a-t-il été reconnu par l’UNESCO comme faisant partie du patrimoine de l’humanité, une reconnaissance méritée pour le travail d’un chercheur passionné par la préhistoire depuis son plus jeune âge. Professeur émérite depuis quelques années, le professeur Egloff poursuit avec une ardeur toute juvénile ses recherches et ses publications. Il nous racontera quelques-unes des péripéties de sa vie de chercheur, qui l’a mené des pays de Neuchâtel et de Vaud jusqu’à l’Egypte paléochrétienne.

Vera Michalski-Hoffmann : Quel avenir pour le livre ?

Vera Michalski-Hoffmann a grandi en Camargue, où son père Luc Hoffmann, grand explorateur et fondateur du World Wildlife Fund (WWF), avait créé une station de recherches ornithologiques. Après des études à l’université de Genève, elle se lance, avec son mari d’origine polonaise, Jan Michalski, dans l’édition. Ensemble ils créent les Editions Noir sur Blanc, destinées principalement à faire connaître des romans, des essais et des pièces de théâtre du domaine slave. S’y ajoutent bientôt Buchet/Chastel, les éditions Phébus, et en 1991, Vera Michalski rachète la librairie polonaise à Paris. Elle devient ainsi un des acteurs importants dans le monde du livre, où elle ne cesse de promouvoir les échanges, parlant elle-même cinq langues. À travers la Fondation qui porte le nom de son mari, Vera Michalski est également une des mécènes les plus généreuses pour les écrivains de tous bords.

Patrice Gueniffey : Bonaparte, héros ancien ou individu moderne ?

Patrice Gueniffey est directeur d‘études à l‘École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) et directeur du Centre de Recherches Politiques Raymond Aron, créé par François Furet en 1984. Spécialiste de la Révolution française, il a publié plusieurs ouvrages sur cette époque tels que Le Nombre et la raison. La Révolution française et les élections (Éditions de l‘E.H.E.S.S., 1993), La Politique de la Terreur. Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794 (Fayard, 2000). Il est également le maître d‘œuvre du Journal de la France et des Français. Chronologie politique, culturelle et religieuse de Clovis à 2000 (Gallimard, coll. « Quarto », 2001). Plus récemment, il a publié une étude sur Le Dix-Huit Brumaire. 9-10 novembre 1799, L’épilogue de la Révolution française (Gallimard, coll. « Les Journées qui ont fait la France », 2008). Il a aussi réédité le Napoléon de Jacques Bainville, précédé d‘une importante étude, Bainville historien (Gallimard, 2005, coll. « Tel »). Plus récemment, il s’est lancé dans sa propre biographie de Napoléon, dont le premier volume, Bonaparte (coll. « NRF Biographies », 2013) vient de paraître chez Gallimard.

Jean-Marc Terrasse : Matisse et le mythe d'Icare

Directeur de l’Auditorium et des manifestations culturelles du Louvre pendant huit ans, Jean-Marc Terrasse a derrière lui une carrière aussi riche que variée. Attaché culturel et directeur d’Instituts français en Autriche et en Écosse, il a également été journaliste à Libération, aux Nouvelles littéraires, au journal Le Monde. Pendant plusieurs semestres il a enseigné avec bonheur et succès à l’université de Bâle. Il a publié toute une série de livres qui ont fait du bruit, dont en 1989, Génération beur (c’est lui qui a créé l’expression), Villes d’eaux (en 1981, avec Érik Orsenna), ainsi qu’une biographie de Catherine Langeais, une des icônes de la télévision française à ses débuts (repris en livre de poche). Jean-Marc Terrasse est également un passionné de bandes dessinées, une passion qu’il nous a fait partager lors de sa dernière venue. Depuis, il a quitté le Louvre pour retrouver une vieille maison familiale à Orthez, ville où il s’occupe de la culture. Mais le plus clair de son temps est consacré à l’écriture. Parmi ses projets, un essai sur Icare, dont il nous présentera le chapitre consacré à Matisse.