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Revue du web « Sécurité Alimentaire au Sahel » n°28 Mai 2009 Afrique Verte 12-20, rue Voltaire - 93100 Montreuil - Tél. : 01.42.87.06.67 - Fax. : 01.48.58.88.13 Email : [email protected] - site web : www.afriqueverte.org Sécurité Alimentaire au Sahel La veille documentaire d’Afrique Verte N°28 Mai 2009 Journée nationale de protestation : dans la rue, contre la vie chère Le 27 mai 2009, Le Pays (Burkina) Face à l’augmentation des prix des produits céréaliers malgré la bonne saison agricole, et à cause la stagnation des prix des produits pétroliers en dépit de la baisse du prix du baril, les syndicats et associations de la société civile ont lancé un appel à la grève nationale contre la vie chère : salaires stagnants, fraudes et corruptions en recrudescence sont pointés du doigt… http://www.lefaso.net/spip.php?article31847 Hivernage 2009: Le CILSS prévoit un déficit pluviométrique en Afrique de l’ouest Le 26 mai 2009, Ouestafnews (Sénégal / Afrique de l’Ouest) Le Sahel connaîtra cette année une pluviométrie déficitaire qui va occasionner par endroits des "poches de sécheresse", a averti le secrétaire exécutif du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). http://www.ouestaf.com/Hivernage-2009-Le-CILSS-prevoit-un-deficit-pluviometrique-en- Afrique-de-l-ouest_a2471.html Agriculture : pour une stratégie agricole dans l'espace CEN-SAD Le 26 mai 2009, PAnaPress (Afrique / France) Le Secrétaire général de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), Mohalmed Al- Madani Al-Azhari, a appelé mardi les membres du Conseil exécutif du regroupement régional à travailler à la mise en place de plans stratégiques de développement du secteur agricole au sein de l'espace : la mécanisation de l’agriculture semble devenir une priorité. http://www.afriquejet.com/actualites/agriculture/agriculture:-pour-une-strategie-agricole- dans-l%27espace-cen-sad-2009052628383.html Agriculture: "Il faut que de l’OMVSF soit le grenier du Septentrion" Le 26 mai 2009, les Echos (France) En visite à l’Office pour la mise en valeur du système Faguibine (OMVSF), le Premier ministre Modibo Sidibé a évoqué les potentialités agricoles de Tombouctou, discuté avec les producteurs et les populations, qui se tirent d’affaire avec le système Faguibine qui pourrait être le grenier des régions du Nord. http://www.afriquejet.com/afrique-de-l'ouest/mali/agriculture:-%22il-faut-que-de- l%E2%80%99omvsf-soit-le-grenier-du-septentrion%22-2009052628352.html Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo Le 19 mai 2009, Sidwaya (Burkina) Une variété améliorée de maïs appelée “Barka”, élaborée par l’INERA a été semée sur le bord du fleuve Koba en février et mars, soit en plein saison sèche. Déjà prêtes pour la récolte, ces céréales serviront de semences. Les visites de cette parcelle permettent de sensibiliser sur l’usage de la fumure organique, sur les techniques d’irrigation et la planification de la culture. Un espoir supplémentaire pour la sécurité alimentaire ? http://www.lefaso.net/spip.php?article31755&rubrique3

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Revue du web « Sécurité Alimentaire au Sahel » n°28 – Mai 2009

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Sécurité Alimentaire au Sahel La veille documentaire d’Afrique Verte

N°28 – Mai 2009

Journée nationale de protestation : dans la rue, contre la vie chère Le 27 mai 2009, Le Pays (Burkina) Face à l’augmentation des prix des produits céréaliers malgré la bonne saison agricole, et à cause la stagnation des prix des produits pétroliers en dépit de la baisse du prix du baril, les syndicats et associations de la société civile ont lancé un appel à la grève nationale contre la vie chère : salaires stagnants, fraudes et corruptions en recrudescence sont pointés du doigt… http://www.lefaso.net/spip.php?article31847 Hivernage 2009: Le CILSS prévoit un déficit pluviométrique en Afrique de l’ouest Le 26 mai 2009, Ouestafnews (Sénégal / Afrique de l’Ouest) Le Sahel connaîtra cette année une pluviométrie déficitaire qui va occasionner par endroits des "poches de sécheresse", a averti le secrétaire exécutif du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). http://www.ouestaf.com/Hivernage-2009-Le-CILSS-prevoit-un-deficit-pluviometrique-en-Afrique-de-l-ouest_a2471.html

Agriculture : pour une stratégie agricole dans l'espace CEN-SAD Le 26 mai 2009, PAnaPress (Afrique / France) Le Secrétaire général de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), Mohalmed Al-Madani Al-Azhari, a appelé mardi les membres du Conseil exécutif du regroupement régional à travailler à la mise en place de plans stratégiques de développement du secteur agricole au sein de l'espace : la mécanisation de l’agriculture semble devenir une priorité. http://www.afriquejet.com/actualites/agriculture/agriculture:-pour-une-strategie-agricole-dans-l%27espace-cen-sad-2009052628383.html

Agriculture: "Il faut que de l’OMVSF soit le grenier du Septentrion" Le 26 mai 2009, les Echos (France) En visite à l’Office pour la mise en valeur du système Faguibine (OMVSF), le Premier ministre Modibo Sidibé a évoqué les potentialités agricoles de Tombouctou, discuté avec les producteurs et les populations, qui se tirent d’affaire avec le système Faguibine qui pourrait être le grenier des régions du Nord. http://www.afriquejet.com/afrique-de-l'ouest/mali/agriculture:-%22il-faut-que-de-l%E2%80%99omvsf-soit-le-grenier-du-septentrion%22-2009052628352.html Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo Le 19 mai 2009, Sidwaya (Burkina) Une variété améliorée de maïs appelée “Barka”, élaborée par l’INERA a été semée sur le bord du fleuve Koba en février et mars, soit en plein saison sèche. Déjà prêtes pour la récolte, ces céréales serviront de semences. Les visites de cette parcelle permettent de sensibiliser sur l’usage de la fumure organique, sur les techniques d’irrigation et la planification de la culture. Un espoir supplémentaire pour la sécurité alimentaire ? http://www.lefaso.net/spip.php?article31755&rubrique3

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Autosuffisance alimentaire : L’Etat engage la bataille des semences améliorées Le 18 mai 2009, Sidwaya (Burkina) L’Institut de l’environnement et de la recherche agricoles (INERA) a organisé une foire aux semences de variétés améliorées de plantes et de divers produits céréaliers tels le riz, le mil, le maïs, le haricot, les produits dérivés du manioc, la pomme de terre, les mangues, les oignons, le soja, l’arachide, les plantes fourragères, etc, les 15 et 16 mai 2009, au sein dudit institut. http://www.lefaso.net/spip.php?article31731

Aide du PAM à l’agriculture : un surcroît de bénéfices pour les petits producteurs Le 15 mai 2009, L’Essor (Mali) Comment aider les petits agriculteurs à tirer le maximum de bénéfice de leur production, accéder au marché, augmenter leur production et leur revenu ? C’est le nouveau challenge que s’est fixé le Programme alimentaire mondial (PAM) à travers une initiative dénommée "Achats au service du progrès" ou "Purchases for Progress" (P4P), en anglais. http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=22194

UEMOA - Mali/Politique agricole : Le coton cède le terrain au riz Le 14 mai 2009, Nouvelle Libération (Mali) Avec la crise de la filière coton, le gouvernement sans tourner le dos à cette culture, jadis considérée comme l’or blanc, semble orienter ses politiques sur la céréaliculture en général et la riziculture en particulier. Le changement de cap est désormais amorcé avec l’initiative riz dont la poursuite constitue un axe majeur du plan de campagne 2009/2010. http://www.reussirbusiness.com/spip.php?article3893

Pauvreté et protection sociale : Urgences enfants ! Le 13 mai 2009, l’Essor (Mali) Selon les données de l’UNICEF, la proportion d'enfants vivants dans l'extrême pauvreté est passée de 41,5 % en 2006 à 48,9 % en 2009, avec une progression plus importante dans les zones urbaines. La malnutrition chez les enfants de 0 à 4 ans est passée de 27,5 % à 33,8 % sur la même période. Face à la récession mondiale, ceux-ci ont plus que jamais besoin de protection. C’est l’esprit qui sous-tend le forum national consacré à leur situation économique. http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=22167

Le taux de malnutrition des enfants en augmentation au Mali Le 11 mai 2009, Afrique en ligne (Afrique – International) Au Mali, le taux de malnutrition des enfants de 0 à 14 ans est passé de 32,1% avant la crise alimentaire à 40,6% après, soit une augmentation de 8,5%, révèle une étude sur « l'impact de la hausse des prix des produits alimentaires sur la pauvreté des enfants et les réponses politiques » dans ce pays. http://www.casafree.com/modules/news/article.php?storyid=32808 Aucune leçon n’a été retenue des « émeutes de la faim » de 2008 Le 8 mai 2009, revue Solidarité et Progrès (France) Aujourd’hui,le nombre de personnes souffrant chroniquement de faim est passé de 854 millions en 2007 à 963 millions en 2008 et selon la FAO, ce chiffre passera le cap faramineux du milliard en 2009, touchant un sixième de la population mondiale. Tentative d’explication en 7 points. http://www.solidariteetprogres.org/article5414.html

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Production agricole au Mali : L’amélioration de la semence s’impose Le 7 mai 2009, Nouvel Horizon (Mali) La production du coton a joué un grand rôle dans l’économie nationale au Mali. En raison des effets dévastateurs des subventions agricoles des pays développés, la production cotonnière au Mali a pris un coup. Consécutivement à cela, les cours du coton au plan international ont considérablement chuté. http://www.maliweb.net/category.php?NID=44133&intr=

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Journée nationale de protestation : dans la rue, contre la vie chère Le 27 mai 2009, Le Pays (Burkina) Face à l’augmentation des prix des produits céréaliers malgré la bonne saison agricole, et à cause la stagnation des prix des produits pétroliers en dépit de la baisse du prix du baril, les syndicats et associations de la société civile ont lancé un appel à la grève nationale contre la vie chère : salaires stagnants, fraudes et corruptions en recrudescence sont pointés du doigt… http://www.lefaso.net/spip.php?article31847

Hier matin, à l’appel de syndicats et d’associations de la société civile, des salariés burkinabè ont, une fois de plus, déserté leurs lieux de travail pour la rue où ils ont manifesté leur énième ras-le-bol contre la vie chère, la corruption, la fraude et l’impunité.

Partis de la Bourse du travail de Ouagadougou aux environs de 9h, les marcheurs-protestataires contre la vie chère ont bouclé un circuit d’environ 5 km au centre ville, scandant des slogans dénonciateurs de la corruption, de la fraude, de l’impunité, des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, etc. Cette marche qui fut la manifestation phare de la journée nationale de protestation contre la vie chère, hier mardi 26 mai 2009, a été effectuée par plusieurs centaines de militants des 6 centrales syndicales et 16 syndicats autonomes du Burkina. Les réseaux, mouvements et associations de la société civile étaient eux aussi de la partie.

Dans la déclaration conjointement signée par toutes ces structures réunies au sein de la Coalition nationale contre la vie chère et lue par le président du mois des centrales syndicales à l’occasion du meeting qui a suivi la marche, il a été question de dénoncer l’augmentation des prix des produits céréaliers malgré la bonne saison agricole, la stagnation des prix des produits pétroliers en dépit de la baisse du prix du baril, etc. Face à cette situation, les syndicats regrettent le fait que les revenus des fonctionnaires soient "bloqués, sinon en baisse". D’autre part, et toujours à travers le message lu par El Hadj Mamadou Nama, la Coalition nationale contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés, a fait le constat que la fraude et la corruption connaissent un développement dans tous les secteurs de l’économie et de vie sociale du Burkina.

L’Administration au ralenti

Au chapitre des atteintes aux libertés, la coalition a dénoncé entre autres, les "sanctions abusives" prises contre les responsables et militants du Syndicat des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) par le Conseil des ministres du 23 mai 2007, les menaces de mort contre les journalistes du mensuel "Le Reporter" et le bimensuel "L’Evènement", la répression abattue sur les étudiants, etc. La journée de protestation du 26 mai qui a tenu lieu de grève de 24 heures n’est qu’un "mouvement-test", selon El Hadj Mamadou Nama qui promet que les actions à venir seront plus dures. En raison de cette grève de 24 heures décrétée par les syndicats membres de la Coalition, plusieurs services de l’administration publique et du privé ont fonctionné au ralenti dans la journée d’hier. Au Lycée Philippe Zinda Kaboré de Ouagadougou, les salles de classe sont restées fermées toute la journée étant donné que les enseignants membres des syndicats prenant part à la journée de protestation étaient en gève.

Les élèves, à en croire leur délégué que nous avons rencontré dans l’enceinte de l’établissement en fin de matinée, ne se seraient même pas donné la peine de se présenter au lycée hier matin. Du lycée Zinda, nous avons rallié le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU/YO)pour prendre la mesure de l’incidence de la grève, étant donné que certains agents de santé membres des syndicats ont choisi de rester chez eux. Le directeur général du CHU/YO qui nous a reçu à ce sujet à indiqué que quelques agents soignants parmi ceux affiliés aux syndicats étaient effectivement en grève dans la journée d’hier. "Nous avons constaté, en faisant le tour des services à 0h, puis à 10h, que quelques services de l’hôpital étaient touchés par la grève, mais cela n’a pas eu d’incidence notable sur nos prestations", a déclaré le Dr Lassandé Bagagné, qui précise que la grève n’est suivie que par environ 20% de ses agents.

Il n’y a donc eu aucun problème au niveau des urgences médicales, a affirmé le directeur de l’hôpital qui avait d’ailleurs pris des mesures pour parer à toute éventualité. Hier, en fin d’après-midi, à la

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Bourse du Travail, les organisateurs de la journée nationale de protestation contre la vie chère ont fait le bilan de leur mouvement. Un bilan jugé satisfaisant par le président du mois des centrales syndicales qui se félicite de la mobilisation à Ouagadougou, et dans les autres villes du Burkina. A Banfora, précise-t-il, même le marché serait resté fermé dans la journée d’hier. A Bobo Dioulasso, Fada N’gourma, Ouahigouya, Koudoudou, etc., les travailleurs ont massivement suivi le mouvement, à en croire El Hadj Mamadou Nama. La Coalition a avancé le chiffre de 100% de suivi de la grève dans certains secteurs tels que l’éducation, et entre 60 et 90% dans d’autres.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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Hivernage 2009: Le CILSS prévoit un déficit pluviométrique en Afrique de l’ouest Le 26 mai 2009, Ouestafnews (Sénégal / Afrique de l’Ouest) Le Sahel connaîtra cette année une pluviométrie déficitaire qui va occasionner par endroits des "poches de sécheresse", a averti le secrétaire exécutif du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). http://www.ouestaf.com/Hivernage-2009-Le-CILSS-prevoit-un-deficit-pluviometrique-en-Afrique-de-l-ouest_a2471.html

« L'examen de la situation pluviométrique au cours des trois prochains mois (juillet, août, septembre) n'est pas du tout reluisant», affirme Alhousseini Breteaudau dans les colonnes du quotidien burkinabé Sidwaya consulté par Ouestafnews. La plupart des pays concernés dépendent des pluies pour ce qui est de leur agriculture. Ainsi des pluies abondantes en 2008 avaient permis l’accroissement de la production agricole dans plusieurs de ces pays, au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso notamment. « Il est fort probable qu'il pleuve moins que l'année dernière », mais si la quantité de pluie est « assez bien repartie, on aurait de fortes chances d'avoir une production (agricole) satisfaisante », précise toutefois le patron du CILSS. L'analyse des données montre que le Sahel central auquel appartiennent le Burkina Faso, l'Est du Mali, le Niger, le Tchad et le Nord des pays de la zone dite "humide" va connaître une tendance "normale à déficitaire", selon les mêmes sources pour qui une telle situation pourrait induire « des poches de sécheresse ». Dans le Sahel occidental par contre, (Sénégal, Sud-ouest et Centre, Nord et Ouest de la Guinée Conakry, Mali, Sud-ouest de la Mauritanie, Gambie, Guinée-Bissau), les quantités de pluie seront inférieures à la normale. Enfin, une troisième catégorie de pays, ceux du Golfe de Guinée notamment (de la Côte d'Ivoire au Cameroun) affiche une tendance normale théoriquement plus favorable en termes de pluie. Selon le CILSS, qui craint l’effet des changements climatiques, au-delà de ces "mauvaises nouvelles", la grande inconnue demeure le démarrage et la fin de la saison des pluies qui pourtant sont déterminants pour la production agricole. Le CILSS qui a son siège à Ouagadougou et dont le mandat porte sur la sécurité alimentaire s'intéresse de près aux conditions climatiques qui déterminent en grande partie la production agricole dans cette partie de l’Afrique.

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Agriculture : pour une stratégie agricole dans l'espace CEN-SAD Le 26 mai 2009, PAnaPress (Afrique / France) Le Secrétaire général de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), Mohalmed Al-Madani Al-Azhari, a appelé mardi les membres du Conseil exécutif du regroupement régional à travailler à la mise en place de plans stratégiques de développement du secteur agricole au sein de l'espace : la mécanisation de l’agriculture semble devenir une priorité. http://www.afriquejet.com/actualites/agriculture/agriculture:-pour-une-strategie-agricole-dans-l%27espace-cen-sad-2009052628383.html Dans une intervention mardi à Tripoli, lors de la séance d'ouverture de la 18ème session ordinaire du Conseil exécutif de la CEN-SAD, M. Al-Azhari a rappelé le contexte de crise qui frappe le monde, pour appeler à la nécessité de formuler des recommandations urgentes à l'attention du 11ème sommet de la CEN-SAD (les 29 et 30 mai prochains) en vue de l'adoption de stratégies et programmes de travail pour le développement du secteur agricole dans la CEN- SAD. Il a rappelé les efforts du guide libyen Mouammar Kadhafi, président en exercice de l'Union africaine (UA) et initiateur de cette organisation régionale, afin de consolider et de promouvoir son action et souligné que le leader libyen "a pris conscience très tôt de la nécessité de mener une action concrète afin de lutter contre les maux dont soufrent les populations de cet espace et cela à travers notamment le lancement lors du dernier sommet de la CEN-SAD à Cotonou (Bénin) d'une campagne agricole mécanisée afin de moderniser l'agriculture, promouvoir la production et assurer l'autosuffisance alimentaire". Le responsable de la CEN-SAD a par ailleurs déploré la situation sécuritaire dans l'espace et appelé à la solidarité entre ses membres "afin de surmonter ensemble tous les défis et assurer le développement des pays de cette union". Fondée le 04 février 1998, au terme d'un sommet initié par le guide libyen, la CEN-SAD compte actuellement 28 pays membres: le Bénin, le Burkina Faso, la Centrafrique, les Comores, la Côte d'Ivoire, Djibouti, l'Egypte, l'Erythrée, la Gambie, le Ghana, la Guinée- Bissau, la Guinée, le Kenya, le Liberia, la Libye, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, Sao Tome et Principe, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan, le Tchad, le Togo et la Tunisie.

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Agriculture: "Il faut que de l’OMVSF soit le grenier du Septentrion" Le 26 mai 2009, les Echos (France) En visite à l’Office pour la mise en valeur du système Faguibine (OMVSF), le Premier ministre Modibo Sidibé a évoqué les potentialités agricoles de Tombouctou, discuté avec les producteurs et les populations, qui se tirent d’affaire avec le système Faguibine qui pourrait être le grenier des régions du Nord. http://www.afriquejet.com/afrique-de-l'ouest/mali/agriculture:-%22il-faut-que-de-l%E2%80%99omvsf-soit-le-grenier-du-septentrion%22-2009052628352.html Faire du système Faguibine (zone lacustre formée de cinq lacs interconnectés d’une superficie totale de 86 000 hectares : lacs Télé et Takara - 13 000 ha - lacs Gouber et Kamango totalisant 20 000 ha et le lac Faguibine d’une superficie de 53 000 ha) un grenier du Septentrion et de la sous-région : telle est l’ambition du Premier ministre Modibo Sidibé, qui a séjourné à Tombouctou du 20 au 22 mai 2009. Le PM était accompagné des ministres de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, de l’Agriculture, de la Jeunesse et des Sports, des représentantes de la FAO et du Pam au Mali. Le séjour de Modibo Sidibé dans le système Faguibine, créé en 2006, n’a pas été de tout repos. Visite des réalisations des travaux de réhabilitation du système Faguibine (canaux d’Issafaye et de Douékiré) en cours d’exécution, des cultures du système Faguibine (Goundam) en passant par le périmètre rizicole de Korioumé, la station de pompage de la même localité et celle de Saouné (Diré), le Premier ministre a bravé sable et boue pour voir de visu les potentialités hydro agricoles, discuter avec les producteurs des voies et moyens d’une transformation du système Faguibine. « L’OMVSF a fait déjà beaucoup. On a fait l’essai, maintenant il faut le transformer et le gouvernement sera là pour cela » . Pour le PM, il faut redonner à cette région les potentialités qu’il avait pour qu’il soit « le grenier du Septentrion ». En attendant cette transformation, le PM, pour la première étape de sa visite, s’est rendu au seuil régulateur de Douékiré, de Zinzine, où le Programme alimentaire mondial (Pam) a décidé d’accompagner l’OMVSF pour augmenter la production agricole et fixer les populations sur place. Le Pam utilise la main d’œuvre locale, en initiant le système « travail contre nourriture ». Ainsi, le surcreusement des seuils (formations dunaires qui obstruent le passage de l’eau) est fait par la population locale. En retour, il est mis à sa disposition, par le Pam, une quantité de céréales qui sert à payer les travailleurs. Loin d’être un travail forcé, ce système, selon la représentante du Pam au Mali, Alice Martin-Dahirou, « vise à remplacer les engins lourds qui n’ont pas pu effectuer correctement le curage à cause de l’état du terrain ». Son homologue de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Mariam Mahamat Nour, s’est félicitée de ce qu’elle a vu. « Si la volonté existe au niveau des paysans, l’engouement existe pour bien de cultures, s’ils ont les moyens, ils peuvent aller de l’avant ». Le curage des chenaux d’alimentation a permis, selon Mohamed Touré coordonnateur de l’OMVSF, d’améliorer la qualité de l’eau du lac et la mise en culture de 11 780 ha pour une production estimée à 8828 tonnes de céréales. Pour la mobilisation des travailleurs engagés dans le curage des chenaux d’alimentation et le reboisement des berges des canaux, le Pam a livré 430 tonnes de céréales et d’huile végétale. « Le surcreusement du chenal nous a permis d’avoir de l’eau. Du coup, nos animaux sont bien nourris et les cultures sont bonnes. Sans compter que nous pêchons suffisamment de poissons, chose qui pouvait paraître incroyable, il y a quelques années » , témoignent des producteurs. Le système Faguibine représente donc un important potentiel hydro-agro-sylvo-pastoral. « Initiative riz » : une réussite à Tombouctou Ce qui a fait dire au maire de Goundam, Mme Seck Oumou Sall, qu’avec l’OMVSF, le système cultural est simple et n’exige presque pas d’investissements extraordinaires. « Plus besoin d’attendre la pluie pour semer. Dans la zone, c’est quand l’eau se retire que les paysans installent les cultures ».

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L’avantage, c’est que le paysan sème, à la fois, trois cultures par an. « A tout moment, il y a la patate, le haricot, le mil, le maïs, le gombo… ». Pour Mme le maire, le lac a changé la façon de vivre des populations. « Avec le lac, nous arrivons à manger 3 fois par jour. Avec les récoltes dans le lac, nous arrivons à manger suffisamment ». Toutes choses, à ses dires, impensables, il y a 4 ans. Les propos du maire sont corroborés par Allaye Cissé, producteur. « Depuis 2 ans, on a commencé à cultiver véritablement le riz sans cesse comme en 1972, où il nous est arrivé de brûler les récoltes en raison de la surproduction ». Modibo Sidibé et sa suite se sont rendu également à Bourem Sidi-Amar, une petite bourgade située près de Diré et qui fait partie des villages réputés pour leur grande production de blé et de riz. Cette année, aux dires de Kalil Ibrahim Touré, maire de la Commune urbaine de Diré, la production agricole a été satisfaisante et cela grâce aux réalisations du projet OMVSF, rendues possibles grâce aux subventions de l’engrais de « l’Initiative riz ». « L’Initiative riz a permis de stabiliser le prix du riz. Les subventions de l’Etat ont fait que le sac de 100 kg du riz gambiaka coûte 27 500 FCFA à Diré » , a dit le maire Touré. « Cela a été possible grâce à la disponibilité constante de l’eau dans le chenal et la disponibilité de l’engrais subventionné». Aujourd’hui, aux dires de M. Touré, on peut acheter plus de 10 tonnes de riz décortiqués sur place. A en croire le maire, Diré est devenu cette année l’un des marchés d’approvisionnement des régions voisines. Si Diré est considéré comme un bastion de la riziculture, elle est aussi une ville pilote dans la culture du blé. Et le chef du gouvernement a pu le constater. La culture du blé, selon les constats du Premier ministre, est prometteuse. Impressionné par la séance de démonstration de décorticage du blé par le groupement de femmes et après avoir visité le magasin de blé de Bourem Sidi-Amar, M. Sidibé a déclaré que « le gouvernement va subventionner pour la première fois le blé. Le blé doit être une filière et pour avoir une filière, il faut soutenir la production. C’est un processus de soutien à la production du blé ». De Bintagoungou, à la station de pompage de Daye-Homdobomo, à celle de Korioumé et aux parcelles rizicoles de la même localité, au projet village du millénaire à Alafia, et à Toya, Modibo Sidibé a lancé le même message aux producteurs et aux populations. « Il faut que le système Faguibine redevienne le grenier du Septentrion ». « Cette année, l’Initiative riz sera reconduite et l’engrais sera subventionné disponible à 12 500 F CFA. La subvention du blé attendue par les producteurs, la subvention du mais aussi dans certaines zones devrait permettre de relancer toutes les cultures » , a promis le PM qui a dit qu’aucune prospérité ne se bâtit dans la facilité. « C’est dans le labeur qu’on peut y arriver, il n’y a pas d’autre solution ». Amadou Sidibé (envoyé spécial) Les Echos du 26 mai 2009

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Revue du web « Sécurité Alimentaire au Sahel » n°28 – Mai 2009

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Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo Le 19 mai 2009, Sidwaya (Burkina) Une variété améliorée de maïs appelée “Barka”, élaborée par l’INERA a été semée sur le bord du fleuve Koba en février et mars, soit en plein saison sèche. Déjà prêtes pour la récolte, ces céréales serviront de semences. Les visites de cette parcelle permettent de sensibiliser sur l’usage de la fumure organique, sur les techniques d’irrigation et la planification de la culture. Un espoir supplémentaire pour la sécurité alimentaire ? http://www.lefaso.net/spip.php?article31755&rubrique3

Le président de l’Union des producteurs semenciers du Burkina Faso, Abdoulaye Sawadogo, a initié jeudi 14 mai 2009, en collaboration avec la direction provinciale de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Houet, une visite commentée de son champ de production semencière. C’était dans le village de Konoticombo (commune rurale de Karamgasso Vigué) à environ 80 kilomètres de Bobo-Dioulasso. Le champ de M. Sawadogo, qui s’étend sur une superficie de 17 hectares, est situé sur le bord du fleuve Koba, un affluent de la Comoé qui se jette dans la Bougouriba. Le propriétaire, pour cette campagne de saison sèche, y a cultivé du maïs.

La première impression du visiteur est de se croire en fin d’une bonne saison pluvieuse. Les récoltes sont prometteuses avec, par endroits, des tiges qui portent jusqu’à trois épis de maïs. L’objectif pour les initiateurs de la visite commentée, est de permettre aux producteurs de constater de visu que la culture de saison sèche est aussi, sinon plus rentable que celle de la saison pluvieuse, pour peu qu’on y mette la volonté et les moyens.

Aussi, il s’agissait de les intéresser à la production semencière. Pour la circonstance, les producteurs de la commune rurale de Karangasso Vigué ont massivement fait le déplacement de Konoticombo. La visite dirigée par Salif Ouattara, inspecteur des semences à la DPAHRH/Houet et conseiller technique de M. Sawadogo et Jean de Dieu Poda, chef de la Zone d’animation technique agricole (ZATA) de Karangasso Vigué, s’est déroulée en quatre phases. Divisés en groupe de 20 personnes, les producteurs ont commencé par les fosses fumières réalisées par l’exploitant du champ. Ils ont pu voir comment creuser les trous avec les différentes dimensions.

Ensuite, il leur a été expliqué l’itinéraire technique de la production semencière. Pour le champ de M. Sawadogo, c’est une variété améliorée de maïs appelée “Barka”, élaborée par l’Institut de l’environnement et de recherche agricole (INERA) qui a été semée. “Barka” qui est une variété hâtive, a un cycle végétal de 70 à 75 jours avec un rendement de 5 tonnes à l’hectare si les doses d’intrants et leur période d’application ainsi que l’irrigation sont bien respectées. Le champ est divisé en deux parties de 6 et 11 hectares. Dans la première partie, les semis ont été faits le 15 février 2009. La floraison a commencé le 30 mars 2009 et présentement le champ est prêt pour la récolte. Les autres hectares ont reçu les semences le 1er mars et seront bientôt prêts pour la récolte. Après l’itinéraire technique, les visiteurs se sont familiarisés avec le matériel technique, notamment les motopompes.

Deux stations de pompage existent dans le champ. La première sert à l’irrigation de 6 hectares et la deuxième à celle des 11 hectares restants. Les producteurs ont pu voir comment l’eau est drainée à partir du cours d’eau et reversée dans le champ. La 3e étape a été de montrer aux visiteurs les avantages de la fumure organique. Pour cela, une partie du champ ayant reçu cette fumure leur a été présentée et ils ont tout de suite pu relever la différence entre cette partie et celle qui n’a pas été traitée à la fumure organique.

La dernière partie de la visite a consisté en une causerie-débats entre les techniciens et les producteurs. Les sujets abordés lors des échanges ont porté principalement sur l’aide du gouvernement pour l’acquisition de matériels adéquats pour la culture de saison sèche, la fabrication de la fumure organique, son utilisation et ses avantages dans la production, les avantages de la semence améliorée, les différents types de produits agricoles que l’on peut cultiver en saison sèche et les procédures d’acquisition de matériels techniques. Les producteurs qui se sont montrés très intéressés par l’expérience d’Abdoulaye Sawadogo ont reçu des réponses à toutes leurs préoccupations.

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A la fin, le propriétaire du champ s’est réjoui de la mobilisation des producteurs. Il les a invités à adhérer à la culture de saison sèche et de semences améliorées, qui selon lui, sont un véritable outil pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Il a ajouté qu’avec les semences améliorées hâtives, on pouvait cultiver deux fois au cours de la même saison et sur le même champ. M. Sawadogo les a aussi exhortés à s’approcher des services techniques de l’agriculture afin d’avoir toutes les informations nécessaires sur l’acquisition du matériel, les techniques culturales et les conseils en la matière. Il a remercié le chef du village et tous les habitants de Konoticombo, qui ont bien voulu lui octroyer la parcelle pour réaliser son champ. Il les a assurés de sa disponibilité à les accompagner pour la promotion de la culture semencière et de saison sèche.

En termes de projet immédiat, après la récolte du maïs, M. Sawadogo compte semer sur le même espace du riz. “Je vous invite à venir ici en octobre pour voir comment ce riz donnera bien, parce qu’i l aura profité des engrais que nous avons utilisés, pour le maïs”, a déclaré .M. Sawadogo par ailleurs président de Neema agricole du Faso (NAFASO), une structure de production, de commercialisation et de prestations de services agricoles.

Clarisse HEMA

Sidwaya

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Autosuffisance alimentaire : L’Etat engage la bataille des semences améliorées Le 18 mai 2009, Sidwaya (Burkina) L’Institut de l’environnement et de la recherche agricoles (INERA) a organisé une foire aux semences de variétés améliorées de plantes et de divers produits céréaliers tels le riz, le mil, le maïs, le haricot, les produits dérivés du manioc, la pomme de terre, les mangues, les oignons, le soja, l’arachide, les plantes fourragères, etc, les 15 et 16 mai 2009, au sein dudit institut. http://www.lefaso.net/spip.php?article31731

L’Institut de l’environnement et de la recherche agricoles (INERA) a servi de cadre à une exposition- vente de semences de variétés améliorées tels le riz, le mil, le maïs, le haricot, les produits dérivés du manioc, la pomme de terre, les mangues, les oignons, le soja, l’arachide, les plantes fourragères, etc.

Cinq Centres régionaux de recherche environnemental et agricole (CREA) du Burkina Faso ont pris part à cette exposition-vente de quarante-huit heures. Il s’agit des régions de l’Ouest, du Centre, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est, y compris le Centre de recherche environnemental et agricole et de formation de Kamboinsé (CREAF). Selon Dr Jacob Sanou de l’INERA-Bobo, les variétés améliorées de semences ont un potentiel de rendement plus élevé si bien que les producteurs gagnent beaucoup plus. "Le rendement des variétés de semences améliorées est 40% plus élevé et permet à ceux qui les commercialisent d’avoir une situation économique meilleure", a-t-il expliqué. Ainsi, par cette foire, l’INERA veut informer, communiquer et sensibiliser l’ensemble des acteurs en amont et en aval, à la problématique de la production de semences au Burkina Faso. Il a été aussi question de renforcer les capacités des producteurs en leur fournissant des connaissances sur les semences et surtout, de vendre des semences de base et certifiées, produites par l’INERA.

Pour atteindre ces objectifs, l’INERA a tenu une conférence-débat sur le thème de la foire : "Problématique de la production en qualité et en quantité de semences pour un développement agricole au Burkina Faso". Et ceci, parallèlement aux activités de renforcement de la capacité technique des producteurs et de vente. Pour le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Joseph Paré, la foire devrait permettre de définir et de clarifier les rôles de chacun des acteurs dans le processus de production des semences de variétés améliorées.

"La foire devrait contribuer à une adoption à grande échelle, des semences de variétés améliorées et partant, à une augmentation de la producivité agricole, pour la satisfaction de la sécurité alimentaire", a-t-il soutenu. Il a aussi, souligné que pour la seule année 2008, suite à la crise alimentaire, l’Etat a consenti à environ quatre milliards de francs CFA pour subventionner l’acquisition de semences au profit de deux cent-soixante ménages dans trois cent deux communes. Il a, par ailleurs, ajouté qu’au regard d’un tel contexte, le gouvernement burkinabè est décidé de moderniser l’agriculture et de la rendre compétitive au moyen de l’intensification et de la diversification des exploitations agricoles.

Le directeur de l’INERA, Pr Gnissa Konaté, a affirmé que la volonté du gouvernement de soutenir la recherche agricole s’est traduite, ces vingt dernières années, par des investissements importants, d’où la construction des infrastructures de recherche, la formation du personnel de la recherche et l’acquisition d’équipements scientifiques, de recherche. Il a révélé que quinze chercheurs confirmés travaillent dans le domaine de l’amélioration des variétés de plantes.

"Ce trésor biologique comprend aujourd’hui, deux cent vingt variétés améliorées des différentes plantes cultivées au Burkina Faso et plus de trente mille accessions végétales constituées d’écotypes locaux burkinabè et d’introduction", a-t-il précisé. Le Premier ministre, Tertius Zongo, a félicité l’INERA pour avoir organisé cette foire, la première du genre. Il estime qu’elle offre la possibilité aux producteurs de mieux faire connaissance avec les semences de variétés améliorées de plantes, en ce début de saison hivernale. Insistant sur le fait que seule la compétition au plan commercial est la meilleure façon de développer l’agriculture, Tertius Zongo a reconnu que l’INERA a joué sa partition et que le gouvernement jouera la sienne.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

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Aide du PAM à l’agriculture : un surcroît de bénéfices pour les petits producteurs Le 15 mai 2009, L’Essor (Mali) Comment aider les petits agriculteurs à tirer le maximum de bénéfice de leur production, accéder au marché, augmenter leur production et leur revenu ? C’est le nouveau challenge que s’est fixé le Programme alimentaire mondial (PAM) à travers une initiative dénommée "Achats au service du progrès" ou "Purchases for Progress" (P4P), en anglais. http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=22194 Cette initiative a été officiellement lancée hier à l'hôtel Salam. La cérémonie était présidée par le ministre de l'Agriculture Agatham Ag Alhassane accompagné de son homologue de la Promotion de la Femme, de l'Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba. Le représentant résident du PAM, Mme Alice Martin Dahirou, et celui du Système des Nations Unies dans notre pays, Joseph Byll Cataria, étaient présents ainsi que de nombreux représentants de la société civile et des organisations paysannes. L'initiative "Achats au service du progrès" est lancée pour les cinq prochaines années sur une base pilote dans 21 pays dont 15 en Afrique. Les petits exploitants et agriculteurs de notre pays dont nombre de femmes, sont au cœur de la démarche en tant que producteurs, transformateurs, négociants, agents de vulgarisation agricole ou encore bénéficiaires. Au Mali, le financement de l'initiative est assuré grâce à l'appui de la Fondation Bill et Melinda Gates, une fondation convaincue du rôle majeur de l’agriculture dans la lutte contre la faim et la pauvreté. La représentante résidente du PAM a expliqué que l’initiative s'inspirait de l'expérience acquise par l’organisme onusien dans l'achat de produits alimentaires sur les marchés locaux. Elle vise à aider les petits producteurs à faible revenu à tirer plus de bénéfice des produits qu'ils fournissent au PAM lors de ces opérations. En matière de productivité, l'initiative facilitera l'accès des agriculteurs aux technologies et aux pratiques leur permettant d'augmenter leurs productions et d'en améliorer la qualité. Mme Alice Martin Dahirou a expliqué qu’à travers ses « achats au service du progrès », le Programme alimentaire mondial entend exploiter son pouvoir d'achat afin de changer les conditions de vie des agriculteurs pauvres. En mettant à leur disposition le savoir-faire et les outils dont ils auront besoin pour devenir des acteurs compétitifs sur les marchés agricoles. Et dans la foulée, le PAM les aidera à augmenter directement leurs revenus en achetant leurs récoltes. Pour la première et la deuxième année de l'initiative au Mali, la représentation locale du PAM prévoit d'acheter 1500 et 1800 tonnes de mil et de sorgho auprès de 2700 paysans dans les zones de production excédentaire. Ces quantités représentent environ un quart des besoins annuels de l’organisme onusien en céréales pour ses programmes dans notre pays. Le ministre de l'Agriculture a salué un programme qui s'insère de façon complémentaire dans les différentes initiatives déjà en cours pour promouvoir l’agriculture et augmenter les revenus des producteurs. Agatham Ag Alhassan, a observé l’adéquation de la démarche avec la Loi d'orientation agricole et la lutte pour la réduction de la pauvreté. Il a encouragé le PAM à diversifier ses achats locaux auprès des petits agriculteurs, tout en le remerciant pour les opérations de distribution qu’il effectue dans des zones déficitaires. Au cours de la rencontre, les différents partenaires se sont penchés sur les stratégies d'intervention propres à garantir que cette initiative bénéficiera effectivement aux petits agriculteurs, et surtout aux femmes. Les discussions ont également porté sur l'implication de celles-ci, les modalités d'achat du PAM, les critères de qualité des produits à fournir, la collecte des données de base. Aïssata TRAORE

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UEMOA - Mali/Politique agricole : Le coton cède le terrain au riz Le 14 mai 2009, Nouvelle Libération (Mali) Avec la crise de la filière coton, le gouvernement sans tourner le dos à cette culture, jadis considérée comme l’or blanc, semble orienter ses politiques sur la céréaliculture en général et la riziculture en particulier. Le changement de cap est désormais amorcé avec l’initiative riz dont la poursuite constitue un axe majeur du plan de campagne 2009/2010. http://www.reussirbusiness.com/spip.php?article3893

Le secteur coton faisait vivre 3 millions de personnes (près de 25% de la population) au Mali. Le coton contribuait pour près de 45% dans les volumes annuels d’exploitation du pays et injectait environ 200 milliards de F CA dans notre économie. La filière traverse à l’heure actuelle une crise grave et sans précédent, dont les causes ont essentiellement pour noms : problème d’organisation et de gestion de la CMDT qui connaît depuis quelques années des déficits chroniques successifs, nécessitant l’intervention financière de l’Etat ; le coût élevé de production illustré par la cherté des intrants agricoles : le surendettement des producteurs dont les revenus ne cessent de décroître, conséquence de la chute des prix d’achat du coton (210 F CFA/kg en 2004 contre 165 F CFA actuellement). L’effondrement des cours mondiaux du coton imputable à la surproduction due à son tour à l’effet des subventions des gouvernements des pays développés à leurs producteurs (notamment les USA, l’UE et la Chine). La baisse du dollar par rapport à l’Euro, défavorable au secteur coton. Le coton qui occupait lors de la campagne agricole 2005/2006 une superficie de 521 029 ha pour une production moyenne de 600 100 tonnes de coton graine, a connu une chute drastique de production avec seulement 247.584 tonnes en 2009.

Au demeurant, la privatisation de la CMDT devant intervenir sur fond de crise financière, ne s’annonce guère sous de bons auspices. Les populations des zones de production du coton, directement concernées par la privatisation, ne cachent plus leur amertume et se tournent maintenant sur d’autres spéculations. L’intérêt pour la riziculture pluviale et de bas fond est manifeste dans les zones du Mali-sud. On s’en est aperçu lors la campagne écoulée, où de nombreux paysans des zones cotonnières étaient frustrés de n’avoir pas pu obtenir la semence Nerica dans le cadre de l’initiative riz. Cette initiative illustre, somme toute, le changement de cap des priorités en matière de politique agricole. En décidant d’apporter une subvention publique de plus de 10 milliards à la culture du riz au cours de la campagne dernière, le gouvernement du Mali a procédé à un choix stratégique allant dans le sens du développement agricole. L’avantage du riz c’est qu’en plus d’être une culture de rente, pourvoyeuse de devises, il est un élément constitutif de notre alimentation dont la production en quantité permet au Mali d’atteindre sa souveraineté alimentaire. Par ailleurs, en matière de prix, les perspectives mondiales pour cette denrée sont bonnes quand on sait que contrairement au coton, les cours mondiaux sont stables sinon légèrement portés vers la hausse.

Les résolutions et les directives présidentielles du dernier conseil supérieur de l’agriculture mettent l’accent sur le développement des cultures céréalières. Les objectifs du plan de campagne 2009-2010, sont bâtis autour de trois cultures céréalières porteuses qui sont : le riz (avec la poursuite de l’initiative riz) ; le maïs et le blé. L’Etat va subventionner les engrais utilisés dans la culture de ces trois céréales afin que l’on puisse atteindre l’objectif de production de 6 139 820 tonnes de céréales.

Les politiques actuellement en cours d’exécution prouvent éloquemment la ferme volonté politique des plus hautes autorités du Mali de faire de l’agriculture le véritable moteur de la croissance économique et, ce faisant, accélérer le processus de développement économique et la lutte contre la pauvreté. La création d’un secrétariat chargé du développement intégré dans la zone office du Niger, en est une parfaite illustration. L’ère du coton tout-puissant a vécu et vive celle du riz, pour une meilleure alimentation des Maliens et une augmentation des revenus des producteurs. De toute évidence le potentiel de terres irrigables est immense et les superficies aptes à l’irrigation s’élèvent à plus de 2.200.000 ha sur lesquels seulement 188.340 ha sont aménagées actuellement.

Abdoulaye B Sidibé

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Pauvreté et protection sociale : Urgences enfants ! Le 13 mai 2009, l’Essor (Mali) Selon les données de l’UNICEF, la proportion d'enfants vivants dans l'extrême pauvreté est passée de 41,5 % en 2006 à 48,9 % en 2009, avec une progression plus importante dans les zones urbaines. La malnutrition chez les enfants de 0 à 4 ans est passée de 27,5 % à 33,8 % sur la même période. Face à la récession mondiale, ceux-ci ont plus que jamais besoin de protection. C’est l’esprit qui sous-tend le forum national consacré à leur situation économique. http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=22167

La mauvaise conjoncture économique qui sévit dans le monde entier pose d’énormes défis à nos pays. En effet, cette crise menace de paralyser les économies, plongeant des millions des personnes dans la pauvreté, accentuant la misère et mettant en danger la vie, le bien-être et l'avenir des plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Ceux-ci ont donc besoin de protection sociale. Leur cas est jugé suffisamment alarmant pour mériter l’organisation d’un forum national sur la pauvreté des enfants et la protection sociale. Cette rencontre s'est ouverte hier au Centre international des conférences de Bamako.

La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre, Modibo Sidibé et s'est déroulée en présence des présidents d’institutions de la République, des membres du gouvernement, du directeur régional de l'Unicef pour l'Afrique de l'ouest et du centre, Gian Franco Rotigliano, du coordinateur résident du Système des Nations unies, Joseph Byll Cataria, des chefs de missions diplomatiques et consulaires. Les partenaires techniques et financiers et les agences de coopération, les bureaux de l'Unicef au Cameroun, au Burkina Faso, et au Niger étaient représentés.

L’initiative de ce forum constitue une nouvelle preuve de l'engagement des décideurs à réduire les inégalités persistantes. Outre les professionnels du développement social, la rencontre regroupe les représentants des partenaires techniques et financiers, les membres de la société civile, les acteurs du monde de la protection de l’enfance.

Organisé sous l’égide du ministère du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées et la représentation de l'Unicef, ce rendez-vous est un cadre d’échanges propre à affiner la recherche de solutions pour le bien-être de l’enfance dans notre pays. Il traduit ainsi en actes concrets, les réponses aux questions des politiques sociales en faveur des enfants.

L’EXTREME PAUVRETE EN PROGRESSION : Le représentant résident de l'Unicef au Mali, Marcel K. Rudasingwa, a consacré l’essentiel de son intervention à la vulnérabilité des enfants face à la récession économique. « La crise économique mondiale a des conséquences diverses et variées sur les enfants. Souvent retirés de l'école pour aller au travail ou pour aider leur famille, ou souffrant de malnutrition, car la nourriture devient de plus en plus rares, les enfants paient souvent un lourd tribu à la conjoncture », a-t-il constaté.

Pour ce qui concerne notre pays, le représentant résident de l'Unicef a révélé que la proportion d'enfants vivants dans l'extrême pauvreté est passée de 41,5 % en 2006 à 48,9 % en 2009, avec une progression plus importante dans les zones urbaines. La malnutrition chez les enfants de 0 à 4 ans est passée de 27,5 % à 33,8 % sur la même période.

« Ces situations, même si elles sont parfois temporaires, ont très souvent un impact permanent sur le développement du pays et l'avenir de ces enfants. La crise actuelle peut non seulement ralentir les progrès vers la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, mais également annuler ou avoir un impact négatif sur les indicateurs sociaux liés aux enfants », a analysé Marcel K.

Rudasingwa, tout en réitérant l'engagement de l’institution qu’il représente à accompagner notre pays dans son combat pour le développement et la promotion du droit des enfants. Le ministre de la Solidarité, du Développement social et des Personnes âgées, Sékou Diakité, a indiqué que la problématique de la protection sociale, ainsi que définie dans la politique nationale se caractérise par sa transversalité et la diversité de ses acteurs. Les concertations régulières entre les différents acteurs dans un souci de synergie devront, par conséquent, continuer de caractériser le

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processus de conception des politiques et programmes de protection sociale ainsi que leur mise en œuvre et leur suivi.

DE NOMBREUX ACQUIS : A ce propos, il a évoqué les reformes imprimées par notre pays dans le cadre de la sécurité sociale à travers l'amélioration de la gestion des institutions en charge du domaine. "Notre pays a accompli de gros efforts depuis quelques années pour l'amélioration de la vie des couches défavorisées. La mise en place de l'assurance maladie obligatoire dont le démarrage effectif des prestations est prévue à partir de 2010, la mise en place du régime d'assistance médicale, la gratuité effective de la prise en charge de la césarienne et les actions en cours pour la mise en place d'un système de couverture des risques et calamités agricoles, sont entres autres initiatives à saluer,", a noté le ministre. De nombreux acquis sont également enregistrés dans le domaine de la défense des droits de certaines catégories spécifiques de population : les femme, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées. Evoquant les actions concrètes menées dans ce sens, le ministre a cité l'institution du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, la création de la Banque malienne de solidarité, le programme de logements sociaux, la gratuité de certaines prestations de santé pour les femmes et les enfants. Le Premier ministre Modibo Sidibé a souligné la pertinence de l’initiative de ce forum qui se tient dans un contexte international de crises avec de multiples corollaires. Cet environnement exige des gouvernements des pays aux ressources limitées comme le Mali, la recherche et la mise en œuvre de stratégies, politiques et programmes d'intervention appropriées. « C'est conscient de l'urgence à satisfaire la forte attente des populations à un mieux-être, que le président de la République a proposé à notre pays, le Projet pour le développement économique et social, en vue d’imprimer une impulsion volontariste à la dynamique de croissance et de développement. Cela, en parfaite adéquation avec le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté et avec les Objectifs du millénaire pour le développement", a indiqué le chef du gouvernement. Modibo Sidibé a par ailleurs souhaité que les travaux de ce forum ouvrent des nouvelles pistes pour alimenter le renforcement des politiques de lutte contre la pauvreté, notamment celle des enfants à travers un système de protection sociale qui devra davantage prendre en compte le souci de la juste répartition du fruit de la croissance. La rencontre durera trois jours et se déroulera autour de quatre thèmes principaux : "pauvreté des enfants et inégalités", "transferts des revenus et réduction de la pauvreté", "protection sociale et les enfants en Afrique de l'ouest et du centre", "hausse des prix des denrées alimentaires et l'impact sur l'alimentation des enfants". Les discussions doivent aboutir à une meilleure articulation des actions des différents acteurs intervenant en faveur des enfants. C’est comme cela que l’on assurera leur protection sociale. Doussou DJIRÉ

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Le taux de malnutrition des enfants en augmentation au Mali Le 11 mai 2009, Afrique en ligne (Afrique – International) Au Mali, le taux de malnutrition des enfants de 0 à 14 ans est passé de 32,1% avant la crise alimentaire à 40,6% après, soit une augmentation de 8,5%, révèle une étude sur « l'impact de la hausse des prix des produits alimentaires sur la pauvreté des enfants et les réponses politiques » dans ce pays. http://www.casafree.com/modules/news/article.php?storyid=32808

Prévue pour être restituée devant le Forum national sur la pauvreté des enfants et la protection sociale prévu du 12 au 14 mai à Bamako, cette étude indique que le milieu rural est de loin le plus frappé (11,1% des enfants tombant en malnutrition contre 2,0% en milieu urbain) en raison du caractère incompressible de sa consommation alimentaire. Les plus fortes augmentations sont dans les régions de Sikasso (13,3%) et Ségou (11,9%) ainsi que dans les ménages dirigés par des femmes (9,9% contre 8,4% dans les ménages à chef masculin). La faible réduction de la malnutrition à Bamako traduit la capacité des ménages d'absorber les hausses de prix alimentaires à travers une baisse de leur consommation non-alimentaire et une substitution vers des consommations alimentaires plus caloriques, notamment le mil et le riz. La crise engendre de la malnutrition davantage chez les enfants habitants dans les ménages avec un grand nombre d'enfants. Concernant l'impact de la crise alimentaire sur la participation des enfants à l'école et au travail en 2008, il ressort de l'étude que la participation scolaire baisse de 0,71 points de pourcentage chez les 11-15 ans, signifiant qu'un enfant sur environ 140 est retiré du travail et environ un enfant sur 80 décroche à cause de la crise. Chez les 6-10 ans, l'impact est un peu plus faible soit également environ un enfant sur 80 qui décroche de l'école suite à la crise alimentaire. La réduction de la fréquentation scolaire se situe davantage chez les enfants qui ne combinent pas l'école avec le travail. Ces enfants se dirigent plutôt vers "l'inactivité", notamment chez les 6-10 ans que vers le travail seul. La probabilité pour les enfants de consulter les services de Santé diminue de 0,46 points de pourcentage (environ un enfant malade sur 200) en raison de la crise, les amenant ainsi à viser les services communautaires de Santé (-0,85 points de pourcentage) et privés (-0,21%). En revanche, le recours aux guérisseurs traditionnels a tendance à augmenter de manière substantielle (1,17 point de pourcentage, soit une augmentation de près de 7% avec la crise, à cause des coûts plus réduits de consultation et de médicaments traditionnels présentés généralement sous forme de plantes médicinales. Pour contrer l'impact de la crise alimentaire sur les enfants, les initiateurs de l'étude estiment que les autorités maliennes pourraient procéder à des ajustements de prix économiques liés aux taxes, au contrôle de prix et aux subventions aux consommateurs à une offre alimentaire locale avec restrictions aux exportations alimentaires, ajustements de stocks et soutien aux producteurs, l'institution de filets de sauvetage mettant en œuvre des transferts directs conditionnels, des programmes de travaux publics et de mécanismes traditionnels de solidarité ainsi que des filets de sauvetage ciblés sur les enfants avec cantine scolaire et programme de nutrition des moins de 5 ans.

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Revue du web « Sécurité Alimentaire au Sahel » n°28 – Mai 2009

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Assemblée nationale : La flambée des prix malgré l’excédent céréalier, inquiète Le 11 mai 2009, Sidwaya (Burkina) Le gouvernement burkinabè était, vendredi 8 mai 2009, face à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions des députés. Les inquiétudes des élus nationaux se rapportent essentiellement, à la hausse des prix des céréales sur le marché national en dépit de l’excédent céréalier. http://www.lefaso.net/spip.php?article31637

La campagne agricole écoulée (2008-2009) au Burkina Faso a été bonne. Elle a enregistré un excédent céréalier de plus de 700 000 tonnes. Cependant, l’on constate que les prix des céréales sur les marchés locaux sont élevés. Cette situation préoccupe les députés. Ils l’ont fait savoir à travers une série de questions adressées au gouvernement burkinabè. Le vendredi 8 mai 2009, les ministres Mamadou Sanou en charge du Commerce et Laurent Sédogo en charge de l’Agriculture, interpellés ont essayé de donner des éléments de réponse aux préoccupations des élus nationaux. Ainsi, aux questions des députés Norbert Michel Tiendrébéogo, Eric T. Darankoum, Joséphine Drabo/Kouyoulou et Amadou Hama, relatives aux dispositions prises pour contenir les prix, le ministre Mamadou Sanou a donné des explications.

Pour lui, depuis les années 1990 qui ont consacré l’adoption d’une économie libérale par le Burkina Faso, les prix des produits, en dehors des hydrocarbures, des médicaments essentiels génériques, de l’eau, de l’électricité, des articles scolaires et du tabac, ne sont plus administrés et ne font l’objet d’aucun contrôle. "Bien qu’il puisse paraître parfois possible de prendre à titre exceptionnel certaines mesures allant dans le sens d’agir sur les prix des produits", a précisé le ministre Sanou. Il a ajouté que ces mesures exceptionnelles doivent s’inscrire dans un contexte d’urgence (crise aiguë) et de sécurité publique.

Le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat a rassuré que des mesures appropriées seront prises pour éviter le pire. A entendre Mamadou Sanou, en vue de mener des réflexions sur des mesures à prendre, le gouvernement a réuni le comité de prévision le 27 avril 2009. Le comité a formulé des recommandations pour une meilleure gestion de la situation alimentaire. Il s’agit, par exemple, de l’organisation de la chaîne de commercialisation pour une meilleure gestion des futurs excédents, de la réhabilitation des banques de céréales dans les zones à risque et la dynamisation des comités de gestion. Pour Mamadou Sanou, la fixation des prix plafonds a des effets pervers à court, moyen et long termes difficiles à juguler. "Elle suppose de trouver un prix de compromis pour le producteur et le consommateur. Ce qui n’est pas sans conséquences sur les productions futures. Les producteurs ne produiront que seulement lorsqu’ils auront l’assurance que leurs produits pourront être vendus à un prix rémunérateur," a argumenté le ministre.

Les recommandations de la commission adhoc

La question du député Achile M. Joseph Tapsoba, elle, a porté sur les recommandations de la commission parlementaire ad hoc sur la vie chère mise en place le 26 mars 2008. Quel est l’état de mise en œuvre ? Quels sont les résultats produits ou attendus à court et moyen termes ? Telles sont entre autres, les questions du député. A propos de l’état de mise en œuvre des recommandations, le ministre Sanou a évoqué une série de mesures prises par le gouvernement. Parmi celles-ci, figure le renfoncement du dispositif de surveillance du marché intérieur. A ce niveau, M. Sanou a souligné que le personnel de l’administration des prix et de la concurrence a été renforcé par la mise à disposition d’une trentaine de nouveaux agents de contrôle et d’enquête.

La commission parlementaire avait également recommandé au gouvernement de réhabiliter l’agriculture vivrière et relancer vigoureusement la riziculture. A ce propos, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédogo a rappelé aux élus les mesures prises par le gouvernement au titre de la campagne agricole 2008-2009. Pour Laurent Sédogo, ces mesures ont permis un accroissement de la production céréalière de 41% par rapport à la campagne précédente et de 25% par rapport à la moyenne quinquennale. "Ainsi le bilan céréalier définitif de la campagne agricole 2008-2009 ressort excédentaire et présente un solde net de 853 276 tonnes," a indiqué le ministre.

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Quant à la recommandation portant sur le soutien du secteur de l’élevage, le ministre a laissé entendre que des réflexions sont en cours. Ces réflexions ont trait, selon lui, à l’approvisionnement adéquat en intrants et en aliments pour bétail, à la bonne couverture zoo sanitaire du bétail, à la promotion de la transformation et de la commercialisation des produits animaux. Des questions supplémentaires sont venues s’ajouter à celles initialement inscrites à l’ordre du jour. Où en est-on avec la culture du blé au Burkina Faso ? A cette préoccupation, le ministre Sédogo a reconnu que la filière a actuellement des difficultés. Il a rassuré que des solutions sont en train d’être recherchées pour relancer la filière blé. Y a-t-il un nombre limité d’importateurs de riz au Burkina Faso ? A cette question, le ministre en charge du Commerce a répondu par la négative.

Alban KINI

Sidwaya

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Aucune leçon n’a été retenue des « émeutes de la faim » de 2008 Le 8 mai 2009, revue Solidarité et Progrès (France) Aujourd’hui,le nombre de personnes souffrant chroniquement de faim est passé de 854 millions en 2007 à 963 millions en 2008 et selon la FAO, ce chiffre passera le cap faramineux du milliard en 2009, touchant un sixième de la population mondiale. Tentative d’explication en 7 points. http://www.solidariteetprogres.org/article5414.html

En avril 2008, des « émeutes de la faim » avaient éclaté dans une quarantaine de pays, parfois parmi les meilleurs élèves du FMI, (Egypte, Maroc, Philippines, Haïti, Nigeria, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Mozambique, Mauritanie, Sénégal, Burkina, etc.). Des manifestations parfois violentes avaient alors fait descendre dans la rue des citadins aux revenus modestes, pour protester contre la vie chère.

Aujourd’hui,le nombre de personnes souffrant chroniquement de faim est passé de 854 millions en 2007 à 963 millions en 2008 et selon la FAO, ce chiffre passera le cap faramineux du milliard en 2009, touchant un sixième de la population mondiale.

Pourquoi ?

1. Malgré les promesses du sommet de la FAO à Rome, en juin 2008, les pays du Nord n’ont pas réellement accru leurs investissements pour relancer l’agriculture du Sud (seulement 10% des 22 milliards de dollars de dons promis ont été décaissés, majoritairement pour fournir une aide alimentaire d’urgence et non pour moderniser l’agriculture).

2. En 2007, les récoltes céréalières ont été plus que médiocres. En revanche, « en 2008, d’excellentes récoltes, les meilleures depuis vingt-cinq ans, ont permis de baisser les cours des produits de première nécessité », affirme Ambroise Mazal, chargé de la souveraineté alimentaire au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD). Non pas grâce aux investissements, mais à des conditions climatiques exceptionnellement favorables.

3. En parallèle, la chute des cours du pétrole fin 2008 et donc des coûts à l’exportation, ainsi qu’un moindre investissement dans les agro-carburants, ont entraîné une légère baisse du prix des denrées alimentaires. Pourtant, l’année 2009 voit les cours du blé repartir à la hausse et les récoltes s’annoncent calamiteuses. La cause : du fait de la baisse des cours à la fin de l’année dernière, les producteurs ont réduit leurs semis. Ainsi, aux Etats-Unis et en Europe, malgré des conditions climatiques favorables, la réduction des surfaces cultivées devrait entraîner une baisse notable de la production de blé.

4. Le climat reste un impondérable. Les perspectives de l’Asie ne sont pas meilleures que celles de l’Europe : la moitié des terres chinoises sont touchées par la sécheresse tandis que l’Inde doit faire face à des précipitations inadéquates. D’ores et déjà, la production de blé, de soja et de maïs devrait être divisée par deux en Argentine, l’un des plus gros exportateurs, également frappé par la sécheresse.

5. Comme le dénonce l’ONG Agir contre la faim, « aucun stock céréalier ni réserve financière n’ont été mis en place afin de réguler le marché mondial en cas de nouvelle hausse soudaine du prix des denrées alimentaires. Le but serait pourtant d’avoir l’équivalent de six mois de stock, alors qu’il n’y en a aujourd’hui que pour un mois et demi à peine. Plus globalement, aucun plan de contingence mondial n’a été pensé pour faire face à une nouvelle crise. A croire qu’aucune leçon n’a été retenue des événements de 2008. »

6. Le mot « agriculture » n’apparaît nulle part dans le communiqué final du G20 de Londres, et celui de « sécurité alimentaire » n’y figure que dans l’idée d’un geste aux plus démunis. Si le sommet reconnaît qu’il faut réguler les marchés financiers, il oublie celui qui en a le plus besoin, tout en étant stratégique pour le bon fonctionnement de

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l’ensemble de l’économie mondiale : la production agro-alimentaire. C’est même le contraire qui a été décidé à Londres : les participants se sont engagés (art. 23-24) à relancer et faire aboutir au plus vite un nouveau Cycle de Doha de l’OMC, c’est-à-dire une nouvelle salve de dérégulations qui mettra en « libre » compétition des agriculteurs dont la productivité varie parfois de plus de 1000% !

7. L’accaparement des terres de pays pauvres par des pays importateurs d’aliments et des fonds spéculatifs explose. Certains pays importateurs cherchent à sécuriser leur approvisionnement alimentaire par des délocalisations agricoles, qui leur permettent notamment de s’affranchir des coûts d’importation liés aux intermédiaires.

D’après l’économiste Jean-Yves Carfantan, cité dans Le Monde du 5 avril, « fin 2008, cinq pays se distinguaient par l’importance de leurs acquisitions de terres arables à l’étranger : la Chine, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, le Japon et l’Arabie saoudite. Ensemble ils disposent aujourd’hui de plus de 7,6 millions d’hectares à cultiver hors territoire national, soit l’équivalent de 5,6 fois la surface agricole de la Belgique… ».

Déjà aujourd’hui, le Japon et la Corée importent 60% de leur alimentation et l’on considère que la Chine, un continent qui ne possède que 9% des terres arables du globe, aura installé, d’ici 2010, un million de paysans sur des terres hors de son territoire. Ainsi des pays prospères, comme les pétro-monarchies du golfe Persique, qui manquent de terres agricoles, se retrouvent propriétaires de millions d’hectares en Ouganda, au Kenya, au Cambodge, au Pakistan, pays n’étant eux-mêmes pas en situation d’autosuffisance alimentaire. Comble d’aberration économique, la Libye du colonel Kadhafi compte même troquer du gaz libyen contre les riches terres d’Ukraine. L’Europe n’est pas en reste, puisque 15% de la surface totale de la Roumanie, soit plus de 15 millions d’hectares, est déjà entre les mains de propriétaires originaires d’autres pays européens.

La motivation des fonds spéculatifs est encore moins acceptable car pour eux, la nourriture n’est qu’un produit financier. Entre 2001 et 2007, le volume des transactions financières a été multiplié par vingt-cinq sur les denrées agricoles. Le krach boursier a fait perdre quelques plumes aux spéculateurs : en 2008, la valeur des actifs confiés aux hedge funds a plongé de 40% en raison des retraits importants de clients paniqués et de la chute de leurs performances. Ce qui ne fait que doubler la cupidité et la pugnacité des survivants en quête d’une santé qu’ils espèrent retrouver grâce à l’eldorado que représentent les variations des prix alimentaires sur lesquelles ils adorent surfer : des variations potentielles anticipées de plus de 300% à la hausse ou à la baisse !

Ainsi, après George Soros en Argentine, Goldman Sachs et la Deutsche Bank en Chine, le fonds d’investissement américain Black Rock vient d’annoncer la constitution d’un fonds spéculatif agricole de 300 millions de dollars, dont 30 sont dédiés à l’acquisition de terre. Le britannique Dexio Capital souhaite acheter 1,2 million d’hectares de steppes russes. La société française Louis Dreyfus Commodities qui possède 60000 hectares au Brésil, est actuellement intéressée par l’achat ou la location de terres au Nigeria et en Afrique sub-saharienne. Tant pis pour les cultivateurs du cru, souvent dépourvus de titres de propriétés et des moyens d’acquérir leurs propres terres. Le gouvernement de Madagascar vient d’être renversé par une population furieuse, après avoir confié 50% des terres agricoles de l’île au groupe sud-coréen Daewoo.

Ce contexte n’est guère rassurant. En effet, si nous continuons à livrer la planète aux usuriers et autres accapareurs, nul besoin d’être sorcier pour anticiper de nouvelles émeutes alimentaires et au-delà, l’effondrement de la capacité humaine d’accueillir une population mondiale aussi nombreuse. Pour certains stratèges de la géopolitique malthusienne, la dépopulation mondiale n’est que la rencontre entre l’utile et le désagréable…

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Il est grand temps de changer de cap. En organisant un vrai « nouveau Bretton Woods » qui met l’argent au service de l’homme et non l’inverse, on peut envisager une nouvelle « révolution verte » à l’échelle planétaire capable de nourrir au moins 10 milliards d’individus d’ici 2050. Il ne manque que la volonté politique.

A lire : Henry Wallace ou l’art de nourrir la planète

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Production agricole au Mali : L’amélioration de la semence s’impose Le 7 mai 2009, Nouvel Horizon (Mali) La production du coton a joué un grand rôle dans l’économie nationale au Mali. En raison des effets dévastateurs des subventions agricoles des pays développés, la production cotonnière au Mali a pris un coup. Consécutivement à cela, les cours du coton au plan international ont considérablement chuté. http://www.maliweb.net/category.php?NID=44133&intr=

La suite, on la connaît, c’est le découragement des producteurs à cause des difficultés économiques. Au même moment, on assiste à une recrudescence des inquiétudes dans les rangs des syndicats cotonculteurs, des autorités et des autres intermédiaires de la filière coton. Dès lors, il importe de mettre plus l’accent sur la production des céréales sèches, surtout à un moment où le combat des plus hautes autorités est focalisé sur la réunion des conditions de la souveraineté alimentaire. Avec la création de la société semencière du Mali basée à Sikasso qui travaille à l’amélioration de la qualité des semences afin de relever le niveau de la productivité, l’espoir renaît dans le monde paysan.

Créée il y a deux ans, la Société Semencière du Mali (SOSEM). Cette société qui est une Sarl. Elle est une initiative d’un promoteur malien et de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali qui agit au compte des syndicats des producteurs cotonniers et vivriers du Mali.

Souhaitons que cette société parvienne effectivement à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée pour donner plus de chance à notre pays dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire et ce, dans l’intérêt de tous les Maliens. Or des inquiétudes proviennent surtout de la privatisation annoncée de la CMDT. Il aura fallu l’implication des plus hautes autorités du pays pour retarder un tel processus.

POURQUOI UNE SOCIETE SEMENCIERE ? Les semences sont essentielles en matière de production agricole, quelle que soit la filière. Dans ce sens, nous avions déjà deux structures qui s’occupaient des semences au Mali de façon traditionnelle. Il s’agit de l’Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM) et de l’Institut d’Economie Rurale (IER).

Avec la création d’une nouvelle société semencière au Mali, le souci majeur est de doper la production de façon générale, quelle soit cotonnière ou vivrière. Il s’agit, de ce point de vue, d’une initiative louable qui mérite sans doute d’être encouragée par les plus hautes autorités du pays.

D’ores et déjà, le ton est déjà donné avec la présence du Président de la République, Amadou Toumani Touré lors de l’inauguration de cette usine. Il n’a pas tari d’éloges à l’égard des initiateurs de cette société tout en espérant que son apport sera substantiel dans le développement de notre agriculture. C’est dire que les plus hautes autorités du pays ont une préoccupation constante, celle de travailler afin d’assurer la souveraineté alimentaire.

Il en est de même pour nombre des composantes de la société civile, en particulier les altermondialistes, qui ont tenu ici même au Mali une rencontre s’inscrivant dans le cadre des efforts qui doivent aboutir à la souveraineté alimentaire et à son respect pour combattre l’insécurité alimentaire. LES AVANTAGES

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La création d’une société semencière au Mali ne fera que renforcer les capacités de production. Il s’agit, à travers cette initiative, de faire un tri des graines semencières, de les traiter aux fongicides et insecticides avant de les mettre en sachets par doses unitaires de 16 kilogrammes à l’hectare. Ce traitement se fait tant avec les céréales sèches comme le mil, le riz, le maïs, le haricot, mais aussi avec les graines de coton.

La hausse de la productivité à partir de l’utilisation des semences, une diminution de la quantité de semences utilisées, soit 12 Kg au lieu de 40 kg sont des avantages dont l’impact se fait ressentir tout de suite sur la production. Il y a donc des retombées financières sur tous les intervenants et on suppose qu’à la longue, c’est le consommateur lui-même qui doit ressentir les bienfaits de cette innovation en matière de production agricole, pourvu que la société parvienne à faire une production semencière importante et à vulgariser ses avantages auprès des autres producteurs sur l’étendue du territoire national. On peut donc dire que la création d’une telle société avec les opportunités qu’elle offre pourrait se révéler comme une aubaine pour la CMDT. Mamoutou DIALLO